Juil 28, 2015 | Non classifié(e), Parole di vie
Lisons la phrase d’où est tirée cette parole qui va nous accompagner durant tout ce mois : « Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime ; suivez la voie de l’amour, à l’exemple du Christ qui nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous, en offrande et victime, comme un parfum d’agréable odeur ». Toute l’éthique chrétienne est contenue dans ce : “suivez la voie de l’amour”. L’action humaine – comme Dieu l’a pensée quand il nous a créés : une vie authentiquement humaine – doit être animée par l’amour. Pour atteindre son but, le cheminement – image de la vie – suivre la voie, doit être guidé par l’amour, résumé de toute la loi. L’apôtre Paul s’adresse aux chrétiens d’Éphèse, en conclusion et synthèse de ce qu’il vient de leur écrire sur la manière de vivre en chrétien : passer du “vieil homme” à “l’homme nouveau”, être vrais et sincères les uns avec les autres, ne pas voler, savoir pardonner, faire des œuvres de bien… en un mot “suivre la voie de l’amour”. Paul est convaincu que chacun de nos comportements doit se conformer à celui de Dieu. Si l’amour est le signe distinctif de Dieu, il doit l’être aussi de ses enfants qui doivent l’imiter en cela. Cependant, comment pouvons-nous connaître l’amour de Dieu ? Pour Paul, c’est très clair : il se révèle en Jésus qui montre comment et combien Dieu aime. L’apôtre l’a vécu personnellement : il « m’a aimé et s’est livré pour moi » (Ga, 2,20), et maintenant, il le révèle à tous pour que toute la communauté puisse en faire l’expérience. « Suivez la voie de l’amour » Et quelle est la mesure de l’amour de Jésus à laquelle conformer la nôtre ? Nous le savons, cet amour sans limites ne connaît ni exclusions, ni préférences de personnes. Jésus est mort pour tous, même pour ses ennemis, pour ceux qui le crucifiaient. Cet amour est comme celui du Père qui, dans son amour universel, fait briller son soleil et tomber la pluie sur tous les hommes, bons ou méchants, justes ou pécheurs. Il a su prendre soin avec prédilection des petits et des pauvres, des malades et des exclus ; il a aimé avec intensité ses amis ; il a été particulièrement proche de ses disciples… Dans son amour il ne s’est pas épargné, allant même jusqu’à donner sa vie. Et maintenant, Jésus nous appelle tous à partager ce même amour, à aimer comme lui-même a aimé. Cet appel peut évidemment nous faire peur car trop exigeant. Comment pouvons-nous imiter Dieu qui aime tous les hommes, toujours et en premier ? Comment aimer avec la mesure de l’amour de Jésus ? Comment être “dans l’amour”, comme la parole de vie nous le demande ? Cela nécessite d’avoir d’abord nous-mêmes fait l’expérience d’être aimés. Dans la phrase « vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés », le comme peut se traduire aussi par parce que. « Suivez la voie de l’amour » Suivre la voie de l’amour signifie laisser l’amour inspirer et animer chacune de nos actions. Ce n’est peut-être pas par hasard que Paul utilise cette parole dynamique pour nous rappeler qu’aimer s’apprend, que tout un chemin reste à parcourir pour atteindre la largesse du cœur de Dieu. Il utilise aussi d’autres images pour souligner la nécessité d’un progrès constant, telles que la croissance d’un nouveau-né qui mène à l’âge adulte (1 Co, 3, 1-2), la croissance d’une plantation, la construction d’un édifice, la compétition dans le stade pour s’emparer du premier prix (1 Co 9, 24). Nous ne sommes jamais ‘arrivés’. Il faut du temps et de la constance pour atteindre le but, sans céder face aux difficultés, sans se laisser décourager par les échecs et les erreurs, toujours prêts à recommencer à aimer, sans se résigner à la médiocrité. Augustin d’Hippone écrivait à ce propos, en pensant peut-être à sa propre recherche tourmentée : « Si tu veux parvenir à ce que tu n’es pas encore, considère comme déplaisant ce que tu es. En effet, quand tu te sens bien, tu t’arrêtes ; s’il t’arrive de dire : “c’est assez !” tu t’enfonces. Augmente et progresse toujours ; garde-toi de t’arrêter, ne te retourne pas, ne dévie pas. Celui qui n’avance pas recule ». (Sermon 169) « Suivez la voie de l’amour » Comment avancer plus rapidement dans ce chemin de l’amour ? Puisque cette invitation – suivez la voie – est adressée à toute la communauté, il sera utile de s’aider réciproquement. Il est en effet triste et difficile d’entreprendre un voyage tout seul. Nous pourrions commencer en nous redisant entre nous – amis, parents, membres de la même communauté chrétienne…- notre volonté de cheminer ensemble. Nous pourrions partager les expériences positives sur la façon dont nous avons aimé, afin de nous enrichir mutuellement. À qui peut nous comprendre, nous pouvons aussi confier les erreurs commises et les déviations de notre cheminement, afin de nous en corriger. La prière en commun pourra aussi nous donner lumière et force pour avancer. Ainsi, unis entre nous et avec la présence de Jésus au milieu de nous – lui, la Voie ! – nous pourrons parcourir jusqu’au bout notre “saint voyage” : nous sèmerons de l’amour autour de nous et nous atteindrons notre but : l’Amour. Fabio Ciardi
Juil 22, 2015 | Non classifié(e)
Dans la salle d’attente – Notre fils et sa compagne étaient en prison pour trafic de drogue. Lors des longs moments d’attente avant les entretiens entre les détenus et leurs familles, nous avons fait la connaissance d’une jeune étrangère au visage triste. Depuis trois ans, elle faisait régulièrement un long chemin à pied pour rendre visite à son compagnon en prison. Lorsque nous lui avons dit qu’elle pouvait désormais compter sur nous pour la prendre en voiture, elle s’est enfin mise à sourire et elle n’en finissait plus de nous remercier. La fois suivante, pour rendre l’attente plus supportable, surtout pour les enfants venus avec leurs mamans, nous leur avons apporté des jouets, des gâteaux et des fruits. Quand notre fils a su ce qui se passait dans la salle d’attente où régnait un climat plus serein, il a lui aussi changé d’attitude envers nous. » (Italie) Pardon – « J’étais parti vivre avec une collègue, abandonnant ma femme et mes quatre enfants. Tandis que l’aîné l’a mal vécu et a quitté la maison, ma femme et nos autres enfants ont commencé à demander à Dieu la grâce de mon retour. Peu à peu, j’ai trouvé la force de me séparer de cette femme. Pour éviter de la revoir, car nous travaillions dans la même entreprise, j’ai quitté aussi cet emploi. Je suis retourné auprès des miens et je suis resté au chômage jusqu’au moment où j’ai trouvé un emploi tout simple. Vivre l’humilité me faisait du bien. Je remercie Dieu du soutien que j’ai reçu de la part d’autres familles, mais aussi et surtout du pardon de ma femme et de mes enfants, avec lesquels j’ai tissé une nouvelle relation. » (États-Unis) Au téléphone – « Mon fils est mort à 23 ans dans un accident de voiture, il y a plusieurs années. Depuis lors, j’éprouvais une sourde rancœur envers son ami qui était au volant et qui est resté indemne, car je le jugeais responsable de cette mort. Aujourd’hui, il est marié et il a des enfants. Mais un jour, à la messe, le prêtre a parlé de réconciliation et de pardon. Il me semblait que ces mots s’adressaient à moi. D’une main tremblante, je compose le numéro de l’ami de mon fils. C’est sa femme qui répond, surprise et embarrassée lorsque je lui explique qui je suis. Je lui ouvre mon cœur : “J’ai beaucoup pensé à vous ces derniers jours. J’ai envie de vous voir, de connaître vos enfants… Cela me ferait très plaisir que vous me rendiez visite.” Émue, elle me promet qu’ils viendront bientôt… Je me sens heureuse et j’ai le cœur léger. » (Suisse)
Le compte est bon – « Mère de cinq enfants qui connaissent des problèmes de santé, de drogue et d’alcoolisme, et qui ont presque tous fondé des familles sans se marier suite à leurs choix de vie, au milieu des tensions et des querelles, je suis aujourd’hui veuve. Seule et aux prises avec des problèmes dont les gens n’ont même pas idée parce que je leur parais toujours très sereine, je dois dire que mon caractère m’aide. Mais c’est surtout grâce au don de la foi et au soutien de mes amis que j’ai pu faire face à certaines situations. Aujourd’hui, bien que je n’aie que ma retraite pour vivre, tous les mois je parviens à aider quelques personnes dans le besoin. Parfois, je serais tentée de me dire que c’est assez, qu’au fond, j’aimerais bien mettre un peu d’argent de côté pour mes vieux jours. Pourtant, c’est plus fort que moi. Finalement, à chaque fois le compte est bon car la providence arrive toujours au bon moment. » (Italie)
Juil 14, 2015 | Non classifié(e)
Le manque de communication et l’incapacité à accueillir l’autre, à voir le positif dans sa différence et à définir la bonne distance vis-à-vis des familles d’origine, sont souvent des facteurs de crise conjugale dans une société individualiste qui ne croit pas que l’on peut s’engager pour la vie sur la voie du mariage et dans une relation. L’expérience du cours organisé à Loppiano (20-27 juin) par la branche Familles Nouvelles, destiné à renforcer l’unité au sein du couple et qui en est cette année à sa septième édition, montre que la volonté de se remettre en question, conjuguée à un échange profond avec les animateurs et les autres familles, ainsi qu’à l’aide d’experts, peuvent redonner un nouvel élan à une relation qui s’est grippée. Ainsi, on peut venir à bout même des difficultés les plus graves, comme le prouve un couple qui s’est ressoudé après neuf ans de séparation, offrant ainsi un témoignage émouvant de pardon inconditionnel. Cependant, le chemin pour « se retrouver » est ardu. « Lorsque les couples arrivaient, leurs visages tendus et leur expression triste exprimaient mieux que des mots une profonde souffrance », racontent Marina et Gianni Vegliach, animateurs de Familles Nouvelles. « Les uns évoquaient leur quête de sens, les autres disaient ne pas connaître leur conjoint, d’autres doutaient de pouvoir envisager l’avenir ensemble, d’autres encore évoquaient l’impossibilité de dialoguer ou confiaient : ‘Je ne réussirai jamais à me pardonner.’ » « À mesure que nous approfondissions le programme du cours intitulé (Par)cours de lumière au sein du couple, la spiritualité de l’unité des Focolari, associée à une aide psychologique, à des expériences, à des exercices pratiques, à des entretiens et à des moments de détente, a permis aux cœurs et aux âmes de se transformer. Cela transparaissait à travers les changements dans les visages et dans les regards qui avaient gagné en sérénité », poursuivent les Vegliach. « Alors que nous étions arrivés vidés, obsédés par le mot fin, nous repartons avec le mot début », confiait un couple. Parmi les familles animatrices, deux couples qui, après avoir suivi ce cours dans les années passées, souhaitent à présent se mettre au service des autres. Grâce à leur investissement, leur sérieux et leur compétence, ils ont su accompagner ceux qui étaient dans le brouillard, encourager et soutenir les couples par leur témoignage. Le cours aborde plusieurs sujets : la connaissance de soi, la différence, le conflit et l’accueil de l’autre. On essaie d’identifier justement la blessure particulière qui demande à être regardée en face, y compris, si besoin est, grâce à un soutien psychologique adapté. Le partage avec d’autres couples aide chacun à considérer sa situation personnelle sous différents angles, mais aussi à trouver la force et le courage nécessaires pour reconstruire une relation de qualité, en sortant de cette solitude qui lui fait croire que la crise est irréversible. Le rendez-vous quotidien au sanctuaire de la « Theotokos » et l’atmosphère spéciale que l’on respire à Loppiano, la cité-pilote internationale des Focolari, à Incisa Valdarno (près de Florence), où l’on apprend spontanément à se mettre à la place de l’autre en vivant la fraternité, ont contribué à la réussite de ce cours. Celui-ci a ouvert de nouvelles possibilités pour « envisager l’avenir ensemble, en partageant les bons et les mauvais moments, pour « redécouvrir le dialogue et l’espérance et pour recommencer à s’occuper l’un de l’autre ». Comme disait l’un des participants : « Maintenant, nous avons les moyens de sortir de notre coquille, et nous espérons pouvoir continuer à nous en servir au moment opportun. » Afin de consolider les résultats, un week-end de contrôle et d’évaluation est prévu l’hiver prochain. En outre, une rencontre internationale, qui se tiendra à Castelgandolfo du 24 au 27 septembre 2015, ouverte à pas plus de 60 animateurs et experts, permettra de développer les possibilités de multiplier ces (par)cours de lumière y compris à l’échelle locale.
Juil 12, 2015 | Non classifié(e)
« La fonction principale de la famille est de croître et de se multiplier : augmenter la vie ; coopérer à l’œuvre créatrice du Créateur. Son unité ne s’interrompt pas mais augmente et se prolonge dans la progéniture. Dans les enfants, l’amour des deux époux s’incarne ; l’unité se fait personne : père, mère, fils forment une vie à image et ressemblance, d’une certaine manière, de la divinité, de laquelle ils furent créés et sont vivifiés. Trois points par lesquels passe le circuit de l’unique amour, qui part et s’alimente de l’amour de Dieu ». (Giordani, 1942) Ici Giordani, par le fait de tracer le profil divin de la famille, anticipe d’une certaine façon ce qui sera déclaré par la suite dans les textes de Vatican II, que ce soit dans le fait de souligner le privilège des époux à « coopérer à l’œuvre créatrice du Créateur » que dans le fait de voir la famille comme un miroir de la vie trinitaire, de laquelle elle en tire le dessein. Ce fut-là une doctrine chère à S. Jean-Paul II, qui donnera à ses catéchèses historiques, le thème de l’amour humain dans les années ’80. Le 23 juin dernier, la Commission préparatoire du Synode a divulgué l’Instrumentum Laboris, à partir duquel, le mois d’octobre prochain, les pères synodaux seront appelés à réfléchir, pour proposer ensuite au Saint Père de possibles solutions à mettre en œuvre en faveur des familles. Le document, centré sur la vocation et la mission de la famille, commence avec un regard sur les multiples problématiques qui investissent la famille aujourd’hui ainsi que sur les graves défis culturels et sociaux qui la minent. Mais ce que l’on perçoit d’aussi critique ne concerne pas seulement cette époque-ci. En ’75, il y eut une lettre émise par l’épiscopat du Québec qui contenait une analyse préoccupante en ce sens-là. Giordani en fut très touché, au point qu’il en reporta quelques passages dans un de ses écrits, afin d’offrir aux familles son message ‘haut et lumineux’ : « Les difficultés de la vie n’écrasent pas une famille ancrée en Dieu ; alors que bien trop souvent, elles la balaient car elle est ancrée sur l’argent. L’union des conjoints fait leur force : mais l’union est le fruit de l’amour. C’est pour cela que dans l’intérêt qu’ils portent à la manière de s’aimer, ils mettent à profit les épreuves, les douleurs, les désillusions pour se sanctifier. Le mariage n’unit pas seulement les époux l’un à l’autre, en tant qu’époux, père et mère : il les unit à Dieu. Cette unité en Dieu, de l’homme et de la femme, des parents et des enfants, est le sens le plus profond du mariage et de la famille ». (Giordani, 1975) Texte préparé par : Centre Igino Giordani Passages extraits de : Igino Giordani, Famille communauté d’amour, Città Nuova, Rome 2001 et Igino Giordani, La société chrétienne, Città Nuova, Rome, 2010
Juil 9, 2015 | Non classifié(e)

Mary Robinson, Lorna Gold
180 personnes en provenance de plus de 40 nations: militants, ONG, organisations sociales, chercheurs, congrégations religieuses, personnes engagées du monde catholique, mais pas seulement… tous ensemble pour répondre concrètement à l’Encyclique du Pape François Laudato Si’. Lorna Gold et John Mundell, venus respectivement d’Irlande et des USA, professionnels de l’Environnement, représentaient le Mouvement des Focolari et Eco-One. Lorna Gold travaille de puis plus de 13 ans dans le domaine de l’Environnement à Trocaire – Agence de l’Eglise Catholique en Irlande pour aider au développement des peuples – et John Mundell est président d’une entreprise de conseil en environnement à Indianapolis, la Mundell & Associates, Inc. qui fait partie de l’Economie de Communion. “La réalité la plus importante de cette conférence sont les différentes personnes, organismes et associations qui se sont réunis pour donner une réponse immédiate à l’Encyclique du Pape – affirme Lorna Gold. Nous sommes venus du monde entier, en qualité de représentants de la société civile. Il y a des militants comme Naomi Klein – auteur mondialement reconnue pour sa réflexion écologique et économique à l’ère de la globalisation – , il y a des représentants des mouvements écologiques, comme le responsable de Greenpeace – Kumi Naidoo – il y a tout le réseau du CIDSE – regroupant les ONG catholiques qui travaillent pour la justice sociale et globale ». Ces trois jours de rencontre ont permis de vivre une dynamique active en vue d’aider à la concrétisation des idéaux contenus dans l’Encyclique Laudato Si’. Parmi les expériences présentées, il y avait aussi celle du Dé de la Paix, conçue par Eco-One, le réseau des professionnels de l’environnement qui s’inspirent de la spiritualité de l’unité.
Tous les participants avaient conscience de la difficulté et de la complexité de la question de l’environnement: ce problème ne concerne pas seulement la science et la planète, mais aussi l’économie et la politique. Souvent les choix retenus dans ces deux domaines vont à l’encontre de la nature et engendrent plus de pauvreté, mais, selon Naomi Klein, on peut encore faire beaucoup : « Nous pouvons prévenir de nombreuses souffrances. On ne peut pas justifier l’inaction en prétextant de la difficulté.» «Nous avons besoin de choses difficiles mais surmontables plutôt que de choses faciles mais condamnables », a-t-elle déclaré. « Nous devons arrêter de faire des difficultés une limite à ce qui est possible et faire en sorte que ce qui est possible devienne réalité ». Inverser la tendance est possible si on a la force d’affronter le problème. La présence de personnes engagées sur des fronts aussi divers a donné espérance et permis d’expérimenter ce que le Pape affirme dans l’Encyclique : le tout est supérieur à la somme des éléments. Une autre nouveauté de ce congrès, soulignée par John Mundell, a été « le rôle moteur des femmes lors des échanges et des discussions sur les changements climatiques. Au cours de ce congrès nous avons comme expérimenté la vision du futur d’une Eglise ouverte au dialogue avec le monde, en quête de relation avec toutes les personnes de bonne volonté, pour l’avènement d’ un monde plus uni et plus en contact avec toute la planète ». Laudato Si’ nous appelle à revoir notre style de vie : « L’Encyclique du Pape n’est pas seulement destinée au monde catholique, soutient avec force Noami Klein… en tant que féministe juive d’un milieu sécularisé, je puis dire que j’ai senti qu’elle s’adresse aussi à moi ». https://vimeo.com/133043698
Juil 4, 2015 | Non classifié(e)
“Le monde moderne, avec sa laïcité, a voulu s’éloigner de Dieu parce que […] on ne lui a pas assez dit que l’homme était Dieu, qu’il avait été divinisé, qu’il n’était pas seulement dépendant d’un être inconnu et éloigné: c’était de manière mystérieuse un autre petit Dieu, parce qu’il participait à la nature divine à travers la vie de Jésus, de manière particulière à travers l’Eucharistie. Lorsque je repense à certains écrits de Marx, dans lesquels il nie la valeur de la religion parce qu’elle aliène l’homme, parce qu’elle le rend étranger à lui-même, parce qu’elle le fait dépendre de quelque chose qui est extérieur à lui: je pense que s’il avait su que l’homme trouve sa déification et donc son autonomie, entendue dans le sens trinitaire, il n’aurait jamais pensé à ces choses. […] On peut dire la même chose d’Hegel, qui a influencé Marx; ainsi que de tous les immanentistes, tous ceux qui ont nié Dieu pour mettre en lumière l’homme, jusqu’à Sartre, jusqu’à Camus, jusqu’aux derniers. Sartre a dit: “Dieu ne peut pas exister, parce qu’alors je n’existerais pas”, justement parce qu’il m’écraserait. Ce n’est pas possible parce que ce Dieu, qui s’est fait homme, t’a fait Dieu, il t’a associé à sa nature divine. […] Tous les jours, nous constatons qu’aucun problème de l’humanité ne peut être résolu individuellement, ni en groupes particuliers, ni en groupes nationaux. Les problèmes doivent désormais être résolus collectivement, en donnant vie à l’unité que Jésus a apportée. Et nous savons que rarement on peut créer cette unité s’il n’y a pas de vie spirituelle. Donc, on ne crée pas une communauté de corps, on crée une communion de personnes, et ces personnes, si elles ne sont pas nourries par quelque chose qui les rassemble, elles ne le feront jamais. Ce quelque chose peut, dans un sens éloigné, être la science, il peut être la recherche mise en œuvre par l’homme. Mais ce qui par excellence crée l’unité, c’est l’Homme par excellence, c’est-à-dire Jésus, c’est Lui qui nous rend hommes et nous rend communauté. […] D’un côté, l’Eucharistie est un immense mystère, de l’autre, c’est une invitation, c’est-à-dire un centre de fraternité humaine naturelle. […] L’Eucharistie est l’âme, elle doit devenir l’âme de cette socialité.” Tiré de: Lumière qui s’incarne, commentaire sur les 12 points de la spiritualité, Pasquale Foresi, Città Nuova 2014, pp.107-109