Avr 9, 2019 | Non classifié(e)
En Colombie, une Fondation pour les enfants contraints à combattre ou à travailler dans les plantations de coca. ‘’Créer un lieu où les enfants pauvres puissent trouver de la dignité, puissent penser et réaliser leurs rêves et parcourir un chemin sur lequel ils puissent être formés à une mentalité de justice et de paix’’. C’est avec ces objectifs que Don Rito Julio Alvarez, prêtre du diocèse de Ventimiglia-Sanremo, a donné naissance en 2006, au cœur de la région du Catatumbo, au nord est de la Colombie, à la Fondation Oasis d’Amour et de Paix.
Issue d’un des quartiers les plus pauvres de la région, où Don Rito est né et a vécu pendant vingt ans, l’ONG veut offrir une opportunité de réparer les dégâts causés à tant d’enfants qui dans le pays, ont été enrôlés parmi les milices de guerre et contraints à travailler dans les plantations de coca. Un but mûri par l’expérience personnelle de Don Rito, qui – lit-on sur le site de la Fondation http://www.oasisdeamorypaz.org/ – ‘’depuis tout petit, il a connu la guérilla, les groupes révolutionnaires illégaux qui passaient souvent par le village et essayaient de convaincre les plus petits à s’enrôler. Quelques-uns de ses copains, âgés aussi de 11 ou 12 ans, ont cédé aux chantages des révolutionnaires et sont morts tués dans les heurts avec l’armée régulière. Son ami d’enfance aussi est parti avec les groupes armés et a été tué à 14 ans. On n’a même pas retrouvé la trace de son corps, abandonné’’. Dans les années ‘90 – raconte-t-il – les paysans de la zone ont été dupés par le fait qu’en cultivant la Coca, ils auraient eu la vie changée, mais bien au contraire, cela a aggravé la situation. En ‘99 les paramilitaires entrèrent et il y eu de grands massacres’’. Devenu prêtre en 2000, de l’Italie, don Rito observe la souffrance de son peuple blessé par la guerre éclatée à cause du contrôle des plantations de coca, qui voyait s’opposer, les forces paramilitaires, les groupes armés pro-gouvernementaux et les guérilleros. Sur un territoire de 250.000 habitants, 13.000 environ furent tués en quelques années. Sa famille fut également obligée à évacuer et nombreux de ses amis furent tués.
Le besoin d’aider ces gens était fort. Avec les membres de sa famille à Catatumbo, il décida de mettre sur pied une maison pour les enfants-soldats et pour ceux qui viennent des plantations de coca. ‘’Nous avons commencé en 2007 – se souvient-il – dans une petite cabane dans laquelle nous avons accueilli les premiers 10 adolescents. Nous n’avions pas un sou mais beaucoup de bonne volonté. Nous avons arrangé les lits, ma sœur jouait le rôle de maman et s’occupait de faire à manger. Ma maman m’a prêté les couverts, les assiettes, les casseroles et les couvertures. L’aventure a ainsi commencé’’. Aujourd’hui, la Fondation a deux centres, des projets qui concernent l’élevage de poissons et de bétail et des plantations de bananes et de café. Les jeunes qui sont accueillis sont des centaines : quelques-uns sont devenus eux-mêmes des formateurs et responsables de l’ONG. Un d’entre eux, qui avait parmi les membres de sa famille un narcotrafiquant, est engagé en politique. ‘’J’aime beaucoup voir à la Fondation, ces enfants que j’ai vu cueillir les feuilles de coca avec les mains blessées – c’est la pensée émue de don Rito – ici, ils grandissent et vivent dans un environnement de paix, se sentent en sécurité et peuvent penser à un futur différent. Tout cela me pousse à aller de l’avant sans craintes. La confiance dans le Seigneur me donne la certitude que cette œuvre pourra aller de l’avant’’.
Claudia Di Lorenzi
Avr 7, 2019 | Non classifié(e)
Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algérien, voit l’éducation comme un processus : « Nous devons donner plus de responsabilités aux enfants, leur faire confiance et les guider afin que leurs compétences de leadership se développent dès le plus jeune âge “.
« Les enfants sont le pilier de notre travail ; depuis toujours, nous nous consacrons à eux dans le but de les rendre forts parce qu’ils sont l’avenir ». A l’occasion de la conférence promue le 2 mars dernier en Italie par le Mouvement des Focolari sur le thème de l’éducation, Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algérien, parle de son engagement éducatif en faveur des jeunes : il faut partir d’eux pour construire un monde meilleur.
Amine, tu as dit que pour obtenir des résultats, il est important d’avoir une vision, des objectifs à long terme, et de les partager si possible avec d’autres. Quelle est ta vision dans le domaine de l’éducation ?
Je crois que nous, les sociologues, nous sommes les médecins de la société et qu’en tant que tels, nous devrions aller sur le terrain et affronter les phénomènes sociaux de toutes sortes. Dans cette perspective, ma vision est de « rendre le monde meilleur », non seulement pour nous mais aussi pour les générations futures. Nous pouvons tous le faire, mais seulement si nous commençons à nous changer nous-mêmes, à partir aussi des petites choses.
Si nous voulons construire une société plus juste, il est essentiel de nous consacrer à la formation des jeunes. Quels sont les contenus, les compétences et les méthodes à proposer ?
Mes parents m’encouragent, me soutiennent et me guident constamment. Depuis mon enfance, ils m’ont donné le sens des responsabilités. Je me souviens encore des paroles de mon père : « Amine, rends-nous fiers de toi ». Il disait toujours de mettre « Allah », « Dieu » à la première place dans tout ce que je faisais : c’est alors seulement que je réussirais. Le premier pilier de l’éducation, à mon avis, est donc la famille. Il faut ensuite travailler les compétences : donner plus de responsabilités aux enfants, leur faire confiance et les guider pour qu’ils acquièrent des compétences en leadership dès leur plus jeune âge ; leur faire confiance, les soutenir et utiliser des paroles positives afin qu’ils puissent développer leur estime de soi, leurs désirs et leurs objectifs ; encourager les enfants à penser de manière critique et leur apprendre à partager leurs opinions avec les autres. Toutes ces compétences ne peuvent être acquises qu’en travaillant sur le terrain, notamment par le biais de programmes d’échanges où des jeunes de différents pays se rencontrent, et aussi en changeant la méthode d’enseignement traditionnelle pour rendre l’apprentissage facile et amusant.
Les chefs religieux, les institutions et les ONG demandent une attention particulière pour l’environnement mais leurs initiatives sont insuffisantes. On parle d’une nomination pour le prix Nobel de la Paix de la jeune Suédoise Greta Thunberg, promotrice des marches des jeunes pour le climat à travers l’Europe. Cela signifie-t-il que nous avons besoin de jeunes pour réveiller les adultes ?
J’admire beaucoup le courage et la détermination de cette jeune fille qui, bien que très jeune, est pleinement consciente des problèmes environnementaux, ce qui est très rare aujourd’hui, même chez les adultes. Cette grande « battante » envoie un message fort au monde. J’ai beaucoup de respect pour elle, nous devrions être inspirés par son exemple. Je crois que les grandes réalisations commencent par de petites choses.
Traverser l’Algérie en vélo, de sa frontière avec le Maroc jusqu’à celle avec la Tunisie, peut être un moyen pour encourager l’engagement pour l’environnement. Peux-tu nous dire comment cela s’est passé ?
Nous sommes un groupe d’amis ; nous débordons de passion et de motivation et notre désir est d’inspirer les jeunes. Depuis 2012, notre philosophie est la suivante : si t veux un changement durable, commence à te changer toi-même. Au fil du temps, nos objectifs ont grandi et nous avons décidé de relever le défi d’un nouveau projet : traverser l’Algérie d’est en ouest en 15 jours. Un projet né pour sensibiliser à la protection de l’environnement, promouvoir les valeurs de la citoyenneté, éduquer par le sport. Mes deux amis, Elhadi et Naim et moi, avons fait une vidéo sur notre projet et en seulement une semaine, la vidéo s’est répandue si vite que les gens ont commencé à nous contacter et à nous offrir leur aide. Même pendant le voyage – en août 2017 – nous avons reçu beaucoup de soutien et les résultats ont été incroyables : 2 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et à la télévision ; nous avons collaboré avec plus de 15 associations, structures pour enfants et clubs pour cyclistes. Nous sentions qu’Allah, Dieu, était avec nous tous les jours et nous lui avons demandé courage, soutien et force pour accomplir la mission. Ce fut aussi une expérience spirituelle, nous avons reçu les prières des Algériens et le soutien de nos familles. En seulement deux semaines, nous avons lancé d’autres campagnes de sensibilisation et, après le projet, de nombreuses personnes ont suivi notre chemin.
Claudia Di Lorenzi
Avr 4, 2019 | Non classifié(e)
Fin mars, la Coordination État d’Urgence du Mouvement des Focolari a été activée pour venir en aide aux communautés touchées par les inondations dans le Sud-est africain, en particulier dans une mission à Dombe. Ildo Foppa, le responsable, nous a envoyé un message. « Ici, nous avons quatre maisons d’accueil, une école agricole et un centre de jour, qui ont été complètement submergés par l’eau. Nous avons tout perdu : meubles, papiers, animaux, tracteurs. Maintenant, nous sommes dans notre petit hôpital, qui a été épargné ainsi que l’église, la maison des moniales et le pensionnat. Nous nous occupons de 1 300 personnes hébergées dans deux écoles. Les nécessités sont nombreuses. Nous avons surtout besoin de tentes, de nourriture, de couvertures, de simples barques pour traverser la rivière. Autour de notre mission, beaucoup de gens sont morts, surtout des enfants. Ils sont beaucoup plus nombreux que ce qui a été communiqué. Lorsque le niveau de l’eau a baissé, on a retrouvé des corps suspendus aux arbres. Hier, j’ai rencontré dans la rue un jeune homme désespéré qui ne savait pas où aller, à la recherche de qui sait qui. Quand il m’a raconté son histoire, je n’ai pas pu me retenir, je l’ai pris avec moi et je l’ai emmené vivre avec nous à la mission : « Il y a eu soudain la montée des eaux », – m’a-t-il dit- “J’ai pris mon fils de huit mois, ma femme et mes deux frères et nous nous sommes retrouvés sur un arbre. Tout à coup l’arbre est tombé et je les ai vus un à un entraînés par le courant. Je suis le seul rescapé, parce que je me suis accroché à un tronc d’arbre. Je suis resté 30 heures dans l’eau, à 5 km de chez moi. » Il s’appelle Silvestre et il a 22 ans. Des histoires comme celle-ci, nous en apprenons continuellement. Nous restons ici, décidés à aider ces gens qui ont déjà beaucoup souffert auparavant. Mais quelque chose me dit qu’un grand bien nous attend. Nous vous demandons de prier pour que nous ayons la santé et la force suffisantes pour avancer dans cette mission que Dieu nous a confiée. Je vous embrasse! Ildo Foppa Si vous le souhaitez, vous pouvez nous aider de la manière suivante : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Banca Popolare Etica BIC : CCRTIT2T Urgence Mozambique Ou : Action pour Familles Nouvelles ONLUS (APN) IBAN : IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima Code SWIFT/BIC: BCITITMX Urgence Mozambique
Avr 2, 2019 | Non classifié(e)
Silvio Daneo, décédé récemment, avait une connaissance approfondie du continent asiatique où il avait vécu pendant près de 30 ans et dont il parlait plusieurs langues, et il a apporté une contribution importante dans le domaine du dialogue interreligieux, pas seulement dans le mouvement des Focolari. Ces dernières années, il s’est engagé en faveur des personnes seules et marginalisées. Maintenant il repose au cimetière de Loppiano. « Il n’est pas facile de résumer en quelques lignes une vie intense et aventureuse comme la sienne. Dans son dernier livre, il affirme qu’il a vécu sept vies, découvrant continuellement la richesse de Dieu en chaque personne rencontrée». C’est avec ces mots que Maria Voce, présidente des Focolari, a rappelé le souvenir de Silvio Daneo qui, tout au long de sa vie, pour faire connaître la spiritualité de l’unité, a vécu dans de nombreux pays, de l’Amérique du Nord à l’Asie : USA, Philippines, Chine, Hong Kong, Macao, Taiwan, Inde, Thaïlande, Pakistan puis Singapour, Malaisie, Indonésie, Vietnam. En 1962, âgé de 21 ans, il effectue son premier voyage à destination des États-Unis et ouvre, avec deux autres focolarini, le premier centre masculin du Mouvement en Amérique du Nord. Quatre ans plus tard, il s’envole vers l’autre bout du monde et rejoint les Philippines en compagnie de Guido Mirti, connu dans le Mouvement sous le nom de Cengia. En Asie, au fil des ans, il contribuera à la naissance des communautés des Focolari dans de nombreux pays. Il avait un amour inconditionnel pour le peuple, sans idées arrêtées, soucieux des personnes et de leur bien : il aidait chacune avec un cœur généreux pour qu’elle puisse percevoir l’amour de Dieu à travers ses gestes quotidiens. Peu de discours et beaucoup de services concrets. Un jour, il accompagne un jeune homme du Mouvement dans un temple bouddhiste pour son ordination et dort par terre pendant des jours entiers, mangeant ce que les moines lui donnent, par des températures tropicales incroyables, piqué par les moustiques. Un épisode qui a marqué le début du dialogue interreligieux en Thaïlande. Silvio a apporté une contribution fondamentale à la connaissance des moines bouddhistes thaïlandais. En 1995, il organise la première rencontre entre le moine bouddhiste Phra Mahathongrattanathavorn et Chiara Lubich et il continuera à en suivre les développements tant que sa santé le lui permettra. Silvio connaissait des musulmans, des hindous, des parsis, des gourous et cherchait le bien des personnes en présence desquelles il se trouvait. Silvio m’a beaucoup apporté : je lui dois l’ouverture que je ressens envers les grandes religions et le fait de ne pas me sentir gêné en présence de personnes ayant des croyances différentes des miennes. « J’ai évoqué à plusieurs reprises – dit-il dans l’un de ses livres – que, dans chaque pays d’Asie où j’ai vécu et dont j’ai essayé d’assimiler la culture et les traditions, j’ai été enrichi par la connaissance des différentes traditions religieuses. J’ai eu de nombreuses occasions concrètes de rencontrer des personnes pratiquant les religions les plus diverses, et c’est à partir de leur témoignage de vie, de prière, de méditation, de cohérence, de dévouement aux autres, d’honnêteté dans leur travail quotidien, qu’est né en moi le besoin de connaître le contenu des doctrines enseignées par leurs religions respectives ». Ensemble, en 1990, nous avons travaillé avec succès à l’ouverture d’une ligne commerciale au Vietnam. Un jour, il nous a surpris quand, à Bangkok, nous l’avons vu en train de soigner les blessures de quelques ouvriers qui construisaient la route passant devant sa maison : à genoux, il désinfectait et pansait leurs plaies. Un geste impensable à cette époque et qui avait frappé ces simples travailleurs. Quelques jours plus tard, ceux-ci, de leur propre initiative, ont construit la rampe d’accès entre sa maison et la route sans accepter d’argent, à la grande surprise de tous. Silvio a rencontré des évêques, des prêtres, des imams, des rabbins et des moines, les saluant souvent dans la langue de leur pays, au grand étonnement de tous. « S’il venait à l’esprit de quelqu’un de faire mes éloges – écrivait Silvio Daneo dans l’introduction de son dernier livre – il commettrait involontairement une erreur. Je suis convaincu, du moins je l’espère, de n’avoir été qu’un instrument, souvent très peu docile. (…) Tout le mérite et la reconnaissance vont à Lui, Dieu, le seul capable d’accomplir de si grandes œuvres ». Au cours de ces dernières années passées à Rome, marqué par la maladie, il a suivi sa trajectoire en se dépensant pour les prisonniers, pour les gens seuls, abandonnés, en collectant des vivres et tout ce qui pouvait leur être utile. Il y a environ un an, lorsque je l’ai rencontré avec un groupe de moines bouddhistes thaïlandais, j’ai réalisé à quel point la maladie l’avait purifié. Il avait gardé son incomparable sourire et son visage lumineux, même si empreint de douleur. Parce que la vie, c’est aussi – pensai-je – savoir comment avancer jusqu’au bout en préservant ce qui compte, savoir comment transformer en amour, toujours plus intensément, toute la douleur qui vient à notre rencontre.
Luigi Butori
Mar 31, 2019 | Non classifié(e)
‘’A Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions l’amour réciproque’’. Interview à Claude Gamble, pionnier des Focolari au Maroc. Après le voyage apostolique dans les Émirats Arabes, le voyage du Pape au Maroc a été une autre importante occasion, comme lui-même l’avait dit, ‘’afin de développer ultérieurement le dialogue interreligieux et la connaissance réciproque entre les fidèles des deux religions’’. Claude Gamble, qui a suivi dès la naissance, les premières communautés des Focolari dans le pays, nous offre quelques brefs flaches tirés de son expérience : Quels sont les défis à relever pour les chrétiens au Maroc ? Le défi à relever est celui de construire des ponts. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase d’extrémismes qui implique tout le monde, chrétiens et musulmans. Dans les quartiers pauvres, c’est très dangereux parce que les gens sont pris par des idéalismes qui les radicalisent. En allant à la messe à Tanger, avec un groupe de personnes qui partagent l’esprit des Focolari, il nous est arrivé plusieurs fois de voir des pierres lancées pour intimider, mais nous croyons dans la fraternité universelle et c’est cela que nous sommes appelés à témoigner. Peu à peu quelqu’un accepte cette amitié. En Algérie, où j’ai vécu, les exemples de fraternité sont nombreux : chaque fois que j’allais rendre visite à une famille, je me sentais à la maison. Ils étaient tous musulmans mais nous étions des frères. L’amitié est l’antidote à l’extrémisme. A Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions l’amour réciproque.
Que pouvons-nous nous attendre de ce voyage à la pointe du cheminement pour le dialogue ? Le dialogue n’est pas la recherche pour savoir qui a la vérité, parce que la vérité, Dieu seul la possède. Moi je pense que le Pape, en tant que représentant de l’Église catholique, peut montrer comment il vit sa manière d’être chrétien. Il s’agit donc d’un témoignage et cela, on ne peut le refuser. Surtout parce que lui vient dans la paix. La beauté de la mentalité arabe est l’accueil, ils accueilleront donc le Pape comme un frère qui leur est cher. La rencontre entre le Pape et le Roi est une invitation à vivre ensemble pour le bien de l’homme. Dans le Mouvement, nous parlons de dialogue mais aussi de ‘’communion’’. Vivre en communion signifie que je peux parler en tant que chrétien et toi en tant que musulman, et nous pouvons vivre ensemble en partageant nos expériences. Ceci peut se faire au niveau des relations personnelles ; non de peuples, car le dialogue est de l’ordre du ‘’toi à moi et de moi à toi’’. De quelle manière des personnes de fois et de convictions différentes peuvent-elles se sentir frères? Au niveau humain, il est nécessaire de valoriser ce qui est commun. Dans le Coran, toutes les sourates, mise à part une, commencent avec la phrase ‘’Au nom de Dieu, le Miséricordieux’’, et avec la parole miséricorde, un musulman se rapproche fort de ce que nous signifions par la parole amour. Donc avec les musulmans, nous pouvons partager la parole miséricorde, qui vient du terme rahma qui signifie le sein maternel, où il y a le berceau de la vie. Et Dieu, qui est miséricordieux, rappelle l’amour de la maman qui protège son enfant. La même chose vaut pour l’ hébreu rehem, qui a la même racine sémantique de rahma, et traduit les ‘’entrailles’’, ici aussi, de nouveau, le sein maternel. Et donc aussi pour le juif, la miséricorde de Dieu signifie que nous devons avoir un amour de maman pour les autres. Pour les athées, c’est la même chose : un athée qui croit dans l’homme, croit dans l’amour maternel pour l’autre. Il y a 800 ans , Saint François rencontrait le sultan al-Kãmil en signe de paix. Il envoya les premiers frères au Maroc. Depuis lors, la présence des franciscains dans le pays a toujours rencontré un grand respect. Au Maroc, les Frères Mineurs se laissaient mettre en prison pour donner du courage aux détenus dans les prisons. Deux d’entre eux ont été martyrisés. Récemment, le vicaire général de Tanger a retrouvé dans les bibliothèques espagnoles et marocaines, plus de 160 lettres écrites entre les franciscains et les sultans du Maroc, dans lesquelles les sultans expriment leur reconnaissance pour leur travail. Cela montre qu’il y a un profond respect pour l’Église Catholique. Le Roi a demandé le livre qui recueille les lettres afin de connaître cet antique rapport. En conclusion, quel terrain commun peut-il y avoir entre chrétiens et musulmans ? En commun, il y a Dieu. A celui qui me dit que nous n’avons pas le même Dieu, je réponds que ce n’est pas vrai. C’est comme une famille où il y a plusieurs enfants. Avec l’aîné, le père a peut-être été plus sévère afin de le corriger. Le dernier est peut-être le préféré. Si tu demandes aux deux comment est le père, le premier te dira qu’il en a peur, le dernier que c’est un amour de père. Et pourtant, c’est le même père vu sous des angles différents.
Claudia Di Lorenzi
Mar 28, 2019 | Non classifié(e)
A l’issue de la première rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs, la Présidente Maria Voce et le Co-président Jesús Morán ont écrit une lettre à tous les membres du Mouvement concernant l’engagement des Focolari dans ce domaine. “Nous vous invitons tous à vous engager avec une grande responsabilité pour cet objectif si important qu’est la promotion du bien-être et la protection des mineurs”. Ce sont les paroles de la Présidente Maria Voce et du Co-président Jesús Morán, dans une lettre envoyée, le 27 mars dernier, à tous les membres des Focolari du monde entier, à la conclusion de la première rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs (voir lettre jointe). Avec 162 participants de 38 pays de tous les continents, cette rencontre, qui s’est tenue du 14 au 17 mars à Castel Gandolfo (RM), a été l’occasion de faire le point sur l’engagement des Focolari pour le bien-être et la protection de chaque personne, engagement qui a toujours été présent dans le Mouvement comme en témoignent les nombreuses activités de formation, les initiatives et les projets réalisés à travers le monde pour la promotion de l’enfance et l’adolescence. Lignes directrices et commissions pour la protection des mineurs Depuis avril 2014, le Mouvement a également adopté des “Directives pour la promotion du bien-être et la protection des mineurs” et, en 2015, une Commission centrale pour la promotion du bien-être et la protection des mineurs (CO.BE.TU.) a été créée. Dans le monde, des Commissions locales, composées de représentants qualifiés, ont été mises en place. Leur tâche est “de protéger, mais aussi de promouvoir les activités de formation des membres du Mouvement, en particulier ceux qui mènent des activités avec les enfants”. Les Commissions sont également chargées de recevoir les signalements d’abus présumés et de procéder à des vérifications internes. Maria Voce et Jesús Morán expliquent dans la lettre qu’il y a eu, ces dernières années, une vingtaine de signalements et ils déclarent : ˮNous devons avouer, avec une grande tristesse, que même dans notre grande famille des Focolari, il y a eu des cas d’abus sur des mineurs causés par des membres du Mouvement ou par des personnes qui ont participé à des manifestations que nous organisons. Il s’agit, pour la plupart, d’épisodes qui se sont produits il y a longtemps (parfois plus de 20 ans) mais, malheureusement, certains d’entre eux sont récents. Des membres consacrés ont aussi été impliqués”. La mise en place de la Commission centrale et des Commissions locales – affirment avec gratitude la Présidente et le Co-président- a permis non seulement de faciliter le signalement des cas d’abus présumés, mais aussi “de comprendre comment rendre justice aux victimes, comment les accompagner ainsi que leurs familles, et quelles mesures internes appliquer à l’égard des auteurs de ces abus, indépendamment, bien sûr, des procédures judiciaires prévues par les lois de leurs pays respectifs”. Tolérance zéro Maria Voce et Jesús Morán réaffirment la ligne de “tolérance zéro” du Mouvement des Focolari pour toute forme de violence, d’abus, de mauvais traitements ou de harcèlement, commis directement ou via Internet, envers toute personne, avec une attention particulière aux mineurs et aux adultes vulnérables. ˮCela signifie – expliquent-ils – signaler aux commissions locales ou à la Commission centrale tout soupçon d’abus ou de violence”. Ils considèrent que « penser ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour éviter un scandale ou pour protéger la bonne réputation de quelqu’un, est une réelle tentation”. Ils ajoutent que ˮchaque cas signifie une profonde purification pour le Mouvement. Acceptons-la avec humilité et avec une grande compassion pour ceux qui – peut-être aussi à cause de notre manque d’attention – ont subi des traumatismes indescriptibles”. Un engagement global donc, qui ne se limite pas aux seuls membres des Focolari et qui, comme observent Maria Voce et Jesus Morán en conclusion de leur lettre, devrait s’ouvrir toujours plus à toute l’humanité. ˮNous ne pouvons pas ignorer le cri de douleur de tous les enfants et les adolescents du monde. (…) Cela fait partie de notre vocation d’aller à leur rencontre. Aussi, nous devrions être à l’avant-garde de la défense des personnes les plus faibles, partout où elles sont victimes de violence ou d’abus quels qu’ils soient”. Lettre Maria Voce et Jesús Morán -protection des mineurs.FR