Nov 26, 2015 | Non classifié(e)
25 novembre, 9h du matin. Une brise légère souffle sur l’île : Heybeliada (Halki) est une petite oasis de paix au milieu de la Mer de Marmara, à quelques miles d’Istanbul. Au sommet de la colline qui domine le port se dresse le Monastère orthodoxe Aya Triada (Sainte Trinité), qui accueille cette année le 34ème Congrès d’évêques de diverses Eglises, à l’initiative du Mouvement des Focolari. Fondé au neuvième siècle il a été plusieurs fois endommagé par des incendies et des tremblements de terre. L’édifice actuel remonte à la fin du dix-neuvième siècle et fut naguère le siège de la prestigieuse Académie théologique grecque orthodoxe. Il abrite une bibliothèque qui conserve de précieux manuscrits anciens et un total de 120000 volumes. Scène insolite à l’entrée du Monastère: 35 évêques de 16 Eglises, provenant de 19 nations, échangent fraternellement. Sont aussi avec eux Maria Voce et Jesús Morán, la présidente et le coprésident des Focolari, ainsi que d’autres personnes participant au Congrès. Le Patriarche Œcuménique Bartholomée 1er débarque du port : « Je suis heureux d’être avec vous », dit-il avec simplicité tout en se dirigeant avec le groupe à l’intérieur du bâtiment. C’est lui en effet qui introduira cette Rencontre intitulée : « Ensemble pour la maison commune : l’unité des disciples du Christ dans la diversité de leurs dons ».
Le Cardinal de Bangkok, Francis Kriengsak, salue le Patriarche au nom de tous et le remercie pour son accueil. « Nous sommes ici au cœur de l’Orthodoxie, composée d’Eglises très anciennes et souvent de martyrs » dit-il avant de présenter les participants. L’Archevêque de Canterbbury, Justin Welby, Primat de la Communion anglicane, s’est aussi rendu présent par un message : « Je continue à considérer le Mouvement des Focolari – écrit-il – comme un des phares d’espérance dans notre monde divisé. Son engagement pour l’unité fondé sur le respect mutuel et le dialogue offre une voie caractéristique vers la réconciliation pour dépasser les différences et les inimitiés ». Bartholomée 1er évoque sa récente visite à Loppiano à l’occasion du doctorat honoris causa qui lui a été décerné par l’Institut Universitaire Sophia. Une rencontre – dit-il – où nous avons expérimenté un amour sincère, sans « si » ni « mais ». Il parle ensuite de la Rencontre : « Comment pouvons-nous arriver à harmoniser les divers charismes de nos Eglises aujourd’hui, avec l’unité des disciples du Christ et être “typos” (modèle) pour l’unité du monde ? » se demande-t-il tout en faisant observer : « Trop souvent les diversités apparaissent comme une caractéristique essentielle et non comme un charisme et nous vérifions chaque jour, en présence des difficultés, que le genre humain vit sur le mode de l’exclusivité et de la conflictualité ».
Devant le panorama mondial où dominent le découragement, l’incertitude et la méfiance, encore accentués par les événements de ces derniers jours, le Patriarche a tourné son regard vers l’espérance. En tant que chrétiens – a-t-il souligné – « nous devons récupérer rapidement le sens de l’unité comme récapitulation des charismes », la « richesse de diversités…à offrir et à recevoir en échange ». “L’unité du monde, le respect de la Création de Dieu, don de son amour – explique-t-il – seront donnés par la capacité d’accueillir l’expérience d’autrui comme une richesse pour tous, comme un chemin d’unité, de respect et de réciprocité”, “libre de tout type de conditionnement idéologique, politique et économique”. “Je suis monté ici avec encore plus de joie parce que je vous ai trouvés en train de m’accueillir…comme une famille » – ce sont les mots du Patriarche qui lance à la fin un appel aux évêques présents et aux populations qui leur sont confiées: si, comme chrétiens, nous faisons cette expérience, « nous serons vraiment le sel du monde et celui-ci commencera à vivre une profonde métamorphose ». De notre envoyée Adriana Avellaneda
Nov 26, 2015 | Non classifié(e)
Le ‘via’ de ce projet aussi bien attendu qu’innovant, s’est déroulé ces jours – ci à Loppiano, la cité-pilote du Mouvement des Focolari, avec le premier cours pour tutor. Une centaine – nombre maximum prévu par les organisateurs – de différentes typologies : enseignants, psychologues, médecins, experts d’animations de jeunes, professionnels, ils sont venus de 8 pays européens mais aussi du Brésil, de l’Argentine, de l’ Inde, du Burkina Faso, du Cameroun. Beaucoup parmi eux sont parents, souvent présents en couple, ou des formateurs passionnés par l’éducation d’enfants et de jeunes. Comme prérequis, en plus d’une bonne capacité d’écoute et d’empathie, on demandait que, de la même région, ils s’inscrivent à deux, un homme et une femme. Parce que – toujours d’après les organisateurs – pour faire découvrir aux jeunes les valeurs de l’affectivité et de la sexualité, il est important de se présenter avec la sensibilité masculine autant que féminine.
Le projet est né de la synergie entre familles, animateurs de jeunes et experts en différentes disciplines, tous dans le cadre des Focolari, parmi lesquels quelques professeurs de l‘Institut Universitaire Sophia de Loppiano (Florence). Sa finalité est de guider les adolescents dans un parcours de formation intégrale, où la sexualité est illuminée par la vision anthropologique qui a comme référence la personne dans son être en relation, dans sa capacité d’aimer et d’être aimée, de donner et d’accueillir. Ce sont surtout les parents qui sont heureux de cette initiative, face à la complexité de cette thématique, et avertissent toujours plus la nécessité d’avoir des instruments mis à jour. Ce sont les prérequis qui ont guidé le pool qui a élaboré le parcours Up2Me dans ses différentes étapes, dans les contenus et dans sa méthodologie qui veut être avant tout interactive, justement pour faciliter la formation des jeunes à une conscience morale qui les aide à bien penser leurs propres choix et qui les rende capables de les exprimer. Les tutor se mettront en action à partir de janvier 2016. Dans leurs régions et pays, il y a déjà des jeunes qui, en accord avec leurs parents, veulent fréquenter Up2me. C’est un parcours modulé sur une douzaine de leçons, par groupes de 10/20 unités selon trois groupes d’âge : 9-11 / 12-14 / 15-17. Ayant présentes à l’esprit les multiples dimensions de la personne (corporelle, émotionnelle, intellectuelle, sociale, spirituelle, historique et environnementale), les leçons balaieront de la connaissance du corps humain au concept de personne ; de l’image stéréotypée de la publicité et des médias, à l’identité sexuelle ; de la gestion des émotions, au conflit parental ; des comportements à risque, à l’influence d’Internet. Pour dialoguer ensuite en profondeur sur les grands thèmes de la transmission de la vie, la contraception, l’avortement, la pornographie, des dynamiques spécifiques (jeux de rôle, vidéoclip, écoute d’expériences) aideront les adolescents dans le rapport avec eux-mêmes et dans la découverte de leur propre projet de vie. Il y a également des soirées prévues pour les parents, soirées de rencontres et de collaboration.
Le programme du cours a été testé par deux cours pilotes en Italie. L’année 2016 sera une année d’expérimentation avec les premiers groupes d’adolescents dans différents pays d’Europe. En même temps, des experts de plusieurs continents traduiront et adapteront le programme aux différents milieux géo-culturels. S’enrichissant de cette expérience, le cours pour tutor se répétera à la fin de l’année, pour ensuite multiplier le parcours Up2me dans les différentes parties du monde. Info : up2me@afonlus.org
Nov 22, 2015 | Non classifié(e)
« J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu ». Saint Paul, lettre aux Romains, 8, 18-19. Que de guerres sur la terre, dans nos villes, nos quartiers ! Quelles que soient les armes – elles sont de toutes sortes – elles ne font que causer des morts, des blessés, des destructions. Passent les millénaires, mais le frère continue de dire à son frère, comme Caïn à Abel, “allons dehors”. Mais chaque fois que nous rétablissons la paix après les conflits, Abel revit, Adam déambule de nouveau avec Elohim dans le jardin terrestre, et nous nous regardons vraiment “les yeux dans les yeux”, gratuitement. Chaque fois, notre construction et reconstruction de la paix s’étend aussi à la création, à la nature, à la terre. Pourtant, quand nous cessons de veiller sur la paix et que nous la refusons, la terre, les animaux, les plantes sont meurtries, tuées, innocemment entraînées dans la spirale de notre violence. On le constate chaque jour plus clairement. La paix, le shalom, est une grande parole biblique, une des plus fréquentes, fortes, exigeantes. La première alliance d’Elohim avec les hommes vise à rétablir une paix-bonheur originelle refusée, à restaurer le shalom primordial trahi par le péché de Caïn et celui tout aussi atroces de ses fils. Il a fallu un premier artisan de paix, Noé, pour faire de nouveau resplendir sur la terre l’arc-en-ciel, pour que soit encore possible une recréation du monde et des hommes. Les artisans de paix sont des constructeurs d’arches pour le salut d’une humanité brisée. Des justes se sentent appelés à quitter leur terre pour sauver celle de tous. Si le monde vit encore malgré tout le mal qu’on génère, c’est grâce à Noé qui ne cesse de construire des arches. Les prophètes et les nombreux “bienheureux” de l’histoire continuent de tendre l’arc-en-ciel en construisant la paix sur une terre toujours plus maculée du sang des frères. La main de Noé et des constructeurs d’arches de paix a été jusqu’à présent plus forte et plus créatrice que les mains de Caïn et des armateurs de navires de guerre. La terre n’est pas promise aux artisans de paix, ni la vision de Dieu, ni la miséricorde. Seul un nom leur est promis : “Ils seront appelés fils de Dieu“. Mais c’est un nom immense, le plus grand de tous, à eux seuls réservé. Les artisans de paix sont les pacificateurs, les raccommodeurs de rapports brisés, ceux qui passent leur vie à résoudre les conflits que d’autres provoquent. Ils renoncent à la tranquillité pour pacifier la vie d’autrui. C’est par vocation qu’on devient artisan de paix, bâtisseur de ce shalom biblique. Ce n’est pas seulement par générosité et altruisme. On ne peut mettre en jeu sa propre vie pour le shalom d’autrui que si une voix forte et profonde nous appelle du dedans. Être artisan de paix n’est jamais seulement un métier, même s’il s’agit bien de construire et reconstruire la paix. Cette voix, cet appel intérieur, est efficace : on n’y résiste pas, même si on ignore d’où et de qui vient cette voix : il suffit de l’entendre et d’y répondre pour être artisan de paix (Lire tout). par Luigino Bruni
Nov 20, 2015 | Non classifié(e)
Nov 18, 2015 | Non classifié(e)
La maison des luthériens à Rome, la Christuskirche, a accueilli le pape François le dimanche 15 novembre : avant lui, Jean-Paul II y était allé en 1983, premier pontife à entrer dans une Église luthérienne et Benoît XVI en 2010. « Nous sommes une communauté relativement petite, avec 500 membres, protagonistes en première ligne dans le domaine œcuménique : en tant que paroisse, nous sommes présents dans les différentes réalités de la ville, mais également au sein de la propre famille, avec les collègues de travail, avec les voisins ou comme moi qui vis depuis plus de trente ans dans une communauté du Mouvement des Focolari », raconte Heike Vesper, qui était présente dimanche, ensemble avec les focolarine catholiques qui l’accompagnent souvent à la liturgie du dimanche. « Un Pape ”évangélique”, ainsi que le définit Heike, « un pasteur – l’évêque de Rome – qui a centré le message d’aujourd’hui sur le témoignage commun de Jésus Christ ” que ce soit dans la langue luthérienne ou dans la langue catholique”, sur l’importance de la vie et pas tellement sur l’interprétation. Et à cœur ouvert, il nous a confié ce qui lui plaît surtout : rencontrer les malades, visiter les prisonniers…La rencontre et la prière avec le Pape a été nouveau dans son genre, on pourrait dire que cela a été une leçon sur ce qui est important entre les chrétiens de différentes traditions : le dialogue, l’écoute en profondeur, la confiance réciproque, des réponses sincères dans la vérité, prier ensemble en écoutant l’Évangile ». Le Pasteur de l’église évangélique luthérienne, Jens-Martin Kruse a souhaité un chaleureux accueil, en rappelant les victimes des attentats de Paris :” Ayons confiance dans le fait que Jésus a vaincu le monde, ne nous laissons donc pas conditionner par la peur”, a-t-il affirmé. ”Mon frère pasteur a appelé Paris – a dit le Pape – cœurs fermés. Même le nom de Dieu est utilisé pour fermer les cœurs”. « La sincérité et la liberté de François est émouvante – écrit alors Heike -. Il a répondu comme quelqu’un qui se met en chemin avec ceux qui écoutent. Il a souligné l’importance de suivre sa conscience, du fait d’être là pour le prochain ; et qu’avec la foi et le service – c’est-à-dire avec l’amour – tous les murs tomberont ».
Un dialogue improvisé a créé un climat de famille « toujours plus profond et encourageant ». Il y a eu trois questions adressées à François : que signifie le fait d’être pape, comment doit être l’engagement chrétien envers les personnes qui sont dans le besoin et que faire pour célébrer ensemble l’Eucharistie, la Cène du Seigneur, quand mari et femme sont d’ Églises différentes. « Ceux qui se trouvent dans cette situation – explique Heike – souffrent davantage de la division. Ce n’est pas facile pour le pape de répondre, en effet, malgré les nombreux pas déjà réalisés, des questions théologiques sur le magister subsistent, sur la vision de l’Église, qui empêchent encore une célébration commune. Le Pape indique quelques possibilités pour partager la cène du Seigneur. Il fait référence à l’Evangile, à Saint Paul : ”Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême” . (Eph.4 ; 5) . Il invite à écouter la propre conscience, à donner plus de poids à la vie, au chemin à parcourir ensemble, plus qu’aux nombreuses interprétations. Ses paroles transmettent paix et espérance. Le cadeau qu’il a apporté a également une dimension prophétique : le calice et la patène pour la célébration eucharistique ». « L’Évangile est celui du jugement dernier (Mt 23) qui rappelle que nous serons jugés par l’amour pour les pauvres et pour ceux qui sont dans le besoin. Et le pape a rappelé à celui qui dit que” nos livres dogmatiques disent une chose et les vôtres autre chose”, les paroles d’un représentant luthérien : ”Il y a l’heure de la diversité réconciliée”. Et il a conclu : ”Demandons aujourd’hui la grâce de cette diversité réconciliée dans le Seigneur, de ce Dieu qui est venu parmi nous pour servir et non pour être servi ».
Nov 15, 2015 | Non classifié(e)
«Observe le soleil et ses rayons. Le soleil est le symbole de la volonté de Dieu. Les rayons sont cette volonté divine sur chacun de nous. Marche vers le soleil dans la lumière de ton rayon, différent et distinct de tous les autres. Ainsi tu accompliras le dessein particulier, la merveille que Dieu veut de toi. Infinité de rayons qui viennent tous du même soleil… Une seule volonté, particulière à chacun. Plus les rayons sont près du soleil, plus ils sont proches les uns des autres. Nous de même […], plus nous marchons vers Dieu, dans un accomplissement toujours plus parfait de la volonté divine, plus nous nous approchons les uns des autres… Jusqu’au jour où nous serons tous un.» (Chiara Lubich, L’unité, Textes choisis et présentés par D. Falmi e F. Gillet, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel, pp. 60-61)