Mouvement des Focolari

« Qui pleure pour toi ? » Le nouveau vidéoclip du Gen Verde

En 2013, après un énième naufrage tragique d’un bateau de migrants en mer Méditerranée, Gen Verde a composé une chanson inspirée de l’histoire vraie d’une petite fille qui faisait partie des victimes. Aujourd’hui, des années plus tard, les problèmes liés à la migration restent dramatiquement d’actualité. Pour cette raison, Gen Verde repropose la chanson dans un nouveau vidéoclip inédit. « Quand quelqu’un souffre, c’est notre affaire. Ne laissez jamais l’indifférence prendre le dessus mais ayez le courage de pleurer face à la douleur et ayez la capacité de prendre soin des autres ». C’est le message que le Gen Verde, un groupe musical international veut donner à travers le nouveau vidéoclip inédit sorti le 9 mai 2021, sur les notes de la chanson « Qui pleure pour toi ? ». Cette chanson est tirée de l’histoire vraie d’une très jeune émigrante qui a péri dans l’un des nombreux naufrages en mer Méditerranée. Son corps gisait dans un hangar de l’île de Lampedusa (Italie). Avec elle, 368 migrants avaient perdu la vie. C’était le 3 octobre 2013. C’est l’une des nombreuses tragédies en mer Méditerranée qui se produisent depuis de trop nombreuses années. Comme celle qui s’est déroulée entre le 21 et le 22 avril 2021, lorsque 130 migrants sur un zodiac mal en point, dans des vagues de plus de six mètres, fuyaient l’horreur vécue en Libye. Et là, au large des côtes libyennes, ils ont crié à l’aide par le biais d’un téléphone d’alerte pendant deux jours, sans trouver d’aide. Ces 130 personnes ont été abandonnées à la noyade. Une tragédie de plus dans ce cimetière au fond de la Méditerranée. « Nous sommes tombés dans la mondialisation de l’indifférence. Nous nous sommes habitués à la souffrance de l’autre, elle ne nous concerne pas, ce n’est pas notre affaire ! », a déclaré le pape François après le naufrage d’octobre 2013. « Après avoir composé la chanson ‘Qui pleure pour toi ?’, – raconte le groupe international Gen Verde -, nous avons réalisé que pour de nombreuses personnes, ce fut une aide pour changer de perspective et réveiller cette flamme de tendresse et de solidarité que nous portons tous en nous ». « C’est pourquoi, à la demande générale – expliquent-elles – nous reproposons la chanson par un vidéoclip inédit qui, nous l’espérons, aidera à nous mettre dans la peau de ceux qui souffrent. Car si nous éveillons les consciences que ceux qui sont à la merci des vagues sont en réalité nos frères et sœurs dont nous devons prendre soin, notre façon de penser et d’agir changera également. « Il n’y aura plus les ‘autres’, mais seulement un ‘nous’ toujours plus grand, qui arrivera à inclure tout le monde ».

Lorenzo Russo

https://youtu.be/8iaemHN4r1c

La communion de l’amour

L’expérience des Focolari consiste à vivre dans la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. Chers tous, Une fois encore, ces derniers jours, notre spiritualité collective m’a été confirmée par le biais d’un petit livre qui m’avait été signalé récemment. Il est du bienheureux Baudouin, qui a vécu au XIIe siècle. Abbé cistercien, il était devenu évêque, ensuite primat d’Angleterre et, par la suite, légat du pape. Dans ses écrits[1], il parle non seulement de la nécessité pour les moines de bien vivre la solitude « O beata solitudo o sola beatitudo », mais aussi de mettre en pratique la « communion » avec les frères. Il se réfère à : « Malheur à celui qui est seul ! »[2] […] et affirme : « L’amour a horreur d’être solitaire ». […] Pour le bienheureux Baudouin, il existe donc l’amour de celui qui aime et recherche la communion, ce qu’il appelle « l’amour de la communion », et le retour de l’amour de la part de celui qui est aimé, qui fait naître entre eux deux la « communion de l’amour ». Il y a donc un amour de la communion et la communion de l’amour. […] La « communion de l’amour », selon lui, conduit à la béatitude, comme on peut l’expérimenter sur la terre. C’est notre expérience : il s’agit de la joie de l’unité, effet de l’amour réciproque, qui est la volonté de Dieu pour nous tous. […] Si nous vivons pleinement notre vie chrétienne, comme notre Idéal nous l’enseigne – c’est-à-dire dans l’amour réciproque ‑, nous participons – dans la mesure où c’est possible sur la terre – à la gloire et à la louange qui sont dans la Trinité. Nous y participons d’une part dans notre rapport avec Dieu – nous parvenons, à notre tour, à Lui rendre gloire et louange de manière juste – et d’autre part dans nos relations réciproques. Le bienheureux déclare : « Tout bien (tout amour), du fait même qu’il est un bien (qu’il est amour), a besoin de louange. » « Tout bien », tout amour véritable, donc y compris celui que nous avons entre nous. Et ce sont cette gloire et cette louange réciproques, inhérentes à l’amour réciproque, qui nous font goûter avec simplicité ce qu’il y a de joyeux dans notre vie de communion. […] Alors, visons toujours à cela, à l’amour réciproque, à la communion de l’amour ; et laissons-nous éclairer et réchauffer par le rayonnement de sa splendeur de louange et de gloire, pour la seule gloire de Dieu, de façon à être toujours davantage prêts à porter cet amour, toujours plus dignes de le porter, là où règne le gel de l’indifférence réciproque et où l’on meurt de froid.

Chiara Lubich.

  (d’une liaison téléphonique, Rocca di Papa 26 octobre 1995) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 500. ————————————– [1] Baudouin de Ford, “Perfetti nell’amore”, Ed. Qigajon – Comunità di Bose (Vc), Magnano 1987 [2] Qo 4, 10

Aujourd’hui plus que jamais il y a besoin d’une Économie de Communion

Aujourd’hui plus que jamais il y a besoin d’une Économie de Communion

« N’oublions pas les pauvres » (Chiara Lubich). À une époque qui cherche anxieusement un moyen d’allier économie avec justice sociale et durabilité, l’Économie de Communion vit et annonce depuis trente ans une nouvelle économie dont message s’avère plus que jamais pertinent. En mai 1991, Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, débarque au Brésil, à Sao Paulo où elle est saisie par le contraste entre les gratte-ciel et la myriade de favelas misérables qui les entourent. Elle a senti de devoir faire quelque chose, immédiatement : le 29 mai 1991, elle a donné naissance à l’Économie de Communion. Si l’on regarde le monde d’aujourd’hui, les contrastes sont encore plus forts et aggravés par la pandémie : aujourd’hui, plus que jamais, il y a besoin d’une Économie de Communion. Le 29 mai 2021, de 13h à 17h, l’événement international « 30 ANS D’ÉCONOMIE DE COMMUNION » aura lieu en ligne, en direct de l’Auditorium de la Cité-Pilote internationale de Loppiano (Florence, ITALIE), en italien, anglais, français, portugais, espagnol et coréen. Intervenants parmi d’autres :  l’économiste Stefano Zamagni, qui a toujours accompagné l’Économie de Communion ; Vera Araujo, sociologue brésilienne ; Jean Tonglet, ATD Quart Monde ; Luca Crivelli, Université SUPSI (Lugano-Suisse) ; Alberto Ferrucci, entrepreneur et « pionnier » de l’ÉdeC ; Isaias Hernando, président de l’Association internationale pour une Économie de Communion (AIEC) ; Geneviève Sanze, Conseil général du Mouvement des Focolari ; Benedetto Gui, Institut universitaire Sophia ; Margaret Karram et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari ; Luigino Bruni, économiste, coordinateur du projet Économie de communion. L’Économie de communion, c’est plus de 1 000 entreprises dans le monde qui adhèrent au projet ou s’en inspirent, 15 incubateurs d’entreprises EoC-IIN pour le développement de nouvelles entreprises dans autant de pays, 6 projets de développement intégral en cours, et plus de 400 mémoires ou thèses de diplôme. Le programme débutera par un exposé des origines historiques et spirituelles de l’Économie de Communion. Des performances artistiques suivront. De nombreux témoignages et la vie de l’Economie de Communion du Brésil, d’Argentine, des Philippines, des Emirats Arabes, du Portugal, des Etats-Unis, de Belgique et des messages vidéo du monde entier : de la Nouvelle-Zélande au Bénin en passant par le Mexique. L’événement comprendra la participation artistique du groupe international Gen Verde et sera organisé par la réalisatrice Maria Amata Calò. Il y aura localement des points d’écoute et de participation, dans le respect de la réglementation anti-Covid. Luigino Bruni, coordinateur de l’Économie de Communion : « Nous vous attendons nombreux pour célébrer trente ans de communion, de partage avec les pauvres, d’une économie des cinq pains donnés qui deviennent mille et nourrissent une multitude. Une célébration de gratitude, tournée vers les jeunes et l’avenir. Parce que l’Économie de Communion est un bien mondial, un cadeau pour tous ». Comment participer : L’événement est ouvert à tous sans formalité d’enregistrement. La playlist YouTube avec la palette de toutes les langues disponibles : https://youtube.com/playlist?list=PLseXirhCvXpFZxIHlHX721qP1QvE3ranQ La chaîne INTERNATIONALE :  https://youtu.be/FdBZIz3mBkY PORTUGAIS : https://youtu.be/3joXe3qID1g ANGLAIS : https://youtu.be/UEcaW9EN3k4 ESPAGNOL : https://youtu.be/46KXJGo9aLc ITALIEN : https://youtu.be/BEIKv64Adl8 FRANÇAIS : https://youtu.be/QzwQnIkaW3c Plus d’ info sur la page dédiée à l’événement :  https://www.edc-online.org/it/italiano/news/30-anni-di-edc.html Tous les supports présentés sont disponibles ici: https://www.edc-online.org/it/header-pubblicazioni/archivio-documenti/events-international/eventi-2021/30-anni-di-edc.html Galerie de photos Économie de Communion : https://www.flickr.com/photos/133391424@N02/albums   Bureau de presse Économie de Communion : Antonella Ferrucci – (+39) 349 5620268

L’unité des chrétiens aujourd’hui : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Congrès international en ligne les 28-29 mai 2021 de 13h30 à 17h (heure italienne) 60 ans de dialogue entre fidèles de nombreuses Églises : une contribution du mouvement des Focolari à l’unité des chrétiens qui génère accueil, justice et paix entre les communautés et les peuples. Lors du congrès, nous approfondirons le « dialogue de vie » qui naît de la proximité et du partage entre chrétiens de différentes Églises. Parmi les intervenants, citons : Card. Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Margaret Karram, Présidente du mouvement des Focolari Ioan Sauca, Secrétaire général ad intérim du Conseil Œcuménique des Eglises (Suisse) ; Piero Coda, Institut Universitaire Sophia (Italie) Stefan Tobler, Université de Sibiu (Roumanie) Prof. Dr. Mervat Kelly, Université Pontificale du Latran (Italie) Mgr Juan Usma, Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Vatican) Pasteur Giovanni Traettino, Fondateur de l’Église Évangélique de la Réconciliation (Italie) Pasteur Joe Tosini, Fondateur du Mouvement John 17 (USA) Révérend Dr. Jesús Moran, Coprésident du mouvement des Focolari « En se concentrant sur la spiritualité de l’unité, Chiara Lubich a eu un impact profond sur le mouvement œcuménique et a contribué de manière significative à nourrir des relations authentiques entre les Églises et différentes traditions chrétiennes ». Ce sont les mots d’Olaf Fykse Tveit, ancien Secrétaire Général du Conseil Œcuménique des Églises. Des milliers de chrétiens se reconnaissent dans le charisme de Chiara Lubich et dans la primauté de la parole évangélique dans laquelle Jésus prie le Père : « Que tous soient un » (cf. Jn 17, 21). « Unité » est le mot clé du charisme des Focolari et aussi du chemin de dialogue en cours ; un chemin qui n’annule pas la diversité mais qui sait reconnaître précisément là une richesse. La conférence promue par les Focolari, intitulée « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». (cf. Jn 15, 13) se déroulera en ligne les 28 et 29 mai. Elle ne pouvait arriver à un moment plus propice, alors que la résurgence des guerres et des conflits – en plus du fléau de l’inégalité sociale aggravé par la pandémie – exige une contribution personnelle et globale pour guérir les fractures et les blessures auxquelles l’humanité est confrontée aujourd’hui. L’objectif du congrès est double : approfondir le « dialogue de la vie » – le point de vue extraordinaire à partir duquel Chiara Lubich a commencé en 1961 à parcourir un chemin de communion avec des chrétiens de différentes Églises – et l’échange de « dons spirituels ». Le « dialogue de la vie » ou « dialogue du peuple », comme l’a également défini Chiara Lubich, ne s’oppose pas au dialogue des responsables des Églises, mais l’accompagne et en témoigne. Ce sont les chrétiens eux-mêmes qui vivent, agissent et travaillent ensemble dans le quotidien et, plongés dans les défis de l’histoire, nourrissent un climat de confiance, d’estime et de respect mutuels qui fait tomber les barrières et les siècles de préjugés. De nombreux témoignages de ce dialogue enrichiront le congrès, comme celui de Lina, catholique, et de Roberto, de l’Église pentecôtiste, tous deux originaires d’Agrigente (Italie), engagés dans un projet de solidarité commune envers leur ville, fondé sur l’Évangile, valorisant ce qui unit et non ce qui divise. Ceux de chrétiens de nombreuses Églises aux Philippines qui collaborent pour remédier ensemble à des situations d’urgence et découvrent combien elles sont des occasions fructueuses pour marcher, travailler et prier ensemble. Nicole appartient à l’Église grecque-catholique, tandis que Garo est arménien orthodoxe ; ils sont libanais et collaborent avec la Fédération mondiale des étudiants chrétiens (WSCF) présente dans tous les pays du Moyen-Orient. De leur participation naît un réseau de relations qui crée la communion : « et cela – expliquent Nicole et Garo – nous en avons tant besoin dans nos pays ». Le congrès international a lieu à l’occasion du 60e anniversaire du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens, le secrétariat pour le dialogue entre les chrétiens de différentes Églises, fondé par Chiara Lubich le 26 mai 1961. Le congrès aura lieu de 13h30 à 17h00 (heure italienne), et sera diffusé depuis le Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome, Italie) et sera traduit en 20 langues. Pour suivre l’événement: http://live.focolare.org

l'invitation en PDF

Stefania Tanesini 

Trois « visionnaires » de l’unité

Trois « visionnaires » de l’unité

Dans son message aux participants de la Chaire Œcuménique Internationale Patriarche Athénagoras-Chiara Lubich, le Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier définit ainsi le pape Paul VI, le patriarche Athénagoras et Chiara Lubich, les protagonistes de cette troisième édition, organisée en synergie entre l’Institut universitaire Sophia et le Patriarcat Œcuménique de Constantinople les 25 et 26 mai. « Le pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras, Chiara Lubich – Prophétie de l’unité entre les Églises sœurs ». Tel est le titre de la troisième chaire Œcuménique internationale  créée par l’Institut universitaire Sophia en synergie avec le Patriarcat Œcuménique de Constantinople, dédiée à deux géants du dialogue entre les « Églises sœurs », tels que le patriarche Œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier et la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich. De nombreux orateurs interviendront, parmi lesquels Son Éminence le Métropolite Polycarpe, Archevêque Orthodoxe d’Italie et Exarque d’Europe du Sud, Son Éminence le Métropolite Maximos de Selvyria, Co -titulaire de la Chaire avec le professeur Piero Coda, théologien, le professeur Giuseppe Argiolas, recteur de l’IUS, Don Giuliano Savina, directeur du Bureau National pour l’Œcuménisme et le Dialogue Interreligieux de la CEI, le prof. Augustinos Bairactaris, professeur de Dialogue Œcuménique et de théologie orthodoxe à l’Académie ecclésiastique de l’Université Patriarcale de Crète, le professeur Dimitrios Keramidas, professeur à la faculté de Missiologie de l’Université Grégorienne, le Dr Sandra Ferreira, codirectrice du Centre « Uno » pour l’unité des chrétiens du Mouvement des Focolari. En proposant l’étude de trois personnalités du plus haut profil œcuménique telles que le Pape Paul VI, le Patriarche Athénagoras Ier et Chiara Lubich, les promoteurs ont choisi de présenter une voie profonde et clairvoyante, mais peut-être encore trop peu explorée, comme celle qui réunit le dialogue théologique et le « dialogue de la vie » que la  fondatrice des Focolari a promu et encouragé. Le 25 juillet 1967, lors de l’une des visites historiques de Paul VI à Istanbul, au Fanar – la résidence historique des Patriarches de Constantinople – le Patriarche Athénagoras Ier a souligné que leur principal objectif, en tant que chefs de leurs Églises respectives, était « d’unir ce qui est divisé, par une action ecclésiastique mutuelle , dans la mesure du possible, en affirmant les points communs de la foi et du gouvernement, orientant ainsi le dialogue théologique vers le début d’une communauté saine, sur les fondements de la foi et de la liberté de la pensée théologique inspirée par nos Pères communs et présente dans les différentes traditions locales »1. Il s’agissait de rencontres d’une importance capitale qui ont marqué un changement d’étape dans l’histoire moderne du dialogue entre les deux « Églises sœurs ». La première rencontre entre Paul VI et Athénagoras Ier a eu lieu en 1964 ; une rencontre qualifiée de « prophétique » par l’actuel Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier dans son message : « Les deux Primats ont perçu que l’Occident et l’Orient ne pouvaient pas vivre dans l’isolement et l’autosuffisance, dans la mesure où cela était préjudiciable à l’unité et à la catholicité du Corps du Christ et qu’un dialogue d’amour et de vérité pouvait conduire à l’unité, fondée sur la base solide du premier millénaire ». Des paroles extrêmement actuelles, qui offrent une indication claire et un horizon aussi pour ce que l’humanité vit en ce moment divisée par une pandémie mondiale et la réactivation de conflits dans de nombreuses parties du globe : seuls le dialogue et un chemin commun où tout est partagé sauveront l’humanité. Bartholomée Ier fait preuve d’une grande audace dans son discours et reprend une expression du théologien Florovsky qui définit les deux Églises d’Occident et d’Orient comme des ‘sœurs siamoises’ qui ne peuvent se séparer l’une de l’autre ». « Ce congrès de deux jours, poursuit Bartholomée Ier dans son message, est un rappel et un renouvellement de l’appel à ce chemin béni, tracé par le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras. Chiara Lubich a soutenu ce chemin avec sa sensibilité, son immédiateté dans la communication et la certitude que le dynamisme des relations entre les deux Églises, créé par l’étreinte des deux Primats à Jérusalem, qui a brisé le mur millénaire entre Rome et Constantinople, ne doit pas être affaibli ». Margaret Karram, présidente du Mouvement des Focolari, lui a fait écho en définissant Chiara Lubich, dans son salut d’ouverture, comme « un pont évangélique entre deux géants de la prophétie de l’unité ». « Le souhait que je formule est que la Chaire Œcuménique puisse continuer, avec toute l’Œuvre de Marie, à servir de pont avec amour, par la connaissance et l’étude mutuelles, entre nos deux Églises sœurs, en cheminant ensemble dans la lumière de Jésus, Chemin, Vérité et Vie (cf. Jn 14, 6) ». Piero Coda, a expliqué la haute signification et la nécessité de maintenir l’expression « Églises sœurs » car – a-t-il précisé – « cela signifie reconnaître l’égale dignité de deux grandes traditions de familles ecclésiales ». Et, rappelant l’expression du Pape François qui convient que « L’unité est un chemin » 2, il propose un horizon de dialogue entre les églises chrétiennes qui redécouvre dans l’amour, le moteur de l’unité : « Il ne suffit pas de découvrir le précieux trésor qui peut être enfoui dans le champ conflictuel des interprétations. Il ne suffit pas non plus de viser simplement une « diversité réconciliée » comme la reconnaissance mutuelle des diversités mises côte à côte. Non : il faut saisir – là où elle est présente – la sève de l’Esprit Saint qui coule, fleurit et porte du fruit dans les différentes branches de l’unique vigne qu’est le Christ, et dont le Père est le vigneron diligent et riche en miséricorde (cf. Jn 15). Marchez donc ensemble, comme Peuple du Ressuscité : là où il y a la division, il y a encore la mort ; là où il y a l’amour, parmi les disciples de Jésus, il y a le Ressuscité et, en Lui, il y a déjà l’unité avec et en Dieu, au service de tous ».

Stefania Tanesini

Le texte du message du Patriarche Œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier en format PDF Le message de la présidente du Mouvement des Focolari, Margaret Karram, en PDF Le programme de la conférence en PDF   ———————————- 1 De l’intervention de Bartholomée I, Patriarche Œcuménique de Constantinopole « Unir ce qui est divisé » – 24 luglio 1917 http://www.vatican.va/content/osservatore-romano/it/comments/2017/documents/piccoli-passi-ma-balzi-da-gigante.html 2 Prière Œcuménique commune dans la cathédrale luthérienne de Lund (Suède), Homélie du Saint Père François https://www.vatican.va/content/francesco/it/homilies/2016/documents/papa-francesco_20161031_omelia-svezia-lund.html  

Tenir bon sur le bateau

Chiara Lubich explique le rôle du Mouvement des Focolari dans le dialogue vers l’unité. Comme un bateau qui navigue, propulsé par le souffle de l’Esprit Saint. Chers tous, un jour, en rencontrant le Saint-Père, je lui ai posé cette question « Comment voyez-vous notre Mouvement ? » Il m’a répondu : « Comme un Mouvement œcuménique. » […] Il en est ainsi : notre Mouvement est un Mouvement œcuménique. Son but, en effet, est la réalisation du Testament de Jésus : « Que tous soient un*. » Le charisme qui l’a fait naître et qui l’anime est le charisme de l’unité. C’est donc un Mouvement qui est né, non de la volonté d’un homme ou d’une femme, mais parce que l’Esprit Saint, dispensateur de charismes, l’a voulu. […] Sans aucun doute, nous faisons partie nous aussi du grand phénomène de l’œcuménisme qui s’est développé ces derniers temps dans la chrétienté. Mais dans quel but ? Pour y apporter une contribution. Laquelle ? Une contribution importante, modeste, déterminante, fondamentale, secondaire… ? Nous ne le savons pas. Une chose est sûre cependant : Dieu le sait. […] Parmi les questions que l’on me pose, il y en a souvent sur l’œcuménisme. On me demande comment vont les choses dans ce domaine, dans le monde, parmi nous, ce que l’on prévoit, combien de temps il faudra attendre encore, ce qu’il faut faire pour accélérer l’heure… On veut savoir ce qu’il faut faire. Dieu nous a placés dans cette Œuvre comme sur un bateau qui navigue sur les eaux du temps vers un port qui nous est inconnu. Ce n’est pas nous qui le faisons avancer. C’est l’Esprit Saint qui, de son souffle divin, nous indique les diverses étapes du voyage à atteindre. D’abord, il nous a manifesté l’esprit qui doit nous animer […] puis les horizons vers lesquels nous devons porter notre regard et pour lesquels nous devons travailler : une plus forte unité dans l’Église catholique, l’unité avec les autres chrétiens, etc. […] Notre devoir est de rester sur le bateau, à la place que la Providence nous a désignée, bien arrimés à nos postes pour que les flots de la mer du monde ne puissent pas nous emporter. Et là, tenir bon et adhérer activement à la volonté que Dieu a sur nous, depuis toujours, afin que le bateau ne soit pas ballotté mais avance sûrement vers le but que nous ne connaissons pas, mais auquel nous croyons. But infiniment beau et vraiment utile à la diffusion du Royaume de l’unité sur la terre. Demeurer à ce poste, même si nous ne devions pas voir cette “heure” […], après nous, d’autres prendront notre place et, avec eux, un jour, nous pourrons remercier Dieu de nous avoir fait participer à la construction sur la terre d’une Œuvre qui est sienne , une Œuvre qui apporte beaucoup à l’œcuménisme universel, parce qu’elle son Œuvre. Et alors ? […] Suivons Dieu sans attendre : le bateau avance. Bien à notre place, solidement ancrés dans l’instant présent. […]

            Chiara Lubich

* Cf. Jn 17, 21 (D’une liaison téléphonique, Rocca di Papa le 28 septembre 1995) Extrait de : Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, Città Nuova Ed., 2019, pag. 497.