Juin 19, 2019 | Non classifié(e)
Faire nôtre le style de vie de Jésus, c’est approcher avec un esprit d’accueil et de partage les personnes que nous rencontrons dans notre milieu familial, professionnel, scolaire et de loisirs, mais en ayant à cœur un projet plus vaste, la fraternité universelle. Le sanctuaire du bonheur au bord de la route Après la mort de ma sœur, j’ai racheté le kiosque qu’elle tenait. Ce n’était pas mon rêve d’être marchand de journaux, mais j’ai commencé à le vivre comme une occasion d’aimer : souvent des gens viennent pour échanger quelques mots sur les événements du jour. Mon kiosque est devenu un lieu de partage et d’humanité. J’ai créé un petit espace avec table et chaises, et par beau temps, il y a ceux qui s’arrêtent non seulement pour lire, mais aussi pour parler. Quelqu’un m’a suggéré de remplacer sur l’écriteau le mot “Journaux” par “Le kiosque du bonheur “. (M.R. – Italie) Maternels avec leur grand-mère… Ma mère, à cause de la maladie, est retombée dans l’enfance, elle ne peut pas parler et semble ne pas comprendre. Il y a encore peu de temps, nous étions dans une situation d’exaspération dont nous ne savions pas comment sortir. Des amis et des parents nous ont conseillé de la placer dans une belle maison de retraite. Après en avoir parlé à nos deux enfants, nous avons décidé de partager les horaires pour l’aider à la maison. Mon mari et moi, cependant, craignions de les impliquer dans une situation trop lourde, mais les garçons, jour après jour, devenaient de plus en plus maternels envers leur grand-mère, la voyant comme une personne digne d’un grand respect , habitée par le mystère d’une présence que seul l’amour pouvait pénétrer. Avec maman, la relation d’amour est désormais faite d’ondes positives qui vont et viennent. (Y.O. – Japon) Donner Un soir, mon frère s’est senti si malade qu’il a dû être hospitalisé. Comme nous sommes pauvres, j’ai couru demander un prêt à nos voisins. Ensuite, ma mère et moi, avec mon frère dans les bras, nous sommes allés à l’hôpital. Après quelques mètres, voilà qu’un pauvre homme nous demande l’aumône. J’allais lui donner quelque chose, quand ma mère m’a bloqué : “On ne peut pas, on en a besoin ! » Je lui ai répondu : “Maman, si nous donnons, Dieu nous viendra en aide ». Et c’est ce que nous avons fait. A l’entrée de l’hôpital, nous avons rencontré un médecin qui nous connaissait : grâce à lui, nous avons eu la gratuité des analyses, de l’hospitalisation et des médicaments. Ma mère ne comprenait pas. (M. – Égypte) L’exemple Patty, notre plus jeune fille, était partie avec une amie en Californie pour parfaire son anglais. Peu avant la fin de son séjour à l’étranger, un coup de fil est venu comme une douche froide : elle attendait un bébé. Le père de l’enfant l’aimait, mais elle ne savait pas si elle voulait l’épouser. J’étais sans voix, et quand elle m’a demandé si elle pouvait rentrer à la maison, j’ai accepté tout en pensant à l’humiliation qui nous attendait dans le petit village où nous vivons, et où notre famille est considérée comme un exemple. Le temps qui restait avant son retour nous a permis de réfléchir et de nous préparer à l’accueillir à bras ouverts, sans jugement, comme elle en avait besoin. Une petite fille est née comme un rayon de soleil pour tout le monde. Quand plus tard une autre famille du village s’est retrouvée dans la même situation, les parents nous ont dit : ” L’exemple que vous nous avez donné en accueillant votre fille nous encourage à faire de même “. (M.J.S. – Suisse) Une journée mal engagée J’ai quitté la maison nerveuse et sur le chemin de l’école, j’ai pensé que la journée serait catastrophique. J’ai pensé à une camarade désagréable, ce qui ne pouvait que faire empirer la situation. En classe, cependant, je me suis engagée à être gentille avec elle, et du coup elle s’est montrée amicale et accueillante envers moi. La journée a pris une couleur différente. C’est vrai que parfois un petit effort suffit pour sortir de soi-même, et pour que tout retrouve son harmonie. (M.S. – Hongrie)
d’après Chiara Favotti
Juin 17, 2019 | Non classifié(e)
Le numéro de mai-juin 2019 de la revue Humanité Nouvelle est entièrement consacré à l’expérience mystique vécue par Chiara Lubich durant l’été 1949 et connue sous le nom de “Paradis de 1949”. Nous avons demandé au Père Fabio Ciardi, responsable du centre d’études interdisciplinaires “École Abbà” et membre du comité directeur pour la publication des travaux de Chiara Lubich, d’en expliquer les raisons.
Père Fabio, dans ce numéro de la revue, à côté d’un texte inédit de Chiara Lubich qui raconte en 1969 la période de contemplation spirituelle vécue vingt ans auparavant, on donne la parole aux protagonistes et aux témoins. Pourquoi ce choix ? Il y a maintenant 70 ans qu’a eu lieu l’événement qui s’est produit au cours de l’été 1949. Il mérite que notre revue s’en souvienne. Nous avons donné la parole à Igino Giordani, Pasquale Foresi, Klaus Hemmerle, Marisa Cerini, Giuseppe Maria Zanghí, Jesús Castellano, c’étaient les personnes les plus proches de Chiara pour lire et étudier ses écrits de cette période. Ils faisaient partie de ce cercle d’érudits, l’ «École Abba», que Chiara voulait autour d’elle précisément pour l’aider à mettre en valeur les enseignements inhérents à l’expérience de 1949. Leurs écrits, pour la plupart inédits, que nous avons publiés dans la revue, mettent en évidence leur contribution de chercheurs. En même temps se manifeste clairement leur vécu personnel au contact de Chiara et de son expérience: ils ont été profondément transformés. En ce sens, ce sont de véritables témoins et protagonistes du Paradis de 1949. Nous les avons choisis aussi parce qu’ils ont achevé leur “saint voyage” sur cette terre et nous croyons qu’ils sont dans ce Paradis à l’étude duquel ils se sont tant consacrés. Pendant longtemps, il y a eu beaucoup de confidentialité sur la période appelée « Paradis de 49 », ce n’est que récemment que nous avons commencé à publier des textes relatifs à cette période, pourquoi ? Parce que Chiara avait le droit à sa propre intimité. Ce fut une expérience très profonde et personnelle de Dieu, même si, dès le début, elle a été partagée avec ceux qui ont vécu avec elle. Les écrits des mystiques sont loin d’avoir tous été rendus publics avant leur mort : il a fallu 500 ans pour connaître le journal de Saint Ignace de Loyola. Il y avait aussi le risque que le Paradis de 1949 soit mal interprété. Comme tout texte mystique, il a besoin d’être introduit et il est nécessaire que cette expérience soit revécue, en recréant les conditions qui l’ont rendue possible, sinon il peut se réduire à une vaine érudition. En ces années-là, il y avait aussi une certaine méfiance à l’égard de ce nouveau Mouvement, capable d’impliquer des hommes, des femmes, des ecclésiastiques, des religieux et des religieuses… et cela d’autant plus qu’il était dirigé par une femme. Cette période de visions et de compréhension a été très importante pour Chiara Lubich et pour le développement du mouvement des Focolari à ses débuts. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Et que signifient ces textes aujourd’hui ? Le fait que ces écrits n’aient pas été publiés dans leur intégralité n’a pas empêché de partager et de participer à l’expérience qu’ils contiennent. Chiara Lubich s’en est toujours inspirée dans son enseignement, les citant parfois explicitement, même sans en indiquer l’origine. Tout le Mouvement des Focolari s’est constamment nourri de la lumière qui a jailli de cette expérience et qui l’a forgé. Nous avons déjà en nous le Paradis de 1949, plus que nous ne pouvons l’imaginer. Ces textes marquent le début de l’Oeuvre de Marie dans toutes ses composantes, avec ses expressions de vie et ses initiatives sociales et culturelles. Ils sont aussi une prophétie qui demande encore à s’accomplir, ils offrent une vision du plan de Dieu pour l’humanité, ils indiquent le chemin qui conduit à son incarnation. Dans un temps d’égarement et d’incertitude comme celui que nous vivons, le Paradis de 1949 peut nous aider à redécouvrir le sens profond de notre vie, de la vie de l’Église, de la société, du cosmos tout entier, et nous diriger vers la plénitude de son accomplissement.
Propos recueillis par Anna Lisa Innocenti
Juin 14, 2019 | Non classifié(e)
Un centre, promu par un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari, à Douala, accueille des filles victimes d’exploitation, de violence et d’abus et offre une formation intégrale et professionnelle. “Nous avons regardé autour de nous et, avec un sentiment de douleur et d’impuissance face aux situations dramatiques dans lesquelles vivent les adolescents dans certains quartiers de la ville, nous nous sommes demandé ce que nous pourrions faire’’. C’est par ces mots qu’ Albine Essene, de Douala (Cameroun) explique l’étincelle inspirante qui l’a amenée, avec un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari, à s’engager en faveur des filles victimes d’exploitation, de violence et d’abus: en 1998, le centre social HUPJEFI (Halte Utile Pour Jeunes Filles) de Douala (Cameroun) est créé. “Nombreux sont les adolescents – poursuit-elle – qui, tous les soirs dans la rue, surtout devant les hôtels et les bistrots, sont obligés de se prostituer pour obtenir l’argent nécessaire à leur survie. Beaucoup d’entre elles sont mineurs, ce sont donc de véritables abus’’. Comment avez-vous commencé ? “Un soir, l’une d’entre nous et son mari se sont arrêtés pour rencontrer l’une de ces filles et l’accueillir à leur domicile. Puis elle a contacté ses parents en vue de la ramener en famille. Cet épisode nous a posé beaucoup de questions dans nos cœurs: comment pourrions-nous continuer à la suivre ? Comment pouvons-nous aussi aider d’autres filles ? Nous avions besoin d’un centre qui les accueillerait et leur offrirait une formation intégrale. Nous avons fait une communion de biens entre nous: une a offert la maison, d’autres ont pris soin des filles, d’autres ont donné leur temps pour recueillir les renseignements chez les assistantes sociales, d’autres ont offert de l’argent.
Le premier centre se trouvait au centre de la ville, où la prostitution était élevée. Nous avons commencé d’abord avec deux filles et par la suite le centre était rempli, au bout de quelques années, le besoin s’est fait ressentir et trois autres centres ont été créés qui accueillent des filles de 14 à 22 ans. Notre activité consiste à les écouter, prendre soin de leur développement intellectuel et social, mais aussi organiser des formations sur l’affectivité et la sexualité à travers le programme EVA (Education for Life and Love). Nous avons également créé un centre professionnel avec des cours de rédaction, droit commercial, coupe, couture…, des activités visant à promouvoir leur intégration sociale. Nous sommes le seul centre au pays à les prendre en charge avec une formation intégrale. Au fil des ans, vous avez rencontré beaucoup de filles, plus de 300. Y a-t-il des histoires dont vous vous souvenez en particulier ? J’ai beaucoup d’histoires dans mon cœur. Je me souviens d’une fille qui nous a confié qu’elle avait des problèmes avec sa maman. C’est pourquoi elle a décidé d’épouser un garçon qu’elle voyait. Nous lui avons demandé si elle l’aimait, lui expliquant que le mariage est une grande décision, pas une échappatoire pour résoudre ses problèmes. Elle nous a écoutés sans rien dire. Le lendemain, dans une lettre, elle nous a expliqué qu’elle n’aimait pas le garçon. Une semaine plus tard, elle est revenue nous remercier: elle avait trouvé le courage de quitter le garçon et avait demandé pardon à sa maman, entre eux la paix était revenue. ‘Maintenant, je me sens libre’, nous a-t-elle dit. Une autre, par contre, commençant à arriver toujours en retard, nous a expliqué que chaque jour, avant de venir au centre, elle voyait un garçon que sa famille ne connaissait pas. Il lui avait fait de nombreuses promesses. Nous l’avons avertie que certains garçons profitent de la faiblesse financière des filles pour abuser d’elles. Et nous avons essayé de savoir si elle avait évalué les conséquences qui peuvent découler de ce genre de fréquentation (traumatisme, maladie sexuellement transmissible, grossesse non désirée …). Si le garçon avait de bonnes intentions, il devait se présenter à ses parents. Elle nous a écoutés. Peu de temps après, elle a mis fin à toutes ses relations avec ce garçon. Elle a commencé à fréquenter un centre professionnel de couture, mais même là, les difficultés ne manquaient pas. N’ayant pas de moyen de transport, elle se rendait toujours à pied jusqu’à ce qu’elle rencontre un monsieur qui, d’abord, lui propose de l’accompagner, puis commence à lui donner des rendez-vous dans les buvettes ou les hôtels. Se sentant en danger, elle est retournée à notre centre pour demander de l’aide. Aujourd’hui, elle est très appréciée par tous les professeurs de l’école qu’elle fréquente et se prépare aux examens finaux du cours.
Anna Lisa Innocenti
Juin 13, 2019 | Non classifié(e)
Les apôtres, et avec eux tous les disciples de Jésus, sont envoyés comme « témoins ». Tout chrétien, en effet, lorsque Jésus lui fait comprendre ce que signifie être fils de Dieu, découvre aussi qu’il est envoyé. Notre vocation et notre identité d’enfants se réalisent dans la mission, en allant vers les autres comme des frères. Le portefeuille Je suis un indépendant sans salaire fixe. Un jour, alors que je vais au studio et que je suis sans argent, je trouve un portefeuille sur le sol. Je le ramasse et je vais travailler. Il contient beaucoup d’argent. Je pourrais vraiment bien l’utiliser, aussi pour mon enfant malade. Un moment de tentation, puis je décide de chercher le propriétaire. Étonnamment, je découvre que c’est un de mes voisins. Devant sa porte, la tentation me reprend mais je sonne à la porte. Il me remercie. Je m’endors le cœur léger. Le lendemain, une somme d’argent considérable tout à fait inattendue m’arrive au studio! (N. – Égypte) Alzheimer Au début, cela ressemblait à des bizarreries, à des caprices. Quand le diagnostic de la maladie d’Alzheimer a été établi, mes journées ont commencé à se remplir d’angoisse. L’homme merveilleux que j’avais épousé, le père enviable de nos enfants, était devenu un être avec qui je devais compatir. Au fur et à mesure que la maladie progressait, quelque chose se détruisait en moi aussi : ce que je faisais pour mon mari, c’est comme si je le faisais au vent. Et même les enfants, avec leurs familles et leurs problèmes, me semblaient distants. Un prêtre m’a conseillé de ne pas faire de comparaisons avec le passé et de commencer la vie aujourd’hui. Quelque chose a commencé à bouger en moi, même mon mari semblait retrouver une plus grande sérénité, que les enfants ressentaient quand ils venaient nous rendre visite. Après sa mort, le plus jeune m’a serré dans ses bras et m’a dit : « Vous avez toujours été nos modèles, surtout dans la dernière période ». (S.Q. – Portugal) Réfugiés 230 réfugiés sont arrivés dans notre ville, certains avec seulement les vêtements qu’ils portaient. Attristés en voyant cette situation, nous avons collaboré avec la Caritas, investissant notre temps et notre énergie. Peu à peu, une amitié est née avec eux et certaines mères ont commencé à fréquenter nos maisons. Un jour, Pasa, une musulmane, nous a vus inquiets pour notre fille, qui était gravement malade, et nous a promis qu’elle prierait Allah chaque jour pour elle. Tout confirme que la fraternité est possible, au-delà des différentes cultures et religions. (U.R.J. – Allemagne) La vraie socialité Dans notre pays, les commerçants, les chauffeurs de taxi à pédales, les enseignants et les employés du Gouvernement, doivent emprunter de l’argent à des usuriers avec des taux d’intérêt très élevés, étant donné leurs bas salaires. Un jour, avec un groupe, nous avons organisé une coopérative de crédit pour lutter contre la crise économique. Notre maison est devenue le siège officiel. Nous essayons d’avoir l’Evangile comme seule règle, visant à écouter attentivement chaque membre et résoudre leurs problèmes. Nous avons intéressé des gens très riches de la région, et grâce à leur aide, les chauffeurs de taxis à pédales peuvent s’acheter leurs véhicules, beaucoup de jeunes continuent leurs études et les malades peuvent se payer les soins. Certaines familles ont reçu de l’aide pour construire une maison, d’autres ont collecté l’argent pour aller travailler à l’étranger. Les familles les plus riches ont pris conscience des besoins de tous, les pauvres ont surmonté leur sentiment d’infériorité. L’Evangile nous enseigne la vraie socialité. (M.T. – Philippines) Dans le bus Des jeunes assis sur les sièges arrière écoutaient du rap à un volume très élevé, chantant à tue-tête. Les passagers les foudroyaient du regard mais ils hurlaient encore plus fort. Une femme d’âge moyen, au visage ensoleillé, s’approcha de ces jeunes en les invitant à mieux chanter, afin qu’on puisse écouter les paroles des chansons. Après un silence embarrassant, une chorale a commencé. Les jeunes ont commencé à sourire, les mots ont été compris et les gens ont commencé à applaudir. L’atmosphère dans le bus était complètement changée. (W.K. – Angleterre)
d’après Chiara favotti
Juin 11, 2019 | Non classifié(e)
Le samedi 8 juin, la présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, a été invitée à participer à la conférence internationale des responsables du Renouveau charismatique catholique, organisée par CHARIS (Catholic Charismatic Renewal International Service), le nouveau service créé par le Saint-Siège par l’intermédiaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie qui a commencé officiellement son activité le jour de la Pentecôte. Dans son intervention, Maria Voce a parlé de ce qu’est l’Esprit Saint pour le Mouvement des Focolari. Nous en reportons ici quelques extraits. Chers amis, L’Esprit Saint a toujours eu un rôle très important dans notre histoire. Et Chiara Lubich, la fondatrice et première présidente du Mouvement des Focolari, l’a souligné à plusieurs reprises : « Il a été notre Maître », « le grand protagoniste de notre histoire » « celui qui nous a donné notre charisme ». C’est toujours Lui qui a éclairé, guidé, soutenu et diffusé ce que nous appelons l'”Idéal”, c’est-à-dire Dieu, découvert et redécouvert à travers la spiritualité de l’unité. L'”Idéal” qui, nous inondant de lumière, nous lance chaque jour dans une aventure divine, unique et magnifique, toujours nouvelle. Certes, au début de notre histoire – dans les années 40-50 – cette fonction de l’Esprit Saint n’était pas si évidente : pendant plusieurs années, on n’a pas parlé de Lui et de son action à notre égard, parce que Lui-même l’a voulu ainsi. Comme Chiara le disait en 2003, lors d’une conférence du Renouveau charismatique : « Il a tout fait pour se mettre de côté ; il s’est éclipsé, en quelque sorte, il s’est annulé et nous a, par là même, donné une leçon que nous ne sommes pas près d’oublier. Il nous a enseigné en quoi consiste l’amour, Lui qui en est la personnification : c’est vivre pour les autres, mettre les autres en lumière . » Néanmoins, dès les premiers temps, dans les différents points de la spiritualité de l’unité qui se sont progressivement dessinés, nous trouvons l’empreinte vivante de la présence silencieuse mais active de l’Esprit. Il suffit de penser à l’expérience vécue pendant la seconde guerre mondiale dans une « cave sombre » où, se mettant à l’abri des bombes, Chiara ouvre l’Évangile et a l’impression que chaque page s’éclaire d’une lumière nouvelle : c’est l’Esprit Saint qui lui fait percevoir la parole de Jésus prononcée deux mille ans auparavant comme une Parole vivante, toujours réalisable, adaptée à chaque époque et à chaque situation. L’amour pour la Parole de Dieu – que nous cherchons encore à vivre mois après mois pour continuer à nous ré-évangéliser – est l’un des points cardinaux de notre spiritualité. Au cours de l’été 1949, caractérisé par une expérience mystique particulière faite par Chiara, nous retrouvons l’Esprit Saint comme son compagnon de voyage silencieux, Celui qui lui donne chaque jour de vivre « des Réalités infiniment belles . » C’est en cette circonstance qu’elle comprend que l’Esprit Saint, la Troisième Personne de La Trinité, est « tout le souffle de Jésus, toute sa chaleur, sa Vie », « l’air du Ciel », l’air « dont le Ciel tout entier est rempli ». C’est encore à cette époque que l’Esprit Saint lui donne de comprendre de façon complètement nouvelle qui est Marie , découverte qui sera déterminante pour le développement du charisme et pour la constitution même de l’Œuvre qui Lui sera dédiée par la suite. Dans le cheminement spirituel entrepris, Chiara nous a toujours exhortés à être « des élèves assidus de ce grand Maître » ; à être « attentifs à ses impulsions mystérieuses et d’une grande délicatesse, à ne laisser tomber aucune des inspirations qui peuvent venir de Lui ». C’est donc devenu une pratique courante de notre vie d’« écouter cette voix », c’est-à-dire la voix de l’Esprit qui habite en nous, une « voix » qui parle fort, qui inspire, qui guide, si nous nous mettons dans une attitude d’amour envers Dieu et envers nos frères ; une « voix » qui aide à porter dans le monde la révolution d’amour évangélique. Parmi les nombreux effets suscités par l’Esprit Saint, celui que nous expérimentons constamment dans nos communautés, dans nos cités pilote, dans nos rassemblements plus ou moins importants, c’est l’”atmosphère” qui se crée comme le fruit d’une profonde unité générée par la présence de Jésus Ressuscité parmi nous (cf. Mt 18,20). Mais Jésus ne peut être au milieu de nous que si notre amour réciproque se mesure au sien (« comme je vous ai aimés »). C’est pourquoi il est nécessaire de regarder vers Lui, le crucifié – qui, par amour, fait même l’expérience de l’abandon – et de Le reconnaître et de L’aimer dans toutes les souffrances que nous rencontrons, en nous faisant néant comme Lui. « Jésus Abandonné est le néant, il est le point et à travers ce point (= l’Amour réduit à l’extrême, avoir tout donné) ne passe que la Simplicité qui est Dieu : l’Amour. Seul l’Amour pénètre … ». De cette façon, nous pouvons laisser le Ressuscité vivre en nous, et le Ressuscité porte avec lui son Esprit. Nous expérimentons que, lorsque Jésus est présent parmi nous, la voix du Saint-Esprit est considérablement amplifiée, comme par l’intermédiaire d’un « haut-parleur » . Nous invoquons encore la présence de l’Esprit Saint, d’une manière spéciale, avec notre prière typique, qu’est le consenserint, à la lumière des paroles de Jésus : « Amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux » (cf. Mt 18,19) Par cette prière, nous nous tournons vers le Père en lui confiant tous nos besoins et que de grâces, les plus variées et impensables, nous avons obtenues ainsi ! Nous faisons aussi l’expérience que l’Esprit Saint entre dans la vie et dans l’histoire de chacun et renouvelle de l’intérieur, non seulement un détail mais chaque réalité humaine, afin de conduire toute l’humanité à l’accomplissement du dessein de Dieu sur l’homme et sur le cosmos. Et qu’en mettant à la base des relations entre les hommes, l’amour réciproque comme reflet de l’amour trinitaire, nous pouvons véritablement transformer le monde dans tous les domaines : politique, économique, culturel, artistique, éducatif, etc. « J’ai compris – nous confie Chiara – que j’ai été créée comme un don pour ceux qui sont à côté de moi et que ceux qui sont proches de moi ont été créés par Dieu comme un don pour moi, comme le Père dans La Trinité est tout pour le Fils et le Fils est tout pour le Père. Et cette relation entre nous est l’Esprit Saint, la même relation qui existe entre les personnes de La Trinité . » Nous sommes convaincus que tous, grands et petits, nous pouvons être « porteurs » d’Esprit Saint : pour faire briller le divin non seulement dans l’Église mais aussi à l’extérieur, dans le monde qui nous est confié. Nous sommes appelés à laisser, là où nous passons, des « broderies de lumière » et à apporter ainsi, notre contribution à l’humanité qui nous entoure afin de redécouvrir ensemble le vrai sens de notre marche. Je voudrais conclure par un rêve de Chiara, qu’elle a complètement confié à l’Esprit Saint. Un rêve qui est le mien également et je pense le vôtre aussi : « Je rêve que l’Esprit Saint continue à inonder les Églises et renforce les “semences du Verbe” au-delà d’elles, afin que le monde soit envahi par les continuelles nouveautés de lumière, de vie, d’œuvres que Lui seul peut susciter. Afin que de plus en plus d’hommes et de femmes empruntent des chemins droits, convergent vers leur Créateur, et mettent cœur et âme à son service . »
Juin 9, 2019 | Non classifié(e)
Un projet de formation continue avec des cours pour éducateurs et parents organisés par les Focolari Les premiers cours commencent en Italie en 2014, mais dès l’année suivante, ils sont également organisés dans le monde entier. Ce sont les parcours de formation pour la protection des mineurs organisés par le Mouvement des Focolari et destinés aux éducateurs et animateurs, mais aussi aux parents et à la communauté plus au large. L’objectif est celui de ‘’créer des réseaux’’ afin de potentialiser la capacité de prévention. ‘’Plus nous sommes formés et sensibilisés, plus nous sommes en mesure de prévenir des situations de violence’’ dit Viviana Colonnetti, psychologue et psychothérapeute, pour les Focolari, membre de la Commission pour le Bien-être et la protection des mineurs et une des coordinatrices des cours. Nous l’avons interviewée. Quelles est la vision de l’enfant qui inspire les activités de formation du Mouvement ? ‘’C’est la vision que nous a transmise Chiara Lubich, fondatrice des Focolari : l’enfant au centre de nos activités est un autre Jésus à accueillir, une personne à aider dans son développement et dans son bien -être. C’est la vision de l’Évangile qui amène à reconnaître la dignité de chaque personne et à promouvoir la formation intégrale de l’homme’’.
Quelles sont les compétences requises aux adultes à qui des mineurs sont confiés ? ‘’Il est indispensable qu’ils soient des personnes ayant un équilibre affectif et émotionnel, capables d’écoute et d’empathie, capables de gérer des groupes d’enfants et éventuellement des conflits, qu’ils sachent travailler en équipe, qu’ils aiment jouer et être avec les jeunes’’. Des notions de type juridique sont-elles données concernant le rapport avec les mineurs ? ‘’Il existe des règles internes déjà insérées dans les Lignes directrices et elles sont valables pour tout le Mouvement des Focolari et d’autres aspects légaux doivent au contraire s’adapter aux pays en particulier. Ces réglementations sont traduites en bonnes pratiques, c’est-à-dire en comportements positifs et efficaces, à appliquer, et nous indiquons également quelques comportements à éviter, parce qu’ils peuvent être source de situations dangereuses’’. Le cours affronte-t-il également le thème du rapport avec les parents des mineurs ? Quel type de relation veut-on instaurer ? ‘’Avec les parents, on veut faire un pacte éducatif, comme le dit le Pape François, travailler ensemble pour le bien de l’enfant, comme un corps unique. C’est ainsi qu’au début des activités, nous proposons aux parents une rencontre au cours de laquelle structurer ensemble le programme de l’année, afin que les enfants puissent recevoir de leurs assistants/animateurs, les mêmes messages donnés en famille. En outre, nous proposons aux parents de participer à quelques-unes des activités. Nous essayons de soutenir les enfants et les adolescents dans leurs propres difficultés, d’où l’importance du dialogue et du travail en commun avec les parents’’.
La formation se limite-t-elle au cours de base ? ‘’Pour les personnes qui dans le Mouvement sont chargées de s’occuper des enfants et des juniors, ces moments éducatifs font partie d’une formation continue plus ample, qui s’alimente constamment avec les sujets inhérents au thème des mineurs. De plus, nous avons commencé à travailler aussi avec les parents et avec les communautés, car nous avons compris que c’est le tissu qui peut garantir la prévention des violences sur les mineurs, parce que, au-delà des activités, c’est la communauté qui soutient ses membres. Et nous avons obtenu des résultats très positifs. Parmi les interlocuteurs du Mouvement, il y a aussi les institutions, les associations et les paroisses. Pour eux, un outil spécifique a-t-il été pensé ? ‘’Le livre ‘’Protéger l’enfance’’ naît de l’expérience des cours ouverts à la société, aux associations, aux paroisses, aux centre sportifs et aux organisations intéressées par le type de formation que nous proposons avec notre vision anthropologique. L’an passé, il a été publié en Argentine, par la maison d’édition Ciudad Nueva, qui nous a proposé de recueillir tout le matériel des cours en un volume, afin de pouvoir arriver aussi à ces institutions qui n’ont pas de contact direct avec le Mouvement. A chaque présentation suit un workshop qui nous permet de parler avec des professionnels, des éducateurs, et d’autres personnes que, autrement , nous ne pourrions rejoindre. Le livre est sorti depuis peu au Brésil et en automne, il sera publié en Italie.
Claudia Di Lorenzi