Mouvement des Focolari
LoppianoLab 2017 : pour secouer l’inertie

LoppianoLab 2017 : pour secouer l’inertie

LoppianoLab2018_02Le titre « Ni victimes, ni brigands » a été choisi en fonction des paroles prononcées par le pape François au cours de l’audience de février dernier aux représentants de l’Économie de communion (EdC). Il avait alors affirmé qu’il ne suffisait pas d’imiter le bon samaritain de l’Évangile, qui va au secours d’un homme victime des brigands, mais qu’il faut agir « surtout avant que l’homme ne se trouve face à face avec les brigands, en combattant les structures de péché qui produisent des brigands et des victimes ». Se remettre en cause donc, courir des risques afin de changer les règles du jeu imposées par le capitalisme et la mondialisation. Experts du monde de la culture, des médias, de l’économie et de la politique se sont alternés au cours du programme, ainsi que de multiples voix de la société civile. SlotMob-720x0-c-defaultD’autres thèmes brûlants ont été affrontés comme celui de la migration et de l’accueil ; le thème de la reconversion des usines d’armements a été abordé ainsi que le paradoxe des armes exportées par l’Italie pour la guerre au Yémen où 15 millions de personnes n’ont plus accès à l’eau. Pays qui est frappé par la plus grave épidémie de choléra de ces dernières années. Une autre question brûlante a porté sur les jeux de hasard, avec le mouvement Slotmob né il y a quatre ans pour arrêter cette plaie sociale dont le gouvernement a même été  le promoteur. Les histoires racontées sont variées : depuis la dénonciation des abus et des injustices, à l’effort de ceux qui chaque jour luttent contre le mur de l’indifférence et de la cupidité ; de celui qui a décidé de ne faire entrer dans son bar aucun jeu de hasard, à celui qui dans sa région a organisé avec des amis une véritable marche contre la culture du hasard. LoppianoLab2018_03Vincenzo Conticello, ex-entrepreneur, témoin de justice à Palerme, a raconté la réalité d’une société mise à genoux par le racket et la mafia, certains obligés de quitter leur ville après avoir subi des injustices et des prévarications. Chiara Peri, du Centre Astalli pour les réfugiés, a souligné la commercialisation culturelle des migrants en ce moment qui fait que « les migrants et les pauvres sont coupables de leur pauvreté et leurs conditions, et sont traités comme de la marchandise, et même comme du rebut », alors, et là se trouve le paradoxe, « les italiens ont plus peur des victimes que des brigands ». La table ronde sur « Biens relationnels et travail », l’un des rendez-vous en marge de la manifestation, a mis en lumière l’importance de « l’amitié, la confiance, la compagnie, la cordialité, le soutien, le sens de l’appartenance, l’engagement, tous facteurs déterminants de satisfaction sur le lieu de travail », disait le prof. Benedetto Gui. Non seulement la paie ou l’horaire de travail comptent, il semble qu’est arrivé le moment de reconnaître la dignité économique à travers les biens relationnels. La présentation du livre de Bernhard Callebaut, « La naissance des Focolari. Histoire et sociologie d’un charisme (1943-1965) », pour le compte de l’édition Città Nuova, s’est faite en présence de Jesús Morán, coprésident des Focolari, qui a analysé tout le travail sous l’aspect de l’actualisation, entendue comme « réinterprétation créative de la tradition ». Était aussi présente Shahrzad Houshmand, iranienne, théologienne musulmane, témoin que toutes ces années Chiara Lubich, et avec elle le mouvement des Focolari, n’ont pas fait de dialogue avec les religions, mais avec les personnes. Chiara est pour Shahrzad « une femme remplie de la foi visionnaire d’une personne qui n’avait pas peur », elle n’avait jamais peur de rencontrer « l’autre », même si cela comportait la « mort de soi ». Enfin, face aux agressions continuelles et acharnées contre la paix, l’économiste Luigino Bruni de l’EdC, et Marco Tarquino, directeur de l’Avvenire, ont demandé au pape François d’écrire une encyclique sur la paix, capable de « faire bouger les inerties ». Nous le souhaitons de tout cœur !  

Porto Rico doublement frappé

Territoire dépendant des USA, Porto Rico (plus de trois millions et demi d’habitants), a été dévasté  au cours des semaines dernières par la double onde de choc des deux ouragans, Irma et Maria, considérée comme la pire des catastrophes naturelles de ces 90 dernières années. Le Gouverneur Ricardo Rossello a annoncé que le nombre des personnes décédées s’élevait à 34. Cette île des Caraïbes, actuellement dans une situation catastrophique, souffre d’un état d’urgence  extrême due au manque de nourriture, d’électricité (même dans les hôpitaux) et d’eau potable. Deux secteurs de l’île n’ont pas encore été rejoints par les services de secours, beaucoup de petits villages de montagne sont abandonnés à eux-mêmes. La petite communauté locale des Focolari s’est elle aussi mobilisée pour porter secours aux personnes sinistrées. La situation demeure en tout cas critique.  

En route pour le Genfest : une année au Liban

En route pour le Genfest : une année au Liban

20171005-01 (1)Après m’être diplômée en langues et relations internationales, je suis partie pour le Liban afin de poursuivre l’étude de l’arabe et m’immerger finalement dans cette réalité méridionale qui me fascinait tellement. C’est peut-être un peu bizarre de raconter une histoire en commençant par la fin, du moment où il faut s’en détacher, mais c’est justement dans ces moments-là que l’on comprend davantage la portée de l’expérience vécue. Tout en préparant mon retour en Italie, j’ai pensé à mes débuts au Liban et me suis demandée comment c’était possible que cette année tant attendue au Moyen-Orient tant aimé soit déjà terminée. Je me suis souvenue de la fille qui faisait ses premiers pas dans la chaotique Beyrouth avec l’impression que tout le monde la regardait, étant étrangère. En très peu de temps pourtant, les gens m’arrêtaient dans la rue en me demandant des informations en arabe, me prenant pour une libanaise. C’était probablement plus ma manière prévenante de les regarder que le contraire ! Au début ma défiance par rapport à ce nouvel environnement émergeait involontairement et m’empêchait de sortir de moi-même et d’aimer les personnes que je côtoyais : je n’avais simplement pas encore compris que l’environnement dans lequel je me trouvais était différent et sans danger. 20171005-01 (2)Je me suis rendu compte de combien mon regard sur le Liban a changé au cours de l’année : avant, je cueillais surtout les différences par rapport à l’Italie ; ensuite, je suis rapidement tombée amoureuse de ce pays, de sa richesse et de sa variété religieuse, culturelle, paysagère et historique ; d’un peuple qui, malgré un récent passé douloureux, a été à nouveau en mesure de vivre, chrétiens et musulmans, côte à côte ; de la spontanéité et de l’accueil des gens et ….de sa fantastique cuisine ! J’ai ensuite eu un peu difficile à récupérer un peu d’objectivité en regardant un pays qui, comme tous les autres, vit ses contradictions, comme la cohabitation d’une grande pauvreté et une richesse ostentatoire qui vivent à peu de distance l’une de l’autre. En pensée, j’ai parcouru mon année au Liban, durant laquelle beaucoup d’aspects de la vie qui, en Italie, me semblaient dangereux ou étranges, un manque de chance ou un simple malaise par rapport à telle ou telle chose, sont devenus part entière de mon quotidien (pour rien au monde malheureux, que du contraire!) jusqu’au moment du départ. Lorsque j’ai dit aux enfants syriens réfugiés que j’aidais pour les devoirs que je rentrais en Italie, ils m’ont saluée avec un simple ‘ciao’, me faisant comprendre que nous sommes tous importants mais que personne n’est indispensable. Me rendre compte que très probablement je ne saurai jamais ce qui allait advenir d’eux fut pour moi une grande douleur. J’ai dû saluer les amis que j’avais connus, à qui je dois tant, en espérant de tout cœur les revoir un jour sans en être cependant réellement certaine. Cela a été un déchirement de comprendre qu’entre nous s’immisçait à nouveau la distance, non seulement géographique, mais surtout bureaucratique. Les quitter en sachant qu’entre eux et moi, une frontière s ‘élevait à nouveau ainsi que des visas avec procédures parfois exaspérantes a représenté pour moi une sensation insupportable. Mais maintenant, je sais que cette souffrance est le prix à payer pour être ‘’homme-monde’’, comme  nous disons, nous, gen. Maintenant, après avoir semé des morceaux de cœur de par le monde, un monde uni n’est plus seulement quelque chose qui serait sympa : un monde sans frontières devient une exigence…

Espagne: le pari du dialogue

Espagne: le pari du dialogue

SD4#SoyDiálogo, “Je suis Dialogue”. Un pari, un engagement assumé en première personne. En présence de la situation difficile qui s’est créée en Espagne, la proposition de refuser toute forme de violence et de vivre pour promouvoir concrètement la culture du dialogue, est un pari tout à la fois nécessaire et courageux. Nombreuses sont les initiatives allant dans ce sens. Le 26 septembre, le Mouvement des Focolari en Espagne avait proposé un document et  un recueil de signatures, amplement diffusés sur les réseaux sociaux, dans l’intention de promouvoir des démarches d’écoute, de dialogue et de respect. Une invitation à trouver des solutions pacifiques pour vivre sereinement ensemble dans la diversité, en reconnaissant la dignité de toutes les personnes et des institutions qui les représentent. La proposition, appuyée par l’hashtag #SoyDiálogo, en plein accord avec l’invitation lancée peu après par les évêques « à avancer sur le chemin du dialogue et de la compréhension réciproque », résonne aujourd’hui avec encore plus d’actualité, après les résultats du referendum qui ouvre de grandes inconnues sur l’avenir de la Catalogne, de l’Espagne et de l’Europe. « Le dialogue – écrivent les promoteurs de l’initiative – est un puissant instrument qui suscite l’intérêt envers l’autre, en entrant dans la réalité où il vit, pour la connaître, l’accueillir et, dans la mesure du possible, la comprendre. Parmi nous, membres des Focolari de toute l’Espagne, il y a des personnes d’identité culturelle, d’opinions politiques et de sensibilités différentes. Mais nous considérons le pluralisme comme un défi positif et une  richesse. Nous nous  engageons en personne à bâtir des ponts, convaincus que les points de vue et les choix de l’autre contiennent une part de vérité ». Sur twitter les commentaires des signataires vont bon train: « Une signature ne vaut pas décision, mais il n’est pas bon de  rester les bras croisés et de regarder couler le fleuve » « En discutant on s’enrichit du don de la diversité ». « Je crois dans le dialogue qui présuppose le respect, la transparence et l’acceptation qu’il peut y avoir chez autrui quelque vérité que je ne possède pas complètement ». « Ce n’est pas un mal de penser différemment. C’est le moyen grâce auquel tout évolue. Le contraire de l’uniformité et de l’immobilité”. 20171094-02 Voici quelques considérations de ceux qui croient au dialogue. De Girone: « Nous vivons des jours étranges, mêlés de tristesse, d’impuissance, d’inquiétude. Mais en même temps ce que je dois faire m’apparaît très clair. En chaque circonstance je me demande ce que je peux faire  comme personne dans la limite de mes possibilités. Je m’efforce de ne pas juger. Les occasions d’écouter ne manquent pas, en ayant une ouverture d’esprit”. “Avec une amie catalane – écrit un jeune de Séville – nous cherchons à maintenir un dialogue ouvert. Je m’intéresse à sa famille. Lorsque l’on connaît en profondeur ce que vit l’autre, on peut changer en partie sa propre idée et aimer davantage cette personne, même si nos idées sont différentes”. “Jusqu’ici je me limitais à prier et à effacer les séries de photos, de blagues ou infos douteuses  qui circulent sur le net sans nourrir de sentiments positifs – écrit une femme de Tolède – Puis je me suis demandé : que puis-je faire encore ? J’ai cherché à faire savoir aux personnes que je connais en Catalogne qu’elles peuvent compter sur moi pour construire et dialoguer. Cela allait probablement de soi, mais j’ai jugé bon de le faire savoir explicitement”. Message en provenance de Girone:”A mon avis, quand nous ne sommes pas capables de voir la part de vérité qu’il y a aussi dans l’autre, nous le diabolisons déjà. Cela nous donne carte blanche pour écrire ou partager n’importe quel considération incendiaire. Nous oublions alors que le défi que nous avons à relever est plus héroïque et plus difficile que de faire la propagande de nos propres idées en dénonçant celles des autres. Il s’agit de bâtir des ponts ». En provenance de Séville: “J’ai de nombreux amis en Catalogne, de véritables frères et sœurs avec lesquels nous avons décidé de travailler à l’avènement d’une humanité nouvelle. Nous partageons nos soucis et nos épreuves. Aussi, lorsque nous nous écrivons, ils se sont senti libres de me dire : j’espère que la prochaine fois, lorsque nous nous verrons, nous serons déjà indépendants. Et à leur tour ils m’ont écouté lorsque je leur ai répondu : j’espère que la prochaine fois que nous nous verrons le bon sens et la raison l’auront emporté ».  

Vers le Genfest 2018

Vers le Genfest 2018

Genfest_dWorld Trade Center Metro de  Manille, Philippines, 6-8 juillet 2018. Ce rendez-vous s’adresse à des milliers de jeunes en provenance du monde entier, animés par une solide conviction qui inspire toute leur vie ainsi que les actions qu’ils mènent : construire un monde uni et solidaire. Le Genfest 2018 , Beyond all borders est une invitation à faire s’écrouler les frontières, les limites et les barrières qui font obstacle à cet objectif. Né d’une idée de Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le Genfest  a rassemblé sur plus de 40 ans des dizaines de milliers de jeunes. Celui de 2018 en sera la onzième édition, la première en dehors de l’Europe. Au cours de ce long parcours, chaque Genfest a marqué une étape et  vu la concrétisation de nombreux projets: parmi eux l’idée des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui ont débuté en 1985, l’année où sont nés le Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) ; le Semaine Monde Uni, opérationnelle dès 1996, pour donner visibilité aux initiatives promouvant l’unité dans le monde, à tous les niveaux ; et enfin, depuis 2012, l’United World Project, grand observatoire permanent de toutes les bonnes pratiques au niveau planétaire. Le prochain Genfest précèdera de peu le Synode sur les jeunes, qui aura lieu en octobre 2018. En rencontrant les organisateurs, présents ces jours-ci à Castelgandolfo (Rome) à la rencontre des délégués du Mouvement des Focolari dans le monde, nous avons recueilli des informations de « première main » : Ding Dalisay représente à l’assemblée les Philippines: “C’est avec grande joie que nous avons eu le soutien du président de la Conférence épiscopale philippine : il nous encourage à annoncer ce Genfest au plus grand nombre de jeunes possible. Depuis déjà un peu de temps les jeunes des Philippines parcourent le Pays en « caravane » pour présenter le Genfest dans les paroisses, les universités et autres lieux. Nous espérons fortement que de nombreux jeunes viendront ». Carlo Gentile, délégué des Philippines avec Ding : « Ce sera le premier Genfest en Asie et donc un événement d’une grande importance interculturelle. Chiara Lubich définissait le Genfest comme  une « cascade de Dieu ». Nous nous attendons à quelque chose de très beau, préparé pour offrir à tous les jeunes qui viendront de l’Asie, mais pas seulement, une expérience profonde, bien ancrée dans la culture asiatique ». RisshoKoseiKaiUne mobilisation mondiale est déjà en cours. De nombreux contacts ont lieu avec d’autres Mouvements, par exemple avec les jeunes de la Rissho Kosei-kai, association laïque bouddhiste japonaise qui compte six millions de membres et avec le Youth World Peace Forum, qui aura son propre rassemblement annuel à Manille, en même temps que le Genfest. Dans quelques régions du monde on pense réaliser une édition du Genfest avec des initiatives locales. Une commission de 30 jeunes, représentants des diverses aires géographiques du monde, avec la coordination du secrétariat international des Jeunes pour un Monde Uni, est déjà au travail. Kiara Cariaso et Diego Lopez nous expliquent : « Nous sommes en train de travailler pour permettre à des jeunes du monde entier de se rendre au Genfest de Manille. Il y a déjà de nombreuses actions en cours, non seulement aux Philippines, car ce sera un événement planétaire, nous le construisons tous ensemble ». Et Diego de préciser : « Nous recueillons les idées qui arrivent des jeunes de tous les Pays, nous travaillons ensemble, et nous les faisons arriver aux Philippines ». “Le Genfest 2018 – précisent-ils –  s’articulera sur trois temps : le premier, qui précèdera la manifestation, donnera la possibilité à de nombreux jeunes venus du monde entier de connaître les cultures asiatiques. Une expérience interculturelle, interreligieuse, et sociale unique, qui se déroulera dans divers Pays du continent asiatique. Après quoi aura lieu l’événement central de Manille, du 6 au 8 juillet, auquel nous souhaitons faire participer des jeunes de tous les coins du monde, de manière à ce qu’ils puissent rendre présente leur propre réalité et en même temps transmettre à leurs communautés d’origine l’expérience et l’engagement pris à Manille. Il y aura enfin «le post Genfest », destiné surtout aux jeunes asiatiques, qui leur donnera l’occasion de témoigner d’une Asie unie pour un monde uni ». Ce sera une très belle expérience pour les 800 jeunes de la Cité pilote de Tagaytay ». Site officiel: y4uw.org/genfest

Jubilé de la Réforme sur des rythmes rock

Le groupe musical international Gen Verde s’est produit le 9 septembre à Stadthagen (Allemagne), dans le cadre des 500 ans de la Réforme luthérienne. « Un millier de personnes, malgré une pluie battante survenue peu de temps avant le début du concert – nous écrit la correspondante du groupe – a rempli la place de la petite ville de Stadthagen, en Basse-Saxe. Notre concert On te Other Side a apporté une touche de fraternité et d’internationalité. Au cours des journées précédentes nous avions déjà partagé de bons moments avec l’évêque luthérien, le Professeur Manzke, qui nous avait invitées, ainsi qu’avec ses collaborateurs. Et le jour du concert un groupe de jeunes, accompagné par leurs pasteurs, nous ont aidées à installer le matériel, trempés par cette pluie diluvienne, mais heureux ». « Nous gardons dans le cœur – concluent les jeunes artistes du Gen Verde – cette foule de gens sur la place, sous une mer de parapluies, au froid, qui écoutaient, se réjouissaient, chantaient et même dansaient avec nous ! Merci Stadthagen, nous avons vécu et tissé ensemble des moments de vraie fraternité ».