Nov 14, 2020 | Non classifié(e)
Un webinaire promu par la commission pontificale pour l’Amérique latine ouvert à tous pour réfléchir et analyser l’impact et les conséquences de COVID-19. Les implications sociales, économiques et politiques et la pensée du pape François.
Le séminaire virtuel intitulé Amérique latine : l’Église, le pape François et le tableau de la pandémie (site en espagnol) aura lieu les 19 et 20 novembre et sera ouvert à tous ceux qui s’intéressent à cette partie du monde, également fortement touchée par le virus ; un tableau déjà compliqué dans de nombreux territoires pauvres et marginalisés. Organisée par la Commission pontificale pour l’Amérique latine, l’Académie pontificale des Sciences Sociales et la Conférence Épiscopale Latino-Américaine (CELAM), cette rencontre a pour but de réfléchir et d’analyser la situation de la pandémie sur le continent latino-américain, ses conséquences et, surtout, les lignes d’action et l’aide des gouvernements et de l’Église. Le Pape se rendra présent par un message vidéo et une carte. Plusieurs intervenants sont prévus : le cardinal Marc Ouellet, Président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, Mgr Miguel Cabrejos Vidarte, Président du CELAM, Carlos Afonso Nobre, prix Nobel de la paix en 2007, l’économiste Jeffrey D. Sachs, Directeur du Centre pour le développement durable de l’Université de Columbia et Gustavo Beliz, Secrétaire aux Affaires Stratégiques de la Présidence Argentine. La note introductive au séminaire explique qu’à ce jour, sur le continent latino-américain comme dans le reste du monde, il est impossible d’évaluer les dommages causés par la pandémie : « Dans de nombreux cas, les effets négatifs de la fermeture des frontières et les répercussions sociales et économiques qui en découlent n’ont été que le début d’une spirale de dommages non encore quantifiés, on est encore loin de pouvoir énoncer des recommandations pour une solution à moyen terme. » C’est pourquoi le séminaire sera l’occasion d’une rencontre et d’un dialogue entre l’action missionnaire et pastorale de l’Église catholique et la contribution de divers spécialistes du monde économique et politique, afin de renforcer un réseau culturel et opérationnel et de garantir ainsi un meilleur avenir pour le continent. Le pape François sera également présent avec la présentation de la Task Force contre Covid-19, créée par lui et représentée au séminaire par son responsable qui en exposera les travaux. En ces temps d’incertitude et de manque d’avenir, l’Église se tourne vers le “continent de l’espoir” et cherche à partager des outils communs qui puissent tirer parti de la crise ou du moins trouver des moyens d’en sortir. Programme + inscription à l’événement (site en espagnol)
Stefania Tanesini
Nov 13, 2020 | Non classifié(e)
Le Global Compact on Education, voulu par le pape François, invite toutes les personnes à adhérer à un pacte. Nous en parlons avec Silvia Cataldi, sociologue et professeur à l’université La Sapienza de Rome.
Les protagonistes, ce sont eux, les dépositaires de l’espérance d’un monde plus juste, solidaire, en paix. Le Global Compact on Education, voulu par le pape François, considère les jeunes comme les destinataires des parcours éducatifs et en même temps les agents de ceux-ci. Impliqués avec leurs « familles, les communautés, les écoles et les universités, les institutions, les religions et les dirigeants » dans une « alliance éducative » pour une humanité plus fraternelle et pacifique. On en a parlé lors de la rencontre « Ensemble pour regarder au-delà » qui s’est tenue à l’Université pontificale du Latran (Rome, Italie) le 15 octobre, au cours de laquelle le Saint-Père, dans un message vidéo, a exhorté toutes les personnes de bonne volonté à adhérer au Pacte. Silvia Cataldi, sociologue et professeur à l’université La Sapienza de Rome, a commenté les propos du pape. Ces dernières années, nous avons constaté un fort protagonisme des jeunes sur les grands thèmes de l’actualité. Le modèle éducatif qui les considère comme des sujets passifs semble obsolète... « Souvent, la limite des modèles éducatifs est de confondre la culture avec le notionisme. Le pédagogue Paulo Freire parle d’ « éducation dépositaire », dans laquelle le savoir peut être versé ou déposé comme dans un récipient. Cependant, cette connaissance comporte deux risques : celui de rester abstrait et détaché de la vie, et celui de supposer une vision hiérarchique de la connaissance. A cet égard, le Pacte m’interpelle en tant qu’éducateur, car il nous invite à écouter le cri des jeunes générations, à nous laisser interpeller par leurs questions. Nous devons réaliser que l’éducation est une voie participative, et non unidirectionnelle » . Que signifie donc éduquer ? « Le terme culture vient de colere et signifie cultiver. C’est donc un verbe sédentaire, nous devons être là, nous devons consacrer du temps et de l’espace, en partant des questions et non du fait de fournir des réponses. Mais il a aussi le sens de l’attention, de l’amour. C’est pourquoi je suis très touché par le Pacte, car il dit avec force que « l’éducation est avant tout une question d’amour ». Quand on parle d’amour, on pense au cœur, au sentiment. Mais l’amour a une dimension éminemment pratique, il nécessite des mains. Alors nous, les éducateurs, ne faisons notre travail que si nous savons que l’éducation est un soin. Les soins quotidiens sont un geste révolutionnaire car ils sont un élément de critique et de transformation du monde. Hannah Arendt l’explique bien quand elle dit que « l’éducation est le moment qui décide si nous aimons suffisamment le monde parce qu’elle conduit à la transformation ». Comment faire en sorte que le pacte ne reste pas un simple appel ? L’invitation à la fraternité universelle – le cœur du Pacte – a des implications importantes, mais pour qu’elle ait véritablement un pouvoir de transformation, elle doit promouvoir un changement de perspective qui conduise à accueillir la diversité et à guérir les inégalités. Le sociologue français Alain Caillé dit que « la fraternité est plurielle », ce qui signifie que si dans le passé la fraternité n’existait qu’entre semblables, consanguins, dans une classe ou un groupe, aujourd’hui elle exige la reconnaissance de « la spécificité, la beauté et l’unicité » de chacun. De plus, si nous sommes tous frères, alors notre façon de concevoir la réalité change parce que nous l’envisageons dans une perspective spécifique, qui est celle du dernier, et nous sommes poussés à agir, par exemple, pour protéger les droits fondamentaux des enfants, des femmes, des personnes âgées, des handicapés et des opprimés ».
Claudia Di Lorenzi
Nov 11, 2020 | Non classifié(e)
Les jeunes des Focolari d’Ho Chi Minh au Vietnam s’engagent pour les personnes en difficulté en prenant sur eux leurs nécessités par la distribution de 300 colis de denrées aux familles et 370 petits cadeaux aux enfants.
En juillet 2020, quelques Gen2, des jeunes des Focolari d’Ho Chi Minh au Vietnam, ont voulu faire quelque chose de concret pour l’opération #daretocare – la campagne des jeunes des Focolari pour s’engager pour nos sociétés et la planète – afin d’aider les personnes de la communauté en difficulté. Ils avaient choisi d’aller partager leur amour dans le district de Cu M’gar, dans la province de Dak Lak. On y trouve la plus grande surface de culture du café et les gens viennent d’un autre groupe ethnique. Cet endroit est situé à 8 heures de voiture d’Ho Chi Minh. « Nous avons commencé par emballer et vendre des fruits, des yaourts et des patates douces en ligne. Nous avons collecté des vêtements usagés pour adultes et enfants, nous avons reçu des dons. A un moment donné, les restrictions du COVID19 ont pris fin ; c’est ce qui nous a permis de vendre ces denrées comme “collecte de fonds” à la paroisse. Voir les choses ensemble durant la préparation était un grand défi car les malentendus et les désaccords ne manquaient pas. Mais sachant que 300 familles nous attendaient, nous continuions à avancer avec amour, patience et abnégation.
Les 17 et 18 octobre, avec 30 jeunes gens énergiques et enthousiastes, nous avons fait un voyage important. Nous avons pu distribuer 300 colis de denrées aux familles et 370 petits cadeaux pour les enfants. Pendant le voyage, nous avons réalisé la chance et le bonheur que nous avions par rapport aux situations de ces familles. Nous leur avons partagé ce que nous avions apporté pour démontrer notre amour, mais à la fin nous avons reçu plus d’AMOUR à travers leurs sourires… En fait, chaque fois que nous nous approchions d’eux, il nous semblait que nous nous connaissions depuis longtemps. Certains jeunes avaient emmené leurs amis dans ce voyage. Nous nous sommes retrouvés ensemble, venant de différentes régions du Vietnam. C’était une joie de nous connaître, de rire et de travailler ensemble comme des frères et sœurs sans distinction. Merci pour ce projet #daretocare, c’était une bonne excuse pour travailler ensemble et construire cette fraternité entre nous ».
Les Gen et les jeunes des Focolari du Vietnam
Nov 9, 2020 | Non classifié(e)
Une spiritualité communautaire connaît également une “purification” communautaire, comme l’explique Chiara Lubich dans le texte suivant. De même que l’amour du frère, comme l’Évangile l’enseigne, nous fait expérimenter une joie immense, l’absence de relations et d’unité avec les autres peut provoquer souffrance et tristesse. Du fait que ce chemin ne peut être uniquement communautaire et qu’il est aussi pleinement personnel, quand on est seul, après avoir aimé les frères, on trouve en soi l’union à Dieu. […] C’est pourquoi nous pouvons dire que celui qui va vers son frère […] et aime comme l’Évangile l’enseigne, se retrouve davantage Christ et davantage homme. Et comme on s’efforce d’être uni aux frères, on aime de façon spéciale non seulement le silence, mais aussi la parole, qui est moyen de communication. On parle pour « se faire un » avec les frères. Dans le Mouvement, on parle pour se raconter les uns aux autres les expériences de la Parole de vie ou de la vie spirituelle, conscients que si le feu ne se communique pas, il s’éteint et que cette communion d’âme est d’une grande valeur spirituelle. Laurent Giustiniani disait : « (…) En effet, rien au monde ne rend davantage gloire à Dieu et ne le révèle davantage digne de louange, que l’humble et fraternel échange de dons spirituels[1]… » […] Et quand on ne parle pas, on écrit : lettres, articles, livres, circulaires, pour que le Royaume de Dieu progresse dans les cœurs. Tous les moyens modernes de communication sont utilisés. […] Dans le Mouvement, on pratique aussi les mortifications indispensables à la vie chrétienne, les pénitences, surtout celles que l’Église conseille, mais on estime de façon particulière celles qu’offre la vie d’unité avec les frères. Cette vie n’est pas facile pour « l’homme d’avant », comme l’appelle l’apôtre Paul[2], cet homme d’avant toujours prêt à se manifester en nous. En outre, l’unité fraternelle ne se réalise pas une fois pour toutes ; il faut toujours la reconstruire. Lorsque l’unité existe et que, grâce à elle, Jésus est présent au milieu de ceux qui sont unis en son nom, on expérimente une joie immense, celle qu’Il a promise dans sa prière pour l’unité. Par contre, quand l’unité vient à manquer, l’obscurité et le désarroi prennent le dessus et on vit dans une sorte de purgatoire. C’est une pénitence qu’il faut être prêt à affronter. C’est là que doit intervenir l’amour pour Jésus crucifié et abandonné, clé de l’unité. Par amour pour lui, en acceptant d’abord en soi-même chaque souffrance, on fait tout pour recomposer l’unité.
Chiara Lubich
Extrait de : Une spiritualité de communion. In : Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, p. 68. [1] Saint Laurent Giustiniani, Disciplina e perfezione della vita monastica, Rome 1967, p. 4. [2] L’homme d’avant : dans le sens paulinien de l’homme prisonnier de son égoïsme, cf. Eph 4, 22.
Nov 7, 2020 | Non classifié(e)
L’économiste Luigino Bruni, l’un des experts appelés par le pape François à faire partie de la Commission Covid-19 du Vatican, est convaincu que la leçon de la pandémie aidera à redécouvrir la vérité profonde liée à l’expression « bien commun ».
La santé, l’école, la sécurité sont le linteau de toute nation et pour cette raison elles ne peuvent pas se soumettre au jeu des profits. L’économiste Luigino Bruni, l’un des experts appelés par le pape François à faire partie de la Commission du Vatican Covid-19 (projet « Covid 19 Construire un avenir meilleur », créé en collaboration avec le Département pour la communication et le développement humain intégral), est convaincu que la leçon de la pandémie aidera à redécouvrir la vérité profonde liée à l’expression « bien commun » . Parce que, selon lui, tout est fondamentalement bien commun : la politique dans son sens le plus élevé, l’économie qui se tourne vers l’homme avant de se tourner vers le profit. Et dans ce nouveau paradigme mondial qui peut naître de l’après-Covid, l’Église, dit-il, doit devenir le « garant » de ce patrimoine collectif, car elle est étrangère à la logique du marché. L’espoir, pour Bruni, est que cette expérience conditionnée par un virus sans frontières ne nous fera pas oublier « l’importance de la coopération humaine et de la solidarité mondiale ». Vous êtes membre de la Commission du Vatican COVID 19, le mécanisme de réponse mis en place par le pape François pour faire face à une pandémie sans précédent. Qu’espérez-vous personnellement apprendre de cette expérience ? Comment la société dans son ensemble peut-elle s’inspirer des travaux de la Commission ? R. – La chose la plus importante que j’ai apprise de cette expérience est l’importance du principe de précaution et du bien commun. Le principe de précaution, pilier de la doctrine de l’Église, grand absent dans la phase initiale de l’épidémie, nous dit quelque chose d’extrêmement important : le principe de précaution est vécu de manière obsessionnelle au niveau individuel (il suffit de penser aux assurances et de la place qu’elles prennent dans le monde) mais il est totalement absent au niveau collectif, ce qui rend les sociétés du 21e siècle extrêmement vulnérables. C’est pourquoi les pays qui avaient sauvé un peu de « welfare state » se sont révélés beaucoup plus forts que ceux qui étaient entièrement gérés par le marché. Et puis les biens communs : comme un mal commun nous a révélé ce qu’est le bien commun, la pandémie nous a montré qu’avec les biens communs, il y a un besoin de communauté et pas seulement de marché. La santé, la sécurité, l’éducation ne peuvent être laissées au jeu des profits. Le pape François a demandé à la Commission COVID 19 de préparer le futur au lieu de se préparer pour le futur. Dans cette entreprise, quel devrait être le rôle de l’Église catholique en tant qu’institution ? R. – L’Église catholique est l’une des rares (sinon la seule) institution qui garantit et protège le bien commun mondial. N’ayant pas d’intérêts privés, elle peut poursuivre les intérêts de tous. C’est pourquoi elle est très écoutée aujourd’hui, pour cette même raison elle a une responsabilité à exercer à l’échelle mondiale. Quelles leçons personnelles (si vous en avez) avez-vous tirées de l’expérience de cette pandémie ? Quels changements concrets espérez-vous voir après cette crise, tant d’un point de vue personnel que global ? R. – La première leçon est la valeur du bien relationnel : comme nous n’avons pas pu nous embrasser au cours de ces mois, j’ai redécouvert la valeur d’une étreinte et d’une rencontre. La deuxième : nous pouvons et devons faire de nombreuses réunions en ligne et beaucoup de « smart working », mais pour les décisions importantes et les réunions décisives, le net ne suffit pas, le corps est nécessaire. Le boom virtuel nous fait donc découvrir l’importance des rencontres en chair et en os et l’intelligence des corps. J’espère que nous n’oublierons pas les leçons de ces mois (car l’homme oublie très vite), en particulier l’importance de la politique telle que nous l’avons redécouverte au cours de ces mois (comme l’art du bien commun contre les maux communs), et que nous n’oublierons pas l’importance de la coopération humaine et de la solidarité globale.
Préparer le monde de l’ après-covid, c’est aussi préparer les générations futures, celles qui demain seront appelées à décider, à tracer de nouvelles voies. L’éducation, dans ce sens, n’est pas seulement une « dépense » à limiter, même en temps de crise ? R. – L’éducation, en particulier celle des enfants et des jeunes, est bien plus qu’une « dépense »… c’est l’investissement collectif ayant le taux de rendement social le plus élevé. J’espère que lorsque, dans les pays où l’école est encore fermée, quand elle sera ré-ouverte , ce sera un jour férié. La démocratie commence sur les bancs de l’école et y renaît à chaque génération. Le premier héritage (patres munus) que nous transmettons entre les générations est celui de l’éducation. Des dizaines de millions de garçons et de filles dans le monde n’ont pas accès à l’éducation. Peut-on ignorer l’article 26 de la Déclaration des droits de l’homme qui stipule le droit à l’éducation pour tous, une éducation gratuite et obligatoire, au moins pour l’enseignement fondamental ? R. – Il ne faut évidemment pas l’ignorer, mais nous ne pouvons pas demander que le coût de l’école soit entièrement pris en charge par les pays qui ne disposent pas de ressources suffisantes. Nous devrions bientôt lancer une nouvelle coopération internationale sous le slogan : « l’école pour les enfants et les adolescents est un bien commun mondial », où les pays disposant de plus de ressources aident ceux qui en ont moins à rendre effectif le droit à la gratuité des études. Cette pandémie nous montre que le monde est une grande communauté, nous devons transformer ce mal commun en de nouveaux biens communs mondiaux. Même dans les pays riches, les parties du budget consacrées à l’éducation ont subi des réductions, parfois énormes. Peut-on avoir intérêt à ne pas investir dans les générations futures ? R. – Si la logique économique prend le dessus, il y aura davantage de raisonnements du type « pourquoi dois-je faire quelque chose pour les générations futures, qu’ont-elles fait pour moi » ? Si le ‘do ut des’, le registre du commerce, devient la nouvelle logique des nations, on investira de moins en moins pour l’école, on fera de plus en plus de dettes que paieront les enfants d’aujourd’hui. Nous devons redevenir généreux, cultiver des vertus non économiques telles que la compassion, la douceur, la magnanimité. L’Église catholique est en première ligne pour offrir une éducation aux plus pauvres. Même dans des conditions de grande difficulté économique, car comme nous le constatons en cette période de pandémie, les lockdowns ont eu un impact considérable sur les écoles catholiques. Mais l’Église est là et accueille tout le monde, sans distinction de foi, en faisant place à la rencontre et au dialogue. Dans quelle mesure ce dernier aspect est-il important ? R. – L’Église a toujours été une institution du bien commun. La parabole de Luc ne nous dit pas quelle foi avait l’homme à moitié mort sauvé par le Samaritain. C’est précisément pendant les grandes crises que l’Église retrouve sa vocation de « Mater et magistra », que l’estime des non-chrétiens à son égard grandit, que cet océan qui accueille tout pour redonner tout à tous, surtout aux plus pauvres, car l’Église a toujours su que l’indicateur de tout bien commun est la condition des plus pauvres. L’enseignement de la religion, des religions, dans un monde de plus en plus tenté par les divisions et qui favorise le spectacle de la peur et de la tension ; quels résultats peut-il apporter ? R. – Cela dépend de la façon dont vous l’enseignez. La dimension éthique qui existe dans chaque religion n’est pas suffisante. Le grand enseignement que les religions peuvent donner aujourd’hui concerne la vie intérieure et la spiritualité car notre génération a, en l’espace de quelques décennies, dilapidé un héritage millénaire de sagesse ancienne et de piété populaire. Les religions doivent aider les jeunes et tous les autres à réécrire une nouvelle grammaire de la vie intérieure, et si elles ne le font pas, la dépression deviendra le fléau du 21e siècle.
Source : Vatican News
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Nov 5, 2020 | Non classifié(e)
Au cours de ces mois, la communion des biens s’est encore plus développée entre les communautés des Focolari dans le monde, répondant à de nombreuses demandes d’aide. L’ importante communion des biens pour l’urgence de la Covid-19 nous fait vivre une fois de plus la réalité de « toujours être famille » qui ne connaît ni frontières ni différences, mais fait ressortir la fraternité universelle, comme le soutient le pape François à travers la dernière encyclique «Tous Frères » . Cette communion se développe à travers de véritables Fioretti ou actes d’amour et rappelle l’expérience des premiers chrétiens : ceux-ci, conscients qu’ils ne formaient qu’un seul cœur et qu’une seule âme, mettaient tous leurs biens en commun, témoignant de l’amour surabondant de Dieu et apportant l’espérance. En ces mois de pandémie, la communion des biens s’est encore plus développée entre les différentes communautés du Mouvement des Focolari dans le monde, répondant donc à de nombreuses demandes d’aide.
En Asie, à Taïwan et au Japon, les Gen, jeunes des Focolari, ont lancé une collecte de fonds pour aider la communauté de la ville de Torreòn, au Mexique. Ròisìn, une Gen de Taïwan, ayant appris l’expérience des Gen mexicains à propos de l’aide aux familles pauvres touchées par le virus, a immédiatement ressenti le besoin d’agir. Avec les autres Gen de sa ville, elle a lancé un appel à toute la communauté des Focolari de Taïwan, qui s’est immédiatement jointe à l’initiative en collectant des fonds pour des amis au Mexique. Par la suite, les Gen garçons et filles du Japon se sont également joints à l’initiative. En Tanzanie, cependant, une des familles de la communauté était sans lumière parce que la batterie du petit système solaire était plate. « Quelque temps auparavant – écrivent-ils de la communauté locale – l’un d’entre nous avait reçu une providence de 50 euros, environ 120 000 shillings tanzaniens, pour une famille en difficulté. Nous en avons discuté ensemble et sommes arrivés à la conclusion de donner cette somme qui couvrait environ 60% du coût. La famille a pu acheter la nouvelle batterie et remettre la lumière dans la maison. Après quelques jours, un don de 1.000.000 de shillings tanzaniens est arrivé pour les besoins du focolare : presque 10 fois plus…le centuple » !!!.
La communauté portugaise, après avoir entendu une mise au courant du Centre international des Focolari sur la situation mondiale, a décidé d’élargir l’horizon au-delà de ses frontières. « La somme que nous avons perçue jusqu’à présent – nous écrivent-ils – est le résultat de petits renoncements ainsi que de sommes imprévues que nous ne nous attendions pas à recevoir. Nous constatons que la conscience de la communion grandit dans la vie quotidienne de chacun d’entre nous : ensemble, nous pouvons essayer de surmonter non seulement les obstacles causés par la pandémie, mais que cela devienne un mode de vie ». En Équateur, par contre, J.V. a réussi à impliquer de nombreuses personnes dans la culture du don. Tout est venu d’un « appel téléphonique à un collègue pour avoir de ses nouvelles », dit-il, « et pour partager ses préoccupations concernant sa famille et les habitants de son village qui sont sans nourriture ». Il a ouvert une page facebook et a envoyé des courriels pour faire connaître la situation précaire de ce village. Cela a déclenché une grande générosité non seulement de la part des habitants de son quartier mais aussi d’ailleurs. Les amis et la famille de ce collègue peuvent désormais acheter de la nourriture et aider même les plus pauvres. En Égypte, tout est fermé à cause du lockdown, et donc également le travail de la fondation « United World » qui, à travers des projets de développement en faveur des personnes vivant des situations de fragilité sociale, transmet la culture de la « fraternité universelle ». « Que pouvons-nous faire et où pouvons-nous aider » ? se sont-ils demandé. Et ainsi, malgré la fermeture et « grâce aux communautés de diverses églises, mosquées et autres organisations sociales, nous avons pu élargir le groupe de personnes à aider : familles des quartiers les plus pauvres du Caire, veuves, orphelins, personnes seules et âgées, réfugiés d’Éthiopie, d’Érythrée, du Nord et du Sud du Soudan. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de préparer 700 paquets de denrées alimentaires de base. Notre objectif est d’atteindre 1 000 paquets ». En République démocratique du Congo, les Gen de Kinshasa ont lancé une communion de biens en créant un fonds pour aider les plus démunis et neuf familles ont reçu du savon, du sucre, du riz et des masques. Ces témoignages vont bien au-delà de l’aide financière : comme le dit Ròisìn de Taiwan, « même les temps les plus sombres peuvent être éclairés par l’amour et la solidarité, et même si nous sommes isolés les uns des autres, nous sommes plus proches de la réalisation d’un monde uni ».
Lorenzo Russo
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Nov 4, 2020 | Non classifié(e)
Prendre soin des autres reconstruit la communauté : c’est l’expérience de Teresa Osswald, qui, dans la ville d’OPorto au Portugal, est l’animatrice d’un petit groupe d’enfants. Faire attention à ce qui se passe autour de nous. Consacrer du temps et de l’énergie à ceux qui sont dans le besoin. Se mettre à la place de l’autre et partager ses joies et ses peines. Souvent, aimer ceux qui nous entourent signifie entrer dans les mailles du quotidien et devenir proche d’eux. C’est l’expérience de Teresa Osswald, qui, dans la ville d’OPorto au Portugal, est l’animatrice d’un petit groupe d’enfants. Comme chaque année, lorsque l’école ferme pour les vacances d’été, les enfants profitent d’un repos en plein air : certains au bord de la mer, d’autres à la montagne, d’autres encore en ville. Certains, cependant, n’ont pas cette possibilité parce que leur famille connaît des difficultés financières ou n’ont pas de proches ni d’amis qui peuvent s’occuper d’eux pendant que leurs parents sont au travail. Ils connaissent donc une condition d’isolement social, également parce qu’ils viennent de pays lointains, avec des cultures, des traditions et des religions différentes. C’est l’histoire de trois enfants portugais, dont les parents sont originaires des îles de S. Tomé, sur la côte ouest de l’Afrique. Ils passent généralement leurs vacances à la maison, seuls et sans rien faire. Cette année aurait été la même si Térésa n’avait pas pris sur elle leur malaise. Comme pour d’autres enfants et d’autres familles dans les mêmes conditions. « J’avais un grand désir d’avoir une réponse à toutes ces situations – dit-elle – , cela a été possible au moins pour une famille: fin juillet, j’avais parlé à une amie de ces trois enfants qui allaient passer le mois d’août seuls à la maison. Le lendemain, elle m’a donné des informations sur les camps d’été de notre ville”. Mais les places sont peu nombreuses, la demande arrive en retard et il n’est pas certain que les enfants puissent participer. Térésa a tout confié à Dieu : « Que ta volonté soit faite. » Les places sont donc trouvées et le coût du camp est également pris en charge par la communauté des Focolari présente dans la ville. Ceux qui donnent une somme connaissent ensuite un certain “retour” ailleurs. C’est l’Évangile qui s’accomplit, pense Térésa : « Donne et il te sera donné» (Lc 6, 38). Ensuite, il faut accompagner les enfants au camp le matin et les ramener à la maison le soir. Il n’est pas facile de trouver du temps entre les engagements quotidiens, mais Teresa s’offre la même chose : « Je vois trois enfants heureux qui courent vers ma voiture. Il ne reste plus qu’à resserrer les lacets des petites chaussures de la petite fille et tout va bien. » Au bout d’une semaine, un coup de téléphone arrive : c’est une amie qui vient l’aider et lui propose de prendre les enfants chez elle. « Et c’est ainsi qu’avec la petite contribution de nombreuses personnes – explique-t-elle – ces enfants ont eu l’occasion de nager, de danser, de se socialiser, au lieu d’être enfermés dans la maison. Ils ont surtout eu l’occasion de transmettre aux enseignants et aux autres enfants leur joie et leur grande générosité. » Et comme il est agréable de ressentir la joie de leur mère, émue et reconnaissante. « Des mots forts qui m’ont touchée en profondeur – nous confie Térésa – s’intéresser à tout ce qui se passe à côté de nous et prendre soin des autres nous a permis de construire un petit bout de monde uni dans notre communauté.
Claudia Di Lorenzi
Nov 3, 2020 | Non classifié(e)
L’expérience de Sherin, une focolarine copte-orthodoxe qui expérimente chaque jour que l’unité entre les chrétiens de différentes Églises est un rêve possible.
L’Église de demain « suivra l’exemple de la Très Sainte Trinité, où il y aura unité dans une vérité unique et dans la variété de toutes les traditions ; celles-ci seront les différents aspects de cette unique vérité. » C’est ainsi que Chiara Lubich a parlé du cheminement œcuménique vers l’unité des Églises chrétiennes dans un passage du livre Une spiritualité pour l’unité des chrétiens (Pensées choisies), publié par Città Nuova. Sherin Helmi, focolarine copte-orthodoxe, expérimente chaque jour que l’unité entre les chrétiens de différentes Églises est un rêve possible. Qu’est-ce qui t’a frappée dans la spiritualité de l’unité lorsque tu as rencontré Chiara et le mouvement des Focolari ? « J’ai découvert que l’Évangile, vécu par un peuple qui a un nouveau style de vie, une nouvelle langue et une nouvelle culture, est le levain d’une humanité nouvelle. Que cette fraternité universelle et notre vie ne sont pas des tiroirs séparés. Qu’il est possible de vivre la foi 24 heures sur 24 et de se laisser transformer par Jésus pour être un autre Christ, afin qu’Il puisse vivre Lui-même parmi Son peuple, selon la promesse de l’Évangile. » Tu appartiens à l’Église copte-orthodoxe. En faisant partie d’un Mouvement fondé par une femme catholique et majoritairement catholique as-tu été amenée à t’ éloigner de ton Église ? « Bien sûr que non ! Mais peut-être que Dieu nous prépare. J’ai grandi dans une école de religieuses catholiques, où il y avait du respect et de l’amour et où je ne ressentais pas de conflit d’appartenance à différentes Églises. En faisant partie du Mouvement, cette expérience s’est approfondie, et mon cœur s’est ouvert à toute l’Église. J’ai également voulu approfondir ma connaissance de l’Église copte afin de rechercher les points communs avec la vie des Focolari et j’ai découvert, par exemple, que saint Antoine le Grand invite tous les chrétiens, en tant que frères et sœurs, à “devenir une seule âme avec une seule volonté et une seule foi”. Ainsi, avec le temps, est né en moi le désir de m’engager à vivre pour l’unité de la famille humaine. J’ai éprouvé une grande gratitude envers Chiara”. Tu vis au quotidien avec d’autres focolarines catholiques. Que signifie construire l’unité avec elles ? « Cela signifie ne pas avoir peur d’affronter les différences, qui sont une occasion d’aimer, en croyant que cela construit l’unité et nous fait expérimenter la présence de Jésus parmi nous. Et cela est également vrai pour les personnes d’ethnies, de conditions sociales et de convictions politiques différentes : si nous pensons que nous sommes tous enfants de Dieu le Père, alors l’autre est un frère à aimer. » Pour le pape copte-orthodoxe, Sa Sainteté Tawadros II, le chemin de la communion entre les Églises a son point d’appui dans le Christ. Et les “voies” qui mènent à Lui sont le dialogue, l’étude, la prière, la relation. Que signifie concrètement la recherche de l’unité dans ces domaines ? « Dans le Mouvement, le dialogue œcuménique est d’abord compris comme le “dialogue de la vie” : nous essayons de nous aimer les uns les autres au quotidien comme Jésus l’a fait. Ensuite, par le dialogue, nous échangeons sur des questions qui concernent la foi, en cherchant ce qui nous unit. L’Église orthodoxe copte accorde une grande importance à la prière et au jeûne, aussi prions-nous ensemble parce que l’unité est un don que seul Dieu donne, et nous pratiquons le jeûne pour que notre âme ne s’enferme pas dans les réalités matérielles et qu’elle se rapproche de Dieu. Dans le Mouvement, il y a aussi un groupe de chercheurs qui approfondissent ensemble de nombreux sujets, chacun selon la perspective de sa propre Église. Ils vivent ces échanges dans un climat d’amour et de bienveillance réciproques, en privilégiant l’écoute, l’accueil et le respect mutuels. Et ils prient pour comprendre quel est le regard de Dieu sur les choses.
Claudia Di Lorenzi
Nov 2, 2020 | Non classifié(e)
Les insécurités nées des défis mondiaux tels que la mondialisation, le changement climatique et la pandémie du coronavirus semblent réveiller en beaucoup de personnes un nouveau besoin de vie spirituelle. Mais une spiritualité pour aujourd’hui – affirme Chiara Lubich dans le texte qui suit -, se caractérise par une forte dimension communautaire Une des caractéristiques les plus originales de cette spiritualité de l’unité se trouve dans sa dimension communautaire. Depuis la venue de Jésus, en deux mille ans d’histoire, l’Église a vu naître en son sein, l’une après l’autre ou parfois simultanément, les spiritualités les plus belles et les plus riches. L’Épouse du Christ a été ainsi ornée des perles les plus précieuses, des diamants les plus rares, qui ont formé et formeront encore de nombreux saints. Dans toute cette splendeur, il y a une constante : c’est surtout la personne individuelle qui va à Dieu. […] Néanmoins les temps ont changé. Aujourd’hui l’Esprit Saint appelle avec force les hommes à marcher les uns à côté des autres, à être, avec tous ceux qui le désirent, un seul cœur et une seule âme. Et l’Esprit Saint a poussé notre Mouvement, dès le début, à se tourner de façon décisive vers les hommes. Dans la spiritualité de l’unité, on va à Dieu à travers le frère : « Moi-même – le frère – Dieu », avons-nous coutume de dire. Nous allons à Dieu avec les autres, avec nos frères. Bien plus, nous allons à Dieu à travers eux. […] Nous vivons donc à une époque où la réalité de la communion vient pleinement en lumière, où l’on cherche non seulement le royaume de Dieu en soi-même, mais aussi au milieu des hommes. En outre, les spiritualités les plus individuelles exigent en général de ceux qui s’y sont engagés la solitude et la fuite des créatures pour parvenir à l’union mystique avec la Trinité en soi. Pour maintenir la solitude, le silence est exigé. Pour se tenir loin des hommes, on utilise le voile et la clôture ainsi qu’un vêtement particulier. Pour imiter la Passion du Christ, on pratique les pénitences les plus variées, parfois très dures, des jeûnes et des veilles. Dans la voie de l’unité, on connaît aussi la solitude et le silence, pour répondre par exemple à l’invitation de Jésus à s’enfermer dans sa chambre pour prier (cf. Mt 6,6). Ou encore on fuit les autres, s’ils entraînent au péché. En général, cependant, on accueille les frères, on aime le Christ en eux, en chaque frère, le Christ qui vit en lui ou peut renaître en lui grâce à l’aide ainsi offerte. Nous voulons nous unir à nos frères au nom de Jésus, pour que sa présence soit assurée au milieu de nous (cf. Mt 18, 20). Dans les spiritualités individuelles, on se trouve donc comme dans un magnifique jardin – l’Église –, où l’on observe et admire une fleur surtout : Dieu présent en soi. Dans une spiritualité collective, on aime et admire toutes les fleurs du jardin, la présence du Christ en chacun, que l’on aime comme la sienne. […]
Chiara Lubich
Extrait de : Une spiritualité de communion. In:Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, pag. 64.
Oct 31, 2020 | Non classifié(e)
Une longue et profonde amitié a uni le Métropolite récemment décédé au mouvement des Focolari. Gabriella Fallacara, focolarine, experte en œcuménisme, responsable pendant de nombreuses années du Centre “Uno” pour l’unité des chrétiens du mouvement des Focolari, se souvient de lui : « Lorsque je suis entrée pour la première fois dans la toute simple maison de Gennadios Zervos[1], – j’ai été accueillie avec une cordialité particulière : sa mère, qui parlait peu l’italien mais un beau grec, m’a offert un étrange dessert : un petit nœud blanc crémeux attaché à une longue cuillère immergée dans un verre d’eau claire. Son goût subtil semblait contenir toutes les nuances orientales. C’est ainsi qu’a commencé mon article-interview avec Gennadios Zervos pour la revue Città Nuova. Cette première rencontre remonte à novembre 1970. Je ne savais pas qu’il serait élu par le Patriarche Athénagoras de Constantinople et son Synode avec le titre d’évêque de Cratea quelques mois après. Ainsi, après 275 ans et pour la première fois dans l’histoire, un Évêque orthodoxe a été de nouveau ordonné en Italie. Cette atmosphère de « maison » a accompagné l’amitié dont l’évêque Gennadios nous a honorés depuis cet instant durant de longues années. Zervos est arrivé très jeune parmi les Napolitains : il avait alors vingt-quatre ans en 1961. Déjà à l’époque, il était professeur dans son lycée, professeur de patrologie grecque à Bari à l’Institut Supérieur de théologie, rédacteur du plus important journal du monde gréco-orthodoxe, le magazine Stakis. Il était diplômé en théologie orthodoxe à Constantinople et en théologie catholique à la Faculté pontificale de théologie à Naples. Sa carrière était prestigieuse ; mais comment avait-elle mûri ? En vérité, il pensait accomplir sa mission en Grèce mais le patriarche Athénagoras lui change l’objectif : c’est l’Italie – lui dit-il – parce que c’est “le centre du catholicisme. Nous devons y avoir de jeunes théologiens […] pour l’unité des deux Églises sœurs”. Une prophétie qui s’est réalisée. Lors d’un dernier échange, il y a quelques mois, il a exprimé ainsi notre joie commune : « Je n’oublierai jamais nos rencontres à Rocca di Papa, elles m’ont donné la vraie joie de connaître Chiara Lubich que j’ai admirée durant toutes ces années lors de nos rencontres[2] avec les Orthodoxes ainsi que lors de nos rencontres avec les Évêques Amis du Mouvement. Je l’ai vue pour la dernière fois à l’hôpital Gemelli. Sa splendide figure, sa splendide personnalité, vit dans mon âme. Elle est pour nous un pilier d’amour et d’unité qui nous a fait connaître le testament suprême de notre Sauveur, la Volonté de Dieu : “que tous soient un” ». Gennadios a été un protagoniste humble et tenace des “temps nouveaux” ouverts par le Concile Vatican II et traduits dans l’histoire également par le charisme d’unité de Chiara Lubich qu’il a partagé et vécu. Il a apporté la richesse de son Église d’Orient avec simplicité et intégrité, créant ainsi de nouveaux ponts de respect, de collaboration et de compréhension. Il a écrit un morceau de l’histoire de l’Eglise qui nous remplit de gratitude ».
Gabri Fallacara
[1] G. Fallacara, “Atenagoras l’ha scelto per i nuovi tempi”, Città Nuova, février 1971, pp.32-34. [2] Il s’agit de rencontres œcuméniques promues par le Centre “Uno”, le secrétariat pour l’unité des chrétiens du mouvement des Focolari. Foto: Le Métropolite Gennadios Zervos et Gabriella Fallacara lors de la 59ème Semaine Oecuménique promue par le Centre “Uno”, à Castel Gandolfo (Italie), le 13 mai 2017.
Oct 30, 2020 | Non classifié(e)
Quelques jours après la mort du Métropolite, nous publions le souvenir qu’a esquissé Piero Coda, professeur d’Ontologie Trinitaire à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Italie) dont il a été le directeur de 2008 à 2020.
« J’ai eu une vision : une porte était ouverte dans le ciel… ». Avec ces mots, tirés du livre de l’Apocalypse, le métropolite Gennadios Zervos, archevêque orthodoxe d’Italie et de Malte, aimait décrire la rencontre entre le patriarche Athénagoras et Chiara Lubich avec un regard de sagesse. Car – disait déjà Athénagoras – si la porte est désormais ouverte, nous sommes appelés à la franchir ensemble : à partager l’émerveillement et la joie du don divin de l’Unité. Je ne trouve pas de mots plus appropriés pour décrire la flamme qui a allumé le cœur et illuminé l’action du métropolite Gennadios. Faisant de lui l’extraordinaire et infatigable apôtre de l’Unité entre l’Église d’Orient et l’Église d’Occident que nous avons connue depuis le Concile Vatican II jusqu’à aujourd’hui. Depuis la lointaine année 1960, il avait débarqué en Italie en provenance de sa Grèce natale, envoyé par patriarche Athénagoras. Un disciple humble et ardent de la tradition bimillénaire de l’Église d’Orient, incarnée par la figure prophétique du patriarche Athénagoras et dans laquelle il avait été formé depuis ses études à l’école théologique historique de Chalki, dont il avait partagé l’expérience avec le futur patriarche Bartholomée ; et du charisme de l’unité donné par l’Esprit Saint à Chiara Lubich pour toute l’Église de notre temps, au-delà des distinctions confessionnelles. Il a ainsi vécu, comme un protagoniste actif et discret, la saison passionnante inaugurée par la réconciliation entre Rome et Constantinople à la fin de Vatican II, scellée dans l’étreinte historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras à Jérusalem. Continuer ensuite avec ténacité et sans hésitation sur cette voie, en contribuant de manière unique, en Italie, à la connaissance mutuelle des deux Églises sœurs. Se nourrissant toujours à pleines mains et avec une joie intime de la lumière du charisme de l’unité. C’est dans cet esprit que le métropolite Gennadios a animé son ministère dans le diocèse orthodoxe d’Italie et de Malte, le conduisant avec clairvoyance en tant qu’archevêque – le premier après presque trois siècles – à un magnifique épanouissement dans la recherche constante de la communion avec l’Église catholique et dans un dialogue sincère avec tous. Enfin, comme s’il s’agissait du précieux héritage qu’il voulait nous laisser, il souhaitait vivement que la chaire œcuménique Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich à l’Institut universitaire de Sophia soit en synergie avec le Patriarcat œcuménique de Constantinople : « un signe – a-t-il souligné le jour de l’inauguration – de notre amour infini pour ces deux extraordinaires protagonistes du dialogue de l’amour ». Je suis témoin, encore et toujours étonné et reconnaissant, de ce que cette dernière créature a porté dans son cœur. Il y voyait l’instrument indispensable pour que le « miracle » tombé du ciel – c’est ainsi qu’il en parlait – avec la rencontre entre Athénagoras et Chiara – où Chiara était devenue un pont vivant entre le patriarche de Constantinople et le pape de Rome, Paul VI – pouvait apporter une nouvelle contribution, qu’il pensait même indispensable, au voyage œcuménique vers la pleine unité visible : « L’amour entre Athénagoras, Chiara et Paul VI – a-t-il répété – est une réalité si puissante que personne ne peut plus l’effacer, car c’est la présence de Jésus au milieu d’eux ». C’est avec une immense gratitude que nous recueillons de ses mains le témoignage qu’il nous transmet. En nous souvenant de lui, émus par les paroles du Patriarche Bartholomée qui a voulu célébrer les nombreux et lumineux charismes dont nous nous sommes réjouis, et que nous contemplons maintenant dans une lumière plus complète : « parmi eux, les plus grands sont l’humilité et la douceur, la paix et la sagesse, et le plus grand de tous l’amour et la foi envers la Mère Église ».
Piero Coda
Oct 29, 2020 | Non classifié(e)
Comme Jésus, nous pouvons nous aussi nous approcher de notre prochain sans crainte, nous mettre à ses côtés pour marcher ensemble dans les moments difficiles et joyeux, valoriser ses qualités, partager les biens matériels et spirituels, encourager, donner de l’espoir, pardonner. L’art d’enseigner Pendant la pandémie, j’ai, comme d’autres collègues, donné mes cours par le biais des médias numériques. Au début, il y avait la nouveauté et donc une certaine participation des jeunes, mais avec le temps, l’un ou l’autre plus rusé a trouvé un moyen de faire autre chose, se désintéressant peu à peu aux cours. Dans cette variété de réponses à mon engagement vis-à-vis d’eux, j’ai essayé de ne pas montrer de préférences ou d’approbations, mais de toujours mettre l’accent sur la responsabilité personnelle, ce qui était certainement plus difficile en ces temps de crise. Le véritable dilemme, cependant, s’est posé au moment de porter une évaluation, aussi parce que je pouvais clairement voir à quel point les tâches écrites qu’ils m’envoyaient manquaient d’originalité, pour ne pas dire qu’elles étaient copiées. Un jour, j’ai demandé aux élèves eux-mêmes ce qu’ils auraient fait à ma place et de quelle manière. Ce fut l’occasion d’un examen sincère de leur participation ou non-participation. Et – cela m’a ému – ils se sont donné eux-mêmes leur évaluation. Je n’avais peut-être jamais vécu une telle leçon de vie. (G.P. – Slovénie) Surmonter la crise ensemble Nous n’avons pas réussi à avoir d’enfants et cet « échec » a fait que nous avons tous les deux tout misé sur notre carrière. Après 24 ans, notre mariage était en crise. Il semblait m’échapper. Ayant compris que nous passions d’un amour de jeunes à un amour d’adultes, j’ai décidé que c’était à moi de faire le premier pas et j’ai demandé à mon mari de m’emmener chez un spécialiste. Une fois rentrés à la maison, lui, visiblement bouleversé, a avoué qu’il n’avait aucune idée de ce que je souffrais autant et s’est excusé. J’ai demandé l’aide de Dieu, j’ai prié. Il m’a semblé bon de quitter ce travail qui m’a amené à exceller et j’ai essayé d’être plus présente à la maison, plus affectueuse et compréhensive. Il a fallu beaucoup de douceur et de patience, mais maintenant notre relation a mûri, elle n’est plus liée à des expressions qui nous semblaient essentielles en tant que jeunes. Aujourd’hui, je m’entends dire des phrases impensables il y a quelques années, telles que : « Je ne pourrais pas vivre sans toi ». Nous sommes comme deux compagnons de voyage qui s’efforcent consciemment de réaliser le plan de Dieu pour nous deux réunis. (S.T – Italie) Un neveu adolescent Pendant la période où les écoles ont été fermées à cause de la pandémie, mon neveu adolescent est devenu plus agressif que jamais. Nous vivons dans la même maison et je peux dire que, en tant que grand-mère, je l’ai élevé, souvent en remplaçant ses parents ; je l’ai aussi accompagné dans les moments difficiles avec ses camarades de classe et ses professeurs. Un jour, sa réaction à la nourriture qu’il n’aimait pas est devenue encore plus choquante. Les premières pensées que j’ai eues ont été un jugement sévère, mais immédiatement après, l’instinct de l’aimer m’a d’abord fait aller à la cuisine pour préparer rapidement un dessert qu’il aime. Quand il a senti l’odeur du four, il est venu me voir, m’a pris dans ses bras et m’a demandé pardon. Je ne lui ai rien dit, comme si rien ne s’était passé. Puis il a commencé à s’ouvrir et un dialogue s’est engagé, comme cela ne s’était pas produit depuis longtemps. Lorsque ses parents sont revenus, à ma grande surprise, il a dit que, par rapport à ses camarades de classe, il se sentait privilégié d’avoir sa grand-mère dans la même maison. (P.B. – Slovaquie) Plus de plaintes Souvent, au lieu de remercier Dieu pour ce que nous avons et de le partager avec ceux qui n’ont pas, nous nous plaignons de la nourriture que nous n’aimons pas, de l’étroitesse de nos maisons, du manque de certains vêtements, etc. Nous oublions que Jésus retient que tout ce que nous faisons pour notre frère est fait pour Lui-même. C’est l’ouragan Maria qui nous a fait changer d’attitude, à moi et à d’autres amis, nous donnant une forte impulsion pour regarder les besoins des autres. C’est cet ouragan Maria qui a causé des victimes et des destructions dans notre pays. Parmi les nombreux sans-abri, il y avait aussi la famille d’un de mes camarades de classe: des parents et six enfants qui vivaient dans un sous-sol et qui se retrouvaient privés de tout. Avec les autres camarades de classe, j’ai fait une liste des choses dont ils avaient besoin et nous avons organisé une collecte avec l’aide précieuse des enfants de chœur de ma paroisse. Lorsque nous sommes allés livrer la « providence » collectée, il était touchant de voir avec quelle joie et quelle émotion notre compagnon et sa famille ont tout accueilli. (Némésis – Porto Rico)
D’après Stefania Tanesini
(extrait de l’Évangile du jour, New Town, année VI, n.5, septembre-octobre 2020) _______ 1 C. Lubich, Parole de Vie d’ octobre 1995, éditée par F. Ciardi (Opere di Chiara Lubich 5), Città Nuova, Rome 2017, pp. 564-565.
Oct 28, 2020 | Non classifié(e)
La réunion se tiendra en ligne du 19 au 21 novembre. Maria Gaglione, de l’équipe d’organisation, a recueilli les parcours des participants : économistes, chercheurs, spécialistes et professeurs d’université, entrepreneurs et startups, étudiants, militants et acteurs du changement de 115 pays du monde entier.
« Il est essentiel de former et de soutenir les nouvelles générations d’économistes et d’entrepreneurs » pour adopter un nouveau modèle de développement qui « n’exclut pas mais inclut » et ne génère pas des inégalités. S’adressant aux économistes et aux banquiers, le Pape a souligné l’urgence d’une “reconversion écologique” de l’économie et a insisté sur le rôle décisif des jeunes. Il les a invités à échanger sur ces questions à Assise (Italie), où saint François « s’est dépouillé de tout pour choisir Dieu comme étoile polaire de sa vie, il s’est fait pauvre avec les pauvres (…). Son choix de la pauvreté a donné naissance à une vision très actuelle de l’économie. » La rencontre, intitulée Economy of Francesco, se tiendra en ligne du 19 au 21 novembre. Maria Gaglione, de l’équipe d’organisation, a recueilli les histoires des participants : « Les jeunes qui ont répondu à l’appel du Pape sont des économistes, des chercheurs, des universitaires et des professeurs d’université, des entrepreneurs et des startups, des étudiants, des militants et des acteurs du changement de 115 pays dans le monde. Ils sont eux-mêmes les “bâtisseurs” d’une économie plus juste et plus fraternelle qui vise à l’inclusion. Les universités, les entreprises et les communautés où ils opèrent sont des “chantiers d’espoir”, comme le définit le Pape. Leur devise est « No one left behind » (= personne n’est laissé pour compte), car ils veulent une économie qui ne laisse personne à la traîne. En cela, ils ressemblent à saint François qui choisit une nouvelle vie pour se consacrer aux plus pauvres. »
À la logique du profit, saint François a préféré celle du don. Que signifie faire de son travail et de ses propres recherches un don pour les autres ? “Ces jeunes choisissent de dédier leur vie, leurs capacités, leurs talents, pour donner un sens plus profond à toute chose. Un bon nombre d’entre eux, lorsqu’ils entreprennent des études ou un travail, , choisissent à un moment donné de changer de voie. Joël Thompson est ingénieur en électronique. Inspiré par l’encyclique Laudato Si ‘ du pape François, il a décidé de s’engager en faveur de la justice environnementale et sociale. Il vit et travaille maintenant dans un village indigène en Guyane amazonienne où il anime la formation dans 16 villages. Diego Wawrzeniak est un entrepreneur social brésilien et membre de la communauté Inkiri. Il a travaillé dans le secteur financier et, après avoir créé une start-up, il a décidé de rejoindre sa communauté pour développer une banque et une monnaie locales. Il suit maintenant des projets qui associent innovation, esprit d’entreprise et économie locale. Maria Carvalho est d’origine indienne, elle a grandi entre l’Arabie Saoudite et le Canada et à Londres, elle est impliquée dans les politiques énergétiques et climatiques. Elle dit que le message de fraternité de Saint François inspire sa vie et qu’elle a choisi de devenir une spécialiste des sciences sociales pour lutter contre la pauvreté et l’inégalité. » En raison de la pandémie, l’événement, prévu en mars, sera mis en ligne en novembre. Comment va-t-il se dérouler ? On a gardé l’orientation première de l’événement, conçu comme une occasion de mettre en valeur la voix, la pensée, les perspectives des jeunes économistes et entrepreneurs. Depuis des mois, environ 1200 jeunes de tous les continents travaillent sur les grands thèmes de l’économie actuelle, en essayant de concilier des dimensions apparemment très éloignées : finance et humanité ; agriculture et justice ; énergie et pauvreté, etc. Le rendez-vous de novembre sera l’étape fondamentale d’un processus déjà engagé dans le partage de l’expérience et du travail de ces mois. Les propositions et les réflexions trouveront leur place dans les différentes sessions du programme en ligne, où les jeunes dialogueront avec des économistes et des experts de renommée internationale. Il y aura des connexions à partir des lieux symboliques d’Assise et des moments où les jeunes raconteront leurs histoires. Et des espaces pour l’art, la poésie, la méditation, les réalités territoriales. Une grande partie du programme sera disponible en streaming en se connectant au site www.francescoeconomy.org. Le Pape nous a annoncé sa présence.
Claudia Di Lorenzi
Oct 26, 2020 | Non classifié(e)
Le Pape François a envoyé un message aux participants du congrès d’EcoOne, l’initiative écologique du mouvement des Focolari. Le pape François a envoyé un message aux participants du congrès d’EcoOne, l’initiative écologique du mouvement des Focolari, qui s’est déroulée du 23 au 25 octobre en live streaming au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie).
« Je salue cordialement tous les participants à ce Congrès international qui se déroule dans le cadre de l’année spéciale consacrée au cinquième anniversaire de l’Encyclique Laudato sì. J’exprime ma gratitude à EcoOne, l’initiative écologique du mouvement des Focolari, ainsi qu’aux représentants du Dicastère pour le développement humain intégral et du Mouvement Catholique Mondial pour le Climat, qui ont collaboré pour rendre cet événement possible. Votre rencontre, qui a pour thème “Nouvelles voies vers l’écologie intégrale : une vision relationnelle de l’humanité et de la prise en charge de notre monde sous différents points de vue : éthique, scientifique, social et théologique, s’impose à cinq ans de la Laudato Si’ ». En rappelant la conviction de Chiara Lubich que le monde porte en lui un charisme d’unité, je suis convaincu que cette perspective peut guider votre travail dans la reconnaissance que “tout est lié” et que “le souci de l’environnement uni à un amour sincère pour les êtres humains et un engagement constant pour les problèmes de la société sont nécessaires” (Laudato si’(91). Parmi ces problèmes, figure l’urgence d’un nouveau paradigme socio-économique plus inclusif qui puisse refléter la vérité selon laquelle nous sommes “une seule humanité, en tant que voyageurs faits de la même chair humaine, en tant qu’enfants de cette même terre qui nous accueille tous”. (Enc. Fratelli tutti, 8). Cette solidarité entre nous et avec le monde qui nous entoure exige une ferme volonté de développer et de mettre en œuvre des mesures concrètes qui favorisent la dignité de toutes les personnes dans leurs relations humaines, familiales et professionnelles, tout en luttant contre les causes structurelles de la pauvreté et en œuvrant à la protection de l’environnement naturel. Pour parvenir à une écologie intégrale, il faut une profonde conversion intérieure, tant au niveau personnel que communautaire. Tout en examinant les grands défis auxquels nous sommes confrontés à l’heure actuelle, notamment le changement climatique, la nécessité d’un développement durable et la contribution que la religion peut apporter à la crise environnementale, il est essentiel de rompre avec la logique de l’exploitation et de l’égoïsme et de promouvoir la pratique d’un mode de vie sobre, simple et humble (cfr Laudato si’, 222-224). J’espère que votre travail contribuera à cultiver dans le cœur de nos frères et sœurs une responsabilité partagée les uns envers les autres, en tant qu’enfants de Dieu, et un engagement renouvelé à être de bons intendants de la création, son don (cf. Gn 2, 15). Chers amis, je vous remercie une fois de plus pour vos recherches et vos efforts de collaboration pour trouver de nouvelles voies qui mènent à une écologie intégrale, pour le bien commun de la famille humaine et du monde. En exprimant mes meilleurs vœux et ma prière pour vos délibérations au cours de cette réunion, j’invoque cordialement sur vous, vos familles et vos collaborateurs la bénédiction de Dieu, source de sagesse, de force et de paix. Et je vous demande, s’il vous plaît, de vous souvenir de moi dans vos prières ».
Bureau de Communication des Focolari
Oct 26, 2020 | Non classifié(e)
Les restrictions causées par la pandémie, en particulier les périodes de confinement, ont souvent provoqué ou augmenté des tensions dans les relations interpersonnelles. Le pardon est nécessaire. Mais il demande force, courage et entraînement. Souvent les familles se brisent parce que nous ne savons pas nous pardonner. De vieilles haines entretiennent des divisions entre les membres d’une même famille, entre groupes sociaux et entre peuples. Certains enseignent même à ne pas oublier les torts subis, à nourrir des sentiments de vengeance… Une rancœur sourde empoisonne alors l’âme et ronge le cœur. Le pardon serait-il un signe de faiblesse comme certains le pensent ? Bien au contraire. Il est l’expression d’un grand courage, d’un amour vrai, authentique car désintéressé. « Si vous aimez ceux qui vous aiment », dit Jésus, « quelle récompense en aurez-vous ? » Tout le monde en fait autant. « Vous, aimez vos ennemis[1]. » A nous aussi il est demandé d’avoir – en l’apprenant de lui – un amour de père, un amour de mère, un amour de miséricorde envers ceux que nous rencontrons au cours de la journée, surtout envers ceux qui sont dans l’erreur. Et à ceux qui sont appelés à vivre une spiritualité de communion, c’est-à-dire la spiritualité chrétienne, le Nouveau Testament demande encore plus : « Pardonnez-vous mutuellement[2]. » L’amour réciproque nécessite presque un pacte entre nous : celui d’être toujours prêts à nous pardonner l’un l’autre. Seulement ainsi, nous pourrons contribuer à créer la fraternité universelle.
Chiara Lubich
Extrait de la Parole de vie d’Août 2014. [1] Cf. Matthieu 5, 46, 44. [2] Cf. Colossiens 3, 13.
Oct 23, 2020 | Non classifié(e)
En cette année spéciale visant à approfondir les principes de l’encyclique Laudato Si’, nous rencontrons Abdullah Al Atrash, un jeune entrepreneur italo-syrien aux Émirats Arabes Unis. En tant que non-croyant, il adhère à l’Économie de communion des Focolari. Dans l’entreprise qu’il dirige, il emploie principalement des migrants asiatiques et africains, en garantissant un salaire et des mesures de soutien social, ainsi qu’une sécurité maximale pour les employés et l’environnement, même en cette période de pandémie.
Ils sont pakistanais, indiens, népalais, philippins et même nigérians, camerounais, sénégalais. Ils ont en commun un passé de grande pauvreté, qui les a contraints à quitter leur patrie et leur famille et à émigrer, et un présent qui tente de les tenir à l’écart de l’exploitation et des nouvelles difficultés. Ils sont nombreux parmi les 212 employés de Mas Paints, une usine de bois et de peinture murale fondée en 1989 en Italie et présente depuis l’an 2000 à Dubaï, dans les Émirats Arabes Unis, un pays où – par rapport à environ 10 millions d’habitants – 9 personnes sur 10 sont d’origine étrangère. C’est Abdullah Al Atrash, le directeur général de la société fondée par son père et son oncle, qui parle de ces “collègues et amis de la société” à Vatican News. L’écoute de ce jeune entrepreneur italo-syrien de 42 ans, diplômé en économie et commerce de l’Université d’ Ancône et titulaire d’une maîtrise de l’Institut Adriano Olivetti de la capitale de la région des Marches, rappelle la réflexion sur l’œuvre contenue dans l’encyclique Laudato si’ du Pape François, qui conduit le Souverain Pontife à souligner combien elle est « une nécessité », « une partie du sens de la vie sur cette terre, un chemin de maturation, de développement humain et d’épanouissement personnel ». L’autre différent de lui « Toute forme de travail – souligne encore le Pape – suppose une idée de la relation que l’être humain peut ou doit établir avec l’autre différent de lui ». Arrivé à Dubaï en 2005, Abdullah a observé, étudié et, dans un certain sens, fait sien le monde des travailleurs migrants. « C’était un traumatisme pour moi de voir comment ces gens vivent. Tous ceux qui quittent les pays pauvres pour aller travailler dans d’autres États, quels qu’ils soient, doivent ensuite envoyer beaucoup d’argent chez eux pour faire vivre un très grand nombre de membres de la famille, car ils ont tous un système de famille élargie, en ce sens qu’ils aident aussi leurs parents, frères, cousins. J’ai ensuite fait un calcul selon lequel – explique-t-il – en moyenne chacun d’eux doit subvenir aux besoins de 10 personnes et ce, non seulement du point de vue de l’argent nécessaire pour faire les courses, mais aussi du point de vue de l’argent qui fait vraiment la différence entre la vie et la mort, car dans beaucoup de ces pays, il n’y a pas d’État social, pour différentes raisons : grande pauvreté, guerre, instabilité politique, tensions ethniques ou religieuses. Ces personnes travaillent généralement de longues heures, avec beaucoup de travail, avec des salaires très bas. J’ai vu des cas de personnes qui travaillent dans la construction et gagnent jusqu’à 130-150 euros par mois, se privant de tout pour envoyer de l’argent chez eux ». Une culture de la réciprocité Dans sa Lettre encyclique de 2015, le Souverain Pontife souligne comment « aider les pauvres avec de l’argent » peut être un « remède temporaire aux urgences »: le « véritable objectif » – précise-t-il – devrait toujours être de leur permettre « une vie digne par le travail ». Athée, marié à une femme catholique et père de deux enfants, Abdullah partage avec sa femme Manuela l’expérience du Mouvement des Focolari et les initiatives de l’Économie de communion, lancée en 1991 par Chiara Lubich pour promouvoir une culture économique basée sur la réciprocité, en proposant et en vivant un style de vie alternatif à celui qui domine dans le système capitaliste. Un parcours de vie, celui de l’entrepreneur italo-syrien, qui l’a conduit à « garder à l’esprit le coût de la vie et le monde dans lequel vivent ces migrants », en adoptant des mesures concrètes pour les travailleurs de son entreprise. Ce n’était pas facile, avoue-t-il, mais « j’ai multiplié par 5 un salaire de base pour qu’ils puissent avoir une vie absolument digne. Et j’ai décidé de leur payer, non seulement à l’employé mais aussi à toute la famille « élargie », les frais médicaux de toute nature et ceux liés à l’éducation de leurs enfants – car sans éducation, ils ne trouveraient que difficilement du travail – en les soutenant dans leurs études jusqu’à l’université ».
Un bien commun La valeur prédominante semble donc être ce capital social qui est l’ensemble des relations de confiance, de fiabilité, de respect des règles indispensables à toute coexistence civile, comme le souligne François dans son encyclique, en citant la Caritas in veritate de Benoît XVI. Abdullah raconte avoir « créé un fonds, qui est prélevé sur les bénéfices », pour aller plus loin dans l’aide aux travailleurs. « Le bénéfice de l’entreprise – veut-il souligner – doit à mon avis être utilisé à la fois pour investir dans l’entreprise afin qu’elle puisse se développer, et évidemment pour les besoins des propriétaires, mais il doit aussi être utilisé dans la même mesure pour les employés de l’entreprise. Il s’agit en effet d’ un bien commun : une entreprise appartient à tout le monde, car chacun y travaille et elle doit servir tout le monde ». « A un certain moment, poursuit-il, je me suis rendu compte que parmi les employés, en plus de ces besoins, il y avait aussi le problème de la maison dans leur pays. J’ai compris cela en parlant aux gens, je voulais établir une relation humaine avec eux et pas seulement une relation de travail, en parlant de moi et d’eux, de nos vies. C’est cela la communauté. Et cela m’a fait comprendre que, pour construire une maison dans leur pays d’origine, ils avaient deux possibilités : essayer d’emprunter de l’argent aux banques, mais les banques ne prêtent pas d’argent aux pauvres, ou – et pour moi c’était douloureux de le savoir – se tourner vers les usuriers, parce que l’usure est très répandue dans ces pays, en faisant ensuite d’énormes sacrifices pour rendre l’argent pendant de longues années. J’ai donc essayé de comprendre de combien de personnes était composée la famille, où ces personnes voulaient construire la maison et, en calculant le montant nécessaire, nous avons accordé un prêt, à restituer librement dans le temps et selon les possibilités. La somme prêtée est à taux zéro, même si le taux zéro n’existe pas car il y a toujours de l’inflation, surtout dans certains pays ». Une production qui respecte l’environnement Au cours de l’année spéciale proposée par le pape François jusqu’au 24 mai 2021 pour réfléchir à l’encyclique Laudato si’, nous demandons à Abdullah comment sa société peut répondre au défi urgent de la protection de la « maison commune ». « Nous produisons certaines peintures qui sont absolument non toxiques, donc non nocives et non polluantes. Ensuite, il y a d’autres gammes de produits qui sont toxiques par nécessité, par exemple les solvants, qui sont également largement utilisés dans le domaine pharmaceutique. L’important est qu’ils ne nuisent pas à l’environnement, car l’environnement, c’est nous : le Pape nous le rappelle sans cesse. En tant qu’athée, je comprends que l’environnement est tout ce qui vit ». « Donc, dans l’entreprise – poursuit-il – nous visons à protéger les travailleurs, afin que leur santé soit protégée à 100%, en investissant beaucoup dans la sécurité, dans des masques, des systèmes de ventilation et des machines qui ne libèrent pas de substances telles que les solvants. En ce qui concerne les déchets, nous avons beaucoup investi dans des machines qui séparent les déchets solides, liquides et gazeux. Par la suite, des entreprises publiques, du gouvernement, viennent les prendre et les transférer dans des lieux d’élimination appropriés et adéquats, afin d’éviter qu’ils ne polluent l’environnement. Parce que en-dessous de nous, il y a la mer : quand on creuse un peu sous l’usine, on trouve la mer ! »
La pandémie Dans l’urgence mondiale du coronavirus, les inquiétudes concernant les conditions des travailleurs se sont accrues. « La vague qui est arrivée ici – se souvient Abdullah – a été très forte, elle a frappé l’Iran, le Koweït, l’Arabie Saoudite, tous les pays qui nous entourent. La période la plus difficile, avec une fermeture totale, se situe entre mars et avril. Lorsque les premières nouvelles du virus sont apparues, nous avons préparé des mesures, telles que l’adoption de barrières de verre pour les employés, dans un espace similaire à un comptoir de banque, l’utilisation de masques chirurgicaux, la mesure de la température corporelle, le respect de la distance de sécurité de deux mètres, des prélèvements pour tous les employés, une coordination quotidienne avec le ministère de la santé au niveau local. En outre, j’ai loué une trentaine de studios pour observer la quarantaine en toute sécurité ».
Une rencontre de coexistence Ce qui est frappant, c’est le mot « coexistence » qui revient plusieurs fois dans la conversation avec Abdullah, même lorsqu’il se souvient d’avoir participé, début 2019, à la messe du Pape à Abu Dhabi, à l’occasion du voyage de François aux Émirats Arabes Unis, déjà sous la bannière de cette fraternité et de cette amitié sociale dont le Souverain Pontife parle aujourd’hui dans Fratelli tutti (Lettre encyclique Tous Frères) « Une expérience magnifique, j’y suis allé avec certains de mes collègues et amis du Mouvement des Focolari. Il y avait beaucoup de monde, à tel point que je me trouvais à l’extérieur du stade, sur la pelouse, d’où l’on pouvait suivre l’événement à travers des écrans géants. J’ai remarqué que la grande majorité des personnes présentes étaient catholiques, mais qu’il y avait aussi 5 000 musulmans, ainsi que quelques groupes de bouddhistes, d’hindous et de sikhs. Ils diffusaient des images de l’étreinte sincère avec le Grand Imam d’Al-Azhar Ahamad al-Tayyib. Ce fut un moment libérateur, de rencontre entre le monde islamique et le monde occidental, avec le Pape qui est venu ici avec une grande humilité : il a remercié le pays, les autorités, le peuple, dans un esprit de coexistence, de paix, de tolérance. Il voulait nous dire qu’être tous ensemble est possible”.
Giada Aquilino pour les Nouvelles du Vatican
Oct 22, 2020 | Non classifié(e)
Maria Voce : « Profonde douleur et collaboration pleine et inconditionnelle du Mouvement afin que toute la lumière soit faite ; institution d’une commission d’enquête indépendante après la rencontre avec quelques victimes d’un ex-membre consacré des Focolari. » « Face à cette immense souffrance, nous sommes convaincus que l’unique voie à parcourir est d’offrir aux victimes une écoute totale et la pleine reconnaissance des dommages subis. C’est pourquoi je veux réaffirmer la collaboration pleine et inconditionnelle du Mouvement, afin que toute la lumière soit apportée sur les faits et que justice soit rendue aux victimes. » Ce sont les mots de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, dans un communiqué de presse du 22 octobre 2020, concernant le cas de violences sur mineur de la part de J.M.M., ex-membre consacré des Focolari, résidant en France. Une victime a rendu public son cas datant des années 1981 et 1982, lorsque – alors âgé de 15 et 16 ans – il fut agressé sexuellement. Après la rencontre avec quelques victimes, le 18 septembre 2020, le Mouvement des Focolari a décidé d’ouvrir une enquête extraordinaire, qui sera confiée à un organe indépendant en voie de constitution. À cette occasion, Jesùs Moran, coprésident du Mouvement des Focolari, a exprimé sa douleur et sa honte pour les abus commis par J.M.M., « de même que pour le silence ou le manque d’initiatives maintenus pendant des années de la part de divers responsables ». La composition de cet organe indépendant sera rendue publique prochainement. Il aura la tâche d’écouter les victimes présumées, de recueillir des témoignages et d’enquêter sur d’éventuels silences, omissions ou couvertures de la part de responsables du Mouvement. Au terme de l’enquête, cet organe rendra public son rapport final. Dans le but de permettre le déroulement complet de l’enquête et d’en garantir la transparence totale, les deux coresponsables des Focolari en France et le coresponsable du Mouvement pour l’Europe Occidentale ont présenté, le 21 octobre 2020, leur démission de leurs mandats respectifs. Démissions acceptées par la Présidente des Focolari.
Joachim Schwind
Communiqué de presse
Oct 21, 2020 | Non classifié(e)
Le 11 août dernier, nous avons fêté les 100 ans de Danilo Zanzucchi. Avec son épouse Anna Maria, ils ont été pendant plus de 40 ans responsables du Mouvement Familles Nouvelles. Ils ont une histoire très riche, une histoire d’amour donné, reçu, engendré. Nous sommes allés leur rendre visite chez eux, à Grottaferrata… https://vimeo.com/465839669
Oct 20, 2020 | Non classifié(e)
Ce matin, Sa Sainteté Bartholomée Ier, Patriarche Œcuménique de Constantinople, a visité le Centre international des Focolari à Rocca di Papa. La Présidente Maria Voce l’a accueilli et ils ont visité la maison où vivait Chiara Lubich. Il s’est recueilli en prière sur sa tombe. À l’échange de saluts et de cadeaux se trouvait également le Coprésident Jesús Morán et une petite délégation du Mouvement. Le Patriarche est à Rome pour la Rencontre internationale de Prière pour la paix promue aujourd’hui au Campidoglio par la Communauté Sant Egidio. Il recevra demain le doctorat honoris causa en philosophie à l’Université Antonianum. Le Patriarche aura également une rencontre avec le Pape François.

©J. García – CSC Audiovisivi
« Chiara a pris l’engagement pour la fraternité, l’unité et la paix dans tous les domaines de la vie humaine, délivrant un message, à travers sa vie et ses écrits, que nous ne pouvons pas ignorer ». C’est par ces paroles que le Patriarche Bartholomée ce matin s’est rappelé de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, en visitant leur Centre international à Rocca di Papa. La délégation comprenait également Son Eminence Emmanuel, le Métropolite de France, Son Excellence Cassianos, Higoumène du Monastère de Chalki (Grèce), le Révérend Iakovos, Diacre Patriarcal. L’archevêque Andrea Palmieri, Sous-secrétaire du Conseil pontifical pour l’Unité des Chrétiens (CPPUC), les accompagnait. « Le Mouvement et toutes les œuvres qui existent aujourd’hui grâce à son charisme – a-t-il dit – sont le témoignage d’une vie vécue pour le Seigneur, passée aussi par la Croix, mais toujours orientée vers la Résurrection ». La visite du Patriarche s’inscrit dans le cadre du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich : « Combien d’autres choses aurait fait Chiara si elle était encore parmi nous » ! – a dit S.S. Bartholomée Ier, en se rappelant d’elle: « Mais ce ne sont pas les années qui donnent sens à la vie, ce n’est pas la quantité, la longueur, mais la façon dont nous développons les talents qu’Il nous a offert, c’est la qualité de la vie, dépensée pour témoigner de Celui qui est la Vie ». 
©J. García – CSC Audiovisivi
Le Patriarche est arrivé en fin de matinée à Rocca di Papa, accueilli par la Présidente du Mouvement, Maria Voce, et le Coprésident, Jesús Morán. Il a visité avec eux la maison où vivait Chiara Lubich et la chapelle du Centre international où se trouve la tombe de la fondatrice des Focolari. Il a écrit une longue dédicace en grec dans le livre des visiteurs. À l’Auditorium, conformément aux règles d’hygiène et de sécurité, une brève rencontre a eu lieu entre le Patriarche et des membres du Conseil général des Focolari, des membres du Mouvement appartenant à l’Église orthodoxe et une petite délégation de jeunes. Le Patriarche a adressé des paroles d’affection et d’estime à Maria Voce, qu’il a appelée « sa très chère sœur », « dont l’amitié avec nous et avec notre Patriarcat Œcuménique est longue et solide, depuis les années de son séjour à Constantinople où elle a vraiment laissé une marque indélébile de ministère de la fraternité, de l’unité et de l’amour pour tous ». « Arrivée au terme de son mandat de Présidente – a-t-il dit en s’adressant à Maria Voce – nous voulons la remercier nous aussi pour sa grande contribution à l’Œuvre; le souvenir que nous avons d’elle, comme vous tous, est dans nos cœurs, et elle continuera certainement le charisme là où le Seigneur l’appellera ». 
©J. García – CSC Audiovisivi
Quelques événements organisés à l’occasion du centenaire de Chiara Lubich ont été présentés au Patriarche et quelques jeunes des Focolari lui ont parlé du projet « United World Project », qui, sous le slogan « oser prendre soin », se concentre cette année sur la protection de l’environnement et sur les secteurs les plus fragiles des sociétés dans le monde entier. Le Patriarche a commenté : « Idées et action, théorie et pratique. J’espère que des jeunes orthodoxes seront inclus dans ce projet afin de travailler avec vous pour le bien de l’humanité ». A la conclusion de la rencontre, Maria Voce lui a fait don d’une sculpture représentant la Vierge Marie avec l’Enfant Jésus, qui se trouvait dans la maison de Chiara Lubich en Suisse, et le Patriarche a fait don à Maria Voce d’une magnifique icône.
Stefania Tanesini
Pour lire l’homélie de Sa Sainteté Bartholomée, archevêque de Constantinople, cliquez ici https://vimeo.com/470583650
Oct 20, 2020 | Non classifié(e)
Ce mardi 20 octobre se tient à Rome la Rencontre Internationale de Prière pour la Paix entre quelques leaders de différentes religions, promue par la Communauté de Sant’Egidio. Avec la présence de la Présidente du mouvement des Focolari. Il sera possible de suivre l’événement en streaming. « Nous sommes très heureux que cette réunion puisse avoir lieu, car nous avons besoin de paroles de paix, d’espoir qui indiquent un avenir pour l’humanité si accablée par cette pandémie. » C’est par ces mots que Marco Impagliazzo, président de la Communauté de Sant’Egidio, a présenté l’édition 2020 de la Rencontre Internationale de Prière pour la Paix entre les grandes religions du monde, dans l’esprit d’Assise, promue par Sant’Egidio. L’événement intitulé « Personne ne se sauve tout seul – Paix et Fraternité » se tient aujourd’hui, 20 octobre, à Rome (Italie) sur la Place du Capitole et réunit des dirigeants de différentes religions et des représentants d’institutions dans une “Prière pour la Paix”, un moment de réflexion solennel qui veut offrir un message d’espoir pour l’avenir. Pendant cet événement, il y aura un espace pour la prière, chacun selon sa propre tradition. Ensuite, les interventions des dirigeants mettront en évidence la contribution des religions à la construction d’un avenir meilleur de paix et de fraternité, surtout en ce moment où la pandémie provoque une grande crise économique et sociale qui a rendu tout le monde plus pauvre. La présidente du mouvement des Focolari, Maria Voce, participera également à l’événement. Cette manifestation devrait commencer à 16h30. (utc+2) quand les représentants religieux se réuniront pour prier dans différents lieux. La prière œcuménique des chrétiens aura lieu à la Basilique de Sainte Marie de l’Aracoeli (clicca qui per il programma). Ensuite, vers 17h20 (utc+2) rassemblement sur la place du Capitole. Au cours de la cérémonie prendront la parole le Président de la République italienne, Sergio Mattarella, le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi et, par message vidéo, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Suivront les discours du Patriarche de Constantinople, de Bartholomée Ier, du Grand Rabbin de France, Rav Haim Korsia, du Secrétaire Général du Comité Supérieur de la Fraternité humaine, Dr. Shoten Minegishi (Bouddhisme Zen Soto), du Dr. Karmaljit Singh Dillon (Comité national Sikh Gurdwara Parbandhak), de Mme Divya Punchayil Prashoban (Hindouisme) et, pour finir, du Pape François. La cérémonie se poursuivra par une minute de silence à la mémoire des victimes de la pandémie et de toutes les guerres, la lecture de l’Appel pour la paix 2020, qui sera remis par un groupe d’enfants aux ambassadeurs et aux représentants de la politique nationale et internationale. Le pape François allumera le chandelier de la Paix.. La rencontre entre religions “Prière pour la Paix” sera diffusée en direct sur sito dell’evento et sur les réseaux sociaux de la Communauté de Sant’Egidio.
Lorenzo Russo
Oct 20, 2020 | Non classifié(e)
Un Webinar pour retracer l’histoire du Mouvement Gen, l’un des rassemblements de jeunes les plus révolutionnaires du siècle dernier, qui poursuit son cours au XXIe siècle.

© CSC Audiovisivi – Archivio
En cette année du centenaire de Chiara Lubich, il était impossible de ne pas reprendre l’histoire du Mouvement Gen, qui a vu le jour en 1967 et qui a impliqué des centaines de milliers de jeunes du monde entier dans son idéalité d’un monde uni. Un webinar, le 18 octobre dernier, animé par le journaliste de la RAI Gianni Bianco, a voulu retracer l’histoire d’un rassemblement de jeunes qui, bien qu’entre des hauts et des bas, a su former des hommes et des femmes qui ont fait de l’espace dans la vie non pas par des actes de force ou une ambition débridée, mais par l’idéal évangélique de se faire tout à tous. Des personnes qui – que ce soit en restant au sein du Mouvement ou en s’en éloignant – ont continué à « vivre » les intuitions charismatiques de Chiara Lubich, chacune dans sa propre dimension spirituelle et professionnelle. Parmi les personnes présentes se trouvait Franz Coriasco, auteur du livre Generazione nuova. L’histoire du Mouvement Gen racontée par un témoin, pour Città Nuova. Une vision personnelle, la sienne, et en même temps collective, non seulement pour la recherche passionnée et approfondie qu’il a menée, mais aussi pour l’ensemble des centaines d’interventions qui soutiennent sa narration. Luigino De Zottis, qui avait été choisi en 1966 par Chiara Lubich elle-même, avec Virgo Folonari, pour commencer le Mouvement Gen, était également présent. Dans son discours, il a rappelé ceux qui avaient permis la naissance du nouveau rassemblement de jeunes lié au focolare : « L’inspiration de Chiara était inattendue, a-t-il dit, mais elle nous a impliqués de manière plus que radicale. Ma vie et celle d’une infinité d’autres jeunes a connu un développement inattendu. Je me souviens qu’à nous, les adultes qui avons dû donner naissance au mouvement Gen, Chiara, avait dit: « Vous, les adultes, vous n’avez rien à faire pour donner naissance au mouvement des jeunes. Vous devez être pour eux comme des anges gardiens » ». Une « règle », celle de la relation intergénérationnelle, qui a fait l’histoire et continue à être innovante. Le Cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la congrégation pour la vie consacrée, a également participé, ayant été l’ un des premiers « Gen’s », c’est-à-dire les séminaristes Gen. Il a concentré son attention sur l’élément central du charisme de Chiara : « Jésus abandonné n’est pas une petite chose, c’est la reconnaissance d’une vérité, ce qui permet d’avancer quand les difficultés semblent insurmontables. Et avec des mots forts, il a invité le Mouvement à redécouvrir son propre esprit de communion des débuts. Parmi toutes les interventions de personnes qui sont restées actives au sein du Mouvement, les paroles de Margherita Karram, qui vient de Terre Sainte, sont significatives. Elle résume ainsi son aventure avec Chiara : « La révolution, celle de l’amour évangélique qui aime même les ennemis. Identité, ma terre m’a laissé la conviction que ma véritable identité est celle de Jésus de Nazareth. Enfin, le cœur, parce que l’Évangile doit être vécu avec radicalité, avec un cœur de chair, et non de pierre, sans ériger de murs ». « Sommes-nous au début de la fin ou à la fin du commencement ? » s’est demandé Franz Coriasco dans son discours. Jesús Morán, actuel coprésident du mouvement des Focolari, a répondu : « Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans la phase de l’utopie de l’unité, la conscience de l’unité dans l’humanité est tragique. Soit nous devenons Un, soit nous nous détruisons. Les possibilités pour les Gen d’aujourd’hui sont énormes, parce qu’ il y a une conscience plus claire de ce qu’est l’unité. Je suis convaincu que nous sommes au début de nouveaux développements, qui montrent un charisme incarné ». 
Laura Salerno

Conlet Burns
La conclusion du webinar a été confiée aux Gen d’aujourd’hui – représentés par Laura Salerno, Conlet Burns et Anna Aleotti – et il ne pouvait en être autrement, car l’aventure continue. Le Mouvement Gen est né dans la période d’exubérance de la jeunesse de 1967-1968, et les Gen de l’époque avait une attitude révolutionnaire. Mais ils le sont encore aujourd’hui, comme en témoignent les jeunes Gen Libanais qui sont descendus dans la rue il y a tout juste un an, à partir du 17 octobre 2019, pour prôner une société moins corrompue, plus fraternelle, plus juste et plus inclusive. Makran, Salim, Mia et leurs amis montrent que l’élan révolutionnaire de 1967 est toujours valable en 2020.
Michele Zanzucchi
Oct 19, 2020 | Non classifié(e)
Les chrétiens savent quel est l’examen ils devront passer à la fin de leur vie. Jésus, en effet, a révélé les questions qu’il nous posera lorsque nous nous présenterons devant lui. Elles sont plus actuelles que jamais – comme l’explique Chiara Lubich. Il est urgent de transformer toutes nos relations, avec nos frères, nos parents, nos proches, nos collègues, nos connaissances, avec les hommes du monde entier, en relations chrétiennes. Et, poussés et éclairés par l’amour, [il est urgent] de donner naissance à des œuvres individuelles et sociales, en nous souvenant que si un verre d’eau aura sa récompense, un hôpital, une école, un orphelinat, une structure de rééducation et ainsi de suite, réalisés comme des moyens pour exprimer notre charité, nous prépareront à un brillant examen final. Dieu nous demandera en effet : « J’avais faim, dans ton mari, dans tes enfants, comme dans les populations de l’Inde et toi, me reconnaissant en eux, tu m’as donné à manger. » « J’avais soif, j’étais nu dans tes petits, chaque matin, comme dans tes frères de nombreux pays, où les conditions de vie étaient inhumaines, et toi, me reconnaissant toujours en chacun, tu m’as vêtu avec ce que tu avais. » « J’étais orphelin, affamé, malade dans l’enfant de ton quartier comme dans les populations du Pakistan, submergé par les cataclysmes, et tu as fait tout ton possible pour m’aider. » « Tu as supporté ta belle-mère ou ta femme nerveuse, comme tes ouvriers menaçants ou ton employeur encore peu compréhensif, parce que tu es convaincu qu’une justice sociale parfaite ne s’épanouira qu’à partir de la charité sociale ; et cela, tu l’as fait parce que tu m’as reconnu en chacun. » « Tu as rendu visite au parent emprisonné, tu as prié et tu as cherché à apporter ton aide à ceux qui sont opprimés et violentés au plus profond de leur être… » Alors, tout étonnés, nous laisserons un seul mot s’échapper de nos lèvres : merci. Merci, mon Dieu, de nous avoir ouvert sur terre une voie, la voie la plus directe, la plus courte pour rejoindre vite et sans détour notre destination céleste.
Chiara Lubich
Extrait de : “Per un nuovo umanesimo”, in : Chiara Lubich, L’essenziale di oggi. Scritti spirituali /2, ed. Città nuova, Roma 21997, p. 139.
Oct 17, 2020 | Non classifié(e)
Voyage dans différentes régions du Nigeria, où des membres de la communauté des Focolari nous présentent leurs initiatives et leurs projets de soin, de développement, d’éducation et d’entreprenariat là où ils se trouvent. https://vimeo.com/465821382
Oct 16, 2020 | Non classifié(e)
Voici un bref portrait, au nom du mouvement, du métropolite qui était un grand ami des Focolari et l’expression de la prière et de la proximité de Maria Voce.
Aujourd’hui, 16 octobre, l’Archevêché Orthodoxe d’Italie et de Malte a annoncé que le métropolite Gennadios a « transité au ciel »[1]. Il a vécu 57 ans en Italie, d’abord comme Curé à Naples, en 1970 comme Évêque de Kratea, puis depuis 1996 comme Archevêque du diocèse d’Italie et de Malte et Exarque d’Europe du Sud ayant son siège à Venise. Pour les fidèles de son Archidiocèse, il avait un grand amour qui ressort d’une lettre du 3 octobre dernier dans laquelle il écrivait : « Vous êtes dans mon cœur. Vous êtes ma vie ! » [2]. En 2007, le patriarche Bartholomée disait de lui : « avec un immense amour […] vous avez travaillé pendant de nombreuses années de manière missionnaire pour votre troupeau, vous distinguant par de nombreux et divers charismes, qui expriment la personnalité de Votre Éminence, parmi lesquels les plus grands sont l’humilité et la douceur, la tranquillité et la sagesse de votre caractère, mais le plus grand de tous est votre amour et votre foi envers la Mère Église”[3]. C’était un homme de dialogue qui participait activement à l’activité œcuménique en Italie et au-delà, comme on peut l’entendre dans cette interview à Radio Vatican en 2015 : « Prier signifie marcher ensemble et, comme le pape François me l’a dit un jour, “marcher signifie union”. Lorsque nous marchons ensemble, l’unité est plus proche de nous ». Parlant de la division des chrétiens, il disait : « Nous devons maintenant être crucifiés, nous les hommes, nous devons monter sur la croix pour faire disparaître nos passions, nos défauts, nos erreurs. Jésus Christ ne vient plus pour être crucifié mais nous devons être sur la croix pour effacer le fanatisme, la haine et l’égoïsme[4]. Grand ami du mouvement des Focolari, le Métropolite rappelait souvent une conversation qu’il avait eue avec le Patriarche Athénagoras en 1970. « Il m’a reçu pendant 48 minutes ! De nombreux Évêques, prêtres, théologiens et autres étaient dans le couloir, attendant la bénédiction du Patriarche. Tout le monde était étonné que je sois resté si longtemps en audience […] Que s’était-il passé ? Le Patriarche avait parlé de moi pendant 2 minutes, du Pape Paul VI pendant 5 minutes et de Chiara pendant 40 minutes [5] ». Il a participé à de nombreux événements des Focolari : des rencontres des Évêques amis du mouvement, aux écoles d’œcuménisme et aux semaines œcuméniques organisées par le Centre “Uno”[6]. Lors de la dernière édition, en 2017, il a remis à Maria Voce une médaille en reconnaissance pour le travail œcuménique des Focolari. C’est lui qui a eu l’idée de lancer la « Chaire Œcuménique Internationale Patriarche Athénagoras – Chiara Lubich », dont il était co-titulaire, à l’Université de Sophia et en 2017 il a tenu le discours inaugural du début des activités sur le thème « Patriarche Athénagoras et Chiara Lubich, protagonistes de l’unité[7] ». Le métropolite Gennadios a pu rencontrer Chiara quelques jours avant sa mort lorsqu’il lui a rendu visite avec le Patriarche Bartholomée à la polyclinique « Gemelli ». De cette dernière rencontre, il se rappelait : « Elle était pleine de joie, souriante comme toujours, douce, sereine et son “charisme” était bien vivant. En fait, ses derniers mots avant de dire au revoir ont été : “Toujours unis” » ! [8] Il semble que le métropolite Gennadios ait accompli ce que le patriarche Athénagoras lui avait prophétiquement dit en 1960 : « Tu iras en Italie, nous avons besoin de nouveaux prêtres pour les temps à venir, des temps de réconciliation et de dialogue avec l’Église catholique[9] ».
Joan Patricia Back
[1] Site ortodossia.it [2] Site ortodossia.it [3] Site ortodossia.it [4] Interview à la Radio Vaticane le 23 janvier 2015 sur le site ortodossia.it [5] 50° anniveraire du Centre “Uno”, Trento 12 marzo 2011 [6] Le Centre “Uno”, pour l’unité des chrétiens, s’occupe du dialogue oecuménique du Mouvement des Focolari [7] www.sophiauniversity.org/it [8] 50° del Centro “Uno” Trento, 12 marzo 2011 [9] Sito ortodossia.it
Oct 15, 2020 | Non classifié(e)
Chiara Lubich écrit : « Etre humble ne signifie pas seulement ne pas être ambitieux, mais être conscient de son propre néant, se sentir petit devant Dieu et se mettre ainsi entre ses mains, comme un enfant ». Une école de la vie Pendant la pandémie, j’ai été moi aussi contraint à l’isolement chez moi. Bien que la relation avec certains de mes clients s’est poursuivie par Internet, le véritable travail a été sur moi-même. Je ne pouvais plus me dispenser d’aider les enfants à faire leurs devoirs, de deviner comment occuper leur temps, de subvenir aux besoins de nos parents âgés, d’aider mon épouse à la cuisine, d’inventer de nouveaux menus… J’avais sous-estimé la valeur que les petits gestes quotidiens peuvent avoir pour la connaissance de soi ; j’avais maintenant l’occasion de découvrir des dimensions fondamentales de l’existence. Mais la découverte la plus importante de cette période a peut-être été la prière, la relation personnelle avec Dieu. Je l’avais négligée, mise de côté avec d’autres choses, engagé que j’étais dans mes recherches et dans mon travail. En gérant ce temps sans limites, j’ai réfléchi à la vie, à la mort, à l’espérance… Je ne sais pas comment c’était pour les autres, mais pour moi, cet exil forcé est devenu une véritable école, bien plus efficace que des livres et des cours de spécialisation. (M.V. – Suisse) Vieillir ensemble Après des décennies de vie conjugale amoureuse, je me suis rendu compte d’être devenu irritable envers ma femme. Elle n’est pas d’accord avec beaucoup de choses que je fais et elle me répète toujours la même leçon. Un jour, après l’avoir entendue une première et une seconde fois, j’ai répondu rageusement que je savais ce que je devais faire : elle me l’avait déjà dit. Naturellement, elle est restée mal et moi aussi. Je lui ai demandé pardon, mais à l’intérieur de moi, je me suis retrouvé avec la douleur de ne pas avoir respecté et accepté son âge respectable. Si cela se produit avec elle, me suis-je dit, qui sait combien de fois je blesse mon épouse. Nous racontions ce fait à notre petite-fille qui était venue nous rendre visite avec son compagnon, lorsque, sans raison apparente, elle s’est mise à pleurer pendant qu’il lui prenait la main en la caressant. Après un moment de silence, ils nous ont confié qu’ils avaient décidé de ne pas rester ensemble en raison des différences de caractère rencontrées entre eux. Mais en écoutant notre histoire, ils étaient émus par la beauté de vieillir ensemble et de toujours essayer de reconstruire l’amour. (P.T. – Hongrie) Écouter, comprendre Quand je repense à ces 25 années passées à m’occuper de la santé de mes patients, j’ai l’impression de n’avoir rien fait d’autre que de les écouter. Je me souviens, dans mes premiers jours comme médecin de famille, de cette femme qui avait consulté je ne sais combien d’hôpitaux de la Suisse et de l’Italie. Elle me décrivait un détail de son histoire personnelle qui pouvait être la clé des maux dont elle souffrait depuis plus de 15 ans. À ma question : « Mais, madame, avez-vous déjà parlé de cela aux médecins » ?, elle m’a répondu : « Docteur, c’est la première fois que cela me vient à l’esprit. Oui, parce que vous m’écoutez maintenant et je m’en suis souvenu ». Cette expérience de visite m’a servi plus qu’une mise à jour professionnelle. Oui, parce qu’écouter, surtout aujourd’hui où tout est fait rapidement, devrait toujours correspondre à « comprendre ». Toutes ces années ont été pour moi une école à cet égard… et je n’ai pas fini d’apprendre ! L’écoute n’est qu’une expression de l’amour dont le Christ nous a donné l’exemple : se vider pour pouvoir accueillir l’autre en soi. (Ugo – Italie) Savourer Quand, après les derniers examens, le médecin m’a dit que le cancer était réapparu, la première pensée a été pour ma famille, nos enfants et petits-enfants. Mon mari et moi en avons parlé sereinement et nous avons décidé de vivre le temps qu’il me reste comme le plus beau moment pour leur donner l’héritage d’un amour fidèle jusqu’au bout. Les journées se sont écoulées, pesantes à cause des douleurs mais elles avaient une couleur et une chaleur nouvelles. Non seulement l’amour a augmenté entre tous, mais je dirais que nous apprenons à vivre le temps « en le savourant ». Chaque geste est unique car il pourrait être le dernier, tout comme chaque appel téléphonique, chaque mot prononcé. L’attention portée à l’autre, au ton de la voix, à créer l’harmonie entre nous… ; tout a pris de la valeur. Mon mari est surpris de voir à quel point ces journées sont remplies de joie et il me répète souvent : « C’est le seul bien que nous pouvons laisser à nos enfants » ! Dans les moments consacrés à la prière, nous sentons le ciel s’ouvrir, car elle n’est devenue qu’un acte de remerciement. (G.C. – Italie)
Aux soins de Stefania Tanesini
(Extrait de l’Evangile du jour, Città Nuova, anno VI, n.5, settembre-ottobre 2020)
Oct 14, 2020 | Non classifié(e)
À Ascoli Piceno, en Italie centrale, quelques associations ont décidé de s’unir pour répondre au malaise économique et social de la ville. Ainsi est né, il y a quelques années, le PAS, Pôle Accueil et Solidarité, une expérience de “réseau” qui a trouvé une habitation il y a quelques mois. https://vimeo.com/465829716
Oct 13, 2020 | Non classifié(e)
Le 15 octobre prochain aura lieu l’événement voulu par le Pape François : des organismes de formation, des acteurs sociaux, des institutions et des organisations internationales se confronteront pour construire des alliances pour une humanité plus fraternelle. Nous en parlons avec Carina Rossa, focolarine, membre de l’équipe organisatrice.
« Jamais comme maintenant il n’a été aussi nécessaire d’unir les efforts dans une large alliance éducative pour former des personnes mûres, capables de surmonter les fragmentations et les oppositions et de reconstruire le tissu des relations pour une humanité plus fraternelle ». Ainsi le pape François dans son Message pour le lancement du Pacte mondial pour l’éducation invite à promouvoir « une éducation plus ouverte et inclusive, capable d’écoute patiente, de dialogue constructif et de compréhension mutuelle. Le Pacte inspire un événement mondial, reporté en raison de la pandémie. Une réunion virtuelle aura lieu le 15 octobre à 14h30 (utc+2) en direct sur les chaînes Youtube de Vatican News avec traduction simultanée en français, italien, anglais, espagnol et portugais. Nous en parlons avec Carina Rossa, une focolarine argentine, membre de l’équipe organisatrice de l’événement : Le Pape nous invite à une alliance pour l’éducation qui produira un changement de mentalité. Comment se décline cette nouvelle façon de penser ? « Le Pape souligne que l’éducation est à la base de tous les changements sociaux et culturels et il nous appelle à nous engager dans ce domaine. Le premier changement consiste donc à donner de la dignité à l’éducation. Il attribue ensuite à l’éducation un but, celui de « changer le monde » ; il nous invite à penser l’étude comme un outil pour faire face aux défis de notre temps : paix et citoyenneté, solidarité et développement, dignité et droits de l’homme, soin de la maison commune. En outre, François dénonce la rupture du Pacte dans la famille, l’école, la société et la culture et il doit être reconstruit : le changement de mentalité implique les organismes éducatifs, les acteurs sociaux, les institutions et les organisations internationales afin qu’ils puissent construire des alliances pour atteindre des objectifs communs et susciter une humanité plus fraternelle. A cette fin, le Saint-Père suggère une méthodologie en trois étapes: mettre la personne au centre, investir les meilleures énergies et former des personnes capables de se mettre au service ». Éduquer les jeunes dans quelle direction? Cultiver quelles valeurs ? « Les nouvelles générations sont au centre de la proposition éducative, car ce sont les enfants, les jeunes, qui changeront le monde. “Des femmes et des hommes nouveaux” – c’est le souhait – qui seront “unis dans la diversité”, dans un dialogue constant, au service des valeurs de paix, de solidarité et de fraternité universelle, dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine ».
L’événement mondial consacré au Pacte devait avoir lieu le 14 mai mais en raison de la pandémie il a été reporté au 15 octobre et se déroulera sous forme virtuelle. Où en sommes-nous dans la préparation de l’événement ? « La pandémie nous a obligés à repenser toute la proposition ; le rendez-vous d’octobre sera une première étape vers l’événement mondial que nous espérons célébrer plus tard avec le Pape. La Congrégation pour l’Éducation Catholique – chargée par le Saint-Père de promouvoir l’événement – a confié la coordination scientifique de l’initiative à l’École d’Enseignement Supérieur EIS de l’université LUMSA. Dans cette phase, nous travaillons à établir des relations et à lancer des processus : par exemple, un bureau a été constitué avec les organisations représentant le monde de l’éducation au niveau mondial. En outre, nous rassemblons les expériences éducatives internationales qui seront publiées sur le site web de l’événement, comme un Observatoire du Pacte éducatif, et les interventions faites lors des réunions préparatoires aboutiront à une publication.
Claudia Di Lorenzi
Oct 12, 2020 | Non classifié(e)
La pandémie non seulement comporte de graves conséquences immédiates, mais elle fait souvent ressortir aussi des problèmes préexistants de caractère personnel, social et politique. Dans le texte qui suit, Chiara Lubich souligne le premier pas indispensable pour ceux qui veulent vraiment changer le monde. Un grand psychologue de notre époque, disait : « Notre civilisation cherche très rarement à apprendre l’art d’aimer et, malgré une recherche d’amour désespérée, on considère que tout le reste est plus important : le succès, le prestige, l’argent, le pouvoir. Nous dépensons presque toutes nos énergies pour atteindre ces objectifs et pratiquement aucune pour connaître l’art d’aimer[1].» Le véritable art d’aimer jaillit de l’Évangile du Christ. Sa mise en pratique est le premier pas indispensable pour déclencher une révolution pacifique certes, mais si efficace et radicale qu’elle change tout. Cet art a une incidence non seulement dans la sphère spirituelle, mais aussi dans la sphère humaine, dont il renouvelle chaque expression : culturelle, philosophique, politique, économique, éducative, scientifique, etc. Il est le secret de la révolution qui a permis aux premiers chrétiens d’envahir le monde connu à cette époque. […] Un tel amour n’est pas fait seulement de paroles ou de sentiments, il est concret. Il exige que nous nous « fassions un » avec les autres, que « nous vivions » d’une certaine façon l’autre, dans ses souffrances, ses joies et ses besoins, afin de pouvoir le comprendre et l’aider de manière efficace.
Chiara Lubich
De : Chiara Lubich, Un Nouvel Art d’aimer, Paris, Nouvelle Cité Ed. 2006, p. 6-7. [1] E. Fromm, L’arte di amare, Milan 1971, p.18.
Oct 10, 2020 | Non classifié(e)
Interview de Saverio D’Ercole, producteur artistique de Casanova Multimedia qui, avec Rai Fiction, a produit le téléfilm sur Chiara Lubich qui est en train d’être réalisé. https://vimeo.com/465815414
Oct 8, 2020 | Non classifié(e)
EcoOne, une initiative écologique du mouvement des Focolari, organise la Rencontre internationale « Nouvelles voies vers l’écologie intégrale : cinq ans après le Laudate Si’ » qui se tiendra à Castel Gandolfo (Rome) du 23 au 25 octobre 2020. L’histoire de notre planète est une histoire de relations entre ses différentes composantes. Concentrons-nous sur trois d’entre elles: l’atmosphère, les organismes vivants et l’humanité. Il y a 2,5 milliards d’années, l’oxygène n’était pas présent dans l’atmosphère et la vie humaine n’aurait pas été possible. Ensuite, grâce à la petite contribution d’innombrables organismes unicellulaires simples et (apparemment) insignifiants – les cyanobactéries – l’air s’est enrichi en oxygène pour atteindre sa composition actuelle. C’est un exemple d’effet positif des organismes vivants sur l’atmosphère, du moins de notre point de vue. Plus récemment, le charbon a commencé à se former à partir de forêts mortes (il y a environ 350 millions d’années) et le pétrole à partir de micro-organismes morts (il y a environ 100 millions d’années). Grâce à ces processus, les organismes vivants ont saisi le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Depuis le XIXe siècle, l’humanité a massivement brûlé du carbone et du pétrole, restituant du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ce qui a finalement provoqué le réchauffement climatique. Dans ce cas, l’effet de l’homme sur l’atmosphère est négatif, toujours de notre point de vue.
Le 11 septembre 2020, le graphique suivant a été publié dans Sciences, une revue scientifique très importante, montrant que – si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites – les calottes glaciaires continentales disparaîtront d’ici 2100 et les calottes glaciaires polaires d’ici 2300 : le climat remontera à environ 50 millions d’années. La Terre survivra, mais les conséquences pour l’humanité peuvent être graves en termes de phénomènes météorologiques extrêmes, d’inondations, de sécheresses et d’élévation du niveau des mers : nous n’avons pas beaucoup de temps pour relever le défi du rétablissement de relations harmonieuses entre l’humanité et les autres parties de notre planète.
Mais pourquoi continuons-nous à brûler des combustibles fossiles ? La raison a été expliquée par le pape François dans son encyclique Laudato Si’ de 2015 et résumée le 3 mai 2019 dans son discours à certains représentants de l’industrie minière : « La précarité de notre maison commune est en grande partie le résultat d’un modèle économique fallacieux qui a été suivi pendant trop longtemps. Il s’agit d’un modèle vorace, axé sur le profit et à courte vue, basé sur l’idée fausse d’une croissance économique illimitée. Même si nous constatons souvent ses effets désastreux sur le monde naturel et la vie des gens, nous sommes toujours résistants aux changements ». EcoOne, une initiative écologique du mouvement des Focolari, organise la rencontre internationale « Nouvelles voies vers l’écologie intégrale » : cinq ans après le Laudato Si’ » qui se tiendra à Castel Gandolfo (Rome) du 23 au 25 octobre 2020 et sera diffusée dans les principales langues du monde. D’illustres orateurs illustreront les défis environnementaux contemporains auxquels sont confrontés la science, la technologie, l’économie et la société, dans le but de contribuer au changement espéré par le pape François, en ouvrant un dialogue transdisciplinaire, interreligieux et multiculturel sur le soin de notre maison commune. (De plus amples informations sur la manière de se connecter à la réunion seront fréquemment mises à jour sur le site www.ecoone.org).
Luca Fiorani
Oct 6, 2020 | Non classifié(e)
Qu’est-ce que cette jeune fille béatifiée a à dire aujourd’hui aux jeunes et à nous tous qui vivons dans des sables mouvants en ces temps incertains de pandémie ? Nous l’avons demandé à Chicca Coriasco, sa meilleure amie de toujours , 10 ans après sa béatification et 30 ans après sa mort. Le 25 septembre, il y a dix ans, nous étions vingt-cinq mille à l’intérieur et surtout à l’extérieur du sanctuaire du Divino Amore (Amour Divin), tout près de Rome, pour célébrer la béatification de Chiara Badano. Ce jour-là, la sainteté est devenue quelque chose de plus proche et de plus accessible pour de nombreux jeunes (mais pas seulement) du monde entier, qui ont vu en cette jeune Italienne de dix-neuf ans, joyeuse et profonde, capable de vivre et de mourir pour Dieu, un modèle accessible et imitable. Aujourd’hui, trente ans après sa mort, le 7 octobre 1990, il est impossible de calculer combien de personnes ont “rencontré” Chiara Luce, il suffit de penser qu’il y a exactement un an – et avant que la pandémie et le confinement nous obligent à des formes alternatives de rencontre et de communication – Maria Teresa Badano, la mère de Chiara et Chicca Coriasco sa meilleure amie, étaient en Argentine. En 13 jours, elles ont parcouru plus de deux mille kilomètres, traversé quatre régions et fait rencontrer Chiara Luce Badano à plus de 8 000 personnes. Nous avons posé quelques questions à Chicca. Trente ans après sa mort, Chiara Luce continue d’être présente et aimée… Comment expliques-tu l’intérêt qu’elle suscite auprès de tant de jeunes dont le nombre, loin de diminuer, grandit avec le temps ? Chiara a su mettre en valeur le meilleur de ceux qui l’entouraient. Avec moi, elle y est toujours parvenue, tout comme avec ses parents. Je pense que ce prodige continue avec tous ceux qui entrent en contact avec elle, même aujourd’hui. Elle n’a jamais fait beaucoup de discours ni de choses extraordinaires, mais ce qui est extraordinaire, c’est ce OUI dit à Dieu moment après moment, un pas après l’autre, en toute simplicité : c’est ce qui, à son époque tout comme aujourd’hui, continue d’attirer et d’entraîner beaucoup de gens à sa suite, surtout les jeunes. Peux-tu nous dire quel a été le moment le plus important que tu as vécu avec elle ? Le pacte que nous avons conclu entre nous le 22 août 1990. Nous nous sommes dit que la première qui partirait au ciel aiderait l’autre à y arriver, tandis que celle qui resterait tenterait de combler le vide laissé par l’autre. Trente ans plus tard, je peux dire qu’il y a probablement eu un dessein de Dieu qui s’est révélé à travers une suite d’événements alors impensables, qui ont acquis un sens et continuent à se réaliser encore aujourd’hui. Qu’est-ce que Chiara Luce a à dire aux jeunes d’aujourd’hui ? De temps en temps, j’ai essayé d’imaginer Chiara à notre époque… elle aurait probablement vécu de la même manière qu’au cours de sa vie, c’est-à-dire sans jamais se replier sur elle-même, en regardant devant elle avec courage et détermination, en se concentrant sur la beauté qui existe encore aujourd’hui, à travers les épisodes que ce scénario inattendu nous fait découvrir. Chiara Lubich nous a dit qu’en plus de la souffrance de Jésus sur la croix, la nôtre était aussi nécessaire pour coopérer à la construction d’un monde plus uni : « Vivre de demi-mesures, nous disait-elle, c’est trop peu : Dieu vous propose quelque chose de grand, à vous de l’accepter. » C’est l’expérience que Chiara Luce et nous, ses amis, avons vécue avec elle. Plus que jamais, ces paroles de Chiara Lubich sont d’une grande actualité et réalisables aujourd’hui. AUJOURD’HUI qui est Chiara Luce pour toi? Elle est toujours présente dans tous les aspects de ma vie. Je ne sais pas si elle est contente de moi, mais je me sens proche d’elle, et j’espère qu’elle continuera à m’aider à être fidèle à mes idéaux, qui étaient les siens. Dans le nouveau livre publié il y a un an et édité par la Fondation, “Nel mio stare il vostro andare”, où de nombreux témoins directs ont raconté leur amitié avec Chiara Luce, je me suis directement adressée à elle : « Chère Chiara – lui ai-je écrit – j’aimerais te prendre à nouveau dans mes bras et partager avec toi tant de défis, d’attentes et de profondes découvertes. Mais à vrai dire, ce fut déjà un peu le cas durant toutes ces années (….) Continue à nous accompagner, comme tu sais le faire, avec « tact » et par ta présence silencieuse, qui ne manque et n’a jamais manqué, j’y compte bien ! TVB Chicca. » Quels sont les rendez-vous que la Fondation Chiara Badano a prévus dans un avenir proche ? Cette année, en raison des restrictions sanitaires imposées par la pandémie, il n’est pas possible de visiter la chambre de Chiara. Pour les 10 ans de sa béatification, nous avons mis en ligne sur son site officiel (www.chiarabadano.org) une vidéo qui retrace ces moments inoubliables. Pour les 30 ans qui se sont écoulés depuis son “départ”, nous avons réalisé une autre vidéo qui nous permet de revivre, par la voix de témoins, quelque chose des derniers jours de Chiara. La vidéo est disponible sur le site à partir du 7 octobre 2020 à 4h10 (l’heure à laquelle elle nous a quittés). Enfin, le 25 octobre, fête liturgique de Chiara Luce, nous partagerons avec l’évêque du diocèse d’Acqui, Acteur de la Cause en canonisation de Chiara, la célébration d’une Messe solennelle, le Time Out au cimetière à 12 heures et la cérémonie de remise des prix aux lauréats du Prix Chiara Luce Badano. Tout peut être suivi en streaming sur le site. Plusieurs événements sont également organisés dans le monde entier : la Fondation veut être le porte-parole et canal de cette lumière qui brillera en de nombreux endroits de la planète.
Stefania Tanesini
Oct 5, 2020 | Non classifié(e)
Le 3 octobre dernier, au cours de la téléréunion – la vidéo conférence bimestrielle qui relie les communautés des Focolari dans le monde – Maria Voce a lancé un appel à tous, demandant un engagement non négligeable : vivre des relations sur le modèle des relations “trinitaires”, où chacun met l’autre en valeur, trouvant “son identité la plus profonde” et posant ainsi les fondements d’une société fraternelle. La vidéo conférence a eu lieu à quelques heures de la signature à Assise de “Fratelli tutti”, la dernière encyclique du Pape François. On ne pouvait donc que se sentir interpellés en première personne. Voici un résumé de l’intervention de la présidente des Focolari. Question : Le Pape a signé aujourd’hui à Assise l’encyclique avec ce très beau titre : « Fratelli tutti. » Il a écrit dans un tweet : « L’effort pour construire une société plus juste implique une capacité à (vivre) la fraternité et un esprit de communion humaine. » Tu as été surprise du choix de ce thème, de la part du Pape ? Maria Voce : Pas du tout ! Parce que c’est le plus grand besoin de l’humanité aujourd’hui. Le Pape a su s’en faire l’écho et, avec cette encyclique, il a voulu nous mettre tous ensemble pour chercher la réponse, à ce besoin de l’humanité Et face à cela, on se demande : « Que pouvons-nous faire ? » À ce stade, je voudrais vraiment m’adresser à tous ceux qui se sentent appelés par Dieu à faire quelque chose pour répondre et à le faire en se donnant complètement, sans mesure, sans peur. Tous ceux qui ont trouvé dans le charisme de l’unité, dans le charisme de Chiara, une aide, qui leur a permis de voir que c’est possible, qui leur a fait faire l’expérience concrète, vraie, profonde de l’unité sur cette terre, à tous ceux-ci, j’aimerais dire : « faisons-le ensemble, faisons-le ensemble ! » Oui, nous avons reçu un don qui nous a permis d’en faire l’expérience. Mais cet appel à la fraternité, qui est pour nous l’appel à ce « que tous soient un » (Jn 17, 21), à l’unité, cet appel voudrait que l’on vive sur la terre comme au ciel, comme — laissez-moi vous le dire – dans La Trinité, où l’unité et la distinction coexistent, où chacun respecte l’autre, où chacun fait place à l’autre, cherche à mettre en valeur l’autre, cherche d’une certaine manière à se perdre complètement afin que l’autre puisse s’exprimer pleinement. Et en cela, il ne s’annule pas, au contraire, il manifeste sa véritable, sa plus profonde identité. Une unité aussi grande n’a qu’un seul exemple, Jésus, qui a su perdre complètement son ‘’être Dieu’’, pour se faire homme et pour partager sur la croix – au moment de l’abandon -, tous les abandons, toutes les détresses, toutes les angoisses, toutes les souffrances, tous les extrémismes, toutes les persécutions, les déchirures, que les hommes de tous les temps, de toutes conditions vivent et ont vécu, et il les a faits siens, avec un amour si grand qu’il a réussi à refaire, à reconstruire l’unité qui s’était brisée entre Dieu et l’homme, entre tous les hommes et aussi avec toute la Création. Si nous parvenons à avoir un amour aussi grand, nous pouvons témoigner pour le monde que cette unité existe, que cette unité est possible, que cette unité est déjà commencée. Je voudrais qu’avec tous ceux qui m’écoutent en ce moment, nous puissions tous ensemble, être pour le Pape, une première réponse déjà amorcée et que nous lui donnions une consolation, de l’espoir, parce que quelque chose a déjà commencé. Que nous soyons tous ensemble, nous, petit groupe inspiré par le charisme reçu de Chiara Lubich, un principe, une petite particule, mais efficace, de ce levain qui pénètre dans l’humanité, qui peut la transformer en un monde nouveau. J’aimerais prendre cet engagement avec vous tous. Je suis prête, je veux faire tout mon possible, et je vous invite tous à faire de même, tous ceux qui le veulent !
Stefania Tanesini
Ici l’édition intégrale de la Téléréunion.
Oct 5, 2020 | Non classifié(e)
Le 8 mai 2004 à Stuttgart, en Allemagne, lors du premier rendez-vous de “Ensemble pour l’Europe”, Chiara avait environ 9000 personnes devant elle. Un moment historique au cours duquel elle a offert la clé pour construire la paix du continent-mosaïque qu’est l’Europe et dans le monde entier : construire des parcelles de fraternité universelle. L’idée de la fraternité universelle est et a été une profonde aspiration de la nature humaine, que nous trouvons exprimée chez de grands hommes. Martin Luther King déclarait : « J’ai fait un rêve : un jour les hommes […] se rendront compte qu’ils ont été créés pour vivre en frères […] et la fraternité sera à l’ordre du jour d’hommes d’affaires et le mot d’ordre de gouvernants.»[2] Le Mahatma Gandhi affirmait à propos de lui-même : « Ma mission ne concerne pas seulement la fraternité en Inde. [¼] J’espère pouvoir, à travers l’établissement de la liberté en Inde, réaliser et faire grandir la fraternité entre tous les hommes »[3]. La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux. Le projet même de la Révolution Française avait pour devise : « Liberté, Égalité, Fraternité. » Mais si de nombreux pays ont réussi à réaliser, au moins en partie, la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. En revanche, celui qui a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. De nombreux courants spirituels ont, au cours des siècles, cherché à réaliser cette révolution. Citons l’audacieux projet, le programme acharné de François d’Assise et de ses premiers compagnons[4] pour construire la fraternité. Sa vie a été en effet un exemple admirable de fraternité qui embrasse les hommes et les femmes mais aussi l’univers, le cosmos avec frère soleil, la lune et les étoiles. Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, et pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. […] Cet amour demande que nous aimions aussi nos ennemis et que nous pardonnions lorsqu’on nous a fait du mal. L’amour dont je parle ne fait pas de distinctions et s’adresse à ceux que nous rencontrons, ceux qui nous sont proches physiquement et ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). Cet amour demande aussi que nous soyons les premiers à aimer. L’amour que Jésus nous a apporté est désintéressé ; il n’attend pas que les autres se mettent à aimer, mais prend plutôt l’initiative comme l’a fait Jésus lui-même qui a donné sa vie pour nous alors que nous étions pécheurs, c’est-à-dire que nous n’aimions pas. […] L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont malades ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Et une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. […] Lorsque cet amour est vécu par plusieurs personnes il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux personnes individuellement, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre. […] Cet amour, qui atteint sa perfection dans la réciprocité, exprime la puissance du christianisme parce qu’il attire sur la terre la présence même de Jésus parmi les hommes et les femmes. N’a-t-il pas affirmé : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,20) ? Cette promesse n’est-elle pas une garantie de fraternité ? Si Jésus, le frère par excellence, est avec nous, comment pourrions-nous ne pas nous sentir frères et sœurs les uns des autres ? […] Que l’Esprit Saint nous aide tous à former dans le monde, là où nous sommes, des espaces toujours plus vastes de fraternité universelle , en vivant l’amour que Jésus nous a apporté sur terre.
Chiara Lubich
[2] Cf MARTIN LUTHER KING, Discours prononcé la veille de Noël, 1967, Atlanta, cit. in Il fronte della coscienza, Torino 1968 [3] M.K. GANDHI, Antichi come le montagne, Milano 1970, p.162. [4] Cf. Cardinal R. Etchegaray, Homélie à l’occasion du jubilé de la famille franciscaine, en italien dans « L’Osservatore Romano », édition quotidienne, 12 avril 2000, p. 8 https://vimeo.com/465672862
Oct 2, 2020 | Non classifié(e)
Après dix ans de guerre, les restrictions imposées par l’embargo et la pandémie du Coronavirus, ont soumis la population syrienne à des conditions de vie à la limite de la pauvreté, en favorisant la réémergence du phénomène de l’exploitation du travail des enfants. « Après presque une semaine de quarantaine, j’ai été surprise de voir l’un de nos étudiants vendre des légumes en voiture ». L’attention portée au phénomène croissant de l’exploitation du travail des enfants est issue de l’expérience d’un des enseignants du programme extrascolaire de Homs « Génération d’espérance » et du programme « Urgence syrienne ». Selon le constat de nos opérateurs, il n’était pas rare autrefois de voir des adolescents employés à des travaux manuels, mais aujourd’hui, ils sont encore plus jeunes ceux qui sont employés dans la vente de légumes sur les marchés ou comme ouvriers, coiffeurs, serveurs dans les fast-foods ou dans les usines. Lorsque les parents sont interpellés, les réponses soulignent combien cette pratique est presque inévitable compte tenu des conditions économiques et de la grande incertitude quant à l’avenir. Certains pensent qu’il est aujourd’hui plus important d’apprendre un métier plutôt que rester à la maison (en raison de la pandémie) ou ils expliquent combien ces activités sont nécessaires pour aider le budget familial qui n’est plus viable avec le seul travail, souvent occasionnel, des parents. Pendant la quarantaine imposée pour faire face au Covid19, les opérateurs et les enseignants de l’extra-scolaire de Homs se sont engagés à suivre les enfants même à distance, bien que cela ne soit pas toujours facile : beaucoup vivent dans des maisons surpeuplées et la disponibilité des ordinateurs et d’internet n’est pas à la portée de tous. Ce détachement a alimenté la fragilité des enfants et le choix des parents de les orienter vers ces emplois. C’est pourquoi, dans la courte période de reprise, en juillet, le Homs after-school a organisé plusieurs réunions pour étudier le phénomène et faire comprendre que l’éducation est plus importante que le travail des enfants, même dans des conditions de graves difficultés économiques. Il est ressorti de ces réunions que les enfants, même s’ils ne veulent pas travailler, ressentent la responsabilité de contribuer aux dépenses familiales et craignent que les employeurs, face à leur refus, nuisent à leurs parents. Le centre a été à nouveau fermé en raison de l’expansion du Coronavirus, mais dès que possible, les opérateurs et les enseignants reprendront leur travail en sachant que cela peut contribuer à lutter contre la pratique du travail des enfants et à garantir aux enfants de Homs de recevoir le soutien pour recevoir l’éducation appropriée pour construire leur avenir.
Du site de l’Amu – Action pour un monde uni
Sep 30, 2020 | Non classifié(e)
Son sourire, sa joie de vivre, son engagement pour la justice et la paix. Ce sont les mots qui reviennent pour évoquer Myriam Dessaivre, 26 ans, qui a perdu la vie le dimanche 9 août au Niger. Avec elle, cinq autres jeunes Français ont été tués ainsi que le chauffeur et le guide nigériens qui les accompagnaient ce jour-là pour visiter la réserve de girafes à Kouré, situé à 60 km au sud-est de la capitale Niamey. Les jeunes Français étaient en mission humanitaire avec l’ONG Acted dans un pays qui subit des crises multiples, classé dernier en termes de développement humain. Diplômée d’une licence de communication et d’information à l’Institut catholique de Toulouse et d’un master en études de paix à Paris-Dauphine, Myriam, martyre de la paix, se spécialise dans la résolution des conflits politiques. Son thème de mémoire de licence porte sur « L’État colombien et les Farc : vers une possible réconciliation ? ». Sa formation se développe aussi sur le terrain puisqu’elle travaille en Colombie, en Tunisie et au Tchad. Le 18 juin 2016, elle explique son choix d’études lors du conseil national de l’association Mouvement de la paix. Elle a alors 21 ans. On est frappés par la force de ses mots et la résonance qu’ils prennent aujourd’hui. Nous citons la fin de son discours. « Personnellement, j’ai l’impression qu’une partie grandissante de notre génération veut promouvoir la paix. Puis je pense que les réseaux sociaux aident aussi à cette tendance : non seulement en raison de la profusion de bad news, mais on remarque quand même un essor d’une sorte de “solidarité mondiale”. L’indignation face aux horreurs actuelles (attentats terroristes, guerres au Moyen-Orient, famine) se transmet instantanément sur les réseaux sociaux, et on se retrouve directement touchés par ces nouvelles, allant même jusqu’à se dire “Quand est-ce que moi, je vais y passer ?” C’est pour ça que ça ne m’étonne pas que l’on soit de plus en plus nombreux à vouloir se diriger vers des métiers de paix, peut-être simplement pour se donner les moyens de vivre dans un monde meilleur. » Ce monde meilleur, elle avait appris à le construire en partie grâce à la spiritualité des Focolari et à son engagement avec les jeunes du Mouvement. Son père, Jean-Marie, décédé en 2014, était volontaire. « C’était ma meilleure amie », témoigne Sophie, bouleversée. « Je l’ai rencontré à 13 ans lors d’une Mariapolis à Lourdes. On pouvait rigoler de tout et de rien avec elle », confie-t-elle. « Elle avait de grandes convictions et défendait les valeurs de paix et de justice sociale. Ce n’était pas facile comme travail mais elle était passionnée, à sa place, épanouie », témoigne son amie. « Ça me fait chaud au cœur de savoir qu’aussi injuste, terrible et violente ait été sa mort, elle n’a pas été vide de sens. Elle a donné sa vie pour ce qu’elle croyait juste.» Un autre ami, Carl, voyait en Myriam « une personne rayonnante, humble et belle qui donnait sa vie au service de la vie, de la paix, des autres ». Pour lui, voilà ce que signifie sa mort : « Je me rends compte que toute sa vie, elle a construit un message qui nous est livré grâce à son départ pour le paradis. Elle est martyre du mal que d’une manière ou d’une autre chacun de nous alimente par de mauvaises actions et/ou de l’inaction au quotidien. » « Myriam a concrétisé son rêve, sa passion en alliant ses compétences et son engagement sur le terrain », partage Anne-Marie, une focolarine qui l’a connue. « Il est apparu évident aux 120 représentants des Gen du monde entier, rassemblés pour un congrès en ligne du 7 au 14 août, que Myriam sera le précieux ange gardien du projet #Daretocare (oser prendre soin) visant à promouvoir toutes les initiatives sur la citoyenneté active dans les domaines de la justice sociale, la politique et l’économie. » Pour Anne-Marie, « c’est comme si elle nous disait maintenant : “Allez de l’avant ! Ne vous encombrez pas de choses inutiles !” ».
Emilie Tévané, per Nouvelle Cité
Sep 28, 2020 | Non classifié(e)
La voie de l’excellence pour surmonter les divergences de toute nature et créer la communion et l’unité est – comme l’enseigne Chiara Lubich – le dialogue. Nous pouvons le vivre même lorsque nous devons nous occuper de nous mêmes. Nous sommes tous appelés à être un reflet de la Sainte Trinité où les trois Personnes divines sont éternellement en dialogue, éternellement un et éternellement distinctes. Concrètement, cela signifie qu’à chaque fois que nous devons traiter avec un ou plusieurs de nos frères et sœurs, de façon directe, par téléphone ou par écrit, ou indirectement, parce que c’est pour eux que nous travaillons ou pour eux que nous prions, nous nous sentons en continuel dialogue, appelés au dialogue. Et comment ? En nous ouvrant à notre sœur, à notre frère, en écoutant de toute notre âme ce qu’il veut, ce qu’il dit, ce qui le préoccupe, ce qu’il désire. Et, cela fait, nous pouvons intervenir en lui donnant ce dont il a besoin, ce qu’il convient de lui donner. Et si par moments je dois m’occuper de moi (pour prendre mes repas, me reposer, m’habiller), je le ferai en fonction de mes frères, en ayant toujours à l’esprit ceux qui m’attendent. Ainsi, et seulement ainsi, en ne cessant de vivre la « spiritualité de l’unité » ou « de communion », je peux collaborer efficacement à l’édification de l’Église comme « la maison et l’école de la communion » ; je peux faire avancer, avec les fidèles des autres Églises et communautés ecclésiales, l’unité de l’Église ; je peux contribuer, avec les personnes d’autres religions ou d’autres cultures, à la réalisation d’espaces toujours plus vastes de fraternité universelle .
Chiara Lubich
Chiara Lubich à Castel Gandolfo ; extrait de la téléréunion du 22 janvier 2004.
Sep 25, 2020 | Non classifié(e)
Jésus proclame librement son message aux hommes et aux femmes des différents peuples et cultures qui sont venus l’écouter ; c’est un message universel, adressé à tous et que chacun peut accueillir pour se réaliser en tant que personne, créée par Dieu Amour à son image. Un drame partagé Il y a plusieurs années, avec nos quatre filles, nous avons quitté le Liban déchiré par la guerre pour la Tasmanie, où nous avons lutté pour nous intégrer dans un monde très différent du nôtre : ici les gens sont très réservés et la famille “nucléaire” contraste avec la famille “élargie” de notre pays. Au cours des premiers jours qui ont suivi notre arrivée, un collègue de mon mari a perdu son enfant de deux ans dans un incendie ; depuis lors il refuse, ainsi que sa femme, de recevoir des visites, de rencontrer des gens et il reste presque confiné dans sa maison. Nous n’avons pas compris leur attitude, car chez nous les épreuves sont partagées et nous nous sommes demandés comment les aimer, en prenant cette douleur sur nous aussi. Ainsi, pendant quelques semaines, j’ai cuisiné pour eux tous les jours, en laissant les repas devant la porte, accompagnés d’un petit mot, sans les déranger. Finalement, leur porte s’est ouverte et depuis lors, une relation amicale est née entre eux et nous. Au fil du temps, nous nous sommes fait d’autres amis qui nous enrichissent de leur culture. Et dans notre maison il y a désormais toujours quelqu’un qui vient nous rendre visite, un peu comme au Liban. (Carole – Australie) Inculturation Pour se mettre dans la peau de l’autre, il est important de parler sa langue. Mais pas nécessairement. Je le vois avec de nombreuses personnes que j’ai soignées (je suis médecin) et avec lesquelles une relation s’est établie, un message est passé. Il m’est arrivé, au Cameroun, de demander conseil à un ancien du village pour mieux me fondre dans son peuple. Il m’a dit : « Si vous aimez avec votre cœur, les autres comprennent. Il suffit d’aimer. » Cela m’a ramené à l’essentiel de l’Évangile et m’a confirmé que le partage des souffrances et des joies des autres passe avant tout. Si je peux également approfondir ma connaissance de la langue et des coutumes locales, tant mieux… En tout lieu, le langage de l’amour est le plus éloquent pour exprimer la paternité de Dieu. (Ciro – Italie) Le soutien pour ne pas abandonner Après le divorce, j’ai continué à rencontrer les enfants. Mais au fil du temps, le chantage, les prétentions, les accusations de mon ex-femme augmentaient… Je craignais qu’elle ait des conseillers qui ne l’aidaient pas vraiment. L’épreuve la plus douloureuse a été lorsque même les enfants, surtout les plus grands, ont commencé à m’accuser d’avoir gâché leur vie. Je ne savais pas quoi faire. Chaque fois que nous nous sommes rencontrions, c’était l’enfer. Un prêtre ami m’a beaucoup aidé, en me suggérant d’aimer sans rien attendre. Sur sa parole, j’ai voulu essayer pendant quelques mois. Lorsque ma belle-mère est tombée malade et a été alitée, j’ai pris soin non seulement de lui rendre visite souvent, mais aussi de la soulager de toutes les manières possibles. Un jour, j’étais justement en train de lui tenir compagnie quand ma fille est arrivée. Elle a trouvé sa grand-mère sereine et détendue pendant que nous mettions en ordre de vieux albums de photos. Quelque chose a dû changer en elle, car le soir même, elle m’a appelé pour me demander pardon. C’est difficile de grimper, mais chaque fois que j’essaie d’aimer, je trouve le soutien nécessaire pour ne pas décrocher. (V.J. – Suisse) Être de couleur Mon mari Baldwyn et moi sommes de couleur, une race métisse qui souffre souvent d’une grave marginalisation. Ma mère était africaine, mon père, indien, est décédé après ma naissance. Je suis allée vivre avec ma mère chez ses parents, des noirs africains, où j’ai été éduquée dans leurs traditions. Mais au fil des ans, j’ai réalisé que j’étais différente et j’ai enduré des moqueries. Lorsque Baldwyn et moi avons décidé de nous marier, le fait de découvrir que je n’étais enregistrée nulle part, et que je n’existais donc pas pour l’État, a été un coup dur pour moi : une fois de plus, je me suis sentie rejetée ! Pendant cette période difficile, les circonstances nous ont amenés à rencontrer différentes familles chrétiennes, noires et blanches : elles appartenaient au Mouvement Familles Nouvelles et ne faisaient pas de différences en fonction des origines. Dans ce milieu je me suis sentie à l’aise pour la première fois, accueillie pour ce que j’étais. L’attention de ces personnes envers moi m’a fait découvrir que Dieu m’aimait. J’ai été capable de m’accepter avec mes différences et celles les autres aussi. Je suis devenue libre. (Gloire – Afrique du Sud)
propos recueillis par Stefania Tanesini
(tirés de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année VI, n°5, septembre-octobre 2020)
Sep 24, 2020 | Non classifié(e)
Le 19 septembre dernier, s’adressant à un groupe de focolarini, Maria Voce a partagé tout ce qui lui tient à cœur en ce moment. Nous rapportons des extraits de cette prise de parole spontanée. Elle a parlé d’une “nouvelle étape” et continue de transmettre ce message aux communautés des Focolari dans le monde entier. Ce qui tient le plus à cœurà Maria Voce, Présidente du mouvement des Focolari, pourrait se résumer en un mot : “relations”. Une nouvelle invitation qui semble achever un parcours commencée il y a 12 ans, lorsque, dès les premiers jours de son élection comme Présidente des Focolari, elle avait invité tout le monde à vivre la “culture de la confiance”, afin de construire résolument des relations qui permettent une coexistence sociale pacifique dans le respect des diversités. Aujourd’hui, au terme de son deuxième mandat, à quelques mois de l’assemblée des Focolari et dans un contexte profondément marqué par cette longue pandémie et la crise économique, Maria Voce revient sur l’un des thèmes-clés de sa présidence : le rôle central des relations à la lumière du charisme de Chiara Lubich. Une invitation, encore une fois, à travailler en réseau et en communion avec tous ceux – individus, communautés et organisations – qui visent le même cap, celui de la fraternité. « Une pensée s’est fortement imposée à moi : Chiara en 1943 était confrontée à ce monde dévasté où tout s’écroulait, et Dieu lui a dit : ce n’est pas vrai que tout s’écroule. Il y a une chose qui ne s’écroule pas : c’est Dieu, Dieu seul ! Et qu’a fait Chiara ? Elle s’en est allée dire : Dieu est là, Dieu nous aime et ce Dieu est au-delà de la guerre. C’était ce dont on avait besoin à ce moment-là. Jésus est venu sur terre et il n’est pas venu seul, parce que là où il y avait Jésus, qui était le Fils de Dieu, il y avait assurément toute la Trinité. Ainsi, le Dieu Trinitaire est venu sur terre pour nous montrer le chemin, pour nous apprendre à vivre à Sa manière. Et dans quel but ? Pour transformer le monde. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie des rapports, des relations, de l’égalité, de l’écoute réciproque , cela signifie se perdre l’un dans l’autre et l’un pour l’autre. Ce matin, en y repensant, je me disais : il est venu sur terre et qu’a-t-il fait ? Il a parcouru les rues de Galilée, et qu’a-t-il trouvé ? Un percepteur d’impôts probablement corrompu; un jeune homme attiré par ses propos ; un petit entrepreneur, Pierre, qui possédait une barque. Il les a appelés et Il a eu le courage d’en faire ses apôtres, c’est-à-dire des personnes appelées à diffuser son message jusqu’aux confins de la terre. Et qui d’autre a-t-il encore trouvé ? Des gens de toutes sortes : une pécheresse, un mort, des affamés, et qu’a-t-il fait ? Il a multiplié les pains, il a ressuscité les morts, autrement dit il s’est occupé des besoins des autres en restant au milieu d’eux. Puis Il est même allé jusqu’à entraîner cette foule sa suite. Qu’est-ce que cela signifie ? Il a créé la communauté, une communauté capable d’écouter les autres, de se rendre compte qu’ils parlaient une autre langue, mais de les comprendre malgré tout dans cette même langue. Cela signifie aussi des personnes capables de s’accueillir jusqu’au bout, capables de se comprendre même si on a des langages différents, capables de s’accepter jusqu’au bout. Il a transformé ces personnes grâce à sa fraternité, dans sa communauté, et il leur a enseigné à vivre la solidarité entre elles, parce que quand elles avaient faim, il a dit : “Donnez-leur vous-mêmes à manger” ; quand il a guéri une femme malade qui avait de la fièvre, il l’a ensuite envoyée servir les autres ; la petite fille qu’il a réssuscitée, il l’a rendue à sa famille pour qu’elle prenne soin d’elle. Il n’a rien détruit, il a transformé les choses! Et nous, que nous reste-t-il à faire ? Nous devons transformer le monde, en étant nous-mêmes ce Jésus. Nous devons vivre ces rapports trinitaires. Et il n’y a pas d’autre chemin que de choisir Jésus abandonné, ce qui signifie savoir se perdre l’un dans dans l’autre, savoir mettre l’autre en valeur. Alors Dieu le Père continuera à créer de nouvelles choses, et l’Esprit-Saint à nous éclairer. »
propos recueillis par Stefania Tanesini
Sep 23, 2020 | Non classifié(e)
Une école internationale de formation réalisée entièrement en ligne à cause du Covid, avec de nouvelles méthodologies et la participation de 115 Gen 2, les jeunes des Focolari, de 18 pays différents. Un atelier reproduit dans différentes parties du monde.
La crise du Covid peut-elle arrêter notre engagement pour un monde plus uni et la possibilité de le faire ensemble ? Une question qui, ces derniers mois, n’a pas laissé beaucoup de Gen 2 en paix, les jeunes du mouvement des Focolari, ainsi que leurs formateurs. Ainsi, si la pandémie les a empêchés de voyager d’ un pays à l’autre, voire de quitter leur propre maison, les nouvelles technologies ont permis aux jeunes de continuer à œuvrer pour la paix et l’unité dans le monde, elles ont même favorisé la naissance d’initiatives nouvelles et originales, toutes rigoureusement via le web. C’est ainsi que, au vu des rendez-vous internationaux établis depuis quelque temps, les jeunes des Focolari ont décidé de ne pas annuler même l’école internationale annuelle de formation pour les responsables de groupes de jeunes prévue pour août 2020 en Italie, mais de la faire en ligne. Bien sûr, il a fallu encore un peu de travail pour transformer les programmes des 10 jours d’école, les adapter à la méthode de formation via le web et chercher des plates-formes et des applications qui permettraient des moments d’écoute et d’approfondissement, mais aussi qui favoriseraient des moments de communion, tous ensemble et en petits groupes. Ainsi est née l’« École internationale 2020 » au format complètement nouveau. 82 jeunes et 33 formateurs d’adultes de 38 pays et 16 langues y ont participé. « Apprendre à travailler en ligne est une chose positive que le Covid nous a laissée – a déclaré un des participants de l’Argentine – aussi parce que cela facilite la participation de ceux qui, pour des raisons économiques ou de temps, n’avaient jamais fait et n’auraient pas pu faire une expérience internationale en se déplaçant physiquement ». L’école intitulée “Sur la terre comme au ciel” était axée sur des thèmes spirituels et d’actualité, tels que la paix, l’engagement social et la citoyenneté active, approfondis à la lumière du charisme de Chiara Lubich. L’un des points forts était : « Dare to care », (Oser prendre soin) le thème central du parcours (Pathways) que les jeunes, avec l’ensemble du mouvement des Focolari, se sont engagés à mettre en pratique. Chaque année, le parcours des Pathways est associé à une couleur : cette année, c’est le noir, que Chiara Lubich avait associé à l’engagement politique, civil et social pour le bien commun. Et tout comme le noir est en toile de fond de toutes les autres couleurs, cet engagement est le fond sur lequel se détachent les différents domaines de la vie quotidienne : la famille, la société, l’école. Nous avons commencé par des écrits de Chiara Lubich, puis des expériences de témoins engagés dans les sphères politiques et sociales ; des experts tels que le théologien le Père Fabio Ciardi, membre de l’École Abbà, le centre d’études du mouvement des Focolari ; Alberto Lo Presti, directeur du Centre Igino Giordani ; Daniela Ropelato et Antonio Maria Baggio, professeurs à l’Institut universitaire Sophia de Loppiano (Italie). « Vous êtes des personnes qui ont décidé de donner leur vie – ont conclu Maria Voce, présidente du mouvement des Focolari et le coprésident Jesús Morán – dans cette école, vous avez fait le test dans votre laboratoire. Maintenant que le laboratoire est terminé, vous allez vivre ce que vous avez appris ». Et maintenant, cette école, avec l’engagement de vie qu’elle entraîne, se répand et se multiplie : les 100 participants se sont faits les promoteurs d’autres éditions de celle-ci en dix points différents du globe. Letizia Spano
Sep 21, 2020 | Non classifié(e)
Ne pas avoir de préférences et ne pas s’attendre à une récompense : telle est la recette simple mais révolutionnaire de Chiara Lubich pour un amour qui peut changer le monde – encore aujourd’hui. « Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né » (2 Co 5, 17). (Cette phrase) parle […] de « l’homme nouveau » (cf. Eph 4, 24) qui, par le baptême et l’adhésion à la foi, s’est établi en nous […] avec une nouvelle façon de voir les choses, d’agir, d’aimer. […] À quoi ressemble cet amour ? […] Étant une participation à l’amour lui-même, qui est en Dieu, qui est Dieu, il se distingue de l’amour humain de mille manières, mais il diffère surtout par deux aspects : l’amour humain fait des distinctions, il est partiel, il aime certains frères comme, par exemple, ceux de son propre sang, ou ceux qui sont instruits, riches, beaux, honorés, en bonne santé ou jeunes… ; ceux d’une certaine origine ou catégorie, et il n’aime pas, ou du moins pas de la même manière, les autres. L’amour divin, en revanche, aime tout le monde ; il est universel. La deuxième différence réside dans le fait que, dans l’amour humain, en général, on aime parce qu’on est aimé ; et même quand l’amour est beau, on aime en l’autre quelque chose de soi-même. Il y a toujours quelque chose d’égoïste dans l’amour humain, ou bien on attend d’aimer lorsque l’intérêt nous y porte. L’amour divin surnaturel, en revanche, est gratuit, il aime en premier. Ainsi, si nous voulons laisser vivre en nous l’« homme nouveau », si nous voulons laisser allumée en nous la flamme de l’amour surnaturel, nous devons aimer tout le monde et aimer en premier. Nous devons, en somme, être comme Jésus, être d’autres ’Jésus’. Jésus est mort sur la croix pour tous : son amour était universel. Et par cette mort, il a aimé le premier
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 8 janvier 1987)
Sep 19, 2020 | Non classifié(e)
Trente, la ville natale de Chiara Lubich, accueillera bientôt une conférence consacrée à l’approfondissement de la valeur des textes de la fondatrice des Focolari, tant parlés qu’écrits, du point de vue linguistique et littéraire. L’événement, qui se déroule à l’occasion du centenaire de la naissance de Chiara Lubich, est coordonné par un Groupe international d’étude et de recherche et pourra être suivi sur le web.

© CSC Audiovisivi
Non seulement des mots, mais des pépites capables d’offrir de nouvelles compréhensions du charisme de Chiara Lubich. L’analyse de la langue de la fondatrice du mouvement des Focolari, dans ses textes parlés et écrits, fait depuis quelques années l’objet des travaux d’un Groupe international d’étude et de recherche en Linguistique, Philologie et Littérature, qui fait partie de l’École Abbá (mouvement des Focolari). Le Groupe, ainsi que le Centre Chiara Lubich, est l’un des promoteurs de la conférence qui se tiendra à Trente du 24 au 27 septembre 2020, intitulée « Chiara Lubich en dialogue avec le monde. Une approche linguistique, philologique et littéraire de ses écrits. » Nous en parlons avec la coordinatrice de l’événement, Anna Maria Rossi, linguiste, enseignante, collaboratrice du Centre Chiara Lubich, membre de l’équipe responsable de l’exposition “Chiara Lubich City World” aux Gallerie de Trente (Italie). Pourquoi avoir choisi pour cette conférence un titre qui souligne le fait que Chiara Lubich est “en dialogue avec le monde” ? C’est un choix né spontanément de l’expérience du dialogue entre les membres du groupe de recherche qui promeut cet événement. Ils sont l’expression de disciplines, d’ âges, de contextes culturels, géographiques et sociaux très différents. En nous appuyant sur le message et le témoignage de Chiara Lubich dans notre vie et notre travail, nous faisons l’expérience de la richesse et de la fécondité du dialogue, de l’ouverture aux autres et de l’appréciation de la diversité. À cet égard, les discours et les écrits de Chiara sont une source très précieuse qui mérite d’être étudiée avec soin. Il nous semble également que dans le contexte où nous vivons aujourd’hui, dans un monde de plus en plus connecté mais qui peine parfois à trouver les mots capables de construire un tissu de relations authentiques, la thématique du dialogue ouvert à tous est particulièrement d’actualité. Les thématiques qui seront abordées lors de la conférence sont variées, touchent à différents domaines et seront approfondies par des universitaires de diverses régions du monde. Quelles sont, selon vous, les contributions les plus originales et les plus novatrices que cette conférence apportera à la compréhension de la pensée et du charisme de Chiara Lubich ? Les écrits d’auteurs que l’on peut considérer comme des maîtres spirituels, tels que les mystiques, surtout celles et ceux de notre époque, sont souvent considérés uniquement comme des textes d’édification spirituelle. En réalité, ce sont des œuvres de grande valeur littéraire, des témoignages d’une langue vivante, novatrice et courageuse. Ce sont des écrits qui méritent d’être étudiés et rendus accessibles à un public varié, pas nécessairement religieux, mais qui se laisse toucher par la beauté et les valeurs. La parole de Chiara, parlée ou écrite, ses textes et ses discours sont empreints d’une forte capacité à se mettre en relation avec l’autre et à lui donner sa pensée et son inspiration d’une manière simple, compréhensible par tous, et en même temps performante sur le plan littéraire. Les études les plus récentes dans le domaine de la linguistique démontrent comment non seulement la langue, mais aussi le langage, les mots que nous utilisons, construisent la réalité. Il n’est pas difficile de le constater également dans la vie quotidienne : la haine, l’exclusion, les mots offensants sont capables de créer une société fermée, violente, agressive. Chiara a toujours utilisé un langage capable de construire des ponts, d’ouvrir de nouvelles compréhensions, d’atteindre chaque personne, chaque peuple. Ce n’est pas pour rien que ses écrits sont traduits dans les langues les plus variées, c’est le signe d’une pensée et d’une parole capables d’embrasser le monde entier. Est-ce la première fois qu’une telle conférence a lieu ? Non, cet événement s’inscrit à la suite d’une conférence qui s’est tenue à Castel Gandolfo (Italie) en 2015, dont le titre, inspiré d’une expression de Chiara Lubich, était : “dire c’est donner”. Le mot compris comme “don” et principal bâtisseur de relations a suscité les réflexions de chercheurs et de chercheuses dans les divers domaines des sciences humaines, désormais rassemblées dans une publication intitulée : « Il dire è dare (dire c’est donner). Le mot comme don et relation dans la pensée de Chiara Lubich. » (aux éditions Città Nuova) Cinq ans plus tard, nous avons décidé de donner suite à cette initiative, de présenter des études complémentaires dans le domaine linguistique et littéraire, à partir de ses textes, de sa pensée et de son charisme. Cette réunion devait se tenir en avril 2020 dans le cadre des événements du centenaire de la naissance de Chiara Lubich, mais elle a été annulée en raison du confinement. Pouvez-vous nous dire comment cela va se passer maintenant ? En raison de la pandémie, nous avons suspendu toutes les activités en présence d’un public, sans perdre l’espoir de réaliser l’événement au cours de l’année du centenaire de Chiara, bien que de manière différente. En fait, grâce aux nouveaux moyens de communication, nous nous trouvons maintenant dans une situation qui, paradoxalement, favorise une participation plus large. En accord avec la Fondation du Musée historique du Trentin, qui accueille l’événement aux Gallerie de Trente, nous pouvons accueillir en toute sécurité une cinquantaine de personnes. Il sera toutefois possible de suivre la conférence grâce à un lien zoom, en le demandant au Secrétariat organisateur (studi_linguistici@centrochiaralubich.org.) De cette façon, des personnes de différents Pays du monde pourront y participer : nous avons déjà reçu des inscriptions du Mexique, du Brésil, du Venezuela, de Taiwan. Les exposés seront traduits simultanément en portugais et en anglais. Nous espérons que ce sera vraiment une occasion de “dialogue avec le monde”.
Anna Lisa Innocenti
Sep 17, 2020 | Non classifié(e)
Jésus révèle la nouveauté de l’Evangile : le Père aime personnellement chacun de ses enfants d’un amour « débordant » et leur donne la capacité d’élargir le cœur à leurs frères et sœurs. Ce sont des paroles interpellantes et exigeantes : donner de soi-même ; donner des biens matériels, mais aussi accueillir, être miséricordieux, pardonner largement, à l’imitation de Dieu. Lait en poudre Dans une ville satellite près de Brasilia, nous apportons depuis des années, dans un quartier très pauvre, une aide matérielle, une promotion humaine, mais nous essayons aussi de répandre la bonne nouvelle de Jésus. Nous sommes toujours étonnés de voir comment ces personnes découvrent l’amour de Dieu et commencent à s’entraider, en partageant le peu qu’elles ont avec celles qui ont moins. Elles offrent même leur propre baraque. Fidèles au principe « donnez et on vous donnera », une dame à qui nous avions livré du lait en poudre pour ses enfants nous a dit qu’elle le partageait avec sa voisine qui n’avait rien à donner à ses enfants. Le même jour, à sa grande surprise et toute joyeuse, elle a reçu d’autres confections de lait en poudre. (H.I. – Brésil) La blessure Lors de certaines fêtes, je donne à mes quatre enfants une somme d’argent pour acheter des cadeaux pour les enfants pauvres. Cette année, mon fils cadet m’a demandé une somme plus importante : il avait appris que son père était au chômage et ne pouvait pas faire de cadeaux aux enfants qu’il avait eus avec une autre femme. Pour moi, c’était une douche froide. Mon mari nous avait abandonnés depuis des années et la blessure était encore vive. Cette nuit-là, j’ai beaucoup pleuré, je me suis sentie trahie par mes propres enfants. Mais c’était peut-être moi qui avais tort et mon cadet me donnait une leçon. Le lendemain matin, je lui ai donné plus d’argent. Quelques temps plus tard, mes enfants m’ont demandé d’aider leur père à trouver un emploi. C’était le comble ! Justement eux, qui n’avaient jamais reçu de cadeau de leur père, me le demandaient maintenant! Malgré les souvenirs douloureux, j’ai compris que je devais mettre en pratique le commandement de Jésus d’aimer les ennemis. Cela m’a coûté, mais je l’ai fait. La joie que je voyais chez mes enfants était indescriptible. J’ai remercié Dieu pour leur générosité mais aussi parce qu’ils m’ont donné l’occasion d’ôter de mon cœur un ressentiment qui me torturait depuis des années. (C.C. – Colombie) Licenciement Il y a quelques mois, lorsque la grande société informatique pour laquelle je travaille a annoncé le licenciement de 40 % des salariés, j’ai ressenti un véritable choc. Grâce à ce travail, nous ne manquions de rien dans notre famille, pas même le superflu. Comment allions-nous payer les échéances de la maison ? Et l’assurance maladie ? Et ainsi de suite… ? Avec Jennifer et les enfants, nous nous sommes sentis plus responsables de notre économie. Prêts à vendre les objets les plus précieux et à faire d’autres sacrifices, nous avons envisagé de travailler à notre compte, compte tenu de nos capacités personnelles… Avant tout, nous nous sommes confiés au Père en continuant à espérer. Le jour des licenciements, 6500 de mes collègues ont perdu leur emploi. J’aurais voulu disparaître pour ne pas voir ; mais je suis resté pour partager ce moment avec ceux qui devaient partir. Je ne sais pas comment cela va se terminer pour moi, mais une chose est sûre : cette épreuve nous a unis davantage en famille, a créé un lien profond avec d’autres couples et nous a ouvert les yeux sur les problèmes des autres. Nous faisons maintenant l’expérience de ce qui compte vraiment dans la vie. (Roger – USA) J’ai pardonné à l’assassin de mon fils. Depuis que mon fils a été tué lors d’un vol, plus rien n’avait de sens dans ma vie. Je recherchais désespérément de l’aide et je suis allé à une rencontre sur l’Évangile. Là, j’ai écouté le commentaire de la phrase de Jésus : « Aimez vos ennemis ». Ces paroles étaient un coup de massue. Comment pouvais-je pardonner à ceux qui ont tué mon fils ? Entre-temps, une graine avait germé en moi. En participant à ce groupe, j’ai ressenti le besoin toujours plus fort de pardonner. Je voulais retrouver la paix du cœur. Et l’Évangile parlait de paix : « Heureux ceux qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils de Dieu ». Dans la tragédie de ma famille, la décision de pardonner a finalement prévalu. Maintenant, je peux vraiment me dire « fille de Dieu ». Récemment, j’ai été appelée à une confrontation avec l’assassin de mon fils qui a été capturé. Je le connaissais. Ce fût difficile mais la grâce est intervenue. Je n’avais ni haine ni rancune envers lui. Dans mon cœur de mère, il n’y avait qu’une grande pitié et l’intention de le confier à la miséricorde de Dieu. (M.A. – Venezuela)
Propos recueillis par Stefania Tanesini
(tiré de l’Evangile du jour, Città Nuova, anno VI, n.5, settembre-ottobre 2020)
Sep 16, 2020 | Non classifié(e)
L’intérêt pour l’environnement, une proposition inattendue et le début d’un engagement écologique qui a désormais atteint un grand rayonnement. L’histoire de Javier, un jeune chilien âgé de 17 ans. J’ai toujours aimé la nature et entretenu un lien particulier avec elle. En 2017, j’ai pris conscience des graves dégâts que l’humanité cause à notre planète, « mais – me suis-je dit – que peut faire un simple adolescent pour changer cette réalité ? » Un jour, cependant, ma tante m’a invité à participer à un forum sur le développement durable au siège du Cepal (Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes). J’ai été surpris, mais, encouragé par ma tante qui m’a expliqué comment les adolescents devraient prendre en charge les décisions importantes et faire entendre leur voix pour notre avenir, j’ai décidé de participer et d’impliquer, avec l’aide de mon école, d’autres camarades intéressés par les questions sociales et environnementales.
Au cours du Forum, nous avons pu prendre connaissance des Objectifs de Développement Social (ODS) et les actions qui, pour les atteindre, sont menées dans certains pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. Nous avons également pu exprimer notre pensée devant les autorités présentes. Parmi les initiatives, nous avons été impressionnés par “Concausa”, qui fait partie de l’ONG “America Solidale”. Elle travaille en particulier pour mettre fin à la pauvreté des enfants et forme les adolescents à être d’authentiques acteurs du changement. Avec deux camarades de classe, nous avons décidé de proposer dans notre école un projet en lien avec “Concausa”, mais nous n’avons pas réussi. Après un certain temps, au vu de notre intérêt pour ces questions, “Concausa” a voulu mettre en place un atelier dans notre école intitulé “Déclencheurs” pour nous aider à mieux développer un projet. Dans les classes, nous avons vu beaucoup de détritus jetés par terre. Nous avons donc entrepris d’encourager une meilleure gestion et un meilleur recyclage des déchets afin de créer une culture écologique. C’est ainsi qu’est né le projet “Éco-éducation”. Les déchets étant principalement des emballages en carton, nous les avons donc recyclés, nous avons fabriqué des éco-poubelles destinées au tri de ces détritus à partir desquelles nous fabriquons aussi des éco-parpaings. Grâce à notre travail, beaucoup de nos camarades ont appris le recyclage et ont invité leurs parents à faire de même chez eux. Entre-temps, avec le mouvement Juniors pour l’unité (focolari) dont je fais partie, nous avons mis à l’ordre du jour de nos réunions des ateliers et des réflexions thématiques sur les questions environnementales. Après une année de travail sur notre projet “Eco-éducation”, nous avons été choisis pour représenter le Chili dans un Camp Continental de “Concausa” qui a lieu chaque année dans notre Pays avec la participation de projets en cours sur tout le continent. J’étais parmi les participants. L’expérience a été inoubliable. J’ai rencontré des jeunes de nombreux Pays, chacun avec une culture différente : grâce aux liens de réciprocité que nous avons vécus, nous nous sommes sentis égaux, nous étions et sommes une famille, une génération qui se bat pour un avenir plus uni et solidaire. Le dernier jour, nous avons été invités à prendre la parole devant les responsables d’ America Solidale, de l’Unicef et du Cepal au sujet des différentes réalités que nous vivons dans nos pays et sur la façon dont nous contribuons à la protection de l’environnement. Aujourd’hui nous continuons à travailler avec ceux qui ont participé au camp grâce à des appels vidéo. C’est ainsi que nous avons conçu le projet “1000 Actions pour un Changement” qui vise à susciter des actions écologiques pour atténuer la crise climatique. J’ai été choisi comme représentant mon Pays pour le réaliser. Qui la testimonianza di Javier lors du lancement de la campagne Pathway 2020-2021 “Dare to care”.
Propos recueillis par Anna Lisa Innocenti
Sep 14, 2020 | Non classifié(e)
L’amour chrétien n’est pas seulement une attitude intérieure, mais il se manifeste par des faits concrets, par des actes que l’on peut voir, à commencer par un simple sourire. Telle est l’invitation que lance Chiara Lubich dans le texte qui suit. Et même si le sourire, en cette période de pandémie, se cache peut-être derrière les masques, il y a mille autres façons de montrer notre amour « Aimez-vous les uns les autres. » C’est la vocation de tout chrétien, mais la nôtre en particulier. Ce qui se disait des premiers chrétiens m’a fait tout particulièrement réfléchir ces jours-ci : « Voyez comme ils s’aiment. Chacun est prêt à mourir pour l’autre. » Donc cela se voyait qu’ils étaient prêts à mourir l’un pour l’autre. Peut-être cela venait-il du fait qu’il n’était pas rare, en cette période de persécution, qu’un chrétien offre sa vie pour un autre. Il reste néanmoins que la mesure de cet amour qu’ils avaient entre eux se voyait. A nous, en général, il n’est pas demandé de mourir ; cependant nous devons toujours être prêts. C’est sur cette base que nous devons accomplir chaque acte d’amour réciproque. […] Même un simple sourire, un geste, un acte d’amour, une parole, un conseil, un encouragement ou une correction opportune adressée au frère, révèle notre promptitude à mourir pour lui. Que l’on voie notre amour, certes non par vanité, mais pour nous assurer qu’il y ait toujours l’arme puissante du témoignage. Souvent nous nous trouvons nous aussi comme les premiers chrétiens dans un monde sans Dieu, déchristianisé. Nous devons donc être témoins de Jésus. C’est là que se trouvent les 90% de l’efficacité de notre action pour annoncer la Bonne Nouvelle.
Chiara Lubich
(Extrait d’une téléréunion, Rocca di Papa, 11 mai 1989)
Sep 13, 2020 | Senza categoria
- Date de mort: 14/09/2020
- Branche: volontaire
- Nation:Grande-Bretagne
Sep 13, 2020 | Non classifié(e)
Une nouvelle phase préparatoire à l’Assemblée générale des Focolari qui se tiendra en janvier 2021 a commencé par trois jours de vidéoconférence entre les délégués des Focolari dans les différentes régions du monde et le Conseil général. La rencontre des responsables des Focolari du monde entier s’est tenue cette année par vidéoconférence et s’est terminée le 12 septembre. Cette date, dans des conditions normales, aurait marqué également le dernier jour du mandat de la présidente actuelle, Maria Voce. Mais cette période – qui est tout sauf normale – enregistre par contre une prolongation du mandat de Présidente à cause du Covid car l’Assemblée générale, qui a également pour tâche d’élire tous les organes directeurs des Focolari, a été reportée du début septembre 2020 à 2021 (24 janvier – 7 février). Comment, alors, transformer ce temps d’attente en temps de grâce ? Cette question a ouvert et guidé la rencontre des dirigeants et à laquelle Maria Voce a répondu de manière profonde et concise : « Nous sommes appelés à témoigner de la possibilité de relations trinitaires ! Ce qui signifie simplement : chacun fait tout ce qu’il peut pour que l’autre puisse s’exprimer ». Les sessions consacrées au partage de la vie des communautés des Focolari dans les différentes zones géographiques du monde ont mis en évidence l’engagement global pour faire face au défi et aux nouvelles conséquences « filles » de la pandémie du coronavirus : l’impossibilité de faire des rencontres présentielles a conduit à une augmentation de réunions numériques qui touchent souvent plus de personnes et brisent les schémas territoriaux ou catégoriels qui, dans la situation actuelle, mettent en évidence diverses limites. Les difficultés économiques exigent en outre de nouvelles réflexions à la recherche de solutions pour un mode de vie sobre et durable et en faveur d’ouvrages et de structures adaptés. En outre, le climat d’insécurité personnelle et communautaire croissant conduit à un nouveau choix de vie évangélique en vue d’un monde plus uni. Le troisième jour de la conférence a marqué le début d’un nouveau parcours préparatoire pour le Mouvement vers l’Assemblée générale de 2021. Le temps gagné servira à favoriser une préparation plus participative et capillaire, un voyage synodal. Jusqu’au 24 octobre, les membres du Mouvement auront l’occasion d’approfondir les sujets rassemblés jusqu’à présent afin d’identifier les thèmes préférentiels qui seront inclus dans un document de travail. Avant Noël, les participants à l’Assemblée auront l’occasion de faire connaissance avec les candidates à la Présidence et avec les candidats à la Coprésidence. Dans une série de webinaires, on pourra aborder les principaux thèmes avec l’aide d’experts externes. La préparation sera ensuite conclue dans les premières semaines de janvier par un travail de groupe entre les participants.
Joachim Schwind
Sep 12, 2020 | Non classifié(e)
Emmanuel et Annick du Mouvement des Focolari, donnent de leur temps libre à la Croix-Rouge française. Dès le début de la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, des opérations de soutien aux personnes en difficulté ont été lancées partout sur le territoire français. Le couple a prêté main-forte à deux d’entre elles. La première action consistait à organiser la livraison de médicaments ou de courses alimentaires aux personnes empêchées. Ingénieur à l’université de Strasbourg, Emmanuel est passé presque à temps plein comme bénévole afin de coordonner l’opération pour l’entière province du Bas-Rhin (autour de la ville de Strasbourg). « C’était un gros travail de logistique pour mettre en place les équipes et faciliter la circulation de d’information. Même si je ne sortais pas parfois pendant trois jours, je n’ai pas eu le sentiment d’être seul. En revanche, j’ai vécu la frustration de travailler d’arrache-pied sans quasiment voir les bénéficiaires ». Durant cette période, la demande, surtout alimentaire, a explosé. En effet, beaucoup d’associations d’aide sociale ont dû fermer car la majorité de leurs bénévoles s’est retrouvée confinée en raison de leur âge. L’autre opération a été lancée par le Parlement européen à Strasbourg du 29 avril au 31 juillet. Il a décidé de rouvrir ses cuisines pour confectionner 500 repas par jour. La préfecture était chargée de trouver les bénéficiaires localement et la Croix-Rouge française d’assurer l’acheminement des repas. Annick, qui a continué son travail d’infirmière puéricultrice et son engagement en tant que bénévole, raconte : « On sentait les gens heureux de recevoir quelque chose. Même si certains étaient surpris et incrédules – pensant à des contrôles cachés -, ils étaient en attente de ce repas. » « Les institutions se sont énormément investies au cœur de la crise », a remarqué Emmanuel. Quel sens a cet engagement pour chacun d’eux? « Je me ressource avec la spiritualité des Focolari, mais l’expression de notre vie, c’est dans la société, c’est (se) donner concrètement dans le monde ! », répond Annick. Emmanuel complète : « C’est important de ne pas rester dans notre coin, entre membres des Focolari, mais d’agir dans le monde. Par ailleurs, les sept principes de la Croix-Rouge que sont l’humanité, l’unité, l’universalité, la neutralité, l’indépendance, l’impartialité et le volontariat résonnent fortement avec l’art d’aimer et la règle d’or ». La demande a explosé, surtout alimentaire. « Dans le contexte tendu de la crise, la qualité des relations humaines entre bénévoles et bénéficiaires sur le terrain et dans l’organisation était importante. Par exemple, je faisais de la médiation entre les bénévoles en cas de tensions. Le charisme de l’unité des Focolari m’a été d’une grande aide pour comprendre les situations, perdre mon idée et bien vivre le moment présent », partage Emmanuel. « Cette période a fait ressortir le bon et le mauvais en nous », a observé Annick. Son mari se réjouit de constater qu’elle a suscité de nouvelles idées d’action, notamment par rapport à la fracture numérique ou à la pauvreté relationnelle. « La grande leçon de la pandémie pour beaucoup est d’avoir pris conscience que l’on ne peut pas vivre les uns sans les autres. L’interdépendance était la grande bataille de Chiara Lubich à la fin de sa vie … Mon optimisme me pousse à croire que davantage de personnes vont s’engager dans des associations et vont développer leur sens du bénévolat. »
Émilie Tévané
Source: Nouvelle Cité, N°604, juillet-août 2020, p. 41.
Sep 10, 2020 | Non classifié(e)
Le congrès annuel des délégués des Focolari du monde entier avec les membres du Conseil général du mouvement se tiendra en vidéoconférence du jeudi 10 septembre au samedi 12 septembre. L’appel de la présidente Maria Voce. “Nous devons nous oublier et être – en tant que Mouvement – plus disposés à accepter la douleur du monde”. C’est avec cet appel fort que la présidente Maria Voce a donné une orientation claire à la rencontre internationale des responsables des Focolari qui va commencer ce jeudi 10 septembre en vidéoconférence. Dans un discours prononcé lors d’une récente réunion avec le Conseil général des Focolari, Maria Voce a exprimé sa consternation face aux nombreuses souffrances dont les médias font quotidiennement état, surtout en cette période de pandémie. Elle a partagé avec ses plus proches collaborateurs une question : “Qui peut absorber toute cette douleur ? Il me semble que Dieu nous demande d’être plus proches de cette douleur dans le monde, plus disposés à l’accueillir, à l’aimer, à prier… mais aussi à faire quelque chose de plus”. Une réponse qui est à la fois un programme spirituel et un programme d’action. Le programme de la réunion des délégués du Mouvement à travers le monde avec le Conseil général (10-12 septembre) se tiendra en vidéoconférence et sera caractérisé par un large partage sur les défis locaux, spécifiques aux différents contextes géographiques, mais aussi communs, de cette période particulière ; avec ses énormes souffrances et ses nouvelles potentialités. Dans le dialogue et le partage, on tentera d’identifier la contribution spécifique des Focolari aux changements d’époque en cours, présents et futurs. Ce thème ne sera certainement pas épuisé ces jours-ci, mais il restera sur la table également en vue de la prochaine Assemblée générale du Mouvement, initialement prévue pour la première moitié de septembre 2020, mais qui, en raison de l’urgence du Covid-19, a été reportée au début de l’année prochaine : du 24 janvier au 7 février 2021. Lors du prochain congrès, les délégués du Mouvement seront également informés des modalités proposées par la Commission préparatoire de l’Assemblée générale afin d’utiliser le temps “gagné” en vue d’une implication toujours plus croissante de tous les membres du Mouvement dans la préparation de l’Assemblée.
Joachim Schwind
Sep 9, 2020 | Non classifié(e)
Depuis des mois, un prêtre parcourt chaque jour de nombreux kilomètres à vélo ou en camionnette pour être proche de sa communauté. Une expérience, vécue avec une équipe de paroissiens, qui a uni et élargi les horizons, avec également des effets sur la période post-pandémique.
Si les périodes de confinement et les règles de distanciation physique nous obligent à peu fréquenter des lieux d’agrégation comme la paroisse, pourquoi le prêtre ne peut-il pas être le pont et le lien entre tous ? C’est ce que le père Clint Ressler, prêtre catholique américain, fait chaque jour depuis le début de la pandémie, traversant de long en large le territoire de sa paroisse de St. Mary of the Miraculous Medal à Texas City (États-Unis), pour rendre visite à ses paroissiens. Père Clint, comment la vie a-t-elle changé dans votre paroisse pendant cette pandémie ? Il est vrai que la pandémie change radicalement la façon dont nous entretenons et développons nos relations. Je sens plus fortement en moi la conscience que Dieu nous appelle à la coresponsabilité. En tant que pasteur, je suis entouré et soulagé par une belle équipe, forte et très motivée. Peut-être aussi parce que nous sommes plus concentrés sur l’essentiel de notre mission, nous éprouvons la joie et la gratitude, en voyant le fruit de nos efforts. Avant la pandémie, mes journées étaient remplies de contacts avec de nombreuses personnes. Peut-être étais-je parfois trop occupé par des projets ou des réunions ou par le fait de devoir être présent et attentif à chacun. Maintenant, je me trouve plus dans « l’être » que dans le « faire », aussi parce que tout le monde a besoin de communion, de relations authentiques. La relation entre les groupes paroissiaux et les autres qui offrent un service dans la paroisse est plus personnelle, par des moments intenses au téléphone, par les réseaux sociaux et même par des courtes visites. Il me semble que ce grand désir de vivre la communion que Dieu a placé dans nos cœurs trouve ses canaux pour surmonter les difficultés. Qu’avez-vous fait pour continuer à être proche de vos paroissiens ? Vu qu’il y a moins de réunions et plus d’attention à la mission essentielle, je ne me sens pas aussi occupé qu’avant la pandémie. Ensuite, il y a la voix de Dieu à l’intérieur qui suggère de ralentir, de Lui faire confiance et d’être patient. Au début de la pandémie, j’essayais de rendre visite à de nombreux paroissiens, à bicyclette ou en camionnette. Au cours des premiers mois, je rendais également visite jusqu’à douze familles par jour. Maintenant, je prends un rythme plus lent ; je fais moins de visites, mais j’essaie de passer plus de temps avec les gens. Pouvez-vous nous raconter le moment le plus beau et le plus difficile de ces visites ? Choisir un épisode n’est pas facile. Un jour, je suis arrivé dans une famille qui avait vu leur maison partir en fumée quelques jours auparavant à cause d’un incendie. Les enfants étaient non seulement sans abri, mais aussi sans jouets. Un voisin avait immédiatement offert l’hospitalité, en accueillant cette famille chez lui. C’était la visite la plus triste mais la plus édifiante. J’ai été frappé par la façon dont cette expérience a soudainement changé l’appel du Pape François à être des « disciples missionnaires », passant de belles paroles à quelque chose qui pouvait et devait être désespérément vécu. – Que pensez-vous que cette expérience apportera de positif à la vie de votre communauté paroissiale même après la fin de la pandémie ? La pandémie a permis à de nombreuses personnes de se familiariser avec la « foi en ligne ». Les paroissiens ont acquis une plus grande expérience dans l’utilisation des moyens technologiques en général, mais aussi dans leur foi. J’ai été personnellement édifié par la façon dont nos paroissiens se sont occupés les uns des autres. Je crois qu’après la pandémie, nous verrons les fruits de cette proximité et de ces expressions concrètes de réciprocité. Avec la pandémie, le sens de la solidarité est devenu encore plus fort ; nous nous sentons appelés à vivre la solidarité non seulement avec nos voisins mais aussi face aux besoins et aux défis du monde entier. Nous comprenons que nous sommes « tous ensemble » dans cette situation. Et j’espère que cela restera dans nos cœurs et dans tout ce que nous faisons, même après la pandémie. – Vous connaissez et vivez la spiritualité des Focolari, quelle influence a-t-elle sur votre vie de prêtre et de curé, en général et surtout en cette période de pandémie ? La responsabilité d’une paroisse peut être lourde et complexe et exige du discernement et des décisions difficiles. Cependant, si j’essaie de me concentrer sur l’amour concret, cela ne semble pas si accablant. Bien sûr, tout commence par l’union avec Dieu. En tant que prêtre et surtout en tant que pasteur, on m’a confié une tâche qui implique de l’influence et de l’autorité. Parfois, en tant que leader, je peux tomber dans une « mentalité de manager » qui valorise l’efficacité, évite les risques et évalue les résultats. La spiritualité du mouvement des Focolari, le témoignage de Jésus, m’appelle au service, à l’humilité et à la fidélité dans la patience. J’ai compris que pour nous, le point de départ fondamental pour découvrir la volonté de Dieu est de vivre avec Jésus au milieu de nous. En d’autres termes, nous devons être « l’Église », le corps mystique du Christ. Alors que par la grâce de Dieu nous vivons et grandissons dans ces relations réciproques, nous pouvons écouter la voix « subtile » du Saint-Esprit. Je pense que ces années de vie avec le mouvement des Focolari ont enraciné en moi le désir d’apporter ce type de discernement à la paroisse, au personnel de la paroisse, au conseil pastoral et à chaque groupe et commission.
Anna Lisa Innocenti
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Sep 7, 2020 | Non classifié(e)
Nous sommes tous reliés comme les membres d’un seul corps. Si l’un est plus faible, l’autre prend le relais. Telle est la logique évangélique simple, mais déroutante que nous présente Chiara Lubich dans l’écrit suivant, aujourd’hui plus actuel que jamais Une salle d’hôpital. Un homme au torse plâtré, le bras droit immobilisé. Il se débrouillait tant bien que mal pour tout faire avec l’autre. Le plâtre était une torture, mais son bras gauche se fortifiait en travaillant pour deux, même si le soir il était plus fatigué. Nous sommes membres les uns des autres, et le service mutuel est un devoir pour nous. Jésus ne l’a pas seulement conseillé, il nous l’a commandé. Quand la charité nous pousse à rendre service à quelqu’un, ne nous prenons pas pour des saints. Si notre prochain est invalide, nous devons l’aider, comme il s’aiderait lui-même s’il le pouvait. Autrement, quels chrétiens sommes-nous ? Et si, à notre tour, nous avons besoin de la charité de notre frère, n’en soyons pas humiliés. À l’heure du jugement, nous entendrons Jésus nous dire : « J’étais malade… et vous m’avez visité… j’étais en prison… nu, j’ai eu faim… » Jésus aime se cacher sous le visage de ceux qui souffrent, de ceux qui sont démunis. Aussi, quand nous sommes dans le besoin, ayons le sens de notre dignité et remercions de grand cœur ceux qui nous aident. Mais réservons notre plus profonde reconnaissance à Dieu, qui a créé le cœur humain charitable, au Christ qui, en proclamant par son sang la Bonne Nouvelle et surtout ”son” commandement, a incité tant de cœurs à s’aider réciproquement.
Chiara Lubich
Tiré de : Chiara Lubich, J’étais malade, in : Chiara Lubich, Écrits spirituels/1, Ed. Nouvelle Cité 2000, p. 36.