Déc 30, 2019 | Non classifié(e)
Une des plus beaux aspects de notre travail à la rédaction de focolare.org est la relation avec les personnes et les communautés des Focolari dans le monde. A l’occasion de ces fêtes de Noël nous tenons à remercier ceux d’entre vous qui nous envoient des nouvelles, ils permettent ainsi à la vie du charisme de l’unité de devenir une inspiration pour beaucoup. Dans cet esprit, le courriel du Père Domenico De Martino, 36 ans, originaire de Naples (Italie), en mission actuellement au Burkina Faso, a été un vrai cadeau car il ouvre les portes à une portion du monde qui vit un moment difficile, où la paix, la dignité et la liberté religieuse sont sérieusement menacées, région à l’écart des radars des médias internationaux. Au cours des cinq dernières années, le Burkina Faso a été touché par la violence de groupes extrémistes qui ont causé la mort de centaines de personnes, par une vague d’enlèvements et par la fermeture de nombreuses écoles et églises. Cette violence a entraîné un déplacement massif et continu de populations des régions touchées vers la capitale et les grands centres urbains. Selon les dernières informations des Nations Unies, depuis le début d’octobre, 486 360 personnes déplacées à l’intérieur du pays ont été enregistrées, soit plus de deux fois qu’en juillet, et les chiffres n’arrêtent pas d’augmenter. Certains parlent même d’un million de personnes déplacées.
Le père Domenico fait partie de la Communauté Missionnaire de Villaregia. Son premier contact avec les Focolari remonte à l’âge de 12 ans lorsqu’il lit pour la première fois la Parole de Vie, le commentaire mensuel aux Écritures dans l’esprit du charisme de l’unité, commencé par Chiara Lubich il y a plus de quarante ans. C’est en rendant aux missionnaires qu’il le trouve. « A 17 ans, j’ai écrit à Chiara Lubich pour lui demander de m’indiquer une parole de l’Évangile qui pourrait être une lumière pour ma vie et parce que je voulais partager avec elle mon parcours de la quête de ma vocation. Je garde précieusement sa réponse dans ma Bible et de temps en temps je la reprends. La parole qu’elle m’a donnée est : “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure ” (Jn 14, 23). Une Parole exigeante et forte dont j’essaie de comprendre toujours plus le sens pour ma vie. En 2012, je suis ordonné prêtre après une année d’expérience au Pérou, à Lima ». Le père Domenico est en mission à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, depuis deux ans et s’implique dans des projets de promotion humaine. « Burkina Faso signifie littéralement ‘la terre des hommes intègres’. La famille et le sens de la communauté figurent parmi les valeurs du peuple burkinabé. Nous avons créé une école d’alphabétisation qui compte aujourd’hui 160 élèves ; la plupart sont des filles et des jeunes mères qui n’ont pas pu étudier. Nous avons également activé un projet pour les femmes qui ont lancé de petites activités productrices qui leur permettent de joindre les deux bouts : il y a beaucoup de candidatures et la sélection n’est pas toujours facile. L’Evangile et le désir de s’immerger dans ce peuple nous guident dans les choix.
Ces derniers mois, les cours ont repris dans les écoles de la capitale ; on ne peut malheureusement pas en dire autant des autres régions du pays. Dans le nord, le nord-est et le nord-ouest du pays, de nombreuses écoles ont été incendiées par des groupes terroristes et, à la fin de l’année scolaire dernière, plusieurs enseignants ont été tués. Le procédé est toujours le même : les bandits ou les terroristes surgissent dans les villages, prennent tout – le bétail et les récoltes – vident les petites boutiques et cherchent ensuite les enseignants en leur disant que s’ils ne partent pas, ils seront les prochaines victimes à moins qu’ils n’enseignent l’arabe ou ce qu’ils appellent ‘la vraie religion’. J’ai eu l’occasion de parler à certains enseignants qui, malgré cette situation de crise, doivent se rendre à leur travail dans ces provinces car l’État ne peut pas leur permettre de cesser leurs activités, mais ils ont la peur au ventre. Même si notre région est calme, nous essayons d’être proches de nos gens, en partageant les peurs et les angoisses. En septembre dernier, lors d’une attaque à une base militaire, 40 soldats ont perdu la vie, dont 3 de nos jeunes paroissiens. Nous étions particulièrement proches de l’un d’eux, le fils aîné d’une famille que nous connaissons bien. Lorsque nous sommes allés les trouver pour leur présenter nos condoléances, face à sa veuve et à ses deux enfants détruits par la douleur, je n’ai pu donner de réponse au pourquoi de tant de haine et d’horreur. En croisant les yeux de Jean, le père du jeune homme tué, ses paroles me reviennent sans cesse : ‘Vous, les prêtres, vous êtes le signe de Dieu pour nous ; nous pouvons tout vous demander parce que vous nous donnez la parole de Dieu, sa consolation et sa volonté’ ; je n’ai pas pu faire autre chose que lui serrer la main, sans rien pouvoir lui dire, seulement lui faire sentir que Dieu leur est proche. Dans cette situation de grave instabilité, un signe d’espérance est la communion croissante entre les différentes Églises chrétiennes et les personnes d’autres religions, en particulier les musulmans, avec lesquels nous nous réunissons dans la prière et invoquons la paix de Dieu ». Un autre signe d’espoir que le père Domenico nous a partagé est le projet de soutien aux frais scolaires des enfants. A ce jour, 96 enfants en ont bénéficié. « Nous avons été choqués de constater que de nombreux enfants n’ont pas d’acte de naissance et qu’ils n’existent donc pas pour l’État et pour le monde. Les situations que nous rencontrons sont complexes et nécessitent un accompagnement sur plusieurs fronts. Il est beau de voir comment un projet réalisé en mettant Dieu au centre conduit à une compréhension et une gestion plus profonde car nous regardons la personne dans sa globalité. Nous nous organisons pour obtenir des certificats de naissance et cela nous permettra de rendre la dignité aux enfants de nos quartiers ». Entre les lignes, nous comprenons que le père Domenico pourrait nous partager encore beaucoup de choses et ses paroles pleines d’amour pour le peuple burkinabé nous rapprochent de cette terre. « La communion nous aide à être Église au vrai sens du terme, les pieds sur terre et les mains dans la pâte, pour tous les enfants de Dieu qui sont dans l’épreuve et dans le besoin », conclut le père Domenico.
Stefania Tanesini
Déc 28, 2019 | Non classifié(e)
Romaamor est une organisation à but non lucratif qui opère dans la capitale italienne depuis treize ans, récupérant les surplus ou les invendus de nourriture. Elle prépare 250 repas par jour pour les pauvres et travaille également à promouvoir leur insertion sociale.
L’accumulation et le gaspillage sont des fléaux de notre temps et de nombreuses plaies de nos sociétés ; mais nous rencontrons aussi des personnes qui, en silence, recueillent la nourriture destinée à être jetée et la donnent aux plus pauvres. Elles ne le font pas seulement pour offrir de l’aide mais elles le font comme geste concret d’accompagnement vers un chemin de rédemption. C’est l’histoire de Dino Impagliazzo et de Romaamor (Rome-amour), l’organisation à but non lucratif qu’il a fondée dans la capitale en réponse à l’invitation de Chiara Lubich en 2000, lorsqu’elle reçut la citoyenneté d’honneur de Rome, où elle demanda de coopérer pour une « révolution d’amour » dans la ville. Depuis 13 ans, Romaamor offre 250 repas par jour aux sans-abri assis dans les gares de Tuscolana et Ostiense et sur la place Saint-Pierre. Et Dino, aujourd’hui âgé de 90 ans, éprouve chaque jour la même joie à se donner aux autres : « En aidant ces personnes, il y a parfois de grandes difficultés – explique-t-il – il faut se sacrifier, mais on ressent alors une grande joie d’avoir fait le bien. Le Christ nous a enseigné que l’essence du christianisme est aimer Dieu et le prochain ; Chiara Lubich nous invite à vivre pour la fraternité universelle : c’est le fondement de notre service aux pauvres ». Dino a reçu le Prix International de Carthage 2018 pour son engagement, parce que « son travail de sensibilisation et de formation restitue l’éthique à la ville et crée concrètement des alternatives valables qui redonnent une juste valeur aux personnes et aux choses ». Nous l’avons interrogé :
Comment a commencé l’expérience Romaamor ? J’ai commencé seul, par hasard, en apportant un sandwich à un pauvre que j’avais rencontré à la gare, et peu à peu j’ai pensé à inclure le plus de gens possible. En commençant par ma femme, les personnes de mon immeuble et ceux du quartier. Nous avons toujours approché les pauvres en sachant que c’est mon frère qui est dans le prochain, qu’il soit riche, pauvre, en bonne santé ou malade, et quand mon frère est en difficulté, nous devons l’aider et le considérer comme tel. A l’occasion de la Journée de l’Alimentation 2019, le Pape a souligné la nécessité d’un retour à la sobriété dans nos modes de vie, pour entretenir une relation saine avec nous-mêmes, nos frères et la Création…. C’est un choix essentiel. Si tu es chrétien et si tu sais que chaque personne est ton frère, car Jésus te l’a dit, si tu vis non seulement pour toi-même mais en relation avec les autres et si tu sais que parmi nous il y a des personnes qui vont bien et d’autres qui sont malades, alors comment peux-tu penser autrement ? Ta disponibilité doit être toujours pleine et offerte avec joie. Face à la prédominance de la “culture du gaspillage”, vous qui choisissez de servir les pauvres, vous allez à contre-courant…. C’est important, mais nous ne nous contentons pas de ramasser les aliments sur le point d’être périmés, de les cuire et de les apporter aux personnes dans le besoin. Nous essayons d’entrer en contact avec eux pour faire quelque chose de plus que simplement les nourrir. Nous essayons d’adapter les repas aux personnes que nous aidons : les enfants, les personnes âgées, les femmes, les malades ont des besoins différents ; pour nos hôtes musulmans nous préparons des repas sans viande de porc. Notre objectif est aussi de promouvoir l’insertion : j’invite les bénévoles à essayer d’établir une relation étroite avec au moins certaines de ces personnes. En offrant le repas, je leur demande d’apporter deux plateaux, un pour le pauvre et un pour qu’ils puissent s’asseoir et manger avec lui. Quelle est la valeur du groupe ? C’est fondamental, nous faisons tout ensemble, en décidant du menu, de la cuisine, du partage des tâches. Un se renseigne s’il y a des malades, un autre s’occupe de ceux qui ont besoin d’être en contact avec les organismes publics, un encourage l’autre. Nous passons de nombreuses heures ensemble : nous commençons à cuisiner l’après-midi, nous finissons à vingt heures, nous sortons et nous restons deux heures dehors. Nous partageons tout, les joies et les difficultés. Y a-t-il des personnes que vous avez aidées qui sont devenues bénévoles ? Bien sûr ! Parmi les volontaires, un tiers sont des étrangers qui, par exemple, se trouvent dans les centres d’accueil et attendent d’être reconnus comme réfugiés politiques. Certains nous sont signalés par les juges pour faire des services sociaux, et enfin des séminaristes envoyés par les diocèses. Nous venons d’horizons différents, mais nous travaillons tous pour le même but. Pourquoi un jeune homme devrait-il venir à Romaamor ? Parmi les volontaires, il y a un flot de jeunes qui ne cesse de croître. Ils font cette expérience avec joie, ils sont heureux et ils essaient d’amener leurs amis.
Claudia Di Lorenzi
Déc 26, 2019 | Non classifié(e)
Signature d’un accord de partenariat entre la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) et New Humanity, l’ONG internationale du mouvement des Focolari. Objectif : continuer à travailler ensemble pour vaincre la faim dans le monde d’ici 2030.
Un accord qui renforce une collaboration déjà en cours, un document qui confirme notre engagement commun à éradiquer la faim et la pauvreté de notre planète: c’est le sens du partenariat signé le 19 décembre dernier à Rome entre la FAO, la plus grande agence des Nations Unies s’occupant dédiée à l’alimentation et à l’agriculture, et New Humanity, l’ONG internationale du mouvement des Focolari. L’accord vise à promouvoir, en particulier auprès des nouvelles générations, des actions, des activités, des initiatives pour mettre en œuvre le projet Faim Zéro, conformément aux objectifs de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable. «Merci pour le travail que vous avez déjà accompli avec nous en tant qu’Humanité Nouvelle en collaborant pour les Objectifs de Développement Durable (SDG), pour la Faim Zéro et pour l’avenir de la planète et du monde.» C’est par ces mots que Mme Yasmina Bouziane, Directrice du Bureau de la Communication institutionnelle de la FAO, a accueilli au siège de la FAO à Rome M. Marco Desalvo, Président de l’ONG New Humanity, ainsi qu’une petite délégation de jeunes du mouvement des Focolari. «Nous savons qu’il ne nous reste que 10 ans pour atteindre les objectifs. Ce que vous faites avec les jeunes de tous les horizons est extrêmement important, parce que les jeunes sont porteurs d’innovation, de changement, ce sont eux qui attendent l’ information, sans laquelle nous ne pouvons pas réaliser les actions concrètes que nous voulons faire.» «Ce que nous signons aujourd’hui – a-t-elle ajouté – est une nouvelle confirmation que ce n’est qu’en partenariat que nous pouvons aller de l’avant. Nous apprécions déjà beaucoup ce que le Mouvement des Focolari et Humanité nouvelle ont fait grâce à leurs initiatives, alors, ensemble, je pense que nous pouvons certainement aller de l’avant et soutenir vraiment les pays et la planète entière pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2030.» «Merci. Pour nous aussi, cette signature revêt une grande signification – a dit Marco Desalvo en parlant de l’accord – je pense aux milliers de jeunes qui travaillent déjà pour le projet Faim Zéro. Mais c’est aussi un nouvel engagement pour nous. Hier, j’ai pensé que Chiara Lubich, la fondatrice du mouvement des Focolari, avait commencé par aller voir ceux qui avaient faim, à Trente, avec l’idée de résoudre le problème social de la ville. Maintenant, nous sommes partout dans le monde et nous voulons continuer et atteindre ce but.» La collaboration entre la FAO et New Humanity a commencé depuis déjà quelque temps. En réponse à l’invitation de la FAO faite aux jeunes et aux juniors à s’engager particulièrement en faveur de Faim Zéro, de nombreuses initiatives ont été lancées. Un groupe de jeunes de 11 pays a élaboré la “Charte d’engagement” (http://www.teens4unity.org/cosa-facciamo/famezero/) des Juniors pour un Monde Uni vers Faim Zéro. Chaque année en mai, “La Semaine Monde Uni” et la course mondiale de relais “Run4Unity” sont également consacrées à sensibiliser et à agir en vue de Faim Zéro. La revue bimestrielle Teens offre une rubrique consacrée aux thématiques de Faim Zéro (https://www.cittanuova.it/riviste/9772499790212/).- En juin 2018, 630 jeunes filles (de 9 à 14 ans) du mouvement des Focolari (https://www.focolare.org/news/2018/06/26/prime-cittadine-famezero/) ont été accueillies au siège de la FAO à Rome. Grâce à leur engagement dans ce but, chacune d’elles a reçu un passeport et est devenue “première citoyenne Faim Zéro”. Récemment a été publié un livre (http://new-humanity.org/it/pdf/italiano/diritto-allo-sviluppo/214-new-humanity-e-fao-libro-generazione-fame-zero-ragazzi-in-cammino-verso-un-mondo-senza-fame/file.html) fruit de la collaboration entre la FAO et New Humanity pour les adolescents (12-14 ans), intitulé “Génération #FaimZero. Jeunes sur la route d’un monde sans faim”. Il propose, à partir d’un véritable témoignage, un nouveau mode de vie qui peut contribuer à un monde uni et, par conséquent, à vaincre la faim et la pauvreté. Un exemplaire a également été remis à Mme la Professeure Yasmina Bouziane: «Je vais garder précieusement ce livre, merci !» Elle a poursuivi en disant qu’en tant que jeunes et juniors, ils doivent évaluer ensemble quelles sont les priorités sur lesquelles ils veulent s’engager. Les jeunes présents ont expliqué que ces priorités seront également discutées lors des prochaines rencontres internationales de formation pour les nouvelles générations, à Trente au début de 2020 et lors des Chantiers Juniors pour l’Unité, au Kenya et en Côte d’Ivoire. «Notre engagement – a conclu Mme Bouziane – est de travailler avec vous sur vos priorités afin d’atteindre Faim Zéro, car notre priorité est d’atteindre cet objectif avec vous.»
Stefania Tanesini
Déc 23, 2019 | Non classifié(e)
Vœux de Noël de Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari
Noël est pour nous tous qui le célébrons chaque année un moment très attendu, rempli d’émotions, de joie, d’échanges. Mais au milieu de cette atmosphère de Noël si joyeuse et festive, nous oublions souvent qu’à la base de cette fête il y a un événement mystérieux, je dirais presque scandaleux : le scandale d’un Dieu qui s’abaisse et devient homme, du Tout-Puissant qui devient un petit enfant, de l’Illimité qui entre dans les limites de la chair humaine. Et Dieu ne le fait pas seulement par solidarité, pour être proche de nous et partager notre existence. Il entre dans la condition humaine pour nous démontrer, avec notre langage, avec nos gestes, nos émotions, sa vie même : celle d’un Dieu ; une vie capable de réparer des fractures, de guérir des blessures, de reconstruire des relations. Il l’a fait il y a 2 000 ans et il veut le refaire aujourd’hui. Dans un mois, le 22 janvier, nous célébrerons le centenaire de la naissance de Chiara Lubich, la fondatrice de notre Mouvement des Focolari. Et à cette occasion, je ne peux manquer de rappeler le cœur de son message, de sa spiritualité, qui est la spiritualité de l’unité : la découverte que Jésus peut encore naître aujourd’hui, là où deux ou plusieurs personnes s’aiment « par un amour de service, de compréhension, de participation aux souffrances, aux poids, aux angoisses et aux joies de leurs frères, par un amour qui couvre tout, qui pardonne tout, cet amour typique du christianisme . » D’où la proposition de faire de nos rapports humains la crèche, le berceau, qui accueille Jésus parmi nous ; Jésus qui veut recomposer notre monde, aujourd’hui si fragmenté. Mon souhait, en ce Noël, est qu’il soit pour tous une fête de joie profonde, dans l’engagement à nous entraîner chaque jour afin d’attirer, par notre amour réciproque, la présence de Jésus parmi nous, lui permettant ainsi de transformer le monde.
Déc 22, 2019 | Non classifié(e)
Figure de premier plan du bouddhisme theravada thaïlandais, le Vénérable Phra Phrom Mongkol Vi s’est éteint le 12 décembre dernier à l’âge de 97 ans. A haut niveau, l’expérience de dialogue bouddhiste et chrétien entre lui et Chiara Lubich. Au milieu des années quatre-vingt-dix, grâce à Phramaha Thongratana, un moine qui avait eu l’occasion de rencontrer Jean-Paul II et de connaître le Mouvement des Focolari et Chiara Lubich , le Grand Maître avait passé une période dans la cité-pilote de Loppiano, avec son disciple, connu dans le milieu catholique aussi sous le nom de Luce Ardente. Après les premières rencontres que ceux-ci avaient eues avec la fondatrice des Focolari, était né le désir d’un dialogue entre bouddhisme et christianise en Thaïlande, qui, selon les mots du moine, devait être réalisé « doucement, avec une exquise charité, avec beaucoup d’amour et en s’en occupant avec le cœur ». Il ajoutait à cela une considération fondamentale pour le dialogue : « Ces deux termes – bouddhisme et christianisme – sont seulement deux mots […] le bien, l’amour, est ce qui unit tous les hommes de n’importe quelle ethnie, religion, langue et qui fait en sorte que tous puissent se retrouver et vivre ensemble ». De là, son engagement, décidé, et d’un certain côté, surprenant : « Jusqu’à mon dernier soupir, tant que je serai en vie, j’essaierai de construire des rapports vrais, et beaux avec tous les gens dans le monde ». Chiara Lubich confirmait ces sentiments avec une invitation qui est aussi prophétie : « Continuons à préparer la route en vivant selon la Lumière que nous avons reçue et beaucoup nous suivront ». C’est avec cette préparation que l’âgé et vénérable moine était arrivé dans la cité-pilote de Loppiano où il avait séjourné dans le Centre de spiritualité appelé Claritas, qui accueille régulièrement des religieux de différentes congrégations qui désirent vivre une expérience de communion des charismes. Deux moines theravada avec des franciscains, des salésiens, des jésuites, des dominicains et autres : une vraie prophétie. Le Vénérable Phra Phrom Mongkol avait été profondément touché par l’accueil reçu et, rencontrant Chiara Lubich, il avait commenté : « Le fait que tu aies invité des moines bouddhistes à venir ici, au milieu de ton peuple, est une chose très belle ». Tout cela n’était pas seulement une formalité ou de la gentillesse, même si ce sont des aspects typiques de la culture thaï. Il s’agissait des premiers pas d’une profonde expérience spirituelle dont les deux moines étaient bien conscients. Chiara avait confirmé son attente de cette première rencontre avec une attitude d’écoute visant à apprendre plutôt qu’à enseigner : « je suis contente de cette visite aussi pour apprendre quelque chose de beau . Quel est le cœur de votre enseignement ? » De là avait commencé un parcours imprévisible. Au début de l’année 1997, en effet, la leader catholique avait été invitée en Thaïlande par ces personnalités du monachisme bouddhiste et il ne s’agissait pas seulement d’une visite de courtoisie. Chiara fut invitée à adresser sa parole de témoignage chrétien à différents groupes de moines, moniales et laïcs bouddhistes, aussi bien à Bangkok que surtout, à Chiang Mai. C’est justement là, au Wat Rampoeng Temple que le Grand Maître l’introduisit avec ces surprenantes paroles : « Vous tous qui êtes mes disciples, vous vous demandez pourquoi la maman qui est une femme a été invitée. Je voudrais que vous, moines et séminaristes, vous oubliiez cette question et que vous ne pensiez pas qu’elle est une femme. Celui qui est sage, est en mesure d’indiquer la voie juste pour notre vie, qu’il soit homme ou femme, il mérite le respect. C’est comme lorsque nous sommes dans l’obscurité : si quelqu’un vient nous apporter une lampe pour nous guider, nous lui en sommes reconnaissants, et cela ne nous importe pas que cette personne, qui est venue nous apporter la lumière pour nous faire cheminer sur la juste voie, soit une femme ou un homme, un enfant ou un adulte ». En ces quelques mots, semble se condenser la grande sagesse de cet homme capable, avec d’autres, de cheminer sur la voie du dialogue sans crainte, en entraînant d’autres dans cette expérience prophétique. Chiara Lubich elle-même, touchée par cette ouverture et sensibilité, avait cueilli une présence supérieure dans ce rapport et s’était adressée au Grand Maître avec des paroles qui semblent être une prophétie : « Continuons à préparer la voie en vivant selon la Lumière que nous avons reçue et beaucoup nous suivront ». Et il en fut ainsi. Depuis 25 ans, cette expérience de dialogue continue et se développe. Dans la mort également, quelque chose semble rapprocher ce moine vieillard, issu de la millénaire tradition theravada avec la femme catholique fondatrice d’un mouvement ecclésial récent. Le 7 décembre en effet, à Trente, se sont ouverts les festivités pour le centenaire de la naissance de Chiara Lubich qui se concluront avec un événement interreligieux le 7 juin 2020. Le Vénérable Grand Maître avait exprimé le souhait d’être présent à cette occasion. Une amitié destinée maintenant à continuer dans l’éternité.
Roberto Catalano (Coresponsable pour le Dialogue Interreligieux du Mouvement des Focolari)
En conversation avec le Grand Maître Ajahn Thong, un service du Collegamento CH du 13 février 2016 https://vimeo.com/155689880
Déc 20, 2019 | Non classifié(e)
Depuis 15 ans, le Centre « Nueva Vida » des Focolari mène une action sociale importante de soutien aux plus jeunes et à leurs familles dans un quartier de la périphérie de Montevideo (Uruguay). Nous en parlons avec Luis Mayobre, directeur du centre. « Les jeunes sont le moteur de ‘Nueva Vida’ ; cette action sociale nous interpelle et nous stimule à ne pas perdre de vue ce qui est important, c’est-à-dire l’amour réciproque. Nous voudrions que cet amour soit la seule loi de notre centre ». C’est ainsi qu’a commencé Luis Mayobre, président du centre depuis presque le début, en 2004, lorsque l’archevêque de Montevideo a demandé aux Focolari de continuer à gérer un projet social lancé par une religieuse dans un quartier suburbain de la capitale uruguayenne. C’est ainsi que naît « Nueva Vida », dont les objectifs sont inscrits dans son appellation : donner l’espérance d’un nouveau départ à ceux qui franchissent les portes du centre qui fait partie de l’association CO.DE.SO (Communion pour le développement social créée par les Focolari) et collabore avec l’INAU, l’Institut de l’enfance et de l’adolescence, un organisme public qui gère les politiques liées à l’enfance et à l’adolescence en Uruguay. « L’année 2018 a été marquée par un climat de violence dans le ‘Barrio Borro’ – dit Mayobre – ; ce furent des mois d’angoisse. En raison de l’affrontement entre deux familles de narcotrafiquants rivaux, tout le monde risquait sa vie. Les personnes, ainsi que les éducateurs et le personnel de Nueva Vida, ont affronté avec courage les tirs incessants qui ont éclaté de jour comme de nuit. Nous avons dû doubler notre présence au centre parce que les familles nous le demandaient ; beaucoup d’entre elles avaient été cambriolées et leurs pauvres maisons étaient occupées par des narcotrafiquants ».
Comment vous êtes-vous comporté dans un climat aussi hostile ? « Nous nous sommes tournés vers le ministre de l’Intérieur ; comme la réponse tardait à arriver, nous avons dû accueillir et protéger certaines familles que nous avons ensuite orientées vers les services de l’État qui leur ont donné de nouveaux logements. L’une de ces familles – deux de leurs enfants participent aux activités de la maison des jeunes – avait été menacée de mort. Notre coordonnatrice a contacté une autre fille, dont l’aide n’était pas prise pour acquise parce qu’elle avait une relation problématique avec ses parents. Tout s’est dénoué de la meilleure des façons car elle a fourni une partie d’un terrain de sa propriété pour la construction d’une nouvelle maison, plus digne et plus sûre. Je me souviens aussi d’un cas de violence familiale dont notre équipe a eu connaissance et qui a conduit à l’intervention des autorités pour protéger les enfants et la mère. Malgré les menaces et les insultes reçues, nous sommes allés de l’avant, en permettant à la famille de retrouver la paix et la sécurité ». Qui s’adresse au Centre et quels services offrez-vous ? « Nous réalisons trois projets : le CAIF, le Club des enfants et la Maison des jeunes. Dans ce climat de violence, nous nous sommes proposés d’être des bâtisseurs de paix, d’espérance et, surtout, de joie, pour vaincre la haine et la peur. L’environnement favorable qui a été créé a permis à 48 enfants de 2 à 3 ans et à 60 plus jeunes – de 0 à 2 ans – de participer à divers ateliers avec leurs mères. Nous avons également organisé des excursions éducatives pour créer des espaces de beauté et d’harmonie. Une expérience positive à laquelle ont également participé des familles dites “rivales”, dont les relations se sont considérablement améliorées ». Au Club des enfants, nous accueillons également 62 enfants en âge scolaire (de 6 à 11 ans). Nous nous engageons dans la lutte contre le décrochage scolaire et nous nous efforçons de faire en sorte que chaque enfant puisse accéder aux classes supérieures. Aujourd’hui, seulement 5 % des enfants abandonnent l’école, contre 36 % en 2004. Nous avons encouragé la tenue d’ateliers d’art, de musique et de loisirs pour sensibiliser les petits aux valeurs culturelles de la coexistence, à l’attention portée aux autres et à la ‘culture du don’. Nous nous sommes efforcés d’exclure la violence des styles de comportement. De plus, les cours de natation et les sorties favorisent l’apprentissage des soins corporels et de l’hygiène. Dans la Maison des jeunes, nous accueillons 52 jeunes âgés de 12 à 18 ans. Cette année, environ 95 % des jeunes participent à des activités qui se déroulent en dehors des heures de classe, un objectif que nous nous sommes fixé depuis le début. Parmi eux 6 fréquentent le lycée, un grand succès puisque dans le quartier la moyenne ne dépasse pas les premières années d’école. Nous organisons également des ateliers complémentaires à leur formation tels que la couture, la menuiserie et la communication. Toutes ces activités sont menées sur une base volontaire par des membres des Focolari ». Quelle relation le centre entretient-il avec les associations qui travaillent dans la région ? « Au fil des années, un réseau s’est constitué avec toutes les institutions travaillant dans le Borro avec lesquelles nous collaborons et nous nous entraidons. Nous participons aussi à la vie de la paroisse de la région, Notre-Dame de Guadalupe. Le curé et un prêtre nous rendent visite une fois par semaine. Des volontaires d’autres pays viennent aussi, comme cette année, Elisa Ranzi et Matteo Allione, des italiens qui ont laissé une marque profonde. Nous remercions toujours ceux qui nous aident. Leur collaboration est très importante pour soutenir une partie des activités que nous menons. Toute aide, aussi petite soit-elle, est précieuse».
Stefania Tanesini