Mouvement des Focolari

“Ici, il y a le doigt de Dieu”

Juin 10, 2017

Tel est le titre du livre édité par Città Nuova sous la signature de Lucia Abignente. Il retrace le lien, à l’aube du mouvement des Focolari, entre Chiara Lubich et l’archevêque de Trente, Mgr Carlo de Ferrari.

Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-02L’archevêque de Trente de l’époque, Mgr Carlo de Ferrari, a assumé son rôle d’évaluer et d’être le premier à approuver – au niveau diocésain -, le mouvement des Focolari. Le titre du récent volume publié par les Éditions Città Nuova : “Qui c’è il dito di Dio” (Ici il y a le doigt de Dieu), rappelle une expression de l’archevêque concernant l’expérience évangélique qui prenait vie autour de Chiara Lubich. Nous sommes au début de 1951 et, dans l’Église, tout le monde ne partage pas la pensée de l’archevêque de Trente. Quelques ecclésiastiques sont même très perplexes : une jeune femme, laïque, suivie par des religieux, des prêtres, des hommes et des femmes, des jeunes et des adultes, dans cette période préconciliaire, éveille des soupçons. La prudence suggère de l’écarter et de la remplacer peut-être par un prêtre. C’est dans ce contexte que s’insère le rapport décisif de Chiara avec son évêque. Chiara-Lubich-Carlo-de-Ferrari-01La lettre de Chiara Lubich à Mgr Carlo de Ferrari, est datée du 5 janvier 1951. Chiara l’écrit de Rome où elle se trouve. La missive laisse transparaître fortement le moment d’épreuve que traverse le Mouvement naissant et elle-même, personnellement ; mais également l’attitude filiale et obéissante de Chiara envers celui qui représente l’Église pour elle, et son abandon total aux projets de Dieu. La lettre introduit le volume qui vient de paraître. « Monseigneur, C’est vrai : la croix a été lourde à porter et elle l’est encore. Ces jours-ci, j’ai compris Jésus qui est tombé sous le poids de la croix. Cependant, Monseigneur, je suis heureuse, heureuse. Jésus m’a donné la grâce d’être prête à toute décision de l’Église. Et non seulement cela mais il m’a donné aussi la grâce de quitter « mes » (je peux encore le dire pendant quelque temps) cinquante Focolarini et Focolarines dans une unité si parfaite qu’ils pourront continuer leur chemin sans que personne ne s’aperçoive d’un changement quelconque. Je suis heureuse, Monseigneur, de pouvoir donner à Dieu tout ce qu’Il a fait, dans le domaine surnaturel, par mon intermédiaire. Je vous assure que, quoi qu’il arrive, vous saurez que je resterai toujours fidèle à mon Jésus abandonné et obéissante  de façon absolue à l’Église. J’en suis arrivée là car, de mon côté, je n’ai jamais voulu rompre l’unité avec l’Église ou plutôt avec celui qui représentait pour moi l’Église. Si je ne l’avais pas fait, l’Œuvre n’existerait pas. Mais Dieu m’a donné de résister jusqu’à l’invraisemblable. Aujourd’hui l’Œuvre existe et elle ne mourra pas. Le fait que je devrai m’en éloigner  démontrera peut-être qu’elle est une œuvre de Dieu. Si je dois en témoigner en m’anéantissant, après en avoir témoigné par l’Unité, j’en suis heureuse. Le sommet de la vie d’amour de Jésus, c’est la mort : et personne n’a de plus grande charité que celui qui donne sa vie pour ses amis. Vous, Père, vous avez vraiment été un Père pour moi et vous m’avez montré (ce que je ne croyais que par la foi) que l’Église est Mère. Je vous garderai toujours comme Père quelle que soit la Volonté de Dieu sur moi. Personne ne peut m’empêcher de vous obéir, c’est-à-dire d’obéir à l’Église. Et ce qui est important pour devenir saints  c’est d’obéir : être un. Peu importe que l’on nous commande d’agir ou de ne pas agir d’une façon ou d’une autre. N’est-ce pas Père ? Le Père Tomasi est un saint homme. Il souffre beaucoup ces jours-ci et ne mange pas. Il souffre pour moi… Je n’aurais jamais imaginé que de tels sentiments l’habitaient. Cependant, ne soyez pas préoccupé, Monseigneur, car nous le soutenons et moi, en sa présence, je ris toujours. En fin de compte, je ne peux vous dire qu’une seule chose : je suis très, très heureuse, immensément. Et je peux vous assurer que Jésus abandonné me soutiendra toujours. Du reste : “Bienheureux quand on vous séparera et qu’on dira, en mentant, toutes sortes de maux contre vous. Réjouissez-vous et exultez car votre récompense sera grande dans les cieux.” Bénissez-moi toujours, votre fille Chiara. »   Da “Qui c’è il dito di Dio”, Ed. Città Nuova, Roma 2017, pg 97-98.

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