Déc 7, 2020 | Non classifié(e)
Par sa consécration à Dieu, le 7 décembre 1943, Chiara Lubich, alors âgée de 23 ans, donne naissance au Mouvement des Focolari. 60 ans plus tard, elle a rappelé ce moment, lors d’une liaison téléphonique, invitant tous les membres du Mouvement à renouveler leur donation à Dieu. […] Et maintenant, avec le recul de plusieurs décennies, nous pouvons comprendre la signification du 7 décembre 1943 pour notre Mouvement ; cette date signifie la venue sur la terre d’un charisme de l’Esprit Saint, d’une lumière nouvelle. Cette lumière devait, dans le plan de Dieu, étancher la soif de ce monde avec l’eau de la sagesse, le réchauffer au feu de l’amour divin et faire naître ainsi un peuple nouveau, nourri de l’Évangile. […] Il décide alors de m’appeler, une jeune fille parmi d’autres. D’où ma consécration à Dieu. C’était mon « oui » à Dieu, bien vite suivi par beaucoup d’autres « oui » de jeunes femmes et de jeunes hommes. Cette journée nous parle donc de lumière et de donation à Dieu afin de devenir des instruments entre ses mains pour la réalisation de ses plans. Lumière et don de soi à Dieu : deux notions particulièrement utiles alors, en ce temps de désarroi complet, de haine réciproque et de guerre que nous traversions. C’était une époque sombre où Dieu semblait absent du monde, de même que son amour, sa paix, sa joie et sa présence comme guide. Personne ne paraissait s’intéresser à lui. Lumière et don de soi à Dieu : deux paroles que le Ciel veut nous répéter aujourd’hui, alors que notre planète est meurtrie par de nombreuses guerres et, de manière encore plus terrifiante, par le terrorisme. Lumière signifie Verbe, Parole, Évangile, cet Évangile encore trop peu connu et surtout trop peu vécu. Le don de soi à Dieu est plus que jamais nécessaire aujourd’hui, alors que des hommes et des femmes s’enrôlent, prêts à donner leur vie pour les causes que le terrorisme soutient. Que doit-il alors en être de nous, chrétiens, disciples d’un Dieu qui s’est laissé crucifier et a été abandonné afin que naisse un monde nouveau, pour notre Salut et pour la Vie qui n’aura pas de fin ? […] […] Repartons vers le monde qui nous attend, tels des Évangiles vivants, afin de pouvoir l’inonder de sa lumière. Nous pouvons être des Évangiles vivants, en continuant à vivre la volonté de Dieu dans l’instant présent[…]. N’oublions pas non plus d’assimiler la « Parole de vie », extraite de l’Écriture, qui nous est proposée chaque mois. […] Et comme si nous naissions à nouveau, donnons-nous encore une fois complètement à Dieu, de la façon qu’il a choisie pour chacun de nous. Ainsi, même le présent et l’avenir que Dieu nous donnera lui seront agréables.
Chiara Lubich
(Extraits d’une conférence téléphonique, du 11 décembre 2003). Extrait de: “7 Dicembre 1943 – 7 dicembre 2003”, in: Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, p. 664. Città Nuova Ed., 2019.
Déc 5, 2020 | Non classifié(e)
Les aides des communautés des Focolari dans les pays d’Amérique latine sont des gestes concrets pour être « tous frères », comme l’invoque le pape François dans sa dernière encyclique.
Au Pérou et dans d’autres pays d’Amérique latine, nous assistons à l’arrivée incessante de migrants, surtout des Vénézuéliens, mais aussi des Cubains, des habitants d’Amérique Centrale, des Haïtiens, des Arabes. Les communautés du mouvement des Focolari s’engagent chaque jour à aider ces personnes. « Notre aventure au Pérou commence quelques jours avant Noël 2017 », dit Silvano Roggero, focolarino au Pérou. Nous avions invité à déjeuner chez nous des Vénézuéliens que nous avions rencontrés. Au début, ils étaient cinq, puis nous nous sommes déplacés au Centre Juan Carlos Duque parce que les invitations dépassaient les 120 personnes ! Je me souviens de la rencontre de Geno avec Karlin et ses trois jeunes enfants. Accroupie sur le trottoir, elle vendait des bonbons. Geno a entendu en lui une voix forte: “C’est Jésus ! ”. Sur le chemin du retour, il lui achète des bonbons et l’invite à déjeuner. Ce dimanche-là, elle est venue avec ses 3 enfants et a également amené sa sœur avec ses 2 enfants ». En Colombie, près de Bogotá, Alba, arrivée en tant que migrante du Venezuela en 2014, est devenue une référence pour les « Caminantes » (migrants) qui passent tous les jours. Un jour, alors qu’elle n’avait pas encore déjeuné, une femme enceinte avec son partenaire est passée, ayant besoin d’une visite. Au dispensaire, une infirmière très attentive et aimable pouvait les aider. Malgré le froid, la faim, le souci de laisser ses collègues bénévoles seuls et même ses enfants à la maison sans déjeuner, Alba est restée à les attendre. À la fin de la visite, elle a raccompagné les deux jeunes parents. Que s’est-il passé ? Les Caminantes, sachant ce qu’Alba avait fait pour eux, ont réuni deux sous pour acheter deux cartons d’œufs pour elle, ses enfants et ses collègues ! Le centuple, vraiment! De qui ? De ceux qui en ont le plus besoin !
Fin 2018, la communauté des Focolari de Mexico s’est jointe à « l’accueil humanitaire » des caravanes de migrants. Cette association civile, inspirée par le charisme des Focolari, a apporté sa contribution technique et sa coordination avec les autorités. Un canal a été activé pour faciliter l’arrivée de nourriture, de vêtements, de produits d’hygiène personnelle et de dizaines de couvertures. On peut imaginer la gratitude des migrants. Le Brésil a également accueilli de nombreux migrants. « La multiplication des dons nous surprend », raconte la communauté locale. « Nous faisons une demande pour un poêle et soudain nous en obtenons plusieurs. Quelqu’un nous demande un évier et le lendemain, une personne que nous ne connaissons pas se rend disponible et en donne cinq. Un jour, un ami va acheter quelque chose à nous donner. Il explique au vendeur les raisons de l’achat et est surpris par la remise et la livraison gratuite. Une autre fois, une personne que nous ne connaissons pas nous dit : « Je vais organiser un événement et commander de la nourriture que vous enverrez à ceux qui en ont besoin ».
Lorenzo Russo
Déc 4, 2020 | Non classifié(e)
Détruite par l’inondation de 2019, elle a été reconstruite grâce à la contribution de la Coordination Urgences, de l’Association Familles Nouvelles et de l’ Association Monde Uni du Mouvement des Focolari.
« L’expérience qui a suivi la tragédie a été dure, mais elle nous a accompagnés avec la certitude que tout s’est passé pour donner une nouvelle vie à ces lieux et à cette communauté.» Ildo Foppa, volontaire du mouvement des Focolari, responsable de la mission de la Fazenda da Esperança à Dombe, au Mozambique, parle des inondations qui ont frappé le pays en mars 2019 et des précieux fruits de l’engagement commun pour la reconstruction. « La relation avec l’Église locale est devenue de plus en plus forte, de l’évêque aux prêtres, ainsi qu’avec les organisations qui sont venues apporter des secours et avec toute la communauté de la région. Nous avons rencontré beaucoup de personnes et reçu de nombreuses promesses d’aide. » La dévastation et la nécessité de reconstruire, ont été l’occasion de créer de nombreux emplois: « Nous avons donné vie à des coopératives composées chacune de dix familles : il a été possible pour beaucoup de sortir de la précarité en vivant de leur travail et de pouvoir ainsi commencer à construire leur avenir.» Près de deux ans après l’inondation, les travaux de reconstruction – auxquels ont aussi participé avec la Fazenda la Coordination Urgences, l’Association Familles Nouvelles et l’ Association Monde Uni du Mouvement des Focolari – ont permis de réparer l’école maternelle, l’hôpital, les quatre maisons d’accueil, le lycée et l’église. Les hébergements et les installations sanitaires ont été reconstruits, un hangar a été aménagé pour la construction de blocs de ciment qui serviront à construire les logements définitifs des familles.
Dans la première phase de l’urgence, des rations alimentaires ont été distribuées aux personnes qui avaient perdu leur maison et 550 baraques (avec des latrines temporaires) ont été construites pour les familles déplacées. Par la suite, un programme de soutien a été mis en œuvre pour créer des sources de revenus et des moyens de subsistance pour la population. À noter que150 familles ont reçu une aide directe pour la réparation des maisons et l’achat de semences, d’engrais et de carburant pour les tracteurs, afin de reprendre et d’améliorer la production agricole. Un atelier de menuiserie a ensuite été construit pour former et faire travailler plus de 60 jeunes accueillis par la Fazenda, ainsi qu’un moulin desservant environ 330 familles. Les interventions ont été menées à bien même si, ces derniers mois, le Mozambique a également beaucoup souffert de la propagation de la Covid 19. Sur Amu et Afn vous pouvez suivre la situation dans la région.
Claudia Di Lorenzi
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Déc 2, 2020 | Non classifié(e)
La marche, qui en est à sa huitième édition et qui s’inscrit dans le cadre du festival « Harmonie entre les peuples », ne s’arrête pas, même avec le Covid. Nous en parlons avec Antonella Lombardo, directrice artistique de l’école de danse Laboratorio Accademico Danza (LAD) à Montecatini (Italie) et promotrice de l’événement. Nous les avons vus dans les endroits les plus disparates pendant ces mois de pandémie : des pianistes, des violonistes, des rockers, des chanteurs de pop et d’opéra sur les toits, sur les places, dans les parcs, en gardant toujours la bonne distance. Cela prouve que rien ni personne ne peut arrêter l’expression artistique, pas même un virus mondial. Antonella Lombardo, directrice artistique de l’école Laboratorio Accademico Danza à Montecatini, près de Florence (Italie) et créatrice du festival « Harmonie entre les Peuples » qui promeut l’idée de la recherche d’une harmonie possible à travers l’art depuis 15 ans, comme instrument transversal et universel. Le Covid n’a pas réussi à empêcher l’édition 2020 d’avoir lieu.
Sous quelle forme le festival a-t-il eu lieu cette année ? La marche « Harmonie pour la paix » est l’un des principaux événements du festival « Harmonie entre les peuples ». Nous savions que cette année nous n’aurions pas pu le faire de manière traditionnelle. Le format virtuel était la seule possibilité de ne pas nous arrêter et nous l’avons donc lancé le 12 novembre. Aux écoles de la région dans laquelle nous nous trouvons, mais aussi au-delà, en dehors de l’Italie, nous avons invité à réaliser des vidéos exprimant le sens de la paix. La réaction a été incroyable : bien que de nombreuses écoles en Italie utilisent désormais l’enseignement à distance, à partir d’un certain degré, les enseignants ont soutenu le projet, les élèves ont réagi avec enthousiasme et tout a pris une valeur plus élevée, également du point de vue de l’établissement de relations. Les professeurs ont collaboré entre eux, de nombreuses classes ont réalisé des vidéos que nous avons publiées sur la page Facebook de l’association culturelle DanceLab Armonia et nous avons reçu des vidéos non seulement d’Italie, mais aussi d’autres pays comme la France et la Jordanie. Ainsi a pris forme un marathon numérique extrêmement varié qui dit « paix » dans les formes artistiques et chorégraphiques les plus diverses.
Parmi les documents que vous avez reçus, y a-t-il quelque chose qui t’a frappé d’une manière particulière et pourquoi ? Tout d’abord, nous avons été frappés par les interactions nées entre les jeunes : nous ne savons pas où tout cela arrivera et le fait qu’ils se sont réunis pour travailler sur ce que signifie construire la paix, aujourd’hui, est peut-être la chose la plus importante. Avec leurs professeurs, ils ont dû trouver des idées pour réaliser ces vidéos ; ils ont approfondi le sens de la paix, le fait que ce n’est pas un slogan et cela les a poussés à creuser dans le cœur de chacun. Même les fonctionnaires des municipalités de notre territoire qui ont vu la naissance et la croissance du festival « Harmonie entre les peuples » étaient enthousiastes et nous ont dit que c’était l’une des plus belles activités qui ont marqué leur vie. En bref, ces relations sont les plus beaux fruits : de vraies relations, basées sur des relations construites sur le bien mutuel. Quels projets avez-vous maintenant ? En collaboration avec la Custodie de Terre Sainte et en particulier avec le soutien du Père Ibrahim Faltas et de la Fondation Jean-Paul II, nous travaillons à la création d’une école de danse à Bethléem. Ce projet se veut une lueur d’espoir pour donner de la dignité à tant d’enfants qui, dans ces territoires, sont des prisonniers à ciel ouvert. Un autre projet est le Campus international de formation à la danse qui sera basé en Italie mais qui sera international. Ce sera un lieu de formation où l’art deviendra un outil pour briser toute sorte de barrière ; ce sera un lieu de formation pour tous les jeunes qui veulent laisser une trace et utiliser ce langage pour apporter la beauté partout, même là où cela semble impossible.
Stefania Tanesini
Déc 1, 2020 | Non classifié(e)
Le 20 octobre 2020, Bartholomée Ier, le Patriarche Œcuménique de Constantinople, a visité le Centre international des Focolari. Après s’être recueilli sur la tombe de Chiara Lubich, il a rencontré un représentant du Conseil général du Mouvement. Voici le discours qu’il a prononcé.
Homélie de Sa Sainteté Bartholomée ier, Archevêque de Constantinople – Nouvelle Rome
et Patriarche Œcuménique pour les cent ans de la naissance de Chiara Lubich
Rocca di Papa-Rome, 20 octobre 2020
Chère Maria Voce – Emmaüs, Présidente du Mouvement des Focolari, Éminences, Excellences, Frères et Sœurs bien-aimés dans le Seigneur, C’est avec une grande joie que nous avons accueilli l’invitation à venir, au terme de notre voyage dans la Ville Éternelle, l’Antique Rome, ici à Rocca di Papa, où repose dans l’attente de la Résurrection notre sœur bien-aimée Chiara. Il est particulièrement significatif que nous y venions lors du centenaire de sa naissance – Chiara est née en effet en 1920 – afin de lui rendre hommage et d’exprimer notre merci au Seigneur de la vie, pour lui avoir accordé une longue vie, mais surtout pour l’avoir inondée de sa grâce particulièrement lumineuse, exprimée dans la phrase qui la rappelle : « Et nous nous avons cru à l’Amour. » L’Amour auquel elle a cru et dans lequel elle a greffé toute sa vie n’appartient pas à ce monde, mais il s’est incarné dans le monde pour que nous puissions en faire l’expérience, que nous puissions le connaître, que nous puissions le rencontrer dans nos frères et sœurs, partout dans le monde ; que nous puissions le goûter, en devenant un avec Lui, dans la Sainte et Divine Eucharistie. Combien d’autres choses auraient fait notre Chiara si elle était encore parmi nous ! Mais ce ne sont pas les années qui confèrent signification à la vie, ce n’est pas la quantité, la longueur, mais comment nous mettons en œuvre les talents qu’Il nous a offerts, c’est la qualité de la vie, dépensée pour témoigner de Lui qui est la Vie. Si par exemple nous pensons à saint Basile, ce grand Père de l’Église, le premier des Pères Cappadociens, celui-ci a eu une vie relativement brève, de mêmes pas cinquante ans, mais une vie brève entièrement offerte au Seigneur, il a produit des œuvres théologiques, liturgiques, dogmatiques, ascétiques, qui « portent de manière unique la trace de sa plume, de son esprit et de son cœur ». Il a été un précurseur dans le soin des pauvres et des souffrants, faisant construire une petite cité de la charité, avec hébergements, hospices et léproserie, appelée Basiliade : ce fut le premier hôpital de l’histoire. Il s’est aussi occupé de la nature et des animaux, au sujet desquels apparaissent des thématiques modernes, dans sa célèbre prière dédiée aux animaux. Si en aussi peu d’années saint Basile a accompli de telles œuvres, c’est parce qu’il avait imprégné toute sa vie de l’Amour pour le Christ, lui donnant chaque moment de sa respiration jusqu’à donner son âme à Dieu, éprouvé par l’ascèse, par les maladies et épuisé par les préoccupations. Notre Chiara a vécu une vie plus longue mais, de la même façon, elle nous a laissé un héritage sur lequel nous devons encore beaucoup méditer. Elle nous a laissé le charisme de l’unité à tous les niveaux, elle l’a vécu, expérimenté, elle s’est dépensée pour lui de toutes ses forces et elle a enseigné à chacun à vivre de la meilleure des façons son rôle dans la société. Nous pouvons tranquillement affirmer que Chiara a assumé cet engagement pour la fraternité, l’unité et la paix dans tous les domaines de la vie de l’homme, nous confiant à travers sa vie et ses écrits un message que nous ne pouvons pas ignorer. Le Mouvement et toutes les œuvres qui existent aujourd’hui, grâce à son charisme, sont le témoignage d’une vie dépensée pour le Seigneur, passée aussi au crible de la Croix, mais toujours orientée vers la Résurrection. Le timon de Chiara est passé ensuite à notre sœur bien-aimée, dont l’amitié avec nous et avec notre Patriarcat Œcuménique est longue et solide, depuis les années où elle a résidé à Constantinople, où elle a vraiment laissé une empreinte indélébile du ministère de la fraternité, de l’unité et de l’amour envers tous : Maria Voce – Emmaüs. En accueillant le témoignage de Chiara, Maria Voce a su être en ces années le bon serviteur de la Parabole des talents. Elle n’a pas caché son talent sous terre, mais elle l’a fait fructifier encore et encore, et son Seigneur saura certainement lui en être reconnaissant. Alors qu’elle arrive au terme de son mandat de Présidente, nous voulons la remercier nous aussi pour sa grande contribution à l’Œuvre ; le souvenir que, comme vous tous, nous gardons d’elle demeure dans notre cœur et, sans aucun doute, elle continuera le charisme là où le Seigneur l’appellera. Que Dieu veuille, dans son immense miséricorde, concéder à cette Œuvre qui Lui est agréable, un digne successeur, capable encore de s’émerveiller et de s’étonner avec vous tous, pour éclairer chaque peuple du monde avec la force de l’Amour qui vainc toute chose, car « pour aimer, le chrétien doit faire comme Dieu : ne pas attendre d’être aimé, mais aimer en premier ». (Cit. Chiara Lubich). Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu Père et la communion de l’Esprit Saint soit avec vous tous. Lire également l’article de la visite du Patriarche au Centre international des Focolari
Nov 30, 2020 | Non classifié(e)
Quand elle a parlé de souffrance et de douleur, Chiara Lubich ne s’est pas limitée à un concept philosophique, psychologique ou spirituel, mais elle a toujours tourné son regard vers celui qu’elle aimait appeler « l’époux de son âme » : Jésus, au moment où il a expérimenté sur la croix, l’abandon du Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46). Dans sa relation intime et mystérieuse avec Lui, elle a trouvé la force d’accueillir chaque souffrance et de la transformer en amour. Il y aurait parfois de quoi mourir si nous ne regardions vers toi, qui transformes, comme par enchantement, toute amertume en douceur. Vers toi, cloué sur la croix, dans ton cri, solitude extrême, inactivité totale, mort vivante. Dans ce froid de la mort, tu as embrasé la terre de ton feu. Dans cette immobilité infinie, tu nous as ouverts à ta vie infinie, que nous vivons maintenant jusqu’à l’ébriété. Que désirer de plus sinon de nous voir semblables à toi, au moins un peu, et unir notre souffrance à la tienne pour l’offrir au Père ? Pour que nous ayons la lumière, tes yeux se sont éteints, Pour que nous goûtions l’union, tu as éprouvé la séparation du Père, Pour que nous possédions la sagesse, tu t’es fait « ignorance », Pour que nous nous revêtions d’innocence, tu t’es fait « péché », Pour que Dieu vienne en nous, tu l’as éprouvé loin de toi.
Chiara Lubich
Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 141-142