Mouvement des Focolari
En Inde: à l’Université de Bombay et sur les pas de Gandhi

En Inde: à l’Université de Bombay et sur les pas de Gandhi

20160218-04

© CSC Audiovisivi – All rights reserved

Les textes traditionnels de l’hindouisme et le charisme de Chiara Lubich ont été confrontés lors de trois tables rondes au département de Sanscrit de la Mumbai Widya Peeth le 7 février dernier. Dans le contexte actuel, quelle formation universitaire dispenser pour donner au dialogue toute son importance ? Une formation orientée vers la valorisation de l’altérité. Les interventions ont souligné l’expérience du dialogue vécue ces dernières années par les membres des Focolari et les professeurs de tradition hindoue. Ont suivi des réflexions faites à la lumière de l’enseignement de quelques récents réformateurs de l’hindouisme, comme Swami Vivekananda, Juddi Krishnamurty et le Mahatma Gandhi.
20160218-06

© CSC Audiovisivi – All rights reserved

Dans une interview filmée, le professeur Sureshchandra Upadhyaya – de l’Université de Bombay -, déclare à propos de sa relation avec les focolari : « Je suis entré plus profondément dans la philosophie de Chiara, celle de l’Amour, et je me suis rendu compte qu’elle s’adresse à chaque être humain. Chiara appartient à toute l’humanité. Et lorsque tu parles avec elle, lorsque tu lis ses textes, tu t’aperçois que tu es en train de lire quelque chose de toi-même ». « Upadhyaya est un homme d’une stature spirituelle et intellectuelle extraordinaire », souligne Jesús Morán, coprésident des Focolari au cours de la téléconférence transmise en direct du 13 février dernier, « c’est un prophète au sens le plus beau du terme. L’une des professeures que nous avons rencontrées a dit : la clé de voûte de l’hindouisme c’est la divinisation de l’homme et l’humanisation de Dieu. On peut beaucoup travailler ensemble à partir de ce point ».
20160218-01

© CSC Audiovisivi – All rights reserved

Sur les pas de Gandhi – A Coimbatore il existe depuis des années divers types de collaboration, tant au niveau social que culturel, ainsi que des projets de formation informelle pour promouvoir la paix et prévenir les conflits. Dans ce contexte diverses manifestations ont eu lieu. Elles ont en effet débuté avec la célébration du 25ème anniversaire de la fondation des Bala Shanti, des crèches pour enfants dans des villages de la région de Coimbatore, nées de la collaboration entre AFN et Shanti Ashram, qui permettent, entre autres, de scolariser des enfants de classes sociales objets de discrimination. La XXIème Table Ronde Sarvo-Foco (entre membres du mouvement gandhien Sarvodaya et les focolari) a mis en valeur le chemin parcouru au cours de ces années et l’implication spirituelle, vitale et sociale de ceux qui se sont engagés dans ce pèlerinage du dialogue avec les institutions et communautés concernées : Gandigram University, Madurai Kamaraj University, Shanti Ashram, Gandhi Museum, Bharatya Vidya Bhavan de Coimbatore, pour n’en citer que quelques unes. A Bombay, tout comme à Coimbatore, on a examiné les possibilités de collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano : d’une part des échanges de professeurs et d’étudiants et l’étude de textes de Chiara Lubich concernant le dialogue et considérés de nature mystique, et d’autre part des conventions de collaboration avec trois institutions Gandhiennes du Tamil Nadu, ayant pour objectif d’insérer l’étude de la pensée Gandhienne au sein du cours de dialogue interreligieux de Sophia. 20160218-02Avant de quitter Coimbatore Maria Voce, Jesús Morán et toute la délégation ont participé à la cérémonie faisant mémoire de l’assassinat du Mahatma Gandhi, qui s’est déroulée près de l’Ecole de Bharatya Vidya Bhavan à la périphérie de la ville. C’est là que Maria Voce a proposé une réflexion sur la dimension spirituelle de la très riche personnalité de Gandhi, en soulignant « qu’au cours de ces années, nous chrétiens avons reçu comme un don les nombreuses valeurs et intuitions du Mahatma et que nous y avons découvert une proximité et une convergence surprenantes avec l’esprit que Dieu a insufflé à Chiara Lubich ».Au Mémorial de Gandhi, le mausolée construit à l’endroit où il a été tué – précise la présidente à son retour -, un lieu qui évoque le martyre et la violence, tout parlait de paix, il régnait une harmonie qui laissait dans le cœur une sérénité surnaturelle, divine. C’était le témoignage d’un homme qui a vaincu la violence par la non-violence. Et cela se voyait aussi en tous ceux qui étaient présents ».


A lire aussi: En Inde: cœurs et esprits en dialogue Video Collegamento CH https://vimeo.com/155689894

En Inde: cœurs et esprits en dialogue

En Inde: cœurs et esprits en dialogue

20160218-05

Foto © Donald Dsouza

“Je suis partie en m’attendant à rencontrer un mystère. Je suis revenue avec l’impression d’avoir rencontré un mystère encore plus grand que je ne le pensais ». « Mes sentiments au cours de ces premières heures : d’une part une grande soif d’absolu, un désir d’intériorité ; ensuite un fort amour pour le pluralisme, ne pas craindre la diversité ; enfin la beauté de ce peuple, en particulier des jeunes qui représentent le futur ». Ce sont les premières impressions à chaud qu’ont partagées Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari, lors de la téléconférence du 13 février, au retour de leur long voyage en Inde, à la rencontre des communautés disséminées dans cet immense Pays du continent asiatique. Un voyage qui s’est étalé sur un mois : 16000 km, 13 vols, avec des étapes à New Delhi, Bengalore, Coimbatore, Trichy et Bombay. Un sous-continent caractérisé par le dialogue interreligieux que le Mouvement des Focolari conduit depuis qu’il y est présent, c’est à dire depuis les années 80. Le dialogue ouvert en 2001 et 2003 au cours des deux voyages de Chiara Lubich à Bombay et Coimbatore, a conduit, au cours des années, à faire grandir les liens tissés aussi bien avec des universitaires qu’avec des disciples de Gandhi. Même s’ils ont convergé lors de moments et d’expériences partagés, comme à l’occasion des symposium qui ont eu lieu en 2002 et en 2004 à Rome et en 2011 en Inde, ces deux filons se sont développés avec leurs caractéristiques propres en donnant vie à des approches diversifiées, même si issues du même esprit. Tous se reconnaissent, en fait, dans la définition donnée en 2001 par quelques amis hindous qui avaient décrit le dialogue entre les Focolari et le monde hindou comme « un dialogue des cœurs et des esprits ».
20160217-07

CSC Audiovisivi – All rights reserved

En 2001 à Bombay, Chiara disait à un groupe d’hindous: “ Je suis venue en Inde surtout avec le désir d’écouter, d’apprendre de vous, pour ouvrir, si possible, un dialogue cordial avec vous en qui je vois beaucoup de mes frères et sœurs ». Et à qui lui demandait quelle attitude adopter pour dialoguer, Chiara répondait: “Nous misons sur ce qu’on appelle la règle d’or qui est présente dans toutes les religions, même dans l’hindouisme : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse à toi-même ». Elle précisait par ailleurs dans une interview pour Radio Vatican : « Dialoguer signifie avant tout se mettre au même niveau, ne pas avoir d’ à priori, donner le meilleur de soi et s’ouvrir pour écouter ce que l’autre a en lui, tout déplacer pour entrer dans l’autre. Ensuite, naturellement, demander à l’autre de nous écouter. Et de tout cela on recueille les éléments qui nous sont communs et on se met d’accord pour les vivre ensemble. C’est cela le dialogue concret ». A Delhi, dans la première phase du voyage, s’est tenue auprès de l’India International Centre, une rencontre intéressante et intense qui a accueilli une soixantaine de personnes de religions et de cultures différentes. Animé par M. Merchant, éminent représentant de la communauté Baha’i de la capitale indienne et par la professeure Vinu Aram, directrice de Shanti Ashram à Coimbatore, le programme entendait offrir plusieurs réponses aux défis que le dialogue est appelé à relever aujourd’hui. « Importance du dialogue dans la société actuelle » : ce fut l’intitulé de cet après-midi au cours duquel a été présentée l’expérience du Mouvement des focolari dans le domaine du dialogue, avant les deux principales interventions de cette rencontre. Maria Voce et Jesús Morán y ont abordé, à la lumière de la société d’aujourd’hui, le problème de la tension qui existe entre le progrès vers l’unité – qui semble être l’un des éléments caractéristiques de notre époque – et la tendance à défendre et à affirmer les identités respectives. L’expérience charismatique du dialogue proposé par Chiara Lubich, qui a ouvert dans ce domaine des approches originales et méthodiques, se situe précisément au cœur de cette tension spécifique aux processus de globalisation et qui voit en même temps le monde changer en raison des flux migratoires et des conflits dans diverses régions du globe. Maria Voce a souligné comment la Règle d’Or, présente dans chaque culture et dans chaque religion, assure un point de convergence qui garantit la possibilité d’actualiser ce que Chiara aimait appeler l’art d’aimer, véritable méthodologie pour le dialogue. Jesús Morán a, quant à lui, présenté l’aspect anthropologique du dialogue en en définissant quelques caractéristiques: celles-ci se rejoignent de façon surprenante, en particulier dans l’expérience faite ces dernières années entre hindous et chrétiens. Au cours de l’après-midi, d’autres interventions se sont succédé, toutes d’actualité et d’une grande profondeur spirituelle, entre autres celle du professeur Satyavrat Shastri, réputé pour sa connaissance du sanscrit, celle des professeures Uma Vaidya et Shashi Prabhakumar, qui ont souligné l’analogie existant entre ce qu’affirment et proposent les textes traditionnels de l’hindouisme – surtout Veda et Upanishad – et le charisme de Chiara Lubich fondé sur le dialogue. Loppiano (Florence), 7 février 2001: https://vimeo.com/155689888  

En chemin: s’éduquer pour éduquer

En chemin: s’éduquer pour éduquer

20160217-01Accompagnement des adolescents dans leur projet de vie, profil de l’éducateur, éducation à la difficulté, la communauté qui éduque, autant de sujets abordés par les 400 formateurs convaincus de leur vocation et qui accompagnent les enfants et les jeunes dans le cadre du Mouvement des Focolari, sous toutes les latitudes. Vinca et Make viennent de Melbourne. « Je suis originaire de Futuna : un pas de plus et tu tombes en dehors de la planète ! – dit en plaisantant Make – . Quand je me suis rendue dans la petite communauté de l’île de Kiribati, les enfants ont tout de suite été intrigués par la présence d’une étrangère puis surpris du fait que je joue avec eux. J’ai couru avec eux pendant deux heures, même si ce n’est plus de mon âge et même si nous n’avions aucune langue en commun. Une relation spéciale s’était établie entre nous ». . 20160217-05Mais quel est le modèle éducatif de référence? Il s’agit de la personne-en-relation, capable d’aimer et d’être à son tour aimée, un modèle qui prend racine dans la pensée de Chiara Lubich. Les éclairages qu’elle apporte en matière d’éducation ont été développés par un groupe de chercheurs en pédagogie et par les travaux de l’Ecole Abba et de l’Institut Universitaire Sophia qui a envoyé quelques uns de ses professeurs pour intervenir et animer forums et workshops. Les propositions très diversifiées et correspondant à toutes les tranches d’âge : parcours pour éduquer à la mondialisation, profil de l’animateur et dynamique de groupe, gestion des conflits, réflexion sur foi et raison, et aussi des sujets plus spécifiques comme les styles de vie et leur impact sur l’environnement, la théorie du genre, les addictions, les mass media. Les activités pratiques n’ont pas manqué : danse et émotions, théâtre, lancé de ballons, marionnettes, art et travaux manuels, montages vidéo, exploitation des photos et des images. 20160217-06Une possibilité concrète de « mettre en mouvement le cœur, la tête et les mains », en faire l’expérience pour pouvoir ensuite le vivre avec les enfants et les adolescents. C’est l’une démarche particulièrement recommandée par le Pape François, (cf. le récent congrès mondial de l’Education, Rome, novembre 2015) et à laquelle Mgr Vincenzo Zani, secrétaire de la Congrégation pour l’Education Catholique, a invité tous les formateurs présents à Castel Gandolfo du10 au 15 février, en présentant la pensée de François sur l’éducation. 20160217-04Guetteur avisé, chercheur audacieux, fin observateur, humble tisseur de relations : autant de qualités requises pour l’éducateur d’aujourd’hui qui n’agit pas seul mais au sein de la communauté. Il expérimente l’échec mais ne s’y résigne pas, pour à son tour aider les autres à ne pas se décourager. Surtout il essaie d’être une personne authentique, un témoin digne de confiance. Souvent il a à faire à des enfants à problèmes, « bambini nei guai », pour reprendre le titre d’un ouvrage qui a été présenté au cours de ces journées : ils souffrent en raison de la fragilité de leur propre famille, subissent des violences… mais quelqu’un est venu insuffler dans leur histoire des germes d’espérance. Il est toujours possible de recommencer, en les aidant à réactiver ce que dans le jargon technique on appelle la résilience : tirer le meilleur de ses propres ressources pour affronter les situations difficiles, s’adapter et les dépasser. T_Claria“Il est nécessaire d’acquérir des compétences – explique Arturo Clariá, psychologue clinicien argentin – y compris dans le domaine sociologique, psychologique, en proposant des méthodes pour travailler en groupe, pour être plus responsable dans l’accompagnement, toujours en regardant vers le haut, vers ce qui nous transcende. Cette confrontation entre éducateurs du monde entier a fait émerger des problématiques actuelles et communes aux diverses cultures, au sein d’un monde globalisé : le manque d’estime de soi, le vide existentiel et la difficulté à bâtir son propre projet de vie. Et parfois on ne sait pas quoi faire. Comment faire face à cette société liquide ? L’éducateur n’est pas celui qui détient le savoir, mais le chef d’un orchestre où chacun est appelé à jouer de son instrument et c’est à lui de trouver l’harmonie de chacun ». Une éducation qui sort des cercles fermés et qui prend en compte la dimension émotionnelle, sociale et éthique : « C’est cela –conclut-il – travailler pour construire une culture de paix et de fraternité ». Foto: https://goo.gl/photos/BjmCh1FPnXaxyBQh8 Facebook: In Cammino Educarsi per Educare

Je t’aimerai pour toujours

Je t’aimerai pour toujours

20160214-a“De quelle manière fêterons-nous la S. Valentin? Nous ne le savons pas encore. Toutes les occasions sont bonnes pour surprendre l’autre par quelque chose de beau, en nous cachant les cadeaux jusqu’à la dernière minute ». Celle qui parle c’est Iris, brésilienne de 26 ans, en Italie pour un projet de coopération internationale. Fiancée avec Antonello, elle est diplômée en économie. En attente d’un emploi plus adapté à sa formation, elle travaille à tour de rôle dans un centre d’appels. Quand ils se sont connus, Iris était un peu réticente à débuter une nouvelle relation à cause d’une déception précédente. Mais Antonello avait réussi à obtenir le numéro de son portable et par ses SMS fantastiques, il avait pu la convaincre de faire un nouvel essai. « En nous fréquentant, j’ai découvert que j’étais amoureuse de lui – admet Iris – et tout de suite nous avons commencé à faire des projets ». “Quel genre ?”, lui demandons-nous timidement. « En premier – intervient Antonello – j’ai voulu la présenter à mes parents. Puis nous avons fait un voyage au Brésil pour connaître sa famille. Entre temps nous sommes en train de nous découvrir dans la diversité de nos cultures et de nos convictions religieuses. De fait Iris est profondément chrétienne. Moi, au contraire, je viens d’une vision plus humaine de la vie. Cependant même si nos parcours sont différents, nous sommes tous les deux convaincus de la beauté du mariage comme acte profondément humain et sacré en même temps ». “Dans cet échange – raconte Iris – qui n’était pas facile, étant habituée à des certitudes trop évidentes, nous nous sommes rendus compte de la force de notre amour. Cet amour nous a fait grandir en humanité : je suis devenue plus femme et Antonello plus homme. Cela nous a menés à décider qu’une fois autonomes sur le plan économique, nous nous marierons ». Cette certitude, qui est la leur, est désarmante. Parce qu’ils sont entourés de couples qui se noient, de grandes amours qui s’anéantissent. 20160214-03Durant l’enchantement de la parenthèse rose où l’on tombe amoureux, où tout n’est que flammes, il semble que tout soit assez facile. Mais comme toutes les saisons de la vie, celle-ci aussi rencontre tôt ou tard son crépuscule. Les experts disent qu’elle dure une année mais pas beaucoup plus, et puis inexorablement on revient au ras des pâquerettes. Et alors ? « Nous savons que ce ne sera pas toujours aussi passionnant – intervient Antonello – que des moments d’obscurité arriveront. De fait nous nous sommes inscrits à un cours pour fiancés justement pour partager notre aventure avec d’autres couples. Je sais qu’on y parlera aussi des difficultés, de la crise de couple. Ils nous ont déjà avertis qu’ils expliqueront comment faire pour les surmonter : apprendre à se voir chaque jour nouveaux et toujours recommencer ». Cette astuce qui consiste à ‘recommencer’ est une des nombreuses chances dont l’amour conjugal a vraiment besoin, comme par exemple une bonne communication qui maintienne le dialogue toujours à vif, penser que le bonheur est un don à faire et non un droit pour soi, le juste détachement des familles d’origine, le partage avec d’autres couples, la capacité de se pardonner, la gratuité, la tendresse… Ce sont les sujets, et pas les seuls, y compris la sexualité et la procréation, dont on parle généralement durant ces temps de formation pour fiancés. Ce sera pareil pour la rencontre qui sera organisée par les Familles Nouvelles des Focolari du 8 au 10 avril 2016 dans la cité-pilote de Loppiano (près de Florence). Entre autres, pour ceux qui veulent se marier dans l’Eglise catholique, la participation à l’une de ces sessions est obligatoire. Il faut donc en profiter. Pour en savoir plus.

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

Giordani : L’évangile n’est pas une collection de paroles

L’évangile n’est pas une collection de paroles. C’est aussi une série de faits. C’est une vie. Jésus, en plus de sa prédication, soigna des malades, réconforta des affligés, ressuscita des morts, donna à manger aux affamés : il accomplit des œuvres de miséricorde parce qu’il aimait. « J’ai pitié de cette foule », s’exclama-t-il un jour en voyant la multitude qui avait faim ; alors il multiplia les pains pour les rassasier. Et dans le Rédemption le pain prend une valeur sacrée. Jésus déposa dans le pain le plus grand mystère ; il fit alors du banquet eucharistique le centre de la vie de la communauté de l’Eglise, en reliant toujours les deux aspects : corps et esprit : de même qu’il avait uni en lui le divin et l’humain. On aime donc Dieu, le Père, en donnant aussi à manger au frère qui a faim. Celui qui peut nourrir les sous-alimentés, les mal nourris, les affamés et ne le fait pas, est, selon le dire d’un père de l’Eglise, un homicide, et même un déicide. Il fait mourir le Christ. Celui qui a condamné durant les années de guerre, des prisonniers à mourir de faim, a remis au jour la crucifixion du point de vue de l’évangile. Ce fut un assassin – pour ainsi dire – de Dieu. Les masses de déportés, dans la neige et sous le soleil torride, à l’intérieur des wagons blindés ou des cellules isolées, dont la monotonie n’était interrompue que par l’effondrement des affamés, marquent la ligne de l’athéisme pratique, même s’il est perpétré au nom de Dieu. S. Vincent de Paul est monté dans les galères des rois super chrétiens pour ce même motif, là où les galériens tombaient exténués. L’œuvre de miséricorde, qui remet à niveau la justice, se présente non pas comme une simple distribution de nourriture ou d’argent pour l’acheter. « Les œuvres de miséricorde ne servent à rien sans l’amour », dit St. Augustin. « Et même si je raclais tout ce que je possède en faveur des pauvres, et je donnais mon corps aux flammes, si je n’avais pas l’amour, cela ne me servirait à rien » (1 Co 13,3), dit St. Paul à ces chrétiens qui se partageaient le pain des anges mais pas celui des hommes. La femme froide et dédaigneuse qui fait son cadeau de Noël aux pauvres et ne leur ouvre pas son âme, n’accomplit qu’un geste purement bureaucratique : le Christ n’en est pas content. Les œuvres d’assistance sociale n’apportent pas ou peu d’effet à la vie religieuse si celui ou celle qui les accomplit n’y apporte pas cet aliment divin, cette ardeur d’Esprit Saint, qu’est la charité. P20160213-06ersonne n’éprouve d’émotion ou de reconnaissance pour le robinet qui donne de l’eau ou le lampadaire qui nous donne la lumière, remarquait Ozanam à son époque. « L’homme ne vit pas seulement de pain », qui est une âme avant d’être estomac. L’œuvre de miséricorde est un devoir moral et matériel : en nourrissant qui souffre, je me nourris moi-même ; car sa faim est la mienne ainsi que de tout le corps social dont chacun est un organe. On n’a pas le droit de jeter le blé à la mer lorsque, de l’autre côté du monde, quelqu’un a faim. « Même nombreux, nous sommes un seul organisme » : et l’on ne peut pas léser un organe pour en avantager un autre. Sinon, on paie par des révolutions et des désordres et des épidémies ici et l’enfer de l(autre côté. Certains disent : la terre meurt, les ressources de la planète diminuent et les guerres augmentent justement à cause de la faim. Par ce moyen et le contrôle des naissances, des gens voudraient résoudre ce problème, en tuant la vie. Mais les ressources ne manquent pas : c’est l’amour qui manque – et l’intelligence – qui les fasse circuler. La circulation c’est la vie ; la stagnation en les accumulant est source de haine, de révolutions et de guerre : c’est la mort. « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire ; car en faisant ainsi tu accumules des charbons ardents sur sa tête » (Rm 12,20). Les œuvres de miséricorde font le miracle de mettre en circulation l’amour en faisant circuler le pain : le miracle qui fait du don d’un pain une sorte de sacrement social, avec lequel on transmet Dieu, par l’amour, et on nourrit l’âme avec le corps. (tiré de Igino Giordani, Il fratello (le frère), Città Nuova, Roma, 2011, pp 63-67)  

OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète

Du 1er au 3 avril 2016 aura lieu, au Centre des Congrès de Castel Gandolfo (Rome), “OnCity: réseaux de lumières pour habiter la planète”, une rencontre internationale pour le bien commun. Envrion 800 personnes sont attendues, en provenance des cinq continents. Ce Congrès est organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle, par le Mouvement Jeunes pour un Monde Uni et par l’Ong AMU (Action pour un Monde Uni): trois instances du Mouvement des Focolari engagées dans la construction d’un monde uni et plus fraternel sur le plan social, entre jeunes et entre générations, entre personnes, communautés et peuples. L’actualité du moment nous interpelle: attentats, terrorisme, nouvelles discriminations, pauvreté, “guerres fragmentées”: nos villes vivent des problèmes et des contradictions qui sautent aux yeux de tous, mais il ne manque pas d’expériences positives, désormais bien confirmées, qui montrent la possbilité de travailler, de croire et d’espérer en des villes plus solidaires et plus fraternelles, plus vivables pour tous. C’est sur cette base que prendra forme cet événement prévu sur trois journées, une occasion d’approfondir des sujets comme la solidarité, la fraternité, d’identifier les changements des villes où nous vivons, pour apprendre à faire du dialogue un style de vie, une manière de se rapporter au monde et à la réalité: dans notre monde globalisé, mais en même temps si éclaté, ce style de vie mérite d’être cultivé et diffusé. Renseignements et réservations: oncity2016.net info@oncity2016.net 06/94792170 Pour télécharger le flyer: pdf ONCITY2016- reti di luci per abitare il pianeta (14.05 MB)