Avr 13, 2017 | Non classifié(e)
Qui “forme les formateurs”? Qui et comment, en particulier, accompagne la délicate mission des séminaristes et prêtres sur le parcours de leur formation pastorale? Comment aider les séminaristes, diacres et prêtres à être des “ministres capables de réchauffer le cœur des gens, de marcher dans la nuit avec eux, de dialoguer avec leurs illusions et leurs désillusions, de recomposer ce qui a été détruit en eux” (Discours du pape aux évêques du Brésil, 27 juillet 2013)? Des questions sensées pour toutes les communautés chrétiennes qui interrogèrent déjà le Concile Vatican II, ouvrant et exhortant à la création d’écoles qui puissent former à la spiritualité de communion. Histoire. En 1966, l’École sacerdotale du Mouvement des Focolari naît à Grottaferrata (Rome), et déménage ensuite à Frascati en 1974. Elle s’établie en 1984 dans la cité-pilote internationale de Loppiano, aujourd’hui avec le nom de Centre de spiritualité Vinea Mea. L’intention est d’offrir une formation unifiée pour prêtres, diacres et séminaires, qui mette au centre la fraternité vécue. Une école de vie pour hommes appelés du monde entier à annoncer l’Évangile, pour se former à une vie de communion avec ses évêques, avec les autres prêtres, avec les laïcs des paroisses respectives, avec des hommes et des femmes de toute croyance et culture, selon le souhait que Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, a émis en 1966 aux participants à Grottaferrata: “…Savoir tout repousser, se dépouiller de toute prétention de pouvoir, pour assurer la présence de Jésus parmi eux, en vivant comme des enfants le Royaume de Dieu. De cette manière [naîtra] une pastorale ‘nouvelle’ et des prêtres ‘nouveaux’: prêtres-Christ pour l’humanité, prêts à donner leur vie pour tous”. En harmonie avec ce que le pape François a plusieurs fois répété aux prêtres aujourd’hui: sortir vers les “périphéries existentielles”. De 1966 à aujourd’hui, sous la houlette de beaucoup de prêtres, à commencer par don Silvano Cola, plus de 4000 prêtres et séminaristes ont été formés, âgés de 20 à 75 ans, d’Églises différentes et provenant d’une soixantaine de pays du monde entier. Cette expérience, en raison de l’engagement à vivre chaque jour l’amour évangélique, veut être une expérience qui forme “des prêtres de communion” au service des autres.
Rouverte en octobre 2013 après presque deux ans de restructuration, le Centre de Spiritualité accueille le défi de mêler ancien et moderne, dimension communautaire et tradition séculaire de l’Église, autant dans les modalités de formation de la communauté que dans l’architecture même. “Vinea Mea – explique don Imre Kiss, actuel responsable du Centre – offre une formation permanente à la lumière de la spiritualité de communion du Mouvement des Focolari. L’école, d’une durée d’une année, prévoit des cours de spiritualité, théologie, anthropologie, ecclésiologie, en plus de laboratoires sur des thèmes d’actualité (jeunes, famille, communication, dialogue avec cultures et religions). À travers le partage de la vie en petites communautés, visant à répondre à l’exigence exprimée par beaucoup de prêtres d’expérimenter concrètement une spiritualité fondée sur la communion, pour ensuite la transmettre aux hommes et aux femmes de notre temps.” Le Centre œuvre en harmonie avec des structures similaires dans d’autres cités-pilotes du Mouvement des Focolari: Pologne, Allemagne, Kenya, Brésil, Philippines, Argentine. En outre, il promeut souvent des cours et des workshops annuels qui s’adressent à des éducateurs dans les séminaires pour soutenir et diffuser un style de vie sacerdotale fondé sur la communion. En novembre 2016, le Centre Vinea Mea a contribué à l’inauguration du Centre Evangelii Gaudium (CEG): projetée et réalisée en collaboration avec l’Institut universitaire Sophia, elle constitue une proposition en réponse à l’invitation du pape de donner un nouvel élan à l’œuvre de renouvellement nécessaire à la nouvelle étape d’évangélisation de l’Église, appelée à sortir vers les périphéries existentielles de notre temps. Une des premières initiatives du CEG est le cours d’approfondissement sur l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, organisé par le Centre de spiritualité Vinea Mea. Source: Loppiano online
Avr 12, 2017 | Non classifié(e)
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Christ est ressuscité ! Christ est vraiment ressuscité ! Toute souffrance, tout détachement, toute division, tout échec et la mort elle-même peuvent devenir pour nous, grâce à Lui, source de lumière et de paix. Appelés à témoigner la grande annonce de la résurrection, renouvelons notre engagement commun à donner l’espérance et la joie à l’humanité en ce moment de transformations historiques.
Avec mes vœux les plus chaleureux pour une sainte fête de Pâques !
Maria Voce
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Avr 11, 2017 | Non classifié(e)
La question concernant “l’Évangile et les cultures” est plutôt complexe et délicate. Théologiens, sociologues, pasteurs, hommes politiques et éducateurs en parlent depuis des siècles. Des documents comme Evangelii nuntiandi de Paul VI (8 décembre 1975) et Evangelii gaudium du pape François (24 novembre 2013) sont des références incontournables en la matière. Si l’on ajoute à ce binôme le mot « charismes », un terme qui s’applique aujourd’hui à des personnalités et à des réalités non ecclésiales, alors toute recherche d’un accord devient un défi, surtout si l’on fait se rencontrer des experts provenant de diverses cultures. C’est pourtant ce qui a caractérisé le congrès d’études sur « Évangile – charismes – cultures » qui s’est déroulé les 6 et 7 avril au Centre des Focolari à Rocca di Papa (Rome). En saluant les participants, Maria Voce a dès le début indiqué l’objectif de fond : favoriser « une culture de paix, une culture de la résurrection » qui ait un impact à une échelle toujours plus grande. Des spécialistes venus d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, d’Europe (physiquement présents ou reliés par internet) ont débattu à ce sujet lors de trois sessions thématiques. Charismes et évangélisation de la culture. La première session a travaillé à partir de deux questions – « Comment répondre à l’urgence de faire en sorte que l’Évangile devienne culture ? » (Mgr Zani) et « Comment accélérer la communion entre les charismes face aux défis actuels ? » (Sr Motta) -, et d’une provocation : « Aujourd’hui de nombreux “charismes” émergent dans des milieux profanes, tandis que dans l’Église la dimension prophétique est souvent insuffisante » (Bruni). Au cours des échanges qui ont suivi, les experts présents et aussi ceux reliés par internet, ont souligné, entre autres, que « chaque fois que nous sommes en présence d’un autre, nous rencontrons une histoire, familiale, sociale et culturelle » (Gaudiano) ; que « les médias ont un charisme particulier pour construire le monde uni, à condition qu’ils gardent leur indépendance » (Zanzucchi) ; que « l’évangélisation de la culture n’emprunte pas des voies dominatrices, mais celles du témoignage » (Mgr Zani). Sans oublier cette interpellation: « Il faut un nouveau potentiel narratif ; les jeunes d’aujourd’hui ne comprennent plus le langage du siècle dernier ». (Bruni) De l’inculturation à « l’inter-culturalité ». La deuxième session a débuté par l’intervention de Jesús Morán: « Les productions culturelles européennes n’épuisent pas ce qu’il y a à dire sur le Christ. Dans la rencontre avec les autres cultures s’exprime quelque chose qui n’avait pas encore été exprimé ». Le but, a rappelé le philippin Andrew Recepcion, « n’est pas un christianisme non occidental, mais outre-occidental ». Maria Magolfi a relevé dans le vécu de l’Afrique des valeurs « à prendre en considération aussi au niveau universitaire, pour sortir de certaines impasses ». Soni Vargas, de la Bolivie, a instamment demandé de passer du paradigme de « l’inculturation », qui n’exprime pas la « réciprocité active » demandée par Chiara Lubich, à celui de « l’inter-culturalité ». : « Ce n’est plus alors la mission, mais le don mutuel, dans une dynamique trinitaire où la supériorité d’une culture sur l’autre n’a plus de place ». Au cours du débat, Vania Cheng, chinoise, a dit: « L’Asie prône l’écoute, le respect et le silence, parce que la vie intérieure révèle davantage que la parole ». Raphaël Takougang, camerounais, a rappelé que « dans « l’inter-culturalité » le savoir ne se communique pas, il se transmet en vivant une expérience ensemble ». Roberto Catalano a souligné combien Chiara avait vu loin quand elle a invité à « faire naître le Christ du cœur des cultures ». Un avis partagé par Lucas Cerviño, relié depuis le Mexique: « Je dois créer les conditions pour que la semence de Dieu qui est déjà présente dans une culture puisse fleurir, mais sans en imposer les modalités » Morán a conclu : « Il est juste qu’il n’y ait pas de contrôle ni de supériorité d’une culture sur l’autre, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas un centre : le Christ est le cœur du monde ». Jeunes – foi – vocations. La troisième session, centrée sur le thème du prochain synode des évêques, a été introduite par Italo Fiorin : « Éduquer signifie aider l’autre à trouver le sens de sa propre vie. Éduquer c’est l’art d’accompagner ». Sœur Jenny Faravin a témoigné de « la découverte de la vocation à l’amour qui fait éclore de très belles fleurs ». Maria Rosa Logozzo a parlé de groupes de jeunes de diverses cultures (croyants ou non) en contact avec le focolare de Dublin : « La possibilité de faire une expérience de Dieu dans la communauté les attire ». Après un riche débat, Fiorin a conclu en rappelant l’importance de la « pédagogie de la réalité », en particulier du service learning : « Apprendre sert, servir enseigne ». Lors du dernier après-midi, le théologien Piero Coda a répondu à la question: que signifie « L’Église est née de l’abandon de Jésus en croix » ? « Une vie d’exode : la capacité de se détacher de ses propres racines pour vivre l’autre. Témoigner de la folie de l’amour de Dieu ». Le dialogue engagé pendant ces deux journées, a finalement rappelé Francisco Canzani, fera l’objet d’articles destinés aux revues Gen’s, Unité et Charismes, Umanità Nuova, Città Nuova, et alimentera aussi la réflexion sur l’actualité ecclésiale et culturelle. source: Città Nuova online
Avr 10, 2017 | Non classifié(e)
Harmonie sociale, citoyenneté globale, écologie, migrations et réfugiés, dialogue interreligieux, éducation à la paix: ce sont quelques unes des thématiques abordées au cours du séminaire qu’a organisé à Rome l’ONG New Humanity (Humanité Nouvelle). Présence, entre autres, de ses représentants auprès des sièges internationaux des Nations Unies à Paris, Genève et New-York. New Humanity organisation non gouvernementale qui représente le Mouvement des Focolari auprès de l’ONU, travaille depuis trente ans à la promotion d’une culture du dialogue et à l’élaboration de processus de paix, à travers des apports théoriques et de bonnes pratiques, Au cours de ces journées les participants ont eu l’occasion de confronter leurs idées autour des actions et des propositions que cet observatoire privilégié est en mesure de porter dans le débat international. La présence des jeunes au sein des travaux a contribué à rendre le dialogue très vivant. Les propositions pour développer le partage des multiples activités, des projets à venir et des événements promus par l’ONG ont été très intéressantes. Les stages que de nombreux jeunes effectuent auprès des instances internationales de New Humanity marquent en profondeur leur parcours culturel et humain. Ils ont l’occasion d’être ainsi confrontés aux problématiques actuelles, spécialement celles qui concernent le droit international, en suivant les réunions des Nations Unies et en donnant aussi leurs contributions écrites aux documents qui sont proposés sur les diverses thématiques.

Davide Bilardi
Davide Bilardi, délégué adjoint auprès au siège de Genève, est engagé depuis sept ans dans New Humanity: “ Je fais partie du groupe de travail sur le Droit à le developpment international à Genève et je crois qu’une ONG comme celle-ci peut peser dans le contexte d’une organisation internationale comme l’ONU. On peut trouver des réponses communes aux défis du monde, si, dans le même temps, la société civile sensibilise toujours davantage les personnes aux questions qui concerne la Planète, tout en intervenant dans les procédures de mise en oeuvre, comme par exemple dans les actions solidaires ». Esther Salamanca, professeur de Droit International à l’Université de Valladolid (Espagne), partage la même conviction : « Je travaille à Genève avec un groupe d’experts pour une déclaration sur les droits humains et, en particulier, sur la solidarité internationale, un document qui sera présenté prochainement à l’assemblée générale de l’ONU. On collabore avec d’autres associations, experts, ONG, dans un climat très fraternel ». 
Marco Desalvo, Cecilia Landucci
Marco Desalvo, Président de l’ONG, affirme que la présence de New Humanity auprès de l’ONU consiste à représenter le mouvement des Focolari et ses diverses expressions, relayer des actions souvent peu connues, mais qui ouvrent résolument des chemins de paix, auprès des grandes institutions mondiales. On se souvient de l’événement de novembre dernier, « Réinventer la paix » qui s’est tenu au siège de l’UNESCO à Paris, promu par New Humanity. Des personnalités du monde de la culture, ainsi que tous ceux qui travaillent chaque jour à la paix, ont témoigné que celle-ci est le fruit de choix courageux, persévérants et portés à plusieurs. La rencontre avec Maria Voce et Jesús Morán, la présidente et le coprésident du Mouvement des Focolari, a été un moment important de partage et d’échange. Ils ont encouragé l’action de tous ceux qui sont engagés dans New Humanity, en soulignant que leur travail contribue à faire progresser un réseau qui met en synergie les occasions qui se présentent et les diverses actions que les Focolari accompagnent à différents niveaux, y compris ceux de la réflexion et de l’élaboration culturelle. Un projet que l’on veut renforcer pour contribuer à la construction d’un monde plus uni.
Avr 9, 2017 | Non classifié(e)
En Jésus l’homme se retrouve participant de la vie même de la Trinité, de la vie sociale de Dieu. Cette dimension sociale proprement divine, que la vie de la grâce apporte aux hommes, ne détruit pas pour autant la vie naturelle. Il y a au contraire une merveilleuse imbrication des deux. La grâce, porteuse de cette “socialité divine”, engendre et permet une vie sociale, elle aussi naturellement parfaite, puisque le Christ est le fondement de l’Église visible. […] Mais quel est le point de passage du Christ à l’Église? Comment passe-t-on de la présence spirituelle de l’humanité dans le Christ à celle du Christ dans l’humanité ? Pour bien le comprendre, il faut contempler la nature humaine de Jésus, avant sa mort et après sa résurrection. Il faut méditer le mystère de sa chair d’homme mortel, mais qui après sa mort en croix devient source de vie. […] Avant la crucifixion, le rayon d’action de l’humanité du Christ est circonscrit aux limites de son corps mortel et assujetti au temps ; par sa mort et sa résurrection, sa chair devient esprit vivifiant… […] Aussi, au jour glorieux du dimanche de Pâques, quand l’Esprit pénètre et illumine chaque partie du corps de Jésus, l’Église aussi reçoit l’Esprit Saint: elle devient le Corps du Christ. On peut dire que le Christ a offert en semence un corps particulier, le sien, et qu’Il ressuscite comme Corps mystique, qu’Il ressuscite comme Église. C’est pourquoi le mystère de la socialité humaine se manifeste également, de manière évidente, à travers ces événements inouïs. Le Christ, du fait qu’Il a voulu être membre de la communauté humaine, en devient le Chef. Aussi, en souffrant sur la croix, il rachète le genre humain, qui est spirituellement récapitulé en Lui, et sa chair humaine, pleinement et librement assumée, au moyen de laquelle Il a voulu opérer la rédemption, acquiert certaines dimensions de l’infini : elle est spiritualisée et devient l’image même de l’humanité totalement et universellement renouvelée. Cette chair qui fut pour l’homme un principe limitatif, devient pour Jésus, après sa Résurrection, principe d’universalisation de la vie. […]L’expression “Corps mystique du Christ”, dans un sens plus précis et défini, désigne l’Église, qui continue ici sur la terre l’Œuvre de Jésus lui-même. […] De même que le Christ, Fils de Dieu, était véritablement homme, parfaitement homme, ainsi son Corps mystique est lui aussi pleinement humain, parfaitement humain, tout autant que divin. L’incarnation est en train de poursuivre chaque jour son œuvre, jusqu’à la fin des siècles, au sein de l’Église visible. Pasquale Foresi Extrait de : Pasquale Foresi, “Teologia della Socialità”, Città Nuova 1963, p.85
Avr 7, 2017 | Non classifié(e)
Il arrive, parfois, qu’en écoutant l’histoire d’une personne, on ait l’impression d’admirer la fresque d’une certaine époque. C’est le cas de Luigina Nicolodi. Une femme de Trente, aux yeux bleus, de la classe 1925. De toute petite taille, forte et rayonnante, le visage entouré d’une belle chevelure blanche. Luigina, qui vit actuellement à Rome, a confié depuis peu le récit de sa vie aux pages d’un livre, édité chez Città Nuova, « Tu seras toute nouvelle ». Ma vie avec Chiara Lubich. Le vingtième siècle que Luigina parcourt est un siècle de contradictions, de guerres, de tensions fratricides, qui traversent, en les ébranlant, les grandes puissances mondiales et l’Europe. « Après une enfance sereine, pleine de jeux » elle entre dans la jeunesse juste au moment où les nuages s’assombrissent, annonçant une nouvelle guerre. Le 5 mai 1936 les troupes italiennes envahissent Addis Abeba. Des milliers d’italiens vont s’établir en Éthiopie, attirés par les possibilités d’un nouveau marché. Parmi eux se trouve la famille de Luigina. En juin 1940 le second conflit mondial entre chez les Nicolodi : « Mon père, comme tous les hommes valides, fut tout de suite appelé sous les drapeaux et ferma son bureau ». Enrôlé, il se battit, fut arrêté et envoyé dans un camp de prisonniers. Le reste des membres de la famille, après avoir tout perdu, s’embarqua dans une odyssée qui les ramenait au pays natal, où ils vécurent dans l’incertitude, sous le sifflement incessant des bombes. Luigina s’occupe des démarches pour les assurances des agriculteurs et touche du doigt les conditions dans lesquelles ils sont exploités. En 1945, la veille de Noël, « comme une veste accrochée à un porte-manteau », son père, méconnaissable, le dos tout recourbé après cinq années de guerre et de camp de concentration, réapparaît.
Entre temps, parmi les ruines d’une ville encore enfumée suite aux bombardements, naît la première communauté des focolari. En 1947, invitée par une de ses connaissances, elle rencontre Chiara Lubich. « J’avais toujours pensé – raconte-t-elle – que Dieu était lointain, là-haut, au plus haut des cieux. Pour moi entre la terre et le ciel il existait une distance énorme, comme quelque chose de gris et d’opaque, comme des nuages ou des toiles au milieu, qui se superposaient. En écoutant les paroles de cette jeune fille, il me semblait qu’une infinité de draperies se détachaient d’un côté et de l’autre comme un rideau qui s’ouvre ». Un jour, tandis qu’elles regardaient par la fenêtre des ouvriers qui creusaient les fondations d’une maison, Chiara s’adresse à Luigina, et compare cette scène au travail qui consiste à creuser les âmes, pour « les gratter, y faire pénétrer Dieu pour qu’Il y demeure ». C’est en synthèse le travail auquel Luigina se consacre depuis lors : la construction d’une autre maison, celle de Dieu dans le cœur des personnes.
Des montagnes de Tonadico à Trente, puis à Milan, ensuite à Turin, Rome, Bolzano, Trieste, Luigina, avec sa simplicité et sa franchise proverbiales est témoin de la diffusion de cette nouvelle spiritualité au sein de l’Église. A Trieste, terre frontalière avec la Yougoslavie, elle voyage continuellement « au-delà du rideau de fer ». Un jour, « pour ne pas risquer d’être découverts et dénoncés par les « anges gardiens » de la police, présents partout, au lieu de nous rendre à l’endroit convenu, nous nous sommes réunis dans une petite église abandonnée loin de là. Ce fut dans cette désolation que j’ai annoncé notre découverte révolutionnaire de l’Évangile ». Après ces années de jeunesse et ses débuts surprenants, durant de nombreuses années, Luigina offre son aide auprès du Centre international de Rocca di Papa, aux côtés de don Foresi, premier coprésident du mouvement, puis à la région voisine des « Castelli romani ». En 1995, elle est atteinte d’une maladie grave (« J’ai considéré comme rebut tout ce à quoi le monde donne de la valeur et par contre un gain de rester à côté de Jésus »), dont elle guérit complètement. L’aventure de Luigina, compagne « de la première heure » de Chiara Lubich, se poursuit, toujours précieuse. Toutes les citations sont tirées de “Sarai tutta nuova”. La mia vita con Chiara Lubich, (Tu seras toute nouvelle ». Ma vie avec Chiara Lubich), Città nuova, février 2017. 