Août 19, 2020 | Non classifié(e)
Nous assistons à une période de grands changements, de transformations et de contradictions qui peuvent ouvrir de nouvelles voies dans la recherche du bien commun. Grâce à la nouvelle campagne #daretocare, les jeunes du mouvement des Focolari veulent placer la question du soin en tête de l’agenda politique local et mondial. La nouvelle campagne des jeunes du mouvement des Focolari a débuté le 20 juin dernier sous le nom de #daretocare – constamment mise à jour sur le site de United World Project -, c’est-à-dire « oser et prendre soin », en prenant en charge nos sociétés et la planète. Quel est le rapport entre #daretocare et la politique ? Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, pensait qu’il existait une véritable vocation à la politique, un appel personnel perçu dans sa propre conscience et né de certaines circonstances, inspiré par l’urgence d’un besoin social non satisfait, par la violation d’un droit humain ou le désir de faire quelque chose d’utile pour sa ville ou son Pays. Mais est-ce toujours d’actualité ?
Javier Baquero de Bogotá en Colombie, Cristina Guarda d’Italie et Frantisek Talíř de Zubčice en République Tchèque nous aident à répondre à cette question. Ce sont des jeunes du mouvement des Focolari et ils font partie du réseau du Movimento Politico per l’unità (Mouvement Politique pour l’unité), une expression des Focolari pour une culture de l’unité en politique. « Je suis dans la vie politique depuis l’âge de 13 ans et officiellement au service du gouvernement depuis mes 18 ans, » déclare Javier, qui travaille aujourd’hui avec le maire de Bogotá. « Je suis avec des personnes intègres et transparentes, capables de faire face à la corruption. Celle-ci existe, mais c’est seulement le fait de quelques uns. À mon avis, le principe le plus important en politique est le service. Parce que l’on met ses connaissances, ses compétences, son savoir-faire au service d’une société, de l’humanité, de la planète. Et cela ne se fait pas seul, mais en équipe. Le principe qui devrait donc guider chaque engagé politique est le service. Être disponible intérieurement pour répondre aux besoins d’une société. #Daretocare, « oser et prendre soin », c’est d’abord avoir conscience et être proche des problèmes de ma ville, mais pas seulement : c’est penser et construire des politiques publiques pour résoudre ces problèmes. »
Cristina, qui est engagée en politique depuis cinq ans, ajoute : « Oui, je sais, parfois je suis écœurée en voyant la haine suscitée par certains politiciens, la conspiration du silence, la paresse ou la surdité face à certains problèmes complexes. Mais pour cette raison, nous devons, nous et moi, agir et faire de notre mieux. À travers mon action politique, je veux exprimer mon amour profond pour les autres en faisant tout pour les aider à vivre mieux, pour alléger leurs soucis et leur donner tous les outils pour réaliser le rêve de leur vie. »
« La politique n’est pas mauvaise en soi. Elle est faite par des hommes plus ou moins efficaces dans ce domaine – dit František, militant politique dans sa région. C’est pourquoi il est nécessaire que les nouvelles générations continuent à s’investir dans le monde de la politique, en assumant leur charge de la meilleure façon possible. Considérer la politique comme un service, voilà ce que m’a fait comprendre le pape François lorsque nous nous sommes rencontrés il y a un an et demi. Je pense que c’est le secret d’une bonne politique, la clé pour vraiment répondre aux besoins des autres. Une question se pose constamment, celle de savoir si je fais de la politique pour moi-même ou pour être au service des autres. Chaque fois que je dois prendre une décision – petite ou grande – je suis confronté à ce choix: me mettre en avant ou au contraire mettre les autres en valeur. Si les autres sont à la première place, alors tout ira bien ! » C’est pourquoi il est important de travailler en réseau, de penser et d’agir pour le bien commun, de prendre soin de chacun. Pour suivre les événements de la campagne #daretocare, consulter le site web de United World Project.
Propos recueillis par les jeunes des Focolari
Août 18, 2020 | Non classifié(e)
Quelles sont les perspectives d’avenir de l’Institut universitaire Sophia? Comment répondre aux besoins éducatifs des jeunes d’aujourd’hui ? Nous avons posé la question au Recteur, Giuseppe Argiolas, nommé le 20 février dernier par la Congrégation pour l’Éducation Catholique du Saint-Siège. Le professeur Giuseppe Argiolas, Recteur de l’Institut universitaire Sophia nous explique les perspectives d’avenir de l’université.
Aujourd’hui, Sophia est une Université. Depuis quelques mois en effet, vous en portez le titre de RECTEUR. Qu’est-ce que cela signifie et quels seront les changements pour les étudiants ? « Nous sommes à la première relève de la garde de Sophia; cela coïncide également avec l’attribution par la Congrégation pour l’Éducation Catholique du titre de « Recteur », auparavant le titre était « Doyen ». Il s’agit en effet d’une reconnaissance du développement que Sophia a connu au cours de ces 12 années et pour lequel nous exprimons notre gratitude. Les défis à relever ont été énormes, Chiara a fondé cette université en un clin d’œil et ainsi, tous les professeurs, le personnel administratif et les étudiants de la première heure et ceux qui l’ont rejoint plus tard, ont fait un travail extraordinaire. Nous venons d’activer 4 masters avec différentes spécialisations : « Économie et gestion » (orientation en « Gestion pour une économie civile et durable »), « Sciences politiques » (orientation en « Fraternité dans la res publica »). « Bases théoriques et lignes opérationnelles » (et orientation « Gouvernance des biens communs »), « Ontologie trinitaire » (orientation en « Théologie » et en « Philosophie ») et « Culture de l’unité » (orientation en « Pédagogie de la communion pour une culture de la paix » et orientation « Processus de communication et médiation interculturelle et interreligieuse »). L’École doctorale est désormais une réalité consolidée et nous développons l’École post-doctorale au service des jeunes chercheurs. Chiara Lubich voyait Sophia comme une université mondiale, une université unique avec différents sièges. En Amérique latine, nous assistons à la naissance de Sophia ALC (Amérique latine et Caraïbes) et les premières semences sont également visibles en Afrique et en Asie. Notre tâche sera de considérer ces projets dans l’esprit d’une Sophia unifiée qui s’exprime dans la diversité des contextes dans lesquels elle se développe ». L’urgence du Covid-19 a eu un impact considérable sur les leçons : comment l’enseignement se poursuit-il ? « Grâce à l’effort de chacun, il a été possible de poursuivre les cours, les examens et le programme académique, en utilisant les outils que la technologie offre aujourd’hui. Nous avons également activé des séminaires en ligne consacrés à la pandémie pour offrir notre contribution de réflexion et d’action sur une question aussi délicate et urgente, et nous l’avons fait à partir des différentes disciplines scientifiques en activant un dialogue interdisciplinaire, international et intergénérationnel. La nouvelle année universitaire commence normalement sous forme présentielle et en ligne pour les étudiants qui ne pourront pas se rendre à Sophia en raison des restrictions internationales causées par le Covid-19 ». Quelles sont les perspectives d’avenir ? Comment voyez-vous Sophia dans 10 ans ? « Sophia a su maintenir son élan charismatique et à innover en fidélité au charisme,. Je pense que nous devons continuer sur cette voie : maintenir la fidélité au charisme avec la spécificité qu’il contient pour lire les signes des temps. Le pape François nous l’a dit par trois paroles – « Sagesse, Alliance, Sortie » – qu’il nous a adressées lors de la rencontre que nous avons eue avec lui en novembre dernier, nous donnant ainsi une référence sûre pour notre avenir. Je voudrais ainsi développer Sophia sur trois fronts : l’enseignement, en progressant dans la direction entreprise mais avec une attention et une sensibilité pour répondre de manière adéquate aux besoins éducatifs des jeunes ; la recherche, en valorisant le développement des différentes disciplines et en favorisant une interdisciplinarité toujours plus marquée, indispensable dans la recherche scientifique actuelle ; la relation avec les autres organismes du Mouvement des Focolari et avec les autres Institutions universitaires et culturelles, afin que le service que nous offrons en faveur du bien commun soit toujours plus incisif. Nous allons essayer de le faire, ensemble, dans l’unité, avec toute la passion que nous pouvons exprimer. La phase de fondation est terminée à certains égards et la phase de consolidation et de développement commence. Ce qui ne doit pas cesser, c’est l’élan charismatique, qui doit continuer. En effet, il doit toujours nous accompagner en tant qu’étoile polaire sur le chemin que nous venons de commencer et que nous sommes appelés à parcourir avec de nombreux compagnons de route avec “joie, vision et décision” ».
Lorenzo Russo
Août 17, 2020 | Non classifié(e)
La présence de Jésus, le Ressuscité, parmi deux personnes ou plus réunies en son nom est l’un des points fondamentaux de la spiritualité des Focolari. Le Mouvement, en effet, se sent appelé à “engendrer” sa présence dans tous les domaines de l’existence humaine. Mais que faire quand on est seul ? Chiara Lubich propose une gymnastique spirituelle. Aujourd’hui, il nous arrive souvent de côtoyer, dans le monde où nous vivons, des femmes et des hommes justes et bons mais qui n’éprouvent pas le besoin de croire. Certains en auraient peut-être le désir, mais vivant dans un monde qui devrait être chrétien et souvent ne l’est pas, ils n’ont pas le courage de faire le premier pas. Ils attendent et se rangent parmi ceux qui se disent en recherche. […] Ils attendent, sans doute inconsciemment, de rencontrer un jour Jésus. Et c’est là […] que l’on constate l’actualité, l’opportunité et l’urgence extrêmes de notre spiritualité et du point en question : « Jésus au milieu de nous ». […] Il atteste et démontre qu’il n’est pas uniquement une réalité d’une époque révolue. Il est Celui qui, tenant sa promesse : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps[1] » est présent, vivant, plein de lumière et d’amour, aujourd’hui encore, au milieu de ceux qui vivent en frères. Établir sa présence au milieu de nous est notre tâche essentielle. Et nous pouvons y arriver, en mettant en pratique ses commandements, qui se résument à vivre le commandement nouveau, à l’exemple de Jésus abandonné. Cependant vivre ses commandements – a-t-Il dit ‑ est un joug facile à porter et un fardeau léger. […] Mais peut-il en être toujours ainsi ? En général, oui. Il faut néanmoins deux ou plusieurs personnes qui soient unies en son Nom. Et quand nous sommes seuls ? Ou bien lorsque les autres ne comprennent pas notre amour ? Nous savons que, si nous étreignons Jésus abandonné dans ces moments-là, nous pouvons tenir le coup, garder la paix et la joie même. Nous pouvons travailler, prier, étudier et notre cœur peut connaître la plénitude. Toutefois il peut y avoir des moments où définir le joug du Seigneur comme facile à porter et son fardeau léger peut sembler difficile. Il y a des périodes, par exemple, où notre santé chancelle et influe aussi sur tout notre être. Nous sommes portés à nous replier sur nous-mêmes, ce qui nous rend presque incapables d’entrer en relation avec les autres. […] Ou il y a aussi les morts inattendues ou les événements imprévus qui nous coupent la respiration. Et il nous semble difficile que d’autres puissent comprendre. Ou bien c’est l’arrivée d’une maladie qui pourrait être mortelle… Ou…, ou… Dieu permet toutes ces circonstances douloureuses pour nous façonner par ce moyen, dont on ne peut faire abstraction dans le christianisme et que Jésus lui-même a éprouvé : la croix. Comment devons-nous nous comporter dans ces cas ? Essayons de nous réjouir, au moins par la volonté, parce que nous sommes un peu comme Lui, abandonné, et mettons toutes nos préoccupations dans le cœur du Père[2]. Demeurons dans une offrande continuelle, aidés par la grâce du moment, qui ne manquera pas, jusqu’à ce que Dieu fasse retrouver la pleine sérénité à notre âme éprouvée. Rappelons-nous cependant que nous devons toujours aimer nos frères, bien sûr comme et autant que cela nous est possible. Confions-nous à eux, au moins pour l’essentiel, en leur disant par exemple : « Je traverse une épreuve… » Disons-le par amour, pour ne pas nous soustraire à la communion. Communiquer, du reste, est toujours le meilleur tonique, en toutes circonstances. Ainsi, Jésus au milieu de nous […] nous aidera à surnager aussi dans ces moments-là. Il nous montrera que, toujours et quoi qu’il arrive, son joug peut être facile à porter et son fardeau léger.
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, 24 avril 1997, Rocca di Papa) [1] Mt 28, 20. [2](cf. 1 P 5,7)
Août 15, 2020 | Non classifié(e)
Raul et Mitali sont originaires de Mumbai, Inde. Ils sont mariés et ont deux filles. Ils sont danseurs. Quand la danse devient un puissant instrument de connaissance mutuelle entre différentes traditions religieuses. By Marcello Vaz. https://vimeo.com/430374792
Août 13, 2020 | Non classifié(e)
Le père Bonaventura Marinelli OFMCap, le premier religieux qui a suivi Chiara Lubich, s’est éteint à l’âge de 100 ans. Le père Fabio Ciardi se souvient de lui.
Je me suis souvenu de lui, il y a quelques jours, à l’occasion de la fête de Saint Bonaventure. Père Bonaventura Marinelli est parti au ciel le 1er août 2020, à l’âge de 100 ans, pour célébrer au ciel le centenaire de Chiara Lubich, son inséparable contemporaine. Quelle amitié profonde et fidèle ! Ayant vécu à Trente au couvent des Capucins de 1942 à 1946 en tant qu’étudiant en théologie et jeune religieux, il a été, comme il aimait à le dire, un « témoin oculaire à distance » des débuts du mouvement des Focolari. À distance, car à cette époque, les contacts étroits n’étaient pas autorisés. Pourtant, il était un témoin oculaire parce qu’il voyait comment vivaient ces extraordinaires « tertiaires franciscaines ». « Après le bombardement de 1944, dit-il dans une longue conversation, nous avions sans cesse sous les yeux Chiara et ses compagnes. Elles venaient à la messe, non pas dans notre église qui avait été détruite par les bombardements, mais dans la sacristie, qui était encore plus petite et nous étions aussi plus proches. Je me souviens que pour moi, c’était une impression très profonde à chaque fois. De nature assez timide, j’ai du mal à faire des rencontres mais je me souviens qu’en faisant la quête pendant l’été, à partir de 1943, il m’était de plus en plus facile de rencontrer les familles, les personnes, les enfants, etc. Ce n’était pas dû à ma nature ; cette nouvelle façon de voir me venait de la vie que je voyais en Chiara et ses compagnes. En 1946, mes supérieurs m’envoyèrent à l’université en Suisse ; j’étais déjà prêtre depuis un an. Les premiers mois, j’ai reçu des lettres de mes compagnons avec lesquels j’avais fait le pacte d’unité. À un moment donné, ce fut le néant, le silence : l’enquête du Saint-Office avait commencé, mais je ne le savais pas. Pour ma part, ce fut un glissement progressif vers un sentiment de désolation indicible, jusqu’au 23 avril 1948. Ce jour-là, j’étais allé à Trente pour aller voter et ce matin-là, avant de rentrer en Suisse, j’ai rencontré Chiara. Elle m’a replongé dans la fête mais, de façon plus profonde et j’ai compris que ce qui importe, c’est aimer. J’avais l’impression de toucher le ciel du doigt. Lorsque je suis arrivé à Fribourg, je lui ai écrit une lettre, la première lettre ». Ainsi commence une correspondance qui permet à Chiara de communiquer ce qu’elle vit à cette époque. Grâce au Père Bonaventura, nous disposons aujourd’hui d’un patrimoine inestimable d’écrits dont certains sont très connus, comme la lettre du 30 mars 1948, où elle lui confie : « Le livre de lumière que le Seigneur écrit dans mon âme a deux aspects : une page étincelante d’amour mystérieux : Unité. Une page étincelante de douleur mystérieuse : Jésus abandonné ». Ces lettres témoignent de la relation profonde qui s’est vite établie entre les deux. 11 mai 1948 : « Votre lettre m’a confirmé la pensée que je m’étais faite de votre âme, très aimée du Seigneur, et je voudrais en un instant, en un éclair, vous donner tout ce qui m’appartient, tout ce que Dieu a construit en moi en profitant de mon néant, de ma faiblesse, de ma misère. (…) Ce que je veux vous écrire aujourd’hui, c’est que l’unité que Dieu a faite, nous ne devons pas la briser. (…) Saint François n’est pas heureux tant que vous ne l’avez pas revécu et que vous ne l’avez pas fait revivre chez ses frères. – Commencez. Il réussira ». 8 septembre 1948 : « Quelle joie m’avez-vous donnée par votre lettre! Il y a Jésus. Je l’ai senti dans votre soif de « vie », dans l’optimisme qu’elle contient et qui déborde ici et là, surtout dans la paix qui génère le désir de L’aimer plus, davantage. Soyez assuré que – jusqu’à ce que je ne quitte Jésus (et quand le sera-t-il ? Je L’aurai encore plus au Paradis) – je continuerai à suivre votre âme avec un soin attentif et fraternel ». 27 janvier 1951 : « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point votre âme « pénètre » (littéralement ! … presque à en ressentir l’effet physique !) dans la mienne ». Je me souviens de la joie qu’ils ont éprouvée lorsqu’ils se sont rencontrés et avec quel naturel ils se parlaient en trentain… Ils étaient du même âge et pourtant il se sentait comme un disciple et elle comme sa mère. Dans l’une des premières lettres, Chiara a simplement signé « s.m. », que Bonaventura a immédiatement interprété comme « sa mère ». Les réponses sont signées « s.f. » (son fils) et Chiara comprenait. Une focolarine se souvient que Chiara, en le saluant en 2000, a dit : « Mon premier fils religieux! » La vie du Père Bonaventura est riche: Il devient professeur d’Écriture Sainte, traducteur de commentaires bibliques à partir de l’allemand, il assume des charges importantes dans son Ordre : il est provincial, formateur, définiteur général. Il est ensuite appelé par Chiara pour diriger le Centre international de spiritualité pour les religieux à Castel Gandolfo (Rome) et à Loppiano, la cité-pilote des Focolari en Italie. Timide et d’une extraordinaire humilité, il a su témoigner sans ostentation et avec sincérité de l’Idéal que Chiara lui avait transmis. « Un vrai enfant évangélique dans la sagesse et la simplicité de la vie », a écrit un confrère. Les souvenirs personnels ne manquent pas, à commencer par le jour où, en 1978, nous sommes partis ensemble au Canada pendant un mois pour animer une école de formation de religieux. J’ai ensuite vécu en communauté avec lui à Castel Gandolfo. Entre autres, dans mon journal, le 10 novembre 1999, alors qu’il nous avait déjà quittés pour une nouvelle tâche, j’ai lu à propos d’une de ses visites : « Bonaventura arrive, et il y a un air de fête comme d’habitude ». J’ai été frappé par ce « comme d’habitude ». Mais le plus beau moment a peut-être été le 18 mars 2008, lorsque nous avons assisté ensemble aux funérailles de Chiara à Rome, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. À la fin de la célébration, il m’a demandé de l’accompagner auprès du cercueil, rompant ainsi le strict protocole. Il était désormais âgé et avait du mal à s’abaisser. Arrivé devant le cercueil, il s’agenouilla, l’embrassa et donna un baiser. Moi aussi, je me suis agenouillé pour déposer un baiser sur le cercueil (mais l’expression ne rend pas car c’était vraiment embrasser Chiara). C’était comme si un barrage se brisait : tout le monde se mit à entourer le cercueil et à l’embrasser… Mais le geste de Bonaventura demeura le geste unique d’un fils envers sa mère. Il m’a aussi toujours aimé. Dans l’une de ses dernières lettres, il m’écrivait : « Je me souviens de toi et je m’en souviendrai toujours avec gratitude et j’espère d’avoir encore la joie de te rencontrer personnellement. Ce matin, je t’ai confié spécialement à saint François. Je t’embrasse ! ».
Père Fabio Ciardi OMI
Août 12, 2020 | Non classifié(e)
Nous sommes reconnaissants pour la solidarité reçue et l’engagement à ressusciter un pays messager de paix, avec les différentes communautés religieuses. Le Liban, comme nous le savons, est un pays encore sous le choc. Beyrouth, ville méconnaissable, a un visage apocalyptique : destruction, tensions extrêmes, douleur, colère, entraînant des épisodes de violence.
Et c’est précisément de cette terre blessée qu’est partie, il y a un jour, une lettre de la communauté du mouvement des Focolari au Liban, adressée à tous les membres du Mouvement dans le monde. « Par ces lignes, – lit-on dans la lettre – nous voudrions adresser à chacun de vous un remerciement personnel, ému, profond, immense pour la proximité immédiate qui nous a été manifestée de toutes les coins du monde, des grands et des petits, des lointains et des proches, par des appels téléphoniques et des messages ». « En nous réveillant chaque jour – continuent les membres de la communauté des Focolari – et en découvrant de plus en plus l’immensité de la catastrophe, les dégâts matériels, les nombreux hôpitaux rendus inutilisables, l’air pollué que nous respirons, nous nous sentons comme des « survivants ». Chacun de nous aurait pu être sur les lieux du drame ou peut-être l’était-il et une main providentielle lui a fait changer de pièce. Cependant, nous nous retrouvons dans les propos d’une jeune femme, tout juste sortie d’un ascenseur éventré par l’explosion : nous réalisons qu’une nouvelle vie nous a été donnée ». Ils parlent ensuite de rues, où tout semble crier au désespoir, « de nombreuses personnes du nord au sud, appartenant aux différentes communautés religieuses, s’affairent à déblayer les décombres, apportant à chacun à sa manière, le témoignage que la “résurrection” vaincra sur la mort de la ville, du pays, des rêves de beaucoup ». Avec vous, – concluent-ils – nous voulons aller de l’avant pour qu’un Liban renaisse comme messager de paix, d’unité, de fraternité entre tous, une ébauche d’un monde uni.
Recueilli par Anna Lisa Innocenti
________________________________________ La coordination d’urgence du mouvement des Focolari qui interviendra par le biais des organisations de l’UMA et de l’APN a été activée. Pour ceux qui souhaitent aider, les comptes courants suivants ont été activés :
Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Code SWIFT/BIC: CCRTIT2T auprès de la Banca Popolare Etica
Action pour les Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN: IT11G0306909606100000001060 Code SWIFT/BIC: BCITITMM auprès de la Banca Intesa San Paolo
MOTIF: Urgence Liban ——————————————————- Les contributions versées sur les deux comptes courants à cette intention seront gérées conjointement par l’AMU et l‘AFN. Pour ce type de dons, des avantages fiscaux sont prévus dans de nombreux pays de l’Union Européenne et dans d’autres pays du monde, suivant les réglementations locales.