Mouvement des Focolari

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés 

Une conférence internationale en ligne, avec des traductions en 20 langues, organisée par les Focolari a mis en évidence la contribution de la spiritualité de Chiara Lubich pour accroître l’unité entre les chrétiens. « La volonté de Dieu est l’amour réciproque, donc pour guérir cette rupture il faut s’aimer les uns les autres ». C’est avec ces mots que Chiara Lubich a lancé, le 26 mai 1961, le Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens, comme une contribution dans le domaine œcuménique pour « guérir » la « rupture » de la division entre les chrétiens des différentes Églises. Ceux qui, venus du monde entier, soit plus de 13 000 personnes, ont participé à la rencontre internationale pour l’unité des chrétiens organisée par les Focolari et qui s’est déroulée en ligne les 28 et 29 mai, intitulée « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,12), ont pu constater que la ligne indiquée à l’époque par la fondatrice continue d’être la ligne du Mouvement dans le domaine œcuménique.  Deux lignes directrices, en particulier, sont apparues sur le chemin de l’unité des chrétiens : « le dialogue de la vie » et « le partage des dons spirituels ». À la base de celles-ci, pour les membres des Focolari, deux points de la spiritualité de l’unité : la présence de Jésus au milieu des chrétiens unis dans Son amour (cf. Mt 18,20) et l’amour porté à l’extrême dans le cri de Jésus sur la croix (cf. Mc 15,34). « Le cri de l’humanité d’aujourd’hui, a déclaré Margaret Karram, Présidente des Focolari, lors de  son intervention, semble être un écho de son cri : ‘Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?’. (Mc 15,34). Mais Jésus, par un acte suprême d’abandon, s’est complètement remis au Père, comblant tout écart, toute désunion possible ».  « En Lui, a-t-elle poursuivi, nous trouvons la mesure de l’amour. Quand nous le reconnaissons dans tout ce qui nous blesse, dans nos propres limites et dans celles des autres, quand il est difficile de ‘se rencontrer’ sans se blesser, c’est encore Lui qui nous appelle à aimer l’Église de l’autre comme la nôtre ». Les « deux pôles du charisme de l’unité », l’unité et Jésus abandonné, ont également été évoqués par le Card. Kurt Koch, Président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, qui y voit la contribution de la spiritualité œcuménique de Chiara Lubich au renforcement de l’unité entre les chrétiens. Il a également déclaré qu’il avait « reçu d’elle une grande inspiration pour ma tâche actuelle ». Il a transmis les salutations du Pape François qui « souhaite que la réflexion sur le dialogue et l’échange de dons spirituels, ainsi que le partage de l’expérience de communion vécue au cours de ces années, soient un encouragement à réaliser quotidiennement la prière de Jésus au Père ’Que tous soient un’ ». Le Révérend Père Ioan Sauca, Secrétaire par intérim du Conseil œcuménique des Églises, a déclaré que l’amour est « le cœur de la spiritualité de l’unité dont Chiara a toujours parlé ; nous sommes tous embrassés par l’amour de Dieu en Christ dans la puissance de l’Esprit Saint ». Le théologien catholique Piero Coda, évoquant la présence de Jésus au milieu des siens, a déclaré : « Et alors, ce sera Lui, dans la lumière et la force de l’Esprit, qui nous guidera sur le chemin de l’unité ». « Jésus au milieu » est une expression ‘inventée’ par Chiara Lubich qui, comme l’a rappelé le professeur Mervat Kelly de l’Église syrienne orthodoxe, « n’a jamais été entendue auparavant », même si plusieurs Pères de l’Église en ont parlé. Alors que le théologien luthérien évangélique Stefan Tobler a observé que « le Mouvement, en voulant soutenir le cheminement des Églises, peut ramener à une expérience qui est le fondement, la nourriture de tout parcours  œcuménique ». La conférence a été suivie dans de nombreux pays du monde : avec 20 langues en traduction simultanée, le premier jour, la retransmission en direct sur le web a été vue par plus de 13 000 personnes et le deuxième jour par 8500. Les expériences vécues à Cuba, au Mexique, au Pérou, au Venezuela, à Hong Kong, aux Philippines, au Congo, aux États-Unis, au Liban, en Roumanie, en Grande-Bretagne, en Irlande, en Italie et le projet « Ensemble pour l’Europe » ont confirmé combien  le « dialogue de la vie » est une voie viable sur le chemin de l’unité. Une autre dimension qui est apparue au cours de la conférence est l’« œcuménisme réceptif », c’est-à-dire l’échange de dons spirituels, la découverte des dons que chaque Église peut offrir et partager. Mgr. Juan Usma Gómez du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, expert en dialogue avec la réalité charismatique et pentecôtiste, a exposé les tensions qui existent au sein du christianisme. « Je voudrais que nous essayions ensemble, a-t-il dit, de rêver d’un chemin possible entre les membres du Mouvement des Focolari et ceux qui appartiennent au Mouvement Pentecôtiste/Charismatique, en identifiant quelques éléments indispensables pour le mettre en œuvre ». Cette session a été enrichie par les interventions du Pasteur Giovanni Traettino, fondateur de l’Église évangélique de la Réconciliation en Italie, et du Pasteur Joe Tosini, fondateur du Mouvement John 17 aux États-Unis, tandis que les témoignages d’Italie de pentecôtistes et de catholiques membres des Focolari travaillant ensemble dans des projets de solidarité pour leurs villes, ont validé la fécondité du « dialogue de la vie ». À l’issue de la rencontre, Jesús Morán, Coprésident du Mouvement des Focolari, a observé que « l’amour mutuel entre nous, chrétiens, est le témoignage le plus fort et le plus crédible pour le monde qui nous entoure » et que « dans le moment actuel que vit l’humanité, l’unité des chrétiens est un impératif éthique qui ne peut être remis à plus tard ».  Affirmant que « nous ne voulons pas nous soustraire à cet « effort d’unité » auquel le card. K. Koch se référait dans son intervention, il a  conclu : « Nous voulons seulement donner la priorité à ce qui est prioritaire, et c’est l’expérience de Dieu qui fonde toute logique, tout discours de prédication sur Dieu. Il me semble que ces jours-ci,  nous avons fait cette expérience, une fois de plus, comme un immense cadeau de Dieu ».

Joan Patricia Back

Voici les liens pour revoir les retransmissions en direct des 28 et 29 mai dans différentes langues : https://www.youtube.com/playlist?list=PLKhiBjTNojHo9Zx4JZmSokKOePyBL4Prp

Prix Chiara « Luce » Badano 2021

Le concours veut valoriser les jeunes de 10 à 35 ans qui exprimeront de manière artistique ce que la rencontre avec Chiara Badano leur aura inspiré. La date limite est le 30 juin 2021.

Encore cette année, vous pourrez participer au Prix Chiara « Luce » Badano, né en 2018 et qui en est à sa quatrième édition, promu par la Fondation Chiara Badano. Il est dédié à Chiara Badano, une jeune fille du mouvement des Focolari de la communauté de Sassello (Italie,) béatifiée le 25 septembre 2010. L’objectif du concours est de promouvoir des œuvres artistiques inspirées de la vie et du témoignage de Chiara Badano, dans le but de soutenir et d’encourager sa connaissance et son histoire, en la proposant comme modèle de vie pour de nombreux jeunes. À l’âge de 17 ans, Chiara découvre qu’elle a une tumeur osseuse. Elle se rend compte de la gravité de la maladie mais son amour infini pour Dieu est plus fort. Son don est décisif : « Pour toi Jésus, si tu le veux, je le veux aussi ! » Elle entretient une relation étroite et profonde avec Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui lui écrit : « Dieu t’aime immensément et veut pénétrer l’intimité de ton âme pour te faire vivre des gouttes de ciel. « Chiara Luce » est le nom que j’ai pensé pour toi ; il te plaît ? C’est la lumière de l’Idéal qui vainc le monde… » Chiara Badano part au Ciel le 7 octobre 1990, à l’âge de 19 ans. Aujourd’hui, sa vie, certes brève, mais intense dans sa relation avec Dieu-Amour, est un exemple pour des milliers de jeunes dans le monde. Le prix Chiara « Luce » Badano est ouvert à tous les jeunes âgés de 10 à 35 ans et vise à valoriser ceux qui exprimeront de manière artistique ce que la rencontre avec Chiara Badano leur a inspiré. Il y a deux catégories de participants : les adolescents qui s’inscrivent seuls ou en groupes de 10 à 16 ans et les jeunes de 17 à 35 ans. Ils peuvent participer du monde entier par une seule œuvre pour chaque édition. L’âge sera considéré selon la date d’inscription au prix. Les artistes peuvent participer à travers leur expression créative préférée : dessins, poèmes, histoires, chansons, danses ou mimes, bandes dessinées, vidéoclips ou autres. Les œuvres doivent parvenir au jury au plus tard le 30 juin 2021 selon les règles et procédures indiquées dans le règlement sur le site www.chiarabadano.org. Un jury qualifié, présidé par la mère de Chiara, Maria Teresa Badano, votera pour les œuvres divisées en deux catégories : très jeunes et jeunes. Le 29 octobre à Sassello, le jour de la fête liturgique annuelle, aura lieu la cérémonie de remise des prix par une plaque de verre à l’effigie de Chiara Badano et l’exposition et/ou la représentation de l’œuvre gagnante.

Lorenzo Russo

Écouter la voix de l’Esprit 

Nous ne pouvons pas improviser la charité, qui est une participation à la vie divine ; nous devons la puiser en Dieu et dans son Esprit. Alors, en écoutant et en obéissant à Sa voix, le plan de Dieu se dévoile magnifique et majestueux. […] Être parfaits dans l’amour. Et pour atteindre ce but – vous le savez -, être chaque jour plus parfaits, parce que « celui qui n’avance pas recule ». Alors, avoir pour le prochain qui passe à côté de nous une charité toujours plus raffinée, toujours plus exquise. Mais quel est le meilleur moyen d’atteindre un tel objectif ? Je n’en vois pas d’autre que celui d’avoir le cœur, l’esprit et les forces tournés vers Jésus abandonné, dans un désir toujours renouvelé de l’aimer ; de l’aimer dans les souffrances inévitables de chaque journée. […] C’est avec cet amour, et – comme nous le disons – en allant toujours « au-delà de la plaie », à chaque instant, que le Ressuscité peut vivre de façon lumineuse en nous, que Son Esprit peut rompre toutes les chaînes de notre « moi ». Et si l’Esprit est libre en nous, Il peut mieux faire grandir la charité qui est répandue dans notre cœur, justement par Lui. Je suis en train de faire l’expérience ces jours-ci qu’en m’efforçant de vivre avec le Ressuscité dans le cœur, la voix de Dieu retentit en moi et c’est cette voix qui me guide dans les relations que je dois établir avec toute personne, qu’elle appartienne ou non à l’Église ou au Mouvement. […] Oui, la charité, qui est une participation à la vie divine, nous ne pouvons pas l’improviser ; nous devons la puiser en Dieu, dans son Esprit. Alors, en écoutant et en obéissant à Sa voix, le plan de Dieu se dévoile, magnifique et majestueux. Et, tandis que cela se réalise, l’unité s’approfondit entre nous, elle grandit […]. Très chers tous, nous avons un Idéal extraordinaire, divin. […] Vraiment, nous ne nous rendons pas compte de ce que nous avons. Ou mieux, nous le savons : nous avons Jésus, le Fils de Dieu en nous et au milieu de nous, qui vit et domine parce que la charité est reine. Alors, afin d’être toujours plus ainsi, […] remettons-nous à aimer Jésus abandonné, afin que le Ressuscité resplendisse dans notre cœur. La Parole de Son Esprit se fera puissante en chacun de nous et nous pourrons être toujours plus parfaits dans l’amour, faisant toujours plus plaisir à Dieu, à Marie ; et nous serons toujours plus aptes à servir l’Église. Rappelons-nous ce trinôme : Jésus abandonné, le Ressuscité et écouter la voix de l’Esprit. Ainsi, nous serons pour tous l’expression de la charité de Dieu.

Chiara Lubich

 (d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa 21 novembre 1985) Extrait de : Chiara Lubich, Sur les pas du Ressuscité, Nouvelle Cité Ed., 1992, p. 63-64.  

Volcan Nyiragongo : la solidarité (héroïque) des habitants de Goma

Volcan Nyiragongo : la solidarité (héroïque) des habitants de Goma

Nous avons rejoint la communauté des Focolari de Goma (République Démocratique du Congo) qui, comme toute la population, vit une situation dangereuse suite à l’éruption du volcan Nyiragongo et aux secousses sismiques qui ont suivi. Il y a un peu plus d’une semaine, le volcan Nyiragongo, situé en République démocratique du Congo et décrit comme l’un des plus actifs au monde, a explosé. Selon le National Geographics, « le Mont Nyiragongo est rarement calme et est l’un des rares endroits au monde à avoir un véritable lac de lave dans son sous-sol qui bouillonne jusqu’au sommet du cratère ». Tard dans la soirée du samedi 22 mai, les événements se sont brusquement accélérés : de larges fractures se sont ouvertes sur les flancs rocheux, projetant la lave en coulées rapides vers Goma, la métropole de plus de 1,5 million d’habitants située à une dizaine de kilomètres du volcan. « La peur et le désespoir sont devenus des compagnons quotidiens », confie Asu-Oma Tabe Takang, une focolarine camerounaise qui vit à Goma et que nous avons jointe, « un cauchemar que, malheureusement, les habitants de cette ville ne connaissent que trop bien ». En raison du risque d’une nouvelle éruption, le gouvernement provincial a demandé aux habitants de 10 quartiers de la ville de quitter leur maison. L’UNICEF a prévenu que deux cent quatre-vingt mille enfants font partie des quatre cent mille personnes qui devraient être déplacées et qui ont besoin de protection ou de soutien.  « La situation n’est pas encore stable », dit Asu-Oma, « et l’on craint une nouvelle éruption. Nous vivons dans un quartier défini comme ‘non à risque’, nous sommes donc plus tranquilles. Des personnes y sont venues chercher refuge ». Comment faites-vous face à la situation ? Dès les premiers instants de cette tragédie, nous nous sommes lancés un défi : faire un effort pour vivre « ici et maintenant ». C’est-à-dire être conscientes et attentives à ce qui se passe autour de nous, ne pas nous laisser distraire par l’inquiétude et la peur afin d’aider ceux qui en ont le plus besoin. Comment avez-vous vécu cette tragédie ? Nous ne pouvons toujours pas sortir de chez nous comme auparavant, la peur est encore très présente même si la vie reprend lentement son cours. Mais à travers les médias, nous sommes en contact avec les amis, la famille et tous les membres des Focolari de la région. Les premiers moments de cette tragédie ont été difficiles pour tout le monde, nous étions dans la tourmente, dans l’incertitude. À un moment donné, quelqu’un a envoyé un message sur l’un de nos forums, rappelant l’expérience de Chiara Lubich et de ses premières compagnes pendant la guerre. « Pour Chiara aussi, c’était des temps de guerre mais la découverte qu’elles avaient faite a changé leur vie : Dieu est amour ». Ces messages sont arrivés comme des étincelles et ont insufflé du courage aux personnes, transformant aussi notre attitude envers nos souffrances, nos inconforts, mais aussi envers les personnes qui nous entourent, surtout les plus souffrants. Nos téléphones portables étaient remplis de messages et d’expériences : une véritable chaîne de solidarité. Dans quel sens ? C’est une chaîne de solidarité constituée de petits actes d’attention, de gentillesse, de tendresse, de charité pratiqués partout et par n’importe qui : ceux qui ont dû quitter leur maison, mais aussi ceux qui ont pu y rester.  C’est grâce à ce soutien que nos cœurs, mais aussi nos maisons, sont devenus des lieux d’accueil. Un matin, nous avons reçu des messages de quelques amis et connaissances qui s’inquiétaient pour nous, nous conseillant de quitter la ville. Nous avons reçu un appel téléphonique d’une personne qui a dû évacuer parce que son quartier était à haut risque. Elle se préparait à partir mais ne savait pas où aller. Je me suis dit à ce moment-là : « Moi, je suis en sécurité et pourtant je pense partir, alors que cette personne doit quitter sa maison et n’a nulle part où aller ? » J’ai partagé à l’autre focolarine cette réflexion et nous avons décidé de rester dans la ville pour tous ceux qui auraient besoin de nous. Nous l’avons donc appelée, lui offrant l’hospitalité dans le focolare, à elle et à ses enfants. Ces simples gestes d’attention génèrent des relations de réciprocité entre les gens, même entre étrangers, et nous font approfondir la paix et la sérénité. À un certain moment, il n’y avait plus de courant ni d’eau dans la ville et notre portier, qui nous avait confié à quel point il était impressionné que nous avions décidé de rester, a fait tout ce qu’il pouvait pour que nous puissions avoir de l’eau.  Il est donc allé chez le voisin et lui a dit : « …elles ne peuvent pas rester sans eau » et ils ont tout fait pour que nous ayons de l’eau en abondance ! La catastrophe a également touché 17 villages… … avec la perte de centaines de maisons, d’écoles, de centres de santé et même d’un aqueduc. On compte 37 victimes, un nombre qui pourrait augmenter dans les jours à venir ; certaines personnes sont mortes dans l’incendie, d’autres dans des accidents de la route pendant l’évacuation chaotique. Tout au long de ces journées, nous avons essayé de rester proches et de prier avec et pour toutes les familles qui ont perdu leurs biens ou leurs proches, comme ce fut le cas pour trois familles de notre communauté des Focolari qui ont tout perdu sous la lave. Nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour atténuer au moins une partie de cette douleur. Une personne de la communauté a offert un terrain où nous pourrions construire temporairement une maison pour chacune de ces familles, afin que chacune d’elles puissent rester unie et assurer leur intimité. Nous assistons également à des moments de grande générosité.

Aux soins de Lily Mugombozi et de Ghislane Kahambu

Une minute pour la paix

Une minute pour la paix

Le mardi 8 juin 2021 à 13 heures, heure locale, faisons une pause dans chaque fuseau horaire pour prier pour la paix en Terre Sainte, au Myanmar et dans le monde entier, chacun selon sa propre tradition. « Avec UNE MINUTE POUR LA PAIX 2021, le 8 juin à 13 heures (heure locale), nous invitons tout le monde : catholiques, chrétiens de différentes confessions, croyants de nombreuses religions, hommes et femmes de bonne volonté à s’unir pour prier et travailler ensemble pour la paix dans le monde entier, en particulier à Jérusalem, entre Israéliens et Palestiniens et au Myanmar ». C’est l’appel lancé par le Forum International d’Action Catholique (FIAC) en collaboration avec les AC d’Italie et d’Argentine, l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC) et d’autres associations. Le Mouvement des Focolari adhère à cette initiative et invite tout le monde à se joindre spirituellement à ce moment particulier. La date a une haute signification symbolique : le 8 juin 2014 a eu lieu dans les jardins du Vatican la rencontre «  Invocation pour la paix » promue par le pape François avec le président d’Israël Simon Peres, le président de l’Autorité palestinienne Maḥmūd ʿAbbās – Abu Mazen, avec le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier. Était également présente à cette rencontre Margaret Karram, actuelle présidente du Mouvement des Focolari, qui a récité à cette occasion la prière pour la paix de saint François d’Assise. « Je crois au pouvoir de la prière parce que je l’ai vu en action de nombreuses fois, comme le 8 juin 2014, lorsque le  a voulu ce moment extraordinaire qu’a été « l’invocation pour la paix » en Terre Sainte – rappelle Karram dans une interview au journal italien Avvenire – (…) j’ai eu le privilège de lire devant eux la prière pour la paix de Saint François d’Assise. C’était une expérience très forte. On pourrait se demander : «  Mais à quoi a-t-elle servi, cette prière ? Cela a été un point lumineux vers lequel regarder, parce que la prière – comme l’avait dit le Gardien de la Terre Sainte de l’époque – n’est pas une chose qui produit quelque chose, la prière génère. Nous devons dès lors continuer à générer la paix dans notre propre cœur avant tout et avec tous les autres ». Depuis cette date historique, chaque année, en ce jour du 8 juin, le Forum International d’Action Catholique invite à « Une minute pour la paix » afin d’ implorer ensemble, à travers la planète, la fin de tous les conflits. C’est à nous de le faire ! Impliquons-nous et diffusons cette initiative afin de compter un nombre croissant de MINUTES POUR LA PAIX dans le monde entier. Lorenzo Russo Info : Forum International d’Action Catholique

Colombie, au milieu des protestations, l’espoir d’un avenir meilleur

Depuis 2019, le pays sud-américain connaît des protestations sociales contre les choix du gouvernement actuel. Daniel, un jeune homme des Focolari, nous parle de leur engagement en faveur de solutions pacifiques aux tensions. Que se passe-t-il en Colombie ? Le pays connaît de fortes tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens. Des manifestations ont lieu contre les choix du gouvernement actuel qui – selon les manifestants – met en œuvre des politiques qui font grandir les inégalités. Pour comprendre ce qui se passe, nous avons interviewé Daniel Osorio, l’un des jeunes du Mouvement des Focolari pour un Monde Uni en Colombie. Quelle est la situation actuelle dans ton pays ? Depuis 2019, la Colombie connaît des manifestations de masse qui remettent en cause la manière de procéder du gouvernement. Elles sont principalement causées par des désaccords sur les politiques gouvernementales et par l’exigence d’un enseignement public gratuit, mais pas seulement. Parmi les raisons de ces protestations figure aussi l’usage excessif de la force publique contre les civils, parfois de véritables massacres. Les manifestants demandent l’intervention de la Commission inter-américaine des droits de l’homme pour vérifier les nombreux cas de violations présumées. De nombreux blessés et victimes ces dernières années, en chiffres : de 2016 à 2020, 971 meurtres de défenseurs des droits de l’homme et de leaders sociaux ont été recensés. En particulier, au mois de mai 2021, les tensions se sont accrues en raison du projet de réforme fiscale qui allait frapper la classe moyenne fragile et les couches sociales les plus faibles et qui ont le plus souffert de l’impact économique de la pandémie. Les protestations ont débouché sur une grève nationale à laquelle ont participé plus de 5 millions de personnes. Et si la plupart des manifestations étaient pacifiques et culturelles, il y a eu aussi quelques actes de vandalisme et une  répression violente de la part de l’État qui ont fait des victimes et des blessés. Quel rôle jouent les réseaux sociaux quant à la sensibilisation du monde à ce que tu es en train de vivre? Grâce à l’influence des réseaux sociaux, à la facilité de générer des contenus audiovisuels et à la grande quantité d’informations qui circulent, les gens peuvent être au courant de ce qui se passe dans notre pays. Parfois, cependant, il est difficile d’être certain de la fiabilité et de la véracité du contenu reproduit dans les espaces numériques. D’autre part, la large diffusion des réseaux sociaux facilite la diffusion de contenus qui alertent tout le monde sur les revendications des manifestants, mais aussi sur les rapports de violations des droits de l’homme, aidant à avoir une image plus complète et réelle de ce qui se passe. Que font la communauté des Focolari et les Jeunes pour un Monde Uni dans cette situation ? Une fois que les manifestations ont commencé, en tant que Jeunes pour un Monde Uni, nous avons ressenti très fortement, deux éléments : une grande impuissance face aux épisodes concrets de violence et un fort désir de pouvoir faire quelque chose de concret. Nous avons commencé immédiatement par trois actions :

  • Au niveau local, nous avons créé un espace virtuel où chacun pouvait exprimer ce qu’il ressentait, conçu comme un moyen de partager et de recevoir de nouvelles propositions et idées.
  • Nous avons lancé une vidéo sur nos réseaux sociaux network afin de rendre visible et d’  encourager les protestations pacifiques et culturelles, certains que c’est la voie pour changer la situation dans le pays et non la voie de la violence.
  • Nous créons des infographies – que nous diffusons sur les réseaux sociaux – pour toucher le plus grand nombre de personnes possible en Colombie et dans le monde, en expliquant les causes des manifestations, la situation actuelle dans notre pays, mais aussi en envoyant un message d’espoir, en communiquant l’importance d’être unis en tant que pays, en tant que peuple, en tant que société et en tant que monde.

Comment voyez-vous votre avenir et celui de la Colombie ? Malgré la situation difficile, j’ai le sentiment qu’il y a de l’espoir, car la raison pour laquelle nous manifestons et parlons est précisément celle-ci : nous croyons que la Colombie et le monde peuvent être de meilleurs endroits où vivre, avec plus de justice, d’équité et d’unité.

                                                                                                                                 Lorenzo Russo