Mouvement des Focolari
Pour témoigner que l’unité est possible

Pour témoigner que l’unité est possible

20150203-aLa Semaine de prière pour l’unité des chrétiens et l’année dédiée par l’église catholique. Deux heureuses coïncidences dans lesquelles la vocation de Heike Vesper, focolarine de l’église évangélique-luthérienne allemande, apparaît plus que jamais significative.

« J’avais seize ans lorsque mon frère jumeau, ayant un grave handicap mental, mourut – nous raconte-t-elle. A partir de cet événement tellement douloureux est né en moi le désir de vivre une vie qui ait réellement un sens. Mais je ne pensais certainement pas à une vie de consécration à Dieu. Dans les églises de la Réforme, la vie monastique avait quasiment disparu. Pour Luther, chaque chrétien baptisé a déjà en soi l’appel totalitaire à suivre Jésus, qui se réalise substantiellement dans le travail et dans la famille. Luther donc, ne voyait pas dans la consécration à Dieu, un état privilégié, justement parce que nous sommes tous appelés à la perfection, qui est seulement atteignable avec l’amour de Dieu, avec sa miséricorde. En ce qui me concernait, la consécration à Dieu m’ était donc complètement étrangère. Etrangère aussi par le milieu athée qui m’entourait avec le communisme de l’Allemagne de l’Est de l’époque.

Quelques mois après, au printemps 1977, j’ai connu les jeunes des Focolari, un mouvement né dans l’Église catholique, ouvert au dialogue avec les fidèles d’autres églises ou religions et avec les personnes de convictions non religieuses. Fortement attirée par la radicalité de leur choix évangélique, je me suis également engagée avec eux dans les nombreuses activités formatives et sociales qui étaient proposées ou que nous suscitions nous-mêmes. Nos animateurs étaient des personnes un peu plus âgées que nous, les focolarine et les focolarini. Ceux-ci avaient fait un choix totalitaire de Dieu, en vivant en communauté. Une vie, leur vie, qui suscitait une grande fascination mais que je voyais trop élevée pour moi, inaccessible.

A un moment donné, il y a eu une incompréhension entre le Focolare et mon pasteur, par le fait d’un choix personnel pris par l’un d’entre nous. Ce n’était rien de grave mais suffisamment pour me faire comprendre combien il fallait peu pour réveiller de vieux préjugés et ouvrir à nouveau des blessures qui semblaient en voie de guérison. Cela a été une très forte expérience à travers laquelle j’ai senti que Dieu m’appelait à donner, avec ma vie, un exemple que l’ unité est possible et que cela, je pouvais le réaliser à travers le Focolare. Face à cet appel, j’ai éprouvé de la joie mais aussi de la peur. Je ne me sentais en effet pas capable d’affronter 24 heures sur 24, la tension de la diversité entre nos églises. Pendant deux ans, j’ai tâché de faire taire en moi cet invitation de Dieu, mais de temps en temps, celle-ci remontait à la surface avec plus de force encore.

Lors d’une visite de Chiara Lubich en Allemagne, un groupe d’évangéliques lui posait des questions. C’est grâce à ces réponses que tous mes nœuds se sont dénoués. Par ses paroles, j’ai compris qu’entrer au focolare signifiait vivre l’Evangile aidés par des frères animés par la même proposition radicale; vouloir la vivre ensemble, en tant que chrétiens catholiques et évangéliques; ce qui signifiait choisir comme modèle Jésus dans son abandon du Père lorsqu’en criant un ”pourquoi” resté pour lui sans réponse, il a recomposé l’unité entre Dieu et les hommes, entre les peuples, entre les différentes églises, entre nous tous.

A ce moment-là, je n’ai pas pensé que tout cela pouvait signifier que je me consacre à Dieu, mais bien seulement répondre à son appel à témoigner avec ma vie que l’unité est possible. Cette passion pour l’unité m’a marquée cœur et âme et m’a toujours donné les ailes aussi dans les moments où je ne comprenais plus rien ou dans moments d’épreuve.

Lorsque je me trouvais au focolare de Lipsia, j’allais souvent à la Sainte Cène des frères de la Christusbruderschaft. Un jour, une personne parmi celles-ci me demanda comment nous faisions pour rester fidèles à notre église et pour vivre une vie spirituelle intense avec des catholiques. Alors j’ai compris la grande valeur de ce que Chiara nous a confié: Jésus abandonné. En l’aimant lui qui s’était fait pour nous, division, non seulement nous trouvons la force de ne pas nous sentir divisés en nous-mêmes, mais pour être unité pour les autres. En Lui, nous découvrons l’importance de vivre avec Jésus présent spirituellement au milieu de nous, attiré par notre amour réciproque. Une présence qui n’est liée à aucun sacrement, mais à la vie de la Parole».

 

 

 

Chiara Lubich et la famille

Chiara Lubich et la famille

20150202-01“La spiritualité de Chiara Lubich propose qu’on s’ouvre à la communion avant tout au sein de la famille, et, l’unité une fois construite, qu’on l’élargisse à d’autres familles. Aucune famille n’est une île. Nous avons besoin de partager nos biens spirituels et matériels, nos résolutions, nos connaissances, notre temps, nos compétences pour construire des réseaux en mesure de se mettre au service du monde qui attend de voir le témoignage d’un amour qui peut toujours recommencer »

C’est avec joie qu’Anna-Maria et Alberto Friso commentent l’ouverture de la cause de béatification de Chiara Lubich, mardi dernier [27 janvier] à Frascati. Ils sont encore jeunes mariés, quand de Padoue ils se rendent à Rocca di Papa pour participer à un congrès de familles avec leur fils premier né : c’est là qu’ils connaissent personnellement la fondatrice du Mouvement des Focolari. En 1967 Chiara fera naître « Familles Nouvelles », une des premières associations pour la famille, dont par la suite Anna et Alberto seront responsables pendant 12 ans.

“ Nous avons été frappés par le fait qu’une femme consacrée puisse avoir autant à cœur la famille et que son idéal puisse être appliqué aussi à notre vocation d’époux », rappellent-ils. Mais pas seulement : « Chiara était une femme moderne, belle sans souci de le faire voir, élégante mais sans affectation, dotée d’une élocution séduisante et harmonieuse – font remarquer les Friso – Nous arrivions de la province, tous deux simples employés, plutôt désorientés. Avec simplicité et conviction elle nous a dit que Jésus comptait aussi sur nous, comme personnes et comme famille » Chiara Lubich était en effet convaincue que la spiritualité de l’unité était particulièrement adaptée à la famille, parce qu’à l’origine c’est une petite communauté de personnes unies par l’Amour ».

Aujourd’hui Alberto et Anna s’occupent de l’ONLUS “Action pour familles nouvelles” au service des populations du Sud et des adoptions à distance. Quand ils étaient responsables de « Familles nouvelles » , ils se voyaient régulièrement avec la fondatrice : « Elle écoutait les difficultés rencontrées et les projets, mais surtout elle nous redonnait ce courage sans lequel il aurait été trop compliqué pour deux pauvres créatures d’accompagner un mouvement de familles aussi nombreuses et aux dimensions du monde. Elle nous indiquait le chemin, nous confirmait, elle rêvait avec nous. Mais le plus souvent elle exprimait sa confiance en nous les mariés ».

Membres du Conseil Pontifical pour la famille, les époux Friso étaient invités par Chiara Lubich à avoir une attention particulière envers les couples séparés, divorcés et remariés qu’elle définissait elle-même comme étant « le visage de Jésus crucifié et abandonné ». Le charisme de Chiara continue à annoncer à la famille et aux familles du Mouvement l’amour que Dieu a pour chacun, « une conviction qui émane non seulement de l’Ecriture, mais pour l’avoir éprouvé personnellement, dans notre propre vie. Une annonce qui s’avère efficace même pour celui qui désormais n’espère plus ou a perdu la foi, ou pense que la séparation est désormais inévitable. Et si Dieu m’aime, s’Il a donné sa vie pour moi, moi aussi je dois – je peux ! – répondre à cet amour, en aimant le prochain qui est à mes côtés. Et qui est plus mon prochain que mon conjoint, mes enfants et mes proches ? » se demandent Alberto et Anna, et de poursuivre : « Si en toute honnêteté nous nous mettons sur le rayon d’un amour qui vient de l’Absolu, tout devient possible : l’accueil, le service, l’écoute, l’amour désintéressé, la gratuité, le pardon… ».

Février 2015

Avant de se rendre à Rome – et de là continuer pour l’Espagne – l’apôtre Paul annonce sa visite par une lettre aux communautés chrétiennes de la ville. Bientôt, celles-ci témoigneront par de nombreux martyrs leur profonde adhésion à l’Évangile. Elles connaissent cependant, comme ailleurs, tensions, incompréhensions et même rivalités, provenant d’origines sociales, culturelles et religieuses des plus variées.

Les chrétiens de Rome viennent, en effet, du judaïsme ou du monde grec, de l’antique religion romaine et parfois même du stoïcisme ou d’autres courants philosophiques. Ils portent en eux leurs propres traditions de pensée et de convictions éthiques. Certains sont définis « faibles » en raison de leurs coutumes alimentaires particulières : nourriture végétarienne par exemple ou jours de jeûne prévus sur un calendrier. D’autres, libres de ces conditionnements, sont dits « forts » car exempts de tabous alimentaires ou de rites particuliers. À tous, Paul adresse un appel pressant :

« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».

Au début de cette lettre, Paul avait abordé le sujet en s’adressant d’abord aux « forts », les invitant à accueillir les « faibles » sans discuter leurs opinions ; puis aux « faibles » pour qu’ils accueillent à leur tour les « forts » sans les juger, puisqu’eux aussi ont été « accueillis » par Dieu.

Paul est en effet convaincu que chacun, malgré la diversité des opinions et des coutumes, agit par amour du Seigneur. Il n’y a donc aucune raison de mal juger celui qui pense différemment, encore moins de le scandaliser par un comportement arrogant et supérieur. Il faut, au contraire, viser le bien de tous, l’« édification mutuelle », c’est-à-dire la construction de la communauté, son unité (cf. Romains 14,1-23)

Dans ce cas aussi, il s’agit d’appliquer la norme de la vie chrétienne, rappelée au début de la lettre de Paul : « L’amour est (…) le plein accomplissement de la Loi » (Romains 13,10). En ne se comportant plus « selon l’amour » (Romains 14,15), les chrétiens de Rome avaient laissé s’affaiblir l’esprit de fraternité qui doit animer les membres de toute communauté.

L’apôtre propose comme modèle d’accueil réciproque celui de Jésus quand, à sa mort, il prit sur lui nos faiblesses (Romains 15,1-3). Du haut de la croix, il attira tous les hommes à lui, et aussi bien le juif Jean que le centurion romain, Marie-Madeleine ou le malfaiteur crucifié avec lui.

« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».

Dans nos communautés chrétiennes aussi, tout en étant tous « bien-aimés de Dieu (…) et saints par l’appel de Dieu » (Romains 1,7), comme dans celles de Rome, les désaccords ne manquent pas, les oppositions entre des façons de voir différentes et des cultures souvent éloignées les unes des autres.

Souvent s’opposent traditionalistes et innovateurs – pour utiliser un langage peut-être un peu simpliste, mais tout de suite compréhensible – des personnes plus ouvertes et d’autres plus fermées, certaines s’intéressant à un christianisme plus social ou plus spirituel. Les différences sont alimentées par des convictions politiques et par des origines sociales différentes. Le phénomène d’immigration actuel ajoute à nos assemblées liturgiques et aux groupes ecclésiaux variés des composantes nouvelles de diversification culturelle et de provenance géographique.

Les mêmes dynamiques peuvent éclater dans les relations entre chrétiens d’Églises diverses mais également en famille, dans les milieux de travail et en politique.

Alors s’insinue la tentation de juger celui qui ne pense pas comme nous et de se considérer supérieurs, dans un affrontement stérile et avec parfois des réactions d’exclusion réciproque.

Le modèle proposé par Paul n’est pas l’uniformité qui nivelle, mais la communion entre diversités qui enrichit. Ce n’est pas par hasard qu’il parle dans la même lettre, deux chapitres avant, de l’unité du corps et de la diversité des membres, ainsi que de la variété des charismes qui enrichissent et animent la communauté (Romains 12,3-13).

Si nous prenons une image donnée par le Pape François, « Le modèle n’est pas la sphère, qui n’est pas supérieure aux parties, où chaque point est équidistant du centre et où il n’y a pas de différence entre un point et un autre. Le modèle est le polyèdre, qui reflète la confluence de tous les éléments partiels qui, en lui, conservent leur originalité. (…) Même les personnes qui peuvent être critiquées pour leurs erreurs ont quelque chose à apporter qui ne doit pas être perdu. C’est la conjonction des peuples qui, dans l’ordre universel, conservent leur propre particularité ; c’est la totalité des personnes, dans une société qui cherche un bien commun, qui les incorpore toutes en vérité ».

« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu ».

Cette parole de vie est une invitation pressante à reconnaître le positif qui existe dans l’autre, au moins par le fait que Christ a donné sa vie aussi pour cette personne que l’on serait porté à mal juger. C’est une invitation à écouter en laissant tomber les mécanismes de défense, à rester ouvert au changement, prêt à accueillir les différences avec respect et amour, afin d’arriver à former une communauté à la fois pluraliste et unie.

Cette parole a été choisie par l’Église protestante d’Allemagne pour être vécue par ses membres et devenir pour eux une lumière tout au long de l’année 2015. La partager au moins durant ce mois-ci entre membres de différentes Églises veut être déjà un signe d’accueil réciproque.

Nous pourrons ainsi rendre gloire à Dieu d’un même cœur et d’une seule voix (Romains 15,6) car, ainsi que l’a dit Chiara Lubich dans la cathédrale protestante de St Pierre à Genève : « Le temps présent (…) exige de chacun de nous amour, unité, communion, solidarité. Il appelle aussi les Églises à recomposer l’unité brisée depuis des siècles. C’est cela la réforme par excellence que le Ciel nous demande. C’est le premier pas, indispensable, vers la fraternité universelle avec tous les hommes et les femmes du monde. En effet, le monde croira si nous sommes unis » .

Fabio Ciardi

Où cela va-t-il bien finir ?

Où cela va-t-il bien finir ?

a Villa Achillia

Sœur Mariella Giannini (deuxième à gauche) au centre des religieuses du Mouvement des Focolari à Grottaferrata, Roma

Défendre la vie humaine en situation de fragilité. C’est ce qui anime les Sœurs Hospitalières du Sacré Cœur de Jésus, la famille de sœur Mariella Giannini, une religieuse qui vit de la spiritualité du mouvement des Focolari qui nous livre ici son histoire. « A travers la rencontre avec le charisme de l’unité de Chiara Lubich, raconte-t-elle, j’ai pu retrouver mon identité de religieuse, habitée par le charisme de l’hospitalité, spécifique à notre institut.»

Les Philippines, l’Espagne et l’Italie sont les étapes qui ont marqué mon cheminement. La découverte que « Dieu nous aime immensément » l’a fortement marquée ; et malgré cela arrive assez vite une période de tristesse qu’on voudrait éviter à tout prix, surtout quand on a choisi de donner sa vie d’une façon aussi radicale.

« Il s’agissait d’une forte douleur morale nous confie sœur Mariella, d’un moment d’épreuve et peut-être aussi de tentation ; en tous cas, d’un moment de lutte contre Dieu. L’obscurité est arrivée à l’improviste ; la nuit s’est installée en même temps que le silence d’une mer obscure et profonde … comme un fleuve boueux à traverser. Je me demandais où cela allait finir ; je n’avais plus d’avenir. »

Elle se rappelle avec émotion ces moments terribles et nous confie que malgré l’obscurité, elle n’a pas cessé de se donner aux autres. « Puis, d’une façon inattendue, la rencontre avec le cri de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Lui qui, de façon absurde est sans réponse, c’est Lui la clef de ma douleur et de toute souffrance humaine. »

Un passage délicat qui a trouvé une issue non pas par la force de la volonté mais dans l’abandon confiant à Dieu. « Dans chaque famille religieuse -continue sr Mariella-, il est inévitable qu’il y ait des problèmes car l’égoïsme n’est jamais pour toujours déraciné. Mais c’est dans ton for intérieur que changent certaines choses. Je l’ai expérimenté d’une façon spéciale avec nos collaborateurs laïcs que je ne regarde plus comme des étrangers ou même comme des personnes qui dépendent de moi, mais comme des frères et des sœurs, avec qui je partage le charisme de l’unité pour réaliser ensemble de nouveaux projets. En outre, Dieu m’a donné aussi une nouvelle famille avec le mouvement des Focolari. Mon cœur s’est dilaté. Le charisme de l’hospitalité et celui de l’unité sont devenus pour moi une unique force, une dynamite qui renouvelle la maison de Dieu : l’Église. »

Elle parle en connaissance de cause, étant donné les responsabilités diverses et délicates qui lui ont été confiées en tant que conseillère provinciale et dans ses déplacements à travers le monde. « L’amour appelle toujours l’amour,  dit-elle avec conviction. J’ai pu le constater et le vivre, puisque, après la charge de provinciale pour l’Italie que la congrégation lui a confiée, elle a été envoyée aux Philippines comme formatrice du juniorat. Cette première formation est une tâche délicate, fascinante et prenante, mais lorsqu’on prend le temps de dialoguer et d’établir un rapport de cœur à cœur, alors je deviens le giron où se déverse toute souffrance passée et présente. Vivre ainsi me fait dépasser les barrières de langue, de culture et de génération ».

Des Philippines elle se rend en Espagne pour préparer les jeunes sœurs aux vœux perpétuels. De retour en Italie, à Viterbo, elle est au service d’un groupe de malades psychiques, alcooliques et de personnes présentant des troubles de comportement. Elle visite régulièrement les détenus dans la grande maison d’arrêt de la ville. Jésus donne beaucoup de joie aussi à ces derniers puisque c’est Lui qui, le premier, a choisi d’être le dernier. Lorsque se rencontrent ces deux pôles : Dieu et l’homme, le rapport s’illumine mystérieusement et les cœurs se réchauffent. »

Pape François : Chiara Lubich, lumineux exemple de vie

Pape François : Chiara Lubich, lumineux exemple de vie

20150127_CarisMendesPX5A2726_800x600L’atmosphère, tintée de solennité et de prière a cependant un air de fête. Après l’intonation des vêpres et des chants, le célébrant annonce, à la surprise pleine de joie des participants, l’arrivée d’un message du Pape François. La missive pontificale porte la signature du Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin. Elle est adressée à Mgr Raffaello Martinelli, évêque de Frascati, chargé d’ouvrir officiellement le “Procès sur la vie, les vertus, la renommée de sainteté et les signes” de Chiara Lubich. Le diocèse de Frascati est en fait le territoire sur lequel est implanté le Centre international du mouvement des Focolari où Chiara a vécu une grande partie de sa vie et où elle est morte (le 14 mars 2008).

« À l’occasion de l’ouverture de la Cause de béatification et canonisation de Chiara Lubich – dit le message du Pape –, qui a lieu dans la cathédrale de Frascati, Sa Sainteté le Pape François, adresse ses cordiales pensées. Il souhaite que le lumineux exemple de vie de la fondatrice du Mouvement des Focolari suscite en tous ceux qui gardent son précieux héritage spirituel, de nouvelles résolutions d’adhésion fidèle au Christ et de généreux service à l’unité de l’Église.

Le Saint Père invoque d’abondants dons de l’Esprit divin sur tous ceux qui sont engagés dans la postulation. Il exhorte à faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, accueillant l’invitation du Seigneur, a allumé pour l’Église une lumière nouvelle sur le chemin de l’unité. Alors qu’il demande de prier pour soutenir son ministère universel de successeur de l’Apôtre Pierre, il envoie, par l’intercession de la Vierge sainte, à vous, Excellence, à la Postulation, à l’Œuvre de Marie tout entière et à tous ceux qui participent à cet événement plein de joie, sa bénédiction apostolique. Du Vatican, 27 janvier 2015 ».

Maria Voce, au nom de tout le mouvement des Focolari dans le monde qui suit l’événement via internet, exprime la gratitude de tous : « Nous voulons avant tout exprimer notre joie, notre émotion, notre surprise pour ce message du Saint Père auquel nous voulons envoyer notre remerciement et l’assurance de notre prière, prière qu’il nous a demandée ; mais aussi l’assurance de notre engagement à continuer la diffusion de cette “lumière nouvelle” qu’il a présentée comme un don de Chiara à l’Église et à l’humanité ».

L’applaudissement des participants a souligné l’immense joie et la gratitude de tout le “peuple focolarino”.

 

 

Chiara Lubich: une nouvelle lumière pour l’Eglise.

Chiara Lubich: une nouvelle lumière pour l’Eglise.

20150127-01

Card. João Braz de Aviz, Jesús Morán et Maria Voce, co-président et présidente des Focolari

En ce mardi 27 janvier, jour où partout dans le monde on fait Mémoire de la tragédie de la Shoah et de toutes celles qui continuent d’ensanglanter notre planète, la cathédrale de Frascati est bondée, malgré l’heure de pointe d’un jour ouvrable. C’est pour que «l’humanité et notre histoire puissent connaître de nouveaux développements de la paix» que Maria Voce souhaite la reconnaissance de la vie exemplaire de Chiara Lubich : précisément parce que son regard et son cœur étaient animés par un amour universel, capable d’embrasser tous les hommes au-delà de toutes les différences, toujours orienté vers la réalisation du testament de Jésus, « Que tous soient Un ».

Un long applaudissement exprime la reconnaissance envers le pape François qui, dans son message, exhorte “à faire connaître au peuple de Dieu la vie et les œuvres de celle qui, en accueillant l’invitation du Seigneur, a suscité pour l’Eglise une nouvelle lumière sur son chemin vers l’unité ». Maria Voce, au nom du peuple des Focolari, assure « l’engagement à continuer de répandre cette lumière nouvelle que le pape a indiquée » en parlant de Chiara.

La retransmission en streaming a permis de suivre l’événement en direct, avec une traduction simultanée en anglais, en français, en espagnol et en portugais : plus de 18000 points ont été reliés, dont certains ont rassemblé des centaines de personnes (comme la Mariapoli Ginetta au Brésil ou la Cité pilote de Loppiano en Toscane – Italie).

Vescovo_di_Frascati

Mons. Raffaello Martinelli, évêque de Frascati

“La tâche qui nous attend n’est pas facile”, déclare l’évêque de Frascati, Mgr Rafaello Martinelli, « mais c’est un service que nous voulons rendre à l’Eglise pour offrir un témoignage de foi, d’espérance et de charité à travers l’œuvre et la vie d’une de ses filles ».

On a pu voir une large représentation internationale, à commencer par les cardinaux Tarcisio Bertone, Ennio Antonelli, Joao Braz De Aviz, Miloslav Vlk, de nombreux évêques parmi lesquels Carlos Tissera de l’Argentine et Brendan Leahy de l’Irlande ; une présence œcuménique avec l’Archimandrite Siméon Catsinas, de l’Eglise orthodoxe de Rome, représentant le Patriarcat œcuménique de Constantinople, et le Père Gabriel, curé de la paroisse orthodoxe roumaine de Rocca di Papa, envoyé par Siluan, l’évêque orthodoxe roumain d’Italie.

Parmi les amis de Chiara Lubich sont présents les fondateurs et représentants d’autres mouvements. Le monde musulman ne manque pas, avec la présence du Directeur de l’Institut Tevere, Cenap Mustafa Aydin (Turquie), témoignant ainsi d’une volonté de poursuivre le dialogue en ce moment difficile. Le Professeur Mizumo, du Japon, est venu représenter le mouvement Bouddhiste Rissho Kosei-Kai. Le drapeau tricolore signale la présence de plusieurs maires des communes limitrophes, une délégation est venue de Trente, la ville natale de Chiara, ainsi que des membres de la famille de la Servante de Dieu.

20150127-02“Chiara nous invite à vivre l’Evangile et à être fidèles à Dieu », raconte Joao, un jeune brésilien, « je pense que nous ne pouvons pas être fidèles sans viser à la sainteté, c’est ce que Dieu veut ». Et Francesca, 13 ans : « Chiara m’a frappée par sa grande foi : il semblerait difficile de transmettre à des jeunes, et pourtant elle nous la communiquait avec une simplicité étonnante »

La cérémonie. C’est par une série d’actes juridiques que l’on ouvre une cause de canonisation, mais, souligne l’évêque de Frascati – « nous voulons les transformer en une méditation ». C’est la raison pour laquelle la cérémonie a commencé par la récitation des Vêpres. La mise en place du Tribunal s’est déroulée dans un climat empreint de ferveur et de solennité. Elle a été précédée de la lecture du « supplice libello », l’acte par lequel le Mouvement des Focolari a demandé en décembre 2013 l’ouverture de la cause. Au cours des six années qui nous séparent de la mort de Chiara Lubich – précise le document – « L’estime de la pureté et de l’intégrité de la vie de la Servante de Dieu, de sa pratique héroïque des vertus, ainsi que des grâces et des faveurs reçues de Dieu à travers son intercession, a grandi de manière continuelle et régulière, elle s’est diffusée toujours davantage parmi les fidèles du monde entier». Ont suivi la lecture du « nihil obstat » de la Congrégation des Causes des Saints et l’installation du tribunal.

C’est Mgr Angelo Amati, délégué de l’évêque, qui conduira l’étape de l’enquête diocésaine, aidé par le Rév. Emmanuele Faweh Kazah, nigérian, comme Promoteur de Justice et par la notaire Patrizia Sabatini, qui a déjà travaillé au cours de ces derniers mois à recueillir une cinquantaine de témoignages, afin de ne pas perdre ceux des premiers « qui, depuis le début, ont permis de témoigner de la beauté et de la possibilité de parcourir ensemble, en unité, le chemin vers l’unique but », tels sont les propos de Maria Voce qui a rappelé au souvenir de tous les premiers compagnons et compagnes de Chiara. Certains étaient présents à la cérémonie.

La postulation désignée par la présidente des Focolari est composée du postulateur, don Silvestre Marques, portugais, et des vice-postulateurs, l’italienne Lucia Abignente et la hollandaise Waldery Hilgeman. Le Tribunal a déjà fixé sa prochaine audience, pour écouter, le 12 février prochain, le témoignage de Maria Voce, la première d’une liste d’environ 100 personnes.

Communiqué de press

La prière d’intercession

Pour revoir la transmission:http://live.focolare.org/reply.asp