Nov 22, 2015 | Non classifié(e)
« J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu ». Saint Paul, lettre aux Romains, 8, 18-19. Que de guerres sur la terre, dans nos villes, nos quartiers ! Quelles que soient les armes – elles sont de toutes sortes – elles ne font que causer des morts, des blessés, des destructions. Passent les millénaires, mais le frère continue de dire à son frère, comme Caïn à Abel, “allons dehors”. Mais chaque fois que nous rétablissons la paix après les conflits, Abel revit, Adam déambule de nouveau avec Elohim dans le jardin terrestre, et nous nous regardons vraiment “les yeux dans les yeux”, gratuitement. Chaque fois, notre construction et reconstruction de la paix s’étend aussi à la création, à la nature, à la terre. Pourtant, quand nous cessons de veiller sur la paix et que nous la refusons, la terre, les animaux, les plantes sont meurtries, tuées, innocemment entraînées dans la spirale de notre violence. On le constate chaque jour plus clairement. La paix, le shalom, est une grande parole biblique, une des plus fréquentes, fortes, exigeantes. La première alliance d’Elohim avec les hommes vise à rétablir une paix-bonheur originelle refusée, à restaurer le shalom primordial trahi par le péché de Caïn et celui tout aussi atroces de ses fils. Il a fallu un premier artisan de paix, Noé, pour faire de nouveau resplendir sur la terre l’arc-en-ciel, pour que soit encore possible une recréation du monde et des hommes. Les artisans de paix sont des constructeurs d’arches pour le salut d’une humanité brisée. Des justes se sentent appelés à quitter leur terre pour sauver celle de tous. Si le monde vit encore malgré tout le mal qu’on génère, c’est grâce à Noé qui ne cesse de construire des arches. Les prophètes et les nombreux “bienheureux” de l’histoire continuent de tendre l’arc-en-ciel en construisant la paix sur une terre toujours plus maculée du sang des frères. La main de Noé et des constructeurs d’arches de paix a été jusqu’à présent plus forte et plus créatrice que les mains de Caïn et des armateurs de navires de guerre. La terre n’est pas promise aux artisans de paix, ni la vision de Dieu, ni la miséricorde. Seul un nom leur est promis : “Ils seront appelés fils de Dieu“. Mais c’est un nom immense, le plus grand de tous, à eux seuls réservé. Les artisans de paix sont les pacificateurs, les raccommodeurs de rapports brisés, ceux qui passent leur vie à résoudre les conflits que d’autres provoquent. Ils renoncent à la tranquillité pour pacifier la vie d’autrui. C’est par vocation qu’on devient artisan de paix, bâtisseur de ce shalom biblique. Ce n’est pas seulement par générosité et altruisme. On ne peut mettre en jeu sa propre vie pour le shalom d’autrui que si une voix forte et profonde nous appelle du dedans. Être artisan de paix n’est jamais seulement un métier, même s’il s’agit bien de construire et reconstruire la paix. Cette voix, cet appel intérieur, est efficace : on n’y résiste pas, même si on ignore d’où et de qui vient cette voix : il suffit de l’entendre et d’y répondre pour être artisan de paix (Lire tout). par Luigino Bruni
Nov 20, 2015 | Non classifié(e)
Nov 18, 2015 | Non classifié(e)
La maison des luthériens à Rome, la Christuskirche, a accueilli le pape François le dimanche 15 novembre : avant lui, Jean-Paul II y était allé en 1983, premier pontife à entrer dans une Église luthérienne et Benoît XVI en 2010. « Nous sommes une communauté relativement petite, avec 500 membres, protagonistes en première ligne dans le domaine œcuménique : en tant que paroisse, nous sommes présents dans les différentes réalités de la ville, mais également au sein de la propre famille, avec les collègues de travail, avec les voisins ou comme moi qui vis depuis plus de trente ans dans une communauté du Mouvement des Focolari », raconte Heike Vesper, qui était présente dimanche, ensemble avec les focolarine catholiques qui l’accompagnent souvent à la liturgie du dimanche. « Un Pape ”évangélique”, ainsi que le définit Heike, « un pasteur – l’évêque de Rome – qui a centré le message d’aujourd’hui sur le témoignage commun de Jésus Christ ” que ce soit dans la langue luthérienne ou dans la langue catholique”, sur l’importance de la vie et pas tellement sur l’interprétation. Et à cœur ouvert, il nous a confié ce qui lui plaît surtout : rencontrer les malades, visiter les prisonniers…La rencontre et la prière avec le Pape a été nouveau dans son genre, on pourrait dire que cela a été une leçon sur ce qui est important entre les chrétiens de différentes traditions : le dialogue, l’écoute en profondeur, la confiance réciproque, des réponses sincères dans la vérité, prier ensemble en écoutant l’Évangile ». Le Pasteur de l’église évangélique luthérienne, Jens-Martin Kruse a souhaité un chaleureux accueil, en rappelant les victimes des attentats de Paris :” Ayons confiance dans le fait que Jésus a vaincu le monde, ne nous laissons donc pas conditionner par la peur”, a-t-il affirmé. ”Mon frère pasteur a appelé Paris – a dit le Pape – cœurs fermés. Même le nom de Dieu est utilisé pour fermer les cœurs”. « La sincérité et la liberté de François est émouvante – écrit alors Heike -. Il a répondu comme quelqu’un qui se met en chemin avec ceux qui écoutent. Il a souligné l’importance de suivre sa conscience, du fait d’être là pour le prochain ; et qu’avec la foi et le service – c’est-à-dire avec l’amour – tous les murs tomberont ».
Un dialogue improvisé a créé un climat de famille « toujours plus profond et encourageant ». Il y a eu trois questions adressées à François : que signifie le fait d’être pape, comment doit être l’engagement chrétien envers les personnes qui sont dans le besoin et que faire pour célébrer ensemble l’Eucharistie, la Cène du Seigneur, quand mari et femme sont d’ Églises différentes. « Ceux qui se trouvent dans cette situation – explique Heike – souffrent davantage de la division. Ce n’est pas facile pour le pape de répondre, en effet, malgré les nombreux pas déjà réalisés, des questions théologiques sur le magister subsistent, sur la vision de l’Église, qui empêchent encore une célébration commune. Le Pape indique quelques possibilités pour partager la cène du Seigneur. Il fait référence à l’Evangile, à Saint Paul : ”Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême” . (Eph.4 ; 5) . Il invite à écouter la propre conscience, à donner plus de poids à la vie, au chemin à parcourir ensemble, plus qu’aux nombreuses interprétations. Ses paroles transmettent paix et espérance. Le cadeau qu’il a apporté a également une dimension prophétique : le calice et la patène pour la célébration eucharistique ». « L’Évangile est celui du jugement dernier (Mt 23) qui rappelle que nous serons jugés par l’amour pour les pauvres et pour ceux qui sont dans le besoin. Et le pape a rappelé à celui qui dit que” nos livres dogmatiques disent une chose et les vôtres autre chose”, les paroles d’un représentant luthérien : ”Il y a l’heure de la diversité réconciliée”. Et il a conclu : ”Demandons aujourd’hui la grâce de cette diversité réconciliée dans le Seigneur, de ce Dieu qui est venu parmi nous pour servir et non pour être servi ».
Nov 15, 2015 | Non classifié(e)
«Observe le soleil et ses rayons. Le soleil est le symbole de la volonté de Dieu. Les rayons sont cette volonté divine sur chacun de nous. Marche vers le soleil dans la lumière de ton rayon, différent et distinct de tous les autres. Ainsi tu accompliras le dessein particulier, la merveille que Dieu veut de toi. Infinité de rayons qui viennent tous du même soleil… Une seule volonté, particulière à chacun. Plus les rayons sont près du soleil, plus ils sont proches les uns des autres. Nous de même […], plus nous marchons vers Dieu, dans un accomplissement toujours plus parfait de la volonté divine, plus nous nous approchons les uns des autres… Jusqu’au jour où nous serons tous un.» (Chiara Lubich, L’unité, Textes choisis et présentés par D. Falmi e F. Gillet, Nouvelle Cité, Bruyères-le-Châtel, pp. 60-61)
Nov 14, 2015 | Non classifié(e)
Soirée entre amis “J’ai des amis qui me sont chers, pour la plupart agnostiques, auxquels je n’avais jamais parlé explicitement de ma vie spirituelle. Cela me m’avait toujours laissé avec un sentiment d’inachevé. Un soir nous nous promenions. En passant devant une église j’ai fortement éprouvé le désir d’y entrer un moment pour saluer Jésus. Etant en leur compagnie, cela me semblait déplacé, mais j’ai voulu suivre ce mouvement intérieur. Au cours de ce bref moment passé dans l’église, il m’est venu de dire à Jésus : « Reste avec moi car je suis avec toi ». Peu de temps après, au cours du dîner, j’ai senti de devoir me « découvrir » en face de mes amis, mais je ne savais pas par où commencer ! A un certain moment ils ont spontanément voulu affronter la question de la foi. Ce fut un très beau moment de partage. Ils m’ont fait part de leurs propres perplexités et de ma bouche sont sorties des paroles auxquelles je ne m’attendais même pas. Et tout cela dans le respect réciproque ! Une telle expérience n’aurait jamais pu se produire s’il n’y avait pas eu à la base une relation profonde entre nous ». G. – Italie Délicatesse “Je suis infirmière dans le service de radiologie. Dans le couloir les malades attendent sur leur petit lit. L’une d’entre elles a un bandeau aux bras et elle est restée découverte. Je la salue et je la recouvre délicatement de son drap. Des années passent. Un jour, lors de la présentation d’un livre, une dame élégante s’approche de moi : « Je vous remercie pour la façon dont vous avez respecté ma dignité ce jour-là » C’est à peine si je la reconnais. Elle poursuit : « C’est quand on souffre qu’on a le plus besoin d’être respecté en tant qu’être humain. Merci parce que votre travail ne vous a pas rendue insensible ». E.M. – Hongrie « Je le serre dans mes bras » “Assis à mon bureau du Centre Caritas (Secours Catholique) où je travaille, je suis en train d’écouter un réfugié dont l’aspect et la tenue vestimentaire dénotent un passé douloureux. Il est désespéré parce que, sans travail depuis longtemps, dans quelques jours il va être expulsé de son logement pour n’avoir pas payé son loyer. Je lui demande, comme je le fais pour de nombreuses personnes dans son cas, s’il a des amis dans la ville qui puissent l’aider. Sa réaction est inattendue : il éclate en sanglots et répète en suffoquant : « Je suis seul, seul ! Je n’ai personne ! ». Je reste sans parole, écrasé par un sentiment d’impuissance. Puis, spontanément, je me lève et le serre dans mes bras. Petit à petit il se calme. Il se lève à son tour et d’une voix paisible il déclare : « Maintenant je sais que je ne suis plus seul » et il va pour s’en aller, comme si ce simple geste fraternel avait suffi pour lui redonner espoir. C’est alors moi qui le retiens pour lui indiquer comment il peut se procurer des vêtements, bénéficier du restaurant de la Caritas (Secours Catholique) et aussi d’un lit dans notre dortoir. Lorsque nous nous séparons à a retrouvé toute sa sérénité ». S. – Italie
Nov 12, 2015 | Non classifié(e)
Environnement et Droits : un thème de grande actualité, à quelques mois après la parution de Laudato Si’, l’encyclique du pape François sur l’environnement, et à la veille de la COP 21, la conférence ONU à Paris sur les changements climatiques. Comment est née l’idée ? C’est un projet sur lequel nous travaillons depuis deux ans, qui tombe à un moment vraiment favorable pour l’attention à l’environnement. Le congrès, intitulé « Environnement et “Droits” entre responsabilité et participation », naît de l’expérience partagée avec un magistrat engagé depuis des années dans des procès d’où émergent les conséquences tragiques et néfastes dues à l’utilisation irresponsable des ressources naturelles. Sachant que le réseau de Communion et Droit s’étend sur le monde entier, il y a trouvé la possibilité de faire connaître et partager difficultés et problèmes, même dans les pays les plus éloignés et oubliés. De ce face-à-face est née l’idée de faire quelque chose qui puisse être une réponse positive globale ». Le programme permet aux jeunes de se sentir fortement engagés. Quel parcours avez-vous suivi ? « Il s’agit du résultat d’une rencontre que nous avons eue durant le Séminaire international à Castel Gandolfo, en Italie (mars 2014) entre chercheurs et étudiants d’Europe, Afrique et Brésil et la Summer School à Abrigada, au Portugal (juillet 2014) entre jeunes européens et africains. Ces derniers ont approfondi le thème de l’environnement dans la perspective de la responsabilité et de la participation, et ils se sont engagés à continuer la recherche jusqu’au Congrès, programmé pour les 13-15 novembre prochains ». Les participants sont arrivés des 4 continents, et représentaient 21 pays. Un champ international donc, d’où l’on peut analyser les lois en vigueur en matière environnementale, mais dans quel but ? « Nous voudrions mettre en lumière le concept de relation qui est constitutif de la personne. Notre manière d’être avec les autres, dans une relation pleine d’attention, exige responsabilité dans nos rapports autant avec l’autre qu’avec la nature. S’ils sont vécus de cette manière, ces rapports nous permettent de cueillir aussi les relations d’Amour qui soutiennent le créé. Un autre but est celui de renforcer le concept de participation dans l’activité législative. Pendant le congrès on prendra en compte la proposition d’une loi populaire qui va dans cette direction. La proposition part d’une loi régionale sicilienne régissant le territoire de Pachino qui a mis en évidence le contraste entre la « procédure législative » et le « pouvoir participatif ». Pratiquement la communication avec les sujets intéressés assume un rôle fondamental pour que ceux-ci puissent évaluer les propositions de loi et les règlements en cours ». “ Nous voulons en plus donner la parole à des pays différents et distants les uns des autres, souvent oubliés ou dont on ne parle que s’ils sont dans des situations dramatiques, comme par exemple la République Centrafricaine. On en parlera non seulement dans une approche théorique, mais avec des histoires vraies et des témoignages : des enquêtes sur les effets néfastes sur le milieu pour faire ce qui est interdit, des ‘alt’ aux pouvoirs forts dans les appareils étatiques, le problème de la déforestation et la désertification en Afrique sub-saharienne… » C’est aussi un congrès où l’approche est interdisciplinaire. Parmi les participants par exemple, EcoOne, qui est un réseau de chercheurs dans le domaine de l’environnement et l’écologie depuis des années attentif à exprimer ce que pensent les Focolari sur l’environnement… « Des chercheurs en écologie, en physique de l’environnement, mais aussi des économistes, des pédagogues, politologues, architectes, seront présents avec nous. Avec eux, en particulier au cours de la table ronde du dimanche matin, la réflexion portera sur la perspective d’une vision unitaire qui puisse recomposer les deux termes : homme et nature. Durant la dernière session la présidente des Focolari, Maria Voce, avocate, interviendra. Elle a été une des initiatrices de Communion et Droit, le réseau de chercheurs, étudiants et opérateurs dans le droit, né en 2001 à partir d’une intuition de Chiara Lubich. CeD, en résumé, développe et met ensemble les initiatives les plus variées pour élaborer et diffuser une nouvelle culture fondée sur la relation en tant que catégorie juridique, mais aussi clé des rapports entre les opérateurs du droit. Communiqué de presse