
Des voix qui se font écho pour la paix
La spiritualité de l’unité née de Chiara Lubich valorise fortement la paix: c’est le message tonifiant qui ressort de la soirée vécue à Castel Gandolfo (Rome) le 12 mars dernier où 1000 personnes se sont réunies pour relire à la lumière d’aujourd’hui l’héritage que nous laisse Chiara Lubich pour construire la paix. Etaient présents des ambassadeurs et représentants du corps diplomatique de 20 Pays auprès du Saint Siège et de l’Etat italien : du Maroc, de la Libye, du Bénin, du Gabon, de la Turquie et de Taiwan, de l’Argentine, du Venezuela, de Cuba, de l’Uruguay, du Paraguay, des USA et du Guatemala, ainsi que de diverses nations européennes, come l’Ukraine, la Lituanie, l’Albanie, la Slovénie, le Portugal et Malte.
Mais l’actualité qui s’impose à nos yeux offre les images “d’une paix violée, souvent tournée en dérision”, qui va jusqu’à faire penser “que vivre en paix n’appartiendrait plus aux générations du troisième millénaire », comme l’a dit Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, en adressant ses salutations. Comment recoudre la toile des relations entre les personnes, les peuples, les Etats ? « Au siège de l’UNESCO Chiara Lubich offrait une méthode d’éducation à la paix », rappelle Maria Voce : la spiritualité de l’unité, qui jette les bases d’une culture du dialogue. En témoignent les quatre expériences qui ont suivi, à commencer par la simplicité de celle du « dé de la paix », qui est à la base du développement de living Peace, un projet des écoles du Caire adopté aujourd’hui par 300 écoles réparties dans 110 Pays et qui mobilise plus de 100000 enfants et adolescents… en passant par le dialogue entre musulmans et chrétiens qui se vit en Italie sur le fond des tensions qui traversent le continent, sans oublier l’histoire « miraculeuse » de Fontem, au Cameroun, où Chiara voyait un exemple d’unité pour l’avenir des peuples, symbolisée par le pacte scellé entre les deux chefs de tribu ; enfin son grand rêve d’agir sur la société la société, à travers la pensée et la culture, en faisant naître l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano, Florence).
Le Gen Verde a pris aussi la parole sur la scène du Centre Mariapoli de Castel Gandolfo: les chansons de son nouveau spectacle On the Other Side – récemment donné lors d’une tournée à Hong Kong et Taiwan – convergent toutes dans cette direction. Le sacrifice des moines de Thibérine, la berceuses pour la petite enfant inconnue morte noyée lors d’un des nombreux voyages de l’espérance, les paroles de vérité d’Oscar Romero, l’évêque du Salvador tué par une main criminelle, aujourd’hui reconnu « bienheureux », le cri de la forêt amazonienne qui dépérit: par son travail le Gen Verde entend mettre de solides bases à la construction de la paix en intéressant des milliers de jeunes à ses workshops. Eux aussi sont mobilisés pour être, là où ils sont « les germes d’un peuple nouveau, d’un monde plus solidaire, surtout envers les plus petits et les plus pauvres », pour reprendre les propos de Chiara Lubich à l’Unesco, « les germes d’un monde plus uni », sans cacher le secret pour y parvenir, le courage de savoir souffrir, d’accepter la peine et la souffrance que cela implique. « Si davantage d’hommes acceptaient la souffrance par amour, la souffrance que demande l’amour – avait alors affirmé Chiara – celle-ci pourrait devenir l’arme la plus puissante pour donner à l’humanité sa plus haute dignité : celle de se sentir non seulement un ensemble de peuples qui se juxtaposent, souvent en train de se battre, mais un seul peuple ».

Chiara Lubich et son message de paix
« Une femme d’une foi intrépide, humble messagère d’espérance et de paix », comme le pape Benoit XVI brossait Chiara Lubich dans un message envoyé à l’occasion de ses funérailles, il y a huit ans. Et le pape François, à l’ouverture de sa cause de béatification en janvier 2015, exhortait à « faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, après avoir accueilli l’invitation du Seigneur, offrit à l’Eglise une nouvelle lumière sur le chemin vers l’unité ». Des centaines d’événements dans le monde pour signifier que la paix n’est pas une utopie. Plus de 200 événements ont été organisés par les communautés des Focolari en Europe. A Minsk, Biélorussie, une journée intitulée Vivons pour l’unité. En Suède des rencontres familiales dans les sept villes où des communautés du mouvement sont présentes. A Munich, en Allemagne, le premier « Chiaratag ». A Lisbonne, Portugal, une table ronde Chiara et la paix avec des journalistes et des membres qualifiés de la commission Justice et Paix. A Séville, Espagne, tout sera centré sur Chiara Lubich, éducatrice à la paix, avec la participation active de l’Imam Allal Baschar de la mosquée du roi Abdul Aziz al Saud de Marbella et de d. Manuel Palma Ramírez, sous-directeur du centre d’Etudes Théologiques de Séville. A Sarajevo, en Bosnie et Herzégovine, la communauté des Focolari composée de catholiques, orthodoxes, musulmans et personnes de convictions non religieuses regroupera au cours d’une rencontre, Le message de dialogue et de paix, résultat de plusieurs années d’engagement au coude à coude. Elle sera ouverte à toute la ville. L’archevêque cardinal Vinko Puljić sera présent. Une conviction : le dialogue en acte, y compris dans les autres pays des Balkans, passe par la reconnaissance des traditions et des nationalités. Le programme éducatif Perle de Skopje en Macédoine en témoigne : une maternelle, en partenariat avec l’université, qui accueille des enfants de différentes ethnies, fait participer les familles et fonde son projet éducatif sur des idéaux de fraternité promus par Chiara. Une initiative du professeur Aziz Shehu, musulman, actuellement professeur et vice-recteur de la faculté de pédagogie. Une preuve que c’est un processus irréversible : le témoignage de 110 jeunes : des croates, des serbes, ruthènes, hongrois, albanais et macédoniens, d’autres de Bulgarie et de Roumanie, se sont retrouvés ensemble pour la première fois début mars sous le titre : Balkans : nous sommes un. De nombreuses rencontres se sont déroulées sur tout le continent américain, ainsi que des symposiums, des conférences et des concerts à caractère spirituel, sous forme de prières ou interreligieux ou bien encore en faveur de l’environnement : à New York et San Francisco, aux USA, Santiago du Chili, La Havane, à Cuba, Neva, dans l’Etat mexicain de Netzahualcóyotl, Caracas, au Venezuela, Rio de Janeiro, au Brésil, Mendoza, en Argentine. A Medellin, en Colombie, on ne peut trouver de famille qui n’ait pas perdu en 50 ans de conflit au moins un de ses membres. Les membres de la communauté des Focolari sont aussi touchés : trois générations avec des histoires comme celle de Rosa : après la mort de son fils, assassiné par un ami, elle ne se laisse pas entraîner dans la vengeance, mais de toutes ses forces prend avec la décision courageuse de pardonner, en travaillant dans le centre social du quartier pour partager réconciliation, soins et culture. Des projets de formation en différentes villes de la Colombie, Equateur, Venezuela et Mexique voient s’alterner des générations d’enfants qui, une fois devenus travailleurs, enseignants, se chargent de former à leur tour de nouveaux citoyens à la culture de la fraternité et de la paix. Dans le Pacifique, les rencontres à Honolulu, dans les îles Hawaii, et à Nouméa, en Nouvelle Calédonie ont été fort appréciées. En Australie pleins feux sur la paix et l’accueil, avec des rendez-vous à Canberra, Melbourne, Sydney et Perth où les jeunes se sont particulièrement impliqués : l’événement s’est tenu à l’extérieur sur la Northbridge Piazza. En Nouvelle Zélande rencontres à Wellington et Christchurch sur Politics for Unity : faire un monde avec nos différences. En Corée du Sud, des rendez-vous animés par trente-et-une communautés dans les différentes régions pour approfondir la pensée de Chiara Lubich sur la paix. Aux Philippines, à l’université De La Salle de Manille, le symposium Charisme de l’unité, un héritage hors du temps. retracera les chemins parcourus en 50 ans de vie du mouvement des Focolari dans le continent asiatique. Au Vietnam, à Vung Tau, 300 personnes venant de tout le pays se retrouveront pendant plusieurs jours sous le signe du partage et de la spiritualité de l’unité. Au Pakistan des rencontres sur la spiritualité et des messes pour la paix sont prévues dans sept villes. Rendez-vous aussi au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, Nigeria, Kenya, Uganda pour ne citer que ces pays. Au Burundi, on se recueille autour du thème Miséricordieux come notre Père céleste, nous sommes des bâtisseurs de paix. En République Démocratique du Congo une connexion téléphonique va rejoindre les grandes villes du pays: Lubumbashi, Goma, Kikwit et Kinshasa. Ici 1500 personnes, en présence d’ambassadeurs, membres de l’UNESCO, des représentants des différentes confessions chrétiennes, des autorités musulmanes, vont réfléchir sur la façon de vivre la paix dans la famille. En Italie, la présence de nombreuses communautés des Focolari suscite beaucoup d’initiatives locales. A Rome, des jeunes se donnent rendez-vous au Parlement avec la présidente de la chambre Laura Boldrini, le ministre des Affaires étrangères, Gentiloni et d’autres parlementaires. Pasquale Ferrara, diplomate, Michele Zanzucchi, directeur de Città Nuova, Shahrzad Houshmand, théologienne musulmane, échangeront sur le contenu d’un manifeste avec des propositions concrètes pour la paix, le désarmement et la reconversion industrielle. A l’université de Pise, un cours d’Antonio M. Baggio dans le cursus de Jurisprudence : L’amour des amours. Inspiration religieuse et laïcité de la politique chez Chiara Lubich. Au palais Ducal de Gènes un approfondissement de l’encyclique Laudato si’ durant l’intervention sur Les religions dialoguent pour la paix et l’environnement, avec Husein Salah, président de la communauté musulmane, Giuseppe Momigliano, grand rabbin, Gnanathilaka Mahauswewe, moine bouddhiste, Andrea Ponta, ingénieur environnemental, Roberto Catalano, du centre du dialogue interreligieux des Focolari. Moi en passant par toi est le titre d’un événement itinérant dans la ville de Milan, une sorte « d’étreinte » de la ville avec des interactions entre différents groupes. Et encore dialogue, intégration, pardon au cours des rendez-vous sur Mon univers est comme le tien ? … des pas pour se re-connaître. A l’auditorium du centre Mariapoli de Castelgandolfo (Rome) se retrouveront des membres accrédités du Corps diplomatique, près l’Italie et le Saint Siège, et des représentants du monde de la culture, accueillis par la présidente des Focolari Maria Voce, afin d’évoquer Chiara Lubich sous l’aspect de La culture du dialogue comme facteur de Paix. Au Moyen-Orient, alors que les conflits armés continuent à semer la destruction et à tuer l’espérance, les communautés des Focolari en Syrie affirment que « nous sommes responsables de la paix nous aussi. Nous croyons que Dieu, le Seigneur de l’Histoire, peut vaincre le Mal et nous écoute. Nous péchons par omission si nous ne le prions pas incessamment, Lui qui peut tout et nous soutient afin d’arriver à ce but sublime : faire de toute l’humanité une seule famille. Voilà pourquoi il faut prier tout en changeant nos cœurs et en faisant circuler nos biens ». La signification du 14 mars 2016 réside justement en cela : faire converger, depuis de nombreux points de la terre, l’engagement et la prière du plus grand nombre pour que le monde soit plus uni. En parallèle, la cause de Béatification de Chiara Lubich, qui a débuté le 27 janvier 2015, suit le cours prévu par les normes canoniques. Beaucoup de personnes de différentes Eglises et de convictions non religieuses ont déjà pu offrir leur témoignage. Une mosaïque qui met en évidence sa vie exemplaire, toute focalisée sur les personnes que Dieu mettait sur son chemin en vue de « se sanctifier ensemble ». Communiqué de presse

Argentine : une communauté en périphérie
Si depuis la capitale de l’Argentine, on prend l’autoroute en direction du sud, au bout d’une demi-heure de voyage, on arrive à Plátanos, barrio de périphérie d’environ 20.000 habitants: ges gens travailleurs qui ont construit leurs propres habitations au prix de beaucoup d’efforts et avec peu d’argent. La paroisse, dédiée à Sainte Élisabeth de Hongrie, est très dynamique. Il y a presque trente ans, Don Francesco Ballarini, italien, y a apporté l’esprit des Focolari. Aujourd’hui, ce sont les laïcs qui continuent à vivre cet esprit d’unité avec d’autres paroisses du diocèse. ”Au début de cette année – racontent-ils – nous avons organisé une fête pour les enfants du quartier le plus périphérique de Plátanos, dont les habitants ne fréquentent pas beaucoup la paroisse. Chacun était invité à mettre en commun ses propres talents : qui en enseignant à pétrir le pain, qui à travers la peinture ou un atelier de céramique… sans oublier les tours de magie d’un papa catéchiste, ni les dames du quartier préparant le mate (l’infusion typique qui se boit en Argentine)”. A cette occasion, ils font connaissance avec une fille de quinze ans arrivée au terme de sa grossesse. ”Elle avait besoin de tout. Une course à la solidarité a débuté pour répondre à ses besoins et ceux de l’enfant qui est né quelques jours après. En arrivant chez elle, nous avons été impressionnés par la précarité du lieu : petit, sol en terre battue, pas de fenêtres, porte endommagée. En plus d’elle et de son bébé, six petits frères et les parents. Une fois informée de cette situation, la communauté a fait arriver beaucoup d’aides. Nous sommes déjà presque en mesure de placer les fenêtres, une porte, un poêle et d’autres personnes se sont offerts pour lamain d’œuvre. Quelques femmes ont enseigné à M. à s’occuper le mieux possible du bébé. Elle, que nous avions connue triste et irascible, a commencé à sourire! C’est la charité vécue ensemble qui fait ces petits miracles”.
”Une autre initiative que nous portons de l’avant ensemble – poursuivent-ils – c’est le projet Sachetera : il s’agit de fabriquer des sacs de couchage avec des sachets de lait, pour les sans-abris. En tant que paroisse, nous voulons continuer à soutenir cette action et, même si nous pourrions travailler chacun chez soi, nous préférons la réaliser ensemble, juniors, jeunes et adultes. Lors d’une journée de forte pluie, nous doutions de réussir à nous réunir, mais la seule pensée des sans – abris nous a poussés à travailler encore davantage”. ”Nous nous sommes ensuite rencontrés à Bernal (autre barrio) avec des personnes d’autres paroisses et avec les jeunes des Focolari qui portent de l’avant des projets d’aide aux plus nécessiteux. Pour nous, c’est important de partager nos expériences avec les autres paroisses pour ne pas vivre repliés seulement sur ”notre” périphérie mais, au contraire, apprendre des autres”. Lorsqu’ en septembre, un incendie est srvenu dans la maison d’une famille d’un quartier proche – détruisant tout – ”nous nous sommes mis en route pour aider, en donnant des choses qui nous étaient nécessaires. Grâce à une communion des biens de tous, nous avons contribué à la construction des cloisons. Aussi ont-ils pu reconstruire leur maisonnette avec enthousiasme. C’est seulement plus tard que nous avons appris que la famille appartient à l’Eglise pentecôtiste et que le mari en est le Pasteur. Nous étions émus, car l’Amour ne regarde, une fois encore, ni la confession religieuse, ni d’autres différences”. Les jours suivants, le Pasteur, maçon de profession, s’est proposé pour cimenter le mur de l’église, destiné à la construction d’un autel à l’image de la Vierge de Luján. ”Je vous remercie pour l’amour que vous avez donné sans rien demander – a dit le Pasteur à la communauté catholique réunie pour la messe dominicale à laquelle sa famille a voulu participer – vous m’avez aidé à dépasser les préjugés que beaucoup parmi nous (pentecôtistes) ont, vis-à-vis des catholiques ; vous aussi, vous êtes mes frères”.

Un médecin syrien au camp de réfugiés
“Il y a cinq ans, avant que le conflit en Syrie explose, nous avions projeté, en famille, de faire tous ensemble une expérience à plein temps à la cité-pilote internationale des Focolari à Loppiano (Florence). Violet et moi allions fréquenter l’École Loreto, avec d’autres couples de différentes parties du monde, pour approfondir les différentes thématiques familiales à la lumière de la spiritualité de l’unité, alors que nos quatre enfants allaient intégrer les écoles de la région. Après des années de travail – je suis médecin – nous voulions prendre une année de notre vie pour la consacrer à Dieu. Nous nous sommes préparés au départ avec soin et responsabilité, ignorant ce qui allait se passer peu après: le début des conflits dans notre pays. Avant le départ, j’ai pu me rendre utile de mille façons, prêtant secours aux blessés, faisant aussi, non sans risques, de longs trajets en voiture pour les rejoindre. Le départ pour l’Italie a été plutôt aventureux en raison des troubles qui, malheureusement, continuaient.
Mois après mois, nous suivions avec inquiétude les nouvelles toujours plus tragiques qui arrivaient et, à la fin du cours, nos proches nous ont conjurés de repousser notre retour. Je vous laisse imaginer l’angoisse avec laquelle nous avons pris cette décision et le désespoir de ne rien pouvoir faire pour nos compatriotes. Nous nous sentions comme une voiture, moteur vrombissant, qu’on empêche d’avancer. Mais rester en Italie n’est pas chose simple. Devant nous, nous ne voyions pas de futur. Même si nous nous trouvions dans un environnement hospitalier, en raison de la non-reconnaissance des diplômes, je ne pouvais pas exercer ma profession. Je me suis adapté pour faire d’autres petits travaux, comme menuisier ou autre, en attendant une lueur.
Mais, finalement, l’occasion de faire quelque chose pour mes compatriotes se présente. En effet, j’apprends qu’un projet d’accueil pour réfugiés en Slovénie, mis en œuvre par Médecins Sans Frontières, a besoin d’un médecin qui parle arabe. Je suis donc immédiatement parti, sans savoir exactement ce qui m’attendait. Dès mon arrivée, je me suis mis au service de ceux qui atteignaient le Centre d’accueil par la mer ou après un long parcours à pied. Beaucoup proviennent d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan… et aussi beaucoup de Syrie! Les voir arriver et pouvoir les accueillir en parlant notre langue, c’était pour moi une forte émotion. Les larmes coulaient sur mon visage. À partir de cet instant, je ne me suis plus préoccupé des heures de sommeil, des repas… Je voulais être tout le temps avec eux, soulager leurs souffrances, prendre soin d’eux, les faire se sentir ‘chez eux’. J’ai encore dans le cœur et dans les yeux la première fillette que j’ai aidée: elle pleurait sans arrêt, nous ne réussissions pas à la calmer. En lui rendant visite, j’ai compris qu’elle avait seulement mal au ventre. J’ai commencé à la soigner et à lui parler en arabe… La fillette s’est calmée peu à peu et endormie dans mes bras. Lorsque les autres s’approchaient pour la prendre, elle s’agitait et ne voulait pas quitter mes bras… C’était pour moi une expérience très forte. Ici, l’afflux est continu. Trois trains, transportant environ 2500 personnes, arrivent chaque jour. En seulement quatre jours, nous avons dû nous occuper d’autant de personnes qu’en un mois. Dans notre équipe, nous sommes six: les autres sont tous de la région. Eux aussi, ils ont immédiatement remarqué combien c’était touchant pour moi de voir arriver mes compatriotes dans ces conditions. Lorsque je les accueille, en disant mon nom (Issa=Jésus), je vois leurs yeux briller. Pour chacun d’eux, je voudrais être un autre Jésus qui est là pour les accueillir, qui prend soin d’eux à travers moi. Cette possibilité qui m’a été donnée est pour moi comme une réponse de Dieu.”