Sep 5, 2020 | Non classifié(e)
Au travail, en famille, dans toutes les situations, pour Omar et Lina, musulmans, les valeurs du dialogue et de la rencontre, même entre différentes confessions, sont au centre. By Stefania Tanesini and Dalma Tímár.
https://vimeo.com/430371439
Sep 3, 2020 | Non classifié(e)
Quelques projets de solidarité ont été réalisés par l’association « Goutte à goutte » en collaboration avec des organisations opérant en Asie du Sud-Est.
Le nombre de victimes du coronavirus dans le monde augmente sans cesse. Nombreuses sont les personnes qui, bien qu’elles n’aient pas contracté le virus, se trouvent, en raison de la situation économique et sociale créée, dans des conditions d’extrême pauvreté ; elles sont privées, dans certains cas, du nécessaire pour vivre au quotidien . Dans ces situations, les initiatives de solidarité se multiplient, résultat de réseaux qui dépassent parfois les frontières nationales. Au Vietnam, par exemple, la région de Long An, au sud de la ville d’Ho Chi Minh, présente des poches de pauvreté très profondes. Les couches les plus vulnérables de la société sont touchées par les conséquences de la pandémie. Beaucoup de personnes âgées, qui vivaient de la vente de billets de loterie, ont été forcées de rester isolées dans leur maison, souvent réduites à la famine. C’est précisément dans cette région qu’opère l’association suisse « Goutte à goutte », coordonnée par un focolarino italien, Luigi Butori, qui vit en Asie depuis de nombreuses années. Parmi les bénévoles et ses sympathisants, dans divers pays du monde, il y a de nombreux amis du mouvement des Focolari. « Goutte à goutte » travaille depuis plusieurs années à la mise en œuvre de plus de 20 projets de solidarité en Thaïlande, au Myanmar et au Vietnam.
À Long An, l’association distribue environ 40 rations de lait et de nourriture chaque mois. Parmi les personnes aidées, outre les personnes âgées, on trouve également des personnes handicapées, des adultes laissés seuls, des enfants abandonnés chez leurs grands-parents ou des personnes souffrant de conséquences d’accidents graves, comme An, 14 ans, qui a été paralysé et forcé de vivre sur son lit. Localement, l’association dispose d’une personne qui intervient chaque fois que cela est nécessaire. Grâce à ces bénévoles locaux, elle tente d’arriver jusqu’au « dernier des derniers » et d’apporter non seulement une aide matérielle mais aussi un soutien qui leur fait sentir qu’ils ne sont pas seuls à affronter une période dramatique de l’histoire de l’humanité. Pour les responsables du « Goutte à goutte », c’est un élément très important de leur activité : faire sentir aux gens qu’ils ne sont pas abandonnés, mais qu’il y a quelqu’un qui prend soin d’eux en commençant par leur sourire. Le projet Long An existe depuis deux ans environ et est soutenu par des enfants de certaines classes et de diverses familles dans différents pays du monde. Beaucoup de personnes envoient de petites sommes d’argent qui, comme le dit le nom de l’association, permettent d’apporter, avec d’autres petites gouttes, de grandes quantités d’aide. Mais « Goutte à goutte », opère également le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, avec un projet qui soutient les enfants Karen dans différents villages de Mae Sot, dans le camp de réfugiés de Mae La, à l’orphelinat Heavenly Home. En ce temps de pandémie, les bénévoles de « Goutte à goutte » ont récemment dû faire un long voyage pour leur rendre visite et leur apporter l’aide matérielle. « Ce furent trois belles journées », disent-ils, « pendant lesquelles nous avons reçu beaucoup plus que ce que nous avons donné ». Enfin, pendant la période de diffusion du Covid-19 « Goutte à goutte » a pu collaborer avec Caritas Singapour et Caritas Vietnam, ainsi qu’avec d’autres associations opérant en Asie du Sud-Est, pour un projet visant à distribuer 1.200 colis aux familles de la région de Binh Thanh, à Ho Chi Minh.
Anna Lisa Innocenti
Voici la vidéo de l’action.
Sep 2, 2020 | Non classifié(e)
Conjuguer profession et paternité selon les valeurs de l’Évangile : le témoignage d’un médecin péruvien à la pointe de la lutte contre la COVID -19. Je suis médecin depuis 25 ans et père de famille depuis 17 ans, mais je me rends compte que je n’ai pas encore appris à vivre chacune de ces missions selon les valeurs auxquelles je crois. Cette période de pandémie s’avère être une véritable école pour moi, pour évoluer dans ces deux rôles, y compris dans des aspects qui ont été jusqu’à présent sous-estimés non seulement par moi mais par la plupart des gens.
Depuis le début de cette épidémie mondiale, je travaille dans un hôpital de campagne Covid, le premier de la ville, qui accueille les patients de Piura, située au nord du Pérou. J’ai vu plus de malades mourir au cours de ces trois derniers mois qu’en 25 ans de pratique. Je sors de l’une des meilleures facultés de médecine du Pays, réputée pour son prestige et sa rigueur scientifique. Cette terrible maladie m’a fait découvrir les limites, l’impuissance et les incertitudes de la science médicale confrontée à ce virus inconnu. Malgré l’administration massive d’oxygène et les thérapies mises à notre disposition, j’ai vu mes patients souffrir beaucoup et mourir d’asphyxie. Dans un pays pauvre comme le nôtre, nous sommes confrontés chaque jour au manque de personnel et d’équipement. Combien de fois me suis-je senti impuissant et démuni devant mes patients lorsque la maladie empirait ! Au milieu de la confusion générale, on pouvait les entendre crier : « J’ai soif ! De l’eau, s’il vous plaît ! Donnez-moi de l’eau ! » Les malades se plaignaient parfois et, c’est seulement lorsqu’on s’approchait d’eux pour leur demander s’ils voulaient boire, qu’ils faisaient un signe de tête affirmatif. C’est ainsi que, en plus de mon travail d’observation et de réflexion, j’ai commencé à donner à boire à tous ceux qui me le demandaient, à remonter leur oreiller, à tenir leurs mains entre les miennes, à caresser leur front, à leur masser le dos quand ils me le demandaient, ou à leur passer le bassin pour uriner. Ou bien je les aidais simplement à marcher, à prier avec eux ou pour eux et, à la fin, j’essayais de les réconforter dans leurs derniers moments. J’ai compris que l’exercice de notre métier comporte une double dimension : celle de l’autorité conférée par la science médicale qui guérit souvent, mais il y a aussi la dimension humaine, fondée sur la miséricorde et l’amour qui viennent de Dieu et s’expriment dans des actes simples et quotidiens qui guérissent souvent l’âme. Science et compassion, connaissance et miséricorde, corps et âme, homme et Dieu, raison et foi : ce sont les deux faces d’une médaille qui peuvent combler notre vie d’homme et le service que nous rendons; un équilibre difficile à atteindre. Entre le travail épuisant à l’hôpital, la surcharge d’émotions intenses et mes faiblesses, je rentrais chez moi pour dîner avec la seule envie de me reposer et de me défouler. Mon fils aîné, en pleine adolescence, frustré par le confinement et débordant d’énergie, a commencé à polémiquer avec tout le monde, surtout avec moi. Il me traitait comme un adversaire ou un ennemi et à table, on était comme sur un champ de bataille. Au départ, en proie à mes passions et à mon impulsivité, j’ai vécu avec lui une sorte de lutte acharnée au ton offensif. Pour la énième fois, j’ai vu mon autorité compromise et ma tentative de l’imposer par la force n’a fait qu’empirer les choses. À la maison, j’ai aussi redécouvert d’autres aspects de la paternité, comme la miséricorde et l’humilité, et j’ai donc commencé à me taire et à offrir à Dieu mon pardon face aux offenses, mais aussi à l’exprimer et à le demander si je me rendais compte que j’étais allé trop loin. J’ai essayé de voir dans l’attitude agressive de mon fils une demande d’aide et d’affection ; de me taire davantage pour calmer la discussion et de continuer à prier seul et en famille même lorsque tout me semblait inutile. Peu à peu la situation s’améliore et nous retrouvons l’équilibre d’une relation normale entre père et fils. Celle-ci repose sur deux piliers essentiels : l’autorité et la miséricorde. Ne sont-elles pas des expressions de la vie divine ?
Aux bons soins de Gustavo E. Clariá
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Sep 1, 2020 | Non classifié(e)
Le 1er septembre est la “Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création”. L’engagement des Focolari avec l’adhésion à l’initiative “Le Temps de la Création” et avec une rencontre en octobre 2020.
Le 1er septembre, la « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création » est célébrée. Elle a été instituée par le pape François en 2015, l’année de l’encyclique Laudato Si’. Le Pape y invite chacun à s’engager à prendre soin de la Création. C’est notre maison, notre bien le plus précieux. Et il demande que nous surmontions le système socio-économique actuel. Nous ne pouvons plus exploiter la planète Terre comme s’il y avait des ressources naturelles illimitées. Nous devons agir rapidement et trouver un autre modèle de développement. Que pouvons-nous faire pour être plus concrets ? Le Laudato si’ montre un chemin vers une « conversion écologique » : changer les modes de vie et essayer de mettre en pratique les principes de l’écologie intégrale. Dans ce texte, nous ne parlons donc pas seulement d’environnement, mais aussi de politique, d’économie, de société. Il faut partir de nous, de nos choix quotidiens de consommation, des élections pour choisir des politiciens plus attentifs au soin de la nature ; pour avoir plus d’influence dans la société afin d’augmenter les énergies renouvelables et diminuer l’utilisation des sources fossiles. Cette année encore, le Mouvement des Focolari adhère à l’initiative « Le temps de la Création », la célébration annuelle de prière et d’action pour notre maison commune qui commence le 1er septembre et se termine le 4 octobre, fête de saint François d’Assise, patron de l’écologie aimé par de nombreuses confessions chrétiennes. Ce réseau mondial encourage tout le monde à organiser des événements et à les inscrire sur le site web. Une initiative à caractère œcuménique aux racines trentenaires : en 1989, c’est le patriarche de l’Église Orthodoxe de Constantinople, Dimitrios, qui a donné l’impulsion décisive aux différentes Églises chrétiennes pour déclarer conjointement le 1er septembre « Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création ». Pour cette année, le thème proposé est « Jubilé pour la Terre : nouveaux rythmes, nouveaux espoirs ». Un événement utile pour considérer la relation intégrale entre le repos de la Terre et les modes de vie écologiques, économiques, sociaux et politiques, notamment en raison des effets de grande portée causés par la pandémie mondiale du Covid-19. Du 23 au 25 octobre, à Castel Gandolfo (Italie), se tiendra également une rencontre organisée par EcoOne – le réseau écologique des Focolari – à laquelle participeront des experts, des hommes politiques, des professeurs d’université, des organisations et des associations, afin d’examiner l’impact de Laudato sì’ sur le monde contemporain et les nouvelles voies explorées vers une écologie intégrale. L’événement vise à mettre en évidence le rôle que les individus et les entités sociales peuvent jouer dans la prise en charge de notre maison commune.
Il s’agit également d’une année spéciale, entre autres, car le 24 mai dernier, à l’occasion du cinquième anniversaire de l’encyclique, le pape François a annoncé une année spéciale – jusqu’au 24 mai 2021 – de Laudato Si’. L’urgence de la situation est telle qu’elle exige des réponses concrètes et immédiates impliquant tous les niveaux, tant locaux que régionaux, nationaux qu’internationaux. Il est notamment nécessaire de créer « un mouvement populaire » à partir de la base, et une alliance entre tous les hommes de bonne volonté. C’est pourquoi il est important de participer à des initiatives telles que « Le temps de la Création » ou la rencontre EcoOne d’octobre prochain. Comme nous le rappelle le pape François, « nous pouvons tous collaborer en tant qu’instruments de Dieu pour le soin de la création, chacun avec sa propre culture et son expérience, ses propres initiatives et capacités ». (LS, 14)
Lorenzo Russo
Août 31, 2020 | Non classifié(e)
Dans de nombreux pays, les restrictions dues à la pandémie de coronavirus ont bloqué également toute forme de rassemblement religieux, de culte et de prière. Le désir des fidèles d’être avec Dieu n’a cependant pas diminué. Que faut-il faire ? Chiara Lubich propose une voie originale. « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20). […] Jésus adresse cette promesse à ses disciples […] (mais) il pensait aussi à nous tous qui allions devoir vivre au milieu de la vie complexe de tous les jours. Lui, l’Amour incarné, voulait rester toujours parmi les hommes, partager leurs préoccupations, les conseillers, marcher avec eux, entrer dans leurs maisons, les combler de joie par sa présence. Voilà pourquoi il a voulu rester avec nous, nous faire expérimenter sa proximité, nous donner sa force et son amour. […] Si nous vivons ce qu’il nous demande, spécialement son commandement nouveau, nous pouvons donc le rencontrer aussi en dehors des églises, au milieu des personnes, partout où elles vivent, où que ce soit. Ce qui nous est demandé, c’est l’amour réciproque, un amour de service, de compréhension, qui nous fait participer aux souffrances, aux angoisses et aux joies de nos frères ; l’amour caractéristique du christianisme, qui couvre tout, qui pardonne tout. Vivons de cette manière, afin que tout homme ait, déjà sur cette terre, la possibilité de rencontrer Dieu.
Chiara Lubich
Extrait de la Parole de vie de mai 2002, in: Chiara Lubich, Parole di Vita, p. 657. Città Nuova Ed., 2017.
Août 29, 2020 | Non classifié(e)
Le Coronavirus continue à emporter mille “histoires” comme celle de Sher Khan. Même si son histoire continue à vivre dans un héritage – la fraternité – et en de nombreux amis comme Marta et Javed. By Anita Martinez and Dalma Tímár. https://vimeo.com/430018710
Août 27, 2020 | Non classifié(e)
L’école de la cité-pilote argentine qui forme depuis cinquante ans des milliers de jeunes du monde entier se présente aujourd’hui comme un « programme d’extension universitaire et de formation professionnelle ». Jusqu’à il y a un peu plus d’un mois, on pouvait la définir comme une sorte de master en “vie sous le signe de la culture de l’unité”, mais, l'”experiencia” – l’expérience – définie justement comme étant le cours annuel pour les jeunes à la Mariapolis Lia, en Argentine, a maintenant une certification universitaire. Le nouveau programme d’études est le résultat de l’élaboration conjointe des équipes pédagogiques de la Fondation du Centre latino-américain pour l’Évangélisation sociale (CLAdeES) et de l’École des jeunes « Mariápolis Lía », en accord avec l’Université nationale du Nord-Ouest de la province de Buenos Aires (Unnoba).
Le « programme d’extension universitaire et de formation professionnelle » – c’est le titre académique que les étudiants obtiendront à O’Higgins – combine la dimension de formation intégrale selon quatre axes thématiques : anthropologique et philosophique, historique et culturel, communautaire et enfin transcendant. Il dure 11 mois et ceux qui veulent le compléter auront accès à l’extension universitaire et à l’accréditation de la formation professionnelle avec trois orientations possibles : éducation, éco-responsabilité et gestion multiculturelle; leadership de la communauté et développement des processus participatifs ; ou art, communication et production multimédia. La proposition de formation sera élaborée au moyen de séminaires spécialisés, de stages de travail et d’enquêtes sur le terrain, sur base des valeurs de la pensée sociale chrétienne. Il est également prévu de s’intégrer à la section latino-américaine de l’Institut universitaire Sophia. Située près de la ville de O’Higgins, dans la province de Buenos Aires, la « Mariápoli Lía » offre aux jeunes une expérience formatrice qui intègre travail, études, activités culturelles et récréatives, sports et intérêts particuliers. Ces activités sont comprises comme les différents aspects d’une même formation intégrale. En effet, le concept d’étudiant coïncide avec celui de citoyen, on suppose donc que tous sont des bâtisseurs de la ville. Une équipe d’experts et d’enseignants dans les différentes disciplines les suit dans leur apprentissage des points de vue spirituel, anthropologique, social et doctrinal. Les plus de 6 000 jeunes qui ont passé une période à la Mariapolis sont eux-mêmes la preuve de la valeur formatrice de leur vie, mise à profit dans différents milieux (managers, économistes, éducateurs, professionnels, travailleurs, parents, personnes consacrées…). L’ « experiencia » reste un point lumineux tout au long du parcours de vie, en contribuant à surmonter les passages humains et professionnels difficiles.
Stefania Tanesini
Août 26, 2020 | Non classifié(e)
Combien de fois Dieu se sert-il de quelqu’un pour nous rapprocher de Lui ? Nous ne devrions jamais l’oublier car nous aussi, pourrions un jour être instrument pour quelqu’un. Une nouvelle espérance Aux USA pour les études, j’avais décidé de rentrer au pays cédant ainsi à l’insistance des miens, mais j’étais resté bloqué par la quarantaine, dans un institut proche de la frontière avec environ 500 personnes. Avec la réelle sensation de me retrouver en prison. Fort heureusement, mon GSM me gardait relié au monde extérieur. Quand j’ai eu l’occasion de voir quelqu’un, je lisais en eux les mêmes questions sur ce qui était en train de se passer. Au cours de ces journées, j’ai connu « à distance » un prêtre salésien. Tout en étant lui aussi isolé comme nous l’étions, il y avait une paix qui émanait de lui, paix que je n’avais pas et que les autres ne semblaient pas non plus avoir. C’était comme s’il n’était étonné de rien. Au début, il célébrait seul dans sa petite chambre, puis j’ai commencé à participer à la messe. Pour être bref, j’ai retrouvé les sacrements et la foi d’avant, même si ce n’était pas comme avant. Ma copine a aussi remarqué le changement. Et il m’arrive de penser : « si cette transformation a eu lieu en moi, sera-t-elle aussi advenue en d’autres personnes?Et une nouvelle espérance naît en moi : que ce monde qui semblait avant m’enlever cette transformation puisse maintenant reprendre le chemin sur d’autres voies. V.K. – Slovaquie Landau pour bébés J’avais connu une jeune tzigane qui attendait un enfant. Elle avait besoin de tout, des vêtements jusqu’à tout le matériel nécessaire pour la naissance de l’enfant. J’avais lu dans l’Évangile : « Tout ce que vous demanderez au Père…il vous le concédera ». Ce jour-là, j’ai demandé avec la foi à Jésus pendant la messe, un landau pour bébés. Plus tard, à l’école, je me suis engagée plus que jamais à aimer mes camarades et mes professeurs. Retournée à la maison le soir, j’ai appris de Maman qu’une voisine, sachant que j’aide les pauvres, avait laissé quelque chose pour moi. Il s’agissait…d’un landau pour bébés ! J’ai été tout émue de cette rapide réponse de la Providence ! M.C. – Espagne Bénédiction Infirmière depuis un mois, justement en cette période du coronavirus, dans l’hôpital où je travaillais, j’ai partagé aux autres infirmières la solitude de différents patients passés à l’autre vie sans le réconfort de leur propre famille. L’expérience la plus forte a été pour moi lorsque j’ai su de ma maman que, selon les paroles du pape, médecins et infirmières étaient habilités à donner une bénédiction aux patients défunts, j’ai pu tracer un signe de croix sur le front et la poitrine de plusieurs d’entre eux avant encore d’accomplir les pratiques de constatation de la mort et de conduire les corps à la morgue. Giuseppe – Italie
D’après Stefania Tanesini
Août 25, 2020 | Non classifié(e)
Le charisme de Chiara Lubich pour l’unité des chrétiens. Entretien avec Lesley Ellison, anglicane, première focolarine non catholique à avoir suivi Chiara.
Vivre ensemble l’Évangile, la Parole de Dieu ; aimer son frère comme Jésus l’a fait, au point de mourir pour l’autre ; vivre pour l’unité entre ceux qui croient en Christ, au-delà de toute appartenance et division. C’est autour de ces axes que se déploie le potentiel œcuménique du charisme de l’unité de Chiara Lubich. “Une spiritualité complètement œcuménique”, c’est ainsi que la définit le Card. Kurt Koch, président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, dans la préface du livre “Une spiritualité pour l’unité des chrétiens. Pensées Choisies”, publié par Città Nuova. Cent ans après sa naissance, cet ouvrage rassemble quelques discours et réponses de la fondatrice du mouvement des Focolari au sujet de l’œcuménisme. L’introduction a été rédigée par la présidente des Focolari, Maria Voce, et la postface par le Secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises de l’époque, le pasteur Olav F. Tveit, aujourd’hui Président de la Conférence des évêques luthériens de Norvège. Lesley Ellison, anglicane, est la première focolarine non catholique à avoir suivi Chiara : Ton expérience a ouvert la voie à beaucoup. N’as-tu jamais eu d’hésitations ? « J’ai grandi dans une famille protestante avec des préjugés contre les catholiques, et à cette époque, à Liverpool, les deux communautés étaient séparées. Comme Chiara, je voulais moi aussi donner ma vie à Dieu. Quand je l’ai entendue pour la première fois, en 1967 à Canterbury, je fréquentais les focolarines de Liverpool depuis un an, nous cherchions à vivre l’Évangile, mais je ne savais pas qu’elles étaient catholiques. Tout comme je ne connaissais pas la communauté des personnes autour du focolare. Quand j’ai réalisé qu’elles étaient toutes catholiques, j’ai été bouleversée, mais à Canterbury, en écoutant Chiara, j’ai compris que Dieu aime tout le monde, et que “tout le monde” inclut aussi les catholiques ! Il était nécessaire que je bouge intérieurement et que je mette de côté mes préjugés. Quand je suis arrivée à Liverpool, un couple catholique m’a proposé de me ramener chez moi. « Mais je suis protestante », leur ai-je dit. Et eux de me répondre : « Très bien ! Nous nous aimons ! » C’était ma première expérience œcuménique ! » Quand as-tu senti que la Spiritualité de l’unité pouvait être la tienne ? « En 1967, je suis allée visiter la Cité pilote de Loppiano. Au cours de cette visite, il y a eu une messe catholique, mais moi, comme anglicane, je n’ai pas pu recevoir l’Eucharistie. Ce clivage entre nos Églises me semblait absurde, si douloureux que j’ai crié à Jésus en moi : « Que puis-je faire ? » Et j’ai cru l’entendre me répondre: « Donne-moi ta vie pour l’unité.» Vivre l’Évangile est le chemin que Chiara a indiqué pour l’unité. Pourquoi, en tant qu’anglicane, cette proposition t’a-t-elle frappée ? « Ma formation de jeune anglicane me demandait d’ écouter, lire, prendre note, apprendre et assimiler intérieurement la parole de Dieu. L’idée de vivre l’Évangile, que j’ai entendue pour la première fois au focolare, était donc une nouveauté absolue et a donné à ma vie chrétienne une nouvelle dimension communautaire. » Jésus nous demande de nous aimer comme il l’a fait, au point de donner notre vie pour les autres. Qu’est-ce que cela signifie pour toi dans tes relations avec les fidèles d’autres Églises ? « Dans le mot comme je trouve tout le charisme de Chiara, Jésus crucifié et abandonné qui est la Vie. C’est la façon dont Dieu lui-même a voulu dialoguer avec l’humanité, et c’est le modèle qu’il nous offre pour tout dialogue entre nous et avec lui. Pour moi, donner la vie, signifie accueillir l’autre, l’écouter, mettre de côté pensées et jugements. Mais aussi offrir mes pensées avec détachement. C’est ce que Chiara a fait avec moi et avec chaque personne qu’elle a rencontrée.C’est ainsi que nous essayons de vivre les relations au sein du Mouvement. »
Claudia Di Lorenzi
Août 24, 2020 | Non classifié(e)
La pandémie du Coronavirus a fait sauter les programmes, les structures et les procédures dans tous les domaines de la vie humaine. Partout, il y a un grand besoin de créativité pour trouver de nouvelles réponses aux défis posés par cette situation. Ce que Chiara Lubich proposait en 1983 est d’une grande actualité. Dieu nous parle de différentes manières et une de celles-ci, ce sont les inspirations de l’Esprit Saint. Nous devons donc, au cours de ce mois, servir Dieu en suivant aussi les indications de la voix si délicate de l’Esprit qui parle en nous. L’Esprit Saint ! la troisième Personne divine qui est Dieu, comme le Père est Dieu, comme le Verbe est Dieu ! [… Il habite le cœur des chrétiens ; Il est donc là aussi en moi ; Il est dans le cœur de nos frères. […] Devenons des élèves attentifs et assidus de ce grand maître. Soyons attentifs à ses impulsions mystérieuses et d’une grande délicatesse. Ne laissons tomber aucune de celles qui peuvent être ses inspirations. Si, les premiers temps, nous avons parcouru un tel chemin en mettant en pratique le slogan : « Chaque idée est une responsabilité », rappelons-nous que les idées qui germent dans l’esprit d’une personne qui a décidé d’aimer sont souvent des inspirations de l’Esprit Saint. Et pourquoi nous les donne-t-il ? Pour nous ‘vivifier’, nous-mêmes et le monde par notre intermédiaire, pour que nous fassions avancer notre révolution d’amour. Alors soyons attentifs : chaque idée, surtout si nous pensons qu’elle peut être une inspiration, prenons-là comme une responsabilité à saisir et mettons-la en pratique. En agissant ainsi, nous aurons trouvé un excellent moyen d’aimer, d’honorer, et de remercier l’Esprit Saint […].
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, Mollens, 1er septembre 1983) Tratto da : “Ogni idea, una responsabilità”, in: Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, pag. 127. Città Nuova Ed., 2019.
Août 22, 2020 | Non classifié(e)
Bintou Konaté est musulmane. Avec ses amies chrétiennes, elle a transformé sa souffrance en une occasion d’aider sa communauté. By Stefania Tanesini, Egilde Verí, Marco Tursi. https://vimeo.com/430766271
Août 21, 2020 | Non classifié(e)
Récemment, le nouveau livre du coprésident du mouvement des Focolari, Jesús Morán, a été publié sous le titre : “Charisme et prophétie”. En continuité avec le précédent intitulé « Fidélité créatrice. Le défi de l’actualisation d’un charisme », Morán propose dans ce texte, à partir de quelques conversations tenues ces trois dernières années, sa réflexion sur le “génie ecclésial” de Chiara Lubich. Nous en parlons avec l’auteur.
Comment est née l’idée de ce livre ? J’avais ces textes qui n’avaient pas encore été publiés et je pensais honorer la mémoire de Chiara Lubich pour l’ année du centenaire de sa naissance et, en même temps, rendre un service à tous les membres du mouvement des Focolari. Depuis que j’ai commencé, il y a plusieurs années, à utiliser cette expression, “le génie ecclésial de Chiara”, j’ai vu que beaucoup l’aimaient, c’est-à-dire qu’ils y voyaient une idée simple qui pouvait résumer la merveilleuse unité et la synergie entre la personne de Chiara et son charisme, à l’image du ” fragment qui contient la totalité”. Je suis convaincu que Chiara, en plus d’avoir été dotée par Dieu d’un “génie ecclésial”, l’a assurément incarné, à la suite de tous ceux qu’il y a eu dans l’Église et qui ont ouvert de nouveaux horizons, toujours insérés dans la tradition qui remonte à Jésus lui-même. Il était juste de l’approfondir en ce Centenaire. Comme vous l’avez vous-même expliqué à plusieurs reprises, le mouvement des Focolari, après sa phase charismatique, est entré dans sa phase historique, celle que vous avez définie comme « fidélité créatrice ». Il s’agit donc de la phase où les prophéties de Chiara s’incarnent dans l’histoire. Selon vous, quelle est la principale contribution que le mouvement des Focolari peut apporter aujourd’hui à la réalisation de ces prophéties dans la sphère ecclésiale, dans son cheminement vers l’ut omnes ? Lorsque je dis que nous sommes entrés dans la phase de la fondation historique du Mouvement, dans une fidélité créatrice au regard de la fondation charismatique, je n’ai pas l’intention d’opposer dialectiquement ces deux phases. En fait, la fondation charismatique comporte aussi une dimension historique et, par conséquent, la fondation historique a aussi une dimension charismatique. Mais ce sont deux phases différentes, avec des caractéristiques différentes, qui touchent à la fois le fond et la forme des choses. Il ne fait aucun doute que le question de l’incarnation du Charisme de l’unité revêt aujourd’hui une importance et une urgence particulières. La fidélité créatrice s’exerce toujours en gardant à l’esprit deux principes : l’écoute des questions que Dieu pose dans le monde, l’écoute de ce que Dieu continue à dire dans le noyau fondateur du charisme. À mon avis, une des questions que Dieu pose à l’Église qui marche dans l’histoire du monde est ce que, en un mot, on pourrait appeler la “synodalité”, avec tout ce qui l’accompagne: ouverture, communication, proximité, attention à la dignité de la personne, en particulier des plus vulnérables. Le Mouvement des Focolari contribue à ce cheminement ecclésial avec un accent tout particulier, qui vient du cœur du charisme, c’est-à-dire de l’expérience vitale et incarnée du Dieu trinitaire qui se fait histoire, sans laquelle la synodalité se réduit à une nouvelle organisation privée de la vie de l’Esprit. Et quels sont les aspects de l’incarnation de ces prophéties pour lesquelles il reste encore un long chemin à parcourir ? Je pense que pour être à la hauteur de notre véritable vocation dans l’Église, les membres du Mouvement doivent croître dans ce qu’on appelle le sensus ecclesiae (le sens de l’Église). Celui-ci ne fait pas défaut, mais il doit grandir, ce qui signifie pour nous surmonter définitivement tout comportement autoréférentiel et atteindre la maturité que les derniers papes nous ont souhaitée. Par ailleurs, nous devons dépasser tout dualisme entre engagement civil et engagement ecclésial, en regardant le modèle que nous avons toujours devant nous en tant que chrétiens : Jésus, Dieu fait homme, vraiment homme et vraiment Dieu. Que souhaitez-vous dire, à cœur ouvert, à la lumière également des réflexions que vous proposez dans votre texte, à l’approche de la fin de ces six années de coprésidence du mouvement des Focolari ? Je prie pour que Dieu nous donne les grâces nécessaires pour actualiser le charisme de Chiara Lubich de manière vitale et radicale. Je pense qu’il faut renaître, à partir du cœur du charisme, de ce que nous appelons l’Idéal, et de là mettre en route les réformes nécessaires pour que le Mouvement, également en tant qu’institution, reflète de mieux en mieux la vie tout à la fois humaine et divine qui l’anime. Et cette renaissance signifie purification, conversion.
propos recueillis par Anna Lisa Innocenti
Août 19, 2020 | Non classifié(e)
Nous assistons à une période de grands changements, de transformations et de contradictions qui peuvent ouvrir de nouvelles voies dans la recherche du bien commun. Grâce à la nouvelle campagne #daretocare, les jeunes du mouvement des Focolari veulent placer la question du soin en tête de l’agenda politique local et mondial. La nouvelle campagne des jeunes du mouvement des Focolari a débuté le 20 juin dernier sous le nom de #daretocare – constamment mise à jour sur le site de United World Project -, c’est-à-dire « oser et prendre soin », en prenant en charge nos sociétés et la planète. Quel est le rapport entre #daretocare et la politique ? Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, pensait qu’il existait une véritable vocation à la politique, un appel personnel perçu dans sa propre conscience et né de certaines circonstances, inspiré par l’urgence d’un besoin social non satisfait, par la violation d’un droit humain ou le désir de faire quelque chose d’utile pour sa ville ou son Pays. Mais est-ce toujours d’actualité ?
Javier Baquero de Bogotá en Colombie, Cristina Guarda d’Italie et Frantisek Talíř de Zubčice en République Tchèque nous aident à répondre à cette question. Ce sont des jeunes du mouvement des Focolari et ils font partie du réseau du Movimento Politico per l’unità (Mouvement Politique pour l’unité), une expression des Focolari pour une culture de l’unité en politique. « Je suis dans la vie politique depuis l’âge de 13 ans et officiellement au service du gouvernement depuis mes 18 ans, » déclare Javier, qui travaille aujourd’hui avec le maire de Bogotá. « Je suis avec des personnes intègres et transparentes, capables de faire face à la corruption. Celle-ci existe, mais c’est seulement le fait de quelques uns. À mon avis, le principe le plus important en politique est le service. Parce que l’on met ses connaissances, ses compétences, son savoir-faire au service d’une société, de l’humanité, de la planète. Et cela ne se fait pas seul, mais en équipe. Le principe qui devrait donc guider chaque engagé politique est le service. Être disponible intérieurement pour répondre aux besoins d’une société. #Daretocare, « oser et prendre soin », c’est d’abord avoir conscience et être proche des problèmes de ma ville, mais pas seulement : c’est penser et construire des politiques publiques pour résoudre ces problèmes. »
Cristina, qui est engagée en politique depuis cinq ans, ajoute : « Oui, je sais, parfois je suis écœurée en voyant la haine suscitée par certains politiciens, la conspiration du silence, la paresse ou la surdité face à certains problèmes complexes. Mais pour cette raison, nous devons, nous et moi, agir et faire de notre mieux. À travers mon action politique, je veux exprimer mon amour profond pour les autres en faisant tout pour les aider à vivre mieux, pour alléger leurs soucis et leur donner tous les outils pour réaliser le rêve de leur vie. »
« La politique n’est pas mauvaise en soi. Elle est faite par des hommes plus ou moins efficaces dans ce domaine – dit František, militant politique dans sa région. C’est pourquoi il est nécessaire que les nouvelles générations continuent à s’investir dans le monde de la politique, en assumant leur charge de la meilleure façon possible. Considérer la politique comme un service, voilà ce que m’a fait comprendre le pape François lorsque nous nous sommes rencontrés il y a un an et demi. Je pense que c’est le secret d’une bonne politique, la clé pour vraiment répondre aux besoins des autres. Une question se pose constamment, celle de savoir si je fais de la politique pour moi-même ou pour être au service des autres. Chaque fois que je dois prendre une décision – petite ou grande – je suis confronté à ce choix: me mettre en avant ou au contraire mettre les autres en valeur. Si les autres sont à la première place, alors tout ira bien ! » C’est pourquoi il est important de travailler en réseau, de penser et d’agir pour le bien commun, de prendre soin de chacun. Pour suivre les événements de la campagne #daretocare, consulter le site web de United World Project.
Propos recueillis par les jeunes des Focolari
Août 18, 2020 | Non classifié(e)
Quelles sont les perspectives d’avenir de l’Institut universitaire Sophia? Comment répondre aux besoins éducatifs des jeunes d’aujourd’hui ? Nous avons posé la question au Recteur, Giuseppe Argiolas, nommé le 20 février dernier par la Congrégation pour l’Éducation Catholique du Saint-Siège. Le professeur Giuseppe Argiolas, Recteur de l’Institut universitaire Sophia nous explique les perspectives d’avenir de l’université.
Aujourd’hui, Sophia est une Université. Depuis quelques mois en effet, vous en portez le titre de RECTEUR. Qu’est-ce que cela signifie et quels seront les changements pour les étudiants ? « Nous sommes à la première relève de la garde de Sophia; cela coïncide également avec l’attribution par la Congrégation pour l’Éducation Catholique du titre de « Recteur », auparavant le titre était « Doyen ». Il s’agit en effet d’une reconnaissance du développement que Sophia a connu au cours de ces 12 années et pour lequel nous exprimons notre gratitude. Les défis à relever ont été énormes, Chiara a fondé cette université en un clin d’œil et ainsi, tous les professeurs, le personnel administratif et les étudiants de la première heure et ceux qui l’ont rejoint plus tard, ont fait un travail extraordinaire. Nous venons d’activer 4 masters avec différentes spécialisations : « Économie et gestion » (orientation en « Gestion pour une économie civile et durable »), « Sciences politiques » (orientation en « Fraternité dans la res publica »). « Bases théoriques et lignes opérationnelles » (et orientation « Gouvernance des biens communs »), « Ontologie trinitaire » (orientation en « Théologie » et en « Philosophie ») et « Culture de l’unité » (orientation en « Pédagogie de la communion pour une culture de la paix » et orientation « Processus de communication et médiation interculturelle et interreligieuse »). L’École doctorale est désormais une réalité consolidée et nous développons l’École post-doctorale au service des jeunes chercheurs. Chiara Lubich voyait Sophia comme une université mondiale, une université unique avec différents sièges. En Amérique latine, nous assistons à la naissance de Sophia ALC (Amérique latine et Caraïbes) et les premières semences sont également visibles en Afrique et en Asie. Notre tâche sera de considérer ces projets dans l’esprit d’une Sophia unifiée qui s’exprime dans la diversité des contextes dans lesquels elle se développe ». L’urgence du Covid-19 a eu un impact considérable sur les leçons : comment l’enseignement se poursuit-il ? « Grâce à l’effort de chacun, il a été possible de poursuivre les cours, les examens et le programme académique, en utilisant les outils que la technologie offre aujourd’hui. Nous avons également activé des séminaires en ligne consacrés à la pandémie pour offrir notre contribution de réflexion et d’action sur une question aussi délicate et urgente, et nous l’avons fait à partir des différentes disciplines scientifiques en activant un dialogue interdisciplinaire, international et intergénérationnel. La nouvelle année universitaire commence normalement sous forme présentielle et en ligne pour les étudiants qui ne pourront pas se rendre à Sophia en raison des restrictions internationales causées par le Covid-19 ». Quelles sont les perspectives d’avenir ? Comment voyez-vous Sophia dans 10 ans ? « Sophia a su maintenir son élan charismatique et à innover en fidélité au charisme,. Je pense que nous devons continuer sur cette voie : maintenir la fidélité au charisme avec la spécificité qu’il contient pour lire les signes des temps. Le pape François nous l’a dit par trois paroles – « Sagesse, Alliance, Sortie » – qu’il nous a adressées lors de la rencontre que nous avons eue avec lui en novembre dernier, nous donnant ainsi une référence sûre pour notre avenir. Je voudrais ainsi développer Sophia sur trois fronts : l’enseignement, en progressant dans la direction entreprise mais avec une attention et une sensibilité pour répondre de manière adéquate aux besoins éducatifs des jeunes ; la recherche, en valorisant le développement des différentes disciplines et en favorisant une interdisciplinarité toujours plus marquée, indispensable dans la recherche scientifique actuelle ; la relation avec les autres organismes du Mouvement des Focolari et avec les autres Institutions universitaires et culturelles, afin que le service que nous offrons en faveur du bien commun soit toujours plus incisif. Nous allons essayer de le faire, ensemble, dans l’unité, avec toute la passion que nous pouvons exprimer. La phase de fondation est terminée à certains égards et la phase de consolidation et de développement commence. Ce qui ne doit pas cesser, c’est l’élan charismatique, qui doit continuer. En effet, il doit toujours nous accompagner en tant qu’étoile polaire sur le chemin que nous venons de commencer et que nous sommes appelés à parcourir avec de nombreux compagnons de route avec “joie, vision et décision” ».
Lorenzo Russo
Août 17, 2020 | Non classifié(e)
La présence de Jésus, le Ressuscité, parmi deux personnes ou plus réunies en son nom est l’un des points fondamentaux de la spiritualité des Focolari. Le Mouvement, en effet, se sent appelé à “engendrer” sa présence dans tous les domaines de l’existence humaine. Mais que faire quand on est seul ? Chiara Lubich propose une gymnastique spirituelle. Aujourd’hui, il nous arrive souvent de côtoyer, dans le monde où nous vivons, des femmes et des hommes justes et bons mais qui n’éprouvent pas le besoin de croire. Certains en auraient peut-être le désir, mais vivant dans un monde qui devrait être chrétien et souvent ne l’est pas, ils n’ont pas le courage de faire le premier pas. Ils attendent et se rangent parmi ceux qui se disent en recherche. […] Ils attendent, sans doute inconsciemment, de rencontrer un jour Jésus. Et c’est là […] que l’on constate l’actualité, l’opportunité et l’urgence extrêmes de notre spiritualité et du point en question : « Jésus au milieu de nous ». […] Il atteste et démontre qu’il n’est pas uniquement une réalité d’une époque révolue. Il est Celui qui, tenant sa promesse : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps[1] » est présent, vivant, plein de lumière et d’amour, aujourd’hui encore, au milieu de ceux qui vivent en frères. Établir sa présence au milieu de nous est notre tâche essentielle. Et nous pouvons y arriver, en mettant en pratique ses commandements, qui se résument à vivre le commandement nouveau, à l’exemple de Jésus abandonné. Cependant vivre ses commandements – a-t-Il dit ‑ est un joug facile à porter et un fardeau léger. […] Mais peut-il en être toujours ainsi ? En général, oui. Il faut néanmoins deux ou plusieurs personnes qui soient unies en son Nom. Et quand nous sommes seuls ? Ou bien lorsque les autres ne comprennent pas notre amour ? Nous savons que, si nous étreignons Jésus abandonné dans ces moments-là, nous pouvons tenir le coup, garder la paix et la joie même. Nous pouvons travailler, prier, étudier et notre cœur peut connaître la plénitude. Toutefois il peut y avoir des moments où définir le joug du Seigneur comme facile à porter et son fardeau léger peut sembler difficile. Il y a des périodes, par exemple, où notre santé chancelle et influe aussi sur tout notre être. Nous sommes portés à nous replier sur nous-mêmes, ce qui nous rend presque incapables d’entrer en relation avec les autres. […] Ou il y a aussi les morts inattendues ou les événements imprévus qui nous coupent la respiration. Et il nous semble difficile que d’autres puissent comprendre. Ou bien c’est l’arrivée d’une maladie qui pourrait être mortelle… Ou…, ou… Dieu permet toutes ces circonstances douloureuses pour nous façonner par ce moyen, dont on ne peut faire abstraction dans le christianisme et que Jésus lui-même a éprouvé : la croix. Comment devons-nous nous comporter dans ces cas ? Essayons de nous réjouir, au moins par la volonté, parce que nous sommes un peu comme Lui, abandonné, et mettons toutes nos préoccupations dans le cœur du Père[2]. Demeurons dans une offrande continuelle, aidés par la grâce du moment, qui ne manquera pas, jusqu’à ce que Dieu fasse retrouver la pleine sérénité à notre âme éprouvée. Rappelons-nous cependant que nous devons toujours aimer nos frères, bien sûr comme et autant que cela nous est possible. Confions-nous à eux, au moins pour l’essentiel, en leur disant par exemple : « Je traverse une épreuve… » Disons-le par amour, pour ne pas nous soustraire à la communion. Communiquer, du reste, est toujours le meilleur tonique, en toutes circonstances. Ainsi, Jésus au milieu de nous […] nous aidera à surnager aussi dans ces moments-là. Il nous montrera que, toujours et quoi qu’il arrive, son joug peut être facile à porter et son fardeau léger.
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, 24 avril 1997, Rocca di Papa) [1] Mt 28, 20. [2](cf. 1 P 5,7)
Août 15, 2020 | Non classifié(e)
Raul et Mitali sont originaires de Mumbai, Inde. Ils sont mariés et ont deux filles. Ils sont danseurs. Quand la danse devient un puissant instrument de connaissance mutuelle entre différentes traditions religieuses. By Marcello Vaz. https://vimeo.com/430374792
Août 13, 2020 | Non classifié(e)
Le père Bonaventura Marinelli OFMCap, le premier religieux qui a suivi Chiara Lubich, s’est éteint à l’âge de 100 ans. Le père Fabio Ciardi se souvient de lui.
Je me suis souvenu de lui, il y a quelques jours, à l’occasion de la fête de Saint Bonaventure. Père Bonaventura Marinelli est parti au ciel le 1er août 2020, à l’âge de 100 ans, pour célébrer au ciel le centenaire de Chiara Lubich, son inséparable contemporaine. Quelle amitié profonde et fidèle ! Ayant vécu à Trente au couvent des Capucins de 1942 à 1946 en tant qu’étudiant en théologie et jeune religieux, il a été, comme il aimait à le dire, un « témoin oculaire à distance » des débuts du mouvement des Focolari. À distance, car à cette époque, les contacts étroits n’étaient pas autorisés. Pourtant, il était un témoin oculaire parce qu’il voyait comment vivaient ces extraordinaires « tertiaires franciscaines ». « Après le bombardement de 1944, dit-il dans une longue conversation, nous avions sans cesse sous les yeux Chiara et ses compagnes. Elles venaient à la messe, non pas dans notre église qui avait été détruite par les bombardements, mais dans la sacristie, qui était encore plus petite et nous étions aussi plus proches. Je me souviens que pour moi, c’était une impression très profonde à chaque fois. De nature assez timide, j’ai du mal à faire des rencontres mais je me souviens qu’en faisant la quête pendant l’été, à partir de 1943, il m’était de plus en plus facile de rencontrer les familles, les personnes, les enfants, etc. Ce n’était pas dû à ma nature ; cette nouvelle façon de voir me venait de la vie que je voyais en Chiara et ses compagnes. En 1946, mes supérieurs m’envoyèrent à l’université en Suisse ; j’étais déjà prêtre depuis un an. Les premiers mois, j’ai reçu des lettres de mes compagnons avec lesquels j’avais fait le pacte d’unité. À un moment donné, ce fut le néant, le silence : l’enquête du Saint-Office avait commencé, mais je ne le savais pas. Pour ma part, ce fut un glissement progressif vers un sentiment de désolation indicible, jusqu’au 23 avril 1948. Ce jour-là, j’étais allé à Trente pour aller voter et ce matin-là, avant de rentrer en Suisse, j’ai rencontré Chiara. Elle m’a replongé dans la fête mais, de façon plus profonde et j’ai compris que ce qui importe, c’est aimer. J’avais l’impression de toucher le ciel du doigt. Lorsque je suis arrivé à Fribourg, je lui ai écrit une lettre, la première lettre ». Ainsi commence une correspondance qui permet à Chiara de communiquer ce qu’elle vit à cette époque. Grâce au Père Bonaventura, nous disposons aujourd’hui d’un patrimoine inestimable d’écrits dont certains sont très connus, comme la lettre du 30 mars 1948, où elle lui confie : « Le livre de lumière que le Seigneur écrit dans mon âme a deux aspects : une page étincelante d’amour mystérieux : Unité. Une page étincelante de douleur mystérieuse : Jésus abandonné ». Ces lettres témoignent de la relation profonde qui s’est vite établie entre les deux. 11 mai 1948 : « Votre lettre m’a confirmé la pensée que je m’étais faite de votre âme, très aimée du Seigneur, et je voudrais en un instant, en un éclair, vous donner tout ce qui m’appartient, tout ce que Dieu a construit en moi en profitant de mon néant, de ma faiblesse, de ma misère. (…) Ce que je veux vous écrire aujourd’hui, c’est que l’unité que Dieu a faite, nous ne devons pas la briser. (…) Saint François n’est pas heureux tant que vous ne l’avez pas revécu et que vous ne l’avez pas fait revivre chez ses frères. – Commencez. Il réussira ». 8 septembre 1948 : « Quelle joie m’avez-vous donnée par votre lettre! Il y a Jésus. Je l’ai senti dans votre soif de « vie », dans l’optimisme qu’elle contient et qui déborde ici et là, surtout dans la paix qui génère le désir de L’aimer plus, davantage. Soyez assuré que – jusqu’à ce que je ne quitte Jésus (et quand le sera-t-il ? Je L’aurai encore plus au Paradis) – je continuerai à suivre votre âme avec un soin attentif et fraternel ». 27 janvier 1951 : « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point votre âme « pénètre » (littéralement ! … presque à en ressentir l’effet physique !) dans la mienne ». Je me souviens de la joie qu’ils ont éprouvée lorsqu’ils se sont rencontrés et avec quel naturel ils se parlaient en trentain… Ils étaient du même âge et pourtant il se sentait comme un disciple et elle comme sa mère. Dans l’une des premières lettres, Chiara a simplement signé « s.m. », que Bonaventura a immédiatement interprété comme « sa mère ». Les réponses sont signées « s.f. » (son fils) et Chiara comprenait. Une focolarine se souvient que Chiara, en le saluant en 2000, a dit : « Mon premier fils religieux! » La vie du Père Bonaventura est riche: Il devient professeur d’Écriture Sainte, traducteur de commentaires bibliques à partir de l’allemand, il assume des charges importantes dans son Ordre : il est provincial, formateur, définiteur général. Il est ensuite appelé par Chiara pour diriger le Centre international de spiritualité pour les religieux à Castel Gandolfo (Rome) et à Loppiano, la cité-pilote des Focolari en Italie. Timide et d’une extraordinaire humilité, il a su témoigner sans ostentation et avec sincérité de l’Idéal que Chiara lui avait transmis. « Un vrai enfant évangélique dans la sagesse et la simplicité de la vie », a écrit un confrère. Les souvenirs personnels ne manquent pas, à commencer par le jour où, en 1978, nous sommes partis ensemble au Canada pendant un mois pour animer une école de formation de religieux. J’ai ensuite vécu en communauté avec lui à Castel Gandolfo. Entre autres, dans mon journal, le 10 novembre 1999, alors qu’il nous avait déjà quittés pour une nouvelle tâche, j’ai lu à propos d’une de ses visites : « Bonaventura arrive, et il y a un air de fête comme d’habitude ». J’ai été frappé par ce « comme d’habitude ». Mais le plus beau moment a peut-être été le 18 mars 2008, lorsque nous avons assisté ensemble aux funérailles de Chiara à Rome, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. À la fin de la célébration, il m’a demandé de l’accompagner auprès du cercueil, rompant ainsi le strict protocole. Il était désormais âgé et avait du mal à s’abaisser. Arrivé devant le cercueil, il s’agenouilla, l’embrassa et donna un baiser. Moi aussi, je me suis agenouillé pour déposer un baiser sur le cercueil (mais l’expression ne rend pas car c’était vraiment embrasser Chiara). C’était comme si un barrage se brisait : tout le monde se mit à entourer le cercueil et à l’embrasser… Mais le geste de Bonaventura demeura le geste unique d’un fils envers sa mère. Il m’a aussi toujours aimé. Dans l’une de ses dernières lettres, il m’écrivait : « Je me souviens de toi et je m’en souviendrai toujours avec gratitude et j’espère d’avoir encore la joie de te rencontrer personnellement. Ce matin, je t’ai confié spécialement à saint François. Je t’embrasse ! ».
Père Fabio Ciardi OMI
Août 12, 2020 | Non classifié(e)
Nous sommes reconnaissants pour la solidarité reçue et l’engagement à ressusciter un pays messager de paix, avec les différentes communautés religieuses. Le Liban, comme nous le savons, est un pays encore sous le choc. Beyrouth, ville méconnaissable, a un visage apocalyptique : destruction, tensions extrêmes, douleur, colère, entraînant des épisodes de violence.
Et c’est précisément de cette terre blessée qu’est partie, il y a un jour, une lettre de la communauté du mouvement des Focolari au Liban, adressée à tous les membres du Mouvement dans le monde. « Par ces lignes, – lit-on dans la lettre – nous voudrions adresser à chacun de vous un remerciement personnel, ému, profond, immense pour la proximité immédiate qui nous a été manifestée de toutes les coins du monde, des grands et des petits, des lointains et des proches, par des appels téléphoniques et des messages ». « En nous réveillant chaque jour – continuent les membres de la communauté des Focolari – et en découvrant de plus en plus l’immensité de la catastrophe, les dégâts matériels, les nombreux hôpitaux rendus inutilisables, l’air pollué que nous respirons, nous nous sentons comme des « survivants ». Chacun de nous aurait pu être sur les lieux du drame ou peut-être l’était-il et une main providentielle lui a fait changer de pièce. Cependant, nous nous retrouvons dans les propos d’une jeune femme, tout juste sortie d’un ascenseur éventré par l’explosion : nous réalisons qu’une nouvelle vie nous a été donnée ». Ils parlent ensuite de rues, où tout semble crier au désespoir, « de nombreuses personnes du nord au sud, appartenant aux différentes communautés religieuses, s’affairent à déblayer les décombres, apportant à chacun à sa manière, le témoignage que la “résurrection” vaincra sur la mort de la ville, du pays, des rêves de beaucoup ». Avec vous, – concluent-ils – nous voulons aller de l’avant pour qu’un Liban renaisse comme messager de paix, d’unité, de fraternité entre tous, une ébauche d’un monde uni.
Recueilli par Anna Lisa Innocenti
________________________________________ La coordination d’urgence du mouvement des Focolari qui interviendra par le biais des organisations de l’UMA et de l’APN a été activée. Pour ceux qui souhaitent aider, les comptes courants suivants ont été activés :
Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Code SWIFT/BIC: CCRTIT2T auprès de la Banca Popolare Etica
Action pour les Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN: IT11G0306909606100000001060 Code SWIFT/BIC: BCITITMM auprès de la Banca Intesa San Paolo
MOTIF: Urgence Liban ——————————————————- Les contributions versées sur les deux comptes courants à cette intention seront gérées conjointement par l’AMU et l‘AFN. Pour ce type de dons, des avantages fiscaux sont prévus dans de nombreux pays de l’Union Européenne et dans d’autres pays du monde, suivant les réglementations locales.
Août 11, 2020 | Non classifié(e)
Danilo Zanzucchi a 100 ans. Focolarino marié – l’un des premiers sur les pas d’Igino Giordani – Danilo deviendra vite, avec sa femme Anna Maria, le couple responsable de Familles Nouvelles au niveau mondial.
Chiara a toujours eu une prédilection pour ce jeune ingénieur qui, après avoir édifié ses premières constructions importantes dans le nord de l’Italie (« encore toutes debout » assure fièrement Danilo), laisse une carrière prometteuse pour s’installer dans la capitale et collaborer à plein temps en tant que famille aux objectifs du Mouvement. Mais l’estime de Chiara pour Danilo tenait surtout au fait qu’il avait su cueillir dans son intégrité le charisme que l’Esprit lui avait confié. Parmi ses premières tâches, la collaboration aux construction du Centre Mariapoli à Rocca di Papa, qui deviendra le siège international du Mouvement. Focolarino marié – l’un des premiers sur les pas d’Igino Giordani – Danilo deviendra vite, avec sa femme Anna Maria, le couple responsable de Familles Nouvelles au niveau mondial. Au cours des décennies qui suivront, ils vont mettre au point une pastorale familiale novatrice et efficace, appréciée sous toutes les latitudes en raison de la riche spiritualité qui l’inspire et de son ouverture aux exigences du monde actuel. Danilo n’est pas non plus passé inaperçu des sommités ecclésiastiques, touchées par sa présence brillante, ses compétences et son intériorité. Président diocésain des hommes catholiques à Parme (Italie), il deviendra, une fois à Rome, consulteur, puis membre du dicastère du Vatican pour la famille. Ces dernières responsabilités leur ont permis, à Anna Maria et lui, d’être plusieurs fois invités chez le pape Jean-Paul II et de devenir testimonial des reportages sur la famille dans les émissions télévisées, y compris en mondovision. Lors d’une visite (en 1984) au centre international du Mouvement, le pape polonais, accueilli par Danilo, n’a pas hésité à le nommer sympathiquement «ministre des affaires étrangères des Focolari». La collaboration a continué avec Benoît XVI, qui leur a par exemple demandé d’écrire le texte pour un chemin de croix qu’il présidait au Colisée de Rome (en 2012). Danilo fête ses cent ans avec auprès de lui Anna Maria (90 ans), leurs 5 enfants (dont 2 sont focolarini et 2 focolarini mariés), leurs 12 petits-enfants et toute la famille des Focolari, en particulier les innombrables familles de tous les continents pour lesquelles il a été avec Anna Maria un exemple, un confident, un guide, restant pour chacune un point de référence aimable et sûr. Sa condition psychique et physique demeure excellente, alors qu’il y a des années de cela, Chiara elle-même, avec nous tous, avait tremblé pour sa santé. Il arrive à se rendre à la messe presque chaque jour et il n’est pas rare de le voir participer aux rencontres de son focolare et à celles des familles-focolare. En raison peut-être du dessein particulier dont il est investi, le Seigneur l’a préservé lors de deux épisodes importants durant la deuxième guerre mondiale. Danilo raconte volontiers que s’il n’y avait pas eu la bourrade providentielle d’un compagnon d’armes qui l’a propulsé ailleurs, il aurait été tué par la bombe qui a explosé juste à l’endroit où il se trouvait. Plus tard, il a été sauvé du peloton d’exécution déjà aligné par sa connaissance de la langue allemande. Aujourd’hui encore, pour adoucir des moments un peu difficiles, il peut arriver que Danilo décide de faire goûter un de ses fameux discours retentissants dans cette langue, ce qui remet tout le monde de bonne humeur à cause des licences lexicales qu’il s’autorise. La gratitude de tout le Mouvement Familles Nouvelles pour ce siècle de vie de Danilo, toute donnée à Dieu et aux frères, va à sa grande figure d’homme, un homme de foi et d’œuvres. Merci Danilo d’être un géant de droiture et de tendresse, un exemple de simplicité et de sagesse, de la trempe d’un chef et d’un artiste: un saint de la porte d’à côté. Merci aussi, Danilo, de n’avoir jamais cessé, même maintenant que tu as cent ans, d’incarner l’enfant de l’Évangile qui transparaît depuis toujours de ton être, de tes paroles, de ton humour subtil, de tes aquarelles, de tes innombrables dessins, souvent improvisés sur des serviettes en papier, qui captent et expriment magistralement le meilleur de chacun des protagonistes à qui ils sont dédiés. Sur le site Web des Nouvelles Familles
Août 10, 2020 | Non classifié(e)
La pandémie du Coronavirus est l’épreuve du feu, non seulement pour les systèmes de santé, mais aussi pour les dirigeants politiques, tant à l’échelon local qu’au niveau international. L’extrait suivant, d’un discours de Chiara Lubich peut à juste titre être qualifié d’« hymne à la politique ». C’est un défi pour tous les responsables politiques, et cela peut remplir de gratitude le cœur des citoyens envers tous ceux qui, jour après jour, doivent faire des choix courageux. […] Si les nouveaux Mouvements s’intéressent en général aux problèmes de la société humaine, le Mouvement des Focolari a également donné naissance à une expression politique : le Mouvement politique pour l’unité, dont le but spécifique est précisément la fraternité dans ce domaine. […] On a compris, avant tout, qu’il existe une véritable vocation à la politique. Le croyant y reconnaît clairement la voix de Dieu qui l’appelle à une tâche précise. On peut aussi, sans être croyant, se sentir appelé à agir en politique pour répondre à un besoin social, pour défendre une catégorie plus faible… Répondre à une vocation politique est d’abord un acte de fraternité. On descend dans l’arène pour le bien public, pour le bien des autres comme si c’était le nôtre. Le rôle de l’amour en politique est de créer et de maintenir les conditions qui favoriseront les autres expressions de l’amour : l’amour des jeunes qui veulent se marier et ont besoin d’un logement et d’un travail ; l’amour des étudiants qui ont besoin d’écoles et de livres ; l’amour des entrepreneurs qui pour développer leur entreprise, ont besoin de routes, de chemins de fer, de normes précises… La politique est donc l’amour par excellence qui permet la collaboration entre les personnes car elle est la plateforme où se rencontrent les besoins et les ressources et elle favorise un climat de confiance entre les uns et les autres. La politique peut être comparée à la tige d’une fleur qui soutient et nourrit en continu l’éclosion continue des pétales de la communauté. Dans le Mouvement politique pour l’unité, nous constatons que si l’on vit l’engagement politique comme une vocation à l’amour, l’on est amené à comprendre que ceux qui ont fait un choix politique différent du nôtre ont dû être poussés à l’origine par une même vocation à l’amour ; qu’ils font partie – d’une certaine façon – du même projet que le nôtre, même s’ils se présentent comme des adversaires politiques. La fraternité permet de reconnaître leur rôle, de le respecter, voire de les aider par une critique constructive à y être fidèles, tout comme nous nous efforçons d’être fidèles au nôtre. Dans le Mouvement politique pour l’unité, on pense que l’esprit de fraternité devrait régner à tel point qu’il devrait être possible de parvenir à aimer le parti de l’autre comme le sien, sachant qu’aucun parti n’est né du hasard mais bien d’une exigence historique qui s’est fait jour dans la communauté nationale. L’esprit de fraternité fait ressortir les valeurs authentiques de chacun et édifie le projet politique d’une nation. Certaines initiatives des membres du Mouvement politique pour l’unité en témoignent ; elles visent à établir des relations fraternelles entre la majorité et l’opposition au niveau parlementaire ou municipal. Ces initiatives ont abouti à des lois de l’État ou à des politiques locales qui ont uni les communes concernées. Celui qui, pour répondre à sa vocation politique, se met à vivre de cette façon la fraternité s’insère dans une dimension universelle qui l’ouvre sur toute l’humanité. Il s’interroge pour savoir si telle décision, qui correspond aux intérêts de sa nation, ne va pas nuire aux autres. Le responsable politique de l’unité aime la patrie d’autrui comme la sienne.
Chiara Lubich
Extrait du discours de Chiara Lubich au siège du Mouvement Européen, Madrid (Espagne), le 3 décembre 2002 : « L’Europe unie pour un monde uni. »
Août 8, 2020 | Non classifié(e)
Tranches de vie et du quotidien de Somjit Suwanmaneegul, bouddhiste, originaire de Chiang Rai en Thaïlande. Depuis sa rencontre avec Jean-Paul II jusqu’à aujourd’hui.By Stefania Tanesini and Lorenzo Giovanetti. https://vimeo.com/430659138
Août 7, 2020 | Non classifié(e)
Tout peut arriver dans la vie : des situations heureuses ou difficiles, des deuils, des victoires ou des défaites. Mais nous pouvons faire face à toutes les circonstances sous la bannière d’un seul dénominateur commun : la relation avec Dieu. Les circonstances seront toujours différentes, mais Lui sera toujours présent, toujours avec nous. Quarantaine « Demain », disait le médecin, « nous vous mettrons en quarantaine ». J’avais l’impression d’être une pestiférée ! Je savais que quelqu’un était mort de ce mal. Mourir ! Je n’avais pas eu peur de la douleur de la dernière bataille pour la vie, mais je sentais dans mon cœur le détachement des miens, aiguisé comme une épée. Je ne leur avais pas dit au revoir. Et maintenant… je ne les reverrai peut-être jamais. J’ai pleuré. Et pourtant, mourir signifiait rencontrer le Jésus que j’aimais. Mais il m’a semblé que l’amour donné et reçu ici sur terre par tant de personnes m’attachait ici et l’envol vers le ciel me semblait laborieux. Je connaissais ces derniers, ainsi que celui que je ne connaissais pas encore bien. Pourtant, j’avais toujours essayé d’aimer Jésus dans chaque prochain : parents, amis, connaissances, inconnus ! « C’était toi, Jésus, que j’ai aimé et trouvé en chacun, le même que – si je meurs maintenant – je rencontrerai ». Cette dernière pensée m’a lentement donné la paix. Je suis restée longtemps isolée avec les hauts et les bas de la maladie, mais enveloppée par une présence mystérieuse avec la possibilité de parler à Celui qui m’écoutait et que je pouvais écouter. M. – Italie Grossièreté à l’école Je ne sais pas si j’ai vieilli ou si la génération a définitivement changé. J’en ai parlé avec mes collègues enseignants et nous sommes tous arrivés à la conclusion que, malheureusement, l’éducation de base fait défaut. Il ne s’agit pas seulement d’un manque de respect envers les enseignants, où l’on constate une attitude de jugement effronté envers les enseignants de la part des parents également, mais un manque total d’attention envers les autres. Dans une des classes les plus difficiles, après un malheureux succès, j’ai fait remarquer que dans chaque culture et tradition il y a une règle de base de la coexistence : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’on vous fasse ». Et j’ai demandé aux élèves si une telle règle leur semblait acceptable. Après un grand silence, un élève a commencé à parler, puis une autre… et à la fin un vrai dialogue s’est instauré. Depuis ce jour, quelque chose a changé : presque invisiblement, mais quelque chose a changé. Une fois de plus, il fallait que je croie à nouveau. Les jeunes ont besoin de points d’ancrages réels et solides. C. – Espagne J’étais tenté d’émigrer… Spécialiste des maladies infectieuses, en raison de la carence des structures sanitaires, du manque d’hygiène et des salaires insignifiants, j’étais tenté d’émigrer comme de nombreux collègues. Cependant, après avoir réfléchi avec ma femme, j’ai décidé de continuer à servir mes frères dans notre pays. Avec le soutien d’amis chrétiens à l’étranger, il a été possible de construire une structure sanitaire complète avec un laboratoire d’analyse et de garantir des médicaments spécifiques même pour les plus pauvres. Outre le développement d’activités productives visant à améliorer l’alimentation de base, on a également essayé d’assurer un soutien psychosocial aux malades et à leurs familles. M.- République Démocratique du Congo
Stefania Tanesini
Août 6, 2020 | Non classifié(e)
Aujourd’hui sort en librairie – en italien pour l’instant -, « Luce che avvolge il mondo » (« Une lumière qui recouvre le monde »), le nouveau livre de Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, publié par Città Nuova Editrice. Une relecture approfondie et courageuse des fondements de la spiritualité de l’unité à la lumière des questions des hommes et des femmes de notre temps et de l’avenir à court terme.
« Luce che avvolge il mondo » est, selon toute probabilité, son dernier livre en tant que Présidente, et il faut dire que nous trouvons ici, plus que dans tout autre texte produit par Maria Voce au cours de ses 12 années à la tête des Focolari, toute sa pensée : les fondements de son action, son héritage, mais aussi son vécu durant la période très délicate qui a suivi la mort d’une fondatrice charismatique comme Chiara Lubich. Oui, car dans ce volume, qui mérite d’être lu lentement et médité, et qui requiert le temps d’une réflexion approfondie, nous trouvons toute l’adhésion spirituelle, culturelle et vitale de Maria Voce au charisme de l’unité. Cet ouvrage contient une série de discours, prononcés à différentes occasions, sur les douze points fondamentaux de la spiritualité des Focolari – Dieu Amour, la Volonté de Dieu, la Parole, le frère, l’amour réciproque, l’Eucharistie, l’Unité, Jésus Abandonné, Marie, l’Église, l’Esprit Saint, Jésus au milieu de nous – complétés à un rythme annuel, tout au long de ses deux mandats. « Maria n’a pas voulu répéter, mais relire – explique dans la préface son ami Andrea Riccardi. Elle a relu le message et le charisme de Chiara dans une Église et un monde qui ont changé. Car les mouvements spirituels se développent dans une tension profonde entre la fidélité aux origines et au charisme d’une part et, d’autre part, dans l’exploration de la vie et de l’histoire de demain […], un exemple singulier et remarquable de cette fidélité créative qui est demandée aux disciples – en particulier les responsables – des fondateurs et des fondatrices. » Dans quel esprit ? Se demande Jesùs Moran, le Co-président des Focolari, dans l’introduction. L’esprit de l’actualisation : « Maria Voce, dans ces thèmes, ne répète pas ceux développés par Chiara dans le passé, elle les actualise (…), elle nous donne sa compréhension des points de la spiritualité de l’unité, en puisant directement à la source de l’inspiration de Chiara Lubich. Elle met en même temps l’accent sur d’ultérieures significations et fait résonner des tonalités non exprimées jusque-là, interpellée aussi par les questions que se posent de plus en plus les membres du Mouvement des Focolari, au contact des vicissitudes de l’histoire présente de l’Église et de l’humanité. » Page après page, Maria Voce s’arrête sur plusieurs questions que se pose aujourd’hui, de façon plus ou moins explicite, le peuple des Focolari, telle celle-ci : « Que demande donc Dieu aux membres du Mouvement ? Il demande à chacun de s’investir dans son propre milieu, impliquant dans l’unité ceux qui sont proches de lui, tout en restant ouvert à tous les autres. Cela serait suffisant, disait encore Chiara dans cette circonstance. Et elle soulignait avec force que Dieu veut avant tout de nous que nous nous ‘’fassions un’’ avec le frère qui est près de nous, avec celui qui chemine avec nous dans la vie, avec ceux avec qui nous entrons en contact jour après jour, ceci aussi – dans la mesure du possible – à travers les moyens de communication. Nous sommes donc appelés à vivre l’unité, jour après jour, à chaque instant de notre vie, comme c’était le cas au début. » Elle propose également sa lecture personnelle face aux ombres et aux lumières, dans la progression du Mouvement des Focolari, à un moment comme celui-ci, où la pandémie a remis en cause bien des choses, tant au niveau personnel que communautaire, notamment en vue de la prochaine assemblée de 2021, au cours de laquelle le Mouvement devra élire la nouvelle présidente et les postes de direction : « En cette période, il nous semble que Dieu nous pousse à étendre les semailles dans des domaines nouveaux et plus vastes, sans craindre la diminution des forces ou la perte de positions rejointes, mais en assistant joyeusement à l’ouverture d’horizons toujours nouveaux et à la floraison d’innombrables petites cellules d’Église vivantes, réparties dans le monde entier, partout où deux ou plus sont prêts à s’aimer réciproquement et vont à la rencontre des hommes afin que, comme le souhaite le Pape François, les hommes rencontrent Dieu. » Une lecture à faire avec attention aujourd’hui pour nous enrichir d’une compréhension du présent et regarder l’avenir proche avec l’optimisme typique de Maria Voce, qui n’est certainement pas naïf, car fondé sur la parole évangélique de l’unité et sur la vie qui en a jailli dans le monde entier.
Stefania Tanesini
Août 5, 2020 | Non classifié(e)
Après l’explosion dévastatrice survenue à Beyrouth le soir du 4 août, la communauté locale des Focolari et l’association Humanité Nouvelle se sont mises au travail pour répondre aux nécessités les plus urgentes des personnes touchées par la catastrophe.
L’énorme explosion du mardi 4 août à 18h10, heure locale, a causé plus de 100 morts et 4.000 blessés dans la zone proche du port de Beyrouth, la capitale libanaise. Des portes et des fenêtres en verre ont volé en éclats jusqu’à une distance de 10 kilomètres de la zone sinistrée. Le gouvernement parle d’environ 300.000 personnes sans abri. Avant cette catastrophe, le pays des cèdres était déjà confronté à une grave crise économique, qui a été encore renforcée par les effets de la pandémie du coronavirus. Selon des sources officielles, plus de 45% de la population vit dans la pauvreté et le chômage est monté à 35%. L’explosion du 4 août a été un autre coup dur non seulement pour l’économie et les infrastructures du Liban, mais aussi pour le moral d’un peuple qui a subi tant de violences au cours des dernières décennies. Comme toutes les associations humanitaires, l’agence « Humanité Nouvelle » des Focolari s’est mise en marche pour aider les personnes les plus touchées. Avec l’aide de la communauté locale du Mouvement, le Centre Mariapolis « La Source » à Ain Aar près de Beyrouth a été mis à la disposition de ceux qui ont perdu leur maison. Des groupes de jeunes et d’adultes se sont rendus disponibles pour aider les familles et les personnes les plus touchées, rassemblant les besoins de différentes sortes : de la nourriture au matériel de nettoyage des maisons et des appartements. ________________________________________ La coordination d’urgence du mouvement des Focolari qui interviendra par le biais des organisations de l’UMA et de l’APN a été activée. Pour ceux qui souhaitent aider, les comptes courants suivants ont été activés :
Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Code SWIFT/BIC: CCRTIT2T auprès de la Banca Popolare Etica
Action pour les Familles Nouvelles ONLUS (AFN) IBAN: IT11G0306909606100000001060 Code SWIFT/BIC: BCITITMM auprès de la Banca Intesa San Paolo
MOTIF: Urgence Liban ——————————————————- Les contributions versées sur les deux comptes courants à cette intention seront gérées conjointement par l’AMU et l‘AFN. Pour ce type de dons, des avantages fiscaux sont prévus dans de nombreux pays de l’Union Européenne et dans d’autres pays du monde, suivant les réglementations locales. ——————————————————- Pour rester à jour sur la collecte de fonds pour cette urgence, visitez les sites web de AMU et AFN.
Août 4, 2020 | Non classifié(e)
L’histoire d’Armando, un vénézuélien émigré au Pérou avec sa famille : vivre l’Idéal de l’unité dans la communauté des Focolari, partager les propres besoins et expérimenter la force de la communion qui attire la providence de Dieu.
Il y a trois ans, à cause de la situation précaire au Venezuela, nous avons décidé, mon épouse et moi-même d’émigrer au Pérou avec nos deux enfants. La communauté locale des Focolari, que nous fréquentions déjà dans notre pays, nous a trouvé une maison temporaire pour nous souhaiter la bienvenue, dans l’attente de trouver un travail pour payer le loyer d’une maison. Une personne de la communauté des Focolari, sans nous connaître, nous a offert son appartement pour un mois, alors qu’elle partait rendre visite à un de ses fils qui vivait dans une autre ville. A peine étions- nous installés qu’ils nous ont demandé de dresser une liste des choses dont nous avions besoin pour faire un appel à tous. C’est ainsi que sont arrivés des couverts, des vestes, des casseroles, des assiettes, de la nourriture, mais il me manquait une paire de chaussures dont j’avais besoin assez urgemment… A la fin du mois, vu que je n’avais pas encore de travail, nous nous sommes déplacés dans un autre logement temporaire. Nous sommes allés remercier celui qui, sans nous connaître, nous avait prêté cette maison. Après nous avoir connus davantage, il nous dit : « Si je peux vous aider avec quelque chose d’autre, dites-le- moi ». Nous lui avons raconté qu’on avait fait une liste et que l’unique chose qui manquait, c’était la paire de chaussures. « Oui, j’ai vu l’annonce sur le chat WhatsApp », nous a-t-il dit mais personnellement, je chausse du 38… ; essaie-les tout de même (il s’est déchaussé) et si elles te vont bien, elles sont pour toi ». Je les ai essayées et elles m’allaient parfaitement. Il a ajouté : « Mais dans l’annonce, tu as dit que tu avais besoin de chaussures sportives ». Il alla dans sa chambre et ramena une paire de chaussures de sport : « Prends aussi celles-ci ». Voilà comment sont arrivées les chaussures que je continue à mettre tous les jours. Un soir, lors d’une rencontre avec quelques personnes avec lesquelles nous partageons l’Idéal de l’unité de Chiara Lubich, j’ai pu expérimenter une fois de plus, la force de la communion, de partager les réussites, les échecs, les joies, les nécessités, en prenant comme exemple les premières communautés chrétiennes, qui « ont mis tout en commun et nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre et personne n’était dans le besoin » (Actes, 4 : 32-36). Cela a été un moment tout spécial : un des participants a raconté que deux de ses fils, lors d’une dispute, avaient cassé l’ordinateur. Sa première réaction avait été de les punir tous les deux. Personnellement, ça m’a fait mal en pensant que maintenant ces enfants-là n’avaient plus l’ordinateur qui leur servait aussi pour leurs devoirs d’école. Après avoir dépassé la première phase de colère, le père des deux garçons appela le technicien pour réparer le pc. Malheureusement, il était impossible de le réparer. Le père a donc appelé ses deux fils et s’est excusé de sa première réaction de rage et la paix est revenue dans ce ménage. Lorsqu’il a eu fini de raconter ce qu’il avait vécu, un des participant a dit avoir un ordinateur dont il ne faisait plus usage : « Il est à ta disposition, nous allons donc voir comment te le faire parvenir ». Pour moi, cela a été l’énième confirmation de la force de la communion. Je me suis demandé : « Et si le premier n’avait pas partagé sa préoccupation, comment l’autre aurait-il pu offrir une solution ? ». Il arrive que seul, nous ne sachions pas résoudre un problème et nous nous bloquons dans notre souffrance ; mais si nous faisons le pas de le partager en communion avec les autres et sans intérêt, Dieu peut trouver la solution justement par le biais de quelqu’un qui est à côté de nous.
A.M. Lima, Pérou (propos recueillis par Gustavo E. Clariá)
Août 3, 2020 | Non classifié(e)
Le message suivant de Chiara Lubich souligne une dimension constitutive d’une « Spiritualité de communion » : le fait d’être étroitement liés les uns aux autres et, pour cette raison, avoir aussi à se supporter les uns les autres. La pandémie du Corona virus nous fait toucher du doigt et de bien des façons, notre interdépendance, et en outre, elle nous demande, dans notre vie quotidienne, une plus grande capacité à supporter. […] Nous n’allons pas à Dieu seuls, mais avec nos frères. C’est “notre” « plus ». Nous visons à la sainteté avec eux. En pratique, il nous faut les aider à atteindre la sainteté, comme nous-mêmes nous nous efforçons de l’atteindre. Les aider à atteindre la sainteté est très exigeant et nous avons tendance à l’oublier. Pourtant, c’est pour nous la condition sine qua non pour atteindre notre sainteté. Mieux : ce n’est qu’en aimant à ce point nos frères que nous pouvons espérer que Jésus sera présent au milieu de nous. Quel est le meilleur moyen pour vivre cet amour exigeant envers nos frères ? Il en existe plusieurs, mais il y en a un qu’il faut considérer attentivement, comme ma longue expérience le confirme. J’en ai déjà parlé, mais il est si important qu’il est bon de le répéter. Qu’elle soit permanente ou temporaire, notre vie de communauté exige que nous aimions constamment nos frères, que nous nous fassions sans cesse « un » avec eux. C’est ce que nous cherchons à faire. Cependant nous avons beau y mettre toutes nos forces, nous n’y arrivons pas toujours. Nous sommes encore sur cette terre, donc pleins de défauts ou d’imperfections et, de temps en temps, il arrive que nous commettions des erreurs. Comment faire alors ? Si c’est nous qui avons manqué à l’amour fraternel, remettons-nous aussitôt à aimer. Que faire par contre si l’amour fraternel fait défaut à cause de l’un ou l’autre de nos frères ? Croyez-moi : il est sage en ce cas d’écouter saint Paul. Il nous montre avec insistance combien il est important d’endurer [1]. Supporter les autres n’est pas un sous-produit de l’amour. Cela fait partie intégrante de la charité, c’est un de ses aspects, c’est essentiel à la charité. La charité, selon l’apôtre Paul, non seulement « excuse tout, croit tout, espère tout », mais également « endure tout » ajoute-t-il (1 Co 13, 7). Endurer, supporter, c’est aimer, c’est vivre la charité. Autrement, ce n’est pas la charité que nous vivons. Le moment viendra aussi où nous pourrons faire observer à notre frère ses erreurs. L’Évangile exige cela également. […] Et faisons-le alors, uniquement par amour, et non pas – comme cela peut arriver – pour donner libre cours à notre ressentiment, à cause de torts que nos frères ont pu nous faire, mais plutôt avec tout l’amour possible, étant bien conscients que, si notre frère s’améliore, nous en tirerons avantage nous aussi. C’est ici que réside la nouveauté de notre iter spirituel : je dois travailler à la perfection de mes frères, si je veux atteindre la mienne. Nous sommes liés les uns aux autres, il n’y a pas d’échappatoire.
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, 19 juin 2003, Rocca di Papa) [1] La TOB traduit « l’amour [¼] endure tout » tandis que la BJ traduit : « la charité [¼] supporte tout ».
Août 2, 2020 | Non classifié(e)
Le film sur Chiara et les débuts des Focolari sera diffusé en automne sur RAI UNO, la première chaîne de télévision nationale italienne. « N’importe quelle fille peut-elle changer le monde avec la seule force de son rêve et de son credo ? » – C’est la clé par laquelle le réalisateur italien Giacomo Campiotti racontera l’histoire de Chiara Lubich, une jeune enseignante du Trentin d’un peu plus de vingt ans, qui vit le désespoir et la détresse engendrés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Elle se sent appelée à construire un monde meilleur, un monde plus uni. A ce moment, elle se fixe pour objectif de jeter des ponts entre les hommes, quelle que soit leur race, leur nation ou leur religion.
Ce sera un téléfilm biographique, la toute première transposition télévisuelle de Chiara Lubich. Il se concentrera sur les premières années, entre 1943 et 1950. Il s’agit d’une coproduction entre Rai Fiction et Casanova Multimedia, produite par Luca Barbareschi. Chiara sera interprétée par une actrice italienne reconnue, Cristiana Capotondi ; Sofia Panizzi et Valentina Ghelfi seront également de la partie. Les tournages commencent dans quelques jours dans le Trentin et partiront de ces « temps de guerre où tout s’écroulait » et où seul Dieu restait, comme Chiara le dit elle-même dans l’un des tout premiers récits de la naissance des Focolari. « La force d’une figure comme celle de Chiara aujourd’hui – lit-on dans le communiqué de presse – est de nous faire regarder l’autre comme une possibilité, un don, porteur d’une graine de vérité à valoriser et à aimer, aussi lointain soit-il. La fraternité universelle est une condition préalable au dialogue et à la paix. Le message de Chiara n’appartient pas seulement au monde catholique et sa figure contribue à valoriser les femmes et leur rôle également et surtout en dehors de l’institution ecclésiastique. Ce sera donc l’histoire des toutes premières années, les années fondatrices, au cours desquelles Chiara comprend le chemin que Dieu lui demande de prendre et elle commence à le parcourir. Elle sera suivie par un groupe toujours croissant de personnes originaires d’Italie qui vont parcourir les chemins du monde entier. Mais ce sera aussi un voyage dans le contexte historique, social et ecclésiastique dans lequel évolue Chiara, c’est-à-dire celui de la Seconde Guerre mondiale, des toutes premières années de l’après guerre et des ferments pré-conciliaires qui agitent la catholicité. Le réalisateur et des auteurs ont aussi le désir de montrer « la fille révolutionnaire, qui partage tout avec les personnes qui en ont besoin – peut-on lire dans « notizia ANSA“ du 27 juillet – parce qu’elle lit l’Évangile sans la présence d’un prêtre ; elle devient si dangereuse pour la société de l’époque qu’elle est contrainte de rendre compte de son travail au Saint-Office et de passer l’épreuve la plus difficile de sa vie lorsqu’on lui demande de laisser la direction des Focolari. Mais la pierre qu’elle a jetée dans l’étang est imparable et crée des cercles de plus en plus larges, de sorte que lorsque, des années plus tard, Paul VI la réhabilite, le mouvement des Focolari est désormais répandu dans le monde entier ».
Stefania Tanesini
Août 1, 2020 | Non classifié(e)
Retournons à Loppiano, à l’Institut Universitaire Sophia, un centre universitaire innovant et un incubateur de nouveaux concepts et pratiques de dialogue entre credo différents. By Anna Lisa Innocenti and Lorenzo https://vimeo.com/430379519
Juil 31, 2020 | Non classifié(e)
Des entreprises en grande détresse, des milliers d’emplois perdus : la phase du confinement a durement frappé l’économie européenne. Malgré cela, de nombreux entrepreneurs n’abandonnent pas. Andrea Cruciani, Italien, s’est interrogé sur comment prendre soin de ses employés.
Comment les entrepreneurs ont-ils vécu la phase d’urgence de confinement à cause du Covid-19 ? Nous en parlons avec Andrea Cruciani, PDG de TeamDev et d’Agricolus, des entreprises et des start-ups italiennes liées au projet pour une Economie de communion. Comment avez-vous vécu la phase de confinement ? « Avant le confinement, nous n’avions aucun problème. TeamDev connaît une croissance annuelle de 20% depuis 12 ans et nous employons une cinquantaine de personnes. À la mi-février, nous avions effectué quelques opérations pour anticiper les coûts bancaires mais avec le confinement, nous sommes arrivés fin mars à ne plus avoir de liquidités. C’était la première fois que je me retrouvais sans argent et sans alternatives. Nous avons dû opter pour le fonds de licenciement et j’en étais désolé car nous avons toujours investi en donnant une attention particulière à la protection sociale de l’entreprise. Nous nous sommes donc retrouvés avec quelques employés effrayés qui manquaient de confiance en nous. Perdre la confiance même d’un seul employé était une grande douleur.
Lentement, nous avons essayé de trouver une solution aux besoins de chacun et dès que l’argent est entré dans les caisses de l’entreprise, nous avons pu compléter le fonds de licenciement en payant les employés par le biais d’une prime appelée “prime Covid”. Au final, nous avons pu donner le même salaire à tout le monde. Ils ont compris qu’il n’y avait pas de mauvaise foi de notre part ». Que t’a appris cette expérience ? « J’ai connu les fragilités de la construction d’une relation authentique avec les employés et les associés. Il est très important de construire une relation authentique basée sur la confiance. Nous avons été surpris par la réaction de certains d’entre eux qui ont puisé dans leur propre énergie pour contribuer au bien commun. Cette période a fait ressortir la plus véritable humanité dans les relations ». Quels conseils donnerais-tu aux autres entrepreneurs en matière de ressources humaines ? « Laisse-moi te raconter une histoire. Il y a trois ans, j’ai voulu promouvoir un employé en lui confiant une succursale de l’entreprise. Mais cette personne n’a pas tenu le coup au bout d’un certain temps et a changé de travail. J’ai alors réalisé que ce que j’attends de la vie pour moi n’est pas ce que les autres attendent. Il ne se souciait même pas d’obtenir une augmentation de salaire car il ne voulait pas avoir ce fardeau psychologique. Après cette expérience, nous avons commencé à mettre en place des instruments plus efficaces ». Que veux-tu dire ? « Tout d’abord, nous avons demandé à un coach de nous aider à maintenir un esprit commun entre tous. Puis nous avons commencé à améliorer l’environnement de travail par des actions simples comme apporter des fruits frais en collation ou des fruits de saison provenant des jardins caritatifs de Caritas à rapporter chez eux (sans frais), ce dont chacun avait besoin. Ensuite, nous avons activé une aide sociale d’intégration même si depuis plusieurs années nous avions déjà commencé une pension complémentaire et divers autres instruments, tels que des horaires flexibles pour concilier les familles… Il nous semble que c’est la façon de prendre soin des personnes qui travaillent dans nos entreprises. Et puis, il est clair que nous avons à cœur la croissance de chaque personne afin qu’elle puisse donner le meilleur d’elle-même ». Comment vois-tu l’avenir de l’économie en général ? « Je vois un avenir où il faudra de plus en plus lire le moment présent et être capable de donner des clés de lecture pour l’avenir. Chiara Lubich a été une prophétesse pour nous, les entrepreneurs d’EdC, car elle nous a enseigné à prendre soin des employés et des entreprises. Certaines règles sont maintenant prévues par la loi, mais pour beaucoup d’autres, la loi n’est pas nécessaire car c’est une question de conscience et d’amour ».
Lorenzo Russo
Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Juil 29, 2020 | Non classifié(e)
« Soyez une famille – telle était l’invitation de Chiara Lubich aux personnes désireuses de vivre la Parole de Dieu – et là où vous irez pour apporter l’idéal du Christ, (…) vous ne ferez rien de mieux que d’essayer de créer avec discrétion, prudence, mais détermination, l’esprit de famille. C’est un esprit humble, il veut le bien des autres, il ne se gonfle pas… c’est (…) la vraie charité. » Le nouveau directeur Dans son “discours programmatique”, le nouveau directeur avait parlé de l’entreprise comme d’une famille dans laquelle nous étions tous coresponsables. Entre tous l’atmosphère était détendue et cordiale… mais dès les premières difficultés, peut-être par manque d’expérience, il s’est entouré de personnes de confiance, mais il a pratiquement exclu toutes les autres dans les prises de décision. J’ai pris mon courage à deux mains et, par amour pour lui et les employés, un jour je suis allé dans son bureau pour lui demander quels soucis l’écrasaient. Il m’a semblé très différent de ce qu’il était au début, comme s’il ne se sentait entouré que de personnes hostiles. Peut-être avions-nous fait quelque chose contre lui qui l’avait fait réagir ainsi ? Il n’a pas répondu et m’a remercié : un engagement urgent l’attendait. Quelques jours plus tard, il m’a appelé et, en s’excusant, m’a confié qu’il se sentait incapable de vivre une solidarité qui risquait de tout lui retirer des mains. Il m’a demandé de l’aider. Je l’ai convaincu de s’ouvrir à nous tous, en nous demandant si nous voulions vraiment adhérer à son projet. Ce fut un grand moment de partage entre tous. Quelque chose a commencé à changer. (H.G. – Hongrie) Au bureau de poste Au début de la pandémie, je suis allée à la poste pour expédier un paquet. Dans la file d’attente du guichet des pensions de retraite une vieille dame portant un masque, malade, s’est effondrée sur le sol. J’ai couru vers elle, mais je n’avais pas la force de la relever. Lorsque j’ai demandé de l’aide, j’ai remarqué une certaine hésitation : seul un garçon bien tatoué a répondu, il avait vu la scène depuis l’extérieur de la poste. J’ai fait asseoir la vieille dame. Mis à part quelques douleurs dues à la chute, elle allait beaucoup mieux et j’ai demandé à ce jeune de l’aider à faire ce qu’elle devait, le temps d’envoyer mon paquet. Non seulement il m’a aidée à la faire monter dans la voiture, mais il a voulu venir avec nous jusque chez elle. Comme elle avait son tensiomètre, j’ai pris sa tension artérielle. Une fois descendus de voiture, ce garçon m’a dit : « Je riais avec mes amis en voyant à quel point les gens sont guidés par la peur. Ce que vous avez fait est remarquable. » Après quelques jours, j’ai voulu rendre visite à cette personne âgée. J’ai été surprise et même émue d’apprendre d’elle que ce jeune lui avait apporté des biscuits faits par sa mère. (U.R. – Italie) Guérir de son passé Dommage ! C’était une collègue compétente dans son travail, mais elle empoisonnait les autres avec son pessimisme. Entre autres, sa jalousie non seulement envers moi, mais aussi envers d’autres collègues, l’amenait à critiquer sans cesse tout le monde. Aussi, pour un prétexte ou un autre, personne ne voulait travailler avec elle. Que faire ? Laisser les choses continuer ainsi et rester tous mal à l’aise? Le jour de son anniversaire, j’ai eu une idée : organiser une collecte entre collègues pour lui offrir un cadeau. Lorsque nous l’avons appelée pour fêter cela avec des gâteaux faits maison, des dessins réalisés pour elle par les enfants des collègues, ainsi qu’un beau sac à main en cadeau, elle était émue et n’en revenait pas. Pendant plusieurs jours elle n’a pas dit un mot. Elle nous regardait comme un oiseau blessé. Puis, lentement, elle a commencé à me parler de son enfance, de ses amours malheureuses, des divisions dans sa famille… Nous sommes devenus amies. Maintenant, elle vient chez nous et aide mes enfants en maths et en anglais. Désormais elle fait partie de la famille. Elle semble aussi guérir des blessures de son passé. (G.R. – Italie)
Propos recueillis par Stefania Tanesini
extraits de Il Vangelo del Giorno (l’Évangile du jour), Città Nuova, année VI, n° 4, juillet-août 2020
Juil 27, 2020 | Non classifié(e)
Nous avons tous souffert à cause du coronavirus et beaucoup en souffrent encore. La souffrance que cette pandémie nous occasionne se présente sous les aspects les plus divers et, si Jésus ne nous soutenait pas, il y aurait vraiment de quoi se décourager. Nous savons, en effet, comment Lui, qui est Dieu, fait homme, a vécu toutes nos souffrances et c’est pour cette raison qu’Il peut être à nos côtés et nous soutenir. […] Nous pouvons considérer la vie comme une course d’obstacles. Mais quels sont ces obstacles ? Comment peut-on les définir ? C’est toujours une grande découverte de constater qu’on peut, d’une certaine façon, donner le nom de Jésus abandonné à chaque souffrance ou épreuve de la vie. Sommes-nous pris par la peur ? Jésus, sur la croix, dans son abandon, ne semble-t-il pas envahi par la crainte que le Père l’ait oublié ? Dans certaines dures épreuves, le manque de réconfort, le découragement peuvent devenir un obstacle. Jésus, dans l’abandon, semble submergé par l’impression qu’à sa passion divine, manque le réconfort de son Père. Il semble qu’il est en train de perdre courage pour conclure sa grande épreuve. Pourtant il ajoute : « Dans tes mains, Père, je. remets mon esprit. »[1] Les circonstances nous portent-elles à être désorientés ? Jésus, dans cette immense souffrance, semble ne plus rien comprendre de ce qui lui arrive, puisqu’il crie : « Pourquoi ? »[2] Sommes-nous contredits ? Dans l’abandon, ne semble-t-il pas que le Père désapprouve l’Œuvre du Fils ? Recevons-nous des reproches ou sommes-nous accusés ? Jésus sur la croix, dans son abandon, a eu sans doute l’impression de recevoir reproches et accusations de la part du Ciel. Dans certaines épreuves de la vie qui peuvent se succéder sans trêve, ne nous arrive-t-il pas de dire, à bout de forces : « C’en est trop, cela dépasse la mesure » Jésus, dans l’abandon, a bu un calice amer non seulement plein mais débordant. Son épreuve a été au-delà de toute mesure. Et quand la déception nous surprend, que nous sommes traumatisés par un événement ou blessés par un malheur imprévu, une maladie ou une situation absurde, nous pouvons toujours nous rappeler la souffrance de Jésus abandonné, qui a personnalisé toutes ces épreuves et bien plus encore. Oui, Il est présent dans tout ce qui a goût de souffrance. Chaque souffrance porte son nom. On sait que, lorsqu’on aime quelqu’un, on l’appelle par son nom. Nous, nous avons décidé d’aimer Jésus abandonné. Donc pour mieux y parvenir, essayons de nous habituer à l’appeler par son nom dans les épreuves de notre vie. Ainsi nous lui dirons : Jésus abandonné-solitude, Jésus abandonné-doute, Jésus abandonné-blessure, Jésus abandonné-épreuve, Jésus abandonné-désolation et ainsi de suite… Appelé par son nom, Il sera découvert et reconnu dans chaque souffrance. Alors, Il nous répondra avec plus d’amour. Si nous l’étreignons, il deviendra pour nous la paix, le réconfort, le courage, l’équilibre, la santé, la victoire. Il sera l’explication de tout et la solution de tout. Cherchons donc, […] à appeler par son nom ce Jésus, que nous rencontrerons dans les obstacles de la vie. Nous les dépasserons plus rapidement et la course de notre existence ne connaîtra plus d’arrêts.
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, 28 août 1986, Mollens (Suisse).) [1] Lc 23, 46. [2] Cf. Mt 27, 46 ; Mc 15, 34.
Juil 25, 2020 | Non classifié(e)
Chiara Lubich et le dialogue interreligieux, un chemin pour donner une âme à la mondialisation. https://vimeo.com/430012853
Juil 22, 2020 | Non classifié(e)
Si nous aimons, Jésus nous reconnaît comme étant de sa famille : ses frères et sœurs. C’est notre plus grande chance et qui nous surprend ; elle nous libère du passé, de nos peurs, de nos schémas. Dans cette perspective, nos limites et nos fragilités peuvent également être un tremplin vers notre réalisation. Tout fait réellement un saut de qualité. Racisme Je fréquentais le lycée ; les leçons et les devoirs allaient bien, mais pas le rapport avec les copains de classe. Un jour, je terminais des travaux de sciences, lorsqu’un d’entre eux a commencé à m’injurier pour le fait que je suis asiatique. Je n’ai pas su comment réagir à ce défoulement raciste : je suis resté muet avec la seule intention de me venger. Puis une étrange pensée m’a traversé l’esprit : « C’est maintenant ton occasion ». Il m’a fallu un peu de temps pour en comprendre la signification. Mais après quelques temps, cela a été plus clair : « C’est maintenant ton occasion d’aimer les ennemis ». J’aurais voulu faire semblant de rien, en guise de défense de mon identité asiatique. Aussi parce que aimer mon ennemi me semblait une manière d’alimenter le négatif. Après avoir pris un certain temps, très incertain quant à la décision à prendre, j’en ai conclu qu’il valait mieux me taire. J’ai forcé mon cœur furieux au pardon et ai offert ma blessure personnelle à Jésus, qui avait souffert tellement sur la croix. Après cette expérience de pardon de mon ennemi, sincèrement, j’ai expérimenté une joie jamais éprouvée avant. (James – USA) Problèmes de foi Lorsque notre troisième enfant est né avec le syndrome de Down, cette cruauté de la nature m’a semblé être une punition pour mes infidélités conjugales. J’avais honte de le porter partout et dans mon for intérieur j’avais plein de questions sans réponses. Mais au fur et à mesure que F. grandissait, je voyais en lui une bonté primordiale, une paix cosmique. Je ne sais pas quelle relation il pouvait y avoir avec ma foi problématique, mais j’ai peu à peu acquis un autre regard, et je dirais, un autre cœur. Le rapport en famille a aussi changé. La chose étrange est que j’ai commencé à vivre la condition de F. comme un cadeau. Je n’ai plus de problèmes de foi et de dogmes. Tout est grâce. Derrière le voile de l’incompréhension, il y a une vérité innocente et pure. (D.T. – Portugal) Retour J’avais quitté ma famille pour une autre personne de laquelle j’étais tombé amoureux au travail. Aveuglé par la passion, je ne me rendais pas compte de la tragédie que j’étais en train de provoquer. Avec les enfants, je suis toujours resté en contact, surtout avec l’aînée qui le plus avait souffert de mon absence. Lorsqu’à son tour, son mari l’a abandonnée avec trois enfants en bas-âge, et qu’elle est tombée en dépression, j’ai vu se répéter le même mal que j’avais causé. Dieu m’a donné la grâce de le comprendre et de demander pardon. J’ai tout fait pour être proche de cette famille désagrégée, j’ai cherché mon beau-fils et j’ai longuement parlé avec lui. Lui m’a humilié en me disant que je n’avais pas le droit de le juger, car certains traumatismes de ma fille étaient dus à cause de moi : leur mariage s’était mal terminé justement à cause du manque d’équilibre de sa femme. A genoux et en pleurant, je lui ai demandé pardon. Il a répondu qu’il allait y réfléchir. Après quelques mois de suspension, une lueur d’espoir : la nouvelle, de la part de ma fille, que son mari voulait réessayer de vivre en famille. (C.M. – Argentine)
D’après Stefania Tanesini
(extrait de l’Évangile du Jour, Città Nuova, année VI, n.4, juillet-août 2020)
Juil 21, 2020 | Non classifié(e)
Réservé, d’une intelligence lucide, théologien d’avant-garde et premier coprésident des Focolari : le premier volume de la biographie de Pasquale Foresi, écrit par Michele Zanzucchi, vient de paraître – pour l’instant en italien. Il raconte l’histoire d’un homme, les débuts du mouvement des Focolari, un aperçu d’histoire qui a beaucoup à dire au mouvement, à l’Église et à la société d’aujourd’hui.
Le 9 juillet dernier, “In fuga per la verità”, la première biographie de Pasquale Foresi, que Chiara Lubich a appelé cofondateur du mouvement des Focolari avec Igino Giordani, a été publiée. Il s’agit d’un récit très bien documenté de la première partie d’une existence intense – de 1929 à 1954 – peu connue même des membres des Focolari, tant pour son caractère réservé que pour le style de cogouvernance – dirions-nous aujourd’hui – qu’incarnait Foresi. Un texte de grand intérêt, publié pour l’instant en italien (mais des versions en anglais, français et espagnol sont en préparation), truffé de faits inédits, qui se lit comme un roman, qui raconte la parabole de vie de Foresi, qui relit de son point de vue les débuts du mouvement des Focolari, la personne de Chiara Lubich, et nous fait réfléchir à l’actualité de ce mouvement mondial, presque 80 ans après sa naissance. Mais qui était Pasquale Foresi et que représentait-il pour la toute jeune fondatrice du mouvement des Focolari ? Nous avons demandé à l’auteur de la biographie, Michele Zanzucchi, journaliste et écrivain, ancien directeur de Città Nuova. Son travail minutieux et approfondi, qui a duré deux ans et demi, avec l’aide de lettres, de textes, de livres, de discours, ainsi que du bagage d’une connaissance directe et proche de Foresi. “Lorsqu’il rencontra Chiara Lubich, autour de la fête de Noël 1949, Foresi était un jeune homme d’une vingtaine d’années qui avait vécu une vie beaucoup plus adulte que celle de son âge, en cela il était “préparé” à collaborer avec la fondatrice. Fils d’une famille de Livorno – son père à l’époque était enseignant et homme de référence du laïcat catholique, puis député, sa mère était femme au foyer, il avait trois frères et sœurs – Pasquale a fait preuve dès son enfance d’une intelligence pratique et théorique peu commune. Le jour de l’armistice, le 8 septembre 1943, à 14 ans seulement, il s’est enfui de chez lui “pour rendre service à l’Italie”. Bientôt, enrôlé dans les Chemises noires puis, par la force, par les nazis eux-mêmes, il combattit à Cassino, entre autres, avant de s’échapper, libérant des déserteurs condamnés à mort. C’est là que commença sa conversion philosophique et religieuse. Il termina la guerre avec les résistants, et entra immédiatement après au séminaire de Pistoia, puis deux ans plus tard à la prestigieuse Capranica (le collège pontifical ou Grand Séminaire) de Rome. Mais il s’en alla car il ne partageait pas l’incohérence de nombreux ecclésiastiques avec l’Évangile. Une cohérence qu’il trouva au contraire chez Chiara Lubich et ses amis. En un mois, l’institutrice de Trente comprit que Dieu lui avait envoyé ce jeune homme pour l’aider à réaliser l’œuvre de Dieu qui était déjà en train de naître. Foresi coopéra avec elle à la réalisation de la cohabitation entre personnes vierges consacrées, à l’approbation du Mouvement de la part de l’Église, à la construction de centres et de citadelles, à l’ouverture de maisons d’éditions et de revues, à l’inauguration de centres universitaires… À partir de ce jour, Chiara Lubich resta fidèle au rôle que Dieu avait confié à Foresi, et ne l’ abandonna jamais, même lorsque, terrassé par une grave maladie cérébrale en 1967, il avait à peine 38 ans et disparut de la vie publique. Pour elle, Pasquale restera toujours l’un des deux cofondateurs du Mouvement, celui avec lequel elle s’est confrontée pour chaque décision à prendre”. Quel genre de prêtre était-il ? Quelle était sa vision de l’Église ? “Sur une formation assez traditionnelle sur les sacrements et la vie sacerdotale, je dirais néo-scolastique, Foresi aida Chiara Lubich à développer une idée originale de l’application du presbytère, l’idée d’un “sacerdoce marial” dépouillé de “pouvoir” et animé seulement par un profond enracinement dans le sacerdoce royal de Jésus. Aujourd’hui encore, cette idée du sacerdoce est en cours d’application et d’expérimentation. Pour Foresi, en particulier, le prêtre devait être un champion en humanité, un homme-Jésus. La vision sous-jacente de l’Église est liée à une perspective prophétique conciliaire : l’Église peuple de Dieu, l’Église-communion, naturellement synodale, avec une valorisation (qui ne signifie nullement une dévalorisation de la présence techniquement “sacramentelle” du Christ dans son Église) de la présence de Jésus dans l’humanité de façons plus “laïques”, en particulier la présence promise par le Jésus de Matthieu : “Là où deux ou trois sont unis en mon nom, je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 20)”. Pourquoi Chiara Lubich a-t-elle confié à Foresi, et non à un laïc, la réalisation de certaines œuvres des Focolari, les dites “concrétisations”, comme le centre international de Loppiano, la naissance de la maison d’édition Città Nuova… “Il aurait été bon de poser la question à l’intéressée… Je note cependant que l’autre co-fondateur du Mouvement était Igino Giordani, laïc, marié, député, journaliste, œcuméniste. Il connut Chiara Lubich entre autres, déjà en 1948. En lui, la fondatrice vit la présence « de l’humanité » au cœur de son charisme. Donc le tiburtin (habitant de Tivoli) signifia pour Chiara Lubich, l’ouverture radicale au monde, en suivant la prière sacerdotale de Jésus : « Que tous soient Un » (Jn, 17,10). Mais Chiara Lubich vit en Foresi – entre autres, de nature plus « concrète » que l’ « idéaliste » Giordani – celui qui l’aurait soutenue pratiquement dans la construction de son œuvre. Foresi était selon sa propre caractéristique, pour ainsi dire, extrêmement « laïc », tout en ayant très clair à l’esprit que la mission du Mouvement était avant tout ecclésiale, et qu’on ne pouvait pas faire sans les ecclésiastiques pour la réaliser ». Prenons un risque : si Foresi vivait aujourd’hui, que dirait-il aux Focolari, sur quoi les inviterait-il à miser ? « C’est un vrai risque. Je crois qu’il inviterait le Mouvement à un nécessaire ‘retour aux sources’, en se tournant vers la naissance du Mouvement. Il l’inviterait donc à relire et à appliquer les intuitions mystiques de la fondatrice de 1949-1951, mais aussi à regarder attentivement le processus concret de réalisation, advenu surtout dans la période de 1955-1957, au cours de laquelle d’autres illuminations furent données à Chiara Lubich, dirigées vers la concrétisation des intuitions mystiques précédentes ».
Stefania Tanesini
Juil 20, 2020 | Non classifié(e)
« C’est ta face, Seigneur, que je cherche. »[1]Le message de Chiara Lubich qui suit, peut être de lumière pour vivre de manière évangélique la preuve qu’à un niveau planétaire nous traversons tous. À cause de la pandémie, beaucoup ont perdu un parent, un ami ou une connaissance et nous sommes tous appelés, de bien des manières, à répondre aux cris de douleur que cette pandémie suscite un peu partout, en y reconnaissant des visages de Jésus abandonné à aimer. […] Ces dernières semaines, certains (des nôtres) nous ont quittés. […] Et nous qui sommes encore sur cette terre, nous nous demandons : qu’ont-ils expérimenté au moment du passage ? Que nous diraient-ils s’ils pouvaient parler ? Nous le savons : ils ont vu le Seigneur. Ils ont rencontré Jésus. Ils ont connu son visage. C’est là une vérité de notre foi, une vérité qui nous apporte une immense consolation. Nous ne pouvons en douter. Saint Paul exprime – ce sont ses mots – son « désir de s’en aller pour être avec le Christ. »[2] Il parle donc d’être avec le Christ immédiatement après la mort, sans attendre la résurrection finale[3]. […] C’est donc là l’expérience des nôtres qui sont arrivés au but auquel le Saint-Voyage conduit : la rencontre avec Celui qui ne pourra que nous aimer, si nous l’avons aimé. Ce sera – espérons-le – aussi notre expérience. Mais, pour en être certains, nous devons nous y préparer dès maintenant, nous devons – en un certain sens – nous y habituer. Rencontrerons-nous le Seigneur ? Verrons-nous son visage ? Nous le contemplerons certainement dans toute sa splendeur si, ici-bas, nous l’avons regardé, aimé et accueilli “abandonné”. Paul ne connaissait rien sur la terre si ce n’est le Christ et le Christ crucifié. C’est ce que nous voulons nous entraîner à faire nous aussi […] : chercher son visage. Le chercher “abandonné”. Nous le trouverons certainement dans nos petites ou grandes souffrances personnelles qui ne manquent jamais ; dans le visage des frères que nous rencontrerons, surtout en ceux qui ont le plus besoin d’aide, de conseil, de réconfort, d’encouragement pour mieux progresser dans la vie spirituelle. Nous le chercherons dans les aspects les plus durs et les plus difficiles que les diverses activités que la volonté de Dieu nous suggère, comportent ; dans toutes les “désunités”, proches et lointaines, petites et grandes […]. Nous chercherons aussi son visage dans l’Eucharistie, au fond de notre cœur et dans ses images sacrées. Nous devons encore le contempler et l’aimer aussi concrètement dans toutes les grandes souffrances du monde. Oui, même si, devant elles, nous nous sentons souvent impuissants. Mais il n’en est peut-être pas ainsi. Combien de fois apprenons-nous […] que certaines catastrophes se sont déjà produites ou risquent de s’abattre sur des peuples ou pays entiers ! […] Si la charité de Dieu habite en nous, ce sont des calamités qui nous tombent dessus comme d’énormes pierres et nous coupent le souffle. Et ce, parce que nous sentons – malgré notre bonne volonté et les opérations que nous faisons – que nous ne pouvons rien faire d’adéquat qui améliore ces situations. Et pourtant, nous devons nous persuader que nous pouvons faire quelque chose. Là aussi, une fois son Visage découvert dans ces immenses calamités, avec la force des enfants de Dieu, qui attendent tout de leur Père tout-puissant, nous pouvons Lui confier les préoccupations qui nous écrasent, nous et de très vastes parties de l’humanité, pour qu’il pense à toucher le cœur des responsables des peuples qui peuvent encore faire quelque chose. Et nous devons être certains qu’il le fera. Et il l’a fait très souvent. Par conséquent, […] essayons de nous rappeler le plus souvent possible le verset du Psaume 26 qui dit : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche. » Ton visage souffrant pour essuyer – autant qu’il nous est possible – tes larmes et ton sang et pouvoir le voir resplendissant, le moment venu, quand nous ferons l’expérience des nôtres qui sont déjà arrivés. […]
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique, 25 avril 1991, Rocca di Papa) [1] Psaume 26, 9. [2] Ph 1, 23. [3] Cf. 2 Co 5, 8.
Juil 18, 2020 | Non classifié(e)
Qu’avons-nous appris de la pandémie ? Avec quels instruments construire un monde nouveau ? Quelle est la contribution spécifique de chacun de nous ? Le 16 juillet dernier, Maria Voce dialogue spontanément avec une communauté des Focolari. Depuis quelques années déjà, les communautés Focolari à travers le monde fêtent le 16 juillet à double titre : on se souvient en effet du pacte d’unité particulier que Chiara fit en 1949 avec Igino Giordani ; et c’est aussi l’anniversaire de la présidente, Maria Voce. Cette année encore, ce moment de fête pour elle est devenu l’occasion d’un dialogue spontané et informel ; elle a ouvert son cœur à ceux qui étaient avec elle, s’exprimant sur le sens de cette journée particulière, sur la vie des Focolari ces derniers temps et sur la contribution du charisme de l’unité en cette période si cruciale pour l’humanité. De nombreux messages de vœux et d’affection lui sont parvenus du monde entier et Maria Voce désire remercier chacun en particulier. Nous transcrivons ici un extrait de ce qu’elle a dit, en y joignant quelques passages de la vidéo amateur sur ce moment. (…) Cette pandémie a été pour nous une grande leçon, n’est-ce pas ? Il faut le reconnaître. Elle nous a fait souffrir, elle nous fait encore souffrir. Et nous ne connaissons pas toutes les conséquences qui peuvent encore provenir de la souffrance de cette pandémie, n’est-ce pas ? Quoi qu’il en soit ce fut une grande leçon. La principale leçon fut de nous dire : vous êtes tous égaux. Vous êtes tous égaux : riches, pauvres, puissants, misérables, jeunes, adultes, immigrants… vous êtes tous égaux. Premier point. Second point : vous êtes tous égaux, mais il y en a qui souffrent davantage malgré l’égalité. Alors sommes-nous vraiment tous égaux ? Nous sommes tous égaux car Dieu nous a faits tous égaux ; très différents les uns des autres mais tous ses enfants, tous créés par Lui avec le même amour, un amour immense. Puis les hommes sont arrivés et ils ont commencé à faire des distinctions ; et aujourd’hui encore nous continuons à faire des distinctions : celui-ci oui, celui-ci non ; celui-ci vaut davantage, celui-ci vaut moins. Celui-ci peut me donner quelque chose, celui-ci ne peut rien me donner ; celui-ci m’exploite, celui-ci m’exploite moins… et nous commençons à faire des distinctions, et avec ces distinctions qu’est-ce qui arrive ? Il arrive qu’il y a les pays où les hôpitaux sont bien équipés et ceux où ce n’est pas le cas ; il y a les pays où il y a des masques pour tout le monde et ceux où il n’y en a pas. Il y a les pays, comme notre Italie, où la fibre optique arrive si bien qu’on peut faire l’école à distance, et les pays où elle n’existe pas. Par conséquent : tous égaux devant Dieu mais pas tous égaux devant les hommes, pas tous égaux pour le cœur des hommes. En est-il ainsi pour nous aussi ? Moi aussi, parfois, je préfère être avec telle personne plutôt qu’avec telle autre et quand je fais ainsi une différence entre une personne et une autre, est-ce que je vis vraiment le pacte ? Ce pacte qui m’invite à être vraiment prête à donner la vie pour l’autre ? Non pas l’autre qui me plaît, mais l’autre quel qu’il soit. Aujourd’hui, on dit qu’il faut créer un monde nouveau, l’humanité, tout le monde dit qu’il faut construire un monde nouveau. Eh bien, en petit, Chiara a fait un monde nouveau ; la famille de Chiara dispersée à travers le monde est, en petit, un monde nouveau. Bien sûr, c’est une tentative, c’est une esquisse, un petit signe, mais cela veut dire que c’est possible. Donc, s’il a été possible de le faire en petit, pourquoi ce petit groupe – qui est petit relativement ; avec quelques centaines de milliers de personnes dans le monde – pourquoi ce petit peuple, qui est le peuple de Chiara, n’est-il pas accessible à tout le monde pour dire que le monde nouveau est possible ? C’est possible : nous devons être convaincus que c’est possible ; quel était d’ailleurs le mot du jour ? ‘’Croire en la force de l’amour.’’ Par conséquent, avant tout : croire que l’amour est une force. L’avons-nous expérimenté ? Oui, nous l’avons expérimenté très souvent. Mais maintenant, un peu moins. Le thermomètre de l’amour a baissé. Ajoutons un peu de mercure pour le faire remonter ! Faisons remonter l’amour et vous verrez que tout remontera. Nous serons cette réalité qui traverse le monde et dont nous bénéficierons, sans avoir besoin de dire : ‘’Tu sais, nous nous faisons comme ça, viens avec nous car nous sommes comme ça.’’ Non, nous sommes ce que nous sommes, nous sommes comme les autres ; nous sommes de pauvres malheureux comme tout le monde mais nous vivons le paradis, et nous ne voulons pas sortir du paradis mais nous voulons rester avec les autres, nous ne voulons pas rester entre nous dans le paradis. Nous voulons apporter ce paradis aux autres, nous ne voulons pas le garder pour nous, car ce serait confortable… et alors que le monde court à sa perte. Non ! le monde doit se sauver, le monde nous devons le sauver par notre amour. »
Juil 18, 2020 | Non classifié(e)
En dialogue avec Vinu Aram, Directrice du Centre international Shanti Ashram. By Marco Aleotti, Roberto Catalano, Giulio Mainenti. https://vimeo.com/430298481
Juil 17, 2020 | Non classifié(e)
La vie du Gen Verde pendant la pandémie « Nous étions au beau milieu d’une tournée en Espagne et des nouvelles inquiétantes nous sont parvenues d’Italie concernant le Covid-19 et le nombre croissant de contaminations. Nous devions décider de suspendre ou non la tournée et de la manière de rentrer en Italie. Quelques heures (ou plutôt quelques minutes) pour décider de ce qu’il fallait faire, le communiquer aux organisateurs, et en un jour nous embarquer sur ce qui était la dernière embarcation quittant Barcelone ». Un souvenir bien marqué et toujours vivant que partage Mileni du Gen Verde quelques mois plus tard et alors qu’en Italie il semble que la pandémie de Covid-19 refasse des apparitions. Au cours de ces 4 mois, le Gen Verde a transformé une situation douloureuse en une grande opportunité : « nous nous sommes immédiatement demandé – raconte Annalisa – comment aider les gens ; certains amis, qui avaient contracté le virus, nous ont demandé de rester proches d’eux… mais comment ? Comment ne pas les laisser seuls dans ces moments terribles tout en respectant la distanciation sociale ? Nous avons immédiatement eu l’idée de nous connecter depuis chez nous ». Ainsi commence l’aventure du premier streaming en direct : peu d’outils, un réseau internet médiocre pour supporter une connexion que nous ne savions pas si elle arriverait aux gens ni combien de personnes auraient pu la voir. Des mois plus tard, nous pouvons dire que le Gen Verde a réalisé de nombreux streamings en direct, ainsi que des dizaines et des dizaines de rendez-vous via le zoom, l’instagram, le skype… des occasions de rencontrer des jeunes et des moins jeunes du monde entier : des Philippines à l’Argentine, des États-Unis à la Roumanie, de l’Italie à l’Australie. Et puis ces mois ont aussi été le berceau propice à la création de nouvelles compositions : du monologue Il silenzio au morceau musical Tears and light, sans oublier les vidéos réalisées pour partager, même si à distance, le triduum de Pâques… et tout a été immédiatement partagé à travers les réseaux sociaux, la chaîne YouTube et le web. Peut-être plus de travail qu’en tournée, et le Gen Verde n’a jamais dit non à quiconque voulait vivre un moment de partage avec elles. « Nous sommes ravies – dit Marita – parce que ces derniers mois, nous avons rencontré des centaines de milliers de personnes ; je ne peux pas dire que c’était la même chose qu’en présence des personnes : il n’ y a pas de contact physique, on ne peut regarder personne dans les yeux… mais j’avoue qu’en 4 mois seulement, nous n’aurions jamais pu rencontrer autant de gens. Pour nous du Gen Verde, ce fut une expérience au-delà de toute attente ». Et maintenant, avec l’annonce de la dernière réunion de ce premier cycle de rendez-vous, le Gen Verde se consacre à de nouveaux projets et de nouvelles propositions à partager dès que possible. Bref, le Gen Verde regarde toujours loin et ne s’arrête jamais. Mais quel en est le secret ? « Nous vivons sans regarder à nous-mêmes – explique Sally – ce qui nous intéresse, c’est de construire des relations qui visent à la fraternité universelle. En ces mois de pandémie, nous avons reçu beaucoup d’échos après nos streamings en direct et ce sont ces impressions qui nous ont toujours poussées à aller de l’avant en essayant de donner le meilleur de nous-mêmes. Nous ne nous faisons pas d’illusions et ne voulons faire d’illusions à personne : la pandémie n’était pas une blague et dans de nombreux pays, la situation est encore très critique, mais nous sommes certaines que ce que nous avons fait a été pour beaucoup, vivre au moins un moment de soulagement qui a permis de reprendre des forces ».
Tiziana Nicastro
Juil 16, 2020 | Non classifié(e)
Chiara Lubich raconte le pacte spécial d’unité conclu avec Igino Giordani (qu’elle appelle “Foco”) le 16 juillet 1949, prélude à son expérience mystique de cet été-là. D’après une interview donnée à la journaliste Sandra Hoggett en 2002 https://vimeo.com/438648806
Juil 15, 2020 | Non classifié(e)
Les jeunes des Focolari ont lancé la nouvelle campagne #daretocare pour prendre soin de nos sociétés et de la planète Terre et être des citoyens actifs pour essayer de construire un morceau de monde uni. Ils ont interrogé Elena Pulcini, professeur de philosophie sociale à l’université de Florence en Italie.
Elena Pulcini, professeure de philosophie sociale à l’université de Florence, se consacre depuis de nombreuses années, en tant que chercheuse, au thème des soins. Elle s’est exprimée lors de la première diffusion en direct #daretocare des jeunes du mouvement des Focolari le 20 juin dernier. Quel impact a eu l’expérience de la pandémie, que nous traversons, sur votre vision des soins? « Il me semble qu’une image de soins en tant qu’assistance a émergé. Pensons à tout le personnel médical et sanitaire. Cela a réveillé des éléments positifs, des passions qui ont en quelque sorte été oubliées, telles que la gratitude, la compassion, la perception de notre vulnérabilité. Et cela est très positif car nous en avons vraiment besoin et c’est nécessaire de réveiller ce que j’appelle les passions empathiques. En même temps, cependant, le soin est resté un peu enfermé dans une signification essentiellement humanitaire, ce qu’on appelle en anglais “cure, le remède” et non “care, le soin”. Prendre soin doit devenir un mode de vie ». Nous aimons rêver d’une société dans laquelle prendre soin est l’épine dorsale des systèmes politiques locaux et mondiaux. Est-ce une utopie ou est-ce réalisable ? « Se soucier signifie certainement réagir à quelque chose. Dans ce cas, il s’agit de prendre conscience de l’existence de l’autre. À partir du moment où je m’en rends compte et que je ne suis pas fermé dans mon individualisme, nous stimulons une capacité qui réside en nous qui est l’empathie, c’est-à-dire que nous nous pouvons nous mettre dans la peau de l’autre. Mais qui est l’autre aujourd’hui ? Eh bien, nous voyons apparaître de nouveaux visages de ce que nous considérons comme l’autre. L’autre aujourd’hui est donc ce qui est différent, ce sont aussi les générations futures, c’est aussi la nature, l’environnement, la Terre qui nous accueille. La sollicitude devient donc vraiment la réponse globale aux grands défis de notre temps si nous savons la retrouver grâce à la capacité empathique de nous mettre en relation avec l’autre. Je ne sais donc pas si c’est vraiment faisable, mais je pense que nous ne pouvons pas perdre la perspective utopique. La responsabilité ne suffit pas, nous devons aussi cultiver l’espérance ». Quelles suggestions nous feriez-vous pour agir dans ce sens et orienter nos sociétés vers la prise en charge à partir des institutions ? « Je crois que nous devons agir en tous lieux où nous opérons pour sortir la prise en charge du milieu étroit de la sphère privée. (…) Je dois me considérer comme un sujet attentionné dans ma famille, dans ma profession d’enseignant, quand je rencontre un pauvre rejeté dans la rue ou quand je vais nager et m’étendre sur la plage, je dois m’occuper de toutes les dimensions. Nous devons adopter la prise en charge comme un mode de vie capable de briser notre individualisme illimité qui conduit non seulement à l’autodestruction de l’humanité, mais aussi à la destruction du monde vivant. Nous devons donc essayer de répondre par un traitement aux pathologies de notre société, ce qui signifie éduquer à la démocratie. J’aime beaucoup un philosophe du XIXe siècle, Alexis de Tocqueville, qui disait que « nous devons éduquer à la démocratie ». C’est une leçon que nous devons encore apprendre et je crois que cela signifie qu’il faut cultiver ses propres émotions empathiques afin d’être stimulé à prendre soin avec plaisir et satisfaction, et non par contrainte”.
Par les jeunes des Focolari
Juil 14, 2020 | Non classifié(e)
Cinq ans après la publication de l’Encyclique du Pape François, le paradigme de l’écologie intégrale guide la lecture de cette période de pandémie. Nous en parlons avec Luca Fiorani, responsable d’EcoOne.
Cinq ans se sont écoulés depuis la publication de Laudato Si, l’encyclique du Pape François sur la préservation de la planète. Nous en parlons avec Luca Fiorani, professeur aux universités de Lumsa, Marconi et Sophia, chercheur à l’ENEA et responsable d’EcoOne, le réseau écologique du mouvement des Focolari. En ce temps de pandémie, quelles leçons pouvons-nous tirer de Laudato Si et de son paradigme d’écologie intégrale ? Je pense au « tout est connecté ». Le Pape, avant la pandémie, nous a fait savourer le côté positif, la merveilleuse relation qui existe entre les éléments naturels, y compris la personne. La pandémie, en revanche, a souligné le côté sombre de ce « tout est connecté », car l’activité humaine, qui a conduit à la destruction des habitats naturels, et le saut d’espèces du virus de l’animal à l’homme sont liés. Quel est le fondement évangélique de l’engagement à prendre soin de la création ? C’est « Aime ton prochain comme toi-même ». L’un des concepts clés de Laudato Si est « écouter à la fois le cri de la terre et le cri des pauvres ». Il est vrai que pour l’Évangile, la nature a une valeur en soi, mais il est également vrai que prendre soin de la nature signifie assurer une planète saine pour les plus défavorisés et pour nos enfants. Il s’agit de nous rappeler le « milliard inférieur », ce milliard de personnes qui sont victimes de « pandémie chronique » due aux 17 maladies tropicales négligées. Le concept d’écologie intégrale peut-il guider les voies d’avenir ? C’est le concept fondamental de tout l’enseignement du Pape François qui nous invite à dépasser le système socio-économique actuel. Nous vivons aujourd’hui dans le paradigme de la révolution industrielle, qui considère que les ressources naturelles sont illimitées. Ces ressources sont au contraire limitées et nous devons donc trouver un modèle de développement différent qui tienne également compte des besoins des peuples oubliés par les sociétés dites « évoluées ». Laudato Si appelle à une « conversion écologique ». Que signifie vivre les principes de l’écologie intégrale ? L’écologie intégrale concerne non seulement l’environnement mais aussi tous les aspects de la vie humaine, de la société, de l’économie et de la politique. Par conséquent, chacun d’entre nous doit essayer de changer sa vie en commençant, par exemple, par les choix de consommation. Nous pourrons alors choisir les gouvernants sensibles à la protection de la nature et faire campagne pour influencer en faveur d’un désinvestissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables. En cette année spéciale de célébrations de Laudato Si, avec quelles initiatives le mouvement des Focolari sera-t-il présent ? Le Mouvement participe aux initiatives de l’Église Catholique et aux événements promus par le Mouvement catholique mondial pour le climat, auquel il adhère. En outre, il organise la conférence “New ways towards integral ecology” qui se tiendra à Castel Gandolfo (RM) du 23 au 25 octobre, dont les détails sont disponibles sur www.ecoone.org. Ton dernier livre est intitulé « Il sogno (folle) di Francesco » (le rêve [fou]de François). Un petit manuel (scientifique) d’écologie intégrale ». Pourquoi parler d’un rêve fou ? Parce qu’il semble vraiment impossible de changer le cours de cette planète, vers un monde où nous nous sentons tous frères et sœurs et où nous construisons plus de ponts que de murs, mais – comme le disait la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich – « seuls ceux qui ont de grands idéaux font l’histoire » !
Claudia Di Lorenzi
Juil 13, 2020 | Non classifié(e)
Être confinés a souvent mis notre charité à l’épreuve. En effet, il n’est pas facile de vivre enfermé dans une maison et de se retrouver au coude à coude. Lorsqu’on est proche, physiquement, on se heurte aux limites les uns des autres et cela nous demande un “surplus d’amour”, qui est : « tout supporter ». Il est consolant de savoir que Chiara Lubich, elle-même, dans sa vie de communauté, a rencontré ce type de difficultés. […] L’autre jour j’ai pris en main un livre […] qui a pour titre : Il segreto di Madre Teresa (Le secret de Mère Teresa), de Calcutta. Je l’ai ouvert un peu au hasard, au chapitre intitulé : « Une mystique de la charité », que j’ai lu ainsi que d’autres. Je me suis plongée dans cette lecture qui m’a beaucoup intéressée. Tout ce qui concerne cette personne me touche personnellement : elle dont l’amitié m’a été, des années durant, très précieuse et qui sera prochainement béatifiée. L’aspect extrêmement radical de sa vie, de sa vocation me saute aux yeux. J’en suis impressionnée, j’en éprouve presque de la crainte, mais surtout cela me pousse à vouloir l’imiter selon l’engagement caractéristique, radical, que Dieu me demande. […] Animée de cette certitude, j’ai repris en main nos Statuts, certaine que c’est là que je pourrai trouver la mesure et le genre de vie radicale que le Seigneur me demande. Dès la première page, je reçois comme un choc spirituel, car voilà que je découvre à ce moment-là quelque chose que je connais pourtant depuis 60 ans ! Il s’agit de la « norme des normes », du « préambule à toute règle » de ma vie, de notre vie : d’abord et avant tout engendrer – l’expression est de Paul VI –, puis garder, Jésus au milieu de nous au moyen de l’amour mutuel. […] Aussitôt j’ai pris la résolution de vivre cette « norme des normes » dans mon focolare pour commencer, et avec mon entourage le plus proche. Nous le savons : « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre »[1]. Chez nous tout n’est pas toujours parfait : certaines paroles sont inutiles, de ma part ou de la part des autres, certains silences sont inopportuns, il y a des jugements irréfléchis, des petits attachements, des souffrances mal vécues, qui empêchent que Jésus au milieu de nous soit à son aise, quand cela ne va pas jusqu’à en empêcher la présence. Alors je comprends que c’est moi qui, la première, dois lui donner toute sa place, en aplanissant la voie, en comblant les vides. Bref, en faisant en sorte que l’ingrédient de la charité ne manque jamais ; en supportant tout, en moi et chez les autres. Car l’apôtre Paul conseille vivement de « tout supporter », un mot qui n’est pas beaucoup en usage entre nous. Supporter ne relève pas de n’importe quelle charité, mais d’une charité spéciale, de la quintessence de la charité. Je m’y mets. Cela ne va pas mal, au contraire ça marche. En d’autres circonstances, j’aurais invité sans attendre mes compagnes à faire de même. Cette fois-ci, je préfère m’en abstenir. Je sens le devoir de faire d’abord toute ma part et cela fonctionne. J’ai le cœur plein de bonheur sans doute parce que, de cette façon, Jésus revient parmi nous et il y demeure. Plus tard j’en parlerai, mais en continuant à ressentir le devoir d’avancer ainsi comme si j’étais seule. Ma joie est à son comble lorsque les paroles de Jésus me reviennent à l’esprit : « C’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice »[2]. « La miséricorde ! », c’est bien cela la charité raffinée qui nous est demandée et qui vaut plus que tous les sacrifices car le plus beau sacrifice que je puisse faire, c’est cet amour qui sait supporter, qui sait, le cas échéant, pardonner et oublier. […] C’est cela l’aspect radical qu’il nous est demandé de vivre.
Chiara Lubich
(Extrait d’une conférence téléphonique du 20 février 2003, à Rocca di Papa.) [1] Cf. (Jn 8, 7) [2] (Mt 9, 13)
Juil 11, 2020 | Non classifié(e)
« Le dialogue interreligieux de Chiara Lubich – dit Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari – a été une véritable prophétie qui, à présent, est en train de se réaliser progressivement comme une réponse concrète aux besoins de l’humanité. » Le Coprésident, Jesús Morán, explique comment l’éthique de l’attention à l’autre est à la base du nouveau Parcours (Pathway) qui sera lancé le 20 juin 2020 par les jeunes du Mouvement des Focolari. https://vimeo.com/429997104
Juil 10, 2020 | Non classifié(e)
Les deux crises qui secouent le pays – la pandémie et le racisme – pourraient conduire à un avenir meilleur. Une contribution de Susanne Janssen, la rédactrice du magazine Living City.
Le racisme est un virus qui n’a jamais été éradiqué aux États-Unis. Après la guerre civile (1861-1865), l’esclavage a été déclaré vaincu sur le papier, mais aujourd’hui encore, les personnes de couleur et les Blancs ne sont pas traités de la même manière. La mort de George Floyd a mis le problème en lumière. Puisque que les huit atroces minutes pendant lesquelles Floyd a supplié pour sa vie ont été filmées, on ne pouvait plus affirmer que c’était seulement la faute de la victime ; cette vidéo, ainsi que les nombreuses personnes (pas seulement afro-américaines) qui se sont jointes aux manifestations contre le racisme, est le signe que c’est différent cette fois. Espérons que ce qui s’est passé ne se terminera pas simplement par une vague de protestations, mais que cette mort apportera un réel changement. Rôle de l’Église Après quelques jours de silence, l’Église est descendue aux côtés de ceux qui défient le racisme. Le cardinal de Boston, Sean O’Malley, a écrit que le meurtre de George Floyd « est la douloureuse preuve de ce qui est et a été pour les Afro-Américains : l’échec d’une société incapable de protéger leur vie et celle de leurs enfants. Les manifestations et les protestations de ces jours sont des appels à la justice et des expressions atroces d’une profonde douleur émotionnelle dont nous ne pouvons pas nous distancer ». Même la Conférence épiscopale des États-Unis a déclaré que le racisme est comme le péché originel des États-Unis, qui accompagne la croissance de la nation et l’imprègne jusqu’à ce jour. Des espaces de réflexion s’intensifient dans l’Église et dans la société. Premiers pas Avec le slogan « supprimer les subventions », on veut aller au-delà d’une simple opération de restructuration des forces de police. Il s’agit plutôt à repartir de zéro et à créer une police davantage contrôlée par les citoyens. Ces dernières années, on a beaucoup parlé de sa militarisation progressive ; mais pour être honnête, il faut aussi dire qu’une grande partie des tâches qu’elle accomplit incomberait en fait aux travailleurs sociaux. Contrairement aux cas de violence relevés contre les Afro-Américains dans le passé, aujourd’hui, beaucoup de gens essaient d’apprendre, d’écouter et de faire face au passé, en concentrant la réflexion sur les problèmes structurels restés après l’abolition de l’esclavage et ceux liés à la ségrégation, comme les dites « lois de Jim Crow” et la loi sur les droits civils de 1964. Oui, parce que regarder en face les préjugés qui existent en chacun et les privilèges sociaux dont jouissent les Blancs est déjà un premier pas. Deux auteurs, Ibram X. Kendi et Robin DiAngelo, affirment qu’il faut aller au-delà du simple fait « d’être une bonne personne ». Nous devons plutôt combattre les structures de l’oppression. Même aujourd’hui, dans une situation quotidienne comme un contrôle de police, seule la couleur de la peau peut faire la différence entre la vie et la mort. Contribution des Focolari Tout d’abord, les communautés du mouvement des Focolari cherchent à examiner s’il y a de la discrimination et du racisme en leur sein. La réflexion des Focolari sur la justice raciale est un point de départ pour un dialogue sincère entre nous et avec les personnes qui nous entourent. Faisons de la place pour écouter des témoignages douloureux de racisme, mais aussi les expériences de ceux qui ont grandi dans un contexte de blancs et qui essaient d’entamer un processus de reconnaissance de leurs propres limites. Ces conversations ne sont pas faciles, mais elles sont nécessaires pour reconstruire des relations plus vraies. « Si nous ne faisons pas attention, nous finirons par souscrire aux principes de la rhétorique commune sur la diversité qui, souvent, soutient les privilèges et accentue les différences », déclare une professeure latine de couleur. Un académicien de plus de 80 ans raconte comment il a dû apprendre à être plus ouvert dans sa vie, surtout quand l’une de ses filles a épousé un Jamaïcain. « Je pensais que leurs fils seraient victimes de discrimination. Mais je vois maintenant à quel point ils sont un exemple lumineux pour beaucoup ». Rôle des jeunes Les jeunes sont aux premières loges et demandent un changement de mentalité. Une jeune métisse dit : « Je veux aider mes frères et sœurs à se faire entendre davantage, sinon je le regretterai toute ma vie… » Même le slogan « Black Lives Matter » qui a uni tant de personnes et rempli les rues est sujet à la polarisation. Il n’est pas rare de rencontrer des messages qui tentent de discréditer ceux qui se battent pour plus de justice, mais peu à peu, l’opinion publique change. Beaucoup de gens condamnent la façon dont le président Donald Trump a géré ces récentes crises : la pandémie et le racisme structurel. Pour l’instant, le candidat du Parti démocrate, Joe Biden, a une avance de 13 % dans les sondages, mais il est encore trop tôt pour dire quelle sera la situation en novembre, lorsque les Américains seront appelés aux urnes.
Susanne Janssen, rédactrice du Living City magazine
Juil 9, 2020 | Non classifié(e)
Les organisations sociales des Focolari sont au service de plus de 3 500 familles et créent des réseaux de solidarité pendant la pandémie. Répandues dans tout le pays, les vingt-et-une organisations sociales inspirées par le charisme du mouvement des Focolari donnent un important témoignage de solidarité et de fraternité en cette période de pandémie.

Foto: Obra Lumen
La relation établie au fil des ans avec les familles en situation de précarité sociale a permis à ces organisations de prendre conscience des nombreux défis auxquels elles sont confrontées en ces temps difficiles. Et la liste est longue. Ces communautés dénoncent la peur d’être exposées au virus, l’état de leurs habitations, souvent petites et insalubres, où le confinement social est presque impossible, la difficulté de recevoir l’aide du Gouvernement, l’encombrement des hôpitaux et des transports publics, ainsi que les énormes taux de chômage: selon une étude publiée par le journal Nexo, dans les bidonvilles, il y a des personnes au chômage pendant la pandémie dans 7 familles sur 10. Pour toutes ces raisons, comme nous le savons, la pandémie n’est pas démocratique. « Malgré toutes ces difficultés, nous avons le désir de continuer plus que jamais à “donner notre vie” pour notre peuple. C’est pourquoi les organisations sociales continuent à être au service de leurs communautés d’une nouvelle manière. Il n’y a pas d’activités en mode présentiel, mais un travail incessant se poursuit, » souligne Virginia Tesini, responsable nationale du mouvement des Focolari pour les œuvres sociales. 
Foto: Instituto Mundo Unido
Toutes les organisations ont mené des actions de solidarité pendant cette période. Et nous voudrions partager avec vous quelques chiffres de ce réseau de générosité, grâce à la contribution de nombreux membres et amis du mouvement des Focolari et de ces organisations : 3500 aides régulières ; 130 tonnes de denrées non périssables distribuées ; 3 tonnes d’aliments naturels ; 30 tonnes de matériel d’hygiène et d’assainissement; 30 000 déjeuners ; 10 000 masques en tissu. La créativité est grande et même les paniers de nourriture, qui accompagnent les traditionnelles festivités de juin, ont été distribués, renforçant ainsi notre culture. « Par ailleurs, plusieurs de nos organisations se sont mises en réseau pour des collectes, des gymkanas solidaires, des œuvres artistiques données par des artistes, en vente sur les réseaux sociaux pour recueils de fonds à l’organisation, un service en ligne animé par une équipe de professionnels pour les personnes souffrant de dépression et d’anxiété, des cours, des actions pour la prévention du coronavirus et même la création d’emplois et de revenus grâce à la réalisation de masques… pour ne citer que quelques initiatives », a complété VirginiaTesini. Face à des réalités aussi difficiles et à des réponses aussi immédiates et humaines, nous ne pouvons qu’être d’accord avec le pape François dans sa lettre aux mouvements populaires, dont nous citons un extrait ci-dessous : « Si la lutte contre COVID-19 est une guerre, vous êtes une véritable armée invisible qui se bat dans les tranchées les plus dangereuses. Une armée qui n’a d’autre arme que la solidarité, l’espoir et un sens de la communauté qui trouve un écho en ces temps où personne ne se sauve tout seul. Vous êtes pour moi, comme je vous l’ai dit lors de nos rencontres, de véritables poètes sociaux, qui, à partir des banlieues oubliées, trouvent des solutions dignes aux problèmes les plus urgents des exclus. » __________ Si vous souhaitez contribuer, même à distance, à une action de solidarité des œuvres sociales du mouvement des Focolari au Brésil, consultez la liste ci-dessous. Région Sud Porto Alegre (RS) – AFASO-RS – Associação de Famílias em Solidariedade do Rio Grande do Sul. Florianópolis (SC) – IVG – Institut Vilson Groh Curitiba (PR) – Anpecom (com atuação nacional) -> campagne extraordinaire Covid-19 Région Sud-Est Vargem Grande Paulista (SP) – Mariápolis Ginetta – SMF – Sociedade Movimento dos Focolari Itapetininga (SP) – ANSPAZ – Associação Nossa Senhora Rainha da Paz (avec prestations au niveau national) Guaratinguetá (SP) – Fazenda da Esperança – Campanha emergencial para abrigar moradores de rua (organisation active au niveau international) São José do Rio Pardo (SP) – MAPEAR – Association Mobilizando Amigos pelo Amor Rio Grande da Serra (SP) – PROFAVI – Promoção a Favor da Vida São Paulo (SP) – AFAGO-SP – Associação de apoio à familia, ao grupo y a comunidade – São Paulo Rio de Janeiro (RJ) – Grupo Pensar Rio de Janeiro (RJ) – CMSMA – Casa do menor São Miguel Arcanjo (organisation active au niveau international) Juiz de Fora (MG) – Casa Bethanea Région du Midwest Brasília (DF) – AFAGO-DF – Associação de apoio à família, ao grupo e à comunidade do Distrito Federal Région Nord-Est Maceió (AL) – IMU – Instituto Mundo Unido Recife (PE) – Escola Santa Maria Recife (PE) – AACA – Associação de apoio à criança y ao adolescente Recife (PE) – Comunidade Católica Lumen Teresina (PI) – NAV – Núcleo de Ação Voluntária Itapecuru-Mirim (MA) – SERCOM – Serviço Comunitário – Projeto Magnificat Region Nord Belém (PA) – Mariapolis Glória – NAC – Núcleo de Ação Comunitária Manaus (AM) – ACACF – Associação Comunitária de Apoio à Criança e à Família – Projet Roger Cunha Rodrigues Source: http://www.focolares.org.br Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez à ce lien
Juil 8, 2020 | Non classifié(e)
Si, d’une part, le gouvernement montre son incapacité à conduire les Brésiliens vers la sortie de crise, d’autre part, un impressionnant réseau humanitaire se tisse. Une étude approfondie par le rédacteur en chef de Cidade Nova. Lorsque j’ai commencé à écrire cet article, plus de 51 000 personnes étaient déjà mortes au Brésil, victimes de la Covid-19, depuis le mois de mars, date à laquelle la maladie est arrivée dans le pays. En outre, on estime que plus d’un million de personnes ont déjà été infectées, sans tenir compte des cas non signalés officiellement. Dans les villes où une certaine ouverture à la circulation a récemment été autorisée, le nombre de nouveaux cas a considérablement augmenté. Même si la plupart de ces personnes ont heureusement survécu au nouveau coronavirus, le nombre de décès est considérable. D’une manière générale, pour les spécialistes cette situation désastreuse résulte du cumul de deux facteurs : la position du gouvernement fédéral dans la lutte contre la maladie et, de la part de nombreux citoyens brésiliens, une conscience insuffisante du caractère dangereux de ce virus.

Foto: Magnificat
Pour ce qui est de la population, il semble qu’elle ne soit convaincue du caractère très contagieux de cette maladie et du danger qu’elle représente pour la vie que lorsqu’un proche est touché. Certains, bien que conscients du problème, se risquent à rester en contact avec le public, parce qu’ils ne peuvent pas trouver un autre moyen de subvenir aux besoins de leur famille. Tout le monde ne peut pas travailler à la maison. En fait, le taux de chômage augmente rapidement et une récession aiguë s’annonce inévitable, tout comme l’effondrement de l’économie. Quant à la position du gouvernement fédéral, le président Jair Messias Bolsonaro est quotidiennement et sévèrement critiqué pour ne pas avoir agi en faveur de la population tant pour la protéger que pour sauver les victimes de la contagion, en particulier la masse importante des personnes économiquement les plus vulnérables. Contrairement à ce que prétendent les experts du monde entier, il insiste pour demander aux personnes de sortir du cofinement social et de reprendre leurs activités normales, avec la justification que nous allons tous “mourir de faim si l’économie s’arrête”. Dans le sillage de cette position, Bolsonaro a critiqué les gouverneurs et les maires des États pour avoir encouragé le confinement social ; il a attaqué la presse en disant que la divulgation des données sur la maladie est déformée et a même encouragé ses partisans les plus radicaux à envahir les hôpitaux pour montrer qu’il y a des lits disponibles, contrairement à ce que rapportent les médias en général. Le retard dans la publication du bilan des décès semble également refléter cette attitude du président hostile au confinement, la seule pratique sûre et recommandée jusqu’à présent pour prévenir l’infection par le coronavirus. Outre le fait que, après avoir perdu deux médecins en charge du Ministère de la Santé. Celui-ci, essentiel dans le contexte actuel, est temporairement dirigé par le général d’armée Eduardo Pazzuelo, un parachutiste en formation et sans aucune connaissance ni expérience de la santé publique ou privée. Il est à noter que le Brésil dispose d’un système de santé publique considéré comme un modèle par les spécialistes du monde entier, le SUS (Système Unifié de Santé). Cependant, affaibli pendant longtemps par un manque d’investissements et de politiques publiques adéquates, ce système s’est avéré insuffisant pour être au service de la population, en particulier des plus démunis. Les plus fervents partisans du président brésilien suivent les idées de Bolsonaro, affirmant qu’il a été élu démocratiquement (et cela doit être respecté), que les médias ne font état que de ce qu’ils considèrent comme négatif à propos du gouvernement (et ne montrent jamais ce qu’il a fait de bien) et, pire, ne présentent pas la réalité des faits. Au final, le bilan de ce conflit est qu’en fait, et une fois de plus, c’est la population brésilienne en général, et surtout les pauvres, qui sont les perdants. En réalité, l’inégalité sociale historique du Brésil a été exacerbée par la crise sanitaire et économique provoquée par la pandémie de Covid-19. En présence de cette situation complexe, une consolation et un espoir viennent d’un réseau silencieux de héros anonymes qui acceptent de prendre des risques et ne comptent pas leurs efforts pour aider ceux qui ont le plus besoin et souffrent le plus de cette crise sans précédent. 
Foto: Centro Social Roger Cunha Rodrigues
Réseaux solidaires Dès le début de la pandémie de Covid-19, de nombreuses personnes, groupes et institutions civiles et religieuses au Brésil, comme dans d’autres régions du monde, ont retroussé leurs manches et commencé à se mobiliser pour aider les plus fragiles dans cette situation : les personnes âgées, les malades, les pauvres et autres. Un grand réseau de solidarité s’est tissé à travers le pays, conduit par des héros anonymes, parmi lesquels beaucoup sont devenus de véritables martyrs, victimes inévitables de cette maladie. Sans oublier le travail des professionnels de la santé et autres (comme ceux qui travaillent dans le domaine de la sécurité, des transports, l’acheminement et la vente des denrées alimentaires et des médicaments) qui sont en première ligne dans cette lutte contre le coronavirus. Ces gestes de solidarité peuvent être simples, originaux et à différents niveaux : il est tout aussi important de faire des courses pour le voisin âgé que de distribuer de la nourriture aux personnes vivant dans la rue. Par exemple Vidal Nunes, professeur d’université de la ville de Vila Velha (État de Espírito Santo) a préparé une grande marmite de soupe et a décidé de l’offrir à ses voisins. Du coup l’un deux a proposé de créer un groupe d’entraide entre les résidents de l’immeuble. 
Foto: Instituto Mundo Unido
Les organismes sociaux ont également commencé à concentrer leurs efforts pour aider les personnes les plus touchées par cette crise. C’est le cas par exemple de l’initiative conjointe d’Obra Lumen et de la Fazenda da Esperança, à laquelle ont adhéré plusieurs autres associations, qui accueillent désormais des personnes sans domicile fixe dans différentes régions du Brésil. D’autres organisations – telles que l’Association Nationale pour l’Économie de Communion (Anpecom) – ont mobilisé des entreprises et des entrepreneurs associés ainsi que des sympathisants pour réaliser une mise en commun de fonds pour venir en aide aux familles pauvres. Dans le district fédéral et la ville de Goiânia (région centre-ouest du Pays), un groupe de personnes de différents âges, lié au mouvement des Focolari, a organisé et lancé le projet Be Light, à travers lequel elles ont apporté une aide matérielle et un accompagnement à des familles en difficulté ainsi qu’à un village indigène de la région. Le magazine Cidade Nova a constaté qu’entre la fin mars et la fin avril de cette année, selon les calculs de l’Association brésilienne pour l’acquisition de ressources, 1,1 milliard de Reais (environ 165 000 euros) ont été versés sous forme de dons par des banques et des entreprises. La solidarité n’est pas seulement une question d’aide matérielle. Il y a aussi ceux qui ont décidé de se mobiliser pour aider leurs amis à veiller à leur hygiène de vie pendant la période de confinement. C’est le cas de la professeure d’éducation physique, Renata Castilho Leite, de la ville de São José dos Campos (État de São Paulo), qui a décidé d’enregistrer plus de 40 petites vidéos avec des conseils pour l’exercice physique que chacun peut faire à la maison. 
Foto: Associação de Atendimento a Criança e ao Adolescente
Il y a aussi ceux qui acceptent de prendre des risques ou de surmonter des obstacles pour agir en solidarité. Par exemple la directrice de l’école publique Cleusa Regina de Vargas Araújo, (petit Garuva, à l’intérieur de l’État de Sainte Catherine au sud du Brésil) : lorsqu’elle a réalisé que beaucoup de ses élèves n’avaient pas accès à Internet et ne pouvaient pas poursuivre leur apprentissage à distance pendant la période de confinement, elle n’a pas hésité à parcourir jusqu’à 6 kilomètres pour livrer du matériel et des repas scolaires de maison en maison. En plus de ce geste concret, cette directrice a voulu consacrer du temps et s’intéresser aux élèves et à leurs parents qui ont trouvé en elle quelqu’un capable de les accueillir. Si l’on en juge par cette expérience et par des milliers d’autres, qui ne feront pas la une des journaux, en ces temps de distanciation sociale, ces rencontres entre les personnes n’ont jamais été aussi importante pour un pays qui doit changer de stratégie contre le coronavirus.
Luís Henrique Marques
Rédacteur en chef du magazine Cidade Nova
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Juil 7, 2020 | Non classifié(e)
« Discovering Gen Rosso », pour aller aux racines de l’histoire du groupe artistique international. L’arrivée du coronavirus et le lockdown qui s’en est suivi, ont mis en crise les habitudes de tout le monde. Le groupe artistique international Gen Rosso a également dû réinventer ses propres journées en restant cloîtrés dans son lieu d’habitation.
« Ce lockdown a donné à chacun de nous la possibilité d’aller encore plus en profondeur quant aux messages que nous chantons depuis plus de 50 ans – affirme Massimiliano Zanoni, responsable des productions –. Habitués à parcourir le monde, à rencontrer les gens et à apporter la musique sur les scènes des 5 continents, nous nous sommes retrouvés enfermés entre les quatre murs de notre maison. En lieu et place des villes, des mers et des montagnes, maintenant nous avions un computer et quelques fenêtres pour regarder dehors. A la place des milliers de personnes que nous rencontrions dans nos concerts, maintenant nous en avions trois ou quatre qui vivent avec nous. Nous ne pouvions nous retrouver tous les 25, pour travailler, créer, et répéter ensemble comme nous l’avions fait pendant 53 ans ». Et donc, après une première série de live streaming intitulée «Le Gen Rosso chez toi », avec lesquels ils sont entrés chez les gens, ils ont pensé revenir aux racines avec quelques live historiques. C’est ainsi qu’est né le projet « Discovering Gen Rosso » pour amener les gens dans la maison du groupe.
« Beaucoup ne savent pas que nous ne faisons pas seulement des concerts – continue Massimiliano Zanoni – , mais aussi des projets avec des écoles ou le Village, qui sont des semaines de cohabitation avec des jeunes artistes afin de leur faire vivre l’expérience d’unité dans la création artistique. Et donc, tout comme lorsqu’on invite quelqu’un à la maison, pour la première fois, et, en signe d’accueil, on lui fait faire le tour de la maison, avec Discovering Gen Rosso nous avons voulu montrer quelques pages de notre album de souvenirs, comme le musical une histoire qui change ou Streetligth, en les rendant participants de nos projets actuels, comme le Village et les projets Forts sans violence, en révélant l’une ou l’autre petite idée pour le futur ». Discovering Gen Rosso est un nouveau pas vers cette évolution qui a permis au groupe international d’être constructeurs d’unité en plusieurs points du globe, pendant de nombreuses années d’histoire. Voici les prochains rendez-vous sur la page Youtube du groupe : le 16 juillet, un streaming consacré au Village (cours artistiques que le Gen Rosso donne) ; le 28 juillet, le lancement du nouveau single « Shock of the World ». En réalité, parler de « single » est un peu réducteur, parce qu’il y a, en chantier, tout un album qui sera dévoilé prochainement. Et pour terminer, le 2 août, se concluront les live streamings avec le concert LIFE, dernière production du Gen Rosso en direct de Loppiano .
Lorenzo Russo
Juil 6, 2020 | Non classifié(e)
Les statistiques qui nous informent quotidiennement de la propagation de la pandémie dans le monde et les images qui nous parviennent des pays les plus touchés, suscitent en nous des sentiments similaires à ceux exprimés dans la prière de Chiara Lubich (ci-dessous). Notre planète aussi, qui souffre de plus en plus, appelle et attend notre amour concret et déterminé. Seigneur, donne-moi ceux qui sont seuls… J’ai éprouvé dans mon cœur la passion qui envahit le tien pour l’abandon qui submerge le monde entier. J’aime chaque être malade et solitaire. Même les plantes qui souffrent me font de la peine… même les animaux seuls. Qui console leur peine ? Qui pleure leur mort lente ? Et qui presse sur son propre cœur leur cœur désespéré ? Donne-moi, mon Dieu, d’être dans le monde le sacrement tangible de ton Amour, de ton être qui est Amour : être tes bras, qui étreignent et consument en amour toute la solitude du monde 56.
Chiara Lubich
Écrit du 1er septembre 1949, in Chiara Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, Paris 2003, p. 124.
Juil 3, 2020 | Non classifié(e)
« Pour atteindre les objectifs des pères et des mères qui ont fondé un véritable pacte dans lequel la confiance mutuelle devient une force commune, nous devons faire ce qui est juste, ensemble et avec un grand cœur, et non pas avec 27 petits cœurs. C’est ainsi que s’est exprimée Madame Ursula Von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne, dans la lettre adressée à l’ONG internationale Humanité Nouvelle et au Mouvement Politique Pour l’Unité (MPPU). Les responsables de l’ONG New Humanity et de sa section politique MPPU, composantes civiles et politiques du mouvement des Focolari, avaient en effet écrit à la Présidente de la Commission Européenne pour encourager le travail commun afin de faire face à l’impact de la pandémie COVID-19 et pour assurer le soutien d’idées et de planification également pendant la phase de construction de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. La présidente, Madame Von der Leyen, a souligné dans sa réponse que l’UE a assuré la plus grande réponse jamais donnée à une crise et à une situation d’urgence dans l’Union avec la mobilisation d’environ 3,4 milliards d’euros. La présidente a également déclaré que « l’évolution actuelle du contexte géopolitique offre à l’Europe l’opportunité de renforcer son rôle unique de leader mondial responsable » dont le succès « dépendra de l’adaptation, en cette ère de désintégration rapide et de défis croissants, à l’évolution de la situation tout en restant fidèle aux valeurs et aux intérêts de l’Europe ». La Présidente souligne dans sa lettre que « l’Europe est le principal fournisseur d’aide publique au développement, avec 75,2 milliards d’euros en 2019. Dans sa réponse globale à la lutte contre la pandémie, l’UE a également promis un soutien financier aux pays partenaires de plus de 15,6 milliards d’euros, disponibles pour l’action extérieure. Ce montant comprend 3,25 milliards d’euros pour l’Afrique. L’UE soutiendra également l’Asie et le Pacifique avec 1,22 milliard d’euros, 918 millions d’euros pour l’Amérique latine et les Caraïbes et 111 millions d’euros pour les pays d’outre-mer ». En outre, poursuit la présidente de la Commission Européenne, « l’Union européenne et ses partenaires ont lancé la Réponse globale au Coronavirus, qui a jusqu’à présent bénéficié d’engagements de 9,8 milliards d’euros de la part de donateurs du monde entier, dans le but d’augmenter encore le financement du développement de la recherche, du diagnostic, du traitement et des vaccins contre le Coronavirus ». La lettre de la Présidente à New Humanity et au MPPU se termine par une invitation à la confiance mutuelle entre les pays de l’Union Européenne et à être un seul grand cœur.
Stefania Tanesini
Juil 3, 2020 | Non classifié(e)
L’histoire d’Ofelia, émigrée du Venezuela au Pérou avec sa famille, est maintenant engagée avec la communauté des Focolari afin d’aider ses compatriotes en difficulté, celle-ci étant aggravée par la pandémie.
Dans le contexte de la campagne de solidarité qu’en tant que Mouvement des Focolari nous portons de l’avant avec les migrants vénézuéliens au Pérou, en ce moment, nous devons trouver de nouvelles stratégies pour réussir à les rejoindre dans leurs habitations. Nous constatons que plus que toute autre chose, ils ont besoin d’être écoutés. Ce n’est pas toujours facile car il ne s’agit pas d’une ou deux familles, mais bien de nombreuses familles dont le nombre augmente chaque jour. La Parole de Vie du mois m’aide parce qu’elle me pousse à aller vers le frère en me rappelant qu’en chacun, je trouve Jésus lui-même. Un matin, une femme vénézuélienne m’appelle et en pleurant, me parle de sa fille. Elle devra accoucher prochainement mais ils sont en train de l’expulser de chez elle. Je l’écoute pendant une heure, jusqu’à ce qu’elle se calme. J’aurais eu envie de lui dire quelque chose mais je pense : « Je dois seulement l’aimer, elle a besoin de dire tout ce qu’elle a sur le cœur ». A la fin elle me dit : « Bon, je me suis défoulée ». A ce moment-là, je peux l’orienter à trouver l’aide dont elle a besoin.
Je croyais que pendant la quarantaine, notre engagement pour les migrants allait s’arrêter, mais cela a été juste le contraire. Par exemple, le travail que nous portons de l’avant avec CIREMI (Commission interreligieuse pour les Migrants et les Réfugiés) nous demande pas mal d’énergie et cela a été l’occasion de se connaître davantage. Dans cette commission, il y a quelques religieux scalabriniens, des chrétiens de différentes dénominations, la Communauté juive, quelques musulmans, une sœur catholique et nous, des Focolari. Alors qu’on se demandait comment arriver aux plus vulnérables, des demandes de couvertures et de vêtements nous sont arrivées. Ne pouvant pas sortir, nous avons envoyé en taxi les vêtements donnés par la communauté des Focolari de Lima, jusqu’à un lieu dans la ville où ils pouvaient être récoltés. Et juste au bon moment, des habits pour nouveaux-nés sont arrivés pour deux familles avec deux bébés à peine nés. Avec des couvertures arrivées par ACNUR (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés) entité avec laquelle il existe une étroite collaboration, nous avons pu répondre à d’autres nécessités. C’est surprenant de voir comment arrive ce que les gens demandent : rien n’échappe à Dieu ! Un jour, Carolina me téléphone, elle est responsable de la Communauté juive et me communique que quelques familles juives partent pour Israël et qu’elles leur laissent des habits et d’autres objets. Quand elle a su que notre Centre recueille ces objets pour les vénézuéliens, elle en a été heureuse car elle ne savait pas à qui donner ce qu’elle avait reçu en dépôt. Et elle a aussi voulu elle-même payer le taxi pour tout nous envoyer. Pendant le coup de fil, je sentais que je devais m’intéresser à elle, lui demander comment allaient ses filles jumelles, et une belle conversation est née qui m’a fait venir à l’esprit un paragraphe de la Parole de Vie : « C’est une amitié qui devient un réseau de relations positives et qui tendent à faire devenir réalité le commandement de l’amour réciproque qui construit la fraternité ». Par l’échange avec cette sœur juive, je sentais que cela se réalisait entre nous. C’est beau de voir que la fraternité est contagieuse, parce qu’ensuite, les personnes à qui l’on envoie les vêtements et les couvertures, nous envoient des photos et écrivent : « Ma voisine avait besoin d’habits et j’ai partagé avec elle une partie de ce que vous m’avez envoyé ». Une chaîne se crée ainsi dans la manière de penser aux besoins de l’autre et de cette façon-là, la fraternité va de l’avant aussi pendant la quarantaine.
D’ Ofelia M., propos recueillis par Gustavo Clarià