Mar 30, 2020 | Non classifié(e)
Fraternité, tendresse et créativité : les bons ingrédients pour affronter la crise du Coronavirus avec des milliers d’expériences d’amour envers le prochain. Touchée d’une manière particulièrement forte par la pandémie du Coronavirus, l’Italie est en train de vivre une des épreuves les plus grandes depuis la seconde guerre mondiale. Mais les italiens l’affrontent avec d’innombrables gestes de solidarité, de fraternité et de tendresse. De la province de Naples, I.V. nous écrit, elle est infirmière dans le service des patients qui sont positifs au Covid-19 : « Au début, j’avais peur d’être contaminée, et donc je me hâtais afin de vite terminer les soins médicaux. Un patient m’a demandé s’il pouvait avoir un café de la petite machine à café typique italienne. En guise de première réponse, je lui ai dit que ce n’était pas possible. Mais avec une autre collègue, ensuite, nous avons trouvé deux machines à café pour tous les patients ». Le fait de devoir rester à la maison a changé la vie de la famille de Salvo et Enza avec leurs fils Emanuele et Marco à Viareggio. Enza nous raconte : « Jusqu’il y a quelques jours, nos fils, pris par de nombreuses obligations, réussissaient à peine à saluer rapidement la grand-mère malade et alitée. Maintenant, ils s’arrêtent plus longtemps et essaient de m’aider en donnant même simplement un verre d’eau à leur grand-mère. Aux repas de midi et du soir, nous avons plus de temps pour parler et aussi pour rire ensemble ».
A Lucca, Paolo et Daniela se sont proposés pour faire les courses pour tous leurs voisins, en partageant aussi quelques masques. Toujours à Lucca, Rosa et Luigi, un jeune couple avec deux enfants, tous à la maison maintenant, ont prêté leur voiture à une famille qui connaît de graves problèmes financiers. A Sienne, Giada et Francesca se sont mises à la disposition comme baby-sitter d’enfants d’infirmiers qui habitent à côté de chez elles afin de les soutenir. A Pisa, Carla et Giacomo, ont préparé à manger à quelques familles proches alors qu’à Arezzo, il y a eu une course de solidarité entre Rosanna, Rita et Mario pour aider deux personnes qui ne peuvent pas sortir, en leur faisant les courses et en leur préparant des repas. Afin d’aider ses jeunes collègues contraints de rester en isolement, Barbara de Latina a commencé à enregistrer des vidéos afin de partager ses recettes culinaires. Ils l’ont beaucoup remerciée car ainsi elle les aide à se sentir à la maison, comme dans leur famille. Emanuele et Simonetta de la Sardaigne, avec leurs trois enfants sont en quarantaine depuis quinze jours. Ils écrivent : « On a tout de suite eu l’intuition que c’était l’occasion de construire des rapports profonds en tant que famille. Depuis que nous sommes entrés en contact avec le virus, nous avons commencé à partager nos expériences dans un groupe de tchat avec d’autres personnes qui vivent la même souffrance. Un jour, quelques-uns d’entre eux avaient besoin de vivres alimentaires. Ne pouvant pas faire les courses nous-mêmes, nous avons trouvé un autre couple qui les a tout de suite faites. Et nous avons compris que nous ne devons jamais nous arrêter face aux besoins d’un frère ».
De la Sicile, Orsolina, infirmière, nous raconte : « Dans mon travail de thérapie intensive en cardiologie, je me suis retrouvée face à une jeune patiente ayant souffert d’un infarctus compliqué. Je voyais par son regard, qu’elle avait peur et se sentait dans une situation inconfortable, aussi parce qu’elle ne pouvait pas bénéficier du réconfort de sa famille et de ses enfants en bas-âge. J’ai donc senti que, je pouvais, moi, lui faire office de famille. Je l’ai donc aidée dans son hygiène personnelle en pensant à ce que j’aurais voulu si j’avais été à sa place, en faisant son lit avec attention, en lui arrangeant les cheveux. Son regard avait changé, on a éprouvé ensemble une grande joie, en ce moment-même, nous avons été une famille ». A Rome, Mascia et Mario avec leur fils Samuel, sont en train de découvrir que « ce virus, en plus de nous rappeler que nous sommes tous interconnectés, nous donne l’occasion d’apprécier les petites choses, de remettre au centre la famille et les affections, de donner libre cours à la créativité plutôt qu’aux programmes et aux rythmes frénétiques auxquels nous sommes habitués ». En tant que déléguée de classe, Masha essaie de la meilleure des façons d’aimer les familles et les institutrices, en gardant toujours vivante, la relation par le biais du tchat et du téléphone. Comme le disait Jesús Morán, Coprésident des Focolari, il y a quelques jours : « C’est le moment de la sagesse (…) qui mène à une intelligence de la réalité illuminée par l’amour et qui (…) déclenche un formidable mouvement de fraternité. Dieu peut vraiment faire des choses prodigieuses, même au milieu du mal. Il le vainc avec son dessein d’amour . »
Lorenzo Russo
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Mar 27, 2020 | Non classifié(e)
Beaucoup de personnes, en ces jours de pandémie qui afflige l’humanité, se demandent où est Dieu. Dans cet écrit, Chiara Lubich nous invite à croire que rien de ce que nous vivons, même si c’est très douloureux, n’échappe à son amour et que, derrière chaque chose, se cache une finalité positive même si, sur le moment, nous ne la voyons pas. Nous parlons de St Voyage. Nous nous encourageons à parcourir le chemin de la vie comme un St Voyage.[…] Nous l’imaginons souvent ainsi : une suite de journées que nous désirons toutes plus parfaites l’une que l’autre, avec notre travail réalisé au mieux, avec les études ou le repos, les moments passés en famille, avec les réunions, les congrès, avec le sport, les moments de détente… le tout accompli harmonieusement et dans la paix. Nous le voyons comme cela, nous sommes humainement et instinctivement portés à l’espérer ainsi, parce que la vie est une aspiration permanente à l’ordre, à l’harmonie, à la santé, à la paix. […] Si nous faisons ainsi, c’est bien sûr, parce que le reste est imprévisible, mais aussi parce qu’il y a toujours dans le cœur humain l’espoir que cela se passe comme cela et seulement comme cela. Mais dans la réalité, notre St Voyage se révèle tout autre, parce que Dieu le veut tout autre. Alors lui-même se charge d’introduire dans nos projets d’autres éléments – qu’il veut ou qu’il permet – afin que notre existence prenne le vrai sens et atteignent le but pour lequel elle a été créée. Et ce sont les souffrances physiques ou morales, les maladies ; ce sont les mille et une souffrances qui parlent davantage de mort que de vie. Pourquoi ? Dieu voudrait-il la mort ? Non, bien au contraire car Dieu aime la vie, mais une vie si pleine, si féconde, que nous ne l’aurions jamais imaginée malgré toute notre aspiration au bien, au positif, à la paix. La Parole de vie […] nous éclaire sur ce point : « Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance » (Jn 12, 24). S’il ne meurt pas, le grain de blé reste beau, intact, mais seul. S’il meurt, il se multiplie. Dieu veut que durant notre vie, nous fassions l’expérience d’une certaine mort ou parfois de plusieurs sortes de mort. Car, pour lui, le St Voyage c’est ceci porter du fruit, faire des choses dignes de lui et non de nous, simples mortels. Et le sens de la vie pour lui, le voici : une vie pleine, riche, surabondante, une vie qui soit le reflet de la sienne. Alors il nous faut prendre en compte ces morts et nous tenir prêts à les accepter le mieux possible. Ce choix de Jésus abandonné que nous faisons chaque jour, cet amour préférentiel que nous voulons avoir pour Lui, est donc sage, indispensable. C’est cela le christianisme authentique. Cet amour nous prédispose à […] accepter les ‘’morts’ petites ou grandes, mais aussi reconnaître que tout ce que nous avions programmé a été dépassé de beaucoup, multiplié, fécondé. […] Ce sont des purifications passives […]: maladies justement, mort de nos proches, perte de nos biens, perte de la réputation, difficultés en tout genre… Ce sont les nuits des sens et les nuits de l’esprit par lesquelles le corps et l’âme sont purifiés de mille manières par des tentations, aridités spirituelles les, doutes, sentiment de l’abandon de Dieu, ébranlement de la foi, de l’espérance et de la charité. Ce sont de véritables purgatoires anticipés quand ce ne sont pas des enfers. Que faire ? Abandonner notre St Voyage en espérant qu’avec une vie plus normale, en suivant le courant du monde, toutes ces épreuves, ou du moins quelques-unes, pourront être évitées ? Non, nous ne pouvons pas retourner en arrière. Ici, je n’ai fait qu’énumérer les purifications, mais il faut aussi voir les consolations, les ‘’béatitudes” (cf. Mt 5,3-11= qu’apporte dès ici-bas une vie selon le St Voyage. La mort de Jésus, en effet, appelle la résurrection ; la mort du grain de blé, les “fruits en abondance“. Et, d’une certaine manière, “résurrection” et “fruits en abondance” signifient le Paradis anticipé, la plénitude de la joie, cette joie que le monde ne connaît pas. Alors, continuons à avancer ! Regardons au-delà de chaque souffrance. Ne nous arrêtons pas seulement à tel doute, à telle angoisse, à telle maladie, à telle épreuve… Regardons vers la moisson qui en naîtra […] en voyant et en goûtant par avance les fruits abondants qui vont arriver.
Chiara Lubich
Extrait d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa, 25 février 1988
Mar 23, 2020 | Non classifié(e)
L’histoire d’un couple de Croatie et son expérience dans le cadre du projet “Chemins de lumière” promu par le mouvement des Focolari « Comme les petits enfants qui apprennent à partir de rien, nous avons aussi appris à nous comprendre d’abord nous-mêmes, à comprendre nos sentiments, à les reconnaître, à comprendre l’autre, à apprendre qu’une pensée différente ne doit pas toujours aboutir à un conflit. Nous avons compris que les couples qui nous entourent enrichissent nos relations et que nous devons éviter de nous isoler. » Melita et Slavko sont mariés depuis une vingtaine d’années, sont parents et vivent en Croatie. Ils racontent leur expérience de couple avec franchise, sans artifices, sans taire ces moments d’épreuve qui jalonnent leur parcours comme un défi : une “maison” à construire chaque jour, souvent sans savoir avec quels outils. Ce n’est pas une autoroute toute droite qu’on emprunte avec une voiture puissante, mais un chemin de terre à parcourir à vélo avec la seule force des jambes, des poumons et du cœur, où s’alternent montées fatigantes et descentes reposantes. Une histoire, la leur, qui ressemble peut-être à celle de nombreux couples, mais qui offre, à propos de la famille, une clé de lecture qui ne va pas de soi. Nous avon fait leur connaissance en Italie, à l’occasion d’une session Chemins de lumière, que le Mouvement des Focolari propose aux couples, en prêtant une attention particulière à ceux qui traversent une crise. Dans un des moments les plus sombres de leur relation, expliquent-ils, c’est grâce à des réunions comme celle-ci qu’ils ont découvert des outils à « utiliser tous les jours pour que notre famille soit heureuse et que notre relation grandisse. » Des outils « qui facilitent l’ascension qui nous attend dans notre vie de couple pour réaliser les plans de Dieu sur notre famille. » Leurs propos laissent clairement appparaître que l’image du couple parfait est une douloureuse illusion. L’attente d’un parcours linéaire et ensoleillé, nourri par l’enthousiasme d’avoir rencontré avec le “bon” conjoint, se heurte à la réalité d’un “jeu” tout à fait inédit, où le coéquipier se transforme parfois en adversaire et où l’on ne peut gagner qu’à deux. Un jeu qui n’a pas de règles écrites mais qui doit être joué avec un objectif clair, à défaut de quoi il faut le reformuler s’il s’efface. Un jeu où chacun est appelé à donner sa contribution et à affronter les variables négatives, sans détours : « En l’état actuel – disent-ils – nous pouvons témoigner que le mariage n’est pas une réalité fixe ni statique, qu’une session comme celle-ci n’est pas un coup de baguette magique qui résout définitivement tous nos problèmes. » Ici, au contraire, « nous avons appris que notre premier enfant – notre couple – a besoin de la plus grande attention et considération, car ce n’est que lorsque nous sommes en paix et en harmonie que nous pouvons être en mesure de donner de l’amour aux enfants et aux personnes qui nous entourent. C’est le seul moyen de nous réaliser en tant que personnes. » Tout invite , en effet, à se croire déjà réalisés dès qu’on est sur le départ. Melita raconte ses débuts : « C’était une très belle période, j’avais enfin réalisé le rêve d’avoir un garçon qui pouvait m’écouter, me consoler, me comprendre. La personne avec qui partager des points de vue convergents sur la vie, la foi, l’amour. Nous avons vite compris que nous voulions nous épouser et célébrer notre amour par le mariage. » Mais la première épreuve n’a pas tardé à se présenter : la perte d’un enfant en route a obligé Melita et Slavko à revoir leurs plans, à se concentrer sur l’organisation pratique de leur vie, du travail et de la maison. C’est un moment fécond en fait, où ils font l’expérience d’une unité croissante entre eux et avec leurs familles respectives, ils partagent tout – dit Slavko – trouvant « la force, la volonté et le désir de choses communes. » « Nous avons idéalisé notre vie – ajoute-t-elle – « en complétant les galets de notre mosaïque et en attendant que la famille s’agrandisse.» Après trois ans, la joie du premier enfant arrive, mais avec elle aussi la nécessité de trouver un travail moins contraignant et plus rémunérateur. Un emploi se présente pour Slavko, mais ce nouveau contexte crée des tensions, des malentendus, des blessures profondes dans le couple. “La sécurité que nous avions construite et la confiance que nous avions l’un dans l’autre ont disparu – dit Melita – une période d’insatisfaction dans nos relations a commencé, de reproches pour les erreurs commises. Slavko n’était pas conscient de mon mécontentement et je ne savais pas comment lui faire prendre conscience des choses qui me gênaient. » Et lui : « Je me contentais de la vie, en pensant : que veux-tu de plus, nous nous aimons, nous sommes mariés, la vie suit son cours, pourquoi devrais-je encore montrer ma fidélité et mon affection ? C’est elle qui ne comprend pas que je l’aime et que je la soutiens. Au lieu de cela, j’étais sourd à ses cris et je pensais que c’était elle qui devait changer et accepter les nouvelles circonstances. Il y avait en nous un sentiment croissant d’incapacité, de désespoir, nous sommes tombés dans un abîme dont nous ne voyions pas la sortie. » L’idée de la séparation les traverse également. Ils avaient touché le fond. Mais dans ce désert, la vie s’est lentement remise à fleurir. « A ce moment, le Seigneur nous a envoyé nos parrains et amis que nous avions effacés de notre vie, comme tous les autres : à travers eux Il nous a indiqué des pistes à suivre », poursuit Slavko. C’est en échangeant avec d’autres couples qui ont participé aux Chemins de lumière qu’ils parviennent enfin à entrevoir une issue. “Seuls l’un en face de l’autre et devant Dieu, nous avons recommencé à nous comprendre et à nous connaître, nous avons appris que la différence d’opinion ne signifie pas que l’autre ne m’aime pas, au contraire nous avons de nouveau appris que la diversité nous enrichit, nous complète en tant que couple. » Apprendre, découvrir, grandir et se fortifier en tant que personne et en tant que couple. C’est peut-être la conquête inattendue d’un voyage authentique et courageux, imprévisible et plein d’épreuves, mais aussi d’horizons nouveaux et de satisfactions. Melita et Slavko ont découvert que les plans de Dieu pour leur couple et leur famille ne sont pas du tout prévisibles, mais exigent leur détermination à s’aimer. Et ils ont appris que c’est grâce à cet engagement que l’homme et la femme se réalisent en tant que personnes.
Claudia Di Lorenzi
Mar 19, 2020 | Non classifié(e)
Il est décédé il y a quelques mois à l’âge de 53 ans. Ses passions : construire des ponts entre les peuples et les cultures et former les nouvelles générations. Les jeunes étaient la priorité du père Silio Naduva, un prêtre de Fidji, dans le Pacifique Sud, qui est mort il y a quelques mois à l’âge de 53 ans. Leur assurer une formation et une éducation humaine et spirituelle était sa plus grande passion, dans l’une des îles les plus reculées de l’archipel, où la mondialisation, qui fait entrer la planète dans les maisons, ne suffit pas à founir aux jeunes les connaissances et les outils nécessaires pour affronter leur vie de manière consciente, libre et fructueuse. Ce qui l’avait fasciné dans le charisme de l’unité de Chiara Lubich, qu’il a connu à la fin des années 1990, c’était « cette capacité de tisser des liens de famille, de cimenter l’union entre les personnes et en particulier avec le troupeau que le Seigneur lui avait confié », dit Roberto Paoloni, un volontaire des Focolari, qui, l’été dernier, a travaillé avec le père Silio pendant quelques semaines de formation dans sa paroisse de Sainte Anne à Napuka. « Dans la spiritualité de l’unité – explique Paoloni – il a découvert une force de propulsion incroyable », qui l’a aidé à affronter des moments de grande douleur et de souffrance. Né le 28 février 1967 à Namuamua, dans la province de Serua, un petit village à l’intérieur de l’île principale des Fidji, Silio était le septième de neuf frères et, dès son plus jeune âge, il a fait preuve d’une grande générosité, de ténacité, de débrouillardise et de capacité à prendre soin de sa famille et de tous. Il a fréquenté l’école des Pères Maristes puis, à 17 ans, s’est engagé dans les forces militaires fidjiennes. Silio a participé à deux missions en vivant des expériences traumatisantes sans jamais perdre sa profonde humanité. Ce n’est qu’après la mort de son père en 1996 qu’il est entré au séminaire régional du Pacifique pour commencer sa formation et l’année suivante, il a rencontré le mouvement des Focolari. Silio a été ordonné prêtre le 1er janvier 2005 à l’âge de 37 ans et a commencé son ministère dans la paroisse de Vudibasoga, à Nabala. C’est en 2013 qu’on a découvert son une maladie grave, mais cela ne l’a pas empêché de servir et de travailler de toutes ses forces au service de sa paroisse. En 2018, le père Silio a accompagné quelques jeunes au Genfest à Manille, aux Philippines, et est rentré chez lui avec le désir ardent d’encourager ses jeunes à poursuivre dans cette voie. Il les guide, les éduque et avec eux se consacre à construire des ponts avec les jeunes d’autres communautés, différents par leur culture et leur langue mais toujours frères. Parmi ses derniers engagements figure la promotion d’une rencontre pour les jeunes de sa paroisse et des environs, organisée en août dernier en collaboration avec le mouvement des Focolari et la Caritas locale. Dans une communauté fragmentée et un tissu social déchiré par la pauvreté et la violence, le père Silio a travaillé pour offrir aux jeunes un horizon plus large, où la coexistence se nourrit de la solidarité mutuelle et où les peuples séparés par de grandes distances et ayant des traditions, des cultures et des langues différentes se rencontrent dans le respect mutuel et dans le désir de construire des relations fraternelles.
Claudia Di Lorenzi
Mar 16, 2020 | Non classifié(e)
Pour mieux comprendre ce qu’il faut faire pour les autres, Jésus nous invite à nous mettre à leur place; tout comme Lui, qui a pris notre chair humaine pour nous aimer. Le fais-tu pour toi ou pour les autres ? Je me suis trouvé dans une situation étrange : je priais tous les jours, j’assistais régulièrement à la messe, j’accomplissais de bonnes œuvres et pourtant je n’avais pas une foi vivante. C’était comme si un voile m’empêchait de voir clair. Un jour, en accompagnant ma grand-mère chez le médecin, nous nous sommes lancés dans une conversation profonde; sachant combien elle était croyante, je lui ai fait part de mon état d’esprit. Et elle m’a regardé dans les yeux et m’a dit : “Mon fils, tout ce que tu fais, tu le fais pour toi-même ou pour les autres ? Cette simple question m’a secoué. Il me fallait changer complètement de cap ! J’ai commencé à réfléchir et j’ai réalisé que mes actions charitables relevaient plutôt d’une liste de devoirs à accomplir. Périodiquement, je rendais visite à un vieil homme. En allant le voir, après cette période de réflexion, plutôt que de parler de papiers à remplir ou de médicaments, je lui ai demandé ce qu’il avait dans le cœur. Il m’a parlé de la guerre, de ses copains de régiment décédés, de la maladie de sa femme… À la fin il m’a remercié en disant qu’il avait reçu un grand cadeau ce jour-là. (U.R. – Argentine) Loyauté Tombée amoureuse d’un collègue, ma femme m’avait laissé avec quatre enfants. Je ne pouvais pas manifester mon désespoir afin de ne pas accroître leur douleur, mais je ne pouvais pas éviter de me demander en quoi j’avais pu me tromper dans ma relation avec elle. Ma propre foi était mise à l’épreuve. Le défi consistait maintenant à faire en sorte que les enfants souffrent le moins possible de ce drame et qu’elle ne ressente pas de jugement de leur part. Parfois, je lui amenais la plus jeune de quatre ans, d’autres fois, je faisais en sorte qu’elle assiste aux réunions de parents avec les enseignants des autres enfants. Peu à peu, s’est créée une situation où leur mère semblait loin de la maison, mais tout en continuant à être présente dans la vie familiale. Mais quand elle a demandé le divorce, j’ai eu l’impression de repartir à zéro. Une nouvelle étape à franchir avec les enfants. C’est l’aîné, en me voyant un jour triste et pensif, qui m’a donné du courage et m’a dit: « Papa, ne t’inquiète pas. Nous apprenons à prendre en main les rênes de la vie. » (B.d.P. – Croatie) La layette Habituée depuis toute jeune à avoir de l’argent, des vêtements et à vivre dans le luxe, après mon mariage, j’ai dû peu à peu réduire toutes mes dépenses de façon draconienne. Il y a quelques jours, j’ai reçu une prime de mon travail : j’ai tout de suite pensé à notre bébé qui allait naître, à la layette que j’aurais pu lui acheter. Mais ensuite, me rappelant combien il y a de pauvres dans la ville, je me suis dit que cet argent pourrait servir à aider certains d’entre eux. Pour la naissance de notre bébé, j’ai reçu en cadeau de nombreux vêtements déjà utilisés. Bien sûr, j’aurais aimé avoir un tout nouveau trousseau, mais ces cadeaux reçus par amour me semblaient être bien plus précieux et plus beaux. (Anita – Venezuela)
Propos recueillis par Stefania Tanesini (extraits de L’Évangile du jour, Città Nuova, année VI, n°2, mars-avril 2020)
Mar 14, 2020 | Non classifié(e)
Voici les paroles prononcées par Jesús Morán, coprésident du mouvement des Focolari, lors de l’homélie de la messe célébrée à huis clos et transmise par streaming le 14 mars 2020. (…) Au cours de ces dernières semaines – entre autre de Carême déjà bien avancé – une pensée commençait à envahir mon âme : la vanité de toute chose, la précarité de notre intelligence pour comprendre en profondeur la réalité, la vie, le cours de l’histoire. En effet, il a suffi d’un virus, d’un micro-organisme acellulaire, pour mettre en péril tous nos grands raisonnements et nos sécurités, nos plans économiques, nos stratégies politiques ; pour déclencher la panique au niveau mondial et mettre en évidence les misères de la fameuse mondialisation. Comme le titrait un journal il y a quelques jours, utilisant le jargon du football Coronavirus 1 – Globalisation 0. C’est la triste vérité. Quand je pensais à ce qui a été écrit ces dernières années sur le phénomène de la culture à notre époque, aux innombrables analyses et contre-analyses sur le devenir de l’histoire, etc., etc., un sentiment de consternation et de tristesse me saisissait, presque paralysant. C’est alors que je suis arrivé à une redécouverte fantastique : la Révélation, la Parole de Dieu adressée à l’homme avec les mots et l’intelligence de l’homme ; la pensée de Dieu en des mots humains sur les profondeurs de la vie et de l’histoire ; une parole pleine de sens. En effet, je pense que seule la Parole de Dieu nous donne des réponses pour ce moment que nous vivons, car elle seule détient une sagesse éternelle qui va au-delà du temps sans perdre sa signification. À la lumière de la Révélation, nous nous apercevons d’un fait d’autant plus surprenant que paradoxal : que nous sommes en train de vivre un temps de grâce. Sagesse ! Voici la véritable clé. C’est vraiment le moment de la sagesse, un temps pour la sagesse ; une vue de la réalité qui voyage sur d’autres registres, devenue aujourd’hui extrêmement impérative et indispensable. (…) Une sagesse qui amène à une intelligence de la réalité éclairée par l’amour et qui, précisément pour cette raison, déclenche un formidable mouvement de fraternité. Dieu peut vraiment faire des choses merveilleuses, même au milieu du mal. Il le renverse par dessein d’amour. Chiara, avec sa vie, a traversé près d’un siècle, et elle l’a fait comme un fleuve de sagesse qui a irrigué la terre. Attentive aux événements de l’histoire, elle ne s’est pas arrêtée à la surface des choses ; elle est allée en profondeur et en hauteur pour puiser à la pensée et à la vision de Dieu, et à Dieu lui-même. C’est pour cela qu’elle ne s’est intéressée à rien d’autre qu’à Sa Parole. L’unité, en fait, est le projet de Dieu sur l’humanité, le testament de Jésus, le Verbe incarné. Nous pouvons constater à présent à quel point ce mot, unité, qui est ancré dans la Révélation, va bien au-delà des épisodes passagers, des temps et des époques. L’unité offre une perspective de signification qui inclut le passé, le présent et l’avenir. Une perspective prophétique capable de libérer les meilleures énergies des hommes et des femmes de toute latitude, culture, race et condition sociale. Forts dans l’unité, nous pouvons transformer la « mondialisation de l’indifférence » en « mondialisation de la fraternité ». La partie n’est pas terminée. Nous sommes cependant sûrs d’une chose : la miséricorde de Dieu triomphera.