Avr 19, 2014 | Non classifié(e)

« […] Pâques est tout proche alors que Noël nous semble à peine passé. J’ai l’impression que le temps fuit, rapidement, et je ressens profondément en moi – je vous l’avoue – que je ne me résigne pas à le laisser s’enfuir, à condition que tout soit amour. C’est-à-dire, à condition qu’au soir que chaque jour je puisse dire : “Aujourd’hui encore j’ai aimé”.
[…] En cette fête de Pâques qui nous rappelle qu’après sa mort, Jésus est ressuscité et que nous aussi nous ressusciterons un jour, avec notre corps, je voudrais que vous toutes vous vous engagiez à pouvoir dire tous les soirs : Aujourd’hui encore, j’ai aimé.
[…] Nous, nous ne savons pas combien de jours nous avons encore [à vivre]; mais quelle amertume ce serait de voir arriver la mort en ayant vécu peu de jours dans l’amour. Quels regrets ! Nous dirions alors : “Je pouvais aimer et je n’ai pas aimé !”
Voici alors Pâques qui nous rappelle que chacune de nos journées doit être comme une résurrection : toujours heureuses, toujours prêtes à aimer tous ceux que nous rencontrons sans regarder si cela nous plaît ou non. Aimer, aimer, aimer. Ne jamais se fatiguer d’aimer. Ne jamais arrêter notre révolution.
Nous en retirerons une grande joie qui nous fera goûter la fête de Pâques parce qu’elle est la fête de l’Alléluia.
De même que les premiers apôtres et les premiers chrétiens allaient dire à tout le monde que le Christ est ressuscité (et donc, nous aussi, nous ressusciterons), ainsi ceux qui nous connaissent devront pouvoir dire que nous sommes spirituellement ressuscités d’une vie sans aucun sens à une vie pleine de lumière et de feu ».
Source : Centre Chiara Lubich
Avr 18, 2014 | Non classifié(e)

La résurrection du Christ qui nous rend participants de sa vie, nous oblige à ne jamais désespérer. Il nous donne le secret pour nous relever de chaque débâcle, il est le signe sacré, visible, de notre résurrection.
La nôtre est une religion de la vie : la seule de laquelle la mort ait été victorieusement et, si nous le voulons, définitivement bannie. Le carême a été-ou devait être- également un examen de conscience, à travers lequel nous pouvions contempler ce qui grouille de négatif sur le fond de notre âme et de notre société. En un grand nombre d’entre nous est en vigueur un christianisme composé d’ordinaires démarches administratives, sans impulsions et sans élans, tout comme une voile sans vent.
La résurrection du Christ doit être un motif de renaissance de notre foi, espérance et charité, victoire de nos œuvres sur les tendances négatives. Pâques nous apprend à confondre le mal afin de renaître.
Renaître chacun, en unité de sentiment avec le prochain et avec chaque peuple, en harmonie avec les œuvres des autres peuples.
En la grâce divine est présente la force d’ôter toute forme de mal.
Jésus pria-« …afin que tous soient un », l’amour culmine dans l’unité et la politique elle-même qui fournit l’effort d’unifier, est amour en acte, christianisme qui se concrétise.
L’amour est la solution à la douleur et à la mort. Là où l’on s’aime, il n’y a ni patrons ni tyrans, il y a des frères qui se communiquent des biens liés au temps et à l’éternité. Aimons-nous donc les uns les autres en remplaçant chaque hostilité par la recherche du frère, pour s’entraider à vivre. Ainsi, nous ressusciterons.
Igino Giordani dans : Les Fêtes, Société Editrice Internationale de Turin, 1954
Avr 16, 2014 | Non classifié(e)

Geneviève Sanzè, représentante du continent africain dans la Commission Internationale de l’Economie de Communion (EDC), reçoit début février un coup de fil de Mgr Joseph Spiteri, Nonce apostolique en Côte d’Ivoire, lui annonçant sa nomination comme membre du conseil Pontifical des Laïcs. « Je n’avais pas eu vent de cette nomination », raconte Geneviève, après la question sur ce que cela comportait pour elle. Geneviève, est originaire de la République Centre Africaine, mais elle habite au Focolare d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Unique membre africain parmi les laïcs nommés par le Pape, son nom est sorti grâce au rôle qu’elle joue dans le secteur de l’Economie de Communion.
“Je suis contente de cette nomination particulièrement pour la référence à l’Economie de Communion, au-delà des autres rôles que j’ai dans le mouvement des Focolari, a-t-elle expliqué tout de suite après l’annonce, en partageant une impression : « C’est une joie pour moi de pouvoir travailler pour l’Eglise, parce que j’ai choisi cela dans ma vie, en servant le mouvement des Focolari et l’Eglise ».
Juste après avoir reçu la nouvelle, Geneviève Sanzè s’est rendue au Kenya où elle a travaillé à la préparation de la prochaine Assemblée EdC à Nairobi pour 2015. A son retour elle a pu rencontrer le nonce : « Ce fut un moment intéressant et profond. Mgr Spiteri m’a donné le document de ma nomination, avec son conseil de vivre ce service pour et dans l’Eglise. Maria Voce aussi, présidente du mouvement des Focolari m’a écrit : « Je suis très heureuse de cette nomination », en m’assurant de ses prières et de sa proximité. Je sens que c’est vraiment ensemble, dans une grande communion, que nous pouvons être au service de nos frères et de l’Eglise ».
Geneviève reçoit de la commission centrale EdC des messages « tous nos vœux les plus chers pour ce nouveau défi très important qui se présente à vous : d’après ce que nous savons de vous, vous avez toutes les capacités en main pour y arriver ! » En résumant la joie de tout le monde, Luigino Bruni écrit : « Voilà l’Afrique que le monde doit connaître : une sœur pleine de sagesse, lumineuse, sobrement joyeuse, royale, mariale ».
Avr 13, 2014 | Non classifié(e)
“Durant ces 20 ans, mon peuple a toujours célébré le deuil pour les victimes de guerre pendant la semaine de Pâques, mais personnellement, chacun dans sa propre famille, chacun dans son cimetière privé.” C’est le récit de Pina, rwandaise. Il y a 20 ans, 800 000 personnes sont mortes en quelques mois dans son pays, à cause d’une absurde guerre civile. C’était le 6 avril 1994, lorsqu’un missile toucha l’avion du président Juvénal Habyarimana. Personne n’en réchappa, et de là commença la guerre préparée depuis longtemps.
Au moment du début des massacres, Pina se trouvait aux Philippines, où l’avait amenée sa vocation de suivre Dieu au service des frères, animée par la spiritualité de l’unité qu’elle avait connu adolescente. “Ma famille aussi a été touchée – raconte-t-elle. Trente-neuf de mes proches ont été tués. J’étais en proie au découragement. Petit à petit, je me suis retrouvée vide de ces sentiments qui jusqu’alors avaient rempli mon âme, il me semblait que plus rien n’avait de sens.”
Elle déménage au Kenya pour pouvoir suivre la situation de plus près, en travaillant à la Croix-Rouge, et ainsi assister les blessés et les réfugiés du Rwanda: “mais je ne réussissais pas – explique-t-elle – à regarder en face les personnes de l’autre ethnie qui avaient participé aux massacres”. La douleur est trop vive. Un jour, elle rencontre dans un corridor des personnes de l’autre ethnie et elle ne peut éviter leur regard. La haine grandit. “J’ai pensé à la vengeance, je me suis senti confuse, j’étais à un carrefour: ou je me fermais dans ma douleur avec la colère à l’intérieur, ou je demandais de l’aide à Dieu.”
Quelques jours après, au bureau, elle reconnaît des personnes de l’ethnie ennemie qui habitaient justement dans sa ville. “Elles me reconnaissent et sont gênées, elles commencent à rebrousser chemin. Elles aussi me considèrent comme une ennemie.” La force du pardon est l’unique arme de la réconciliation sociale. Pina le sait. Elle l’a appris de l’Évangile. “Avec force – raconte-t-elle – je vais à leur rencontre en parlant notre langue, sans rien dire de ma famille, mais en m’intéressant à leurs besoins.” À ce moment-là, quelque chose se dénoue au fond d’elle et, pour Pina, un rayon de lumière revient.
Un an après, elle retourne au Rwanda. Elle reconnaît difficilement sa sœur, l’unique survivante du massacre. Elle apprend que l’homme qui avait trahit sa famille – une personne très proche – était en prison. “Même dans la douleur, et contre les personnes qui invoquaient la peine de mort, il était clair que je ne pouvais pas faire un pas en arrière sur la route ouverte vers le pardon.” Elle emmène aussi sa sœur, qui avait assisté au massacre. “Nous sommes donc allées ensemble à la prison pour voir cette personne, lui apportant des cigarettes, du savon, ce que nous pouvions et, surtout, pour lui dire que nous lui avions pardonné. Et nous l’avons fait.” Domitilla, sa sœur, adoptera ensuite 11 enfants de toutes les ethnies, sans distinction entre les enfants naturels et ceux adoptés, au point de recevoir une reconnaissance nationale.
Cette année, explique Pina, “pour le 20ème anniversaire, la nouveauté est de vouloir réunir, dans le mémorial national, les dépouilles des victimes Tutsi et Hutu, en d’autres termes: les Rwandais”. Ils sont les héros de la patrie. “Pour moi c’est un pas en avant – commente Pina – comme nous étions avant la guerre.” L’initiative, en effet, s’intitule “La fleur de la réconciliation”, afin qu’elle porte encore des fruits de paix dans la société rwandaise.
Lire aussi (en italien):
Il Rwanda ricorda, venti anni dopo, par Liliane Mugombozi sur Città Nuova online
Il fiore della riconciliazione, par Aurelio Molé sur Città Nuova online
Avr 12, 2014 | Non classifié(e)

Chômeur
Depuis déjà quelque temps notre usine traversait de grosses difficultés. Nous nous sommes retrouvés sur le pavé sans aucune possibilité d’être couverts par la caisse de compensation ni par d’autres aides. Privé de mon emploi et contraint de rester à la maison sans rien faire, je commençais à être envahi par un profond sentiment de frustration et d’inutilité. Nous vivions avec le salaire de ma femme. Puis, aidé sans doute par ma foi, je me suis dit que je pouvais me consacrer aux nombreux petits travaux que ma femme me demandait depuis un certain temps. Aussi me suis-je mis à repeindre les portes et les fenêtres, à tapisser les murs…Les autres membres de la famille se sont aussi pris au jeu et m’ont donné un coup de main. L’important n’était pas seulement d’apporter à la maison un salaire, mais le vrai capital dont ma famille avait besoin était l’amour, et, avec ou sans emploi, je pouvais aimer. L.R – Italie
Humaniser la justice
Bien que je me sois préparé avec les meilleures intentions, ce lundi l’audience est triste et sans attrait. En fin de matinée me voilà découragé à cause de la facilité avec laquelle on expédie les affaires. Je sens qu’il faut faire quelque chose. Le dernier accusé se présente. Il fait plus vieux que son âge. Il a déjà été en prison et cette fois-ci il a été surpris au volant d’une voiture volée. Je viens à savoir par lui qu’une fois sorti de prison, il avait retrouvé un emploi dans les règles et que son employeur était satisfait. Je modifie alors le réquisitoire et je demande au tribunal une peine de détention à mettre en application pendant ses congés annuels. Il pourra ainsi garder son emploi. Le tribunal accepte. Quelques jours après, un journaliste de la télévision, surpris par mon attitude, me téléphone. Je lui réponds que je n’ai rien fait d’autre qu’exercer mon métier en ayant recours à toutes les possibilités qu’offre la loi. Au cours de son émission le journaliste a relaté le fait en concluant ainsi : « En appliquant la loi avec cœur et intelligence, on peut rendre justice avec humanité ». A.B. F. – France
Constructeur de paix
Je suis séminariste. Dans la situation difficile de mon pays traversé par des conflits ethniques, mon village aussi était divisé. En l’absence des forces de l’ordre, deux factions se combattaient. Conscient des risques que je courais, j’ai alors demandé à Dieu d’être artisan d’unité : en franchissant un barrage de troncs d’arbre sur la route, j’ai réussi à rejoindre un des deux groupes qui s’était réfugié dans les locaux de la paroisse. J’ai demandé la parole et j’ai pu leur dire à cœur ouvert combien les motifs d’une telle haine et d’une telle division étaient inconsistants. Après m’avoir écouté, ils m’ont demandé de parler aussi avec l’autre groupe. J’ai dû être convaincant parce qu’à la fin tous sont revenus vivre ensemble. Gilbert – Burundi
Extrait de : Il Vangelo del giorno, Città Nuova Editrice
Avr 11, 2014 | Non classifié(e)
“L’amour miséricordieux de la Sainte Trinité dans la vision théologique du Père Dumitru Stăniloae et de Chiara Lubich dans le contexte du dialogue œcuménique contemporain”: un titre qui exprime la profondeur du thème abordé pour comparer la théologie de l’un des plus grands théologiens orthodoxes du siècle dernier – comme est considéré le Père Dumitru Stăniloae – avec le charisme de Chiara Lubich. Ce sont les mots du doyen de la Faculté, le professeur Vasile Stanciu. Des théologiens de trois Églises sont intervenus: orthodoxe, catholique et luthérienne. Cinq professeurs orthodoxes roumains des Facultés de théologies de Cluj, Alba Iulia et Sibiu et cinq du Mouvement des Focolari de l’Université Sophia à Loppiano, de l’Université Lucian Blaga de Sibiu, de l’Institut oriental de Ratisbonne et du Centre “Uno”, secrétariat pour le dialogue œcuménique des Focolari. Le Symposium a commencé par la prière et les salutations du Métropolite Andrei, dont la province accueille la rencontre. L’évêque auxiliaire orthodoxe, Vasile Somesanul, qui a participé à plusieurs moments, a déclaré: “Je suis à nouveau impressionné par la chaleur de l’amour que vous emmenez avec vous à Cluj, la chaleur que nous rencontrons chaque fois et que nous gardons dans notre être, dans notre vie jour après jour. …Bien sûr, nous nous efforçons de transmettre l’amour en vie, en effet, comme l’ont aussi fait le Père Stăniloae et Chiara Lubich.” Des expériences sur l’amour réciproque d’orthodoxes et catholiques – jeunes, familles, prêtres – ont souligné que la vie [de la foi] est essentielle pour les chrétiens, la théologie entendue donc en mode vital et le parcours de l’œcuménisme entendu selon le trinôme “amour-vie-vérité”. Le risque existe, en effet, a souligné Stanciu, que souvent la théologie reste au niveau de la théorie, et il est difficile de la mettre en pratique, il faut vivre. Pour le professeur Sonea, professeur-doyen de Cluj – “théologier” n’est pas un discours abstrait sur Dieu, mais sur un Dieu vivant, en Dieu et sur Dieu. Cette manière de faire est spécifique pour Chiara Lubich. Un élément sur lequel nous pouvons construire un dialogue qui n’est pas à la recherche de la conversion de l’autre, mais à la découverte de l’autre. Nous sommes en unité dans l’esprit de l’amour. Il est nécessaire de donner un témoignage commun au monde.

Métropolite Andrei
Comme le soulignait le professeur Stefan Tobler de Sibiu dans la conclusion, “nous sommes vraiment ensemble” dans la radicalité de l’amour et dans la rigueur théologique. La professeure Ruxandra de Bucarest a témoigné avoir connu Chiara et le Père Stăniloae. “En premier, j’ai connu Chiara à une rencontre de jeunes à Rome, qui a ravivé ma foi en Dieu et m’a rapprochée de l’Église. Ensuite, au fil des ans, lorsque j’étais étudiante, j’ai écouté le Père Stăniloae parler du grand amour de Dieu envers les hommes et de l’amour au sein de la Sainte Trinité, modèle de l’amour suprême, modèle de l’amour dans la famille. Pour moi, en tant qu’orthodoxe, c’était extraordinaire de voir comment les théologiens orthodoxes, catholiques, luthériens et réformés ont trouvé une spiritualité commune entre la pensée de Chiara Lubich et celle du Père Dumitru Staniloae, tous deux théologiens de l’amour. C’était une expérience merveilleuse.” Avec cette rencontre, un pas en avant supplémentaire a été franchi et de nouvelles perspectives se sont ouvertes sur ce chemin ensemble.