Juil 5, 2022 | Non classifié(e)
Depuis 2017, ‘’XFARM Agricoltura Prossima’’ accueille sur les terres confisquées à la mafia à San Vito dei Normanni (Pouilles, Italie) les camps d’engagement et de formation organisés par ‘’Libera – Associazioni’’, noms et chiffres contre les mafias. Parmi les participants de cette année figurent des jeunes du Mouvement des Focolari.
Tu les vois manipuler la terre rouge des Pouilles, dans le sud de l’Italie, tu les vois la pétrir avec de la paille, tu les vois façonner ce matériau pour créer quelque chose d’écologiquement durable. Et tu penses que ce qu’ils font a aussi le pouvoir de la métaphore. Ils ont entre 13 et 17 ans et se sont réunis à San Vito dei Normanni, aux alentours de Brindisi, pour apporter leur contribution à la renaissance d’un bien confisqué aux clans. La plupart d’entre eux sont des enfants de cette terre baignée de soleil et, en ce moment, envahie par les touristes. Mais ils sont aussi venus du Piémont et de Lombardie, où il y a peut-être encore des gens qui pensent que les mafias sont l’affaire de ceux qui vivent dans le sud de l’Italie. Mais eux, non : ils sont descendus ici, dans le haut Salento, pour passer quelques jours de vacances d’une manière différente et contribuer au changement. Ils sont une vingtaine en tout, avec l’énergie, la légèreté et l’envie de s’amuser typiques de leur âge, ils vivent quatre jours conçus pour eux par Libera et le Mouvement des Focolari en tant que protagonistes.
Quelques heures par jour, ils travaillent dans les champs des coopératives sociales qui se sont vues confier la gestion de 50 hectares d’oliveraies et d’autres structures soustraites aux boss. Et dans leur engagement authentique, on peut lire en filigrane le désir de se salir les mains, de retrousser les manches, d’être des porteurs actifs de la nouveauté, même dans une terre marquée par l’arrogance des mafias. « C’est notre terre, rendue à la collectivité », semblent-ils dire en travaillant l’argile, le sable et le limon pour construire des structures en bois conçues pour une société dans laquelle tout peut circuler. Ils sont dirigés par les jeunes du laboratoire urbain Ex Fadda et du projet XFarm, un groupe de personnes passionnées par l’économie civile, la citoyenneté active et les bonnes pratiques agricoles. Après diverses expériences en vadrouille de par le monde, ils se sont retrouvés ici, sur la terre où régnait autrefois la Sacra Corona Unita, pour expérimenter un nouveau modèle de cohabitation, pour tenter de réaliser le rêve de communautés activement impliquées dans des processus régénérateurs.
Une utopie réalisée ici, à deux pas de la beauté sauvage de Torre Guaceto (Brindisi-Italie), grâce aussi à la ‘’force du Nous’’. Différentes réalités et associations, laïques et catholiques, des forces syndicales comme la Spi Cgil, contribuent à donner à ces jeunes un terrain commun où ils peuvent s’essayer à la construction d’une société plus solidaire, plus attentive à la préservation de l’environnement et à la justice sociale. « La mémoire, c’est l’espoir, l’engagement, c’est quelque chose qui nous marque et nous pousse à ne pas répéter les erreurs du passé », disent les jeunes lorsque les responsables du projet ‘’E!State Liberi’’ les invitent à réfléchir sur ce concept si central dans l’histoire du réseau d’associations créé par Don Luigi Ciotti. Une mémoire qui devient vive avec le témoignage touchant des époux Fazio, qui racontent à propos de leur fils Michele, un jeune de l’âge de ceux qui écoutent, tué à 16 ans dans les ruelles de ‘’Bari Vecchia ‘’ parce qu’il s’est retrouvé au centre d’un règlement de comptes entre clans avec lesquels il n’avait rien à voir. ‘’Io stoc do’’, je reste là, dit Lella aujourd’hui en racontant fièrement aux épouses des chefs de la mafia qui pensaient hier quitter le quartier et la ville après le meurtre. Les Fazio sont restés, pour obtenir justice, pour donner un nom à cette terrible souffrance et ensuite pardonner à ceux qui ont tué Michele, mais aussi pour essayer de donner un avenir différent à ce morceau d’Italie souillé par le sang innocent de leur bon garçon. ‘’Nous sommes là’’, répètent ces visages propres qui, aujourd’hui, travaillent , nous rappelant qu’un monde meilleur est encore possible. Il suffit de commencer par prendre un peu de terre et d’essayer d’en faire quelque chose de beau. « Dans ses yeux, j’ai vu une lumière, un éclat que je n’avais jamais vu chez lui », a déclaré une mère en voyant son fils rentrer chez lui après le camp. « Il m’a dit qu’il n’avait jamais connu des jours comme ça »
Gianni Bianco
Juil 4, 2022 | Non classifié(e)
Chiara Lubich s’est toujours adressée aux jeunes en termes très clairs. Il en a été ainsi lorsque, au Supercongrès de 1992 au Palais des glaces de Marino (Italie), ils lui ont demandé ce qu’ils devaient faire pour limiter le consumérisme. […] Nous devons vivre et diffuser la “culture du donner”. Je vous donne un conseil, à vous aussi, si vous le souhaitez : au début de l’année – même de notre année idéale, par conséquent en octobre -, vous devez, chacun de vous, faire un petit “fagot[1]” – comme nous disons – de toutes les choses superflues que vous avez. Vous n’en avez peut-être pas beaucoup, mais sûrement quelques-unes : un livre, un jouet, un crayon, un cartable que vous n’utilisez plus, un vêtement…, quelque chose, quelque chose qui vous est superflu, qui est en trop. Rassemblez ces objets et portez-les à vos centres, aux centres des Juniors pour un Monde Uni ou aux Centres Gen. Puis, comme vous êtes très ingénieux et savez lancer de nombreuses activités, organisez des petits marchés, des loteries ou tout ce que vous pouvez inventer pour faire quelque chose avec tous ces petits ‘’fagots’’ que vous recevrez et gagner un peu d’argent pour le donner aux garçons et filles qui sont pauvres. […] Vous devez garder pour vous – souvenez-vous en – seulement ce qui vous est utile, comme les plantes qui absorbent du terrain seulement l’eau, les sels minéraux et les autres choses qui leur sont nécessaires, mais rien de plus. Ainsi, chacun de nous doit garder ce qui lui est nécessaire et donner tout le reste pour le mettre en commun avec les autres. (appl.) Vous expérimenterez que si vous donnez vous recevrez un tas de choses. C’est l’expérience que fait notre Mouvement sous toutes les latitudes. Pourquoi recevrez-vous ? Parce que l’Évangile dit : « Donnez – c’est la “culture du donner” – et vous recevrez : (…) une mesure – comme si nous avions un tablier plein de blé -, une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier… » (Lc 6,38), c’est-à-dire que vous recevrez un tas de choses d’ici, de là, de Monsieur un tel, du jeune un tel, de votre professeur, de votre mère. Vous recevrez de nombreuses choses. […] Vous devez diffuser cette “culture du donner”. Vous racontez donc vos expériences, comme vous le faites déjà, justement pour vous aider réciproquement. Par exemple, vous expliquez que vous avez donné une chose et que vous en avez reçue une autre… Vous racontez ces expériences, ces épisodes, ces promesses de l’Évangile qui se réalisent vraiment. Vous les racontez ou bien vous les écrivez ou vous faites des dessins ou vous réalisez de courts vidéos ou des journaux télévisés pour les jeunes comme vous le faites déjà. Et ainsi vous faites naître en tous la mentalité de la “culture du donner”.
Chiara Lubich
(Lubich, Ch. “Ai Gen 3, 1981 – 1995’’, Città Nuova, 2006, p. 66-68) [1] En référence au tas de bois, le “fagot” (“fagotto”) désigne de façon imagée l’ensemble des objets personnels préparés et regroupés pour être mis en commun avec qui en a plus besoin.
Juin 30, 2022 | Non classifié(e)
Jésus, à travers sa vie, nous apporte le merveilleux message de la miséricorde de Dieu, l’Amour qui enveloppe et pardonne tout. Construire la paix signifie la réaliser chaque jour dans notre vie quotidienne et découvrir la beauté d’un ‘cadeau’ qui fait revivre les personnes et les rend libres. La paix réalisée Depuis des mois, ma sœur s’était disputée avec une amie. Pour essayer qu’elles fassent la paix l’une avec l’autre, j’ai un jour invité ma sœur chez moi. Mais avant qu’elle n’arrive, j’ai parlé du problème à ma nièce de huit ans, Sandra, et je lui ai demandé de m’aider. La petite fille a dit oui avec plaisir. Je suis allé droit au but avec ma sœur, mais il n’y avait rien à faire, elle ne voulait pas pardonner. Avant de partir, elle s’est approchée de Sandra qui était en train de jouer, lui a demandé ce qu’elle faisait à l’école et si elle avait appris à écrire : « Oui – a répondu la petite fille – si tu me donnes une feuille de papier, je te montrerai ». Et ayant reçu le papier, elle a écrit quelque chose avec désinvolture. Ma sœur, en lisant ce que l’enfant avait écrit, est immédiatement devenue pensive et ses yeux se sont remplis de larmes. Sandra avait en effet écrit cette phrase : « Pour vivre l’art d’aimer, il faut aimer tout le monde, aimer en premier, aimer ses ennemis… » . « Il a fallu que ce soit elle qui me dise ce que je devais faire depuis si longtemps ! » a conclu ma sœur qui est immédiatement allée se réconcilier avec son amie. (N.G. – Cameroun) Le pardon qui guérit Quand j’avais dix-neuf ans, mon père nous a abandonnés et la douleur et le ressentiment m’ont accompagnée pendant des années. Comme pour compenser ce vide, quand je me suis mariée, Nat et moi avons toujours essayé de garder notre famille unie. Les enfants respiraient cette atmosphère d’amour à tel point que, lorsque mon mari était nerveux, perdait son sang-froid et élevait la voix, il était touchant de voir comment les enfants, loin d’être effrayés, l’embrassaient, presque comme pour apaiser son agitation. Leur tendresse envers leur papa a contribué à faire fondre l’animosité en moi vis-à-vis de mon propre père; la plaie ouverte par l’abandon subi a commencé à se cicatriser. Et un jour, j’ai fortement ressenti l’envie de lui pardonner. Je l’ai fait dans mon cœur, mais ce n’était pas suffisant. Alors j’en ai parlé avec Nat et ensemble nous sommes allés le chercher. Nous l’avons trouvé et, bien que tremblant, j’ai pu me réconcilier avec lui, au nom des autres membres de ma famille également. Je n’oublierai jamais le sentiment de sérénité et de liberté que j’ai ressenti à cette occasion. (N.M.A. – Philippines) Le linge Je vis dans un quartier de petites maisons séparées les unes des autres uniquement par un mur sur lequel nous avons l’habitude de suspendre notre linge pour le faire sécher. Un jour, m’apercevant que le linge de ma voisine était déjà sec, j’ai demandé à son fils s’il pouvait l’enlever car je devais aussi étendre le mien. Ils se sont offensés et ont commencé à jurer. Sur ce mur se trouvaient deux plantes que j’avais cultivées avec beaucoup de soin. Le soir, lorsque j’ai entendu un bruit sourd, j’ai décidé d’aller voir et je me suis rendu compte que mes voisins laissaient également tomber le deuxième pot. Au fond de moi, je me suis sentie bouillir d’indignation, mais me rappelant que la terre est promise aux doux, je me suis dit : ‘’Tant pis’’. Ma belle-mère, voyant que je ne réagissais pas, a dit : « Donne-moi le bâton, je vais leur donner une leçon ». J’ai dû la convaincre d’être patiente elle aussi. Pendant un certain temps, la situation est restée tendue. Mais un jour, à la surprise générale, la voisine a frappé à la porte. Sa maison n’était plus approvisionnée en eau et elle a demandé si elle pouvait venir laver son linge chez nous. C’était l’occasion de reprendre contact et en l’accueillant, j’ai réalisé à quel point elle avait changé. (R. – Pakistan)
Maria Grazia Berretta
(Extrait de ‘’Il Vangelo del Giorno’’, Città Nuova, année VIII, n°2, mai-juin 2022)
Juin 28, 2022 | Non classifié(e)
La 10e Rencontre Mondiale des Familles s’est achevée : « Soyez la semence d’un monde plus fraternel » est le mandat que le Pape François a laissé à toutes les familles présentes. « L’Église est avec vous, l’Église est même en vous ! (…) Que le Seigneur vous aide chaque jour à rester dans l’unité, dans la paix, dans la joie et aussi dans la persévérance dans les moments difficiles (…) ». C’est avec ce souhait que le pape François a salué tous les participants à la dixième Rencontre Mondiale des Familles, lors de la messe de clôture du 25 juin 2022 sur la place Saint-Pierre, présidée par le cardinal Kevin Joseph Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. La célébration a été précédée de journées intenses qui, abordant divers thèmes, ont mis en lumière le témoignage de nombreuses familles du monde entier ; des journées que beaucoup ont vécues dans leur diocèse créant, comme l’a dit le Pape, « une sorte d’immense constellation ». « Ce furent des moments pleins de beauté qui nous ont profondément touchés et nous avons vraiment pu faire l’expérience de l’amour de Dieu pour nous et pour chaque famille dans le monde », a déclaré Keula, membre du groupe Familles Nouvelles (FN), une émanation du mouvement des Focolari, qui est arrivée à Rome avec son mari, Rogerio, en provenance du Brésil. Le pardon, l’ouverture à la vie, l’accompagnement des enfants, le rôle des personnes âgées et l’espérance dans la providence, sont quelques-uns des thèmes abordés lors de cette 10e Rencontre Mondiale des Familles qui, au terme de l’Année de la Famille Amoris laetitia, était centrée sur l’écoute et la confrontation entre les agents de la pastorale familiale et conjugale, dans le but de développer le thème choisi par le Pape pour cette année : L’amour familial : vocation et chemin de sainteté. Parmi les étapes de ce parcours, le débat sur la coresponsabilité des époux et des prêtres dans la pastorale des Églises particulières, les difficultés concrètes des familles dans les sociétés actuelles, la préparation des couples à la vie conjugale, la formation des formateurs à une pastorale familiale pleine de défis. « Au cours de ces journées, nous avons réalisé à quel point la famille peut aujourd’hui être une force pour le monde entier », ont raconté Suse et Angelo, de la Corée. Une force qui doit être défendue et accompagnée et qui peut trouver dans l’Église non seulement une demeure accueillante mais aussi son expression. Dans la ligne des lectures proposées par la liturgie, le Pape a également évoqué, au cours de son homélie sur la place Saint-Pierre, l’importance de la liberté, « l’un des biens les plus appréciés et recherchés par l’homme moderne et contemporain », qui change de forme lorsqu’elle est vécue dans le contexte familial : « Vous tous, époux, en formant votre famille, avec la grâce du Christ, vous avez fait ce choix courageux : ne pas utiliser la liberté pour vous-mêmes, mais pour aimer les personnes que Dieu a placées à vos côtés. Au lieu de vivre comme des ‘îles’, vous vous êtes mis ‘au service les uns des autres’. C’est ainsi que l’on vit la liberté en famille ! Il n’y a pas de ‘planètes’ ou de ‘satellites’, chacun voyageant sur sa propre orbite. La famille est le premier lieu où l’on apprend à aimer ». Et c’est précisément dans le service que la famille répond à sa vocation et avance sur le chemin de l’amour familial, un amour extraverti, « toujours ouvert », poursuit le Pape François, « extraverti, capable de ‘toucher’ les plus faibles (…) : fragiles dans le corps et fragiles dans l’âme. L’amour, en fait, même l’amour familial, est purifié et renforcé lorsqu’il est donné ». Garder les pieds fermement posés sur terre, être conscients des défis de notre époque, mais toujours avoir les yeux fixés au ciel. C’est ce que contient le texte du mandat missionnaire aux familles lu par le Saint-Père à la fin de la célébration. Un véritable mandat : l’invitation à répondre à cet appel à la sainteté et à cheminer ensemble : « Soyez la semence d’un monde plus fraternel. Soyez des familles au grand cœur, soyez le visage accueillant de l’Église ».
Maria Grazia Berretta
Juin 27, 2022 | Non classifié(e)
En octobre 1946, Chiara Lubich écrit à Sœur Josefina et Sœur Fidente qui cherchent à mettre en pratique l’esprit du Mouvement naissant. Cet extrait de la lettre laisse transparaître l’enthousiasme et l’ardeur des premiers temps et nous incite, aujourd’hui encore, à donner à Dieu la première place dans notre vie. Dieu de mon âme, mon Amour, mon Tout, parle toi-même à ces deux cœurs. Parle-leur avec ta voix divine. Dis-leur que toi seul es tout et que tu habites en elles ! Dis-leur de ne pas te chercher autour d’elles, qu’elles te trouveront toujours dans leur cœur ! Tu le sais, Jésus, combien je les aime et voudrais être sans cesse avec elles. […] Dieu seul est tout ! Et cette vérité se vit dans la passion la plus grande pour la Pauvreté ! Quand t’aimons-nous, Seigneur ? Quand nous te trouvons. Quand te trouvons-nous avec certitude ? Quand nous ne comptons que sur toi, quand fous d’amour nous regardons vers les sommets et ne cherchons que toi : Dieu, notre Père ! Et maintenant que tes épouses sont dépouillées de tout et convaincues que toi seul leur suffis, maintenant seulement dis à leur cœur qu’il peut accepter aussi l’amour ardent que j’ai pour elles – de même que je l’accepte avec joie et gratitude – et le désir intense qui est le mien de faire d’elles ce que mon cœur veut être pour toi ! […] Mes petites sœurs, Votre vie, si souvent semblable à celle de Jésus vivant, travaillant, aimant dans la maison de Nazareth, comme elle peut faire du bien ! Mais ne savez-vous donc pas qu’une âme qui aime de façon que sa vie soit une vie continuelle à deux – Jésus et l’âme – fait autant que si elle prêchait à l’univers entier ? Maintenant que vous êtes dépouillées de vos misères, que vous donnerez chaque jour à Dieu, vous êtes libres d’aimer. Aimez ! Il veut vivre en vous. Et il ne souhaite rien de plus que cette vie à deux. […]
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, in Lettres des premiers temps 1943-1949, Nouvelle Cité 2010, p. 117)
Juin 23, 2022 | Non classifié(e)
L’amour familial : vocation et chemin de sainteté. Tel est le thème de la dixième Rencontre Mondiale des Familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin 2022. Le témoignage de quelques couples de “Familles Nouvelles”, une branche du mouvement des Focolari, qui participeront à l’événement.
Un moment de célébration et de partage pour être embrassé par l’Eglise, “famille de familles” (Al 87) et se sentir partie intégrante de ce peuple en marche. Du 22 au 26 juin 2022, Rome accueillera la Xème Rencontre Mondiale des Familles, un événement né sous l’impulsion de saint Jean-Paul II en 1994 et repris tous les trois ans depuis lors dans des lieux différents. La rencontre, comme l’a annoncé le pape François dans un message vidéo, se tiendra cette fois sous une forme “multicentrique et étendue”, pour répondre aux besoins dictés par la pandémie et au désir de très nombreuses personnes d’y participer. En effet, de nombreuses familles à travers le monde suivront l’événement dans leurs diocèses respectifs, tandis que d’autres auront la joie de vivre cet événement sur place. « C’est la troisième fois que nous participons à la Rencontre Mondiale des Familles et, chaque fois, nous en revenons toujours comblés de grâces. »

Dori et Istvan Mezaros, Serbie
Istavan et Dori Mezaros (Serbie), sont les référents du Mouvement Familles Nouvelles en Europe de l’Est et ils racontent l’importance et la joie d’être présents à cet événement. « En 2018, à Dublin (Irlande), nous avons découvert le merveilleux trésor que le Saint-Père nous a offert avec l’Exhortation Apostolique “Amoris Laetitia”, un véritable guide à utiliser quotidiennement dans la sphère familiale. Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants à Dieu de pouvoir être à Rome, à la fois pour vivre un moment de grande joie, mais aussi pour partager avec le Saint-Père et l’Église universelle les difficultés que vit la famille. Nous voudrions comprendre comment approcher les familles, également d’une manière nouvelle, comment les accompagner, surtout lorsqu’elles souffrent. » Le thème choisi par le pape François pour cette dixième Rencontre Mondiale des Familles est “L’amour familial : vocation et chemin de sainteté”. Une vocation aujourd’hui plus que jamais mise à l’épreuve. 
João Francisco e Soraia Giovàni, Brésil
« Dans notre pays, l’Argentine, la première difficulté que rencontre un jeune couple est de trouver une stabilité économique, mais la grande pauvreté, le manque de travail et l’inflation n’aident pas les jeunes dans cette recherche », racontent Liliana et Ricardo Galli qui, pendant des années, ont accompagné à différents niveaux les Familles Nouvelles en Argentine et qui sont aujourd’hui responsables de la formation des familles dans la Cité pilote internationale des Focolari à Loppiano (Italie). « De plus – poursuivent-ils – lorsque la famille s’agrandit, que les enfants arrivent et grandissent, on ne peut compter sur aucune aide institutionnelle pour accompagner les couples dans cette étape, sans oublier qu’une forte laïcité, fruit de l’individualisme et de la consommation facile, n’aide pas les jeunes à bâtir un projet. » Le défi consiste donc à soutenir la famille, à prendre en compte la dimension communautaire de son projet et à s’en occuper comme tel. Vivre en réseau avec d’autres familles aide à maintenir cet amour familial et à ne pas se sentir seuls. » 
Ricardo et Liliana Galli, Argentine
« L’amour vécu dans les familles est une force permanente pour la vie de l’Église », lit-on dans Amoris Leatitia (Al 88), et pour cela, il faut veiller à ce que cette union soit soutenue, comme le racontent Joao et Soraia Giovani, responsables depuis des années de Familles Nouvelles au Brésil. « Depuis que nous nous sommes mariés, la foi nous a guidés dans notre relation avec Dieu et avec l’autre. Pour nous, le mariage est un chemin de sainteté que nous construisons chaque jour. Avec une grande joie, nous avons accueilli nos enfants et, avec d’autres familles, nous avons essayé de mettre en pratique les paroles de l’Évangile, en grandissant dans la foi. Bien sûr, les défis n’ont pas manqué pendant ces 25 années de mariage et parfois nous n’avions pas de réponses, mais le désir d’être fidèles à l’amour de Dieu a été un phare. Nous avons toujours appris à nous dire tout et, en cas de difficulté, nous savions comment demander de l’aide. Deux paroles de l’Évangile nous ont guidés jusqu’ici : “Le Seigneur fait des merveilles pour ceux qui mettent sa confiance en Lui” et “Celui qui croit en Lui ne sera pas déçu”. La grâce du mariage est merveilleuse et nous remercions Dieu pour notre vie commune. »
Maria Grazia Berretta