Déc 1, 2019 | Non classifié(e)
Quelle vision a-t-on, au Nord de l’Afrique, du phénomène migratoire vers l’Europe ? Dans quelle mesure est-il possible de mettre l’homme au centre, en passant ainsi d’une vision purement économique à celle humaine de la migration ? Interview faite à Pasquale Ferrara, ambassadeur italien à Alger. Selon l’UNHCR*, du premier janvier au 21 octobre 2019, ont débarqué par la mer sur les côtes européennes d’Italie, de Malte, de Chypre, d’Espagne et de Grèce, 75.522 migrants. A ceux-ci s’ajoutent les 16.322 arrivés par voie terrestre en Grèce, et en Espagne, pour un total de 91.844 personnes, dont 9.270 en Italie, 2.738 à Malte, 1.183à Chypre, 25.191 en Espagne, 53.462 en Grèce. Données qui suivent une tendance à la baisse et classent la phase d’urgence, mais ne suffisent pas à l’Europe pour engager un dialogue élargi et constructif sur le thème : la perspective de la création d’un système européen de gestion des flux est assez lointaine, et en général, la confrontation au niveau institutionnel ne tient pas compte de la perspective des pays africains. A Alger, nous avons rejoint l’Ambassadeur italien, Pasquale Ferrara : Ambassadeur, quelle vision a-t-on, au Nord de l’Afrique, du phénomène des migrations vers l’Europe ? Vu de l’Afrique, il s’agit d’un phénomène historique et structurel, surtout infra-africain, car l’écrasante majorité des mouvements de migrations et de réfugiés advient entre pays africains : plus de 20 millions de personnes vivent dans un pays différent de celui d’origine. Une autre chose, les migrations vers l’Europe qui craignent un flux incontrôlable. Ici, le cadre dans lequel lire le phénomène est seulement celui du différentiel de développement. En Europe, on fait souvent la distinction entre réfugiés politiques et migrants économiques. Mais souvent, les migrants économiques africains sont le résultat d’une très mauvaise gestion politique des états, car il y a un problème de gouvernance, d’appropriation des ressources de la part des oligarchies, d’inclusion sociale. Et donc, d’une certaine manière, ceux-ci sont aussi qualifiables de réfugiés politiques. Au-delà des migrations irrégulières, en ce qui concernent l’Afrique du Nord, il faudrait rétablir dans la région méditerranéenne, cette mobilité circulaire des populations qu’on a toujours observée au cours de l’histoire. Cela signifie par exemple, la possibilité de venir en Europe pour une période d’étude ou de travail, pour ensuite retourner dans le pays d’origine. Actuellement, ces déplacements sont soumis à l’octroi du visa, qu’il est cependant très difficile à obtenir à cause des nombreux et nécessaires contrôles. Pour de nombreuses personnes, cela représente un drame, d’où la tentation, pour celui qui reçoit le visa, même s’il s’agit de personnes ayant de bonnes intentions, c’est souvent celle de ne plus retourner dans le pays d’origine. Le visa doit être maintenu, mais, dans l’optique de favoriser la mobilité circulaire, il est nécessaire de penser à un système plus structuré. Il y a ensuite un autre facteur qui donne une impulsion à la migration, et c’est la différence en ce qui concerne la qualité des services qu’une société offre : les services de santé et ceux de la sécurité sociale en général, dont le manque de disponibilité et de qualité influence aussi celle-ci, avec d’autres facteurs comme la violence endémique, sur le sentiment d’insécurité, ou les services d’éducation et donc même celui qui ne vit pas une situation de misère absolue tente d’accoster en Europe pour donner une meilleure éducation aux enfants. Nous devrions donc plus investir dans la formation des classes dirigeantes des praticiens, des éducateurs. A Alger, même si c’est pour un nombre limité, nous essayons de le faire, en augmentant les bourses d’étude pour les jeunes algériens qui vont en Italie pour étudier la musique, l’art, la restauration, comme investissement pour leur futur professionnel. Y a-t-il une responsabilité de l’Occident dans l’appauvrissement des pays africains ? « Je serais très prudent. C’est une explication qui donne bonne conscience à certaines oligarchies afro-africaines pour décharger les propres responsabilités aussi au niveau de la gouvernance qui est douteuse dans sa légitimation et dans ses résultats. La période coloniale a beaucoup marqué l’Afrique et les responsabilités passées de l’Occident sont prouvées, mais depuis la décolonisation, 50 années au moins sont passées et il est difficile d’imputer à l’Occident les problématiques des sociétés africaines d’aujourd’hui. La qualité de la gouvernance a un poids très important. Il y a plutôt aujourd’hui, en Afrique, une présence forte de la Chine avec des programmes liés aux ressources naturelles et minérales dans presque tous les pays. La Chine considère l’Afrique comme un grand marché, mais l’échange est asymétrique à la faveur de Pékin. Toutefois, pour compenser ce déséquilibre, la Chine réalise à ses frais, des travaux d’infrastructure, des stades, des théâtres, des centres culturels pour des milliards de dollars. Dans la gestion du phénomène, l’Europe fait des pas incertains. Il manque des politiques communautaires et il semble que le principe de responsabilité partagée ne réchauffe pas les cœurs en Europe… Le choix de la solidarité ne peut pas dépendre de la bonne volonté des différents gouvernements et des différentes variations des orientations de ceux-ci. La question migratoire doit devenir une compétence exclusive de l’Union européenne en tant que telle, comme c’est le cas pour les politiques commerciales pour lesquelles les états de l’UE ont donné à Bruxelles, la responsabilité exclusive de négocier des accords avec des pays extra-européens. Aujourd’hui au contraire, d’un côté, pour une question de souveraineté nationale, les états veulent garder le contrôle sur les migrations et sur les frontières et c’est compréhensible. D’un autre côté, ils accusent l’Europe d’inertie, à laquelle ils ne donnent cependant pas les compétences nécessaires pour œuvrer efficacement. Mais passer à cette dimension décisive me semble improbable maintenant, en considérant la résistance que ce sujet rencontre vis-à-vis des politiques internes. * https://data2.unhcr.org/en/situations/mediterranean Fin 1ère PARTIE
D’après Claudia Di Lorenzi
Nov 29, 2019 | Non classifié(e)
La communauté locale des Focolari et la Coordination Urgences du Mouvement, travaillent avec la Caritas et d’autres familles religieuses, pour aider les personnes touchées par le séisme. Dans la nuit du 25 au 26 novembre derniers, un violent tremblement de terre a frappé la côte nord de l’Albanie, dans la zone de la ville de Durres. À ce jour, il y a au moins 47 morts, 600 blessés et des milliers de personnes déplacées et il semble qu’il y ait encore de nombreuses personnes sous les décombres. Le séisme a causé d’énormes dégâts – des bâtiments effondrés et des centaines de personnes sans abri – il a été ressenti également dans d’autres régions d’Albanie et de la côte adriatique. La communauté locale des Focolari est engagée – avec la Caritas Albanie, les Caritas diocésaines, les paroisses et d’autres familles religieuses – à cartographier le territoire afin de recenser les maisons, les écoles, les églises et les bâtiments endommagés et à planifier des interventions coordonnées. De Tirana, ils nous ont communiqué : « Nous sommes ensemble avec la Caritas et les autres réalités et, comme toujours, nous agissons ensemble ». Nous portons une attention particulière aux villages et aux zones éloignées des grands centres urbains – inconnus des médias – qui ont pourtant subi des dégâts importants. « Créer des ponts, favoriser les circuits de communication, mettre en réseau les besoins et les ressources – soulignent-ils – est une priorité commune. » Le Mouvement des Focolari apporte un soutien concret en accueillant les familles et les personnes qui ne peuvent retourner dans leurs maisons endommagées, en leur offrant un hébergement dans les maisons d’autres familles, situées dans des zones non touchées par le séisme. On offre également la possibilité de faire une estimation technique des dommages subis. La présence des Focolari est également tangible dans l’assistance psychologique apportée aux victimes du tremblement de terre, qui souffrent également de l’état d’alerte permanent dû à la persistance des secousses. Les centres des Focolari de Macédoine ont manifesté leur solidarité et les jeunes du Mouvement s’activent également pour apporter de l’aide. Il est clair qu’un effort de coordination unanime est la priorité de ces premiers jours d’urgence, tandis que dans les mois à venir, il sera nécessaire de construire un plan de reconstruction. Le Pape François a également voulu exprimer sa proximité spirituelle et son soutien paternel aux personnes et aux territoires touchés : « Je suis proche des victimes, je prie pour les morts, les blessés, les familles – a-t-il dit à l’audience générale du mercredi 27 novembre – que le Seigneur bénisse ce peuple que j’aime tant. » ________________________________________ Les comptes courants suivants ont été activés pour ceux qui souhaiteraient apporter leur collaboration : Azione per un Mondo Unito ONLUS (Action pour un Monde Uni ASBL) (AMU) IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Codice SWIFT/BIC: CCRTIT2T À la Banca Popolare Etica Azione per Famiglie Nuove ONLUS (Action pour Familles Nouvelles ASBL) (AFN) IBAN: IT11G0306909606100000001060 Codice SWIFT/BIC: BCITITMM À la Banca Intesa San Paolo MOTIF : Emergenza terremoto in Albania (Urgence tremblement de terre en Albanie) ——————————————— Les contributions versées sur ces deux comptes courants seront gérées conjointement par l’AMU et AFN. Pour de tels dons, des avantages fiscaux sont prévus dans de nombreux pays de l’Union européenne et dans d’autres pays du monde, selon les différentes réglementations locales. Les contribuables italiens pourront obtenir des déductions sur leurs revenus, conformément à la réglementation applicable aux associations sans but lucratif, à concurrence de 10% de leurs revenus et dans la limite de 70.000,00 € par an, à l’exclusion des dons en espèces.
Nov 28, 2019 | Non classifié(e)
“Célébrer pour se rencontrer » : l’ouverture du centenaire la naissance de Chiara Lubich a été annoncée à la presse. Elle aura lieu le 7 décembre prochain à Trente, avec l’inauguration de l’exposition internationale “Chiara Lubich ville-monde”.

© CSC Audiovisivi
« Chiara est vivante. Elle est vivante à travers l’esprit qu’elle nous a donné, l’Oeuvre qu’elle a fondée et le nombre considérable de ses disciples, désormais présents dans le monde entier. » C’est avec ces mots que la présidente des Focolari, Maria Voce, a résumé l’esprit avec lequel, partout dans le monde, le mouvement se prépare à vivre l’année 2020, celle du 100e anniversaire de la naissance de sa fondatrice. Chiara Lubich est née le 22 janvier 1920 à Trente, la ville “pilote” qui accueillera de nombreux événements du centenaire, dont celui qui l’ouvrira officiellement le 7 décembre prochain avec une exposition internationale aux “Gallerie de Piedicastello” (les Tunnels de Piedicastello). Une date très symbolique, car c’est le 7 décembre 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, que Chiara se consacre à Dieu, donnant naissance à “la divine aventure” de sa vie et de celle de millions de personnes dans le monde. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue à Rome le 18 novembre au Bureau de la Presse Étrangère, la Présidente a expliqué que le but de cet anniversaire – intitulé “Célébrer pour se rencontrer” – n’est pas de se souvenir de Chiara, mais de la “rencontrer” à travers ses œuvres, les témoignages de ceux qui l’ont connue , la vie des membres du Mouvement et son « message de fraternité, d’unité et de communion. » Un message qu’elle a “vécu d’abord elle-même” en nouant des relations « avec les personnes les plus diverses en termes de culture, de religion et d’ethnie », parce qu’elle était convaincue « que Dieu est notre Père à tous et que chacun est donc un frère. » Un message de fraternité universelle qui est aujourd’hui plus que jamais d’actualité « en raison des courants séparatistes, des divisions, des murs qui s’élèvent, des barrières qu’on essaie de construire et que, convaincus qu’elles peuvent être renversées, nous essayons de faire tomber. » A quelques jours du 30ème anniversaire de la chute du mur de Berlin, Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, lié à Chiara par une profonde amitié spirituelle, rappelle que «L’odyssée des focolarini envoyés en Europe de l’Est a contribué à la chute du mur.» Pour Riccardi, Chiara est une “figure historique” au profil inédit : « Dans une histoire du christianisme du XXe siècle composée en grande partie d’hommes » et « qui a laissé aux femmes quelques espaces réservés à la mystique ou à la charité, Chiara a été une femme qui a marqué l’histoire à tous points de vue : non seulement dans le domaine de la mystique et de la charité mais aussi de la politique, des modes de vie, de la passion [ndt : des aspirations humaines]. » « L’unité est la clé qui permet de comprendre son existence, sa recherche de la paix, de l’œcuménisme », a-t-il ajouté, en rappelant sa relation avec le Patriarche œcuménique Athénagoras. Selon lui, même si elle n’était pas théologienne, Chiara, précisément en tant que femme, « avait davantage cerné cette question que les spécialistes de l’oecuménisme. » Dans ce monde de divisions et de petites passions, qui « souffre avant tout d’un manque de vision », dit-il en citant Saint Jean Paul II, « Chiara peut être très impopulaire », mais sa conception de la vie peut à juste titre faire “refleurir” l’humanité. La valeur prophétique de son message a été soulignée par Maurizio Gentilini, historien et chercheur, auteur de la biographie “Chiara Lubich, la voie de l’unité entre histoire et prophétie”, qui sera publiée prochainement par Città Nuova. En ce qui concerne les avancées du Magistère de l’Église, observe-t-il, Chiara est, avec 20 ans d’avance, en profonde harmonie avec les perspectives et les intuitions qui seront celles de l’esprit du Concile Vatican II. De plus, « après des siècles d’herméneutique abstraite, Chiara semble donner à la Trinité une valeur empirique parce qu’elle affirme que nous sommes faits de relations » et que « Dieu, qui est Père, Fils et Esprit Saint, qui nous a créés à son image, a imprimé en nous ce désir de communion ». A l’ère de l’individualisme et du choc des civilisations, elle s’approprie ce désir et « le concrétise en prônant la nécessité du dialogue, qui devient le moyen privilégié pour contribuer à l’avènement de la fraternité au sein de la famille humaine ». Dans l’analyse de Gentilini, Chiara Lubich anticipe la nécessité d’une Église en sortie, qui trouvera « une forte impulsion dans l’Evangelii Gaudium » du Pape François, et propose le « critère de l’amour et de la miséricorde » comme guide pour l’application de toute loi, qui sera par la suite “au coeur de Amoris Laetitia”. 
© CSC Audiovisivi
L’E xposition qui inaugurera à Trente le riche calendrier de manifestations qui auront lieu sur les cinq continents – promue par la Fondazione Museo Storico del Trentino (Fondation Musée Historique du Trentin) et le Centre Chiara Lubich – est intitulée “Chiara Lubich, Città Mondo”(Chiara Lubich ville-monde) et raconte l’histoire de la naissance et de la diffusion de son message de fraternité universelle, qui dépasse les frontières de cette première ville pour se répandre dans le monde et atteindre les autres cultures, religions, sensibilités, mais aussi celles d’aujourd’hui pour se projeter avec intensité dans le futur. Le choix du lieu est d’ailleurs significatif, explique Giuseppe Ferrandi, directeur de la Fondation : ce sont deux tunnels désaffectés, marqués par l’asphalte et le béton armé, construits au cœur du quartier pour séparer la place et la cathédrale. La rencontre de cette “périphérie” avec Chiara Lubich et son message d’unité “est fantastique”. Les détails de l’Exposition et des événements à venir peuvent être consultés à l’adresse www.centrochiaralubich.org
Claudia Di Lorenzi
Nov 27, 2019 | Non classifié(e)
La biographie s’intitule “Chiara Lubich. Le chemin de l’unité entre histoire et prophétie”. Elle est publiée par Città Nuova et sera présentée, – pour l’instant en italien – en avant-première le 30 novembre 2019, à l’Auditorium de la Polyclinique Gemelli à Rome.
La biographie s’intitule « Chiara Lubich. Le chemin de l’unité entre histoire et prophétie ». L’auteur est l’historien italien Maurizio Gentilini. C’est la dernière biographie écrite sur la fondatrice du Mouvement des Focolari à la veille du centenaire de sa naissance. Des traductions en anglais, espagnol et coréen sont prévues. Pour ceux qui vivent à Rome ou dans les environs, il sera possible de rencontrer l’auteur le 30 novembre à l’auditorium de la Polyclinique Gemelli, à 16 h 30. C’est l’une des publications que les Éditions Città Nuova ont préparées pour ce centenaire qui débutera le 7 décembre prochain ; une date symbolique car Chiara s’est consacrée à Dieu ce 7 décembre 1943, commençant ainsi l’aventure des Focolari. Ce livre représente une tentative de lecture du parcours biographique de la fondatrice du Mouvement des Focolari, cent ans après sa naissance et douze ans après sa mort. Il est né d’une intention de vulgarisation mais il entend favoriser aussi l’approfondissement des aspects individuels et des grandes questions liées à la figure de Chiara et des Focolari (les laïcs dans l’Église, Vatican II, le monde, l’œcuménisme, la paix …). Il offrira une lecture de Chiara immergée dans le contexte historique qu’elle a traversé au cours de sa longue et complexe existence, contribuant à enrichir une offre éditoriale déjà large, mais peut-être un peu « dépourvue de contributions composées de ces caractéristiques ». L’auteur, qui aime se définir un « simple baptisé », essaie de lire les événements qu’il tente de raconter par une référence constante aux sources, selon l’application de la méthode historico-critique et sa sensibilité de croyant, ainsi qu’avec la clé herméneutique qui trouve sa synthèse dans le rapport entre spiritualité et action, entre histoire et prophétie.
Stefania Tanesini
Nov 25, 2019 | Non classifié(e)
Un anniversaire important célébré lors d’ une rencontre qui a eu lieu à la Cité pilote œcuménique d’Ottmaring et qui s’est conclu par une cérémonie à l’Hôtel de ville d’Ausburg (Allemagne). Un engagement renouvelé à être des ambassadeurs de paix et des signes d’espérance dans les différentes Églises et dans la société.

Foto: © Ursula Haaf
Plus de 300 membres du réseau “Ensemble pour l’Europe” (IpE) représentant 55 Mouvements et Communautés de 25 pays se sont réunis du 7 au 9 novembre dans la cité pilote internationale des Focolari d’Ottmaring et à Augsburg en Allemagne. A cette occasion on a aussi fêté le 20ème anniversaire d’ “Ensemble pour l’Europe”. C’est le 31 octobre 1999, jour de la signature solennelle de la “Déclaration commune sur la doctrine de la justification” dans l’église Sainte-Anne d’Augsbourg, qu’un groupe de responsables de différents mouvements chrétiens de différentes confessions s’est réuni à Otttmaring pour prendre conscience de leur responsabilité commune pour promouvoir et vivre ensemble un réel œcuménisme en Europe. Après la signature, par les responsables de la Fédération luthérienne mondiale et de l’Église catholique, d’un document commun mettant fin aux condamnations doctrinales de ces derniers siècles, les représentants des charismes des différentes confessions ont décidé de mieux se connaître et de promouvoir l’unité dans la diversité au sein de leurs Églises, dans la société et en politique. Leur engagement a donné vie à “Ensemble pour l’Europe”. Aujourd’hui cette petite semence porte du fruit dans toute l’Europe : au fil des ans, plus de 300 communautés, mouvements et ministères se sont associés à cette initiative. « Jamais il n’y a eu autant de Pays représentés dans nos réunions annuelles que cette fois-ci, – a fait remarquer l’un des animateurs du groupe des amis du réseau “Ensemble pour l’Europe” – et 20 ans après sa naissance, des liens nombreux et profonds se sont tissés, y compris entre personnes de nations différentes. Les représentants des Églises ainsi que les hommes politiques apprécient notre contribution. » 
Foto: © Ursula Haaf
Le grand intérêt dont témoigne aujourd’hui la ville d’Augsbourg pour “Ensemble pour l’Europe” est significatif : les représentants de l’Europe présents à la réunion ont été invités à une réception dans la ” Salle d’Or ” de la Mairie et le maire, M. Stefan Kiefer, les a reçus en soulignant, dans son discours, les nombreuses convergences et les objectifs communs existant entre le réseau et la ville. À l’occasion de son jubilé, la ville a mis l’Hôtel de ville à la disposition de la réunion, exprimant ainsi son estime et sa gratitude. En même temps, la présence des autorités civiles et religieuses a montré que le réseau joue un rôle de “pont” important au sein des Églises et de la société. « Nous devons devenir des citoyens actifs, avoir le courage de défendre les faibles, faire entendre notre voix pour la justice », a été l’invitation du sénateur tchèque Pavel Fischer. La rencontre s’achève par une prière œcuménique émouvante dans l’église luthérienne Sainte-Anne et par la procession aux flambeaux sur la place de l’église : beaucoup se souviennent des mouvements pacifiques qui, trente ans auparavant jour pour jour, avaient conduit à la chute du mur de Berlin et à une nouvelle ère de l’Europe unie. Gerhard Proß, modérateur de cette rencontre, a vu un “fil conducteur” entre ces événements et une mission pour l’avenir : « En ces temps de repli et de tendance à la démarcation, nous voulons être, grâce à “Ensemble pour l’Europe”, un signe prophétique en vue d’une entente et d’une collaboration crédibles en Europe”.
Andrea Fleming
www.together4europe.org/fr/
Nov 24, 2019 | Non classifié(e)
« Dans un monde divisé, unis dans le Christ » est l’intitulé de la rencontre annuelle qui a eu lieu du 21 au 25 octobre derniers, qui depuis trente-huit ans, rassemble des Évêques de différentes Églises. Un rendez-vous œcuménique que plusieurs ont qualifié d’historique pour la terre d’Irlande. « C’est réellement prophétique, le fait que Belfast ait accueilli cet événement œcuménique international avec des réflexions de grande espérance, même au beau milieu de nombreuses divisions. L’Esprit Saint souffle ! ». C’est Darren O’Reilly, le coresponsable de la communauté Koinonia qui a son siège à Belfast, l’auteur de ce tweet qui résume bien le cœur – mais aussi l’aspect exceptionnel – de ce qui s’est passé du 21 au 25 octobre derniers en Irlande du Nord, à l’occasion du trente-huitième rendez-vous des Évêques de différentes Églises amis des Focolari. Un focus sur cette édition a été le partage de réflexions et de témoignages sur le défi de l’unité dans le Christ, dans un monde divisé comme celui d’aujourd’hui.
Ces rencontres, organisées par les Focolari, offrent aux Évêques, un espace de dialogue et de partage autour de la spiritualité de l’unité. Pour cette édition, les 30 évêques appartenant à 18 Églises, arrivés de 14 pays différents, se sont rencontrés dans les villes de Larne et de Belfast, en choisissant comme chaque année, pour leur rencontre annuelle, un lieu symbolique. Cette année, un lieu où les évêques ont pu constater le « peace process », c’est-à-dire l’engagement pour une réconciliation dans une société divisée. Les participants ont pu connaître l’histoire et l’actuel cheminement œcuménique de l’Irlande, en restant très admiratifs des rapports qui y ont été construits et qui ont porté de nombreux fruits. L’évêque anglican Trevor Williams de l’Église d’Irlande, qui a offert une intervention appréciée sur l’histoire du christianisme en Irlande, commentait : « Cela a été encourageant de sentir la préoccupation des évêques pour nos ‘affaires inachevées’ de construction de la paix et de constater leur joie d’assister à de nombreuses activités entreprises par des chrétiens de différentes traditions pour assainir la fracture ». Également l’évêque du lieu, Noël Treanor de Down et Connor, a donné une importante contribution pour dépeindre le panorama ecclésial, social et politique. A Belfast, les évêques ont visité des lieux significatifs pour la réconciliation et la paix comme le Centre méthodiste à Belfast Est où les a accueillis, le pasteur Brian Anderson qui est aussi le Président du Conseil des Églises d’Irlande, et ont participé aux services liturgiques dans les Églises presbytériennes, anglicanes et catholiques. Et dans l’Église catholique de Saint Patrick, devant les fidèles, les évêques ont donné un témoignage de comment vivre le « Commandement nouveau » de Jésus, en renouvelant un « pacte », un engagement solennel à aimer l’Église d’autrui comme la sienne. Ce pacte est, chaque fois, un des moments les plus élevés de ces rendez-vous.
Mais ce sera l’après-midi ouvert du 23 octobre dans la session qui a eu lieu à Larne qui restera dans le cœur de beaucoup : un moment défini d’« historique ». Un après-midi que l’évêque catholique de Limerick, Brendan Leahy, a décrit ainsi : « Cela s’est passé comme l’expérience des disciples sur la route d’Emmaüs qui ont vu leurs cœurs brûler alors que Jésus entre eux, expliquait et parlait avec eux ». Y ont participé, en plus d’une centaine de personnes de toute l’Irlande, de nombreuses Églises (Arménienne apostolique, l’Église d’Irlande (anglicane), Orthodoxe (Le Patriarche d’Antioche), Presbytérienne, Catholique, Méthodiste, Moravienne, Luthérienne et Syriaque-orthodoxe). Étaient présents, le Président de l’Église Méthodiste, en Irlande et le représentant du Modérateur de l’Église Presbytérienne en Irlande, les représentants du Conseil irlandais des Églises, du Comité des Églises en Irlande, du Conseil des Églises de Dublin, en plus de différents mouvements et groupes. Ce rendez-vous avec la participation d’évêques de différentes Églises, a mis en lumière les fruits du « dialogue de la vie » que Chiara Lubich a toujours encouragé à vivre : un dialogue fait par le peuple, qui inclut aussi ses pasteurs ; un peuple uni dans le Christ, grâce à l’amour vécu par tous. Un exemple a été le témoignage de réelle amitié en Christ et de collaboration des deux Archevêques d’Armagh, Eamon Martin, catholique et Richard Clarke, anglican, tous deux primats de toute l’Irlande. Un « dialogue de la vie » qui, en Irlande, se concrétise aussi en engagement pour les défis et les blessures sociales et civiles, comme l’adhésion à « Embrace Northem Ireland » qui s’occupe de l’accueil de réfugiés ; l’organisation au « Four Corners Festival » (« Le Festival des 4 angles ») qui soutient la rencontre et l’amitié au-delà des barrières géographiques et sectaires encore présentes à Belfast ; la participation aux rencontres du Conseil des Églises de Dublin auxquelles collaborent 14 Églises. Le pasteur Ken Newell, ex-modérateur de l’Église presbytérienne en Irlande, a décrit l’événement comme une « Nouvelle Pentecôte dans laquelle les chrétiens de différentes Églises du monde entier étaient réunis dans l’Esprit Saint, où on sentait l’unité de l’Église pour le bien-être du monde ».
Stefania Tanesini