Mouvement des Focolari
En SuĆØde, rencontre entre mouvements catholiques

En SuĆØde, rencontre entre mouvements catholiques

Le 19 mai dernier, veille de la PentecĆ“te, une rencontre entre mouvements de l’Eglise catholique s’est dĆ©roulĆ©e dans le diocĆØse de Stockholm. Y ont participĆ© entre autres le mouvement des Focolari, le Chemin NĆ©o-catĆ©chumĆ©nat et le mouvement Charismatique. Une centaine de participants. Au cours de la journĆ©e une prĆ©sentation de l’exhortation apostolique du pape FranƧois Ā« Gaudete et exsultate Ā» a Ć©tĆ© offerte, suivie d’un intense moment d’échanges. Dans ses paroles de salutation, durant la messe de conclusion, le cardinal de Stockholm, Anders Arborelius a soulignĆ© l’importance pour lui de la prĆ©sence des mouvements dans l’Eglise locale. La communautĆ© des Focolari Ć©crit : Ā« Nous nous sommes tous sentis responsables de l’évĆ©nement. A la fin de la journĆ©e on pouvait remarquer une grande joie et de la gratitude, signes, nous semblait-il, de la prĆ©sence tangible de JĆ©sus Ć  la tĆŖte de son petit troupeau. On a eu l’impression que ce moment Ć©tait chaque annĆ©e plus attendu, et que la communion entre tous grandissait Ā».

Accueil Ć  la frontiĆØre

Accueil Ć  la frontiĆØre

ā€˜ā€™Porte’’, non ā€˜ā€™frontiĆØre’’, au moins jusqu’au moment où la France ne suspend pas les traitĆ©s de libre circulation. Ainsi, Ventimiglia est devenue un entonnoir où l’on recueille les migrants qui considĆØrent notre pays comme Ć©tant seulement une Ć©tape, avant de rejoindre d’autres buts, au-delĆ  de la frontiĆØre. Ā« Par Ventimiglia, plus de vingt mille personnes sont passĆ©es l’annĆ©e passĆ©e Ā». C’est Paola de la communautĆ© locale des Focolari qui en parle. Ā« C’est pratiquement une autre Ventimiglia car notre population compte environ 24 mille habitants Ā». Enseignante au SĆ©minaire Ć©piscopal, elle se souvient : Ā« Entre fĆ©vrier et mars 2015, les sĆ©minaristes avaient commencĆ© un service de distribution de vivres aux clochards de la gare. Au fil des jours cependant, ces clochards se multipliaient Ā». En effet, Ć  ceux-ci s’ajoutaient les migrants qui, dĆ©barquĆ©s sur les cĆ“tes italiennes, voulaient traverser la frontiĆØre avec la France afin de rejoindre d’autres pays europĆ©ens. Ā« Depuis lors a dĆ©butĆ© une ā€˜ā€™urgence’’ qui ne s’est jamais terminĆ©e. Au dĆ©but, nous nous sommes engagĆ©s avec d’autres rĆ©alitĆ©s locales, Ć  une distribution volontaire de sandwiches dans la rue Ā». Un volontariat qui s’est dĆ©roulĆ© en collaboration avec Caritas diocĆ©sain. Ā« Nous nous sommes mis en contact avec la communautĆ© des Focolari au-delĆ  de la frontiĆØre, laquelle a partagĆ© avec nous les permanences et nous a soutenu avec les fonds rĆ©coltĆ©s de la vente de bienfaisance qui a eu lieu pendant le Grand Prix de Monaco Ā». Ā« En juin 2015 – continue-t-elle – s’est installĆ© le camp de la Croix Rouge prĆØs de la gare. L’accĆØs y Ć©tait limitĆ©, mais ceux qui parmi nous possĆ©daient l’HACCP ont pu entrer pour collaborer de diffĆ©rentes maniĆØres Ā». A cĆ“tĆ© de ce camp ā€˜ā€™officiel’’, pendant l’étĆ©, est nĆ© un camp ā€˜ā€™informel’’juste Ć  la frontiĆØre avec la France. Ā« Beaucoup de migrants arrivent sans papiers et Ć©tant donnĆ© que sur le camp gĆ©rĆ© par la Croix Rouge, l’identification Ć©tait obligatoire, beaucoup prĆ©fĆ©raient camper lĆ  pour essayer de passer tout de suite la frontiĆØre Ā». Puis, au dĆ©but d’octobre , ce camp a Ć©tĆ© dĆ©mantelĆ© et vidĆ© ā€˜ā€™plutĆ“t brutalement’’. Ā« Lorsqu’au mois de mai 2016, le Camp de la Croix Rouge a aussi Ć©tĆ© fermĆ©, on s’est retrouvĆ©s Ć  l’improviste avec plus de mille personnes en ville. Une situation insoutenable, aggravĆ©e par l’ordre communal d’interdiction de distribution de vivres et de biens de premiĆØres nĆ©cessitĆ© aux migrants, sanctions pĆ©nales et amendes Ć  la clĆ©. Jusqu’à ce que Caritas intervienne pour nĆ©gocier. C’est ainsi qu’est nĆ©e une rĆ©alitĆ© d’accueil autour de l’église de Sant’Antonio. Ɖglise de jour, dortoir de nuit. Les familles avec des enfants et les personnes plus fragiles Ć©taient accueillies Ć  l’église : les bancs mis de cĆ“tĆ©, on prenait des couvertures et puis, le matin, on nettoyait tout Ā». A la moitiĆ© du mois de juillet 2016, s’ouvre un nouveau camp de la Croix Rouge, en-dehors de la ville, rĆ©servĆ© aux hommes : les femmes et les mineurs d’âge continuent Ć  ĆŖtre accueillis dans l’église. Ā« En 2017, a commencĆ© l’afflux d’une infinie sĆ©rie de mineurs d’âge qui, pour la plupart s’arrĆŖtaient le long du fleuve Roya. C’est ainsi que le PrĆ©fet a demandĆ© Ć  la Croix Rouge d’ouvrir une section consacrĆ©e aux mineurs. Entre-temps il y avait des rafles continuelles avec des centaines de migrants installĆ©s dans des autobus pour Taranto. Mais peu de jours aprĆØs, ils Ć©taient Ć  nouveau lĆ  Ā». Le fait est que – explique-t-elle – ces personnes veulent rejoindre des membres de leurs familles qui se trouvent dans d’autres pays, et pour cela, ils sont prĆŖts Ć  tout : Ā« c’est d’ici qu’ils peuvent essayer de passer la frontiĆØre. Il y a des gens qui ont essayĆ© mĆŖme dix fois avant d’y arriver Ā». La frontiĆØre est surveillĆ©e jour et nuit. Ā« Malheureusement, ce que nous faisons est seulement de l’assistanat. Mais eux n’ont pas besoin d’un habit ou d’une paire de chaussures. Ils ont besoin d’exercer cette libertĆ© d’autodĆ©termination qui devrait ĆŖtre possible Ć  tout le genre humain Ā». Peut-ĆŖtre la solution pourrait-elle ĆŖtre de crĆ©er un camp de transit, suggĆØre Paola, Ā« un lieu où le migrant, au cours du voyage, puisse s’arrĆŖter, se nourrir, se laver, et se changer les vĆŖtements ; où recevoir des soins mĆ©dicaux, l’assistance lĆ©gale nĆ©cessaire Ā». Paola les appelle ā€˜ā€™rien du tout’’, des dĆ©tails qui font sentir Ć  ces voyageurs qu’elles sont de nouvelles personnes : Ā« Nous cuisinons des recettes africaines ou arabes Ć  base de couscous et de riz, nous avons appris Ć  mĆ©langer les Ć©pices et Ć  composer des plats selon leurs traditions. Un jour, nous avons remarquĆ© qu’une dame syrienne se lavait chaque fois qu’elle venait chez Caritas, mais elle continuait Ć  mettre toujours le mĆŖme habit. Elle portait une tunique, avec le pantalon en-dessous. Elle continuait Ć  chercher dans la pile de vĆŖtements mis Ć  leur disposition mais elle repartait toujours les mains vides. Jusqu’à ce que nous comprenions et alors, nous avons demandĆ© Ć  des amies marocaines si elles avaient un habit de ce style-lĆ . Finalement elle s’est changĆ©e et est partie heureuse Ā». Source :United World Project

Un espace pour tous les chrƩtiens

Un espace pour tous les chrƩtiens

Beatriz Sarkis

Un espace de rencontre entre chrĆ©tiens, où les prĆ©jugĆ©s disparaissent et où l’on peut Ć©tablir des rapports d’estime rĆ©ciproque Ā». C’est ainsi que Beatriz Sarkis dĆ©finit la 3iĆØme AssemblĆ©e du Global Christian Forum (24-27 avril 2018) qui a rassemblĆ© plus de 250 chrĆ©tiens d’Eglises, organisations, et mouvement chrĆ©tiens du monde entier. La thĆ©ologienne brĆ©silienne, diplĆ“mĆ©e en Angleterre et avec un master d’une UniversitĆ© luthĆ©rienne de son pays sur la contribution du mouvement des Focolari pour l’œcumĆ©nisme, assistait en tant que reprĆ©sentante de Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari. Au cours d’une interview, Sarkis, unique femme laĆÆque Ć  avoir participĆ© de 2009 Ć  2016 Ć  la consultation entre le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens et la World Evangelical Alliance, nous explique les buts du GCF. Ā« L’idĆ©e de crĆ©er un Forum Ć©tait nĆ©e en 1998, fruit d’un profond Ć©change entre l’Alliance EvangĆ©lique Mondiale, le Conseil ŒcumĆ©nique des Eglises, la FraternitĆ© Mondiale PentecĆ“tiste et le Conseil Pontifical pour l’unitĆ© des ChrĆ©tiens. Ces quatre institutions continuent ensemble Ć  le soutenir en tant qu’espace ouvert Ć  tous. AprĆØs une premiĆØre rencontre au niveau mondial, au Kenya (2007), une autre a suivi en IndonĆ©sie (2011). Venant de 55 pays, nous Ć©tions Ć  Bogota anglicans, adventistes, baptistes, catholiques, quakers, disciples du Christ, membres de l’armĆ©e du salut, Ć©vangĆ©liques, pentecĆ“tistes, rĆ©formĆ©s/presbytĆ©riens, membres du mouvement de saintetĆ©, des African Instituted Churches ValdĆØs, catholiques antiques et une reprĆ©sentante des juifs mexicains Ā».

Foto Ā© Albin Hillert/WCC

Le Global Christian Forum poursuit son objectif de mettre en position de dialogue des chrĆ©tiens entre eux et des Eglises de traditions mĆŖme trĆØs diffĆ©rentes. Ā« Le Forum ne se substitue pas au travail prĆ©cieux et irremplaƧable des thĆ©ologiens, dans les diffĆ©rentes commissions – explique Sarkis – mais c’est une des voies que l’on suit aujourd’hui pour rassembler le peuple de Dieu et de le mettre en marche, dĆØs maintenant, sur la route vers l’unitĆ©. Si l’amour fraternel est actif, on affrontera les questions thĆ©ologiques plus facilement. Pendant l’AssemblĆ©e il y eut des moments d’échanges et de rĆ©flexions communs sur le futur et les dĆ©fis auxquels tous les chrĆ©tiens aujourd’hui font face. Les espaces de priĆØres communes n’ont pas manquĆ© non plus au dĆ©but et en conclusion de chaque journĆ©e. Ensuite, personnellement, je participais Ć  la messe avec les autres catholiques au monastĆØre de la Visitation tout proche. Le thĆØme choisi, Ā« PersĆ©vĆ©rez dans l’amour fraternel Ā» (Hb 13,1), nous a ramenĆ©s tous au cœur du christianisme. PartagĆ©s en petits groupes, nous nous sommes fait cadeau, rĆ©ciproquement, de l’expĆ©rience de notre rencontre personnelle avec JĆ©sus. Cette pratique, qui caractĆ©rise le Forum dĆØs son dĆ©but, trouve un Ć©cho tout particulier dans la spiritualitĆ© du Focolare, parce que la communion des expĆ©riences est pratique habituelle au sein du mouvement. Un Ć©change profond qui a ouvert nos yeux et nous a fait dĆ©couvrir le travail de Dieu dans la vie de chacun, en faisant tomber beaucoup de prĆ©jugĆ©s. Nous nous sommes dĆ©couverts simplement tous chrĆ©tiens.

Foto Ā© Albin Hillert/WCC

En plus de cela, j’ai Ć©prouvĆ© la grande joie de pouvoir partager cette expĆ©rience, mĆŖme briĆØvement, avec la communautĆ© des Focolari du lieu, qui m’a accueillie aprĆØs que certains contretemps m’aient empĆŖchĆ©e de retourner tout de suite en Italie. Le message final de l’AssemblĆ©e contient une invitation Ć  nous unir dans l’amour rĆ©ciproque en Christ pour continuer Ć  cheminer ensemble, parce que les divisions entre les chrĆ©tiens contredisent la volontĆ© de JĆ©sus. Elles scandalisent le monde et endommagent la mission commune d’annoncer l’évangile Ć  toutes les nations. Nous devons continuer, tous ensemble, Ć  construire ou Ć  renforcer ces liens. C’est aussi le but du Ā« Centre Un Ā» pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens (Rome), fondĆ© par Chiara Lubich en 1961 pour promouvoir, Ć  l’aide de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, la communion pleine et visible entre les Eglises Ā».

Un nouveau nous

Un nouveau nous

Ā« ā€˜C’est toi qui nous a fait comprendre que le mariage veut dire ouverture, rĆ©alisation du projet que Dieu a sur nous. Nous ferons tout notre possible pour que la famille et le monde deviennent ce qu’ils doivent ĆŖtre Ā». Maria da Conceição, que tous appellent simplement SĆ£o, avait Ć©crit ces quelques mots Ć  Chiara Lubich, Ć  peine avions-nous commencĆ© notre aventure. Nous nous sommes mariĆ©s Ć  Braga en 1981 – raconte ZĆ© Maia – et de notre union sont nĆ©s six enfants. Puis les petits-enfants sont arrivĆ©s, ils sont dĆ©jĆ  neuf. Chiara Lubich elle-mĆŖme, il y a quelque temps, lui avait indiquĆ© une phrase de l’évangile comme programme de vie : ā€˜Il doit grandir et moi diminuer Ā» (Jn 3,30). Combien de fois me l’avait-elle rĆ©pĆ©tĆ©e ! Ā» ZĆ© et SĆ£o, tous deux portugais, avaient dĆ©mĆ©nagĆ© en 2002 avec leurs enfants dans la citĆ©-pilote Ā« Arco Iris Ā» des Focolari, Ć  50 kilomĆØtres de Lisbonne, pour aider concrĆØtement Ć  sa construction. En novembre 2016, SĆ£o participait Ć  la rencontre Ā« Ensemble pour l’Europe Ā», au centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome). Ā« Avant de partir – continue ZĆ© – elle m’avait confiĆ© : Ā« je suis contente d’y participer, je crois que ce sera celui-lĆ  le chemin que nous devrons entreprendre Ā». Ce fut son dernier acte d’amour, dans la joie de donner sa vie pour les autres. Le 11, Dieu l’a rappelĆ©e Ć  Lui Ć  l’improviste, Ć  cause d’un infarctus. Et maintenant ? Je fais l’expĆ©rience de la vivre elle, qui est en moi, en cette Ā« chair unique Ā», entre ciel et terre. Non seulement je ne peux pas perdre la fraĆ®cheur de ses derniĆØres paroles, ce dĆ©fi d’ Ā« aller de l’avant ensemble et courageusement Ā». Je recommence chaque jour, stimulĆ© et aidĆ© par la vie du focolare. Chez nous, en famille, nous dĆ©couvrons un nouveau Ā« nous Ā» et nous faisons l’expĆ©rience que ce que nous avons construit avec l’amour, reste. Et cela continue, parce que l’éternitĆ© est l’amour parfait. Je vis en cherchant continuellement Ć  devenir Ć  la fois pĆØre et mĆØre. Je vis comme si SĆ£o Ć©tait ici avec moi en faisant famille pour les autres ou quand je fais les courses. Avec elle je prends des fleurs, je prĆ©pare un bon repas pour les enfants ou ce qui plait aux petits-enfants. Avec elle, je dis deux mots pour encourager, construire, ou conseiller. C’est un dialogue continuel, entre terre et ciel. J’ai fait une nouvelle dĆ©couverte, JĆ©sus Eucharistie. C’est lĆ  le moment de Ā« notre Ā» rencontre. Les instants de souffrance existent, mis ils me font dilater le cœur pour le prochain. J’éprouve aussi la solitude, c’est une ombre rĆ©elle. Il faut lui tourner le dos et regarder la lumiĆØre. ƀ la fin de chaque journĆ©e je dĆ©couvre la gratitude, lorsque je lĆØve le regard pour rĆ©ussir Ć  voir l’invisible, mĆŖme si la peur arrive comme un voleur, en cachette, pour nous dĆ©rober la paix. Quelquefois l’âme dĆ©sir s’envoler, partir ailleurs. Mais je laisse ce rayon de lumiĆØre me parler, il me salue et m’accompagne Ā». Ā« Il m’arrive d’écrire deux lignes aux enfants, pour leur raconter ce que je suis en train de vivre avec leur mĆØre : ā€˜chaque jour, dans le calĆ©idoscope du cœur, elle se dĆ©voile sous une nouvelle beautĆ©, avec toutes les nuances du ciel bleu. Alors je la contemple dans son mystĆØre Ā». La vie continue, faite de moments de famille et de vie de communion avec tout le monde. Oui, c’est vrai, je sens le besoin de sa prĆ©sence, de sa compagnie, de sa complicitĆ©, du partage avec elle. On n’est jamais prĆŖt Ć  voir partir son propre compagnon, Ć  rester seul, sans sa parole ou son regard, sous toutes ses facettes, affective, psychologique, relationnelle. Mais aussi dans le concret, avec les enfants, la famille, le travail. En 67, Chiara Lubich s’était adressĆ©e aux familles avec cette phrase : lorsque l’une des deux parties Ā« s’en va Ā» pour le ciel, Ā« il arrive que le mariage, qui avait fait de ceux crĆ©atures une seule chose, non seulement physiquement mais spirituellement, par le sacrement du mariage, se rompt, par volontĆ© de Dieu. C’est quelque chose de divin – si l’on peut s’exprimer ainsi – comme une petite TrinitĆ© qui se casse Ā». On vit alors une vĆ©ritable purification, Ć  laquelle on fait face en se mettant Ć  aimer ceux qui sont autour de soi. Cette annĆ©e j’ai dĆ©couvert ce que signifie Dieu-Amour, l’Amour : plus que ce qui concerne Dieu, mais Dieu Lui-mĆŖme. Seul l’amour reste. Nous avons retrouvĆ© une courte priĆØre Ć©crite par SĆ£o : ā€˜Aide-nous Ć  devenir la famille Ć  laquelle tu as pensĆ©e. Donne-moi la grĆ¢ce de dĆ©passer les difficultĆ©s avec sagesse, simplicitĆ©, intelligence et bontĆ©. Aide-nous Ć  tout voir avec ta lumiĆØre’ Ā». Gustavo ClariĆ”

Parole de vie de juin 2018

L’Évangile de Matthieu commence le rĆ©cit de la prĆ©dication de JĆ©sus par l’annonce surprenante des BĆ©atitudes. JĆ©sus y proclame pleinement heureux tous ceux qui, aux yeux du monde, sont considĆ©rĆ©s perdants et malheureux. Dieu leur fait une grande promesse : c’est lui-mĆŖme qui les rassasiera et les consolera, ils seront les hĆ©ritiers de son royaume. C’est donc une vĆ©ritable rĆ©volution culturelle, qui bouleverse notre faƧon de voir, où ces catĆ©gories de personnes sont marginales et sans intĆ©rĆŖt dans la lutte pour pouvoir et le succĆØs. Ā« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā» Dans la Bible, la paix est le fruit du salut que Dieu opĆØre. Elle est avant tout le don de Dieu, une caractĆ©ristique de Dieu, qui aime l’humanitĆ© et la crĆ©ation avec un cœur de PĆØre, dans un projet de concorde et d’harmonie pour tous. Pour cette raison, ceux qui se prodiguent pour la paix ont une certaine Ā« ressemblance Ā» avec lui, comme un enfant avec ses parents. Chiara Lubich Ć©crit : Ā« Pour porter la paix, il faut la possĆ©der en soi. Il faut ĆŖtre porteur de paix avant tout Ć  travers son comportement personnel de chaque instant, en vivant en accord avec Dieu et sa volontĆ©. […]. Ā« Ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā». Recevoir un nom signifie devenir ce que ce nom exprime. Paul appelait Dieu Ā« le Dieu de la paix Ā» et, quand il saluait les chrĆ©tiens, il leur disait : Ā« Le Dieu de la paix soit avec vous tous Ā». Ceux qui font œuvre de paix manifestent leur parentĆ© avec Dieu, ils agissent en enfants de Dieu et tĆ©moignent que Dieu […] a imprimĆ© dans la sociĆ©tĆ© humaine l’ordre qui a pour fruit la paix . Ā» Vivre en paix ne signifie pas seulement absence de conflit. Ce n’est pas non plus vivre tranquille, en choisissant le compromis sur les valeurs, afin d’être toujours acceptĆ©s. C’est, au contraire, un style de vie Ć©vangĆ©lique, qui demande du courage pour faire des choix Ć  contre-courant. Faire œuvre de paix, c’est surtout crĆ©er des occasions de rĆ©conciliation dans sa vie et dans celle des autres : avec Dieu, puis avec ceux qui nous sont proches, en famille, au travail, Ć  l’école, dans les associations, dans les relations sociales et internationales. C’est donc une forme d’amour pour le prochain, une œuvre de misĆ©ricorde qui assainit toutes les relations. C’est ce que Jorge, adolescent vĆ©nĆ©zuĆ©lien, a dĆ©cidĆ© de faire dans son Ć©cole : Ā« Un jour, Ć  la fin des cours, je me suis aperƧu que mes copains prĆ©paraient une manifestation de protestation. Ils prĆ©voyaient violence et incendie de voitures. J’ai vu tout de suite que ce projet ne correspondait pas Ć  mon choix de vie et j’ai proposĆ© Ć  mes copains l’envoi d’une lettre Ć  la direction de l’école. Nous y demanderions ce qu’ils pensaient obtenir par la violence. Avec certains d’entre eux nous l’avons fait et avons remis la lettre au directeur. Ā» Ā« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā» ƀ notre Ć©poque, ne serait-il pas particuliĆØrement urgent de privilĆ©gier, malgrĆ© les diffĆ©rences, le dialogue et la rencontre entre personnes et groupes tentĆ©s par la violence ? Ainsi pourrait-on dĆ©couvrir la variĆ©tĆ© et la richesse de ce qui reste si souvent cause d’opposition. Comme le disait rĆ©cemment le pape FranƧois , la paix se construit dans les diffĆ©rences ; c’est Ć  partir de ces diffĆ©rences que l’on apprend des autres, comme frĆØres ; nous avons un PĆØre, nous sommes frĆØres ; et, si nous discutons entre nous, que ce soit comme des frĆØres, qui se rĆ©concilient tout de suite et se retrouvent toujours frĆØres. Engageons-nous Ć  faire grandir cette paix et cette fraternitĆ©. Nous contribuerons ainsi Ć  la guĆ©rison des fractures et des conflits qui les traversent. Commission Parole de Vie

Ɖvangile vĆ©cu : les fruits de l’Esprit

L’infirmiĆØre Je suis albanaise. Suite Ć  de nombreuses recherches, j’avais Ć©tĆ© engagĆ©e comme infirmiĆØre dans un hĆ“pital de la MacĆ©doine. Un jour, pour ĆŖtre cohĆ©rent avec mes principes religieux, j’ai refusĆ© d’assister Ć  un avortement, Ć  la grande surprise de mes collĆØgues car en faisant ainsi, je risquais d’être licenciĆ©. Tout en Ć©tant bien conscient que ma famille, qui vit de mon salaire, en aurait Ć©tĆ© victime, je suis restĆ© fidĆØle Ć  ma position. AprĆØs quelques jours, le responsable, en privĆ©, m’a dĆ©clarĆ© son admiration pour ce geste. Pour lui aussi, il fallait combattre la pratique des avortements mais il n’avait pas le courage de risquer son poste. S.E. – MacĆ©doine Ɖlevage de poules Nous voulions mettre sur pied une entreprise afin de pourvoir aux besoins des pauvres. Ayant mis ensemble un peu de ce que nous possĆ©dions, nous avons commencĆ© un Ć©levage de poules pondeuses. Le premier travailleur que nous avons engagĆ© Ć©tait un jeune de vingt ans qui, comme je l’ai dĆ©couvert par aprĆØs, avait un comportement malhonnĆŖte. Une fois en effet, une grande quantitĆ© d’œufs a disparu et lui avait Ć©tĆ© le seul Ć  s’être absentĆ© de l’entreprise pendant l’horaire de travail. Chaque fois que je dĆ©cidais de le licencier, cependant, je m’arrĆŖtais :’’On fait vite Ć  licencier quelqu’un – me suis-je dit – ; ne vaudrait-il pas mieux l’aider ?’’ J’ai demandĆ© de l’aide Ć  Dieu, et j’ai essayĆ© de faire confiance Ć  ce jeune. Il y a quelques mois, beaucoup de poules Ć©taient en train de mourir et le vĆ©tĆ©rinaire n’en comprenais pas la raison. Ce jeune, en les observant, a dĆ©couvert qu’il s’agissait d’une erreur quant Ć  la disposition des nids : les poules qui allaient dĆ©poser leurs œufs n’étaient pas protĆ©gĆ©es des coups de bec des autres poules. Nous avons changĆ© la disposition des nids et depuis lors, il n’y a plus de problĆØmes. P.L. – Cameroun Gardien de nuit Un collĆØgue qui est le gardien de nuit dans un centre Ć©lectronique de la banque où je travaille, aprĆØs la Ć©niĆØme fois qu’un problĆØme soit survenu, me tĆ©lĆ©phone en proie Ć  la panique pour me demander de voler Ć  son secours. MĆŖme si cela me coĆ»te de sortir de chez moi et de quitter ma famille, je dĆ©cide d’aller lui donner un coup de main. J’essaie avant toute chose d’absorber son Ć©nervement, puis il se calme peu Ć  peu, et ensemble, nous rĆ©ussissons Ć  reconstruire toutes les donnĆ©es qui avaient Ć©tĆ© perdues. A ce moment-lĆ , ma mission Ć©tait terminĆ©e, mais en pensant aux paroles de JĆ©sus : ā€˜ā€™Si on te demande de parcourir un mile, fais-en deux avec lui’’, je lui propose qu’il rentre Ć  la maison, en lui disant que j’allais rester pour couvrir la garde de nuit. Il prĆ©fĆ©rait rester, je suis alors restĆ© avec lui jusqu’à minuit. Plus que la fatigue que je ressens, j’expĆ©rimente une grande joie. F.S. – Suisse IncommunicabilitĆ© AprĆØs tant d’annĆ©es de mariage, ma femme et moi Ć©tions arrivĆ©s Ć  une situation grave d’incommunicabilitĆ©. Tout ce qu’on disait pour Ć©claircir nos positions ou nos motivations dans nos actions, semblait mettre de l’huile sur le feu au point d’en arriver Ć  se reprocher qu’entre nous, au fond, n’avait jamais existĆ© une rĆ©elle communication. Des jours d’enfer ont rempli notre vie. Quant aux enfants, dĆ©sormais en-dehors de la maison, ils sentaient eux aussi ce profond malaise. Un jour alors que je me sentais particuliĆØrement oppressĆ© intĆ©rieurement, j’ai demandĆ© de l’aide Ć  Dieu. Peu de temps aprĆØs, alors que je feuilletais une revue dans le tram, mon attention fut attirĆ©e par un article qui parlait de l’importance de faire confiance Ć  l’autre. C’était vraiment de quoi j’avais besoin!J’ai compris que plutĆ“t que d’analyser les actions et les paroles, je devais redonner confiance Ć  ma femme, en lui prouvant que je croyais en elle. J’ai essayĆ© et ce changement d’attitude a portĆ© ses fruits. AprĆØs plusieurs jours de silence, ma femme et moi avons repris un dialogue nouveau. F.T. – Hongrie

L’Europe des citĆ©s et des citoyens

L’Europe des citĆ©s et des citoyens

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le premier module du cours ā€œles transformations globales et l’Europeā€. Le cours, pour un total de 18 heures, conduit par LĆ©once Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ā€˜Mondialisation, EuropĆ©isation et DĆ©veloppement Humain Ā», se propose d’explorer le rĆ“le des villes en tant que laboratoires d’intĆ©gration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet europĆ©en. Les cours prĆ©senteront l’état du processus d’intĆ©gration, en rĆ©flĆ©chissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyennetĆ© europĆ©enne. Une attention particuliĆØre sera donnĆ©e aux systĆØmes de gouvernance et Ć  leur dimension locale et rĆ©gionale. Le cours sera inaugurĆ© par l’allocution de Romano Prodi au titre : Ā« L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? Ā». Le module est adressĆ© aux travailleurs, enseignants des Ć©coles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opĆ©rateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont Ć  disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Le dƩfi du Pape FranƧois

https://vimeo.com/271706391 (2403M) Copyright 2018 Ā© CSC – P.A.F.O.M. – All rights reserved


Ā« Il y a 15 jours, nous Ć©tions Ć  Loppiano avec le Pape. Deux semaines ont passĆ© et nous nous demandons : Ā« Est-ce vraiment arrivĆ© ? Ā» C’est vraiment arrivĆ© ! Et non seulement c’est arrivĆ© mais il nous a laissĆ© quelque chose Ć  vivre. Aussi, en ce moment, je me demande : Ā« Avons-nous compris jusqu’au bout ce qui s’est passĆ© ? Ā» Nous sommes sans doute en train de le dĆ©couvrir un peu Ć  la fois, au fur et Ć  mesure que nous approfondissons son merveilleux discours. Car le Pape nous a lancĆ© un dĆ©fi : il nous a dit que nous sommes au dĆ©but de notre histoire, au dĆ©but de Loppiano – disons – au dĆ©but de tout. Ce fait d’être au dĆ©but, signifie que nous devons regarder devant nous, que nous devons faire quelque chose pour aller de l’avant. Et le Pape nous a dit quoi faire : nous devons transformer la sociĆ©tĆ©, nous devons – il a dit des choses fortes – non seulement nous contenter de favoriser les relations entre individus, entre familles, entre groupes, entre peuples mais mĆŖme, nous mettre ensemble pour surmonter de dĆ©fi de cette sociĆ©tĆ© qui va mal et qui a besoin d’Évangile ; qui a un extrĆŖme besoin de semences de vie Ć©vangĆ©lique qui doivent fleurir et la transformer. Et lĆ , nous nous sentons vraiment au dĆ©but et nous en sommes vraiment au dĆ©but. Toutefois, nous ne pouvons pas nous arrĆŖter justement parce que le Pape, en nous le disant, nous a lancĆ© un dĆ©fi. Il nous a dit : Ā« Vous pouvez le faire. Ā» Il nous a dit aussi comment, car il nous a dit : «… en transmettant aux autres la spiritualitĆ© du ā€˜nous’, la culture du ā€˜nous’ Ā» qui peut favoriser une alliance globale, universelle, une nouvelle civilisation ; une civilisation qui naĆ®t de ce ā€˜nous’. Il nous a dit aussi que le charisme est en cela, une aide et un puissant stimulant. Le charisme est un don de Dieu. Pour cela, nous ne devons pas nous sentir orgueilleux d’avoir reƧu ce charisme mais, avec l’humilitĆ© qu’il nous a rappelĆ©e, nous devons ĆŖtre conscients de ce charisme et tout faire pour le transmettre Ć  la sociĆ©tĆ© qui nous entoure. C’est un chemin long et ardu Ć  parcourir ; cependant le Pape a dit : Ā« Nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de le faire. Ā» Alors : voulons-nous rĆ©pondre Ć  l’appel du Pape ? Je pense que nous voulons y rĆ©pondre et que nous nous y mettons de tout notre ĆŖtre en dĆ©couvrant, lĆ  où nous sommes, la maniĆØre de transformer la sociĆ©tĆ© qui nous entoure. C’est, je pense, l’engagement que nous prenons aujourd’hui et qui durera toute notre vie Ā».

Institut Universitaire Sophia:  Sophia Global Studies

Institut Universitaire Sophia: Sophia Global Studies

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le cours, pour un total de 18 heures. Conduit par LĆ©once Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ā€˜Mondialisation, EuropĆ©isation et DĆ©veloppement Humain Ā», se propose d’explorer le rĆ“le des villes en tant que laboratoires d’intĆ©gration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet europĆ©en. Les cours prĆ©senteront l’état du processus d’intĆ©gration, en rĆ©flĆ©chissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyennetĆ© europĆ©enne. Une attention particuliĆØre sera donnĆ©e aux systĆØmes de gouvernance et Ć  leur dimension locale et rĆ©gionale. Le cours sera inaugurĆ© par l’allocution de Romano Prodi au titre : Ā« L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? Ā». Le module est adressĆ© aux travailleurs, enseignants des Ć©coles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opĆ©rateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont Ć  disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.