
Gen Rosso Music and Arts Village
La premiĆØre Ć©dition de āāGen Rosso Music and Arts Villageāā sāest Ć peine conclue Ć Loppiano (25 mars- 1er avril 2018), expĆ©rience rĆ©sidentielle dāapprofondissement artistique Ć la lumiĆØre du charisme de lāunitĆ©, adressĆ©e aux jeunes entre 18 et 30 ans, avec des professionnels et des Ć©tudiants en musique, danse, chant et théâtre. Avec une mĆ©thodologie didactique envisagĆ©e comme projet par le tuteur du Gen Rosso , le programme a Ć©tĆ© Ć©laborĆ© avec des ateliers pratiques suivis par des Ć©changes dāexpĆ©riences avec des experts de rĆ©putation nationale et internationale. Parmi ceux-ci, Gabriel Ledda, danseur, parmi les huit champions mondiaux de hip hop ; Pierluigi Grison, danseur et chorĆ©graphe de rĆ©putation internationale, expert en théâtre-physique et théâtre-danse ; Antonella Lombardo, danseuse et enseignante, promotrice du Festival de lāHarmonie entre les Peuples et dāun projet en Terre Sainte avec des jeunes musulmans, chrĆ©tiens et juifs. Ils ont dit : Jorge Santana, tuteur, professeur de lāart théâtral Ć lāuniversitĆ© de Madrid : Ā« Un rĆ©el rapport sāest crƩƩ entre nous, qui a abouti en art et beautĆ© Ā». Emanuele Chirco, poly-instrumentiste et tuteur : Ā« La rencontre avec des jeunes qui proviennent de contextes et dāethnies diffĆ©rentes crĆ©e de nouvelles habitudes, dynamiques qui jusquāĆ lāinstant avant sont une inconnue. Cāest le miracle de la musique mais aussi de lāunitĆ© ! Ā». Quelques participants : Ā«La semaine la plus belle de ma vie Ā». Ā« Je suis arrivĆ©e en pensant rejoindre un Talent Show pour comprendre ce que je vaux, et je me retrouve avec une nouvelle et inattendue expĆ©rience de ce que je vaux et de mes talents Ā». Ā« Jāai redĆ©couvert lāart comme donĀ».

Entrepreneurs Ć contrecourant
Letizia Mombelli et son mari sont directeurs dāune entreprise dans la rĆ©gion de Brescia. Au cours de ces derniĆØres annĆ©es elle est passĆ©e par des moments de crise, quāils ont affrontĆ©s en se fiant Ć Dieu pour leurs choix et leurs prĆ©occupations, confiants dans la Providence. Ils ont dĆ©marrĆ© en remontant une petite usine de mĆ©canique avec peu dāemployĆ©s, mais bien vite le manque de travail, la bureaucratie et leur dĆ©cision ferme de refuser toute tentative de corruption ont provoquĆ© la perte du capital. Le choix douloureux de licencier une bonne partie du personnel fut inĆ©vitable, comme celle de vendre les machines pour assurer aux ouvriers tout ce que la loi prĆ©voit. Ils ont attendu que chacun ait trouvĆ© un nouvel emploi. « Nous avons vĆ©cu toute cette pĆ©riode comme une faillite ā se souvient Letizia ā mais nous nāavons pas perdu courage. Autour de nous la famille du mouvement nous soutenait par la priĆØre et nous nous sommes confiĆ©s Ć Dieu pour quāIl puisse guider nos choix, dans un rapport correct avec les clients, les fournisseurs, les reprĆ©sentants ou quiconque entrait dans notre usine. La providence de Dieu ne sāest pas fait attendreĀ Ā». AprĆØs ce moment de difficultĆ©s, vĆ©cu en faisant des choix courageux, voilĆ que se prĆ©sente une possibilitĆ© de changer de secteur de travail, un secteur qui nous a donnĆ© plus de garanties de continuitĆ© et nos familles, dāautres entrepreneurs et fournisseurs nous offrent lāaide concrĆØte pour permettre Ć lāentreprise de se redresser. « Le fruit le plus beau de cette pĆ©riode ā continue-t-elle ā est que nos enfants ont grandi en valorisant les choses importantes comme le choix dāune vie sobre et la possibilitĆ© dāexpĆ©rimenter lāamour de Dieu Ć travers de nombreux signes petits certes, mais importants. Tout cela a renforcĆ© les liens de notre familleĀ Ā».
Mais en 2009 la crise Ć©conomique mondiale nāĆ©pargne pas lāentreprise de Letizia, qui ne reƧoit plus de commandes pour pouvoir travailler. Cette fois-ci encore la famille met sa confiance en Dieu dans la priĆØre et peu aprĆØs des dizaines de commandes arrivent. En 2016 arrive une commande, promettant une bonne entrĆ©e Ć longue Ć©chĆ©ance, qui peut assurer Ć lāentreprise une tranquillitĆ© Ć©conomique Ć long terme. AprĆØs le premier travail Letizia dĆ©couvre cependant que leurs produits sont destinĆ©s Ć lāindustrie des armes. AprĆØs avoir vu les images du dĆ©sespoir de tant de rĆ©fugiĆ©s fuyant la guerre, Letizia et le groupe dĆ©cident de renoncer Ć ce travailĀ : « Le choix a Ć©tĆ© pris avec un peu dāapprĆ©hension mais, avec mon mari, nous nāavons eu aucun doute et notre fils, qui avait commencĆ© Ć travailler avec nous, Ć©tait pleinement dāaccordĀ Ā». Il sāen suivra une autre crise qui portera lāentreprise au bord de la faillite. Letizia et sa famille se confient cette fois encore Ć la Providence. Alors arrive une commande comme cela ne se produisait pas depuis de nombreuses annĆ©es. « Vraiment je sens que Dieu chemine Ć nos cĆ“tĆ©sĀ Ā» confie Letizia qui a Ć©galement une pensĆ©e pour la fondatrice des FocolariĀ : « Je remercie Chiara Lubich qui, comme une lumiĆØre sur notre chemin, nous a toujours aidĆ©s Ć faire des choix cohĆ©rents en mettant les valeurs de la personne au-dessus du profit et de la sĆ©curitĆ© Ć©conomiqueĀ Ā». Chiara Favotti

La saintetƩ, chemin pour tous
PrĆ©sentĆ©e le 9 avril, la troisiĆØme Exhortation Apostolique du Pape FranƧois sur lāappel Ć la saintetĆ© dans le monde contemporain, āāGaudete et Exsultateāā (RĆ©jouissez-vous et exultez). Cinq chapitres, 44 pages : il ne sāagit pas dāun traitĆ© sur la saintetĆ©, mais dā une invitation adressĆ©e Ć tous, en particulier aux jeunes, Ā« Ć faire rĆ©sonner une fois de plus lāappel Ć la saintetĆ©, en montrant ses risques, ses dĆ©fis, ses opportunitĆ©s Ā». Ā« La saintetĆ© ā rappelle FranƧois ā est le plus beau visage de lāĆglise. MĆŖme en-dehors de lāĆglise Catholique et dans des milieux trĆØs diffĆ©rents, lāEsprit suscite des signes de sa prĆ©sence, qui aident les mĆŖmes disciples du Christ Ā». Pour devenir saint ā soutient le Pape ā il nāest pas nĆ©cessaire de copier des styles de vie qui peuvent sembler inatteignables : Ā« Ce qui compte cāest que chaque croyant discerne sa propre voie et fasse Ć©merger le meilleur de lui-mĆŖme, tout ce que Dieu a dĆ©posĆ© en lui personnellement et quāil ne sāĆ©puise pas en cherchant Ć imiter quelque chose qui nāa pas Ć©tĆ© pensĆ© pour lui Ā». Comment rĆ©pondre Ć cet appel ? En suivant la voie des BĆ©atitudes Ć©vangĆ©liques, modĆØle positif āāĆ la lumiĆØre du MaĆ®treāā et voie maĆ®tresse āācontre-courantāā par rapport Ć la direction du monde, et que tous peuvent parcourir. Gaudete et Exsultate
Eduquer à la périphérie de Paris
Le visage trĆØs doux et la voix rassurante, Maria, maman de deux garƧons, mariĆ©e Ć un franƧais, enseigne la langue italienne dans une Ć©cole āādifficileāā de la banlieue nord de Paris. Une de ces Ć©coles où les enseignants restent rarement longtemps. Il faut une grande dĆ©termination, du courage et de la passion pour travailler dans un quartier Ć©conomiquement dĆ©favorisĆ©, habitĆ© par des jeunes de cultures et dāorigines diffĆ©rentes, rĆ©putĆ© pour un trafic Ć©levĆ© de drogue et dāarmes. Sans parler duĀ racketāā et des dealers postĆ©s devant les Ć©coles. āāIl sāagit pour moi de rĆ©pondre Ć un appel, celui de travailler pour lāĆ©galitĆ© des chances, pour proposer une formation ambitieuse et porter lāamour du Christ lĆ où apparemment il ne se trouve pasāā dit-elle. Maria raconte comment sāest passĆ©e sa rencontre avec Chiara Lubich, dĆØs sa petite enfance: un lien qui a nourri cette aspirationĀ et lāa accompagnĆ©e jusquāĆ sa vie adulteĀ : āāMon regard et mon attitude, grĆ¢ce Ć la vie dāunitĆ© avec ceux qui partagent le mĆŖme idĆ©al, se renouvelle chaque jour et ce, malgrĆ© les difficultĆ©sāā. Cela nāa pas Ć©tĆ© du tout facile, en effet, surtout au dĆ©but, de comprendre comment Ć©tablir des relations constructives avec les Ć©tudiants, comment rĆ©agir aux agressions verbales et aux actes de vandalisme. On a vite compris que lāaide apportĆ©e aux jeunes passait par lāimplication des familles, et que les nouveaux collĆØgues avaient besoin dāaide pour dĆ©chiffrer cette rĆ©alitĆ© complexe. Et mĆŖme justement, la synergie entre collĆØgues pouvait offrir aux Ć©lĆØves un exemple constructifĀ :āāDu point de vue didactique, jāorganise mon travail sur des projets culturels interdisciplinaires ā explique lāenseignante ā lāorganisation dāun projet permet de travailler en Ć©quipe, dāessayer de vivre la fraternitĆ© entre collĆØgues pour le proposer ensuite aux Ć©lĆØves en Ć©tant ainsi plus crĆ©diblesāā. Projets qui souvent se concluent par un voyage en Italie, ce qui incite les Ć©tudiants Ć apprendreĀ la langue, et favorise des Ć©changes culturels avec des jeunes italiensĀ : de nouvelle relations naissent Ć travers lesquelles on peut faire une expĆ©rience de fraternitĆ©. De plus ā explique encore Maria – āāUn tel projet nous permet dāimpliquer les familles dans la vie scolaire, dāinstaurer une relation de confiance pour trouver ensemble des solutions afin quāil nāy ait pas deĀ problĆØmes financiers et ce, pour aucun Ć©lĆØveāā. En dāautres termes, lāobjectif de Maria est celui de crĆ©er un rĆ©seau Ć©ducatif qui implique aussi familles et professeurs, tous engagĆ©s Ć rendre possible la croissance humaine de ces jeunes en difficultĆ© . Et peu Ć peu, on en constate les fruits. A AĆÆcha, qui perturbe la classe, il suffit dāexpliquer avec calme et fermetĆ© āāque pour vivre en harmonie, chacun doit faire sa propre partāā et elle Ć©crit sur une feuilleĀ :āāDĆ©solĆ©e pour mon comportement de vendredi, il nāĆ©tait pas digne de moi. Cela nāarrivera plus. Vous ĆŖtes une personne grande, intelligente et sage qui transmet Ć nous les Ć©lĆØves, les justes valeurs et lāenvie de rĆ©ussir. Je ne vous oublierai jamaisāā. Et encoreĀ : lāattention et le respect permettent Ć Yanis, en gĆ©nĆ©ral trĆØs passif, de sāouvrir et de manifester son intĆ©rĆŖt pour lāart et lāhistoire. La clĆ© relationnelle dans tous les cas, cāest lāattention, les soins et la bientraitance apportĆ©s Ć la personne, chacune ayant son histoire et sa sensibilité : āāJāai appris Ć ne pas attendre tout de suite des rĆ©sultats ā conclut Maria ā Aussi lorsquāun jeune ne change pas, lāimportant est de continuer Ć croire en lui et de lāaccompagner, ne pas sāarrĆŖter sur ce qui ne va pas, mais cueillir tout le positif quāil a en lui en le valorisant et en le gratifiant. Le dĆ©fi de chaque jour rĆ©side dans le fait de trouver le courage et la force de cultiver lāespĆ©rance avec des actes concrets de relationāā.

Les guerres ne sont jamais bonnes
Ā« Nous recevons de la Syrie de terribles nouvelles des bombardements qui ont fait des dizaines de victimes, dont beaucoup de femmes et dāenfants. Nouvelles de tant de personnes atteintes par les sĆ©quelles laissĆ©es par les substances chimiques contenues dans les bombes. Prions pour tous ces dĆ©funts, ces blessĆ©s, les familles qui souffrent. Il nāexiste pas de guerre bonne ni de guerre mauvaise, et rien, rien ne peut justifier lāutilisation de tels instruments dāextermination contre des personnes et des populations sans dĆ©fense. Prions pour que les responsables politiques et militaires choisissent lāautre voie, celle de la nĆ©gociation, la seule qui puisse mener Ć une paix qui ne soit pas celle de la mort et de la destruction Ā». Ce sont les paroles prononcĆ©es par le pape FranƧois dimanche 8 avril. Approprions-nous cet appel en priant pour que soient trouvĆ©es des solutions nĆ©gociĆ©es au terrible conflit qui est en train dāensanglanter la Syrie ces jours-ci, ainsi que pour toutes les guerres, mĆŖme celles que la presse met peu en relief, qui continuent Ć provoquer des victimes en tant de lieux de la terre. Et travaillons sans cesse Ć tous les niveaux pour promouvoir la paix par le dialogue.

Loppiano attend le Pape FranƧois
Comment la nouvelle de la visite du Pape a-t-elle Ć©tĆ© accueillie Ć LoppianoĀ ? āāUne seconde aprĆØs que la prĆ©sidente Maria Voce ait diffusĆ© la nouvelle, sur nos rĆ©seaux sociaux et parmi les groupes dā habitants est arrivĆ©e une pluie de messages de joie et de stupeurāā. Que reprĆ©sente cet Ć©vĆ©nement pour vous, habitant de LoppianoĀ ?āāLe Pape Jean Paul II devait dĆ©jĆ venir en 2000. Quatre jours avant la visite, Ć cause dāun changement de programme inattendu, celle-ci fut annulĆ©e. Dans le cÅur des habitants de lāĆ©poque, le dĆ©sir dāune visite du Pape Ć©tait restĆ©e bien prĆ©sente Ć lāesprit et le mĆŖme dĆ©sir est aussi lĆ , au cÅur des habitants aujourdāhui. Pour celui qui ne connaĆ®t pas Loppiano, quāest-ce qui caractĆ©rise ce lieuĀ ?Ā āāCāest un des lieux où lāon peut en particulier, toucher du doigt le charisme de lāunitĆ© que Chiara Lubich a reƧu de Dieu et dont est nĆ© et sāest dĆ©veloppĆ© le Mouvement des FocolariĀ : lāunitĆ© Ć laquelle on arrive en construisant des rapports de fraternitĆ©, en vivant le testament de JĆ©sus « Que tous soient unĀ Ā». A Loppiano, environ mille personnes de 65 pays vivent avec des cultures, des religions, des formations, des conditions sociales diffĆ©rentes. Ici, nous apprenons avant tout Ć ĆŖtre une communautĆ©. Ce qui nous unit cāest le dĆ©sir de vivre la loi qui est Ć la base de la citĆ©-piloteĀ : lāamour rĆ©ciproque. Cela fait de Loppiano un lieu de fraternitĆ©āā.
Comment la vie de la citĆ©-pilote se dĆ©roule t-elleĀ ?āāIl y a diffĆ©rentes activitĆ©s Ć©conomiques, 11 Ć©coles de formation, un institut universitaire, un grand sanctuaire qui accueillera le Pape, beaucoup dāhabitations et de champs cultivĆ©s. On y Ć©tudie, on y travaille, on sāy rencontre, on y vit comme dans toutes les villes, en essayant juste de le faire en vivant la loi de lāamour rĆ©ciproqueāā. Le Pape arrive Ć Loppiano aprĆØs Nomadelfia. Quel rapport y a t-il entre les deux citĆ©sĀ ? āāIl y a beaucoup de points communs, mĆŖme sā il y a des vĆ©cus et des charismes complĆØtement diffĆ©rentsĀ :Ā ce sont tous les deux des lieux de fraternitĆ© qui ont dans le cÅur ceux qui ont le plus besoin dāamourĀ et ont comme loi, lāĆvangile. Il y a eu diffĆ©rentes occasions de rencontre, aussi rĆ©cemment. Nous sommes donc heureux que le Pape atterrira ici en ayant dans le cÅur ce quāil aura reƧu Ć Nomadelfia. Il sera accueilli avec le mĆŖme amour et le mĆŖme enthousiasmeāā. LĆ où va le Pape sāallument les projecteurs des mĆ©dias mondiauxĀ :Ā comment lire le choix de visiter LoppianoĀ ?āā Je pense que derriĆØre ce dĆ©sir, il y a surtout lāamour pour le don du charisme de lāunitĆ© que Dieu a fait par le biais de Chiara Lubich. Bergoglio a connu le Mouvement en Argentine, mais davantage encore en tant que Pape. Loppiano est le lieu où ce charisme est davantage visibleāā. De quelle maniĆØre vous prĆ©parez-vous Ć la visiteĀ ?āāCe que Maria Voce a dit est devenu notre leitmotiv. Dans ces 100 jours nous nous sommes engagĆ©s Ć intensifier la vie dāamour et dāunitĆ© enracinĆ©e dans lāĆvangile, de maniĆØre Ć ce que le Pape puisse trouver le āāLĆ où deux ou trois sont rĆ©unis en mon nom (Mt 18,20)Ā Ā», Ć savoir la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous, une rĆ©alitĆ©āā. Le Pape fera un arrĆŖt en priĆØre au Sanctuaire Maria Theotokos, où il y a une chapelle dĆ©diĆ©e aux chrĆ©tiens dāautres confessionsĀ : quelle signification a ce lieuĀ ?āāLe sanctuaire a Ć©tĆ© voulu par Chiara justement au centre gĆ©ographique de Loppiano, pour quāil soit le point dāunitĆ© de toute la citĆ©-pilote. Cāest le lieu où nous, habitants, nous nous trouvons chaque jour pour prier, mais cāest un point de rĆ©fĆ©rence aussi pour toute la rĆ©gion. Cāest le cachet de la citĆ©-piloteāā. Cāest aussi une maniĆØre pour souligner la centralitĆ© de la figure de Marie dans le MouvementĀ ? āāCertainement. Ce nāest pas par hasard que le Sanctuaire a Ć©tĆ© dĆ©dicacĆ© Ć Maria Theotokos, Marie MĆØre de Dieu, pour souligner la forte caractĆ©ristique mariale du charisme et du Mouvement des Focolari. Cāest justement parce que Marie est MĆØre de Dieu et donc de lāhumanitĆ©, le Sanctuaire est ouvert aussi Ć des personnes dāautres confessions chrĆ©tiennes, dāautres religions et convictions et Ć lāintĆ©rieur, il y a diffĆ©rents endroits où chacun peut prier, se trouver ācomme Ć la maisonā et pouvoir vivre le recueillementāā. La visite du Pape arrive au moment du 10ĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich. Un hasardĀ ? āāJe pense que nous pouvons accueillir cette visite comme un cadeau de Dieu, comme une caresse, un Signe de Son amour pour lāOeuvre de Marie. Puis on verra ce que le Pape aura Ć nous direāā. Ā
PĆ¢ques orthodoxe
Christos anesti! Alithos anesti! Š„ŃŠøŃŃŠ¾Ń Š²Š¾ŃŠŗŃŠµŃŠµ!Christ is Risen! Indeed He is risen! Khrishti unjal! Vertet unjal! Hristos voskrese! Vo istina voskrese! Khrystos uvaskros! Sapraudy uvaskros! Le Christ est ressuscitĆ©! En veritĆ© il est ressuscitĆ©! Kriste ahzdkhah! Chezdmaridet! Christus ist erstanden! Er ist wahrhaftig erstanden! Cristo ĆØ risorto! Veramente ĆØ risorto! Cristos a inviat! Adevarat a inviat! Khristos voskrese! Voistinu voskrese! Cristos vaskres! Vaistinu vaskres!Christ is risen from the dead, trampling down death by death, and on those in the tombs bestowing life!Š„ŃŠøŃŃŠ¾Ń Š²Š¾ŃŠŗŃŠµŃŠµ ŠøŠ· меŃŃŠ²ŃŃ , ŃŠ¼ŠµŃŃŠøŃ ŃŠ¼ŠµŃŃŃ ŠæŠ¾ŠæŃŠ°Š², Šø ŃŃŃŠøŠ¼ во Š³ŃŠ¾Š±ŠµŃ Š¶ŠøŠ²Š¾Ń Š“Š°ŃŠ¾Š²Š°Š²! |

Chiara Lubich : la misƩricorde
(ā¦) Dieu est AmourĀ : cāest la dĆ©couverte fondamentale, lāĆ©tincelle qui a inspirĆ© lāorigine du charisme de lāunitĆ© que lāEsprit Saint a donnĆ© Ć Chiara Lubich pour notre temps. DĆ©couvrir que Dieu est Amour fut, pour elle et ses premiĆØres compagnes, dĆØs le dĆ©but du mouvement, une nouveautĆ© absolue, au point de provoquer une sorte de conversion. Chiara dĆ©couvre donc non pas un Dieu lointain, inaccessible, Ć©tranger Ć sa vie, mais son visage paternel et par consĆ©quent, cette relation entre Ciel et terre qui nous unit comme des enfants avec leur PĆØre et comme des frĆØres entre nous. Un Dieu proche donc, Ā comme peut lāĆŖtre un PĆØre, un PĆØre qui veille sur la vie de chaque personne et sur celle de lāhumanitĆ© toute entiĆØre. Tout ce qui nous arrive est Ć considĆ©rer comme la rĆ©alisation de son plan dāamour sur chacun, en tant que preuve tangible de son regard bienveillant, de sa prĆ©sence toute proche. « MĆŖme les cheveux de notre tĆŖte sont comptĆ©sĀ Ā» (Mt 10,30). Cāest un amour paternel qui pourvoit Ć tous nos besoins, mĆŖme les plus petits, jusquāĆ remplir les vides laissĆ©s par nos imperfections, nos manquements, nos pĆ©chĆ©s. Cāest le visage du PĆØre misĆ©ricordieux qui ā par lāintermĆ©diaire de son Fils incarnĆ© ā se manifeste, et rĆ©vĆØle dans sa plĆ©nitude son amour de misĆ©ricorde. Un exemple classique est la parabole du Fils prodigue (Lc 15,11-32). En juin 1999 Chiara devait illustrer cette parabole au cours dāun rassemblement de jeunes rĆ©unis dans la cathĆ©drale de Paderborn (Allemagne). (ā¦) « Le pĆØre de lāenfant prodigue avait sans doute beaucoup Ć faireĀ : sāoccuper de sa ferme, de ses employĆ©s, de sa familleĀ ; mais fondamentalement il Ć©tait dans lāattente, lāattente de son fils parti. Il montait sur la petite tour de sa maison et regardait au loin. VoilĆ comment est le PĆØre CĆ©lesteĀ : imaginez, si vous le pouvez, vous jeunes, sa vie divine, une vie trinitaire si Ć©levĆ©e et si dynamique, si intense par son soutien Ć la crĆ©ationā¦faisant une place Ć celui qui arrive au paradis. Mais que fait-il surtoutĀ ? Il attend. QuiĀ ? Vous, moi, chacun de nous, spĆ©cialement si nous nous trouvons loin de Lui. Et voilĆ quāun beau jour ce fils, que son pĆØre terrestre aimait tant, quitte tout et revient. Le pĆØre lāembrasse, le revĆŖt dāun habit prĆ©cieux, lui met un anneau au doigt, fait prĆ©parer pour lui le veau gras pour la fĆŖte. Que devons-nous en penserĀ ? QuāIl dĆ©sire voir son fils de faƧon toute nouvelle, il veut effacer de sa mĆ©moire ce quāil Ć©tait avant. Et non seulement il veut lui pardonner, mais il arrive mĆŖme Ć oublier son passĆ©. Tel est son amour pour lui, dans la parabole. Tel est lāamour du PĆØre pour nous dans la vieĀ : Il nous pardonne et oublieĀ Ā». Chiara continueĀ : « RĆ©cemment jāai vu un documentaire. Il prĆ©sentait et examinait minutieusement le fameux tableau de Rembrandt qui reprĆ©sente le rĆ©cit Ć©vangĆ©lique du pĆØre qui accueille le retour de son fils. Il est trĆØs beau dans tous ses dĆ©tails. Mais ce qui māa le plus impressionnĆ©e, ce sont les mains que le pĆØre pose sur les Ć©paules du fils Ć genoux devant luiĀ : lāune est celle dāun homme robuste, sĆ©vĆØre, lāautre est celle dāune femme, plus fine, plus lĆ©gĆØre. Le peintre a voulu dire par lĆ que lāamour du PĆØre est Ć la fois paternel et maternel. Cāest ainsi que nous devons le penser Ā». Source: Alba Sgariglia, Centre Chiara Lubich, Rome, 14 mai 2016.

PĆ¢ques aussi Ć SaĆÆgon
Ā Ā« PĆ¢ques est dĆ©sormais passĆ© : aujourdāhui, lundi de PĆ¢ques, est un jour normal de travail. Il fait vraiment chaud et la pluie est menaƧante dans le ciel. Seuls les chrĆ©tiens ont encore un jour de fĆŖte. Par ci par lĆ on entend encore porter un toast et filtrer les āallĆ©luiaā des maisons. Et pourtant je suis dans un pays communiste. Mais ici, les rues, Ć la sortie des Ć©glises, se remplissent de vĆ©lomoteurs Ć nāen plus finir, obstruant le trafic. Les agents de police, face Ć la cathĆ©drale, doivent diriger le trafic. Pour assister Ć un des offices du triduum pascal, il fallait arriver au moins 30 minutes avant pour trouver de la place. Dans lāĆ©glise, je laisse mon sac sur le banc et personne nāy touche. Je regarde les gens, beaucoup de jeunes, dāenfants, des couples Ć¢gĆ©s, avec les visages recueillis et souriants. Je pense Ć lāEurope, aux Ć©glises Ć moitiĆ© vides, mĆŖme les jours de fĆŖte. Par ici, mĆŖme Ć 5 heures du matin de nāimporte quel jour, des enfants mĆŖme petits, sont en premiĆØre file pour chanter avec les grands. Tous connaissent les paroles des priĆØres et des chants par cÅur. SaĆÆgon pullule de vie effrĆ©nĆ©e, presque sauvage, Ć chaque angle de rue. Et pourtant il y a beaucoup de foi, comme peut-ĆŖtre dans aucune autre ville dāAsie. Car ici la foi āācoĆ»teāā. Tout coĆ»te au Vietnam. Il y a quelques temps, jāai fait un voyage en autobus, cinq heures au milieu de la foule et dans la chaleur. A un moment donnĆ©, quelques quintaux de maĆÆs ont Ć©tĆ© chargĆ©s parmi les voyageurs, Ć leurs pieds, dans les coffres Ć bagages. Les gens ont commencĆ© Ć crier tandis que le chauffeur et son aide criaient Ć leur tour pour faire taire tout le monde. Une femme Ć cĆ“tĆ© de moi, embarrassĆ©e en me voyant au milieu de cette confusion, māa dit :āāLa vie ici est dure. Ne lāoublie pas si tu veux vivre iciāā. Je ne connais pas le nom de cette dame, et peut-ĆŖtre ne la reverrai-je plus jamais. Mais ces paroles māont ouvert Ć une nouvelle dimension. La vie, la leur comme la mienne, doit aussi passer Ć travers la douleur, les peines, la souffrance pour aboutir Ć la joie. Je lāai compris comme Ƨa. Depuis ce jour-lĆ , tout sāest simplifiĆ© en moi. Comme tout le monde, jāexpĆ©rimente les joies, mais aussi les douleurs et la fatigue de lāeffort. Je suis un des leurs. Je ne suis mĆŖme pas spĆ©cial, Ć©tant un Ć©tranger. Un parmi dāautres.
Lāhistoire de cet Homme pendu Ć la croix, semblable Ć tant dāhommes que je rencontre chaque jour, māa rappelĆ© les paroles de cette femme. Je peux la retrouver dans chaque pauvre, dĆ©muni de tout, en celui qui est malade de cancer, qui nāa pas dāargent pour se soigner, et nāa que la peau sur les os. Ou dans celle de Madame Giau, 64 ans, pauvre, mais qui a āāadoptĆ©āā une fillette trisomique, littĆ©ralement jetĆ©e dehors par ses parents. Et pourtant cāest PĆ¢ques. Aussi au milieu des rĆ©fugiĆ©s Rohingya, entre le Myanmar et le Bangladesh. C’est PĆ¢ques en CorĆ©e du Nord, qui veut faire la paix aprĆØs avoir tirĆ© des missiles.Cāest PĆ¢ques, parmi les troupes des alliĆ©s qui sont occupĆ©s Ć prĆ©parer lāĆ©niĆØme entraĆ®nement. Cāest PĆ¢ques pour les enfants de Xang Cut, dans la rĆ©gion du delta du MĆ©kong, avec lāeau encore infectĆ©e par lāagent orange versĆ© par les alliĆ©s il y a 40 ans. Et cāest aussi PĆ¢ques pour les enfants de SaĆÆgon, recueillis de la rue et instruits par les institutrices de Pho Cap. Ils auront quelque chose Ć manger, grĆ¢ce Ć leur amour hĆ©roĆÆque. Ici aussi, au milieu de dĆ©fis Ć relever, des dangers, de la pollution sans limite et des abus, quelquāun continuera Ć sourire, car il est aimĆ© et soignĆ© par des mains amies. Cāest cela PĆ¢ques : prendre soin de lāautre, soulager sa souffrance, partager ses larmes. Le monde, lāautre, māappartient. Et mon bonheur passe Ć travers celui des autres, de tellement dāautres Ā». Ā