

Quelques événements dans le monde
06.03.2016 – Olomouc (République Tchèque) Dans la salle de l’archevêché se déroulera un programme culturel dédié à Chiara Lubich artisan de paix. Il se terminera par une célébration eucharistique à la cathédrale présidée par l’archevêque Mgr Jan Graubner. .11-12.03.2016 – Fontem (Cameroun) Workshop à thèmes (musique, dessin, poésie, expression théâtrale) sur « Chiara et la paix » prévus pour les élèves des 20 écoles qui ont adhéré au projet « Education à la Paix ». Remise de prix aux meilleures réalisations et aux gestes de paix les plus significatifs de ces mêmes étudiants, en présence des autorités civiles, traditionnelles et religieuses. 11.03.2016 – Rosario (Argentine) Le Congrès qui aura lieu à l’Université Catholique Argentine (UCA) réfléchira à ce que le charisme de l’unité apporte à l’Education. Parmi les intervenants la professeure Nieves Tapia, coordinatrice du Centre LatinoAméricain pour la formation au Service Solidaire (CLAYSS) 12.03.2016 – Garden Grove (Californie) Célébration Eucharistique en la Cathédrale du Christ présidée par Mgr Kevin William du diocèse d’Orange. Dans l’après-midi, à l’Academy Gym, se tiendra une rencontre qui traitera de la multiculturalité où interviendront des représentants des diverses ethnies et religions. 12.03.2016 – Caracas (Venezuela) Présentation de Chiara Lubich dont l’action en faveur du dialogue et de la paix a été récompensée par le Prix Unesco pour la Paix en 1996. L’événement a lieu à l’Institut de Théologie pour l’Education Religieuse (ITER), en présence de personnes de différentes Eglises. 12.03.2016 – Brasilia (Brésil) A l’auditorium de l’UNIP (Université Pauliste), à 15h30, présentation de Chiara Lubich, prix Unesco pour la Paix en 1996, suivie de trois temps de réflexion : construire la paix dans les relations entre personnes, dans le dialogue entre Eglises et Religions, et, en collaboration avec l’Institut des Migrations et des Droits Humains (IMDH), avec les migrants et les réfugiés. Comme billet d’entrée on demande 1 kg de nourriture pour les immigrés de Haiti. 12.03.2016 – Sarajevo (Bosnie Herzégovine) La faculté de théologie organise une Journée ouverte sur Chiara Lubich, intitulée: « Le message de dialogue et de paix ». Avec aussi la présence de personnes d’autres confessions chrétiennes, d’autres religions et de convictions non religieuses. Le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, présidera l’Eucharistie. 12.03.2016 – Solingen (Allemagne) Au Centre Mariapoli “Zentrum Frieden”: “Vivre ensemble dans la diversité”, le Mouvement politique pour l’unité allemand invite à une table ronde avec des élus et des membres du personnel administratif de la ville. Elle sera suivie d’un échange avec les habitants sur la question de l’intégration des réfugiés. 12.03.2016 – Castel Gandolfo (Rome, Italie) A 17h30, au Centre Mariapoli (Via De La Salle), en présence de représentants de l’Eglise et de la société civile, on abordera la question : « La culture du dialogue comme facteur de Paix » Après de nombreux témoignages, la présidente des Focolari, Maria Voce, prendra aussi la parole. A 18h30 le groupe international Gen Verde donnera une heure de concert. 12.03.2016 – Manfredonia (Italie) 7ème édition du “Prix Chiara Lubich Manfredonia”, avec la présence de Vera Baboun, maire de Bethléem et de Pasquale Ferrara (diplomate et Secrétaire général de l’Institut Universitaire européen de Florence). Info 12.03.2016 – Milan (Italie) “Moi à travers toi”. Un titre qui souligne comment la recherche de la paix nous rapproche de l’autre, tout en nous rapprochant aussi de notre être profond. L’événement se décline en trois moments distincts d’une demi-heure chacun, qui auront lieu sur trois sites à des heures différentes, pour permettre de participer à chacun des trois : Basilique St Ambroise, Institut des Filles de Marie auxiliatrice, Institut Gonzague. Info 13.3.2016 – Bujumbura (Burundi) Au lycée Scheppen de Nyakabiga, dialogue autour du thème: “ Miséricordieux comme le Père céleste, artisans de paix”. Parmi les intervenants l’archevêque de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye 13.03.2016 – Vung Tau (Vietnam) Au cours du rassemblement annuel des focolari (la Mariapolis), en présence de l’évêque, Mgr Joseph Tran Văn Toan, qui présidera la célébration eucharistique, présentation du documentaire sur Chiara Lubich: Histoire, charisme, culture. 13.03.2016 – Kinshasa (République Démocratique du Congo) Dans la Grande Salle de l’Université Catholique, en présence de personnalités religieuses, de représentants d’autres Eglises et Religions, du monde universitaire et diplomatique, on parlera de Chiara comme femme de Paix. Intervention du représentant de l’UNESCO en République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – Kikwit (République Démocratique du Congo) Le maire de la ville ouvrira l’événement à l’Ecole des Jésuites où, en présence d’autorités civiles et religieuses, on approfondira le thème de la Paix à la lumière du charisme de l’unité.Une rencontre du même type aura lieu le m^me jour à Goma, Lubumbashi et dans 16 autres villes de la République Démocratique du Congo. 13.03.2016 – San Salvador (Salvador) De 9h à 12h, table ronde à l’Université F. Gavidia (Auditorium bât. E) sur “La paix qui naît du dialogue”. 13.03.2016 – Lisbonne (Portugal) Au Centre Culturel Franciscain, table ronde sur “Chiara et la paix” avec des membres de la commission nationale Justice et Paix (le professeur Pedro Vaz Patto, président; la professeure Graça Franco et Antonio Marujo, journalistes). 13.03.2016 – Melbourne (Australie) “Construire la paix dans son propre milieu”, c’est le fil conducteur de l’événement qui se tiendra au Centre Mariapoli, avec des témoignages sur l’accueil des réfugiés. Présentation du documentaire de Mark Ruse : “Politics for unity: making a world of difference”, en présence du vicaire général de l’archidiocèse Mgr Greg Bennet et de responsables de Mouvements ecclésiaux en Australie. 14.03.2016 – Trente (Italie) A la Fondation Demarchi, présentation du livre de I. Pedrini « L’altro novecento : nella testimonianza di Duccia Calderari ». La biographie de Duccia, l’un des premiers témoins, aux côtés de Chiara Lubich, de la naissance des Focolari. Les différents intervenants : Monica Ronchini, chercheur, Giuseppe Ferrandi, Directeur du Musée historique de Trente, Lucia Fronza Crépaz, ex parlementaire, souligneront à cette occasion l’action de Chiara en faveur de la paix. 14.03.2016 – La Havane (Cuba) Au Centre Culturel Fray Bartolomé de las Casas, présentation de Chiara Lubich et de son action en faveur de la paix, en présence du nonce apostolique Mgr Giorgio Lingua, suivie d’un concert du groupe de Musique Ancienne “Ars Longa”. 14.03.2016 – Vérone (Italie) Au palais Gran Guardia remise du « Prix Fraternité Chiara Lubich pour une culture de paix », avec la présence de Shahrzad Houshmand (théologienne musulmane), Giuseppe Milan (professeur à l’Université de Padoue), Aurore Nicosia (journaliste). 14.03.2016 – Houston, Texas (USA) « Unité dans la diversité ». C’est le titre de la conférence interreligieuse qui se tiendra à 19h à l’Université St Thomas, précédée d’une célébration eucharistique dans la chapelle de St Basile, présidée par l’archevêque de Galveston-Houston, Mgr Joseph Anthony Fiorenza. Parmi les intervenants, en plus de l’archevêque, l’imam Qasim Ahmed (Institut Islamique), le rabbin Steve Morgen (Congrégation Beth Yeshurun), Thérèse Lee (Focolari). Info 14.03.2016 – Manille (Philippines) Dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’arrivée des Focolari en Asie, à l’Université De La Salle, symposium intitulé : « Le charisme de l’unité un héritage hors du temps ». De nombreuses personnalités religieuses et civiles participeront à la réflexion sur l’apport de Chiara Lubich à l’unité entre les Eglises, entre les religions et dans le domaine social, ainsi que sur la réciprocité évangélique, un style de vie caractéristique qui crée des parcelles de fraternité. 14.03.2016 – Rome – Sanctuaire du Divin Amour A 18h30, célébration eucharistique présidée par le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la vie consacrée. Info 16.03.2016 – Rome – Chambre des députés Présentation d’un manifeste de propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion des industries. Les Jeunes pour un Monde Uni qui, en collaboration avec le Mouvement Politique pour l’Unité et les Ecoles de participation sont à l’origine de cette initiative, seront reçus, en plus de divers parlementaires, par Mme Boldrini, présidente de la Chambre, et par M. Gentiloni, ministre des Affaires Etrangères.Info 16.03.2016 – Séville (Espagne) Au Séminaire Métropolitain, le professeur Manuel Palma, vice-directeur du Centre d’Etudes Théologiques de Séville, parlera de Jésus comme principe de la paix dans la spiritualité de Chiara Lubich. Il sera suivi de l’Imam Allah Bashar de la mosquée du roi Abdul Aziz Al Saud di Marbella, Malaga)’un exposé sur la paix dans l’Islam 18-20.03.2016 –Milan – Fieramilanocity A l’intérieur de la foire internationale, exposition du projet Economie de Communion où sera présenté, de façon diversifiée, le message de paix que Chiara Lubich offre encore aujourd’hui au monde. Info 19.03.2016 – Perth (Australie) Sur la Place de Northbridge, projection sur grand écran d’un vidéoclip sur la Paix réalisé par des jeunes qui recueilleront des signatures pour l’appel #Signup4peace. Programmes d’animation aussi pour les plus petits. L’évêque auxiliaire de Perth, Mgr Donald George Sproxton, sera présent.
Maria Voce : la culture du dialogue comme facteur de paix
«Le désir qui nous anime n’est pas celui de se souvenir mais de relire ensemble, 20 ans après, les contenus et la méthode que Chiara Lubich exposa à l’UNESCO le 17 décembre 1996 sur un objectif important, comme jamais en ce moment, pour les relations internationales : l’éducation à la paix. À cette occasion, l’UNESCO avait remis à la fondatrice du mouvement des Focolari le prix spécial qui s’adresse à ceux qui, par leurs œuvres, contribuent à créer les voies et les conditions pour que la paix devienne une réalité». C’est ce que rappelle la présidente des Focolari, Maria Voce, dans son intervention ; le 12 mars dernier à Castel Gandolfo, au cours de l’après-midi consacré à Chiara Lubich et à la paix, en présence d’ambassadeurs, de représentants de la culture et du monde œcuménique. «En considérant la vie actuelle, cet épisode apparaît de grande actualité : qui y a-t-il de plus important que l’éducation pour parvenir à cet objectif ? L’actualité dominante, celle qui s’impose tous les jours à nos yeux, nous offre des images de paix violée, souvent ridiculisée. Nous avons presque l’impression que depuis la réalité des individus jusqu’à la dimension internationale, le fait de « vivre en paix » n’appartient pas aux générations du Troisième Millénaire. Pourtant, combien de fois invoquons-nous la paix ou cherchons-nous à renouer le fil rompu dans les relations entre les personnes, entre les peuples, entre les États ? Nous ne pouvons nier que l’on parvient plus facilement à ériger des barrières, pensant sans doute qu’elles peuvent nous défendre, au lieu d’œuvrer pour construire l’unité dans les relations, entre les idées en politique, dans l’économie, entre des visions religieuses de la vie. Et la paix nous échappe. Elle s’éloigne. Au siège de l’UNESCO, Chiara offrait une méthode d’éducation à la paix : la spiritualité de l’unité. C’est un nouveau style de vie en mesure de surmonter les divisions entre les personnes, entre les communautés et entre les peuples, par conséquent capable de contribuer à retrouver la paix ou à la consolider.
Cette spiritualité est vécue par des personnes provenant d’expériences et de conditions diverses : chrétiens de différentes Églises, croyants de diverses religions, et personnes de cultures différentes, tous animés du désir de faire de l’humanité une seule famille. Ils sont conscients de devoir affronter des problèmes et des situations qui se présentent tous les jours à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ils sont tendus à être, au moins là où ils sont – je cite Chiara – « semences d’un peuple nouveau, d’un monde de paix plus solidaire des plus petits et des plus pauvres, d’un monde plus uni » (Discours de Chiara Lubich à l’Unesco, 17.12.1996), où il est possible non seulement de dire que nous sommes frères mais aussi de l’être. Si la méthode est celle-ci, quel est le « secret de sa réussite » ? C’est un secret que Chiara définit l’art d’aimer, à savoir « que cela nous demande d’aimer en premier, sans attendre que l’autre nous aime. Cela signifie aussi savoir « se faire un » avec les autres, c’est-à-dire assumer leurs fardeaux, leurs préoccupations, leurs souffrances et leurs joies. Si cet amour est vécu par plusieurs personnes, il devient réciproque »[1]. Réciprocité : un mot qui a un grand poids dans les relations internationales mais qui se limite souvent à garantir la trêve dans les conflits et non à les prévenir ou à les résoudre. Ceux qui ont des responsabilités et des fonctions importantes au niveau international savent combien les négociations sont difficiles, combien d’obstacles ils rencontrent pour parvenir à des accords satisfaisants pour chacune des parties [en présence]. Faire de l’amour un instrument de négociation concernant le grand objectif de la paix, serait utile pour sentir que nous faisons partie de la même famille, pour vivre cette dimension authentique de la fraternité sans la restreindre à la seule cohabitation mais en la rendant ouverte aux exigences des plus faibles, des derniers, de ceux qui sont exclus de la dynamique de la politique ou d’une économie dont le profit est la seule loi. Aimer donc, c’est œuvrer pour l’autre et avec l’autre ; c’est contribuer à surmonter les barrières dressées par des intérêts opposés, par le désir de manifester sa puissance, par les inégalités au niveau du développement, par l’impossibilité d’accéder au marché ou à la technologie ». Pour parler d’éducation à la paix, nous nous trouvons face au grand défi de conjuguer une méthode – celle de l’unité fruit de l’amour réciproque -, avec la fragmentation qui atteint désormais tous les domaines de notre quotidien. Chiara Lubich en était bien consciente ; c’est pour cette raison qu’elle offrit aux Représentants des États membres de l’UNESCO, cette clé de voûte, une bonne pratique selon le langage utilisé dans les relations internationales. Elle disait en effet : « On ne fait rien de bon, d’utile et de fécond en ce monde si l’on ne connaît pas, si l’on ne sait pas accepter la peine, la souffrance, en un mot : la croix » (Ibid.). L’engagement pour la paix est difficile à réaliser si l’on n’est pas prêt à perdre certitudes et confort, à s’aventurer sur des voies nouvelles, inexplorées ; en devenant créatifs sans improviser ; en écoutant la voix de ceux qui demandent un avenir de paix et en individualisant les lieux où émergent les possibilités de réaliser cet engagement. […] Il y a vingt ans, à l’UNESCO, Chiara indiquait l’amour comme « l’arme la plus puissante pour donner à l’humanité une très grande dignité : celle d’être non pas un ensemble de peuples placés les uns à côté des autres, mais un seul peuple, une famille. » (Ibid.). Aujourd’hui encore, bien que nous sommes face à des difficultés multiples qui reviennent sans cesse, c’est cet idéal que nous voulons réaliser grâce à l’apport de tous ».

Rome: Village pour la Terre – Vivre ensemble la Ville
Du 22 au 25 avril 2016, dans un parc de la capitale italienne, à la Villa Borghèse, près du champ de course, se tiendra une manifestation intitulée “Village pour la Terre. Vivre ensemble la ville. Rome en Mariapolis”. L’événement est promu par Earth Day Italia et par le Mouvement des Focolari de Rome. La manifestation commencera par la célébration de la 46ème édition de la Journée mondiale de la Terre. Cette année, elle revêt une plus grande importance en raison du choix, par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, du 22 avril comme premier jour effectif pour la signature de l’accord historique de Paris sur le climat – COP21, auquel tous les États du monde participeront. À la lumière de l’Encyclique Laudato Si’, dans laquelle le pape François a invité tout le monde à la sauvegarde de la Maison commune, et dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde, “Le Village de la Terre – Rome en Mariapolis” veut faire redécouvrir la vocation spécifique de Rome à la fraternité universelle qui fait d’elle une ville unique au monde. L’événement veut être, en effet, un village temporaire dans la ville, et verra la participation de nombreuses réalités qui œuvrent quotidiennement, à différents titres, sur le territoire pour que notre capitale soit un endroit meilleur dans lequel habiter, où chaque citoyen ou touriste – de tout âge, classe sociale ou culture – peut expérimenter sa contribution irremplaçable à la vie de la ville. L’objectif de la manifestation est de créer des ponts de dialogue entre les diversités – centre et périphérie, jeunes et adultes, Romains et citoyens “en transit” – montrant toute la beauté de Rome, parce que se rencontrer dans la diversité est possible, et la solidarité est une valeur universelle. Vivre ENSEMBLE la Ville proposera quatre jours d’activité – workshops, laboratoires, séminaires, échange de bonnes pratiques, performances artistiques, débats, moments de jeu, approfondissements ou le simple partage du temps et des expériences – visant à accroître la connaissance réciproque et l’accueil. Plus d’informations sur l’événement: www.villaggioperlaterra.it

Liban: Chiara nous encourageait à vivre l’Evangile
“J’avais 17 ans – raconte Nadine, focolarine libanaise, actuellement en Algérie – quand la guerre a éclaté au Liban: fermeture des écoles, routes minées, des bombes jour et nuit, snipers, blessés, morts… Avec d’autres jeunes passionnés par la spiritualité de Chiara Lubich, au cœur des tragiques événements qui commençaient à dégrader notre Pays, résonnaient en nous les mêmes phrases que celles qui avaient marqué les premiers temps des Focolari, en plein milieu de la seconde guerre mondiale : « Tout s’écroule, seul reste Dieu ». Nous aussi, comme Chiara et les premières focolarines, nous pouvions mourir d’un moment à l’autre, et nous aussi, comme elles, nous aurions voulu nous présenter devant Dieu « en ayant aimé jusqu’à la fin ». Nous avions appris qu’aimer signifie prêter attention aux besoins de ceux qui nous entourent. Dans ces circonstances ce n’était pas si facile, mais quand nous y parvenions nous sentions notre cœur se libérer de la peur et nous ne faisions presque plus cas de la tempête de haine et de violence qui nous entourait. C’est ainsi que nous avons pu aider beaucoup de personnes à aller de l’avant. Nous écrivions souvent à Chiara pour lui raconter ce que nous vivions et chaque fois elle nous répondait personnellement ». “ Je me rappelle encore les actes de violence et les enlèvements lorsqu’ont commencé les discriminations en raison de l’appartenance religieuse. Mon papa a été enlevé deux fois. Chiara nous parlait des premiers chrétiens et de leur courage de témoigner de leur foi même devant les persécuteurs de l’empire romain. Un de nos amis, Fouad, avait réussi à participer à un congrès Gen à Rome. Lors de son retour au Liban, tandis qu’il allait de l’aéroport à la ville, voilà qu’il est arrêté par des hommes armés. Il se trouve dans un quartier musulman et sur ses papiers d’identité il est mentionné : chrétien maronite. « Oui, je suis chrétien – reconnaît Fouad – et je rentre chez moi. » « Toi, viens avec nous », lui disent-ils. Après un long interrogatoire arrive la sentence : « Tu sais ce qui t’attend ?”. Le jeune comprend que tout est fini pour lui. L’un des miliciens l’emmène et le conduit vers un pont où de nombreux chrétiens avaient déjà été tués. Tandis qu’il marche, il essaie de calmer son agitation intérieure et se demande ce que Dieu peut vouloir de lui en ce moment précis. « Aime ce prochain », c’est ce qui lui vient à l’esprit. Et il cherche à faire que cet homme ressente tout son amour. » Cela doit-être difficile – lui dit Fouad – cela doit être triste de faire ce métier, de faire la guerre ». A la vue du pont, le milicien s’arrête, le regarde et s’exclame : » Faisons demi-tour ». Je me rappelle que Chiara, particulièrement frappée par le témoignage de ce jeune, a voulu qu’il soit diffusé pour le bien de tout le Mouvement ».
“Chaque fois qu’il y avait un cessez-le-feu, on se retrouvait à nouveau, on allait au focolare… Nos parents craignaient pour nous, mais nous ne pouvions pas nous arrêter. Resserrer l’unité entre nous était l’énergie vitale qui nous portait à aimer chaque personne rencontrée. C’est au cours de ces années de guerre que beaucoup d’entre nous ont ressenti l’appel de Dieu à se donner complètement à Lui. Chiara nous soutenait par son exemple, par ses encouragements. Elle n’a cessé de s’intéresser à la situation des familles éprouvées par les nombreuses restrictions et la fatigue. Certaines d’entre elles avaient perdu leur travail, leur maison. D’autres vivaient depuis des années dans des abris et voulaient quitter le Pays pour assurer un avenir à leurs enfants, dont certains étaient restés blessés…. Pour toutes Chiara a ouvert les maisons du Mouvement pour leur donner la possibilité de reprendre des forces à l’étranger ou de s’y établir définitivement. Elle a aussi lancé une campagne de recueil de fonds pour aider au financement du voyage. Et vu que l’aéroport de Beyrouth est resté fermé pendant des années, elle nous a envoyées, nous les focolarines, ouvrir une annexe du focolare à Chypre – l’unique voie d’accès à l’étranger par la mer – pour aider ceux qui partaient ».
“Cet amour concret de Chiara était toujours accompagné de ses forts encouragements spirituels. Après des années d’une vie extrêmement intense, nous nous sentions souvent faibles et sans forces. Alors Chiara, faisant référence à la « nuée » par laquelle Dieu s’était manifesté au peuple hébreu, nous proposait de vivre la Parole de façon toute nouvelle. La vie de la Parole – nous disait-elle – est la « nuée » par laquelle Dieu se rend présent dans le désert de cette guerre absurde que nous étions en train de subir. Et depuis cette « nuée – nous disait-elle aussi – non seulement vous inviterez de nombreuses autres personnes à vivre l’Evangile, mais vous trouverez la force de continuer à aimer… jusqu’à la fin ».