Juil 17, 2021 | Non classifié(e)
L’expérience du focolare de Manaus dans l’aide aux sans-abri. Une manière d’être l’Église qui sort et va vers les périphéries existentielles pour chercher les plus nécessiteux. Il y a quelques mois, un focolarino du focolare de Manaus, au Brésil, a ressenti le désir de faire quelque chose pour aider les personnes en difficulté. Il a donc pris contact avec divers prêtres et religieuses pour se rendre disponible. Après environ un mois, la possibilité s’est présentée de donner un coup de main pour la « pastorale des gens de la rue », c’est-à-dire d’aider les sans-abri. Tout le focolare était impliqué : Renzo, Daniel, Francisco, Valdir et Junior.
Tous les dimanches soirs, sur la place de l’église « Nossa Senhora dos Remedios », dans le centre historique de la ville, un de ces endroits très fréquentés le jour et très dangereux la nuit, nous aidons à la courte Célébration de la Parole, puis nous donnons un repas aux sans-abri et nous restons avec eux pour les écouter. Ils prient avec nous et partagent ce qu’ils vivent pendant la semaine. Quelques volontaires leur donnent un repas et partent rapidement. Les sans-abri nous reconnaissent et nous remercient car pour eux, être ensemble, prier, parler, partager leur vie, être écoutés rassasie leur âme autant que les repas rassasient leur ventre. Ils nous l’ont dit plusieurs fois. Notre présence est dictée par l’amour, en étant toujours disponible pour échanger quelques mots et créer des relations avec tout le monde, y compris avec l’équipe pastorale. Mais tout cela n’est pas suffisant. Ainsi, chaque vendredi après-midi, nous proposons d’aider les sans-abri en leur offrant la possibilité de prendre une douche ou de changer de vêtements, donnés par des personnes généreuses. Nous avons également impliqué la Communauté des Focolari pour récolter des vêtements, des chaussures, des pantoufles… et c’est formidable de voir la sensibilité envers cette action et de recevoir des échos très positifs chaque fois que nous communiquons cette expérience : beaucoup nous encouragent à continuer ou en venant nous aider. Avec le lockdown de la covid, malheureusement, les diverses activités d’aide aux plus démunis se sont interrompues. Nous nous sommes donc réunis en ligne pour déterminer ce qu’il fallait faire. L’Archevêque Leonardo Steiner, également présent, a été frappé par la situation et a fait don d’une somme d’argent pour continuer à offrir un repas par jour, pendant 20 jours, à deux cents personnes, réparties sur deux grandes places du centre historique. Certes, travailler pendant deux ou trois heures avec tous les équipements de sécurité nécessaires et la chaleur de Manaus est laborieux, mais c’est aussi une manière concrète d’aller aux périphéries existentielles, de chercher les plus nécessiteux, les plus aimés du Père, en offrant la douleur de pouvoir faire si peu face à ces Jésus abandonnés avec tant de besoins et nous qui ne pouvons pas faire plus pour eux, sinon donner un sourire, une écoute, notre amour. La Providence ne manque donc pas : les autorités du Ministère Public (du travail) nous ont cherchés pour nous donner de l’argent et des ressources afin de garantir trois cents repas pendant 15 jours supplémentaires. Cela signifie plus de travail pour nous, les volontaires, mais on ne peut pas dire non à une telle providence et nous croyons alors que Dieu se manifestera pour nous donner de l’énergie, de la santé ou d’autres volontaires pour nous aider.
Les focolarini du focolare de Manaus
Juil 15, 2021 | Non classifié(e)
La première Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, convoquée par le pape François, aura lieu le 25 juillet 2021. Les grands-parents Sarah et Declan O’Brien nous racontent comment ils vivent leur dialogue avec des petits-enfants qui n’ont jamais connu Dieu.
J’ai été profondément influencée dans mon cheminement de foi par mon grand-père. Il venait d’une famille irlandaise traditionnelle qui s’était installée dans le Yorkshire à la fin des années 1800. Par son travail acharné et sa nature honnête, il finit par devenir un homme d’affaires respecté et prospère à Bradford. Il était avant tout un homme de Dieu et aimait l’Église mais il ne parlait pas beaucoup de ces choses. Ce que j’ai remarqué en lui, c’est son amour pour chaque personne et sa tendresse pour moi, sa petite-fille. Son mode de vie a eu un grand effet sur moi et a grandement influencé les décisions que j’ai prises ensuite. Maintenant, mon mari Declan et moi sommes grands-parents ! Les parents de nos quatre petits-enfants ont choisi de ne pas éduquer leurs enfants dans leur foi en Dieu. Nous respectons leurs décisions et nous essayons de découvrir de nouvelles façons de transmettre les valeurs de la foi proposées avec créativité, détente et amour. L’une de ces façons est de passer du temps avec nos petits-enfants là où ils vivent à Paris. Le Pape François dit : « Le temps est plus important que l’espace ». Comme nos quatre petits-enfants vivent à l’étranger, le temps que nous passons avec eux est encore plus important. Dans ce temps passé ensemble, nous essayons d’aimer nos petits-enfants avec patience, tendresse, gentillesse, miséricorde et pardon. Nous faisons également l’expérience de leur amour et de leur miséricorde. Bien sûr, nous sommes loin d’être parfaits et nous commettons de nombreuses erreurs en cours de route et dans la vie familiale, nous ne pouvons pas nous cacher derrière un masque. Nos petits-enfants peuvent voir notre authenticité ou notre manque d’authenticité. Lorsque nous leur rendons visite, nous nous asseyons ensemble autour de la table pour le dîner. Parfois, notre fils, une personne qui nous impressionne par son amour envers chacun, se lance dans des discussions litigieuses avec nous. Nos petits-enfants peuvent voir comment nous réagissons à ces situations, si nous essayons simplement de marquer des points sur l’autre ou si nous essayons d’avoir un vrai dialogue. Souvent, nous n’y parvenons pas, mais lorsque nous essayons de nous mettre à la place de notre fils, en l’écoutant attentivement, en lui pardonnant certaines remarques scandaleuses, en lui versant un verre d’eau, en apportant un éclairage positif à la discussion, lorsque nous y parvenons et que nos actions sont inspirées par l’amour, nous espérons que nos petits-enfants le remarquent. Une deuxième façon de transmettre notre foi est de partager des choses importantes avec nos petits-enfants. Passer du temps avec eux nous permet, le moment venu, de leur parler avec « simplicité et affection des choses importantes ». (Amoris Laetitia 260). Nous essayons d’avoir le courage de dire ce qui est vraiment important pour eux. Et eux aussi peuvent nous dire des choses importantes, si nous sommes là pour les écouter. Nous arrivons ainsi à vivre de courts dialogues avec eux, comme entre amis. « Pas de longs sermons, quelques paroles suffisent », précise Chiara Lubich, fondatrice des Focolari. Une troisième voie est la prière. Nous ne sommes pas en mesure de prier avec nos petits-enfants mais nous pouvons bien sûr prier pour eux. Et lorsque nous nous promenons ensemble, nous pouvons parfois visiter une église. Une fois, nous sommes tombés sur une adoration eucharistique où ils ont reçu la bénédiction. Nous avons savouré avec eux le silence en étant dans l’église. Ils remarquent que nous allons à la messe et ont parfois demandé à venir avec nous. Nos petits-enfants ne lisent pas d’histoires bibliques mais à Noël, nous avons reçu un magnifique livre pop-up pour enfants et je leur ai lu l’histoire de Noël qu’ils n’avaient jamais entendue. Peut-être que la seule Bible qu’ils peuvent lire passe à travers nous. Notre espérance, notre joie, notre amour peuvent être leur bonne nouvelle, « afin qu’elle éclaire le chemin », comme l’a écrit le Pape François dans Amoris Laetitia (290).
Sarah et Declan O’Brien
Publié d’abord dans Living City et partagé lors de la Rencontre Mondiale des Familles en 2018 à Dublin.
Juil 14, 2021 | Non classifié(e)
« Dans la foi, l’homme montre clairement qu’il ne compte pas sur lui-même mais qu’il se confie à Celui qui est plus fort que lui », écrit Chiara Lubich en méditant un passage de l’Évangile. Les moments d’obscurité, d’apathie, les souvenirs douloureux peuvent devenir des occasions d’approfondir notre relation avec Dieu, de manifester notre confiance en Lui, même dans les difficultés. Le besoin d’un père Avec des parents séparés depuis l’âge de trois ans, j’ai eu une vie marquée par l’absence d’un père. Introverti et rebelle, je m’en prenais à tout le monde ; je ne savais pas vers qui me tourner pour parler de ce qui me préoccupait, j’avais l’impression que même ma mère ne me comprenait plus. J’avais 15 ans lorsque mon enseignante de religion, sans me faire de sermon, m’a mis en contact avec un groupe de jeunes gens engagés. J’ai commencé à participer à certaines de leurs initiatives en faveur des enfants des quartiers pauvres. Je m’entendais si bien avec eux que je ne les ai plus jamais quittés. Une expérience de quelques mois à O’Higgins, la cité pilote des Focolari en Argentine, m’a ouvert de nouveaux horizons, un but pour lequel vivre : contribuer à rendre le monde plus beau. La proposition d’aimer tout le monde a lentement fait naître en moi une pensée : « Et papa ? Que fait-il maintenant ? Lui aurai-je manqué, après tant d’années de silence ? » Je n’étais pas tranquille jusqu’à ce que j’aille le chercher dans notre ancienne maison. Il a failli ne pas me reconnaître. Il était âgé, un homme fatigué. Nous nous sommes regardés dans les yeux, le passé était derrière nous. (Luis – Argentine) Je suis tombée amoureuse Auteure-compositrice-interprète sans succès, j’étais plongée dans une apathie totale. Au cours de cette période noire, j’ai renié tout ce en quoi je croyais. Je considérais Dieu comme un boulet pour moi en tant que musicienne et en tant que femme, alors je m’en suis débarrassée en vivant comme s’il n’existait pas. Jusqu’à ce que je reçoive un appel téléphonique de Carmine, un ami acteur qui avait besoin de ma collaboration pour une pièce de théâtre sur laquelle il travaillait. Alors qu’il partait pour Bologne, il m’a convaincue de prendre le train avec lui pour en parler pendant le voyage. Mais je l’ai inondé de toute mon histoire : je voulais m’ouvrir le cœur, et il m’a si bien écoutée. Et puis… je lui ai dit que j’étais en train de tomber amoureuse de lui. Nous avons travaillé ensemble cette année-là. J’ai écrit la musique et lui s’est occupé de l’enregistrement. Puis, tout d’un coup, Carmine est tombé malade. Avec la peur de le perdre, je me suis retrouvée face à face avec le Dieu que je faisais semblant d’ignorer. Mais maintenant, je ne le sentais plus comme un étranger. L’amour avait adouci mon cœur et cette douleur l’a irrigué, lui a donné toute cette fécondité que je chantais dans mes chansons. (Chiara – Italie) Libérée d’un poids Une offense m’avait été affligée quelques années auparavant, puis oubliée et m’était revenue à l’esprit en rencontrant longtemps après la personne « coupable ». Je ne me souvenais pas tellement de cet homme, mais plutôt de mon mari qui ne m’avait pas défendue. Les sentiments de blessure et d’humiliation étaient encore bien vivants sous les cendres et je n’ai pas pu retenir mon emportement à son égard. Puis une pensée, « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». J’ai eu l’impression que Jésus me disait : « Comment voudrais-tu me donner tout ce que tu as si tu es encore plein de ces souvenirs douloureux ? ». Des mots forts, mais vrais. Finalement, Dieu, par sa grâce, m’a aidée à faire le pas du pardon. La miséricorde du Père m’a libérée de ce poids. (Bernadette – Suisse)
Lorenzo Russo
(extrait de « Il Vangelo del Giorno », Città Nuova, année VII, n.4, juillet-août 2021)
Juil 13, 2021 | Non classifié(e)
Sa mélodie égayait le salon de l’aéroport dans l’indifférence des voyageurs. Un jeu de regards et de sourires. Mystère des bonnes relations, capables de susciter la réciprocité. Petits gestes qui te permettent de partager quelque chose avec l’autre et de sentir que tu fais partie d’une même humanité.
Je revenais au Paraguay après tant d’années passées en Europe. L’avion commençait sa descente pour l’atterrissage et j’apercevais la terre rouge et verte, si typique. L’aéroport international, Silvio Pettirossi, n’avait pas beaucoup changé. En sortant de l’avion, la chaleur suffocante m’a rappelé des souvenirs lointains et affectueux. Au lieu de me sentir asphyxié, je la savourais comme une étreinte chaleureuse de la part des nombreuses personnes chères que j’allais trouver.
Alors que j’attendais la sortie de mes bagages dans le grand hall des départs et arrivées, dans la zone de récupération des bagages, où se pressent les boutiques hors taxes et un bar, mes oreilles étaient envahies par les merveilleuses notes d’une harpe paraguayenne. Mes yeux recherchaient l’origine de la mélodie. Le harpiste paraguayen était là, assis devant le bar, enlacé par son grand instrument de musique, un homme au visage serein et aux traits indigènes. Sa musique se répandait dans le hall, l’inondant d’harmonies et des notes joyeuses d’une polka paraguayenne. J’étais frappé par sa discrétion et l’indifférence des gens, comme s’ils étaient habitués à sa musique, comme s’il faisait partie du décor, comme le bar, les magasins ou la zone de retrait des bagages. L’homme semblait résigné à toucher de si belles notes, sans que personne – apparemment – ne remarque sa présence. Je fouillais instinctivement mes poches et je me suis souvenu que j’avais mis de côté cinq dollars pour un pourboire à donner à celui qui se proposerait (généralement des garçons) à porter ma valise jusqu’à la voiture qui venait me chercher. Je me suis approché discrètement du harpiste, je l’ai regardé avec reconnaissance et j’ai laissé les cinq dollars dans le chapeau à ses pieds, craignant de heurter sa sensibilité, sachant que sa musique valait bien plus. C’était un geste simple, mais j’ai mis l’intention de le remercier et de reconnaître son talent, même au nom de ceux qui ne le remarquaient pas. J’ai passé trois semaines inoubliables, pleines de rencontres avec des personnes que j’aime ; je me suis retrouvé dans la même chambre à l’aéroport, en attendant de prendre l’avion qui me ramenait à Montevideo où je vis. Je saluais mes amis à travers la vitre, ils agitaient leurs mains quand mes oreilles ont été surprises par les notes de la cumparsita ! Le tango devenu célèbre grâce à la voix incomparable de Carlos Gardel. Mais que se passait-il ? Nous étions au Paraguay, où l’on joue et on écoute la musique paraguayenne. D’où venaient les notes de ce tango ? Mes yeux cherchaient, mon cœur palpitait. C’était lui, assis devant le bar, avec son inséparable harpe, me regardant avec un sourire complice, comme pour dire : « Ma surprise t’a plu ? ». J’ai répondu par un autre sourire complice: « Que j’en étais ravi » ; mais mon regard interrogateur lui demandait comment il avait réussi à me reconnaître parmi tant de voyageurs circulant dans ce hall et comment il avait deviné que j’étais argentin ! Ce sont les mystères des bonnes relations, capables de provoquer la réciprocité. Ce ne sont que de petits gestes qui te permettent de partager quelque chose avec l’autre et de sentir que tu fais partie d’une même humanité. Depuis lors, chaque fois qu’il me voyait arriver dans le hall des arrivées et des départs, dans la zone des bagages et des boutiques hors taxes …, il arrêtait sa polka et commençait à jouer un tango différent, dédié à son ami argentin.
Gustavo E. Clariá
Juil 12, 2021 | Non classifié(e)
En juin 1944, Chiara Lubich se retrouve seule à Trente après que sa famille a été évacuée dans les montagnes de Trente, suite au bombardement du 13 mai 1944 qui a dévasté leur maison. Chiara est restée dans la ville pour suivre les jeunes qui ont suivi son idéal. Les lettres de cette période sont le premier lien dans la communauté naissante du Mouvement. Ma petite sœur dans l’immense Amour de Dieu, Écoute, je t’en prie, la voix de mon cœur ! Comme moi, tu as été éblouie par la luminosité incandescente d’un Idéal qui va au-delà de tout et embrasse tout : L’Amour infini de Dieu ! Oh, petite sœur, c’est lui mon Dieu et ton Dieu, c’est lui qui a établi entre nous un lien plus fort que la mort, un lien que rien ne pourra jamais briser : un comme l’esprit, immense, infini, tout douceur, tenace, immortel comme l’Amour de Dieu. C’est l’Amour qui nous rend sœurs ! C’est l’Amour qui nous a appelées à l’Amour ! C’est l’Amour qui a parlé au plus profond de nos cœurs en nous disant : « Regarde autour de toi : tout passe en ce monde. Chaque jour a son soir et le couchant arrive si vite ! Ne désespère pas pourtant. C’est vrai, tout passe, parce que rien de ce que tu vois ou de ce que tu aimes ne t’est destiné pour l’éternité ! Tout passe et ne laisse que regret et nouvel espoir ! » Pourtant ne désespère pas ! Écoute ce que te dit ton Espérance constante, qui va au-delà des frontières de la vie : « Oui, ce que tu cherches existe : il y a dans ton cœur un désir infini et immortel, une Espérance qui ne meurt pas, une foi qui brise les ténèbres de la mort et qui est lumière pour ceux qui croient. Ce n’est pas pour rien que tu espères, que tu crois ! Ce n’est pas pour rien ! » Tu espères, tu crois – pour Aimer. Voilà ton avenir, ton présent, ton passé. Tout se résume en ce mot : l’Amour ! Tu as toujours aimé. La vie est une quête continuelle de désirs amoureux qui naissent au fond du cœur ! Tu as toujours aimé ! Mais tu as aimé bien trop mal ! Tu as aimé ce qui meurt, ce qui est vain et, dans ton cœur, seule la vanité est restée. Aime ce qui ne meurt pas ! Aime celui qui est l’Amour ! Aime celui qui, au soir de ta vie, ne verra que ton cœur. Tu seras seule avec lui à ce moment-là. Terriblement malheureux sera celui dont le cœur est plein de vanité, immensément heureux celui dont le cœur sera plein de l’Amour infini de Dieu ! […]
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Ce que tu cherches existe, juin 1944, in Lettres des premiers temps, Nouvelle Cité 2010, p. 51-53)
Juil 9, 2021 | Non classifié(e)
Aider notre prochain sans rien attendre en retour mais le faire avec foi. Cela nous permet aussi d’apporter le salut, en « caressant » avec tendresse ceux qui sont à leur tour dans la souffrance, dans le besoin, dans l’obscurité, dans l’égarement. « Donnez… » Ma grand-mère avait été particulièrement généreuse en me donnant une somme importante pour mes dépenses. J’avais déjà fait mes calculs sur l’utilisation de cet argent, quand un ami m’a parlé des problèmes de sa famille : le père était au chômage, ils en étaient réduits à ne prendre qu’un seul repas par jour. Plus tard, lorsque je l’ai quitté, emportant sa douleur sur le chemin du retour, des expériences me sont revenues à l’esprit que j’avais lues dans un livre qui traînait à la maison. Certaines paroles de l’Évangile auxquelles je n’avais jamais prêté attention, ou plutôt, que je n’avais jamais prises au sérieux : « Donnez et on vous donnera » (Lc 6,38). Quels mots étranges, m’étais-je dit ! La personne qui les a prononcés ne pouvait être qu’un fou… ou un Dieu ! Ce mot « donner » me martelait. Le lendemain soir, je suis allé voir mon ami et je lui ai laissé tout ce que j’avais dans mon portefeuille. Il était surpris et heureux, je ressentais une joie irrépressible. Et cela ne s’est pas arrêté là. Quelques jours plus tard, j’ai reçu un appel téléphonique inattendu d’une importante revue : ils avaient accepté de publier certains de mes écrits pour lesquels ils parlaient d’une juste compensation. (Vincenzo – Italie) À l’hôpital Une patiente très âgée divaguait et tenait des discours absurdes. Compte tenu de son âge et de son état de santé, entre collègues nous avons convenu de lui faire sentir davantage notre présence ; un matin j’ai déposé un bonjour sur sa table de nuit en notre nom. Quand je suis allé la voir pour un contrôle de routine, je l’ai trouvée sereine. Elle m’a dit : « Mon enfant, j’ai senti cette nuit que la mort était proche et j’ai pensé que j’emporterais toute ma méchanceté avec moi » ; elle prend ma main : « je te le demande à toi et à vous tous de me pardonner parce que vous ne m’avez jamais jugée ». C’était une autre personne ! Cette dame âgée nous a aidés à mieux vivre notre service. (K.V. – Hongrie) Projet « Baluchon » Alors que la pandémie faisait rage, des travailleurs saisonniers d’un grand centre agricole perdaient leur emploi. Lorsque nous avons appris cette nouvelle, nous avons lancé, avec quelques amis de Californie du Sud (USA), un projet appelé « Baluchon » qui consistait à collecter des vêtements, des livres, des jeux de société, des petits appareils électroménagers et d’autres objets utiles qui, une fois redistribués aux familles pénalisées, permettraient d’alléger certaines dépenses et d’atténuer les difficultés imposées par les circonstances. Cette initiative de partage vécue avec beaucoup d’enthousiasme a non seulement impliqué notre communauté, mais aussi des collègues de travail et d’autres personnes qui nous connaissent. En trois jours, nous avons pu remplir une camionnette d’objets collectés et les livrer aux communautés de Californie centrale. En retour, nous avons reçu une boîte de cerises que nous avons à nouveau distribuée à nos amis et voisins. L’expérience que nous avons vécue nous a galvanisés et nous a rendus heureux. Nous avons vu se réaliser « donnez et on vous donnera » de l’Évangile. (G.S. – USA)
Recueilli par Lorenzo Russo
(tiré de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, anno VII, n.4, luglio-agosto 2021)