Sep 19, 2018 | Non classifié(e)
Le Président érythréen Isaias Afewerki et le Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, suite à une décision prise en juillet dernier, ont signé, le 16 septembre, un accord de paix, intitulé « Entente de Gedda ». L’accord, qui s’est passé avec la médiation de l’Arabie Saoudite, des Nations Unis, de l’Union africaine et des Émirats Arabes Unis, met fin à un état de guerre qui, pour des questions territoriales, perdurait entre les deux nations même après la fin du conflit des années 1998-2000. L’accord de paix prévoit, entre autres, comme le stipule le communiqué officiel, l’ouverture d’ambassades dans les capitales respectives, le rétablissement des liaisons entre les deux Pays, l’utilisation des ports érythréens par les éthiopiens et des relations normales “sur la base des liens étroits, géographiques, historiques et culturels entre les deux nations et leurs populations respectives ». Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné l’importance de cette Entente, en définissant l’événement comme « un fort vent d’espérance dans la Corne de l’Afrique ». Entre temps, il y a quelques jours, la frontière entre les deux pays a été ré-ouverte et de nombreuses familles, divisées depuis vingt ans, ont pu s’étreindre de nouveau.
Sep 14, 2018 | Non classifié(e)

© Ave Cerquetti, ‘Crocifissione’ – Lienz (Austria) 1975
« Marie, au pied de la croix, ne s’est pas évanouie mais, élevant son cœur et son regard vers le Père, elle lui offrit, comme gage du pacte restauré et comme garantie du changement opéré, ce Fils, tel une offrande précieuse, hostie inestimable. À l’horizon entre ciel et terre, elle se tint alors debout, Marie des douleurs, la Désolée : la femme qui souffrait le plus ; sans être brisée par la tragédie, consciente du service à rendre – servante du Seigneur -, à ses enfants, elle aussi se tint debout comme le prêtre à l’autel, l’autel unique de la croix, afin d’offrir à la justice éternelle, en adorant, ce fils sans tache, immolé pour tous. Elle résista, impavide, même après, lorsque les soldats, une fois décroché de la croix le cadavre du Crucifié, le lui abandonnèrent dans ses bras et disparurent, avec la foule, à travers les ruelles, dans les petites maisons assoupies sous l’obscurité de la nuit. Parmi les éclairs résiduels et les fleurs d’étoiles, dans le silence recouvrant la tragédie consommée, elle demeura debout, encore seule, pour continuer l’offrande au Père de cet innocent exsangue, le Fils sans égal, qu’elle serrait, à peine mort, dans ses bras, comme un jour, enfant de prédilection des anges, elle l’avait étreint, à peine né, à Bethléem. Venu à la vie dans les bras d’une vierge, il s’était éloigné de la vie dans les bras d’une vierge : Virgo altare Christi. À peine né alors, à peine mort à présent, il était le prix par lequel il rachetait tous les hommes par la douleur, fruit de la faute. C’est l’attitude sublime de la vierge chrétienne qui, ancrée en Dieu, ne craint pas. Combien de fois l’Église persécutée – le Christ vidé de son sang — n’a-t-elle pas été recueillie dans les bras de vierges, humbles et fortes, tandis qu’alentour la plupart fuyaient ou se cachaient ! Vierges, consacrées ou non, mères au cœur virginal, et de rares hommes, à l’exemple de Jean, furent témoins à plusieurs reprises de la destruction réitérée du Calvaire et gardèrent vivant dans leur cœur le Christ mystique. Se confiant à Dieu, Marie offre le Fils au Père, le Lui redonnant afin de s’identifier à Sa volonté. À cette heure, son corps de femme gracile reste dressé comme l’autel sur lequel est immolé, pour le Salut de tous, son fils à elle, l’agneau sans tache. Sa foi est celle du prêtre qui immole, en une heure tragique, la plus décisive des heures survenues dans le déroulement du monde. Toute âme est vierge – enseigne saint Augustin – puisqu’elle fait partie de l’Église qui est vierge. Ce mystère nous associe à la Désolation de Marie, tout en nous unissant à la Passion de Jésus ; Passion qui virginise les âmes repenties, présentes sous la croix avec le cœur de Marie. Marie, au pied de la croix, qui offre le Fils au Père, incarne le sacerdoce universel de l’Église : elle en accomplit le premier geste, un geste que l’Église ne cesse de répéter. Elle incarne l’Église et la symbolise, elle aussi vierge et mère ; Eglise qui poursuit l’œuvre de Marie, qui s’unit à celle de Jésus. Pour signifier la beauté, la pureté et, en même temps, la nature et la mission de l’Église, dès le début, elle fut comparée à Marie : et elle fut presque vue comme la présence de la Vierge Marie répandue sur l’univers afin de porter toutes les âmes au Christ. L’Église répète la beauté unique de la virginité de Marie, afin de recommencer, sans trêve, l’œuvre rédemptrice du Christ. » Igino Giordani, Maria modello perfetto, Città Nuova, Roma, 2012, pp.139-141
Sep 11, 2018 | Non classifié(e)
Cet année le nouvel an musulman est célébré le 10 ou le 11 septembre selon les pays. C’est le premier jour du premier mois, muharram (en arabe المحرم), l’un des quatre mois sacrés de l’année. Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, donc muharram se déplace d’une année sur l’autre, si l’on compare avec le calendrier grégorien. Cette fête célèbre l’immigration (l’hégire) du Prophète Muhammad de sa ville natale, la Mecque, à Yathrib, appelée ultérieurement Médine, qui veut dire la ville (du Prophète). Le 10 Muharram, ‘Ashura’, par contre, est le souvenir du martyre de l’Imam Husayn, le neveu du Prophète, et d’autres membres de sa famille, à Karbala’ en Iraq. Pour cette raison, les dix premiers jours de Muharram sont des jours de deuil pour les shiites et une partie des sunnites. D’autres sunnites considèrent ce jour comme un jour de fête, parce qu’elle était célébrée de cette manière durant la vie du Prophète. On dit que cela coïncidait avec la Pâque juive lorsque le Prophète entra à Médine.
Sep 10, 2018 | Non classifié(e)
«…Un jour, ton jour, ô mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] Je viendrai vers Toi avec mon rêve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras. » (Le Cri, Nouvelle Cité) Dix ans après la mort de Chiara Lubich, nous nous étonnons encore de la prophétie sociale de cette femme extraordinaire qui, grâce à son idéal de « l’ut omnes » (Que tous soient un, Jn 17, 21), depuis sa ville de Trente, est arrivée dans le monde entier. Toutefois, on ne peut comprendre le caractère prophétique de sa personne si l’on fait abstraction du contexte historique dans lequel elle est née et a vécu, et de sa participation aux destinées de l’humanité: sa naissance dans le Trentin, à l’époque périphérie existentielle de grande signification historique et sociale, l’expérience de la pauvreté, le drame des guerres mondiales. Au milieu des vicissitudes de son temps, voici que se manifeste en elle, un charisme particulier, le charisme de l’unité, qui l’a conduite à miser clairement et de façon décidée, sur la fraternité universelle : « Nous devons, avant tout, fixer notre regard sur l’unique Père de tant de fils. Puis regarder toutes les créatures comme enfants de ce Père unique. Dépasser sans cesse par la pensée et par le cœur toutes les limites imposées par la vie humaine et prendre l’habitude de tendre constamment à la fraternité universelle en un seul Père qui est Dieu.» Dans ces notes du 2 décembre 1946, nous pouvons saisir les points fondamentaux de la prophétie sociale de Chiara Lubich. En fait, elle n’a pas été une réformatrice sociale de même que Jésus ne l’a pas été non plus. Le rêve de Chiara, en effet, vise plus haut et plus en profondeur, c’est-à-dire au fondement anthropologique et théologique de toute réforme sociale : la fraternité universelle et l’unité telle que l’a pensée l’homme-Dieu, Jésus. Pour cette raison, nous pourrions dire que la première œuvre sociale de Chiara a été la communauté même des Focolari, née à Trente tout de suite après la guerre. Cette communauté qui a pris à la lettre les paroles des Actes des Apôtres (Ac 2, 42-48), vivait la communion des biens de façon radicale et se prodiguait pour prendre soin des pauvres et de la multitude de personnes en souffrance que le conflit avait laissée derrière lui. Cette racine ne s’est jamais perdue, bien au contraire : elle est la source d’inspiration de toutes les opérations et projets sociaux activés au cours de toutes ces années, par elle-même et par tous ceux qui, à sa suite, ont fait leur, l’Idéal de l’unité.Dans tout cela vient en évidence le génie humain et ecclésial de Chiara. Génie humain car – en dépit des apparences et du progrès technique -, avec la masse croissante et scandaleuse de personnes défavorisées, exclues et réfugiées sur tous les hémisphères de la terre, fruit de systèmes iniques et d’une globalisation au service des puissances hégémoniques du monde, la résolution des problèmes sociaux de plus en plus graves ne dépend pas — aux yeux des esprits les plus lucides du présent et du passé – de stratégies à caractère sociologique ou d’actions qui agissent sur les couches superficielles de la réalité humaine, mais dépend d’options fondamentales et de valeurs profondes qui font bouger les consciences. Génie ecclésial car la mission de l’Église ne se limite pas à des programmes qui mettent en acte la charité et l’attention aux plus petits dans tous les domaines (néanmoins indispensables), mais elle inclut l’annonce, à la lumière de l’incarnation du Verbe, de la dignité de tout homme en tant que fils de Dieu. On ne saisit pas la véritable dimension sociale du charisme de Chiara Lubich sans ces deux motivations essentielles : anthropologique et ecclésiale. Charisme pénétré d’une socialité intrinsèque, tendue à s’articuler et à se déployer de mille façons : depuis les études (par exemple les Écoles Sociales fondées par Chiara dans les années 80 et les programmes universitaires dans ce but, promus par l’Institut Universitaire ‘Sophia’), jusqu’à la vie et à l’action. Concrètement, quelles sont les conséquences de cette perspective pour nous tous ? Une histoire nous attend ; nous aussi, nous avons une histoire. Chiara est l’auteur qui nous a libéré de l’anonymat pour nous faire devenir protagonistes d’un rêve ; tous acteurs sans exclure personne. Guislain Lafont, le grand théologien dominicain, parle du « principe de petitesse » qui, selon lui, résume la philosophie pratique du Pape François. Il s’agit de la conviction que « le Salut vient plutôt d’en bas que d’en haut ». Chiara a su décliner de façon magistrale ce « principe de la petitesse » dans l’engagement d’un véritable renouveau social qu’elle a libéré avec et à partir du paradigme de l’unité. Là réside sa grandeur. Source : Città Nuova N. 6, Juin 2018