Mouvement des Focolari
PrĆ©-Synode: l’Église des jeunes

PrĆ©-Synode: l’Église des jeunes

Jonathan Michelon

Jonathan, comment les travaux se dĆ©roulent-ils? « Il y a des sessions plĆ©niĆØres et de groupe. Une vingtaine de groupes linguistiquesĀ : anglais, franƧais, espagnol et italien. Chacun a un rĆ©dacteur et un modĆ©rateur. Les participants doivent rĆ©pondre aux 15 questions proposĆ©es par le document du Synode. A la fin, un document sera rĆ©digĆ© en vue d’être remis aux PĆØres SynodauxĀ Ā». De quoi traitent les questions? « La premiĆØre partie est dĆ©diĆ©e aux dĆ©fis et aux chances des jeunes gĆ©nĆ©rations dans le monde d’aujourd’huiĀ : le dĆ©veloppement de la personnalitĆ©, la relation avec les autres peuples, les dĆ©fis interreligieux, les diffĆ©rences vues comme des chances, les jeunes et l’avenir, leurs rĆŖves, leur rapport Ć  la technologie, la recherche du sens de la vie, le lien entre vie quotidienne et le sacré ». Et la seconde partie des questionsĀ ? « On a parlĆ© de la foi, de la vocation, du sens de la mission spĆ©cifique du jeune dans le monde, du discernement et de l’accompagnement vocationnel. Puis Ā de leur relation avec JĆ©susĀ : comment la figure de JĆ©sus est-elle perƧue par les jeunes en ce troisiĆØme millĆ©naireĀ ? Une derniĆØre partie Ć©tait consacrĆ©e Ć  la formation et Ć  la pastorale de l’Église, la relation des jeunes avec l’Eglise et leurs expĆ©riencesĀ Ā». D’où viennent les jeunes de ton groupe? « D’Europe (SlovĆ©nie, Allemagne, GrĆØce, Pologne) mais aussi des continents et mĆŖme des Ć®les Samoa amĆ©ricaines, dans l’OcĆ©an Pacifique. Un jeune Sikh a partagĆ© l’expĆ©rience de sa foi et sa relation avec les prĆŖtres de leur temple, qui sont toujours prĆŖts Ć  adresser Ć  tous une parole de paix. Il y a aussi une jeune anglicane du Zimbabwe qui Ć©tudie pour devenir prĆŖtre. Il y a beaucoup de sagesse et l’échange est enrichissantĀ Ā». Y-a-t-il des expĆ©riences qui t’ont frappĆ©? « Une en particulierĀ : celle d’un jeune mĆ©decin polonais, liĆ© au Chemin nĆ©o-catĆ©chumĆ©nal qui, avec sa femme, a fondĆ© une association qui s’occupe des personnes en fin de vie. EncouragĆ© par la mĆ©ditation du premier jour, sur le sens profond de la souffrance, Ć  partir de l’expĆ©rience de Chiara Luce Badano, il a racontĆ© ce qu’ils vivent. Avec les autres membres de l’association ils vont visiter les malades, ils les assistent et les invitent Ć  offrir leurs souffrances pour tous. Ainsi ces personnes laissent cette terre « pleines de vieĀ Ā» parce que, comme il le dit, « la mort est les plus beau moment de la vie, parce que nous nous approchons de Dieu, de Celui que nous aimons le plusĀ Ā». L’animation de la messe et la mĆ©ditation quotidienne ont Ć©tĆ© confiĆ©es aux jeunes des Focolari… ā€œEffectivement, quelques jeunes de l’École Gen de Lopiano et des Centres Gen de Rome ont formĆ© un chœur, qui est en train de devenir un groupe inclusif: ils invitent ceux qui ont des talents Ć  participer Ć  l’animation de la messe. Hier un violoniste s’est joint Ć  eux. C’est vraiment une belle expĆ©rienceĀ Ā». Les jeunes sont-ils donc contents de cette expĆ©rience? « Nous nous rendons compte que nous sommes en train de Ā vivre un moment historique au sein de l’Église catholique. C’est la premiĆØre fois, en 2000 ans, qu’a lieu un synode pour les jeunes et avec les jeunesĀ ! Mais pour eux il est naturel de contribuer ainsi Ć  la vie de l’Église. C’est vraiment leur Ɖglise. Ils se comportent avec le Cardinal et aussi avec le Pape FranƧois comme avec leurs meilleurs amisĀ : ils leur donnent la main, les embrassent… C’est trĆØs beauĀ Ā». Et pour toi? ā€œPour moi c’est une expĆ©rience unique: ici on prend conscience de l’ampleur de l’Église, de son impact dans le monde. Ici le monde entier est reprĆ©sentĆ©, c’est l’universalitĆ© de l’Église Ā». Source: Loppiano online

A Alep l’espĆ©rance renaĆ®t

A Alep l’espĆ©rance renaĆ®t

20180322-01bC’est une histoire, celle de Jean et Viviane, qui parle d’amour, de courage, d’espĆ©rance. Ils font connaissance en 2000 Ć  Alep (Syrie). Ils font partie tous les deux du mouvement des Focolari. Viviane est veuve et a un enfant de quatre ans nĆ© avec une surditĆ© trĆØs prononcĆ©e. Jean est menuisier, portĆ© Ć  l’action sociale. Tous les deux s’engagent Ć  vivre l’Évangile et Ć  porter l’idĆ©al du monde uni Ć  l’humanitĆ©, ce qui les rapprocheĀ : ils se marient en 2003 et ont quatre enfants. Marc, est le premier enfant de Viviane, c’est lui qui est Ć  l’origine de cette aventureĀ : le besoin de soins spĆ©cifiques pousse Viviane Ć  se rendre au Liban où Marc sera suivi dans un centre fondĆ© par les Focolari « C’est un vĆ©ritable paradis anticipĆ© – raconte-t-elle – La vie de l’Évangile vĆ©cu dans le quotidien accompagne tout le processus Ć©ducatif. Les enfants grandissent dans cet oasis de paix, et dĆ©veloppent leurs talents en dĆ©passant leur handicap. Alors un rĆŖve naĆ®t en moiĀ : pouvoir fonder, moi aussi, un institut semblable dans ma ville, Ć  AlepĀ Ā». Jean la soutient dans ce projet et en 2005 un petit centre voit le jour. D’autres suivront, plus importants et capables d’accueillir des dizaines d’enfants, tous de familles pauvres, qui n’ont pas de quoi payer. VoilĆ  pourquoi le centre est toujours en dĆ©ficitĀ : « Pour tous nos besoins – se souvient Jean – nous nous prĆ©sentions devant le crucifix pour lui offrir ce dont nous avions besoin. La providence arrivait au bon momentĀ Ā». 1395739130-720x0-c-defaultLa guerre qui Ć©clate en 2011, avec son lot de morts et de destructions. Jean perd sa menuiserie, le centre n’a plus aucune entrĆ©e Ć©conomique, et beaucoup de gens vivent d’aides de l’Église et d’organisations humanitaires. Nombre de personnes quittent le pays. Jean et Viviane, eux aussi trĆØs inquiets, achĆØtent leurs billets pour partir. Mais une exigence devient trĆØs claire dans leur cœurĀ : ils ne peuvent pas laisser « leursĀ Ā» enfants sourds, ni dĆ©truire ce rĆŖve qu’ils ont rĆ©alisĆ© avec difficultĆ©. « La veille du dĆ©part j’entre dans l’église – raconte Jean – et j’ai un tĆŖte Ć  tĆŖte profond avec JĆ©sus, d’homme Ć  homme. Il me parle dans le cœur et me demande de ne pas partirĀ : que vont faire ces enfantsĀ ? C’est la question tragique qui m’habite. Je remets mes enfants entre Ses mains. Je rentre Ć  la maison et avec Viviane nous dĆ©cidons de dĆ©chirer les billets et de rester pour toujours dans notre ville, pour ĆŖtre un don pour ceux qui ont besoin de nousĀ Ā». « Nous Ć©tions sĆ»rs que Dieu nous aurait accompagnĆ©s et soutenus dans tous nos projets futurs et surtout dans notre vie de famille – confirme Viviane – et c’est ce qui s’est passé ». Aujourd’hui le centre est devenu leur deuxiĆØme maison, et leurs enfants participent aussi Ć  la vie du groupe où Jean s’est engagĆ© Ć  plein temps. Ā« Cette expĆ©rience vĆ©cue ensemble a dilatĆ© notre cœur. Il n’y a plus ni garƧons ni filles, ni Ć©tudiants ni enseignants, ni bien portants ni handicapĆ©s, ni musulmans ni chrĆ©tiens. Nous vivons tous de l’unique amour et sous le regard d’un Dieu Amour, incarnĆ©, vivant au milieu de nousĀ Ā».   RĆ©digĆ© par Claudia Di Lorenzi

La fĆŖte du ā€œNouveau jourā€

La fĆŖte du ā€œNouveau jourā€

b6dc1756dePour cĆ©lĆ©brer le Jour de l’An persan, qui coĆÆncide avec l’équinoxe, et donc avec l’arrivĆ©e du printemps, dans de nombreux pays d’Asie et d’Europe orientale, on cĆ©lĆØbre la fĆŖte de NawrÅ«z (qui signifie « nouveau jourĀ Ā»), proclamĆ©e JournĆ©e Internationale des Nations Unies et inscrite depuis 2009 sur la liste reprĆ©sentative du patrimoine culturel immatĆ©riel de l’humanitĆ©. NawrÅ«z remonte Ć  une tradition trĆØs ancienne, joyeuse et festive, cĆ©lĆ©brĆ©e, estime-t-on, par environ 300 millions de personnes. AssociĆ©e Ć  l’idĆ©e de la renaissance de la nature, elle est empreinte d’un riche symbolisme et promeut les valeurs de la paix, de la rĆ©conciliation, de la solidaritĆ© entre les gĆ©nĆ©rations, de l’amitiĆ© entre les familles, les peuples et les communautĆ©s

Un monde sans prƩjugƩs

Existe-t-il encore des prĆ©jugĆ©s fondĆ©s sur la couleur de la peau, aprĆØs les grandes avancĆ©es du siĆØcle dernierĀ ? De grands progrĆØs ont Ć©tĆ© faits, mais il faut encore agir pour abattre complĆØtement toute forme de disparitĆ©. La JournĆ©e Internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui aura lieu le 21 mars, nous le rappellera. InstituĆ©e par les Nations Unies en 1966, en souvenir du massacre de Scharpeville, en Afrique du Sud, qui a eu lieu ce mĆŖme jour en 1960Ā : ce fut l’une des exactions Ā les plus Ā meurtriĆØres de l’apartheid, la police ouvrit le feu sur une foule de citoyens noirs qui protestaient contre l’imposition d’une mesure de sĆ©grĆ©gation raciale. Environ soixante-dix d’entre tombĆØrent Ć  terre, sans vie. Au cours des prochains jours, dans diffĆ©rentes parties du monde, seront organisĆ©es des campagnes en faveur de l’intĆ©gration et contre toute forme de discrimination, de haine ou de violence perpĆ©trĆ©e pour des motifs raciaux. Comme toujours, les grands protagonistes de ces actions seront les jeunes.          

Andrea Riccardi: ā€œLa destinĆ©e commune des hommesā€

Andrea Riccardi: ā€œLa destinĆ©e commune des hommesā€

Andrea RiccardiNous rencontrons Andrea Riccardi Ć  Castel Gandolfo, au Centre Mariapolis: le climat est celui des jours de fĆŖte, des centaines de personnes (environ deux mille en tout) se rendent au dixiĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich. DerriĆØre la porte du petit salon où nous le recevons, c’est un brouhaha festif de voix. ā€œĆ‰voquer Chiara Lubich dix ans aprĆØs son dĆ©part, ce n’est pas revenir en arriĆØre, ce n’est pas faire de l’archĆ©ologie – affirme Andrea Riccardi – ce n’est pas seulement rappelerĀ  le souvenir d’une personne qui a Ć©tĆ© importante dans l’Église. Mais – nous confie-t-il – je crois qu’elle Ć©tĆ© importante aussi dans ma vieĀ Ā». Rappelant les annĆ©es cruciales où en Europe, aprĆØs une parenthĆØse longue d’un siĆØcle, la dĆ©mocratie renaissait, le « murĀ Ā» s’écroulait et le rideau de fer Ć©tait dĆ©mantelĆ©, le Fondateur de la CommunautĆ© de Sant’Egidio affirmeĀ : « A mon avis, le message de Chiara a plus de valeur actuellement qu’à l’époque de la guerre froide ou qu’en 1989. Aujourd’hui, dans ce monde globalisĆ©, le message de Chiara nous parle de la destinĆ©e commune de tous les hommes, de l’unitĆ© des peuples et de l’unitĆ© de la famille humaine. Mais ce n’est pas le message d’une sociologue, bien qu’il soit trĆØs profond, parce que Chiara avait un esprit de synthĆØse et de la perspicacitĆ©, mais elle Ć©tait capable aussi de faire des analyses et de communiquer simplementĀ Ā». ā€œAujourd’hui il y a besoin d’un message d’unitĆ© parce que ce monde global ne s’est pas unifiĆ© sur le plan spirituel. C’est ce que disait le Patriarche AthĆ©nagoras [le PatriarcheĀ Å“cumĆ©nique de Constantinople], grand ami de ChiaraĀ : « Il y a une unification du monde, mais il n’y a pas d’unification spirituelleĀ Ā». Et Chiara nous dit que ce monde peut tendre vers l’unitĆ©, l’unitĆ© des pauvres avec les riches, de ceux qui sont loin avec ceux qui sont proches, des Ć©trangers avec les gens du pays. Chiara nous dit aussi – ajoute-t-il – que moi qui suis un simple homme, toi, une simple femme, toi qui es Ā jeune ou toi qui es Ć¢gĆ©, tu peux, nous pouvons changer le mondeĀ Ā». AndreaRiccardi_ChiaraLubichā€œChiara a Ć©tĆ© l’amie des grands qui l’ont apprĆ©ciĆ©e. Je pense Ć  son amitiĆ© avec Jean-Paul II, qui disait, en parlant d’elle, « Chiara, ma conscriteĀ !Ā Ā». Mais Chiara a montrĆ© aussi qu’on peut changer le monde avec ces « petitsĀ Ā» qui ont la foi. Comme Marie dans le MagnificatĀ Ā». ā€œChiara m’a aidĆ© Ć  comprendre ce que signifie la valeur d’un charisme, parce qu’elle a reconnu en moi, elle a reconnu dans la communautĆ© de Sant’Egidio un charisme. Et elle avait un sens profond des personnes et des expĆ©riences d’Église Ā». Et de conclureĀ : « Pour moi Chiara c’est aussi le souvenir trĆØs cher d’une amitiĆ© profonde qu’elle m’a manifestĆ©e Ć  travers de petites chosesĀ : ses marques d’attention lorsqu’elle m’accueillait Ć  sa table ou me parlait au tĆ©lĆ©phone, prenant toujours soin de moi. Mais c’est aussi une personne qui a vu juste lors des grands moments de l’Eglise. Je pense par exemple Ć  la rencontre de Jean-Paul II avec les mouvements, lorsqu’elle a ditĀ : « C’est un coup de gĆ©nie du Pape, c’est un point d’arrivĆ©e et ce doit ĆŖtre un nouveau point de dĆ©partĀ Ā». Mon affection accompagne aujourd’hui une mĆ©moire en priĆØre avec Chiara, pour ChiaraĀ Ā».    

Gen 4: bilan Ʃconomique de leurs actions

Gen 4: bilan Ʃconomique de leurs actions

MontaggioArticoloHSG3EnUne lettre de remerciements adressĆ©e aux Gen 4 du monde entier a publiĆ© le bilan de l’opĆ©ration Ā« Ils ont dĆ©logĆ© JĆ©sus Ā», une initiative qui voit chaque annĆ©eĀ  l’engagement des enfants du Mouvement des Focolari pendant la pĆ©riode de NoĆ«l. GrĆ¢ce aux dons recueillis Ć  l’occasion de cette fĆŖte en offrant des figurines en plĆ¢tre reprĆ©sentant l’Enfant JĆ©sus de la CrĆØche, les Gen 4, aidĆ©s par des adultes et dans certains cas par des instances municipales, ont recueilli 3.627,60 euros, qui ont Ć©tĆ© affectĆ©s Ć  huit projetsĀ : au BrĆ©sil, au Mexique, en Colombie, au Venezuela, au PĆ©rou, en Argentine, au Burundi, en Ouganda et en Syrie. A ce chiffre il faut ajouter une donation destinĆ©e Ć  des soins mĆ©dicaux, des vivres et du matĆ©riel scolaire pour quatre projetsĀ : en RĆ©publique Centrafricaine, au Cameroun, en Egypte et en Irak. Au-delĆ  des chiffres, il faut mettre en valeur la « culture du savoir donnerĀ Ā» avec laquelle se familiarisent les Gen 4.

Heureux mais pas seulement un jour

Heureux mais pas seulement un jour

20180320-01

Foto: Pixabay

La joie des premiers chrĆ©tiens (comme du reste celle des chrĆ©tiens de tous les temps, de tous les siĆØcles, lorsque le christianisme est compris dans son essence et vĆ©cu dans sa radicalitĆ©), la joie des premiers chrĆ©tiens Ć©tait une joie vraiment nouvelle, jamais connue jusque-lĆ . Elle n’avait rien Ć  voir avec l’hilaritĆ©, la bonne humeur, l’allĆ©gresse, elle n’Ć©tait pas non plus simplement Ā« la joie exaltante de l’existence et de la vie Ā» – comme le disait Paul VI – ; ni Ā« la joie paisible de la nature et du silence Ā», ni la joie ou Ā« la satisfaction du travail accompli Ā», ni seulement Ā« la joie transparente de la puretĆ© Ā» ou celle Ā« de l’amour pur »… et toutes sont de grandes joies. Mais celle des premiers chrĆ©tiens Ć©tait diffĆ©rente : c’Ć©tait une joie semblable Ć  l’ivresse qui avait envahi les disciples lors de la venue de l’Esprit Saint. C’Ć©tait la joie de JĆ©sus. Parce que, comme JĆ©sus a sa paix, Il a aussi sa joie. Et la joie des premiers chrĆ©tiens, jaillissant spontanĆ©ment du plus profond de leur ĆŖtre, les comblait entiĆØrement. Ils avaient trouvĆ© vraiment ce que l’homme d’hier, d’aujourd’hui et de toujours cherche : Dieu, qui – comme nous l’avons vu – le satisfait pleinement. Ils avaient trouvĆ© la communion avec Dieu, et cela les comblait et les amenait Ć  leur pleine rĆ©alisation. Ils Ć©taient hommes. En effet, l’amour, la charitĆ©, dont le Christ, grĆ¢ce au baptĆŖme et aux autres sacrements, enrichit le cœur des chrĆ©tiens, peut ĆŖtre reprĆ©sentĆ© par une petite plante. Plus elle enfonce ses racines dans le terrain de la charitĆ© fraternelle – c’est-Ć -dire, plus les hommes aiment leurs frĆØres – et plus sa tige pointe vers le ciel : plus augmente en eux l’amour pour Dieu, la communion avec Lui, pas objet de foi seulement, mais expĆ©rimentĆ©e. C’est cela le bonheur : on aime et on se sent aimĆ©. C’Ć©tait cela la joie des premiers chrĆ©tiens, adultes et jeunes, qui s’exprimait dans des liturgies joyeuses, dĆ©bordantes d’hymnes de louange et d’action de grĆ¢ce. Joie qui augmentait aussi du fait qu’avec l’amour et grĆ¢ce Ć  l’amour, ils avaient la lumiĆØre. Ils voyaient, ils avaient une certaine comprĆ©hension des choses de Dieu, en elles-mĆŖmes impĆ©nĆ©trables. Les mystĆØres, par exemple, s’ils Ć©taient acceptĆ©s par eux avec foi, n’Ć©taient pas aussi obscurs qu’on peut le penser. Il y avait en eux une certaine pĆ©nĆ©tration de ces mystĆØres, si savoureuse, si lumineuse qu’ils avaient l’impression de les comprendre, de les possĆ©der. Et cela augmentait encore leur joie : et Ć  la joie de l’amour s’ajoutait celle de la vĆ©ritĆ©. Ainsi, armĆ©s seulement d’amour et de lumiĆØre, et revĆŖtus de joie, ils s’Ć©taient rĆ©pandus en peu de temps dans le monde alors connu : Ā« Nous sommes d’hier – disait Tertullien – et nous avons dĆ©jĆ  envahi le monde… Ā» Ils Ć©taient heureux, jusque dans les persĆ©cutions et chantaient au moment du martyre. En effet, ils avaient compris un paradoxe du christianisme : la joie, la joie surnaturelle du Christ, se trouve prĆ©cisĆ©ment lĆ  où il n’y a pas la joie : dans la souffrance. Mais dans la souffrance aimĆ©e.   Source : Centre Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

Le Cardinal Parolin sur Chiara Lubich

VaticanNewsVideoUne grande force spirituelle capable d’entraĆ®ner les foules de tous Ć¢ges, de toutes classes sociales, de toutes cultures : voilĆ  ce qui animait Chiara et les fruits que nous voyons encore aujourd’hui, y compris dans l’Église. En Ć©voquant l’obĆ©issance et la docilitĆ© que la fondatrice des Focolari a toujours eues envers L’Église, mĆŖme dans les moments les plus difficiles, le cardinal Pietro Parolin met en Ć©vidence aujourd’hui combien les Pontifes Ć  partir de Paul VI ont toujours rĆ©pondu positivement en offrant au mouvement tout leur soutien et leur encouragement. Le message de Benoit XVI Ć  l’occasion des funĆ©railles de Chiara parlait d’ « engagement constant pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcumĆ©nique et la fraternitĆ© entre tous les peuplesĀ Ā». “Toute sa vie, continuait-il, elle a Ć©tĆ© Ć  l’écoute complĆØte des besoins de l’homme contemporain en pleine fidĆ©litĆ© Ć  l’Église et au papeĀ Ā». L’apport que Chiara a offert Ć  l’Église a Ć©tĆ© double, selon le secrĆ©taire d’État du Vatican, le cardinal ParolinĀ : avoir approfondi et rendu visible le « profil marial, constitutif de l’Église autant que le profil apostoliqueĀ Ā». Puis le rappel fort et innovant Ć  l’unitĆ© – « que tous soient un afin que le monde croieĀ Ā» – construit et rendu possible grĆ¢ce au « secretĀ Ā» de l’amour rĆ©ciproque, la « rĆØgle d’orĀ Ā» que JĆ©sus lui-mĆŖme a enseignĆ©e en disant de « ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas que les autres te fasses Ć  toiĀ Ā». Source : Vatican News http://www.vaticannews.va/it/chiesa/news/2018-03/anniversario-chiara-lubich-parolin-maria-voce.html#play Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā     

Le secret pour nous relever

Au chrĆ©tien il n’est pas consenti de dĆ©sespĆ©rer, ni de se laisser abattre. Ses maisons peuvent s’écrouler, ses richesses disparaĆ®treĀ : il se relĆØve et reprend le combatĀ ; le combat contre toute adversitĆ©. Les esprits paresseux, recroquevillĆ©sĀ  sur leurs commoditĆ©s et leurs facilitĆ©s habituelles, s’effraient Ć  l’idĆ©e de cette lutte. Mais le christianisme existera tant que nous aurons foi en la RĆ©surrection. La rĆ©surrection du Christ, qui nous greffe en Lui et nous fait participer Ć  sa vie, Ā nous oblige Ć  ne jamais dĆ©sespĆ©rer. Elle nous donne le secret pour nous relever aprĆØs chaque effondrement. Le CarĆŖme est – et doit ĆŖtre aussi – un examen de conscience, Ć  travers lequel nous pouvons voir les scories qui grouillent au fond de notre Ć¢me et de notre sociĆ©tĆ©, où s’accumule la misĆØre d’un christianismeĀ  devenu chez nombre d’entre nous une gestion ordinaire, sans passions ni Ć©lans, comme un bateau Ć  voile Ć  l’abri du vent. Il nous prĆ©pare Ć  la RĆ©surrection du Christ, une raison pour nous deĀ  renaĆ®tre Ć  la foi, l’espĆ©rance et la charité : victoire de nos œuvres sur nos penchants nĆ©gatifs. La PĆ¢que nous enseigne Ć  vaincre les passions mortifĆØres, pour renaĆ®tre. RenaĆ®tre chacun Ć  la pleine unité  entre voisins, et chaque peuple en suscitant des actions de concorde, pour nous Ć©tablir dans le rĆØgne de Dieu. Cela se traduit par une organisation du corps social qui, en se dotant d’une autoritĆ©, de lois et de sanctions, agit pour le bien des hommes et arrive jusqu’au ciel, mais Ć  travers les rĆ©alitĆ©s d’ici-bas. Avec pour modĆØle l’ordre divin. Sa loi est l’Évangile, et implique l’unitĆ©, la solidaritĆ©, l’égalitĆ©, la paternitĆ©, le service social, la justice, la rationalitĆ©, la vĆ©ritĆ©, ainsi que la lutte contre les abus de pouvoir, les hostilitĆ©s, contre ce qui est faux et stupide… Ā Chercher le royaume de Dieu consiste donc Ć  rechercher les conditions les plus favorables Ć  l’expression de la vie des personnes et de la sociĆ©tĆ©. Et cela se comprendĀ : lĆ  où Dieu rĆØgne, l’homme est comme un fils de Dieu,Ā  c’est un ĆŖtre dont la valeur n’a pas de prix et qui seĀ  comporte envers les autres hommes comme un frĆØre et rĆ©ciproquement, qui fait aux autres ce qu’il voudrait que l’on fasse pour lui. Les biens de cette terre sont alors fraternellement mis en commun, l’amour circule grĆ¢ce au pardon, les barriĆØres n’ont plus de raison d’être car elles n’ont pas de sens au regard de l’universalitĆ© de l’amour. Donner la prioritĆ© au royaume de Dieu signifie donc rehausser le but de la vie humaine. Celui qui a pour premierĀ  objectif le royaume de l’homme poursuit un bien sujet aux rivalitĆ©s et aux contestations. Un objectif divin, en revanche, Ć©lĆØve les hommes au-dessus du niveau de leurs rixes et les unifie dans l’amour. De sorte que, dans cette unification, dans cette vision supĆ©rieure des rĆ©alitĆ©s terrestres,Ā  le vĆŖtement,Ā  la nourriture et les joies de la vie retrouventĀ  leur juste dimension, se colorent d’un sens nouveau et se simplifient dans l’amour, ce qui engendre une plĆ©nitude de vie. En ce sens le Christ aĀ  vaincu le monde pour nous aussi.   Igino Giordani, Le feste (Les fĆŖtes), S.E.I. (SocietĆ  Editrice Internazionale), Turin, 1954, p.110-125.