Avr 10, 2014 | Non classifié(e)

« La petite cité de Fontem, au Cameroun, mérite d’être mentionnée aujourd’hui. Son nom pourrait vraiment être : “C’est à moi que tu l’as fait”. Son histoire ressemble à un conte.
Il était une fois, dans une forêt du Cameroun, un peuple qui était très nombreux. La plupart de ses membres n’étaient pas chrétiens, mais très dignes, moralement sains et riches en valeurs humaines. C’était un peuple naturellement chrétien, dirait-on. Il s’appelle le peuple Bangwa, cependant il était décimé par les maladies. En effet, 98 % des enfants mouraient au cours de leur première année de vie.
En 1954, ne sachant que faire, ces Africains, et les quelques chrétiens qui étaient parmi eux, se sont demandé : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ?”. Puis ils ont convenu : “Parce que nous ne prions pas”. Alors, d’un commun accord, ils ont décidé : “Prions pendant un an, peut-être que Dieu se souviendra de nous !”. Ils ont prié, jour après jour, n’ayant qu’une seule pensée en tête : “Demandez, on vous donnera ; frappez, on vous ouvrira” (Mt 7,7). Ils ont prié toute l’année. Cependant à la fin, rien n’avait changé.

Chiara Lubich, Fontem, 19.1.1969
Sans s’alarmer, les quelques chrétiens dirent au peuple : “Dieu ne nous a pas exaucés parce que nous n’avons pas suffisamment prié. Prions encore une autre année entière !”. Ils ont donc prié l’année suivante, toute l’année. La deuxième année passa mais rien ne se produisit encore.
Ils se réunirent donc et dirent : “Pourquoi Dieu nous a-t-il abandonnés ? Parce que nos prières ne valent pas aux yeux de Dieu. Nous sommes trop mauvais. Récoltons un peu d’argent et envoyons-le à l’évêque pour qu’il fasse prier une tribu plus digne, afin que Dieu ait pitié de nous !”.
L’évêque est touché et commence à s’intéresser à eux, va les trouver et leur promet un hôpital. Cependant trois ans passent mais l’hôpital n’est toujours pas construit. À un moment donné, des focolarini médecins arrivent. Et le peuple Bangwa voit en eux la réponse de Dieu. Les focolarini sont appelés “les hommes de Dieu”.
Dans cette situation, ils comprennent qu’ils ne peuvent pas parler. On ne peut dire dans de telles circonstances : “Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous !” (Jc 2,16), il faut se retrousser les manches et travailler. Ils ouvrent donc un dispensaire au milieu de difficultés inénarrables.
Je m’y suis rendue moi aussi trois ans plus tard. Cette grande foule de personnes, réunies sur une vaste esplanade devant l’habitation de leur roi, le Fon, m’apparaît tellement unie et tellement désireuse de s’élever spirituellement, que j’ai l’impression que Marie a préparé depuis longtemps ce peuple à accueillir le christianisme dans sa forme la plus intégrale et la plus authentique. À cette époque-là, le village était déjà méconnaissable. Non seulement à cause des routes et des maisons qui avaient été construites, mais aussi à cause des personnes elles-mêmes.
Le travail réalisé auparavant par les missionnaires, qui ne pouvaient visiter la région que rarement, avait posé des fondements très solides. De petits noyaux de chrétiens étaient déjà nés, ici et là, comme une semence attendant de se développer. Cependant, à présent, le mouvement vers le christianisme avait pris les proportions d’une avalanche. Chaque mois des centaines d’adultes devaientt être baptisés, bien que nos prêtres soient rigoureux dans la sélection. Un inspecteur du gouvernement, qui faisait un tour dans la zone pour inspecter les écoles élémentaires, voulut déclarer à la fin : “Tout le peuple est orienté avec force vers le christianisme parce qu’il a vu que les focolarini le vivent concrètement”.

Et il faut dire que l’œuvre d’évangélisation, menée par les focolarini durant ces trois années, s’est appuyée presque exclusivement sur le témoignage. Ils ont beaucoup travaillé, bien plus, ils n’ont fait pratiquement que travailler, et dans les conditions les plus difficiles : à cause du manque de moyens adaptés et de l’absence de capacités de la main-d’œuvre locale, à cause des routes impraticables et des difficultés de réapprovisionnement. Ils n’ont donc fait aucune réunion, aucune grande Journée, aucun discours public, justes quelques entretiens privés lors de rencontres occasionnelles. Et pourtant, chaque dimanche le hangar-Église se remplissait toujours plus de personnes ; avec le groupe de ceux qui étaient déjà chrétiens, augmentait chaque fois le nombre des animistes désireux de connaître le christianisme. L’Église était archipleine et la foule à l’extérieur (…) était plus nombreuse que celle qui était entassée à l’intérieur. Des milliers de personnes participaient à la messe et plusieurs centaines recevaient l’Eucharistie.
L’expérience de Fontem a été unique pour nous. Nous avons eu l’impression de revivre le développement de l’Église, les premiers temps, quand le christianisme était accepté de tous, dans son intégralité, sans restrictions ni compromis. Et l’expérience de Fontem commençait déjà à intéresser d’autres communautés africaines, comme celles de la Guinée, du Rwanda, de l’Ouganda et de Kinshasa au Zaïre[1],, si bien que Fontem devenait toujours plus un centre pilote pour la diffusion d’une évangélisation caractéristique. À présent, Fontem est un village déjà grand qui a tout ce qui est essentiel à un village. C’est aussi une paroisse.
Le peuple a cru les focolarini parce qu’ils ont fait à Jésus ce qu’ils ont fait aux Bangwa, donnant avant tout le témoignage de l’amour entre eux et ensuite envers tout le peuple ».
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[1] Actuelle République démocratique du Congo
Avr 9, 2014 | Non classifié(e)
Rio Tercero est une belle ville de la province de Córdoba, en Argentine. Située dans une zone agricole et d’élevage de bétail, elle a vu, vers la moitié du 20ème siècle, la multiplication d’industries (parmi les plus importantes, la fabrique militaire Rio Tercero, tristement célèbre en raison de la grave explosion qui s’est produite en 1995) qui a apporté un essor démographique important. Les défis sociaux ne manquent pas, surtout dans les banlieues où la violence est quotidienne par manque de travail et d’instruction. Il y a six ans, Estela, dentiste de profession, a été chargée, par son prêtre, de s’occuper de Caritas, avec la requête précise de faire connaître la spiritualité de l’unité dans cette structure de l’Église. Elle a commencé en demandant la collaboration de personnes de bonne volonté à la sortie de l’Église. Si elle le faisait, elle qui avait peu de temps libre, entre travail, enfants et petits-enfants… d’autres femmes pourraient le faire. Avec l’équipe qui a été constituée, elle va rendre visite aux familles des quartiers les plus pauvres: en général, des jeunes mamans avec des enfants ou des maris alcooliques ou drogués. On commence par la “Tienda”, une boutique où l’on trouve des vêtements pour toute la famille. L’hiver venu, toutes cherchaient des couvertures chaudes… mais il n’y en avait pas assez. On décide de les confectionner. C’est ainsi qu’a commencé un atelier avec 28 jeunes mamans. Les rapports ont grandi, les femmes se sentaient valorisées et estimées. Estela a proposé à toutes de commencer à méditer et vivre chaque mois une parole de l’Évangile. L’hiver fini, personne ne voulait partir. Que faire? “L’idée de faire du pain nous est venue, raconte Estela. Nous avons commencé avec un four domestique. Chacune apportait la farine, le levain, et on faisait ensemble le pain pour sa propre famille, avec quelques morceaux à vendre, dont le bénéfice revenait à chacune d’elle. Mais c’était trop peu. J’ai informé le conseil pastoral de la paroisse de cette activité et ils m’ont encouragée, non seulement avec des mots, mais aussi avec une somme d’argent pour acheter un plus grand four. L’initiative a été communiquée à tous les paroissiens et les personnes ont commencé à apporter de la farine. C’est ainsi qu’un pont d’unité s’est construit entre les paroissiens qui sont au centre ville et les femmes qui viennent des banlieues avec les enfants, parce qu’elles ne savaient pas où les laisser.” Mais aller vendre le pain en compagnie des enfants n’était pas possible.
Des activités pour les enfants sont ainsi nées, avec un programme de soutien extrascolaire et des activités récréatives proposées par les jeunes de la paroisse. “Avec le temps, la relation entre mamans et enfants a changé. Nous essayions de faire apprécier aux enfants le travail des mamans et, de l’autre côté, les enfants aussi étaient encouragés à mieux étudier en voyant l’effort de leur maman pour gagner quelque chose.” Avec le temps, l’activité est devenue publique: le pain est vendu à différents magasins en ville, et la municipalité s’y est intéressée, voulant participer avec un projet de développement. Résultat: une vraie boulangerie, avec quatre grands fours, l’équipement nécessaire et une grande quantité de farine. C’est le début d’une micro-entreprise, où les propres employées deviennent les entrepreneuses. Actuellement, quatre ont la responsabilité de la boulangerie, qui sert régulièrement des écoles, pizzerias et d’autres boulangeries. “Même s’il s’agit d’une petite activité – commente Estela – c’est quand même une source de travail; mais le plus important est la formation intégrale faite avec chacun et avec leur famille.” Un travail qui continue à contaminer d’autres.
Avr 7, 2014 | Non classifié(e)
Un quartier de Récife, qu’on appelait il n’y a pas si longtemps « l’île de l’Enfer » devient acteur de la transformation du milieu social.
Avr 5, 2014 | Non classifié(e)
Lidia et Loris ont trois enfants âgés de onze, neuf et six ans, tous nés dans une ville différente. En effet, après leur mariage, ils se sont transférés d’abord en Vénétie, puis dans le Haut-Adige et enfin dans la région de Trente. A la proposition de son mari désireux de revenir dans leur ville d’origine, Crotone, en Calabre, Lidia réagit ainsi : « Ma première pensée a d’abord été pour nos enfants qui auraient eu de plus grandes possibilités si nous étions restés au Nord du pays, mais à la fin je me suis convaincue : cette ville côtière est magnifique, nous y connaissons des personnes d’une grande finesse d’esprit et nos enfants, une fois adultes, feraient eux-mêmes leur choix »
« C’est justement parce que nous aimons notre terre que nous désirions la transformer ! – disent-ils – Nous nous sommes vite rendu compte qu’il n’était pas possible de tout révolutionner, mais qu’il fallait partir des petites choses. Aussi avons-nous commencé par le milieu scolaire, moi avec les camarades de classe de nos enfants et Loris avec ses étudiants. Il enseigne l’allemand, mais son premier emploi à Crotone a débuté par du soutien scolaire. Il a tout de suite pris contact avec la maîtresse d’école du garçon qui lui était confié, afin de mieux comprendre ses difficultés et il a établi avec lui un rapport de confiance et aussi d’amitié par la suite. A plusieurs reprises, sa médiation a permis de résoudre de sérieux problèmes de communication entre l’école et les parents.
Par ailleurs, depuis presque trois ans, nous gérons dans notre ville un centre d’aide à l’insertion des jeunes. Dès notre arrivée, Loris a créé « l’Association des Amis de la langue allemande » qui a gagné un concours proposé par « Fondation avec le Sud ». Nous nous occupons de jeunes âgés de 11 à 16 ans, auxquels nous proposons des loisirs et des activités à caractère ludique, mais aussi des cours de rattrapage dans les disciplines littéraires, en mathématiques, en anglais et en italien pour les étudiants étrangers ».
L’Association a récemment gagné un autre concours concernant la requalification d’un bien confisqué à la mafia, à St Leonardo di Cutro, une localité calabraise située en bord de mer. Lidia explique: « Cela deviendra une Auberge de Jeunesse qui pourra aussi accueillir des familles aux revenus trop faibles pour se payer des vacances. Nous sommes aussi en liste pour un projet, soutenu par le Ministère de l’Education, visant à la formation des jeunes qui ont abandonné l’école ».
“Tout cela, pensons-nous, est né de l’amour de Dieu, probablement d’un dessein que nous ne connaissons pas encore. Un point fondamental est la relation d’amour réciproque entre Loris et moi, parce qu’il n’est pas du tout facile de travailler ensemble. Nous sommes très différents, ce qui est positif, néanmoins c’est parfois difficile parce que nous ne voyons pas les choses de la même manière. Mais, les discussions et les incompréhensions une fois passées, on recommence.
Cette expérience est positive grâce aussi à l’amour que nous portent nos enfants : ils supportent avec beaucoup de patience tous nos va-et-vient, nos impératifs d’organisation et nos déplacements. Très souvent il arrive qu’ils nous accompagnent et ils ont ainsi l’occasion d’être confrontés aux problèmes que vit la partie la plus délaissée de notre société. C’est pour eux une source de réflexion qui les aide à mûrir ».
Source: http://www.famiglienuove.org/
Mar 30, 2014 | Non classifié(e), Parole di vie
« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Jésus va mourir. Ce qu’il dit se relie à cet événement proche. Son départ imminent pose pour son Église une question vitale : comment rester présent au milieu des siens pour la faire progresser ?
Si Jésus est présent dans les sacrements – dans l’Eucharistie par exemple – Jésus est aussi présent là où se vit l’amour réciproque. Il dit en effet : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, (ce que l’amour mutuel rend possible), je suis au milieu d’eux ».
Par conséquent, lorsque la vie profonde d’une communauté est fondée sur l’amour réciproque, Jésus peut y rester présent efficacement. À travers elle, il peut continuer à se révéler au monde et à y exercer son influence.
N’est-ce pas merveilleux ? Cela ne donne-t-il pas le désir de vivre tout de suite cet amour avec les chrétiens qui sont nos prochains ?
Jean, qui rapporte ces phrases que nous approfondissons, voit dans l’amour réciproque le commandement par excellence de l’Église dont la vocation est précisément d’être communion, d’être unité.
« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Aussitôt après, Jésus déclare : « À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres ». (Jn 13,35)
Si tu veux trouver la vraie marque d’authenticité des disciples du Christ, si tu veux connaître leur signe distinctif, c’est dans l’amour réciproque vécu qu’il faut les découvrir. C’est à cette caractéristique que l’on reconnaît les chrétiens. Si elle manque, le monde ne découvrira pas la présence de Jésus dans l’Église.
L’amour mutuel engendre l’unité. Que réalise l’unité ? « Que tous soient uns… dit encore Jésus, afin que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jn 17,21). L’unité, en révélant la présence du Christ, entraîne le monde à sa suite. Le monde, face à l’unité, à l’amour mutuel, se met à croire en Lui.
« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Dans ce même discours d’adieu, Jésus déclare que ce commandement est le sien. Il lui est donc particulièrement cher. Il ne faut pas l’entendre simplement comme une norme, une règle ou un commandement comme un autre. Jésus veut nous révéler une manière de vivre. Il veut nous dire sur quoi fonder notre existence. C’est d’ailleurs sur ce commandement que les premiers chrétiens faisaient reposer leur vie. Pierre disait : « Ayez avant tout un amour constant les uns pour les autres. » (1 P 4.8).
Avant de travailler, d’étudier, avant d’aller à la messe, avant toute activité, vérifie que l’amour réciproque règne bien entre toi et celui qui vit à côté de toi. S’il en est ainsi, tout prend de la valeur. Sinon, rien n’est agréable à Dieu.
« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns. les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
D’autre part, Jésus précise que ce commandement est « nouveau ». « Je vous donne un commandement nouveau ».
Qu’est-ce à dire ? On ne le connaissait pas auparavant ? Non. « Nouveau » signifie fait pour les « temps nouveaux ». De quoi s’agit-il alors ?
Jésus est mort pour nous. Il nous a aimés jusqu’au bout. Mais son amour, un amour « divin », était bien différent du nôtre. « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés », dit-il (Jn 15,9). S’il nous a aimés, c’est donc avec le même amour dont le Père et lui s’aiment.
Aimons-nous alors les uns les autres avec le même amour pour réaliser le commandement « nouveau ». Personne, en tant qu’homme, ne possède un tel amour. Pourtant en tant que chrétien – et nous pouvons en être heureux – nous le recevons. Comment ? C’est l’Esprit Saint qui le fait vivre en notre cœur et en celui de tous les croyants.
Il y a ainsi une affinité entre ce que vivent le Père, le Fils et nous, chrétiens, grâce à l’unique amour divin que nous possédons. Cet amour nous fait pénétrer dans La Trinité, nous faisant fils de Dieu. C’est ce courant d’amour qui relie terre et ciel. C’est par lui que la communauté chrétienne est portée jusqu’au cœur même de Dieu, et que la réalité divine vit sur terre, là où les croyants s’aiment.
La vie chrétienne n’apparaît-elle pas ainsi dans toute sa beauté divine ? N’est-ce pas cela qui la rend si attirante ?
Chiara Lubich
Parole de vie publiée en 1980
Mar 28, 2014 | Non classifié(e)
Nord-Kivu (Nord-Kivu (RDC). Jusqu’à la défaite des rebelles, les habitants de Rutshuru vivaient, en fait, comme s’ils étaient des otages. Libérés de leur présence, une centaine de membres du Mouvement des Focolari ont pu se rencontrer des années après à Rutshuru (Nord-Kivu). À l’occasion de la Mariapolis, des personnes sont aussi arrivées de Goma et Kinshasa. Elles écrivent: “Maintenant, petit à petit, la peur et la tension sur les visages des habitants font place à une nouvelle espérance”.
J.S. travaille dans un hôpital comme infirmière. Dans son service d’orthopédie, elle a vu arriver des blessés de guerre et des cas très graves. Voici son récit:
“Un soir, une femme est arrivée dans notre hôpital. Elle devait accoucher de jumeaux et saignait beaucoup. Comme c’était un cas très urgent, elle a été directement admise en salle d’opération. Les médecins ont tout fait pour sauver la mère et ses deux enfants. Malheureusement, ce que l’on craignait est arrivé: la femme est morte quelques jours après la naissance d’une fille et un garçon. Le père a déclaré être incapable de les élever sans leur mère, et il n’avait pas les moyens nécessaires. Lorsque le docteur est venu dans notre service d’orthopédie et nous a donné cette information, j’ai ressenti une profonde pitié pour ces enfants.
Je me suis souvenue du point de la spiritualité de l’unité que nous essayons de vivre dans tout le Mouvement cette année: l’amour du prochain. Et ces enfants me semblaient un visage souffrant de Jésus en personne.
Je me suis dit qu’il fallait immédiatement faire quelque chose. J’ai pensé: “Il y a cinq mois, j’ai eu une fille, mais je ne peux pas prendre les deux enfants”. Toutefois, je n’avais pas encore parlé avec mon mari, qui devait évidemment être d’accord. C’est pourquoi je suis rentrée chez moi et j’ai proposé cette adoption à ma famille. Tous ont accepté avec joie! Notre petite fille aussi, en voyant l’autre fillette, n’a plus voulu être nourrie au sein… Nous l’avons pris comme un signe de bienvenue, de sa part, à la nouvelle petite sœur.
Trois jours après, poussée par mon exemple, une autre infirmière s’est offerte pour adopter l’autre enfant. Ma joie était immense! Nous sommes allées ensemble à l’administration communale pour régulariser les deux adoptions. À la fillette arrivée dans notre famille, nous avons donné le nom: ‘Espérance’.”
En conclusion de la Mariapolis, Mgr Théophile Kaboy, évêque de Goma, confirmait dans son homélie durant la messe: “La haine et la mort n’ont jamais le dernier mot”.