Nov 21, 2019 | Non classifié(e)
« Pour aimer chrétiennement il faut “se faire un” avec chaque frère […] : entrer aussi profondément que possible dans son âme, comprendre ses soucis, ses exigences, partager ses souffrances, ses joies, se pencher vers lui, se faire lui, d’une certaine façon, se faire l’autre. Voilà le christianisme ! Jésus s’est fait homme, il s’est fait l’un de nous pour nous faire Dieu. De cette manière, le prochain se sent compris, soulagé . » (Chiara Lubich) Élève candidat au redoublement Une de mes collègues me confie qu’elle est en souci pour un élève , avec qui j’ai également à faire dans d’autres disciplines, et qui devrait être proposé pour le redoublement. Je lui demande s’il y a des matières où il réussit bien : « N’a-til pas besoin d’être aidé et encouragé ? » Elle change de ton : « En fait, dans certaines matières il est même bon ». Nous réfléchissons ensemble à ce qu’il faut faire et comment agir. Ensuite, nous invitons l’élève à un entretien et nous l’amenons à regarder la situation en face. En quelques semaines, les choses changent d’une façon incroyable. Me trouvant un jour avec la même collègue, elle me confie : « Cette histoire m’a aussi aidée en famille. J’étais terriblement en colère contre mon aîné qui perdait son temps à jouer de la guitare et négligeait tout le reste. Après notre entretien avec cet élève, j’ai commencé à l’encourager. Il m’a chanté deux poèmes qu’il avait mis en musique : une surprise non seulement pour moi, mais aussi pour mon mari. Ses frères, en revanche, étaient complices et connaissaient son talent. On fait quelque chose pour quelqu’un et voilà que notre cœur s’ouvre et l’on voit ce que l’on ne voyait pas ». (C.A. – Pologne) Épouse et belle-mère Un ami m’a confié sa douleur de ne pas pouvoir mettre d’accord sa femme et sa belle-mère : leurs querelles et leur animosité mettaient la famille de mauvaise humeur et les enfants en souffraient. Je l’ai écouté longtemps. Je ne pouvais que lui dire de ne pas prendre parti, mais d’écouter les deux. Par la suite, à la maison, j’ai pu être proche de cette famille en difficulté en lui faisant parvenir quelques douceurs et autres marques d‘attention. Au bout d’un moment, mon ami est venu me voir au travail. Tout s’était résolu de façon inattendue. « C’est ton écoute qui m’a donné la force de faire la même chose. » (J.F. – Corée) Un cadeau en appelle un autre J’avais offert à un sans-abri une bouteille que je remplissais d’eau et que j’emportais toujours avec moi en voiture. Un jour, assoiffé, je me suis arrêté à une fontaine, mais il n’était pas facile de boire : il aurait fallu une bouteille pour y arriver et je n’en avais plus. J’allais presque partir quand un vieil homme qui chargeait des bouteilles dans sa voiture m’a demandé si j’avais soif. « Oui, mais comme vous pouvez le voir, je n’ai pas les moyens d’accéder à l’eau. C’est alors qu’en me souhaitant bonne chance, il m’a donné une de ses bouteilles qui entrait juste dans ma voiture et qui désormais me comble de joie, parce qu’elle me rappelle qu’un cadeau en appelle un autre. (R.A. – Albanie) La force de l’amitié Quand je me suis retrouvé un jour avec une amie de la paroisse, je me suis entendu dire que j’aurais dû me consacrer davantage à ma famille. Qu’en savait-elle, elle qui n’était même pas mariée ? En tout cas, sa remarque m’a troublée et ne m’a pas laissé tranquille. J’ai analysé la relation que j’avais avec mes quatre enfants. Tout semblait aller bien, mais…. avec M., quelque chose n’allait pas. J’ai trouvé un prétexte pour aller le voir pendant qu’il était dans sa chambre en train d’écouter de la musique et je lui ai demandé son avis à propos d’une affaire. Au bout d’un moment, il s’est effondré et s’est mis à pleurer. C’était étrange pour moi qui le connaissais comme un garçon fort et sûr de lui. Mais au bout d’un certain temps, il est arrivé au cœur du problème : il venait de vivre une grande déception avec sa copine et il avait même eu l’idée du suicide. Je suis restée pétrifiée. Mon amie m’avait ouvert les yeux. J’ai aussi reporté cette “attention” sur mes autres enfants. Je pensais être une mère parfaite, j’avais pensé à tout, mais il me manquait quelque chose : un amour actuel, prêt à affronter les imprévus. (F.G. – Philippines)
Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année V, n.6, novembre-décembre 2019)
Nov 18, 2019 | Non classifié(e)
La contribution du Mouvement des Focolari au dialogue entre les Églises chrétiennes.Discours de Maria Voce à l’Angelicum, à Rome, 25 ans après l’encyclique Ut unum sint « Tout commence par la découverte que Dieu est Amour ». Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, identifie ainsi le point de départ de l’itinéraire qui a conduit à l’intuition progressive et à la définition de la spiritualité de l’unité qui anime le Mouvement fondé par Chiara Lubich.
La Présidente des Focolari intervenait à l’Université Saint Thomas d’Aquin à Rome, dans le cadre d’une série de conférences consacrées au 25ème anniversaire de l’encyclique Ut unum sint (Que tous soient un). Elle souligna la contribution que le charisme donné par Dieu à Chiara Lubich, et la spiritualité de communion qui en a jailli, offre au chemin d’unité entre les Eglises chrétiennes. Les piliers de cette spiritualité identifient les étapes du chemin qui conduit à l’unité de la famille humaine. Réaliser la prière de Jésus sur la Croix « … Que tous soient un », qui est devenu le but du Mouvement des Focolari. La découverte de l’Amour de Dieu, qui est Père, éveille la conscience que nous sommes tous frères. Par conséquent, Chiara Lubich expliquait « qu’aimer Dieu en tant que fils signifiait aimer les frères ». Maria Voce ajouta : « Un autre pilier de la spiritualité de l’unité qui en découle est l’amour du prochain. Il se réalise concrètement en suivant les chemins de l’Evangile. Chiara Lubich disait : « Nous avons immédiatement perçu le charisme de l’unité comme […] la lumière pour mieux comprendre l’Évangile, la source de l’amour et de l’unité et la force pour le vivre avec détermination ». Maria Voce continue : « Bientôt il devint clair que le commandement nouveau de Jésus, « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13, 34) indiquait la mesure de l’amour. Ce « comme » signifiait « donner sa vie jusqu’à être prêt à mourir pour l’autre », comme le Christ l’a fait. Les premiers focolarini commencèrent ainsi à vivre dans l’amour réciproque, souscrivant entre eux ce pacte d’unité qui constitua « le début d’un style de vie particulier que l’Esprit Saint proposait : un style communautaire ».
En mettant en pratique l’amour mutuel, Chiara et ses compagnes firent l’expérience de la présence de Jésus parmi elles. Maria Voce cita Chiara Lubich : « Nous avons senti en nos âmes un saut qualitatif, une paix nouvelle […]. Nous avons compris ce qui se passait en lisant dans l’Évangile ces paroles « Là où deux ou trois sont réunis se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). La charité mutuelle nous avait unis […]. Jésus présent scellait l’unité entre nous ». Maria Voce explique que c’est de cette recherche de la présence de Jésus que naît le nom sous lequel le Mouvement des Focolari est connu : « Œuvre de Marie », comme expression de la tension à en faire un modèle. De même que Marie a engendré le Christ, ainsi les focolarini vivent en essayant d’engendrer parmi eux et avec les autres la présence de Jésus. En vivant la spiritualité de l’unité, on s’est vite rendu compte qu’elle pouvait s’appliquer aux divers contextes. « Au début des années 1960, Chiara Lubich entra en contact avec des frères et sœurs de l’Eglise luthérienne, puis avec des anglicans, des baptistes, des méthodistes, des orthodoxes et des membres des Eglises orthodoxes orientales, et elle a découvert que cette présence de Jésus au milieu pouvait également être établie entre chrétiens de différentes Eglises ». C’est la découverte qui initiera les chemins du dialogue, tant au niveau théologique qu’au niveau de la “vie”, soutenus par l’expérience concrète d’unité entre chrétiens de différentes Églises qui était déjà une réalité au sein du Mouvement. Il n’est pas rare, cependant, d’éprouver un manque d’unité. Une condition qui, pour les Focolari, est cependant une occasion de « travailler » à sa reconstruction. Et Jésus abandonné sur la croix est le chemin pour réaliser l’unité. Maria Voce reprend les paroles de Chiara Lubich : « Puisque Jésus s’est couvert de tous nos maux, nous pouvons découvrir son visage derrière chaque douleur […], L’embrasser d’une certaine manière dans ces souffrances […] et lui exprimer notre Oui comme Il l’a fait […]. Il vivra alors en nous en tant que Ressuscité ». Plus tard, Chiara découvrira Jésus abandonné dans les divisions entre les Eglises chrétiennes : travailler, ici aussi, pour guérir l’unité brisée est « l’œuvre principale du Mouvement des Focolari ». Dans cette perspective, Maria Voce souligne la contribution qu’une expérience d’unité entre théologiens de différentes Églises « pourrait apporter au dialogue œcuménique » : « Si les théologiens se laissent guider par l’être un en Christ », Jésus « facilitera la compréhension des différents points de vue théologiques » et « la vérité sera redécouverte ensemble ». Un dernier passage est consacré au charisme de l’unité comme chemin de sainteté. Maria Voce rappelle que la phase diocésaine du processus de canonisation de Chiara Lubich vient de prendre fin ; elle est actuellement à l’étude au Vatican.
Claudia Di Lorenzi
Nov 15, 2019 | Non classifié(e)
L’exhortation de François à l’institut universitaire : « Je vous laisse trois mots, en vous invitant à continuer avec joie, vision et décision votre cheminement: sagesse, pacte, sortie ». « Je suis content du cheminement que vous avez fait en ces douze années d’existence. Allez de l’ avant ! Le cheminement a à peine débuté» a commencé le Pape François en saluant la communauté académique de l’Institut Universitaire Sophia, qu’il a reçue aujourd’hui en audience privée. « Dans le parcours que vous avez devant vous, les points de références ne vous manquent pas : en particulier, l’inspiration du charisme de l’unité d’où votre Université est née, et également, les lignes que j’ai tracées dans la Constitution apostolique Veritatis gaudium, dans laquelle votre projet académique et formatif veut se refléter. Mais aussi, votre participation à la préparation et aux développements du Pacte Éducatif Global va dans cette direction ».

© Servizio Fotografico Vaticano
A l’audience, qui a eu lieu le 14 novembre dernier dans la salle du Consistoire, ont participé le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque Métropolite de Florence et Grand Chancelier de l’Institut, la doctoresse Emmaus Maria Voce, Vice Grande Chancelière de l’Institut et Présidente du Mouvement des Focolari, l’ entière communauté académique de l’Institut Universitaire Sophia, une représentation du groupe de travail d’ « anthropologie trinitaire » du CELAM et les professeurs du futur siège local de « Sophia » en Amérique Latine et dans les Caraïbes. « Je vous laisse trois mots, en vous invitant à continuer avec joie, vision, et décision votre cheminement : sagesse, pacte, sortie » leur a dit le Pape François. La Sagesse qui, a expliqué le Saint Père, illumine « tous les hommes », avec lesquels « nous sommes appelés à cheminer ensemble ». Le Pacte, parce qu’ « il est la clé, à la fois de la création et de l’histoire », « le Pacte entre Dieu et les hommes, le pacte entre les générations, le pacte entre les peuples et les cultures, le pacte, – dans l’école – entre les professeurs et les apprenants et aussi les parents, le pacte entre l’homme, les animaux, les plantes et jusqu’aux réalités même inanimées qui font que notre maison commune est belle et bigarrée ». Le Pape François a invité la communauté académique de Sophia à vivre ce pacte afin d’ « ouvrir les routes du futur à une civilisation nouvelle qui embrasse dans la fraternité universelle, l’humanité et le cosmos ». 
© Servizio Fotografico Vaticano
Et à la fin, « sortie » : « Nous devons apprendre avec le cœur, avec l’esprit, avec les mains, à « sortir du campement » – comme le dit la Lettre aux Hébreux (13,13) – afin de rencontrer, justement, là, dehors, le visage de Dieu dans le visage de chaque frère et de chaque sœur ». Au terme de l’audience, Piero Coda, Recteur de l’Institut, a commenté : « Nous sommes reconnaissants vis-à-vis du Pape François qui a apprécié la participation d’étudiants issus des cinq continents et aussi de différentes traditions religieuses, et notre engagement à ne pas regarder du balcon mais à « mettre les mains à la pâte » afin de cheminer en tant que protagonistes sur les voies nouvelles de la fraternité ». L’audience avec le pape François arrive après seulement quelques jours après la cérémonie d’inauguration de l’année académique 2019/2020 (lundi 11 novembre 2019), avec la remise du doctorat h.c. en Culture de l’Unité au philosophe et théologien, le Professeur Juan Carlos Scannone S.J., représentant de la « théologie du peuple » et professeur du jeune séminariste Jorge Mario Bergoglio.
Tamara Pastorelli
Nov 13, 2019 | Non classifié(e)
« Défier le futur. Des femmes et des hommes en dialogue » était le titre du rendez-vous qui a eu lieu du 18 au 20 octobre 2019 à Castel Gandolfo, organisé par le Centre pour le dialogue des personnes de convictions non religieuses des Focolari. Donner la parole à des exigences, des aspirations et des idéaux de perspectives culturelles différentes par le biais d’un dialogue de fond entre des personnes n’ayant pas une référence religieuse précise et des chrétiens catholiques ; également présentes, deux jeunes filles musulmanes. Ce fut cela le leitmotiv du congrès « Défier le futur. Femmes et hommes en dialogue », qui a eu lieu à Castel Gandolfo (Rome, Italie) du 18 au 20 octobre derniers et organisé par le Mouvement des Focolari. Un choix thématique dicté par l’effort de lire au plus profond des femmes et des hommes d’aujourd’hui, adultes et jeunes, appartenant à différentes fois ou à des convictions différentes. Qu’est-ce qui les tient ensemble ? Quelle est la contribution spécifique homme-femme pour un futur de paix et pour travailler au bien commun ? « Chacun est différent mais il arrive que les jeunes soient exclus de par leur aspect extérieur. Les véritables héros ne le font pas, même si ce n’est pas toujours facile ». Et l’incipit de « véritables Héros », le court métrage du réalisateur belge Erik Hendricks , a donné le coup d’envoi au congrès. Tourné avec un casting d’étudiants, le documentaire a ouvert la voie à de multiples contributions qui ont été l’âme et la richesse de ces trois jours-là. Au centre du congrès, l’approfondissement d’une spécificité du style opérationnel des Focolari : le travail réalisé ensemble et la coresponsabilité des femmes et des hommes. Très importante également la contribution de Piero Taiti, médecin, pionnier du dialogue avec les personnes de convictions non religieuses, sur l’apport prophétique de Chiara Lubich. Moreno Orazi, architecte, que nous pourrions définir être un chrétien inquiet, en recherche et avec de nombreuses questions de foi, a présenté des témoignages de femmes et d’hommes impliqués dans le domaine social. « Tout en relevant une forte différence d’impact du point de vue psychologique entre le corps féminin et le corps masculin, je constate une substantielle réciprocité de sentiments du point de vue de la condition existentielle et affective au niveau plus profond ; pour tous les deux, la solitude et la reconnaissance manquante de soi-même et des propres attentes et aspirations est source de profonde souffrance. Il existe une voix intérieure qui émane du corps des femmes, à l’égard de laquelle l’homme s’est placé d’une manière ambiguë dans le passé, amplifiée ou laissée lettre morte selon le propre intérêt du moment mais jamais perçue comme étant la clé pour cueillir l’essence de la féminité ». Pour Giuseppe Auriemma, médecin psychiatre, la réciprocité qui jaillit du rapport homme-femme est une ressource pour surmonter les différences. « La réciprocité coûte et requiert engagement, demande de dépasser la rigidité de la contradiction, de bloquer la tentation de résoudre les différences dans l’identité du plus fort, de dépasser la mentalité de se posséder et de s’approprier. C’est en réalité un dur cheminement de libération. Hommes et femmes devraient être davantage conscients de leurs caractéristiques spécifiques, quelles soient dons ou richesses, ou qu’elles soient limites. C’est seulement alors qu’ils pourront vivre une relation, une rencontre, parce que chacun aura quelque chose à donner et quelque chose à recevoir ». Donatella Abignente, professeure de Théologie morale, a illustré le point de vue catholique : « Dans l’Église catholique, il y a un débat très vif. Au synode sur l’Amazonie, le Pape demande que soit officiellement reconnu le ministère de la femme sur la Parole. Il y a des résistances de la part de personnes qui ont mis trop l’accent sur les droits individuels et sur les droits des plus forts, c’est pour cela que les femmes ne sont devenues importantes que lorsqu’elles ont acquis la force de faire prévaloir leurs propres droits. Le droit s’affirme sur base de la communion. En ce qui concerne la réciprocité, celle-ci se construit avec la gratuité qui n’est pas le fait de ne pas s’occuper de la pleine réalisation de soi-même, le volontarisme de la mortification ou un altruisme trop semblable à la recherche de la propre perfection par le biais du service. Il ne s’agit pas de devenir femme ou homme mais de devenir des personnes dans la communion gratuite, en nous compromettant nous-mêmes dans une transformation qui dure toute une vie ». Les contributions de personnes originaires des continents extra-européens n’ont pas manqué de s’exprimer, comme par exemple Vania Cheng qui a parlé du rapport homme-femme en Chine, de Ray Asprer dans la société philippine et celles de Mounir Farag, Haifa Alsakkaf et Giovanna Perucca sur la femme dans les pays islamiques. Dans sa relation « Clés interprétatives de l’histoire des relations homme-femme », la sociologue Giulia Paola Di Nicola a présenté une panoramique historique, encadrant les changements advenus au cours des siècles et la division des rôles, des hiérarchies et des valeurs qui ont caractérisé, au cours des millénaires, un certain ordre social et de pensée.
D’après la rédaction
Nov 11, 2019 | Non classifié(e)
Interview faite à Frère Gino Alberati, missionnaire depuis 1970 parmi les gens du sous-continent d’Amazonie. Maintenant que les projecteurs médiatiques sur le poumon vert de la terre se sont éteints, parce que les incendies ont été maîtrisés et que le Synode pour l’Amazonie de l’Église catholique a adopté le document final, il nous semble important de continuer à donner la parole à celui qui habite l’Amazonie et contribue à son développement chaque jour. Le risque est très grand, de regarder cette terre comme une carte postale exotique, loin de la vie de nos métropoles. Il s’agit d’un des laboratoires multi-culturels les plus étendus de la planète, un aspect qui fait certainement moins de bruit que la question environnementale, mais dont le respect et la sauvegarde sont tout autant centraux pour la survie de sa population. C’est pour cela que recueillir le défi culturel en Amazonie et soutenir l’éducation et la formation humaine est d’une importance vitale.

© ACN Kirche in Not
Différentes communautés des Focolari font aussi partie de sa population, des familles, des jeunes et des religieux, comme frei Gino comme tout le monde l’appelle. Frère Gino Alberati est un missionnaire capucin italien qui vit et travaille en Amazonie depuis 1970, en servant des dizaines de communautés sur le fleuve Solimões, à la frontière brésilienne avec la Colombie et le Pérou. Il voyage dans une barque reçue d’un organisme caritatif, et s’occupe lui-même de l’entretien de celle-ci. Cette barque lui donne la possibilité d’aller célébrer la messe et d’apporter la Parole de Dieu aux communautés éparpillées sur un immense territoire et lui permet aussi de sauver des vies humaines car le médecin le plus proche vit bien souvent à plusieurs jours de distance de là. Nous réussissons difficilement à l’atteindre, mais nous pouvons l’interviewer via Whatsapp. A propos de sa préparation à la mission, frère Gino raconte le récit des journées entières qu’il a passées à l’hôpital St Jean à Rome. « Pendant neuf mois, j’entrais dans les laboratoires d’ analyses et dans les salles opératoires ; je le faisais pour apprendre quelque chose en médecine, parce que je savais que dans la mission à laquelle j’étais destiné, il n’y aurait eu aucune structure sanitaire et j’allais devoir m’improviser médecin. J’avais 29 ans lorsque je suis arrivé en Amazonie et ni les distances ni les moyens de transport précaires que j’utilisais ne m’importaient – explique Frei Gino – ma boussole était l’amour. Au cours de ces années-là, j’ai vraiment fait de tout et maintenant, ma mission est de suivre une paroisse qui couvre un territoire long de 400 km, sur le Rio des Amazones et le Rio Içà ». Lorsqu’on lui demande de quoi vivent les gens, il répond que le fleuve est leur vie. « Sur le fleuve, ils voyagent et pêchent ; l’eau fertilise les terres les plus basses. Actuellement, je peux suivre 40 communautés, en plus de la paroisse de la ville de Santo Antonio do Içà. Je suis également conseiller municipal pour la santé publique et j’apporte à l’administration communale, le service sanitaire nécessaire aux communautés auxquelles je rends visite. Nous n’avons pas vécu de près le drame des incendies car dans cette région, nous sommes loin des grands intérêts ; et cela malgré le fait que la diminution du territoire recouvert par la forêt soit sous le regard de tous. De la population font également partie les ‘Indios’ de l’ethnie Tikuna; ils sont environ au nombre de 45.000 et vivent d’agriculture, de chasse et de pêche. Nous travaillons beaucoup afin de leur donner une formation humaine, culturelle et spirituelle de base. Depuis peu, nous avons consigné à 200 leaders de 24 communautés, la Bible des petits, traduite justement en langue Tikuna ». Frère Gino insiste sur le rôle fondamental des ‘Indios’ pour la conservation de la planète : « De nombreux efforts ont certainement été faits pour combattre le risque de pollution, comme par exemple l’utilisation des moteurs à hydrogène dans les moyens de transport, mais, malgré cela, les grands du monde voient seulement le ‘dieu argent’ et veulent prendre les terres des autochtones pour extraire des minéraux et le pétrole. Le style de vie des ‘Indios’ suit le rythme de la nature ; ils ne prennent que l’essentiel de la terre, travaillent de petites surfaces de terrain et n’ont donc pas besoin de procéder à de grands déboisements ». Quand on lui demande quelle est la chose la plus précieuse dont les femmes et les hommes d’Amazonie ont besoin, après les nécessités matérielles, il répond que c’est sans nul doute, de l’amour, « l’amour réciproque qui porte à la fraternité », celui qui est capable de transformer les personnes et les territoires sous toutes les latitudes.
Stefania Tanesi
Nov 10, 2019 | Non classifié(e)
La phase diocésaine de la Cause de béatification et de canonisation et de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, s’est conclue le dimanche 10 novembre. Plus de 500 personnes étaient présentes dans la cathédrale de Frascati (Rome) où s’est tenue la dernière session de l’enquête diocésaine. Parmi les participants, le cardinal Tarcisio Bertone, la Présidente des Focolari, Maria Voce (Emmaüs) et le Coprésident Jesús Morán, quelques membres de la famille de Chiara Lubich, deux représentants de l’Église orthodoxe, plusieurs maires de la région du Latium, des prêtres, des laïcs et des religieux, et de nombreux amis qui ont connu Chiara et le charisme de l’unité des Focolari. Devant l’autel, la table avec 75 boîtes contenant la documentation recueillie, qui sera remise à la Congrégation pour la Cause des saints près le Saint-Siège, où se poursuivra l’étude et l’évaluation de ce qui a été collecté.

Les 3 dernières boîtes sur 75 sont scellées
La cérémonie était présidée par Mgr Raffaello Martinelli, évêque de Frascati, qui a résumé ainsi ces années de collecte de témoignages et de matériel : « Le Saint-Siège et le procès diocésain doivent mettre en évidence l’héroïcité des vertus, pas simplement la bonté d’une personne mais son héroïcité. C’est ce que j’ai demandé aussi dès le début dans les témoignages. Nous devons démontrer l’héroïcité de la manière dont Chiara a vécu les vertus chrétiennes, c’est-à-dire les vertus théologales (foi, espérance, charité), les vertus cardinales (prudence, justice, force, tempérance), et toute une série de vertus dérivées Dans son rapport, le délégué épiscopal, Mgr Angelo Amati, a noté que 166 témoins avaient été entendus lors de différents déplacements, notamment dans les diocèses de Rome, Albano et Fiesole (Italie), Lausanne-Genève-Fribourg (Suisse), Augusta-Ottmaring et Bamberg-Nuremberg (Allemagne), Westminster (Angleterre), Gand et Bruxelles (Belgique), et deux commissions rogatoires : à Bangkok (Thaïlande) et à Ljubljana (Slovénie). « L’enquête a porté sur la vie, les vertus, le charisme et la spiritualité spécifique de Chiara – a souligné Mgr Amati -, ainsi que sur les questions théologiques présentées telles que : l’unité, Jésus abandonné et Jésus au milieu, sur la fondation de l’Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari) et les contacts interconfessionnels et interreligieux. Soit un total de 35 057 pages, rassemblées en 102 volumes », qui contiennent différentes sortes de documents (témoignages, lettres, documents publiés et non publiés, écrits, journaux intimes, etc.). Venait ensuite la déclaration du Promoteur de justice, le P. Joselito Loteria – qui, avec le notaire, Mme Patrizia Sabatini et le délégué épiscopal forment le tribunal diocésain institué pour la Cause de Chiara Lubich –, puis Mgr Martinelli a lu le décret de clôture de la phase diocésaine et a nommé « portitor » (porteur) le Pr Daniel Tamborini, qui sera chargé de remettre la documentation au Saint-Siège Puis les serments du Portitore, de Mgr Martinelli et de tous les membres du Tribunal diocésain et de la Postulation – Postulateur, P. Silvestre Marques ; Vice-Postulatrice, Pr Giuseppina Manici ; Vice-Postulateur, Pr Waldery Hilgeman -, et la signature du procès-verbal de la session de clôture. Le moment central a été la fermeture et la pose du sceau sur les trois dernières des 75 boîtes contenant les 35 000 pages.
« Notre seul désir à présent est d’offrir à l’Église, à travers cette vaste documentation, le don que Chiara a été pour nous et pour de nombreuses personnes – a affirmé Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, lors de son intervention dans la cathédrale En accueillant le charisme que Dieu lui donnait, de façon cohérente, jour après jour, cheminant et tendant à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité, Chiara s’est prodiguée pour que ce chemin de vie évangélique soit suivi par beaucoup, dans une détermination toujours renouvelée pour aider ceux qu’elle rencontrait à mettre Dieu à la première place dans leur vie et à “devenir saints ensemble”. Son regard et son cœur, comme cela est démontré à présent, étaient mus par un amour universel, capable d’étreindre tous les hommes au-delà des différences, toujours tendus à réaliser le Testament de Jésus : Ut omnes unum sint (Que tous soient un) C’est une source de joie pour nous tous de savoir que l’Église va étudier et évaluer maintenant la vie et les vertus de la servante de Dieu, notre bien-aimée Chiara. » L’iter diocésain C’est le 7 décembre 2013 que la phase diocésaine de la Cause de béatification et de canonisation de Chiara Lubich a débuté – un peu plus de 5 ans après sa mort, survenue le 14 mars 2008 – avec la signature, à Castel Gandolfo, de la pétition officielle pour l’ouverture de la Cause. Les premiers à être entendus furent les témoins oculaires qui l’avaient connue dès les premiers temps de la fondation du Mouvement des Focolari. Plus tard, Mgr Raffaello Martinelli consulta la Conférence épiscopale du Latium sur l’opportunité d’engager la Cause, obtenant un avis positif. L’évêque a ainsi constitué une Commission de trois experts en matière historique et archivistique qui a eu pour tâche de recueillir tous les documents inédits concernant Chiara. Mgr Martinelli a ensuite nommé trois théologiens qui ont examiné les écrits publiés. Le 29 juin 2014, le Saint-Siège accordait son Nihil obstat (son consentement) à l’ouverture officielle de la Cause. Le 27 janvier 2015, avait donc lieu dans la cathédrale de Frascati la cérémonie d’ouverture de la phase diocésaine, qui s’est conclue le 10 novembre 2019.
Lorenzo Russo Bureau de communication du Mouvement des Focolari
Texte: Salut de conclusion de Maria Voce