Mouvement des Focolari

8ème anniversaire du décès de Chiara Lubich

22 janvier 1920 – 14 mars 2008: ces deux dates délimitent la vie terrestre de Chiara Lubich, Silvia Lubich selon l’Etat Civil. Le jour de sa mort des milliers de personnes ont emprunté les routes de Rocca di Papa (où se trouve le siège du Centre International du Mouvement des Focolari et aussi la maison de Chiara) pour rendre hommage à sa dépouille et un nombre encore plus important a pris part à ses obsèques, en la Basilique de Saint Paul Hors les Murs, le 18 mars. Au cours des dernières années ce jour anniversaire a été l’occasion d’approfondir sa pensée, sa vie, son témoignage sous divers aspects: le dialogue oecuménique (Chiara Lubich: un charisme, une vie pour l’unité des chrétiens à Trente en 2011), le charisme de l’unité et les jeunes (2012), la culture (Charisme Histoire Culture, à Rome en 2013), le dialogue interreligieux (Chiara et les religions 2014), la politique pour l’unité, avec des événements dans le monde entier, en 2015. En cette même année, le 27 janvier a eu lieu l’ouverture de sa cause de canonisation. En 2016 l’accent est mis sur la paix. Tout au long de sa vie Chiara Lubich a oeuvré en faveur de la paix en ouvrant des chemins de dialogue à divers niveaux, ce qui lui a valu des reconnaissances internationales, dont le Prix UNESCO pour l’éducation à la Paix en 1996. Sa spiritualité, qui se décline en vivant la fraternité au quotidien, inspire des centaines d’initiatives qui, sous toutes les latitudes, visent à contribuer à enrichir la planète (actions humanitaires, solidarité, protection de l’environnement), et qui sont recueillies sur la plateforme de United World Project (UWP). https://www.youtube.com/watch?v=bGWZw_UymaI En septembre 2015 la présidente des Focolari, Maria Voce, pour répondre à l’appel du pape François, relance un nouvel engagement et une mobilisation pour la paix. “Il faut faire davantage –avait-elle affirmé – pour faire bouger les hautes sphères de la politique, les circuits du commerce des armes, ceux qui décident les choix stratégiques, lesquels – comme on commence à le vérifier – peuvent partir de la base avec la mobilisation de la société civile. Maria Voce a en outre appelé les membres du Mouvement à s’engager et à s’unir de façon plus large pour promouvoir , avec tous ceux qui vont en ce sens, des actions destinées à démasquer les causes des guerres et des tragédies qui sévissent en de nombreux points de la planète, avec l’objectif d’y porter remède, “en mobilisant nos forces, nos moyens et nos disponibilités”. Le 12 mars à Castel Gandolfo (Roma) – à l’occasion du 20ème anniversaire de la remise du Prix UNESCO pour l’éducation à la paix à Chiara Lubich, et du 8ème anniversaire de sa mort – se déroulera l’événement “La Culture du Dialogue comme facteur de Paix” avec la presence du groupe international Gen Verde. L’invitation s’adresse aux Ambassadeurs près le Saint Siège, aux autorités civiles et ecclésiales. Maria Voce, la présidente des Focolari interviendra, et quelques témoignages seront ensuite donnés sur le dialogue comme facteur de paix.. Le 14 mars, au Sanctuaire du Divin Amour (Rome), une célébration eucharistique aura lieu à 18h30, présidée par le cardinal João Braz De Aviz. Ce même jour, dans le monde entier, des événements divers feront mémoire de Chiara Lubich.

En Inde, avec le mouvement Swadhyaya

En Inde, avec le mouvement Swadhyaya

P1220049La ville de Kolhapur, dans le sud du Maharashtra, à mi-chemin entre Bombay et Bengalore, accueille un rassemblement d’environ cinquante mille disciples et sympathisants du mouvement Swadhyaya, fondé par le réformateur hindou Pandurang Shastri Athawale et actuellement conduit par sa fille Didi. C’est précisément de l’amitié entre cette dernière et Chiara Lubich qu’est née une convergence de vues et d’aspirations qui s’est développée au cours des années et s’est poursuivie avec l’élection de Maria Voce à la présidence du Mouvement des Focolari. Après la rencontre entre ces deux femmes qui ont succédé à leurs fondateurs respectifs, Maria Voce, Jesús Morán et la délégation venue de Rome ont été invités à participer à la cérémonie de clôture d’un pèlerinage d’environ dix mille couples du mouvement « Swadhyay Parivar » (la famille de la connaissance de soi). Ces couples, engagés depuis des années dans le mouvement du renouveau de l’hindouisme, avaient passé une semaine au contact d’autres familles de la région de Kolhapur pour partager les aspirations et la dimension spirituelle de leur mouvement, en visitant aussi un temple important de cette région. P1220275Au cours de la cérémonie de clôture qui s’est déroulée sur une grande place au centre de la ville, Didi Talwalkar a fait part à tous les participants de son amitié avec Chiara Lubich, en la présentant comme leader catholique et fondatrice du mouvement des Focolari. Après un diaporama qui mettait en valeur la relation profonde vécue par ces deux femmes, Maria Voce a adressé à tous les participants, comme cela lui avait été demandé, ses salutations et la bénédiction de Chiara, expression de cet esprit de dialogue et de la dimension commune à l’unique famille humaine que soulignent aussi les livres sacrés hindous comme vasudhaiva kutumbakan. Un moment de grande intensité et d’émotion spirituelle qui a renforcé le lien entre les responsables des deux mouvements. A la fin du voyage il apparaît que le chemin accompli au cours de ces années constitue une expérience nouvelle de dialogue entre les fidèles des religions de l’Inde et les chrétiens, éclairée par la rencontre avec la spiritualité de l’unité. Il y a la conscience que depuis des années se vit une expérience de fraternité profonde, mais aussi de réflexion, avec des expériences précieuses de collaboration sur le plan social. Elle continue à ouvrir les voies du dialogue, chacun approfondissant sa propre foi, à la lumière du charisme de Chiara, considérée comme une femme qui a su interpréter les signes des temps et offrir au monde un esprit qui peut rapprocher toute la famille humaine dans un pèlerinage vers la Vérité. Le dialogue engagé avec Maria Voce et Jesús Morán à leur retour de voyage, au cours de la téléconférence du 13 février, finit par une question : quelle impression gardez-vous de ce grand monde de l’hindouisme où les chrétiens sont à peine les 2% d’une population qui dépasse largement le milliard d’habitants ? « Celle d’une église petite mais vivante, très vivante », répond la présidente. « L’Inde nous apporte beaucoup – ajoute le coprésident – . Ce Pays affectionne le pluralisme et le vit de façon inclusive. Chacun a un lieu pour manifester explicitement sa propre foi. C’est un apport pour l’Occident qui, au contraire, vit un pluralisme tendant presque à exclure. Autre chose : le silence, le silence qui est fondamental pour tout type de dialogue ». « Et ce silence – conclut Maria Voce – exprime aussi l’âme religieuse de ce peuple. Un don qu’ils peuvent partager avec le monde occidental – comme je leur ai dit – c’est de nous faire redécouvrir le sens de Dieu, d’en faire l’expérience ». A lire aussi: En inde: cœurs et esprits en dialogue    

Unité : levain pour la société

Unité : levain pour la société

”Les lignes conductrices de l’Évangile de Jean, et pas seulement de celui-ci, convergent ensemble dans la phrase qui pour moi a une signification profonde et infinie déjà depuis longtemps :” L’Unité de l’Église :”Que tous soient une seule chose, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, afin que le monde croie” (cf Jn 17,21). C’est ainsi que nous devons vivre. […] L’Unité de l’Église, l’unité avec ceux qui se trouvent en-dehors des frontières de notre Église catholique et romaine, l’unité entre tous ceux qui se reconnaissent dans la foi de l’unique Dieu, le Vivant, et donc avec les juifs et les musulmans. Cette unité entre l’Église et la société où l’une ne se trouve pas à côté de l’autre d’une façon parallèle ou ne s’oppose pas à l’autre:  Église et société entrent dans un rapport réciproque et soulignent ainsi que l’unité que Dieu donne est le levain pour la société, est le levain qui rend l’homme libre. C’est l’unité qui rend l’homme pleinement homme, car il ne peut être homme dans le sens plein de la parole que là où Dieu a le droit d’être Dieu dans le sens plein de la parole, et qu’ il peut donc nous donner tout ce qu’il veut nous donner. Et Lui ne veut nous donner rien de moins que Son immense mystère intime : l’unité trinitaire. Mais cela n’est pas un simple programme, car avec les programmes, on ne va pas fort de l’avant. Cela doit plutôt devenir vie […]. Moi aussi je dois commencer à vivre cette unité. Et c’est pour cette raison que je fais confiance dans le fait que vous tous, chers frères et sœurs, vous puissiez m’aider et que nous puissions le faire ensemble dans la réciprocité”. Mgr. Klaus Hemmerle Source :W.Hagemann, Klaus Hemmerle innamorato della parola di Dio (Klaus Hemmerle amoureux de la Parole de Dieu) Città Nuova, Rome 2013, p.337-338

Unité : levain pour la société

Vacances solidaires “low cost” en Argentine

El Espinal est un village dans la province de Salta, au nord de l’Argentine. 35 jeunes argentins et paraguayens, entre 18 et 30 ans, se sont donné rendez-vous du 3 au 11 janvier, pour passer ensemble des « vacances low-cost, mais à un très haut niveau d’unité », comme ils ont voulu l’appeler. Ils ont adhéré, de fait, à la proposition de la Pastorale du Tourisme – Programme de Développement du Tourisme Solidaire, soutenu par la région. Il s’agissait tout d’abord de vivre avec la communauté et avec les jeunes du coin, en partageant le travail des champs de tabac, avec les apiculteurs et les fileuses, mais aussi les difficultés de la vie quotidienne, caractéristiques d’une zone rurale : l’eau froide, pas de gaz, la boue qui te colle à la peau… Premier point : mettre de côté les commodités et les préjugés. La Règle d’or : “Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse à toi”, une concentration en peu de mots de la proposition que les jeunes des Focolari voulaient porter à la communauté du lieu. Mais comment la transmettre ? Avant tout par une infinité de gestes d’amour concrets, puis par une rencontre, un ciné forum, une sortie ensemble, un moment de détente, ensuite manger, danser, chanter ensemble… Le message est passé aussi par une pièce de théâtre qui montrait comment serait El Espinal si tous vivaient cette simple règle. Et on ne sait ni pourquoi ni comment – peut-être grâce au ‘donnez et vous recevrez’ qui se réalise toujours ? – c’était la course à qui aimait le plus, où tout le monde donnait le meilleur de lui-même. Maga raconte : « Comment oublier Pilar, la fileuse qui a apporté son meilleur service d’assiettes et de couverts qu’elle avait pour nous offrir une bonne soupe ? Et ces dames qui ont laissé de côté toutes leurs occupations pour venir faire le pain avec nous ? Ou bien l’enthousiasme des enfants qui ont voulu frire pour nous des beignets jusque tard le soir ? Et les personnes qui nous ont hébergés chez elles, en nous donnant tout ce qu’elles pouvaient pour nous faire sentir chez nous ? Combien de nouveaux visages : en tous c’était Jésus qui à chaque fois venait à notre rencontre ». Mais ces vacances d’un autre genre avaient un autre but, un projet pour développer la Pastorale du Tourisme, qui consiste à aider la population à connaître le patrimoine touristique qu’elle possède. C’est pour cette raison qu’ont été organisées des activités susceptibles de se transformer par la suite en propositions pour les futurs visiteurs : randonnées le long du fleuve, escalades, tournées en tracteur, visites des lieux les plus pittoresques et cachés de El Espinal. Parmi les paysages à vous couper le souffle, les changements brusques de climat, la pluie, le soleil, les animaux et les insectes – pas toujours appréciés – de tout genre, tout le monde a réellement pu « sentir la présence vivante de Dieu et l’étreinte chaleureuse de sa création » et le rapport entre les jeunes a été très enrichissant. En peu de mots, ils ont fait des vacances différentes dans la belle province de Salta, en répondant à l’invitation du pape François à vivre l’évangile dans les périphéries. Avant de rentrer dans leur ville, ils ont échangé quelques impressions : « J’ai appris beaucoup de choses : à être heureuse avec les peu de choses que nous avions, à ne pas me plaindre, à vivre la règle d’or. Je me suis sentie aimée et accueillie. Tout m’a profondément marquée ». « C’était la meilleure manière de démarrer l’année. Merci, je me suis rapprochée de Dieu ». « Nous repartons le cœur plein d’histoires, d’expériences, de leurs valeurs, leur vie, leur lumière, leur joie. J’ai découvert que si nous vivons ensemble pour les autres, tout le reste vient par surcroit ». Les jeunes du lieu ont voulu eux aussi exprimer par des mots ce qu’ils avaient expérimenté : « Vous avez été les meilleurs amis que Jésus m’a donnés » ; « Vous nous avez remplis de sourires, de joie et de paix ». Dominga a écrit une prière qu’elle a voulu partager avec nous : « Merci Jésus parce que tu es ici et tu m’as offert le cadeau de tant de frères. Je t’ai découvert en chacun d’eux. Jésus, enseigne-moi à rêver de grandes choses, de belles choses qui nous dilatent le cœur ».