Gratitude et reconnaissance envers Dieu. Ces mots peuvent résumer la multitude de messages reçus du monde entier pour Paolo Rovea. Le 3 juillet 2025, Paolo a terminé sa vie terrestre dans un accident de montagne. Marié à Barbara, ils ont cinq enfants : Stefano, Federico, Francesco, Miriam et Marco.
C’est en 1975 qu’il a découvert l’idéal de l’unité du mouvement des Focolari. « Cela a radicalement changé ma vie », disait-il. Cette année-là, il participe au Genfest à Rome et revient avec le désir de s’engager pleinement avec les Gen, les jeunes des Focolari ; et pendant 14 ans, il s’engage sans ménager son temps ni ses forces, faisant de l’Évangile son mode de vie.
Avec Barbara, elle aussi une gen, ils commencent à envisager de fonder une famille. Les couples de fiancés ou les jeunes familles ont commencé à les considérer de plus en plus comme des points de référence. L’une d’entre elles écrit : « Très attristés par cette perte, nous sommes profondément reconnaissants pour l’amour, l’estime et la confiance que nous avons reçus de Paolo. Reconnaissants pour les nombreuses années de « folies » extraordinaires que nous avons vécues tous ensemble. Avec Barbara, il a marqué l’histoire des Familles Nouvelles – la branche des Focolari qui accompagne les familles -, l’histoire de nombreux couples, dont le nôtre ».
Paolo s’affirme de plus en plus dans sa profession, avec compétence et sensibilité. Il était diplômé en médecine de l’Université de Turin (Italie), avec une spécialisation en oncologie et en radiothérapie oncologique. Dans la même université, il était professeur dans un master pluriannuel. Il avait travaillé comme médecin hospitalier, puis était devenu responsable du Service d’Oncologie et de Radiothérapie oncologique à Turin, jusqu’à sa retraite en 2021. Il avait également obtenu un Master et suivi des cours de perfectionnement en Bioéthique.
En 1989, il sent que Dieu l’appelle sur la voie du focolare et se confie à Danilo Zanzucchi, l’un des premiers focolarini mariés : « Je suis à un moment très important de ma vie : mon travail de médecin devrait devenir définitif ; je me suis marié il y a cinq mois. (…) Je remercie Dieu pour tous les dons qu’il m’a faits : tout d’abord pour l’idéal de l’unité (…), pour ma famille (…) la vie gen (…) ; pour Barbara, ma femme, avec laquelle je vis des mois merveilleux (…) Je t’assure que je pars avec un désir renouvelé de sainteté sur cette voie si unique qu’est le focolare ».
Une vie qui trouve ses racines dans une croissance constante de sa relation avec Dieu.
Beaucoup se souviennent que Paolo refusait rarement une demande ou un besoin ; il était aux côtés de tous ceux qui avaient besoin de lui avec un amour concret. Ses talents et son professionnalisme étaient au service de ceux qui l’entouraient : s’il fallait chanter ou jouer, il chantait et jouait, s’il fallait écrire un texte, il écrivait, s’il fallait donner un avis médical, il était prêt, s’il fallait donner un conseil, il le donnait avec détachement, encourageant les timides et stimulant les indécis. Sa capacité à se rapprocher de la vie de chacun de ceux qui passaient à côté de lui fait qu’au fil du temps, il est perçu par beaucoup comme un véritable frère, un membre de la famille, un ami fidèle.
« Je remercie Dieu pour tous les dons qu’il m’a faits : tout d’abord pour l’idéal de l’unité (…), pour ma famille (…) la vie gen (…); pour Barbara, ma femme, avec laquelle je vis des mois merveilleux (…) Je t’assure que je pars avec un désir renouvelé de sainteté sur cette voie si unique qu’est le focolare ».
L’engagement de Paolo et Barbara dans les Focolari se développe surtout au sein des Familles Nouvelles (FN). L’un des domaines qui les passionne particulièrement est l’éducation à l’affectivité et à la sexualité. C’est grâce à eux qu’en 2011, en synergie avec les différentes instances de formation du Mouvement des Focolari, un parcours dans ce sens a vu le jour, Up2Me, fondé à partir de la vision anthropologique des Focolari.
Maria et Gianni Salerno, responsables des Familles Nouvelles, racontent : « Même si nous connaissions Paolo et Barbara depuis notre jeunesse, nous avons travaillé en étroite collaboration, quotidiennement, au cours des dix dernières années, au Secrétariat international des Familles Nouvelles. La passion, la générosité, la créativité, l’engagement infatigable avec lesquels Paolo menait tout à bien, toujours attentif aux relations avec chacun, restent pour nous un témoignage formidable et ont toujours été une incitation à aller de l’avant ensemble, pour chercher toujours plus et toujours mieux à être au service des familles dans le monde. Souvent, lorsque nous discutions avec lui de la manière d’aborder les défis de la famille aujourd’hui, afin d’être toujours plus proches de tous, il suggérait des idées innovantes, utiles pour rester en phase avec son temps et les besoins des personnes. Il a beaucoup voyagé avec Barbara et a laissé partout dans le monde une traînée de lumière ».
« Bon nombre des récentes initiatives de Familles Nouvelles – poursuivent les Salerno – ont été suggérées et coordonnées par lui, en collaboration avec Barbara. Le programme Up2me, Format Famille, un programme d’échange et de croissance avec d’autres familles dans la cité pilote internationale des Focolari à Loppiano, et enfin la Loppiano Family Experience, une école de trois semaines pour les animateurs de « Familles Nouvelles » venus du monde entier, toujours à Loppiano.
Dans le monde surgissent des espaces où la fraternité se cultive avec détermination. L’un d’entre eux est MilONGa, un projet qui s’est imposé comme une initiative clé dans le domaine du volontariat international, avec l’objectif de promouvoir la paix et la solidarité par des actions concrètes.
Avec ces actions, MilONGa propose l’alternative suivante : faire l’expérience de la solidarité à la première personne, dans le cadre d’actions qui transcendent les frontières culturelles, sociales et géographiques.
Son nom, qui dérive de « Mille organisations non-gouvernementales actives », est bien plus que celui d’un projet. Il s’agit d’un réseau qui réunit des jeunes d’organisations de différentes parties du monde, leur donnant la possibilité de s’ impliquer activement dans des actions sociales, éducatives, environnementales et culturelles. Depuis sa création, le programme s’est développé en tissant une communauté mondiale qui se reconnaît en des valeurs partagées : paix, réciprocité et citoyenneté active.
Ce qui distingue MilONGa est non seulement la diversité de ses missions ou la richesse de ses activités, mais aussi le type d’expérience qu’elle propose : une profonde immersion dans les réalités locales, où chaque volontaire n’est pas là, en premier lieu, pour « aider », mais pour apprendre, échanger, construire ensemble. Il s’agit d’un chemin de formation intégrale : il transforme à la fois ceux qui le vivent et les communautés qui les accueillent.
Les pays, où ces actions peuvent être réalisées, sont aussi divers que les jeunes qui y participent, ils couvrent différentes latitudes : Mexique, Argentine, Brésil, Bolivie, Colombie, Équateur, Paraguay, Uruguay et Pérou en Amérique, Kenya en Afrique, Espagne, Italie, Portugal et Allemagne en Europe, Liban et Jordanie au Moyen-Orient.
Dans chacun d’eux, MilONGa collabore avec des organisations locales engagées dans le développement social et la construction d’une culture de paix, en offrant aux volontaires des opportunités de service qui ont un impact réel et durable.
Derrière MilONGa, il y a une solide trame d’alliances internationales. Le projet est soutenu par AFR.E.S.H., project, cofinancé par l’Union européenne, ce qui lui permet de consolider sa structure et d’étendre son impact. De plus, il fait partie de l’écosystème de New Humanity, organisation internationale engagée dans la promotion d’une culture d’unité et de dialogue entre les peuples.
Une histoire qui laisse son empreinte
Francesco Sorrenti était l’un des volontaires qui ont voyagé en Afrique pour le programme MilONGa. Sa motivation n’était pas seulement le désir d’« aider », mais un besoin plus profond de comprendre et de se rapprocher d’une réalité qu’il sentait lointaine. « C’était quelque chose qui était en moi depuis des années : une profonde curiosité, presque une urgence de voir de mes propres yeux une réalité que je sentais lointaine et d’essayer de m’en rapprocher », dit Francesco à propos de son expérience au Kenya.
Celle-ci fut marquée par des moments qui le transformèrent. L’un d’entre eux fut sa visite à Mathare, un bidonville de Nairobi. « Lorsque quelqu’un m’a dit : ‘Regardez, mes parents vivent ici. Je suis né ici, mes enfants aussi. J’ai rencontré ma femme ici, et nous mourrons probablement ici’, j’en ai ressenti une très forte impuissance. J’ai compris qu’avant de faire quoi que ce soit, il fallait prendre du temps. Que je n’étais pas là pour arranger les choses, mais pour observer, pour ne pas leur tourner le dos. »
Il a également vécu des moments de lumière dans son travail avec les enfants d’une école du lieu. « La joie de ces enfants était contagieuse, physique. Il ne fallait pas beaucoup de mots : il suffisait d’être là, de jouer, partager. C’est alors que je compris qu’il ne s’agissait pas de faire de grandes choses, sinon simplement d’être présent », raconte-t-il.
Deux ans après cette expérience, Francesco en ressent encore l’impact. « Ma façon de voir les choses a changé : maintenant je valorise davantage ce qui compte vraiment, en appréciant la simplicité. Cette expérience m’a aussi laissé une sorte de force, une ténacité intérieure. En toi demeure une espèce de résistance, comme celle que j’ai vue dans les yeux de ceux et celles qui, à l’aube, voulaient tout faire, tout en n’ayant rien ».
Des rencontres qui multiplient l’engagement
En avril 2025, MilONGa a participé au congrès international “Solidarity in Action, Builders of Peace” qui s’est tenu dans la ville de Porto, au Portugal. Cette rencontre fut organisée conjointement par AMU (Azione per un Mondo Unito), New Humanity NGO et le Mouvement des Focolari du Portugal, réunissant de jeunes leaders du monde entier liés aux programmes Living Peace International et MilONGa.
Pendant trois jours, Porto est devenu un laboratoire de dialogue et d’action, au cours duquel les jeunes participant-e-s échangèrent leurs expériences, partagèrent leurs bonnes pratiques et construisirent des stratégies communes pour renforcer leur engagement d’agent-e-s de paix. MilONGa joua un rôle clé, non seulement par la participation active de ses volontaires, mais aussi par la création de synergies avec d’autres réseaux de jeunes, engagés en faveur de la transformation sociale.
L’un des moments les plus marquants du congrès fut l’espace pour des ateliers de collaboration, où les participant-e-s conçurent des projets concrets à impact local et mondial.
MilONGa se définit non seulement par ce qu’il fait, mais par l’horizon qu’il propose : un monde plus juste, plus uni, plus humain. Un monde où la solidarité n’est pas un slogan, mais une pratique quotidienne ; où la paix n’est pas une utopie, mais une responsabilité partagée.
C’est l’anniversaire d’un ami très cher avec qui nous avons partagé des idéaux, des joies et des peines. Mais il y a longtemps que je ne lui ai pas écrit et que nous ne nous sommes pas vus. J’hésite un peu : je pourrais lui envoyer un message, mais je ne sais pas comment il le prendra. Je suis encouragé par la Parole de Vie : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jn 21,17). Peu après, il me répond : « Quelle joie de recevoir ton salut ». Un dialogue s’instaure : les messages se succèdent. Il me parle de lui. Il est satisfait de son travail, a un bon salaire et me confie qu’il a le désir de venir me rendre visite. Je l’encourage et me mets à sa disposition pour l’accueillir et organiser son séjour. Raison de plus pour qu’il soit présent… et ne pas attendre un an de plus pour lui envoyer un message. (C. A.- Italie)
(C. A.- Italie)
Ecrasée par l’orgueil
Je pouvais pardonner à Miguel les soirées passées à la taverne, mais pas l’infidélité qu’il a avouée un jour. J’étais la bonne épouse et la bonne mère, j’étais la victime. Mais depuis qu’il fréquentait le père Venancio et d’autres personnes de la paroisse, mon mari semblait être une personne différente : il était plus présent à la maison, plus affectueux avec moi, qui, en revanche, je restais hostile lorsqu’il proposait de lire l’Evangile ensemble pour essayer de le mettre en pratique. Une fois, cependant, parce que c’était son anniversaire, j’ai accepté de l’accompagner à une réunion de famille. Ce fut la première d’une longue série. Un jour, une phrase m’a fait réfléchir : « Construire la paix ». Comment pouvais-je le faire, moi qui, entre-temps, m’étais découverte égoïste, plein de misère et de ressentiment ? Mon orgueil m’empêchait de demander pardon à Miguel, alors qu’il me l’avait demandé plusieurs fois en 28 ans de mariage. Mais je cherchais le bon moment pour le faire. Jusqu’à ce que, lors d’une réunion avec le groupe des familles, je demande l’aide de Dieu et que je puisse raconter notre expérience de couple et demander pardon à Miguel. Ce jour-là, j’ai senti renaître un nouvel et véritable amour pour lui.
(R. – Mexique)
S’occuper des autres
Depuis que je passe du temps à La Havane, plongé jusqu’au cou dans les problèmes de survie des habitants de notre barrio aux prises avec la grave crise économique du pays, je ne me suis toujours pas habitué aux interventions opportunes de la Providence. Parmi tant d’autres, celle-ci est la dernière en date. Auparavant, j’avais été alerté par quelqu’un de notre communauté de l’arrivée d’un don important de bons médicaments, tous liés au traitement de maladies nerveuses. Je suis allé les chercher, un peu perplexe, car ils n’entraient pas dans les catégories de médicaments dont ont besoin les pauvres qui nous fréquentent. Mais je me suis souvenu qu’une fois par mois, le lundi matin, un psychiatre vient visiter gratuitement les habitants du quartier qui ont besoin d’un traitement. À la première occasion, je l’ai donc contacté et lui ai apporté la liste des médicaments. En la parcourant, son visage s’est illuminé : « C’est exactement ce que je cherchais », s’est-il exclamé, stupéfait.
(R.Z. – Cuba)
Édité par Maria Grazia Berretta (extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- no.1 mai-juin 2025)
En tant que « distributrice de missions », j’avais réussi en dix ans, en collaboration avec notre curé, à former le conseil pastoral de la paroisse et le groupe des sacristains. Au fil du temps, je me suis rendu compte que mon rôle se réduisait. Plusieurs personnes, auparavant moins actives, se sont proposées pour diverses tâches et j’ai choisi de m’effacer pour leur laisser la place. Dans un premier temps, j’ai accepté calmement mon rôle plus marginalisé. Mais plus tard, me sentant exclue, j’ai réalisé combien il est facile de se lier à son propre rôle, mais aussi combien il est important de savoir lâcher prise. Parfois, le Seigneur nous invite à prendre du recul pour préparer quelque chose de nouveau. Ce n’est pas facile, car cela implique d’accepter le changement et de faire confiance. Aujourd’hui, même si je me sens un peu en retrait, je reste disponible pour apporter ma contribution si et quand on me le demande. Je suis convaincue que chaque service, même le plus petit, a de la valeur et que chaque étape de la vie est une occasion de grandir dans la foi et l’amour des autres.
(Luciana – Italie)
Dieu me voit
Lorsque je vivais à Bruxelles, j’allais parfois à la messe dans l’église du Collège Saint-Michel. Pour y accéder, il fallait marcher dans de longs couloirs avec, de part et d’autre, une série interminable de salles de classe. Au-dessus de la porte de chacune d’entre elles, un panneau indiquait : « Dieu te voit ». C’était un avertissement aux enfants, reflétant une pensée du passé, exprimée par la négative : « Ne pèche pas car, même si les hommes ne te voient pas, Dieu, lui, te voit ». Pour moi, en revanche, peut-être parce que je suis né à une autre époque ou parce que je crois en son amour, elle résonnait positivement : « Je ne dois pas faire de bonnes choses devant les hommes pour qu’ils me voient, pour qu’on me dise bravo ou qu’on me remercie, mais pour vivre en présence de Dieu ». Dans l’Évangile de Matthieu 23, 1-12, Jésus, s’adressant aux scribes et aux pharisiens qui aiment se mettre en valeur, les invite à ne pas s’appeler « maîtres », à n’avoir qu’ un seul souci : agir sous le regard de Dieu qui lit dans les cœurs. Voilà, c’est ce que j’aime : Dieu me voit, comme le disent les affiches du collège ; Dieu lit dans les cœurs et cela doit me suffire.
(G.F.- Belgique)
Faire le premier pas
Pour une question d’héritage, le silence s’était installé entre ma mère et sa sœur. Elles ne se voyaient plus depuis longtemps et le fossé qui s’était creusé ne faisait que s’élargir, d’autant plus que nous habitions en ville et la tante dans un village de montagne assez éloigné. Cet état de choses a duré jusqu’au jour où j’ai pris mon courage à deux mains, provoquée par la Parole de Jésus : « Si tu es sur le point de présenter ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis reviens et présente ton offrande ». Cherchant le bon moment, j’ai abordé le sujet avec ma mère et j’ai réussi à la convaincre de m’accompagner chez ma tante. Pendant le trajet, nous sommes restées assez silencieuses ; je n’ai alors fait que prier pour que tout se passe bien. Les choses se sont effectivement bien passées : surprise, la tante nous a accueillis à bras ouverts. Mais il fallait faire le premier pas.
(A.G. – Italie)
Par Maria Grazia Berretta
(extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année X- n° 1 mars-avril 2025)
Depuis plus de deux ans, un groupe de professionnels de la communication, à l’initiative de NetOne, le réseau international des communicateurs du Mouvement des Focolari, se réunit mensuellement en ligne pour approfondir certains thèmes liés au Synode des évêques, en particulier la synodalité et la communication. L’écoute, le silence, le témoignage, la communication fraternelle sont quelques-uns des éléments clés de ces rencontres. Au cours de ces deux années, deux webinaires ont également été organisés : le premier en avril 2024 (dont vous pouvez lire une étude approfondie en cliquant sur qui) et le second en février 2025 intitulé «Quelle communication pour la synodalité? ». Cet événement a été suivi dans plusieurs parties du monde et par de nombreux experts en communication connectés de différents Pays.
Alessandro Gisotti, Directeur adjoint de Vatican Media, a ouvert la série de conférences en citant trois termes essentiels pour un bon communicateur : communication, action et communauté. « En cette Année Sainte, nous avons besoin d’une communication synodale qui sache se mettre en route avec les personnes à venir », a-t-il déclaré, « pour les accompagner, sans avoir la prétention de vouloir les diriger. Mais prête à l’écouter, à l’accompagner, à faire un bout de chemin ensemble ».
Kim Daniels, professeure à l’Université de Georgetown à Washington D.C., coordinatrice au Synode du groupe d’étude 3 « Mission dans l’environnement numérique », est venu des États-Unis. Notre objectif », explique Mme Daniels, “est d’offrir au Saint-Père des recommandations concrètes pour améliorer la mission de l’Église dans cette culture numérique, en veillant à ce qu’elle reste fermement ancrée dans notre appel à rencontrer les gens là où ils se trouvent, en les conduisant à une communion plus profonde avec le Christ et les uns avec les autres”.
Pál Tóth, professeur à l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, est intervenu depuis la Hongrie, expliquant que « pour guérir les blessures profondes du monde globalisé, une collaboration transversale est nécessaire, même avec ceux qui ont des conceptions partiellement différentes des nôtres. L’idée d’un consensus différencié favorise un nouveau type de relations sociales : nous collaborons pour la réalisation de certaines valeurs tout en restant sur des plates-formes différentes pour d’autres ».
Le synode est construit à partir de la base. C’est ce qui ressort de l’expérience de Muriel Fleury et de Béatrice Binaghi, respectivement responsable de la communication et responsable des médias sociaux au Dicastère pour le développement humain intégral. « Donner une voix à ceux qui n’en ont pas », explique Muriel Fleury, rappelant que »parler de ceux qui sont exploités ou marginalisés par les processus dominants, c’est les faire exister. Sans ces voix à contre-courant, tout favoriserait les dominants, car se taire, c’est finir par se plier à ceux qui maltraitent, à ceux qui asservissent, à ceux qui pressurent, à ceux qui veulent rendre invisibles tant, trop d’hommes et de femmes ». Mgr Binaghi a également parlé du réseau de collaboration qui s’est créé entre les « évêques frontaliers » chargés de la pastorale migratoire en Colombie, au Costa Rica et au Panama, notamment pour faire face à la situation critique de Darien, où des centaines de migrants transitent chaque jour. « La comparaison et la communication ont créé une communauté, et le travail qui était auparavant fragmenté est maintenant plus synergique et incisif ».
L’actrice Stefania Bogo a été chargée d’offrir deux moments de réflexion avec une lecture artistique de certains passages de la récente encyclique du pape François, Dilexit nos, et de l’ouvrage de Chiara Lubich, L’attrait des temps modernes.
Erica Tossani, de la présidence de l’Assemblée synodale de l’Église italienne, a expliqué l’importance de l’écoute, qui « n’est pas simplement une action passive, un silence qui attend d’être rempli par les paroles des autres. Il s’agit d’une attitude active qui implique l’attention, le discernement et la volonté de se laisser interroger. Sans écoute, la communication se réduit à la polarisation et à l’opposition stérile ».
Parmi les expériences synodales, citons celle de Paolo Balduzzi, correspondant de l’émission A sua immagine sur la chaîne italienne Rai 1 : « Les histoires racontées, explique-t-il, naissent d’un dialogue partagé avec l’ensemble de la rédaction. Pour moi, chaque interview est une rencontre. Et la synodalité part de cette rencontre avec mon interlocuteur, c’est-à-dire qu’il s’agit d’entrer dans son histoire, dans son expérience et d’essayer de saisir ensemble les aspects les plus essentiels de l’histoire ».
L’histoire de Mariella Matera, blogueuse d’Alumera, un espace d’évangélisation sur les médias sociaux, qui raconte l’histoire d’une communicatrice fascinée par l’idée de transmettre l’Évangile à travers Internet. « Comment puis-je être un petit pont entre le web et le Christ ? – A Lumera, en dialecte calabrais (sud de l’Italie), est l’ancienne lampe à huile. Tout comme la lampe, tant qu’elle a de l’huile, ne s’éteint pas, moi aussi, tant que j’ai l’amour du Christ en moi, je ne peux pas rester silencieuse ».
Pour conclure, Anita Tano, responsable de la communication pour United World Project-NetOne Argentina, a parlé de l’expérience du Genfest 2024 au Brésil, le festival des jeunes du mouvement des Focolari sur le thème Together to Care. A travers des échanges culturels, des séquences artistiques et des ateliers, l’objectif était de reconnaître la communication comme un outil permettant de prendre soin de « sa propre vie, des autres et de la planète ». Un message qui souligne la différence entre le simple fait d’être « connecté » et celui d’être véritablement « uni ».
L’émission en direct a été animée par Enrico Selleri, présentateur et auteur des émissions de l’Église italienne Tv2000 et InBlu2000, et Sara Fornaro, rédactrice en chef du magazine italien Città Nuova, et a été promue par NetOne en collaboration avec le Secrétariat général du Synode des évêques, le Dicastère pour la Communication, le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral, Vatican Media, le Chemin Synodal de l’Église en Italie, TV2000, InBlu2000 et SIR (de la Conférence Épiscopale Italienne), l’Institut Universitaire Sophia, Weca (Association des WebCatholiques Italiens), le Groupe d’Édition Città Nuova et l’Université Pontificale de la Sainte-Croix.
Il y a quelques mois, on m’a diagnostiqué un cancer. Le médecin m’a conseillé de commencer par un traitement alternatif et de terminer par une radiothérapie.
En arrivant le premier jour du cycle de radiothérapie, je trouve une grande salle d’attente, avec de nombreux patients, le regard vers le bas…. J’ai présenté ma carte magnétique pour m’annoncer, debout parce qu’il n’y avait plus de chaises, ce fut le moment le plus fort, celui où j’ai embrassé et accepté la douleur que cette situation me causait. Le deuxième jour, j’ai demandé à Dieu de me donner de la force et j’ai commencé à parler à un, deux et même trois patients, en leur demandant d’où ils venaient, comment s’était déroulé leur parcours puisqu’ils venaient d’endroits différents. Ainsi, jour après jour, la salle d’attente s’est transformée en un lieu de joie. Nous respirions un air différent, l’amour, la patience, la tempérance ; nous nous donnions des surnoms inspirés de personnages célèbres. Le dernier jour de mon traitement, j’ai apporté des bonbons pour tout le monde, nous avons mis des chapeaux pour prendre des photos et enfin nous avons mis notre main droite au milieu pour faire un pacte de fraternité « jusqu’à ce que la mort nous sépare ».
La doctoresse responsable du service m’a appelé pour me donner le rapport que je devais remettre au spécialiste qui s’occupait de moi et m’a salué en me serrant dans ses bras et en m’embrassant, en me disant : « Comme tu vas nous manquer, tu nous as fait tellement rire… Je t’entendais toujours de mon bureau ». En sortant, je me suis retrouvé dans la salle d’attente et tout le monde était debout et m’applaudissait, les larmes ont commencé à couler, j’ai dit au revoir et, déjà dans la rue, je me suis dit : « Qu’il est beau de mettre en pratique les paroles de l’Évangile. Avec un peu d’amour, tout se transforme ».
J.J.A
L’employé
À l’usine, nous avions besoin de quelqu’un pour s’occuper du nettoyage : les bureaux, la cuisine, les salles de bains et les autres parties communes.
Pendant mes heures de travail, je dois parler longtemps au téléphone portable avec les clients et, chaque fois que je le peux, j’en profite pour aller me promener, afin de passer un peu de temps au soleil. Un jour, je suis parti déterminé à trouver quelqu’un dans le quartier qui aurait pu faire le nettoyage au travail. Très vite, j’ai vu un monsieur âgé qui tondait l’herbe devant sa maison. J’ai profité de l’occasion pour l’aborder, me présenter et lui dire que nous cherchions quelqu’un pour nous aider à faire le nettoyage dans notre entreprise. Peut-être connaissait-il quelqu’un qui cherchait du travail?
Il m’a regardé et m’a dit que son fils pouvait faire ces tâches. Je lui ai répondu : « D’accord, dites-lui de venir demain ». Il m’a alors expliqué que son fils était atteint de sclérose en plaques. Je lui ai répété : « Dites-lui de venir demain ».
Le lendemain, Mauro, un homme de 36 ans, est arrivé. Il m’a raconté qu’il avait commencé à participer à un programme de recherche dans le cadre duquel on lui injectait un médicament spécial une fois par semaine, ce qui l’affaiblissait le lendemain, et que le traitement n’avait pas toujours lieu le même jour. Il m’a également dit qu’il lui était difficile de trouver un emploi précisément à cause de cette difficulté.
Mauro est chez nous depuis cinq mois. Il fait non seulement le travail de nettoyage convenu, mais il s’occupe aussi du jardin et de l’entretien, entre autres choses.
Réciprocité, donner et recevoir, communion, valorisation de la personne, c’est ainsi que je veux vivre et travailler.