Mouvement des Focolari
Le Gen Rosso Ć  la rencontre du  monde… depuis sa maison

Le Gen Rosso Ć  la rencontre du monde… depuis sa maison

Ses Live streaming en direct de Loppiano entretiennent l’espoir que la fraternitĆ© peut arriver partout. Un nouveau single va sortir d’un jour Ć  l’autre. En raison de l’état d’urgence dĆ» au Coronavirus, vous devez rester chez vous autant que possible. Les membres du groupe musical et artistique international Gen Rosso, depuis le 20 mars, ont donc pensĆ© Ć  crĆ©er un streaming, en direct depuis chez eux. Nous en parlons avec Tomek Mikusinski, porte-parole du groupe. Comment est nĆ©e l’idĆ©e du streaming en direct ? Ā« Elle est nĆ©e pour vous faire sentir notre proximitĆ© avec ceux qui souffrent, avec ceux qui donnent quotidiennement leur vie pour sauver celle des autres, avec tous ces gens que nous avons rencontrĆ©s au fil des ans lors de nos concerts. Alors nous voulons donner quelque chose de positif et de beau dans cette situation de confinement presque total. Je pense que chacun d’entre nous, au moins une fois, se sera demandĆ© : “pourquoi” ? Ce n’est pas facile de donner des rĆ©ponses, mais “nous avons cru en l’amour”, nous l’avons chantĆ© plusieurs fois. Nous croyons que chaque Ć©vĆ©nement, mĆŖme le plus douloureux, a une raison d’ĆŖtre au regard de amour. Ā» Vous parvenez Ć  atteindre un public variĆ© et vaste dans le monde entier, ce qui confirme l’universalitĆ© de votre message. Ā« Notre message est avant tout celui de l’amour, de l’unitĆ© et d’une culture du partage. C’est un message sans Ć©tiquette, comprĆ©hensible par tous, universel. Nous voulons faire vivre aux spectateurs une expĆ©rience : celle de dĆ©couvrir et de prendre conscience du bien, du dĆ©sir de bonheur et d’unitĆ© qui est en chacun. Ā» Votre public interagit beaucoup avec vous au cours des streaming : quel est le message qui vous a le plus impressionnĆ© ? Ā« Nous recevons de nombreux messages de personnes qui travaillent dans les hĆ“pitaux, en voici trois: Ā«Je travaille en rĆ©animation Covid. Nous faisons partie de celles et ceux dont le visage est brĆ»lĆ© par les masques, dont on ne voit que les yeux, qui se reconnaissent au regard, qui n’ont plus d’horaires de travail Ć  l’hĆ“pital… mais pas question de baisser les bras ! Continuez Ć  ĆŖtre porteurs de joie. Mes collĆØgues et moi vous promettons de nous donner Ć  fond sans nous relĆ¢cher. Ā» Ā«Un grand merci au Gen Rosso pour leur connexion. Je l’ai vu aujourd’hui avant de me prĆ©parer pour mon service Ć  l’hĆ“pital ici Ć  Asti. C’est une bouffĆ©e d’oxygĆØne pour l’Ć¢me. Ā» Ā«Je suis infirmiĆØre en rĆ©animation Covid, je peux Ć©couter votre CD en voiture pour aller au travail, cela me donne Ć©nergie et sĆ©rĆ©nitĆ© pour affronter ma journĆ©e … Merci. Ā» Votre nouveau single “NOW” sort : donnez-nous quelques avant-premiĆØres. Comment est-il nĆ© et de quoi s’agit-il ? Ā« En fait, ce n’est pas seulement un single, nous prĆ©voyons un tout nouvel album, mais nous voulons le sortir chanson par chanson au cours des deux prochaines annĆ©es. NOW est une chanson qui associe trĆØs bien les sonoritĆ©s Ć©lectro pop les plus actuelles avec celles, funky vintage, des annĆ©es 70. Les paroles de la chanson, en anglais, expriment notre conviction : mĆŖme si nous faisons de graves erreurs, nous pouvons toujours nous ressaisir, en Ć©coutant la voix de Dieu, PĆØre et Amour. Le 15 avril, le single “NOW” sortira dans les boutiques numĆ©riques les plus utilisĆ©es comme Spotify, iTunes, Google Play, etc. Ā» Notre prochain rendez-vous en direct est 8 avril 2020, Ć  16 heures, heure italienne, avec quelques chansons et des salutations spĆ©ciales sur la chaĆ®ne @YouTube. Voici le lien: https://www.youtube.com/watch?v=o17WFM3tos4&feature=youtu.be Ne ratez pas le RdV! #distantimauniti Lorenzo Russo

Travail Ć  deux

En cette pĆ©riode de coronavirus, souvent nous n’avons plus la possibilitĆ© de rendre visite Ć  des parents, des amis ou des connaissances que nous savons dans le besoin. Les moyens de communication semblent l’unique moyen possible pour faire arriver notre amour concrĆØtement. Le texte suivant nous montre aussi une autre forme d’action. Comme il est sage de passer le temps qui nous reste, Ć  vivre Ć  la perfection la volontĆ© de Dieu dans le moment prĆ©sentĀ ! Parfois, cependant, nous sommes assaillis par de graves prĆ©occupations. Elles peuvent concerner le passĆ© aussi bien que l’avenir, le prĆ©sent, des lieux, des circonstances ou des personnes et nous ne pouvons nous y consacrer directement. Il nous en coĆ»te alors de garder le cap choisi, de nous maintenir sur le chemin que Dieu dĆ©sire de nous dans l’instant prĆ©sent. Aussi, pour vivre Ć  la perfection, il faut de la volontĆ©, de la dĆ©cision, mais surtout une confiance en Dieu qui peut aller jusqu’à l’hĆ©roĆÆsme. Ā«Je ne peux rien faire dans ce cas, pour cette personne chĆØre qui est en danger ou malade, pour dĆ©nouer cette situation impossible… Eh bien, je ferai ce que Dieu dĆ©sire de moi en cet instant: Ć©tudier le mieux possible, balayer ma chambre, prier, bien m’occuper de mes enfants… C’est Dieu qui veillera Ć  dĆ©mĆŖler cette affaire, Ć  rĆ©conforter celui qui souffre, Ć  trouver une solution Ć  l’imprĆ©vuĀ». Ce travail Ć  deux, rĆ©alisĆ© en parfaite communion, nous demande une grande foi dans l’amour de Dieu pour ses enfants et permet Ć  Dieu d’avoir confiance en nous pour nos actions. Une telle confiance rĆ©ciproque fait des miracles. LĆ  où nous ne pouvons agir, un Autre agit vĆ©ritablement, qui fait immensĆ©ment mieux que nous. L’acte hĆ©roĆÆque de confiance sera rĆ©compensĆ©. Notre vie, limitĆ©e Ć  un seul domaine, acquerra une nouvelle dimension. Nous serons au contact de l’infini, auquel nous aspirons, et la foi renforcera avec vigueur l’amour en nous. Nous ne nous souviendrons plus de la solitude. Avec Ć©vidence, nous ferons l’expĆ©rience que nous sommes rĆ©ellement enfants de Dieu-PĆØre qui peut tout.

Chiara Lubich

Extrait de : Chiara Lubich, PensĆ©e et SpiritualitĆ©, Nouvelle CitĆ© 2003 p. 108-109.  

Ensemble nous y arriveronsĀ !

L’engagement des enfants du Mouvement des Focolari et de leurs animateurs en ce moment d’urgence planĆ©taire. Un nouveau site Web est en ligne pour eux aussi. Ā« Ces jours-ci, nous devons rester Ć  la maison, mais nous avons un secret pour ĆŖtre tout aussi heureux : l’amour. Alors chaque matin, nous lanƧons le dĆ© et nous mettons en pratique ce qui est Ć©crit. Ā» Les Gen4, les enfants du mouvement des Focolari, ne s’arrĆŖtent pas : mĆŖme isolĆ©s, ils commencent chaque jour Ć  lancer “le dĆ© de l’amour”, dont chaque facette rappelle un point de l’art d’aimer, et ils s’engagent Ć  le vivre. Dans certaines villes, les Gen4, ont rĆ©alisĆ© des affiches, Ć©crit des lettres et mobilisĆ© leurs parents pour offrir leur aide aux personnes Ć¢gĆ©es de leur immeuble. Ā« Personne ne nous a demandĆ© un service concret – a Ć©crit une maman – mais ce fut l’occasion de faire connaissance avec les voisins qui nous ont tĆ©lĆ©phonĆ© et nous ont beaucoup remerciĆ©s. Ā» Niccolò et Margherita, des Gen4 italiens, se sont demandĆ© si certains enfants de leur immeuble possĆ©daient autant de jouets qu’eux. Ils ont donc placĆ© une boĆ®te Ć  l’entrĆ©e de leur immeuble avec cet Ć©criteau : Ā« Ciao ! Nous avons trouvĆ© chez nous des jeux dont nous n’avons plus besoin. Si vous le souhaitez, vous pouvez les prendre et vous n’avez pas Ć  les rendre. N’attendez pas ! Ā» Et comme en ce moment “maison”Ā  pourrait faire penser Ć  “contrainte”, Ć  Rome on a eu l’idĆ©e de proposer aux Gen 4 de construire une petite maison en carton où ils pourraient regrouper leurs actes d’amour. Et tandis que ces maisonnettes se remplissent de petits mots et de dessins, les adultes aussi apprennent des enfants que, dans ce confinement, nous pouvons tous enrichir nos maisons de petits actes d’amour. Les Gen4 sont prĆ©sents dans le monde entier et, si cette pandĆ©mie touche tous les pays, il est naturel qu’ils se sentent particuliĆØrement solidaires de ceux qui vivent lĆ  où l’on souffre davantage. Voici le message vidĆ©o de deux Gen 4 d’Asie qui, montrant le dessin d’un arc-en-ciel, s’exclament : “Forza Italia” ou celui d’un pays africain où ils encouragent tout le monde avec leurĀ  message : Ā Ā« Ensemble, nous y arriverons ! Ā» Aux cĆ“tĆ©s des enfants, les animateurs des Focolari sont en premiĆØre ligne pour les accompagner dans cette pĆ©riode dĆ©licate: de nombreuses idĆ©es voient le jour de partout. Ils nous Ć©crivent de Bilbao (Espagne) : Ā« Nous avons eu l’idĆ©e de rencontrer les Gen4 et leurs familles chaque semaine sur le web. Nous nous racontons comment nous vivons cette nouvelle situation, en mettant en valeur les actes d’amour. Nous nous quittons avec l’engagement de prier pour la paix, pour les malades, pour ceux qui souffrent. Ā» Au Portugal, des adultes rĆ©alisent chaque dimanche une vidĆ©o reprĆ©sentant Ā une scĆØne de l’Ɖvangile et la partagent sur les rĆ©seaux sociaux. En ce moment le Web s’avĆØre donc important, y compris pour les enfants. C’est prĆ©cisĆ©ment ces jours-ci que le Centre international Gen4 a mis en ligne un nouveau site (https://gen4.focolare.org/fr) destinĆ© aux enfants et Ć  leurs Ć©ducateurs, enrichi de documents et de parcours de formation Ć  la spiritualitĆ© du mouvement des Focolari, destinĆ©s Ć  cette tranche d’Ć¢ge. Ce nouveau site coĆÆncide avec Ā une date importante : le 29 mars 1972, Chiara Lubich fondait le Mouvement Gen4, la plus jeune gĆ©nĆ©ration du mouvement des Focolari. Quelques annĆ©es plus tard, comparant le Mouvement Ć  un grand arbre, elle les dĆ©finit « comme les petits bourgeons d’un arbre. (…) Une rĆ©alitĆ© prĆ©cieuse, trĆØs prĆ©cieuse : celle qui garantit la vie de l’arbre. »                                      

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Un salon grand ouvert Ć  toute l’humanitĆ©

Gen Verde en direct de Loppiano… #distantimauniti Riccardo, Anna, Cristian, Paola… et la liste ne finirait jamais. Ce ne sont lĆ  que quelques-uns des plus de 4 000 fans qui ont regardĆ©, la semaine derniĆØre, la transmission en direct du Gen Verde depuis leur domicile. Ce n’est pas le moment des concerts, les rassemblements publics sont interdits et donc certaines questions reviennent pour nous hanter: comment faire sentir notre soutien Ć  ceux qui sont seuls, Ć  ceux qui vivent cette Ć©pidĆ©mie sur la ligne de front. Comment ĆŖtre porteurs de paix et d’espoir dans ce contexte? C’est ainsi que l’idĆ©e de “Live from Home Gen Verde” est nĆ©e: les places et les arĆØnes sont transformĆ©es en salon de maison. Les instruments sont lĆ  : une guitare, un clavier, une flĆ»te, des micros et… un ordinateur qui nous aide Ć  entrer sur la pointe des pieds dans toutes les maisons de ceux qui se connectent. Ce n’est pas un concert mais un rendez-vous un peu extraordinaire: on chante, on raconte des expĆ©riences de vie. C’est le rĆ©sultat de la crĆ©ativitĆ© de ce moment et… comme l’a dit Richard Wagner: Ā« La musique commence lĆ  où s’arrĆŖte le pouvoir des mots. Ā» En temps rĆ©el, tout le monde de la maison peut exprimer une pensĆ©e, lancer un message et littĆ©ralement le clavardage en ligne explose et on ne parvient pas Ć  contenir la gratitude et l’enthousiasme de toutes les personnes connectĆ©es des 5 continents. Personne ne manque Ć  l’appel : de l’Argentine Ć  la CorĆ©e, du Canada Ć  la Hongrie, de l’Italie Ć  l’Australie. Soudain, presque par un fruit miracle de la technologie, le salon ouvert Ć  beaucoup devient en mĆŖme temps un endroit intime où chanter et prier sont synonymes, où cĆ©lĆ©brer un anniversaire et se souvenir de ceux qui ont perdu la bataille contre le COVID-19 ont la mĆŖme importance et tout devient un don d’amour. Ā« Ces derniers temps, dit Colomba, j’entends beaucoup de nouvelles, non seulement de la tĆ©lĆ©vision, mais aussi de nos voisins, des membres de la famille, etc. Malheureusement, les nouvelles sont tristes. Je ressens tellement de peur, d’inquiĆ©tude, et mĆŖme un fort sentiment d’impuissance… ne pouvant rien faire pour ceux qui souffrent. Je me demande Ā« pourquoi ? jusqu’à ce quand? Ā» Au cours des derniers jours, un matin, en nettoyant la maison, j’ai senti une voix intĆ©rieure me disant: Ā« Reste calme, si, où que tu sois, tu fais les petites choses avec amour, cela sera ta contribution Ć  soutenir l’humanitĆ©. Ā» Une expĆ©rience simple de Colomba qui, comme celles des autres du Gen Verde donne un sens au fait de rester Ć  la maison, de faire des tĆ¢ches mĆ©nagĆØres comme tant d’autres femmes Ć  travers le monde. Ā« Depuis ce jour, la situation n’a pas tellement changĆ© – continue Colomba – mais je peux changer mon attitude croyant que cela peut transformer le monde. Ā» Voici la recette pour transformer les 4 murs de la maison (qui semblent parfois aussi trĆØs Ć©troits) en un salon grand ouvert Ć  toute l’humanitĆ©, une recette Ć  partager et Ć  vivre. Et Colomba est dĆ©jĆ  au travail et entre un coup de fil et une tĆ¢che mĆ©nagĆØre, son expĆ©rience est devenue une musique… prĆŖte Ć  ĆŖtre partagĆ©e lors de la transmission en direct, le 3 avril Ć  16h (heure italienne). Une occasion Ć  ne pas manquer. Connectez-vous en cliquant sur https://youtu.be/NLsPTyuITu0

Tiziana Nicastro

La grande force des italiens

La grande force des italiens

FraternitĆ©, tendresse et crĆ©ativité : les bons ingrĆ©dients pour affronter la crise du Coronavirus avec des milliers d’expĆ©riences d’amour envers le prochain. TouchĆ©e d’une maniĆØre particuliĆØrement forte par la pandĆ©mie du Coronavirus, l’Italie est en train de vivre une des Ć©preuves les plus grandes depuis la seconde guerre mondiale. Mais les italiens l’affrontent avec d’innombrables gestes de solidaritĆ©, de fraternitĆ© et de tendresse. De la province de Naples, I.V. nous Ć©crit, elle est infirmiĆØre dans le service des patients qui sont positifs au Covid-19Ā : « Au dĆ©but, j’avais peur d’être contaminĆ©e, et donc je me hĆ¢tais afin de vite terminer les soins mĆ©dicaux. Un patient m’a demandĆ© s’il pouvait avoir un cafĆ© de la petite machine Ć  cafĆ© typique italienne. En guise de premiĆØre rĆ©ponse, je lui ai dit que ce n’était pas possible.Ā Mais avec une autre collĆØgue, ensuite, nous avons trouvĆ© deux machines Ć  cafĆ© pour tous les patientsĀ Ā». Le fait de devoir rester Ć  la maison a changĆ© la vie de la famille de Salvo et Enza avec leurs fils Emanuele et Marco Ć  Viareggio.Ā  Enza nous raconteĀ : « Jusqu’il y a quelques jours, nos fils, pris par de nombreuses obligations, rĆ©ussissaient Ć  peine Ć  saluer rapidement la grand-mĆØre malade et alitĆ©e. Maintenant, ils s’arrĆŖtent plus longtemps et essaient de m’aider en donnant mĆŖme simplement un verre d’eau Ć  leur grand-mĆØre. Aux repas de midi et du soir, nous avons plus de temps pour parler et aussi pour rire ensembleĀ Ā». A Lucca, Paolo et Daniela se sont proposĆ©s pour faire les courses pour tous leurs voisins, en partageant aussi quelques masques. Toujours Ć  Lucca, Rosa et Luigi, un jeune couple avec deux enfants, tous Ć  la maison maintenant, ont prĆŖtĆ© leur voiture Ć  une famille qui connaĆ®t de graves problĆØmes financiers. A Sienne, Giada et Francesca se sont mises Ć  la disposition comme baby-sitter d’enfants d’infirmiers qui habitent Ć  cĆ“tĆ© de chez elles afin de les soutenir. A Pisa, Carla et Giacomo, ont prĆ©parĆ© Ć  manger Ć  quelques familles proches alors qu’à Arezzo, il y a eu une course de solidaritĆ© entre Rosanna, Rita et Mario pour aider deux personnes qui ne peuvent pas sortir, en leur faisant les courses et en leur prĆ©parant des repas. Afin d’aider ses jeunes collĆØgues contraints de rester en isolement, Barbara de Latina a commencé  Ć  enregistrerĀ  des vidĆ©os afin de partager ses recettes culinaires. Ils l’ont beaucoup remerciĆ©e car ainsi elle les aide Ć  se sentir Ć  la maison, comme dans leur famille. Emanuele et Simonetta de la Sardaigne, avec leurs trois enfants sont en quarantaine depuis quinze jours. Ils Ć©criventĀ : « On a tout de suite eu l’intuition que c’était l’occasion de construire des rapports profonds en tant que famille. Depuis que nous sommes entrĆ©s en contact avec le virus, nous avons commencĆ© Ć  partager nos expĆ©riences dans un groupe de tchat avec d’autres personnes qui vivent la mĆŖme souffrance. Un jour, quelques-uns d’entre eux avaient besoin de vivres alimentaires. Ne pouvant pas faire les courses nous-mĆŖmes, nous avons trouvĆ© un autre couple qui les a tout de suite faites. Et nous avons compris que nous ne devons jamais nous arrĆŖter face aux besoins d’un frĆØreĀ Ā». De la Sicile, Orsolina, infirmiĆØre, nous raconteĀ : « Dans mon travail de thĆ©rapie intensive en cardiologie, je me suis retrouvĆ©e face Ć  une jeune patiente ayant souffert d’un infarctus compliquĆ©. Je voyais par son regard, qu’elle avait peur et se sentait dans une situation inconfortable, aussi parce qu’elle ne pouvait pas bĆ©nĆ©ficier du rĆ©confort de sa famille et de ses enfants en bas-Ć¢ge. J’ai donc senti que, je pouvais, moi,Ā  lui faire office de famille. Je l’ai donc aidĆ©e dans son hygiĆØne personnelle en pensant Ć  ce que j’aurais voulu si j’avais Ć©tĆ© Ć  sa place, en faisant son lit avec attention, en lui arrangeant les cheveux. Son regard avait changĆ©, on a Ć©prouvĆ© ensemble une grande joie, en ce moment-mĆŖme, nous avons Ć©tĆ© une familleĀ Ā». A Rome, Mascia et Mario avec leur fils Samuel, sont en train de dĆ©couvrir que Ā« ce virus, en plus de nous rappeler que nous sommes tous interconnectĆ©s, nous donne l’occasion d’apprĆ©cier les petites choses, de remettre au centre la famille et les affections, de donner libre cours Ć  la crĆ©ativitĆ© plutĆ“t qu’aux programmes et aux rythmes frĆ©nĆ©tiques auxquels nous sommes habituĆ©s Ā». En tant que dĆ©lĆ©guĆ©e de classe, Masha essaie de la meilleure des faƧons d’aimer les familles et les institutrices, en gardant toujours vivante, la relation par le biais du tchat et du tĆ©lĆ©phone. Comme le disait JesĆŗs MorĆ”n, CoprĆ©sident des Focolari, il y a quelques joursĀ : « C’est le moment de la sagesse (…) qui mĆØne Ć  une intelligence de la rĆ©alitĆ© illuminĆ©e par l’amour et qui (…) dĆ©clenche un formidable mouvement de fraternitĆ©. Dieu peut vraiment faire des choses prodigieuses, mĆŖme au milieu du mal. Il le vainc avec son dessein d’amourĀ .Ā Ā»

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Si vous voulez apporter votre contribution pour aider ceux qui souffrent des effets de la crise mondiale de Covid, allez Ć  ce lien

Dieu aime la vie

Beaucoup de personnes, en ces jours de pandĆ©mie qui afflige l’humanitĆ©, se demandent où est Dieu. Dans cet Ć©crit, Chiara Lubich nous invite Ć  croire que rien de ce que nous vivons, mĆŖme si c’est trĆØs douloureux, n’échappe Ć  son amour et que, derriĆØre chaque chose, se cache une finalitĆ© positive mĆŖme si, sur le moment, nous ne la voyons pas. Nous parlons de St Voyage. Nous nous encourageons Ć  parcourir le chemin de la vie comme un St Voyage.[…] Nous l’imaginons souvent ainsiĀ : une suite de journĆ©es que nous dĆ©sirons toutes plus parfaites l’une que l’autre, avec notre travail rĆ©alisĆ© au mieux, avec les Ć©tudes ou le repos, les moments passĆ©s en famille, avec les rĆ©unions, les congrĆØs, avec le sport, les moments de dĆ©tente… le tout accompli harmonieusement et dans la paix. Nous le voyons comme cela, nous sommes humainement et instinctivement portĆ©s Ć  l’espĆ©rer ainsi, parce que la vie est une aspiration permanente Ć  l’ordre, Ć  l’harmonie, Ć  la santĆ©, Ć  la paix. […] Si nous faisons ainsi, c’est bien sĆ»r, parce que le reste est imprĆ©visible, mais aussi parce qu’il y a toujours dans le cœur humain l’espoir que cela se passe comme cela et seulement comme cela. Mais dans la rĆ©alitĆ©, notre St Voyage se rĆ©vĆØle tout autre, parce que Dieu le veut tout autre. Alors lui-mĆŖme se charge d’introduire dans nos projets d’autres Ć©lĆ©ments – qu’il veut ou qu’il permet – afin que notre existence prenne le vrai sens et atteignent le but pour lequel elle a Ć©tĆ© crƩƩe. Et ce sont les souffrances physiques ou morales, les maladiesĀ ; ce sont les mille et une souffrances qui parlent davantage de mort que de vie. PourquoiĀ ? Dieu voudrait-il la mortĀ ? Non, bien au contraire car Dieu aime la vie, mais une vie si pleine, si fĆ©conde, que nous ne l’aurions jamais imaginĆ©e malgrĆ© toute notre aspiration au bien, au positif, Ć  la paix. La Parole de vie […] nous Ć©claire sur ce pointĀ : « Si le grain de blĆ© qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seulĀ ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondanceĀ Ā» (Jn 12, 24). S’il ne meurt pas, le grain de blĆ© reste beau, intact, mais seul. S’il meurt, il se multiplie. Dieu veut que durant notre vie, nous fassions l’expĆ©rience d’une certaine mort ou parfois de plusieurs sortes de mort. Car, pour lui, le St Voyage c’est ceci porter du fruit, faire des choses dignes de lui et non de nous, simples mortels. Et le sens de la vie pour lui, le voiciĀ : une vie pleine, riche, surabondante, une vie qui soit le reflet de la sienne. Alors il nous faut prendre en compte ces morts et nous tenir prĆŖts Ć  les accepter le mieux possible. Ce choix de JĆ©sus abandonnĆ© que nous faisons chaque jour, cet amour prĆ©fĆ©rentiel que nous voulons avoir pour Lui, est donc sage, indispensable. C’est cela le christianisme authentique. Cet amour nous prĆ©dispose Ć  […] accepter les ā€˜ā€™morts’ petites ou grandes, mais aussi reconnaĆ®tre que tout ce que nous avions programmĆ© a Ć©tĆ© dĆ©passĆ© de beaucoup, multipliĆ©, fĆ©condĆ©. […] Ce sont des purifications Ā passives […]: maladies justement, mort de nos proches, perte de nos biens, perte de la rĆ©putation, difficultĆ©s en tout genre… Ce sont les nuits des sens et les nuits de l’esprit par lesquelles le corps et l’Ć¢me sont purifiĆ©s de mille maniĆØres par des tentations, ariditĆ©s spirituelles les, doutes, sentiment de l’abandon de Dieu, Ć©branlement de la foi, de l’espĆ©rance et de la charitĆ©. Ce sont de vĆ©ritables purgatoires anticipĆ©s quand ce ne sont pas des enfers. Que faireĀ ? Abandonner notre St Voyage en espĆ©rant qu’avec une vie plus normale, en suivant le courant du monde, toutes ces Ć©preuves, ou du moins quelques-unes, pourront ĆŖtre Ć©vitĆ©esĀ ? Non, nous ne pouvons pas retourner en arriĆØre. Ici, je n’ai fait qu’Ć©numĆ©rer les purifications, mais il faut aussi voir les consolations, les ā€˜ā€™bĆ©atitudes” (cf. Mt 5,3-11= Ā qu’apporte dĆØs ici-bas une vie selon le St Voyage. La mort de JĆ©sus, en effet, appelle la rĆ©surrectionĀ ; Ā la mort du grain de blĆ©, les “fruits en abondance“. Et, d’une certaine maniĆØre, “rĆ©surrection” et “fruits en abondance” signifient le Paradis anticipĆ©, la plĆ©nitude de la joie, cette joie que le monde ne connaĆ®t pas. Alors, continuons Ć  avancerĀ ! Regardons au-delĆ  de chaque souffrance. Ne nous arrĆŖtons pas seulement Ć  tel doute, Ć  telle angoisse, Ć  telle maladie, Ć  telle Ć©preuve… Regardons vers la moisson qui en naĆ®tra […] en voyant et en goĆ»tant par avance les fruits abondants qui vont arriver.

Chiara Lubich

Extrait d’une liaison tĆ©lĆ©phonique, Rocca di Papa, 25 fĆ©vrier 1988

Le dƩfi quotidien de devenir une famille

L’histoire d’un couple de Croatie et son expĆ©rience dans le cadre du projet “Chemins de lumiĆØre” promu par le mouvement des Focolari Ā« Comme les petits enfants qui apprennent Ć  partir de rien, nous avons aussi appris Ć  nous comprendre d’abord nous-mĆŖmes, Ć  comprendre nos sentiments, Ć  les reconnaĆ®tre, Ć  comprendre l’autre, Ć  apprendre qu’une pensĆ©e diffĆ©rente ne doit pas toujours aboutir Ć  un conflit. Nous avons compris que les couples qui nous entourent enrichissent nos relations et que nous devons Ć©viter de nous isoler. Ā» Melita et Slavko sont mariĆ©s depuis une vingtaine d’annĆ©es, sont parents et vivent en Croatie. Ils racontent leur expĆ©rience de couple avec franchise, sans artifices, sans taire ces moments d’Ć©preuve qui jalonnent leur parcours comme un dĆ©fi : une “maison” Ć  construire chaque jour, souvent sans savoir avec quels outils. Ce n’est pas une autoroute toute droite qu’on emprunte avec une voiture puissante, mais un chemin de terre Ć  parcourir Ć  vĆ©lo avec la seule force des jambes, des poumons et du cœur, où s’alternent montĆ©es fatigantes et descentes reposantes. Une histoire, la leur, qui ressemble peut-ĆŖtre Ć  celle de nombreux couples, mais qui offre, Ć  propos de la famille, une clĆ© de lecture qui ne va pas de soi. Nous avon fait leur connaissance en Italie, Ć  l’occasion d’une session Chemins de lumiĆØre, que le Mouvement des Focolari propose aux couples, en prĆŖtant une attention particuliĆØre Ć  ceux qui traversent une crise. Dans un des moments les plus sombres de leur relation, expliquent-ils, c’est grĆ¢ce Ć  des rĆ©unions comme celle-ci qu’ils ont dĆ©couvert des outils Ć  Ā« utiliser tous les jours pour que notre famille soit heureuse et que notre relation grandisse. Ā» Des outils Ā« qui facilitent l’ascension qui nous attend dans notre vie de couple pour rĆ©aliser les plans de Dieu sur notre famille. Ā» Leurs propos laissent clairement appparaĆ®tre que l’image du couple parfait est une douloureuse illusion. L’attente d’un parcours linĆ©aire et ensoleillĆ©, nourri par l’enthousiasme d’avoir rencontrĆ© avec le “bon” conjoint, se heurte Ć  la rĆ©alitĆ© d’un “jeu” tout Ć  fait inĆ©dit, où le coĆ©quipier se transforme parfois en adversaire et où l’on ne peut gagner qu’à deux. Un jeu qui n’a pas de rĆØgles Ć©crites mais qui doit ĆŖtre jouĆ© avec un objectif clair, Ć  dĆ©faut de quoi il faut le reformuler s’il s’efface. Un jeu où chacun est appelĆ© Ć  donner sa contribution et Ć  affronter les variables nĆ©gatives, sans dĆ©tours : Ā« En l’état actuel – disent-ils – nous pouvons tĆ©moigner que le mariage n’est pas une rĆ©alitĆ© fixe ni statique, qu’une session comme celle-ci n’est pas un coup de baguette magique qui rĆ©sout dĆ©finitivement tous nos problĆØmes. Ā» Ici, au contraire, Ā« nous avons appris que notre premier enfant – notre couple – a besoin de la plus grande attention et considĆ©ration, car ce n’est que lorsque nous sommes en paix et en harmonie que nous pouvons ĆŖtre en mesure de donner de l’amour aux enfants et aux personnes qui nous entourent. C’est le seul moyen de nous rĆ©aliser en tant que personnes. Ā» Tout invite , en effet, Ć  se croire dĆ©jĆ  rĆ©alisĆ©s dĆØs qu’on est sur le dĆ©part. Melita raconte ses dĆ©buts : Ā« C’Ć©tait une trĆØs belle pĆ©riode, j’avais enfin rĆ©alisĆ© le rĆŖve d’avoir un garƧon qui pouvait m’Ć©couter, me consoler, me comprendre. La personne avec qui partager des points de vue convergents sur la vie, la foi, l’amour. Nous avons vite compris que nous voulions nous Ć©pouser et cĆ©lĆ©brer notre amour par le mariage. Ā» Mais la premiĆØre Ć©preuve n’a pas tardĆ© Ć  se prĆ©senter : la perte d’un enfant en route a obligĆ© Melita et Slavko Ć  revoir leurs plans, Ć  se concentrer sur l’organisation pratique de leur vie, du travail et de la maison. C’est un moment fĆ©cond en fait, où ils font l’expĆ©rience d’une unitĆ© croissante entre eux et avec leurs familles respectives, ils partagent tout – dit Slavko – trouvant Ā« la force, la volontĆ© et le dĆ©sir de choses communes. Ā» Ā« Nous avons idĆ©alisĆ© notre vie – ajoute-t-elle – Ā« en complĆ©tant les galets de notre mosaĆÆque et en attendant que la famille s’agrandisse.Ā» AprĆØs trois ans, la joie du premier enfant arrive, mais avec elle aussi la nĆ©cessitĆ© de trouver un travail moins contraignant et plus rĆ©munĆ©rateur. Un emploi se prĆ©sente pour Slavko, mais ce nouveau contexte crĆ©e des tensions, des malentendus, des blessures profondes dans le couple. “La sĆ©curitĆ© que nous avions construite et la confiance que nous avions l’un dans l’autre ont disparu – dit Melita – une pĆ©riode d’insatisfaction dans nos relations a commencĆ©, de reproches pour les erreurs commises. Slavko n’Ć©tait pas conscient de mon mĆ©contentement et je ne savais pas comment lui faire prendre conscience des choses qui me gĆŖnaient. Ā» Et lui : Ā« Je me contentais de la vie, en pensant : que veux-tu de plus, nous nous aimons, nous sommes mariĆ©s, la vie suit son cours, pourquoi devrais-je encore montrer ma fidĆ©litĆ© et mon affection ? C’est elle qui ne comprend pas que je l’aime et que je la soutiens. Au lieu de cela, j’Ć©tais sourd Ć  ses cris et je pensais que c’Ć©tait elle qui devait changer et accepter les nouvelles circonstances. Il y avait en nous un sentiment croissant d’incapacitĆ©, de dĆ©sespoir, nous sommes tombĆ©s dans un abĆ®me dont nous ne voyions pas la sortie. Ā» L’idĆ©e de la sĆ©paration les traverse Ć©galement. Ils avaient touchĆ© le fond. Mais dans ce dĆ©sert, la vie s’est lentement remise Ć  fleurir. Ā« A ce moment, le Seigneur nous a envoyĆ© nos parrains et amis que nous avions effacĆ©s de notre vie, comme tous les autres : Ć  travers eux Il nous a indiquĆ© des pistes Ć  suivre Ā», poursuit Slavko. C’est en Ć©changeant avec d’autres couples qui ont participĆ© aux Chemins de lumiĆØre qu’ils parviennent enfin Ć  entrevoir une issue. “Seuls l’un en face de l’autre et devant Dieu, nous avons recommencĆ© Ć  nous comprendre et Ć  nous connaĆ®tre, nous avons appris que la diffĆ©rence d’opinion ne signifie pas que l’autre ne m’aime pas, au contraire nous avons de nouveau appris que la diversitĆ© nous enrichit, nous complĆØte en tant que couple. Ā» Apprendre, dĆ©couvrir, grandir et se fortifier en tant que personne et en tant que couple. C’est peut-ĆŖtre la conquĆŖte inattendue d’un voyage authentique et courageux, imprĆ©visible et plein d’Ć©preuves, mais aussi d’horizons nouveaux et de satisfactions. Melita et Slavko ont dĆ©couvert que les plans de Dieu pour leur couple et leur famille ne sont pas du tout prĆ©visibles, mais exigent leur dĆ©termination Ć  s’aimer. Et ils ont appris que c’est grĆ¢ce Ć  cet engagement que l’homme et la femme se rĆ©alisent en tant que personnes.

Claudia Di Lorenzi

Père Silio Naduva : pionnier des Focolari dans les îles Fidji

Il est dĆ©cĆ©dĆ© il y a quelques mois Ć  l’Ć¢ge de 53 ans. Ses passions : construire des ponts entre les peuples et les cultures et former les nouvelles gĆ©nĆ©rations. Les jeunes Ć©taient la prioritĆ© du pĆØre Silio Naduva, un prĆŖtre de Fidji, dans le Pacifique Sud, qui est mort il y a quelques mois Ć  l’Ć¢ge de 53 ans. Leur assurer une formation et une Ć©ducation humaine et spirituelle Ć©tait sa plus grande passion, dans l’une des Ć®les les plus reculĆ©es de l’archipel, où la mondialisation, qui fait entrer la planĆØte dans les maisons, ne suffit pas Ć  founir aux jeunes les connaissances et les outils nĆ©cessaires pour affronter leur vie de maniĆØre consciente, libre et fructueuse. Ce qui l’avait fascinĆ© dans le charisme de l’unitĆ© de Chiara Lubich, qu’il a connu Ć  la fin des annĆ©es 1990, c’Ć©tait « cette capacitĆ© de tisser des liens de famille, de cimenter l’union entre les personnes et en particulier avec le troupeau que le Seigneur lui avait confié », dit Roberto Paoloni, un volontaire des Focolari, qui, l’Ć©tĆ© dernier, a travaillĆ© avec le pĆØre Silio pendant quelques semaines de formation dans sa paroisse de Sainte Anne Ć  Napuka. « Dans la spiritualitĆ© de l’unitĆ© – explique Paoloni –Ā il a dĆ©couvert une force de propulsion incroyableĀ Ā», qui l’a aidĆ© Ć  affronter des moments de grande douleur et de souffrance. NĆ© le 28 fĆ©vrier 1967 Ć  Namuamua, dans la province de Serua, un petit village Ć  l’intĆ©rieur de l’Ć®le principale des Fidji, Silio Ć©tait le septiĆØme de neuf frĆØres et, dĆØs son plus jeune Ć¢ge, il a fait preuve d’une grande gĆ©nĆ©rositĆ©, de tĆ©nacitĆ©, de dĆ©brouillardise et de capacitĆ© Ć  prendre soin de sa famille et de tous. Il a frĆ©quentĆ© l’Ć©cole des PĆØres Maristes puis, Ć  17 ans, s’est engagĆ© dans les forces militaires fidjiennes. Silio a participĆ© Ć  deux missions en vivant des expĆ©riences traumatisantes sans jamais perdre sa profonde humanitĆ©. Ce n’est qu’aprĆØs la mort de son pĆØre en 1996 qu’il est entrĆ© au sĆ©minaire rĆ©gional du Pacifique pour commencer sa formation et l’annĆ©e suivante, il a rencontrĆ© le mouvement des Focolari. Silio a Ć©tĆ© ordonnĆ© prĆŖtre le 1er janvier 2005 Ć  l’Ć¢ge de 37 ans et a commencĆ© son ministĆØre dans la paroisse de Vudibasoga, Ć  Nabala. C’est en 2013 qu’on a dĆ©couvert son une maladie grave, mais cela ne l’a pas empĆŖchĆ© de servir et de travailler de toutes ses forces au service de sa paroisse. En 2018, le pĆØre Silio a accompagnĆ© quelques jeunes au Genfest Ć  Manille, aux Philippines, et est rentrĆ© chez lui avec le dĆ©sir ardent d’encourager ses jeunes Ć  poursuivre dans cette voie. Il les guide, les Ć©duque et avec eux se consacre Ć  construire des ponts avec les jeunes d’autres communautĆ©s, diffĆ©rents par leur culture et leur langue mais toujours frĆØres. Parmi ses derniers engagements figure la promotion d’une rencontre pour les jeunes de sa paroisse et des environs, organisĆ©e en aoĆ»t dernier en collaboration avec le mouvement des Focolari et la Caritas locale. Dans une communautĆ© fragmentĆ©e et un tissu social dĆ©chirĆ© par la pauvretĆ© et la violence, le pĆØre Silio a travaillĆ© pour offrir aux jeunes un horizon plus large, où la coexistence se nourrit de la solidaritĆ© mutuelle et où les peuples sĆ©parĆ©s par de grandes distances et ayant des traditions, des cultures et des langues diffĆ©rentes se rencontrent dans le respect mutuel et dans le dĆ©sir de construire des relations fraternelles.

Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā  Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Claudia Di Lorenzi

       

Ɖvangile vĆ©cu : la boussole de chaque instant

Pour mieux comprendre ce qu’il faut faire pour les autres, JĆ©sus nous invite Ć  nous mettre Ć  leur place; tout comme Lui, qui a pris notre chair humaine pour nous aimer. Le fais-tu pour toi ou pour les autres ? Je me suis trouvĆ© dans une situation Ć©trange : je priais tous les jours, j’assistais rĆ©guliĆØrement Ć  la messe, j’accomplissais de bonnes œuvres et pourtant je n’avais pas une foi vivante. C’Ć©tait comme si un voile m’empĆŖchait de voir clair. Un jour, en accompagnant ma grand-mĆØre chez le mĆ©decin, nous nous sommes lancĆ©s dans une conversation profonde; sachant combien elle Ć©tait croyante, je lui ai fait part de mon Ć©tat d’esprit. Et elle m’a regardĆ© dans les yeux et m’a dit : “Mon fils, tout ce que tu fais, tu le fais pour toi-mĆŖme ou pour les autres ? Cette simple question m’a secouĆ©. Il me fallait changer complĆØtement de cap ! J’ai commencĆ© Ć  rĆ©flĆ©chir et j’ai rĆ©alisĆ© que mes actions charitables relevaient plutĆ“t d’une liste de devoirs Ć  accomplir. PĆ©riodiquement, je rendais visite Ć  un vieil homme. En allant le voir, aprĆØs cette pĆ©riode de rĆ©flexion, plutĆ“t que de parler de papiers Ć  remplir ou de mĆ©dicaments, je lui ai demandĆ© ce qu’il avait dans le cœur. Il m’a parlĆ© de la guerre, de ses copains de rĆ©giment dĆ©cĆ©dĆ©s, de la maladie de sa femme… ƀ la fin il m’a remerciĆ© en disant qu’il avait reƧu un grand cadeau ce jour-lĆ . (U.R. – Argentine) LoyautĆ© TombĆ©e amoureuse d’un collĆØgue, ma femme m’avait laissĆ© avec quatre enfants. Je ne pouvais pas manifester mon dĆ©sespoir afin de ne pas accroĆ®tre leur douleur, mais je ne pouvais pas Ć©viter de me demander en quoi j’avais pu me tromper dans ma relation avec elle. Ma propre foi Ć©tait mise Ć  l’Ć©preuve. Le dĆ©fi consistait maintenant Ć  faire en sorte que les enfants souffrent le moins possible de ce drame et qu’elle ne ressente pas de jugement de leur part. Parfois, je lui amenais la plus jeune de quatre ans, d’autres fois, je faisais en sorte qu’elle assiste aux rĆ©unions de parents avec les enseignants des autres enfants. Peu Ć  peu, s’est crƩƩe une situation où leur mĆØre semblait loin de la maison, mais tout en continuant Ć  ĆŖtre prĆ©sente dans la vie familiale. Mais quand elle a demandĆ© le divorce, j’ai eu l’impression de repartir Ć  zĆ©ro. Une nouvelle Ć©tape Ć  franchir avec les enfants. C’est l’aĆ®nĆ©, en me voyant un jour triste et pensif, qui m’a donnĆ© du courage et m’a dit: Ā« Papa, ne t’inquiĆØte pas. Nous apprenons Ć  prendre en main les rĆŖnes de la vie. Ā» (B.d.P. – Croatie) La layette HabituĆ©e depuis toute jeune Ć  avoir de l’argent, des vĆŖtements et Ć  vivre dans le luxe, aprĆØs mon mariage, j’ai dĆ» peu Ć  peu rĆ©duire toutes mes dĆ©penses de faƧon draconienne. Il y a quelques jours, j’ai reƧu une prime de mon travail : j’ai tout de suite pensĆ© Ć  notre bĆ©bĆ© qui allait naĆ®tre, Ć  la layette que j’aurais pu lui acheter. Mais ensuite, me rappelant combien il y a de pauvres dans la ville, je me suis dit que cet argent pourrait servir Ć  aider certains d’entre eux. Pour la naissance de notre bĆ©bĆ©, j’ai reƧu en cadeau de nombreux vĆŖtements dĆ©jĆ  utilisĆ©s. Bien sĆ»r, j’aurais aimĆ© avoir un tout nouveau trousseau, mais ces cadeaux reƧus par amour me semblaient ĆŖtre bien plus prĆ©cieux et plus beaux. (Anita – Venezuela)

Propos recueillis par Stefania Tanesini (extraits de L’Ɖvangile du jour, CittĆ  Nuova, annĆ©e VI, n°2, mars-avril 2020)

Ā “Nous vivons un temps de grĆ¢ces !”

Voici les paroles prononcĆ©es par JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident du mouvement des Focolari, lors de l’homĆ©lie de la messe cĆ©lĆ©brĆ©e Ć  huis clos et transmise par streaming le 14 mars 2020. (…) Au cours de ces derniĆØres semaines – entre autre de CarĆŖme dĆ©jĆ  bien avancĆ© – une pensĆ©e commenƧait Ć  envahir mon Ć¢me : la vanitĆ© de toute chose, la prĆ©caritĆ© de notre intelligence pour comprendre en profondeur la rĆ©alitĆ©, la vie, le cours de l’histoire. En effet, il a suffi d’un virus, d’un micro-organisme acellulaire, pour mettre en pĆ©ril tous nos grands raisonnements et nos sĆ©curitĆ©s, nos plans Ć©conomiques, nos stratĆ©gies politiques ; pour dĆ©clencher la panique au niveau mondial et mettre en Ć©vidence les misĆØres de la fameuse mondialisation. Comme le titrait un journal il y a quelques jours, utilisant le jargon du football Coronavirus 1 – Globalisation 0. C’est la triste vĆ©ritĆ©. Quand je pensais Ć  ce qui a Ć©tĆ© Ć©crit ces derniĆØres annĆ©es sur le phĆ©nomĆØne de la culture Ć  notre Ć©poque, aux innombrables analyses et contre-analyses sur le devenir de l’histoire, etc., etc., un sentiment de consternation et de tristesse me saisissait, presque paralysant. C’est alors que je suis arrivĆ© Ć  une redĆ©couverte fantastique : la RĆ©vĆ©lation, la Parole de Dieu adressĆ©e Ć  l’homme avec les mots et l’intelligence de l’homme ; la pensĆ©e de Dieu en des mots humains sur les profondeurs de la vie et de l’histoire ; une parole pleine de sens. En effet, je pense que seule la Parole de Dieu nous donne des rĆ©ponses pour ce moment que nous vivons, car elle seule dĆ©tient une sagesse Ć©ternelle qui va au-delĆ  du temps sans perdre sa signification. ƀ la lumiĆØre de la RĆ©vĆ©lation, nous nous apercevons d’un fait d’autant plus surprenant que paradoxal : que nous sommes en train de vivre un temps de grĆ¢ce. Sagesse ! Voici la vĆ©ritable clĆ©. C’est vraiment le moment de la sagesse, un temps pour la sagesse ; une vue de la rĆ©alitĆ© qui voyage sur d’autres registres, devenue aujourd’hui extrĆŖmement impĆ©rative et indispensable. (…) Une sagesse qui amĆØne Ć  une intelligence de la rĆ©alitĆ© Ć©clairĆ©e par l’amour et qui, prĆ©cisĆ©ment pour cette raison, dĆ©clenche un formidable mouvement de fraternitĆ©. Dieu peut vraiment faire des choses merveilleuses, mĆŖme au milieu du mal. Il le renverse par dessein d’amour. Chiara, avec sa vie, a traversĆ© prĆØs d’un siĆØcle, et elle l’a fait comme un fleuve de sagesse qui a irriguĆ© la terre. Attentive aux Ć©vĆ©nements de l’histoire, elle ne s’est pas arrĆŖtĆ©e Ć  la surface des choses ; elle est allĆ©e en profondeur et en hauteur pour puiser Ć  la pensĆ©e et Ć  la vision de Dieu, et Ć  Dieu lui-mĆŖme. C’est pour cela qu’elle ne s’est intĆ©ressĆ©e Ć  rien d’autre qu’Ć  Sa Parole. L’unitĆ©, en fait, est le projet de Dieu sur l’humanitĆ©, le testament de JĆ©sus, le Verbe incarnĆ©. Nous pouvons constater Ć  prĆ©sent Ć  quel point ce mot, unitĆ©, qui est ancrĆ© dans la RĆ©vĆ©lation, va bien au-delĆ  des Ć©pisodes passagers, des temps et des Ć©poques. L’unitĆ© offre une perspective de signification qui inclut le passĆ©, le prĆ©sent et l’avenir. Une perspective prophĆ©tique capable de libĆ©rer les meilleures Ć©nergies des hommes et des femmes de toute latitude, culture, race et condition sociale. Forts dans l’unitĆ©, nous pouvons transformer la Ā« mondialisation de l’indiffĆ©rence Ā» en Ā« mondialisation de la fraternitĆ© Ā». La partie n’est pas terminĆ©e. Nous sommes cependant sĆ»rs d’une chose : la misĆ©ricorde de Dieu triomphera.

Aux racines de la fraternitƩ en politique

Un rendez-vous consacrĆ© Ć  un des Ā« pĆØres Ā» de la Constitution italienne, Ć©crivain, journaliste, politicien, qui a aussi Ć©tĆ© cofondateur des Focolari, Igino Giordani. L’évĆ©nement organisĆ© par l’Archivage GĆ©nĆ©ral du Mouvement et par le Centre Igino Giordani a Ć©tĆ© le premier d’une sĆ©rie pour aller Ā« aux racines Ā» de la fraternitĆ© comme catĆ©gorie politique. Dans un moment où les valeurs telles que le respect, la cohĆ©rence, la loyautĆ© sont emportĆ©es par une narration trompeuse, souvent rĆ©sultat d’un systĆØme d’artefact de communication, l’idĆ©e nĆ©e entre l’Archivage GĆ©nĆ©ral du Mouvement des Focolari et le Centre Igino Giordani, a pour objectif celui d’extraire du patrimoine gardĆ© par eux, quelques Ā« perles Ā» qui ont constituĆ© le vĆ©cu de figures engagĆ©es dans le monde de la politique, conduites par ces valeurs de fraternitĆ© propres au charisme de l’unitĆ©. Ā« Si nous Ć©tions tous comme Giordani, il n’y aurait pas de guerres, il n’y aurait pas de discriminations, il n’y aurait pas de haine. Ce grand homme doit ĆŖtre un point de rĆ©fĆ©rence pour l’humanitĆ©. C’est Ć  nous maintenant de porter de l’avant ses idĆ©es Ā». Ces paroles prononcĆ©es par Gaia, de deuxiĆØme annĆ©e du lycĆ©e, plus que toute autre, donnent l’idĆ©e de l’actualisation du message et de l’inspiration que Giordani reprĆ©sente aujourd’hui, Ć©galement pour les nouvelles gĆ©nĆ©rations. Dans l’Auditoire du Centre international des Focolari Ć  Rocca di Papa, le 15 fĆ©vrier 2020, se sont rĆ©unies plus de 300 personnes, parmi lesquelles quelques politiciens, maires, administrateurs locaux. L’évĆ©nement, suivi en streaming de diffĆ©rents points d’Italie et de l’Europe, s’insĆØre dans l’annĆ©e du Centenaire de la naissance de Chiara Lubich. Pendant la soirĆ©e, la fascination d’une figure comme celle de Giordani a Ć©mergĆ© aussi par les paroles de quelques confĆ©renciers qui ont eu la chance de l’avoir rencontrĆ© personnellement. Comme Argia Valeria d’Albanie qui se souvient : Ā« De ces rencontres Ć©galement personnelles dans le jardin du Centre Mariapolis Ć  Rocca di Papa, est nĆ© un grand enthousiasme Ć  m’engager pendant de nombreuses annĆ©es dans un parti politique et dans les Institutions. Mais il y a eu une autre phase de la vie au cours de laquelle j’ai senti un fort rapport avec Igino Giordani, pas tellement comme maĆ®tre ou exemple, mais bien comme grand frĆØre Ć  qui ouvrir le cœur : le moment de l’échec. – Et continue-t-elle, les incomprĆ©hensions, souvent la rancœur, le dĆ©nigrement mais aussi le fait de ne pas rĆ©ussir Ć  rĆ©aliser les objectifs qui avaient Ć©tĆ© fixĆ©s, tout Ć©levĆ©s et dĆ©sintĆ©ressĆ©s qu’ils puissent avoir Ć©tĆ©, l’échec Ć©lectoral, la perte de plusieurs amis Ā». Pietro Rossellini, assesseur, qui a rendu son service Ć  la collectivitĆ© de Montecatini affirme avoir Ć©tĆ© guidĆ© par : Ā« le changement radical de cet homme, dĆ©sormais mĆ»r, considĆ©rĆ© comme Ć©tant le plus fervent dĆ©fenseur de la foi chrĆ©tienne par excellence, qui s’est laissĆ© transformer par Chiara Lubich en changeant sa verve polĆ©mique en Feu d’Amour. Cela n’a pas voulu dire dĆ©naturer son ĆŖtre, mais bien le sublimer, une Ć©lĆ©vation de celui-ci Ā». Pour Patrizia Mazzola, dans son travail passionnant d’enseignante dans les quartiers Ballarò et Brancaccio Ć  Palerme, Ā« quelques Ć©crits de Giordani ont changĆ© la perspective de l’engagement politique et social en me donnant du courage pour quelques batailles en faveur des plus dĆ©munis de la ville Ā». Chiara Zanzucchi et Lucia Zurlo de l’Archivage GĆ©nĆ©ral et Alberto Lo Presti du Centre Igino Giordani ont observĆ© que la volontĆ© de rĆ©aliser cette sĆ©rie d’évĆ©nement rĆ©side dans la croissante constatation que l’Archivage est vivant et vivifie. Ces rencontres consacrĆ©es aux Ā« tĆ©moins en politique Ā» permettent aussi de valoriser l’influence du charisme de l’unitĆ© de l’engagement politique, leur cohĆ©rence morale et leur passion politique, leur contribution Ć  la fraternitĆ© et Ć  la paix.

Gianna Sibelli

Si l’entreprise met la personne au centre

Ā« Retour vers le futur, pour une Ć©conomie plus humaine Ā» est le titre de la rencontre du 4 mars dernier Ć  l’ambassade d’Italie auprĆØs du Saint-SiĆØge. Entrepreneurs, universitaires et Ć©conomistes Ć©taient rĆ©unis pour une Ć©conomie plus juste, plus inclusive et plus durable, dans la lignĆ©e du grand Ć©vĆ©nement Ā« L’Ć©conomie de FranƧois Ā». Ā« En 2000, nous avons ouvert une petite entreprise de cosmĆ©tiques dans un local de 60 mĆØtres carrĆ©s avec un employĆ©. Aujourd’hui, nous travaillons dans un bĆ¢timent de 7500 mĆØtres carrĆ©s où travaillent 43 personnes et où nous produisons 100.000 piĆØces par jour. Notre profit et notre force sont les personnes Ā». Ces paroles sont de Marco Piccolo, entrepreneur de Turin (Italie). Il a 45 ans et 4 enfants et il prend Ć©galement le temps d’Ć©duquer les jeunes de la paroisse. Avec son entreprise, il rejoint l’Aipec, l’Association italienne des entrepreneurs pour une Economie de Communion, liĆ©e Ć  l’intuition qu’avait Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari, basĆ©e sur le modĆØle Ć©conomique qui place au centre de l’entreprise l’homme en tant que personne et la Ā« culture du don Ā». La Reynaldi de Marco est une entreprise qui a pariĆ© sur les jeunes et les femmes (70 % des employĆ©s et des cadres) mais aussi sur la durabilitĆ© environnementale : l’entreprise n’Ć©met pas de CO2, ne gaspille pas l’eau et ne nuit pas Ć  l’environnement. Ces caractĆ©ristiques poussent de nombreuses grandes entreprises du nord de l’Europe et des Ɖtats-Unis Ć  acheter leurs produits. Ā« Avec une telle vision entrepreneuriale, on peut transformer un systĆØme Ć©conomique, agir correctement et se concentrer sur le bien-ĆŖtre des personnes dans l’entreprise Ā», dit Marco lors de la rĆ©union organisĆ©e Ć  Rome, Ć  l’ambassade d’Italie auprĆØs du Saint-SiĆØge, intitulĆ©e Ā« Retour vers le futur, pour une Ć©conomie plus humaine Ā». L’Ć©vĆ©nement, promu par l’UniversitĆ© catholique du SacrĆ©-Cœur, le Mouvement des Focolari et l’Ambassade d’Italie auprĆØs du Saint-SiĆØge, est nĆ© de la dĆ©cision d’offrir une occasion de rĆ©flĆ©chir sur le systĆØme Ć©conomique actuel et sur la nĆ©cessitĆ© d’entamer un processus global de renouvellement afin que l’Ć©conomie du futur soit plus juste, plus solidaire et plus durable, dans la ligne du grand Ć©vĆ©nement Ā« L’Ć©conomie de FranƧois Ā» voulu par le Saint-PĆØre qui se tiendra Ć  Assise en novembre prochain. L’entreprise de Marco est un exemple vertueux d’une Ć©conomie plus humaine. Une Ć©conomie qui, selon les paroles du pape FranƧois, Ā« fait vivre et ne tue pas, inclut et n’exclut pas, prend soin de la crĆ©ation et ne la pille pas Ā». Reynaldi a Ć©tĆ© l’une des premiĆØres sociĆ©tĆ©s en Italie Ć  transformer sa forme juridique de sociĆ©tĆ© Ć  but lucratif en Ā« SociĆ©tĆ© d’Avantages Ā», c’est-Ć -dire qu’elle intĆØgre dans son objet social, outre les objectifs de profit, le but d’avoir un impact positif sur la sociĆ©tĆ© et la biosphĆØre. Marco continue : Ā« Nous prenons soin des personnes qui travaillent avec nous et pour cette raison, nous ne voulons pas que le temps de travail soit Ć©crasant, nous voulons qu’il y ait du temps pour vivre en famille et que les personnes aillent bien Ā». De nombreuses entreprises et coopĆ©ratives vertueuses sont dans le sillage de celle de Marco. Comme la Conad, une sociĆ©tĆ© coopĆ©rative de la grande distribution italienne qui rassemble les bureaux de la Caritas afin de ne pas gaspiller la nourriture de ses supermarchĆ©s, mais en la destinant aux personnes dans le besoin. Ou encore, lorsqu’elle doit acheter des produits Ć  d’autres entreprises, elle vĆ©rifie si celles-ci exploitent des enfants dans le travail ou utilisent des moyens de pression. C’est ce qu’a dĆ©clarĆ© Francesco Pugliese, le PDG de Conad, qui s’est exprimĆ© lors de la rĆ©union en ces termes: Ā« Si chacun d’entre nous fait sa part, tant par son comportement que par le don d’une partie de son bien-ĆŖtre Ć  la communautĆ©, alors cela peut contribuer Ć  une amĆ©lioration gĆ©nĆ©rale de la sociĆ©tĆ© Ā». Si nous voulons redĆ©finir le progrĆØs Ć©conomique pour l’avenir, nous devons impliquer en particulier les jeunes; les jeunes savent s’interroger, savent dialoguer et savent trouver des rĆ©ponses importantes. Le Pape a insistĆ© pour qu’ils soient les architectes de l’Economie de FranƧois. Ā« Nous savons que Saint FranƧois d’Assise est une source d’inspiration pour une faƧon de comprendre l’Ć©conomie et la finance. Nous espĆ©rons que l’Ć©vĆ©nement de novembre nous aidera Ć  le redĆ©couvrir Ā», dĆ©clare Sœur Alessandra Smerilli, conseillĆØre d’Ɖtat Ć  la CitĆ© du Vatican. Ā« A Assise, les jeunes chercheront de faire des propositions et Ć  travailler dans 12 villages thĆ©matiques où ils essaieront de couvrir toutes les questions importantes pour arriver Ć  prĆ©senter une proposition pour chaque village, comme engagement personnel mais aussi comme engagement envers les institutions, les entreprises et la politique Ā», conclut Sœur Alessandra. Mais il est nĆ©cessaire d’Ć©tablir un rĆ©seau et un dialogue entre les institutions, les entreprises et les universitĆ©s afin de trouver des solutions pour aider les jeunes Ć  trouver du travail. L’ambassadeur Pietro Sebastiani l’a rappelĆ© : Ā« Le monde d’aujourd’hui est plus complexe qu’il ne l’Ć©tait autrefois et de nombreuses sociĆ©tĆ©s connaissent depuis trop longtemps le flĆ©au du chĆ“mage des jeunes. Mais les opportunitĆ©s existent et chacun doit poursuivre son propre talent Ā».

Lorenzo Russo

Coronavirus : mesures de prƩvention au Centre international des Focolari

En raison de l’urgence sanitaire qui touche plusieurs pays du monde, le Centre international des Focolari Ć  Rocca di Papa en Italie a approuvĆ© une sĆ©rie de mesures pour prĆ©venir la propagation de la contagion par le coronavirus.Ā  Ā ConformĆ©ment aux dĆ©cisions du Gouvernement italien et aux indications des EvĆŖques italiens, le Centre international du mouvement des Focolari, basĆ© Ć  Rocca di Papa (Rome – Italie), avait dĆ©jĆ  adoptĆ© hier, 9 mars, certaines mesures prĆ©ventives pour limiter et arrĆŖter la propagation de l’Ć©pidĆ©mie du coronavirus dans les plus brefs dĆ©lais. Des mesures conformes Ć  ce qui a Ć©tĆ© Ć©tabli par la PrĆ©sidence italienne du Conseil des Ministres qui, Ć  partir d’aujourd’hui, du 10 mars au 3 avril, a dĆ©clarĆ© toute l’Italie « zone protĆ©gĆ©eĀ Ā». Pour cette raison :

  1. toutes les initiatives organisĆ©es par le Centre international au siĆØge de Rocca di Papa ou dans d’autres lieux sur le territoire italien en mars, avril et mai 2020 sont reportĆ©es. Cette mesure concerne Ć  la fois les initiatives prĆ©vues pour le centenaire de Chiara Lubich (1920-2020) et d’autres types d’initiatives.
  2. Les visites de groupes au Centre international programmĆ©es jusqu’Ć  la fin mai 2020 sont suspendues.
  3. Les voyages (en Italie et Ć  l’Ć©tranger) des collaborateurs du Centre international programmĆ©s jusqu’Ć  la fin mai 2020 sont annulĆ©s.
  4. Toutes les cĆ©lĆ©brations eucharistiques de semaine et de fĆŖte au Centre sont suspendues jusqu’au 3 avril.
  5. Le fonctionnement du Centre est garanti pour les services essentiels, tandis que le travail ordinaire sera effectuƩ Ơ distance par les collaborateurs.

Ā Le Bureau de Communication des Focolari

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Ɖvangile vĆ©cu : la RĆØgle d’or

L’invitation de JĆ©sus Ā« Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le leur aussi Ā» (Mt7,12) est pour ainsi dire la Ā« RĆØgle d’or Ā», un enseignement universel contenu dans les diffĆ©rentes cultures, religions et traditions1. C’est la base de toutes les valeurs authentiquement humaines, qui construisent une cohabitation pacifique, avec des rapports personnels et sociaux justes et solidaires. Le centuple Je vis dans une petite ville qui compte peu de magasins, où on ne trouve pas toujours le nĆ©cessaire. Un matin, une voisine pauvre et malade frappe Ć  ma porte. Avec un grand sourire, elle me demande un peu d’huile. Dans la cuisine, il m’en reste un tout petit peu qui devrait m’être utile. Mais je ressens l’élan Ć  tout lui donner. Au moment de prĆ©parer le repas, je me rends compte que je dois m’arranger sans huile mais je suis heureuse de ce que j’ai fait. Je suis en train de prendre une poĆŖle quand on frappe Ć  la porte. C’est une sœur que je ne vois plus depuis longtemps parce qu’elle habite une rĆ©gion Ć©loignĆ©e de la mienne. Elle m’invite : Ā« Viens, j’ai quelque chose pour toi dans la voiture Ā». Et elle me donne trois grandes caisses pleines de boites d’huile : en tout 54 litres. (G.V.) – Burundi) Si on donne de l’amour… La rĆ©insertion n’était pas facile, aprĆØs 20 ans d’absence de notre pays. Au dĆ©but, ma femme et moi-mĆŖme, nous nous sentions un peu Ć©tranger : il fallait recommencer Ć  tous les niveaux. Mais dans l’Évangile, nous avons trouvĆ© la force de nous ouvrir aux autres, afin de reconstruire des rapports de longue date et de crĆ©er des liens avec de nouveaux amis. Nous ne nous Ć©tions pas mariĆ©s trĆØs jeunes et avions donc dĆ©cidĆ© que si nous ne pouvions avoir d’enfants, nous serions restĆ©s Ć  la disposition pour ĆŖtre une famille pour ceux qui n’en avaient pas. C’est dans cet Ć©tat d’esprit que nous avons commencĆ© un processus d’adoption. Lorsqu’il y a quelques mois, nous avons eu la nouvelle de l’arrivĆ©e de Veronica et de Carlos, un frĆØre et sœur brĆ©siliens, nous avons fait circuler leurs photos parmi nos nouvelles connaissances. Puis nous sommes allĆ©s les chercher Ć  Rio. A notre retour, nous avons trouvĆ© une Ć©norme banderole sur la route avec Ć©crit : Ā« Bienvenue Ć  Veronica et Ć  Carlos Ā» et sur la vĆ©randa de notre maison, beaucoup de ballons de baudruche et des messages. Nous ne pouvons pas oublier les aides concrĆØtes en vĆŖtements et en d’autres choses dont nous avions besoin. Une confirmation pour nous que si nous donnons de l’amour, on reƧoit de l’amour. (M.S.F.-Espagne) Conspiration d’amour Une fois restĆ©e seule, ma belle-mĆØre , alors qu’elle avait des filles qui Ć©taient dans les conditions de pouvoir l’accueillir, est venue habiter chez nous. Sa prĆ©sence, trĆØs apprĆ©ciĆ©e par mes enfants, reprĆ©sentait malgrĆ© tout un engagement pour moi qui avait la famille Ć  prendre en charge. De plus, elle, Ć  cause d’une forme d’artĆ©riosclĆ©rose, parlait seule, sans se rendre compte qu’elle Ć©tait Ć©coutĆ©e ; et il arrivait souvent qu’elle en avait contre moi. Mes enfants riaient de la situation, mĆŖme si pour moi, c’était une double blessure. C’était Ƨa les remerciements pour ce que je faisais pour elle ? Un jour, elle Ć©tait alitĆ©e avec de la fiĆØvre, et pendant le repas, on a Ć©voquĆ© la grand-mĆØre qui parlait Ć  tort et Ć  travers. Mon mari en a souffert puis tous ensemble, nous avons dĆ©cidĆ© de faire une Ā« conspiration d’amour Ā» pour aimer davantage et mieux la grand-mĆØre. Je pense que cela a Ć©tĆ© un des moments les plus Ć©ducatifs et fĆ©conds de notre vie de famille. Notre famille qui est trĆØs grande, et qui venait souvent lui rendre visite, Ć©tait Ć©merveillĆ©e du bien que la grand-mĆØre Ā« produisait Ā» dans notre famille. (C.S. – Italie)

D’aprĆØs Stefania Tanesini (extrait de l’Évangile du Jour, CittĆ  Nuova, anno VI, n.2, mars-avril 2020)

1Quelques exemples : Ā« Ce que tu ne veux pas que l’on te fasse, ne le fais pas aux autres. C’est toute la Torah. Le reste, ce sont des commentaires Ā». (JudaĆÆsme) ; Ā« Personne d’entre vous n’est un fidĆØle tant qu’il ne dĆ©sire pas pour son frĆØre ce qu’il dĆ©sire pour lui-mĆŖme Ā». (Islam) ; Ā« Ne fais pas de tort aux autres avec des faƧons que tu trouverais nocives pour toi Ā». (Bouddhisme).

La solidaritƩ pendant le coronavirus

La solidaritƩ pendant le coronavirus

Ils sont nombreux les gestes de soutien dans le monde entier, la communion et le partage afin de diffuser l’ Ā« antivirus Ā» de la fraternitĆ©. Ā« Ce n’est plus ā€˜moi qui ai peur de la contagion’ ou bien ā€˜Je m’en moque du coronavirus ā€˜, mais MOI qui protĆØge l’ AUTRE . Je me prĆ©occupe pour toi. Je me tiens Ć  distance pour toi. Je me lave les mains pour toi. Je renonce Ć  ce voyage pour toi. Je ne me rends plus Ć  ce concert pour toi. Je ne vais pas au centre commercial, pour toi. VoilĆ  une occasion de transformer une crise en une course de solidaritĆ© Ā». C’est avec ces mots-lĆ  qu’une jeune des Focolari, dans un large post sur Facebook, encourage Ć  un changement radical de mentalitĆ© et d’action en ces jours où son pays, l’Italie, est montĆ©e Ć  la seconde place dans la classification mondiale des pays touchĆ©s par le coronavirus. Une diffusion qui se propage dans le monde entier, produisant ainsi une crise dont les effets indirects sur les diffĆ©rents pays touchĆ©s sont multiples : du systĆØme de santĆ© Ć  l’école, Ć  l’économie. Ā« Tout en comprenant les prĆ©occupations qui aujourd’hui sont source d’angoisse pour de nombreux acteurs Ć©conomiques – Ć©crit l’économiste Luigino Bruni, coordinateur international de l’Économie de Communion – , retenons que le rĆ“le des Ā« entreprises civiles Ā» ne peut pas se limiter seulement Ć  la comptabilitĆ© des dĆ©gĆ¢ts et Ć  la diffusion des alarmes. C’est maintenant l’heure de prouver que l’État, c’est nous. Et que la responsabilitĆ© sociale d’entreprise, n’est pas seulement un instrument de marketing mais une pratique rĆ©elle qui s’active surtout au moment de la crise : en montrant de l’attention aux biens communs (la santĆ©, le travail), en pratiquant une communication correcte en formulant des propositions concrĆØtes et durables avec un vision d’ensemble, en activant des actions concrĆØtes adressĆ©es aux personnes plus fragiles, en valorisant un systĆØme fait d’entreprises, de familles, d’écoles, d’universitĆ©s, organisations et entitĆ©s qui deviennent protagonistes d’une nouvelle et indispensable solidaritĆ© proactive Ā». Bruni cite un rĆ©cit de responsabilitĆ© sociale de ces jours-ci, celui de Mahmoud Ghuniem Loutfi qui travaille comme rider Ć  Turin (Italie). En guise de reconnaissance pour la ville qui l’a accueilli, il a achetĆ© des masques pour la Croix Rouge locale. Il n’a pas pensĆ© au propre dĆ©savantage financier mais s’est posĆ© la question de ce qu’il pouvait faire pour sa communautĆ© et donc aussi pour lui-mĆŖme. Comme Mahmoud, de nombreuses personnes sont en train d’expĆ©rimenter ces jours-ci des expĆ©riences de coopĆ©ration, de partage et de solidaritĆ©. Gloria, une jeune des Focolari en Chine, nous raconte de Hong Kong comment la technologie aide Ć  garder les contacts entre les diffĆ©rentes personnes : Ā« nous essayons d’organiser des rencontres en vidĆ©oconfĆ©rence afin de rester toujours plus unis en cette pĆ©riode spĆ©ciale. Ɖtant donnĆ© que nous devons maintenant rester plus Ć  la maison, le temps que nous passons avec nos proches est utile pour comprendre davantage leurs problĆØmes et leurs souffrances Ā». Caritas Lee vit Ć  Ulsan en CorĆ©e. Il parle d’une rĆ©colte de fonds dans son universitĆ©. Ā« L’objectif Ć©tait de rassembler 500,00 won (380 €). Vu qu’il s’agissait de petits dons, j’ai pensĆ© participer en me souvenant des 1595 personnes contaminĆ©es et identifiĆ©es Ć  ce moment-lĆ . Mais une chose merveilleuse s’est passĆ©e : 46 millions de won ont Ć©tĆ© rĆ©coltĆ©s (35.360 €), donnĆ©s Ć  l’hĆ“pital diocĆ©sain et au district sanitaire de Daegu, la rĆ©gion la plus touchĆ©e Ā». AprĆØs ce geste, d’autres universitĆ©s ont voulu recueillir des fonds pour aider le systĆØme sanitaire. Et non seulement ! Ā« De nombreux volontaires, mĆ©decins et infirmiers – explique Caritas Lee – vont gratuitement aider Ć  l’hĆ“pital. Quelques propriĆ©taires ne veulent par exemple pas toucher le loyer mensuel ou encore, des personnes apportent la nourriture devant les maisons pour ceux qui ne peuvent pas sortir Ā». Yopi vit justement Ć  Daegu. Sa maison se trouve Ć  cĆ“tĆ© de l’hĆ“pital et ils entendent continuellement les sirĆØnes des ambulances. Ā« Au dĆ©but, quand j’entendais les sirĆØnes, je priais pour les patients. Puis l’anxiĆ©tĆ© a commencĆ© Ć  me ronger. Avec le dĆ©but du CarĆŖme, j’ai dĆ©cidĆ© de rĆ©citer chaque jour le chapelet. Petit- Ć -petit, l’anxiĆ©tĆ© laisse la place Ć  une paix dans le cœur Ā». Micaela Mi Hye Jeong Ć©crit, elle, de Gumi, toujours en CorĆ©e. Ā« Nous allons ici distribuer 150 masques dans les endroits où il y a le plus d’urgence. Nous avons pensĆ© : Ā« PlutĆ“t que de distribuer des masques jetables qui polluent l’environnement, nous pouvons les rĆ©aliser nous-mĆŖmes en coton lavable. En cette pĆ©riode froide et bloquĆ©e par la peur, j’ai senti que mon cœur se rĆ©chauffait avec cette possibilitĆ© de vivre l’Évangile Ā». Au BrĆ©sil, Armando, entrepreneur de l’Économie de Communion, a une entreprise qui travaille dans le secteur de la santĆ©. Ā« En cette pĆ©riode les masques et les dĆ©sinfectants ont eu un prix qui est montĆ© jusqu’à 500 % par rapport au prix normal – raconte-t-il. Je me suis posĆ© la question : comment, en tant qu’entrepreneur de l’EdC, puis-je tĆ©moigner de ce en quoi je crois et pour lequel je vis ? J’ai donc dĆ©cidĆ© d’aller contre les prix pratiquĆ©s sur le marchĆ© en vendant mes produits avec des prix Ć  plus de 50 % infĆ©rieurs Ć  ceux de mes concurrents, et c’est encourageant d’avoir le soutien de mes ouvriers pour soutenir cette politique Ā».

Des volontaires de la protection civile ont effectuĆ© des contrĆ“les de santĆ© Ć  l’aĆ©roport “Milano Malpensa”.

En Italie, quelques jeunes des Castelli Romani se sont proposĆ©s pour faire les achats au supermarchĆ© et de les dĆ©poser gratuitement Ć  domicile. Ā« Si vous avez plus de 70 ans ou avez des pathologies et prĆ©fĆ©rez par prĆ©caution rester Ć  la maison, nous nous chargeons de vos courses – lit-on dans un message WhatsApp -. Nous pensons Ć  vos courses, et surmontons bientĆ“t cette rĆ©alitĆ© Ā». Et toujours de l’Italie, don Paolo, prĆŖtre de Gorgonzola, un village en province de Milan, cĆ©lĆØbre dans le monde entier pour son fromage, avec le maire, ont Ć©tĆ© Ć  la rencontre de quelques maires de la Ā« zone rouge Ā», en offrant quatre morceaux de fromage, ā€˜ā€™ signe d’une proximitĆ© de nos amis pour leur population – explique don Paolo-. Signe pour moi de vouloir donner un antivirus, l’antivirus de la fraternitĆ©. (…) L’attention que nous devons avoir pour ne pas contaminer doit ĆŖtre vĆ©cue non sous la forme de la suspicion, mais sous la forme d’un acte d’amour rĆ©ciproque que nous nous donnons l’un Ć  l’autre. Et alors, mĆŖme les privations qui nous sont demandĆ©es, je pense qu’il est important de les vivre vraiment comme un acte d’amour vis-Ć -vis des frĆØres Ā». C’est la bonne occasion pour transformer la crise en une course de solidaritĆ©.

Lorenzo Russo

Italie, Rome : En voyage dans le Charisme de l’unitĆ©

Le voyage de Paolo Balduzzi Ć  travers l’histoire de Chiara et des Focolari se poursuit. Cette fois-ci, il s’est rendu Ć  Rome où Chiara a rencontrĆ© Igino Giordani, premier co-fondateur, ouvrant avec lui le charisme Ć  l’œcumĆ©nisme, Ć  la politique, aux mille rĆ©alisations sociales et civiles qui sont nĆ©es. https://vimeo.com/389740344

Un monde uni d’ici 2050 ?

Un monde uni d’ici 2050 ?

400 jeunes, 56 pays, 16 langues, 4 jours : WeGENerate ! Le rĆ©cit de Conleth Burns de l’Irlande du Nord. En janvier, Luisa, une amie brĆ©silienne et moi, avons parlĆ© avec 400 Gen 2, les jeunes du Mouvement des Focolari rĆ©unis Ć  Trente dans le Nord de l’Italie. Nous leur avons posĆ© une question : voulez-vous ĆŖtre la GĆ©nĆ©ration du Monde Uni ? La gĆ©nĆ©ration qui rendra rĆ©el un monde uni d’ici 2050 ? Soixante-dix-sept annĆ©es auparavant, Chiara Lubich et ses amis avaient fait d’une phrase de l’Évangile : Ā« Que tous soient un Ā» (J, 17,21) – le but et la mission de leur vie. Le mois dernier, je participais au congrĆØs international Gen 2 intitulĆ© Ā« WeGENerate Ā», avec quelques centaines de jeunes, du mĆŖme Ć¢ge que Chiara avait lorsqu’elle a dit ce Ā« Oui Ā» Ć  l’Évangile ; pour la premiĆØre fois, il m’est arrivĆ© de penser que cette priĆØre pour l’ Ā« Ut Omnes Ā», c’est-Ć -dire pour l’unitĆ© de la famille humaine, peut ĆŖtre une question plutĆ“t qu’une simple dĆ©claration en forme de priĆØre. Une question parce que cette priĆØre requiert une rĆ©ponse. Une question, parce que ce ne sont pas seulement de belles paroles pour prier, mais elles dĆ©fient celui qui les lit Ć  les vivre pour trouver la rĆ©ponse. Une question car l’ Ā« Ut Omnes Ā» est un sujet Ć  propos duquel il faut se poser des questions, ce n’est pas un fait acquis. La question que Luisa et moi-mĆŖme avons adressĆ©e le mois passĆ© aux jeunes, c’est-Ć -dire s’ ils voulaient ĆŖtre la gĆ©nĆ©ration du monde uni, n’ Ć©tait rien d’autre que la question – mĆŖme si formulĆ©e diffĆ©remment – Ć  laquelle Chiara avait rĆ©pondu en 1943. A la fin de la question, nous avons mis une date pour voir si nous, les Gen, voulions rĆ©ellement y rĆ©pondre. PlutĆ“t que de rĆ©pondre Ć  des mots, nous avons dĆ©cidĆ© de nous organiser. C’est pour cette raison que pendant un aprĆØs-midi, nous tous, 400 Gen, jeunes de 56 pays avec des traductions en 16 langues, nous avons planifiĆ© des actions locales et globales pour combattre la corruption, rĆ©duire les inĆ©galitĆ©s, arrĆŖter le changement climatique, rĆ©activer le dialogue et prĆ©venir les conflits. Nous avons rĆ©pondu Ć  cette question d’Ut Omnes, d’unitĆ©, en planifiant des activitĆ©s de promotion, de formation globale afin de protĆ©ger la dĆ©mocratie, de prĆ©venir les conflits, de combattre la corruption et d’arrĆŖter l’inĆ©galitĆ©. Nous avons rĆ©pondu Ć  cette question en dĆ©cidant d’organiser les campagnes #CleanPlate, #GreenDay, #ClearPlasticJarChallenge et CarPooling pour combattre les problĆØmes environnementaux. Nous avons imaginĆ© des plates-formes et des applications pour dĆ©bloquer le dialogue ; en brisant l’indiffĆ©rence et en construisant des relations. Mark de la Syrie a dit qu’il voulait retourner en Syrie pour aider Ć  reconstruire son pays. Victor a rĆ©pondu Ć  cette question en lanƧant le dĆ©fi Ć  lui-mĆŖme : ĆŖtre une rĆ©alisation vivante du charisme de l’unitĆ© au Venezuela. JoĆ«lle a rĆ©pondu Ć  cette question en promettant de ramener au Liban ce message d’unitĆ© et d’amour. Tous des contextes qui ne diffĆØrent pas de celui de Chiara lorsqu’elle rĆ©pondit elle mĆŖme Ć  cette question en 1943. De nombreuses personnes, comme Marco, JoĆ«lle et Victor, cette annĆ©e, se rendront Ć  Trente pour Ā« rencontrer Ā» la ville de Chiara Lubich. Ils visiteront l’exposition qui lui est consacrĆ©e et les lieux de la ville dans lesquels elle a vĆ©cu, ils rencontreront une communautĆ© de personnes qui aujourd’hui vivent pour construire l’unitĆ© Ć  Trente. Ils s’y rendront afin de comprendre les racines de l’histoire de Chiara et des Focolari. De ce congrĆØs j’ai compris que si on veut rĆ©ellement aller aux origines de cette histoire, il faut vraiment se poser les questions auxquelles elle a rĆ©pondu en 1943 : l’unitĆ© est-elle possible ? Et encore : et toi, crois-tu que nous puissions ĆŖtre tous une seule chose ? Et si ta rĆ©ponse est oui, qu’est-ce que je peux faire, moi ?

Conleth Burns

Royaume Uni : pas seulement le Brexit

Nous sommes allĆ©s en Grande Bretagne Ć  quelques jours du Brexit, la sortie du Royaume Uni de la CommunautĆ© EuropĆ©enne. Nous avons rencontrĆ© beaucoup de personnes, dont des membres de la communautĆ© des Focolari, pour comprendre ce qui s’est passĆ© et quels sont leurs espoirs. https://vimeo.com/389740830

Ā« L’économie de FranƧois Ā» est reportĆ©e au 21 novembre 2020

Ā« L’Ć©conomie de FranƧois Ā» est reportĆ©e au 21 novembre 2020

L’Ć©conomiste Luigino Bruni, directeur scientifique de l’Ć©vĆ©nement Ć©crit : Ā« Nous arriverons mieux prĆ©parĆ©s. Les jeunes du monde entier rĆ©agissent avec un grand sens des responsabilitĆ©s et la volontĆ© de s’engager encore plus. Une bĆ©nĆ©diction peut naĆ®tre d’une blessure Ā». En accord avec le Saint-PĆØre, nous allons dĆ©placer Ā« L’Ć©conomie de FranƧois Ā» au 21 novembre. Mais le travail du comitĆ© scientifique et des jeunes impliquĆ©s dans l’organisation ne s’arrĆŖte pas. Au contraire, il continue avec engagement et enthousiasme comme on peut le lire dans la note de presse du 1er mars : la dĆ©cision a Ć©tĆ© prise Ā« compte tenu des difficultĆ©s de voyage pour environ deux mille jeunes de 115 pays Ā» dont on prĆ©voyait la participation et aussi Ć  cause du coronavirus. Cependant le rendez-vous n’a Ć©tĆ© que reportĆ© et le pape FranƧois sera Ć  Assise en novembre pour rencontrer les jeunes qui participeront Ć  des ateliers, des Ć©changes et des rĆ©flexions sur diverses questions Ć©conomiques, quelques jours auparavant. L’accent thĆ©matique est contenu dans la lettre que le pape FranƧois a adressĆ©e le 1er mai 2019 aux Ā« jeunes Ć©conomistes, hommes et femmes d’affaires du monde entier Ā», les invitant Ć  rĆ©-animer l’Ć©conomie – au sens littĆ©ral de lui redonner une Ć¢me – pour ĆŖtre parmi ceux qui rĆ©pondent au cri des pauvres de la terre et ne dĆ©tournent pas le regard. Ā« C’est pourquoi je souhaite vous rencontrer Ć  Assise – Ć©crit le Saint-PĆØre – pour promouvoir ensemble, par un Ā« pacte Ā» commun, un processus de changement global qui voit dans la communion non seulement ceux qui ont le don de la foi mais tous les hommes de bonne volontĆ©, au-delĆ  des diffĆ©rences de croyance et de nationalitĆ©, unis par un idĆ©al de fraternitĆ© attentif avant tout aux pauvres et aux exclus Ā». Le professeur Luigino Bruni, directeur scientifique de l’Ć©vĆ©nement, a remerciĆ© le Pape pour cette nouvelle date dans un message sur Facebook : Ā« Nous arriverons mieux prĆ©parĆ©s ; les jeunes du monde entier rĆ©agissent avec un grand sens des responsabilitĆ©s et la volontĆ© de s’engager encore plus. Une bĆ©nĆ©diction peut naĆ®tre d’une blessure. Nous devons ĆŖtre des rĆŖveurs rĆ©alistes et donc vivre les angoisses et les crises de notre temps, et ensuite tout faire parce que “personne ne manque Ā» des 2000 sĆ©lectionnĆ©s qui s’Ć©taient dĆ©jĆ  inscrits et dont beaucoup avaient dĆ©jĆ  achetĆ© le billet d’avion. J’ai Ć©tĆ© impressionnĆ© de ne lire aucune plainte des jeunes pour le report mais seulement la volontĆ© de continuer la course. Nous avons dĆ©jĆ  rĆ©alisĆ© 230 Ć©vĆ©nements “Towards Assise”, nous en rĆ©aliserons trois cents autres au cours de ces huit mois supplĆ©mentaires Ā».

Stefania Tanesini

C’est le Professeur Giuseppe Argiolas, le nouveau Recteur de l’Institut Universitaire Sophia

C’est le Professeur Giuseppe Argiolas, le nouveau Recteur de l’Institut Universitaire Sophia

AprĆØs douze annĆ©e de prĆ©sidence, le Professeur Piero Coda, qui a conduit l’Institut Universitaire Sophia depuis sa fondation, passe le relais au Professeur Giuseppe Argiolas, professeur de Management dans le mĆŖme Institut. C’est la premiĆØre relĆØve de la garde pour l’Institut Universitaire Sophia (I.U.S.), qui coĆÆncide aussi avec l’attribution de la part de la CongrĆ©gation pour l’Éducation Catholique, du titre de Ā« Recteur Ā» Ć  celui qui avant, Ć©tait le Directeur de l’Institut. Donc, le Professeur Giuseppe Argiolas est le nouveau Recteur de Sophia . Il succĆØde au Professeur Piero Coda qui a conduit l’Institut depuis sa fondation, avec sagesse et esprit de prophĆ©tie. L’élection a eu lieu le 9 janvier dernier, de la part du Conseil AcadĆ©mique de l’Institut. Le 20 fĆ©vrier 2020, avec une lettre, la CongrĆ©gation pour l’Éducation Catholique a nommĆ© le Professeur Giuseppe Argiolas, Recteur de l’Institut Universitaire Sophia, pour un mandat de quatre ans. Ce matin a eu lieu, dans la Grande Salle d’audience de l’Institut Universitaire Sophia, la cĆ©rĆ©monie de l’installation du nouveau Recteur. Argiolas est nĆ© Ć  Cagliari en 1969 . Il est professeur stable de l’Institut Universitaire Sophia depuis 2016, lorsqu’il a quittĆ© son rĆ“le auprĆØs de l’UniversitĆ© de Cagliari afin de se consacrer au projet de dĆ©veloppement du cours de maĆ®trise en Management et diriger l’École du Doctorat de l’Institut. Son activitĆ© de recherche se concentre principalement sur les thĆØmes de la ResponsabilitĆ© Sociale des Entreprises et des Organisations et du Management des Entreprises Ā« Mission-Driven Ā» (voir la Biographie). Ā« Avant toute chose, je veux exprimer ma profonde admiration pour le Professeur Piero Coda et un grand remerciement pour ce qu’il a fait jusqu’à aujourd’hui – a commentĆ© le professeur Argiolas – et pour ma part, j’essaierai de faire de mon mieux dans l’exercice de la tĆ¢che qui m’est confiĆ©e, en interprĆ©tant cette responsabilitĆ© comme un service d’unitĆ© Ā». Puis il continue : Ā« La phase de fondation se termine et celle de la consolidation et du dĆ©veloppement commence avec le passage gĆ©nĆ©rationnel. Mais ce qui ne devra pas manquer, ce sera la dimension charismatique. Sophia continuera Ć  accomplir, avec la fidĆ©litĆ© crĆ©ative, la mission pour laquelle elle a Ć©tĆ© fondĆ©e par Chiara Lubich, en parcourant ensemble avec de nombreux compagnons de voyage – comme nous l’a dit le Pape FranƧois – avec Ā« joie, vision et dĆ©cision Ā» toujours nouvelles Ā« le chemin Ć  peine entamĆ© Ā». Le Professeur Piero Coda ajoute, qu’il quitte aprĆØs douze annĆ©es la prĆ©sidence : Ā« Je suis heureux de la nouvelle Ć©tape dans le cheminement de Sophia qui commence sous la responsabilitĆ© experte et inspirĆ©e de Giuseppe Argiolas, fruit d’une maturation constante et consolidĆ©e Ć  tous les niveaux. La nomination, non plus Ć  celle de Directeur mais bien Ć  celle de Recteur de la part de la CongrĆ©gation pour l’Éducation Catholique arrive inattendue et bienvenue comme sceau et ultĆ©rieure impulsion. L’occasion est propice pour renouveler avec Ć©lan et joie avec le Recteur et avec toute la communautĆ© acadĆ©mique, ce pacte d’unitĆ© qui qualifie l’esprit qui nous anime et qui est relancĆ© aujourd’hui avec vigueur par le Global Compact on Education du Pape FranƧois Ā». Maria Voce, Vice Grande ChanceliĆØre de l’Institut et PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari a souhaitĆ© : Ā« Je suis heureuse de renouveler mes fĆ©licitations au Professeur Giuseppe Argiolas, nouveau Recteur de l’Institut Universitaire Sophia. Son Ć©lection constitue sans nul doute un passage de gĆ©nĆ©ration et de dimension acadĆ©mique par rapport Ć  la prĆ©sidence sortante. Je suis certaine que le Professeur Argiolas vous portera le cadeau de ses caractĆ©ristiques personnelles, tout en restant fidĆØle Ć  l’origine charismatique de la culture de l’unitĆ© et en l’actualisant afin de rĆ©pondre au mieux aux questions de notre temps Ā». Fonte: Ufficio Stampa Istituto Universitario Sophia

Messager de paix et de rƩconciliation

Messager de paix et de rƩconciliation

A Aquisgrana, le Mouvement des Focolari en Allemagne a dĆ©cernĆ© le Prix Klaus Hemmerle Ć  l’ArchevĆŖque Anastasios de Tirana en Albanie. Ce n’est pas un visage connu des premiĆØres pages des journaux, celui de l’homme doux Ć  la barbe blanche Ć¢gĆ© de quatre-vingt dix ans qui, le 14 fĆ©vrier a reƧu Ć  Aquisgrana (Allemagne), le Ā« Prix Klaus Hemmerle Ā» dĆ©cernĆ© par le Mouvement des Focolari en Allemagne. Mais Anastasios Yannoulatos, ArchevĆŖque grec-orthodoxe de Tirana (Albanie), est une personnalitĆ© bien connue et estimĆ©e aussi bien au niveau ecclĆ©sial international qu’au niveau politique, surtout en Europe orientale. Dans son discours de remerciement, il a souhaitĆ© une Ā« coexistence pacifique dans un monde multi-religieux Ā». Il a dĆ©clarĆ© ĆŖtre fascinĆ© par une phrase d’Albert Einstein sur la force de l’amour : Ā« Chacun porte en soi un gĆ©nĆ©rateur d’amour, petit mais efficient, dont l’énergie attend seulement Ć  ĆŖtre libĆ©rĆ©e, parce que l’amour est la quintessence de la vie Ā». Et il a rappelĆ© que cela a justement Ć©tĆ© ce mĆŖme amour qui a encouragĆ© l’évĆŖque Klaus Hemmerle (1929-1994) Ć  s’engager inlassablement pour la paix et la rĆ©conciliation du monde. Un engagement qui caractĆ©rise aussi la vie et l’action du MĆ©tropolite Anastasios. Mgr. Helmut Dieser, en tant qu’actuel ƉvĆŖque d’ Aquisgrana et un des successeurs de Klaus Hemmerle, a souhaitĆ© la bienvenue aux 300 hĆ“tes rassemblĆ©s dans le DĆ“me ImpĆ©rial de la citĆ© de Charlemagne, en prĆ©sentant le laurĆ©at comme un Ā« pionnier de la foi et de l’œcumĆ©nisme Ā». Le MĆ©tropolite Augoustinos Lambardakis, prĆ©sident de la confĆ©rence Ć©piscopale orthodoxe en Allemagne, l’a confirmĆ© en soulignant l’estime dont jouit le MĆ©tropolite Anastasios dans le monde orthodoxe, où sa parole trouve Ć©coute malgrĆ© les tensions entre les diffĆ©rentes Ɖglises autocĆ©phales. Maria Voce, PrĆ©sidente des Focolari, a Ć©galement soulignĆ© dans un message, l’inlassable engagement du MĆ©tropolite Anastasios pour le dialogue entre chrĆ©tiens et musulmans, en le remerciant pour sa capacitĆ© Ć  susciter la communion, la fraternitĆ© et le partage. Dans la laudatio, le cardinal Kurt Koch, PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens, a redessinĆ© le parcours MĆ©tropolite Anastasios, qui l’a amenĆ© de la GrĆØce, Ć  travers l’Afrique, jusqu’en Albanie où il a dĆ©montrĆ© comment Ā« le dialogue interreligieux et l’engagement missionnaire ne doivent pas ĆŖtre opposĆ©s Ā». Il a Ć©galement soulignĆ© le fait que depuis 1992, il s’est engagĆ©, avec prudence, Ć  reconstruire et revigorer l’Église orthodoxe en Albanie en contribuant Ć  la diminution des vives tensions dans les Balkans. Avec le Ā« Prix Klaus Hemmerle Ā», le Mouvement des Focolari en Allemagne veut honorer tous les deux ans, une personnalitĆ© mĆ©ritante dans le domaine du dialogue entre les Ɖglises, les religions et les convictions idĆ©ologiques. Parmi les laurĆ©ats, l’ex-prĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration LuthĆ©rienne Mondiale, l’évĆŖque Ć©mĆ©rite Christian Krause (2006) ; le Patriarche ŒcumĆ©nique de Constantinople BartolomĆ© I (2008) ; la doctoresse musulmane Noorjehan Abdul Majid du Mozambique (2016) et le Rabbin allemand Henry Brandt d’Augsbourg en Allemagne (2018).

Andrea Fleming

Arrive Ć  JĆ©rusalem l’exposition sur Chiara Lubich

Arrive Ć  JĆ©rusalem l’exposition sur Chiara Lubich

InaugurĆ©e dans la Ville Sainte l’exposition Ā« Chiara Lubich Ville Monde Ā», premiĆØre Ć©tape des sections internationales, avec une section consacrĆ©e au voyage de Chiara Lubich de 1956. Ā« Je ne croyais pas que JĆ©rusalem et les Lieux Saints auraient eu un telle incidence sur mon esprit (…), chaque pierre disait une parole, beaucoup plus qu’une parole, c’est pourquoi, Ć  la fin, l’âme Ć©tait toute inondĆ©e, toute remplie de la prĆ©sence de JĆ©sus. Ā» Chiara Lubich exprime dans une intense page de son journal l’expĆ©rience de l’unique voyage qu’elle a fait Ć  JĆ©rusalem et en Terre Sainte en 1956. En souvenir de ce voyage, il y a plusieurs photos en noir et blanc, une vidĆ©o-journal, mais le tĆ©moignage le plus grand est la prĆ©sence active de la communautĆ© des Focolari dans cette ville qui, prĆ©cisĆ©ment aujourd’hui, 29 fĆ©vrier 2020, inaugure dans la Curie de la Custodie de Terre Sainte l’exposition Ā« Chiara Lubich Ville Monde Ā», ouverte jusqu’au 14 mars prochain. L’exposition reproduit celle actuellement ouverte au public dans les Gallerie de Piedicastello Ć  Trente (Italie), prĆ©parĆ©e par le Centre Chiara Lubich en collaboration avec la Fondation MusĆ©e Historique du Trentin. Il s’agit de la premiĆØre des sections internationales qui, dans l’annĆ©e dĆ©diĆ©e au centenaire de Chiara Lubich, se rĆ©pĆ©teront aussi Ć  Mexico, Sydney, Mumbai, SĆ£o Paulo, Alger et Nairobi. Un primat symbolique, celui de JĆ©rusalem, ville-berceau des trois grandes religions monothĆ©istes, maison pour beaucoup de peuples. Ici, la communautĆ© des Focolari est prĆ©sente depuis 1977 avec le mandat de contribuer Ć  rĆ©aliser cette unitĆ© que, justement dans cette terre, JĆ©sus avait demandĆ©e au PĆØre. ƀ JĆ©rusalem aussi, le parcours de l’exposition, reproposĆ© dans un format rĆ©duit et rĆ©adaptĆ©, raconte les moments significatifs de la vie de la fondatrice des Focolari, sa pensĆ©e et son œuvre, Ć  travers des documents, des Ć©crits autographes et du matĆ©riel photographique. Mais cette Ć©dition a une spĆ©cificitĆ©, offerte seulement Ć  ceux qui la visitent ici : une section dĆ©diĆ©e au rapport entre la fondatrice des Focolari et JĆ©rusalem, comme l’explique Claudio Maina co-responsable des Focolari en Terre Sainte. Ā« Nous avons voulu faire venir Ć  JĆ©rusalem cette exposition pour faire connaĆ®tre plus profondĆ©ment la vie, la spiritualitĆ© et l’œuvre de Chiara, mais aussi pour montrer le rapport qui l’a liĆ©e Ć  cette ville. En rĆ©alitĆ©, Chiara a Ć©tĆ© Ć  JĆ©rusalem une seule fois et pour peu de jours. Mais, de ce voyage a commencĆ© une histoire qui continue jusqu’à prĆ©sent : en effet, aussi en Terre Sainte, il y a aujourd’hui des personnes qui ont accueilli la spiritualitĆ© de Chiara et la vivent Ā». Une partie de l’exposition est consacrĆ©e aussi au grand rĆŖve de Chiara pour cette ville, profondĆ©ment marquĆ©e par des divisions et des blessures historiques : que naisse un centre de spiritualitĆ©, d’études, de dialogue et de formation Ć  l’unitĆ©. Ā« Un rĆŖve, une intuition qui petit Ć  petit s’est prĆ©cisĆ©e – raconte Terese Soudah – dans le projet du Centre pour l’unitĆ© et la paix : projet auquel nous travaillons depuis des annĆ©es et qui, malgrĆ© de nombreuses difficultĆ©s, va de l’avant et nous espĆ©rons que nous pourrons le rĆ©aliser bientĆ“t Ā». Parmi les autoritĆ©s prĆ©sentes, le Nonce et DĆ©lĆ©guĆ© Apostolique Ć  JĆ©rusalem, Mgr Leopoldo Girelli, le reprĆ©sentant du Patriarcat des Latins, PĆØre StĆ©phane Milovitch, directeur du bureau des Biens Culturels de la Custodie de Terre Sainte, en plus des amis chrĆ©tiens, juifs et musulmans qui composent la famille des Focolari en Terre Sainte. ƀ cause de l’urgence Coronavirus, la dĆ©lĆ©gation italienne n’a pas pu y participer, mais elle s’est rendue prĆ©sente Ć  travers des vidĆ©os. Ainsi, le prĆ©sident de la Province Autonome de Trente, Maurizio Fugatti, qui a souhaitĆ© un grand succĆØs Ć  l’exposition pour pouvoir diffuser dans le monde le message que Chiara Lubich a donnĆ© au Trentin et Ć  l’Italie. Le Custode de Terre Sainte, pĆØre Francesco Patton, a exprimĆ© le souhait qu’à travers cette exposition, la spiritualitĆ© de Chiara rappelle Ć  cette terre tellement tourmentĆ©e la valeur de l’unitĆ©, fruit de la priĆØre de JĆ©sus, encore si actuelle. Dans un message-vidĆ©o, Anna Maria Rossi et Giuliano Ruzzier, qui ont prĆ©parĆ© l’exposition Ć  Trente avec Maurizio Gentilini, en ont introduit le parcours : Ā« Nous avons pensĆ© Ć  un projet qui ne se limite pas seulement Ć  la ville de Trente, mais, comme cela s’est vĆ©rifiĆ© dans la vie de Chiara, s’étende jusqu’aux derniĆØres frontiĆØres de la terre, comprenant tous les cinq continents Ā». Quand il a coupĆ© le ruban, le Nonce, Mgr Girelli, a rappelĆ© l’extrĆŖme actualitĆ© du message de Chiara : Ā« Ici, Ć  JĆ©rusalem, nous pourrions invertir les mots du titre de l’exposition et l’appeler : Chiara Lubich, monde ville, parce que du monde cette exposition est arrivĆ©e dans la ville par excellence, la ville sainte, la ville de l’unitĆ©, de la fraternitĆ©, du dialogue entre les religions, entre les peuples Ā».

Stefania Tanesini

Paradis, paradis !

Paradis, paradis !

Le 5 fĆ©vrier 2020, Juan Carlos Duque, focolarino colombien, est mort accidentellement au Centre Fiore de Lima (PĆ©rou), tout prĆØs de son focolare. Quelques jours auparavant, alors qu’il se prĆ©parait au sacerdoce, il avait Ć©tĆ© ordonnĆ© diacre, entourĆ© par la communautĆ© en fĆŖte. Nous vous partageons une lettre d’adieu Ć©crite par Gustavo ClariĆ”, un de ses compagnons de focolare. TrĆØs cher Juan Carlos, Comme je l’avais fait tant de fois, je t’avais demandĆ© de m’aider, cette fois-ci pour accĆ©der Ć  mon account de courrier Ć©lectronique afin de rĆ©pondre Ć  certains messages. J’avais le mot de passe, mais je ne pouvais pas le faire moi-mĆŖme. Comme toujours, et mĆŖme si on nous avait appelĆ©s Ć  dĆ©jeuner, tu as pris en charge mon problĆØme et tu l’as rĆ©solu avec ta promptitude habituelle. Le dĆ©jeuner s’est dĆ©roulĆ© comme Ć  l’accoutumĆ©e : des conversations sĆ©rieuses mĆŖlĆ©es Ć  des plaisanteries, ton rire inimitable, notre joie d’ĆŖtre ensemble. Tu as Ć©tĆ© le premier Ć  te lever pour aller faire la vaisselle. Et puis tu es parti en vitesse vers “ton” Centre Fiore, pour essayer de rĆ©activer le grand rĆ©servoir d’eau, inutilisĆ© depuis longtemps. Moi, en revanche, je suis allĆ© me reposer. AprĆØs quelques minutes, mon tĆ©lĆ©phone portable a sonnĆ©. C’Ć©tait Pacho : Ā« Juan Carlos a eu un grave accident … il a fait un faux pas sur le toit et est tombĆ© … il est mort sur le coup … Ā» Je ne pouvais pas y croire et rejetai en bloc ce que mes oreilles venaient d’entendre. J’ai seulement rĆ©ussi Ć  dire “Mon Dieu”, “Mon Dieu”, “Mon Dieu”, “Mon Dieu” … Je ne sais pas combien de fois je l’ai rĆ©pĆ©tĆ© et continuĆ© Ć  le dire, en silence, alors que nous courions avec Mario en direction du Centre Fiore tout proche de chez nous. IncrĆ©dules, nous avons vu de nos propres yeux ce qui s’Ć©tait passĆ© … Ce 5 fĆ©vrier, Ć  15h15, notre vie a changĆ©. Rien n’Ć©tait plus comme avant et nous devions accepter la rĆ©alitĆ©. DĆ©sorientĆ©, Je suis allĆ© trois fois Ć  la chapelle pour demander des explications : Ā« Comment est-ce possible ? Ā», Ā« Nous avons donnĆ© notre vie pour te suivre, et Toi, de quel cĆ“tĆ© es-tu ? Silence. La troisiĆØme fois, tu m’as rĆ©pondu : Ā« Tu as encore bien des choses Ć  perdre ! Ā» J’en suis sorti presque humiliĆ©, car je me suis rendu compte que j’Ć©tais loin de l’endroit où tu Ć©tais arrivĆ©, cher Juan Carlos. Nous pensions que tu te prĆ©parais au sacerdoce… en rĆ©alitĆ©, tu te prĆ©parais Ć  la rencontre la plus importante de la vie. Au fil des heures et Ć  force de demander “d’augmenter notre foi”, cette chute tragique que nous avions constatĆ©e de nos pauvres yeux, s’est progressivement transformĆ©e, avec les yeux de la foi, en une remarquable “montĆ©e” au Ciel. Oui, mon ami, mon frĆØre, ce n’Ć©tait pas une chute mais un envol. Tu nous l’avais dĆ©jĆ  annoncĆ© le 25 janvier, lors de ton ordination diaconale en Ć©voquant Saint Philippe de NĆ©ri, ce brillant saint de Toscane qui, lorsqu’il avait Ć©tĆ© ordonnĆ© Ć©vĆŖque, avait jetĆ© son chapeau en l’air en s’exclamant : Ā« Paradis, Paradis ! Ā» Il ne s’intĆ©ressait pas aux titres, mais Ć  la rencontre avec Dieu … lĆ  où tu es maintenant, avec ceux qui t’ ont prĆ©cĆ©dĆ©. A-Dieu, cher Juan Carlos ! Jusqu’à ce que Dieu veuille nous rĆ©unir Ć  nouveau, tous ensemble, pour ne plus jamais nous sĆ©parer. Ta joie, tes Ć©clats de rires, tes arĆ©pas (pains de maĆÆs) et ton poulet au sel nous manqueront … ainsi que ta disponibiltĆ© et tes attentions envers chacun d’entre nous, ta capacitĆ© Ć  rĆ©soudre les problĆØmes et Ć  “donner du goĆ»t Ć  la vie”, ta transparence et ta vie entiĆØrement donnĆ©e de simple focolarino, d’ami de JĆ©sus.Tu resteras dans nos vies comme un phare lumineux qui nous accompagne et nous guide.

Gustavo E. ClariĆ”

Unis pour former une Ʃglise plus belle

Unis pour former une Ʃglise plus belle

Laboratoire d’espĆ©rance entre diffĆ©rents charismes pour favoriser la communion entre les familles religieuses Ć  travers la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de Chiara Lubich Ć  Castel Gandolfo Ā« Une Ɖglise qui sort Ā», qui est un Ā« hĆ“pital de campagne Ā». Le pape FranƧois a soulignĆ© Ć  plusieurs reprises combien il aimerait voir l’Ɖglise d’aujourd’hui capable de rĆ©chauffer les cœurs des fidĆØles, de guĆ©rir leurs blessures et d’aller vers les pĆ©riphĆ©ries existentielles. Mais pour rĆ©pondre aux exigences du monde fragmentĆ© et blessĆ© d’aujourd’hui, l’Ɖglise doit unir ses forces et mettre ses talents en commun. Cela est particuliĆØrement vrai pour les charismes, c’est-Ć -dire les forces de renouvellement qui, tout au long de l’histoire, ont surgi dans l’Ɖglise en rĆ©ponse Ć  des besoins historiques prĆ©cis et qui ont trouvĆ© une forme durable dans les diffĆ©rentes Ā« familles Ā» religieuses. Mais comment pouvons-nous nous retrouver, rester ensemble et agir ensemble parmi des rĆ©alitĆ©s que l’Esprit Saint a crƩƩes distinctes ? La confĆ©rence des 8 et 9 fĆ©vrier au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Rome, Italie), intitulĆ©e Ā« Charismes en communion : la prophĆ©tie de Chiara Lubich Ā» a soulignĆ© que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de Chiara Lubich peut offrir des instruments dans cette direction. 400 participants – religieux, religieuses, hommes et femmes consacrĆ©s et laĆÆcs catholiques avec une reprĆ©sentation orthodoxe, 100 familles religieuses de 33 pays, se sont rĆ©unis pour se confronter, dialoguer et mettre leurs identitĆ©s en communion pour former ensemble une Ɖglise plus belle, plus riche et plus attrayante. Le titre de la confĆ©rence Ā« nous stimule Ć  vivre dans l’Ć©coute et dans le don rĆ©ciproque Ā», a dĆ©clarĆ© Maria Voce, PrĆ©sidente du mouvement des Focolari dans son discours, Ā« afin qu’en offrant la richesse des charismes spĆ©cifiques, une expĆ©rience authentique de partage puisse ĆŖtre rĆ©alisĆ©e (…) pour donner Ć  l’Ɖglise un visage crĆ©dible face au monde Ā». ā€œLes personnes consacrĆ©es qui entrent en contact avec le mouvement des Focolari – dit Card. JoĆ£o Braz De Aviz, PrĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĆ©e et les SociĆ©tĆ©s de Vie Apostolique – ont trouvĆ© une impulsion et une aide pour valoriser l’originalitĆ© de leurs charismes spĆ©cifiques, pour renouveler les relations fraternelles dans leurs Instituts, pour apprĆ©cier et aimer les autres charismes comme s’ils Ć©taient les leurs Ā». Pendant les deux jours de la rencontre, un atelier vivant a Ć©tĆ© mis en place pour montrer comment cette richesse de l’Eglise peut devenir belle, fĆ©conde dans son ensemble, dans l’annonce de l’Evangile et dans la crĆ©dibilitĆ© de l’Eglise. La prĆ©sence importante d’une cinquantaine de laĆÆcs de diffĆ©rentes familles religieuses a grandement contribuĆ© Ć  cette perspective. Ā« Les charismes sont une source de joie et une expression de l’esthĆ©tique de l’Ɖglise – dit le pĆØre Fabio Ciardi, Oblat de Marie ImmaculĆ©e, thĆ©ologien de la vie consacrĆ©e – On ne peut que s’exclamer : Ā« Comme c’est beau ! Ā». Ā« Quand j’étais novice, j’ai Ć©coutĆ© Chiara qui nous encourageait Ć  Ā« aimer la congrĆ©gation de l’autre comme la nĆ“tre Ā», j’ai compris que l’unitĆ© est vraiment une valeur fondamentale”, dit Sr Tiziana Merletti, franciscaine des pauvres, canoniste. Ā« Il ne s’agit plus de concilier l’apport irremplaƧable des rĆ©alitĆ©s charismatiques et la mission de l’Eglise, mais de partager leurs dons Ć  tous et pour tous (…) au discernement des voies les plus appropriĆ©es pour le service de l’annonce de l’Evangile Ā», rappelle Piero Coda, Doyen de l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Il ajoute qu’il faut Ā« arriver Ć  une conversion radicale, au point d’aimer l’autre, son charisme, sa famille religieuse, plus que son propre charisme et sa propre famille religieuse. Ce n’est qu’ainsi qu’on est l’Église charismatique et missionnaire Ā» !

Lorenzo Russo

Pour une alliance entre les générations sur le modèle de la Trinité

Pour une alliance entre les générations sur le modèle de la Trinité

Discours de Maria Voce au CongrĆØs international de la pastorale des personnes Ć¢gĆ©es Ā« La richesse des annĆ©es Ā» ReconnaĆ®tre que l’autre est un cadeau pour moi par sa diversitĆ©. Construire des relations fraternelles basĆ©es sur l’écoute authentique, qui met de cĆ“tĆ© les stĆ©rĆ©otypes et les prĆ©jugĆ©s et ouvre de nouvelles voies. Telles sont les conditions prĆ©alables pour cultiver le dialogue entre les gĆ©nĆ©rations et Ć©tablir une relation d’amour rĆ©ciproque entre les jeunes et les adultes. C’est le cœur du message que Maria Voce, PrĆ©sidente du mouvement des Focolari, a voulu offrir par son discours au premier CongrĆØs international de la pastorale des personnes Ć¢gĆ©es, du 29 au 31 janvier, promu par le DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, Ć  l’Augustinianum, Ć  Rome (Italie). Devant environ 550 experts et agents pastoraux de 60 pays, Maria Voce a proposĆ© une rĆ©flexion sur le thĆØme du dialogue entre les gĆ©nĆ©rations. Saisissant la situation actuelle, au niveau mondial, Ā« l’atmosphĆØre de nouvelle comprĆ©hension entre les gĆ©nĆ©rations Ā», Maria Voce prend pour exemple les manifestations pacifiques qui ont rĆ©cemment vu la mobilisation de jeunes, d’adultes et de personnes Ć¢gĆ©es, pour souligner que ce qui les a rassemblĆ©s Ć©tait le dĆ©sir de se rencontrer et de crĆ©er des liens directs afin que chacun puisse exprimer sa pensĆ©e et demander un engagement renouvelĆ© Ā« pour le bien commun, les droits de l’homme, la solidaritĆ© et la paix Ā». Si, dans ce contexte, les jeunes se sont faits les promoteurs d’un message de renaissance, les plus mĆ»rs, entraĆ®nĆ©s par leur enthousiasme, ont choisi d’en partager les enjeux et l’engagement. Sur les fruits nĆ©s de l’alliance entre les gĆ©nĆ©rations, Maria Voce donne la parole Ć  Chiara Lubich, fondatrice des Focolari : Ā« DĆØs le dĆ©but, dit Chiara, nous avons ressenti une relation avec les jeunes que je n’hĆ©siterais pas Ć  dĆ©finir comme trinitaire. Nous avons vu dans notre gĆ©nĆ©ration d’adultes tout le poids, la valeur de l’incarnation et de la concrĆ©tisation. Dans la gĆ©nĆ©ration des jeunes, par contre, nous avons vu l’idĆ©alitĆ©, l’authenticitĆ©, la puissance rĆ©volutionnaire, la certitude de la victoire. Si la premiĆØre gĆ©nĆ©ration nous a paru comme le PĆØre, la deuxiĆØme gĆ©nĆ©ration en Ć©tait la beautĆ©, la splendeur et donc comme le Fils, le Verbe du PĆØre. Et entre les deux il y avait une relation d’amour rĆ©ciproque, presque un courant de l’Esprit Saint qui donne au monde un grand tĆ©moignage Ā». La PrĆ©sidente du mouvement des Focolari trace alors quelques pistes Ć  parcourir pour reproduire cette alliance entre les gĆ©nĆ©rations. Elle souligne d’abord la nĆ©cessitĆ© d’une Ć©coute profonde, c’est-Ć -dire de Ā« libĆ©rer les esprits et les cœurs de prĆ©jugĆ©s et de stĆ©rĆ©otypes Ā». Il faut ensuite abandonner la reprĆ©sentation statique de l’autre où l’adulte serait ennuyeux et coincĆ© dans le passĆ© et le jeune serait sous-estimĆ© et jugĆ© nĆ©gativement. Enfin, la volontĆ© de s’ouvrir Ć  de nouveaux schĆ©mas pour surmonter ensemble les difficultĆ©s est dĆ©cisive. Maria Voce conclut en reproposant l’image de l’Ɖglise esquissĆ©e par un jeune lors du synode qui leur a Ć©tĆ© consacrĆ© : Ā« L’Ɖglise est un canoĆ«, dans lequel les personnes Ć¢gĆ©es aident Ć  maintenir le cap en interprĆ©tant la position des Ć©toiles et les jeunes rament avec force en imaginant ce qui les attend au loin Ā».

Claudia Di Lorenzi

Urgence Coronavirus

Le Mouvement des Focolari recommande d’adopter scrupuleusement les mesures de prĆ©caution et de sĆ©curitĆ© Ć©tablies par les autoritĆ©s sanitaires de votre pays Suite Ć  la dĆ©tection de cas d’infection par le Coronavirus (COVID-19) Ć©galement en Italie, le Centre International du Mouvement des Focolari, ayant son siĆØge en Italie et Ć©tant organisateur et lieu d’évĆ©nements auxquels participent des personnes de nombreux pays, invite la grande famille des Focolari dans le monde Ć  vivre cette urgence sanitaire avec l’attention nĆ©cessaire et un grand sens de responsabilitĆ© en vue de la santĆ© personnelle et du bien commun. En particulier, le Mouvement des Focolari recommande d’adopter scrupuleusement les mesures de prĆ©caution et de sĆ©curitĆ© Ć©tablies par les autoritĆ©s sanitaires de votre pays et de suivre attentivement les communications sur le sujet. En ce qui concerne les Ć©vĆ©nements organisĆ©s au Centre International, le Centre lui-mĆŖme est en contact Ć©troit avec les autoritĆ©s sanitaires et civiles locales pour suivre l’Ć©volution de la situation et adopter les mesures qui s’avĆ©reront nĆ©cessaires. Le Centre International recommande de faire de mĆŖme en ce qui concerne les grands Ć©vĆ©nements dans d’autres pays. Demeure cependant valable l’invitation de Maria Voce (Emmaüs) du 1Ā fĆ©vrier Ć  avoir – vraiment comme famille mondiale des Focolari – un amour inconditionnel pour tous, un amour « qui ne fait aucune diffĆ©rence, qui n’a pas peur. Parce que mĆŖme le frĆØre qui peut te contaminer est ton frĆØre, et tu dois t’en occuper.Ā Ā»

#EoF : Side Event, PƩrouse 20-22 novembre 2020

#EoF : Side Event, PƩrouse 20-22 novembre 2020

Par un communiquĆ© du 01 mars, le ComitĆ© Organisateur de “l’Economie de FranƧois” reporte l’Ć©vĆ©nement au mois de novembre. L’Ć©vĆ©nement parallĆØle, prĆ©vu Ć  PĆ©rouse fin mars, sera reportĆ© du 20 au 22 novembre. Pourquoi un Ć©vĆ©nement parallĆØle ? Lorsqu’il s’agit d’ “Rendez-vous avec l’histoire”, la mission doit ĆŖtre soutenue d’une maniĆØre ou d’une autre ! DerriĆØre les CV des jeunes qui ont rĆ©pondu avec enthousiasme Ć  l’invitation du Pape, il y a non seulement des profils brillants, des recherches et des projets innovants, mais aussi l’objectif clair de redĆ©finir, ensemble, la thĆ©orie et la pratique du systĆØme Ć©conomique, en inversant les tendances mondiales. Et cela reprĆ©sente un dĆ©fi global qui est trop sĆ©rieux et trop important pour rester des spectateurs passifs. La rĆ©union parallĆØle qui aura lieu Ć  PĆ©rouse du 20 au 22 novembre, est donc une possibilitĆ© offerte Ć  tous ceux qui ne peuvent pas participer directement Ć  Ā« The Economy of Francesco Ā» (en raison de l’Ć¢ge et des limites logistiques) mais qui veulent faire partie de ce processus dĆ©clenchĆ©, en suivant de prĆØs et en soutenant le travail des moins de 35 ans rĆ©unis Ć  Assise. La mĆŖme structure sera maintenue pour le mois de mars, en reprogrammant la rĆ©union, en soutien au travail des jeunes, du vendredi 20 novembre au dimanche 22 novembre 2020 (de la nuit du jeudi 19 au dĆ©jeuner du dimanche 22) : les inscriptions sont Ć  nouveau ouvertes, pour procĆ©der de la meilleure faƧon possible Ć  l’organisation du travail et continuer sur notre chemin avec l’Ć©nergie et la responsabilitĆ© placĆ©es jusqu’Ć  prĆ©sent. Promue par Ɖconomie de Communion, le Side Event est un espace ouvert Ć  tous ceux qui croient en la nĆ©cessitĆ© d’une Ć©conomie diffĆ©rente : un lieu, inclusif, porte-parole de multiples rĆ©alitĆ©s. Conscients que l’Ć©conomie actuelle Ć©choue souvent, parce qu’elle peut bien fonctionner pour certains, mais qu’elle ne fonctionne pas du tout pour beaucoup d’autres, menaƧant l’Ć©cosystĆØme social et environnemental, il y aura un dialogue entre jeunes et sĆ©niors, entre diffĆ©rentes cultures et milieux, en vivant trois dimensions crĆ©atrices : Ć©couter-concevoir-agir. En alternant sessions plĆ©niĆØres et sessions parallĆØles/en groupe, nous voulons privilĆ©gier le dĆ©veloppement des rĆ©seaux s’Ć©panouir, de tirer les leƧons des Ć©checs, de transformer les idĆ©es en actions. Sous la direction d’animateurs (sur le modĆØle de ce qui se passera Ć  Assise) et avec la contribution de quelques intervenants de renom,nous aborderons les 12 thĆ©matiques principales sur lesquelles, dans la ville de Saint FranƧois, les jeunes travailleront de leur cĆ“tĆ©, en nous concentrant sur certains concepts clĆ©s antinomiques, tels que richesse/pauvretĆ© et autres. Comme pour Assise, les journĆ©es Ć  PĆ©rouse veulent elles aussi permettre la rencontre de visions, de dĆ©sirs, de compĆ©tences et d’engagements : personnels et collectifs. En effet, l’Ć©conomie, avant de viser au profit, rĆ©pond Ć  une vocation et si l’on croit en une proposition alternative, on doit faire entendre sa propre voix, puis la mettre en relation – en la promouvant – avec celle des autres. Afin qu’elle puisse se transformer en collaboration et se constituer Ć  son tour en communautĆ©. Une communautĆ© capable de gĆ©nĆ©rer un impact, d’initier un processus nĆ©cessaire : c’est ce que vise l’Ɖconomie de FranƧois Ć  Assise ; c’est la cause qui est soutenue Ć  PĆ©rouse. Et pour atteindre cet objectif, il ne suffit pas de mettre au goĆ»t du jour des mots comme Ć©thique et durabilitĆ©, mais il s’agit de faire un pas qui rompt avec la pensĆ©e dominante. Economy of Francesco laissera son empreinte de jeunesse, mais autour d’elle il y aura un Ć©cho diversifiĆ© qui Ć©largira l’ouverture de la brĆØche et alimentera, avec le concours de tous, le terrain du changement.

par Francesca Giglio

source www.edc-online.org ________________________________________ TĆ©lĆ©charger le dĆ©pliant (1.06 MB) Pour plus d’informations : edcperugia2020@gmail.com Pour les demandes d’inscriptions : https://www.umbriasi.it/pacchetto/side/

Incendies en Australie : un tƩmoignage

Incendies en Australie : un tƩmoignage

Kevin et Trish Bourke vivent Ć  Myrtleford, une ville rurale de 3.500 habitants dans l’Ɖtat de Victoria. Kevin est pompier volontaire. Ils nous relatent les dĆ©gĆ¢ts causĆ©s par les incendies dĆ©sastreux mais aussi les nombreux Ć©pisodes de courage et de solidaritĆ©. Les rĆ©cents incendies ont Ć©tĆ© dĆ©vastateurs. A cause de l’incendie, notre petit district a perdu 102.000 hectares de parc national, de forĆŖts de pins et de terres agricoles fertiles, ainsi que du bĆ©tail et des aliments pour animaux. Mais nous sommes chanceux car il n’y a pas eu de victimes et nous n’avons perdu qu’une maison. Les incendies en Australie ont touchĆ© tous les Ɖtats et territoires. Ils ont commencĆ© en aoĆ»t 2019 et se dĆ©chaĆ®nent encore aujourd’hui. Les flammes ont atteint Ć  certains endroits 40 mĆØtres de haut, alimentĆ©es par des vents allant jusqu’Ć  100 kilomĆØtres Ć  l’heure. Certains incendies menacent un certain nombre de rĆ©gions, notamment la frontiĆØre sud de Canberra, la capitale. En ce moment, plus de 19 millions d’hectares ont brĆ»lĆ© (deux tiers de la superficie totale de l’Italie) et 35 personnes ont perdu la vie, des milliers de maisons et d’entreprises ont Ć©tĆ© dĆ©truites, des centaines de milliers d’animaux domestiques et sauvages sont morts. MĆŖme dans cette situation, les personnes ont dĆ©montrĆ© leur volontĆ© d’aider les personnes touchĆ©es de toutes les maniĆØres possibles. Principalement dans les grandes villes, de nombreux habitants se sentent Ā« impuissants Ā» et n’arrivent pas comprendre Ć  distance ce qu’ils peuvent faire car la plupart des incendies sont dans des zones rurales. Mais mĆŖme dans ces situations, les gens nous ont aidĆ©s de nombreuses faƧons, parfois en nous offrant un simple soutien par le biais des mĆ©dias sociaux, d’autres fois en faisant des dons en argent. Nous avons vu des personnes consoler d’autres qui avaient peut-ĆŖtre, juste besoin d’ĆŖtre Ć©coutĆ©es. Les services d’urgence sont arrivĆ©s dans les zones touchĆ©es aprĆØs avoir souvent parcouru des milliers de kilomĆØtres ; ils Ć©taient pour la plupart composĆ©s de bĆ©nĆ©voles qui nous ont aidĆ©s aussi financiĆØrement. Certains pompiers avaient traversĆ© l’ocĆ©an : ils venaient du Canada, des Ɖtats-Unis et de la Nouvelle-ZĆ©lande. L’armĆ©e, la marine et l’aviation ont fourni des troupes et du matĆ©riel, certains pour combattre les incendies, d’autres pour fournir l’eau, la nourriture, des installations sanitaires et des logements d’urgence et de meilleure qualitĆ©. Des organisations de secours telles que Saint-Vincent de Paul, la Croix-Rouge et l’ArmĆ©e du Salut ont reƧu des dons de musiciens, d’acteurs, de sportifs et de simples citoyens. ƀ ce jour, ce fonds s’Ć©lĆØve Ć  un demi-milliard de dollars australiens. Certains agriculteurs des rĆ©gions qui n’ont pas Ć©tĆ© touchĆ©es ont fourni des aliments pour le bĆ©tail Ć  ceux qui avaient perdu leurs stocks. Un groupe d’agriculteurs, par exemple, a parcouru plus de 3 000 kilomĆØtres pour donner 140 camions chargĆ©s de foin Ć  d’autres agriculteurs, une somme qui valait plus d’un million de dollars. Les voisins s’entraident pour contrĆ“ler les maisons et les terrains. Les personnes Ć¢gĆ©es et les familles avec enfants ont reƧu un soutien supplĆ©mentaire pour s’assurer qu’elles Ć©taient en mesure d’Ć©vacuer en cas de besoin. Dans certains cas, les personnes Ć¢gĆ©es ont dĆ» ĆŖtre Ć©vacuĆ©es uniquement pour Ć©chapper aux fumĆ©es dangereuses qui leur causaient des difficultĆ©s respiratoires et des brĆ»lures aux yeux. Nous pouvons dire, d’aprĆØs les nombreux Ć©pisodes dont nous avons Ć©tĆ© tĆ©moins, que les gens ont fait preuve d’une rĆ©elle prĆ©occupation les uns pour les autres. Nous avons prĆŖtĆ© notre remorque Ć  un agriculteur qui devait dĆ©placer du bĆ©tail. Ɖtant dans une zone bloquĆ©e par la circulation et où, par consĆ©quent, la collecte ¬des ordures ne pouvait plus se faire, notre remorque a Ć©galement Ć©tĆ© utilisĆ©e par des voisins qui ont ramassĆ© nos poubelles et de celles du voisinage pour les amener au centre de collecte et de tri. Certaines familles ont donnĆ© de la nourriture et des vĆŖtements Ć  ceux qui ont dĆ» Ć©vacuer sans avoir le temps de faire leurs bagages; d’autres ont accueilli ceux qui avaient besoin d’un abri. Les transporteurs de chevaux ont dĆ©placĆ© gratuitement les animaux qui devaient ĆŖtre amenĆ©s dans des lieux plus sĆ»rs. Dans les villes, de nombreuses entreprises ont fourni un hĆ©bergement d’urgence gratuit. Un jour, alors que nous nous efforcions d’éteindre des incendies, un bĆ©nĆ©vole est allĆ© acheter de la nourriture pour le repas de midi pour tout le monde. Dans le magasin, un couple qui attendait d’ĆŖtre servi et que nous ne connaissions pas, rĆ©alisant que la nourriture Ć©tait pour les pompiers, a payĆ© la totalitĆ© de l’achat. ƀ la demande des enfants, qui voulaient aider les pompiers Ć  Ć©teindre les incendies, certains grands-parents ont apportĆ© l’Ć©quivalent en espĆØces des cadeaux de NoĆ«l que leurs petits-enfants auraient reƧus. Nous leur avons rĆ©pondu par des lettres et des photos pour les remercier. Notre pays a connu de nombreuses souffrances Ć  la suite des catastrophes naturelles. Dans la plupart des cas, les incendies ont Ć©tĆ© causĆ©s par la foudre dans des zones arides. Nous ne pouvons blĆ¢mer personne, mais les souvenirs de cette catastrophe resteront dans la mĆ©moire de beaucoup d’entre nous jusqu’Ć  la fin de notre vie. On dit souvent qu’à la faƧon dont nous rĆ©agissons Ć  certaines situations, on comprend qui nous sommes. Nous sommes heureux de dire que les personnes ici ont rĆ©agi avec amour et compassion et cela aussi restera dans les mĆ©moires pour toujours.

Kevin et Trish Bourke

Une ouverture sur l’avenir

Une ouverture sur l’avenir

Le congrĆØs international intitulĆ© Ā« Un charisme au service de l’Ɖglise et de l’humanitĆ© Ā» a rĆ©uni, Ć  Trente et Ć  Loppiano, 7 cardinaux et 137 ƉvĆŖques, amis du mouvement des Focolari venus de 50 pays ; ce congrĆØs a dĆ©voilĆ© des perspectives intĆ©ressantes pour l’Ɖglise. C’Ć©tait une scĆØne symbolique et solennelle : dans le sanctuaire de la Theotokós de Loppiano, c’est-Ć -dire dans l’église dĆ©diĆ©e Ć  Marie, MĆØre de Dieu, entourĆ©e des habitants de cette citĆ© du mouvement des Focolari qui reprĆ©sentaient le peuple de Dieu, une grande assemblĆ©e de cardinaux et d’Ć©vĆŖques ont dĆ©clarĆ© mutuellement de vivre l’amour fraternel selon le commandement de JĆ©sus, prĆŖts Ć  partager les joies et les souffrances des uns et des autres, Ć  aimer la communautĆ© de l’autre comme la sienne, bref, Ć  s’aimer au point de donner leur vie les uns pour les autres. Ce Ā« pacte Ā» solennel, formulĆ© le mardi 11 fĆ©vrier, a Ć©tĆ© le point culminant d’un congrĆØs international intitulĆ© Ā« Un charisme au service de l’Ɖglise et de l’humanitĆ© Ā» qui a rĆ©uni, d’abord Ć  Trente puis Ć  Loppiano, 7 cardinaux et 137 ƉvĆŖques, amis du mouvement des Focolari, reprĆ©sentant 50 pays. Jamais auparavant la participation Ć  cette confĆ©rence annuelle n’avait Ć©tĆ© aussi importante. Cela Ć©tait Ć©galement dĆ» au fait que la rencontre avait lieu l’annĆ©e du centenaire de la naissance de Chiara Lubich. Le programme reflĆ©tait la devise choisie pour le centenaire : Ā« CĆ©lĆ©brer pour se rencontrer Ā». La premiĆØre partie de la confĆ©rence, qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Trente, ville natale de la fondatrice du mouvement des Focolari, a en effet Ć©tĆ© davantage consacrĆ©e Ć  la cĆ©lĆ©bration de cet Ć©vĆ©nement : la visite de l’exposition “Chiara Lubich, Ville Monde” aux Galeries de Trente ; le salut des autoritĆ©s au siĆØge de la Province autonome de Trente ; la cĆ©lĆ©bration eucharistique dans le DĆ“me de la ville et l’évocation artistique Ā« Du Concile tridentin Ć  Chiara Tridentine Ā» qui s’est tenue dans l’Ć©glise de Santa Maria Maggiore, qui fut le siĆØge du Concile et où Chiara reƧut le baptĆŖme. Ces moments de cĆ©lĆ©bration ne se caractĆ©risaient pas par la simple mĆ©moire nostalgique d’un personnage historique, mais ouvraient les yeux sur l’actualitĆ© du charisme de Chiara, comme sa dimension mondiale, ecclĆ©siale et œcumĆ©nique. Cette actualitĆ© a Ć©tĆ© fortement soulignĆ©e par un long message du pape FranƧois, qui a accueilli chaleureusement cette confĆ©rence en exprimant Ā« sa gratitude Ć  Dieu pour le don du charisme de l’unitĆ© Ć  travers le tĆ©moignage et l’enseignement (…) de Chiara Lubich Ā». L’invitation du Pape aux Ć©vĆŖques Ć  Ā« se remettre toujours Ć  l’Ć©cole de l’Esprit Saint Ā» et Ć  vivre les points centraux de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich a trouvĆ© une premiĆØre rĆ©alisation dans la deuxiĆØme partie du programme qui s’est tenu dans la citĆ© internationale des Focolari Ć  Loppiano prĆØs de Florence. Le contexte d’une petite communautĆ© de 800 habitants qui voient dans le commandement de l’amour rĆ©ciproque de JĆ©sus la loi de leur vie commune, a Ć©galement incitĆ© les prĆ©lats Ć  faire de mĆŖme. Les scĆØnes de communion et de partage Ć©taient Ć©mouvantes, Ć  commencer dans les petites choses : un coup de main mutuel, une Ć©coute profonde, l’accueil attentif des questions, des exigences et des idĆ©es de chacun. De vrais Ā« ministres Ā» au service les uns des autres. Sur la base d’une analyse profonde et riche du contexte historique dans lequel Chiara Lubich a vĆ©cu et agi, prĆ©sentĆ©e par Andrea Riccardi de la CommunautĆ© de Sant’Egidio, les dimensions ecclĆ©siales qui dĆ©coulent du charisme de Chiara ont Ć©tĆ© approfondies : une Ɖglise qui devient dialogue ; la Ā« mystique du nous Ā» qui se rĆ©alise dans une Ɖglise-communion ; la dimension œcumĆ©nique ; les diffĆ©rents parcours de formation offerts par le mouvement des Focolari pour approfondir et diffuser ces dimensions. Les expĆ©riences de la vie des Ć©vĆŖques du monde entier ont illustrĆ© la possibilitĆ© de rĆ©alisation dans la vie personnelle des Ć©vĆŖques et dans leur service Ć  l’Ɖglise. Ā« Ce n’Ć©tait pas une rĆ©trospective Ā», a soulignĆ© un Ć©vĆŖque africain Ć  la fin du congrĆØs, Ā« mais une ouverture, c’est-Ć -dire un dĆ©but et une dĆ©couverte de l’avenir Ā». Le Ā« pacte Ā» que les Ć©vĆŖques ont conclu Ć  Loppiano, dans l’Ć©glise de la MĆØre de Dieu, avait Ć©tĆ© signĆ©, au mĆŖme endroit, par le pape FranƧois avec les habitants de Loppiano lors de sa visite. C’est un pacte qui, signĆ© avec le soutien du Peuple de Dieu qui le met en œuvre et en tire continuellement des forces, peut aussi ĆŖtre pour les Ć©vĆŖques un dĆ©but, un point de dĆ©part, une ouverture qui laisse entrevoir l’allumage de nouvelles notes sur le chemin du dialogue, de nouvelles harmonies sur le chemin de la communion de l’Ɖglise du futur.

Joachim Schwind – Anna Lisa Innocenti

Ɖvangile vĆ©cu : ne pas abandonner

Tout au long de sa vie, JĆ©sus nous a enseignĆ© la logique du service, le choix de la derniĆØre place. C’est la meilleure position pour transformer la dĆ©faite apparente en une victoire qui ne soit pas Ć©goĆÆste et Ć©phĆ©mĆØre, mais partagĆ©e et durable. Alcoolique Connaissant la tragĆ©die que nos deux familles vivaient Ć  cause de l’alcool, j’avais Ć©tĆ© claire avec mon conjoint. Il m’avait jurĆ© son engagement. Les premiĆØres annĆ©es se sont bien passĆ©es. Cependant, j’avais des soupƧons de temps en temps : un dĆ©ficit dans l’Ć©conomie, un retard injustifiĆ© … La vĆ©ritable tragĆ©die ne fut pas de dĆ©couvrir qu’il Ć©tait alcoolique depuis toujours, mais que nous, sa femme et ses enfants, n’avions pas rĆ©ussi Ć  le sortir de ce milieu. Je me suis sentie humiliĆ©e. Lorsque j’en ai parlĆ© au curĆ© de la paroisse, tout en reconnaissant la gravitĆ© d’une tromperie qui durait depuis des annĆ©es, il m’a demandĆ© si, pour le bien des enfants, j’Ć©tais prĆŖte Ć  recommencer. Non pas seule car la communautĆ© m’aurait soutenue. Avec une force hĆ©roĆÆque dans certains moments, je suis restĆ©e avec mon mari ; je l’ai persuadĆ© d’accepter de se dĆ©sintoxiquer, je l’ai soutenu dans les crises Ć©videntes d’abstinence. Deux ans se sont passĆ©s. La famille a beaucoup souffert de ce choc mais une nouvelle force s’est dĆ©veloppĆ©e en moi et en mes enfants. La vie quotidienne est devenue un merveilleux cadeau. (J.K. – Roumanie) RĆ©fugiĆ©s La guerre au Rwanda nous a tout pris : la maison et des membres de la famille. De Kigali, nous avions dĆ©mĆ©nagĆ© dans mon village natal, que nous avons dĆ» quitter pour un camp de rĆ©fugiĆ©s, en n’emportant que quelques affaires, dont des vĆŖtements pour notre bĆ©bĆ© qui allait naĆ®tre. Dans le camp, de nombreuses personnes Ć©taient dĆ©sespĆ©rĆ©s et dĆ©nuĆ©es de tout. Avec l’arrivĆ©e de religieuses, je me suis portĆ©e volontaire pour aider aux premiers soins. On m’a confiĆ© le service social mais il n’y avait pas de moyens, rien Ć  donner aux rĆ©fugiĆ©s. Parmi un groupe d’orphelins un garƧon de sept ans Ć©tait seul et sĆ©parĆ© de sa famille. Sa mĆØre l’a retrouvĆ© aprĆØs plusieurs jours de marche mais elle Ć©tait Ć©puisĆ©e Ć  son arrivĆ©e au camp. Il me restait 300 francs, environ un dollar : une fortune pour moi. J’en avais besoin, mais elle en avait encore plus besoin que moi. Je les lui ai donnĆ©s, convaincue que Dieu aurait pensĆ© aussi Ć  moi ; elle a pu ainsi acheter de la nourriture et une petite cabane pour se mettre Ć  l’abri. Peu aprĆØs, j’ai rencontrĆ© ma sœur aĆ®nĆ©e qui nous cherchait depuis trois jours dans le camp : elle m’apportait 1 000 francs. (C.E. – Rwanda) Cicatrices Il n’Ć©tait pas facile de savoir comment Ć©lever Marta, notre quatriĆØme fille, qui nous a Ć©tĆ© confiĆ©e par le tribunal des mineurs. Il y avait en elle un rejet total de sa souffrance suite Ć  un accident qui avait laissĆ© sur son corps des cicatrices qu’elle dissimulait Ć  tout le monde comme une marque d’infamie. Ce n’est qu’avec un amour patient, par le dialogue et la collaboration des membres de la famille, qu’elle a pu surmonter ce traumatisme, en dĆ©couvrant et en valorisant les talents qu’elle possĆ©dait. Ainsi, peu Ć  peu, la fille difficile s’est rĆ©conciliĆ©e avec son corps et le milieu qui l’entourait. Avec soulagement, nous avons vu mĆ»rir en elle l’amour pour la vie. Au cours de cette expĆ©rience, nous avons pu lui communiquer la valeur de la douleur. Un jour, dĆØs son retour Ć  la maison, Marta nous a parlĆ© d’une compagne qui, ayant remarquĆ© ses cicatrices, avait fait une grimace de mĆ©pris; cependant, au lieu d’ĆŖtre blessĆ©e, elle avait remontĆ© sa manche pour mieux lui montrer ces signes, en lui expliquant l’origine. Sa compagne s’est alors excusĆ©e. Depuis lors, elles sont amies. (O.N. – Italie)

D’aprĆØs Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, cittĆ  Nuova, anno VI, n.1, janvier-fĆ©vrier 2020)

Chiara Lubich et Rome : un lien d’amour

Chiara Lubich et Rome : un lien d’amour

Dans la capitale italienne, une soirĆ©e a Ć©tĆ© dĆ©diĆ©e Ć  la fondatrice des Focolari et Ć  sa relation Ć©troite avec Rome dont elle Ć©tait devenue citoyenne d’honneur il y a vingt ans. Le livre Ā« Conversations. En liaison tĆ©lĆ©phonique Ā» a Ć©galement Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©. Le 22 janvier est un jour important pour Rome, non seulement parce que c’est l’anniversaire de Chiara Lubich, nĆ©e en 1920 – et dont le centenaire est cĆ©lĆ©brĆ© cette annĆ©e – mais aussi parce que le 22 janvier 2000, en plein jubilĆ©, le maire de Rome de l’Ć©poque, Francesco Rutelli, a voulu lui accorder la citoyennetĆ© d’honneur. ƀ cette occasion, Chiara a rappelĆ© que le nom de Rome, lu Ć  l’envers, est Ā« amor Ā». D’où sa vision d’une capitale envahie par l’amour Ć©vangĆ©lique Ć  travers ce qu’on a appelĆ© plus tard l’opĆ©ration Ā« Rome-Amor Ā». A partir de ce 22 janvier 2000, une nouvelle phase a commencĆ© pour la communautĆ© des Focolari Ć  Rome, par un engagement et un tĆ©moignage plus importants pour la ville. Vingt ans aprĆØs cet Ć©vĆ©nement, le 22 janvier 2020, on s’est rappelĆ© de Chiara en lui consacrant une soirĆ©e. Ā« Je pense qu’il y a un Ć©lĆ©ment de l’expĆ©rience de Chiara Ć  relier Ć  l’expĆ©rience de Saint Paul, tous deux devenus citoyens de Rome Ā», a dĆ©clarĆ© l’ancien maire Francesco Rutelli. Chiara a mentionnĆ© Saint Paul Ć  plusieurs reprises et ce lien entre les deux a une force et un symbolisme extraordinaires. Et c’est Ć  partir de ce 22 janvier 2000 que Chiara a pris l’engagement de se consacrer plus et mieux Ć  Rome, incarnant partout l’amour rĆ©ciproque. Quoi de plus beau que faire nĆ“tres aujourd’hui ces paroles Ā». Au cours de la soirĆ©e, le livre Ā« Conversations. En liaison tĆ©lĆ©phonique Ā» de Michel Vandeleene, qui contient 300 pensĆ©es spirituelles de Chiara, a Ć©galement Ć©tĆ© Ć©tudiĆ© en profondeur. Des textes qu’elle communiquait, en se connectant pĆ©riodiquement par confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique, d’abord depuis la Suisse (d’où le nom de Liaison CH), avec les centres les plus importants du Mouvement des Focolari dissĆ©minĆ©s sur les cinq continents, une occasion aussi de faire participer le monde entier aux Ć©vĆ©nements et aux nouvelles de la vie du Mouvement dans le monde. Ā« Nous nous trouvons Ć  la source d’une sorte de journal personnel et communautaire dans lequel l’expĆ©rience de Chiara est liĆ©e Ć  la vie des membres du Mouvement Ā», a dĆ©clarĆ© la professeure Maria Intrieri, professeure d’histoire ancienne Ć  l’UniversitĆ© de Calabre (Italie) ; Ā« il y a une double typologie : la grande histoire de Chiara et de son Œuvre dans l’Ɖglise et avec l’Ɖglise dans les rues du monde, mais il y a aussi la micro-histoire, les petites expĆ©riences, les rencontres qu’elle a faites au Centre international des Focolari, ses voyages, une lettre qui lui venait d’un enfant. Chiara le faisait pour ĆŖtre de plus en plus une seule famille Ā». Ā« Nous nous rendons compte que les deux termes – conversation et liaison- cachent des racines trĆØs profondes : ĆŖtre au mĆŖme endroit et ĆŖtre liĆ©s ensemble Ā», a dĆ©clarĆ© la professeure Cristiana Freni, professeure de philosophie du langage Ć  l’universitĆ© salĆ©sienne. C’est ce que Chiara dĆ©sirait faire dĆØs 1980: se sentir membres d’une mĆŖme famille et Ć©tablir des liens profondĆ©ment ontologiques grĆ¢ce aux Liaisons CH. De cette maniĆØre, une foule peut devenir un peuple Ā». Michel Vandeleene a soulignĆ© l’importance du langage utilisĆ© dans les pensĆ©es spirituelles de Chiara : Ā« le vocabulaire d’une personne reflĆØte son Ć¢me et en voyant le vocabulaire de Chiara, on voit une personne ouverte, joyeuse, Ć©vangĆ©lique et tenace. L’utilisation des paroles par une personne permet de comprendre beaucoup de choses Ć  son sujet. Pour elle, le mot douceur renvoie Ć  l’union avec Dieu ou Ć  la prĆ©sence aimante de Dieu au milieu de nous. En remplissant cet index, j’ai Ć©tĆ© frappĆ© par la vision du christianisme de Chiara : une religion positive, fascinante, qui ne peut qu’entraĆ®ner Ā». Enfin, le rĆ©alisateur Marco Aleotti a expliquĆ© ce qu’est aujourd’hui la Liaison CH. Ā« Depuis la mort de Chiara, nous nous sommes demandĆ© : qu’est-ce-qui se passera avec la liaison CH ? Tous les deux mois, nous continuons Ć  la rĆ©aliser et tout le monde peut s’y connecter sur le web. Les rĆ©actions qui nous parviennent aprĆØs la diffusion en direct sont le tĆ©moignage de diverses personnes qui continuent Ć  vivre la mĆŖme expĆ©rience d’ĆŖtre une unique famille comme lors des liaisons avec Chiara Ā».

Lorenzo Russo

ƉvĆŖques  Ā« A l’école de l’Esprit Saint Ā»

ƉvĆŖques Ā« A l’école de l’Esprit Saint Ā»

Un message du Pape FranƧois, suivi par une salutation de la PrĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, ont ouvert Ć  Trente le congrĆØs Ā« Un Charisme au service de l’Église et de l’humanitĆ© Ā» auquel ont participĆ© 7 cardinaux et 137 ƉvĆŖques, amis des Focolari, venus de 50 pays diffĆ©rents.

Ā© CSC audiovisivi

Ā« Il est bon, pour les Ć©vĆŖques aussi, de se remettre toujours Ć  l’école de l’Esprit Saint Ā». C’est avec cette sollicitation du Pape FranƧois que s’est ouvert ce matin Ć  Trente, le congrĆØs international Ā« Un Charisme au service de l’Église et de l’humanitĆ© Ā» auquel participent 7 Cardinaux et 137 ƉvĆŖques, amis du Mouvement des Focolari, en reprĆ©sentation de 50 pays. A l’occasion du centenaire de la naissance de Chiara Lubich, le congrĆØs souhaite approfondir la signification et la contribution du charisme de l’unitĆ© des Focolari au service de l’Église et de l’humanitĆ©. Une dĆ©lĆ©gation des participants a Ć©tĆ© reƧue le 6 fĆ©vrier dernier en audience par le Saint PĆØre qui a affirmĆ© Ā« Vous m’avez apportĆ© la joie, allez de l’avant ! Ā». Dans son message lu ce matin par l’archevĆŖque de Bangkok, le cardinal Francis X. Kriengsak Kovithavanij, le Pape FranƧois a affirmĆ© que les dons charismatiques comme celui de la spiritualitĆ© des Focolari sont Ā« co-essentiels, avec les dons hiĆ©rarchiques, pour la mission de l’Église Ā». Ā« Le charisme de l’unitĆ© – continue le souverain pontife – est une de ces grĆ¢ces pour notre temps qui connaĆ®t un changement de portĆ©e historique et requiert une rĆ©forme spirituelle et pastorale simple et radicale, qui reporte l’Église Ć  la source toujours nouvelle et actuelle de l’Évangile de JĆ©sus Ā». Le Pape encourage les ƉvĆŖques prĆ©sents Ć  vivre eux aussi les points cardinaux de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich : l’engagement pour l’unitĆ© ; la prĆ©dilection de JĆ©sus crucifiĆ© comme unique boussole ; le fait de se faire un Ā« Ć  commencer par les derniers, les exclus, par ceux qui sont rejetĆ©s, pour leur apporter la lumiĆØre, la joie, la paix Ā» ; l’ouverture Ā« au dialogue de la charitĆ© et de la vĆ©ritĆ© avec chaque homme et chaque femme de toutes cultures, traditions religieuses, convictions idĆ©ales afin d’édifier dans la rencontre, la civilisation nouvelle de l’amour Ā» ; Ć  l’écoute de Marie de qui Ā« on apprend que ce qui a de la valeur et demeure, c’est l’amour Ā» et qui enseigne comment porter aussi aujourd’hui au monde, le Christ Ā« qui vit ressuscitĆ© au milieu de ceux qui sont un en son nom Ā». Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, dans un message vidĆ©o a soulignĆ© le fait que cette spiritualitĆ© veut ĆŖtre – comme le dit le titre de ce congrĆØs – Ā« au service de l’Église et de l’humanitĆ© Ā». Dans une Ć©poque dans laquelle Ā« il y a des dĆ©fis Ć  relever pour l’Église dans toutes les rĆ©gions du monde Ā» – a affirmĆ© la PrĆ©sidente des Focolari – Ā« nous sommes appelĆ©s Ć  une nouvelle inculturation de l’Évangile de JĆ©sus, qui sache tirer profit de l’expĆ©rience du passĆ©, en la reformulant de faƧon prophĆ©tique pour notre Ć©poque. Pour cela, il faut aussi nous ouvrir et dĆ©couvrir la force de nouveau innovatrice qui existe dans les nombreux nouveaux charismes prĆ©sents dans l’Église d’aujourd’hui Ā». Ā« La rĆ©alitĆ© des ƉvĆŖques amis du Mouvement des Focolari Ā» – a affirmĆ© la PrĆ©sidente – veut rĆ©ellement promouvoir Ā« un style de vie de communion entre ƉvĆŖques catholiques du monde entier, mais aussi entre ƉvĆŖques de diffĆ©rentes Ɖglises Ā» et contribuer ainsi Ā« Ć  rendre la collĆ©gialitĆ© toujours plus effective et affective Ā». Le programme continuera dans l’aprĆØs-midi avec la visite des participants Ć  l’exposition Ā« Chiara Lubich – Ville monde Ā» Ā» Ć  la Galerie Bianca Ć  Piedicastello. A 17:15, en l’église Santa Maria Maggiore, ils participeront Ć  l’évĆ©nement artistique Ā« Du Concile de Trente Ć  Chiara nĆ©e Ć  Trente Ā». A 19:15, au Centre Mariapolis de Cadine, aura lieu la messe prĆ©sidĆ©e par Mgr. Lauro Tisi, ArchevĆŖque de Trente. Demain, dimanche 9 fĆ©vrier, Ć  10:00 dans le DĆ“me de Trente, aura lieu la concĆ©lĆ©bration de la messe. PrĆ©sidĆ©e par le cardinal Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij et ouverte par la salutation de l’ArchevĆŖque de Trente, elle sera transmise en direct par TV2000 et en streaming sur le site www.centenariolubichtrento.it. Ensuite, ils seront accueillis Ć  la Salle Depero du palais de la Province par les PrĆ©sidents du Conseil Provincial, Walter Kaswalder et par l’Adjoint Provincial, Maurizio Fugatti, et par le Maire de Trente, Alessandro Andreatta, pour une salutation adressĆ© aux autoritĆ©s locales. Le congrĆØs continuera ensuite, du 10 au 12 fĆ©vrier, Ć  Loppiano (Florence), dans la citĆ©-pilote internationale du Mouvement des Focolari. En collaboration avec le Ā« Centre Evangelii Gaudium Ā», de l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, on y parlera de quelques thĆØmes d’actualitĆ© pour l’Église et la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui par le biais de confĆ©rences, de tables rondes et de moments de dialogue. Parmi les sujets au programme : Ā« L’Église et les dĆ©fis actuels Ā» avec la participation d’Andrea Riccardi, historien et fondateur de la CommunautĆ© de Saint Ɖgide ; Ā« L’Église se fait dialogue Ā» avec l’approfondissement de quatre dimensions de la vie de l’Église : l’annonce du kĆ©rygme, dans la communion, le dialogue et la prophĆ©tie. Chaque jour sera enrichi par le tĆ©moignage de Cardinaux et d’ÉvĆŖques de diffĆ©rentes rĆ©gions du monde. Voici le texte du message du pape FranƧois Voici le texte du message vidĆ©o de Maria Voce

Info et contacts : Ufficio comunicazione Focolari : ufficio.comunicazione@focolare.org Anna Lisa Innocenti- +39 338 3944209

L’espĆ©rance qui renaĆ®t des cendres

L’espĆ©rance qui renaĆ®t des cendres

Pour des milliers de personnes, la vie revient peu Ć  peu Ć  la normalitĆ© aprĆØs l’éruption du volcan Taal dans les Philippines du 12 janvier 2020 qui a causĆ© de graves dĆ©gĆ¢ts aux rĆ©gions environnantes, mĆŖme si l’urgence n’est pas terminĆ©e. Selon l’Institut philippin de vulcanologie et sismologie (PHIVOLCS), le niveau 4 des alarmes a Ć©tĆ© abaissĆ© au niveau 3et la zone de danger a Ć©tĆ© rĆ©duite de 14 kilomĆØtres Ć  7 du cratĆØre. La communautĆ© des Focolari utilise n’importe quel moyen afin de pourvoir aux besoins des personnes Ć©vacuĆ©es du dĆ©sastre : elles ont Ć©tĆ© plus de 300.000 les personnes contraintes Ć  Ć©vacuer. Purisa Plaras, focolarine et codirectrice de la Ā« Mariapolis Pace Ā», la citĆ©-pilote des Focolari Ć  Tagaytay, raconte : Ā« Quelques jours aprĆØs l’éruption du volcan Taal, nous sommes retournĆ©s Ć  Tagaytay afin de voir la situation de notre communautĆ© et tout partager avec les diffĆ©rentes familles qui vivent autour de notre Centre qui se trouve au sein de la zone de danger, dans un rayon de 14 km du volcan. PrĆ©occupĆ©s par leurs besoins de base, nous avons distribuĆ© de la nourriture et de quoi boire aux familles Ā». Une de nos jeunes des Focolari nous partage : Ā« Ce n’est vraiment pas facile d’affronter cette situation. C’est dĆ©chirant et je n’ai pas pu faire autrement que de pleurer. Je ne peux pas expliquer comment je me sens en ce moment, mais dans mon for intĆ©rieur, je sais que Dieu nous aime immensĆ©ment, embrassant ensemble le visage de JĆ©sus CrucifiĆ© et AbandonnĆ© dans cette situation. Je serai forte ici, pour servir JĆ©sus prĆ©sent aussi dans les autres. Ā». Randy Debarbo, le focolarino responsable de la zone environnante Ć  la Mariapolis Pace, raconte : Ā« Dimanche 12 janvier, alors que nous rentrions Ć  la maison aprĆØs une rencontre, nous avons remarquĆ© la mauvaise odeur du souffre dans l’air. Il a commencĆ© Ć  pleuvoir, mais c’était quelque chose de bizarre. L’eau pluviale Ć©tait en train de salir nos parapluies et nos vĆŖtements. Puis nous nous sommes rendu compte qu’il s’agissait de cendre volcanique mĆ©langĆ©e Ć  la pluie qui descendait comme de la boue ! Lorsque nous nous sommes rĆ©veillĆ©s le lendemain matin, nous ne reconnaissions plus ce qui nous entourait. Tout Ć©tait gris comme si nous avions Ć©tĆ© daltoniens. Nous avons constatĆ© alors l’énorme dĆ©vastation provoquĆ©e par l’éruption du volcan Taal. L’école publique proche du centre des Focolari est devenue un refuge temporaire et un centre de transit pour environ 500 personnes qui arrivaient des villages situĆ©s au bord du lac proche au volcan. Face Ć  une telle dĆ©vastation, une voix en moi parlait Ć  voix haute : Ā« J’avais faim et tu m’as donnĆ© Ć  manger… Ā». Cette prĆ©occupation pour JĆ©sus prĆ©sent dans les voisins dans le besoin, le pousse Ć  rester avec d’autres focolarini Ć  Tagaytay. Randy continue : Ā« Avec d’autres focolarini, nous sommes allĆ©s en camion jusqu’à environ 20 km de Tagaytay pour acheter de l’eau Ć  distribuer Ć  quelques familles qui Ć©taient encore Ć  Tagaytay. Cela a Ć©tĆ© une trĆØs forte sensation que de voir les familles momentanĆ©ment soulagĆ©es de leurs prĆ©occupations, les enfants Ć©taient heureux de recevoir mĆŖme simplement un seau d’eau. Avec un mĆ©decin qui se trouve ici Ć  Tagaytay, nous avons dĆ©cidĆ© de rendre visite aux familles des alentours afin de satisfaire leurs exigences de caractĆØre mĆ©dical. En arrivant Ć  un endroit, les gens du quartier Ć©taient tous le long de la route, en attendant et en demandant de la nourriture. Au lieu de rendre visite seulement Ć  une maison, nous avons pu offrir un contrĆ“le mĆ©dical gratuit Ć  ceux qui attendaient la nourriture. Nous avons mis ensemble les petites sommes d’ argent que nous possĆ©dions dans nos poches et avons achetĆ© personnellement des mĆ©dicaments pour ceux qui avaient un besoin urgent de soins mĆ©dicaux Ā». En plus de l’aide gĆ©nĆ©reuse venant des familles du Mouvement dans les Philippines, le Mouvement dans le monde entier soutient de ses priĆØres et de contribution financiĆØre, la Mariapolis Pace qui est au service du travail des Focolari en Asie.

Jonas Lardizabal

La danse au service de la paix en Terre Sainte

La danse au service de la paix en Terre Sainte

La collaboration de jeunes artistes entre Montecatini (Florence) et BethlĆ©em continue. Les prochains programmes. Dans les lieux meurtris par les conflits, principalement motivĆ©s par des raisons Ć©conomiques et militaires, les peuples en lutte sont avant tout victimes de leurs prĆ©jugĆ©s rĆ©ciproques. PrĆ©jugĆ©s qui alimentent les hostilitĆ©s entre la population civile, mais qui peuvent ĆŖtre dissous par le biais de la rencontre dans un Ā« territoire neutre Ā», entendu aussi bien dans le sens physique que culturel et social. Un territoire où l’âme s’ouvre Ć  la rencontre authentique afin de se libĆ©rer de la haine et des peurs et de se disposer Ć  la rĆ©conciliation. C’est de lĆ  qu’est nĆ© le projet Ā« Harmonie entre les peuples Ā» organisĆ© par l’Association Culturelle Dancelab Armonia (*), qui a choisi la danse comme lieu de rencontre pour la paix. Expression sociale du Laboratoire AcadĆ©mique Danse, qui a son siĆØge Ć  Montecatini Terme (Fi), l’association fondĆ©e par Antonella Lombardo, qui s’occupe de la direction artistique. Nous lui avons demandĆ© comment est nĆ©e l’idĆ©e de l’Association : AprĆØs 20 annĆ©es d’enseignement de la danse, je me suis rendu compte que les jeunes se rapprochaient de cette discipline seulement pour en obtenir un succĆØs personnel. J’ai donc voulu leur faire expĆ©rimenter que la danse peut donner sens Ć  la vie indĆ©pendamment du fait d’avoir du succĆØs et qu’elle peut contribuer Ć  amĆ©liorer la vie des autres et Ć  propager des semences de paix. L’idĆ©e est donc nĆ©e, de campus internationaux, tout d’abord Ć  Montecatini puis en Terre Sainte, Ć  BethlĆ©em. Pouvez-vous nous raconter ce parcours ? Nous avons commencĆ© par inviter, en Italie, des jeunes provenant de diffĆ©rents coins du monde, qui dĆ©jĆ  Ć©tudiaient la danse, afin de leur proposer une vision de l’art qui cueille la capacitĆ© Ć  unir des personnes de diffĆ©rentes origines, sociale, politique, ethnique et religieuse car elle parle un langage universel. En invitant des jeunes palestiniens et israĆ©liens nous avons Ć©tabli des contacts avec la Garde de la Terre Sainte et avec la Fondation Jean-Paul II, qui, il y a six ans, nous avaient invitĆ©s Ć  BethlĆ©em et Ć  JĆ©rusalem afin de mettre sur pied campus d’arte pour les enfants des camps de rĆ©fugiĆ©s des territoires palestiniens. Comment le campus se dĆ©roule-t-il ? Dans le campus, les jeunes feront un travail avec un rythme trĆØs dense : on commence Ć  9:00 et on continue jusqu’à 18:00 afin d’expĆ©rimenter diffĆ©rents styles de danses. Il y a la possibilitĆ© de vivre ensemble dans une maison et donc de prĆ©parer le repas du soir ensemble, d’être aussi avec les jeunes italiens et de vivre des moments de fĆŖte. On travaille Ć  une chorĆ©graphie intitulĆ©e Danzare la Pace qui montre comment – par exemple – des jeunes israĆ©liens et palestiniens, qui, vivent le conflit sur le terrain, rĆ©ussissent ici, Ć  crĆ©er un climat d’harmonie dans les rapports personnels et sur la scĆØne. Et ceci vaut pour les artistes de tous les pays, qui apportent au campus leur culture artistique et leur sensibilitĆ©. Comment s’est passĆ©e l’expĆ©rience avec les jeunes Ć  BethlĆ©em ? Ā« Lorsque nous sommes arrivĆ©s, nous nous sommes rendu compte qu’ils n’avaient aucune connaissance de l’art, ils n’avaient mĆŖme jamais vu des crayons. Les quinze jours du campus que nous faisons lĆ , reprĆ©sentent pour eux – prisonniers Ć  ciel ouvert – un espace de libertĆ©, une maniĆØre de surmonter idĆ©alement ce terrible mur qui les sĆ©pare des israĆ©liens. Les enseignants sont des jeunes palestiniens et israĆ©liens qui ont frĆ©quentĆ© le campus en Italie. L’expĆ©rience de ces six annĆ©es a Ć©tĆ© tellement fructueuse que la Garde de Terre Sainte nous a demandĆ© d’ouvrir une Ć©cole permanente Ć  BethlĆ©em, qui sera effective l ā€˜annĆ©e prochaine Ā». Quand aura lieu le prochain campus italien et comment y participer ? Il se tiendra Ć  Montecatini du 27 aoĆ»t au 5 septembre 2020 et accueillera des jeunes de diffĆ©rents pays dont la Jordanie, l’Égypte, la Palestine et IsraĆ«l. Il est adressĆ© Ć  des aspirants professionnels qui partagent l’idĆ©e que l’art puisse ĆŖtre un instrument universel d’harmonie entre les peuples, pour qu’ils puissent favoriser ce changement de mentalitĆ© lĆ  où ils iront œuvrer, dans les théâtres, dans les Ć©coles, dans les lieux d’art. Ils peuvent nous contacter en Ć©crivant Ć  info@dancelab.it. Les campus font partie d’un projet plus vaste comme les jalons du Festival de l’Harmonie entre les peuples, organisĆ© par l’Association… Le Festival est arrivĆ© cette annĆ©e Ć  la XV ĆØme Ć©dition, il a lieu en Toscane sous le patronage de toutes les communes de la VallĆ©e de Nievole et de villes comme Florence, Assise, Palerme et s’articule en une sĆ©rie de rendez-vous. L’inauguration aura lieu le 14 mars Ć  Florence, dans le Salon des 500 du Palazzo Vecchio, lors de la commĆ©moration de la disparition de Chiara Lubich, pour la contribution que la fondatrice des Focolari a donnĆ©e, en portant l’harmonie dans le monde, Ć  20 ans de la remise de la citoyennetĆ© honoraire de Florence et dans le cadre des cĆ©lĆ©brations pour le centenaire de sa naissance. Quels sont les autres rendez-vous ? Pendant l’annĆ©e, il y aura des interventions dans les Ć©coles afin de dĆ©velopper un travail sur le dĆ©sarmement. Notre souhait est que la voix des jeunes puisse arriver jusqu’aux chefs d’états des pays impliquĆ©s dans la fabrication et dans le commerce des armes afin de pouvoir Ć©branler ces rĆ©alitĆ©s. Une initiative apprĆ©ciĆ©e par les jeunes et dont la musique sera la protagoniste comme moment de rĆ©flexion sur le thĆØme de la rencontre. Il y a au programme des rendez-vous culturels et des dĆ®ners interculturels Ć  Montecatini et Ć  Palerme. Le Festival, tout comme les campus, sont offerts Ć  la participation gratuite. Un choix engageant… DĆØs le dĆ©but, j’ai voulu distinguer cette expĆ©rience des stages habituels de danse que les Ć©coles font et sont source de lucre, parce que les jeunes ne viennent pas seulement pour Ć©tudier la danse mais parce qu’ils ont choisi de vivre la paix et d’être constructeurs de ponts de paix.

Claudia Di Lorenzi

(*)https://www.festivalarmonia.org/

L’Ɖvangile vĆ©cu : se sentir membre d’une grande famille

Une grande partie de la culture dans laquelle nous sommes immergĆ©s exalte l’agressivitĆ© sous toutes ses formes comme l’arme gagnante pour atteindre le succĆØs. L’Ɖvangile, en revanche, nous prĆ©sente un paradoxe : reconnaĆ®tre notre faiblesse, nos limites, notre fragilitĆ© comme point de dĆ©part pour entrer en relation avec Dieu et participer avec lui Ć  la plus grande des conquĆŖtes : la fraternitĆ© universelle. RĆ©cession En raison de la situation de crise dans notre pays, je voyais mon travail diminuer et mes revenus se rarĆ©fier. Nos clients ne faisaient plus de commandes. ƀ la maison, nous avons rĆ©duit nos dĆ©penses, en essayant de vivre avec moins. J’ai appris Ć  m’endormir malgrĆ© les dettes, Ć  passer plus de temps avec les enfants pour que la situation ne pĆØse pas trop sur eux. J’ai recommencĆ© Ć  prier, Ć  croire fermement en l’Ɖvangile qui dit : Ā« Donne et il te sera donnĆ© Ā». Nous l’avons vĆ©cu sans rĆ©serve tous les jours. Entre-temps, nous avons fait tout ce que nous pouvions : collecter des journaux, des cartons, des boĆ®tes de conserve et des bouteilles en verre pour les vendre… Les enfants sont allĆ©s vendre des sachets de bonbons… De nombreuses personnes venaient nous demander de quoi manger et il nous est arrivĆ© de leur donner la seule chose qui nous restait. Un jour, ma femme leur a donnĆ© un kilo de riz et le soir mĆŖme, nous avons reƧu deux kilos de lentilles. Un de nos voisins a laissĆ© une voiture devant notre porte : Ā« RĆ©parez-la, vous la paierez quand vous le pourrez Ā». DĆ©sormais nous pouvons conduire notre troisiĆØme fille, nĆ©e avec le syndrome de Down, au centre de soins qui assure son traitement. (M.T. – Chili) Grandir en tant que parents Nous avions remarquĆ© quelques changements chez notre fils. Un jour, avec une infinie dĆ©licatesse, je lui ai demandĆ© s’il y avait un problĆØme. Il m’a confiĆ© qu’il s’Ć©tait droguĆ©. J’en ai parlĆ© Ć  mon mari. Nous n’avons pas fermĆ© l’œil de la nuit. En tant que parents nous nous sommes sentis impuissants et en situation d’échec. Joao a aussi ramenĆ© ses amis Ć  la maison. Nous avons souffert Ć  cause de leur faƧon d’agir. Mon mari et moi Ć©tions devant un choix : nous avons dĆ©cidĆ© d’aimer et de nous mettre au service de ces jeunes. Par amour pour notre fils, nous ne sommes plus partis en vacances pour ne pas le laisser seul. Entre-temps, nous avons eu, mon mari et moi, la certitude toujours plus grande que l’amour serait plus fort. Un jour, Joao nous a dit qu’il ne voulait pas quitter la maison et nous a demandĆ© d’aider aussi ses amis. Une nouvelle vie a commencĆ©. Avec cette expĆ©rience, bien que n’ayant pas d’autre formation que la vie de l’Ɖvangile vĆ©cu, nous avons fondĆ© dans notre ville le groupe Familles Anonymes, confrontĆ©es Ć  ce problĆØme, pour les aider. De nombreux jeunes ont pu s’en sortir. (O.P. – Portugal) RĆ©fugiĆ©s Ayant appris qu’un jeune rĆ©fugiĆ© albanais cherche un logement, nous l’ aidons dans ses recherches et, entre-temps, nous l’ accueillons chez nous. Nos proches ne sont pas d’accord, ils nous posent beaucoup de problĆØmes et nous disent que nous sommes inconscients. Mais cet isolement momentanĆ©, nous incite Ć  trouver dans l’unitĆ© entre nous la force de continuer quand mĆŖme. AprĆØs quelques jours, nous trouvons un appartement. Avec B., un artisan qui avait dĆ©cidĆ© d’embaucher un Albanais, nous nous rendons Ć  la caserne pour concrĆ©tiser les choses. PĆ©nĆ©trer dans ce lieu où des centaines de personnes attendent un logement, est un vĆ©ritable choc. Nous nous sentons impuissants, mais B. dĆ©cide finalement d’engager non pas un mais trois Albanais, dont un mineur, qu’il hĆ©bergera lui-mĆŖme comme famille d’accueil. Quelques mois suffisent pour que les trois jeunes se mettent au travail et s’intĆØgrent dans la vie du village, où nous avons essayĆ© d’impliquer le plus de personnes possible pour qu’ils se sentent membres d’une grande famille. (S.E. – Italie) Confirmation Ma fiancĆ©e, Giorgia, veut se marier Ć  l’église. Il y a besoin d’un certificat de confirmation que je n’ai pas et pour cela il me faut suivre une prĆ©paration. Au dĆ©but, tout semble simple, mais quand je me retrouve au catĆ©chisme avec des garƧons beaucoup plus jeunes que moi, cela me semble trop. J’ai envie de tout envoyer balader. Giorgia ne change pas d’avis, elle est convaincue du sacrement de mariage. Notre relation s’enfonce dans un tunnel. ConcrĆØtement nous reportons la date de notre mariage. Suivent des mois d’épreuve et de questionnements. Mon Ć©ducation m’ a portĆ© Ć  voir l’Ɖglise comme une institution rĆ©trograde et maintenant me voilĆ  en train de mendier un certificat ! Ce qui me met en colĆØre, c’est que pour Giorgia, ce n’est pas une formalitĆ©, mais une faƧon de fonder une famille. Notre relation part en fumĆ©e. C’est alors qu’à la suite d’un accident ma mĆØre devient paralysĆ©e. Giorgia lui rend visite tous les jours et ma mĆØre trouve en elle non seulement de l’amitiĆ©, mais aussi une sorte de prĆ©sence qui l’aide Ć  accueillir son Ć©tat avec sĆ©rĆ©nitĆ©. Je comprends que Giorgia a de profondes raisons d’agir ainsi. Tous mes doutes disparaissent: quoi qu’il advienne, elle est la femme de ma vie. (M.A. – Italie)

D’aprĆØs Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, cittĆ  Nuova, anno VI, n.1, janvier-fĆ©vrier 2020)

Florianapolis (Brésil) : Le focolare dans le « Morro » (Bidonville)

Depuis 2014, dans le Ā« Morro de la Croix Ā» vit une communautĆ© de focolarini qui partagent la vie simple et pauvre de ce bidonville populeux de Florianópolis. Vilson Groh, qui vit lĆ  depuis plus de 30 ans, affirme : Ā« C’est une expression du dĆ©sir de Chiara, d’avoir des focolares Ć©galement dans les banlieues du monde. Ā» https://vimeo.com/378572926

Ɖvangile vĆ©cu : ouvrir de nouvelles opportunitĆ©s

Ā« Nous ne donnons une gloire plus grande Ć  Dieu que lorsque nous nous efforƧons d’accepter notre prochain, car alors, nous jetons les bases de la communion fraternelle et rien ne donne autant de joie Ć  Dieu que la rĆ©elle unitĆ© entre les hommes. L’unitĆ© attire la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous et sa prĆ©sence transforme toute chose Ā». (Chiara Lubich) Le collĆØge Dans le collĆØge où j’habitais, Ć  Prague, j’avais souvent rencontrĆ© la technicienne de surface . Ayant Ć©tĆ© gentil avec elle, je remarquai qu’elle nettoyait plus souvent la chambre que je partageais avec un bulgare et qu’elle cirait souvent le parquet. Je ne savais pas comment la remercier et, ayant avec moi une machine Ć  cafĆ© expresso, je pensai un jour lui faire plaisir en lui offrant un bon cafĆ©. Elle ne me dit rien mais par aprĆØs, elle me confessa que pour elle, habituĆ©e au cafĆ© Ā« Ć  la maniĆØre turque Ā», l’autre Ć©tait trop fort. C’est ainsi que commenƧa un dialogue sur les habitudes dans les diffĆ©rentes cultures et nous arrivĆ¢mes Ć  parler aussi de foi. Elle me raconta que lorsqu’elle Ć©tait enfant, elle avait frĆ©quentĆ© la paroisse, mais ensuite, pendant le communisme, elle s’en Ć©tait Ć©loignĆ©e. Les jours suivants, une fois terminĆ© le nettoyage, si j’étais au collĆØge, elle s’arrĆŖtait chez moi, toujours avec beaucoup de questions sur la vie chrĆ©tienne. Un jour elle me confia : Ā« Ce travail a toujours Ć©tĆ© humiliant pour moi, mais depuis que j’ai connu cette autre vision de la vie, il me semble avoir retrouvĆ© mon enfance, d’avoir compris le sens de la vie Ā». (T.M. – Slovaquie) Avec des yeux nouveaux Ma femme et moi Ć©tions arrivĆ©s Ć  un carrefour : je voyais seulement ses dĆ©fauts et elle voyait seulement les miens. Les disputes s’étaient intensifiĆ©es et il semblait que chaque Ć©vĆ©nement, aussi ceux qui concernaient les enfants, alimentaient cette guerre. Un jour, alors que j’accompagnais la plus jeune Ć  l’école, je me suis entendu dire : Ā« Tu sais Papa, le professeur de religion nous a expliquĆ© que le pardon, c’est comme une paire de lunettes qui fait voir avec des yeux nouveaux Ā». Cette phrase prononcĆ©e par une fillette ne m’a pas laissĆ© tranquille. J’y ai repensĆ© toute la journĆ©e. Le soir, en rentrant Ć  la maison, j’ai eu une idĆ©e : aller chez le fleuriste et acheter autant de roses que d’annĆ©es de notre mariage. Au dĆ©but, ma femme a mal rĆ©agi (l’éniĆØme gaffe?) puis, vu la joie des enfants, surtout de la plus jeune, elle a changĆ© d’attitude. Ce soir-lĆ , aprĆØs de longs silences, quelque chose a changĆ©. Cela a Ć©tĆ© le dĆ©but d’un nouveau cheminement. Vraiment, il m’a semblĆ© avoir de nouveaux yeux et de voir ma femme et nos enfants comme je ne les avais pas encore vus. (J.B. – Espagne) Tentation Nous Ć©tions dans une situation de grande nĆ©cessitĆ© Ć  cause d’une grosse somme d’argent dont nous avions besoin afin de payer une importante note de frais. Ce matin-lĆ , un client passa chez nous, entra avec l’intention d’acheter six machines. AprĆØs avoir conclu l’affaire, il nous fit la proposition d’appliquer un autocollant avec le nom d’une marque rĆ©putĆ©e. TrĆØs surprise, tout en sachant que c’est une pratique habituelle dans notre marchĆ©, j’ai vĆ©cu un moment de suspension : nous risquions de perdre cette grosse affaire, mais je ne sentais pas que je pouvais accepter cette offre. AprĆØs en avoir parlĆ© avec mon mari, nous avons clairement compris que nous ne pouvions pas cĆ©der et trahir notre conscience de chrĆ©tiens. Le client nous a regardĆ©s surpris . A sa question si nous Ć©tions chrĆ©tiens, nous avons rĆ©pondu que oui. Son visage s’est dĆ©tendu. Ā« Aujourd’hui, j’ai constatĆ© ce que signifie ĆŖtre fidĆØle Ć  sa propre foi. Ne vous prĆ©occupez pas, j’achĆØterai chez vous. Vous m’avez enseignĆ© quelque chose de trĆØs important. J’étais chrĆ©tien moi aussi, mais en voyant comme tout le monde fait dans le commerce, je me suis laissĆ© prendre par la tentation. A partir d’aujourd’hui, je ne le ferai plus Ā». (G.A. – Nigeria) Un travail pour deux Pendant un cours de vendeurs de boissons et baguettes dans les trains, j’avais demandĆ© si on pouvait distribuer les baguettes invendues aux sans domicile fixe. Cela ne rentrait pas dans le cadre de la sociĆ©tĆ© où je pouvais travailler, et donc, je n’ai pas Ć©tĆ© engagĆ©. DƩƧu mais certain que Dieu viendrait Ć  ma rencontre, j’avais finalement trouvĆ© une place dans la cuisine d’un restaurant. LĆ , en accord avec les collĆØgues, le soir, je pouvais distribuer de la nourriture Ć  ceux qui en avaient besoin. J’ai ainsi connu des situations dramatiques de faim, de misĆØre, de solitude. Un jour, le chef m’a annoncĆ© qu’il ne fallait plus qu’un travailleur dans la cuisine. Nous Ć©tions un homme musulman qui Ć©tait devenu un ami et moi-mĆŖme. Lorsque j’ai rĆ©pondu que je prĆ©fĆ©rais que lui reste, car il avait une famille Ć  sa charge, le chef me rĆ©pliqua que le choix Ć©tait tombĆ© sur moi. MalgrĆ© la reconnaissance que je lui exprimai, je lui dis aussi ce que je pensais. Et lui de me rĆ©pondre : Ā« Pour la premiĆØre fois, je me sens encouragĆ© par un garƧon comme toi Ć  revoir ma dĆ©cision Ā». Le jour suivant, rĆ©examinant la situation financiĆØre de l’entreprise, il avait dĆ©cidĆ© que nous pouvions continuer Ć  travailler tous les deux ! (D. Angleterre) Pas seulement hĆ“te Nous avions accueilli chez nous durant une annĆ©e entiĆØre une jeune fille brĆ©silienne venue en Italie avec un programme d’échange culturel. Mais Julia ne rĆ©ussissait pas Ć  s’insĆ©rer dans notre famille et nous, la considĆ©rant seulement comme hĆ“te, nous ne contribuions pas au but qu’elle se sente bien chez nous. Quand on s’en est rendu compte, et que nous avons commencĆ© Ć  la traiter comme nos deux filles, les choses ont changĆ© : elle s’est sentie aimĆ©e et peu Ć  peu, s’est liĆ©e Ć  nous comme une de nos filles, avec ses autres sœurs. Julia est devenue un membre Ć  part entiĆØre de notre famille Ć  tel point qu’elle a senti le besoin d’approfondir la beautĆ© d’une famille chrĆ©tienne, elle nous a demandĆ© de suivre la formation aux sacrement du baptĆŖme, de la confirmation et de la communion qu’elle n’avait pas reƧue dans son pays mĆŖme si elle avait 17 ans. Pour l’occasion, ses parents sont venus du BrĆ©sil et nous avons fait une grande fĆŖte qui a impliquĆ© toute la communautĆ©. Aujourd’hui le lien avec Julia continue. Nous continuons Ć  ĆŖtre pour elle Ā« maman et papa Ā» toutes les fois que nous nous voyons par Skype ou que nous nous Ć©crivons. (A. – Italie)

D’aprĆØs Stefania Tanesini (extrait de Il Vangelo del Giorno, cittĆ  Nuova, anno VI, n.1, janvier-fĆ©vrier 2020)

Force dans la douceur : Mattarella Ơ Trente Ʃvoque le souvenir de Chiara Lubich

Force dans la douceur : Mattarella Ơ Trente Ʃvoque le souvenir de Chiara Lubich

Ā«On peut ĆŖtre trĆØs forts tout en Ć©tant doux et ouverts aux bonnes raisons des autresĀ», et d’ailleurs, Ā«c’est seulement ainsi que l’on est vraiment fortsĀ» : c’est l’enseignement de Chiara Lubich selon les mots de Mattarella, qui accueille l’invitation de Maria Voce Ć  Ā«l’extrĆ©misme du dialogueĀ».

Ā© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi

Le chef de l’État, au Centre Mariapolis Ā« Chiara Lubich Ā» de Cadine (Trente), a participĆ© avec une intervention passionnĆ©e en souvenir de la fondatrice des Focolari en ce centenaire de sa naissance. Pour l’accueillir, Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement, et les autoritĆ©s locales, avec les citoyens : plus de 400 personnes prĆ©sentes dans la salle, environ 500 autres dans les autres salles reliĆ©es Ć  Cadine et Ć  Trente et plus de 20.000 les visualisations du streaming. La dimension artistique, grĆ¢ce Ć  la rĆ©gie de Fernando Muraca, a fait office de toile de fond Ć  la narration, en parcourant Ć  nouveau les passages les plus significatifs de la vie de Chiara comme femme en relation. Entre sons et images se sont entrecroisĆ©es les voix des autoritĆ©s civiles et ecclĆ©siales. Le prĆ©sident de la Province Autonome de Trente, Maurizio Fugatti, a soulignĆ© combien Chiara reprĆ©sente, avec d’autres figures comme De Gasperi, Ā« l’excellence de cette terre Ā». Une rĆ©gion, celle de Trente, dont elle a mis trois caractĆ©ristiques en Ć©vidence : la force de volontĆ©, le Mouvement coopĆ©ratif, le fait d’être terre de frontiĆØre. Ā« Chiara a su interprĆ©ter cette appartenance – a-t-il affirmĆ© – qui est en fait un trait distinctif de notre autonomie, de notre spĆ©cificitĆ© Ā».

Ā© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi

L’archevĆŖque de Trente, Mgr. Lauro Tisi, tout en remerciant son prĆ©dĆ©cesseur Carlo De Ferrari qui Ć  l’époque, accueillit le Ā« doigt de Dieu Ā» dans la spiritualitĆ© de Chiara Lubich, a rappelĆ© que Ā« si aujourd’hui le charisme embrasse toute l’humanitĆ©, nous le devons Ć  cet Ć©vĆŖque qui l’a protĆ©gĆ© Ā» ; et il a montrĆ© dans la provocation du Ā« Christ AbandonnĆ© Ā» sa grande actualitĆ©. Alessandro Andreatta, maire de Trente, a exprimĆ© sa joie en rappelant Ā« la jeune fille qui, il y a presque quatre-vingts ans, se mit au service des pauvres Ā» et qui Ā« continue encore aujourd’hui Ć  nous inviter Ć  l’ouverture, Ć  l’accueil, Ć  l’engagement pour et avec les autres. Car dĆØs le dĆ©but, cela ne fut pas pour Chiara une expĆ©rience personnelle, isolĆ©e, solitaire mais un engagement qui ne se comprend seulement que s’il est vu Ć  la lumiĆØre du paradigme de la relation Ā». Ensuite de nombreux tĆ©moignages ont Ć©tĆ© rapportĆ©s qui disent la tĆ©nacitĆ© dans le quotidien de personnes qui ont Ć©tĆ© et sont, inspirĆ©es par Chiara et par son charisme dans sa maniĆØre d’agir : comme Amy Uelman, professeure d’éthique et de droit Ć  l’universitĆ© de la Georgetown University de Washington, qui forme ses Ć©tudiants Ć  affronter des sujets de division en Ć©vitant les affrontements ; les entrepreneurs Lawrence Chong et Stanislaw Lencz, qui avec leurs entreprises, contribuent Ć  une Ć©conomie solidaire et durable ; Arthur Ngoy et Florance Mwanabute, mĆ©decins congolais qui se consacrent au soin des plus faibles et Ć  la formation sanitaire ; et l’histoire de Yacine, migrant algĆ©rien, accueilli comme un frĆØre par quelques jeunes italiens aprĆØs le difficile voyage Ć  travers les Balkans. Mais aussi celle de l’ex- maire de Trente, Alberto Pacher, qui avec des enseignants et des Ć©tudiants, a accueilli l’invitation – le coup de fil d’un enfant – d’où sont nĆ©s les projets Tuttopace et Trento, une ville pour Ć©duquer.

Ā© Domenico Salmaso – CSC Audiovisivi

Ā« La lumiĆØre donnĆ©e Ć  Chiara dĆ©passe les frontiĆØres du Mouvement des Focolari et va encourager et inspirer de nombreuses personnes, femmes et hommes de bonne volontĆ© partout dans le monde, comme cet anniversaire est occupĆ© Ć  manifester Ā», a affirmĆ© la prĆ©sidente des Focolari Maria Voce. Ā« Comme chacun d’entre vous, je sens Chiara vivante, prĆ©sente, active, proche chaque jour. Elle nous invite Ć  aller vers un public large avec courage Ā». Et elle a vivement encouragĆ© tout le monde par ces paroles : Ā« A cette sociĆ©tĆ© qui semble ne pas avoir de racines ni de but, il faut rĆ©pondre avec radicalitĆ©, avec l’«extrĆ©misme du dialogue Ā», alimentĆ© par la culture de la confiance Ā». En guise de conclusion de la soirĆ©e, la longue et passionnĆ©e intervention du PrĆ©sident de la RĆ©publique ; qui a identifiĆ© en particulier dans la fraternitĆ©, appliquĆ©e par l’agir citoyen et politique, le signe distinctif de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich – en rĆ©servant aussi un chaleureux souvenir Ć  Igino Giordani, que Mattarella connut et qui, de cette spiritualitĆ©, fut un interprĆØte de premier ordre. Une fraternitĆ© qui est Ā« la pierre angulaire de toute civilisation et moteur du bien-ĆŖtre Ā», Ć  tel point que sans celle-ci, Ā« nous risquons de ne pas avoir la force de surmonter les inĆ©galitĆ©s et pour assainir les fractures sociales Ā». Chiara Lubich, en proposant avec vigueur la culture du don et du dialogue, en particulier interreligieux qui Ā« en cette pĆ©riode de l’histoire est dĆ©cisif pour la paix Ā», avait eu l’intuition Ā« avec un esprit de prophĆ©tie Ā» de ce que devait ĆŖtre la route Ć  suivre. Un enseignement qui prouve que Ā« l’on peut ĆŖtre trĆØs forts tout en Ć©tant doux et ouverts aux bonnes raisons des autres. Par ailleurs, Ć  dire la vĆ©ritĆ©, comme le dĆ©montre la vie de Chiara Lubich, c’est seulement ainsi que l’on est rĆ©ellement forts Ā».

Stefania Tanesini

Un tƩlƩfilm sur Chiara Lubich pour la RAI, la tƩlƩvision italienne

La rĆ©alisation est confiĆ©e Ć  Giacomo Campiotti. Le tournage commencera au printemps prochain et se dĆ©roulera entre Rome et Trente, sa ville natale. Ā« La force d’une figure comme celle de Chiara aujourd’hui est de nous faire regarder l’autre comme une possibilitĆ©, un don, porteur d’une graine de vĆ©ritĆ© Ć  valoriser et Ć  aimer, aussi lointaine soit-elle. La fraternitĆ© universelle est le fondement du dialogue et de la paix Ā». Nous lisons dans le communiquĆ© de presse que Luca Barbareschi, producteur d’Eliseo Fiction et de Rai Fiction se disent Ā« fiers Ā» d’annoncer qu’un tĆ©lĆ©film sur Chiara Lubich sera rĆ©alisĆ© pour la tĆ©lĆ©vision italienne. La rĆ©alisation est confiĆ©e Ć  Giacomo Campiotti. Le tournage commencera au printemps prochain et se dĆ©roulera entre Rome et Trente, sa ville natale. La note poursuit en expliquant que Ā« Chiara est trĆØs jeune quand, dans les annĆ©es de la Seconde Guerre mondiale, elle se sent appelĆ©e Ć  construire un monde meilleur, un monde plus uni. Elle se fixe alors pour objectif de jeter des ponts entre les hommes, quelle que soit leur race, leur nation ou leur religion. La fraternitĆ© universelle est le fondement du dialogue et de la paix. Le message de Chiara n’appartient pas seulement au monde catholique et sa figure contribue Ć  la valorisation de la femme et de son rĆ“le aussi et surtout en dehors de l’institution ecclĆ©siastique Ā».

La rƩdaction de focolare.org

Chiara Lubich – Ville Monde

L’exposition internationale consacrĆ©e Ć  la personne et au charisme de Chiara Lubich dĆ©bute le 7 dĆ©cembre 2019. C’est la premiĆØre exposition multimĆ©dia jamais rĆ©alisĆ©e sur elle. Giuseppe Ferrandi, directeur du MusĆ©e historique du Trentin et Anna Maria Rossi, l’une des commissaires de l’exposition, en racontent la genĆØse, le parcours et l’actualitĆ©. https://vimeo.com/378573747

Centenaire de Chiara Lubich : message de Maria Voce

Il y a 100 ans naissait Ć  Trente la fondatrice du Mouvement des Focolari . Le mot de la PrĆ©sidente Maria Voce. Dans un monde où Ā« Ć©mergent continuellement des courants de particularismes et de divisions et où se dressent de nouveaux murs et de nouvelles frontiĆØres Ā», le message d’unitĆ© de Chiara Lubich est Ā« d’une trĆØs grande actualitĆ©. Ā» Cette pensĆ©e est au cœur du message vidĆ©o par lequel Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, rappelle aujourd’hui, 22 janvier 2020, le centiĆØme anniversaire de la naissance de la fondatrice des Focolari. https://vimeo.com/386026053 texte du message

Notre Ć©poque demande de recomposer l’unitĆ©

La Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens est cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e du 18 au 25 janvier, dans l’hĆ©misphĆØre nord, entre les fĆŖtes de l’Ascension et de la PentecĆ“te, dans l’hĆ©misphĆØre sud . Pour 2020, le thĆØme choisi est un verset des Actes des ApĆ“tres proposĆ© par des chrĆ©tiens de diffĆ©rentes Ɖglises de l’Ć®le de Malte : Ā« Ils nous ont tĆ©moignĆ© une humanitĆ© peu ordinaire Ā» (Actes 28,2). Nous proposons Ć  cette occasion un extrait d’une intervention de Chiara Lubich, le 27 octobre 2002 dans la CathĆ©drale protestante Saint-Pierre de GenĆØve (Suisse). L’amour ! Comme le monde a besoin d’amour ! Et nous aussi, chrĆ©tiens ! Tous ensemble, de toutes les Ɖglises, nous sommes plus d’un milliard. C’est beaucoup et cela devrait se voir. Mais nous sommes encore divisĆ©s et, pour cette raison, beaucoup ne nous voient pas et ne voient pas JĆ©sus qui devrait transparaĆ®tre de notre vie. JĆ©sus l’a dit : le signe auquel le monde devrait nous reconnaĆ®tre comme sesdisciples et devrait Le reconnaĆ®tre Ć  travers nous, c’est l’amour rĆ©ciproque, l’unitĆ© : Ā« Si vous avez de l’amour les uns pour les autres, tous reconnaĆ®tront que vous ĆŖtes mes disciples Ā» (Jn 13,35). L’amour rĆ©ciproque, l’unitĆ©, voilĆ  ce qui devrait ĆŖtre notre signe distinctif, notre uniforme. VoilĆ  le signe distinctif de l’Église du Christ. Mais nous n’avons pas maintenu entre nous la pleine communion, la communion visible et, aujourd’hui encore, elle n’est pas rĆ©alisĆ©e. Aussi sommes-nous convaincus que les Ɖglises, en tant qu’Églises, devraient s’aimer de cet amour-lĆ . Nous nous efforƧons de travailler en ce sens. Que de fois les Ɖglises semblent avoir oubliĆ© le Testament de JĆ©sus et, par leurs divisions, ont scandalisĆ© le monde qu’elles auraient dĆ» conquĆ©rir au Christ ! Un rapide tour d’horizon de nos 2000 ans d’histoire, notamment du second millĆ©naire, nous montre qu’elle est faite d’une succession d’incomprĆ©hensions, de conflits, de luttes qui ont dĆ©chirĆ© la tunique sans couture du Christ, son Ɖglise. La responsabilitĆ©, certes, peut ĆŖtre attribuĆ©e aux circonstances historiques, culturelles, politiques, gĆ©ographiques, sociales… Mais Ć©galement Ć  la dĆ©faillance de l’élĆ©ment unificateur qui devait caractĆ©riser les chrĆ©tiens : l’amour. Aussi, pour tenter de remĆ©dier Ć  un si grand mal, pour trouver de nouvelles forces pour recommencer, nous devons placer toute notre confiance en cet amour Ć©vangĆ©lique. Si nous diffusons l’amour, l’amour rĆ©ciproque entre nos Ɖglises, cet amour les conduira Ć  ĆŖtre, chacune dans sa diversitĆ©, un don pour les autres. Chers frĆØres et sœurs, Oui, nous l’avons compris : notre Ć©poque demande de chacun de nous l’amour, elle demande l’unitĆ©, la communion, la solidaritĆ©. Et elle appelle aussi les Ɖglises Ć  ā€œrecoudreā€ l’unitĆ© dĆ©chirĆ©e depuis des siĆØcles. C’est cela la rĆ©forme par excellence que Dieu nous demande. C’est le premier jalon, un jalon incontournable pour susciter la fraternitĆ© universelle avec tous les hommes et femmes du monde. Le monde croira si nous sommes unis. JĆ©sus l’a dit : Ā« Que tous soient un [] afin que le monde croie… Ā» (Jn 17,21). C’est cela que Dieu veut ! Croyez-moi ! Il nous le dit, il nous le crie Ć  travers les circonstances actuelles qu’il permet. Qu’il nous donne la grĆ¢ce, si ce n’est de voir rĆ©alisĆ© tout cela, au moins d’en prĆ©parer le terrain.

Chiara Lubich

Extrait de : ā€œIl dialogo ĆØ vitaā€ (CittĆ  Nuova 2007, p. 16-33)

En Albanie, après le tremblement de terre,  priorité  à la prise en charge des victimes.

En Albanie, après le tremblement de terre, priorité à la prise en charge des victimes.

Le mouvement des Focolari prĆ©sent aux cĆ“tĆ©s des nombreuses personnes qui ont subi des pertes et des dommages : Ā« La personne avec son vĆ©cu et ses besoins est au centre de nos efforts. Pour l’instant il est essentiel d’accueillir, d’écouter et de partager. Mais un grand effort sera nĆ©cessaire pour planifier la reconstruction.Ā» SolidaritĆ© avec les victimes du tremblement de terre qui a frappĆ© l’Albanie le 26 novembre 2019, faisant 52 morts, plus de 2 000 blessĆ©s et des dĆ©gĆ¢ts matĆ©riels considĆ©rables. Environ deux mois aprĆØs le sĆ©isme, des initiatives de collecte de fonds, des Ć©vĆ©nements commĆ©moratifs et des secours sur le territoire mobilisent institutions, mouvements d’ Ɖglise et de solidaritĆ©. Une fois l’urgence passĆ©e, toutes les Ć©nergies sont orientĆ©es pour favoriser la coordination des forces sur le terrain afin de planifier et de dĆ©marrer la reconstruction. Dans l’incertitude du prĆ©sent, un grand rĆ©confort vient du fait de se sentir membre d’une famille, d’un large rĆ©seau de personnes qui assurent soutien et proximitĆ©. C’est lĆ  que se trouve le cœur de l’engagement du mouvement des Focolari. Nous avons entendu Fabio Fiorelli, un focolarino qui vit et travaille dans un des centres de Tirana. Depuis la nuit du tremblement de terre, quelles initiatives le Mouvement a-t-il pu mener Ć  bien pour soutenir les personnes touchĆ©es ? ” Certains d’entre nous ont Ć©tabli des liens avec la Caritas nationale et diocĆ©saine en collaborant Ć  la prĆ©paration de vĆŖtements et de couvertures pour ceux qui Ć©taient loin de chez eux, et en se rendant dans les abris temporaires pour Ć©couter les gens et faire jouer les enfants. Sur proposition des familles du Mouvement, le 21 dĆ©cembre nous avons prĆ©parĆ© une aprĆØs-midi de fĆŖte de NoĆ«l pour les plus petits – mais pas seulement – avec des chants, des jeux, la crĆØche ” vivante ” et les cadeaux du PĆØre NoĆ«l : une pause de sĆ©rĆ©nitĆ© et de communion pour aller de l’avant. De plus, Ć  Durazzo, une psychologue du Mouvement, dont la maison a Ć©tĆ© endommagĆ©e, collabore avec une Ć©quipe qui va dans les villages pĆ©riphĆ©riques trĆØs touchĆ©s par le tremblement de terre, où les gens vivent sous des tentes et manquent des biens de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. Sur un plan trĆØs pratique, les familles du Mouvement qui ont subi de graves dommages dans leurs maisons ont Ć©tĆ© interrogĆ©es, nos ingĆ©nieurs ont effectuĆ© des inspections et analysĆ© les coĆ»ts de rĆ©paration. Ā» Quelles sont les autres activitĆ©s que vous prĆ©voyez ? Ā« Un “projet” a Ć©tĆ© Ć©laborĆ© avec des objectifs et la mise en œuvre de stratĆ©gies en lien avec l’Association Monde Uni (AMU), qui fait partie du Mouvement, et nous attendons qu’il dĆ©marre. Ā» DĆØs les premiĆØres heures aprĆØs le tremblement de terre, en pleine phase d’urgence, Marcella Ioele, responsable d’un des centres des Focolari Ć  Tirana, est arrivĆ©e avec d’autres personnes Ć  Durazzo et dans les environs pour lancer les premiers secours en lien avec la Caritas et l’Ɖglise locale et pour apporter un soutien aux victimes. Nous lui avons demandĆ© quelles expĆ©riences l’ont frappĆ©e en parlant avec des personnes dĆ©placĆ©es : Ā« Une jeune femme m’a dit qu’au dĆ©but des secousses, son frĆØre, qui Ć©tait Ć  la maison avec la famille, s’est instinctivement enfui pour sortir du bĆ¢timent, mais est immĆ©diatement revenu pour s’occuper d’eux. Ce geste l’a aidĆ©e Ć  comprendre que dans ces moments-lĆ , elle ne devait pas seulement penser Ć  elle-mĆŖme mais aussi Ć  ses proches. Une autre fille aurait voulu agir pour aider les personnes en difficultĆ©, mais devant aider sa mĆØre Ć¢gĆ©e, elle ne pouvait pas s’éloigner. Mais – nous a-t-elle dit – elle pouvait Ć©couter et rĆ©conforter les nombreux passants, et elle Ć©tait heureuse parce qu’elle sentait qu’elle apportait sa contribution de cette faƧon. Ā» Quels sont les sentiments qui prĆ©valent aujourd’hui au sein de la population ? Ā« D’une part, on sait que ce type de catastrophe met en jeu les responsabilitĆ©s de ceux qui ont autorisĆ© la construction de bĆ¢timents peu sĆ»rs et fait ressortir le manque de prĆ©paration dans la gestion de l’urgence. D’autre part, la solidaritĆ© manifestĆ©e par les autres Pays dĆØs le dĆ©but fait naĆ®tre l’espoir d’ une Albanie meilleure. Voir travailler ensemble des peuples, encore rĆ©cemment divisĆ©s par de vieilles querelles, a Ć©tĆ© un signe d’espoir. Il y a un grand sentiment de reconnaissance, surtout envers les Kosovars qui se sont manifestĆ©s de maniĆØre trĆØs forte, comme s’ils voulaient restituer l’amour qu’ils avaient reƧu lorsqu’ils Ć©taient ici au moment de la crise du Kosovo. Certains d’entre eux sont venus pour emmener des familles chez eux. Ā« Le tremblement de terre, m’a confiĆ© un jeune homme, nous a rapprochĆ©s plus que jamais. D’autres nous ont dit avoir ressenti la prĆ©sence de Dieu, mĆŖme dans cette rĆ©alitĆ© douloureuse. Ā»

Claudia Di Lorenzi

Ɖvangile vĆ©cu : dĆ©passer les jugements et les prĆ©jugĆ©s

Ā« JĆ©sus nous a dĆ©montrĆ© qu’aimer signifie accueillir l’autre tel qu’il est, de la maniĆØre identique Ć  celle avec laquelle il a accueilli chacun de nous. Accueillir l’autre, avec ses goĆ»ts, ses idĆ©es, ses dĆ©fauts, sa diversitĆ©. (…) Lui laisser de l’espace en nous, en dĆ©sencombrant tout prĆ©jugĆ© de notre cœur, tout jugement et tout instinct de rejet Ā». (Chiara Lubich) Le Ā« village de la misĆØre Ā» Les habitants de ce bidonville qui s’étend sur les rives pentues d’ un fleuve, s’arrangent avec des petits jobs et Ć©tant obligĆ©s de rester hors de la maison toute la journĆ©e, ils doivent laisser leurs enfants seuls. Il y a peu de temps, le fleuve en crue Ć  cause d’une pluie torrentielle a emportĆ© d’une baraque, un bĆ©bĆ© de quelques mois Ć  peine. Nous habitons dans un quartier rĆ©sidentiel proche de ce bidonville. BouleversĆ©s par ce qui s’était passĆ©, nous tentons d’affronter cette terrible plaie en impliquant notre famille et des amis. Nous avons louĆ© des locaux et avons commencĆ© une crĆØche où les parents peuvent laisser leurs enfants en sĆ©curitĆ© toute la journĆ©e. Dans des locaux adjacents, nous commenƧons une Ć©cole maternelle pour que les plus grands ne traĆ®nent pas dans les rues. L’initiative porte ses fruits : de nouveaux liens sont crƩƩs entre le personnel qui travaille et les familles, et un partage de biens, de temps et de prestations. Peu Ć  peu un autre rĆŖve devient rĆ©alitĆ© : enlever le plus grand nombre de familles du Ā« village de la misĆØre Ā». Avec un systĆØme d’autogestion, nous avons construit et inaugurĆ© cette annĆ©e les premiĆØres nouvelles maisons. (S.J.B. – Argentine) Convictions politiques C’était inĆ©vitable, au bureau, de parler politique. InĆ©vitable, expĆ©rimenter la distance qui existait entre les points de vue respectifs. FatiguĆ©e de cette tension qui augmentait de jour en jour, surtout lorsque quelqu’un proclamait des Ā« vĆ©ritĆ©s Ā» inacceptables, j’en suis arrivĆ©e Ć  la conclusion que plutĆ“t que changer de bureau, je devais me changer mi-mĆŖme. C’est ainsi que je me suis efforcĆ©e de comprendre davantage ce qui pousse l’un ou l’autre de mes collĆØgues Ć  dĆ©fendre une certaine position. Cette faƧon de me comporter a suscitĆ© une certaine curiositĆ©, surtout chez ceux qui m’avaient toujours attaquĆ©e comme catholique-conservatrice-bigote . C’est certainement la priĆØre qui m’a aidĆ©e, mais aussi ma communautĆ© paroissiale qui m’encourageait Ć  ĆŖtre plus dans l’amour. Un jour, mon Ā« ennemi Ā» le plus implacable m’a dit : Ā« Je ne sais plus où t’attaquer… et je vois que tu es heureuse. Ta libertĆ© me dĆ©soriente Ā». Sans trop d’explications, s’est Ć©tablie entre nous une amitiĆ© constructive qui aide maintenant aussi les autres Ć  avoir une attitude plus comprĆ©hensive les uns pour les autres, tout en restant chacun avec ses propres convictions. (F.H. – Hongrie) Avec les yeux d’une mĆØre Notre fils avait Ć©pousĆ© L. sur vague de contestation, en Ć©changeant par amour, une foi politique commune. Personnellement, je l’aimais comme ma fille et j’ apprĆ©ciais chez elle, des dons de sensibilitĆ© et d’attention envers les plus dĆ©munis de la sociĆ©tĆ©. Lorsque aprĆØs Ć  peine un an de mariage, tous les deux sont venus nous communiquer leur difficultĆ© de continuer une vie commune, j’étais presque prĆ©parĆ©e Ć  cette annonce. Ce fut surtout notre fils qui y perdit beaucoup, car il s’était donnĆ© entiĆØrement Ć  la construction d’un rapport conjugal vrai. Quant Ć  L., plutĆ“t que de la juger, j’ai essayĆ© de ne pas oublier ce que j’avais auparavant cueilli en elle de beau et de positif, et de considĆ©rer la situation avec les yeux d’une mĆØre. Ses parents, constatant que de notre bouche n’était jamais sortie, ni avec eux, ni avec d’autres, une parole de jugement vis-Ć -vis de leur fille, ont exprimĆ© leur estime pour cette attitude et ont continuĆ© Ć  garder avec nous un rapport fraternel. Depuis lors, de nombreuses annĆ©es se sont Ć©coulĆ©es. L. nous considĆØre dĆ©sormais comme un point fixe de sa vie. (F.B. – France) Des voleurs dans la maison Je leur avais ouvert la porte parce qu’ils avaient l’air de braves garƧons. Au contraire, ils m’ont tout de suite demandĆ© où j’avais mis mon argent et ont commencĆ© Ć  ouvrir les tiroirs, les armoires. Un des deux me tenait fort les bras derriĆØre le dos. Je n’avais mĆŖme pas la force de crier Ć  cause de la peur…Lorsqu’ils sont partis, je me suis retrouvĆ©e par terre, un peu Ć©tourdie. Peut-ĆŖtre avaient -ils eu pitiĆ© de mon Ć¢ge. Puis je suis sortie sur le balcon et j’ai criĆ© Ć  l’aide, mais les voleurs s’étaient dĆ©jĆ  enfuis. Des voisins ont accouru mais ils ne pouvaient rien faire d’autre que de m’aider Ć  mettre un peu d’ordre dans l’appartement tandis que je me rendais compte de ce qu’ils m’avaient volĆ©. Que faire ? Ce jour – lĆ , la tragĆ©die de la solitude et de la vieillesse m’est apparue dans toute sa cruautĆ©. La nuit, je n’ai pas pu m’endormir : la mĆŖme scĆØne me revenait toujours Ć  l’esprit. Et pourtant on aurait dit de braves garƧons, ils auraient pu ĆŖtre mes petits-enfants. Pourquoi agissaient-ils de la sorte ? j’ai trouvĆ© un peu de paix quand j’ai commencĆ© Ć  prier pour eux et pour leurs mamans. J’ai remerciĆ© Dieu d’être toujours en vie. (Z.G. Italie) Ne pas nier la vie Cela faisait de nombreuses annĆ©es que je ne voyais plus ma voisine et plus prĆ©cisĆ©ment depuis que j’avais dĆ©mĆ©nagĆ©. Maintenant, je retrouvais une femme plus vieille que son Ć¢ge rĆ©el, elle Ć©tait une autre personne. On aurait dit qu ā€˜elle attendait l’occasion d’ouvrir son cœur car sans tarder elle commenƧa Ć  me raconter ses peines : Ā« Tout a commencĆ© le jour où, me dĆ©cidant pour l’avortement, j’avais espĆ©rĆ© rĆ©soudre les problĆØmes entre mon mari et moi… Au contraire, lui, mettant sur moi la faute du fils que je ne lui avais pas donnĆ©, partit avec une autre, me laissant avec un tas de problĆØmes avec nos deux filles adolescentes. Plus tard, une d’elles me confia qu’elle Ć©tait enceinte ; son amoureux l’avait coincĆ©e : ou elle avortait, ou il la quittait. Je lui racontai ce que je n’avais jamais rĆ©vĆ©lĆ© et lui recommandai de ne pas nier la vie, comme je l’avais fait. Ce fut elle qui me consola en me voyant pleurer. Elle ajouta ensuite que, voyant ma souffrance, elle avait dĆ©cidĆ© de garder l’enfant. Et elle le fit. Son amoureux ne la quitta pas. Maintenant, ils vivent heureux avec ce petit garƧon qui est aussi ma consolation Ā». (S.d.G. – Malte)

D’aprĆØs Stefania Tanesini (extrait de : Il vangelo del Giorno, CittĆ  Nuova, anno VI, n° 1, janvier-fĆ©vrier 2020)