Mouvement des Focolari
Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

C’est dans le contexte bien connu, et malheureusement difficile, des Territoires palestiniens que Maria Voce, présidente des Focolari, rencontre quelques hommes politiques et des administrateurs locaux, chrétiens et musulmans. Parmi ceux-ci, se trouvent notamment le maire de Bethléem, Victor Batarseh ; le ministre du  tourisme, Madame Khouloud Daibes ; M. Ziad Al-Bandak, conseiller du président pour les rapports avec les chrétiens auprès du gouvernement palestinien.

L’initiative est venue de la Fondation Jean-Paul II. Depuis 2007, à partir d’une idée du Père Ibrahim Faltas, qui a été supérieur du couvent annexe à la Basilique de la Nativité, en particulier durant la période du “siège”, la fondation a investi une énergie considérable – avec l’aide de nombreuses institutions publiques et privées, surtout italiennes (la Conférence épiscopale italienne, la Province de Trente, la Région de Toscane, l’Acli[1]…) – pour réussir, par ses programmes, à fournir connaissances, ressources et infrastructures pour le développement de la Palestine, tant au niveau individuel qu’au niveau communautaire. Le Père Ibrahim souligne l’extraordinaire complicité qui existait entre Jean-Paul II et Chiara Lubich, «au point que cette rencontre est aujourd’hui plus que nécessaire».

Maria Voce a souligné, de son côté, combien elle était heureuse de «partager avec ceux qui ont entre leurs mains les destinées du monde, notre idéal de fraternité». Une fraternité qui, en politique, signifie agir afin que les gens se sentent appréciés et soutenus par ceux qui gèrent la chose publique. En effet, comme le disait Chiara Lubich, «la politique est l’amour des amours». Le maire de Bethléem a immédiatement tenu à noter «combien les idéaux des Focolari sont aussi les nôtres». Ils sont comme des stimulants qui peuvent nous pousser à abattre les murs qui divisent ces territoires. Non pas tant, ni seulement, les murs matériels, visibles, mais surtout les murs invisibles.

Le Père Ibrahim en est convaincu : «Ici, de la douleur immense du peuple est en train de naître une génération de jeunes responsables, qui veulent la paix et qui semblent avoir aussi la capacité de gérer le pouvoir. Cependant, il faut que la communauté internationale, civile et politique, soit proche d’eux, ouvre des horizons de paix et les soutienne, notamment par des initiatives comme celles que finance la fondation, qui travaille dans le domaine de l’instruction, de la promotion du sport et de la culture, du journalisme, de l’artisanat. Certainement, des initiatives d’une paix que je qualifierais de paix “profonde”, come celles des Focolari, sont essentielles pour garder espoir».

de Michele Zanzucchi

Source Città Nuova online


[1] L’ACLI (Associazioni Cristiane Lavoratori Italiani) regroupe les associations chrétiennes des travailleurs italiens.

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

La Palestine, une terre où ça vaut la peine de vivre.

« Ca vaut la peine de vivre sur cette terre. » Ce sont les vers d’une composition poétique palestinienne qui sont récités sur fond de power-point et qui reprennent les événements uniques dans l’histoire de l’humanité qui se sont passés dans cette partie du monde : la naissance de Jésus, son baptême, ses miracles, jusqu’à son apparition aux disciples d’Emmaüs. C’est le morceau ( ?) qui a conclu la fête à la fin de la rencontre de la communauté de la Terre Sainte avec Maria Voce et Giancarlo Faletti . Ils étaient arrivés nombreux de Jérusalem, Haifa, Nazareth, Ramallah, Gaza (groupe accueilli avec de chaleureux applaudissements) et Bethléem, où s’est tenue la rencontre dans l’après-midi du samedi 19 février.

Cette phrase qui exprime l’âme palestinienne semble la réponse immédiate à ce que, peu de temps avant, avait dit la présidente des Focolari, dans sa réponse à la question de Ghada de Gaza qui demandait une parole pour ceux qui vivent une situation si difficile. « Je voudrais vous dire une parole d’espérance. – a dit Maria Voce – Nous avons vu votre situation, vous êtes les bien-aimés. Vous êtes particulièrement dans notre cœur. L’Œuvre de Marie est avec vous, toute l’Œuvre de Marie. »

Après une présentation de diverses expériences de familles, de jeunes et d’adultes provenant de différentes parties de la Terre Sainte, quelques images ont accompagné toutes les personnes présentes dans les différents moments de l’histoire de l’Œuvre de Marie dans cette partie du monde, à partir des photos de la visite de Chiara Lubich en 1956. Ils ont vu les premiers pas accomplis à Nazareth à la fin des années ’60, grâce au Père Armando Bortolaso, devenu par la suite évêque d’Alep. Les premières Mariapolis dans les années 70 avec Aletta Salizzoni et Guido Brini et d’autres venant du Liban. Puis, l’arrivée des deux focolare en 1977 et en 1980 ainsi que le développement des Focolari avec les nombreuses souffrances de ces dernières décennies, mais aussi avec le développement de fruits inattendus dans le dialogue à différents niveaux.

Les questions à la présidente et au coprésident ont touché plusieurs points : des problèmes typiques des jeunes, à la souffrance, du choix de sa propre voie, au désir de sainteté ravivé par la béatification de Chiara Luce. Mais elles se sont surtout concentrées sur la spécificité de ce monde : les divisions entre chrétiens, les rapports avec les musulmans et les juifs, la vie d’une minorité chrétienne qui s’amenuise toujours plus sans une apparente espérance pour le futur.

Une note d’espérance est venue aussi du Nonce Apostolique Mgr Antonio Franco, qui après avoir été présent durant toute une partie du programme, a adressé à la salle des paroles chaleureuses : « Je vous salue avec affection. Sachez que vous m’êtes chers. La présence de la présidente et du coprésident ici signifie que vous avez tout le Mouvement avec vous. J’ai expérimenté la même chose lorsque le Pape était avec nous. J’ai senti la même force. C’est comme un passage du Seigneur qui veut vous donner quelque chose. Allons de l’avant renforcés ! »

Puis la fête finale ; danses et chansons, mais aussi un message fort qui soulignait le titre de la journée et qui ressortait sur le poster de l’avant-scène : Morceaux d’une magnifique mosaïque.

De Robert Catalano

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Maria Voce à l’Université hébraïque de Jérusalem

À l’Université hébraïque de Jérusalem, au siège de l’Institut Truman pour la paix, Maria Voce tient une conférence intitulée : “Le rôle du dialogue pour promouvoir la paix”.

Environ quatre-vingts auditeurs choisis sont présents, parmi lesquels le nonce, Mgr. Antonio Franco ; l’évêque auxiliaire d’Israël, Mgr. Giacinto Marcuzzo ; le rabbin David Rosen ; Mme Debbie Weissmann, présidente de l’ICCJ[1] ; des rabbins et des professeurs d’université juifs, des représentants palestiniens, des responsables de communautés et de congrégations chrétiennes : signe évident de l’intérêt, en particulier de la part de personnalités du monde hébraïque, à l’égard du mouvement des Focolari, présent depuis plusieurs décennies en Terre Sainte. Une présence faite de nombreux contacts solides, instaurés au niveau personnel avec des chrétiens, des juifs et des musulmans, mais aussi à avec des institutions et des associations engagées dans le dialogue interreligieux

Maria Voce ouvre son intervention en citant ces propos de Chiara Lubich, adressés en 1969 à un groupe de jeunes : « En voyageant à travers le monde, j’ai pu me rendre compte de l’étendue des malheurs qui le frappent. L’humanité m’est apparue comme un immense Adam blessé. J’ai vu les luttes que des peuples se font entre eux et qui sont une menace permanente de guerre. J’ai vu les problèmes sociaux non résolus. Je me souviens de Jérusalem comme d’une ville divisée. Et dans tout le Proche-Orient, il existe des foyers de guerre qui mettent constamment la paix en péril. Je me suis alors demandé : que pouvons-nous faire, nous qui portons l’idéal de l’unité ? Nous devons tout faire pour que ces frères s’aiment entre eux ; ce corps doit retrouver la santé. Il faut rendre la santé à l’humanité ».

Puis, élargissant le discours, Maria Voce présente le “dialogue de la vie”, qui est propre aux Focolari ; un dialogue « qui ne met pas les hommes en opposition entre eux, mais permet à des personnes de croyances différentes de se rencontrer, et les rend capables de s’ouvrir les unes aux autres, de trouver des points communs et de les vivre ensemble ». Elle précise que ce dialogue, « nous le faisons non pas avec les religions ou entre les religions, mais avec les personnes, quelle que soit leur religion ». Un dialogue présenté comme un “signe des temps” plus actuel que jamais, dans la “nuit culturelle” qui traverse une grande partie de l’humanité : « Nous pourrions alors dire que l’on peut espérer voir émerger de cette nuit culturelle, qui apparaît aussi comme une nuit du dialogue, une nouvelle aptitude de la personne humaine pour le dialogue ».

Un tel dialogue possède une dimension ontologique et une éthique, à laquelle Chiara Lubich a donné une épaisseur toute particulière : « Dans le dialogue interreligieux, nous nous appliquons surtout, de part et d’autre, à pratiquer la fameuse “règle d’or” – “fais aux autres ce que tu voudrais que l’on fasse pour toi” –, ce qui signifie aimer les autres. Selon le Thalmud, Hillel l’exprimait en ces termes : “Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse : c’est là toute la Torah ; tout le reste n’est que bavardage. Va, et apprends”.
Cette norme, nous le savons, est présente, sous différentes variantes, dans nos traditions monothéistes nées dans cette partie du monde. Mais elle l’est également dans les autres grandes traditions : confucéenne, bouddhiste et hindoue. Nous pouvons donc tous, hommes et femmes de bonne volonté, la mette en pratique dans notre existence quotidienne ». Et Maria Voce d’ajouter : « Là où elle est devenue réciproque, la pratique de la “règle d’or” a mis en marche une véritable méthodologie du dialogue, que l’on peut définir comme l’“art d’aimer”», proposé par Chiara elle-même.

Elle conclut : « Nous ne pouvons pas nous le cacher : ce parcours est difficile et exige de grands efforts pour surmonter les obstacles, vaincre la tentation de l’égoïsme, du repli sur soi. C’est le prix à payer pour transformer la blessure en bénédiction, la mort en vie, pour faire de la rencontre avec l’autre le lieu où fleurissent la paix et la fraternité ». Et, citant encore Chiara Lubich : « La fraternité n’est pas seulement une valeur ; elle est un paradigme global de développement politique, car elle suscite des processus positifs. Après des millénaires où l’histoire nous a fait expérimenter les fruits de la violence et de la haine, nous avons tous le droit, aujourd’hui, de demander à ce que l’humanité commence à goûter les fruits de l’amour ».

Au terme de cette conversation, un long et profond dialogue s’ouvre avec l’assistance sur diverses questions : le dialogue avec des personnes n’ayant pas de conviction religieuse ; le sérieux d’un dialogue qui ne se réduise pas à de simples rapports de courtoisie ; la rec

onnaissance de l’autre ; la “règle d’or”, qui n’est pas toujours facilement applicable dans certains contextes très tendus.

« Le message délivré par Maria Voce, celui de Chiara Lubich, met en lumière la présence de Dieu dans l’autre », commente, en conclusion, le Rabbin David Rosen. Et le Rabbin Émile Moatti ajoute : « Le dialogue doit pénétrer dans les plis de l’histoire des conflits, pour devenir lui-même histoire ».

Article de Michele Zanzucchi

Source : www.cittanuova.it


[1] ICCJ (International Council of Christians and Jews) ; Conseil international pour le dialogue entre juifs et chrétiens, qui regroupe au niveau mondial 38 organisations nationales

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Haïfa : soirée avec les amis des Focolari

« A Jérusalem, les maisons, les écoles, les moyens de transport, les lieux de loisirs, les quartiers que nous habitons, tout est séparé : pour les arabes ou pour les juifs. C’est vraiment difficile de vivre dans un tel milieu. »

« Je suis une fille à l’aspect européen et, vu mon apparence, on sait tout de suite que je suis juive orthodoxe. Dans notre ville, ce n’est pas toujours vu de façon positive. Je ne connais pas un mot d’arabe et j’ai été éduquée à fuir les situations où je pourrais me trouver au milieu d’un groupe de Palestiniens. »

Ces paroles de N. et J., deux jeunes de Jérusalem, l’une arabo-chrétienne et l’autre juive, décrivent les différents mondes de Jérusalem. Ils vivent l’un à côté de l’autre, se frôlent, se touchent dans cette ville, « sainte » pour tous, mais chargée d’une tension que l’on respire et que l’on sent peser sur ses épaules. Elles ont toutes deux participé à la rencontre qui s’est tenue hier soir dans une salle de la Castra Gallery, un centre commercial à la périphérie sud de Haïfa : une centaine de personnes pour une rencontre toute simple. Des juifs, des chrétiens et des musulmans sont venus, de Haïfa, de Tel Aviv, de Jérusalem, de Nazareth et d’autres villes de Galilée. Ils ont appelé cette rencontre avec Maria Voce : « Quel plaisir, quel bonheur que des frères habitent ensemble ! » (Ps133). Les nombreux intervenants ont présenté un tableau riche et varié auquel tous ont apporté leur contribution.

A Haïfa, depuis déjà quelques années, des juifs et des chrétiens se retrouvent une fois par mois pour approfondir l’Ecriture Sainte dans les traditions respectives. Il suffit de s’écouter, de chercher à comprendre le point de vue de l’autre. Sans syncrétisme. Cela porte « à une amitié vraie et sincère, toujours plus solide », si bien qu’un mois entre deux rencontres leur semble trop long !

Une jeune arabe expose le projet destiné à tisser des relations d’amitié entre étudiants des trois religions. Elle dit : « Les plus beaux moments que nous avons vécus ont été ceux des visites aux lieux sacrés de nos religions respectives : le Mur des Lamentations, le Saint Sépulcre, et la Mosquée .Cette expérience a changé ma vie ».

D’autres témoignages concernent la crise de Gaza, quand il y a trois ans, des juifs, des chrétiens et des musulmans se réunirent pour prier pour la paix. Un cas unique dans tout le territoire d’Israël. Les voix de ceux qui parlent sont émues, parce que le courage qu’il fallait manifester à cette occasion avait été énorme et allait complètement à contre courant du mode de pensée ambiant.

Des faits de la vie quotidienne, d’écoute, de découverte de celui qui-est-différent-de-soi.

Des personnes qui lancent un défi à la paix, comme l’illustrent ces paroles d’une jeune juive :

« Il est écrit dans la Mishna que Dieu ne trouve aucun instrument qui contienne sa bénédiction, sinon la Paix. Ce n’est qu’avec la paix véritable que nous obtiendrons toutes les bénédictions que le Père des Cieux veut donner à ses enfants ».

Maria Voce est visiblement émue quand elle remercie ceux qui ont parlé. Il semble évident que « rien n’est petit  de ce qui est fait par amour », comme le disait Chiara Lubich. C’est même très grand, parce qu’il s’agit là de déplacer des montagnes de préjugés. Voilà le miracle de la soirée de Haïfa.

La Présidente des Focolari souligne la dimension prophétique de ce qu’ils ont vécu pendant la crise de Gaza : « C’est une expérience qui repose sur Dieu et sur sa volonté, et sur la souffrance partagée : c’est la chose la plus précieuse aux yeux de Dieu. Elle portera des fruits qui vont durer, j’en suis sûre ». Elle souligne que cela a été une contribution importante à l’Histoire : « Des témoignages, petits mais nécessaires pour que le tableau de la paix soit complet ».

Elle raconte ensuite comment elle a rencontré durant toutes ces journées des personnes de toutes les religions, de véritables  frères et soeurs. Et elle cite l’Ecriture : « Bienheureux le peuple qui a Dieu pour Seigneur ».

La soirée se termine par un repas. Tous ont apporté quelque chose, des plats arabes et des plats kasher. On ne distingue plus ni juifs et ni arabes, ni  chrétiens ni musulmans.

Elles sont vraies les paroles de cette jeune musulmane : « Maintenant, je regarde l’autre au-delà de sa religion. Nous sommes encore un petit groupe, mais bien engagés pour que s’agrandisse  le cercle des amis ».

Roberto Catalano

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Suisse : musulmans et chrétiens en dialogue

« La multiplicité est un don de Dieu », a affirmé M. Mokrani, lors de la journée interreligieuse à Baar, le 13 février 2011, où 70 musulmans et chrétiens, venus des différentes régions linguistiques de Suisse, ont expérimenté ce don.

Pour la quatrième fois, une journée de dialogue islamo-chrétien a eu lieu au centre de rencontre et de formation Eckstein. Ce sont des musulmans qui ont fait les principales interventions. En effet, deux théologiens musulmans, Adnane Mokrani, sunnite originaire de Tunisie, et Sharhzad Houshmand, chiite, originaire d’Iran, avaient fait le voyage depuis Rome. Avec Paul Lemarié, chrétien spécialiste de l’islam, ils ont apporté une contribution fondamentale à cette journée intitulée : « Un seul soleil – mille rayons. La volonté de Dieu dans le christianisme et dans l’islam ».

Unité dynamique

« Pour nous, la multiplicité est un don de Dieu qui nous aide à nous compléter », a déclaré Adnane Mokrani. « Il s’agit d’une unité dynamique qui n’annule pas les différences, mais qui montre qu’elles sont une richesse. Cette unité s’inscrit dans le plan de Dieu sur nous, sur les hommes », a souligné le théologien musulman. Et Shahrzad Houshmand a expliqué que, selon le Coran, les paroles de Dieu sont en nombre illimité et on peut en déduire que chacun de nous est une Parole de Dieu et a été créé par Lui comme un don pour les autres. »

La règle d’or

Après les conférences, il y a eu des temps de dialogue en petits groupes. « L’écoute du message transmis par les deux religions, à travers un échange réciproque, a mis en lumière, de façon positive, nos points communs et nos différences », a commenté Ornella Carù, membre du groupe ayant préparé la journée. « À partir de ce dialogue vivant et enrichissant, c’est le principe de la Règle d’or qui s’exprime sous des formes semblables dans presque toutes les religions : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse. »

Les imams présents et les responsables de diverses communautés étaient très impressionnés par ce dialogue, qui a renforcé en chacun le désir de travailler ensemble pour répondre aux défis de notre société.

Au moment de se séparer, un musulman qui participait pour la première fois à une rencontre de ce genre s’est exclamé : « Je suis arrivé ici en croyant être ‘riche’, mais je me suis rendu compte à quel point j’étais ‘pauvre’, et maintenant, me voilà enrichi et libre ! »

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Maria Voce a été reçue par Mgr Giacinto Marcuzzo

Aujourd’hui, 16 février, la matinée se déroule dans la bourgade d’Emmaüs, à 27 km de Jérusalem, dans la plaine vers la capitale Tel Aviv. C’est une des trois localités du même nom qui pourrait se vanter d’avoir offert la scène de son temps qui conclut l’Evangile de Luc: après la crucifixion, deux disciples de Jésus en chemin se rappellent les événements douloureux qui viennent de se passer, quand un homme les accoste et leur explique les Ecritures, les remplissant de paix. C’est “au moment de rompre le pain” – raconte l’Evangile –, que les deux disciples reconnurent qu’il s’agissait de Jésus ressuscité lui-même.

Maria Voce a été reçue par Mgr Giacinto Marcuzzo, évêque auxiliaire des Latins, titulaire du siège d’Emmaüs-Nicopolis. L’évêque lui a confié, ainsi qu’à toute la délégation du Centre du Mouvement qui l’accompagnait, les différents motifs du choix de ce siège au moment de son élection. Il s’agit d’un des douze diocèses chrétiens qui existaient aux premiers siècles en Terre Sainte, qui ramène tous les chrétiens à l’endroit où tout a recommencé après la mort de Jésus et enfin, mais pas le moindre, parce qu’encore jeune prêtre, il avait vu la destruction du village d’Emmaüs en 1967, après la Guerre des Six jours.

La présidente des Focolari, de son coté, a raconté à l’évêque un fait qui la concerne personnellement. Comme beaucoup savent, on l’appelle souvent  Emmaüs à l’intérieur du Mouvement. “C’est Chiara elle-même qui m’a donné ce nom en 1964. Elle était venue parler à un groupe de jeunes focolarines sur la réalité de Jésus au milieu de nous que réalise le passage de Matthieu 18,20 ‘Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux’, si nous nous engageons à vivre le commandement nouveau réciproquement. Avec mon enthousiasme de jeune, j’avais écrit à Chiara que je désirais donner ma vie pour réaliser cette phrase. Elle me donna alors ce nom, Emmaüs, parce que les deux disciples avaient vécu et expérimenté la présence de Jésus parmi eux.”

La rencontre a été pleine de signification, dans ce lieu unique de l’histoire de la toute première communauté de Jérusalem. La messe célébrée par Mgr Marcuzzo et concélébrée par Giancarlo Faletti, coprésident du Mouvement, a été un moment riche de communion avec des notes précieuses sur les fruits de la présence du Christ au cœur de la communauté.

Le charisme de Chiara Lubich, fortement centré sur la présence de Jésus parmi les hommes, est venu en lumière justement à cet endroit où cela s’est réalisé vitalement et historiquement.

de Roberto Catalano

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Avec les représentants des différentes Eglises Chrétiennes en Terre Sainte

C’est le patriarche latin, Mgr Foud Twal, qui donne le ton aux rendez-vous que Maria Voce a durant sa visite à Jérusalem qui a débuté le 11 février dernier: «Les préoccupations des personnes sont les nôtres. On a l’impression que la montée au Calvaire n’a jamais de fin ici en Terre Sainte». Mais il ne faut pas se décourager: «L’espérance ne meurt jamais. Par exemple, je vois qu’il existe en ce moment plus d’une centaine d’associations qui regroupent des juifs, des chrétiens et des musulmans de cette région. Des personnes qui veulent toutes dialoguer. Je me rends compte que petit à petit, peut-être à cause de tant de souffrances vécues, on commence à s’appeler “proches” et non plus “ennemis”». Maria Voce reprend: «Si dans l’instinct de défense des personnes s’infiltre une miette d’amour, alors on fait un pas de plus, on avance», sans céder au désespoir. Le patriarche conclut : «ça c’est notre spécialité à nous chrétiens, semer de l’amour et aller de l’avant».

Même fond de souffrance, mais aussi de confiance, dans l’entretien que la présidente a avec l’évêque luthérien Munib Younan, président de la Fédération mondiale luthérienne: «Je me rends compte – commence-t-il – que les personnes ont la forte tentation de s’occuper seulement des choses matérielles. Non, ici il y a un besoin de Dieu». Et il précise: «Nous avons besoin d’une profonde spiritualité, pour nos enfants et pour nous-mêmes, une spiritualité profondément évangélique». Maria Voce fait remarquer comment une telle spiritualité souhaitée par l’évêque est naturellement oecuménique.

Au Patriarcat arménien apostolique orthodoxe, Maria Voce s’entretient avec l’évêque Aris Shirvanian. «Nous devons être unis pour défendre l’Eglise chrétienne – dit-il –, mais je ne peux pas dire que, pour nous arméniens, il existe des problèmes particuliers pour que nous continuions à vivre pour maintenir notre foi, notre héritage». Maria Voce souligne la grandeur de cette vocation. «Oui – reprend l’évêque – il faut se défendre, mais surtout chercher à être des “ponts” entre les Eglises, des ponts entre les religions, des ponts entre les peuples».

Accueil chaleureux, à la libanaise, à l’archevêché maronite de Terre Sainte, une communauté d’environ dix mille fidèles, surtout en Galilée, avec l’évêque Mgr Paul Nabil Sayah. L’évêque maronite souligne l’importance de la dimension pastorale de l’action des Eglises chrétiennes en Terre Sainte, en particulier dans la famille et pour la famille: «On ne donne jamais assez de place à l’éducation, qui est la vraie priorité pour nous. Avec une bonne éducation, on peut espérer arriver ensuite à la paix». Le désir de coopérer est également confirmé par Maria Voce.

Enfin, une visite de marque au patriarcat grec orthodoxe de Jérusalem, où Sa Béatitude le patriarche Theophilos III reçoit Maria Voce et ses collaborateurs. Ceux qui connaissent l’histoire savent tous les conflits qui ont opposé dans le passé les différentes Eglises présentes en Terre Sainte. Le climat s’est certainement amélioré, même s’il est encore parfois difficile de parler de “véritable oecuménisme”. Mais dans le colloque entre le patriarche et la présidente on respirait le désir “d’élever le ton de la discussion”, en s’ancrant « à l’unité des chrétiens “en Christ”, dans son amour», comme le précise Theophilos III. Maria Voce explique ce que veut dire “unité” pour les focolarini, «l’unité que Jésus a demandé à son Eglise».

de Michele Zanzucchi

Source: Città Nuova online

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Avec le Rabbin Ron Kronish

Depuis hier je me trouve à Jérusalem, avec Maria Voce. Dans son agenda très chargé, figurent des rendez-vous avec des personnes de tradition juive et musulmane. Ces rencontres ont pour but de rappeler l’engagement pour le dialogue, à tous les niveaux. Aujourd’hui a eu lieu la première de ces rencontres, avec le rabbin Ron Kronish, fondateur et directeur de l’Interreligious Coordinating Council of Israel (ICCI) [Conseil de coordination interreligieux d’Israël]. À 15 heures, nous nous retrouvons avec le Rabbin Ron Kronish. C’est un  vieil ami du Focolare, ainsi qu’il se définit lui-même. Le siège de l’ICCI (http://english.icci.org.il/) est situé dans un quartier non loin du centre de Jérusalem, sur l’ancienne route de Bethléem, encore très fréquentée et grouillante de vie. L’ICCI est une organisation fondée en 1991, le soir qui a précédé le déclenchement de la première guerre du Golfe. C’était le 16 janvier, et tout le monde en Israël portait des masques à gaz, dans un climat de peur d’une guerre imminente. À Ratisbonne, le centre que j’ai visité justement ce matin, s’étaient rencontrés dans une cave quelques hommes de dialogue qui, malgré la guerre, avaient décidé que le monde avait besoin de paix. Le centre travaille à différents niveaux, mais surtout auprès des jeunes et des femmes. Son but est en effet la formation à la paix. Il s’agit de créer une mentalité de base, afin de prendre conscience que les conflits existent – et, là, Kronish se réfère en particulier au conflit entre Israéliens et Palestiniens – des conflits qu’il n’est pas facile de résoudre, mais que l’on peut malgré tout travailler pour la paix de demain. Le slogan n’est pas tant La Paix maintenant !, mais La Paix après ! Ce sont surtout les jeunes générations qui doivent être encouragées à reconnaître l’autre, à l’écouter et à le découvrir, jusqu’à le voir non plus comme un ennemi mais comme un prochain à accepter dans sa différence. Les expériences de  ces vingt années de cours, réalisés à l’intérieur d’Israël avec des adolescents et des jeunes musulmans, juifs et chrétiens, sont d’une très grande richesse. Seuls, 5% abandonnent les cours ; les autres vont jusqu’au bout. Ceci montre leur intérêt et leur engagement, mais c’est aussi une source d’espoir car ils sont désormais des milliers à avoir bénéficié de cette vision nouvelle. En parlant avec Maria Voce, Ron Kronish ne cache pas que le monde a changé depuis 1991. La paix, alors, était proche ; il semblait possible de la réaliser. Aujourd’hui, elle est beaucoup plus lointaine. Il faut en être conscient, sans perdre l’espoir. Maria Voce a parlé elle aussi de l’engagement des Focolari dans le domaine de la formation, et a souligné la convergence d’idées et de méthode avec l’ICCI. Kronish a demandé de pouvoir poursuivre la collaboration et, surtout, de le faire avec des jeunes et des adolescents. (article de Roberto Catalano, extrait de Città Nuova: www.cittanuova.it )

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Evêques: Dieu proche de l’homme

à l’audience du 9 février, Benoît XVI les a salué avec joie: “Je suis heureux de l’opportunité que vous avez de pouvoir confronter vos expériences ecclésiales de différentes parties du monde, et je souhaite que ces journées de prières et de réflexion puissent porter des fruits en abondance pour vos communautés “. Leurs réflexions se sont faites “à la suite du charisme de Chiara Lubich qui est en profonde harmonie avec le charisme de l’évêque”, comme l’exprimait à l’ouverture le cardinal Miloslav Vlk, modérateur du congrès; et il poursuivait: “Il s’agit de savoir accueillir l’Amour de Dieu qui veut le bien de l’humanité en se faisant proche de chaque homme”. Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les Evêques a souligné que “La spiritualité de communion, écho du Concile Vatican II entièrement centré sur l’Eglise mystère de communion…, est portée de l’avant par le Mouvement des focolari de façon charismatique”. Face aux défis qui se présentent aujourd’hui à l’Eglise, particulièrement dans les pays de tradition chrétienne antique, mais aussi en beaucoup d’autres parties du monde, les évêques ont voulu prêter leurs voix aux nouvelles réponses que l’Esprit-Saint a suscitées ces dernières années, tels la communion et la collaboration entre nouveaux et anciens charismes, le dialogue œcuménique et interreligieux et le dialogue avec la culture – dite – laïque. Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil Pontifical pour la Culture, a mis en évidence le passage d’une société multiculturelle à une interculturelle qui sait intégrer les différentes cultures et croyances, comme le démontre l’expérience à peine commencée de “la Cour des Gentils”, expression créée par Benoît XVI faisant référence au dialogue entre foi et culture. Reflétant cette interculturalité, la table ronde qui a précédé son intervention, a mis en relation les différentes dynamiques présentes dans nos sociétés, vues sous l’angle de l’économie (prof. Stefano Zamagni), de la mystique (P.Fabio Ciardi), des rapports sociaux (prof. Vera Araújo) et internationaux (prof. Vincenzo Buonomo). Dans la continuité du thème du congrès, Maria Voce, présidente du Mouvement des focolari, a centré son intervention sur Les desseins de Dieu dans la pensée et dans la vie de Chiara Lubich. à la clôture du congrès, samedi 12 et dimanche 13 février, 25 évêques sont allés à la Citadelle internationale des Focolari, Loppiano (près de Florence), qui témoigne avec ses 900 habitants qu’une société guidée par l’Evangile est possible. Parmi les différents rendez-vous, la rencontre avec l’Institut Universitaire “Sophia”, qui en est désormais à sa troisième année de cours interdisciplinaires.

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

1956 : J’ai vu la Terre sainte


La pierre trouée

Survolant la côte toute bleue du golfe de Beyrouth, je contemplais la ville, récemment ébranlée pas un tremblement de terre, adossée à des collines constellées de milliers de petites maisons. L’avion se dirigeait vers la mer pour prendre de l’altitude et passer, en revenant vers la côte, au-dessus des premières montagnes de Palestine. Je n’imaginais pas alors quelle incidence Jérusalem et les Lieux saints allaient avoir sur moi.

Je ne m’y rendais pas en pèlerinage. Certes, des noms comme Bethléem, Jéricho, Jérusalem, Béthanie, ne me laissaient pas indifférente, mais le but premier de ce voyage était un devoir à accomplir.

Depuis Rome, j’étais en compagnie de quelques amis qui m’accompagnaient dans mon voyage si bien que, lorsque le bimoteur qui nous emportait de Beyrouth à Jérusalem atterrit, après un vol intrépide au-dessus des montagnes du Liban, couvertes de neige, sur laquelle se détachait le Mont Hermon, l’amie qui m’attendait nous fit monter dans deux taxis qui se dirigèrent vers Jérusalem.

La joie de nous retrouver après une longue séparation, l’échange de nouvelles de part et d’autre, m’empêchèrent de me rendre compte du chemin parcouru, quand brusquement on nous invita à descendre, les voitures ne pouvant aller plus avant. Il fallait maintenant continuer à pied.

C’était une vieille rue de Jérusalem, qui montait, entrecoupée de temps en temps de marches de pierre à gravir. Une rue misérable, large peut-être de trois mètres, où résonnaient les cris des marchands qui, de chaque côté, vantaient leur marchandise. Elle exhalait une odeur, mélange de sueur, de saleté, de peaux d’animaux, de fruits parfumés et de pâtisseries multicolores. La foule déambulait, jouait des coudes, vêtue des costumes les plus variés de l’Orient et de l’Occident. Les boutiques étaient installées sous les arcades des maisons antiques, presque dans des sous-sols, sous de vieilles voûtes qui rendaient l’atmosphère encore plus sombre. Avec la foule bigarrée, avec les mouches qui bourdonnaient autour des gâteaux, il y avait aussi chèvres et moutons. Sous le turban de couleur blanche dénoué, des visages d’hommes sombres, plus ou moins résignés à cette vie de misère. Des visages invisibles de femmes aussi, couverts d’un voile noir.

Nous montions, et tout au long de ce bazar, de temps en temps, l’ami – notre ami aussi désormais – nous indiquait une porte un peu plus propre que les autres, porte de chapelle sans doute, bien que fort peu de choses la distinguât des maisons voisines, et nous disait : « Voici une station, ici la troisième, là la quatrième… Ici Jésus rencontra Marie, là Simon de Cyrène … »

De toute évidence, cette rue était la via crucis, le chemin de croix que Jésus parcourut jadis. Et elle était demeurée une via crucis pour ceux qui y habitaient et ceux qui y passaient.

Quelques mètres plus loin, on nous annonça : « Nous sommes arrivés au sépulcre. Ici, dans cette église, à la charpente robuste, vraiment laide, se trouve ce que l’on peut imaginer de plus sacré : le calvaire et le sépulcre ».

A vrai dire, j’étais un peu préparée à affronter ce lieu, parce que la dernière partie du chemin m’avait inspiré un vif sentiment de douleur et presque d’effarement. Il me semblait que Jésus était encore entre les mains de ses bourreaux et que des luttes sans fin avaient empêché ceux qui en avaient le droit de garder, avec amour et vénération, ces pierres, ces lieux où il était passé.

Nous entrâmes. Le chemin dans l’église, je n’en garde pas souvenir. nous empruntâmes un petit escalier étroit, au marbre poli par les millions de pèlerins qui l’avaient gravi, et nous nous trouvâmes en face d’un autel. Les Grecs orthodoxes et les Arméniens pouvaient également y célébrer leurs offices.

Un guide nous montra un trou, à travers une vitre qui protégeait un rocher, et nous dit : « C’est dans ce trou que fut plantée la croix ».

Soudain, sans nous être concertés, nous nous trouvâmes tous à genoux.

Je me recueillis un instant.

Dans ce trou avait été plantée la croix… la première croix.

S’il n’y avait pas eu cette première croix, ma vie, la vie de millions de chrétiens qui suivent Jésus en portant leur croix, mes souffrances, les souffrances de millions de chrétiens n’auraient pas eu de nom, n’auraient pas eu de sens. C’est lui qui, élevé ici en croix comme un malfaiteur, donna valeur et raison d’être à l’océan d’angoisse qui envahit l’humanité en chacun de ses membres, et parfois la submerge.

Je ne dis rien à Jésus à ce moment-là. Cette pierre trouée avait tout exprimé.

J’ajoutai seulement, comme un enfant extasié : « C’est ici, Jésus, que je veux, à nouveau, planter ma croix, nos croix, les croix de tous ceux qui te connaissent et de tous ceux qui ne te connaissent pas. »

Je sortis du sépulcre avec un sentiment bien différent de celui que j’avais en entrant. J’étais confiante, pleine d’espérance : un jour peut-être ce ciel de Jérusalem, qui aujourd’hui couvre une multitude de frères éloignés les uns des autres, entendra-t-il à nouveau, si quelqu’un demande à voir un frère qui n’est encore pleinement uni, les paroles de l’ange à Marie-Madeleine : « Il est ressuscité, il n’est pas ici [76]. »


Extraits de Scritti Spirituali 1 “L’attrattiva del tempo moderno” – Città Nuova,  3° ed.1991

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Voyage en terre Sainte/1

Voici la rencontre avec quelques représentants des mouvements ecclésiaux présents à Jérusalem. Ici, où la Grande Histoire a connu un nouveau départ, et où également la petite « histoire sainte » de chaque groupe cherche son espace et son chemin spécifique. Une centaine de personnes présentes, dans une salle de la Custodie de Terre Sainte, juste derrière la Nouvelle Porte.

Le Chemin Neuf, les Béatitudes et l’Emmanuel de France ; Chanson nouvelle, Fils de Marie, Œuvre de Marie et Communauté Shalom du Brésil ; Regnum Christi du Mexique ; Association Jean XXIII, Communion et libération et Focolari d’Italie (mais de dimension internationale), ont raconté avec simplicité leur aventure, chacune très originale, et en même temps très semblables. Chemins qui, pratiquement presque tous, travaillent en fin de compte dans l’accueil : ils rencontrent les pèlerins, travaillent à favoriser la connaissance de la Terre Sainte et de ses trésors (jusqu’aux dimensions œcuméniques et interreligieuses), et favorisent le tourisme dans les lieux saints. De nombreux mouvements et communautés, ensuite, se spécialisent dans l’évangélisation à travers les médias. Et les activités communes, de deux ou plusieurs communautés ensemble, ne sont pas ici l’exception.

Comme tout ce qui concerne la chrétienté, ici à Jérusalem, cette rencontre n’a cependant pas une dimension quantitative, mais qualitative. C’est la qualité des rapports qui est mise en relief. « C’est peut-être même un devoir des mouvements et des nouvelles communautés que de porter à l’Eglise catholique et plus généralement à la chrétienté l’unique primauté évangélique, celle de l’amour », explique une jeune de la communauté du Chemin Neuf.

Les mouvements présents en ces lieux depuis des décennies et d’autres présents seulement depuis quelques mois à peine se sont retrouvés. Convivialité et fraternité : telles furent les caractéristiques du rendez-vous, notées par Maria Voce dans le  récit de cet évènement.

Au cours d’un franc dialogue avec les personnes présentes, Maria Voce a décrit surtout le sens du dialogue entre mouvements et nouvelles communautés : « Ici, je me trouve face à des personnes et des groupes qui veulent témoigner de cet amour réciproque qui construit l’Eglise ».

En particulier, en répondant à une question d’un représentant de Communion et Libération, elle a dit : « Certainement, après la veille de Pentecôte 1998 », sur la place Saint-Pierre, convoqués par Jean-Paul II, « nous nous sommes sentis liés, unis par un appel du Pape qui invoquait l’Esprit Saint. Depuis ce moment-là, Chiara Lubich a perçu chez le Pape le désir que les mouvements soient davantage en communion entre eux ». Pour favoriser « cette présence charismatique qui est « coessentielle » à la dimension pétrinienne ». Ainsi, depuis lors « là où se trouve le Mouvement des Focolari, il y a aussi ce désir d’unité entre les mouvements et les nouvelles communautés ».

« Comment vivre le dialogue œcuménique et interreligieux en Terre Sainte ? » a demandé une jeune brésilienne. « Le dialogue est un style de vie – a répondu Maria Voce –, plus que quelque chose qui se fait. C’est se mettre face à l’autre dans l’amour ». En aimant de façon désintéressée, toujours, en premier, tous, même les autres chrétiens, même les fidèles des autres religions. « Pour nous, le dialogue a toujours été un dialogue entre personnes, non entre idéologies ou religions… Parce qu’il y a l’amour à l’intérieur de tous les hommes de la Terre. » Et puis « l’unité vient de Dieu, qui a seulement demandé aux hommes de s’aimer ».

par Michele Zanzucchi

Du 11 au 20 février, Maria Voce et Giancarlo Faletti se rendront en Terre Sainte

Sont prévus lors de ce voyage :

  • Rencontre avec les focolarines et les focolarini de Terre Sainte
  • Visite au patriarche latin de Jérusalem, Sa Béatitude Mgr Foud Twal
  • Rencontre avec l’évêque luthérien Munib Younan, président de la Fédération mondiale luthérienne
  • Rencontre avec le rabbin Ron Kronish, directeur de l’ICCI
  • Visite au patriarcat arménien orthodoxe : rencontre avec l’évêque Son Éminence Aris Shirvanian
  • Visite au patriarche grec ortodoxe S.B. Theofilos III
  • Messe et visite du Petit escalier, le lieu où Jésus a adressé à son Père la prière pour l’unité, charte de la spiritualité des Focolari
  • Visite à l’archevêque maronite de Terre Sainte, Mgr Paul Nabil Sayah
  • Rencontre avec le maire adjoint de Jérusalem, Mme Neomi Tzur
  • Conférence à l’Université hébraïque de Jérusalem sur le thème : « Le rôle du dialogue dans la promotion de la paix »
  • Rencontre interreligieuse
  • Visite des mosquées sur l’esplanade du Temple
  • Visite au délégué apostolique Son Éminence Mgr Antonio Franco
  • Rencontre avec la communauté des Focolari
  • Rencontre avec Mgr Elias Chakour, archevêque gréco-catholique de Galilée. Le conseil général de l’Œuvre de Marie poursuivra son voyage par trois jours de retraite, puis par un pèlerinage. Un rendez-vous des Jeunes pour un monde uni de Terre Sainte est également prévu fin février.

Photos de l’arrivée en Terre Sainte le 11 février :

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Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Renata Borlone

Renata voit le jour le 30 mai 1930 à Civitavecchia. Elle vit une enfance calme, entourée de l’amour des siens, dans une famille animée de grandes valeurs humaines. En quête perpétuelle de vérité, elle s’inscrit à la faculté de chimie : elle rêve de « travailler dans un laboratoire et de collaborer à une grande découverte ». À l’âge de 19 ans, elle rencontre le mouvement des Focolari : « Tandis qu’une jeune focolarine parlait de la nouvelle vie inspirée de l’Évangile, née ces années-là à Trente, j’ai senti de tout mon être que Dieu existait, que Dieu m’aimait immensément. » Une lumière profonde l’envahit alors : c’est ce Dieu-Vérité qu’elle cherche ! Renata décide de Lui consacrer sa vie. Deux mois plus tard, elle rencontre Chiara Lubich, qui lui confirme qu’elle est appelée à suivre Dieu et à vivre afin que « tous soient un » (cf. Jn 17,21). Ainsi commence son extraordinaire aventure qui, pendant 40 ans, l’amène à témoigner partout de l’Évangile, contribuant ainsi à construire cette nouvelle œuvre de l’Église.

En 1967, elle arrive à Loppiano où, dans une fidélité inconditionnelle au charisme de l’unité, elle contribue de façon unique au développement de la première cité-pilote des Focolari. En même temps, elle est un guide sûr pour plus de mille jeunes qui s’engagent sur la voie du focolare.

À 59 ans, elle apprend qu’elle est atteinte d’une grave maladie. La phrase de l’Évangile : « Celui qui croit en moi ne mourra pas » l’éclaire et l’aide à transformer la dernière étape de son pèlerinage sur la terre en un extraordinaire hymne à la Vie. Malgré la souffrance, Renata répète jusqu’à ses derniers instants : « Je suis heureuse, je veux témoigner que la mort est Vie. » Le 27 février 1990, elle s’éteint sereinement.

Renata a été un cadeau très spécial pour beaucoup de personnes, et elle continue aujourd’hui de l’être en nous invitant à croire qu’il nous est possible de faire quelque chose de plus pour rendre le monde meilleur. Tous ceux qui ont eu la chance de la connaître ont expérimenté la présence à leurs côtés d’un Dieu qui est Amour et une maternité spirituelle qui sait accueillir l’autre et pardonne toujours.

Galerie de photos  – Renata Borlone

Avec les maires et politiques des Territoires Palestiniens

Congrès intercontinental des évêques

Parmi les interventions, il y aura celles du cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques, du cardinal Gianfranco Ravasi, préfet du Conseil pontifical pour la culture, et du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Outre les interventions de plusieurs évêques vivant dans les régions les plus éprouvées dans le monde actuellement, il y aura un exposé de Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, sur l’adhésion à la volonté de Dieu dans la vie du chrétien. C’est le thème qui se trouve au cœur du cheminement spirituel des Focolari cette année, et qui amène à dire un « oui » libre et responsable au dessein de Dieu.

Le congrès comportera un moment spécial : l’audience avec Benoît XVI, prévue dans le cadre de l’audience du mercredi, qui sera l’occasion d’exprimer cette communion « effective et affective » qui lie les évêques au Pape.

Il y aura également divers moments de réflexion théologique et philosophique, de mise au courant de l’actualité de l’Église (comme l’année sacerdotale et la formation des prêtres) et de présentation de faits de vie évangélique. Le tout alternera avec des moments de méditation, de célébration, de prière en commun, de promenade. Ce seront des journées tonifiantes pour le corps et l’âme.

À l’issue du congrès, un groupe important d’évêques visitera la cité-pilote de Loppiano, près de Florence, où se trouve également l’Institut universitaire Sophia (IUS), qui cherche à promouvoir une culture d’unité, ressentie comme nécessaire aujourd’hui plus que jamais.

Cette année, des rencontres entre évêques se dérouleront dans différents pays d’Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Sud, dans le même esprit.