Mouvement des Focolari
Proposition : vivre la fraternité dans la ville et au-delà

Proposition : vivre la fraternité dans la ville et au-delà

A Loppiano, le rendez-vous des Jeunes pour un Monde Uni avait pour thème cette année, la ville comme lieu de fraternité : la construire et l’expérimenter au-delà de toute division. Le rendez-vous du Portugal, misait lui aussi sur la construction d’un monde uni, en ce temps caractérisé par la peur de l’autre et les conflits.

Loppiano (Florence) – La ville comme terrain privilégié d’expérimentation de la fraternité. C’est sur ce thème que s’est focalisé le 1er mai à Loppiano, rendez-vous annuel pour des milliers de jeunes italiens et européens, qui en arrive désormais à sa 36e édition.

Au programme : De nombreux témoignages ont été donnés par des jeunes des zones chaudes de la planète ou des régions qui sont le théâtre des “guerre oubliées” : Colombie, Irak, Burundi, Biélorussie et Corée? Ces jeunes étaient invités à raconter leur itinéraire et leur contribution dans leur pays à la construction de la paix, de la solidarité et de la cohésion sociale. Chiara Lubich leur a envoyé un message qui était aussi un défi : “Une ville ne suffit pas”.
Un espace spécial était également réservé à l’Economie de Communion, et en particulier au dialogue avec des chefs d’entreprise italiens qui souhaitent déplacer une partie de leurs activités sur le nouveau pôle industriel de la cité pilote. Ce dernier sera inauguré au mois d’octobre prochain et accueillera une trentaine d’entreprises qui adhèrent au projet de l’Economie de communion.

Le rendez-vous se dédouble – Cette année, le rendez-vous de Loppiano s’articulait en deux journées. Dès le 30 avril, à 15h, 7 workshop d’approfondissement était en place : Economie de communion, dialogue interreligieux, dialogue avec la culture, écologie, sport, musique, architecture, communication. Ces centres d’intérêt ont été proposés à la réflexion mais aussi à l’action des jeunes, avec la présence d’experts, des espaces de dialogue et des contributions videos.

Arc-en-ciel (Portugal) : “Légende pour l’unité” est le titre qu’avaient choisi les jeunes portugais. Sous-titre qui peut construire une communication nouvelle grâce aux nouvelles technologies que les Jeunes pour un Monde Uni du Portugal proposent aux jeunes de leur âge. Une communication marquée par le dialogue pour parvenir à construire un monde de paix. 1500 participants était attendus, nombre en constante augmentation depuis la première édition de 2002.
La cité pilote de Loppiano est la première des 33 cités pilotes des Focolari nées sur les 5 continents. Elle est située sur les collines de Toscane, près de Florence, sur la commune d’Incisa Val d’Arno : avec des écoles de formations, des entreprises, des centres artistiques, elle compte aujourd’hui près de 900 habitants de 70 nationalités. Parmi eux, des jeunes, des familles, des religieux(ses), des prêtres, étudiants, enseignants, professionnels, artisans, agriculteurs, artistes. Il y a également des chrétiens de plusieurs Eglises et des croyants d’autres religions. Sa caractéristique est l’internationalité, qui en fait un lieu privilégié pour le dialogue entre peuples et cultures.

La cité pilote Arc-en-ciel, située à Abrigada, à 45 km de Lisbonne, est née en 1997. Sa construction se poursuit progressivement, grâce à la contribution généreuse de beaucoup. Dès les débuts, elle a pu compter sur l’appui et les encouragements des autorités civiles et religieuses, considérée par la municipalité de Alenquer comme un projet d’utilité publique. Outre le fait d’être un espace privilégié pour le dialogue avec des personnes de différentes cultures et convictions, elle est aussi un point de rendez-vous pour les jeunes. L’engagement commun de tous les habitants est de mettre en pratique l’unique loi commune à toutes les cités pilotes : l’amour évangélique, pour témoigner qu’une vie pacifique et fraternelle entre personnes de conditions sociales et d’âges les plus divers est possible.

Commentaire de Chiara Lubich

« Je me rends compte en vérité que Dieu est impartial et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui » (Ac 10, 34-35).

Comme est grand le cœur de Dieu ! Il ignore les divisions entre peuples et nations, entre ethnies et langues. Il ne voit en nous que ses enfants, d’égale dignité.
Pourtant, les premiers chrétiens de Jérusalem avaient bien du mal à comprendre cette mentalité ouverte et universelle. Tous issus d’un même peuple, et conscients d’appartenir au peuple élu, il leur était difficile d’établir des rapports de fraternité authentique avec des membres d’autres pays. Et ils avaient été scandalisés d’apprendre que Pierre, à Césarée, était entré dans la maison de Corneille, un centurion romain, un étranger. Pourquoi donc fréquenter ces gens-là ?
Mais pour Dieu, personne n’est étranger.
« Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » . Dieu aime tous les hommes, sans distinction.
Cela, Pierre l’avait affirmé devant le soldat romain, dépassant lui aussi tous les préjugés à l’égard d’autres peuples.

« Je me rends compte en vérité que Dieu est impartial et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui. »

Si Dieu se comporte ainsi, nous devons, nous ses enfants, agir comme lui, ouvrir grand notre cœur, abattre toutes les barrières, nous libérer de tout esclavage.
Car ne sommes-nous pas devenus esclaves de nos divisions entre riches et pauvres, générations, races, cultures et nations ? Combien de préjugés portons-nous vis-à-vis des immigrés, des étrangers ? Que d’idées toutes faites n’entend-on pas sur ceux qui sont différents de nous ! Cela fait naître un sentiment d’insécurité, la crainte de perdre son identité, l’intolérance…
Et que dire des barrières encore plus subtiles séparant notre famille des autres, notre groupe religieux d’un autre qui suit d’autres orientations, les quartiers d’une même ville, les partis, les clubs sportifs… Ne cherchons pas plus loin l’origine des méfiances, des rancœurs sourdes et profondes, des inimitiés persistantes…
Avec un Dieu qui ne fait aucune différence entre les personnes, comment ne pas avoir à cœur la fraternité universelle ?

« Je me rends compte en vérité que Dieu est impartial et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui. »

Étant tous frères et sœurs, aimons donc tous les hommes, en commençant par celui qui se trouve à côté de nous. Et ne nous arrêtons pas. Ainsi, notre amour ne sera ni platonique ni abstrait, mais concret, fait de service.
Aimons-les d’un amour capable d’aller à la rencontre de l’autre. D’engager un dialogue, de se mettre à la place de l’autre quand il est dans la peine, de porter le poids de ses préoccupations. Au point qu’il se sente compris et accueilli dans sa différence et libre d’exprimer toute la richesse qu’il porte en lui.
Un amour qui entretient des rapports vivants et actifs entre personnes de convictions différentes, sur la base de la « règle d’or » : « Fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse », reportée par tous les livres sacrés et inscrite dans les consciences.
Un amour qui nous pousse à mettre nos biens en commun, à aimer le pays de l’autre comme notre patrie, qui nous fait construire des structures nouvelles, qui croit possible de faire reculer les guerres, le terrorisme, la faim, les innombrables maux qui déchirent le monde.

« Je me rends compte en vérité que Dieu est impartial et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui. »

Moira, une jeune indigène catholique du Guatemala, descendante des mayas Cakchiquel et aînée d’une famille de onze enfants, en a fait l’expérience. Les indigènes, victimes de nombreuses discriminations, ont un fort complexe d’infériorité vis-à-vis des métis et, plus encore, des blancs. Sa rencontre avec Fiore, l’une de mes premières compagnes de Rome, devait la marquer profondément.
Fiore, témoigne Moira, n’avait pas de préférence, sa façon d’être allait droit au cœur des gens et faisait tomber toute barrière :« Je n’oublierai jamais l’accueil chaleureux de Fiore. Son amour envers moi était un reflet de l’amour de Dieu. Ma culture indigène et l’éducation familiale m’avaient habituée à des comportements durs et fermés, qui éloignaient les gens de moi. Fiore a été pour moi une maîtresse, un guide, un modèle… et m’a aidée à sortir de moi pour m’ouvrir aux autres avec confiance. Elle m’a aussi proposé de reprendre mes études, m’a soutenue et encouragée lorsque, devant les difficultés de culture et de méthode, j’étais tentée de tout laisser tomber. Cela m’a permis d’obtenir mon diplôme de secrétariat. Elle m’a surtout donné conscience de ma dignité humaine et libérée de ce sentiment d’infériorité profondément ancré en moi. Depuis mon enfance, je rêvais de me lancer dans une bataille de libération de mon peuple. Fiore m’a fait comprendre que je devais commencer par moi-même. Il fallait que je sois “nouvelle”, si je voulais que naisse un “peuple nouveau”. »
Avec un Dieu qui ne manifeste de préférence pour aucun de ses enfants, on peut, comme Moira, avoir de grandes ambitions : « En disant oui à Dieu, je pouvais ouvrir une voie me permettant de faire connaître cette façon de vivre à mon peuple et je dois dire que cela s’est déjà en partie réalisé dans ma famille » .
Chiara LUBICH
La Parole de Vie du mois de mai est extraite des lectures du dimanche 21 mai 2006.

Culture du donner : la révolution des ados

  Panama – Les “Clubs du don” : voyage à Cebaco Les Juniors pour un Monde Uni organisent de nombreuses activités pour soutenir leurs projets. L’une d’entre elles, comparable aux Foires de Foire de Printemps d’Italie qui se poursuivent dans la durée, se passe au Panama. Il s’agit des “Clubs du don” qui existent désormais depuis des années : on peut devenir membre seulement si l’on vit la “culture du donner”, en commençant par donner un objet auquel on tient beaucoup. En 2005 le Ministre de l’Education du Panama, venu à connaissance de cette initiative, l’a insérée dans le programme d’activités à suivre dans le cadre des heures de service social obligatoire. Les Juniors pour un Monde Uni Panama écrivent : “Nous n’avons plus à obtenir l’autorisation des chefs d’établissement pour nous présenter dans les différentes écoles : il suffit de faire référence à la circulaire du Ministre ! La chose la plus belle c’est que tous les professeurs y participent aussi.” Et cette année, il y a eu une nouveauté : grâce à une embarcation, une délégation de juniors, accompagnée de parents et d’enseignants, se rend sur l’île de Cebaco – à 8 heures de voyage de là – pour porter aux familles dans le besoin les produits d’alimentation récoltée les mois précédents. La population les accueille à bras ouverts, leur offrant tout ce qu’ils ont de meilleur. “La relation construite avec eux ces huit dernières années est très belle – poursuivent les Juniors – et nous avons tous expérimenté qu’en allant là-bas pour donner, nous recevons beaucoup. En effet, nous sommes revenus très heureux.” L’un dentre eux, Jorge, dit ancore : “Très souvent, nous avons envie de choses dont nous n’avons pas réellement besoin. Maintenant que j’ai connu les amis de Cebaco, je ne peux pas m’arrêter ; nous devons faire beaucoup plus ! Et je suis heureux de ne pas devoir attendre d’être grand pour pouvoir donner !” En Allemagne – un bon gain pour le projet Scoolmates Nous sommes à Mannheim. Les écoliers de fin du primaire doivent réaliser un projet pour les matières d’économie et droit. Une idée est alors proposée : pourquoi ne pas lancer la proposition de trouver un travail pour quelques matinées, de façon a gagner un peu d’argent pour le projet Scoolmates ? La proposition plaît à tous, mais une première difficulté se présente : trouver un poste de travail. Un des jeunes élèves qui a réussi à se faire embaucher après trente tentatives, affirme : “A présent, je sais à quel point c’est difficile de trouver un travail.” Boulangers, électriciens, coiffeurs, commis épiciers, jardiniers, employés dans un restaurant, dans une entreprise de transports publics, employés de bureau : à la fin, tous les élèves de la classe ont obtenu un petit travail. Résultat final : 1443 euros, gagnés par l’ensemble de la classe et redonnés avec joie pour que d’autres jeunes puissent eux aussi aller à l’école.

“Jésus crucifié et abandonné, le prêtre par excellence !”

“Jésus crucifié et abandonné, le prêtre par excellence !”

  Joie d’avoir “vécu un esprit de famille”, d’avoir “partagé les difficultés”, “prié en profonde unité” et “d’avoir participé à un grand moment d’Eglise… telles sont quelques-unes des impressions recueillies à chaud auprès du millier de prêtres, diacres permanents et séminaristes, provenant de 52 pays, à la conclusion du Congrès. Du 19 au 21 avril dernier, ces journées se sont déroulées sur le thème : “Eglise aujourd’hui. Spiritualité de communion et dialogue”, en présence de participants de plusieurs Eglises chrétiennes.

La rencontre avait débuté par une vaste réflexion sur “Le profil du prêtre et du diacre aujourd’hui : vécu et défis.” Des témoignages de participants de différentes parties du monde, des interventions d’experts ont mis en évidence, dans cette première étape, les défis auxquels doit faire face l’Eglise de notre temps et, avec elle, les prêtres : crise de crédibilité et d’influence, fragmentation sociale et culturelle, individualisme et surcroît de travail… Mais également, pauvreté, conflits et injustices. Et il ressortait qu’au cœur de ces difficultés, apparaissent néanmoins des signes d’espérance, dont une importante “soif de Dieu” à laquelle il faut apprendre à répondre, la multiplication des petites communautés ecclésiales et l’apport des nouveaux charismes.

L’idée centrale du Congrès a été mise en évidence par le message de Chiara Lubich : “Jésus crucifié et abandonné est celui qui a ouvert à tous les hommes la voie de la fraternité universelle. C’est au moment de l’abandon qu’il a rétabli le lien entre les hommes et Dieu. Mais il est aussi “le lien d’unité entre les hommes. Voici pourquoi on parle de Lui : il est le prêtre par excellence !” D’où ce souhait précis que “chacun voie en lui son modèle, afin que l’Eglise aujourd’hui se trouve enrichie de prêtres-Christ, de prêtres offerts pour l’humanité ; Christ authentique, prêts à donner leur vie pour tous”.

La seconde partie du Congrès a été consacrée à l’Eglise communion et à la soif d’une spiritualité de communion dont il faut tenir compte. Giuseppe Maria Zanghi, responsable de Centre d’études du Mouvement des focolari a parlé du “passage, que traverse notre époque, d’une spiritualité et d’une vision de l’homme principalement individuelles à une vision qui élargit l’intériorité de l’individu à l communion avec tout homme et toute femme”. Silvano Cola, du Mouvement sacerdotal des Focolari, a fait part de sa rencontre avec la spiritualité de l’unité, faisant ressortir trois dimensions fondamentales pour la vie chrétienne et la vie sacerdotale aujourd’hui : “Découvrir Dieu-Amour comme le “tout” de l’expérience chrétienne ; apprendre à voir en tous des enfants de Dieu ; centrer sa vie personnelle sur Jésus crucifié qui, même au moment où il expérimente la séparation du Père, s’en remet à Lui, par amour.”
La prière de ce soir-là était animée par des prêtres et des séminaristes orthodoxes, avec notamment l’hymne Akathistos, qui s’adresse à la Vierge.
 La matinée du 20 avril, la rencontre a atteint le cœur central du thème abordé cette année. Unité, communion et réciprocité – a-t-il été dit -, restent une utopie si elles ne s’enracinent pas dans un amour qui se mesure à la donation radicale de Jésus sur la croix. Pour illustrer cela, plusieurs prêtres ont donné leur témoignage : notamment deux qui ont su susciter de nombreux fruits dans des milieux très éloignés de la vie ecclésiale, et un prêtre engagé au Brésil auprès des “enfants des rues”.

La concélébration de la seconde journée était présidée par MgrtGian Carlo Bregantini, évêque de Locri en Calabre, témoin d’un grand courage évangélique dans la lute contre le crime organisé. L’après-midi, Mgr Aldo Giorano, Secrétaire général du Conseil des Conférences épiscopales européennes, a proposé à tous des réflexions stimulantes sur le thème : “Pour une pastorale de la communion.”

Quelques témoignages ont été donnés ensuite comme illustration de pastorale missionnaire. Parmi ceux-ci, l’expérience de prêtres et de laïcs dans la paroisse de Saint Jean de la Croix à Rome ; là se conjuguent de façon harmonieuse et féconde les énergies et manières de faire des nouveaux mouvements ecclésiaux et des structures paroissiales. A été également redonnée une action d’aide à la Bosnie mise sur pied et soutenue par un centre de jeunes en Allemagne, qui s’est transformée en expérience d’Evangélisation, avec des retombées dans 45 pays différents. Enfin, le témoignage d’un jeune prêtre brésilien sur la croissance de 2000 petites communautés qui, dans le diocèse brésilien de Ponta Grossa, animent la vie de l’Eglise et le tissu social avec l’art d’aimer évangélique.

L’aspect de la culture et du dialogue a été au premier plan de la matinée du 21 avril, avec une intervention de Pasquale Foresi, premier focolarino prêtre, sur le thème : “Une nouvelle école de pensée”. Véra Araujo et Carlos Clarià, du Conseil général du Mouvement des Focolari sont intervenus sur le thème : “Ame du monde : nouveaux horizons de la mission aujourd’hui.”

Le Congrès s’est terminé par un intense moment de prière. Là, les participants ont pris l’engagement – proposé par Natalia Dallapiccola au nom de Chiara Lubich – de conformer leur vie au modèle de Jésus sur la croix, pour aller à la rencontre des multiples visages de douleur dans le monde d’aujourd’hui et “sécher les larmes de la tribulation dans de nombreux cœurs, proches ou au loin”. Dans le salut final, Silvano Cola, l’un des organisateurs de la rencontre disait : “Comme il y a 2000 ans à ses disciples, Jésus semble nous dire aujourd’hui : ’Allez dans le monde entier et annoncez l’Evangile vécu !”

Adresse internationale : www.chiesaoggi.focolare.org

Fraternité derrière les barreaux : des pas vers la lumière

  «Cher A., comme tu le vois, nous cherchons à aider à notre petite mesure les compagnons de captivité qui ont beaucoup de difficultés… Ce que nous faisons est bien peu de choses mais ça nous donne la force d’avancer sur le chemin où se trouve la lumière. Lorsque nous nous endormons le soir, nous nous sentons libres et la conscience en paix. Avec les camarades, je cherche toujours à avoir un dialogue : un mot de réconfort est parfois utile, il suffit d’autres fois d’être disponibles,il nous arrive de dire ensemble une prière afin que le Seigneur nous aide à dépasser ces mauvais moments.» Ces lignes sont écrites par un détenu à A., qui tous les jeudis matins descend à Rome pour se rendre au nouveau complexe pénitentiaire de Rebibbia, où l’attendent ses amis détenus. Depuis quelques années, il met ainsi à profit son jour de liberté du travail, prenant sur lui les espérances de personnes qui, souvent, ont touché le fond. A titre tout à fait exceptionnel, A. a obtenu la permission de rencontrer les détenus de tous les quartiers. Il en suit une cinquantaine et, à travers les plus disponibles, il arrive à en toucher d’autres encore. Il les aide aussi en leur donnant la Parole de vie mensuelle et la revue Città Nuova. Beaucoup de ses amis détenus disent qu’ils trouvent en cela un aliment et une grande aide pour voir les choses d’un autre point de vue, comme l’exprime cette poésie écrite par l’un d’entre eux. «Le silence de la nuit / est comme un lit accueillant et chaud (…). C’est la voix de notre conscience / (…) Les prisonniers peuvent se repentir / les aveugles voir les couchers de soleil / les clochards rêver d’un chemin lumineux./ Les puissants peuvent devenir humble et sages / les malades recommencer à sourire./ Le silence de la nuit / c’est le lit chaud où tous / règlent leurs comptes avec la vérité.» Souvent, ce lien continue avec ceux qui ont fini de purger leur peine où qui sont transférés dans un autre lieu : c’est le cas de l’auteur de la poésie, qui écrit depuis un autre établissement : «Je suis en prison depuis 1996. Privations, deuils en famille et de nouveau, prison… Heureusement que j’ai appris à aimer et à croire, parce qu’aujourd’hui, s’il n’en avait pas été ainsi, je ne sais pas comment cela se serait terminé. Je veux te faire une confidence : je continue à prier et je cherche à porter cette vie d’amour à ceux qui en ont le plus besoin. Même dehors, je sais que ce ne sera pas facile mais il faut régler ses comptes avec le passé, l’accepter, prendre son courage à deux mains pour dire avec humilité : j’ai besoin d’aide. Je ne cache pas qu’il y a eu des moments où j’ai expérimenté dans ma peau quelque chose de ce qu’a vécu Jésus : l’abandon, la persécution, l’indifférence de nombreuses personnes… mais ensuite, je me dis en moi-même : moi je suis coupable, Lui était innocent. Il a sacrifié sa vie pour nous racheter, pour nous faire comprendre jusqu’à quel point nous devons aimer. Comment peut-on ne pas l’aimer et l’adorer ?» Les expériences recueillies jusque-là sont un témoignage émouvant. Voici quelques flashs. «Un garçon de la cellule en face de la mienne était désespéré car il avait perdu l’anneau que lui avait offert sa femme. J’ai essayé de démonter le siphon du lavabo et ainsi nous l’avons retrouvé. Il est difficile de décrire sa joie. Le soir, j’ai écrit une lettre pour rendre service à un détenu analphabète… J’ai offert avec plaisir un paquet de dix cigarettes, quitte à rester sans.» «J’ai travaillé pendant deux mois pour construire un bateau avec des cure dents. Je voulais le vendre pour en tirer un peu d’argent. Mais un de mes amis n’avait pas de cadeau à offrir à sa femme et j’ai été heureux de pouvoir lui offrir mon bateau.» Des extraits de vie nouvelle qui nous font mieux comprendre comment devenir les “prochains” – comme Jésus l’a fait sur la croix – de ceux qui passent à côté de nous dans la vie : en étant prêts à nous “faire un” avec eux, à assumer un manque d’unité, à partager une souffrance, à résoudre un problème, par un amour concret qui se fait “service”. (Extrait de Città Nuova n° 5/2006)

Commentaire de Chiara Lubich

« Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance » (Jn 12, 24).

Plus éloquentes qu’un traité, ces paroles du Christ laissent entrevoir quel est le secret de la vie.
En Jésus, il n’y a pas de joie sans accepter la douleur ni de résurrection sans passer par la mort. Jésus, ici, parle de lui, il explique la signification de son existence. Il n’est qu’à quelques jours d’une mort atroce, humiliante. Pourquoi doit-il mourir, lui qui s’est justement proclamé la Vie ? Pourquoi doit-il souffrir, lui qui est innocent ? Pourquoi faut-il qu’il soit calomnié, giflé, qu’on se moque de lui et qu’il soit cloué sur une croix, pour subir la mort la plus infamante ? Et surtout, pourquoi lui, qui a vécu dans une union constante avec Dieu, devra-t-il se sentir abandonné de son Père ? Lui aussi a peur de la mort ; mais elle aura un sens : elle aboutira à la résurrection.
Il était venu pour réunir les enfants de Dieu dispersés , abolir toute barrière séparant les êtres et les peuples, ramener la fraternité entre les hommes divisés, apporter la paix et construire l’unité. Mais il y avait un prix à payer : pour attirer à lui tous les hommes, il devra être élevé de terre, sur la croix . Et il nous dit cette parabole, la plus significative, sans doute, de tout l’Évangile :

« Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance »

Ce grain de blé, c’est lui.
En ce temps de Pâque, il nous apparaît du haut de la croix, dans son martyre et sa gloire, signe de l’amour extrême. Là, il a tout donné : le pardon à ses bourreaux, le paradis au larron ; à nous, il a donné son corps et son sang, sa vie, jusqu’à crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » J’écrivais dans une lettre en 1944 : « Sais-tu qu’il nous a tout donné ? Que pouvait nous donner de plus un Dieu qui, par amour, semble même oublier qu’il est Dieu ? » Et il nous a donné la possibilité de devenir enfants de Dieu : il a engendré un peuple nouveau, une nouvelle création.
Dès le jour de la Pentecôte, le grain de blé tombé en terre et mort fleurissait en un épi fécond : trois mille personnes, de tous peuples et de toutes nations, devenaient « un seul cœur et une seule âme », puis cinq mille, puis…

« Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance »

Cette Parole donne aussi sens à notre vie, à nos souffrances, et à notre mort qui viendra un jour. La fraternité universelle pour laquelle nous voulons vivre, la paix, l’unité que nous voulons construire autour de nous ne sont qu’un vague rêve et une chimère si nous ne sommes pas prêts à parcourir le même chemin que le Maître.
Comment a-t-il fait pour « porter du fruit en abondance » ?
Il a tout partagé avec nous. Il a endossé nos souffrances. Il s’est fait avec nous ténèbres, tristesse, épuisement, contradiction… Il a éprouvé la trahison, la solitude, il s’est senti orphelin… Bref, il s’est fait « un avec nous », en prenant sur lui tout ce qui nous écrasait.
Comment ne pas être remplis d’amour pour ce Dieu qui s’est fait notre « prochain » ? Et comment lui exprimer notre reconnaissance pour son amour infini sinon en vivant comme il a vécu ? À notre tour, devenons les « prochains » de ceux qui passent auprès de nous dans la vie, en cherchant à nous « faire un » avec eux, à prendre sur nous les divisions, à partager une souffrance, à résoudre une difficulté, avec un amour concret fait de services rendus.
Jésus, dans son abandon, s’est donné tout entier ; en celui qui vit la spiritualité née de Lui et centrée sur Lui, doit resplendir pleinement le Ressuscité et la joie doit en être le témoignage.
Chiara LUBICH
La Parole de Vie du mois d’avril est extraite des lectures du dimanche 2 avril 2006.

50° anniversaire de Città Nuova : villes en dialogue, villes de la fraternité

50° anniversaire de Città Nuova : villes en dialogue, villes de la fraternité

   «En regardant nos villes, ce qui attire l’homme d’aujourd’hui, dans ses exigences les plus profondes, c’est vraiment cette “nouvelle cité”, celle ville de la fraternité qui rend frères au-delà de toute division. La revue Città Nuova veut être un chemin de fraternité, instrument de dialogue à tous les niveaux, de communion, d’unité.» C’est ce qu’écrivait Chiara Lubich dans l’éditorial du premier numéro de 2006, année du 50e anniversaire de la revue des Focolari. Et pour appuyer cette nouvelle perspective aux principales villes italiennes, Città Nuova a préparé un calendrier de rendez-vous. Parmi les premières étapes : Rome et Milan. Milan : des signes visibles de fraternité Une nouvelle manière de ‘vivre la ville’ : devenir des « citoyens à part entière, capables de regarder en face la réalité et, en même temps, de modifier le cours des événements, en commençant à faire des projets en partant de la rencontre de l’autre.» C’est la proposition lancée le 11 mars dernier par Lucia Fronza Crepaz, présidente du Mouvement pour l’unité en politique, en présence de 1600 personnes massées dans le grand amphithéâtre de l’université d’Etat. En effet, «la tolérance n’est pas suffisante». Comme l’a affirmé la sociologue brésilienne Vera Araujo, il devient nécessaire d’aller jusqu’au don de soi aux autres, à la solidarité, jusqu’à parvenir à la fraternité universelle. «Nous devons passer d’une culture qui a privilégié le ‘quoi’?, la substance, à une culture qui mette au centre le ‘qui’?, la personne, l’homme dans sa vocation de personne, dans cette communion qui dépasse l’individualité», a affirmé le Pr Giuseppe Maria Zanghì, philosophe, au Centre d’études interdisciplinaire du mouvement des Focolari. L’invitation est de «sortir de la fermeture de nos lieux compartimentés pour aller vers l’ouverture infinie qu’est l’amour. Nous devrions donner à nos villes de pierre la clarté et le souffle du jardin d’Eden retrouvé dans les espaces de la vie trinitaire.» Rome : suite du parcours L’édition romaine est inscrite sur le calendrier, au 25 mars, 16 heures. Le rendez-vous est prévu dans les locaux de l’université de Rome III, sous le patronage de la Commune de Rome, et il porte sur le tissu citadin et les dynamiques locales qui font de Rome une ville universelle. C’est ce qu’indique le titre de la rencontre : “Rome, ville en dialogue : entre dynamiques locales et perspectives universelles.” Il s’agit de la suite d’un parcours déjà commencé depuis des années dans la capitale : il vise à accroître le dialogue avec la ville, la présence active sur le territoire. Avec les acteurs d’expériences concrètes vécues dans la ville, un expert des mass media (Giampiero Gamaleri), un sociologue (Bennie Callebaut) et un journaliste (Michele Zanzucchi), offriront des pistes de réflexion sur le défi multiculturel actuel.

Diffuser une mentalité solidaire, valoriser les ressources

Diffuser une mentalité solidaire, valoriser les ressources

 Dans l’une des régions les plus pauvres du Nordeste brésilien, touché par une grande sécheresse, a été donné le départ d’un projet de développement qui prévoit la construction d’infrastructures, des interventions d’éducation à la santé, des informations sur différentes sortes de cultures, sur la mise en valeur des ressources et de l’irrigation. L’aspect le plus innovateur est illustré par le Pr Luigino Bruni, un des responsables du projet : « Les agriculteurs doivent découvrir leurs ressources propres et leurs talents : ils apprennent à mettre en commun leurs découvertes, leur savoir-faire, leurs progrès, et ils mettent aussi en commun les bénéfices que ce parcours leur procure. Si la communion ne devient pas une culture, il n’y a pas d’espoir que le problème social puisse un jour être résolu. » Le projet gouvernemental « Sertao vivo » a comme objectif de rejoindre 4 millions d’agriculteurs de 180 communes de cette région semi désertique. Il a été inauguré officiellement en juillet 2005, fruit de la collaboration entre le gouvernement du Cearà, la communauté Shalom et l’expérience de l’Economie de communion, née justement au Brésil il y a 15 ans, à l’initiative de Chiara Lubich. L’Etat du Cearà se trouve juste en dessous de l’Equateur et compte 7 millions d’habitants. Le revenu par habitant est de très loin inférieur au revenu national, avec un taux de chômage très élevé, une forte mortalité infantile et une grosse proportion d’analphabétisme. Développements futurs. Après le premier cours d’Economie humaine et réciprocité, et l’ouverture en juin 2005, d’un centre d’animation culturelle géré par trois organismes, il est prévu pour l’avenir de réaliser deux cours d’Economie par an, qui s’adresseraient aux formateurs, et des études sur le territoire grâce à la collaboration des universités et l’octroi de bourses d’études. La direction scientifique du projet est confiée à Emmir Nogueira, co-fondatrice de Shalom, et à Luigino Bruni, enseignant en économie à l’université de Milan et responsable de la Commission internationale de l’Economie de communion. (Article publié dans « Il Regno » n° 2/2006)

Un projet innovateur pour les malades du sida en Afrique…

Un projet innovateur pour les malades du sida en Afrique…

 Ayubu a 42 ans et vit à Akum, au Cameroun. Il confectionne des sacs en raphia, activité artisanale typique de son village : «Lorsqu’on m’a dit que j’avais le sida, j’ai continué à vivre comme un mort vivant. J’avais en moi deux personnes : l’une d’elles était déjà morte, l’autre était le corps qui bougeait. On m’a invité au Club. Là, j’ai été surpris de voir beaucoup de personnes dans les mêmes conditions que moi, qui riaient et parlaient normalement. Peu à peu, je suis revenu à la vie : je n’avais plus en moi deux personnes mais une seule. J’ai recommencé à être un homme vivant. Même mes sacs se vendent et je suis en train d’apprendre la céramique.» Le“Club” auquel Ayubu fait référence est l’un des groupes de soutien pour les malades du sida mis sur pied par le Mouvement des Focolari au Nigeria, au Cameroun, au Kenya et en République Démocratique du Congo. Grâce l’implantation de ce réseau de Clubs dans différents disctricts, est offerte une approche globale de la personne, pour soutenir les malades, leurs familles t les personnes à risque. L’initiative est devenue partie intégrante du projet de l’ONU, et les résultats – soit la constitution dans chaque communauté d’un tissu social de solidarité qui grandit et fait boule de neige, avec des coûts d’intervention très bas -, ont été présentés lors de la XIVe Conférence mondiale sur le Sida (Barcelone, 7-12 juillet 2002). Et ils ont été publiés dans les Actes, parmi les “Interventions et programmes d’amélioration”. Comment est née l’idée ? Le projet a commencé en 1992, dans l’hôpital d’une mission au Nigeria, sous la direction de deux médecins et une religieuse. Ensemble, ils se sont rendu compte que pour enrayer la diffusion du virus et éviter que les malades soient marginalisés, il n’est pas suffisant de suivre le protocole offert par l’hôpital pour le traitement des maldes du Sida. En effet, une collaboration est nécessaire entre les différents acteurs de la santé, les membres de la famille, les enseignants, les autorités locales, les guérisseurs traditionnels, afin de faire naître un sens de fraternité et une culture d’acceptation envers les personnes séropositives. Le témoignage d’un des acteurs de cette initiative, le médecin espagnol Fernando Rico Gonzàles: «Pour différentes raisons, en particulier par manque de formation et de conaissances, les personnes séropositives refusent souvent d’accepter le diagnostic. J’ai été interpellé par la souffrance profonde, le manque d’espérance rencontrés en beaucoup d’entre elles. J’ai alors commencé à parler à mes patients et je leur ai demandé s’ils seraient contents que nous trouvions ensemble d’autres personnes, confrontées aux mêmes problèmes, pour pouvoir s’aider réciproquement.» A partir du Nigeria, l’expérience a été reprise dans d’autres pays d’Afrique. Par exemple, aujourd’hui, une centaine de personnes sont en lien avec les deux clubs de Akum et Bali, au Cameroun. Une vingtaine d’entre elles sont des enfants. D’autres personnes gravement malades sont soignées et visitées à domicile. Ces clubs sont soutenus financièrement par l’ONG Action pour un Monde Uni (AMU). 16 000 € ont été récoltés jusqu’à présent pour ce projet. Le budget prévisionnel annuel tourne autour de 18 600 €. Des versements peuvent être faits à l’ordre de l’ONG Action pour un Monde Uni, en stipulant bien sur le chèque : “Projet Bamenda”. (Extrait de AMU Nouvelles et Living City 5/2005)

Commentaire de Chiara Lubich

« Celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3, 21).

« Faire » la vérité ? On pense d’ordinaire que celle-ci s’apprend ou se dit… Mais Jésus, une fois de plus, nous surprend. Pour lui, la vérité « se fait ».
Nicodème, un rabbin membre du Sanhédrin, en est lui aussi étonné. Alors qu’il demande à Jésus comment on peut entrer dans le Royaume des cieux, il s’entend répondre qu’il faut renaître, c’est-à-dire accueillir la vie nouvelle que Jésus est venu apporter, se laisser transformer intérieurement jusqu’à devenir enfant de Dieu et entrer ainsi dans son monde à lui. Plutôt qu’une conquête humaine, le salut est un don qui vient d’En Haut.
Nicodème, venu trouver Jésus de nuit, dans les ténèbres, en sort tout illuminé.

« Celui qui fait la vérité vient à la lumière. »

Cette Parole de vie nous invite à agir conformément à la vérité, à être cohérents avec l’Évangile. Elle nous demande de ne pas nous contenter d’écouter la Parole de Dieu, mais de la mettre en pratique . Comme l’affirme un Père de l’Église, Hilaire, évêque de Poitiers, « il n’est rien des paroles de Dieu qui ne doive s’accomplir ; et tout ce qui a été dit comporte la nécessité d’être mis en œuvre, car les paroles de Dieu sont des décrets. »
Foi et comportement moral sont étroitement liés.
L’entretien profond de Jésus avec Nicodème nous indique clairement qu’en Jésus la lumière, la vie et l’amour en acte coïncident. Il en sera donc de même pour ceux qui, accueillant le Christ, deviennent en lui enfants de Dieu. « Celui qui obéit au Seigneur et suit, par son intermédiaire, l’Écriture – écrit Clément d’Alexandrie, un autre père de l’Église – est transformé pleinement à l’image de son Maître : il se met à vivre comme Dieu de chair » .
Or, même celui qui ne reconnaît aucune religion n’est pas exempté d’être cohérent. Lui aussi doit traduire en fait les convictions profondes que lui dicte sa conscience.

« Celui qui fait la vérité vient à la lumière. »

Vivre dans la vérité nous fait déboucher sur la lumière, « accueillir » le Christ. Jésus l’a promis : « Celui qui m’aime… je me manifesterai à lui » . Lui est la « vraie lumière » .
Mais faire la vérité constitue aussi un témoignage social. Jésus l’a dit, en nous invitant à faire resplendir notre lumière « aux yeux des hommes, pour qu’en voyant nos bonnes actions ils rendent gloire à notre Père qui est aux cieux » .
La cohérence de la vie est le plus éloquent des discours. Les enfants la demandent à leurs parents : ils les veulent unis, occupés à établir l’harmonie familiale. Les citoyens attendent cette même cohérence de la part de leurs élus : la fidélité à leur programme, le souci du bien commun et l’honnêteté dans leur gestion. Les étudiants désirent que leurs enseignants soient cohérents dans leur travail didactique et éducatif. Probité, transparence, compétence sont exigées des commerçants, des ouvriers, de tout travailleur…
La société se construit aussi par la correspondance entre nos idéaux et nos choix concrets quotidiens.

« Celui qui fait la vérité vient à la lumière. »

C’est l’expérience d’hommes comme Nelson Mandela qui, pour être fidèle à son engagement pour l’égalité, a fait de longues années de prison, avant de revenir sur le devant de la scène pour diriger son Pays ; ou comme Martin Luther King, qui a payé de sa vie sa cohérence.
C’est encore l’expérience de nombreux hommes et femmes inconnus, sans être pour autant moins authentiques dans leurs choix. Ainsi ce chef d’entreprise, dont un gros client exige des pots-de-vin en échange d’une commande de nouvelles fournitures. Conscient qu’il risque de perdre une grande partie de son chiffre d’affaires, il ne renie pas ses principes. Sa décision est douloureuse mais ferme. Le grand magasin qui distribue ses produits retire, comme prévu, ses commandes, mettant ainsi son fournisseur au bord de la faillite. Mais quelques mois plus tard, cette grande surface est obligée de faire machine arrière devant les protestations de ses clients. En effet ceux-ci ne trouvent plus dans les rayons les produits auxquels ils sont attachés. La cohérence de vie a ainsi été reconnue.

Chiara LUBICH

La Parole de Vie du mois de mars est extraite des lectures du dimanche 26 mars 2005.

“Le Christ crucifié et abandonné, visage de Dieu Amour et chemin pour l’humanité”

 Des évêques amis du mouvement des Focolari se retrouvent à Castelgandolfo du 11 au 17 février. C’est cette année la 30e édition de ce rendez-vous qui réunit une centaine de participants de toutes les parties du monde. Au programme de leur rencontre, le 15 février, l’audience générale avec Benoît XVI. Point de référence de ces journées, animées par le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague, l’encyclique “Deus caritas est”, approfondie avec, notamment, une intervention du cardinal Ennio Antonelli, archevêque de Florence. Les participants approfondiront également le thème de “Jésus crucifié, source et modèle de l’amour”, focalisant l’attention sur la souffrance de l’abandon ; mystère si difficile à comprendre et pourtant si proche de l’homme moderne, comme le souligne Chiara Lubich avec la spiritualité de l’unité. Parmi les autres points approfondis : l’Evangélisation parmi les jeunes, la collaboration entre les nouveaux mouvements d’Eglise en vue du grand rendez-vous qui leur a été donné par Benoit XVI place Saint Pierre pour Pentecôte cette année ; ils mettront également en commun les occasions de vivre l’oecuménisme, avec des témoignages d’évêques, de prêtres et de laïcs. Autres points importants de cette rencontre : les célébrations liturgiques, animées chaque jour par des évêques d’un continent différent, et la communion fraternelle, dans l’intention de revivre l’atmosphère du Cénacle, où les apôtres unanimes étaient réunis avec Marie, la Mère du Seigneur. L’expérience de ces 30 dernières années a été pour les évêques qui participent à ces rencontres un stimulant pour découvrir de nouveaux espaces de communion ; et une occasion de parcourir avec leurs communautés diocésaines, les voies du dialogue, afin d’être au milieu des nombreux conflits, levain de réconciliation et de paix. L’objectif de ces rendez-vous est d’approfondir l’expérience de partage spirituel et de fraternité entre évêques, commencée en 1977 à l’initiative de Mgr Klaus Hemmerle, évêque d’Aix la Chapelle ; expérience tout de suite encouragée par Paul VI, puis par Jean-Paul II. Puisant à la spiritualité de l’unité, les évêques amis des Focolari veulent actualiser et promouvoir cette “spiritualité de communion” que le pape Jean-Paul II a proposé de façon répétée au peuple de Dieu et en particulier aux évêques.

Commentaire de Chiara Lubich

Cette journée de sabbat qui venait de s‘écouler à Capharnaüm avait été particulièrement chargée pour Jésus. Il avait parlé dans la synagogue, laissant tout le monde frappé par son enseignement. Il avait libéré un homme possédé par un esprit impur. En sortant de la synagogue il s’était rendu à la maison de Simon et d’André, où il avait guéri la belle-mère de Simon. La nuit venue, on lui avait amené tous les malades et les possédés : il avait guéri des infirmes de maux de toutes sortes et chassé de nombreux démons.
Après une journée et une nuit aussi intense, au matin, tandis qu’il faisait encore noir, Jésus se leva, sortit de la maison, et

«… il s’en alla dans un lieu désert ; là il priait. »

Il avait la nostalgie du Ciel. C’est de là qu’il était venu, pour nous révéler l’amour de Dieu, pour partager notre vie en tout et nous ouvrir le chemin du ciel. Il avait parcouru les routes de Palestine pour enseigner les foules, guérir le peuple de ses maladies et de ses infirmités, former ses disciples.
Mais la sève vitale qui, comme l’eau d’une source, jaillissait de son sein, lui venait d’un rapport constant avec son Père. Lui et son Père se connaissent, s’aiment, Jésus est dans le Père et le Père est en lui, ils ne font qu’un.
Le Père est l’« Abba », ce qui veut dire le papa, celui vers qui on peut se tourner avec une confiance sans bornes et un amour infini.

«… il s’en alla dans un lieu désert ; là il priait. »

Cependant, comme il était venu sur terre par amour pour nous, il a désiré que nous soyons nous aussi dans cette situation privilégiée de prière. En mourant pour nous, afin de nous délivrer, il nous a faits enfants de Dieu, ses frères. Et il nous a donné, à nous aussi, la possibilité de faire nôtre son invocation divine : « Abba, Père ! » avec tout ce qu’elle comporte d’abandon à son amour, de consolations divines, de force et d’ardeur qui naissent au cœur de ceux qui se savent aimés…
Une fois entrés dans la « chambre intérieure » de notre âme, nous pouvons lui parler, l’adorer, lui dire notre amour, le remercier, lui demander pardon, lui confier nos besoins et ceux de l’humanité entière, et pourquoi pas nos rêves et nos désirs… Quand on sait qu’une personne nous aime immensément et qu’elle est toute puissante, ne peut-on pas tout lui dire ?
Nous pouvons parler avec la Parole de Dieu, avec Jésus. Nous pouvons surtout l’écouter, le laisser nous répéter ses paroles : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! », « Je suis avec vous tous les jours » ; et ses invitations : « Viens et suis-moi », « Pardonne soixante-dix fois sept fois », « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le aussi pour eux ».
Nous pouvons prolonger ces instants, ou les renouveler fréquemment tout au long de la journée, presque comme un rapide regard d’amour, en disant : « Tu es, Seigneur, mon unique bien », « C’est pour toi que je fais cette action ».
Nous passer de la prière serait comme vouloir vivre sans respirer. La prière est la respiration de l’âme, l’expression de notre amour pour Dieu.
Nous sortirons raffermis de ce dialogue, de ce rapport de communion et d’amour, prêts à affronter la vie de chaque jour avec une intensité et une confiance nouvelles. Nous trouverons aussi un contact plus vrai avec les autres et avec les événements.

«… il s’en alla dans un lieu désert ; là il priait. »

Si nous ne fermons pas notre âme à toutes les sollicitations de l’extérieur, si nous ne nous recueillons pas, tu ne peux, Seigneur, venir à notre rencontre et t’entretenir avec nous comme ton amour le désire.
Mais une fois détachés de tout, nous ne voudrions plus revenir en arrière, tant l’union avec toi est douce et tout le reste caduc.
Ceux qui t’aiment avec sincérité te trouvent souvent, Seigneur, dans le silence de leur chambre, au plus profond de leur cœur. Cela les émeut comme s’ils étaient chaque fois touchés au vif.
Et ils te remercient de leur être si proche, d’être Tout, celui qui donne un sens à leur vie et à leur mort.
Ils te remercient, mais souvent ils ne savent ni le faire ni le dire. Ils savent seulement que tu les aimes, qu’ils t’aiment, et qu’il n’existe rien sur terre d’aussi doux, rien qui ne soit comparable, même de loin, à cela. Ce qu’ils éprouvent dans leur âme, quand tu te présentes, est paradis et « si le ciel est ainsi, disent-ils, oh, quelle merveille ! »
Ils te remercient, Seigneur, de leur avoir donné toute la vie, de les avoir menés jusque-là. Et s’il reste encore à l’extérieur des ombres qui pourraient obscurcir leur paradis anticipé, quand tu te manifestes, tout cela s’éloigne et n’est plus.
C’est Toi qui es.
Voilà la réalité.

La ville : lieu de défi et de réalisation de la fraternité

La ville : lieu de défi et de réalisation de la fraternité

 

 

Des personnalités politiques, des administrateurs, des personnes de la fonction publique de Vérone et la région, de différents partis et de toutes tendances, se sont interrogés sur le sens de leur expérience politique.
La soirée était consacrée au thème : “La ville : lieu de défi et réalisation de la fraternité”, une réflexion sur ce que signifie et implique l’idéal de fraternité pour la vie de la commune. “La fraternité – selon la pensée de Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari -, ne vient pas s’ajouter à la réflexion et à la pratique politique de l’extérieur, mais on peut la considérer comme ’l’âme’ avec laquelle faire face aux problèmes d’aujourd’hui.”

Après la présentation du thème et l’audition par video conférence de l’intervention de Chiara Lubich au Conseil municipal de Trente, en juin 2001, deux expériences de vie ont été présentées, qui montraient comment il est possible de vivre la fraternité, aussi en politique.
Les interventions du public présent ce soir-là ont mis en évidence la difficulté de vivre la valeur de la fraternité à l’intérieur d’un monde complexe et difficile, miné par les luttes, qui porte souvent à perdre la dimension de l’esprit originel du service pour le bien commun.
Néanmoins, d’une part, le témoignage de ceux qui sont engagés dans cette direction depuis un certain temps et, d’autre part, la présence et les interventions de nombreuses personnes, ont laissé entrevoir la possibilité que naisse, dans la ville, un climat de collaboration plus serein en ceux qui sont impliquées dans la politique.

La soirée a été un petit signe de la manière dont, en restaurant la dimension du dialogue et de l’écoute réciproque, on peut créer les conditions pour favoriser une expérience politique qui sache promouvoir la fraternité.

(D’un article de Lino Cattabianchi, dans l’Arena du 6 février 2006)

« Le dialogue interreligieux pour former l’unité de la famille humaine »

« Le dialogue interreligieux pour former l’unité de la famille humaine »

Ils étaient environ 250 (chrétiens, humanistes, de nombreux musulmans, des juifs, et quelques représentants d’autres religions) à suivre avec attention l’introduction de Annie Hesius, sociologue, sur la fraternité comme chance et défi pour la société de demain. Le forum n’avait donc pas comme objectif de poser l’une ou l’autre thèse à défendre, mais plutôt de créer la possibilité de s’interroger ensemble en profondeur, sur la base des valeurs qui nous sont communes. A. Hesius a expliqué que, contrairement aux deux autres principes prônés par la Révolution française (l’égalité, la liberté), la fraternité a trouvé jusqu’ici peu d’applications dans la vie de nos sociétés. Elle n’est certes pas une question de sentimentalisme mais plutôt le fruit d’une tension continue à voir l’autre comme un autre moi-même et à le traiter en conséquence. Etre de bonne foi et grandir dans un amour capable d’aller au-delà de certaines limites constituent des facteurs qui garantissent le développement de relations réussies entre les personnes et les groupes. Un montage vidéo a illustré les moments forts vécus par le Mouvement des Focolari dans le domaine du dialogue interreligieux, depuis la fin des années ’70. Les rencontres que Chiara Lubich, la fondatrice du Mouvement, a eues avec des personnalités bouddhistes, musulmanes, juives et hindoues ont été à l’origine de rapports de confiance et d’amitié, créant des espaces de fraternité un peu partout dans le monde. Le dialogue interreligieux, une nécessité vitale Mohammed Boulif, consultant en économie musulmane, et Albert Guigui, le Grand Rabbin de Bruxelles prennent ensuite la parole. Le public est impressionné par ce qu’ils partagent : leur vision du dialogue en général et également dans le cadre des contacts avec le Mouvement des Focolari, leur participation en 2005 à deux symposiums internationaux, l’un judéo-chrétien et l’autre islamo-chrétien, organisés par le Mouvement des Focolari. M. Boulif souligne l’importance de privilégier ce qui nous rapproche, pour pouvoir arriver à une connaissance approfondie et à un enrichissement mutuel. Dans cette dynamique, la sincérité est de rigueur. En guise d’illustration l’ex-président de l’Exécutif des Musulmans a repris ce que des amis musulmans d’Algérie lui avaient confié : les contacts avec leurs amis chrétiens des Focolari leur ont permis de découvrir leur religion plus en profondeur. M. Boulif a plaidé pour un « dialogue du peuple », à engager « dans la permanence ». Un dialogue indépendant des pressions de minorités auxquelles les responsables politiques sont bien souvent soumis. En Belgique, les efforts entrepris dans ce sens commencent à porter des fruits certes limités encore mais durables. En faisant allusion au récit biblique de Caïn et Abel, le Grand Rabbin Guigui a illustré le fait que l’absence de communication est bien souvent la source de tout conflit. La solution : le vrai dialogue qui implique la compréhension de l’autre et se situe « à l’abri des idées préconçues ». Il a également évoqué le sujet brûlant du fanatisme religieux. Alors que le croyant se met au service de Dieu, le fanatique met Dieu à son service. A l’opposé du fanatisme se situe l’attitude de celui qui accepte l’autre tel qu’il est et non tel qu’il veut qu’il soit. « La survie passe par le dialogue », a dit le Grand Rabbin avec force et conviction. Les clés du dialogue Dans la deuxième partie du forum, Paul Lemarié du Centre international du dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari, a approfondi les clés du dialogue, les conditions qui permettent de construire des ponts entre croyants de différentes religions. Il a partagé son expérience personnelle – il a vécu 25 ans en Algérie et au Proche-Orient – au cours de laquelle les contacts avec des musulmans et des juifs l’ont amené à redécouvrir ou approfondir certains aspects de sa foi catholique. Paradoxalement, le dialogue interreligieux renforce en chacun sa croyance, tout en s’ouvrant à celle de l’autre. Ne faut-il pas une forte motivation pour arriver à construire un tel dialogue? Cette motivation réside dans ce que P. Lemarié a appelé l’art évangélique d’aimer : un amour qui pousse à prendre l’initiative, à considérer l’autre comme un autre soi-même, à aimer d’un amour gratuit et concret. C’est un art qui demande beaucoup d’exercice et d’engagement, un art qui élève le dialogue à un niveau tel que les fruits sont multiples et ouvrent toujours de nouveaux horizons. Tel un avion qui pour décoller consomme une énergie considérable, mais continue ensuite sa vitesse de croisière sans trop d’efforts. P. Lemarié a conclu en disant que personne aujourd’hui ne peut dire où le dialogue nous mènera. A nous d’interpréter ce signe des temps et d’y donner une réponse. Un élément poignant de son intervention, étaient aussi les extraits de témoignages de musulmans amis et membres du Mouvement des Focolari qui vivent cet aspect inhabituel du dialogue à l’intérieur même du mouvement, un dialogue mené à partir d’une spiritualité de communion. L’éducation à la paix : un projet enthousiasmant L’importance d’éduquer les jeunes générations au dialogue est évidente. Un groupe d’enfants de l’école St Joseph à Uccle avec leur enseignante Yolande Iliano ((présidente de la WCRP – Religions pour la Paix) a présenté ses projets de paix et de dialogue interreligieux. Entre autres ils ont mis sur pied un rassemblement de 1500 enfants (juifs, musulmans et chrétiens) de la commune d’Uccle en mars 2005 à l’occasion des « Tambours pour la Paix ». Ces enfants ont fini par remercier le public adulte de les prendre au sérieux. Communiquer-dialoguer-connaître-aimer, voilà les étapes qu’ils ont proposées à tous pour aboutir à un véritable dialogue. Leur témoignage enthousiaste et concret a touché l’assistance et a été relevé au cours de la table ronde qui a suivi : l’éducation au dialogue empêche tout fondamentalisme. Ce sujet a été approfondi durant le moment d’échange entre la salle et les intervenants. L’autre point d’échange a concerné la réaction à avoir face aux points sensibles du dialogue interreligieux et des violences qui le menacent parfois. Plutôt que des théories destinées à fonctionner comme recette miracle, ce sont les expériences vécues sur le terrain qui indiquent des pistes. Mgr Van Cauwelaert, un des derniers témoins vivants qui ont participé à la totalité du Concile Vatican II, a rappelé, dans son intervention spontanée, que Jean XXIII avait souligné à la fin du Concile que l’unité nous est d’ores et déjà donnée, que d’une certaine façon nous sommes déjà un, même si cette unité n’est pas complète. Appel à s’engager pour une culture de l’unité dans la diversité Les co-responsables du Mouvement des Focolari pour la Belgique et le Luxembourg, ont conclu la rencontre en remerciant l’ensemble des participants de l’expérience de communion fraternelle vécue. Ils ont proposé à tous de s’engager à donner vie à une culture de la fraternité, du respect profond de chacun dans sa diversité de religion et de croyances. Pour conclure, ils ont rappelé la Règle d’Or qui est commune à toutes les traditions religieuses, et qui pour le christianisme s’exprime ainsi : « Traiter l’autre comme tu voudrais être traité toi-même » ou, comme Gandhi l’exprimait : « Toi et moi nous sommes Un. Je ne peux te blesser sans me faire mal à moi-même ».

L’évêque luthérien Christian Krause reçoit le prix “Klaus Hemmerle”

L’évêque luthérien Christian Krause reçoit le prix “Klaus Hemmerle”

  Le Prix Klaus Hemmerlé est donc conféré cette année à l’évêque luthérien Christian Krause, personnalité du dialogue oecuménique. Il lui a été remis officiellement le 20 janvier, au dôme impérial d’Aix la Chapelle en Allemagne. Ce prix revêt pour le lauréat une signification toute particulière : “C’est un prix, a-t-il déclaré – qui me touche profondément car il rappelle le souvenir d’une personne exceptionnelle : Mgr Klaus Hemmerle.” C’est la seconde fois que ce prix est attribué, en souvenir de l’évêque d’Aix la Chapelle à présent décédé : un pionnier de la vie oecuménique de l’Eglise allemande et, en même temps, grand théologien qui disait avoir trouvé chez les Focolari sa “lymphe vitale”. La première édition du prix avait récompensé, en 2003, le professeur juif Ernst-Ludwig Ehrlich. Cette seconde édition a choisi comme lauréat une personnalité éminente de l’Eglise luthérienne et un passionné de l’oecuménisme.   Christian Krause, ami personnel de Klaus Hemmerle, a été dans les circonstances les plus variées de sa vie un constructeur de ponts. En 1971, est appelé par la Fédération luthérienne mondiale à diriger un grand projet en faveur des réfugiés en Tanzanie. De 1972 à 1985, les relations extérieures de l’Eglise Evangélique Luthérienne en Allemagne lui sont confiées. A ce poste puis, plus tard, comme secrétaire général de la “Journée évangélique de l’Eglise” (1985-1994), il se consacre avec beaucoup d’énergie à l’oecuménisme et à la solidarité, au niveau mondial. Une amitié profonde le lie à de nombreux chrétiens dans le monde entier, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Un des fruits de cette confiance qui lui est faite, est qu’après sa consécration comme évêque de l’Eglise régionale du Braunschweig, au cours de la réunion plénière de la Fédération luthérienne mondiale à Hong Kong, en 1997, il en est élu président. C’est à cette fonction qu’en 1999, il signe à Augsbourg, la Déclaration conjointe sur la Doctrine de la justification, avec le cardinal de l’Eglise catholique, Edward I. Cassidy.   A ce jour, Christian Krause dirige le Centre luthérien de Wittenberg, en Allemagne, ville d’où partit, en 1517, la Réforme de Luther. L’idée qui a donné vie à ce Centre est de pouvoir donner au “tourisme luthérien” qui se développe “un souffle spirituel, oecuménique et mondial”. Pour l’avenir de l’Eglise, l’évêque luthérien, souhaite que des relations nouvelles s’instaurent entre la hiérarchie et les mouvements et charismes nouveaux. “Il pourrait en naître, affirme-t-il, une compréhension de l’Eglise toute nouvelle.” Son modèle pour l’oecuménisme est le même que celui de Mgr Klaus Hemmerle : “Nous devons apprendre, à tous les niveaux, à devenir des amis et à nous traiter comme tels.” (de Joachim Schwind – Revue Città Nuova – n. 1/06)

Compagnons de voyage sur les sentiers de la réconciliation

 Mariés depuis 35 ans, ils ont trois filles et un petit-fils. Elle est catholique, lui est protestant (Église luthérienne). Il y a 35 ans, il n’était pas facile de se marier et d’envisager la vie à deux en appartenant à des Églises différentes.

E. : J’ai grandi dans un petit village où il n’y avait que des catholiques. Je me suis rendu compte de la division entre les confessions au moment de faire des études pour devenir institutrice. J’habitais Nuremberg, où se trouvait une université de pédagogie protestante. Les écoles étaient alors strictement séparées en écoles catholiques et écoles protestantes. Pour ne pas courir le risque de ne jamais obtenir de poste, j’ai dû chercher une université catholique et aller à Eichstätt.

P. : J’ai passé mon enfance à Ochsenfurt sur le Main. Nous, protestants, nous vivions en diaspora. Nous n’avions aucun contact avec la paroisse catholique. A la fin des années soixante, j’ai fréquenté à Munich un cours de spécialisation pour « écoles différentielles ».

E. : Je faisais partie du même cours et c’est là que nous nous sommes connus et fréquentés. Dans un premier temps, nous avions laissé de côté l’idée de fonder une famille. A cette époque-là, nos deux Églises mettaient les personnes en garde à propos des mariages dits « mixtes ».

Par hasard, une amie m’a envoyé une invitation pour un voyage à Rome. Je l’ai parcourue rapidement et, pensant à un voyage touristique, j’ai décidé d’y aller. Je me suis retrouvée à une rencontre œcuménique du Centre « Un » du Mouvement des Focolari, dont je ne connaissais rien. Au début, je n’étais pas du tout enthousiaste, puis j’ai été séduite par l’explication qu’a faite Chiara Lubich de la phrase de Jésus dans l’évangile de Matthieu : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20). L’évangile ne disait pas : « Là où deux ou trois catholiques… », ni « Là où deux ou trois protestants… », mais « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». A la rencontre suivante, j’ai invité mon ami.

P. : Nous avons trouvé le courage de fonder ensemble une famille. Je me suis proposé d’aimer l’Église de ma femme comme la mienne. Naturellement, j’avais moi aussi des difficultés à accepter des formes de piété typiquement catholiques, comme lorsque nos filles ont participé fièrement dans leurs robes blanches à la procession de la Fête-Dieu, fête du Corps du Christ. J’y suis allé moi aussi, mais uniquement par amour pour ma famille.

E. : Pour moi, c’était nouveau et inhabituel de le voir lire tous les jours un passage de la bible, comme le demande la tradition luthérienne. Pendant quelques temps je l’ai laissé lire seul, puis j’ai passé ce moment avec lui, au début seulement par amour pour lui. Aujourd’hui, je ne pourrais plus m’en passer. Depuis que nous avons fait nôtre la méditation de Chiara Lubich sur Jésus au milieu de nous, nous terminons par la promesse commune de tout faire pour qu’Il soit présent parmi nous. Malgré nos erreurs, nos limites et nos faiblesses, nous essayons de rester dans l’amour réciproque et de toujours recommencer.

(E. et P. – Allemagne)

Pas seulement des aides mais une onde d’amitié

Pas seulement des aides mais une onde d’amitié

 

A la date du 16 janvier 2006, les fonds parvenus pour l’urgence dans le Sud Est asiatique par l’intermédiaire de l’AMU (ONG Action pour un Monde Uni, Organisation Non Gouvernementale de développement qui s’inspire de la spiritualité de l’unité), approchaient le million d’euros. La plus grande partie de ces fonds ont été destinés en grande partie à des projets en Indonésie, au Sri Lanka, en Thailande et en Inde.

Le restant des fonds sera attribué conjointement à de nouveaux projets en cours d’évaluation et aux projets réalisés actuellement, en fonction de l’état d’avancement et des nécessités.

Ces fonds, récoltés dans le monde entier, ont souvent comme origine “la petite pierre” posée par une multitude de personnes : des enfants du Kenya, de Colombie, de Russie et de nombreux pays où le don même d’un euro est un acte de grande générosité.

Reportons à présent quelques notes de voyage de Stefano Comazzi, représentant de l’AMU, un an après la catastrophe qui a touché le Sud-Est asiatique.

J’ai effectué un voyage pour visiter les différentes activités effectuées dans la région par nos volontaires et nos collaborateurs. Et j’ai fait une partie de ce parcours avec un groupe de jeunes européens du mouvement des Focolari qui déjà auparavant s’étaient rendu sur place auprès des populations aidées par les projets de l’AMU en Indonésie.

Ces jeunes étaient allé précédemment sur l’île de Nias, au sud de Sumatra, où ils avaient effectué un camp de travail, collaborant à la reconstruction d’un village et animant de nombreuses initiatives pour les enfants. Ils se sont rendu par la suite dans la province de Aceh, la région la plus touchée par le raz de marée du 26 décembre 2004, à l’extrémité septentrionale de l’île de Sumatra.

L’arrivée à Banda Aceh, et au village voisin de Lampuuk – où de jeunes indonésiens des Focolari sont venus également passer quelques semaines, vivant au coude à coude avec la population locale – a été vraiment impressionnant. Plusieurs mois après le raz de marée, beaucoup de choses ont changé, mais quelques signes sont là, encore visibles, pour rappeler la force extraordinaire de la nature et de cet événement. Comme par exemple, un énorme bateau transporté depuis la mer jusqu’à plusieurs kilomètres de la côte, s’abattant sur un quartier de la ville. Des quartiers entiers de Banda Aceh, totalement rasés, sont devenus des marécages d’eau stagnante, de même que dans de nombreux villages alentour, comme à lampuuk.

Nos jeunes collaborateurs ont gagné l’estime et l’amitié de la population (entièrement musulmane), qui s’expriment par de nombreux gestes et attentions : la maison mise à leur disposition gratuitement durant ces mois – et où beaucoup d’entre nous ont été hébergés -, en est un exemple éloquent. A Lampuuk, les fonds de l’AMU ont servi à construire des barques pour les pécheurs.

A Medan, ville la plus étendue de l’île et une des principales villes d’Indonésie, j’ai fait la connaissance de jeunes du lieu, qui ont collaboré les mois précédents au projet soutenu par notre ONG. Il s’agit de jeunes gens et de jeunes filles qui appartiennent au mouvement des Focolari. Parmi eux se trouvent des chrétiens, des bouddhistes et des musulmans et cela constitue déjà un témoignage fort.

Tous, en outre, ne sont pas indonésiens, comme par exemple J.P.W. étudiant de Malaisie qui a suspendu son cursus universitaire pendant quelques mois pour pouvoir se consacrer entièrement aux activités du projet. D’autres jeunes comme lui, se sont engagés à temps plein, tant pour la gestion des activités logistiques et d’organisation , que pour des séjours prolongés dans les provinces de Aceh et de Nias.

Après être passés de Medan à Aceh, nous avons rencontré quelques communautés de pécheurs qui vient dans la partie méridionale de la province. Ce sont devenus désormais des amis de nos volontaires et, à notre arrivée, ils nous ont accueilli chaleureusement, nous manifestant des signes d’amitié extraordinaires. Avec une banderole de bienvenue de leur toute nouvelle association qui s’appelle “Silaturrahmi” (“tous sont les bienvenus”).

Les jeunes indonésiens qui nous accompagnaient les avaient déjà connus lors des précédents voyages. Ils avaient partagé avec eux les quelques biens matériels apportés avec eux, mais surtout écouté l’histoire de chacun, la souffrance et le désarroi des survivants. Grâce aux aides recueillies, ils ont pu revenir et organiser ensemble, avec les habitants des villages, des actions de reconstruction, signes d’une renaissance.

A Blang, Nibong et à Padan Kasab, toujours dans la province d’Aceh, nous avons constaté directement combien de barques avaient été construites et combien étaient en cours de construction. A Blang Nibong, nous étions attendus pour la remise officielle des dix premiers bateaux conçus et distribués suivant les critères de composition des noyaux familiaux (des familles nombreuses recevaient un bateau, tandis que des groupes plus petits partageaient le même bateau) et des pertes subies lors du raz de marée. Les jeunes qui nous accompagnaient ont aussi participé à la mise à l’eau d’une des barques de pêche déjà prêtes, et nous avons tous fait un tour d’inauguration sur la mer chaude de Malacca.

Ce voyage a vraiment été constructif et il nous a confirmé à quel point il est important de travailler “avec” les personnes, sur le terrain, en privilégiant l’écoute et le partage qui devient réciproque.

(Tiré des Nouvelles de l’AMU – AMU Notizie, n°4 2005)

Commentaire de Chiara Lubich à la Parole de vie du mois de janvier 2006

 « Emmanuel », « Dieu avec nous » ! Voilà la nouvelle bouleversante que nous transmet Matthieu au début de son Évangile 1 : en Jésus, l’Emmanuel, Dieu est venu parmi nous.

Et cet Évangile se conclut par une promesse encore plus inouïe : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » 2.

La présence de Dieu au milieu de nous dure au-delà de la venue historique de Jésus sur la terre. Il reste avec nous pour toujours.

Comment est-il présent ? Comment pouvons-nous le rencontrer ?

La réponse, nous la trouvons au cœur de l’Évangile de Matthieu, là où Jésus définit les lignes de vie de sa communauté, l’Église. De l’Église, Jésus parle à plusieurs reprises : elle est fondée sur le rocher que représente Pierre, rassemblée par sa parole et réunie autour de l’Eucharistie… Mais dans notre verset, il en révèle l’identité la plus profonde : l’Église, c’est sa propre présence au milieu de ceux qui sont réunis en son nom.

Jésus peut être sans cesse présent au milieu de nous. Nous pouvons expérimenter ce qu’est l’Église vivante, vivre l’Église dans sa réalité la plus profonde.

« Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »

Si c’est lui, le Seigneur ressuscité, qui rassemble les croyants, les unit à lui et entre eux, et fait d’eux son corps, alors chaque division dans nos familles et nos communautés altère le visage de l’Église. Le Christ n’est pas divisé. Un Christ fragmenté est défiguré, méconnaissable.

Cela concerne également les rapports entre les différentes Églises et communautés ecclésiales. Le cheminement œcuménique nous a fait comprendre que « ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise ». Et s’il nous manque encore la pleine communion de foi dans quelques aspects de doctrine et de pratique chrétiennes, déjà nous avons « l’élément le plus important de notre unité, à savoir la présence du Christ Ressuscité ».

Pouvoir nous réunir au nom de Jésus pour prier ensemble, connaître et partager les richesses de la foi chrétienne, nous demander réciproquement pardon, c’est déjà le terreau favorable au dépassement de toutes ces divisions. De petites initiatives peut-être ? Mais « rien n’est petit de ce qui est accompli par amour ». Jésus parmi nous, « source de notre unité », nous indiquera « comment devenir des instruments de l’unité que Dieu désire pour nous ».

C’est ce qu’ont exprimé dans un document conjoint la Commission Foi et Constitution du Conseil Œcuménique des Églises et le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Ils ont proposé comme thème général cette « parole de vie », et les textes de prière corrélatifs ont été préparés par un groupe œcuménique de Dublin. Depuis 1968, en effet, durant la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous vivons tous ensemble un même thème, une « parole de vie ». C’est un signe d’espérance dans notre cheminement vers la pleine communion visible entre les Églises.

« Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »

Mais que signifie être unis au nom de Jésus ?

Simplement être unis en Lui, dans sa volonté. Et nous savons que son plus grand désir – « son » commandement – est que l’amour réciproque règne parmi nous. Ainsi, là où au moins deux personnes sont prêtes à s’aimer de cette manière et à faire tout passer au second plan pour susciter sa présence, tout change autour d’elles. Jésus entre dans les maisons, dans les lieux de travail et d’étude, dans les parlements et les stades, et peut les transformer.

Sa présence nous éclaire pour trouver les solutions à nos difficultés, elle nous donne la créativité nécessaire pour affronter les situations personnelles et sociales les plus inattendues, le courage pour persévérer dans nos choix les plus ardus. Bref, elle est un ferment pour notre vie tout entière.

Il peut être présent spirituellement, mais réellement, dans nos familles, et dans tous nos milieux de vie.

Jésus qui vit au milieu de nous grâce à l’amour réciproque que nous établissons explicitement entre nous et que nous renouvelons continuellement, est présent dans le monde d’une manière nouvelle, le libère des nouveaux esclavages. Et l’Esprit Saint ouvre des voies nouvelles.

« Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. »

Oui, nous en faisons l’expérience et cela nous remplit de gratitude envers Dieu : si nous sommes unis, Jésus est parmi nous. Je l’écrivais il y a fort longtemps et combien c’est vrai aujourd’hui encore ! Et c’est cela qui compte. Plus que tous les trésors de notre cœur. Plus que père et mère, frères ou enfants. Plus que la maison et le travail. Plus que la propriété. Plus que toutes les œuvres d’art d’une grande ville comme Rome. Plus que nos affaires. Plus que la nature qui nous entoure avec ses fleurs et ses prés, la mer et les étoiles. Plus que notre âme !

Quelle force de témoignage représente pour le monde l’amour réciproque entre des chrétiens de deux Églises différentes, par exemple entre un catholique et un méthodiste, entre un pentecôtiste et un orthodoxe !

Aujourd’hui comme alors, vivons dans la charité, la vie qu’il nous donne instant après instant.

L’amour de nos frères est le commandement de base, de sorte que tout acte qui est expression d’une charité fraternelle sincère a de la valeur. Alors que, sans amour pour nos frères, rien de ce que nous faisons n’a de valeur. Car Dieu est Père: il a dans le cœur toujours et uniquement ses enfants.

Vivons pour que Jésus soit toujours présent au milieu de nous, afin de le porter dans le monde qui ignore sa paix.

 

Chiara Lubich

 

1 Cf. Mt 1, 23.

2 Mt 28, 20.

 

Noël 2005 – Nouvel An 2006

Noël 2005 – Nouvel An 2006

 C’est Noël !

Les vitrines des magasins sont décorées pour les fêtes – ornées de boules dorées, de petits sapins de Noël – et exposent de somptueux cadeaux. La nuit, les rues scintillent d’étoiles filantes ou de comètes. Le long des trottoirs, les branches des arbres sont chargées de lumières multicolores, créant une atmosphère féerique.
L’attente est dans l’air et tout le monde la ressent.

Noël n’est pas uniquement le souvenir traditionnel de la naissance d’un enfant il y a 2005 ans… Noël est vivant ! Et non seulement dans les églises avec la crèche, mais aussi dans les relations entre les personnes, marquées par l’atmosphère de joie, d’amitié, de bonté que cette fête crée chaque année.

Pourtant le monde est encore affligé par d’énormes problèmes : pauvreté jusqu’à la famine, tremblement de terre au Pakistan, des dizaines de guerres, le terrorisme, la haine entre ethnies, mais aussi entre groupes et entre personnes…

Le monde a besoin de l’Amour ! Il a besoin que Jésus revienne en plénitude !
L’Enfant-Jésus est toujours l’immense don du Père à l’humanité, même si tous ne le reconnaissent pas.

Que devons-nous faire ? Exprimer, pour eux aussi, notre gratitude au Père. Fêter Noël et renouveler notre foi dans le petit enfant-Dieu venu nous sauver, venu créer une nouvelle famille de frères unis par l’amour, une famille qui s’étend à toute la Terre.
Regardons autour de nous… Que notre amour s’adresse à tous, mais en particulier à ceux qui souffrent, qui sont dans le besoin, seuls, démunis, sans défense ou malades… Que l’affection et les biens partagés avec eux manifestent la beauté d’une famille où l’on est vraiment frères, d’une famille qui, unie, fête Noël mais ne s’arrête pas là.
Qui pourra résister à la puissance de l’amour ?

Dans la lumière de Noël, posons des gestes, suscitons des actions concrètes. Ce remède aux maux de toutes sortes sera, certes, minime, mais appliqué à grande échelle, il apportera lumière et espérance pour la solution des graves problèmes de notre temps.

Joyeux Noël à tous !

Chiara Lubich