Déc 10, 2019 | Non classifié(e)
Le mercredi 20 novembre, les responsables de Schönstatt de différents pays européens ont visité le Centre International des Focolari à Rocca di Papa (Rome, Italie).
Le mercredi 20 novembre, les responsables du Mouvement Schönstatt d’Autriche, de République Tchèque, d’Allemagne, de Grande-Bretagne, d’Italie, d’Espagne et de Suisse ont visité le Centre international des Focolari à Rocca di Papa. Le groupe était accompagné par le Père Heinrich Walter, ancien président du Présidium Général de Schönstatt. « Rencontrer Chiara » en visitant sa maison et en priant devant sa tombe était l’un des objectifs de cette visite. Un deuxième objectif des responsables de Schönstatt était d’entrer en dialogue avec les Focolari au sujet des changements sociaux et politiques en Europe, le rôle des Mouvements avec leurs charismes et le sens de la communion entre eux – surtout Ensemble pour l’Europe – dans le contexte des transformations ecclésiales, politiques et culturelles. La délégation a été accueillie au Centre des Focolari par le coprésident, Jesús Morán, et par divers conseillers. Pour mettre les charismes au service du continent et du dialogue, est apparue clairement la nécessité de réaliser des projets culturels qui soient le fruit de la spécificité de chacun, mais aussi de la communion entre tous. La rencontre et le dialogue vécus ont été qualifiés de cordiaux, précieux et fructueux par les représentants des deux mouvements. Ce n’était évidemment qu’une étape dans le long chemin de communion et de collaboration entre Schönstatt et les Focolari, qui a commencé en 1998, à la veille de la Pentecôte, sur la place Saint-Pierre à Rome. En outre, depuis 20 ans, c’est-à-dire depuis le début, Schönstatt fait également partie du réseau des mouvements et communautés qui composent l’initiative Ensemble pour l’Europe et le Père Heinrich Walter est membre à part entière de son comité directeur. Ces dernières années, des relations fraternelles se sont développées entre les Focolari et Schönstatt, mais pas seulement, toutes orientées vers l’unité entre les chrétiens, entre les différentes Églises et confessions ; une unité qui présuppose comme principe de base une réconciliation profonde et véritable, considérée comme un accès direct à l’unité, tout en maintenant la diversité nécessaire, source d’enrichissement et de complémentatrité réciproques. Le mouvement Schönstatt, doté d’un charisme pédagogique, a été fondé par le P. Josef Kentenich en 1914 à Schönstatt, près de Coblence, en Allemagne. Il est particulièrement présent en Europe, en Amérique et en Afrique et regroupe une vingtaine d’instituts séculiers, d’associations et de mouvements autonomes.
Severin Schmid
Déc 9, 2019 | Non classifié(e)
Veiller: c’est une invitation à garder les yeux ouverts, à reconnaître les signes de la présence de Dieu dans l’Histoire, dans le quotidien et à aider les autres qui vivent dans les épreuves, à trouver la voie de la vie. Un autre fils Est-ce que j’étais prête à avoir d’autres enfants alors que j’en avais déjà trois ? A cette question d’une amie, j’ai répondu en racontant combien chaque enfant est un don unique et l’expérience de la maternité incomparable à aucune autre, parce que la joie qui accompagne une nouvelle naissance est un bien pour toute la famille, sans parler de l’aspect financier qui semble mystérieusement souligner que chaque fils est voulu par le Ciel. Après ma réponse, mon amie m’a confié être enceinte pour la seconde fois. Avec son mari, ils avaient pensé à l’avortement, car une nouvelle créature aurait compromis la situation financière de la famille. En partant, elle me disait : « Je me sens prête à une nouvelle maternité ». (P.A. – Italie) Faire confiance Nous avions un cousin qui « faisait main basse sur des objets » : lorsqu’il venait chez nous, de petits objets disparaissaient pour réapparaître chez notre oncle et notre tante. Délicatement, Maman signala la chose à cet oncle et à cette tante, mais ceux-ci réagirent comme s’ils étaient offensés et rompirent tout contact avec nous. Comme chrétiens, nous avons essayé de reconstruire le rapport et l’occasion se présenta lorsque le cousin, désormais adolescent, fut exclu de son école car on avait découvert qu’il volait ses camarades de classe. A ce moment-là, mon père fit la suggestion du nom d’un spécialiste à mon oncle et ma tante, spécialiste qui allait pouvoir les aider. Tout en étant honteux et en souffrance, l’oncle et la tante admirent que leur fils était cleptomane. Ma mère leur proposa de passer des vacances ensemble, et à nous, elle nous recommanda d’être généreux avec le cousin, en lui faisant confiance un maximum. Ce furent des journées belles et sereines. Lui aussi était heureux. L’accompagnement psychothérapeutique, aidé par des médicaments , fut utile pour toute la famille. Ma tante se confia un jour à nous : « Nous étions si orgueilleux de notre famille que nous nous sentions supérieurs. Nous étions malades d’orgueil ». (J.G. – Espagne) Justice et compréhension En tant que magistrat dans une localité à haute densité mafieuse, j’interrogeais depuis des heures un détenu qui en avait fait voir de toutes les couleurs. L’heure du dîner étant dépassée, on me demanda si je désirais manger. J’acceptai à condition qu’on apporte aussi quelque chose pour le détenu. Ce petit geste représenta pour lui un petit « choc ». Il n’y croyait presque pas. Une peur qui me tomba dessus de me retrouver tout-à-coup face au détenu en ce moment de pause, me suggérait de m’éloigner de lui. Mais puis une autre pensée : « Non, si je suis ici pour aimer ce prochain, je n’ai rien à craindre ». L’interrogatoire se poursuivit avec la même attitude vis-à-vis de lui : j’essayais de lui faire comprendre la gravité de ce qu’il avait fait, mais sans le juger, en lui parlant sereinement. Peu de temps après, une lettre de sa part me parvint. Une demande de réduction de peine ? Non, seulement une longue libération sur papier avec le récit des propres misères et la demande de compréhension. Étrange qu’il l’écrive à moi qui avais émis un jugement de condamnation en ce qui le concernait. Il avait évidemment cueilli quelque chose d’autre. (Elena – Italie)
Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année V, n.6, novembre-décembre 2019)
Déc 8, 2019 | Non classifié(e)
Ouverture à Trente des célébrations du 100ème anniversaire de la naissance de la fondatrice des Focolari. La Province autonome de Trente a décerné à Maria Voce le « Sceau de Saint Venceslas ». « Chiara Lubich, ville monde » est le titre de l’exposition qui a été inaugurée aujourd’hui, ce 7 décembre, aux « Galeries » de Trente. Cet événement a ouvert le Centenaire de la naissance de la fondatrice du mouvement des Focolari. L’exposition, placée sous le haut patronage du Président de la République italienne, est promue par la Fondation du Musée historique du Trentin en collaboration avec le Centre Chiara Lubich. Le directeur de la Fondation du Musée historique, Giuseppe Ferrandi, a introduit et coordonné les interventions de la journée d’ouverture qui ont esquissé le portrait de Chiara Lubich, cette personnalité de grande envergure, profondément enracinée dans la terre du Trentin, dans son histoire, sa culture et ses traditions, mais qui, par son charisme, a su parler un langage universel ; elle a traversé les frontières géographiques et culturelles pour apporter un message de paix et de fraternité. L’exposition propose un parcours interpellant et interactif qui accompagne le visiteur dans la découverte de Chiara Lubich, avec l’invitation à s’engager aujourd’hui pour continuer à rendre concrètes les valeurs qui ont marqué sa vie. La province autonome de Trente a voulu remettre à Maria Voce, la Présidente des Focolari, le « Sceau de saint Venceslas » dont la motivation est : « pour avoir su interpréter les valeurs d’unité et de paix par un engagement inlassable ». Maria Voce répond : « Je suis vraiment reconnaissante et émue par cette reconnaissance car elle souligne les valeurs de la personnalité de Chiara Lubich et des Focolari, je la reçois pour l’ensemble du Mouvement ». « Deux mots me viennent à l’esprit quand je pense à Chiara Lubich : charisme et prophétie », a dit Giorgio Postal, le Président de la Fondation du Musée historique du Trentin, lors de l’inauguration de l’exposition. « S’interroger sur Chiara Lubich et la situer dans l’histoire devient une manière de faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés, en tant que société et individus ». « Nous sommes fiers de participer à ce parcours, a déclaré le Président de la Province autonome de Trente, Maurizio Fugatti ; ce parcours nous permet de connaître et d’approfondir le grand message de Chiara Lubich, une figure exceptionnelle, une femme du Trentin, qui a réussi à porter son extraordinaire message de paix et d’unité dans le monde entier ». Monseigneur Lauro Tisi, archevêque de Trente, a invité en cette année chacun, et en particulier le mouvement des Focolari, à « faire connaître le Dieu de Chiara pour renverser le récit de Dieu, ce Dieu de la protection irrévocable de l’autre ». « De cette vision de Dieu amour, conclut-il, naît une vision positive de la création, de la nature, de l’homme et du corps ». Une invitation qui a été immédiatement accueillie par le coprésident du mouvement des Focolari, Jesús Morán, qui a rappelé la devise du centenaire « Célébrer pour rencontrer » Chiara Lubich, une femme qui « a incarné l’unité à 360° et qui nous a donné la carte de navigation pour le troisième millénaire ». « Ce centenaire sera une occasion extraordinaire pour découvrir la grandeur de Chiara », a dit le maire de Trente, Alessandro Andreatta. « Celle de la rencontre, du dialogue, de l’unité. Femme de foi, de service, d’espérance, celle qui est au cœur de l’Église et de l’humanité ». Et Lorenzo Dellai, ancien maire de Trente, qui en 1995 a remis à Chiara Lubich le sceau de la ville, a rappelé comment elle a exhorté les Trentins à être à la hauteur de l’âme de cette ville. « Je pense qu’aujourd’hui il y a un besoin toujours plus grand de ce charisme, de cette prophétie ». Le sénateur Stanislao Di Piazza, sous-secrétaire d’État au ministère du Travail et des Politiques sociales, a apporté le salut du Gouvernement italien : « Chiara était une personne qui aimait particulièrement l’Italie ». Il a rappelé qu’elle avait rencontré des hommes politiques de tous les partis pour mettre en avant la valeur de la fraternité, afin que nous puissions « créer un nouveau modèle politique ». Les représentants des expositions qui s’ouvriront dans le monde au cours de l’année, à Mexico, Sydney, Mumbai, Sao Paulo, Jérusalem, Alger et Nairobi, ont également salué les personnes présentes. Un projet qui a obtenu le patronage du Conseil de l’Europe. Les expositions reproduiront celle du Trentin, mais chacune aura sa propre particularité : de celle de Sao Paulo, où sera central le projet pour une Économie de communion lancé au Brésil par Chiara Lubich, à celle de Sidney, terre multiculturelle ; à celle de Jérusalem, ville qui a peut-être plus que toute autre besoin de paix et de fraternité, à celle de l’Inde représentée par le message de la consule italienne à Mumbai, Stefania Constanza. Etaient également présents à l’inauguration: Veronica Cimino, vice-maire régente de Rocca di Papa (Rome) et Francesca Franceschi, conseillère de la municipalité de Primiero San Martino di Castrozza, Alba Sgariglia et Joao Manoel Motta, co-responsables du Centre Chiara Lubich et les commissaires de l’exposition, Giuliano Ruzzier, Anna Maria Rossi et Maurizio Gentilini, ce dernier auteur de la récente biographie de la fondatrice des Focolari. De nombreux membres de la famille de Chiara Lubich étaient également présents à l’inauguration.
Anna Lisa Innocenti
_________ L’exposition des « Galeries » sera ouverte jusqu’au 7 décembre 2020 (du mardi au dimanche de 9h00 à 18h00) ; elle est traduite dans les principales langues européennes. L’entrée est gratuite. Outre les trois sections de l’exposition installées aux « Galeries » de Trente, une section distincte a été inaugurée le 8 décembre 2019 à 17h00 dans les salles du Palazzo Scopoli, à Tonadico, dans la commune de Primiero San Martino di Castrozza (Tn). Cette section est consacrée en particulier aux années 1949-1959 : de la profonde expérience spirituelle vécue par Chiara Lubich à Primiero en été 1949 à la mariapolis d’été qui s’y est déroulée jusqu’en 1959.
Déc 7, 2019 | Non classifié(e)
« Donne-toi toute à moi » – 7 décembre 1943 Aujourd’hui s’ouvre le centenaire de la naissance de Chiara Lubich, qui sera célébré partout où se trouvent des personnes qui ont fait leur son “Idéal” – comme elle avait l’habitude de dire – d’unité et de fraternité universelle. “Célébrer pour rencontrer”, c’est sous cet intitulé que des événements très divers verront le jour tout au long de l’année 2020. “Célébrer” parce qu’on fera mémoire d’elle, mais ce sera pour donner à de nombreuses personnes l’occasion de connaître le message qui était le sien. Aujourd’hui dans les ”Gallerie” (Tunnels) de Trente, sa ville natale, aura lieu l’inauguration de l’exposition “Chiara Lubich Ville-Monde”, une création remarquable réalisée par la Fondation Musée historique du Trentin et le Centre Chiara Lubich (Rocca di Papa). Pourquoi le 7 décembre 2019 et non le 22 janvier 2020, jour de l’anniversaire de Chiara, ou le 14 mars, jour de sa naissance au Ciel (dies natalis) ? Tout simplement parce que le 7 décembre 1943, Silvia Lubich est devenue Chiara, si l’on peut dire ainsi. En effet, quelques jours plus tôt, sa mère avait demandé à ses deux sœurs d’aller chercher du lait dans une ferme voisine : comme elles hésitaient à quitter la maison à cause du froid, Silvia y alla à leur place. Pendant qu’elle accomplissait cet acte d’amour, elle perçut clairement un appel intérieur : « Donne-toi toute à moi. » De retour chez elle, Silvia avait envoyé une lettre enflammée au prêtre qui l’accompagnait et celui-ci, après un entretien approfondi, l’avait autorisée à se donner à Dieu pour toujours. Ainsi, le 7 décembre 1943, avant l’aube, lors d’une messe matinale célébrée pour l’occasion, Silvia avait, dans le plus grand secret – comme elle-même le dira -, “épousé Dieu”. Trente ans plus tard, elle écrit à ce sujet : « Imaginez une jeune fille amoureuse ; amoureuse de cet amour qui est le premier, le plus pur, qui n’est pas encore déclaré, mais qui commence à enflammer son âme. Avec une seule différence : la jeune fille qui est ainsi éprise sur cette terre a dans les yeux le visage de son bien-aimé ; mais elle, elle ne le voit pas, elle ne l’entend pas, ne le touche pas, ne sent pas son parfum avec les sens de ce corps, mais avec ceux de l’âme, par lesquels l’Amour est entré et l’a envahie tout entière. D’où une joie caractéristique, difficile à éprouver à nouveau dans la vie, joie secrète, sereine, exultante. » Silvia Lubich, selon l’état civil, avait été très frappée par la réponse donnée par Claire d’Assise à saint François qui lui avait demandé ce qu’elle voulait : « Dieu ! » Cette jeune fille d’Assise de dix-huit ans, belle et pleine d’espérances, avait su mettre tous les désirs de son cœur en ce seul Être digne de tout l’amour : « Dieu. » Avec cet exemple devant les yeux, Silvia avait transformé son nom en Chiara (Claire), parce qu’elle aussi éprouvait au-dedans d’elle les mêmes sentiments. Changer de nom, c’est comme acquérir une nouvelle identité. Ce changement, désiré d’abord en son cœur, se concrétisait le 7 décembre 1943. Ce matin-là, Silvia épousa Dieu et devint Chiara. Plus tard, le 7 décembre a été choisi comme date symbolique de la naissance du Mouvement des Focolari. Grâce à cet acte de donation totale, en fait, sa première pierre avait été posée. Des années plus tard, l’Église catholique donnera à cet édifice le nom d’ «Oeuvre de Marie ». C’est avec ce nom : « Dieu », que commença la divine aventure de Chiara et avec elle aussi celle du Mouvement des Focolari. « Dieu » résume tout ce que signifie le 7 décembre pour Chiara Lubich. Il n’y a donc assurément pas de meilleure date pour inaugurer l’année du centenaire de sa naissance.
Michel Vandeleene
Déc 4, 2019 | Non classifié(e)
De l’intervention d’Andrea Riccardi, fondateur de Saint Égide et ami personnel de Chiara, à la conférence de presse du 18 novembre dernier. A quelques jours de l’ouverture officielle du centenaire de Chiara Lubich, le 7 décembre prochain, nous proposons une grande partie de l’intervention d’Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Saint Égide, à la conférence de presse du 18 novembre dernier. Ami personnel de Chiara, collaborateur dans la construction du cheminement d’unité des mouvements dans l’Église, il offre une réflexion sur l’humanité et l’historicité de sa figure, encore beaucoup à découvrir. Il arrive que le temps réduise les grandes figures à des « images pieuses », les rende poussiéreuses ou les fasse tomber dans l’oubli. Chiara avait un cœur plein de Sainteté, mais elle n’était pas une image pieuse, elle était une femme vraie, une femme « volcanique », une femme de la région de Trente qui s’était ouverte au monde. Elle est partie de Trente pour aller dans le monde entier ; ce fut cela l’histoire de Chiara : de Trente, à Rome, au monde. Et c’est vrai ce qui a été dit : si tu vas dans de nombreuses parties du monde, inconnues, même en Afrique, tu trouves non seulement des filles et des fils de Chiara, mais tu sens le passage de Chiara et de sa pensée. Cent ans sont passés depuis sa naissance. Cent années, c’est beaucoup. Chiara est née en 1920, la même année que Jean Paul II, qui toujours lorsqu’il la voyait l’appelait : « ma contemporaine ». Tous deux ont été touchés par le drame de la Seconde Guerre Mondiale . A Trente, Chiara l’a très fort ressenti et a porté son Charisme à maturation – si je peux m’exprimer ainsi – au cœur de la seconde guerre mondiale, dans un monde profondément divisé et déchiré par la douleur de la guerre. Chiara, selon moi, est une figure importante aussi au-dehors de l’Église car elle n’a pas été seulement une figure interne à l’Église, même si elle était profondément ancrée dans l’Église, en unité avec celle-ci, mais toujours tendue vers le monde. Elle n’a pas été une chrétienne « de sacristie », mais elle a aimé et regardé le monde. Chiara a été un personnage historique. Dans une histoire du christianisme du 20ème siècle, faite en grande partie par les hommes qui ont laissé aux femmes un coin ou l’autre de mystique ou de l’une ou l’autre expérience de charité, Chiara a été une femme qui a fait l’histoire au monde entier : mystique, charité, mais aussi politique, changement de vie, passion. C’est ainsi que je l’ai connue. Elle avait une grande capacité de rapport personnel, d’amitié : elle avait le charisme de l’amitié, personne n’était le même que l’autre. C’était une femme qui rencontrait des milliers de personnes, et pourtant, pour elle, personne n’était égal à un autre. Elle avait ensuite une grande capacité : celle de communiquer une passion. Elle a été une femme passionnée, passionnée par l’unité du monde. L’Unité est ce qui aide à comprendre son existence et sa recherche de la paix, qui est aussi œcuménisme. Elle vécut une profonde sensibilité œcuménique – plus que beaucoup d’experts en œcuménisme – et je voudrais rappeler à ce propos – son rapport avec le Patriarche Athénagoras, dont j’ai parlé aussi dans un de mes livres. Il y a aussi une lettre que j’ai publiée, dans laquelle on affirme ceci : « on dit de la demoiselle Chiara Lubich, par le fait qu’elle est femme et qu’elle n’est pas théologienne, elle se passionne dès lors facilement… », mais aujourd’hui je voudrais dire que, justement parce qu’elle n’était pas théologienne et ayant été une femme, Chiara avait compris plus que les techniciens de l’œcuménisme. Unité, c’est aussi dialogue afin de rejoindre la paix. Chiara écrit « Les enfants de Dieu sont les enfants de l’amour, ils combattent avec une arme qui est la vie elle-même de l’homme ». C’est-à-dire, la vie en tant que don, et, à travers le don de la vie, on lutte pour changer le monde et pour changer les autres et réaliser cet idéal. Chiara a été consumée par la passion pour l’idéal. Et cela me semble, personnellement, un point fondamental sur lequel il faut revenir et réfléchir. Maria Voce a parlé du fait que nous sommes dans une époque de division. J’ajouterais que nous sommes aussi dans une époque de petites passions. Chiara peut aussi être impopulaire aujourd’hui, justement parce que nous pensons en termes de divisions et vivons de petites passions. Mais je crois que cette année que vous dédiez, que nous dédions, à rappeler et à faire revivre et rencontrer Chiara Lubich est aussi une année qui remet en question les modestes passions et la résignation à un monde divisé. Chiara écrit : « Espérons que le Seigneur compose un ordre nouveau dans le monde. Lui est le seul capable de faire de l’humanité, une famille, de cultiver ces distinctions entre les peuples pour que, dans la splendeur de chacun au service de l’autre, reluise l’unique lumière de vie qui, embellissant la patrie terrestre, fait de celle-ci une antichambre de la patrie éternelle ». Je pense que célébrer ce centenaire est un service à l’humanité et aussi à la pensée un peu aride de notre temps. Son contemporain Wojtyla écrivait : « le monde souffre, surtout pour le manque de vision ». Je crois que notre monde peut refleurir grâce à une vision qui est celle de Chiara Lubich. Une seule mise en garde : lorsque nous utilisons la parole célébration, nous devons faire attention. Maria parle à juste titre de rencontre. C’est une rencontre engageante et cette rencontre, chère Maria, doit aussi être histoire. Nous devons avoir le courage de réécrire l’histoire de Chiara Lubich à son époque, afin de mieux comprendre comment son action a changé l’histoire. Je pense par exemple à l’aventure d’envoyer des focolarini dans l’Est européen et combien cela a ainsi contribué aussi à la chute du mur. Chiara n’a pas choisi de se réfugier en Occident, en acceptant le mur. Et donc, je suis certain que cette année, qui s’ouvre aujourd’hui, fera grandir la figure de Chiara dans une nouvelle rencontre avec notre temps et ne la fera pas rapetisser.
Déc 4, 2019 | Non classifié(e)
Rencontre entre la Présidence de l’Action Catholique italienne et le Conseil Général du Mouvement des Focolari. Décision d’une action commune d’aide aux victimes du tremblement de terre en Albanie. Le 29 novembre 2019 après-midi, une cinquantaine de personnes, parmi les membres de la Présidence nationale de l’Action catholique, du Conseil Général du Mouvement et les responsables des Focolari pour l’Italie, se sont réunis au Centre international des Focolari à Rocca di Papa. L’entente est palpable dès le début et, au fil du déroulement de la rencontre, elle manifeste toute la richesse de la communion : « La saison est propice, l’Esprit souffle dans cette direction », dit Matteo Truffelli, président de l’Action catholique italienne (ACI). « Réunis avec d’autres réalités ecclésiales, nous expérimentons un surplus d’ecclésialité », dit Jesús Morán, co-président du Mouvement des Focolari. Suite à la prière de Mgr Gualtiero Sigismondi, assistant ecclésiastique de l’ACI, Maria Voce, présidente des Focolari, explique la vocation spécifique du Mouvement à l’unité. Matteo Truffelli a à son tour présente le point fort de son association : l’esprit missionnaire auquel le Pape François a invité l’Action catholique. Le défi de l’universalité est celui que nous voulons relever avec enthousiasme. Les deux organisations échangent leurs expériences dans différents milieux. Les Focolari retracent l’inspiration de Chiara dans les domaines interreligieux, culturels et œcuméniques. Une initiative rassemble aujourd’hui des mouvements de diverses Églises chrétiennes (évangéliques, orthodoxes et anglicans), à donner des réponses concrètes à l’Europe dans le parcours « Ensemble pour l’Europe ». Le dialogue interreligieux trouve une clé dans la fraternité humaine. Les relations avec les fondateurs de mouvements d’autres religions sont également fructueuses. A l’ère du pluralisme, le difficile défi est de gérer la diversité culturelle, le rejet de la diversité, le risque du fondamentalisme ou de l’assimilation. Il existe un large éventail d’initiatives dans les domaines politique, économique, du désarmement, environnemental, scolaire, mais nous voulons rendre aussi l’Église plus belle. Les enfants et les jeunes sont parmi les protagonistes des plus importantes questions contemporaines. En nous interrogeant sur comment concrétiser sa propre expérience de foi dans le monde du travail, l’Action Catholique a lancé le projet Fuori Sede pour les jeunes, les étudiants ou les travailleurs, qui doivent poursuivre ailleurs leur obligation. Avec le Pellegrinaggio Mariano nous pensons aussi aux adultes qui ont une affinité avec la religiosité populaire. Nous collaborons aussi avec le projet Policoro de la Conférence épiscopale italienne. A la fin de cet après-midi de communion, Matteo Truffelli propose une action commune pour soutenir la population touchée ces derniers jours par un tremblement de terre sévère en Albanie. Jesús Morán se fait le porte-parole de l’écho immédiatement positif. Les experts des deux organisations élaborent un plan d’action pour mettre en œuvre cette collaboration.
Lina Ciampi