Fév 7, 2020 | Non classifié(e)
Pour des milliers de personnes, la vie revient peu à peu à la normalité après l’éruption du volcan Taal dans les Philippines du 12 janvier 2020 qui a causé de graves dégâts aux régions environnantes, même si l’urgence n’est pas terminée. Selon l’Institut philippin de vulcanologie et sismologie (PHIVOLCS), le niveau 4 des alarmes a été abaissé au niveau 3et la zone de danger a été réduite de 14 kilomètres à 7 du cratère. La communauté des Focolari utilise n’importe quel moyen afin de pourvoir aux besoins des personnes évacuées du désastre : elles ont été plus de 300.000 les personnes contraintes à évacuer.
Purisa Plaras, focolarine et codirectrice de la « Mariapolis Pace », la cité-pilote des Focolari à Tagaytay, raconte : « Quelques jours après l’éruption du volcan Taal, nous sommes retournés à Tagaytay afin de voir la situation de notre communauté et tout partager avec les différentes familles qui vivent autour de notre Centre qui se trouve au sein de la zone de danger, dans un rayon de 14 km du volcan. Préoccupés par leurs besoins de base, nous avons distribué de la nourriture et de quoi boire aux familles ». Une de nos jeunes des Focolari nous partage : « Ce n’est vraiment pas facile d’affronter cette situation. C’est déchirant et je n’ai pas pu faire autrement que de pleurer. Je ne peux pas expliquer comment je me sens en ce moment, mais dans mon for intérieur, je sais que Dieu nous aime immensément, embrassant ensemble le visage de Jésus Crucifié et Abandonné dans cette situation. Je serai forte ici, pour servir Jésus présent aussi dans les autres. ».
Randy Debarbo, le focolarino responsable de la zone environnante à la Mariapolis Pace, raconte : « Dimanche 12 janvier, alors que nous rentrions à la maison après une rencontre, nous avons remarqué la mauvaise odeur du souffre dans l’air. Il a commencé à pleuvoir, mais c’était quelque chose de bizarre. L’eau pluviale était en train de salir nos parapluies et nos vêtements. Puis nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait de cendre volcanique mélangée à la pluie qui descendait comme de la boue ! Lorsque nous nous sommes réveillés le lendemain matin, nous ne reconnaissions plus ce qui nous entourait. Tout était gris comme si nous avions été daltoniens. Nous avons constaté alors l’énorme dévastation provoquée par l’éruption du volcan Taal. L’école publique proche du centre des Focolari est devenue un refuge temporaire et un centre de transit pour environ 500 personnes qui arrivaient des villages situés au bord du lac proche au volcan. Face à une telle dévastation, une voix en moi parlait à voix haute : « J’avais faim et tu m’as donné à manger… ». Cette préoccupation pour Jésus présent dans les voisins dans le besoin, le pousse à rester avec d’autres focolarini à Tagaytay. Randy continue : « Avec d’autres focolarini, nous sommes allés en camion jusqu’à environ 20 km de Tagaytay pour acheter de l’eau à distribuer à quelques familles qui étaient encore à Tagaytay. Cela a été une très forte sensation que de voir les familles momentanément soulagées de leurs préoccupations, les enfants étaient heureux de recevoir même simplement un seau d’eau. Avec un médecin qui se trouve ici à Tagaytay, nous avons décidé de rendre visite aux familles des alentours afin de satisfaire leurs exigences de caractère médical. En arrivant à un endroit, les gens du quartier étaient tous le long de la route, en attendant et en demandant de la nourriture. Au lieu de rendre visite seulement à une maison, nous avons pu offrir un contrôle médical gratuit à ceux qui attendaient la nourriture. Nous avons mis ensemble les petites sommes d’ argent que nous possédions dans nos poches et avons acheté personnellement des médicaments pour ceux qui avaient un besoin urgent de soins médicaux ». En plus de l’aide généreuse venant des familles du Mouvement dans les Philippines, le Mouvement dans le monde entier soutient de ses prières et de contribution financière, la Mariapolis Pace qui est au service du travail des Focolari en Asie.
Jonas Lardizabal
Fév 5, 2020 | Non classifié(e)
La collaboration de jeunes artistes entre Montecatini (Florence) et Bethléem continue. Les prochains programmes. Dans les lieux meurtris par les conflits, principalement motivés par des raisons économiques et militaires, les peuples en lutte sont avant tout victimes de leurs préjugés réciproques. Préjugés qui alimentent les hostilités entre la population civile, mais qui peuvent être dissous par le biais de la rencontre dans un « territoire neutre », entendu aussi bien dans le sens physique que culturel et social. Un territoire où l’âme s’ouvre à la rencontre authentique afin de se libérer de la haine et des peurs et de se disposer à la réconciliation. C’est de là qu’est né le projet « Harmonie entre les peuples » organisé par l’Association Culturelle Dancelab Armonia (*), qui a choisi la danse comme lieu de rencontre pour la paix. Expression sociale du Laboratoire Académique Danse, qui a son siège à Montecatini Terme (Fi), l’association fondée par Antonella Lombardo, qui s’occupe de la direction artistique. Nous lui avons demandé comment est née l’idée de l’Association :
Après 20 années d’enseignement de la danse, je me suis rendu compte que les jeunes se rapprochaient de cette discipline seulement pour en obtenir un succès personnel. J’ai donc voulu leur faire expérimenter que la danse peut donner sens à la vie indépendamment du fait d’avoir du succès et qu’elle peut contribuer à améliorer la vie des autres et à propager des semences de paix. L’idée est donc née, de campus internationaux, tout d’abord à Montecatini puis en Terre Sainte, à Bethléem. Pouvez-vous nous raconter ce parcours ? Nous avons commencé par inviter, en Italie, des jeunes provenant de différents coins du monde, qui déjà étudiaient la danse, afin de leur proposer une vision de l’art qui cueille la capacité à unir des personnes de différentes origines, sociale, politique, ethnique et religieuse car elle parle un langage universel. En invitant des jeunes palestiniens et israéliens nous avons établi des contacts avec la Garde de la Terre Sainte et avec la Fondation Jean-Paul II, qui, il y a six ans, nous avaient invités à Bethléem et à Jérusalem afin de mettre sur pied campus d’arte pour les enfants des camps de réfugiés des territoires palestiniens. Comment le campus se déroule-t-il ?
Dans le campus, les jeunes feront un travail avec un rythme très dense : on commence à 9:00 et on continue jusqu’à 18:00 afin d’expérimenter différents styles de danses. Il y a la possibilité de vivre ensemble dans une maison et donc de préparer le repas du soir ensemble, d’être aussi avec les jeunes italiens et de vivre des moments de fête. On travaille à une chorégraphie intitulée Danzare la Pace qui montre comment – par exemple – des jeunes israéliens et palestiniens, qui, vivent le conflit sur le terrain, réussissent ici, à créer un climat d’harmonie dans les rapports personnels et sur la scène. Et ceci vaut pour les artistes de tous les pays, qui apportent au campus leur culture artistique et leur sensibilité. Comment s’est passée l’expérience avec les jeunes à Bethléem ? « Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes rendu compte qu’ils n’avaient aucune connaissance de l’art, ils n’avaient même jamais vu des crayons. Les quinze jours du campus que nous faisons là, représentent pour eux – prisonniers à ciel ouvert – un espace de liberté, une manière de surmonter idéalement ce terrible mur qui les sépare des israéliens. Les enseignants sont des jeunes palestiniens et israéliens qui ont fréquenté le campus en Italie. L’expérience de ces six années a été tellement fructueuse que la Garde de Terre Sainte nous a demandé d’ouvrir une école permanente à Bethléem, qui sera effective l ‘année prochaine ». Quand aura lieu le prochain campus italien et comment y participer ? Il se tiendra à Montecatini du 27 août au 5 septembre 2020 et accueillera des jeunes de différents pays dont la Jordanie, l’Égypte, la Palestine et Israël. Il est adressé à des aspirants professionnels qui partagent l’idée que l’art puisse être un instrument universel d’harmonie entre les peuples, pour qu’ils puissent favoriser ce changement de mentalité là où ils iront œuvrer, dans les théâtres, dans les écoles, dans les lieux d’art. Ils peuvent nous contacter en écrivant à info@dancelab.it. Les campus font partie d’un projet plus vaste comme les jalons du Festival de l’Harmonie entre les peuples, organisé par l’Association… Le Festival est arrivé cette année à la XV ème édition, il a lieu en Toscane sous le patronage de toutes les communes de la Vallée de Nievole et de villes comme Florence, Assise, Palerme et s’articule en une série de rendez-vous. L’inauguration aura lieu le 14 mars à Florence, dans le Salon des 500 du Palazzo Vecchio, lors de la commémoration de la disparition de Chiara Lubich, pour la contribution que la fondatrice des Focolari a donnée, en portant l’harmonie dans le monde, à 20 ans de la remise de la citoyenneté honoraire de Florence et dans le cadre des célébrations pour le centenaire de sa naissance. Quels sont les autres rendez-vous ? Pendant l’année, il y aura des interventions dans les écoles afin de développer un travail sur le désarmement. Notre souhait est que la voix des jeunes puisse arriver jusqu’aux chefs d’états des pays impliqués dans la fabrication et dans le commerce des armes afin de pouvoir ébranler ces réalités. Une initiative appréciée par les jeunes et dont la musique sera la protagoniste comme moment de réflexion sur le thème de la rencontre. Il y a au programme des rendez-vous culturels et des dîners interculturels à Montecatini et à Palerme. Le Festival, tout comme les campus, sont offerts à la participation gratuite. Un choix engageant… Dès le début, j’ai voulu distinguer cette expérience des stages habituels de danse que les écoles font et sont source de lucre, parce que les jeunes ne viennent pas seulement pour étudier la danse mais parce qu’ils ont choisi de vivre la paix et d’être constructeurs de ponts de paix.
Claudia Di Lorenzi
(*)https://www.festivalarmonia.org/
Fév 3, 2020 | Non classifié(e)
Une grande partie de la culture dans laquelle nous sommes immergés exalte l’agressivité sous toutes ses formes comme l’arme gagnante pour atteindre le succès. L’Évangile, en revanche, nous présente un paradoxe : reconnaître notre faiblesse, nos limites, notre fragilité comme point de départ pour entrer en relation avec Dieu et participer avec lui à la plus grande des conquêtes : la fraternité universelle. Récession En raison de la situation de crise dans notre pays, je voyais mon travail diminuer et mes revenus se raréfier. Nos clients ne faisaient plus de commandes. À la maison, nous avons réduit nos dépenses, en essayant de vivre avec moins. J’ai appris à m’endormir malgré les dettes, à passer plus de temps avec les enfants pour que la situation ne pèse pas trop sur eux. J’ai recommencé à prier, à croire fermement en l’Évangile qui dit : « Donne et il te sera donné ». Nous l’avons vécu sans réserve tous les jours. Entre-temps, nous avons fait tout ce que nous pouvions : collecter des journaux, des cartons, des boîtes de conserve et des bouteilles en verre pour les vendre… Les enfants sont allés vendre des sachets de bonbons… De nombreuses personnes venaient nous demander de quoi manger et il nous est arrivé de leur donner la seule chose qui nous restait. Un jour, ma femme leur a donné un kilo de riz et le soir même, nous avons reçu deux kilos de lentilles. Un de nos voisins a laissé une voiture devant notre porte : « Réparez-la, vous la paierez quand vous le pourrez ». Désormais nous pouvons conduire notre troisième fille, née avec le syndrome de Down, au centre de soins qui assure son traitement. (M.T. – Chili) Grandir en tant que parents Nous avions remarqué quelques changements chez notre fils. Un jour, avec une infinie délicatesse, je lui ai demandé s’il y avait un problème. Il m’a confié qu’il s’était drogué. J’en ai parlé à mon mari. Nous n’avons pas fermé l’œil de la nuit. En tant que parents nous nous sommes sentis impuissants et en situation d’échec. Joao a aussi ramené ses amis à la maison. Nous avons souffert à cause de leur façon d’agir. Mon mari et moi étions devant un choix : nous avons décidé d’aimer et de nous mettre au service de ces jeunes. Par amour pour notre fils, nous ne sommes plus partis en vacances pour ne pas le laisser seul. Entre-temps, nous avons eu, mon mari et moi, la certitude toujours plus grande que l’amour serait plus fort. Un jour, Joao nous a dit qu’il ne voulait pas quitter la maison et nous a demandé d’aider aussi ses amis. Une nouvelle vie a commencé. Avec cette expérience, bien que n’ayant pas d’autre formation que la vie de l’Évangile vécu, nous avons fondé dans notre ville le groupe Familles Anonymes, confrontées à ce problème, pour les aider. De nombreux jeunes ont pu s’en sortir. (O.P. – Portugal) Réfugiés Ayant appris qu’un jeune réfugié albanais cherche un logement, nous l’ aidons dans ses recherches et, entre-temps, nous l’ accueillons chez nous. Nos proches ne sont pas d’accord, ils nous posent beaucoup de problèmes et nous disent que nous sommes inconscients. Mais cet isolement momentané, nous incite à trouver dans l’unité entre nous la force de continuer quand même. Après quelques jours, nous trouvons un appartement. Avec B., un artisan qui avait décidé d’embaucher un Albanais, nous nous rendons à la caserne pour concrétiser les choses. Pénétrer dans ce lieu où des centaines de personnes attendent un logement, est un véritable choc. Nous nous sentons impuissants, mais B. décide finalement d’engager non pas un mais trois Albanais, dont un mineur, qu’il hébergera lui-même comme famille d’accueil. Quelques mois suffisent pour que les trois jeunes se mettent au travail et s’intègrent dans la vie du village, où nous avons essayé d’impliquer le plus de personnes possible pour qu’ils se sentent membres d’une grande famille. (S.E. – Italie) Confirmation Ma fiancée, Giorgia, veut se marier à l’église. Il y a besoin d’un certificat de confirmation que je n’ai pas et pour cela il me faut suivre une préparation. Au début, tout semble simple, mais quand je me retrouve au catéchisme avec des garçons beaucoup plus jeunes que moi, cela me semble trop. J’ai envie de tout envoyer balader. Giorgia ne change pas d’avis, elle est convaincue du sacrement de mariage. Notre relation s’enfonce dans un tunnel. Concrètement nous reportons la date de notre mariage. Suivent des mois d’épreuve et de questionnements. Mon éducation m’ a porté à voir l’Église comme une institution rétrograde et maintenant me voilà en train de mendier un certificat ! Ce qui me met en colère, c’est que pour Giorgia, ce n’est pas une formalité, mais une façon de fonder une famille. Notre relation part en fumée. C’est alors qu’à la suite d’un accident ma mère devient paralysée. Giorgia lui rend visite tous les jours et ma mère trouve en elle non seulement de l’amitié, mais aussi une sorte de présence qui l’aide à accueillir son état avec sérénité. Je comprends que Giorgia a de profondes raisons d’agir ainsi. Tous mes doutes disparaissent: quoi qu’il advienne, elle est la femme de ma vie. (M.A. – Italie)
D’après Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, città Nuova, anno VI, n.1, janvier-février 2020)
Jan 29, 2020 | Non classifié(e)
Depuis 2014, dans le « Morro de la Croix » vit une communauté de focolarini qui partagent la vie simple et pauvre de ce bidonville populeux de Florianópolis. Vilson Groh, qui vit là depuis plus de 30 ans, affirme : « C’est une expression du désir de Chiara, d’avoir des focolares également dans les banlieues du monde. » https://vimeo.com/378572926
Jan 27, 2020 | Non classifié(e)
« Nous ne donnons une gloire plus grande à Dieu que lorsque nous nous efforçons d’accepter notre prochain, car alors, nous jetons les bases de la communion fraternelle et rien ne donne autant de joie à Dieu que la réelle unité entre les hommes. L’unité attire la présence de Jésus au milieu de nous et sa présence transforme toute chose ». (Chiara Lubich) Le collège Dans le collège où j’habitais, à Prague, j’avais souvent rencontré la technicienne de surface . Ayant été gentil avec elle, je remarquai qu’elle nettoyait plus souvent la chambre que je partageais avec un bulgare et qu’elle cirait souvent le parquet. Je ne savais pas comment la remercier et, ayant avec moi une machine à café expresso, je pensai un jour lui faire plaisir en lui offrant un bon café. Elle ne me dit rien mais par après, elle me confessa que pour elle, habituée au café « à la manière turque », l’autre était trop fort. C’est ainsi que commença un dialogue sur les habitudes dans les différentes cultures et nous arrivâmes à parler aussi de foi. Elle me raconta que lorsqu’elle était enfant, elle avait fréquenté la paroisse, mais ensuite, pendant le communisme, elle s’en était éloignée. Les jours suivants, une fois terminé le nettoyage, si j’étais au collège, elle s’arrêtait chez moi, toujours avec beaucoup de questions sur la vie chrétienne. Un jour elle me confia : « Ce travail a toujours été humiliant pour moi, mais depuis que j’ai connu cette autre vision de la vie, il me semble avoir retrouvé mon enfance, d’avoir compris le sens de la vie ». (T.M. – Slovaquie) Avec des yeux nouveaux Ma femme et moi étions arrivés à un carrefour : je voyais seulement ses défauts et elle voyait seulement les miens. Les disputes s’étaient intensifiées et il semblait que chaque événement, aussi ceux qui concernaient les enfants, alimentaient cette guerre. Un jour, alors que j’accompagnais la plus jeune à l’école, je me suis entendu dire : « Tu sais Papa, le professeur de religion nous a expliqué que le pardon, c’est comme une paire de lunettes qui fait voir avec des yeux nouveaux ». Cette phrase prononcée par une fillette ne m’a pas laissé tranquille. J’y ai repensé toute la journée. Le soir, en rentrant à la maison, j’ai eu une idée : aller chez le fleuriste et acheter autant de roses que d’années de notre mariage. Au début, ma femme a mal réagi (l’énième gaffe?) puis, vu la joie des enfants, surtout de la plus jeune, elle a changé d’attitude. Ce soir-là, après de longs silences, quelque chose a changé. Cela a été le début d’un nouveau cheminement. Vraiment, il m’a semblé avoir de nouveaux yeux et de voir ma femme et nos enfants comme je ne les avais pas encore vus. (J.B. – Espagne) Tentation Nous étions dans une situation de grande nécessité à cause d’une grosse somme d’argent dont nous avions besoin afin de payer une importante note de frais. Ce matin-là, un client passa chez nous, entra avec l’intention d’acheter six machines. Après avoir conclu l’affaire, il nous fit la proposition d’appliquer un autocollant avec le nom d’une marque réputée. Très surprise, tout en sachant que c’est une pratique habituelle dans notre marché, j’ai vécu un moment de suspension : nous risquions de perdre cette grosse affaire, mais je ne sentais pas que je pouvais accepter cette offre. Après en avoir parlé avec mon mari, nous avons clairement compris que nous ne pouvions pas céder et trahir notre conscience de chrétiens. Le client nous a regardés surpris . A sa question si nous étions chrétiens, nous avons répondu que oui. Son visage s’est détendu. « Aujourd’hui, j’ai constaté ce que signifie être fidèle à sa propre foi. Ne vous préoccupez pas, j’achèterai chez vous. Vous m’avez enseigné quelque chose de très important. J’étais chrétien moi aussi, mais en voyant comme tout le monde fait dans le commerce, je me suis laissé prendre par la tentation. A partir d’aujourd’hui, je ne le ferai plus ». (G.A. – Nigeria) Un travail pour deux Pendant un cours de vendeurs de boissons et baguettes dans les trains, j’avais demandé si on pouvait distribuer les baguettes invendues aux sans domicile fixe. Cela ne rentrait pas dans le cadre de la société où je pouvais travailler, et donc, je n’ai pas été engagé. Déçu mais certain que Dieu viendrait à ma rencontre, j’avais finalement trouvé une place dans la cuisine d’un restaurant. Là, en accord avec les collègues, le soir, je pouvais distribuer de la nourriture à ceux qui en avaient besoin. J’ai ainsi connu des situations dramatiques de faim, de misère, de solitude. Un jour, le chef m’a annoncé qu’il ne fallait plus qu’un travailleur dans la cuisine. Nous étions un homme musulman qui était devenu un ami et moi-même. Lorsque j’ai répondu que je préférais que lui reste, car il avait une famille à sa charge, le chef me répliqua que le choix était tombé sur moi. Malgré la reconnaissance que je lui exprimai, je lui dis aussi ce que je pensais. Et lui de me répondre : « Pour la première fois, je me sens encouragé par un garçon comme toi à revoir ma décision ». Le jour suivant, réexaminant la situation financière de l’entreprise, il avait décidé que nous pouvions continuer à travailler tous les deux ! (D. Angleterre) Pas seulement hôte Nous avions accueilli chez nous durant une année entière une jeune fille brésilienne venue en Italie avec un programme d’échange culturel. Mais Julia ne réussissait pas à s’insérer dans notre famille et nous, la considérant seulement comme hôte, nous ne contribuions pas au but qu’elle se sente bien chez nous. Quand on s’en est rendu compte, et que nous avons commencé à la traiter comme nos deux filles, les choses ont changé : elle s’est sentie aimée et peu à peu, s’est liée à nous comme une de nos filles, avec ses autres sœurs. Julia est devenue un membre à part entière de notre famille à tel point qu’elle a senti le besoin d’approfondir la beauté d’une famille chrétienne, elle nous a demandé de suivre la formation aux sacrement du baptême, de la confirmation et de la communion qu’elle n’avait pas reçue dans son pays même si elle avait 17 ans. Pour l’occasion, ses parents sont venus du Brésil et nous avons fait une grande fête qui a impliqué toute la communauté. Aujourd’hui le lien avec Julia continue. Nous continuons à être pour elle « maman et papa » toutes les fois que nous nous voyons par Skype ou que nous nous écrivons. (A. – Italie)
D’après Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, città Nuova, anno VI, n.1, janvier-février 2020)
Jan 25, 2020 | Non classifié(e)
«On peut être très forts tout en étant doux et ouverts aux bonnes raisons des autres», et d’ailleurs, «c’est seulement ainsi que l’on est vraiment forts» : c’est l’enseignement de Chiara Lubich selon les mots de Mattarella, qui accueille l’invitation de Maria Voce à «l’extrémisme du dialogue».

© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi
Le chef de l’État, au Centre Mariapolis « Chiara Lubich » de Cadine (Trente), a participé avec une intervention passionnée en souvenir de la fondatrice des Focolari en ce centenaire de sa naissance. Pour l’accueillir, Maria Voce, présidente du Mouvement, et les autorités locales, avec les citoyens : plus de 400 personnes présentes dans la salle, environ 500 autres dans les autres salles reliées à Cadine et à Trente et plus de 20.000 les visualisations du streaming. La dimension artistique, grâce à la régie de Fernando Muraca, a fait office de toile de fond à la narration, en parcourant à nouveau les passages les plus significatifs de la vie de Chiara comme femme en relation. Entre sons et images se sont entrecroisées les voix des autorités civiles et ecclésiales. Le président de la Province Autonome de Trente, Maurizio Fugatti, a souligné combien Chiara représente, avec d’autres figures comme De Gasperi, « l’excellence de cette terre ». Une région, celle de Trente, dont elle a mis trois caractéristiques en évidence : la force de volonté, le Mouvement coopératif, le fait d’être terre de frontière. « Chiara a su interpréter cette appartenance – a-t-il affirmé – qui est en fait un trait distinctif de notre autonomie, de notre spécificité ». 
© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi
L’archevêque de Trente, Mgr. Lauro Tisi, tout en remerciant son prédécesseur Carlo De Ferrari qui à l’époque, accueillit le « doigt de Dieu » dans la spiritualité de Chiara Lubich, a rappelé que « si aujourd’hui le charisme embrasse toute l’humanité, nous le devons à cet évêque qui l’a protégé » ; et il a montré dans la provocation du « Christ Abandonné » sa grande actualité. Alessandro Andreatta, maire de Trente, a exprimé sa joie en rappelant « la jeune fille qui, il y a presque quatre-vingts ans, se mit au service des pauvres » et qui « continue encore aujourd’hui à nous inviter à l’ouverture, à l’accueil, à l’engagement pour et avec les autres. Car dès le début, cela ne fut pas pour Chiara une expérience personnelle, isolée, solitaire mais un engagement qui ne se comprend seulement que s’il est vu à la lumière du paradigme de la relation ». Ensuite de nombreux témoignages ont été rapportés qui disent la ténacité dans le quotidien de personnes qui ont été et sont, inspirées par Chiara et par son charisme dans sa manière d’agir : comme Amy Uelman, professeure d’éthique et de droit à l’université de la Georgetown University de Washington, qui forme ses étudiants à affronter des sujets de division en évitant les affrontements ; les entrepreneurs Lawrence Chong et Stanislaw Lencz, qui avec leurs entreprises, contribuent à une économie solidaire et durable ; Arthur Ngoy et Florance Mwanabute, médecins congolais qui se consacrent au soin des plus faibles et à la formation sanitaire ; et l’histoire de Yacine, migrant algérien, accueilli comme un frère par quelques jeunes italiens après le difficile voyage à travers les Balkans. Mais aussi celle de l’ex- maire de Trente, Alberto Pacher, qui avec des enseignants et des étudiants, a accueilli l’invitation – le coup de fil d’un enfant – d’où sont nés les projets Tuttopace et Trento, une ville pour éduquer. 
© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi
« La lumière donnée à Chiara dépasse les frontières du Mouvement des Focolari et va encourager et inspirer de nombreuses personnes, femmes et hommes de bonne volonté partout dans le monde, comme cet anniversaire est occupé à manifester », a affirmé la présidente des Focolari Maria Voce. « Comme chacun d’entre vous, je sens Chiara vivante, présente, active, proche chaque jour. Elle nous invite à aller vers un public large avec courage ». Et elle a vivement encouragé tout le monde par ces paroles : « A cette société qui semble ne pas avoir de racines ni de but, il faut répondre avec radicalité, avec l’«extrémisme du dialogue », alimenté par la culture de la confiance ». En guise de conclusion de la soirée, la longue et passionnée intervention du Président de la République ; qui a identifié en particulier dans la fraternité, appliquée par l’agir citoyen et politique, le signe distinctif de la spiritualité de Chiara Lubich – en réservant aussi un chaleureux souvenir à Igino Giordani, que Mattarella connut et qui, de cette spiritualité, fut un interprète de premier ordre. Une fraternité qui est « la pierre angulaire de toute civilisation et moteur du bien-être », à tel point que sans celle-ci, « nous risquons de ne pas avoir la force de surmonter les inégalités et pour assainir les fractures sociales ». Chiara Lubich, en proposant avec vigueur la culture du don et du dialogue, en particulier interreligieux qui « en cette période de l’histoire est décisif pour la paix », avait eu l’intuition « avec un esprit de prophétie » de ce que devait être la route à suivre. Un enseignement qui prouve que « l’on peut être très forts tout en étant doux et ouverts aux bonnes raisons des autres. Par ailleurs, à dire la vérité, comme le démontre la vie de Chiara Lubich, c’est seulement ainsi que l’on est réellement forts ».
Stefania Tanesini