Mouvement des Focolari
Des témoins crédibles

Des témoins crédibles

“La volonté de Dieu dans la vie des chrétiens” : tel est le thème central du 29ème congrès œcuménique des évêques qui se déroule actuellement, du 9 au 13 septembre, au Centre mariapolis de Castel Gandolfo (Rome), à l’initiative du mouvement des Focolari. Plus de 35 évêques venus de 17 pays, de l’Australie à Hong Kong et de l’Inde au Brésil, participent à cette rencontre. Ce sont des représentants de l’Église siro-orthodoxe, de la Communion anglicane, des Églises méthodiste, luthérienne, évangélique et catholique. Le dimanche 12, les évêques participeront à l’Angélus du Pape. Le cardinal Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, interviendra pour faire le point sur la situation actuelle de l’œcuménisme.

Le témoignage des chrétiens. “Les prêches n’ont plus aucune valeur aujourd’hui. Face à l’inflation de la parole, à laquelle les médias nous habituent, ce qui prévaut aujourd’hui, c’est le témoignage; celui-ci constitue la perspective la plus prometteuse de l’évangélisation.” Ces propos émanent du cardinal Miloslav Vlk, archevêque émérite de Prague, lors de sa présentation du Congrès œcuménique des évêques aux journalistes. La rencontre de cette année sera axée sur ce sujet de réflexion: “La volonté de Dieu dans la vie des chrétiens.” “Une question qui n’est pas exclusivement religieuse, a expliqué le cardinal, parce que, dans un monde sécularisé où l’on fait l’expérience de l’absence de Dieu, l’homme tend à s’en remettre à sa volonté en faisant ensuite l’effort d’accepter celle de l’autre et de s’y confronter.” Selon le cardinal Vlk, “la réponse à apporter aux crises que traverse l’Europe aujourd’hui, c’est de témoigner que Dieu est proche de l’histoire de chaque homme.” Mais ce témoignage exige nécessairement “l’unité des Églises, car notre téimoignage ne pourra porter que si nous sommes unis”, a-t-il aussitôt ajouté. C’est en ce sens que l’on peut saisir la grande nouveauté et l’importance de tels congrès.

Où en est l’œcuménisme? En évoquant donc la situation de l’œcuménisme aujourd’hui et la crise que le dialogue traverse actuellement, le cardinal réitère son constat, à savoir que “ce qui nous unit bien plus grand que ce qui nous divise. Dans un certain sens, il y déjà beaucoup de choses qui nous permettent de vivre, dès à présent, comme Église unie.” L’expérience vécue durant ces 29 années de rencontres ininterrompues entre évêques de différentes Églises renforce notre conviction que “l’unité est possible”, a conclu le cardinal. L’évêque Christian Krause, de l’Église évangélique-luthérienne d’Allemagne, est du même avis. Même s’il constate que l’Europe est secouée par “une crise des institutions à tous les niveaux”, il ne partage pas l’opinion de ceux qui parlent d’“hiver de l’œcuménisme”, entre autres parce que de nombreuses initiatives prouvent le contraire. Il cite deux exemples, comme “l’expérience vécue lors du Kirchentag à Munich, soutenu par les laïcs, dont beaucoup de jeunes, et “Ensemble pour l’Europe”, une réalité désormais bien présente, initiative tournée vers le dialogue et menée conjointement, à laquelle adhèrent 160 mouvements chrétiens européens. Lorsqu’il prend la parole, l’évêque anglican Robin Smith, du diocèse de St. Albans, en Angleterre, précise qu’il participe depuis 20 ans déjà aux rencontres promues par le mouvement des Focolari. “On ne vient pas à ces rencontres pour discuter de nos différences, mais pour vivre une expérience concrète d’unité, en faisant nôtre la prière de Jésus à son Père: ‘Que tous soient une seule chose’. C’est une expérience qui nous permet de ressentir la présence du Ressuscité parmi nous.”

Le pacte d’unité. Les rencontres des évêques se concluent par un “pacte d’unité”. C’est Mgr Armando Bortolaso, ancien vicaire apostolique d’Alep (Liban), qui nous en raconte l’expérience. “Nous nous déclarons prêts à donner notre vie l’un pour l’autre et à aimer le diocèse de l’autre comme le nôtre. Nous apposons ensuite nos signatures en-dessous de la déclaration, avant d’échanger un geste de paix.” C’est toujours un moment fort et émouvant qui donne “la température de cet œcuménisme de la vie et du cœur, dit l’évêque catholique. Ce sont davantage des rencontres entre frères qu’entre amis, parce que chacun est prêt à donner sa vie pour l’autre.”

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Brésil – journal de bord 2

Diario di Viaggio – Prima tappa «Nous reprenons l’avion. Trois heures de vol, 2500 kilomètres, et nous voici à Recife. Dans la banlieue de cette grande ville du nord-est du Brésil, se trouve la cité-pilote Santa Maria du mouvement des Focolari, deuxième étape de notre aventure. C’est là que les deux groupes, celui de San Paolo et celui de Recife, se rejoignent pour les derniers jours du projet et pour faire le bilan du travail accompli. Chacun a, à son actif, 15 jours de travail social intense, dans un climat de grande fraternité, immergé dans une culture inconnue, dans différents projets, partageant quotidiennement la même merveilleuse expérience avec de nombreux habitants du lieu. Marta, Italienne, conclut à l’issue de cette expérience: “Ces jours-ci, j’ai appris que nous devons être simples et non des personnes trop exigeantes. Chez nous, il y a beaucoup d’immigrés… Les gens ici te donnent énormément, dans la simplicité. À présent, je porte un regard différent sur les immigrés qui vivent dans mon pays.” Micheal, d’Allemagne, a travaillé sur une maison à repeindre. Son collègue de travail était un garçon qui, “au début, refusait de m’aider. Mais je lui ai fait un sourire et je lui ai mis le pinceau dans la main. Il a changé d’attitude et m’a aidé. Même si j’aurais fini trois fois plus vite tout seul, je suis beaucoup plus heureux d’avoir travaillé avec lui.” De nouvelles propositions et décisions ont fleuri, comme celle d’Emanuel, du Paraguay: “Ici, j’ai compris comment je veux vivre et ce que je veux faire de ma vie. Dans mon pays aussi, il y a beaucoup de pauvres, mais ici, je me suis réveillé!” Ou encore celle de Lara, de nationalité argentine: “J’ai compris que le langage du cœur n’est pas le même que celui de la raison. C’est un langage différent, qui t’amène à dépasser les barrières de la langue et les barrières sociales, et qui fait parler ton âme. Cette aventure, réussir à construire des rapports authentiques tout en venant de pays différents qui n’ont pas la même culture, m’a convaincue que le monde uni est possible, même dans la vie quotidienne. Participer à ce projet m’a ouvert l’esprit et le cœur. Cela m’a permis de découvrir une société qui souffre, qui a beaucoup de besoins, mais aussi beaucoup à donner. Je repars avec un grand désir, qu’un projet semblable puisse voir le jour dans ma ville.” Pour certains, cela a été l’occasion de vacances alternatives: “Je pouvais choisir de me reposer avec mes amis ou de venir ici. Pas de doute, j’ai fait le bon choix!”, affirme Adriano, de Porto Alegre, et donc citoyen du pays accueillant le projet. Une autre de ses compatriotes, Sulamita, raconte: “Quand je suis arrivée dans la favela, c’était comme si j’avais trouvé ma place: un endroit où je pouvais aimer tous les jours. Mais, en réalité, eux nous ont aimés avec une grande sincérité. En rentrant chez moi, je veux transmettre ce que j’ai vécu, pour que toute cette force que j’ai reçue ne meure pas.” Un voyage sous le signe de la réciprocité, couronné par un “merci” des enfants de l’école Santa Maria de Recife: “Cela a été une semaine très spéciale pour nous.” Et d’autres n’ont plus envie de regagner leur pays, comme Pakot: “J’avais beaucoup de problèmes avant d’arriver ici: à la maison, dans mes études… À l’Île de Santa Teresinha, j’ai découvert que les problèmes de ces enfants étaient bien plus graves que les miens… et je me suis senti impuissant. Pendant les deux semaines que j’ai passées là-bas, j’ai reçu tellement de gestes d’affection et de regards chaleureux, et maintenant, je me sens plus fort. Si je pouvais, j’aimerais bien changer la date de mon retour en Roumanie…” Le projet GLOCALCITY est réalisé avec le soutien du programme “Jeunesse en action” de la Commission européenne.

Septembre 2010

Après avoir écouté Jésus, Pierre lui demande : « Seigneur, quand mon frère commettra une faute à mon égard, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répond : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »
Touché par la prédication de Jésus, Pierre, avec toute sa générosité, avait probablement l’intention d’y répondre par une action exceptionnelle : aller jusqu’à pardonner sept fois.(…)
Mais en précisant : «…jusqu’à soixante-dix fois sept fois », Jésus montre que pour lui le pardon ne doit pas avoir de limites, qu’il faut toujours pardonner.

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

Cette parole rappelle le chant biblique de Lamek, un descendant d’Adam : « Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lamek soixante-dix-sept fois. »  Ainsi commence l’invasion de la haine dans les rapports entre les hommes : elle enfle comme un fleuve en crue.
À ce débordement du mal, Jésus oppose un pardon sans limite, sans condition, seul capable d’arrêter la spirale de la violence.

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

Pardonner. Pardonner sans cesse.
Le pardon n’est pas synonyme d’oubli, qui manifeste souvent le refus de regarder la vérité en face. Ni de faiblesse, qui pousse à ne pas tenir compte d’un tort, par peur du plus fort qui l’a commis.
Le pardon ne considère pas comme sans importance ce qui est grave, ou comme bien ce qui est mal.
Le pardon n’est pas de l’indifférence.
Le pardon est un acte de volonté et de lucidité, donc de liberté, qui consiste à accueillir le frère, ou la sœur, tel qu’il est, malgré le mal qu’il nous a fait, comme Dieu nous accueille, nous, pécheurs, malgré nos défauts.
Le pardon consiste à ne pas répondre à l’offense par l’offense, mais à faire ce que dit Paul : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. »
  Pardonner revient à donner à celui qui t’a fait du tort la possibilité de construire un nouveau rapport avec toi. Il vous permet, à lui et à toi, de repartir dans la vie, il ouvre un avenir où le mal n’a pas le dernier mot.

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. »

Comment vivre alors cette Parole ?
Pierre avait demandé à Jésus : « Combien de fois devrai-je pardonner à mon frère ? ».
Par sa réponse, Jésus visait surtout les rapports entre chrétiens, entre membres de la même communauté. C’est donc avant tout avec nos frères et sœurs dans la foi que nous devons nous comporter ainsi : en famille, au travail, à l’école ou dans la communauté à laquelle nous appartenons.
Combien de fois, nous le savons, cherchons-nous à compenser par un acte, ou une parole équivalente, l’offense que nous avons subie.
On sait combien, pour toutes sortes de raisons – différences de caractère, nervosité, etc. – les manques d’amour entre proches sont fréquents. Eh bien, rappelons-nous que seule une attitude de pardon, toujours renouvelée, peut maintenir la paix et l’unité entre frères.
On aura toujours tendance à penser aux défauts des autres, à se souvenir de leur passé, à les vouloir différents… Prenons l’habitude de les voir avec un regard nouveau. Considérons-les comme des êtres nouveaux. Acceptons-les toujours, tout de suite et totalement, même s’ils ne se repentent pas.
Vous me direz : « C’est difficile ! ». C’est vrai. Mais c’est en cela que réside la beauté, la grandeur du christianisme. Ce n’est pas pour rien que nous marchons à la suite du Christ Ressuscité qui, sur la croix, a demandé pardon au Père pour ceux qui l’avaient mis à mort.
Courage ! Mettons-nous à vivre ainsi et nous éprouverons une paix et une joie jusque-là inconnues.

Chiara Lubich

août 2010

Cette Parole s’inscrit dans un événement à la fois d’une grande simplicité mais en même temps très beau : la rencontre entre deux femmes enceintes, deux mères, toutes deux en symbiose totale, spirituellement et physiquement, avec leur enfant.
C’est comme si celui-ci s’exprimait par leur bouche, par leurs sentiments. Lorsque Marie prend la parole, l’enfant d’Elisabeth bondit de joie en son sein. Et lorsque Elisabeth parle, il semble que ses paroles lui soient dictées par le Précurseur. Mais tandis que les premiers mots de son hymne de louange à Marie s’adressent personnellement à la mère du Seigneur, les derniers mots sont dits à la troisième personne : « Bienheureuse celle qui a cru ».
Ainsi, son « affirmation acquiert un caractère de vérité universelle : la béatitude est valable pour tous les croyants, elle concerne ceux qui accueillent la Parole de Dieu et la mettent en pratique, et qui trouvent en Marie un modèle idéal » .

«Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »

C’est la première béatitude de l’Evangile qui concerne Marie, mais aussi tous ceux qui veulent la suivre et l’imiter.
En Marie, existe un lien étroit entre foi et maternité, fruit de l’écoute de la Parole. Et Luc suggère ici un point qui nous concerne également. Plus loin dans l’Evangile, Jésus dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique » .
En anticipant presque ces paroles, Elisabeth, poussée par l’Esprit Saint, nous annonce que tout disciple peut devenir « mère » du Seigneur, à condition qu’il croie en la Parole de Dieu et qu’il la vive.

« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! »

Après Jésus, Marie est celle qui a su dire « oui » parfaitement à Dieu. En cela résident sa sainteté et sa grandeur. Et si Jésus est le Verbe, la Parole incarnée, Marie, par sa foi en la Parole, est Parole vécue, tout en restant une créature comme nous, semblable à nous.
Le rôle de Marie en tant que mère du Seigneur est grand et admirable. Mais Dieu n’appelle pas seulement la Vierge à engendrer le Christ en elle. Bien que d’une manière différente, chaque chrétien a le même devoir : incarner le Christ, au point de redire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi » .

Mais comment réaliser cela ?
En adoptant vis-à-vis de la Parole de Dieu l’attitude de Marie, celle d’une totale disponibilité. Avec Marie croire que se réaliseront toutes les promesses contenues dans la Parole du Christ. Et comme Marie, aller jusqu’à risquer de vivre ce qu’une Parole propose parfois, même si cela peut nous sembler humainement insensé.
Il se produit des faits grands ou petits, mais toujours merveilleux pour celui qui croit à la Parole. On pourrait en remplir des livres entiers.
Qui de nous peut oublier ce que nous avons vécu en pleine guerre ? En croyant aux Paroles de Jésus « Demandez on vous donnera » , nous avons demandé tout ce dont tant de pauvres dans la ville avaient besoin et nous avons vu arriver des sacs de farine, des boîtes de lait, des pots de confiture, du bois, des vêtements.
Cela se produit encore de nos jours. « Donnez et on vous donnera » et les entrepôts de la charité, qui se vident toujours, se remplissent régulièrement.
Mais le plus frappant est que les Paroles de Jésus sont vraies, toujours, et en tout lieu. Et l’aide de Dieu arrive ponctuellement, même en des circonstances impossibles, et dans les points les plus isolés de la terre. C’est ce qui s’est passé pour une mère de famille qui vit dans une grande pauvreté. Elle s’est sentie un jour poussée à donner la dernière somme d’argent qui lui restait à une personne plus pauvre qu’elle. Elle croyait au « donnez et on vous donnera » de l’Evangile. Et elle avait le cœur en paix. Un peu plus tard, la plus jeune de ses filles est rentrée à la maison, montrant un cadeau qu’elle venait de recevoir de la part d’un parent éloigné qui, par hasard, était passé par là : dans sa petite main, se trouvait la somme d’argent multipliée.
Une « petite » expérience comme celle-là nous pousse à croire à l’Evangile. Et chacun de nous peut éprouver cette béatitude, cette joie de voir se réaliser les promesses de Jésus.
Lorsque, chaque jour, nous rencontrerons la Parole de Dieu8888 en lisant les Ecritures, ouvrons nos cœurs à son écoute, avec la foi que ce que Jésus nous demande et nous promet, adviendra. Nous ne tarderons pas à découvrir, comme Marie, et comme cette maman, que, d’une manière ou d’une autre, il tient toujours ses promesses.

Chiara Lubich
 

Verso la Chiesa di domani

Esperienze, canti e contributi artistici attorno alla figura del sacerdote di oggi nell’aula Paolo VI ieri pomeriggio per la vigilia della chiusura dell’Anno sacerdotale.

Una nuova corrente di spiritualità

Un’unità che rende visibile il Risorto, lì dove ognuno vive: nelle famiglie, nei quartieri, nelle fabbriche, nei parlamenti. Quando il Risorto è fra noi, come da lui promesso quando due o tre si riuniscono nel suo nome, cioè nel suo amore, in qualche modo si tocca il divino, la sua pace, la sua luce, il suo amore, l’unità!

Che tutti siano uno

Come testimonia Chiara Lubich, “è stato proprio mentre si credeva di vivere semplicemente il Vangelo, che lo Spirito Santo ha scolpito a caratteri di fuoco nelle nostre anime quelli che sarebbero diventati i cardini della “spiritualità dell’unità”, una nuova spiritualità, personale e comunitaria insieme”.

Des témoins crédibles

La ville et le dialogue pour un avenir d’espérance

La réflexion proposée par Humanité Nouvelle – branche qui regroupe les différentes expressions des Focolari dans le domaine social – nous pousse à retrouver la confiance nécessaire, en ces temps de crise, pour parcourir un chemin certes ardu, mais passionnant. C’est l’invitation formulée dans l’incipit du document, quand, à travers une citation de Don Carlo Gnocchi, celui-ci invite à aimer “notre époque d’un amour exclusif (…), d’un amour très grand et humilié, très riche et désespéré, très dynamique et douloureux, mais toujours sincère et passionné”.

L’occasion de se livrer à cette réflexion est fournie par la 46ème édition des “Semaines sociales” des catholiques italiens, qui se tiendront du 14 au 17 octobre 2010 à Reggio de Calabre, dans le sud de l’Italie. “Les catholiques dans l’Italie d’aujourd’hui et “Un agenda d’espérance pour l’avenir du pays”: tel est le titre de l’événement actuellement préparé entre autres par le mouvement Humanité Nouvelle, à travers la publication d’un document intitulé “Être debout dans une époque passionnante”.

Aimer notre époque, donc. Mais comment? Voici ce qui nous est proposé: concentrer ses énergies en priorité sur deux pistes de travail, la ville et le dialogue; la première comme lieu, le second comme moyen de concrétiser cet “amour” pour notre société, pour notre époque. “Dialoguer”, peut-on lire dans le document, “signifie avoir une très grande considération pour la dignité de l’autre (…) On dialogue en entrant dans la réalité de l’autre, dans sa condition, dans le patrimoine dont il est l’expression, en y accordant la même importance qu’à soi-même, à la lumière de la fraternité universelle.”

Une prémisse qui est aussi un programme de travail là où de nombreux défis actuels doivent être relevés: la ville, justement. “… Travailler à l’intérieur de la ville représente donc un attrait de plus. Les contradictions les plus flagrantes du village mondial parcourent ses artères. (…) Si l’on développe des relations nouvelles, on offre à la ville la réponse qu’elle attend, et elle se laisse contaminer par elles. Il devient alors possible de voir nos villes changer de destin: au lieu d’aller vers la désintégration totale, avec les problèmes de sécurité que cela entraîne, les problèmes de repli des quartiers sur eux-mêmes, on peut lancer des initiatives dans la direction opposée.”

Une ville qui se construit alors “avec” l’autre et devient un lieu “pour” l’autre. En ce sens, s’ajoute forcément une note de réciprocité. “C’est un terme peu usuel”, lit-on encore, “révélateur d’une approche culturelle qui voit dans l’amour, et surtout dans la réciprocité de l’amour, la condition indispensable à une interprétation plus complète, plus objective, plus vraie, plus pénétrante, de la réalité”.

C’est une approche qui met en valeur les efforts communs, mais aussi la contribution spécifique de chaque acteur, pour un développement du pays qui soit véritable, durable, qui profite à tous et qui intègre pleinement cette culture de la résurrection. Une culture capable de penser, comme on peut le déduire du document, “à la fois mondial et local, dans la perspective d’une seule et même famille humaine comme objectif à atteindre dans l’histoire et comme but du projet de salut, qui amène à étreindre l’unique Père”.

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J’ai découvert le Ciel!

“Aujourd’hui, j’ai découvert le Ciel: Dieu est Amour, Il nous aime immensément!” chantent les 780 gen 4 – la branche des petites filles du mouvement des Focolari – réunies à Castelgandolfo pour leur congrès. La plupart sont venues d’Italie et d’autres pays d’Europe, mais il y en a surtout 50 arrivées du Burundi et du Rwanda, du Brésil, d’Argentine, de Bolivie et du Liban.

Valérie, de Bolivie, témoigne: “Sincèrement, ce congrès est la meilleure chose qui me soit arrivée. Ce qui m’a le plus plu, c’est que Jésus m’a appris à aimer, et maintenant, j’aime plus qu’avant, je ne sais pas comment remercier Dieu…”

Pour elle, il aurait été impensable d’aller à Rome, sans les initiatives les plus diverses lancées par les gen 4 filles du monde entier: la somme récoltée – plus de 5000 euros – lui a permis, à elle ainsi qu’aux autres gen 4 venues des continents autres que l’Europe, de participer au congrès.

Comme les gen 4 garçons, elles aussi ont suivi le fil de l’Amour de Dieu envers son peuple élu, qui conduit à Jésus, venu sur la terre pour nous apporter l’amour du Père. Un jeu très animé, qui a duré tout l’après-midi, les a aidées à découvir Jésus présent non seulement au Ciel, mais aussi au milieu de nous quand nous nous aimons, dans le frère, dans sa Parole et dans l’Eucharistie.

“Tes réponses étaient vraiment intéressantes, on voyait que tu répondais avec le cœur”: c’est ce qu’elles écrivent à Maria Voce après leur rencontre avec elle. Elles lui avaient posé plusieurs questions plutôt exigeantes. Elles écrivent encore: “Merci d’avoir répondu avec sagesse à chacune de nos questions! Je sais enfin comment réaliser mon rêve: pour devenir sainte, je dois aimer tout le monde, parce que Jésus est en chacun!” Ou bien: “…Ce congrès m’a appris beaucoup de choses sur Jésus, il a changé mon cœur. Quand je rentrerai chez moi, je ne serai plus la même, quand une occasion d’aider se présentera, je serai la première à le faire.”

Une fête avec des danses, des chants typiques et de petits sketches leur donne l’occasion de rencontrer les premiers compagnons et les premières compagnes de Chiara: un don réciproque, un moment de communion toute simple et profonde, dont on ne sait qui est repartie la plus heureuse.

Après avoir découvert l’amour de Dieu, les gen 4 ont expérimenté qu’elles étaient vraiment sœurs, au-dela de leurs origines, de leur langue et de leur culture: “J’ai été très contente de passer tout ce temps avec les autres gen 4, écrit Laurette du Rwanda. Nous nous sommes aimées et, une fois revenue au Rwanda, j’aimerai tout le monde.”

Dans le monde entier, de la Californie à Hong Kong, des groupes de gen 4 se sont réunis pour suivre quelques moments de la rencontre par internet. De Fontem, au Cameroun, ils écrivent: “La liaison vidéo a été très belle! Nous avons compris que le plus important, ce n’est pas l’endroit où nous sommes, parce que Dieu est toujours avec nous et au Ciel en même temps. […] Nous sommes très heureux de pouvoir donner à nos amis la plus belle chose que nous avons, qui est Dieu. Grâce à l’amour, nous pouvons transformer ce monde plein de haine. Si nous faisons ainsi, Jésus sera content de nous, et nous le retrouverons au Paradis. Merci!”

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Le voyage, le dialogue, le fragment

La première des cités pilotes du mouvement des Focolari, Loppiano, est un des lieux les plus enchanteurs du Val d’Arno (Italie), non seulement grâce aux personnes qui y habitent et au message qu’il renvoie, mais aussi grâce à la nature, au paysage, à l’ordre des constructions et des rues révélant un plan architectural qui n’est certainement pas anodin. C’est vraiment le cas de le dire: ici, même les pierres “parlent”, et elles racontent une vie qui contribue à faire du monde une seule famille. Jusque dans ses expressions extérieures.

Quel meilleur endroit pouvait-on donc choisir pour accueillir une quarantaine d’architectes désireux de mettre leur expérience professionnelle au service de la fraternité universelle? Sitôt dit, sitôt fait: le groupe s’est réuni ici même, du 11 au 13 juin dernier, pour un “séminaire-débat”, destiné à approfondir la connaissance et la relation, dans un esprit de partage qui s’est transformé en étude, en enrichissement réciproque et en proposition concrète de travail pour le futur.

Comme le titre l’indique, la réflexion s’est articulée autour de trois réflexions: d’abord, le voyage, compris comme possibilité de rencontre et de rapports entre les cultures, et qui touche donc au thème de l’habitation, entre tradition et innovation dans les formes d’architecture.

Le thème du dialogue, quant à lui, a amené les participants à réfléchir sur le sens du travail, conçu comme un long processus auquel prennent part les habitants, les ouvriers et tous ceux qui, à des degrés divers, participent à un projet.

La réflexion sur le fragment, enfin, a fait apparaître un monde fait plus de fragments que d’éléments cohérents et a mis les participants au défi de remettre ensemble les détails et les différences, à travers la valorisation de la diversité comme contribution à l’unité.

Les moments en famille et les moments d’échange le soir, les repas, les moments de détente, ont été le vrai “ciment” de ces sessions. Tout a contribué à faire ressentir de manière encore plus forte l’apport spécifique du charisme de Chiara Lubich dans le domaine de l’architecture, aussi bien sur le plan opérationnel que sur le plan théorique, en montrant que la recherche qui vient de commencer ne pourra qu’amener constamment à de nouveaux résultats. C’est le vœu formulé par Maria Emmaus Voce, l’actuelle présidente des Focolari, dans son message aux participants, “pour le bien de la ville et de ses habitants, afin que l’architecture aide elle aussi, dans toutes ses dimensions, à la réalisation du projet de Dieu pour lequel Chiara a donné sa vie: faire de l’humanité une seule famille humaine.”

Des témoins crédibles

“Mariapolis” en Afrique

Partout, la proposition est la même: expérimenter pendant quelques jours, à travers des moments de méditation, des témoignages vécus, des moments de divertissement pour tous, ce que signifie construire des ponts de dialogue et de fraternité entre les personnes, entre les peuples.

La rencontre la plus caractéristique du mouvement des Focolari est née de façon spontanée, dans les Alpes autour de Trente (Italie), comme un moment de repos passé ensemble. Puis, au fil des années, les mariapolis se sont multipliées sous toutes les latitudes, en accueillant, comme au début, des personnes de tous âges, de toutes origines sociales, de toutes appartenances culturelles et religieuses. On pourrait les définir comme une “rencontre en famille”, ou bien comme un “laboratoire de fraternité” dans lequel on expérimente qu’il est possible de vivre dans une humanité réconciliée.

“Love unites” – l’amour unit. Tel est le slogan choisi cette année par la mariapolis qui aura lieu du 26 au 31 juillet à Bamenda, au Cameroun. “Un an a passé depuis notre dernière grande mariapolis… Nous vous attendons de nouveau!”, annonce l’invitation.

Côte d’Ivoire. Mariapolis à Man, siège de la cité pilote “Victoria”, du 30 juillet au 4 août. Man est une petite ville située dans la partie du territoire toujours occupé. Pourtant, malgré les difficultés, cette mariapolis deviendra un signe prophétique de la réunification tant désirée du pays.

Sierra Léone, du 4 au 8 août. Les responsables locaux des Focolari écrivent: “Nous sentons que les habitants de Sierra Leone ont la très grande certitude que l’Idéal de l’unité est le remède aux blessures profondes laissées par la guerre.”

Le Mali, seul pays où les rapports sont harmonieux entre les musulmans (la très grande majorité) et les chrétiens, célèbre cette année le 50ème anniversaire de son indépendance. Dans ce contexte, la mariapolis est voulue par tous, aussi bien par la société civile que par l’Église, pour renforcer justement la valeur de l’unité. Elle s’y tiendra du 8 au 13 août 2010.

Au Bénin, la mariapolis est prévue du 24 au 29 août à Ouidah, un important centre historico-culturel. Le pays célèbre lui aussi le 50ème anniversaire de son indépendance.

À Madagascar, la mariapolis aura lieu pour la première fois dans la capitale, Antananarivo, du 3 au 6 septembre. “Depuis le mois de janvier de l’année dernière, le pays traverse un moment difficile marqué par une crise politique et des manifestations populaires qui obligent parfois les forces armées à intervenir, écrivent les membres de la communauté des Focolari à Madagascar. À certains moments, il y a eu beaucoup de violences, et énormément de personnes ont perdu la vie. Aujourd’hui encore, la situation n’est pas résolue, et les gens vivent constamment dans l’incertitude, la peur et la tension. Mais cela a fait grandir l’aide réciproque, l’amour du prochain et la solidarité au sein de la communauté. L’année dernière, la mariapolis s’était faite ici, à Ambatondrazaka, mais beaucoup de gens de la capitale n’avaient pas pu se déplacer. En voyant leur douleur, mais aussi leur désir de participer, cette fois nous avons décidé d’aller vers eux, et tous travaillent activement aux préparatifs.”

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Gen 4 : une vague d’amour de plus en plus puissante!

Le titre annonçait que ce serait “la plus grande aventure du monde”. Déjà, la préparation, assurée par les plus grands pour les plus petits, laissait pressentir que ce congrès serait un jeu d’amour à la lumière du soleil de Dieu. L’importance de l’événement était soulignée également par sa dimension mondiale. En effet, la liaison était bien réelle avec les autres gen4 du monde, à travers leurs expériences, des photos, des chants et des petites vidéos qu’ils avaient envoyées, mais aussi grâce à une retransmission en direct via internet. Mais la rencontre est devenue encore plus précieuse quand les gen4 malades ont offert leur maladie et leurs souffrances pour sa réussite.

Un des principaux thèmes abordés a été la connaissance de Dieu tel qu’il s’est manifesté au cours de l’histoire: dans la création, dans l’amitié avec son peuple élu en tant que protecteur, défenseur, guide et sauveur. Dieu à travers Son plus grand cadeau, Jésus, qui nous révèle le cœur de Dieu, avec l’histoire du père miséricordieux qui accueille son fils prodigue. Enfin, la connaissance des prophètes, des saints, de tous ceux qui, par leur vie, ont été et restent des messagers de l’amour de Dieu et qui, à travers leur voix, comme celle de Chiara, nous ont touchés.

C’est justement Chiara qui, dans la vidéo, répétait aux gen4: “Savez-vous quel est le vrai bonheur? Essayez: c’est celui qu’éprouve la personne qui aime, qui aime, qui aime. Quand on aime, on est heureux, et si l’on aime touojurs, on est toujours heureux. Que pouvez-vous faire, vous, dans le monde? Donner du bonheur, apprendre à aimer.»

Message reçu. Flavio disait: “Dans un jeu, il fallait courir d’un endroit à l’autre sans se faire attraper… Mais, par terre, j’ai vu un petit calepin. Je me suis arrêté, je l’ai ramassé et je suis allé tout de suite l’apporter à son propriétaire.”

Et Joe: “J’avais construit un avion en papier, mais un enfant avait perdu le sien. Alors, je lui ai donné le mien.”

Les encouragements à “expérimenter le secret du vrai bonheur” en-dehors des activités et des ateliers, ont été les rencontres avec beaucoup des amis et amies de Chiara.

Parmi eux, Emmaus, qui leur a donné une consigne qui les engageait:

“Si nous sommes unis, nous pouvons faire avancer cette révolution que Dieu a commencée dans le monde à travers Chiara. Vous devez faire déferler dans le monde une vague d’amour.”

Et la consigne a été suivie. On le voit aux échos qui nous parviennent depuis qu’ils sont rentrés chez eux. Un grand défi que les plus petits lancent à tous les hommes. Un gen4 a invité ses amis à une fête et il a raconté ce qu’il a vécu, d’autres ont informé de leurs actions les communautés dont ils venaient. Ce qui laisse espérer beaucoup, c’est le courage qu’ils ont montré. Un gen4 a déclaré devant de nombreuses personnes qu’il voulait devenir saint. Ceux qui l’écoutaient en ont été émerveillés, et on lui a demandé comment il pensait atteindre ce but. Il a expliqué que c’était très simple: la sainteté, c’est s’aimer, toujours, sans mesure.

La vague d’amour est partie!

Des témoins crédibles

Les jeunes avec “Glocalcity” au Brésil

Aujourd’hui, les jeunes doivent relever divers défis: la mondialisation, la justice sociale, la rencontre et les conflits entre différentes cultures et ethnies. Tous ces aspects se concentrent souvent dans des lieux comme les villes, qui absorbent jusqu’à 60% de la population mondiale. Comment faire pour les transformer en “laboratoires du vivre ensemble”?

C’est pour répondre à cette exigence qu’est né le projet “Glocalcity – des mouvements de jeunes présents au niveau local, en dialogue au niveau mondial”. Une initiative coordonnée par Humanité Nouvelle, une branche des Focolari, et qui a germé il y a un an, au cours d’un séminaire international pour les jeunes, à Castelgandolfo. Le projet regroupe dix associations présentes dans autant de pays: Allemagne, Italie, Lituanie, Hongrie, Roumanie, Brésil, Argentine, Colombie, Uruguay et Paraguay.

Prochaine et dernière étape, le Brésil. Du 14 juillet au 2 août, une cinquantaine de jeunes originaires des pays cités plus haut se réuniront pendant trois semaines, dans les environs de São Paulo et de Recife, où se dressent deux cités pilotes du mouvement: la mariapolis Ginetta dans la première, et la mariapolis Santa Maria dans la seconde.

Une occasion de concrétiser les initiatives locales de volontariat, déjà bien mises en route. Une façon, aussi, de pénétrer le contexte culturel et social du Brésil et de faire naître la capacité de dialoguer, capable de créer la culture de l’unité.

Voici ce que raconte une jeune Italienne qui a vécu quelque temps à la cité pilote Santa Maria, dans la banlieue de Recife où, il y a plusieurs années, a été lancée l’œuvre sociale de Santa Terezinha, connue durant un temps sous le nom d’“île de l’enfer”: “Après s’être brièvement présentés dans un portugais approximatif, 20 enfants de 2-3 ans m’accueillent avec leurs frimousses apeurées. Ils ne me connaissent pas, je suis grande, imposante! Mais je me mets à chanter avec la très jeune maîtresse, une ancienne élève du centre, et l’atmosphère se détend. Puis nous dessinons, nous aidons à faire les devoirs… Nous pensions ne pas en être capables, mais il en va de ces enfants, alors nous nous y mettons! Je m’y mets de tout mon cœur, et ils commencent à sourire. Des sourires d’enfants qui se sentent peut-être aimés, acceptés, au centre de l’attention de quelqu’un d’autre… Des enfants qui n’ont pas encore les regards perdus et résignés des grands, mais ce sont les mêmes enfants qui portent sur leurs corps les stigmates terribles de la vie à l’extérieur du centre social…”

C’est là, à Recife, que, du vendredi 30 juillet au lundi 2 août, se conclura le projet, avec la possibilité, pour tous les jeunes, de s’immerger dans la culture brésilienne. Enfin, il y aura une manifestation de clôture, avec pour objectif de sensibiliser les institutions locales et internationales à travers les propositions de ces jeunes qui, même s’ils ne sont pas encore des citoyens actifs, sont déjà présents concrètement au sein de notre société.

Juillet 2010

 Bien que très courte, cette parabole de Jésus a de quoi frapper l’imagination de son auditoire. Tout le monde connaissait la valeur des perles qui, avec l'or, représentaient à l'époque ce qu'il y avait de plus précieux.
Les Écritures disaient d'ailleurs de la sagesse, c'est-à-dire de la connaissance de Dieu, qu'on ne pouvait même pas la comparer "à une pierre inestimable" (Cf. Sag, 7,9).
Mais ce que souligne cette parabole, c'est l'événement surprenant vécu par ce commerçant : il découvre, peut-être dans un simple bazar, une perle qui possède à ses yeux d'expert une valeur énorme et dont il peut escompter un grand profit. Aussi, juge-t-il qu'il vaut la peine de vendre tous ses biens pour acheter la perle. Qui n'aurait pas agi de même à sa place ?
Voici donc la signification profonde de la parabole : la rencontre avec Jésus, c'est-à-dire avec le Royaume de Dieu parmi nous – la perle ! – est l'occasion unique à saisir au vol, en y engageant jusqu'au bout nos propres énergies et nos biens.

"Le royaume des cieux est comparable à un marchand qui cherchait des perles fines. Ayant trouvé une perle de grand prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il avait, et il l'a achetée ".

Ce n'est pas la première fois que les disciples se sentent placés face à une exigence radicale, face à ce tout qu'il faut laisser pour suivre Jésus : les biens les plus précieux comme les affections familiales, la sécurité économique, les garanties pour l'avenir.
Mais sa demande n'est ni insensée, ni sans fondement.
Pour un "tout" perdu, on trouve un "tout", infiniment plus précieux. Chaque fois que Jésus demande, il promet beaucoup plus en retour, avec surabondance.
Ainsi cette parabole nous assure-t-elle que nous posséderons en retour un trésor qui nous rendra riches pour toujours.
Et s'il peut nous sembler déraisonnable de laisser le certain pour l'incertain, un bien sûr pour un bien qui n'est que promesse, pensons à ce marchand : il sait, lui, combien la pierre est précieuse et il attend avec confiance ce que sa vente lui rapportera.
De même celui qui veut suivre Jésus sait et voit, avec les yeux de la foi, quel immense bénéfice il tirera de l'héritage du Royaume pour avoir tout laissé, au moins spirituellement.
Au cours de la vie, Dieu nous offre à tous une telle chance afin que nous sachions la saisir.

 

 

"Le royaume des cieux est comparable à un marchand qui cherchait des perles fines. Ayant trouvé une perle de grand prix, il s'en est allé vendre tout ce qu'il avait, et il l'a achetée ".

C'est une invitation concrète à écarter toutes les idoles qui peuvent prendre la place de Dieu dans notre cœur : carrière, mariage, études, belle maison, profession, sport, loisirs…
C'est une invitation à mettre Dieu à la première place, au sommet de chacune de nos pensées et de nos affections, car, dans la vie, tout doit aboutir à lui, et tout doit venir de lui.
En cherchant ainsi le Royaume selon la promesse évangélique, le reste nous sera donné par surcroît (Cf. Lc 12,31). En abandonnant tout pour le Royaume de Dieu, nous recevons le centuple en maisons, frères, sœurs, pères et mères (Cf. Mt 19, 29), car l'Évangile a aussi toute une dimension humaine. En même temps que la nourriture spirituelle, Jésus, homme-Dieu, nous assure le pain, le logement, le vêtement, la famille.
Peut-être devrons-nous apprendre des "petits" à nous confier davantage à la Providence du Père, lui qui ne laisse manquer de rien celui qui, par amour, donne le peu qu'il possède.
Au Congo, un groupe de jeunes s'est mis à fabriquer de jolies cartes avec des peaux de banane, cartes ensuite vendues en Allemagne. Au début ils gardaient pour eux tout ce qu'ils gagnaient (certains s'en servaient pour faire vivre leur famille). Ils ont maintenant décidé de mettre en commun 50 % de la recette, si bien que 35 jeunes au chômage ont ainsi reçu de l'aide.
Mais Dieu ne se laisse pas vaincre en générosité : deux de ces jeunes ont donné un tel témoignage dans le magasin où ils travaillent que divers commerçants, à la recherche de personnel, se sont adressés à eux. Ainsi, onze de leurs amis ont pu trouver un emploi stable.

Chiara Lubich

 

Des témoins crédibles

L’autre visage de la Coupe du monde

Assistance alimentaire et sanitaire, couverture des frais de scolarité (école primaire et secondaire), activités extrascolaires. Ils sont 130 enfants en tout, avec leurs familles, à bénéficier de ces services. Ce sont quelques-uns des “fruits” des programmes de développement mis en place en Afrique du Sud par l’association à but non lucratif Action pour les familles nouvelles, programmes financés grâce au soutien à distance.

L’Afrique du Sud, pays immense peuplé par près de 50 millions d’habitants, patrie de Nelson Mandela, est sous le feu des projecteurs ces jours-ci avec la Coupe du monde de football. Loin de recouvrir les plaies de cette société qui s’est libérée récemment du très grave fléau de l’apartheid, cet événement les met au jour. Car l’alcoolisme, la drogue, les mauvais traitements, la prostitution des mineurs et le très fort taux de chômage (50%), demeurent les principaux maux qui frappent ce pays.

Consciente de n’être qu’une goutte d’eau dans l’océan, l’association à but non lucratif Action Familles Nouvelles (AFN) a choisi d’œuver en Afrique du Sud dès 1992, à travers le projet de soutien à distance (SAD). Une solide équipe de volontaires présents sur place assure un service efficace d’assistance et de coordination. Ils interviennent en essayant d’améliorer les conditions de vie non seulement des mineurs, mais également des familles au sein desquelles ils vivent, afin que l’aide apportée puisse toujours porter ses fruits, au fur et à mesure qu’ils grandiront et se développeront.

L’accompagnement ne s’arrête pas avec l’enfance. Le projet prévoit qu’à la fin de leur scolarité, les jeunes seront suivis dans leur formation professionnelle, grâce à l’attribution de microcrédits et, pour les plus méritants d’entre eux, de bourses d’études à l’université.

Les actions réalisées jusqu’à ce jour sont multiples. La première remonte à 1992, à travers une école maternelle à Zondi, un quartier de Soweto (Johannesbourg), dans les bidonvilles de Silver Town. Un restaurant universitaire a également ouvert ses portes, à 10 km de la ville de Mafikeng (dans le nord-ouest de l’Afrique du Sud), et il est cogéré avec Mary’s Mission.

À Soweto (Johannesbourg), à cause du sida, les mineurs sont accueillis dans une maison pour orphelins en attendant d’être placés ou adoptés définitivement. Toujours grâce au soutien à distance, les familles de militaires angolais, qui vivent près d’un village dans des conditions très difficiles, peuvent recevoir une aide. Dans ce cas aussi, le projet pourvoit aux dépenses en nourriture, prend en charge les frais de scolarité et les frais de ramassage scolaire des mineurs. Enfin, des familles de réfugiés congolais, mais également d’autres pays d’Afrique, sont accompagnées grâce à des aides financières et à des thérapies de groupe et/ou individuelles.

L’association à but non lucratif Action Familles Nouvelles offre des opportunités concrètes de développement à 16400 mineurs dans le monde, avec 102 projets mis en œuvre dans 52 pays, sur 4 continents (Europe, Moyen-Orient, Afrique, Amériques, Asie). En Afrique, environ 3500 enfants sont soutenus à travers 18 projets, en Algérie, en Angola, au Burundi, au Cameroun, au Congo, en Côte d'Ivoire, en Égypte, au Kenya, à Madagascar, au Nigéria, en République d’Afrique du Sud, en République centrafricaine, en Tanzanie, en Tunisie et en Ouganda.

 

Des témoins crédibles

EcoOne: rapport entre l’homme et la nature

«Durabilité écologique et question énergétique». C’est le sujet qui a été abordé lors du congrès de EcoOne, groupe de réflexion culturelle inspirée par le charisme du mouvement des Focolari dans le monde de l’écologie. La rencontre s’est déroulée au centre mariapolis de Castel Gandolfo, du 14 au 16 mai, avec la participation d’une cinquantaine d’écologues et professionnels originaires du Brésil, du Chili, du Portugal, d’Espagne, de France, de Belgique, d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie, qui ont mené un dialogue serré.

Ce thème a été traité par des experts dans les divers domaines liés au problème de l’énergie: de l’ingénierie à la physique, en passant par la politique et la sociologie. Des professeurs d’université, des managers industriels, ainsi que des chercheurs et des experts travaillant dans ce secteur, ont parlé d’énergie en nature, d’énergies renouvelables, d’énergie nucléaire, de changements climatiques, de participation politique et de solidarité sociale inhérente à la question de l’énergie.

Une partie du programme a été consacrée au parcours d’EcoOne et des éléments culturels qui l’ont caractérisé, dix ans après le premier congrès, organisé par Sergio Rondinara, aujourd’hui professeur à l’Université Sophia. “Si le rapport entre l’homme et la nature a été harmonieux de par le passé, aujourd’hui, il s’est transformé en crise environnementale, qui révèle une crise plus profonde, de caractère anthropologique et éthique, a affirmé Luca Fiorani, chercheur à l’ENEA (Agence italienne pour les nouvelles technologies) et coordinateur d’EcoOne, en guise d’introduction aux travaux. Face à cette situation, le programme de recherche d’EcoOne consiste à découvrir un rapport renouvelé entre l’homme et la nature, qui passe par une redéfinition du sens des relations unissant chacun de nous à la nature. Une telle entreprise nous engage sur le plan de la pensée, dans le domaine religieux et dans la redécouverte des traditions préindustriellles.”

En faisant le “point” sur le chemin parcouru, il a poursuivi: “Nous avons été épaulés par des professionnels en sciences environnementales, des professeurs d’université et des chercheurs travaillant dans des instituts publics de recherche. Ce dialogue culturel ouvert et enrichissant n’est pas un simple élément décoratif, mais constitue l’essence même d’EcoOne. Nous pouvons dire que, ces dernières années, il s’est formé, au sein du mouvement des Focolari, un petit groupe d’écologues dotés d’une pensée bien définie, et qui dialoguent avec des professionnels dans ce domaine.”

EcoOne a donc élaboré, jusqu’ici, un “mode de pensée écologique” fondé sur plusieurs éléments clé: la “mission de sauvegarde”, par laquelle “l’homme est le gardien de la création”; “la responsabilité et la conscience écologique”, autrement dit, “la prise de conscience qu’abîmer la nature signifie menacer la vie, stimule la conscience morale sur la question écologique”; la nécessité de définir “un nouveau rapport entre l’homme et la nature”, “en dépassant les extrémismes anthropocentristes ou phyisiocentristes”; enfin, le concept de “durabilité” comme nouveau paradigme de développement, à savoir la prise de conscience que“des changements radicaux dans les structures et les comportaments sont nécessaires, afin que le développement soit durable”.

“Ce n’est pas l’homme le centre de l’univers, mais Dieu”, écrivait Chiara Lubich au congrès d’EcoOne en 2005, en montrant à travers “Dieu Amour” le paradigme de l’action de l’homme en matière d’écologie.

Des paroles, les siennes, qui représentent aujourd’hui une vraie Magna Charta pour EcoOne. “Ne nous risquons pas à aller contre Dieu!, poursuivait Chiara. Nous trouverions alors la Mort. Mais si le but poursuivi par l’homme est non pas l’intérêt économique et l’égoïsme, mais l’amour pour les autres hommes et pour la nature, grâce à lui, la Terre se transfigurera, jusqu’à devenir un paradis terrestre.”

Des témoins crédibles

Sportmeet dans les universités argentines

À Buenos Aires et à La Plata, plus de 500 professeurs et étudiants ont rencontré le responsable de Sportmeet au niveau mondial, le Dr Paolo Crepaz, en visite en Argentine les premiers jours de juin, et ont échangé avec lui autour d’une vision et d’une culture du sport capable de proposer la perspective de la fraternité.

Éduquer les autres et s’éduquer soi-même par le sport, remplacer la culture de la défaite par une nouvelle culture de la victoire, des rapports constructifs entre le sport et les médias, l’inclusion et la promotion humaine et sociale, ont été les sujets qui ont suscité un grand intérêt.
À présent, ce sont des rapports de collaboration qui se mettent en place avec ces instituts et universités où enseignent déjà des professeurs de Sportmeet.

La visite à la Casa del Niño, située dans un quartier très pauvre de Florencio Varela, dans la banlieue de Buenos Aires, a permis de mieux connaître le contexte dans lequel s’est déroulée la dernière édition de “Deporchicos”, une manifestation sportive originale promue par les opérateurs de Sportmeet et lors de laquelle, tous les ans, des enfants de différentes couches sociales jouent ensemble.
Cet événement, mais également d’autres actions d’aide sociale, ont pour objectif de construire des rapports fraternels et solidaires.

Les deux derniers jours du séjour dans ce pays d’Amérique du Sud se sont déroulés dans la cité pilote pittoresque du mouvement des Focolari, la “Mariapolis Lia”, en plein cœur de la pampa argentine. Ici, des dizaines de jeunes du monde entier viennent chaque année pour faire une vraie “école de fraternité”.

Des réflexions sur les sujets les plus importants, le partage de nombreuses expériences de vie, le dialogue intense entre tous, ainsi que des momentes de détente, ont permis aux participants à ce week-end de formation, non seulement de se sentir membres de la "famille" de Sportmeet, mais aussi de renouveler leur engagement à répondre, y compris à travers le sport, aux nombreuses questions à caractère social, que chacun se pose.
 

Pagine di luce

L’associazione culturale Net-One promuove, dal 10 al 13 Giugno prossimi, un convegno internazionale dal titolo “prove di dialogo”.

Des témoins crédibles

Des nouvelles du ‘pays du cèdre’

L’engagement à porter le charisme de l’unité même en politique a toujours fait partie de l’histoire du mouvement des Focolari, grâce surtout à la présence, aux côtés de Chiara Lubich, d’un parlementaire italien, Igino Giordani.

Le 2 mai 1996, c’est la naissance du “Mouvement politique pour l’unité”, auquel adhèrent aujourd’hui des politiques, des parlementaires, des maires et des administrateurs locaux du monde entier. Malgré leur appartenance à des tendances politiques diverses, ils se reconnaissent dans cet objectif commun à tous: faire de la fraternité universelle une catégorie politique fondamentale en la traduisant dans les faits, par des droits et des devoirs, concrétiser la participation politique et reconsidérer les organes institutionnels et internationaux sous cet angle.

Au Liban aussi, les membres des Focolari ont vécu les étapes de la préparation aux élections comme une “occasion de nouer des rapports sincères et désintéressés avec des gens de toute tendance politique”, écrivent-ils. Ce qui les a poussés à se jeter dans la bataille électorale a été “le désir de nous engager pour nos villes ou villages et de développer avant tout un nouveau style de rapports au sein de nos communes”. Un maire, un adjoint au maire et plusieurs membres de différentes équipes municipales ont été élus, tous résolus à “mettre à la première place le bien commun et à nous entraider afin de rester fidèles à cet objectif. Nous avons aujourd’hui une occasion de plus pour traduire en actes l’exhortation apostolique de Jean-Paul II”.

En effet, en 1997, Jean-Paul II a fait un voyage dans ce pays, que personne n’a oublié et, lors de son discours aux jeunes dans la basilique Notre-Dame du Liban, à Harissa, il leur a lancé un défi: “Vous avez pour mission de construire des ponts entre les personnes, entre les familles et entre les différentes communautés. Je vous souhaite de poser des gestes de réconciliation dans votre vie quotidienne, pour transformer la méfiance en confiance! Vous avez aussi pour mission de faire que chaque Libanais, et en particulier chaque jeune, puisse prendre part à la vie sociale, dans votre maison commune. Ainsi naîtra une nouvelle fraternité, et des liens solides se tisseront, puisque l’arme principale et déterminante pour construire le Liban est celle de l’amour.”

Des témoins crédibles

En marche vers l’Église de demain

Ils étaient cinq mille prêtres, diacres, séminaristes, religieux et laïcs, le 11 juin, pour la fête de clôture de l’année sacerdotale dans la salle Nervi, et ils ont assisté à un après-midi riche en moments artistiques et en témoignages. Un événement promu et organisé par les prêtres du mouvement des Focolari et du mouvement de Schönstatt, en collaboration avec le Renouveau charismatique catholique international et d’autres organisations ecclésiales.

Tout au long du rassemblement, le fil conducteur a été la mise en lumière de la façon dont les témoignages de cohérence et la vie de communion sacerdotale, soutenue par les nouveaux charismes, peuvent être un don pour tout le clergé. Le groupe Gen verde a assuré la coordination d’un riche moment artistique, avec un chœur orthodoxe roumain, le “Psalmodia Transylvanica”, et la pièce de théâtre Ars amoris, sur la vie de Jean-Marie Vianney, retransmise en direct à la télévision.

Le récit des événements vécus par trois survivants du massacre d’un groupe de séminaristes du Burundi, a apporté une contribution substantielle. Ils sont aujourd’hui prêtres, en souvenir de ceux qui ont voulu témoigner par leur vie que l’unité entre les deux peuples en guerre, les Hutus et les Tutsis, est possible. Puis il y a eu l’histoire de Brendan Purcell, prêtre irlandais qui a surmonté un “moment d’épreuve” au cours duquel il était sur le point de mettre en danger son célibat, avant d’embrasser le choix de Dieu de façon plus radicale. Enfin, un prêtre allemand a raconté comment il était tombé dans la spirale de l’alcool et avait été sauvé par sa communauté.

«Le souffle de la communion est un élément fondamental pour la santé du corps de l’Église», a souligné le secrétaire d’État au Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, venu apporter les salutations du pape.
Un prêtre, qui était intervenu lors du rassemblement, a commenté l’après-midi en ces termes: «Aujourd’hui, je vis de nouveau mon sacerdoce avec l’enthousiasme des débuts et la maturité des 40 années passées.»
Enfin, les réactions des laïcs sont révélatrices. «Aujourd’hui, j’ai vu l’Église de demain, celle qui accompagnera et fera grandir mes enfants. Toute la mondialité, l’unité de l’Église que j’ai trouvée ici, a pris la première place dans mon cœur.»

Pour consulter le programme, les photos téléchargeables et les chaînes de télévision ayant retransmis l’événement, et pour de plus amples informations: www.sacerdotioggi.org ou sacerdotioggimail.com
 

Clôture de l’Année sacerdotale

« Prêtres aujourd’hui », c’est le titre d’un après-midi de témoignages et expressions artistiques, organisé par le mouvement des Focolari et le mouvement de Schönstatt, en collaboration avec le Renouveau charismatique catholique international et d’autres mouvements d’Église, pour contribuer au renouveau de la vie et du ministère des prêtres, dans l’Église et dans la société d’aujourd’hui. A la base, les nouveaux charismes, dons de l’Esprit par qui Dieu enrichit son Église, en ces temps particulièrement difficiles, en vue de la conduire vers « un nouveau printemps ».

Témoignages – Un prêtre d’Irlande sur la fidélité à l’appel de Dieu. Du Burundi, les survivants de l’attaque du petit séminaire de Buta, où 40 jeunes sont morts martyrs. D’Allemagne, un prêtre qui a surmonté sa dépendance à l’alcool avec l’aide de sa communauté. D’autres viendront parler de l’expérience de la maladie ; de la vie affective et du célibat vécus dans un contexte de fraternité ; de la pastorale en milieu multiculturel et pluri religieux. Il sera aussi question d’une vaste action d’évangélisation menée avec les laïcs dans le sud du Brésil.

Liaisons télévisuelles – Le programme pourra être suivi dans de nombreux pays grâce à Internet (http://www.sacerdotioggi.org/page.php?id=10) et aux satellites du Centre de Télévision du Vatican, de Telepace, EWTN, Canção Nova, Telelumière e Mariavision. En différé sur TV2000, à partir de 22h, le 9 juin (http://www.sacerdotioggi.org/page.php?id=9).

Cette manifestation précède la soirée du 10 juin place Saint-Pierre avec le pape et la célébration eucharistique solennelle du 11 juin (www.annussacerdotalis.org).
 

Des témoins crédibles

“Fazendas da Esperança”

Le 28 mai dernier, 290 dirigeants de l’association “Família da Esperança” se sont rendus au centre international du mouvement des Focolari, à Rocca di Papa, pour fêter et remercier Chiara de la reconnaissance qu’ils viennent d’obtenir du Conseil pontifical pour les laïcs. Les membres de l’association, née au Brésil mais présente aujourd’hui dans le monde entier, sont engagés à différents niveaux sur le plan social, et plus particulièrement dans la réinsertion des jeunes toxicomanes. Au centre des Focolari, ils ont pu rencontrer Eli Folonari, la secrétaire particulière de Chiara Lubich, ainsi que Maria Voce et Giancarlo Faletti, respectivement présidente et vice-président du mouvement des Focolari, pour un moment d’échange et de réflexion sur le thème de Dieu Amour.
“Quels sont les liens qui existent entre nous? Le lien principal, a dit Maria Voce, c’est la vie de la Parole, qui se traduit en actes concrets, jour après jour, et qui nous fait emprunter un chemin de sainteté. Le plus important n’est pas d’où nous partons, mais de vivre dans l’instant présent.” “La Parole de Dieu, a poursuivi Giancarlo Faletti, est différente des autres paroles. Les autres paroles produisent une plante qui vit quelques jours seulement, avant de pourrir. La Parole de Dieu, elle, produit une grande plante qui ne meurt jamais. Et moi, je crois que vous témoignez de cette vitalité.”
L’histoire de l’association a commencé en 1983, dans un coin de rue de la ville de Guaratinguetá, située dans l’État de São Paolo, lorsque Nelson Giovanelli, décidé à mettre en pratique les paroles de l’apôtre Paul: “Je me suis fait faible au milieu des faibles… ”, s’est approché d’un groupe de jeunes drogués, près de chez lui. L’un d’entre eux, Eleutério, a été le premier à se sentir intéressé et à demander de l’aide pour se libérer de la dépendance de la drogue. Beaucoup d’autres ont suivi. Dès le début, l’œuvre de Nelson Giovanelli a reçu le soutien de Hans Stapel, un Allemand qui avait connu le charisme de l’unité de Chiara Lubich et celui de la pauvreté de saint François d’Assise.
C’est la naissance d’une vie communautaire, vécue avec les jeunes marginalisés et fondée sur un style de vie évangelique, qui se développe rapidement. Aujourd’hui, l’association existe dans le monde entier. Elle compte 68 Fazendas, dont 40 dans le seul Brésil, qui viennent en aide à 3000 jeunes, et s’est implantée dans dix autres pays du monde: Allemagne, Russie, Philippines, Mozambique, Mexique, Guatémala, Paraguay, Uruguay, Colombie et Argentine.
La Fazenda da Esperança est devenue plus connue après la visite du Pape Benoît XVI à la communauté de Pedrinhas, dans le cadre de son voyage apostolique au Brésil, en 2007. La rencontre entre le Saint Père et les jeunes de la Fazenda a été un des moments les plus émouvants de ce voyage. Le pape a mis en garde avec force ceux qui sèment la mort par la drogue: “Dieu vous demandera compte de ce que vous avez fait.” Et aux jeunes, qui ont retrouvé la vie grâce à la Fazenda da Esperança, il a confié une mission pour l’avenir: “Soyez les ambassadeurs de l’espérance!”
La “Famiglia della Speranza”, nom officiel de l’association de fidèles qui vient d’être approuvée, n’est ni une congrégation, ni une institution séculière. Elle ne peut pas non plus être définie comme un mouvement spirituel, comme le Renouveau charismatique ou les Focolari, mais comme une nouvelle communauté de laïcs, et cela, c’est une nouveauté dans l’Église. À ce propos, Maria Voce a dit: “L’Église approuve non pas une règle, mais une réalité, une vie qui existe. Donc, cette reconnaissance est un motif de nous réjouir. Avec cette joie dans le cœur – la vôtre, la nôtre et celle de toute l’Église –, je pense que nous pouvons vraiment remercier Dieu.”

Paroisses: quel chemin prendre?

“La paroisse témoin de l’amour de Dieu”: tel était le thème du rassemblement du mouvement paroissial et du mouvement diocésain, qui s’est déroulé au centre mariapolis de Castel Gandolfo, du 16 au 18 avril. Le thème s’inspirait de la réflexion que le mouvement des Focolari consacre à “Dieu Amour” et de l’encyclique de Benoît XVI, Deus caritas est. Plus de 1500 animateurs venus de plusieurs continents y ont participé.
“La plus grande certitude que nous avions apportée avec nous, écrit un jeune, c’est que Dieu nous aime immensément, et c’est la phrase qui a été répétée le plus souvent pendant ces trois jours! Nous l’avons accueillie et elle est entrée dans nos cœurs avec une nouvelle conviction… Nous ne pouvons que nous en réjouir et y puiser des forces!
Lors du rassemblement est venu en lumière un visage de Dieu qui n’est pas toujours perçu dans la mentalité dominante:“Sans le vouloir, écrivait don Silvano Cola, premier prêtre focolarino, qui nous a quittés en 2007, nous avons souvent prêché un royaume de Dieu où le père, avec son autorité paternelle, semble dire à son enfant: sois bon, fais ce que je te dis, et je te donnerai une récompense.”
De “lieu d’administration de l’Église au niveau local”, la paroisse devient “le lieu capable d’annoncer le Dieu que Jésus nous a révélé”, “l’espace qui rend visible la communauté des personnes rassemblées au nom de Jésus”. Telle est l’expérience faite par plusieurs paroisses, où l’on cherche à vivre la communion et le partage.
Une expérience d’une grande actualité en cette année particulière dédiée aux prêtres, qui représentent le cœur vivant de la paroisse.
Ce qui frappe, ce sont les relations fraternelles entre les personnes, entre les familles, les groupes, les associations et les mouvements, entre tous. Ainsi la paroisse devient-elle “épiphanie” de Dieu, témoin de son amour. “La tâche la plus importante que je dois accomplir, c’est de faire fleurir, au sein de la paroisse à laquelle j’appartiens, la fraternité entre toutes les réalités paroissiales”, commente un des participants.
De plus, une paroisse témoin de l’amour de Dieu est à même de relever avec brio les défis d’aujourd’hui: les attentes des jeunes, la crise de la famille, les situations douloureuses, les nouvelles pauvretés, l’urgence du dialogue.
Tous les participants ont été fortement impressionnés par le témoignage de Chiara Luce Badano, raconté par son père et sa mère dans une vidéo et par des personnes qui l’ont connue. Le oui qu’elle a dit à Jésus quand sa maladie lui a été annoncée, en a encouragé plus d’un à adopter une nouvelle attitude de confiance totale dans la volonté de Dieu.

 

 

juin 2010

Cette Parole de Jésus oppose deux types de vie : la vie terrestre, que l'on construit en ce monde, et la vie surnaturelle, donnée par Dieu à travers Jésus. Cette vie-là ne s'arrête pas avec la mort, personne ne peut nous l'enlever.
Dans l'existence, deux attitudes sont possibles. L'une nous attache à la vie terrestre considérée comme notre unique bien, centrée sur nous-mêmes, nos biens, nos proches. Nous nous enfermerons alors dans notre coquille, n'affirmant que notre moi. Tout cela ne peut que nous mener à la mort. L'autre attitude, au contraire, consiste à croire que nous avons reçu de Dieu une autre vie, beaucoup plus profonde et authentique. Elle nous donne le courage de vivre conformément à ce don, au point de lui sacrifier notre vie terrestre.

« Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l'assurera. »

En prononçant ces paroles, Jésus pensait au martyre. Comme tout chrétien – afin de servir le Maître et de rester fidèles à l'Évangile – nous devons être prêts à perdre notre vie, mourant même – s’il le faut – de mort violente, ce qui nous vaudra, par la grâce de Dieu, d'obtenir la vie véritable. Jésus fut le premier à « perdre sa vie » et elle fut ainsi glorifiée. Il nous a avertis qu'il ne faut pas craindre « ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme » .
Aujourd'hui il nous dit :

« Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l'assurera. »

Dans l'Évangile, Jésus revient au moins six fois sur cette idée. C'est dire combien elle compte pour lui.
Cependant, cette exhortation à perdre notre propre vie n'est pas seulement pour Jésus une invitation à aller jusqu'au martyre. C'est une loi fondamentale de la vie chrétienne.
Il nous faut être prêts à renoncer à faire de nous-mêmes l'idéal de notre vie, à abandonner notre indépendance égoïste. Un vrai chrétien fait du Christ le centre de son existence. Et que nous demande Jésus ? D’aimer les autres. En adoptant cet idéal qu’il nous propose, nous nous perdrons certainement nous-mêmes, mais nous trouverons la vie.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ne pas vivre pour soi n’est pas une attitude passive et de renoncement. Car le chrétien qui a décidé de mettre le Christ au cœur de sa vie s'engage à fond et avec un grand sens de responsabilité.

« Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l'assurera. »

Dès ici-bas, nous constaterons combien le don de soi et l'amour vécu font grandir en nous la vie. Après une journée au service des autres, et avoir transformé en un geste d'amour le travail quotidien, si dur et monotone soit-il, nous éprouverons la joie de nous sentir plus réalisés.

 

« Qui aura assuré sa vie la perdra et qui perdra sa vie à cause de moi l'assurera. »

En ayant suivi les commandements de Jésus, tous centrés sur l'amour, à la fin de notre brève existence, nous trouverons la vie éternelle.
Rappelons-nous comment Jésus nous jugera au dernier jour. Il dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père… car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger… j'étais un étranger et vous m'avez recueilli ; nu, et vous m'avez vêtu… » .
Pour nous faire entrer dans la vie éternelle, il nous jugera uniquement sur notre amour du prochain, considérant comme fait à lui-même tout ce que nous aurons fait pour nos frères.

Comment vivre alors cette parole ? Comment, dès aujourd'hui, perdre notre vie pour la trouver ?
En nous préparant à l'examen final pour lequel nous sommes nés.
Regardons autour de nous et remplissons notre journée d'actes d'amour.
Le Christ se présente à nous dans nos enfants, notre femme, notre mari, nos collègues de travail, les membres de nos organisations ou associations, nos compagnons de loisirs, etc. Aimons-les tous.
Sans oublier ceux dont on nous parle chaque jour dans les journaux et à la télévision, ou ceux dont nous connaissons l'existence par des amis… Faisons quelque chose pour chacun, selon nos possibilités.
Et quand il nous semblera avoir épuisé tout notre possible, nous pourrons encore prier pour eux.
Seul l'amour a de la valeur.

Chiara Lubich

 

Des témoins crédibles

Plus jamais la violence

Time-out, midi, en Thaïlande. Une minute de prière pour la paix, pour ceux qui ont perdu la vie, pour cette chère nation embrasée par la guérilla qui a semé la mort, la destruction et la peur. Des personnes d’autres religions se joignent à cette prière, parce que la paix est un bien universel. Voici ce qu’écrivent Elena Oum et Chun Boc Tay, délégués du mouvement des Focolari en Thaïlande: “La situation actuelle est très préoccupante pour nous tous. Nous continuons à croire à la force de la prière et poursuivons notre rendez-vous du “time-out”, un moment de prière pour la paix dans notre très chère nation. C’est devenu un rendez-vous interreligieux et international, puisque beaucoup de nos chers amis d’autres religions se sont joints à nous pour demander le don de la paix. Au cours de notre prière, nos pensées vont vers ceux qui ont perdu la vie et leurs familles qui souffrent, et vers toutes les personnes qui souffrent d’une manière ou d’une autre à cause des circonstances actuelles. Au cours de notre prière, nous demandons à Dieu Tout-Puissant d’éclairer et de donner la sagesse à ceux qui ont des responsabilités et une influence importantes, afin qu’ils prennent les décisions justes, dictées par le bien commun. Il ne doit plus y avoir une seule vie sacrifiée, ni aucune sorte de violence! Au cours de notre prière, nous voulons nous remettre entre les mains de Dieu comme des instruments de Son amour d’une façon concrète, même par un acte d’amour plus petit. Seul l’amour parvient à panser les plaies et à dépasser tous les problèmes, passés et à venir. Que pouvons-nous faire concrètement? Aimer tout le monde. Être les premiers à aimer. Par exemple, en rendant visite à une famille qui souffre, afin d’apporter notre soutien matériel et spirituel. Accomplir des actes d’amour où que nous soyons, pour construire des “ponts” capables de dépasser les divisions. Pardonner et nous réconcilier. Toutes ces qualités sont celles de l’amour chrétien, et toutes les religions sont porteuses du même message. Nous avons en commun ce que nous appelons la “règle d’or”: “Faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent” et “Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse”. Nous essayons de faire en sorte que notre nation redevienne “la terre du sourire”! Nous faisons notre part, et Dieu fera la sienne. Dans Son immense amour, Il transformera chaque malheur en un bien plus grand encore. Nous voulons contribuer à ce que la prière de Jésus: “Que tous soient un”, se réalise. Nous sommes vraiment frères et sœurs d’une même grande famille!”

Des témoins crédibles

Net-One: “Tentatives de dialogue”

Du 10 au 13 juin prochains, le centre mariapolis de Castel Gandolfo accueillera le séminaire international organisé par Net-One, le “réseau” de communicateurs auquel se réfèrent divers opérateurs des médias. Grâce à celui-ci, il est possible de partager des approfondissements culturels et des expériences professionnelles, avec un unique objectif: placer au cœur de son propre travail la personne, comprise comme le moyen essentiel de communication, dans un esprit de fraternité universelle et pour construire un monde plus uni.
“Tentatives de dialogue”: tel est le titre de l'événement, conçu davantage comme un séminaire que comme un congrès classique. En effet, les suggestions des intervenants, des professionnels travaillant dans les différents genres de communication, ne seront qu’un début pour faire en sorte que tous les participants, venus du monde entier, puissent apporter une contribution significative et redonner tout son poids à la réalité, précisément à travers les médias.
“Le but de la comunication est le changement déterminé par l'amour inhérent à la communication elle-même”, affirme le philosophe Guy Lafon, et l'expérience de ces premières années d’activité de Net-One le montre bien: il est nécessaire de développer toujours plus la communication interpersonnelle, en cherchant à comprendre qui est derrière un moyen de communication, pour pouvoir ensuite gérer et promouvoir une bonne communication, dans un univers toujours plus complexe, fait de papier imprimé, de télévision, d’internet et de réseaux sociaux. Lors de ce séminaire, on tentera alors de retrouver le sens et le potentiel extraordinaire de notre rôle de communicateurs, à travers les relations avec “l'autre” et par des échanges sur les thèmes relatifs au monde des médias; ceci lors de moments en plénière ou lors d’ateliers de travaux pratiques par groupes. Les travaux seront clôturés par Maria Voce, la présidente du mouvement des Focolari.
En se connectant sur le site de Net-One , on pourra trouver toutes les informations relatives au programme et les contacts pour envoyer son inscription.
 

Des témoins crédibles

Des chrétiens engagés en politique

“Nous avons besoin de politiques authentiquement chrétiens, mais plus encore de fidèles laïcs qui témoignent du Christ et de l’Évangile au sein de la communauté civile et politique.” Ces mots ont été prononcés par Benoît XVI, le 21 mai dernier, lors de la XXIVe assemblée plénière du Conseil pontifical pour les laïcs, qui avait choisi pour thème de discussion “Témoins du Christ au sein de la communauté politique”. Nommée le 2 décembre consulteur au dicastère du Vatican, Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari, a participé elle aussi à l’assemblée. Le thème a été choisi pour répondre à un désir du Pape: faire naître “une nouvelle génération de chrétiens qui sachent véritablement s’engager en politique”. Cela a donné lieu à un débat intense, raconte Maria Voce. La chose qui ressortait avec force est qu’il n’incombe pas à l’Église de “faire” de nouveaux politiques: son devoir consiste à former les chrétiens. Et si les chrétiens ont reçu une formation, alors ils pourront être aussi de bons politiques. Il faut donc repartir du témoignage chrétien: être des témoins du Christ au sein de la communauté politique.”

“Plusieurs personnes faisaient ressortir comment un des endroits privilégiés où l’on forme aujourd’hui les chrétiens sont les mouvements”, poursuit la présidente du mouvement des Focolari. Le pape Benoît XVI l’a lui aussi souligné dans son discours aux membres et aux consulteurs de l’assemblée. “L’appartenance des chrétiens aux associations de fidèles, aux mouvements ecclésiaux et aux communautés nouvelles peut être une bonne école pour ces disciples et témoins, soutenus par la richesse charismatique, communautaire, éducative et missionnaire propre à ces mouvements”, a affirmé le Saint Père. Maria Voce est intervenue lors de l’assemblée en donnant plusieurs expériences faites par le mouvement des Focolari dans le domaine de la politique. “Il est impossible de penser que le mouvement des Focolari ne s’intéresse pas à la politique, quand on sait que le premier focolarino marié était un homme politique, Igino Giordani, dont la cause de béatification est en cours, a dit Maria Voce. Et Chiara Lubich nous a appris à regarder vers un seul Père, elle nous a appris que nous sommes tous frères, donc les politiques sont eux aussi nos frères, auxquels nous devons apporter notre soutien.”

Parmi les expériences qu’elle a évoquées lors de l’assemblée, Maria Voce a parlé du “Forum politique permanent pour l’unité”, qui s’est constitué en 2008 en Corée du Sud et est composé d’un groupe actif de parlementaires adhérant au Mouvement politique pour l’unité. Ce forum est né dans le but d’offrir un lieu stable de dialogue et de conception de projets politiques. Lors de son récent voyage en Asie, Maria Voce avait rencontré les membres du Forum et les avait encouragés à s’engager pour promouvoir une politique se fondant sur la fraternité. Et c’est justement dans cette optique que, le 26 février dernier, l’initiative a été publiquement reconnue par le président de l’Assemblée nationale comme le meilleur groupe de recherche, parmi les 60 en lice, dans ses activités parlementaires et dans l’application de la Constitution. La somme d’argent remise avec le trophée a été immédiatement destinée à l’ouverture d’une “école de formation sociale et politique”, que le MPPU de Corée projette d’inaugurer à l’automne prochain.

Une injection de confiance

Pouvez-vous nous faire part de l’expérience que vous avez vécue lors de la journée “Ensemble pour l'Europe” à Munich?
«Cela a été une expérience constructive, parce qu’elle a donné aux membres des différents mouvements et charismes la possibilité de se rencontrer de nouveau, mais aussi, dans un certain sens, de participer aux diverses expressions qui caractérisent les mouvements. Cette participation à la vie et au charisme de l’autre est un enrichissement, parce qu’elle ouvre aux richesses de l’autre. Il est toujours intéressant de voir que finalement, malgré cette immense variété de charismes, il existe un fondement commun à tous ces mouvements: c’est la foi en Dieu, en Jésus Christ, envoyé par le Père pour le salut du monde. Oui, il me semble pouvoir dire que les expressions des mouvements sont comme une multitude de fleurs différentes qui croissent sur un même arbre. Un arbre que l’on voyait très bien à Munich. On le voyait solide, très solide.»
Quel est le rôle de ces mouvements aujourd’hui, au sein de l’Église et en Europe?
«Témoigner de la possibilité d’être en communion. Être un laïcat engagé et qualifié. Non pas un laïcat au sein duquel chacun suit sa propre route, mais un laïcat qui fait le choix de partager avec les autres le même objectif: l'unité. L‘unité des Églises, l'unité de l'Europe, l'unité entre tous. Certes, nous avançons selon des modalités différentes, mais nous allons tous dans la même direction et tous ensemble. En ce sens, la présence des évêques m’a semblé importante, comme le fait qu’ils aient reconnu l'utilité du chemin parcouru ensemble jusqu’ici, pour construire une Europe plus chrétienne, pas seulement plus unie, mais plus chrétienne parce que fondée sur les principes du christianisme.»
Pourtant, les chrétiens d’Europe sont divisés. Quel poids représente cette division?
«C’est la souffrance de vivre ensemble pour une unité encore imparfaite. Quand il y a l’amour réciproque et que les souffrances de l'un deviennent celles de l'autre, alors il est possible d’être sincère. Il est donc possible de se rendre compte des difficultés qui subsistent, mais aussi de la possibilité que nous avons de les faire disparaître peu à peu. Il s’agit aussi de comprendre ce que nous-mêmes pouvons faire, en attendant que les responsables du dialogue théologique trouvent les mots et les modalités justes pour arriver à exprimer la vérité d’une façon sur laquelle tout le monde puisse s’entendre. Parce que, c’est sûr, la vérité est une, elle n’est pas multiple. Seulement, il faut arriver à une vérité qui soit exprimée d’une manière dans laquelle tout le monde se retrouve vraiment. C’est, en toute logique, une action de l’Esprit Saint, mais nous pensons et nous constatons que, plus l’amour réciproque est fort entre les chrétiens, plus il est facile de se rejoindre sur plusieurs points certes divergents, et d’arriver à se comprendre et à avancer ensemble. C’est comme monter les escaliers: on s’arrête un petit moment pour pouvoir continuer à monter.
Et ce témoignage me paraît important, à un moment où tant d’ombres planent sur l’Église. Il faut faire apparaître ce que Jésus dit de lui-même: mes paroles ne passeront pas. Même les paroles d’accusation qui pèsent aujourd’hui sur l’Église passeront, si nous montrons l’Église comme elle doit être, autrement dit, si nous montrons cette réalité de communion entre nous et notre détermination à vivre l’Évangile de façon radicale.»
Est-ce la réponse que les mouvements peuvent apporter face à la situation que vit l’Église?
«Convertissons-nous, afin de vivre davantage l’Évangile et davantage en communion. Le principal est bien d’amener tous les hommes à croire à l'Amour de Dieu et à vivre dans le moment présent ce que Dieu nous demande, avec générosité et de façon radicale.»
Le Kirchentag avait choisi pour thème l’espérance. La journée “Ensemble pour l’Europe” a-t-elle été elle aussi un signe d’espérance?
«Certainement. Cela se voyait à la joie générale. Des gens arrivaient à tout moment, on avait l'impression de recevoir une injection de confiance. Confiance en Dieu, confiance dans les hommes, confiance dans l’Église.»
Interview réalisée par Maria Kuschel

 

Des témoins crédibles

Une lueur d’espérance au cœur de l’Europe

Du 12 au 16 mai, à Munich, a eu lieu la seconde édition du “Kirchentag”. Plus de 3000 manifestations, qui se sont déroulées dans 500 endroits différents à travers la ville, ont caractérisé cette rencontre œcuménique. Celle-ci, qui avait pour sologan “Afin que vous soyez porteurs d’espérance”, a vu affluer 133000 visiteurs permanents, auxquels il faut ajouter environ 11000 participants journaliers. Parmi les thèmes abordés lors des forums et des tables rondes, citons la crise économique et financière, la paix, la guerre en Afghanistan, la situation des Églises et de l’œcuménisme, ainsi que le dialogue interreligieux avec les juifs et les musulmans. Cette manifestation a été promue et organisée par un groupe de travail comptant 17 Églises chrétiennes, réunies au sein de l’ACK (communauté des Églises chrétiennes) en Allemagne. La nouveauté de cette édition résidait dans la collaboration notable des Églises orthodoxes d’Allemagne et s’est exprimée notamment par la célébration des vêpres et la liturgie du pain béni, en présence de 20000 participants, sur l’esplanade de la Theresienwiese de Munich, le vendredi 14 mai. Le mouvement des Focolari a été présent lors de diverses manifestations et sur des stands d’informations. La présidente, Maria Voce, est intervenue dans le cadre du forum des mouvements et des communautés chrétiennes, “Ensemble pour l’Europe”, qui avait choisi le slogan “Signes d’espérance”, qui s’est déroulé à la patinoire olympique. Maria Voce a fait part de l’expérience de communion vécue depuis maintenant dix ans, à l’échelle européenne, par les membres des différents mouvements et charismes. Sont également intervenus Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio, Ulrich Parzany, de ProChrist, et l’évêque luthérien Johannes Friedrich,. Les Focolari ont pris part à cette manifestation en animant des programmes pour les jeunes, entre autres “Sports4Peace”, animé par les Jeunes pour un monde uni, avec la participation du GenRosso; ils ont donné des témoignages sur la vie de la famille et ont présenté l’expérience vécue au centre œcuménique d’Ottmaring. “Le Kirchentag a eu lieu à un moment marqué par de nombreuses crises: la crise économique et financière, la crise de l’euro, autrement dit, de l’intégration européenne, la crise de l’Église catholique, en raison de l’implication de prêtres et d’évêques dans des abus sexuels sur des mineurs, commente Joachim Schwind, rédacteur en chef de Neue Stadt, la revue mensuelle du mouvement des Focolari en langue allemande. Pour toutes ces raisons, le slogan choisi pour la manifestation de cette année, “Afin que vous soyez porteurs d’espérance”, a pris une importance nouvelle et, surtout, d’une grande actualité. L’Église catholique s’est montrée, notamment à travers ses représentants, sous un jour très sobre, et cette humilité – c’est ce qu’ont relevé de nombreux commentateurs – rend service à l’œcuménisme, à une rencontre de même niveau que la précédente.” Cette année, la présence des orthodoxes à la manifestation a été particulièrement appréciée. “L’œcuménisme est devenu quelque chose de ‘normal’, au sens le plus positif du terme, poursuit Schwind. Il n’y a plus le charme de la découverte de l’autre en tant qu’‘étranger’. Dans de nombreux domaines, la coopération et la collaboration sont une réalité, et dans d’autres, elles sont en train de le devenir. Je pense qu’à présent, c’est aux mouvements d’offrir une base spirituelle solide à cette ‘normalité’ de l’ensemble.” “Le Kirchentag nous a apporté l’espérance sur trois plans, conclut Schwind: l’espérance au sein des Églises, car il a encouragé les chrétiens en leur montrant qui ils sont pour le monde d’aujourd’hui; sur le plan œcuménique, en faisant apparaître combien de choses nous unissent déjà, et qu’une communion intense et profonde non seulement est possible, mais existe déjà; espérance vis-à-vis de la société, en montrant que les chrétiens sont prêts à s’engager pour ce pays, et plus particulièrement à un moment où tout le monde cherche des points de repère.”

Des témoins crédibles

La cité pilote dans le vert.

Bruyères-le-Châtel, mercredi 12 mai 2010 – Malgré la grisaille du ciel, les fleurs et l’herbe de la prairie font tous leurs efforts pour rayonner et cela se voit. Après avoir fait le tour du village de Bruyères-le-Châtel et admiré la magnifique église saint Didier du XIe siècle, la visite de Maria Voce et Giancarlo Faletti commence par un café chaud dans les locaux de ce qu’on appelle la “maison du gardien”. La visite des lieux débute alors par les deux appartements rénovés dans ce local qui permettent d’accueillir quelques personnes de passage. Puis ce sera le focolare féminin dans la “grande maison”. Maria Voce y dira quelques paroles fondamentales pour l’avenir de ce projet. La visite continue avec les éditions Nouvelle Cité : découverte attentive de la part des responsables des différentes fonctions, des réalisations, de la conception d’un livre ou d’un article à l’expédition dans la magnifique cave voutée, en passant par l’administratif et l’œil vigilant du commercial. Lutte continuelle pour dire un message dans un monde où l’argent est trop souvent la valeur absolue. Maria Voce parlant remarquablement le français, le contact direct avec les employés comme avec toute personne rencontrée, est simple et rapide.

Une messe regroupe ceux qui le désirent dans la rotonde. A la fin de la messe, Maria Voce s’adresse à la soixantaine de présents avec une certitude forte : la cité-pilote d’Arny doit être une vitrine, une “expo de Dieu” non pas tant à cause des bâtiments mais grâce au témoignage d’amour réciproque qu’on y donne et qui doit rayonner pour la France mais aussi au-delà de la France. Si ce projet est voulu par Dieu (et il en a le goût !) rien ni personne ne peut l’empêcher.

Un autre type de soleil rayonne alors sur Arny, en particulier pour tous ceux qui ont investi spirituellement et matériellement dans ce projet. Maria Voce avait été touchée durant la messe par la lecture des Actes des apôtres avec le discours de Paul aux Athéniens. Arny est un lieu qui rend visible ce “Dieu inconnu”, non pas dans un sanctuaire de pierre mais par le témoignage de personnes dans la vie de tous les jours.