Août 4, 2023 | Non classifié(e)
Les jeunes attendent les prochains rendez-vous avec le Pape auxquels ils se sont préparés depuis longtemps. En ces premiers jours à Lisbonne (Portugal), ils ont participé aux rencontres “Rise Up”. Découvrons de quoi il s’agit.
À l’heure où nous écrivons, les XXXVIIIèmes Journées Mondiales de la Jeunesse viennent d’arriver à mi-parcours et les quatre premières journées intenses font désormais partie de la vie de plus d’un demi-million de jeunes qui, le 3 août 2023, ont accueilli le Pape François au cœur de Lisbonne (Portugal), au Parc Eduardo VII, rebaptisé « Colline de la Rencontre », pour indiquer la dimension fondatrice de ces JMJ : la relation avec Dieu, avec soi-même et avec les autres, pour construire un monde en paix, durable et fraternel.
Au cri de « Dieu aime tout le monde », dans une Église où il y a de la place pour tous, François a officiellement inauguré les JMJ portugaises dont nous pouvons lire la chronique quotidienne dans les médias.
Ce qui, en revanche, risque d’être occulté, c’est le grand travail d’actualisation que l’Église, au sens le plus universel du terme – réalisé par les jeunes avec leurs éducateurs, les prêtres et les évêques, et les différentes réalités ecclésiales – a réalisé, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse soient un lieu où les jeunes « se retrouvent » dans leurs questions, dans la recherche consciente ou inconsciente de Dieu pour l’avoir comme compagnon de vie ; dans la réalisation d’espaces de partage, d’inspiration et d’écoute réciproque.
Les rencontres “Rise Up” : des espaces de réflexion, de partage et d’inspiration


Sans doute l’une des plus grandes nouveautés de cette édition sont les rencontres Rise Up, le nouveau modèle de catéchèse des JMJ qui invite les jeunes à réfléchir sur les grands thèmes abordés pendant le pontificat du Pape François : l’écologie intégrale, l’amitié sociale et la fraternité universelle, et la miséricorde.
On compte 270 rencontres organisées en 30 langues, toutes liées au thème général des JMJ : « Marie se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39).
Le mouvement des Focolari s’est également impliqué dans les rencontres Rise Up , trois rendez-vous d’une demi-journée chacun, pour les pèlerins anglophones, rassemblant en moyenne 5000 jeunes par jour. « Je me suis sentie protagoniste dès le début, raconte Eunice, une Gen de l’équipe organisatrice, et le thème de ces JMJ m’inspire beaucoup : je me sens moi aussi poussée à me lever et à partir en hâte, comme Marie ; je ressens une forte motivation à donner plus, à dépasser les limites, la fatigue et les difficultés, comme elle l’a fait lorsqu’elle s’est rendue chez Élisabeth. Elle ne s’est pas arrêtée, elle a aimé ».
Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari, ainsi que le Cardinal Patrick O’Malley de Boston (USA), l’Archevêque Anthony Fisher de Sydney (Australie) et l’Évêque Robert Barron de Winona-Rochester dans le Minnesota (USA) ont pris la parole aux rencontres.
Les jeunes des JMJ de Lisbonne
Faire l’expérience de l’amour de Dieu et Le porter partout où l’on se trouve et où l’on se sent appelé a été le fil conducteur des rencontres marquées par les animations, la musique, la prière et le partage. « J’ai senti qu’après un an et demi de confinement après le Covid, quelque chose en moi avait changé », raconte Pete, originaire des États-Unis, à l’occasion de ses premières JMJ. « J’ai décidé de venir avec les jeunes de mon diocèse pour me mettre au défi. Je voulais sortir de ma zone de confort, rencontrer des jeunes d’autres pays, voir comment ils gèrent les problèmes. J’ai encore beaucoup de questions, mais j’ai trouvé ici des réponses à certaines d’entre elles.
Même pour les jeunes de Slovaquie, il n’a pas été facile de décider de partir et de s’ouvrir à des personnes d’autres cultures et d’autres façons de faire. Nous sommes à l’écoute de ce que le Pape dira dans les jours à venir. « Nous sommes certains que ses paroles resteront à jamais dans nos cœurs et nous aideront dans les différentes situations de la vie ».
Se retrouver, se reconnaître comme frères et sœurs, c’est peut-être ce qui caractérise le plus cet événement ; c’est pourquoi les témoignages sont au cœur des rencontres Rise Up.
La vie réelle au Centre
Comme celle de Lucas, qui vit dans l’Amazonie brésilienne. Aux JMJ de Panama, il a été fasciné par la figure de Jésus et, de retour chez lui, il s’est engagé dans un projet d’aide aux communautés indigènes de sa terre. Pendant 15 jours, avec une équipe de médecins, d’infirmières et de psychologues, lui et une vingtaine de jeunes ont apporté aide, soins et soutien à de nombreuses personnes éloignées des centres de santé. « Une expérience incroyable : se donner du matin au soir, sans relâche », raconte Lucas. « Le projet Amazone m’a beaucoup fait grandir en tant que personne. Le premier fruit de tout cela, c’est moi : j’ai changé, je ne suis plus le même ».
Sofia, originaire d’Argentine, raconte son cheminement existentiel marqué par une forte quête de sens. À un moment donné, elle a connu la figure de la bienheureuse Chiara Luce Badano, dont le oui à Dieu, même dans la douleur, lui a donné la force de donner sa vie sur le chemin de la consécration dans le mouvement des Focolari. Et nous pourrions continuer encore et encore car les témoignages racontés sont nombreux, tout comme les questions que les jeunes ont posées aux Évêques et aux responsables qui ont pris la parole.
« Je suis venue avec mon groupe d’amis à ces JMJ », a déclaré Pat, 19 ans, de Sydney, « et c’est important pour moi parce que je crois que pour être en mesure de faire la différence dans le monde mais aussi pour prendre des décisions personnelles, nous avons besoin des autres. La solitude est un problème pour beaucoup de jeunes de mon âge et je veux faire quelque chose pour y remédier, en commençant par aimer mes amis, et ici, j’ai compris que c’était la bonne démarche ».
Ces jeunes ont de nombreuses questions et appréhensions, mais ce n’est pas tout : ces jeunes veulent s’ouvrir, savoir ; ils viennent d’expériences et d’existences différentes, souvent opposées, et pourtant ils sont ici pour rencontrer le Pape François et pour trouver Dieu dans leur vie et rencontrer des amis avec qui ils peuvent Le partager. Les JMJ de Lisbonne en sont maintenant au cœur de son voyage.
Pour lire l’intégralité des interventions :
Juil 31, 2023 | Non classifié(e)
Un chant à l’unisson pour les jeunes du monde entier. Le père João Paulo Vaz, prêtre de Coimbra (Portugal), est le créateur du texte de l’hymne des JMJ de Lisbonne 2023, mis en musique par Pedro Ferreira, enseignant et musicien. Deux jeunes du mouvement des Focolari (Gen), Lourdes Catalán et Ivan Ho, l’ont interviewé. Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 2023 ne sont plus très loin et déjà, dans les ruelles de Lisbonne (Portugal), ville où se déroulera cet événement planétaire, il est possible d’entendre les voix des premiers jeunes qui arrivent en chantant “Há Pressa no Ar” (Il y a de la hâte dans l’air), l’hymne officiel inspiré du thème « Marie s’est levée et elle est partie en hâte. » (Lc 1, 39). Nous découvrons avec le père João Paulo Vaz, prêtre du diocèse de Coimbra et créateur du texte, comment il est né. Lourdes : Père João Paulo, que représentent pour vous les JMJ et pourquoi avez-vous décidé de participer au concours pour la sélection de l’hymne de Lisbonne 2023 ?
Père João Paulo Vaz : J’ai participé à pas moins de six JMJ dans ma vie (Paris, Rome, Toronto, Cologne, Sydney et Madrid), certaines d’entre elles en tant que responsable de la pastorale des jeunes dans le diocèse. Chacune a marqué mon parcours d’homme, de chrétien et de prêtre. Ce furent des expériences de foi et de communion très intenses, et certaines d’entre elles ont particulièrement marqué les esprits, en particulier l’hymne. Lorsque nous avons appris que nous pourrions participer au concours de l’hymne de Lisbonne 2023, j’ai été très heureux, à la fois en raison de mon expérience personnelle et en tant que compositeur. J’avais décidé de soumettre les paroles mais, à un moment donné, j’ai découvert que j’avais oublié de m’inscrire à temps, car il faut déclarer son intention de participer avant même de soumettre la chanson. Quand j’ai réalisé cela, j’ai été très triste, mais Dieu ne me laisse jamais tranquille. Un groupe de participants qui s’était inscrit à temps et qui n’avait que la base musicale prête m’a quand même demandé de participer et je me suis inscrit au concours. Peu après, j’ai appris avec une grande joie que ma chanson avait été choisie. J’étais fou de joie car j’ai vraiment senti que c’était la réponse de Dieu à mon souhait. Ivan : Quel message vouliez-vous faire passer à travers la composition de cet hymne ? Père João Paulo Vaz : Tout d’abord, le message que j’ai pensé adresser à chaque jeune est le suivant : « Le Christ est toujours avec toi, il ne t’abandonne jamais et avec lui tu pourras aimer beaucoup plus. » C’est pourquoi, avec Lui, « ma voix s’élève plus haut et tout le monde l’entendra », comme l’explique la chanson, parce que vous n’avez plus peur. Tout le texte va dans ce sens et Marie, la protagoniste principale de ces JMJ, dans sa simplicité et son humilité, représente tout cela : celle qui la première élève sa voix parce qu’elle porte le Christ en elle ; la première évangélisatrice qui nous révèle aussi, avec son “oui” en route vers Élisabeth, comment l’apporter aux autres. Ivan : De nombreux jeunes du monde entier sont attendus à Lisbonne. Quel effet cela fait-il de penser qu’ils chanteront tous ensemble cet hymne ? Père João Paulo Vaz : Il est très important de dire qu’à partir du moment où le chant a été choisi comme hymne des JMJ, il ne nous appartient plus, il n’est plus le nôtre. Ce ne sont plus mes paroles ni la musique créée par Pedro Ferreira. C’est l’hymne des JMJ de Lisbonne 2023. Je le chanterai avec les autres : ce sera pour ma plus grande joie. Lourdes : Si vous pouviez résumer l’hymne en un ou deux mots, quels seraient-ils ?
Père João Paulo Vaz : Le premier est ” profondeur “, c’est-à-dire découvrir qui nous sommes, découvrir le Christ en nous et vivre à partir de là ; le second est ” courage “, être la présence de Dieu dans le monde, annoncer la vie. C’est dans ces deux mots que s’épanouit, à mon avis, l’expérience de la foi. Ivan : Quel est votre message personnel aux jeunes d’aujourd’hui ? Père João Paulo Vaz : J’aimerais reprendre les mots du Pape François, prononcés dans l’une des vidéos annonçant ces JMJ, dans laquelle il nous invite à aller de l’avant sans crainte, à construire un monde meilleur et à être des protagonistes. Nous avons tellement besoin que nos jeunes valorisent davantage le monde, qu’ils reviennent aux vraies valeurs. Vous devez abandonner la peur et prendre conscience que ce sont eux, les jeunes, qui construiront un avenir meilleur. Alors, cher jeune, tu ne peux pas rester assis à regarder le monde depuis ton fauteuil : tu dois te lever et partir, comme Marie. Les JMJ, et celle-ci en particulier, sont l’occasion de dire que tu crois et que tu es prêt à faire ce que Dieu te demande ; plus que tout, elles te disent que tu n’es pas seul dans cette démarche. Tout un monde de jeunes, ainsi que le pape, sont prêts à marcher avec vous.
Lourdes Catalán et Ivan Ho
Juil 26, 2023 | Non classifié(e)
Les 37èmes Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui se tiendront du 31 juillet au 6 août 2023 à Lisbonne (Portugal), approchent à grands pas et de nombreux jeunes se préparent à vivre cet événement mondial avec le Pape. Diverses initiatives sont organisées, tout comme sont nombreuses les personnes qui, depuis des mois, travaillent avec dévouement à ce moment de véritable famille pour l’Église. Voici quelques témoignages. Tout est prêt. Le soleil se lève sur les sept collines de Lisbonne (Portugal) et la brise de l’océan apporte un air de nouveauté et d’attente : les JMJ sont à nos portes et des jeunes du monde entier arrivent. Après des mois de préparation et plusieurs étapes dans le pays, la Croix du Pèlerin et l’Icône de la Vierge ‘’Salus Popoli Romani ‘’, symboles des JMJ, sont enfin arrivées à Lisbonne le week-end dernier et sont prêtes à accueillir les premiers jeunes arrivant pour les ‘’Journées dans les Diocèses’’ qui se dérouleront du 26 au 31 juillet 2023 dans les 17 diocèses du Portugal continental et des îles. Une manière de préparer les pèlerins et les communautés d’accueil à entrer dans l’événement des JMJ et à le vivre pleinement. « Lorsque nous avons été informés que les JMJ se tiendraient à Lisbonne, nous avons accueilli la nouvelle avec une immense joie. Je suis sûr que ce sera une occasion de grâce pour chacun des participants, ainsi que pour notre pays. En ce qui me concerne, je sens que je dois m’ouvrir aux surprises que l’Esprit nous réserve » explique le père José Cardoso de Almeida, curé de Sátão, dans le diocèse de Viseu, prêtre volontaire du mouvement des Focolari.
Lui qui a vécu de près l’attente et l’enthousiasme des différentes JMJ a immédiatement ressenti l’appel, comme tant d’autres volontaires, à se mettre au travail pour organiser les Journées qui allaient se dérouler ‘’à la maison’’, en motivant les jeunes et en accueillant ceux qui arriveraient de diverses parties du monde : « Cette dernière année a été une période de rencontres fréquentes. De nombreuses activités ont été organisées pour aider à supporter les dépenses de ceux qui avaient le plus de difficultés à participer. En tant que ‘petit constructeur’ de ces JMJ, j’ai contribué, avec beaucoup d’autres, à motiver certaines familles à ouvrir leurs portes à de jeunes étrangers dans le cadre des ‘’Journées dans les diocèses ‘’. Dans notre région, nous accueillerons environ 3 000 jeunes, notamment des français. Nous partirons ensuite pour Lisbonne et j’aiderai pour le sacrement de la réconciliation pendant l’événement ». Une expérience concrète qui suggère combien le fait de se mettre au service, génère d’innombrables fruits dans les différentes communautés. « Comme la découverte de la beauté du travail réalisé ensemble, raconte encore le père José. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de découvrir que le secret du bonheur réside dans l’amour véritable, et dans l’expérience, comme le dit le pape François, de ‘’sortir de soi-même ‘’ et ‘’d’être là avec et pour les autres’’. C’est cela la véritable unité ». Et c’est dans ce fait de ‘sortir’ que l’on retrouve la figure de la Vierge Marie, prête à ‘’se lever et partir en vitesse’’, comme l’annonce la devise de ces JMJ, pour aller à la rencontre de sa cousine Élisabeth. Une « invitation à la rencontre avec Jésus vivant dans la famille, au travail, dans la vie sociale et politique », expliquent Ana et José Maria Raposo, de Lisbonne, de la paroisse Nossa Senhora da Conceição dos Olivais Sul. Volontaires de Dieu au sein du mouvement des Focolari, Ana et José sont mariés depuis 45 ans, ont cinq enfants et quatre petits-enfants, et font partie des nombreuses familles portugaises qui accueilleront chez elles les jeunes qui participeront aux JMJ.
« Pour que les jeunes, comme Marie, puissent vivre leur vocation, il faut croire et les rendre protagonistes, sans oublier l’intergénérationnel, nous disent-ils, il faut croire qu’on change déjà le monde si l’on change son cœur, si l’on libère son esprit, si l’on sort de sa propre zone de confort, si l’on regarde autour de soi et si l’on voit Jésus en chacun, il faut croire qu’un monde uni est possible ». Une expérience qui regarde cette époque si fragile, mais regarde aussi l’autre et prend de la force grâce au témoignage concret de ceux qui veulent mettre cette certitude de l’amour, au service de ‘’l’accueil’’ ce qui, poursuivent Ana et José, « signifie être une famille pour ceux qui arrivent aux JMJ . C’est spontanément que nous nous sommes joints à l’accueil des jeunes pèlerins qui participeront aux JMJ. Nous avons toujours accueilli dans notre maison ceux qui en avaient besoin, parce qu’ils étaient de passage ou en voyage, et les derniers mois ont aussi été l’occasion de revoir certains aspects et de réorganiser les espaces de notre habitation pour que les jeunes qui arrivent se sentent vraiment à la maison ».
Les Journées Mondiales de la Jeunesse continuent d’être, encore aujourd’hui, un grand événement de l’Église qui, autour du Pape et des jeunes du monde entier, devient ‘Communauté’. Et d’être, comme le dit le père José Cardoso de Almeida, « un laboratoire du Royaume de Dieu lui-même et l’image de cette fraternité universelle qui vient de l’Évangile ».
Maria Grazia Berretta
Juil 25, 2023 | Non classifié(e)
« Celui qui, parce qu’il est disciple, donne ne serait-ce qu’une tasse d’eau fraîche à boire à l’un de ces petits, je vous le dis en vérité, il ne perdra pas sa récompense » (Mt 10,42) est la Parole de Vie de ce mois-ci et c’est la mission à laquelle chacun de nous, comme les disciples, est appelé : être des témoins crédibles de l’Amour du Christ, dans le concret des gestes qui font partie de notre vie quotidienne ; un Amour circulaire, qui se donne avec joie et se reçoit avec surprise, en abondance. Au parking Au parking, j’ai retrouvé griffée, la nouvelle voiture que mon père m’avait prêtée. Que faire ? Désolé de la peine que je lui causais, je pensais aux frais de réparation, quand sur le tableau de bord j’ai remarqué un petit objet aimanté avec cette inscription : « …déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis parce qu’Il prend soin de vous ». J’ai donc essayé de faire ainsi. Et j’ai ressenti un sentiment de paix, ce qu’il fallait pour comprendre ce qu’il fallait faire. Alors que j’étais absorbé, j’entends frapper à la fenêtre. Une dame demande à me parler. C’était elle qui avait griffé la voiture et s’était enfuie en espérant s’en tirer à bon compte, mais le remords l’avait poussée à faire demi-tour. Maintenant, avec son numéro de téléphone, elle était prête à payer le montant des dégâts. Stupéfait et reconnaissant, je lui ai raconté comment j’avais trouvé la paix en lisant cette phrase sur le tableau de bord. Et elle m’a dit pensivement : « C’est Lui qui m’a fait revenir ». (Z.X. – Croatie) Le bon endroit Lorsque j’ai été transférée à l’unité des soins intensifs, j’ai compris que ma mission de médecin y serait mise à l’épreuve et, en même temps, j’ai senti que c’était ‘’ma’’ place. Au cours de mes années de profession, je n’avais pas encore travaillé dans un tel service où, chaque jour, la douleur des gens se présente sous les formes les plus tragiques : accidents graves, problèmes neurologiques… et, en général, des jeunes. Bref, je ne me sentais pas à la hauteur. Mais ce qui m’a donné de la force, c’est l’idée de me mettre au service de Jésus qui s’identifiait aussi à eux : « C’est à moi que tu l’as fait », disait-il. Après six mois de travail, la direction de l’hôpital m’a proposé de devenir chef de service. Les raisons de cette nomination : ma capacité d’intégration avec les collègues, mon attitude calme et paisible, mon professionnalisme. Me retrouvant le lendemain dans la chapelle, j’ai remercié Jésus : ce sont ses paroles qui m’avaient permis d’être ce dont les autres avaient le plus besoin, là, dans ce lieu. (J.M. – Espagne)
L’examen Je préparais un examen exigeant à l’université lorsqu’un ami qui traversait une période difficile avec sa petite amie est venu me rendre visite à l’université. Je l’ai accueilli et pendant que je préparais le dîner, nous avons discuté. L’idée de l’examen me taraudait, mais j’ai essayé de la mettre de côté pour me concentrer sur l’écoute de mon ami, qui était tellement désemparé et accablé de chagrin qu’il ne se rendait pas compte de ce qui se passait et c’était aussi l’heure à un moment donné, d’aller dormir. Finalement, je lui ai offert l’hospitalité pour la nuit. Il était très tard et je n’avais même pas la force d’ouvrir mon livre. Le lendemain, nous avons été réveillés par un coup de téléphone : un collègue m’informait que j’étais attendu à l’examen. Encore à moitié endormi, je me suis empressé de me préparer à sortir, tandis que mon ami est resté là, endormi. Je m’attendais à tout sauf à réussir cet examen ! Tout heureux de la bonne nouvelle, je suis rentré chez moi, où j’ai trouvé un mot sur la table : « Je ne sais pas comment te remercier. Tu m’as montré que je vaux quelque chose. Tu m’as donné une nouvelle force. Je voudrais aussi être ‘totalement disponible pour les autres’ ». (G.F. – Pologne)
Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année IX – n° 1 juillet-août 2023)
Juil 13, 2023 | Non classifié(e)
Un entretien avec l’auteur sur sa dernière œuvre littéraire. Un livre conçu pour donner de l’espérance, pour garder une foi intacte dans le charisme de l’unité. Questions au Coprésident du mouvement des Focolari sur son dernier livre publié par Città Nuova, intitulé « Fedeltà dinamica ». Jesús, partons du titre : « Fidélité dynamique » … J’ai voulu reprendre l’expression que le Pape François a utilisée dans son discours aux participants de l’Assemblée du mouvement des Focolari en 2021. Il a parlé de fidélité dynamique. Selon moi, c’est une pensée très proche du concept de fidélité créative. Avec l’avantage que « dynamique » renvoie au concept grec dynamis qui signifie force de mouvement. La fidélité dynamique est donc une fidélité en mouvement, qui n’est pas statique et elle est très chère au Pape François. Lorsqu’il s’est adressé à nous à d’autres occasions, il a insisté sur le fait que les Mouvements doivent être précisément en « mouvement ». Il m’a donc semblé que ce titre était plus proche de ce que nous vivons dans notre réalité aujourd’hui …. Le livre est divisé en chapitres. Le premier : « prendre le pouls de notre temps ». Quelles sont les perspectives du charisme d’unité de Chiara Lubich pour aujourd’hui ? Comment actualiser l’identité et l’histoire du charisme ?
Il me semble que le charisme de l’unité de Chiara Lubich est toujours très actuel. En ce qui concerne la synodalité, le Pape François insiste sur le fait de nous redécouvrir en tant que peuple de Dieu en marche, où nous sommes tous protagonistes. Synode signifie « marcher ensemble ». Il veut une Église où chacun donne le meilleur de lui-même en tant que partie intégrante du peuple de Dieu, le corps du Christ. Je pense que le charisme de l’unité de Chiara Lubich peut apporter beaucoup dans ce sens, avec sa spiritualité de communion, la spiritualité de l’unité. D’autre part, il y a aujourd’hui beaucoup de conflits, de guerres, de polarisations massives partout – dans le domaine politique, moral, social – et peut-être que nous assistons comme jamais auparavant à des contrastes presque irréconciliables. Je crois que là aussi, le charisme de l’unité peut apporter beaucoup par sa trame dialogique. Il faut donc aujourd’hui actualiser le charisme de l’unité, redécouvrir sa véritable identité, en allant à l’essentiel, au noyau fondateur du charisme. Cette actualisation passe par la mise en œuvre de deux moments, non pas au sens chronologique, mais au sens profond. D’une part, se mettre à l’écoute des signes des temps, des interrogations du monde, de la société contemporaine. D’autre part, aller en profondeur, pêcher dans toutes ces ressources que possède le charisme, dont certaines n’ont même pas été exprimées. J’aime beaucoup ce concept d’expression de l’inexprimé qui est en nous. C’est ainsi que l’identité s’actualise dans une fidélité dynamique. Avec le processus de purification de la mémoire que nous vivons dans cette phase de post-fondation, je pense que nous sommes prêts à franchir cette étape. L’actualisation d’un charisme se fait avec la contribution de chacun et avec un changement de mentalité, une forma mentis. Outre l’aide de l’Esprit Saint, que pouvons-nous faire pour mettre cela en œuvre ? Sans aucun doute, l’aide du Saint-Esprit est fondamentale car nous sommes dans le contexte d’une œuvre de Dieu. Mais pour actualiser le charisme, il faut l’intelligence, mais pas au sens académique du terme. Plutôt dans le sens de la sagesse. Il faut des talents et des compétences pour écouter le cri de l’humanité. C’est important ce qui est dit dans le document de l’Assemblée générale de 2021 : aujourd’hui, la demande de l’humanité que nous devons écouter est le cri de Jésus abandonné. C’est pourquoi, en plus de l’Esprit Saint, nous avons besoin de l’intelligence du charisme et de la Sagesse qui vient de la vie. Et ce n’est pas un exercice de bureau, un exercice académique. On peut saisir le cri de Jésus abandonné quand on est en lien avec la souffrance de nos contemporains. Qu’est-ce que la « théologie de l’idéal d’unité » ? Pourquoi est-elle importante pour la fidélité au charisme ? Chiara Lubich elle-même a dit que la théologie serait importante pour l’avenir du mouvement des Focolari et du charisme. Cela signifie qu’il faut approfondir le charisme de l’unité à la lumière de la Révélation, d’où il est issu, et de la recherche théologique. C’est un exercice de compréhension du charisme qui est fondamental, sinon il n’est pas incarné et surtout, il ne s’universalise pas. Sans la théologie de l’idéal, le charisme reste à l’intérieur du Mouvement. Avec une théologie de l’idéal d’unité, le charisme peut aussi aller à l’extérieur, tout en trouvant une base solide. La théologie de l’idéal de l’unité aide à bien le comprendre pour qu’il puisse être transmis aux générations futures. La vie et le témoignage passent toujours en premier, mais ce travail est également décisif. La théologie de l’Idéal de l’unité prévient les déviations possibles. Le kérygme originel, inscrit dans les Évangiles, a eu besoin du travail ardu des Pères de l’Église, de grands théologiens, pour être sauvé dans son intégrité. L’actualisation ne risque-t-elle pas de faire perdre au charisme son identité ? Bien au contraire. C’est précisément la non-actualisation qui fait perdre au charisme son identité, car l’identité d’un charisme est toujours dynamique et créative. Il s’agit toujours d’être le même sans jamais être le même. C’est ce que j’ai essayé d’exprimer. La statique fait justement perdre au charisme son identité parce qu’elle lui fait perdre son lien avec la réalité. Pour moi, c’est très clair : il faut une actualisation constante pour que le charisme conserve son identité. Et Chiara l’a fait tout au long de sa vie.
Le deuxième chapitre : « la maison de la connaissance de soi », s’inspire d’une lettre de Catherine de Sienne. Nous y découvrons nos limites, nos échecs, notre autoréférentialité, le visage de Jésus abandonné. Que pouvons-nous faire pour surmonter « l’épreuve de la connaissance de soi » ? Le deuxième chapitre est fondamental dans cette phase que nous vivons, où nous avons dû nous confronter à nos défauts, à nos erreurs dans l’incarnation du charisme. Que pouvons-nous faire pour surmonter l’épreuve ? Nous devons la vivre pleinement, car il s’agit de reconnaître que nous ne sommes pas à la hauteur du charisme. Aucun d’entre nous n’est à sa hauteur. Cela ne donne pas lieu à un sentiment de désarroi, mais plutôt à une nouvelle confiance en Dieu, en l’Esprit Saint, auteur du charisme. Ainsi, l’épreuve de la connaissance de soi est surmontée en acceptant l’humiliation de ne pas être à la hauteur et en plaçant toute notre confiance en Dieu. Le troisième chapitre : « le discernement à la lumière du charisme de l’unité ». Le Pape nous demande de devenir des artisans du discernement communautaire. Comment devons-nous procéder ? Et surtout, le charisme de l’unité de Chiara Lubich est-il un charisme dans le discernement ? Pour le pape François, le discernement et la synodalité vont de pair, tant au niveau individuel que communautaire. C’est un processus très délicat, car il demande de l’intelligence, mais surtout l’écoute de l’Esprit Saint. Le discernement nous demande tout et demande tout à Dieu. Et ce n’est pas simple, ce n’est pas un exercice de consensus. C’est aller en profondeur dans la recherche de la volonté de Dieu à tout moment. Je crois que le dynamisme typique du charisme de l’unité, que nous appelons Jésus au milieu, c’est-à-dire mériter la présence de Jésus parmi nous, est un exercice de discernement. Chiara Lubich l’a très bien expliqué : pour mériter cette présence, il faut un détachement complet de nous-mêmes, une mise à l’écoute de l’Esprit Saint. Il faut l’amour réciproque. Chiara a même développé l’idée des relations trinitaires, qui transforment le discernement communautaire en un « discernement trinitaire ». Lorsque nous visons à avoir Jésus au milieu de nous, nous vivons une expérience trinitaire, avec toutes les faiblesses, les fragilités de notre humanité, de notre corporéité, de notre psychologie. Mais nous le faisons et c’est là que le discernement se produit. Nous pouvons lire cette praxis des relations trinitaires à la lumière de la grande idée du Pape François sur le discernement et la synodalité. Dans le livre, tu parles de deux déviations : « la capture de l’Un » et « la dissolution de l’Un ». De quoi s’agit-il et comment les éviter ? Ces tentations sont en réalité deux déviations de la spiritualité de l’unité. Dans la première, il arrive que quelqu’un s’empare de la mission de la Communauté et même de la mission de chacun. Quelqu’un centralise tout, sans se rendre compte qu’il prend la place de l’Esprit Saint dans la dynamique de l’unité. Dans ce cas, il s’empare du « nous », du nécessaire pour que chacun s’épanouisse et apporte sa contribution. C’est là que se produisent les abus d’autorité, les abus de conscience, les abus spirituels, et c’est donc un grand risque. Dans la dissolution de l’Un, c’est le contraire qui se produit, l’esprit de Communion se perd. Un individualisme exagéré prévaut. Si auparavant quelqu’un s’empare du nous, dans ce cas le nous disparaît et l’individualisme de chacun prend le dessus. La vie communautaire devient une organisation où chacun cherche son espace, son épanouissement personnel. Là aussi, l’Esprit Saint qui est le dynamisme de la vie chrétienne disparaît. Comment les éviter ? Il faut un moment de prise de conscience de soi : comprendre les erreurs commises. En même temps, il faut revenir à l’Évangile vécu et à une authentique vie d’unité. Surtout, je pense, revenir avec humilité, avec la capacité de se décentrer, en aimant l’autre, en pensant que la personne est toujours un absolu qui ne peut être annulé d’aucune manière. Je pense donc que la solution est un plus d’amour, de vérité, de transparence et de don concret dans la vie de l’unité, dans la vie de communion. L’unité est un don de l’Esprit, personne ne peut s’en emparer avec son pouvoir ou le dissoudre avec son individualisme. L’unité est une expérience de Dieu qui nous prend tous. Prenons-en conscience. Enfin, que pouvons-nous faire pour que tous ces éclairages contenus dans le livre ne restent pas seulement de bonnes intentions ? Je pense qu’il serait utile d’en parler en communauté. Avoir des moments où nous lisons certains passages, des retraites et examiner nos vies à la lumière de ces éclairages. Ce livre a pour but de donner de l’espérance, de garder intacte la foi dans le charisme de l’unité, et si elle a été perdue, de la retrouver. J’espère qu’en partageant nos expériences, nous pourrons restaurer une vie authentique là où elle n’existe plus, car dans de nombreux endroits, la vie s’épanouit, il y a de la générativité, il y a beaucoup de belles réalités.
Lorenzo Russo
Juil 12, 2023 | Non classifié(e)
Le samedi 24 juin 2023, un séminaire théologique s’est tenu à Loppiano (Incisa Valdarno, Florence), sur le thème « Participer/Présider/Décider. Racines sacramentelles et dynamiques de communion dans le parcours du peuple de Dieu en mission ». Plus de trente chercheurs ont répondu à l’invitation du Centre Evangelii Gaudium (CEG) de l’Institut universitaire Sophia pour élaborer une proposition de révision du droit canonique afin de rééquilibrer – comme l’exhorte le document de base (Instrumentum laboris) de la XIVe Assemblée du Synode des évêques – « le rapport entre le principe d’autorité, fortement affirmé dans la législation actuelle, et le principe de participation ». Puisque « toutes les discussions doctrinales, morales ou pastorales », assure le pape François, « ne doivent pas être résolues par des interventions du magistère » (Exhortation apostolique Amoris laetizia, n° 3), l’écoute du sensus fidelium de l’ensemble du peuple de Dieu (pasteurs et fidèles) dans la variété des cultures qui le composent est décisive. Le dialogue entre la théologie et le droit est donc animé par une démarche sincère d’inculturation, sans laquelle le risque est réel de poser les bases d’une méprise pratique des principes généraux énoncés par l’Église. « La question, souligne le professeur Vincenzo Di Pilato, coordinateur académique du CEG, est précisément celle-ci : comment rendre effective la participation active de tous les fidèles à nos assemblées synodales ? Restera-t-elle seulement consultative ? Ou sera-t-elle aussi délibérative ? S’agira-t-il de négocier une “concession” juridique ou de “reconnaître” la capacité de décision du sujet collectif de l’action ecclésiale telle qu’elle ressort de l’ecclésiologie de Vatican II et du magistère postconciliaire ? Et sera-t-il donc nécessaire de mettre à jour le Code de droit canonique ? »
Dans son message d’ouverture aux participants, le Cardinal Mario Grech, Secrétaire général du Synode, a souligné comment le chemin synodal entre dans une nouvelle phase : il est appelé à devenir une dynamique génératrice et non pas simplement un événement parmi d’autres. On ne peut en effet écouter l’Esprit Saint sans écouter le peuple saint de Dieu dans cette “réciprocité” qui constitue le “Corps du Christ”. C’est dans ce lien communautaire que prend forme cette méthodologie particulière de la conversation dans l’Esprit, bien décrite lors de la présentation de l’Instrumentum laboris. D’où la nécessité – rappelée à plusieurs reprises par le Cardinal Grech – de mieux articuler le principe de la restitution. En d’autres termes, cela signifie que l’unité du processus synodal est garantie par le fait qu’il revient à son point de départ, à l’Église particulière, et qu’il constitue un moment important de “reconnaissance” de ce qui a mûri dans l’écoute de ce que l’Esprit dit à l’Église d’aujourd’hui. Le chemin synodal apparaît donc comme un moment significatif de la vie de l’Église, capable de stimuler et d’activer l’élan créatif et la proclamation évangélique qui naissent de la redécouverte de la relation avec Dieu qui innerve la relation entre les croyants, et aussi comme un signe pour un contexte culturel dans lequel il y a un cri silencieux de fraternité dans la recherche du bien commun. Si dans le rapport « Les problèmes de synodalité entre ecclésiologie et droit canonique » du Prof. Severino Dianich, la récupération de l’ecclésiologie paulinienne de l’être-corps du Christ et la valorisation de la co-essentialité dynamique des dons hiérarchiques et charismatiques ont émergé ; pour le Prof. Alphonse Borras, ce tournant nécessite une explication canonique, qui esquisse une praxis procédurale flexible, capable d’accompagner les processus décisionnels et participatifs à travers les différents organismes déjà prévus (conseil épiscopal, presbytéral, pastorale diocésaine, pastorale paroissiale…). Le cardinal Francesco Coccopalmerio, ancien président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, s’est inscrit dans cette ligne lors de son intervention « Synodalité ecclésiale : un passage rapide du consultatif au délibératif est-il envisageable ? » Selon lui, il est possible de trouver dans le droit canonique une définition claire de la synodalité, entendue comme « communion des pasteurs et des fidèles dans l’activité de reconnaissance de ce qu’est le bien de l’Église et dans la capacité de décider comment mettre en œuvre le bien identifié ». A l’issue du séminaire, la proposition a été faite par beaucoup de mettre à disposition les résultats obtenus par la publication des interventions. Le CEG y travaille déjà afin que cela advienne d’ici septembre en tant que contribution supplémentaire au prochain Synode.
Antonio Bergamo