
Palerme, capitale dāune nouvelle culture
Il y a 20 ans, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, recevait des mains du maire Leoluca Orlando, la citoyennetĆ© honoraire de Palerme. Aujourdāhui, Ć lāoccasion des manifestations lancĆ©es Ć Palerme, nommĆ©e en 2018 āācapitale italienne de la cultureāā, le Mouvement renforce ce lien au nom de lāaccueil et de la fraternitĆ© universelle, Ć contre-courant avec les actions nĆ©gatives qui se vivent quotidiennement dans une ville possĆ©dant de forts contrastes. Un programme de congrĆØs, dāĆ©vĆ©nements artistiques, de workshops sous le signe du dialogue entre les gĆ©nĆ©rations, entre les cultures, et entre les Ćglises de Sicile. Lāintervention de Maria Voce est consacrĆ©e Ć ce thĆØme, Ć la FacultĆ© Pontificale de ThĆ©ologie de Sicile. « En arrivant Ć Palerme, en ce moment particuliĆØrement heureux dans lequel beaucoup dāĆ©vĆ©nements concentrent lāattention sur la ville, jāai encore entendu rĆ©sonner les paroles que Chiara Lubich avait adressĆ©es Ć la villeĀ :āānous promettons que Palerme sera toujours prĆ©sente dans nos cÅurs, afin que, grĆ¢ce Ć lāaudace et au courage de ses citoyens, elle arrive Ć ĆŖtre un modĆØle pour de nombreuses autres villes dāItalie et de lāĆ©tranger, comme une vĆ©ritable āāville sur la montagneāāĀ Ā».
« Chiara Lubich ā continue Maria Voce ā nous a laissĆ© un signe indĆ©lĆ©bile de son engagement pour la communion dans lāĆglise, pour le dialogue ÅcumĆ©nique et pour la fraternitĆ© entre tous les peuples. Depuis les annĆ©es ā40, Chiara manifestait dĆ©jĆ son dĆ©sir avec des expressions riches dāĆ©lan et dāardeur. āāRegardons autour de nousĀ : nous sommes tous frĆØres, personne nāĆ©tant excluĀ !āā, exhortant ainsi Ć vivre pour āāla fraternitĆ© universelle en un seul PĆØre, Dieu, qui est aux Cieuxāā. Cāest un programme qui peut sāactualiser dans chaque ville, mais qui trouve un terrain particuliĆØrement fertile justement ici, Ć Palerme, lieu āāde rencontre dans les siĆØcles entre les peuples, les cultures et les civilisations diffĆ©rentesāā, qui a dans ses propres racines āāles valeurs de lāaccueil envers la diversitĆ©, la solidaritĆ© et la gĆ©nĆ©rositĆ©āāĀ Ā». Quelle contribution de ce charisme Ć lāĆglise universelle, et aux Ćglises particuliĆØres, aussi de la SicileĀ ? Maria Voce rĆ©pondĀ : « Avec le charisme de lāunitĆ© est nĆ©e une āāvoie nouvelleāā dans lāĆgliseĀ Ā», une spiritualitĆ© qui trouve pleine consonance aussi dans le Concile Vatican II. « De cette spiritualitĆ© de communion, nous avons vu fleurir la communion au sein de lāĆglise, entre les diffĆ©rents Mouvements ecclĆ©siaux qui lāenrichissent, entre les diffĆ©rents charismes anciens et nouveaux. Nous avons vu en outre combien celle-ci est utile pour concourir Ć lāunitĆ© des chrĆ©tiens et aussi pour ouvrir ce dialogue avec des personnes dāautres religions, dialogue qui reprĆ©sente une des frontiĆØres les plus engageantes et urgentes du troisiĆØme millĆ©naire. Cāest une rĆ©alitĆ© que nous avons pu expĆ©rimenter aussi dans les Ć©glises particuliĆØresĀ Ā».
« MalgrĆ© les innombrables urgences de ces derniĆØres annĆ©es, cāest justement Ć travers ces urgences, lāengagement des membres du Mouvement, en Sicile, est profondĆ©ment sensible Ć tĆ©moigner et Ć construire lāunitĆ© de la famille humaine lĆ où celle-ci est la plus menacĆ©e et prĆ©caire. Ceux-ci essaient ainsi de rĆ©pondre Ć lāappel lancĆ© par Chiara, quand elle les avait sollicitĆ©s pour āāconstruire une nouvelle culture qui soit la culture des droits de lāhomme, la culture de la lĆ©galitĆ©, la culture de lāamour, la culture de la vie et non de la mortāāĀ Ā». « Il me semble pouvoir dire ā affirme Maria Voce ā que pour la rĆ©alisation de cet objectif certains pas ont Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©s. Il y a bien sĆ»r encore beaucoup de chemin Ć parcourir mais cela reprĆ©sente un engagement quāaujourdāhui aussi, avec tout le Mouvement, nous voulons renouvelerĀ : donner notre contribution pour crĆ©er cette āācivilitĆ© nouvelleāā, avec en son sein toutes les valeurs qui malheureusement sont bien souvent bafouĆ©es, et grandir toujours davantage āāsans oublier ā comme le rappelait Chiara ā tous les frĆØres chrĆ©tiens, sans oublier les autres religions, sans oublier personneāā. De cette maniĆØre vraiment, il sera possible de donner vie Ć une āāculture de lāunitĆ©āā, dĆ©finie plusieurs fois par Chiara Lubich āāculture de la rĆ©surrectionāāĀ Ā». Et elle conclut en disantĀ : « avec le souhait que cette ville puisse rĆ©ellement ĆŖtre āācapitale italienne de la cultureāā, mais dāune āāculture de la rĆ©surrectionāāĀ Ā».

JournƩe internationale de la famille
Alors quāest en cours de prĆ©paration la 9ĆØme Rencontre mondiale des familles, qui se dĆ©roulera du 21 au 26 aoĆ»t 2018 Ć Dublin, en Irlande, sur le thĆØme Ā« LāĆvangile de la FamilleĀ : joie pour le mondeĀ Ā», le 15 mai on cĆ©lĆØbre dans le monde entier la JournĆ©e Internationale de la Famille, lancĆ©e par lāAssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Nations Unies en 1994. Ćtant donnĆ© les difficultĆ©s que traverse la famille aujourdāhui pour se dĆ©velopper en tant que telle, nous souhaitons que la JournĆ©e serve Ć susciter des politiques et des actions qui la soutiennent, en reconnaissant son rĆ“le essentiel comme « premiĆØre celluleĀ Ā» de la sociĆ©tĆ©. « Sauver la famille ā Ć©crivait Igino Giordani, homme politique, Ć©crivain et considĆ©rĆ© par Chiara Lubich comme cofondateur du mouvement des Focolari ā cāest sauver la civilisation. LāĆtat est fait de famillesĀ ; si elles tombent, lui aussi vacilleĀ Ā». Et encoreĀ : « Les Ć©poux deviennent collaborateurs de Dieu en donnant vie et amour Ć lāhumanité ».
SƩminaire sur Antonio Rosmini et Chiara Lubich
A lāinitiative du Centre dāĆtudes et de Recherches A. Rosmini (UniversitĆ© de Trente) et du Centre Chiara Lubich, un SĆ©minaire aura lieu Ć Trente (Italie) sur les Racines et les croisements historiques dāAntonio Rosmini et de Chiara Lubich. Il se propose non seulement dāoffrir lāoccasion dāapprofondir et de dĆ©couvrir les deux grandes personnalitĆ©s du Trentin de ces deux derniers siĆØcles, mais aussi de prĆ©parer le terrain au centenaire de la naissance de la fondatrice des Focolari (1920 ā 2008) grĆ¢ce Ć une contribution originale et inattendue. Ce SĆ©minaire se tiendra le 24 mai, Ć la « Sala degli Specchi di Casa RosminiĀ Ā» (Salle des Miroirs de la Maison Rosmini) et le 25 mai Ć la Salle de ConfĆ©rences de la Fondation Caritro.

NĆ©s dāun don
Elle vit et travaille dans la province de GĆŖnes, ville du Nord-Ouest, sur une terre ensoleillĆ©e, entre la mer et les montagnes juste derriĆØre. Sa fonction ne lui a rien enlevĆ© de sa spontanĆ©itĆ© ni de sa simplicitĆ©, bien que prĆ©sidente dāun des consortiums du groupe dāentreprises sociales, avec environ sept cents employĆ©s dans le secteur des services sociaux, dāassistance et dāinsertion dans le travail des personnes dĆ©savantagĆ©es, rĆ©fĆ©rence rĆ©gionale de lāAIPEC (Association Italienne dāEntrepreneurs pour une Ćconomie de Communion). Son tĆ©moignage a Ć©tĆ© suivi avec grande attention durant un congrĆØs Ć lāAmbassade dāItalie prĆØs le Saint SiĆØge, le 3 mai dernier, intitulĆ© « Chiara Lubich et lāĆconomie de Communion » : « Je dĆ©sirais faire un travail utile pour les autres. A peine diplĆ“mĆ©e, jāai gagnĆ© un concours public en tant quāĆ©ducatrice pour lāintĆ©gration sociale des enfants handicapĆ©s. Je me sentais utile, mais cāĆ©tait un travail Ć temps partiel avec un contrat Ć durĆ©e dĆ©terminĆ©e. Dāautres filles Ć©taient dans la mĆŖme situation et avaient le mĆŖme dĆ©sir que moi de progresser dans la profession sociale. Lāune dāentre nous parla de certaines personnes qui travaillaient depuis quelques annĆ©es dans une coopĆ©rative de la rĆ©gion et sāoccupaient de personnes handicapĆ©es. La rencontre avec elles a Ć©tĆ© dĆ©terminanteĀ : elles ont mis Ć notre disposition un endroit, elles ont passĆ© du temps avec nous et offert leur expĆ©rience. Notre coopĆ©rative naĆ®t ainsi, dāun don, dāun geste gratuit que nous avons accueilli et auquel nous avons rĆ©pondu Ć notre tour. Nous avons compris par la suite que ce geste puisait ses racines dans les valeurs de lāĆconomie de Communion. Cette expĆ©rience de vie, avant mĆŖme dāĆŖtre du travail, a marquĆ© et caractĆ©risĆ© le style de notre entrepriseĀ Ā».

Ā© 2018 Il Sentiero di Arianna

Ā© 2018 Il Sentiero di Arianna
UnitƩ, parole divine
, parole divine. Si Dieu prononƧait cette parole et si les hommes la mettaient en pratique dans les applications les plus diverses, le monde sāarrĆŖterait dāun coup, et, comme une cassette que lāon rembobine, retournerait Ć son point de dĆ©part. Nous verrions dāinnombrables personnes rebrousser chemin sur la route large qui conduit Ć la perdition, se convertir et sāengager dans la voie Ć©troite⦠Nous verrions les familles se reconstituer, que les disputes avaient divisĆ©es, que les incomprĆ©hensions et la haine avaient transies, que le divorce avait anĆ©anties. Et les enfants naĆ®traient dans un climat dāamour, humain et divin, qui favoriserait lāĆ©panouissement dāhommes nouveaux pour un avenir plus chrĆ©tien. Les usines, si souvent concentrations dāesclaves du travail dans une atmosphĆØre dāennui, voire de rĆ©volte, deviendraient des havres de paix, où chacun accomplirait sa tĆ¢che pour le bien de tous. Les Ć©coles briseraient le carcan des sciences qui passent et feraient de la connaissance un tremplin pour atteindre les vĆ©ritĆ©s Ć©ternelles. Jour aprĆØs jour, professeurs et Ć©lĆØves verraient sāĆ©clairer les mystĆØres Ć partir de simples formules, des lois physiques, des nombres eux-mĆŖmes. Les parlements se transformeraient en espaces de dialogue, où les dĆ©putĆ©s prendraient Ć cÅur le bien commun plus que leur propre parti, et nāinduiraient en erreur ni leurs concitoyens ni les nations Ć©trangĆØres. Nous verrions donc le monde devenir meilleur, le ciel descendre par enchantement sur le terre et lāharmonie de la crĆ©ation servir dāĆ©crin Ć la concorde des hommes. Cāest un rĆŖveĀ ! Cela semble un rĆŖveĀ ! Et pourtant tu nāas pas demandĆ© moins quand tu priais le PĆØreĀ : « Que ta volontĆ© soit faite sur la terre comme au CielĀ Ā» (Mt, 6, 10)Ā Ā». Chiara Lubich Source: Chiara Lubich, LāunitĆ , textes choisis par Donato Falmi et Florence Gillet, CittĆ Nuova 2015, premiĆØre publication dans Frammenti (Chiara Lubich), CittĆ Nuova Roma (1963) 1992, p. 53-54

Soyez les promoteurs dāune culture de la rencontre
āJe veux lever les yeux vers lāhorizon et vous inviter Ć le faire avec moi, pour regarder le futur qui commence aujourdāhui avec une fidĆ©litĆ© confiante et une gĆ©nĆ©rositĆ© crĆ©ativeĀ Ā». Au cours de sa premiĆØre visite Ć Loppiano, premier Pontife Ć rencontrer la citĆ© pilote du Mouvement des Focolari situĆ©e prĆØs de Florence, le Pape FranƧois lance un dĆ©fi Ć la communautĆ© prĆ©sente, Ć lāĆglise universelle et Ć toute lāhumanité : « BĆ¢tir une culture commune de la rencontre et une civilisation mondiale de lāallianceĀ Ā». Une culture qui soit une rĆ©ponse aux dĆ©chirements de notre Ć©poque, marquĆ©e par une pauvretĆ© croissante et par le drame des migrations forcĆ©es. āDans le tournant historique que nous sommes en train de vivreā ā fait remarquer le Pape ā il faut sāengager Ć ātracer de nouvelles voies Ć parcourir ensembleā, et il y a besoin ādāhommes et de femmes, de jeunes, de familles, de personnes de toutes les vocations et professionsĀ Ā» qui soient Ć la hauteur de cet enjeu. Depuis le parvis du Sanctuaire dĆ©diĆ© Ć MarieĀ Theotokos, MĆØre de Dieu, le Saint-PĆØre propose aux 7000 personnes prĆ©sentes, toutes hĆ©ritiĆØres spirituelles de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le dĆ©fi de la « fidĆ©litĆ© crĆ©atrice : ĆŖtre fidĆØle Ć lāinspiration premiĆØre et en mĆŖme temps ouvert au souffle de lāEsprit Saint et sāengager avec courage sur les voies nouvelles quāil suggĆØreĀ Ā».
Foto Ā© R. Bassolino – CSC Audiovisivi


Un appel pour une culture du “nous”
DĆØs les premiĆØres heures du jour, sur les routes encore enveloppĆ©es de brume matinale, le āpeuple de LoppianoāĀ monte vers la citĆ© pilote, Ć 20 km de Florence. Le style des vĆŖtements et des chapeaux aux couleurs variĆ©es indiquent des provenances parfois trĆØs Ć©loignĆ©es. Mais personne ne peut se dire « en dehorsĀ Ā» de cette petite maquette du monde qui sāapprĆŖte Ć accueillir et Ć faire siennes les paroles du Pape. Roger, 26 ans, vient de la CĆ“te dāIvoire. Il y a un an quāil vit Ć Loppiano. āDepuis lāannonce de cette visite, nous nous sommes demandĆ©, en tant quāhabitants de cette petite citĆ©, comment lāaccueillir et lui permettre de rencontrer un peuple nĆ© de lāĆvangile Ā». Nous nous sommes rĆ©partis en petits groupes pour mettre en commun nos expĆ©riences quotidiennes dāĆvangile vĆ©cu. Cāest le cadeau que nous voulons lui offrir. Ce fut beau de lāaccueillir, mais, ce sera encore plus beau, par la suite, de vivre ce quāil nous diraĀ Ā». Et Franco Galli, coresponsable de la citĆ© pilote, avec Donatella Donato Di PaolaĀ : « Ce temps de prĆ©paration nous a permis dāassister au travail de Dieu. Maintenant nous attendons dāĆ©couter ce qui lui tient Ć cÅur de nous dire. Il y a de gros problĆØmes qui secouent notre monde, de grandes transformations en cours. Le Pape nous fera voir la rĆ©alitĆ© avec ses yeuxĀ Ā». EntourĆ© du groupe de moines bouddhistes qui comme lui sont venus de ThaĆÆlande, il y a Prahama Thongratana Tavorn, plus connu sous le nom de Luce Ardente. Un « moine itinĆ©rantĀ Ā», qui parcourt son Pays en visitant les Ć©coles, les prisons, portant partout un message de paix. En Italie, et particuliĆØrement Ć Loppiano, Ā Luce Ardente se sent chez lui. En lāapprochant on ne peut pas ne pas ĆŖtre frappĆ© par la joie qui Ć©mane de ses paroles, prononcĆ©es dans une langue douce et mĆ©lodieuse. Il nous expliqueĀ : « Dans le bouddhisme nous disons que nous nous sommes dĆ©jĆ connus au cours de nos vies antĆ©rieures. Aussi, lorsque nous nous voyons, nous ne faisons pas connaissance, mais nous nous reconnaissons parce que nous sommes dĆ©jĆ frĆØres, parce quāil y a quelque chose qui nous est commun depuis toujoursĀ Ā». Vingt minutes se sont Ć©coulĆ©es depuis lāatterrissage du Pape FranƧois dans la citĆ© pilote internationale. Mais on dirait une Ć©ternitĆ©. Des minutes chargĆ©es dāĆ©motions, sur fond de cloches festives, signe dāun accueil qui ne trouve plus de mots pour sāexprimer. « Le soleil est de retourĀ Ā», chante le Gen Rosso, il est vraiment de retour, inespĆ©rĆ© aprĆØs la pluie battante de la veille. Le Pape FranƧois, aprĆØs ĆŖtre passĆ© au milieu de la foule en fĆŖte, entre dans le sanctuaire dĆ©diĆ© à « Marie, MĆØre de DieuĀ Ā» et vers qui, depuis le parvis, sāĆ©lĆØvent les notes qui la saluent comme « la trĆØs douce MĆØreĀ Ā». Il y a quatre ans, Ć lāoccasion du cinquantiĆØme anniversaire de Loppiano, le Pape FranƧois avait souhaitĆ© Ć ses habitants de ā toujours regarder en avant, en visant haut avec confiance, courage et imaginationā. Cāest en rappelant ces mots que Maria Voce prend la parole. « Nous avons cherchĆ© Ć nous laisser guider par vos conseils. Merci, trĆØs Saint-PĆØre, au nom de tout le Mouvement des Focolari, qui voit en cette visite le regard aimant de DieuĀ Ā». AprĆØs une prĆ©sentation dĆ©crivant la variĆ©tĆ© des rĆ©alitĆ©s de la citĆ© pilote, quelques questions sont adressĆ©es au Pape qui, en y rĆ©pondant, commence par dire, entre autresĀ : « A Loppiano tout le monde se sent chez soi. Jāai voulu māy rendre parce que ce lieu veut illustrer la mission de lāĆglise aujourdāhuiĀ Ā». Le Pape invite Ć la persĆ©vĆ©rance, avec tĆ©nacitĆ©, sĆ©rĆ©nitĆ©, positivitĆ© et aussi avec humour, ālāattitude humaine qui se rapproche le plus de la grĆ¢ce de DieuĀ Ā». « Le charisme de lāunitĆ© est une aide Ć vivre la mystique Ć©vangĆ©lique du nous, cāest-Ć -dire Ć avancer ensemble dans lāhistoire des hommes. LāopposĆ© de lāindividualisme, cāest le « nousĀ Ā». A Loppiano ā poursuit le Pape ā on fait lāexpĆ©rience de cheminer ensembleĀ Ā». Mais, prĆ©cise-t-il, « lāhistoire de Loppiano nāen est quāĆ ses dĆ©buts, cāest une petite semence jetĆ©e dans les sillons de lāhistoire. Des urgences dramatiques exigent un engagement maximum. Il faut travailler non seulement pour la rencontre entre les personnes, les cultures et les peuples, mais pour vaincre tous ensemble le dĆ©fi de notre Ć©poque qui nous invite Ć construire une culture commune de la rencontre et une civilisation de lāalliance au niveau mondialĀ». āLa rĆ©alitĆ© change, la peur ne māarrĆŖte pas, je repars dāiciĀ Ā». Cāest sur ce refrain, repris par les orchestres, que lāappel du Pape Ć construire une nouvelle culture du « nousĀ Ā» est lancĆ©, et franchira les modestes frontiĆØres de LoppianoĀ Ā». Chiara FavottiPour une civilisation de lāalliance au niveau mondial
āConstruire tous ensemble une culture de la rencontreā. Cāest le dĆ©fi que le Pape FranƧois a lancĆ© ce matin, depuis le centre international de Loppiano (Florence, Italie), non seulement aux 7000 personnes prĆ©sentes devant le Sanctuaire Maria Theotókos (Marie MĆØre de Dieu), mais au monde entier. Se rĆ©fĆ©rant aux āurgences parfois dramatiques qui nous interpellent de toutes parts et qui ne peuvent pas nous laisser tranquillesā ā le Saint-PĆØre a soulignĆ© que āla rencontre entre personnes, cultures et peuplesĀ Ā» nāest plus suffisante. Il faut des hommes et des femmes « capables de tracer des voies nouvelles Ć parcourir ensembleĀ Ā» pour donnerĀ vie à  « une civilisation mondiale de lāallianceĀ Ā». Le Pape FranƧois est arrivĆ© Ć la CitĆ© pilote des Focolari Ć dix heures prĆ©cises, attendu par Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement, JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident, et par lāĆ©vĆŖque de Fiesole Mgr Mario Meini. AprĆØs sāĆŖtre briĆØvement recueilli dans le sanctuaire, il a rencontrĆ© les 850 habitants de Loppiano en provenance de 65 nations, ainsi que les milliers de personnes venues de toute lāItalie et dāailleurs, la plupart engagĆ©es dans le Mouvement des Focolari. Cāest la premiĆØre fois quāun Pape visiteĀ cette āpetite villeā qui, – comme lāa dĆ©finie Maria Voce en adressant ses salutations au Pape ā veut ĆŖtre « un laboratoire du vivre ensemble, maquette dāun monde uni tĆ©moignant de ce que pourrait ĆŖtre la sociĆ©tĆ© si elle Ć©tait fondĆ©e sur lāamour rĆ©ciproque Ć©vangĆ©liqueĀ Ā». Un dialogue franc et ouvert a suivi, Ć partir de quelques questions posĆ©es par un groupe dāhabitants de Loppiano. Elles ont abordĆ©, sous divers aspects, le problĆØme du dĆ©fi chrĆ©tien confrontĆ© Ć la modernitĆ©. Le Saint-PĆØre a encouragĆ© Ć ne pas « se cacher derriĆØre une vie tranquille, derriĆØre le conformisme, voire une subtile hypocrisie, (ā¦) mais Ć vivre en disciples sincĆØres et courageux dans la charitĆ© et la vĆ©rité » et Ć affronter les difficultĆ©s « avec tĆ©nacitĆ©, sĆ©rĆ©nitĆ©, positivitĆ©, imagination⦠et avec un peu dāhumourĀ Ā». En se rĆ©fĆ©rant Ć la mission dāun projet original, immergĆ©, comme celui de Loppiano, dans le contexte social actuel, le Pape a invitĆ© Ć lever les yeux avec lui « pour regarder lāavenir qui commence aujourdāhui avec une fidĆ©litĆ© confiante et une crĆ©ativitĆ© gĆ©nĆ©reuseĀ Ā». AprĆØs la bĆ©nĆ©diction donnĆ©e aux habitants de Loppiano, 37 dāentre eux, de provenances, religions, Ć¢ges et milieux diffĆ©rents, ont saluĆ© le Pape FranƧois. En rĆ©ponse aux paroles du Saint-PĆØre, le coprĆ©sident des Focolari, JesĆŗs MorĆ”n, lui a offert un cadeau symboliqueĀ : un « pacteĀ Ā» signĆ© part tous les habitants où ils sāengagent Ć vivre pour que Loppiano soit toujours davantage un lieu de fraternitĆ© et de rĆ©ciprocitĆ©. InvitĆ© Ć Ā signer Ć son tour le « Pacte de LoppianoĀ Ā», le Saint-PĆØre a acceptĆ© avec joie, sous les applaudissements de tous.
Un climat de joyeuse attente
āQue faisais-tu quand tu avais mon Ć¢geĀ ? Quels jeux me conseilles-tuĀ ?Ā Ā». Cāest la question que Luis Francisco, jeune mexicain de dix ans, adresse au Pape FranƧois en attendant son arrivĆ©e. Comme lui, tous les habitants de la citĆ© pilote internationale font le compte Ć rebours. Une attente qui a commencĆ© dĆ©but fĆ©vrier lorsque le secrĆ©tariat du Pape FranƧois a communiquĆ© lāannonce de sa visite, le 10 mai, aux citĆ©s pilotes de Nomadelfia et de Loppiano. Dans la premiĆØre des 24 citĆ©s pilotes des Focolari qui sont nĆ©es au cours des annĆ©es, le Pape FranƧois viendra voir en personne comment on vit « à lāĆ©cole du seul MaĆ®treĀ Ā», comme lui-mĆŖme lāa dĆ©finie. « Surprise et joie profondeĀ Ā», sāĆ©tait exclamĆ©e Maria Voce, la prĆ©sidente des Focolari, Ć la nouvelle tout Ć fait inattendue de cette visite. Ces jours-ci Loppiano regorge de monde. Des visages souriants et rayonnants. Beaucoup de jeunes venus pour le Genfest qui a rassemblĆ© fin avril des centaines de participants venus de toute lāItalie, mais pas seulement, et des milliers le matin du 1er mai, Ā radieux malgrĆ© la pluie menaƧante. On retrouve partout un air de fĆŖte, une attente chargĆ©e dāespoir et pleine dāeffervescenceā¦comme Ć lāapproche dāun Ć©vĆ©nement quāon nāoubliera pas de si tĆ“t.
Nous sommes allĆ©s, camĆ©ra en main, Ć la rencontre des habitants de Loppiano, tous au travail et vaquant Ć leurs activitĆ©s normales, pour saisir l’ambiance. Benedetta se trouve Ć Loppiano pour sa pĆ©riode de formation Ć lāĆ©cole des focolarines. Pour elle la visite du Pape est aussi un cadeau de Dieu, car elle coĆÆncide avec son anniversaireĀ : « MĆŖme sāil ne sāarrĆŖte que peu de temps, jāespĆØre quāil pourra rencontrer cette famille que nous cherchons Ć construire chaque jourĀ Ā». Depuis 1966Ā le groupe musical Gen Rosso est basĆ© Ć Loppiano, nĆ©, selon le dĆ©sir de Chiara Lubich, pour aider Ć diffuser, Ć travers la musique, le message dāun monde plus juste, plus pacifique et solidaire. Chacun de ses membres vit personnellement cet esprit, ce qui se traduit par un style de vie tout imprĆ©gnĆ© de communion et de fraternitĆ©. Depuis quelques annĆ©es Michele Sole a intĆ©grĆ© le groupe. Cāest lui qui entonnera le chant « Madre dolcissimaĀ Ā» (TrĆØs douce MĆØre) sur le parvis du sanctuaire dĆ©diĆ© Ć la MĆØre de Dieu (Theotokos), où tout est prĆŖt pour cette rencontre historique. Il est en train dāenvoyer au Pape Ā un message de remerciement « pour avoir eu le courage de prendre le nom de Ā FranƧois. Je pense que cela nāa pas Ć©té facile de choisir un prĆ©nom qui signifie donner la prĆ©fĆ©rence aux pauvres, aux oubliĆ©sĀ Ā». Pendant ce temps lĆ ,Ā de la salle de rĆ©pĆ©titions fusent les notes de la chanson « Accendi la paceĀ Ā» (dĆ©clenche la paix), que les membres du Gen Rosso sont en train de mettre au point avec lāautre groupe musical de Loppiano, le Gen Verde, une formation pluridisciplinaire, composĆ©e dāartistes et de musiciens, qui se caractĆ©rise par son profil trĆØs international.
Roberto Cipollone, Ciro de son nom dāartiste, basĆ© Ć Loppiano depuis 1977, a le don de mettre son imagination et son talent pour transformer des objets usagĆ©s ou des matĆ©riaux destinĆ©s au rebut en des Åuvres qui touchent le cÅur et le comble dāĆ©merveillement. « Cāest lāartiste qui leur donne une nouvelle vieĀ Ā». GrĆ¢ce Ć son art, il a fait naĆ®tre une « BoutiqueĀ Ā», qui exprime son propre talent et son amour pour laĀ nature Ć travers la sculpture, la peinture, lāartisanat. « Je māattends Ć ce que le Pape puisse trouver ici, rĆ©alisĆ©s, ses dĆ©sirs les plus cachĆ©sĀ Ā». Aranza, qui vient du Mexique, participe en ce moment Ć Ā« lāĆcole LoretoĀ Ā», où des famillesĀ de divers Pays et langues approfondissent la spiritualitĆ© de lāunitĆ©. LāinternationalitĆ© et lāimmersion « à plein tempsĀ Ā» dans les cours, qui commencent chaque annĆ©e en septembre pour se terminer en juin, en font une expĆ©rience unique dāĆ©changes et dāenrichissement entre les cultures. Elle souhaiterait que le Pape rĆ©ponde Ć une question brĆØve, mais engageanteĀ : « Que pouvons-nous faire, nous les jeunes, pour vaincre les conditionnements et les stĆ©rĆ©otypes imposĆ©s par la sociĆ©té ?Ā Ā». Quant Ć Natalia, une Ć©tudiante brĆ©silienne qui frĆ©quente Ć Loppiano lāInstitut Universitaire Sophia, Ā elle souhaite connaĆ®tre se sa part le rĆ“le des jeunes couples dans lāĆglise. Beaucoup de questions, dāinterrogations, de souhaits. Mais toujours cette mĆŖme joyeuse attente! Chiara Favotti
LIVE STREAMING from LoppianoĀ on 10th May at 10.00 (CEST) http://live.focolare.org Vatican Media Live: 08.00 am -12.00