Mouvement des Focolari
Aix-la-chapelle – Prix Klaus Hemmerle 2016

Aix-la-chapelle – Prix Klaus Hemmerle 2016

Dream_AwardDans la motivation du prix, la reconnaissance pour son travail et au travail de la communauté de Sant’Egidio dans la lutte contre l’AIDS, et à la capacité, en tant que femme musulmane, à créer d’une manière exceptionnelle des ponts entre chrétiens et musulmans, démontrant avec sa vie, qu’une vie en commun pacifique et une collaboration efficace entre chrétiens et musulmans est possible. Parmi les personnes présentes à la cérémonie de l’attribution, il y a aussi Annette Schavan, ambassadrice allemande auprès du Saint Siège, qui tiendra la Laudatio. En mémoire à la personne et à l’héritage spirituel de l’Évêque catholique d’Aix-la-chapelle, Klaus Hemmerle (1929 – 1994), le Mouvement des Focolari attribue un prix aux personnalités qui se distinguent en tant que ”constructeurs de ponts”, de dialogue entre les églises, les religions et les visions du monde. Le prix est attribué tous les deux ans. www.fokolar-bewegung.de Dream Project

Dubaï: ces fleurs du désert, témoins parmi les gratte-ciel

Dubaï: ces fleurs du désert, témoins parmi les gratte-ciel

Dubai2Parmi les centaines de communautés qui, au cours des années, se sont formées dans tous les coins du monde autour de la spiritualité des Focolari, celle des Emirats Arabes a son originalité et unicité. Il s’agit en effet, d’un groupe composé de gens du Mouvement, dont personne n’est originaire du lieu. Ce sont des personnes, souvent des familles entières, provenant de différents pays de l’Asie ou du Moyen-Orient, mais aussi de l’Europe et de l’Amérique latine, qui sont arrivées dans le Golfe Persique pour des motifs professionnels et qui, une fois leurs contrats expirés, quitteront cette partie du monde. Les étrangers, en effet, constituent presque les 90 % de la population des Émirats, mais sont une présence fluctuante et le groupe des personnes des Focolari fait partie de cette section du pays. Dans un hôtel de cette capitale mondiale de la finance, se sont rencontrées – le vendredi 15 janvier – environ 80 personnes. Les professions et les emplois les plus divers : ingénieurs civils, employée d’ambassade, instituteurs et enseignants des écoles supérieures, infirmières, informaticiens, chercheurs universitaires mais aussi des ouvriers, qualifiés ou pas. Certains sont là depuis des années, ont grandi dans ce monde, et en ont vu le développement vertigineux, d’autres sont arrivés depuis peu. Certains ont des enfants nés ici, d’autres, peut-être, partiront vite. Les raisons de ces transferts sont souvent liées à des situations difficiles du point de vue économique dans les pays d’origine, avec des salaires qu’ils ne pourraient jamais rêver dans leur pays. Une situation complexe, souvent surréaliste, une vie faite de travail, au centre d’un monde au sommet du de la surconsommation. Ici, les chrétiens se retrouvent selon les communautés linguistiques et selon leurs pays d’origine et surtout, dans les églises de Dubaï, chaque vendredi, jour de fête étant donné qu’il s’agit d’un pays musulman. Les personnes qui se retrouvaient ces jours-ci, provenaient aussi d’autres coins de la région : Doha au Qatar ou Abu Dhabi, Sharja et Fujera toujours dans les Émirats, de Oman et du Bahreïn. L’occasion de cette rencontre, a été l’escale dans les Émirats, de Maria Voce et de Jesús Morán, au début de leur voyage en Inde. Un moment de partage avec cette communauté originale. La matinée est vite passée, entre la présentation de l’histoire de la présence de personnes du Mouvement, présence caractérisée aussi par les visites de focolarini du Pakistan, de l’Inde ou des Philippines ou des pays du Moyen-Orient. Quelques expériences ont ensuite suivi. Elles ont révélé la véritable réalité de la manière avec laquelle on vit dans ce paradis apparent de la surconsommation dominante, loin de la propre culture, avec le danger d’être aspirés par une mentalité faite de commodités, gains et intérêts. On a souvent laissé de côté les expériences vécues dans les années de jeunesse inspirées par la spiritualité de communion, pour retrouver ensuite, d’une façon inattendue et dans des moments de grandes difficultés, d’autres frères et sœurs qui partagent le charisme de Chiara Lubich. Difficultés de rapports au travail, mais aussi risques de familles qui se détériorent à cause de la surconsommation et de l’éloignement des valeurs du pays d’origine, de la solitude. Et pourtant, même dans ce coin du monde, un groupe de personnes a continué à se rencontrer autour de la Parole de Vie au nom de l’esprit du Focolare. A partir de là , un deuxième moment de dialogue avec Maria Voce et Jesús Morán, centré sur ces défis et souffrances, sur les risques que l’on court et sur la nécessité d’une communauté vive qui sache être le berceau de valeurs de communion, fraternité et sobriété évangélique. La présidente et le coprésident des Focolari ont rappelé que les premières communautés chrétiennes étaient dispersées dans le grand empire romain et que les chrétiens, souvent seuls et isolés, réussirent à résister aux flatteries de ce monde grâce à leurs communautés, même petites. L’image des fleurs dans le désert a souvent été remise en évidence dans le cours du dialogue, rappelant que ce fut Chiara elle – même dans les années quatre-vingt-dix à comparer avec cette image, les premiers du Mouvement des Focolari à s’être retrouvés à vivre dans les Émirats Arabes. Et ensuite, en plus de la nécessité de concourir pour la primauté de l’amour dans un milieu qui comptera des primautés bien différentes, le défi a émergé comme important : celui de rester bien enracinés dans le présent. On ne peut pas penser faire autrement commentait Maria Voce à la conclusion du dialogue. Le pays ne garantit rien sur le long terme, les contrats de travail peuvent s’arrêter, un employé peut disparaître par les jeux financiers. Alors, il est important de mettre des racines profondes aussi pour ceux qui viendront, peut-être lorsque ceux qui vivent maintenant dans les Émirats ne seront plus là. Cette communauté doit continuer. C’était impressionnant de voir à la conclusion de la matinée, l’émotion qui se lisait sur beaucoup de visages, mais aussi la joie et l’enthousiasme : le fait d’avoir trouvé et retrouvé une famille spirituelle et savoir qu’ici aussi, on fait partie de cette grande famille mondiale.

Giordani: œcuménisme et dialogue

Giordani: œcuménisme et dialogue

IginoGiordani_unita_cristianiIgino Giordani fut un précurseur de l’œcuménisme. Sa sensibilité œcuménique est née lorsque, au cours de l’année 1927, il s’embarqua pour les Etats Unis d’Amérique, afin d’étudier la façon de gérer une bibliothèque pour le compte du Vatican. Il y découvrit ce qu’il ne connaissait pas encore : les chrétiens de différentes dénominations et resta frappé par leur ferveur. Dans de nombreux écrits postérieurs, Giordani affirma que le dialogue, et donc le dialogue œcuménique, a son modèle dans les relations trinitaires, raison pour laquelle tout le monde se situe sur le même plan d’amour. La communion appelle tout le monde au dialogue et il faut se donner avec la même mesure pour créer l’unité. “Pour éliminer les divisions, dans le passé on avait recours à la polémique ; aujourd’hui on préfère se parler face à face respectueusement, on recherche ce qui converge, la réconciliation. On comprend mieux aujourd’hui que l’unité n’est pas statique, mais dynamique, et qu’elle grandit en quantité et en qualité. Voilà pourquoi, avec le dialogue, qui marque un « tournant historique » et novateur, la polémique s’évanouit, ainsi que le heurt, l’excommunication, en revanche c’est le début de la compréhension, et l’acquisition des vérités et des vertus des autres. Le dialogue, qui fait rencontrer des représentants de deux ou plusieurs Eglises, ne relève ni de la propagande ni de la rhétorique. Posséder la vérité n’empêche pas la pénétration inépuisable des mystères, ni le progrès réel des dogmes. Le dogme doit être approfondi, réinterprété. IginoGiordani_unita_cristiani_b“Le dialogue œcuménique ne naît pas des différences doctrinales qui existent entre deux ou plusieurs, mais de l’unité qui se trouve déjà entre eux, du patrimoine commun à tous. Le climat psychologique du dialogue est la sympathie, ou mieux la charité. Maritain dit : « Une parfaite charité envers le prochain et une fidélité parfaite à la vérité non seulement sont compatibles, mais s’appellent mutuellement ». De par la fonction prophétique du peuple de Dieu, le chrétien doit communiquer les vérités qu’il possède et se laisser communiquer les vérités que l’autre possède. A cause de cette fonction prophétique, le chrétien ne doit pas limiter le dialogue à l’aspect théologique (et en faire un travail de spécialistes). L’unité n’est pas uniquement un problème technique ou théologique, c’est un problème de charité. « Les interlocuteurs doivent se traiter d’égal à égal. Estime réciproque, absence de tout sous-entendu ou fourberie, aucune parole offensive. Une telle parité ne veut pas dire confusion ni amalgame de doctrines. Cela implique leur conscience d’appartenir tous les deux au Corps Mystique du Christ. Ils doivent accepter le pluralisme, en reconnaissant toute diversité légitime. Ce qui unit les fidèles est plus fort que ce qui les divise (Gaudium et spes, 92). Autrement le dialogue se réduit à une alternance de monologues. Tous les chrétiens sont appelés à l’exercice du dialogue. Ils peuvent dans ce but profiter de toute rencontre (travail, tourisme, étude, etc.). Aucune barrière n’est admise entre une confession et une autre : mais on ouvre les portes pour arriver à la rencontre et au dialogue. L’œuvre est longue et difficile, mais Dieu la veut ».

Maria Voce et Jesús Morán visitent les communautés des Focolari en Inde

Sur les traces des voyages effectués par Chiara Lubich en 2001 et 2003, Maria Voce, présidente du Mouvement des Focolari, et Jesús Morán, coprésident, sont en Inde du 15 janvier au 10 février pour rendre visite aux communautés des Focolari dans quelques régions du pays. Les principales étapes prévues sont New Delhi, Bangalore, Trichy, Coimbatore et Mumbai. Ces semaines auront notamment une dimension interreligieuse, dialogue lancé en son temps par la fondatrice des Focolari.

Un pacte de miséricorde

Un pacte de miséricorde

Foto-di-gruppo-le-prime-focolarine« Il existe une expérience de vie du premier focolare où nous avons appliqué cette manière d’être les ‘premiers à aimer’. Particulièrement, au tout début, il n’était pas facile, pour le groupe de jeunes filles que nous formions, de vivre l’amour de manière radicale. Nous étions comme les autres, même si Dieu nous soutenait par une grâce particulière pour faire naître le Mouvement, et un peu de poussière pouvait s’interposer entre nous et l’unité en souffrait parfois. Cela se produisait notamment lorsque, en découvrant les défauts et les imperfections des autres, nous nous mettions à les juger ; l’amour réciproque, alors, se refroidissait. Nous avons décidé de voir chaque matin, d’un regard tout neuf, tous ceux que nous allions rencontrer et de ne plus nous souvenir de leurs défauts mais de tout recouvrir d’amour. Ainsi, nous approchions chacun en ayant dans le cœur une amnistie totale, un pardon universel. C’était une résolution exigeante, mais nous l’avons prise tous ensemble, et cela nous aidait à être toujours les premiers à aimer, comme Dieu qui est miséricordieux, qui pardonne et oublie nos fautes. Nous avons aujourd’hui la certitude que, sans ce pacte quotidien de pardon, le Mouvement n’aurait pas pu progresser, même de Trente à Rovereto, pourtant situé à une demi-heure de route ; car il n’aurait pas eu l’énergie nécessaire pour se répandre. Chiara Lubich, L’amour pour le prochain, à la rencontre des amis musulmans, Castel Gandolfo, 1 novembre 2002 (extrait).