Mouvement des Focolari

Le merci au Pape artisan de l’Église de demain : l’Église communion

Oct 15, 2003

25° del Pontificado de Juan Pablo II

Giuseppe Garagnani interviewe Chiara Lubich

Q. quelle est votre expérience directe dans le lien avec le pape ? R. Ce lien est devenu, avec les années, toujours plus profond. J’ai même vécu une ou deux fois une expérience un peu particulière. Après une audience, par exemple, où j’avais vécu un moment de grande unité avec le pape, comme de fille à père, j’ai eu l’impression que le ciel s’ouvrait et j’ai expérimenté une union à Dieu toute spéciale. Elle était caractérisée par le fait que je ne voyais plus d’intermédiaires. Le pape est « médiateur » mais lorsque le médiateur a contribué à nous unir à Dieu, il disparaît. Il m’a semblé comprendre que cela dépend aussi du fait que le pape a reçu les clefs pour nous ouvrir le ciel. : « Je te remettrai les clefs du Royaume des cieux…. » Peut-être que ces clefs ne lui servent pas seulement à effacer les péchés mais également à nous ouvrir à une union à Dieu plus profonde. Est-ce là que réside le secret des retournements dans les âmes et dans l’histoire qu’il a opérés en ces 25 années ? Il communique Dieu et Dieu fait « toutes choses nouvelles ». Une « Présence » qui devient toujours plus forte, au fur et à mesure qu’elle passe au creuset de la souffrance. Q. vous souvenez-vous d’un épisode particulier dans ces rencontres avec le Pape, au cours de ces 25 années ? R. De nombreux moments me reviennent en mémoire qui ont marqué autant de moments fondateurs dans notre histoire et pas seulement dans la nôtre. Comme ce jour où, c’était le 23 septembre 1985 – c’est un fait désormais connu -, à la fin d’une audience, sur le pas de la porte, considérant l’avenir, je me suis hasardée à demander au pape : « Vous semble-t-il possible que le président du mouvement des Focolari, de cette Œuvre, qui est celle de Marie, soit toujours une femme ? » « Oui, avait-il répondu, s’il pouvait en être ainsi ! » C’est à partir de ces paroles du pape, qui motivaient ce « oui », que c’est ouvert pour moi, pour la première fois, une nouvelle conscience de l’Eglise dans ses deux dimensions : la dimension de Pierre, « institutionnelle » et la dimension mariale, « charismatique ». « On les retrouve dans l’Eglise naissante – avait-il affirmé, citant le théologien Hans Urs von Balthasar -, et elles doivent rester ! » Et, les années suivantes, le pape a souvent rappelé cette grande nouveauté. Ce qui surprend, c’est que le Saint Père ne voit pas le « profil marial » de l’Eglise seulement comme une réalité spirituelle ou mystique, mais également comme une réalité historique et il en témoigne par les faits, en ouvrant tout grand les portes aux nouveautés de l’Esprit. Q. Pouvez-vous nous rapporter un autre fait ? Avec les années sont nées aussi parmi les jeunes, les familles, les personnes des catégories les plus variées – anglicans, luthériens, orthodoxes et membres d’autres Eglises -, les mêmes vocations qui avaient fleuri dans l’Oeuvre de Marie, parmi les catholiques. Une nouveauté au cours des années où nous étions sous observation de la part de nombreux canonistes. Il semblait que l’on ne pouvait pas trouver d’issue. A un certain point, j’en ai parlé au pape. Il s’est montré très ouvert ! A la seconde audience sur cet argument, debout cette fois encore, il me dit de son air malicieux : « J’ai compris. Je dois dire : laissez tranquille l’Oeuvre de Marie qui est de Marie. » Et la situation s’est débloquée. Je me souviens qu’au cours de la nuit, une pensée m’a traversé l’esprit : « S’il y a bien un point qui est encore un obstacle sur le chemin de l’œcuménisme, c’est bien le ministère du pape. Mais qui a ‘’ accueilli ‘’ ces focolarini des autres Eglises ? Justement le pape. » Cela restera toujours dans notre histoire. Le pape est allé encore plus loin : c’est lui qui a suggéré que même les évêques d’autres Eglises se rencontrent régulièrement et ils le font désormais depuis des années, pour alimenter leur ministère à la spiritualité de l’unité, déjà partagée par de nombreux évêques catholiques. Et il a approuvé le lien de ces derniers, non pas juridique mais spirituel ,avec l’Œuvre de Marie. Q. Parmi les différents aspects prophétiques du pontificat de Jean-Paul II, on peut compter sans aucun doute la page nouvelle ouverte la veille de Pentecôte 98, à cette première rencontre historique avec une centaine de milliers d’adhérents des Mouvements et nouvelles communautés ecclésiales. Il les avait reconnus publiquement comme « des expressions charismatiques significatives de l’Eglise » et avait réaffirmé le caractère « co-essentiel » entre la dimension institutionnelle de Pierre et la dimension charismatique mariale. A partir de cette vision de l’Eglise par le pape, quelles perspectives s’ouvrent pour l’avenir ? R. Depuis ce jour, le pape a allumé en nous un rêve pour le troisième millénaire : celui d’une « Eglise communion ». En ce temps de redécouverte des charismes, non pas en opposition mais en profonde communion avec le Pape et les évêques, s’est ouvert en moi l’espérance que vienne surtout en lumière l’œuvre de l’Esprit Saint, attirant le monde à Jésus. Depuis ce jour, pour répondre au désir exprimé par le pape d’une communion entre les Mouvements, j’avais pris l’engagement de donner le départ d’un chemin de communion entre nous, Mouvements et nouvelles communautés. Je ne pouvais pas alors imaginer les développements auxquels nous assistons aujourd’hui : la Pentecôte 98 s’est répétée depuis lors dans d’innombrables diocèses, des cinq continents, avec la présence d’évêques et la participation de centaines de Mouvements et communautés ecclésiales. Avec des fruits d’une vitalité et d’une espérance nouvelles. L’écho du chemin entrepris est parvenu aussi aux mouvements et communautés nés ces dernières décennies dans d’autres Eglises, comme par exemple, dans les Eglises évangéliques en Allemagne. C’est un phénomène inconnu jusqu’alors. Et de là est née, à partir de 1999, une fraternité telle qu’elle a fait naître l’idée d’y donner une visibilité, par exemple par une grande rencontre, le 8 mai 2004, à Stuttgart. Avec elle, nous chercherons nous aussi à apporter, par nos charismes, une contribution à « l’Europe de l’esprit ».

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