Mouvement des Focolari
Ɖconomie et justice nouvelles : l’engagement des jeunes des Focolari

Ɖconomie et justice nouvelles : l’engagement des jeunes des Focolari

Soixante-dix jeunes se sont donnĆ© rendez-vous aux USA pour un des Ć©vĆ©nements internationaux liĆ©s Ć  la Semaine Monde Uni 2019. Une semaine qui a conclu le premier des 6 ā€˜ā€™Parcours pour un Monde Uni’’ lancĆ©s par les jeunes des Focolari, centrĆ©s sur le travail et l’économie et a ouvert le second sur la paix, la justice et la lĆ©galitĆ©. UCF FOTO SMU 2019 9Feuilles d’un mĆŖme arbre ou fils d’une mĆŖme trame. DiffĆ©rents mais liĆ©s au mĆŖme rĆŖve de fraternitĆ©, unis par l’identique engagement Ć  le rĆ©aliser. C’est ce qu’ont expĆ©rimentĆ© les plus de soixante-dix jeunes originaires des Ɖtats-Unis, du Canada, du Mexique, du Paraguay, de l’Italie, du BrĆ©sil, du Liban et de la RĆ©publique TchĆØque, qui se sont rĆ©unis du 9 au 16 juin Ć  la Mariapolis Luminosa, au Nord de New York (USA), la citĆ© pilote internationale des Focolari de l’AmĆ©rique du Nord. Nous avons demandĆ© Ć  Chris Piazza, jeune amĆ©ricain prĆ©sent lors de l’évĆ©nement, de nous raconter cet Ć©vĆ©nement qui Ć©tait un des rendez-vous internationaux de la Semaine Monde Uni 2019. Quelle Ć©tait la thĆ©matique principale de la rencontre ? L’an passĆ©, Ć  l’occasion du Genfest 2018 Ć  Manille (Philippines) , les Jeunes pour un Monde Uni (Y4UW) ont lancĆ© ā€˜ā€™Pathways for a United World’’ : 6 ā€˜ā€™Sentiers pour un Monde uni’’ pour 6 grandes thĆ©matiques Ć  approfondir et Ć  vivre en 6 annĆ©es. La premiĆØre, qui embrasse les thĆØmes de l’économie, du travail et de la communion, a Ć©galement Ć©tĆ© au centre de l’évĆ©nement qui a eu lieu Ć  la Mariapolis Luminosa. Et comment l’avez-vous affrontĆ©e et dĆ©veloppĆ©e ? Nous avons fait des approfondissements et des workshops sur des thĆ©matiques liĆ©es Ć  la finance, au leadership, Ć  la pauvretĆ© des ressources et avons rĆ©flĆ©chi en petits groupes sur comment vivre et diffuser une culture basĆ©e sur ā€˜ā€™donner’’ et ā€˜ā€™partager’’, en participant aussi Ć  un exercice de sensibilisation des consommateurs appelĆ© ā€˜ā€™Into the Label’’. Le titre du dernier jour ā€˜ā€™Vivre afin que plus personne ne soit dans le besoin’’ rĆ©sume ce que nous avons vĆ©cu. Ɖtaient Ć©galement prĆ©sents, quelques entrepreneurs qui adhĆØrent Ć  l’Économie de Communion, un nouveau modĆØle Ć©conomique qui veut promouvoir la fraternitĆ© dans tous les aspects de l’entreprise. SMU 2019_Mariapoli Luminosa_2Deux d’entre eux, chefs d’entreprises concurrentes, ont racontĆ© comment ils ont essayĆ© de ne pas compromettre leur rapport personnel malgrĆ© la concurrence impitoyable de leurs deux entreprises. Parmi les Ć©vĆ©nements de la semaine il y a Ć©galement eu ā€˜ā€™Hands4Humanity’’ : la visite rendue Ć  une maison de soin et de revalidation. Ensuite, des actions anti-gaspillage et en faveur du recyclage, ainsi qu’une exposition d’art intitulĆ©e ā€˜ā€™Trame de fraternité’’, un voyage sur la maniĆØre avec laquelle on peut devenir constructeurs en tissu de fraternitĆ©. Un jour, vous avez Ć©tĆ© Ć  New York City. Qu’y avez-vous fait ? Ce fut une journĆ©e dĆ©diĆ©e Ć  la crise climatique. Avec Lorna Gold, auteure du livre ā€˜ā€™Climate Generation’’ et avec d’autres activistes environnementaux, on a parlĆ© de la maniĆØre avec laquelle on pouvait combattre l’injustice climatique. Chacun a Ć©crit sur une feuille de papier quelle Ć©tait sa contribution ou un dĆ©sir Ć  propos de ce thĆØme et l ā€˜a placĆ©e Ć  cĆ“tĆ© du dessin d’un grand tronc d’arbre. Nos engagements formaient ainsi un grand arbre, un appel Ć  l’action collective et individuelle. ā€˜ā€™Cet Ć©vĆ©nement m’a aidĆ©e Ć  comprendre qu’un monde uni est, non seulement possible, mais est dĆ©jĆ  en train de devenir rĆ©alitĆ© ! – a dit Maria Bisada di Toronto – MĆŖme si ce parcours est presque terminĆ©, notre mission ne se termine pas là’’. Mettant Ć  profit les engagements pris et les mettant en pratique, maintenant nous ouvrons en effet, avec tous les jeunes des Focolari, le deuxiĆØme des ā€˜ā€™Sentiers pour un monde uni’’, centrĆ© sur la paix, les droits de l’homme, la justice et la culture de la lĆ©galitĆ©.

Stefania Tanesini

A Birmingham (Royaume-Uni), des signes d’unitĆ©

A Birmingham (Royaume-Uni), des signes d’unitĆ©

Du 29 juin au 4 juillet dernier, Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n se sont rendus Ć  Birmingham (Royaume-Uni) pour participer Ć  une session de la rencontre des SecrĆ©taires gĆ©nĆ©raux des ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe (CCEE). Ils ont Ć©galement rencontrĆ© la communautĆ© des Focolari et visitĆ© l’un des centres Sikhs de la ville. Connue depuis des siĆØcles comme la “ville aux mille mĆ©tiers” et l’ Ā« atelier du monde Ā», Birmingham est la deuxiĆØme ville la plus peuplĆ©e du Royaume-Uni ; elle a aujourd’hui un visage jeune – 25% de ses habitants ont en fait moins de 25 ans – et fortement multiculturel. Une consĆ©quence, en grande partie, de la maniĆØre dont les travailleurs de tout le pays et du monde entier ont arpentĆ© (et construit) les rues de cette ville et forgĆ© l’Ć©conomie du pays depuis la RĆ©volution industrielle jusqu’Ć  aujourd’hui. C’est lĆ  que s’est tenue, du 1er au 4 juillet, la rencontre des SecrĆ©taires gĆ©nĆ©raux des ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe (CCEE) sur la contribution du christianisme Ć  l’Ć©veil d’une conscience que l’on peut qualifier de vĆ©ritablement europĆ©enne. Maria Voce a Ć©tĆ© invitĆ©e Ć  donner son tĆ©moignage sur l’importance des charismes dans l’Ɖglise, avec un exposĆ© intitulĆ© Ā« Profil pĆ©trinien et profil marial : ensemble pour une nouvelle PentecĆ“te Ā». MalgrĆ© son voyage-Ć©clair, la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari a pu connaĆ®tre la petite communautĆ© du Mouvement qui reflĆØte la diversitĆ© des races et des cultures prĆ©sentes dans la ville. Il y avait des personnes originaires du Burundi, de l’Ouganda, de l’Inde, de Malaisie et des Philippines aux cĆ“tĆ©s de celles nĆ©es en Grande-Bretagne ; il y avait des sikhs, des musulmans et des chrĆ©tiens des Ɖglises catholique et anglicane, mais aussi des personnes de convictions non-religieuses. IMG 20190630 WA0041Dans un dialogue simple et spontanĆ©, Maria Voce leur a montrĆ© un chemin : Ā« La fraternitĆ© du genre humain est notre but et chacun de nous doit faire son propre pas ; et nous le faisons quand nous aimons, car l’amour nous fait voir ce dont les autres ont besoin. Cette ville aux mille mĆ©tiers peut devenir la ville aux mille visages, aux mille saveurs et aux mille rencontres avec de nombreuses personnes. J’espĆØre que chaque personne que vous rencontrerez sera vraiment touchĆ©e par l’amour que vous aurez envers tous. Ā» IMG 20190630 WA0056Elle a Ć©galement visitĆ© le Gourou Nanak Nishkam Sewa Jatha Gurdwara où se trouve le centre de l’une des communautĆ©s Sikh de la ville. Le prĆ©sident, Bhai Sahib Bhai Mohinder Singh, l’a accueillie avec affection, ainsi qu’un groupe d’enfants de deux Ć©coles secondaires de la ville, la Sikh Nishkam High School et l’école catholique Saint Paul’s High. L’archevĆŖque catholique de Birmingham, Bernard Longley, et un reprĆ©sentant de l’Ć©vĆŖque anglican David Urquhart Ć©taient Ć©galement prĆ©sents. Depuis des annĆ©es, les deux communautĆ©s – les Sikhs et les Focolari – travaillent cĆ“te Ć  cĆ“te pour la paix, pour tĆ©moigner, comme on l’a dit, que ce qui unit est beaucoup fort que ce qui divise. L’Ć©tape Ć  Birmingham du groupe international Gen Verde en novembre dernier en est un exemple : de nombreux jeunes de diffĆ©rentes confessions ont participĆ© aux ateliers organisĆ©s par le groupe et au spectacle final. Lors de sa visite au Gurdwara, Maria Voce a reƧu la Ā« Charte de la paix pour le pardon et la rĆ©conciliation Ā», signĆ©e par plusieurs dirigeants et organisations religieuses internationales et qui vise Ć  Ā« promouvoir la guĆ©rison des divisions, l’harmonie, la justice et une paix durable dans notre monde Ā», comme le dit le prĆ©ambule lui-mĆŖme. Ā« La division n’est pas le plan de Dieu ; le plan de Dieu est l’unitĆ© et nous y croyons – a conclu Maria Voce – ce qui nous lie, ce ne sont pas seulement les efforts de collaboration Ć  des fins communes. Nous sommes liĆ©s par un don de Dieu : le rĆŖve de l’unitĆ© de toute la famille humaine Ā». Elle a ensuite soulignĆ© la place centrale du pardon dans un mode de vie et de relations centrĆ©es sur le dialogue et l’acceptation mutuelle : Ā« Ce n’est qu’Ć  travers ces petits pas que nous pourrons surmonter aussi les conflits qui tentent de nous diviser chaque jour. Ā» Bhai Sahib Bhai Mohinder Singh a ensuite donnĆ© Ć  la prĆ©sidente des Focolari un passage des Saintes Ɖcritures Sikh qui raconte l’amour et l’union entre Dieu et la crĆ©ation, dans l’espoir de continuer Ć  marcher ensemble pour la paix et l’harmonie des peuples. IMG 4355Le 2 juillet, la PrĆ©sidente des Focolari a prononcĆ© son discours lors de la rencontre des SecrĆ©taires gĆ©nĆ©raux des ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe ; JesĆŗs Moran, coprĆ©sident, Ć©tait Ć©galement prĆ©sent et a participĆ© Ć  une session de dialogue. Maria Voce a soulignĆ© la Ā« co-essentialitĆ© entre dons hiĆ©rarchiques et charismatiques dans l’Ɖglise Ā». Pour la prĆ©sidente des Focolari, les diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s Ā« qui naissent d’un charisme ont besoin de vivre bien greffĆ©es sur toute la structure ecclĆ©siale dont elles font partie et de cultiver un Ć©change fructueux avec toutes les autres rĆ©alitĆ©s. Ā» Ā« Il ne s’agit pas de faire la mĆŖme chose tous ensemble, en restant ” chez soi “, mais de partir dans les directions les plus diverses, animĆ©s par le dĆ©sir commun d’atteindre les extrĆ©mitĆ©s de la terreĀ». Enfin, elle a indiquĆ© le profil marial de l’Ɖglise comme une dimension qui Ā« enseigne comment donner vie Ć  une authentique pastorale de l’engendrement Ā».

Stefania Tanesini

Une mariapolis pour l’Europe

Une mariapolis pour l’Europe

Le meeting emblĆ©matique des Focolari va s’organiser aussi Ć  l’échelle continentale et l’Europe sera la premiĆØre Ć  inaugurer cette formule. Du 14 juillet au 11 aoĆ»t prochain, 3 000 personnes sont attendues dans les Dolomites italiennes. Pour la premiĆØre fois depuis 70 ans, les Focolari organisent leur rassemblement historique, la “Mariapolis” (ville de Marie), pour tout un continent, l’Europe. La Mariapolis europĆ©enne intitulĆ©e “Viser haut” aura lieu du 14 juillet au 11 aoĆ»t 2019 Ć  Fiera di Primiero, dans les Dolomites italiennes, lĆ  où a dĆ©butĆ©, voilĆ  70 ans, cette expĆ©rience inspirĆ©e par le charisme de l’unitĆ©. TonadicoSelon les organisateurs, l’Ć©vĆ©nement suscite beaucoup d’intĆ©rĆŖt. En quelques semaines seulement, les rĆ©servations ont dĆ©passĆ© de loin le nombre de logements disponibles. Au 31 janvier, date de clĆ“ture des prĆ©-inscriptions, prĆØs de 3 000 personnes Ć©taient enregistrĆ©es, soit environ 600 personnes par semaine. La mariapolis europĆ©enne se situe dans le contexte d’un continent de plus en plus fragmentĆ©. Ā« Notre rĆŖve est de proposer un Ć©vĆ©nement qui mette en valeur la beautĆ© du continent europĆ©en dans toute sa diversitĆ©, où la richesse de chaque culture Ć©merge dans la belle tapisserie qu’est l’Europe Ā», a dĆ©clarĆ© Peter Forst, membre du mouvement des Focolari. Ā« Nous croyons qu’en partageant et en approfondissant la connaissance de nos tĆ©moignages, de nos cultures et de notre histoire, nous pouvons jeter les bases d’une Europe plus unie Ā». La Mariapolis est une rencontre où les citoyens d’une ville temporaire tentent de construire un nouveau type de sociĆ©tĆ© humaine basĆ©e sur les relations, comme dans une famille : la fraternitĆ© et le respect mutuel sont au centre de ces vacances. Les participants seront logĆ©s dans des hĆ“tels, des instituts religieux, des maisons et des appartements Ć  louer dans la belle vallĆ©e du Primiero. Une Ć©quipe de personnes de diffĆ©rents pays europĆ©ens a prĆ©parĆ© le programme des quatre semaines, qui comprendra une sĆ©rie de contributions thĆ©matiques, des moments d’Ć©changes culturels, des ateliers et des tables rondes. Ā« EspĆ©rons qu’il y en ait pour tous les goĆ»ts ! Et, bien sĆ»r, que ce soit aussi des vacances ! Les participants auront un large choix : promenades, excursions et autres Ć©vĆ©nements culturels Ā», a commentĆ© Ana Siewniak du Royaume-Uni, membre du ComitĆ© scientifique. Elle a dit Ć  CatholicIreland.net que l’un des objectifs de la Mariapolis europĆ©enne est de crĆ©er “des espaces pour Ć©changer la richesse de nos cultures et de nos expĆ©riences”, par exemple en apprenant les rĆ©pertoires musicaux ou les danses de nos pays respectifs. Dans une rĆ©cente interview, Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a dĆ©crit sa premiĆØre expĆ©rience vĆ©cue lors de la derniĆØre Mariapolis qui s’est tenue Ć  Primiero en 1959. Ā« Je m’en souviens bien, nous dormions dans des salles de classe, tous les matelas Ć©taient par terre. Il y avait une chaise entre chaque lit et c’Ć©tait le mobilier pour tous les participants. Il n’y avait pas d’armoires, pas de miroirs, et pourtant rien de tout cela ne compromettait l’expĆ©rience de la Mariapolis Ā». Ā« MĆŖme si la Mariapolis Ć©tait matĆ©riellement pauvre, poursuit Maria Voce, elle Ć©tait trĆØs riche en grĆ¢ces spirituelles. Le divin construit parmi tous brillait parmi le public de la Mariapolis, impliquant les participants Ā». Parmi les 12 000 personnes qui sont passĆ©es Ć  la Mariapolis de Fiera di Primiero en 1959, il y avait des gens de toutes classes sociales et de nombreux pays, explique la prĆ©sidente des Focolari. Ā« Les pauvres et les riches sont arrivĆ©s grĆ¢ce Ć  une grande communion des biens entre tous. C’Ć©tait vraiment la rencontre d’une ville riche en relations et en amour mutuel. Les gens Ć©taient tous Ć©gaux et l’amour donnait Ć  tous la mĆŖme vie divine et la mĆŖme joie Ā».

Susan Gately

Source: Catholicireland.net Renseignements: mariapolieuropea.org

Ɖvangile vĆ©cu : Ā« Vous avez reƧu gratuitement, donnez gratuitement Ā».

La logique de JĆ©sus et de l’Ɖvangile est toujours de recevoir pour partager, jamais en vue d’ accumuler pour soi. C’est aussi une invitation pour nous tous Ć  reconnaĆ®tre ce que nous avons reƧu : Ć©nergies, talents, capacitĆ©s, biens matĆ©riels, et Ć  les mettre au service des autres. Les frais de scolaritĆ© Je suis responsable d’un foyer d’Ć©tudiants dans un village du Pendjab. Le jour de l’inscription au baccalaurĆ©at, deux frĆØres viennent me dire qu’ils n’ont pas l’argent pour s’inscrire. Malheureusement, je n’ai pas non plus les moyens de les aider. Mais je ne peux pas me reposer Ć  la pensĆ©e de ces jeunes et deux jours plus tard, ayant fait quelques Ć©conomies, Ć  leur insu, j’envoie les demandes d’inscription respectives au bureau du surintendant. Le mĆŖme jour, j’ai reƧu l’offre d’un gros travail dans les champs avec mon tracteur. (M.A. – Pakistan) Le surplus de monnaie Je vĆ©rifie rarement la monnaie qu’on me rend Ć  la caisse, parce que je suis toujours pressĆ©. Mais un soir, en rentrant chez moi, je fais cette vĆ©rification. Le surplus qui me reste n’est pas trĆØs Ć©levĆ©, mais je pense que la caissiĆØre pourrait avoir des problĆØmes si,en fin de journĆ©e, ses comptes ne sont pas justes. Je retourne donc rendre ce qui ne m’appartient pas. (Annalisa – Suisse) Tout ce que j’ai Je suis vieux et je vis seul, avec une pension misĆ©rable qui ne me permet pas d’arriver Ć  la fin du mois, mais la providence de Dieu ne me fait jamais manquer du nĆ©cessaire. Un jour je dois me rendre Ć  l’hĆ“pital pour des examens et je n’ai que 2 euros dans ma poche pour le ticket de bus. Un pauvre homme me demande l’aumĆ“ne. Je lui donne ces 2 euros. Ici, je suis connu, peut-ĆŖtre que quelqu’un m’emmĆØnera dans sa voiture. Je fais quelques pas et je rencontre une personne qui me connaĆ®t bien : sans rien dire, elle prend mon portefeuille et me propose 50 euros. (Tonino – Italie) Pique-nique On a quittĆ© la ville avec nos quatre filles. Nous avons jouĆ©, dĆ©jeunĆ©, chantĆ© avec joie. Le soir, nous sommes revenus fatiguĆ©s, mais heureux. Mais arrivĆ©s au seuil de notre porte, nous ne trouvons pas les clĆ©s. Qui avait les clĆ©s ? Qui avait fermĆ© la porte ? Ma femme et moi Ć©tions en train de nous disputer lorsque notre deuxiĆØme est intervenue : “Pourquoi vous disputez-vous ? JĆ©sus ne nous a-t-il pas dit de nous aimer ?”. A ces mots, nous changeons d’attitude. ImmĆ©diatement aprĆØs, nous trouvons les clĆ©s dans le sac du pique-nique. (T.V. – Madagascar)

Up2Me Project : Ć  l’école de la rĆ©ciprocitĆ©

Up2Me Project : Ć  l’école de la rĆ©ciprocitĆ©

AffectivitĆ©, sexualitĆ© et relations interpersonnelles sont au centre de ce parcours adressĆ© aux adolescents et aux familles. Cette annĆ©e ils s’ouvrent Ć©galement Ć  la tranche d’âge des enfants. On en parle avec le couple de Barbara et Paolo Rovea. Soyons honnĆŖtes : construire des relations dignes de ce nom, ce n’est jamais facile, d’autant plus aujourd’hui où la plupart de nos rapports sont filtrĆ©s par la technologie et cela dĆØs la plus tendre enfance. Les enfants et les adolescents apprennent beaucoup de l’écran des smartphones, pendant que les parents d’aujourd’hui sont pour le moins dĆ©sorientĆ©s et continuellement Ć  la recherche – plus ou moins consciente – de la clĆ©, afin de comprendre et d’éduquer les propres enfants Ć  l’affectivitĆ© et Ć  la sexualitĆ©. C’est un dĆ©fi Ć©norme s’il est affrontĆ© seul, qui devient au contraire possible s’il est vĆ©cu en synergie entre familles, animateurs et experts . Le Projet Up2Me (littĆ©ralement :’’cela dĆ©pend de moi’’) part rĆ©ellement de la recomposition du pacte Ć©ducatif. Il naĆ®t afin d’offrir aux adolescents et prĆ©-adolescents ainsi qu’à leurs familles, un espace personnalisĆ© mais aussi partagĆ© et surtout qualifiĆ©, pour connaĆ®tre et affronter les Ć©motions, pour donner vie Ć  des relations positives en famille, Ć  l’école, dans les groupes ; en dĆ©finitive, afin d’offrir des outils pour se construire un projet de vie. NĆ© dans le cadre des parcours Ć©ducatifs des Focolari, le projet a grandi et est en train d’être diffusĆ© dans diffĆ©rents pays. On en parle avec le couple de Barbara et Paolo Rovea, elle est kinĆ©sithĆ©rapeute et lui mĆ©decin, ils sont tous deux italiens, du comitĆ© scientifique d’Up2Me et membres du Centre International des Familles Nouvelles. Immagine1 800x400Up2Me a commencĆ© en 2016 avec deux cours pilotes en Italie et quelques expĆ©rimentations dans diffĆ©rents pays du monde. Comment l’idĆ©e est-elle nĆ©e ? Le projet mise sur une formation intĆ©grale – Ć  l’affectivitĆ©, la sexualitĆ©, l’émotivitĆ© et Ć  l’orientation des choix fondamentaux de la vie – que nos enfants ont Ć  affronter et pour lesquels, ils ne disposent souvent pas d’outils adĆ©quats. Beaucoup de parents ne se trouvent Ć©galement pas suffisamment prĆ©parĆ©s au rĆ“le d’éducateurs et les informations reƧues Ć  l’école ou par le biais des mĆ©dias, ne forment dans la plupart des cas ni Ć  la valeur de la personne dans son intĆ©gritĆ©, ni n’éduquent Ć  assumer les responsabilitĆ©s en matiĆØre de choix et de comportements. A la base du projet, il y a l’idĆ©e de contribuer Ć  former une ā€˜ā€™personne-relation’’ : de quoi s’agit-il ? L’être en relation est l’essence mĆŖme de la personne humaine, le fondement ontologique pour favoriser une croissance complĆØte qui puisse voir les enfants et les adolescents, selon les caractĆ©ristiques propres Ć  leur Ć¢ge, protagonistes de choix conscients et capables de vivre des relations positives, pour le dĆ©veloppement harmonieux des dimensions biologiques, Ć©motionnelles, intellectuelles, sociales, spirituelles et qui tiennent compte de l’historique du milieu dans lequel ils vivent. Pour pouvoir ĆŖtre ā€˜tutor’ d’Up2Me et pouvoir commencer des cours, il faut frĆ©quenter une Ć©cole internationale. Quels sont les prochains rendez-vous ? Pour 2019, trois nouvelles pĆ©riodes de formation sont prĆ©vues : une aura lieu aux Philippines et est adressĆ©e en particulier au continent asiatique et Ć  l’Australie ; tandis que celle qui aura lieu en Argentine est adressĆ©e aux participants des AmĆ©riques ; et enfin, celle de Prague (RĆ©publique TchĆØque) est adressĆ©e Ć  l’Europe. Lors de cette derniĆØre formation, sera mis sur pied pour la premiĆØre fois, un cours spĆ©cifique pour facilitateurs du parcours Up2Me adressĆ© aux enfants. Up2Me prĆ©voit trois cours pour les adolescents (9-11/12- 14/15-17) et un pour les enfants. Quelle est la mĆ©thodologie ? 20151126 02Elle est de type inductif : sous le guide du ā€˜tutor’ la mĆ©thode aide Ć  dĆ©velopper chez les jeunes, la capacitĆ© d’acquĆ©rir les connaissances d’une maniĆØre autonome. Par le biais de clips vidĆ©os, de jeux de rĆ“les, d’activitĆ©s de groupe, les adolescents et les prĆ©-adolescents arrivent Ć  tirer des principes gĆ©nĆ©raux, Ć  se former une conscience personnelle. Up2Me offre en plus Ć  leurs parents, s’ils le dĆ©sirent, un parcours parallĆØle sur des thĆ©matiques Ć©ducatives liĆ©es aux sujets dĆ©battus par les adolescents. On Ć©change des expĆ©riences de vie, et on dĆ©couvre l’éducation comme une ā€˜ā€™mission possible’’, accompagnĆ©s par un couple mariĆ©. Et enfin, dans le parcours des enfants, les parents sont impliquĆ©s activement, accompagnĆ©s par des facilitateurs, et par des experts et, avec leurs enfants, Ć  travers des jeux, ils s’ouvrent Ć  des thĆ©matiques spĆ©cifiques. Tout cela afin de construire une personne capable de connaĆ®tre les Ć©motions (les reconnaĆ®tre en soi, dans les autres et apprendre Ć  les gĆ©rer) et de parler de thĆØmes tels que la corporĆ©itĆ©, la vie et la mort. TĆ©lĆ©charge ici le flyer du projet en diffĆ©rentes langues

Stefania Tanesini

Maria Voce aux SecrƩtaires gƩnƩraux du CCEE

La PrĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, rapporte briĆØvement sa participation Ć  la rencontre annuelle des SecrĆ©taires gĆ©nĆ©raux des ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe (CCEE) qui se tient Ć  Birmingham (Royaume-Uni) du 1er au 4 juillet. La relation entre institution et rĆ©alitĆ©s charismatiques des Eglises d’Europe d’aujourd’hui est au centre de l’Ć©vĆ©nement. Ā« Ces jours-ci, j’ai participĆ©, avec Jesùs Moran, Ć  la rencontre des SecrĆ©taires gĆ©nĆ©raux des ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe. J’ai Ć©tĆ© invitĆ©e parce qu’ils avaient choisi comme thĆØme la prĆ©sence du charisme et de l’institution dans les Ɖglises d’Europe et leur co-essentialitĆ©, leur relation. Ils ont voulu baser leur rencontre de quatre jours sur ces deux thĆØmes principaux : l’un confiĆ© Ć  un Ć©vĆŖque pour la partie institutionnelle et l’autre Ć  moi-mĆŖme pour la partie charismatique. Je dois reconnaĆ®tre que j’ai Ć©tĆ© accueillie avec beaucoup d’affection et d’estime et que lorsque j’ai pris la parole, j’ai senti une profonde comprĆ©hension et une Ć©coute, je dirais, exceptionnelle. Ensuite, pendant une heure, ils ont encore discutĆ©, en groupes, sur le sujet puis ; ils ont voulu nous rencontrer Ć  nouveau pour approfondir certains aspects du thĆØme avec beaucoup d’Ć©coute. J’ai ressenti en chacun d’eux une grande estime pour notre Mouvement et une nouvelle prise en considĆ©ration de tous les mouvements et de leur apport au sein des Eglises europĆ©ennes. Maintenant, ils vont continuer Ć  travailler sur ce mĆŖme sujet, aprĆØs nous avoir remerciĆ©s trĆØs vivement parce qu’ils ont senti que notre prĆ©sence reprĆ©sentait prĆ©cisĆ©ment cette rĆ©alitĆ© charismatique. En particulier, lorsque nous avons parlĆ© de l’intĆ©gration du profil marial et du profil pĆ©trinien dans l’Ɖglise, ils ont Ć©tĆ© trĆØs reconnaissants qu’elle ait Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e par une personne d’un mouvement comme le Mouvement des Focolari, par sa PrĆ©sidente, et par une femme ; ils ont donc Ć©tĆ© particuliĆØrement reconnaissants de cette prĆ©sence et, d’ailleurs j’Ć©tais la seule femme parmi une quarantaine de prĆŖtres, dont six Ć©vĆŖques qui reprĆ©sentaient les diffĆ©rentes ConfĆ©rences Ć©piscopales d’Europe. Au dĆ©but, il y a eu le mot d’introduction du Cardinal de Westminster et de l’ArchevĆŖque de Birmingham qui ont vraiment tĆ©moignĆ©, eux aussi, d’un grand accueil et d’un grand amour pour le Mouvement et pour moi personnellement. Je remercie donc sincĆØrement aussi tous ceux qui m’ont accompagnĆ©e Ā».

par la RƩdaction

L’Église des jeunes

L’Ɖglise des jeunes

Entretien avec Guilherme Baboni qui a participĆ©, au nom des jeunes des Focolari, au XIĆØme Forum international des jeunes, organisĆ© par le DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, du 19 au 22 juin 2019. Ā« Nous voulons apporter la lumiĆØre de l’Evangile Ć  tout le monde, tĆ©moigner de l’amour de JĆ©sus, sortir de nos cercles pour atteindre ceux qui sont loin Ā». C’est avec enthousiasme que Guilherme Baboni, 26 ans, du BrĆ©sil, raconte son expĆ©rience au XIĆØme Forum international des jeunes, organisĆ© par le DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, du 19 au 22 juin Ć  Ciampino, prĆØs de Rome. Il Ć©tait la consĆ©quence idĆ©ale du Synode des Ć©vĆŖques d’octobre dernier voulu par le Saint-PĆØre et ce fut un moment de rĆ©flexion pour la mise en œuvre de l’Exhortation Apostolique Christus Vivit. L’Ć©vĆ©nement a rassemblĆ© 250 jeunes de 18 Ć  29 ans qui reprĆ©sentaient 109 pays et 37 communautĆ©s et mouvements ecclĆ©siaux. Guilherme a participĆ© en tant que membre du mouvement des Focolari. Il raconte ici son expĆ©rience : Ā« L’image rĆ©pandue de l’Ɖglise est souvent celle d’une vieille institution morte, loin de la vie rĆ©elle. Au Forum, au contraire, nous avons fait l’expĆ©rience d’une Ɖglise vivante, crĆ©ative et universelle, composĆ©e de nombreux jeunes qui ont rencontrĆ© JĆ©sus et qui, poussĆ©s par l’Esprit Saint, veulent apporter la lumiĆØre de l’Ɖvangile Ć  leurs pairs et aux adultes. Une Ɖglise qui a de nombreux bras qui travaillent pour cet objectif Ā».

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Au centre, Guilherme Baboni

Quelle contribution concrĆØte les jeunes peuvent-ils apporter Ć  la vie de l’Ɖglise ? Ā« Les jeunes peuvent apporter Ć©nergie et vivacitĆ©. Comme l’a soulignĆ© le Pape FranƧois lors du Synode, ĆŖtre jeune est avant tout une condition de l’Ć¢me, une Ć©nergie qui vient de l’intĆ©rieur, avoir le dĆ©sir de changer et de mettre le feu au monde Ā». Le Pape exhorte l’Ɖglise Ć  marcher ensemble, Ć  vivre la synodalitĆ©. Qu’est-ce que la synodalitĆ© pour toi ? Ā« Pour moi, c’est une Ɖglise qui sort, qui s’ouvre aux gens, dĆ©sireuse d’accueillir et d’accompagner tout le monde. Il ne suffit pas qu’elle ouvre sa porte, il faut qu’elle aille Ć  contre-courant et qu’elle se rende auprĆØs des gens, surtout auprĆØs de ceux qui sont loin Ā». Que signifie pour un jeune d’ĆŖtre l’expression d’une Ɖglise en sortie ? Ā« C’est tĆ©moigner par ses actions en famille, parmi ses amis, Ć  l’Ć©cole, au travail. Il ne s’agit pas tellement de parler, on peut le faire plus tard, mais d’être un exemple vivant et lumineux de l’Evangile. Il arrive alors que ceux qui nous entourent soient frappĆ©s par notre comportement et veuillent savoir ce qui nous anime. Nous pouvons alors parler de Dieu Ā». Quelle contribution peut apporter le Mouvement des Focolari Ć  la promotion d’une Ɖglise synodale ? Ā« Le Pape demande, Ć  nous les jeunes, d’ĆŖtre un exemple d’unitĆ© dans un monde divisĆ©. Et c’est prĆ©cisĆ©ment cet exemple d’unitĆ© que le Mouvement des Focolari, nĆ© du charisme d’unitĆ© de Chiara Lubich, peut apporter au monde. Le dĆ©sir d’apporter la lumiĆØre de Dieu Ć  tous est une expression de la spiritualitĆ© du Mouvement : une lumiĆØre qui – nous le croyons – n’est pas seulement pour les catholiques mais pour tous les chrĆ©tiens, les fidĆØles d’autres religions et pour ceux qui n’ont pas de rĆ©fĆ©rence religieuse Ā». Quels engagements ont pris les jeunes du Forum pour mettre en œuvre le message de Christus Vivit, que le Pape a offert Ć  toute l’Ɖglise Ć  la fin du Synode ? Ā« Nous, les jeunes, nous nous sommes engagĆ©s Ć  travailler avec l’Ɖglise d’une maniĆØre crĆ©ative pour apporter l’exhortation Ć  tous. Chaque mouvement selon son charisme, chaque groupe selon sa spĆ©cificitĆ©. Nous sommes plusieurs bras de l’unique corps vivant de l’Ɖglise Ā». Quelle contribution peut apporter le Mouvement Ć  la mise en œuvre de l’Exhortation Christus Vivit ? Ā« Ɖcouter les jeunes et leur permettre d’être les acteurs est quelque chose que nous avons toujours fait au sein du Mouvement. Par exemple, nous aurons bientĆ“t l’assemblĆ©e des jeunes des Focolari, ce sera un moment pour les Ć©couter et promouvoir des initiatives. De plus, chaque annĆ©e pendant la Semaine Monde Uni, les jeunes s’engagent dans de nombreuses activitĆ©s pour tĆ©moigner de l’unitĆ© et de l’amour Ć©vangĆ©lique. Le Pape nous exhorte Ć  nous engager dans l’accompagnement des jeunes ; nous avons fait un premier pas lors d’une session qui s’est tenue il y a un mois Ć  Castelgandolfo avec 500 participants de plus de 60 pays. Elle Ć©tait consacrĆ©e prĆ©cisĆ©ment Ć  l’accompagnement des personnes Ć  toutes les Ć©tapes et Ć  tous leurs Ć©tats de vie.

Claudia Di Lorenzi

La beautƩ de la famille

La beautƩ de la famille

01/07/2019 Comment se comporter face aux familles sĆ©parĆ©es, aux personnes divorcĆ©es ou vivant en seconde union, aux cohabitants ? Les Ā« Familles Nouvelles Ā» s’engagent pour les couples mariĆ©s et les familles en difficultĆ©. Ā« La famille c’est l’amour qui va et qui vient. C’est le partage, le soutien et la rĆ©ciprocitĆ©. C’est la prise en charge des enfants et c’est le lieu privilĆ©giĆ© de la croissance, mĆŖme pour les parents. La famille, c’est toujours recommencer Ā». C’est ce que nous disent Lucia et Massimo Massimino, 40 ans, mariĆ©s depuis 17 ans avec trois enfants. Ils vivent Ć  Collegno, prĆØs de Turin et sont engagĆ©s pour les Focolari dans le Mouvement Familles Nouvelles qui offre des espaces de dialogue et de formation aux couples. Nous les avons rencontrĆ©s. famiglia MassiminoOn ne parle aujourd’hui que de Ā« sacrifices Ā» qu’implique la formation d’une famille. On omet de parler de la beautĆ© de la famille : commenƧons Ć  partir d’ici… Lucia – La beautĆ© de la famille, c’est sentir que quelqu’un prend soin de toi et ĆŖtre capable de prendre soin. C’est sentir qu’on pense Ć  toi, que tu es le bienvenu, que tu fais partie d’une communautĆ©. Massimo – C’est aussi le fait de partager les joies et les souffrances, aussi avec les enfants, car ils savent voir au-delĆ  de tes paroles. C’est beau de voir que ta vie continue dans tes enfants. Aujourd’hui, de nombreuses familles sont en difficultĆ©, dĆ©chirĆ©es ou divisĆ©es. Avec Familles Nouvelles, il vous arrive d’accueillir la souffrance de nombreux couples. Quels parcours leur proposez-vous ? Lucia – Certaines crises nĆ©cessitent un accompagnement temporaire ; ces couples dĆ©sirent se confier Ć  des amis et tu comprends alors, parce que tu l’as peut-ĆŖtre vĆ©cu, que c’est seulement un passage dans la vie. Face Ć  des crises plus graves, nous accompagnons les couples vers des choix qui nĆ©cessitent des professionnels animĆ©s de grandes valeurs. Massimo – En tant que Mouvement, nous misons beaucoup sur la formation. Lucia et moi, nous nous occupons de jeunes couples et nous organisons des rencontres où nous invitons des Ć©ducateurs et des psychologues dans le but d’offrir des outils pour gĆ©rer un conflit, par exemple. Il s’agit de rĆ©unions ouvertes aux couples, fiancĆ©s, mariĆ©s, cohabitants ou sĆ©parĆ©s. Une formation qui s’inspire au charisme d’unitĆ© de Chiara Lubich, nĆ© au sein de l’Ɖglise catholique mais ouvert aussi aux personnes d’autres religions ou sans rĆ©fĆ©rence religieuse. Famiglie 2Comment se comporter avec les familles sĆ©parĆ©es, les personnes divorcĆ©es ou en seconde union, les cohabitants ? Lucia – Le Mouvement des Focolari a une vraie passion pour eux. Familles Nouvelles cherche Ć  connaĆ®tre ces personnes, investit dans les relations personnelles, les seules qui peuvent aider et qui nous permettent de comprendre les raisons de la rupture, la souffrance. Les journĆ©es dĆ©diĆ©es Ć  la famille sont des moments privilĆ©giĆ©s où l’on vit une atmosphĆØre de confrontation et où l’on dĆ©couvre dans l’Ć©chec une opportunitĆ© pour recommencer. Quand on parle de famille, on parle d’amour. C’est donc inĆ©vitable de Ā« prendre Dieu Ć  parti Ā» dans ces rĆ©flexions ? Massimo – Nous sentons que le mariage rend Dieu prĆ©sent dans notre famille, et en vertu de cette prĆ©sence, la famille vit une circularitĆ© d’amour parmi ses membres qui – pour citer Chiara Lubich – rappelle celle que vit le PĆØre, le Fils et le Saint Esprit. Nous sentons que cette prĆ©sence nous soutient mĆŖme dans les moments où tu voudrais t’échapper. C’est une expĆ©rience qui ne peut ĆŖtre enseignĆ©e, qu’on peut seulement vivre et que nous racontons ouvertement mĆŖme aux couples non mariĆ©s ou non croyants. Beaucoup de gens se demandent : l’amour peut finir ? Existe-t-il une recette afin que Ā« pour toujours Ā» puisse durer vraiment pour toujours ? Lucia et Massimo – La pĆ©riode amoureuse ne dure pas mais les mots clĆ©s sont Ā« recommencer et savoir se pardonner Ā». Le fait de partager le chemin du mariage avec d’autres couples, de partager des valeurs importantes et des initiatives, nourrissent le couple. Il est Ć©galement important de se rappeler d’être non seulement pĆØre et mĆØre mais aussi mari et femme, amoureux l’un de l’autre.

Claudia Di Lorenzi

Sur les traces de Zwingli Ć  Zurich

Sur les traces de Zwingli Ć  Zurich

29/06/2019Ā  Un groupe de 60 personnes de diffĆ©rentes Ɖglises a cĆ©lĆ©brĆ© ensemble les 500 ans de la RĆ©forme en Suisse. Un voyage entre histoire et mĆ©moire , un parcours de connaissance et de dialogue de vie afin de connaĆ®tre les racines de l’Église rĆ©formĆ©e ainsi que ses dĆ©fis actuels. ā€˜ā€™En cette fin de semaine, j’ai expĆ©rimentĆ© qu’à travers la prĆ©sence de JĆ©sus parmi ceux qui s’aiment, une ā€˜vie de plĆ©nitude’ est toujours davantage possible, que ce soit au sein de l’Église rĆ©formĆ©e qu’en celui de l’Église catholique. Je veux contribuer d’une maniĆØre complĆØtement nouvelle et plus consciente Ć  l’édification de ponts entre les deux confessions’’. C’est avec ces paroles qu’un des participants synthĆ©tise le sens des trois journĆ©es dĆ©diĆ©es Ć  la ā€˜ā€™Zurich de la RĆ©forme’’ organisĆ©e dans la ville suisse par le Mouvement des Focolari afin de connaĆ®tre les causes de la RĆ©forme dans cette ville. En effet, en janvier d’ il y a 500 ans, Huldrych Zwingli(1484-1531), Ć  ce moment -lĆ  encore prĆŖtre catholique, Ć©tait montĆ© sur la chaire du Grossmünster afin de prĆŖcher pour la premiĆØre fois et avait interprĆ©tĆ© l’Évangile de Matthieu. Un moment considĆ©rĆ© comme Ć©tant le premier signal du dĆ©but de la RĆ©forme Ć  Zurich. L’objectif de ces trois journĆ©es Ć©tait de faire en sorte que des personnes de diffĆ©rentes confessions puissent se rencontrer et qu’ils connaissent l’histoire et les richesses spĆ©cifiques de l’Église RĆ©formĆ©e. Afin d’ aimer l’ ā€˜ā€™Ć‰glise de l’autre comme la sienne’’ (Chiara), il faut d’abord la connaĆ®tre. Y ont participĆ©, 60 personnes venues de l’Allemagne, de l’Autriche, de l’Italie, de la Slovaquie et de diffĆ©rents cĆ“tĆ©s de la Suisse. IMG 1418Le premier parmi les Ć©vĆ©nements survenus a eu comme cadre la simplicitĆ© de l’Église rĆ©formĆ©e de Baar, complĆØtement centrĆ©e sur la Bible, sur les fonds baptismaux et sur la chaire. Le dialogue avec le pasteur local a permis aux participants d’accĆ©der Ć  une profonde comprĆ©hension de la spiritualitĆ© rĆ©formĆ©e. Il n’a pas cachĆ© les difficultĆ©s de son Ɖglise, mais a transmis sa passion dans le fait de chercher soutien et orientation seulement dans la Parole de Dieu et non dans une institution. Les Ć©vĆ©nement suivants ont eu lieu Ć  Zurich. Au SĆ©minaire de ThĆ©ologie, Dr. Gergely CsukĆ”s, assistant senior de l’Institut suisse de l’histoire de la RĆ©forme, a dĆ©crit la situation sociale, politique et religieuse de Zurich au Moyen Ƃge en mettant en Ć©vidence les aspirations de Zwingli en tant que rĆ©formateur et en a soulignĆ© l’actualitĆ©. ā€˜ā€™Je me sens proche plus que jamais des chrĆ©tiens rĆ©formĆ©s – disait un des participants – Ć  travers l’histoire et tout ce qui nous a Ć©tĆ© communiquĆ©, la beautĆ© mais aussi la souffrance pour ce qui s’est passĆ©, j’ai Ć©tĆ© profondĆ©ment impressionnĆ©. Il s’agit de la vie de chrĆ©tiens vĆ©cue ensemble. Je veux recommencer et aller de l’avant’’. Et un autreĀ :’’jamais comme aujourd’hui, je n’avais reƧu une explication et une comprĆ©hension aussi claires des aspirations de Zwingli qui sont toujours actuelles. J’ai appris Ć  l’apprĆ©cier, lui et ses premiers compagnons et les rĆ©formateurs qui ont donnĆ© leur vie pour l’Évangile’’. MalgrĆ© des prĆ©visions mĆ©tĆ©orologiques dĆ©favorables, il a Ć©tĆ© possible de cheminer Ć  travers les lieux dans lesquels le rĆ©formateur de Zurich a travaillé : de la Grossmünster Ć  la Wasserkirche, de Lindenhof Ć  la pierre tombale qui rappelle la noyade des premiers Anabaptistes dans le fleuve Limmat. C’est justement du travail de rĆ©conciliation avec les Anabaptistes et les Amish aux Ɖtats-Unis dont a parlĆ© le pasteur Peter Dettwiller, alors que la pasteure Catherine McMillan a offert un cadre de l’Église rĆ©formĆ©e aujourd’hui dans le monde. En guise de conclusion, une priĆØre dans la crypte de Grossmünster, où nous Ć©tions rĆ©unis pour la priĆØre comme des frĆØres et sœurs en Christ, cela a Ć©tĆ© comme si une lumiĆØre intĆ©rieure illuminait tout-Ć -coup les zones d’ombre et les murs sĆ©culaires. J’ai ressenti une profonde joie et un grand respect.’’. Le dernier jour, il y a eu la lecture de quelques textes de Saint Nicolas de Flue, patron de la Suisse, et de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, qui ont constituĆ© la base spirituelle de la cĆ©lĆ©bration de la Sainte CĆØne. ā€˜ā€™Le fait d’être le corps commun du Christ dans la diversitĆ© – ce fut la rĆ©flexion d’un participant – Ć©tait une anticipation de l’unitĆ© visible de l’Église. C’était la rencontre avec le ChristĀ ! J’espĆØre que dans la cohabitation de la vie et dans le dialogue thĆ©ologique, nous ferons d’ultĆ©rieurs pas en avant l’un vers l’autre’’.

Stefania Tanesini

 

Protection des mineurs : nouveautƩs

Protection des mineurs : nouveautƩs

La nouvelle version des “Directives du Mouvement des Focolari pour la promotion du bien-ĆŖtre et de la protection des mineurs et des personnes vulnĆ©rables” vient d’entrer en vigueur. Le texte actualisĆ© peut ĆŖtre tĆ©lĆ©chargĆ© Ć  partir de notre site Web.

Orazio Moscarella

L’avocat Orazio Moscatello

Dans le sillage du Ā« Motu Proprio Ā» du Pape FranƧois sur la protection des mineurs, publiĆ© le 7 mai 2019, le Mouvement des Focolari actualise ses Ā« Lignes directrices pour la promotion du bien-ĆŖtre et de la protection des mineurs et des personnes vulnĆ©rables Ā». Le texte comporte de nombreuses nouveautĆ©s qui intĆØgrent Ć©galement les principes proclamĆ©s par le droit international en la matiĆØre et orientent les activitĆ©s de la Commission centrale permanente pour la promotion du Bien-ĆŖtre et de la Protection des mineurs (Co.Be.Tu.), l’Organe de surveillance et des reprĆ©sentants locaux du Mouvement. Mais quelles sont les nouveautĆ©s introduites ? Nous l’avons demandĆ© Ć  l’avocat Orazio Moscatello, membre de la Co.Be.Tu. Ā« Les nouvelles Directives rĆ©affirment les principes gĆ©nĆ©raux sur lesquels doivent reposer les activitĆ©s avec les enfants et les adolescents, l’obligation lĆ©gale des responsables du Mouvement de prendre toutes les mesures nĆ©cessaires pour prĆ©venir les abus et l’obligation morale – pour tous les membres du Mouvement – de signaler les cas d’abus et de mauvais traitements dont ils prennent connaissance. La nouveautĆ© est que le texte couvre toutes les formes d’abus et non seulement les abus sexuels, les mauvais traitements, le harcĆØlement et les brimades entre jeunes. En outre, le texte Ć©tablit des procĆ©dures transparentes pour protĆ©ger toutes les parties impliquĆ©es dans l’affaire ; les enquĆŖtes internes tout d’abord, visant Ć  Ć©tablir les faits, ne devraient pas durer plus de 90 jours, durĆ©e jugĆ©e suffisante pour Ć©couter la victime, l’accusĆ©, et pour la constitution du dossier mĆ©dical attestant l’abus. L’attribution d’un dĆ©lai Ć  l’enquĆŖte est un moyen de rendre justice aux victimes Ā». En matiĆØre de prĆ©vention, quelles sont les activitĆ©s prĆ©vues ? Ā« La formation, tout d’abord. Il a Ć©tĆ© Ć©tabli dans les lignes directrices prĆ©cĆ©dentes que les adultes Ć  qui seront confiĆ©s les mineurs devront suivre un cours de base où ils approfondiront les questions relatives Ć  l’enfance sous l’aspect psychologique, pĆ©dagogique et juridique. Selon les nouvelles lignes, ces cours doivent ĆŖtre rĆ©pĆ©tĆ©s tous les deux ans ; Ć  la conclusion de ceux-ci, un contrĆ“le sera effectuĆ© pour Ć©valuer l’aptitude de l’adulte Ć  mener des activitĆ©s avec les mineurs. De plus, les indications sur le milieu, la relation avec les familles et les protocoles dans les situations d’urgence sont renforcĆ©s Ā». L’obligation de dĆ©claration Ć  l’autoritĆ© judiciaire n’est prĆ©vue que dans certains pays. Le Mouvement des Focolari est prĆ©sent dans le monde entier, quelle est sa position sur cette question ? Ā« Tous les adultes appartenant au Mouvement ont – comme cela a Ć©tĆ© mentionnĆ© – l’obligation morale de signaler aux organes internes responsables les cas d’abus dont ils ont connaissance. Cela vaut pour tous les pays et nous pensons qu’il devrait y avoir une Ā« tolĆ©rance zĆ©ro Ā» Ć  cet Ć©gard. En ce qui concerne la communication Ć  l’autoritĆ© judiciaire, qui doit ĆŖtre faite Ć  l’issue de la procĆ©dure interne et sur la base d’une vraisemblance Ć©tablie des faits exposĆ©s dans la plainte, le Mouvement suivra les indications des ConfĆ©rences Ć©piscopales et des rĆØglements nationaux. Par consĆ©quent, en prĆ©sence d’une obligation lĆ©gale ou morale de signalement, les responsables transmettront la plainte Ć  l’autoritĆ© judiciaire compĆ©tente, contenant un compte rendu dĆ©taillĆ© de ce qui a Ć©tĆ© constatĆ©, assurant la coopĆ©ration la plus Ć©troite avec elle et transmettant toutes les informations en leur possession. Sur ce point, il faut tenir compte que les ConfĆ©rences Ć©piscopales des diffĆ©rents pays vont dans le sens de la reconnaissance de l’obligation morale des Ć©vĆŖques de dĆ©noncer les abus dans leur diocĆØse. Pour revenir aux Lignes directrices du Mouvement des Focolari, ce n’est que dans le cas de dĆ©saccord motivĆ© des parents, qui veulent ainsi protĆ©ger leur enfant, que la communication Ć  l’autoritĆ© judiciaire sera Ć©vitĆ©e. Dans ce cas, cependant, nous estimons qu’il est de notre devoir d’accompagner les parents en leur fournissant une assistance juridique et psychologique Ć©tendue. Il est clair que lorsque la lĆ©gislation nationale prĆ©voit l’obligation lĆ©gale de signaler la plainte aux autoritĆ©s judiciaires, celle-ci leur sera envoyĆ©e. Si la procĆ©dure interne a rĆ©vĆ©lĆ© des situations de maltraitance au sein de la famille, il sera toujours nĆ©cessaire, pour une meilleure protection de l’enfant, de porter l’affaire devant les autoritĆ©s compĆ©tentes. Chaque membre du Mouvement des Focolari a toujours le droit de porter plainte ou de faire rapport de maniĆØre indĆ©pendante Ć  l’autoritĆ© judiciaire compĆ©tente Ā». Quelle est la procĆ©dure Ć  suivre face Ć  la constatation interne de l’abus ? Ā« Pour les clercs, comme le prĆ©voit le droit canonique, le Mouvement informera l’Ć©vĆŖque du diocĆØse dans lequel l’abus s’est produit, de sorte que la compĆ©tence pour Ć©tablir les faits sera la prĆ©rogative de l’autoritĆ© ecclĆ©siastique. Dans ces cas, le Mouvement n’engagera pas sa propre procĆ©dure interne mais se conformera aux dĆ©cisions de l’autoritĆ© ecclĆ©siastique et prendra des mesures internes Ć  l’encontre de la personne consacrĆ©e : dĆ©mission, Ć©loignement ou sanctions plus lĆ©gĆØres en fonction de la gravitĆ© du fait. En ce qui concerne les laĆÆcs, une procĆ©dure interne vĆ©rifiera la vraisemblance de l’accusation : si les faits sont Ć©tablis, une sanction sera imposĆ©e. En ce qui concerne les mineurs responsables d’abus envers d’autres mineurs – une autre innovation des lignes directrices – et nous parlons d’harcĆØlement mais aussi d’abus sexuel, en plus d’Ć©tablir les faits, on aidera le mineur Ć  commencer un processus de sensibilisation Ć  la gravitĆ© des actes commis qui lui permettra de participer Ć  nouveau aux activitĆ©s. Cela se fera en collaboration avec la famille. Toutefois, dans les cas graves, le rapport sera transmis Ć  l’autoritĆ© judiciaire pour mineurs. La caractĆ©ristique commune des trois cas est que, lorsqu’un signalement est reƧu, des mesures de prĆ©caution seront prises. En attendant de vĆ©rifier si les faits sont vraisemblables ou non, il est appropriĆ© d’éloigner la personne accusĆ©e de toute activitĆ© avec des mineurs Ā». Quel type de soutien est prĆ©vu pour les victimes ? “AprĆØs avoir reƧu la signalisation de l’abus, le Mouvement s’emploie activement Ć  offrir aux victimes toute l’assistance psychologique et juridique possible, par l’intermĆ©diaire de ses experts.

Claudia Di Lorenzi

Directives du Mouvement des Focolari pour la promotion du Bien-être et la Protection des mineurs et des personnes vulnérables Voir également: Protection des mineurs : formation, prévention et tolérance zéro

Donner sa  vie pour sa ville

Donner sa vie pour sa ville

27/06/2019 Le Centre International des Focolari et tout le Mouvement sont rĆ©unis autour de la famille du Maire Emanuele Crestini et des habitants de Rocca di Papa (Rome, Italie). “Maire, ami, hĆ©ros”. C’est ainsi que la page Web de la commune de Rocca di Papa (Rome, Italie), Ć©voque le souvenir de son maire, Emmanuele Crestini, qui a Ć©tĆ© tuĆ© dans l’incendie causĆ© par une explosion du gazoduc, lors de travaux de maintenance, le 10 juin dernier. Beaucoup pourraient se demander pourquoi communiquer cette nouvelle sur cette page Web. La raison en est simple : Rocca di Papa abrite le centre international des Focolari et les relations avec le maire Crestini Ć©taient trĆØs frĆ©quentes et tout aussi amicales, ainsi qu’avec les autres administrateurs locaux des Castelli Romani. Le conseiller municipal Vincenzo Eleuteri a Ć©galement perdu la vie avec lui. Ils ont Ć©tĆ© les derniers Ć  quitter le bĆ¢timent en feu pour s’assurer que personne n’Ć©tait coincĆ© Ć  l’intĆ©rieur. Le geste de Crestini tĆ©moigne d’un courage et d’une gratuitĆ© exceptionnels envers les personnes qui travaillaient avec lui ce jour-lĆ , c’est un Ć©lu qui a dĆ©fendu avec un dĆ©vouement extrĆŖme, au prix de sa vie, les habitants de sa ville.

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A droite de Maria Voce, le maire Emanuele Crestini

Emmaüs, Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a exprimĆ© sa plus profonde sympathie Ć  l’occasion du dĆ©cĆØs prĆ©maturĆ© du maire, au nom du Mouvement dans tous les pays du monde. Dans le message adressĆ© Ć  la maire-adjointe de Rocca di Papa, Veronica Cimino, la PrĆ©sidente rappelle la figure d’Emanuele Crestini : Ā« Un exemple lumineux pour tous en raison de la gĆ©nĆ©rositĆ© dont il a fait preuve lors de ces derniers moments dramatiques en tĆ©moignant de sa grandeur d’Ć¢me et des valeurs fondamentales qui ont animĆ© son engagement et son action politique Ā». Le PrĆ©sident de la RĆ©publique italienne, Sergio Mattarella, a Ć©galement exprimĆ© ses condolĆ©ances. Rocca di Papa, où se trouve le Centre International du Mouvement des Focolari, entretient une relation particuliĆØre avec le Mouvement depuis ses dĆ©buts : c’est en effet la premiĆØre ville Ć  avoir accordĆ© la citoyennetĆ© d’honneur Ć  Chiara Lubich. Au fil du temps, il y a toujours eu des preuves d’amitiĆ© partagĆ©e et de collaboration avec les institutions locales. Parmi les plus rĆ©centes, la participation du maire Crestini, le 16 avril 2019, au Centre international, avec d’autres maires du secteur, pour accueillir une dĆ©lĆ©gation du venue de la ville de Trente en vue du prochain centenaire de la naissance de Chiara Lubich. ƀ cette occasion, le site web de la MunicipalitĆ© avait rĆ©digĆ© un article avec quelques dĆ©clarations du maire et de la maire-adjointe : “Ce fut vraiment un honneur d’accepter l’invitation de la prĆ©sidente Voce et un grand plaisir d’accueillir dans notre pays la dĆ©lĆ©gation du Trentin. – Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer, d’Ć©changer des expĆ©riences et des souvenirs liĆ©s Ć  Chiara Lubich, certains particuliĆØrement touchants et rĆ©vĆ©lateurs de l’esprit de cette grande protagoniste de notre histoire contemporaine, le tout dans une atmosphĆØre dĆ©tendue et constructive, visant Ć  rendre les cĆ©lĆ©brations du Centenaire le plus possible attrayantes. “Impliquer” est l’un des mots clĆ©s de l’enseignement de Chiara, qui nous a montrĆ© Ć  quel point l’unitĆ© d’intention, l’unitĆ© des communautĆ©s et de l’humanitĆ© est la meilleure voie. Cette noble pensĆ©e peut et doit ĆŖtre dĆ©clinĆ©e localement Ć  l’échelle de notre ville grĆ¢ce Ć  l’Ć©coute mutuelle et Ć  la volontĆ© de se rencontrer, de soutenir ceux qui en ont besoin, sans discrimination sociale aucune. Ā»

Patrizia Mazzola

Voyage en Syrie (1e partie) – Damas

Reportage d’un voyage avec Egilde Veri qui, aprĆØs 14 ans, revient en Syrie, lieu d’un terrible conflit. Nous entrons avec elle Ć  Damas pour rencontrer et Ć©couter la communautĆ© des Focolari du lieu. https://vimeo.com/343606583

Capitale d’une culture de l’unitĆ©

Capitale d’une culture de l’unitĆ©

A Matera, Capitale EuropĆ©enne de la Culture 2019, la prĆ©sidente et le coprĆ©sident des Focolari lancent un appel fort pour une Europe ouverte, inclusive et en dialogue. La ā€˜ā€™Ville des Cailloux’’ comme modĆØle vivant d’une cohabitation harmonieuse, plus juste et fraternelle. C’est ce dĆ©fi qu’ont lancĆ© Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n ce samedi, 22 juin 2019 Ć  Matera, Capitale EuropĆ©enne de la Culture 2019. Lors du congrĆØs ā€˜ā€™Habiter le temps et l’espace : la Culture de l’UnitĆ© au service de la Ville’’, organisĆ© par la communautĆ© des Focolari avec l’Association ā€˜ā€™l’Elicriso’’ de Matera, la prĆ©sidente et le coprĆ©sident ont envoyĆ© un message fort Ć  l’Europe, en invitant le vieux continent Ć  redĆ©couvrir sa mission : montrer au monde que les diversitĆ©s peuvent vivre ensemble sans Ć©touffer les diffĆ©rences ni violer les identitĆ©s. WhatsApp Image 2019 06 22 at 10.34.37Environ 550 personnes prĆ©sentes, parmi lesquelles l’archevĆŖque de Matera-Irsina, Antonio Giuseppe Caiazzo Oliva, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral de la Fondation Matera Basilicata 2019, Maria Voce a dĆ©clinĆ© la ā€˜ā€™culture de l’unité’’, de laquelle les Focolari se font porte-parole dans le monde entier, dans les aspects concrets de la vie d’une ville. Comment peut-on vivre aujourd’hui – c’est la question de la prĆ©sidente des Focolari – ā€˜ā€™une culture du dialogue, de l’accueil, de la fraternité’’ dans les milieux de l’économie et du travail, de l’interculturalitĆ©, de l’éthique sociale, de la santĆ© et de l’environnement, de l’art, de la formation humaine ou des moyens modernes de communication ? En rĆ©ponse Ć  cette question, la prĆ©sidente a prĆ©sentĆ© quelques exemples de villes dans lesquelles – Ć©galement par le biais de l’engagement des Focolari – les citoyens ont dĆ©couvert ā€˜ā€™la vocation’’ de leur ville en aimant ā€˜ā€™gĆ©nĆ©reusement leurs propres voisins, la propre communautĆ© ; en Ć©tant ā€˜ā€™des citoyens actifs et coresponsables’’, en rĆ©alisant ā€˜ā€™ensemble, l’art de la participation’’. Il en est ainsi Ć  Sulcis Iglesiente, en Sardaigne, où les Focolari, avec d’autres mouvements pacifistes, ont constituĆ© un comitĆ© qui travaille Ć  la reconversion d’une entreprise qui produit des armes. Et Ć©galement en Pologne, où l’administratrice publique dans le conseil de la SilĆ©sie SupĆ©rieure parle d’une Pologne qui n’est en rien fermĆ©e sur elle-mĆŖme et souveraine et de quelques villes où la collaboration entre les communautĆ©s religieuses et les organisations non gouvernementales aide Ć  l’intĆ©gration des migrants ukrainiens. Mais pour reconstruire les villes du XXI ĆØme siĆØcle, il ne suffit pas d’augmenter seulement la participation des citoyens, a conclu la prĆ©sidente des Focolari. Une contribution spĆ©cifique des politiques qui sont appelĆ©s Ć  pratiquer ā€˜ā€™l’amour des amours’’, expression que Chiara Lubich utilisait pour dĆ©finir l’engagement politique, est aussi nĆ©cessaire. C’est-Ć -dire qu’ils sont, eux, en premiĆØre ligne, Ć  donner vie Ć  des espaces où les initiatives et la passion pour les personnes et pour les groupes peuvent se rĆ©aliser et rassembler, Ć  l’image des couleurs de l’arc-en-ciel. WhatsApp Image 2019 06 22 at 12.01.46InterviewĆ© par le journaliste de la RAI Gianni Bianco, JesĆŗs MorĆ”n a ensuite approfondi les raisons de l’engagement pour une cohabitation fraternelle dans nos villes, en particulier celles de l’Europe. Le coprĆ©sident des Focolari s’est dit convaincu que l’Europe est appelĆ©e Ć  ĆŖtre ā€˜ā€™le modĆØle de tous les projets d’unification du monde’’. Afin de rĆ©aliser une telle vocation, a affirmĆ© MorĆ”n, elle doit revenir aux propres racines chrĆ©tiennes, Ć  un christianisme dont la grande prophĆ©tie est ā€˜ā€™la fraternitĆ© universelle’’ qui encourage les ā€˜ā€™processus qui, mĆŖme s’ils ont une claire racine et identitĆ©, sont inclusifs, portĆ©s au dialogue, et qui donc se montrent ouverts Ć  ĆŖtre partagĆ©s par des personnes les plus diverses au niveau du statut, de la religion ou de l’idĆ©ologie’’. Les souhaits de la prĆ©sidente et du coprĆ©sident des Focolari Ć  Matera, ont dĆ©peint un grand horizon :ā€™ā€™ĆŠtre une capitale d’une culture de l’unité’’, ā€˜ā€™une nouvelle ville’’ qui puisse ĆŖtre en mesure de ā€˜ā€™recomposer en unitĆ© le dessein de notre Europe et de la famille humaine’’.

Joachim Schwind

Ɖvangile vĆ©cu : un peu d’effort et les jours reprennent couleur

Faire nĆ“tre le style de vie de JĆ©sus, c’est approcher avec un esprit d’accueil et de partage les personnes que nous rencontrons dans notre milieu familial, professionnel, scolaire et de loisirs, mais en ayant Ć  cœur un projet plus vaste, la fraternitĆ© universelle. Le sanctuaire du bonheur au bord de la route AprĆØs la mort de ma sœur, j’ai rachetĆ© le kiosque qu’elle tenait. Ce n’Ć©tait pas mon rĆŖve d’ĆŖtre marchand de journaux, mais j’ai commencĆ© Ć  le vivre comme une occasion d’aimer : souvent des gens viennent pour Ć©changer quelques mots sur les Ć©vĆ©nements du jour. Mon kiosque est devenu un lieu de partage et d’humanitĆ©. J’ai crƩƩ un petit espace avec table et chaises, et par beau temps, il y a ceux qui s’arrĆŖtent non seulement pour lire, mais aussi pour parler. Quelqu’un m’a suggĆ©rĆ© de remplacer sur l’écriteau le mot “Journaux” par “Le kiosque du bonheur “. (M.R. – Italie) Maternels avec leur grand-mĆØre… Ma mĆØre, Ć  cause de la maladie, est retombĆ©e dans l’enfance, elle ne peut pas parler et semble ne pas comprendre. Il y a encore peu de temps, nous Ć©tions dans une situation d’exaspĆ©ration dont nous ne savions pas comment sortir. Des amis et des parents nous ont conseillĆ© de la placer dans une belle maison de retraite. AprĆØs en avoir parlĆ© Ć  nos deux enfants, nous avons dĆ©cidĆ© de partager les horaires pour l’aider Ć  la maison. Mon mari et moi, cependant, craignions de les impliquer dans une situation trop lourde, mais les garƧons, jour aprĆØs jour, devenaient de plus en plus maternels envers leur grand-mĆØre, la voyant comme une personne digne d’un grand respect , habitĆ©e par le mystĆØre d’une prĆ©sence que seul l’amour pouvait pĆ©nĆ©trer. Avec maman, la relation d’amour est dĆ©sormais faite d’ondes positives qui vont et viennent. (Y.O. – Japon) Donner Un soir, mon frĆØre s’est senti si malade qu’il a dĆ» ĆŖtre hospitalisĆ©. Comme nous sommes pauvres, j’ai couru demander un prĆŖt Ć  nos voisins. Ensuite, ma mĆØre et moi, avec mon frĆØre dans les bras, nous sommes allĆ©s Ć  l’hĆ“pital. AprĆØs quelques mĆØtres, voilĆ  qu’un pauvre homme nous demande l’aumĆ“ne. J’allais lui donner quelque chose, quand ma mĆØre m’a bloquĆ© : “On ne peut pas, on en a besoin ! Ā» Je lui ai rĆ©pondu : “Maman, si nous donnons, Dieu nous viendra en aide Ā». Et c’est ce que nous avons fait. A l’entrĆ©e de l’hĆ“pital, nous avons rencontrĆ© un mĆ©decin qui nous connaissait : grĆ¢ce Ć  lui, nous avons eu la gratuitĆ© des analyses, de l’hospitalisation et des mĆ©dicaments. Ma mĆØre ne comprenait pas. (M. – Ɖgypte) L’exemple Patty, notre plus jeune fille, Ć©tait partie avec une amie en Californie pour parfaire son anglais. Peu avant la fin de son sĆ©jour Ć  l’Ć©tranger, un coup de fil est venu comme une douche froide : elle attendait un bĆ©bĆ©. Le pĆØre de l’enfant l’aimait, mais elle ne savait pas si elle voulait l’Ć©pouser. J’Ć©tais sans voix, et quand elle m’a demandĆ© si elle pouvait rentrer Ć  la maison, j’ai acceptĆ© tout en pensant Ć  l’humiliation qui nous attendait dans le petit village où nous vivons, et où notre famille est considĆ©rĆ©e comme un exemple. Le temps qui restait avant son retour nous a permis de rĆ©flĆ©chir et de nous prĆ©parer Ć  l’accueillir Ć  bras ouverts, sans jugement, comme elle en avait besoin. Une petite fille est nĆ©e comme un rayon de soleil pour tout le monde. Quand plus tard une autre famille du village s’est retrouvĆ©e dans la mĆŖme situation, les parents nous ont dit : ” L’exemple que vous nous avez donnĆ© en accueillant votre fille nous encourage Ć  faire de mĆŖme “. (M.J.S. – Suisse) Une journĆ©e mal engagĆ©e J’ai quittĆ© la maison nerveuse et sur le chemin de l’Ć©cole, j’ai pensĆ© que la journĆ©e serait catastrophique. J’ai pensĆ© Ć  une camarade dĆ©sagrĆ©able, ce qui ne pouvait que faire empirer la situation. En classe, cependant, je me suis engagĆ©e Ć  ĆŖtre gentille avec elle, et du coup elle s’est montrĆ©e amicale et accueillante envers moi. La journĆ©e a pris une couleur diffĆ©rente. C’est vrai que parfois un petit effort suffit pour sortir de soi-mĆŖme, et pour que tout retrouve son harmonie. (M.S. – Hongrie)

d’aprĆØs Chiara Favotti

Le Paradis de 1949 : une expƩrience qui a forgƩ le mouvement des Focolari

Le Paradis de 1949 : une expƩrience qui a forgƩ le mouvement des Focolari

Le numĆ©ro de mai-juin 2019 de la revue HumanitĆ© Nouvelle est entiĆØrement consacrĆ© Ć  l’expĆ©rience mystique vĆ©cue par Chiara Lubich durant l’Ć©tĆ© 1949 et connue sous le nom de “Paradis de 1949”. Nous avons demandĆ© au PĆØre Fabio Ciardi, responsable du centre d’Ć©tudes interdisciplinaires “Ɖcole AbbĆ ” et membre du comitĆ© directeur pour la publication des travaux de Chiara Lubich, d’en expliquer les raisons. NU 234 copertPĆØre Fabio, dans ce numĆ©ro de la revue, Ć  cĆ“tĆ© d’un texte inĆ©dit de Chiara Lubich qui raconte en 1969 la pĆ©riode de contemplation spirituelle vĆ©cue vingt ans auparavant, on donne la parole aux protagonistes et aux tĆ©moins. Pourquoi ce choix ? Il y a maintenant 70 ans qu’a eu lieu l’évĆ©nement qui s’est produit au cours de l’Ć©tĆ© 1949. Il mĆ©rite que notre revue s’en souvienne. Nous avons donnĆ© la parole Ć  Igino Giordani, Pasquale Foresi, Klaus Hemmerle, Marisa Cerini, Giuseppe Maria ZanghĆ­, JesĆŗs Castellano, c’étaient les personnes les plus proches de Chiara pour lire et Ć©tudier ses Ć©crits de cette pĆ©riode. Ils faisaient partie de ce cercle d’Ć©rudits, l’ «École AbbaĀ», que Chiara voulait autour d’elle prĆ©cisĆ©ment pour l’aider Ć  mettre en valeur les enseignements inhĆ©rents Ć  l’expĆ©rience de 1949. Leurs Ć©crits, pour la plupart inĆ©dits, que nous avons publiĆ©s dans la revue, mettent en Ć©vidence leur contribution de chercheurs. En mĆŖme temps se manifeste clairement leur vĆ©cu personnel au contact de Chiara et de son expĆ©rience: ils ont Ć©tĆ© profondĆ©ment transformĆ©s. En ce sens, ce sont de vĆ©ritables tĆ©moins et protagonistes du Paradis de 1949. Nous les avons choisis aussi parce qu’ils ont achevĆ© leur “saint voyage” sur cette terre et nous croyons qu’ils sont dans ce Paradis Ć  l’Ć©tude duquel ils se sont tant consacrĆ©s. Pendant longtemps, il y a eu beaucoup de confidentialitĆ© sur la pĆ©riode appelĆ©e Ā« Paradis de 49 Ā», ce n’est que rĆ©cemment que nous avons commencĆ© Ć  publier des textes relatifs Ć  cette pĆ©riode, pourquoi ? Parce que Chiara avait le droit Ć  sa propre intimitĆ©. Ce fut une expĆ©rience trĆØs profonde et personnelle de Dieu, mĆŖme si, dĆØs le dĆ©but, elle a Ć©tĆ© partagĆ©e avec ceux qui ont vĆ©cu avec elle. Les Ć©crits des mystiques sont loin d’avoir tous Ć©tĆ© rendus publics avant leur mort : il a fallu 500 ans pour connaĆ®tre le journal de Saint Ignace de Loyola. Il y avait aussi le risque que le Paradis de 1949 soit mal interprĆ©tĆ©. Comme tout texte mystique, il a besoin d’ĆŖtre introduit et il est nĆ©cessaire que cette expĆ©rience soit revĆ©cue, en recrĆ©ant les conditions qui l’ont rendue possible, sinon il peut se rĆ©duire Ć  une vaine Ć©rudition. En ces annĆ©es-lĆ , il y avait aussi une certaine mĆ©fiance Ć  l’Ć©gard de ce nouveau Mouvement, capable d’impliquer des hommes, des femmes, des ecclĆ©siastiques, des religieux et des religieuses… et cela d’autant plus qu’il Ć©tait dirigĆ© par une femme. Cette pĆ©riode de visions et de comprĆ©hension a Ć©tĆ© trĆØs importante pour Chiara Lubich et pour le dĆ©veloppement du mouvement des Focolari Ć  ses dĆ©buts. Pouvez-vous nous en dire plus Ć  ce sujet ? Et que signifient ces textes aujourd’hui ? Le fait que ces Ć©crits n’aient pas Ć©tĆ© publiĆ©s dans leur intĆ©gralitĆ© n’a pas empĆŖchĆ© de partager et de participer Ć  l’expĆ©rience qu’ils contiennent. Chiara Lubich s’en est toujours inspirĆ©e dans son enseignement, les citant parfois explicitement, mĆŖme sans en indiquer l’origine. Tout le Mouvement des Focolari s’est constamment nourri de la lumiĆØre qui a jailli de cette expĆ©rience et qui l’a forgĆ©. Nous avons dĆ©jĆ  en nous le Paradis de 1949, plus que nous ne pouvons l’imaginer. Ces textes marquent le dĆ©but de l’Oeuvre de Marie dans toutes ses composantes, avec ses expressions de vie et ses initiatives sociales et culturelles. Ils sont aussi une prophĆ©tie qui demande encore Ć  s’accomplir, ils offrent une vision du plan de Dieu pour l’humanitĆ©, ils indiquent le chemin qui conduit Ć  son incarnation. Dans un temps d’Ć©garement et d’incertitude comme celui que nous vivons, le Paradis de 1949 peut nous aider Ć  redĆ©couvrir le sens profond de notre vie, de la vie de l’Ɖglise, de la sociĆ©tĆ©, du cosmos tout entier, et nous diriger vers la plĆ©nitude de son accomplissement.

Propos recueillis par Anna Lisa Innocenti

Cameroun : la douleur de tant de filles exige de nous une rƩponse

Cameroun : la douleur de tant de filles exige de nous une rƩponse

Un centre, promu par un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari, Ć  Douala, accueille des filles victimes d’exploitation, de violence et d’abus et offre une formation intĆ©grale et professionnelle. “Nous avons regardĆ© autour de nous et, avec un sentiment de douleur et d’impuissance face aux situations dramatiques dans lesquelles vivent les adolescents dans certains quartiers de la ville, nous nous sommes demandĆ© ce que nous pourrions faire’’. C’est par ces mots qu’ Albine Essene, de Douala (Cameroun) explique l’Ć©tincelle inspirante qui l’a amenĆ©e, avec un groupe de volontaires du Mouvement des Focolari, Ć  s’engager en faveur des filles victimes d’exploitation, de violence et d’abus: en 1998, le centre social HUPJEFI (Halte Utile Pour Jeunes Filles) de Douala (Cameroun) est crƩƩ. “Nombreux sont les adolescents – poursuit-elle – qui, tous les soirs dans la rue, surtout devant les hĆ“tels et les bistrots, sont obligĆ©s de se prostituer pour obtenir l’argent nĆ©cessaire Ć  leur survie. Beaucoup d’entre elles sont mineurs, ce sont donc de vĆ©ritables abus’’. Comment avez-vous commencĆ© ? “Un soir, l’une d’entre nous et son mari se sont arrĆŖtĆ©s pour rencontrer l’une de ces filles et l’accueillir Ć  leur domicile. Puis elle a contactĆ© ses parents en vue de la ramener en famille. Cet Ć©pisode nous a posĆ© beaucoup de questions dans nos cœurs: comment pourrions-nous continuer Ć  la suivre ? Comment pouvons-nous aussi aider d’autres filles ? Nous avions besoin d’un centre qui les accueillerait et leur offrirait une formation intĆ©grale. Nous avons fait une communion de biens entre nous: une a offert la maison, d’autres ont pris soin des filles, d’autres ont donnĆ© leur temps pour recueillir les renseignements chez les assistantes sociales, d’autres ont offert de l’argent. dĆ©7Le premier centre se trouvait au centre de la ville, où la prostitution Ć©tait Ć©levĆ©e. Nous avons commencĆ© d’abord avec deux filles et par la suite le centre Ć©tait rempli, au bout de quelques annĆ©es, le besoin s’est fait ressentir et trois autres centres ont Ć©tĆ© crƩƩs qui accueillent des filles de 14 Ć  22 ans. Notre activitĆ© consiste Ć  les Ć©couter, prendre soin de leur dĆ©veloppement intellectuel et social, mais aussi organiser des formations sur l’affectivitĆ© et la sexualitĆ© Ć  travers le programme EVA (Education for Life and Love). Nous avons Ć©galement crƩƩ un centre professionnel avec des cours de rĆ©daction, droit commercial, coupe, couture…, des activitĆ©s visant Ć  promouvoir leur intĆ©gration sociale. Nous sommes le seul centre au pays Ć  les prendre en charge avec une formation intĆ©grale. Au fil des ans, vous avez rencontrĆ© beaucoup de filles, plus de 300. Y a-t-il des histoires dont vous vous souvenez en particulier ? J’ai beaucoup d’histoires dans mon cœur. Je me souviens d’une fille qui nous a confiĆ© qu’elle avait des problĆØmes avec sa maman. C’est pourquoi elle a dĆ©cidĆ© d’Ć©pouser un garƧon qu’elle voyait. Nous lui avons demandĆ© si elle l’aimait, lui expliquant que le mariage est une grande dĆ©cision, pas une Ć©chappatoire pour rĆ©soudre ses problĆØmes. Elle nous a Ć©coutĆ©s sans rien dire. Le lendemain, dans une lettre, elle nous a expliquĆ© qu’elle n’aimait pas le garƧon. Une semaine plus tard, elle est revenue nous remercier: elle avait trouvĆ© le courage de quitter le garƧon et avait demandĆ© pardon Ć  sa maman, entre eux la paix Ć©tait revenue. ā€˜Maintenant, je me sens libre’, nous a-t-elle dit. Une autre, par contre, commenƧant Ć  arriver toujours en retard, nous a expliquĆ© que chaque jour, avant de venir au centre, elle voyait un garƧon que sa famille ne connaissait pas. Il lui avait fait de nombreuses promesses. Nous l’avons avertie que certains garƧons profitent de la faiblesse financiĆØre des filles pour abuser d’elles. Et nous avons essayĆ© de savoir si elle avait Ć©valuĆ© les consĆ©quences qui peuvent dĆ©couler de ce genre de frĆ©quentation (traumatisme, maladie sexuellement transmissible, grossesse non dĆ©sirĆ©e …). Si le garƧon avait de bonnes intentions, il devait se prĆ©senter Ć  ses parents. Elle nous a Ć©coutĆ©s. Peu de temps aprĆØs, elle a mis fin Ć  toutes ses relations avec ce garƧon. Elle a commencĆ© Ć  frĆ©quenter un centre professionnel de couture, mais mĆŖme lĆ , les difficultĆ©s ne manquaient pas. N’ayant pas de moyen de transport, elle se rendait toujours Ć  pied jusqu’Ć  ce qu’elle rencontre un monsieur qui, d’abord, lui propose de l’accompagner, puis commence Ć  lui donner des rendez-vous dans les buvettes ou les hĆ“tels. Se sentant en danger, elle est retournĆ©e Ć  notre centre pour demander de l’aide. Aujourd’hui, elle est trĆØs apprĆ©ciĆ©e par tous les professeurs de l’Ć©cole qu’elle frĆ©quente et se prĆ©pare aux examens finaux du cours.

Anna Lisa Innocenti

Ɖvangile vĆ©cu : ĆŖtre tĆ©moins

Les apĆ“tres, et avec eux tous les disciples de JĆ©sus, sont envoyĆ©s comme Ā« tĆ©moins Ā». Tout chrĆ©tien, en effet, lorsque JĆ©sus lui fait comprendre ce que signifie ĆŖtre fils de Dieu, dĆ©couvre aussi qu’il est envoyĆ©. Notre vocation et notre identitĆ© d’enfants se rĆ©alisent dans la mission, en allant vers les autres comme des frĆØres. Le portefeuille Je suis un indĆ©pendant sans salaire fixe. Un jour, alors que je vais au studio et que je suis sans argent, je trouve un portefeuille sur le sol. Je le ramasse et je vais travailler. Il contient beaucoup d’argent. Je pourrais vraiment bien l’utiliser, aussi pour mon enfant malade. Un moment de tentation, puis je dĆ©cide de chercher le propriĆ©taire. Ɖtonnamment, je dĆ©couvre que c’est un de mes voisins. Devant sa porte, la tentation me reprend mais je sonne Ć  la porte. Il me remercie. Je m’endors le cœur lĆ©ger. Le lendemain, une somme d’argent considĆ©rable tout Ć  fait inattendue m’arrive au studio! (N. – Ɖgypte) Alzheimer Au dĆ©but, cela ressemblait Ć  des bizarreries, Ć  des caprices. Quand le diagnostic de la maladie d’Alzheimer a Ć©tĆ© Ć©tabli, mes journĆ©es ont commencĆ© Ć  se remplir d’angoisse. L’homme merveilleux que j’avais Ć©pousĆ©, le pĆØre enviable de nos enfants, Ć©tait devenu un ĆŖtre avec qui je devais compatir. Au fur et Ć  mesure que la maladie progressait, quelque chose se dĆ©truisait en moi aussi : ce que je faisais pour mon mari, c’est comme si je le faisais au vent. Et mĆŖme les enfants, avec leurs familles et leurs problĆØmes, me semblaient distants. Un prĆŖtre m’a conseillĆ© de ne pas faire de comparaisons avec le passĆ© et de commencer la vie aujourd’hui. Quelque chose a commencĆ© Ć  bouger en moi, mĆŖme mon mari semblait retrouver une plus grande sĆ©rĆ©nitĆ©, que les enfants ressentaient quand ils venaient nous rendre visite. AprĆØs sa mort, le plus jeune m’a serrĆ© dans ses bras et m’a dit : Ā« Vous avez toujours Ć©tĆ© nos modĆØles, surtout dans la derniĆØre pĆ©riode Ā». (S.Q. – Portugal) RĆ©fugiĆ©s 230 rĆ©fugiĆ©s sont arrivĆ©s dans notre ville, certains avec seulement les vĆŖtements qu’ils portaient. AttristĆ©s en voyant cette situation, nous avons collaborĆ© avec la Caritas, investissant notre temps et notre Ć©nergie. Peu Ć  peu, une amitiĆ© est nĆ©e avec eux et certaines mĆØres ont commencĆ© Ć  frĆ©quenter nos maisons. Un jour, Pasa, une musulmane, nous a vus inquiets pour notre fille, qui Ć©tait gravement malade, et nous a promis qu’elle prierait Allah chaque jour pour elle. Tout confirme que la fraternitĆ© est possible, au-delĆ  des diffĆ©rentes cultures et religions. (U.R.J. – Allemagne) La vraie socialitĆ© Dans notre pays, les commerƧants, les chauffeurs de taxi Ć  pĆ©dales, les enseignants et les employĆ©s du Gouvernement, doivent emprunter de l’argent Ć  des usuriers avec des taux d’intĆ©rĆŖt trĆØs Ć©levĆ©s, Ć©tant donnĆ© leurs bas salaires. Un jour, avec un groupe, nous avons organisĆ© une coopĆ©rative de crĆ©dit pour lutter contre la crise Ć©conomique. Notre maison est devenue le siĆØge officiel. Nous essayons d’avoir l’Evangile comme seule rĆØgle, visant Ć  Ć©couter attentivement chaque membre et rĆ©soudre leurs problĆØmes. Nous avons intĆ©ressĆ© des gens trĆØs riches de la rĆ©gion, et grĆ¢ce Ć  leur aide, les chauffeurs de taxis Ć  pĆ©dales peuvent s’acheter leurs vĆ©hicules, beaucoup de jeunes continuent leurs Ć©tudes et les malades peuvent se payer les soins. Certaines familles ont reƧu de l’aide pour construire une maison, d’autres ont collectĆ© l’argent pour aller travailler Ć  l’Ć©tranger. Les familles les plus riches ont pris conscience des besoins de tous, les pauvres ont surmontĆ© leur sentiment d’infĆ©rioritĆ©. L’Evangile nous enseigne la vraie socialitĆ©. (M.T. – Philippines) Dans le bus Des jeunes assis sur les siĆØges arriĆØre Ć©coutaient du rap Ć  un volume trĆØs Ć©levĆ©, chantant Ć  tue-tĆŖte. Les passagers les foudroyaient du regard mais ils hurlaient encore plus fort. Une femme d’Ć¢ge moyen, au visage ensoleillĆ©, s’approcha de ces jeunes en les invitant Ć  mieux chanter, afin qu’on puisse Ć©couter les paroles des chansons. AprĆØs un silence embarrassant, une chorale a commencĆ©. Les jeunes ont commencĆ© Ć  sourire, les mots ont Ć©tĆ© compris et les gens ont commencĆ© Ć  applaudir. L’atmosphĆØre dans le bus Ć©tait complĆØtement changĆ©e. (W.K. – Angleterre)

d’aprĆØs Chiara favotti

L’Esprit Saint en action

Le samedi 8 juin, la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, a Ć©tĆ© invitĆ©e Ć  participer Ć  la confĆ©rence internationale des responsables du Renouveau charismatique catholique, organisĆ©e par CHARIS (Catholic Charismatic Renewal International Service), le nouveau service crƩƩ par le Saint-SiĆØge par l’intermĆ©diaire du DicastĆØre pour les laĆÆcs, la famille et la vie qui a commencĆ© officiellement son activitĆ© le jour de la PentecĆ“te. Dans son intervention, Maria Voce a parlĆ© de ce qu’est l’Esprit Saint pour le Mouvement des Focolari. Nous en reportons ici quelques extraits. Chers amis, L’Esprit Saint a toujours eu un rĆ“le trĆØs important dans notre histoire. Et Chiara Lubich, la fondatrice et premiĆØre prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, l’a soulignĆ© Ć  plusieurs reprises : Ā« Il a Ć©tĆ© notre MaĆ®tre Ā», Ā« le grand protagoniste de notre histoire Ā» Ā« celui qui nous a donnĆ© notre charisme Ā». C’est toujours Lui qui a Ć©clairĆ©, guidĆ©, soutenu et diffusĆ© ce que nous appelons l'”IdĆ©al”, c’est-Ć -dire Dieu, dĆ©couvert et redĆ©couvert Ć  travers la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. L'”IdĆ©al” qui, nous inondant de lumiĆØre, nous lance chaque jour dans une aventure divine, unique et magnifique, toujours nouvelle. Certes, au dĆ©but de notre histoire – dans les annĆ©es 40-50 – cette fonction de l’Esprit Saint n’Ć©tait pas si Ć©vidente : pendant plusieurs annĆ©es, on n’a pas parlĆ© de Lui et de son action Ć  notre Ć©gard, parce que Lui-mĆŖme l’a voulu ainsi. Comme Chiara le disait en 2003, lors d’une confĆ©rence du Renouveau charismatique : Ā« Il a tout fait pour se mettre de cĆ“tĆ© ; il s’est Ć©clipsĆ©, en quelque sorte, il s’est annulĆ© et nous a, par lĆ  mĆŖme, donnĆ© une leƧon que nous ne sommes pas prĆØs d’oublier. Il nous a enseignĆ© en quoi consiste l’amour, Lui qui en est la personnification : c’est vivre pour les autres, mettre les autres en lumiĆØre . Ā» NĆ©anmoins, dĆØs les premiers temps, dans les diffĆ©rents points de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© qui se sont progressivement dessinĆ©s, nous trouvons l’empreinte vivante de la prĆ©sence silencieuse mais active de l’Esprit. Il suffit de penser Ć  l’expĆ©rience vĆ©cue pendant la seconde guerre mondiale dans une Ā« cave sombre Ā» où, se mettant Ć  l’abri des bombes, Chiara ouvre l’Ɖvangile et a l’impression que chaque page s’éclaire d’une lumiĆØre nouvelle : c’est l’Esprit Saint qui lui fait percevoir la parole de JĆ©sus prononcĆ©e deux mille ans auparavant comme une Parole vivante, toujours rĆ©alisable, adaptĆ©e Ć  chaque Ć©poque et Ć  chaque situation. L’amour pour la Parole de Dieu – que nous cherchons encore Ć  vivre mois aprĆØs mois pour continuer Ć  nous rĆ©-Ć©vangĆ©liser – est l’un des points cardinaux de notre spiritualitĆ©. Au cours de l’Ć©tĆ© 1949, caractĆ©risĆ© par une expĆ©rience mystique particuliĆØre faite par Chiara, nous retrouvons l’Esprit Saint comme son compagnon de voyage silencieux, Celui qui lui donne chaque jour de vivre Ā« des RĆ©alitĆ©s infiniment belles . Ā» C’est en cette circonstance qu’elle comprend que l’Esprit Saint, la TroisiĆØme Personne de La TrinitĆ©, est Ā« tout le souffle de JĆ©sus, toute sa chaleur, sa Vie Ā», Ā« l’air du Ciel Ā», l’air Ā« dont le Ciel tout entier est rempli Ā». C’est encore Ć  cette Ć©poque que l’Esprit Saint lui donne de comprendre de faƧon complĆØtement nouvelle qui est Marie , dĆ©couverte qui sera dĆ©terminante pour le dĆ©veloppement du charisme et pour la constitution mĆŖme de l’Œuvre qui Lui sera dĆ©diĆ©e par la suite. Dans le cheminement spirituel entrepris, Chiara nous a toujours exhortĆ©s Ć  ĆŖtre Ā« des Ć©lĆØves assidus de ce grand MaĆ®tre Ā» ; Ć  ĆŖtre Ā« attentifs Ć  ses impulsions mystĆ©rieuses et d’une grande dĆ©licatesse, Ć  ne laisser tomber aucune des inspirations qui peuvent venir de Lui Ā». C’est donc devenu une pratique courante de notre vie d’Ā« Ć©couter cette voix Ā», c’est-Ć -dire la voix de l’Esprit qui habite en nous, une Ā« voix Ā» qui parle fort, qui inspire, qui guide, si nous nous mettons dans une attitude d’amour envers Dieu et envers nos frĆØres ; une Ā« voix Ā» qui aide Ć  porter dans le monde la rĆ©volution d’amour Ć©vangĆ©lique. Parmi les nombreux effets suscitĆ©s par l’Esprit Saint, celui que nous expĆ©rimentons constamment dans nos communautĆ©s, dans nos citĆ©s pilote, dans nos rassemblements plus ou moins importants, c’est l’”atmosphĆØre” qui se crĆ©e comme le fruit d’une profonde unitĆ© gĆ©nĆ©rĆ©e par la prĆ©sence de JĆ©sus RessuscitĆ© parmi nous (cf. Mt 18,20). Mais JĆ©sus ne peut ĆŖtre au milieu de nous que si notre amour rĆ©ciproque se mesure au sien (Ā« comme je vous ai aimĆ©s Ā»). C’est pourquoi il est nĆ©cessaire de regarder vers Lui, le crucifiĆ© – qui, par amour, fait mĆŖme l’expĆ©rience de l’abandon – et de Le reconnaĆ®tre et de L’aimer dans toutes les souffrances que nous rencontrons, en nous faisant nĆ©ant comme Lui. Ā« JĆ©sus AbandonnĆ© est le nĆ©ant, il est le point et Ć  travers ce point (= l’Amour rĆ©duit Ć  l’extrĆŖme, avoir tout donnĆ©) ne passe que la SimplicitĆ© qui est Dieu : l’Amour. Seul l’Amour pĆ©nĆØtre … Ā». De cette faƧon, nous pouvons laisser le RessuscitĆ© vivre en nous, et le RessuscitĆ© porte avec lui son Esprit. Nous expĆ©rimentons que, lorsque JĆ©sus est prĆ©sent parmi nous, la voix du Saint-Esprit est considĆ©rablement amplifiĆ©e, comme par l’intermĆ©diaire d’un Ā« haut-parleur Ā» . Nous invoquons encore la prĆ©sence de l’Esprit Saint, d’une maniĆØre spĆ©ciale, avec notre priĆØre typique, qu’est le consenserint, Ć  la lumiĆØre des paroles de JĆ©sus : Ā« Amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon PĆØre qui est aux cieux Ā» (cf. Mt 18,19) Par cette priĆØre, nous nous tournons vers le PĆØre en lui confiant tous nos besoins et que de grĆ¢ces, les plus variĆ©es et impensables, nous avons obtenues ainsi ! Nous faisons aussi l’expĆ©rience que l’Esprit Saint entre dans la vie et dans l’histoire de chacun et renouvelle de l’intĆ©rieur, non seulement un dĆ©tail mais chaque rĆ©alitĆ© humaine, afin de conduire toute l’humanitĆ© Ć  l’accomplissement du dessein de Dieu sur l’homme et sur le cosmos. Et qu’en mettant Ć  la base des relations entre les hommes, l’amour rĆ©ciproque comme reflet de l’amour trinitaire, nous pouvons vĆ©ritablement transformer le monde dans tous les domaines : politique, Ć©conomique, culturel, artistique, Ć©ducatif, etc. Ā« J’ai compris – nous confie Chiara – que j’ai Ć©tĆ© crƩƩe comme un don pour ceux qui sont Ć  cĆ“tĆ© de moi et que ceux qui sont proches de moi ont Ć©tĆ© crƩƩs par Dieu comme un don pour moi, comme le PĆØre dans La TrinitĆ© est tout pour le Fils et le Fils est tout pour le PĆØre. Et cette relation entre nous est l’Esprit Saint, la mĆŖme relation qui existe entre les personnes de La TrinitĆ© . Ā» Nous sommes convaincus que tous, grands et petits, nous pouvons ĆŖtre Ā« porteurs Ā» d’Esprit Saint : pour faire briller le divin non seulement dans l’Ɖglise mais aussi Ć  l’extĆ©rieur, dans le monde qui nous est confiĆ©. Nous sommes appelĆ©s Ć  laisser, lĆ  où nous passons, des Ā« broderies de lumiĆØre Ā» et Ć  apporter ainsi, notre contribution Ć  l’humanitĆ© qui nous entoure afin de redĆ©couvrir ensemble le vrai sens de notre marche. Je voudrais conclure par un rĆŖve de Chiara, qu’elle a complĆØtement confiĆ© Ć  l’Esprit Saint. Un rĆŖve qui est le mien Ć©galement et je pense le vĆ“tre aussi : Ā« Je rĆŖve que l’Esprit Saint continue Ć  inonder les Ɖglises et renforce les “semences du Verbe” au-delĆ  d’elles, afin que le monde soit envahi par les continuelles nouveautĆ©s de lumiĆØre, de vie, d’œuvres que Lui seul peut susciter. Afin que de plus en plus d’hommes et de femmes empruntent des chemins droits, convergent vers leur CrĆ©ateur, et mettent cœur et Ć¢me Ć  son service . Ā»

ā€˜ā€™Mineurs : aider Ć  leur dĆ©veloppement, favoriser leur bien-ĆŖtre’’

ā€˜ā€™Mineurs : aider Ć  leur dĆ©veloppement, favoriser leur bien-ĆŖtre’’

Un projet de formation continue avec des cours pour Ć©ducateurs et parents organisĆ©s par les Focolari Les premiers cours commencent en Italie en 2014, mais dĆØs l’annĆ©e suivante, ils sont Ć©galement organisĆ©s dans le monde entier. Ce sont les parcours de formation pour la protection des mineurs organisĆ©s par le Mouvement des Focolari et destinĆ©s aux Ć©ducateurs et animateurs, mais aussi aux parents et Ć  la communautĆ© plus au large. L’objectif est celui de ā€˜ā€™crĆ©er des rĆ©seaux’’ afin de potentialiser la capacitĆ© de prĆ©vention. ā€˜ā€™Plus nous sommes formĆ©s et sensibilisĆ©s, plus nous sommes en mesure de prĆ©venir des situations de violence’’ dit Viviana Colonnetti, psychologue et psychothĆ©rapeute, pour les Focolari, membre de la Commission pour le Bien-ĆŖtre et la protection des mineurs et une des coordinatrices des cours. Nous l’avons interviewĆ©e. Quelles est la vision de l’enfant qui inspire les activitĆ©s de formation du Mouvement ? ā€˜ā€™C’est la vision que nous a transmise Chiara Lubich, fondatrice des Focolari : l’enfant au centre de nos activitĆ©s est un autre JĆ©sus Ć  accueillir, une personne Ć  aider dans son dĆ©veloppement et dans son bien -ĆŖtre. C’est la vision de l’Évangile qui amĆØne Ć  reconnaĆ®tre la dignitĆ© de chaque personne et Ć  promouvoir la formation intĆ©grale de l’homme’’. TAPA CUSTODIAR FINAL WEBQuelles sont les compĆ©tences requises aux adultes Ć  qui des mineurs sont confiĆ©s ? ā€˜ā€™Il est indispensable qu’ils soient des personnes ayant un Ć©quilibre affectif et Ć©motionnel, capables d’écoute et d’empathie, capables de gĆ©rer des groupes d’enfants et Ć©ventuellement des conflits, qu’ils sachent travailler en Ć©quipe, qu’ils aiment jouer et ĆŖtre avec les jeunes’’. Des notions de type juridique sont-elles donnĆ©es concernant le rapport avec les mineurs ? ā€˜ā€™Il existe des rĆØgles internes dĆ©jĆ  insĆ©rĆ©es dans les Lignes directrices et elles sont valables pour tout le Mouvement des Focolari et d’autres aspects lĆ©gaux doivent au contraire s’adapter aux pays en particulier. Ces rĆ©glementations sont traduites en bonnes pratiques, c’est-Ć -dire en comportements positifs et efficaces, Ć  appliquer, et nous indiquons Ć©galement quelques comportements Ć  Ć©viter, parce qu’ils peuvent ĆŖtre source de situations dangereuses’’. Le cours affronte-t-il Ć©galement le thĆØme du rapport avec les parents des mineurs ? Quel type de relation veut-on instaurer ? ā€˜ā€™Avec les parents, on veut faire un pacte Ć©ducatif, comme le dit le Pape FranƧois, travailler ensemble pour le bien de l’enfant, comme un corps unique. C’est ainsi qu’au dĆ©but des activitĆ©s, nous proposons aux parents une rencontre au cours de laquelle structurer ensemble le programme de l’annĆ©e, afin que les enfants puissent recevoir de leurs assistants/animateurs, les mĆŖmes messages donnĆ©s en famille. En outre, nous proposons aux parents de participer Ć  quelques-unes des activitĆ©s. Nous essayons de soutenir les enfants et les adolescents dans leurs propres difficultĆ©s, d’où l’importance du dialogue et du travail en commun avec les parents’’. UnknownLa formation se limite-t-elle au cours de base ? ā€˜ā€™Pour les personnes qui dans le Mouvement sont chargĆ©es de s’occuper des enfants et des juniors, ces moments Ć©ducatifs font partie d’une formation continue plus ample, qui s’alimente constamment avec les sujets inhĆ©rents au thĆØme des mineurs. De plus, nous avons commencĆ© Ć  travailler aussi avec les parents et avec les communautĆ©s, car nous avons compris que c’est le tissu qui peut garantir la prĆ©vention des violences sur les mineurs, parce que, au-delĆ  des activitĆ©s, c’est la communautĆ© qui soutient ses membres. Et nous avons obtenu des rĆ©sultats trĆØs positifs. Parmi les interlocuteurs du Mouvement, il y a aussi les institutions, les associations et les paroisses. Pour eux, un outil spĆ©cifique a-t-il Ć©tĆ© pensĆ© ? ā€˜ā€™Le livre ā€˜ā€™ProtĆ©ger l’enfance’’ naĆ®t de l’expĆ©rience des cours ouverts Ć  la sociĆ©tĆ©, aux associations, aux paroisses, aux centre sportifs et aux organisations intĆ©ressĆ©es par le type de formation que nous proposons avec notre vision anthropologique. L’an passĆ©, il a Ć©tĆ© publiĆ© en Argentine, par la maison d’édition Ciudad Nueva, qui nous a proposĆ© de recueillir tout le matĆ©riel des cours en un volume, afin de pouvoir arriver aussi Ć  ces institutions qui n’ont pas de contact direct avec le Mouvement. A chaque prĆ©sentation suit un workshop qui nous permet de parler avec des professionnels, des Ć©ducateurs, et d’autres personnes que, autrement , nous ne pourrions rejoindre. Le livre est sorti depuis peu au BrĆ©sil et en automne, il sera publiĆ© en Italie.

Claudia Di Lorenzi

Seul le souffle de l’Esprit peut donner la vie au frĆØre

Vivre en nous Ć©tablissant en Quelqu’un d’autre, par exemple dans le prochain que nous cĆ“toyons instant aprĆØs instant : vivre sa vie dans toute sa plĆ©nitude. Comme dans la TrinitĆ© – seul cela est l’Amour – le PĆØre vit dans le Fils et le Fils dans le PĆØre. Et l’Amour rĆ©ciproque est Esprit Saint. Si nous vivons en nous Ć©tablissant dans notre frĆØre (il faut perdre sa vie pour la retrouver), dĆØs qu’il nous faut retourner en nous-mĆŖmes pour apporter une rĆ©ponse Ć  ce frĆØre, nous retrouvons en nous la prĆ©sence d’un TroisiĆØme, l’Esprit Saint, qui a pris la place du vide que nous sommes. On peut entrer en l’autre de multiples faƧons : en forƧant la porte, par exemple… C’est ce que fait celui qui n’écoute pas son frĆØre jusqu’au bout. Il ne meurt pas complĆØtement dans son frĆØre, qui pourtant est son Paradis, son Royaume, et veut absolument lui donner les rĆ©ponses qui lui viennent au fur et Ć  mesure Ć  l’esprit. Ces rĆ©ponses peuvent d’ailleurs ĆŖtre inspirĆ©es, mais elles ne sont pas le souffle de l’Esprit Saint qui donnera la vie au frĆØre. Il y a aussi celui qui, passionnĆ©ment Ć©pris de JĆ©sus abandonnĆ©, meurt plus volontiers qu’il ne vit. Il Ć©coute son frĆØre jusqu’au bout, sans se prĆ©occuper d’apporter une rĆ©ponse. Cette rĆ©ponse lui sera donnĆ©e Ć  la fin par l’Esprit Saint, qui synthĆ©tise en quelques mots, ou bien en un seul, tout le remĆØde nĆ©cessaire Ć  cette Ć¢me. (extrait d’un Ć©crit du 8 septembre 1949)

Chiara Lubich

(Chiara Lubich, l’Esprit Saint, Nouvelle CitĆ© 2018, p. 54)

Le Leadership, ce n’est pas une plaisanterie

Apprendre Ć  faire fonction de ā€˜ā€™locomotive’’ de groupes et de projets, reprĆ©sente un processus fondamental au moment où le sens de l’autoritĆ© vacille, les rĆ©seaux sociaux dictent leur loi et la politique semble partout en crise. Les projets du Mouvement politique pour l’unitĆ©, de NetOne, d’HumanitĆ© Nouvelle, de Sophia, de l’AMU, de Familles Nouvelles, des Juniors pour un monde uni et d’autres encore . C’est un des mots-clĆ©s du dĆ©but du TroisiĆØme MillĆ©naire : ā€˜ā€™Leadership’’. Il arrive que le terme soit galvaudĆ© et on ne sait plus ce qu’il signifie dans les faits, pour diffĆ©rentes raisons, dĆ©terminĆ©s par les phĆ©nomĆØnes de la globalisation et de la rĆ©volution numĆ©rique, avec la crise parallĆØle des gouvernances traditionnelles, que ce soit au niveau micro (paroisses, associations, quartiers…) qu’au niveau macro (entreprises, gouvernements, administrations…). Et cela se passe un peu partout. De nombreux organismes et agences culturelles des Focolari s’y intĆ©ressent donc, en prenant naturellement le problĆØme sous diffĆ©rents angles, et en lanƧant des processus le plus souvent synergiques. Il suffirait de donner l’exemple du congrĆØs organisĆ© par HumanitĆ© Nouvelle, par le Mouvement politique pour l’unitĆ© et par d’autres agences culturelles du Mouvement lors du mois de janvier dernier Ć  Castelgandolfo, ā€˜ā€™Co-gouvernance’’ en Ć©tait le titre, et qui actuellement continue de diffĆ©rentes maniĆØres dans plusieurs coins du monde. Plus qu’un modĆØle, c’est un style de gouvernance qui a Ć©tĆ© proposĆ©, qui reprend la thĆØse fondamentale du charisme de l’unitĆ©, c’est-Ć -dire ce prĆ©fixe ā€˜ā€™co’’ qui dit volontĆ© de ne pas cĆ©der aux individualismes et aux solipsismes, d’accorder une partie de la propre ā€˜ā€™souveraineté’’, du propre ā€˜ā€™pouvoir’’ Ć  l’instance commune, au fait de tendre vers le bien commun. Depuis longtemps aussi, Ć  l’Institut Sophia, on travaille sur ces aspects dans le domaine de la politique et de l’économie, ainsi que des sciences humaines et sociales. On s’intĆ©resse en particulier au thĆØme du leadership, sous les angles les plus divers pris du point de vue de la ā€˜ā€™culture de l’unité’’. C’est, si nous voulons, la suite logique d’un des slogans lancĆ©s par le mouvement Gen naissant, dans les annĆ©es ā€˜67-’68, en particulier par quelques franƧais (parmi lesquels Goffinet et Garoche), qui publiĆØrent une brochure dont l’intitulĆ© Ć©tait significatif : ā€˜ā€™Se changer soi-mĆŖme afin de changer le monde, changer le monde pour se changer soi-mĆŖme’’. Il y avait dĆ©jĆ  l’exigence d’un leadership illuminĆ© par l’Évangile, riches des contributions des sciences humaines et sociales, attentif aux inspirations du charisme de l’unitĆ©. Quelques Ć©tudiants et professeurs de Sophia, HumanitĆ© Nouvelle (New Humanity) et le Mouvement politique pour l’unitĆ©, avec la collaboration d’autres agences culturelles du Mouvement, ont ensuite mis sur pied un projet triennal consacrĆ© en particulier Ć  l’Afrique. L’acte premier a eu lieu au Kenya en janvier 2019, avec plus de 100 jeunes de 7 pays de la rĆ©gion (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Sud Soudan, Rwanda, Burundi et RĆ©publique dĆ©mocratique du Congo) pour un leadership ā€˜ā€™Ć  l’africaine’’, avec la contribution de l’Unesco, Ć  travers la ā€˜Kenya National Commission’ ainsi que l’apport de Caritas et Missio. ā€˜ā€™Together4Africa’’ propose un leadership ā€˜ā€™Ć  l’africaine’’, donc, dĆ©tachĆ© des modĆØles trop occidentaux, dans la valorisation de ce que les cultures locales ont gĆ©nĆ©rĆ© dans les siĆØcles Ć  propos de la gestion du pouvoir et de l’autoritĆ©. Parmi les autres initiatives, celle organisĆ©e par NetOne et par HumanitĆ© Nouvelle Liban est remarquĆ©e, avec encore, Sophia et le Mouvement politique pour l’unitĆ©, pour le Moyen Orient. Dans la rĆ©gion, en effet, on ressent le besoin de proposer une solide formation au ā€˜ā€™Leadership communautaire selon l’esprit de l’Évangile’’ (c’est le titre du projet) c’est-Ć -dire qui puisse amener les femmes et les hommes, surtout les jeunes, Ć  former un groupe, Ć  l’animer, Ć  en rĆ©soudre les problĆØmes et Ć  contribuer au bien commun de la propre ville, de la propre Ɖglise et du propre pays en relation avec les autres communautĆ©s prĆ©sentes sur place, qu’elles soient civiles ou religieuses. Il faut reconstruire les maisons, mais surtout les cœurs et les esprits. Le projet reprĆ©sentĆ© par une ancre (al Marsat) offre des outils de formation pour redonner un nouveau souffle de cette maniĆØre Ć  de nombreux jeunes et Ć  de nombreuses communautĆ©s ecclĆ©siales en Syrie, au Kurdistan irakien, en Jordanie et au Liban. Naturellement, les diffĆ©rents aspects du leadership sont pris en considĆ©ration, par ceux psychologiques et ceux qui sont sociaux, par ceux qui sont ecclĆ©siaux et œcumĆ©niques, par l’organisation de l’économie Ć  l’annonce de la charitĆ© et ainsi de suite. L’étape libanise est dĆ©jĆ  terminĆ©e, celle syrienne, Ć  Alep, est en cours, tandis que celle de Jordanie aura lieu entre septembre et dĆ©cembre 2019. Les autres suivront.

Michele Zanzucchi

Ensemble pour l’Europe : sur la voie de l’unitĆ© des peuples

De nombreux rendez-vous ont Ć©tĆ© pris et sont programmĆ©s en divers points du continent avec des tĆ©moignages et des projets concrets Le 9 mai 1950, Robert Schuman, l’un des pĆØres fondateurs de l’Europe et premier PrĆ©sident de l’AssemblĆ©e parlementaire europĆ©enne, prĆ©sentait le plan de coopĆ©ration Ć©conomique en vue de former une future union fĆ©dĆ©rale. Cinq ans plus tĆ“t, le 9 mai 1945, l’Europe voyait enfin se terminer la guerre sanglante qui l’avait emportĆ©e et dĆ©truite. Dans toute l’Europe, cette date a Ć©tĆ© commĆ©morĆ©e et divers Ć©vĆ©nements ont eu lieu dans de nombreuses villes et communautĆ©s qui se sont interrogĆ©es l’avenir que les citoyens du vieux Continent veulent aujourd’hui choisir. De Bruxelles, capitale de l’Union europĆ©enne, Ć  Prague, tout comme en SlovĆ©nie, en Suisse, en France, en Allemagne, en Autriche, en Italie et de nombreux autres Pays, des milliers de citoyens de plus de 300 confessions religieuses ont participĆ© aux confĆ©rences, sĆ©minaires, moments de priĆØre organisĆ©s par “Ensemble pour l’Europe“, un organisme international formĆ© de CommunautĆ©s et Mouvements qui agissent ensemble pour des objectifs communs, chacun apportant la contribution de son charisme. Des Ć©vĆ©nements importants ont Ć©galement eu lieu Ć  Rome, Palerme et Castel Gandolfo. Le groupe des Mouvements et CommunautĆ©s de Rome a volontiers acceptĆ© l’invitation Ć  suivre un parcours de priĆØre pour l’Europe pendant six semaines, du 25 mars au 9 mai 2019, impliquant les communautĆ©s de cinq basiliques importantes liĆ©es aux Saints Patrons de l’Europe, un parcours qui s’est terminĆ© par une veillĆ©e œcumĆ©nique Ć  la Basilique romaine des XII ApĆ“tres. Les 8 et 11 mai, deux rendez-vous visaient Ć©galement Ć  approfondir la perspective Ć©conomique et culturelle. Au sein de “L’Espace Europe “, siĆØge de la reprĆ©sentation de la Commission europĆ©enne en Italie, plusieurs questions ont Ć©tĆ© abordĆ©es avec le Professeur Leonardo Becchetti : celles des migrants, des finances et de l’épargne, de l’emploi, du souverainisme et de l’euroscepticisme. L’Ć©conomiste, tout en dĆ©nonƧant les tentations souverainistes qui poussent de nombreux pays europĆ©ens Ć  l’isolement, a prĆ©sentĆ© de nouvelles perspectives qui voient dans la Ā« Scuola di Economia Civile Ā» (Ɖcole d’Économie Citoyenne) la percĆ©e de propositions nouvelles, alternatives au modĆØle Ć©conomique actuel. ƀ Castel Gandolfo, le 11 mai, s’est tenue une soirĆ©e culturelle qui, en plus des reprĆ©sentants des CommunautĆ©s de l’IPE, a vu la prĆ©sence des confĆ©renciers Alberto Lo Presti sur “Le projet de l’Europe selon les ƉvĆŖques de Rome”, Dimitrios Keramidas sur “L’Europe et le Patriarcat de Constantinople” et PĆ”l Tóth sur “L’Est et l’Ouest en Europe”. A Palerme, le 9 mai 1600 personnes ont participĆ© Ć  la confĆ©rence “La sociĆ©tĆ© europĆ©enne redĆ©couvre ses valeurs chrĆ©tiennes” promue par les diffĆ©rentes communautĆ©s chrĆ©tiennes de Ā« Ensemble pour l’Europe Ā», un rendez-vous qui en est Ć  sa sixiĆØme Ć©dition. Quelques projets concrets ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s et de nombreux tĆ©moignages de personnes et de groupes qui ont donnĆ© lieu, dans cette ville, Ć  des initiatives au service des “plus faibles”, en ouvrant les portes aux migrants, aux chĆ“meurs, en rendant visite aux prisonniers, en choisissant la voie de la lĆ©galitĆ©, en travaillant dans le domaine de la prĆ©vention des risques de dĆ©pendance, notamment Ć  celle des jeux de hasard, en agissant pour une citoyennetĆ© active dans les quartiers les plus Ć  risque ou en sensibilisant Ć  la responsabilitĆ© en matiĆØre d’ Ć©cologie. Le prochain Ć©vĆ©nement aura lieu en Allemagne (Ć  Ottmaring et Ć  Augsbourg) du 7 au 9 novembre pour les 20 ans de la fondation de Ā«Ensemble pour l’Europe Ā».

Patrizia Mazzola

Aider chacun Ć  s’exprimer librement

Une commission prĆ©paratoire a Ć©tĆ© crƩƩe en vue de la prochaine AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari en 2020. La prĆ©sidente Maria Voce et le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n ont donnĆ© leurs indications : garantir une libertĆ© d’expression maximale pour tous ! Les indications de la PrĆ©sidente Maria Voce Ć  la Commission de prĆ©paration de la prochaine AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale des Focolari ont Ć©tĆ© brĆØves et claires : Ā« J’espĆØre que cette commission aidera tous les membres du Mouvement Ć  s’exprimer librement en vue de la prochaine AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale et qu’elle sera capable de faire la synthĆØse du matĆ©riel qui arrivera de sorte que personne ne se sente exclu et qu’elle ne suive aucun intĆ©rĆŖt prƩƩtabli Ā». Cette commission s’est rĆ©unie pour la premiĆØre fois Ć  Castel Gandolfo du 24 au 26 mai pour prĆ©parer la prochaine AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale du Mouvement des Focolari, prĆ©vue en septembre 2020, tant sur le plan de l’organisation que sur celui des contenus Ć  traiter. Elle est composĆ©e de 18 personnes qui reprĆ©sentent le Mouvement des Focolari dans sa rĆ©partition gĆ©ographique et dans la diversitĆ© de ses branches et de ses expressions. Les membres viennent des cinq continents et font partie du Mouvement sous diffĆ©rentes formes et vocations. Ā« L’AssemblĆ©e de 2020 sera particuliĆØrement importante Ā», a soulignĆ© le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n lors d’une rĆ©union entre la Commission et le Conseil gĆ©nĆ©ral du Mouvement le dimanche 26 mai. AprĆØs deux mandats de six ans chacun, l’actuelle prĆ©sidente Maria Voce ne pourra plus ĆŖtre rƩƩlue. Un changement qui – selon JesĆŗs MorĆ”n – impliquera une nouvelle Ć©tape importante pour l’ensemble du Mouvement. Ā« Il est certain que certaines questions cruciales seront abordĆ©es, a-t-il dit, et nous aimerions nous assurer que cela puisse se faire en toute libertĆ© Ā». C’est prĆ©cisĆ©ment pour garantir cette libertĆ© que Maria Voce n’a pas voulu donner d’indication quant au contenu que l’AssemblĆ©e de 2020 aura Ć  traiter. Lorsqu’on lui a demandĆ© si, compte tenu de sa sensibilitĆ© pour l’ensemble du Mouvement, elle avait dĆ©jĆ  quelques thĆØmes Ć  suggĆ©rer, elle a rĆ©pondu : Ā« Je ne les ai pas et je ne veux pas les avoir, parce que je ne veux pas conditionner les exigences du Mouvement Ć  l’heure actuelle Ā». Il y a plusieurs domaines dans lesquels la commission prĆ©paratoire devra travailler dans les mois Ć  venir : entamer un processus pour rassembler dans le monde entier les questions les plus importantes auxquelles le Mouvement aura Ć  faire face dans les annĆ©es Ć  venir et sur lesquelles l’AssemblĆ©e devra s’exprimer. Identifier les personnes appropriĆ©es qui sont prĆŖtes Ć  poser leur candidature pour les rĆ“les de PrĆ©sidente, de CoprĆ©sident et de conseillers. PrĆ©parer et proposer un programme Ć©quilibrĆ© qui permettra Ć  l’AssemblĆ©e de travailler sĆ©rieusement et de maniĆØre responsable. RĆ©ussir Ć  exprimer autant que possible toutes les rĆ©alitĆ©s des Focolari, dans les expressions culturelles les plus diverses.

Joachim Schwind

Christus Vivit : ce qu’en pensent les jeunes du Mouvement des Focolari

Christus Vivit : ce qu’en pensent les jeunes du Mouvement des Focolari

Nous avons demandĆ© Ć  quelques jeunes membres des Focolari de diffĆ©rents pays de nous parler de la derniĆØre exhortation apostolique du Pape FranƧois. CommenƧons par NoĆ©mie Sanchez qui a participĆ© Ć  la rĆ©union prĆ©paratoire du Synode. Noemi SĆ”nchesNoĆ©mie a 28 ans, est paraguayenne d’origine brĆ©silienne et termine un doctorat en philosophie Ć  l’UniversitĆ© de Perugia (Italie). L’an dernier, en mars, elle a participĆ© Ć  la rencontre prĆ©-synodale Ć  laquelle le Pape a conviĆ©i plusieurs jeunes du monde entier pour les Ć©couter in primis et construire avec eux et pour eux le Synode sur la jeunesse qui a suivi. L’exhortation apostolique “Christus Vivit” est l’un des rĆ©sultats de ce voyage intergĆ©nĆ©rationnel. Beaucoup de jeunes l’ont maintenant lu et partagĆ© dans leur propre groupe. – Dans diverses parties du document, le Pape insiste sur l’Ć©coute des jeunes par l’Ɖglise. Y avait-il cette Ć©coute ? Je pense que tout le processus construit pour le Synode d’octobre 2018 est un exemple clair du dĆ©sir concret de l’Ɖglise de nous Ć©couter et de nous accueillir pleinement. A la veille du Synode, nous Ć©tions 300 personnes de nombreux pays ; nous Ć©tions libres de tout dire, comme l’avait demandĆ© le Pape ; les adultes nous Ć©coutaient et encourageaient le dialogue ; l’idĆ©e maintenant est que cette expĆ©rience de rĆ©ciprocitĆ© entre les gĆ©nĆ©rations soit vĆ©cue dans les diffĆ©rents milieux, dans les paroisses et les communautĆ©s chrĆ©tiennes. – A plusieurs reprises dans le document, le Pape fait rĆ©fĆ©rence Ć  l’inquiĆ©tude, caractĆ©ristique de la jeunesse. Pensez-vous qu’au milieu des nombreuses voix, de la cacophonie numĆ©rique, il est possible d’Ć©couter la voix de Dieu ? cq5dam.thumbnail.cropped.750.422 2Le Pape utilise l’expression “voler avec les pieds” parce qu’effectivement nous, les jeunes, nous ne restons jamais immobiles, nous sommes toujours Ć  la recherche de quelque chose. Mais nous sommes aussi confrontĆ©s Ć  nos limites, comme le manque d’expĆ©rience et, par consĆ©quent, la peur de faire des erreurs dans des choix dĆ©cisifs. La “vitesse” ne suffit pas, il faut un sens, et c’est lĆ  que la proximitĆ© et l’encouragement des adultes sont dĆ©terminants, surtout dans le monde d’aujourd’hui, plein de “fausses sirĆØnes”. ExpĆ©rience faite, je crois que la voix de Dieu se fait toujours entendre grĆ¢ce aux “amplificateurs” de l’amour. – Pourquoi aujourd’hui si peu de jeunes veulent-ils s’engager dans un sĆ©rieux cheminement de foi ? Que leur manque-t-il et que cherchent-ils ? Les raisons sont multiples : dĆ©sillusion, ignorance, paresse. Souvent, il y a un manque de connaissance profonde de la foi, c’est pourquoi nous, les jeunes, nous sommes victimes de cette sociĆ©tĆ© dĆ©racinĆ©e et dĆ©racinante que le Pape dĆ©nonce continuellement. En mĆŖme temps, en chacun de nous, il y a le dĆ©sir de s’engager pour des causes sociales, une certaine sensibilitĆ© artistique, la volontĆ© de construire des relations vraies et durables, de vivre pour quelque chose d’authentique qui donne un sens Ć  notre vie, le besoin d’authentiques modĆØles de vie. En fin de compte, les jeunes d’aujourd’hui cherchent Dieu, mĆŖme s’ils n’en sont pas pleinement conscients. – Quelle est, selon vous, la contribution rĆ©elle que le Synode sur les jeunes et cette Exhortation Apostolique apportent Ć  la vie des jeunes et de l’Ɖglise ? Ce Synode a marquĆ©, sans aucun doute, un novum dans l’histoire de l’Ɖglise au niveau de la mĆ©thodologie et de l’approche de la rĆ©alitĆ©. Il me semble que l’importance et la richesse du dialogue intergĆ©nĆ©rationnel ont Ć©mergĆ© d’une maniĆØre active et continue dans toutes les instances de l’Ɖglise. L’Exhortation, en particulier, est un vĆ©ritable trĆ©sor pour tous les jeunes, pas seulement pour les catholiques. Quand je l’ai lue, je n’ai pas du tout eu le sentiment de lire un document du MagistĆØre, mais la longue lettre d’un grand-pĆØre, d’un grand ami qui, parce qu’il m’aime, parvient Ć  toucher mon cœur, Ć  dire ce dont j’ai besoin en ce moment de ma vie pour ne pas tomber, me relever, essayer encore et encore, croire en la beautĆ©, en bontĆ©, en l’amour, en une plus humanitĆ© plus vraie qui est aussi divine, en la possibilitĆ© de devenir pleinement heureux malgrĆ© les peines et les problĆØmes que comporte la vie et savoir comment les affronter avec courage et dĆ©termination.

Propos recueillis par Stefania Tanesini

Ɖvangile vĆ©cu : retrouver la joie

JĆ©sus ressuscitĆ© nous invite Ć  ā€˜ā€™sortir’’ de nous-mĆŖmes, de nos fragiles sĆ©curitĆ©s et de nos limites. L’examen rĆ©ussi Le bruit d’une bagarre entre deux Ć©tudiants s’entendait jusqu’au couloir où, dans l’attente d’être interrogĆ©, je faisais nerveusement des allers et retours. L’idĆ©e d’aller les calmer me vint Ć  l’esprit mais la prĆ©occupation d’être entre-temps appelĆ© et dĆ©clarĆ© absent me freinait. D’autres s’occuperaient bien de cette dispute… Mais les cris s’élevaient de plus en plus, je ne pouvais rester indiffĆ©rent au prochain, pour moi, c’était trĆØs important. Une seconde aprĆØs, je courrais et allais sĆ©parer et calmer les deux Ć©tudiants. RetournĆ© Ć  l’étage supĆ©rieur, aprĆØs un peu, j’ai entendu qu’on appelait mon nom. Dans la classe, j’ai rĆ©pondu Ć  toutes les questions et j’ai rĆ©ussi l’examen. Mais l’autre aussi, je ne l’avais pas ratĆ© ! Au couvent AprĆØs quelques annĆ©es d’enthousiasme depuis mon entrĆ©e au couvent, tout doucement naissait en moi la sensation de vivre une vie sans affection, presque sans humanitĆ©. Un jour, je fus hospitalisĆ©e, j’étais complĆØtement seule, alors que je voyais les autres malades entourĆ©es d’affection et de tendresse. Plus tard, avec l’angoisse d’avoir fait fausse route dans ma vie, je me suis recueillie en priĆØre et j’ai compris que Dieu me confiait la mission d’être moi, pour les autres, la source de cette affection que je cherchais pour moi. Lorsque je suis rentrĆ©e, j’étais ā€˜ā€™guĆ©rie’’, j’avais la force de recommencer. Et les choses n’étaient plus comme avant ! (G.d.G. – SlovĆ©nie) Technologie Mon mari s’intĆ©resse Ć  toutes les nouveautĆ©s de l’informatique, par contre, moi, face Ć  tous ces outils, je me sens incapable et je suis lente Ć  m’adapter aux nouveautĆ©s. Avec le temps, en moi grandissait un sens d’infĆ©rioritĆ© que lui, accentuait en me faisant remarquer ce que je ne comprenais pas ou en me ridiculisant devant les enfants. Je finis par jeter mon GSM et me renfermai dans un grand mutisme. Ce fut notre fils aĆ®nĆ© qui fit comprendre Ć  son pĆØre que quelque chose n’allait pas et comme exemple, il lui rappela que j’avais Ć©tĆ© chez le mĆ©decin et que lui n’avait mĆŖme pas demandĆ© comment avait Ć©tĆ© la visite, en ajoutant :’’Si ta technique te rend tellement distrait pourquoi as-tu voulu une famille ?’’. Lorsque peu aprĆØs, mon mari est venu me demander pardon, je lui ai dit que nous devions ĆŖtre reconnaissants pour les enfants que nous avons. (E.d.F. – Slovaquie) Divorce Lorsque notre fille nous a confiĆ© qu’elle Ć©tait proche du divorce, nous nous sommes de nouveau dits que nous voulions partager sa souffrance, ses doutes, ses problĆØmes, sans juger. Souvent nous l’entendions au tĆ©lĆ©phone, pour lui faire sentir qu’elle n’était pas seule. Lorsqu’elle est venue avec ses enfants quelques jours Ć  la maison, nous l’avons accueillie avec une affection particuliĆØre. RetournĆ©e chez elle aprĆØs quelques jours, elle nous a tĆ©lĆ©phonĆ© qu’elle ne voulait plus continuer avec les pratiques administratives du divorce, et qu’elle voulait faire toute sa part pour reconstruire son mariage. (J.S. – USA)

d’aprĆØs Chiara Favotti

Little Rock, Arkansas (USA): Vaincre la violence

Et si pour une fois, au lieu de faire partie du problĆØme, les mĆ©dias devenaient promoteurs de la solution ? Histoire de Austin Kellerman, directeur des informations sur la chaĆ®ne de tĆ©lĆ©vision locale NBC (Arkansas – USA) et de sa rĆ©daction pour l’élimination de la violence de la communautĆ© urbaine. https://vimeo.com/333331309

Vers les Ʃlections europƩennes

Vers les Ʃlections europƩennes

Entretien avec PĆ”l Tóth : “Appliquer le principe de fraternitĆ© Ć  l’Europe en tant que catĆ©gorie politique signifie construire des institutions qui visent Ć  la collaboration entre toutes les diversitĆ©s, pour le bien commun”. Les Ć©lections europĆ©ennes pour le renouvellement des reprĆ©sentants des 27 Ɖtats membres de l’UE au Parlement europĆ©en approchent : 400 millions de citoyens sont appelĆ©s Ć  voter Ć  la fin du mois de mai. Deux idĆ©es europĆ©ennes sont en jeu : l’une europĆ©iste et l’autre eurosceptique. Une polarisation qui Ć©pouse – largement – les frontiĆØres gĆ©ographiques du vieux continent, et voit l’Est et l’Ouest en opposition. Nous en parlons avec PĆ”l Tóth, pour le Mouvement des Focolari, conseiller culturel du ComitĆ© d’Orientation d’Ensemble pour l’Europe , un rĆ©seau de plus de 300 CommunautĆ©s et Mouvements chrĆ©tiens qui se veut la maquette d’une Europe unie, l’expression d’une “culture de la rĆ©ciprocitĆ©” : Pal Toth“Il faut garder Ć  l’esprit qu’avec l’Ć©largissement de l’Union, l’application de l’Ć©conomie de marchĆ© et du systĆØme juridique dĆ©mocratique dans les nouveaux Ɖtats membres s’est assez rapidement mise en route, mais la synchronisation entre les diffĆ©rentes rĆ©alitĆ©s culturelles se fait beaucoup plus lentement. Je parle de “synchronisation” et non pas simplement de redressement ou d’adaptation aux acquis sociaux et politiques de l’Ouest, car je suis convaincu que les Pays de l’Est sont porteurs de valeurs qui sont le rĆ©sultat de siĆØcles de souffrance et donc d’une importance fondamentale. Pensons Ć  l’amour de la vĆ©ritĆ© du peuple tchĆØque de Jan Hus Ć  Vaclav Havel, aux petites communautĆ©s nĆ©es dans l’Ɖglise du silence qui tĆ©moignent de l’Ɖvangile vĆ©cu, Ć  l’Ɖglise populaire de Pologne qui remplit les Ɖglises Ć  l’Ć©poque de la sĆ©cularisation, aux icĆ“nes de l’orthodoxie qui Ć  l’Ć©poque de l’image et de la crise du monde peuvent ouvrir de nouveaux chemins au mystĆØre chrĆ©tien. A mon avis, l’Est n’est pas encore capable d’exprimer ces valeurs, et il rĆ©agit de maniĆØre impulsive Ć  des phĆ©nomĆØnes qu’il considĆØre comme dĆ©cadence et dĆ©clin moral. Ici, nous n’allons pas seulement de l’avant avec la critique ; nous avons besoin d’un chemin de croissance commune, d’un “processus synodal” – comme dit le Pape FranƧois – avec l’acceptation, la comprĆ©hension, des paroles claires mais pas offensantes, la dĆ©construction des prĆ©jugĆ©s, le discernement communautaire”. La question du Brexit pose une question aux Ɖtats membres de l’UE : vaut-il mieux affronter les dĆ©fis du prĆ©sent et de l’avenir seuls ou dans une formation solidaire ? La transformation radicale du monde dans lequel nous vivons pose des dĆ©fis qui ne peuvent ĆŖtre relevĆ©s au niveau national. Le sociologue allemand Ulrich Beck parle mĆŖme d’une mĆ©tamorphose du monde qui nĆ©cessite un raisonnement trĆØs diffĆ©rent du prĆ©cĆ©dent. Le changement climatique, les migrations, la criminalitĆ© organisĆ©e et les “maux communs” du capitalisme mondial ne peuvent ĆŖtre combattus efficacement au niveau national, mais plutĆ“t par des forces politiques intĆ©grĆ©es. Chiara Lubich et Igino Giordani, fondateur et co-fondateur des Focolari, ont clairement indiquĆ© qu’une Europe unie devait promouvoir la paix mondiale. A la lumiĆØre du charisme de l’unitĆ©, que signifie adopter la fraternitĆ© comme catĆ©gorie politique ? La dĆ©mocratie naĆ®t, dans la modernitĆ©, comme un systĆØme compĆ©titif : rĆ©partition du pouvoir, lutte entre partis, freins et contrepoids, sociĆ©tĆ© civile comme contrĆ“le du pouvoir public. Appliquer le principe de fraternitĆ© en tant que catĆ©gorie politique signifie construire des institutions qui visent la collaboration entre toutes les diversitĆ©s, afin de rĆ©aliser le bien commun. Les principes de libertĆ© et d’Ć©galitĆ© ont Ć©tĆ© traduits au cours des deux derniers siĆØcles en catĆ©gories juridiques et politiques. Il s’agit maintenant de travailler sur la catĆ©gorie de la fraternitĆ©, qui rĆ©sume les valeurs de rĆ©ciprocitĆ© et de responsabilitĆ© mutuelle. Dans le scĆ©nario politique, aux cĆ“tĆ©s des partis en tant qu’agents de compĆ©tition, les associations de la sociĆ©tĆ© civile pourraient prendre le devant de la scĆØne en tant que rĆ©alisateurs de tĆ¢ches publiques. Les modĆØles ne manquent pas et les mouvements de renouveau spirituel et culturel, comme celui des Focolari, pourraient jouer un rĆ“le dĆ©cisif dans ce processus. Aujourd’hui, l’engagement des Focolari en faveur d’une Europe unie s’exprime Ć©galement dans le projet Together for Europe. Ilona Tóth, membre du comitĆ© d’orientation de l’IpE, explique comment l’initiative est nĆ©e : Au seuil du troisiĆØme millĆ©naire, les fondateurs et dirigeants des communautĆ©s et mouvements chrĆ©tiens (Chiara Lubich, Andrea Riccardi, Helmut Nicklas, Salvatore Martinez et d’autres) ont dĆ©cidĆ© de mettre ensemble leurs charismes sur la base de l’amour mutuel au service du continent. Il s’agit de faire en sorte que, parallĆØlement Ć  l’Europe gĆ©ographique et Ć©conomique, l’Europe de l’Esprit, fondĆ©e sur les valeurs du christianisme, prenne Ć©galement de la vigueur. Quels sont les rĆ©sultats obtenus jusqu’Ć  prĆ©sent ? Du rĆ©seau Together for Europe Ć©merge un levain pour un peuple europĆ©en avec sa propre culture basĆ©e sur la fraternitĆ© Ć©vangĆ©lique. Ces petits ateliers, dispersĆ©s dans toute l’Europe, Ces petits ateliers, dispersĆ©s dans toute l’Europe, rĆ©alisent l’unitĆ© dans la diversitĆ©. Dans leur propre environnement, ils lancent conjointement des initiatives pour la paix, la famille, la protection de l’environnement, une Ć©conomie Ć©quitable, la solidaritĆ©, etc. afin de rĆ©pondre aux dĆ©fis d’un continent en crise.

Claudia Di Lorenzi

L’Europe et sa vocation : interview de Maria Voce

L’Europe et sa vocation : interview de Maria Voce

Un siĆØcle n’est mĆŖme pas encore passĆ© depuis le dernier conflit mondial et semble-t-il aujourd’hui, l’Europe a dĆ©jĆ  perdu d’une certaine maniĆØre, le dĆ©fi qu’elle s’était fixĆ© au dĆ©part. Théâtre de deux conflits mondiaux avec des millions de morts, de nombreuses villes et communautĆ©s dĆ©truites, le vieux continent s’engageait dans les annĆ©es ā€˜50 vers une renaissance inespĆ©rĆ©e. Les pĆØres fondateurs de l’actuelle Union EuropĆ©enne, avaient vu au-delĆ  des intĆ©rĆŖts particuliers de chaque pays, et avaient vu grand : une communautĆ© de peuples qui puisse d’une certaine maniĆØre, planifier un futur de paix et une renaissance Ć©conomique.

Intervista Patrizia con EmmausDe l’Europe, nous avons parlĆ© avec Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, lors d’une interview, articulĆ©e en neuf questions, accordĆ©e Ć  l’occasion de la Mariapolis europĆ©enne qui aura lieu au courant des prochains mois de juillet et aoĆ»t, Ć  Tonadico dans la rĆ©gion de Trente. Dans un dialogue franc et ouvert, l’interview se dĆ©veloppe en affrontant des thĆ©matiques concernant la politique, les jeunes, le tĆ©moignage des chrĆ©tiens d’aujourd’hui, l’Europe que nous voulons, et quelle signification peut avoir la Mariapolis europĆ©enne. La diversitĆ© entre les diffĆ©rentes communautĆ©s des peuples est une valeur, affirme Maria Voce et il ne faut pas cĆ©der Ć  l’envie de souverainetĆ© et de nationalisme : Ć  la Mariapolis, la diversitĆ© devient justement la raison de l’enrichissement pour tous, en devenant un moment au cours duquel chacun peut manifester sa propre richesse et sa propre culture. ā€˜ā€™Et si chacun est engagĆ© Ć  faire cela, – continue Maria Voce – personne ne sentira plus le besoin de revendiquer la propre identitĆ© car celle-ci est reconnue, valorisĆ©e et enrichie dans l’unité’’. Et c’est cela que la Mariapolis europĆ©enne peut signifier et donner aux participants, rĆ©aliser ensemble une phrase que Chiara Lubich disait encore en 2004 :’’La plus haute dignitĆ© pour l’humanitĆ© est celle de ne pas se sentir un ensemble de peuples souvent en conflit entre eux, mais par l’amour rĆ©ciproque, un seul peuple enrichi par la diversitĆ© de chacun et pour cela, gardien dans l’unitĆ©, des diffĆ©rentes identitĆ©s’’. Un autre point affrontĆ© est la prĆ©sence des jeunes dans la sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui et leur plutĆ“t faible participation Ć  la vie politique. Maria Voce n’a pas de doutes Ć  l’égard des jeunes et donne valeur aux tĆ©moignages de nombreux parmi ceux-ci qui ont en ce moment une forte influence, par exemple, dans le domaine de l’écologie : les nouvelles gĆ©nĆ©rations s’engagent ā€˜ā€™pour des projets qui concernent le bien de l’humanitĆ© et non dans l’instantanĆ©itĆ© du jour qui passe et pour des projets qui demandent un engagement concret et qui montrent une authenticitĆ© de vie’’, affirme la PrĆ©sidente des Focolari. La mission des chrĆ©tiens est aussi assez ardue mais ceux-ci peuvent transmettre la valeur de la solidaritĆ©, de la fraternitĆ©, de l’amour pour tous ceux qui vivent en situation prĆ©caire, en donnant de leur personne, par une vie cohĆ©rente Ć  la lumiĆØre de l’Évangile. Parmi les questions ne pouvait manquer celle concernant sa propre rencontre avec le charisme de l’unitĆ© qui a eu lieu Ć  Rome pendant ses annĆ©es d’universitĆ©, et par consĆ©quent, sa premiĆØre expĆ©rience de Mariapolis, qui, nous l’avons dĆ©couvert, a justement eu lieu en ā€˜59 dans les vallĆ©es des Dolomites où elle a connu Chiara Lubich. Maria Voce a Ć©tĆ© tĆ©moin de cette foule de personnes qui dĆ©ferlait chaque annĆ©e dan ces lieux enchanteurs, des personnes les plus variĆ©es, attirĆ©es par le fait d’expĆ©rimenter en personne, l’amour rĆ©ciproque, la fraternitĆ© et de rĆ©aliser ainsi la priĆØre de JĆ©sus, ā€˜ā€™Que tous soient Un’’. La derniĆØre question est l’occasion d’exprimer son rĆŖve :’’Mes espĆ©rances pour l’Europe sont que celle-ci puisse dĆ©couvrir sa beautĆ© et sa vocation : des peuples unis qui se reconnaissent les uns les autres, des principes communs, des valeurs communes. L’histoire d’un peuple est aussi mon histoire, l’histoire de chaque peuple de l’Europe est aussi mon histoire, elle fait partie de mon histoire, elle vit dans mon histoire’’.

Patrizia Mazzola

 

Ɖvangile vĆ©cu : un dĆ©sir de paix qui transforme notre vie

JĆ©sus ressuscitĆ© nous propose de faire avec lui une expĆ©rience de vie nouvelle et de paix, afin que nous puissions la partager avec les autres. Pour les autres Depuis que nous Ć©tions jeunes, animĆ©s par nos convictions chrĆ©tiennes, mon mari et moi avions commencĆ© Ć  travailler pour les autres. Nous venons de familles pauvres : mes parents travaillaient Ć  la mine, alors que les parents de Ramon Ć©taient agriculteurs, et nous sommes bien conscients des difficultĆ©s et des besoins dus au manque de ressources. Notre souhait s’est rĆ©alisĆ© lorsqu’on nous a proposĆ© de gĆ©rer un fonds pour des enfants insĆ©rĆ©s dans un projet d’adoption Ć  distance. GrĆ¢ce aux contributions reƧues, nous pouvons maintenant suivre 23 enfants et nous avons pu acheter un terrain où nous avons construit une structure qui abrite une vingtaine d’enfants de familles pauvres, permettant ainsi aux parents d’aller travailler. Il y a aussi un petit atelier de couture pour les mamans. GrĆ¢ce Ć  la gĆ©nĆ©rositĆ© de plusieurs, nous pouvons dĆ©velopper cette activitĆ© pour le bĆ©nĆ©fice non seulement des enfants, mais aussi de leurs familles. (R. J. – Bolivie) QuatriĆØme grossesse ƀ la neuviĆØme semaine de ma quatriĆØme grossesse, j’ai contractĆ© la rubĆ©ole. Les jours qui ont suivi ont Ć©tĆ© les plus durs de notre vie conjugale, nous Ć©tions confrontĆ©s Ć  un problĆØme qui nous dĆ©passait. Les mĆ©decins nous ont prĆ©venus que la possibilitĆ© d’avoir un bĆ©bĆ© en bonne santĆ© Ć©tait rĆ©duite Ć  5%. Le “rejet” de la grossesse, selon la mentalitĆ© courante, semblait ĆŖtre la bonne solution. Mon mari m’a laissĆ©e libre de choisir, mais je voulais qu’il me dise d’accepter cette nouvelle crĆ©ature. Dans mon cœur de maman, en fait, je l’avais acceptĆ© dĆØs le premier instant. Je ne crois pas avoir jamais priĆ© aussi intensĆ©ment de toute ma vie. Un jour, mon mari me dit : “Et si notre fils n’avait rien, ou peu”, c’Ć©tait le signe que j’attendais : nous nous sommes embrassĆ©s et Ć  partir de ce moment nous nous sommes sentis plus unis. AprĆØs six mois, un beau garƧon est nĆ©. En bonne santĆ©. (J.O. – Suisse) Vol Ć  la maison De retour dans notre maison, construite avec beaucoup d’efforts, nous avons trouvĆ© tout dĆ©vastĆ© : les voleurs avaient mĆŖme emportĆ© l’Ć©vier et les toilettes. N’ayant pas la possibilitĆ© de remplacer tout ce qui manquait par du neuf, nous avons donc commencĆ© Ć  faire les magasins d’occasion. Jusqu’au moment où, dans l’un d’entre eux, nous avons reconnu certains de nos objets. Les vendeurs nous ont dit les avoir achetĆ©s Ć  certains garƧons du quartier, que nous connaissions bien puiqu’ils Ć©taient nos voisins. Nous sommes allĆ©s chez eux, avec l’intention de rĆ©cupĆ©rer ce qui Ć©tait Ć  nous, mais aussi de leur faire comprendre leur erreur. Devant la rĆ©alitĆ©, ils n’ont pas niĆ© et avec eux, nous sommes allĆ©s rĆ©cupĆ©rer la marchandise. En chemin, nous avons parlĆ© Ć  cœur ouvert des valeurs qui donnent un sens Ć  notre vie, alors qu’ils auraient dĆ» s’attendre Ć  une rĆ©action plus dure. C’est peut-ĆŖtre ainsi que nous avons apportĆ© notre petite contribution Ć  la paix. (B.O. – Venezuela)

Propos recueillis par Chiara Favotti

Protester et agir jusqu’Ć  ce que le changement soit irrĆ©versible.

Une nouvelle journĆ©e d’action mondiale pour le climat se tiendra au niveau mondial le 24 mai. Cette mobilisation, nĆ©e de l’initiative d’une SuĆ©doise de seize ans, coĆÆncide avec le quatriĆØme anniversaire de la publication de l’encyclique du Pape FranƧois Ā« Laudato SĆ­ Ā». Nous avons demandĆ© Ć  Lorna Gold, Ć©conomiste et membre des Focolari, qui travaille pour l’Irish Catholic Development Agency “Trocaire” et auteure du livre Ā« Climate Generation : Awakening to our Children’s Future Ā», de nous expliquer pourquoi un engagement immĆ©diat, individuel et collectif pour la planĆØte terre est nĆ©cessaire. Tu es une spĆ©cialiste du dĆ©veloppement international et tu as travaillĆ© presque vingt ans dans les milieux universitaires et dans des organisations non gouvernementales. Comment est nĆ© ton engagement pour l’environnement ? Mon engagement a commencĆ© quand j’Ć©tais petite et j’ai rĆ©alisĆ©, avec les enfants du mouvement des Focolari, des actions pour construire un monde plus uni. Je me souviens, en particulier, quand les jeunes de l’Amazonie (BrĆ©sil) m’ont racontĆ© comment la forĆŖt a Ć©tĆ© dĆ©truite. J’Ć©tais horrifiĆ©e. J’ai rapidement commencĆ© Ć  faire campagne dans mon Ć©cole et dans ma communautĆ© pour protĆ©ger cette rĆ©gion. J’ai ensuite Ć©tudiĆ© et fait un doctorat sur le dĆ©veloppement durable, en me concentrant sur l’Economie de Communion, comme exemple d’une Ć©conomie où les gens se concentrent plus sur le partage et la construction du bien commun que sur la consommation. Dans mon travail Ć  Trócaire, où nous soutenons les personnes qui vivent dans la pauvretĆ©, j’ai compris que si nous ne rĆ©ussissons pas Ć  protĆ©ger la terre, nous Ć©chouons aussi avec les pauvres et avec tous. Si nous ne protĆ©geons pas les conditions de base de la vie dont nous dĆ©pendons, il n’y aura pas de voie de sortie de la pauvretĆ©. Tu as adhĆ©rĆ© Ć  l’initiative Ā« FridaysForFuture Ā» promue par Greta Thunberg en impliquant les enfants et les parents en Irlande. Que faites-vous chaque vendredi ? Je suis trĆØs prĆ©occupĆ© par les changements climatiques et je m’efforce depuis des annĆ©es d’influencer les politiques gouvernementales. J’ai Ć©tĆ© touchĆ© par Greta Thunberg. Il y en a eu d’autres comme elle dans le passĆ©, mais maintenant, avec le pouvoir des rĆ©seaux sociaux, il y a une chance que les paroles d’une enfant deviennent un Ā« feu Ā» qui enflamme tout le monde. Elle a invitĆ© chaque personne Ć  protester le vendredi, en particulier le 15 dĆ©cembre 2018. Au dĆ©but, je ne pensais pas que cette invitation s’adressait Ć  moi, mais j’ai Ć©tĆ© ensuite protester devant notre Parlement. Et j’y suis retournĆ©e chaque vendredi. Le nombre de personnes qui s’y rĆ©unissent chaque semaine augmente et des groupes similaires se forment dans toute l’Irlande. Le 15 mars 2019, tout le pays s’est mobilisĆ© : 15 000 enfants et adultes sont descendus dans les rues de Dublin et dans 40 autres localitĆ©s. Comment faire afin que l’engagement pour la planĆØte modifie notre mode de vie ? Nous devons protester et agir. N’importe qui peut commencer la manifestation du vendredi dans sa communautĆ© locale et l’enregistrer sur la carte mondiale sur Fridaysforfuture.org. Mais on peut aussi faire une action positive comme planter des arbres. Cela aurait un double impact : protester et planter ! Pendant ce temps, continuons avec les protestations mondiales, comme celle d’aujourd’hui. En collaboration avec le Mouvement catholique mondial pour le climat, dont font partie Ć©galement les membres des Focolari, nous demandons Ć  tous, personnes de toute croyance et communautĆ©, de se joindre aux Ć©tudiants pour cette journĆ©e. Dans quelle mesure la rencontre avec le charisme des Focolari a influencĆ© tes choix de travail et de vie ? Mes choix de vie ont certainement Ć©tĆ© influencĆ©s par ma rencontre avec le Mouvement des Focolari. J’ai appris que l’amour triomphe de tout. Pour rĆ©soudre le problĆØme climatique, nous avons besoin que tout le monde travaille ensemble. Nous avons des technologies, des idĆ©es et mĆŖme de l’argent, mais il manque souvent la collaboration et une volontĆ© authentique de travailler pour le bien commun. Je crois que le Mouvement des Focolari a un rĆ“le important Ć  jouer dans la crĆ©ation d’espaces où tout le monde peut ĆŖtre aidĆ© Ć  travailler ensemble dans un esprit de collaboration authentique. Comment t’est nĆ©e l’idĆ©e d’Ć©crire un livre et avec quels objectifs ? En quoi consiste l’engagement que tu proposes pour la protection de la planĆØte ? L’idĆ©e est nĆ©e de la profonde inquiĆ©tude que les parents ne voient pas ce qui arrive au climat et ne comprennent pas comment cela affectera leurs enfants. Je travaille sur cette question depuis deux dĆ©cennies. La situation est terrifiante. Si nous ne changeons pas radicalement nos sociĆ©tĆ©s, dans les dix prochaines annĆ©es, nos enfants devront faire face au changement climatique avec une augmentation de 4 ou 5 degrĆ©s d’ici la fin du siĆØcle. Cela signifie que la civilisation, telle que nous la connaissons, ne survivra pas. La grande majoritĆ© des espĆØces sera balayĆ©e. Nos enfants trouveront un fardeau impossible Ć  porter. Pour moi, en tant que mĆØre, ce n’est pas acceptable. Mon livre suscite un grand intĆ©rĆŖt ici en Irlande et il vient d’ĆŖtre publiĆ© aux Etats-Unis par New City Press. J’espĆØre qu’il sera Ć©galement publiĆ© dans d’autres pays. J’y suggĆØre trois choses : renouer avec la terre, la merveilleuse crĆ©ation de Dieu et nous retrouver en grande communion, non seulement avec les autres ĆŖtres humains, mais avec tout le cosmos. DeuxiĆØmement, changer notre mode de vie afin de rĆ©duire au minimum l’impact environnemental ; nous avons besoin d’une Ā« conversion Ć©cologique Ā», comme l’appelle le Pape FranƧois. Un bon point de dĆ©part est de mesurer notre empreinte Ć©cologique en ligne (il en existe de nombreuses faƧons sur le Web) et voir ce que nous pouvons faire pour la rĆ©duire. Aucun des choix ne sera facile, certains nĆ©cessiteront des changements majeurs. Enfin, nous devons nous joindre Ć  d’autres pour faire pression, mĆŖme au niveau politique, et obtenir de grands changements. Les actions individuelles ne suffisent pas. La fin des investissements publics dans les combustibles fossiles est un pas fondamental dans cette direction. Les campagnes de sensibilisation sont Ć©galement essentielles jusqu’à ce que le changement soit irrĆ©versible.

Anna Lisa Innocenti

PƩrou : accompagner les migrants pour surmonter la douleur et les traumatismes

PƩrou : accompagner les migrants pour surmonter la douleur et les traumatismes

Il y a beaucoup de migrants vĆ©nĆ©zuĆ©liens qui quittent leur patrie pour le PĆ©rou ou d’autres pays d’AmĆ©rique latine, Ć  la recherche de meilleures conditions de vie. Irene Indriago Castillo est une psychologue clinicienne et cognitive vĆ©nĆ©zuĆ©lienne qui travaille avec le Mouvement des Focolari au PĆ©rou comme coach organisationnel international. Nous l’avons interrogĆ©e sur son expĆ©rience humaine et professionnelle dans ce domaine. Adolescentes AutoestimaQuelles sont les douleurs que les migrants portent en eux et quels sont leurs espoirs ? Les personnes qui arrivent au PĆ©rou ont souvent quittĆ© le Venezuela avec les moyens les moins chers, se dĆ©tachant de leurs biens matĆ©riels et de l’affection des leurs. AprĆØs le voyage et le passage des contrĆ“les migratoires, un processus que j’appelle “de l’illusion Ć  la dĆ©ception” commence pour eux : ils sont presque sans ressources Ć©conomiques, mais ils aimeraient obtenir au plus vite de meilleures conditions de vie, trouver un logement et un emploi pour aider ainsi leur famille restĆ©e au Venezuela. Malheureusement, ces attentes s’effondrent rapidement et commence pour eux un chemin douloureux. Ils souffrent de la sĆ©paration d’avec leurs familles dont ils n’ont pas de nouvelles, de la perte de leur vie quotidienne et des repĆØres dans lesquels ils se sentaient en sĆ©curitĆ©. Ils vivent souvent dans des conditions moins bonnes qu’au Venezuela. L’adaptation est donc difficile, parfois elle cause aussi des difficultĆ©s aux couples. Ils Ć©voluent dans une mer d’incertitudes qui minent leur force Ć©motionnelle et spirituelle. Seuls ceux qui viennent avec un objectif clair et une foi solide sont capables de surmonter ces Ć©preuves en moins de temps. Quels sont leurs besoins les plus grands et les plus urgents ? L’exigence principale est d’ordre Ć©conomique, afin de pouvoir subvenir Ć  leurs besoins. Ils doivent rĆ©gulariser leur prĆ©sence dans le pays de destination et leur traitement en cas de maladie. Il est Ć©galement trĆØs important qu’ils puissent rester en contact avec leur famille au Venezuela. Ils ont aussi besoin de relations d’aide et de soutien, pour gĆ©rer leur frustration, leur incertitude et leur dĆ©tresse . Nombreux sont les mineurs qui arrivent, quels sont les plus grands traumatismes qu’ils subissent et comment essayez-vous de les aider ? Les enfants et les adolescents n’Ć©chappent pas aux chocs Ć©motionnels, mĆŖme s’ils savent que le but de la migration est d’obtenir une meilleure qualitĆ© de vie. Ils n’ont pas les mĆŖmes outils que les adultes pour faire face au changement. Dans les ateliers que je fais avec eux, je me suis rendu compte que pour tous la dĆ©cision de venir au PĆ©rou avait Ć©tĆ© prise par leurs parents, on ne leur a pas demandĆ© leur avis. MĆŖme en comprenant la perspective d’une amĆ©lioration des conditions de vie, tous ne voulaient pas venir. Ils voient peu leurs parents, vivent dans l’anxiĆ©tĆ©, communiquent moins, n’ont pas d’amis. Tous ne peuvent pas entrer immĆ©diatement dans les Ć©coles pĆ©ruviennes, mais ceux qui les frĆ©quentent s’entendent souvent dire des paroles offensantes par leurs camarades de classe. Leur tristesse, leur colĆØre et leur peur se manifestent par des comportements que parfois leurs parents ne comprennent pas, comme la rĆ©bellion, les pleurs, l’isolement. Il est essentiel d’y prĆŖter attention, de communiquer ouvertement et de leur permettre de former des groupes de jeunes de leur Ć¢ge pour qu’ils se sentent solidaires. Pensez-vous qu’on puisse encore espĆ©rer reconstruire un avenir chez ces enfants et ces jeunes ? Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. La rĆ©silience doit ĆŖtre promue comme un outil qui renforce, sur les plans cognitif et Ć©motionnel, ceux qui sont confrontĆ©s Ć  de grands dĆ©fis dans la vie. Le pays d’accueil, dans le cadre des droits de l’homme, doit garantir l’accĆØs Ć  la santĆ©, Ć  l’alimentation et Ć  l’Ć©ducation. Il est essentiel de mettre en place des aides pour faciliter de nouvelles relations affectives, maintenir la communication familiale et Ć©tablir des ponts pour l’adaptation au nouveau cadre de vie, sans oublier le soutien spirituel. De cette faƧon, nous formerons des personnes avec des valeurs plus stables, avec une pespective d’avenir et suffisamment Ć©quipĆ©es pour prendre les dĆ©cisions qui leur permettront de rĆ©aliser leurs rĆŖves.

Anna Lisa Innocenti

Une graine d’une force irrĆ©sistible

Une graine d’une force irrĆ©sistible

La nouvelle Ć©tape du voyage de Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n au Liban scrute les racines de la culture du pays, dans sa complexitĆ© sociale, politique et religieuse.Ā  La renaissance du Liban est la clĆ© du dĆ©fi d’un dialogue authentique. WhatsApp Image 2019 05 15 at 16.16.00It’s time to built a new nation” “Il est temps de construire une nouvelle nation”. C’est ce qui Ć©tait Ć©crit sur un panneau surplombant l’autoroute, mais la vitesse du trafic libanais ne nous a pas permis de comprendre Ć  qui il est destinĆ©, ni quelles intentions il voulait exprimer. La petite dĆ©lĆ©gation du Mouvement des Focolari, dirigĆ©e par la prĆ©sidente Maria Voce et le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n, revient d’un voyage dans le nord du pays où elle a visitĆ© la VallĆ©e des Saints, un centre spirituel de l’Ɖglise maronite, dont la grande majoritĆ© des chrĆ©tiens libanais sont membres. C’est aussi la rĆ©gion des fameux cĆØdres du Liban : une petite forĆŖt Ć  2000 mĆØtres d’altitude, où l’on trouve encore des spĆ©cimens qui datent probablement de l’Ć©poque du roi Salomon et donc Ć¢gĆ©s de plus de 3000 ans. De retour Ć  Beyrouth, nous sommes submergĆ©s d’impressions qui affirment la grande capacitĆ© de ce peuple qui a 7000 ans d’histoire derriĆØre lui et qui a su survivre au carrefour de trois continents et de trois grandes religions. Un peuple qui a su aussi prĆ©server sa crĆ©ativitĆ© dans des conditions extrĆŖmement difficiles. Plus nous approchons de la capitale, plus la rĆ©alitĆ© actuelle nous vient Ć  l’esprit, qui, dans sa complexitĆ©, ne donne pas beaucoup de raisons d’espĆ©rer. Il y a actuellement 18 communautĆ©s religieuses au Liban. L’Etat et les administrations publiques fonctionnent en “urgence”. Il y a une imbrication indissoluble entre les groupes ethniques, religieux, politiques, entre les grandes familles, les intĆ©rĆŖts Ć©conomiques, les puissances Ć©trangĆØres. Les anciennes blessures de la guerre dite Ā« civile Ā» de 1975 Ć  1990 ne sont pas encore cicatrisĆ©es. WhatsApp Image 2019 05 14 at 18.15.45“Nous n’avons pas eu le courage de regarder en face le mal que nous nous sommes fait mutuellement – a dit l’un des Ć©vĆŖques que nous avons rencontrĆ©s ces derniers jours – et par consĆ©quent personne n’a jamais demandĆ© pardon Ć  l’autre”. Et plusieurs fois en ces jours, nous entendons dire que la situation pourrait Ć©clater Ć  tout moment. “Il est temps de construire une nouvelle nation”, dit le panneau sur l’autoroute, et il vient naturellement Ć  l’esprit de se demander comment cela pourrait arriver un jour. La rĆ©ponse que JesĆŗs MorĆ”n a esquissĆ©e lors de son intervention Ć  la table ronde de la FacultĆ© de philosophie de l’UniversitĆ© du Saint-Esprit (USEK) prĆØs de Beyrouth, peut se rĆ©sumer en un mot : dialogue. “Le dialogue – a-t-il soulignĆ© – fait partie de la nature de l’homme. Dans le dialogue, l’homme devient plus homme parce qu’il est complĆ©tĆ© par le don de l’autre. Il ne s’agit donc pas tant de paroles ou de pensĆ©es que de donner son propre ĆŖtre. Cela exige le silence et l’Ć©coute et le risque de mettre en jeu sa propre identitĆ©, mĆŖme culturelle, voire ecclĆ©siale, qui ne se perdra pas, mais s’enrichira dans son ouverture”. WhatsApp Image 2019 05 13 at 18.48.15Dialoguer donc pour construire une nouvelle nation ? Ce sera encore une autre belle thĆ©orie, l’une des nombreuses que les Libanais ont entendues ces derniĆØres annĆ©es ? Absolument pas, pourraient rĆ©pondre les 150 chrĆ©tiens et musulmans qui se sont rencontrĆ©s le 13 mai dans la soi-disant « maison jauneĀ Ā» construite sur ce qui Ć©tait la ligne de dĆ©marcation entre la zone Est et Ouest de Beyrouth et qui a Ć©tĆ© reconstruite pour ne pas oublier les blessures de la guerre. Les tĆ©moignages de leur amitiĆ©, nĆ©e pendant la guerre sur la base d’un simple accueil des Focolari, Ć©taient Ć©mouvants et convaincants. De petits gestes de bon voisinage et d’attention, de visites rĆ©ciproques, de relations non intĆ©ressĆ©es, ont transformĆ© – comme le dĆ©crivait une femme musulmane – l’amitiĆ© en une vĆ©ritable famille. “Le dialogue n’est possible qu’entre des personnes vraies. Et c’est seulement l’amour qui nous rend vrais”, a dit JesĆŗs MorĆ”n dans son intervention. Les amis chrĆ©tiens et musulmans et leur expĆ©rience en sont la preuve. Ce n’est peut-ĆŖtre qu’une petite graine qui poussera lentement, tout comme les cĆØdres du Liban. Mais c’est certainement une graine d’une force irrĆ©sistible, d’où peut naĆ®tre une nouvelle nation.

Joachim Schwind

Une communautƩ grande comme le monde

Luigi Butori est un focolarino italien qui vit Ć  Ho Chi Minh Ville. En Asie depuis plus de 20 ans, il en connaĆ®t toute la beautĆ© mais Ć©galement les drames et les contrastes. Nous l’avons accompagnĆ© dans son travail pour soutenir et remettre debout les plus pauvres parmi les pauvres, d’abord en ThaĆÆlande (voir TĆ©lĆ©rĆ©union de septembre 2015) et Ć  prĆ©sent au Vietnam. https://vimeo.com/333138557

Au Village pour la Terre,  pleins feux sur l’Amazonie

Au Village pour la Terre, pleins feux sur l’Amazonie

La sauvegarde de l’Amazonie, l’un des Ć©cosystĆØmes les plus riches de la planĆØte, qui est aussi une “forĆŖt de cultures”, a Ć©tĆ© au cœur des dĆ©bats. Regarder l’Amazonie Ć  travers les yeux de ceux qui y habitent, “s’unir” avec les peuples indigĆØnes qui y vivent dans une relation d’Ć©change et d’Ć©quilibre parfait : la terre est la mĆØre qui donne la vie et l’homme en prend soin et protĆØge la richesse de ses crĆ©atures, Ć©tant lui-mĆŖme crĆ©ature au sein de la CrĆ©ation. C’est sous dans cette perspective que les promoteurs et les participants de la quatriĆØme Ć©dition du Village de la Terre, promue Ć  Rome par le Mouvement des Focolari et Earth Day Italia, du 25 au 29 avril, ont abordĆ© le thĆØme de la sauvegarde de l’Amazonie, un des Ć©cosystĆØmes les plus riches de la planĆØte et qui est en mĆŖme temps une “forĆŖt de cultures”. cq5dam.thumbnail.cropped.750.422L’appel Ć  protĆ©ger la biodiversitĆ© environnementale et ethno-culturelle du “poumon” de la planĆØte, qui a Ć©tĆ© exploitĆ© et pillĆ© pendant trop longtemps par les multinationales et les gouvernements qui considĆØrent cette terre comme une source de revenus, a Ć©tĆ© renouvelĆ© depuis le parc de la Villa BorghĆØse. L’extraction de pĆ©trole, de gaz et de mĆ©taux prĆ©cieux, et la dĆ©forestation croissante des zones destinĆ©es Ć  l’agriculture intensive ou Ć  la construction de barrages et d’infrastructures – dit Francesca Casella, directrice de Survivor International Italie – est une ” agression dĆ©libĆ©rĆ©e ” qui met en danger la survie de l’Ć©cosystĆØme et des tribus qui le peuplent, expulsĆ©es illĆ©galement de leurs terres, privĆ©es de moyens de subsistance ou mĆŖme exterminĆ©es. “Nous avons faim et soif de justice pour tous ceux qui sont morts en luttant pour notre peuple et pour nos vies “, a dĆ©clarĆ© HamangaƬ, un Ć©tudiant autochtone reprĆ©sentant le peuple Patax de l’Ɖtat brĆ©silien de Bahia, qui a Ć©tĆ© Ć©mu par la scĆØne, demandant que Ā« l’humanitĆ© s’arrĆŖte et Ć©coute les peuples indigĆØnes Ā», hĆ©ritiers d’une sagesse millĆ©naire. Les centaines d’organismes, institutions et associations – civiles et ecclĆ©siales – qui ont participĆ© Ć  l’Ć©vĆ©nement, ont rĆ©pondu Ć  ce cri en faisant front commun pour la protection du territoire amazonien. Une terre qui constitue un patrimoine Ć©cologique inestimable, mais qui se prĆ©sente aussi comme un modĆØle où coexistent des centaines de populations de cultures, ethnies et religions diffĆ©rentes. Un modĆØle Ć  protĆ©ger, donc, selon l’esprit indiquĆ© par le Seigneur Ć  MoĆÆse dans la Bible : “Enlevez vos sandales de vos pieds, car le lieu sur lequel vous vous tenez est une terre sainte” (Ex 3,5). Un passage biblique que le Pape FranƧois a citĆ© lors de son voyage apostolique en Amazonie, en 2016, et que le cardinal Lorenzo Baldisseri, SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral du Synode des ƉvĆŖques, a proposĆ© Ć  nouveau aux participants du Village, comme modĆØle de relation dans la rencontre avec les Indiens et leur terre. Ce sont prĆ©cisĆ©ment les Ć©vĆŖques du monde entier qui se rĆ©uniront en octobre pour discuter du thĆØme de l’Amazonie, en cherchant “de nouveaux chemins pour l’Ɖglise et pour une Ć©cologie intĆ©grale”, comme le propose le titre du Synode voulu par le Pape. La prĆ©sence de l’Ɖglise en Amazonie, a rappelĆ© le cardinal, est en effet significative, avec “7 ConfĆ©rences Ć©piscopales, 106 Ć©vĆŖques et des milliers de prĆŖtres et agents pastoraux”. Cette attention particuliĆØre Ć©mane de la conscience que tout est liĆ©, comme le souligne le Saint PĆØre dans Laudato si’, où il appelle Ć  une “conversion Ć©cologique”, c’est-Ć -dire Ć  assumer l’interdĆ©pendance de toute la CrĆ©ation, de la nature avec l’homme et entre les hommes, et donc Ć  modifier les modes de vie pour dĆ©passer l’individualisme et adopter la solidaritĆ© globale comme critĆØre d’action. Le travail des FrĆØres Capucins de Terra Santa (BrĆ©sil, Ɖtat du ParĆ”) va dans le mĆŖme sens : il sont prĆ©sents dans 72 villages aux cĆ“tĆ©s des peuples indigĆØnes et sont aussi engagĆ©s dans la lutte contre les prĆ©jugĆ©s envers les Indiens, considĆ©rĆ©s comme des peuples arriĆ©rĆ©s, et qui ont au contraire beaucoup Ć  nous apprendre. “Nous sommes esclaves du temps, tout en Ć©tant avec eux, vous comprenez combien il est sacrĆ© d’ĆŖtre ensemble, de s’Ć©couter les uns les autres “, dit le PĆØre Paolo Maria Braghini, missionnaire capucin depuis 20 ans en Amazonie, qui dit : Ā« Saint FranƧois serait heureux de vivre aujourd’hui dans cette partie du monde. Ā» Un modĆØle, celui de l’Amazonie, qui dans sa biodiversitĆ© peut et doit ĆŖtre reproduit ailleurs, mais adaptĆ© Ć  chaque situation, comme le souligne Rafael Padilha, professeur Ć  l’UniversitĆ© de Vale do ItajaƬ, au BrĆ©sil. Il insiste Ć©galement sur l’importance de la promotion d’une Ć©conomie axĆ©e sur la personne, grĆ¢ce, par exemple, Ć  des projets tels que l’Ɖconomie de Communion, nĆ©e du charisme du mouvement Focolari. Le dĆ©fi, mĆŖme dans les pays dits dĆ©veloppĆ©s – ajoute le PĆØre Laurent Mazas, Directeur exĆ©cutif du Ā« Parvis des Gentils Ā» – est de passer du multiculturalisme Ć  l’interculturalitĆ©, Ā« du duel au duo Ā», en respectant les trĆ©sors de chaque culture. A la fin de la confĆ©rence, dans le Viale delle Magnolie de Villa Borghese, en signe de l’engagement commun pour la protection de la forĆŖt et des peuples qui y vivent, un chĆŖne vert a Ć©tĆ© plantĆ© en utilisant de la terre amazonienne.

Claudia Di Lorenzi

L’Économie de FranƧois

L’Ɖconomie de FranƧois

Du 26 au 28 mars 2020, le Pape FranƧois a invitĆ© Ć  Assise (Italie) de jeunes Ć©conomistes du monde entier Ć  crĆ©er un pacte pour changer l’Ć©conomie actuelle et donner une Ć¢me Ć  celle du futur. Ā« Je vous Ć©cris pour vous inviter Ć  une initiative que j’ai tant dĆ©sirĆ©e : un Ć©vĆ©nement qui me permet de rencontrer ceux qui aujourd’hui se forment et commencent Ć  Ć©tudier et Ć  pratiquer une Ć©conomie diffĆ©rente, une Ć©conomie qui fait vivre et ne tue pas, qui inclut et n’exclut pas, qui humanise et ne dĆ©shumanise pas, qui prend soin de la crĆ©ation et ne la pille pas. Un Ć©vĆ©nement qui nous aide Ć  ĆŖtre ensemble et Ć  apprendre Ć  nous connaĆ®tre, et nous conduit Ć  faire un “pacte” pour changer l’Ć©conomie actuelle et donner une Ć¢me Ć  l’Ć©conomie de demain. Ā» logo The Economy of Francesco ENGCe sont les premiĆØres lignes du message que le Pape FranƧois a adressĆ© samedi dernier, le 11 mai, aux jeunes Ć©conomistes, entrepreneurs et porteurs de changement engagĆ©s dans la rĆ©flexion et la pratique d’une Ć©conomie diffĆ©rente. FranƧois les invite Ć  participer et Ć  construire ensemble l’Ć©vĆ©nement international “L’Ɖconomie de FranƧois”, qui se tiendra Ć  Assise (Italie) du 26 au 28 mars 2020. Il veut amorcer avec eux un processus de changement global pour que l’Ć©conomie d’aujourd’hui et de demain soit plus juste, plus inclusive et plus durable, sans laisser personne de cĆ“tĆ©. L’Ć©vĆ©nement est promu par un ComitĆ© composĆ© du DiocĆØse d’Assise, de la MunicipalitĆ© d’Assise, de l’Institut SĆ©raphique d’Assise et de l’Ɖconomie de Communion. Le Pape les attend tous, sans distinction de croyance ou de nationalitĆ©, pour discuter avec eux des problĆØmes les plus complexes du monde d’aujourd’hui, de la sauvegarde de l’environnement Ć  la justice pour les pauvres ; des questions qui nĆ©cessitent un engagement courageux pour repenser les paradigmes Ć©conomiques de notre temps. Le professeur Luigino Bruni, directeur scientifique du ComitĆ©, dĆ©clare que Ā« l’invitation du Pape FranƧois aux jeunes Ć©conomistes est un Ć©vĆ©nement qui marque une Ć©tape historique, car il associe deux grandes thĆ©matiques que le Pape affectionne : sa prioritĆ© pour les jeunes et son souci pour une autre Ć©conomie. Nous invitons, en son nom, certains des Ć©conomistes et entrepreneurs les plus sensibles Ć  l’esprit de l’ Oikonomia de FranƧois (FranƧois d’Assise et le Pape FranƧois), afin de donner aux jeunes le meilleur des rĆ©flexions et pratiques Ć©conomiques actuelles dans le monde. Le mot Oikonomia regroupe de nombreuses rĆ©alitĆ©s : la racine grecque rappelle les rĆØgles de la vie domestique mais fait aussi rĆ©fĆ©rence au soin qu’on porte Ć  la maison commune, Ć  OIKOS. Et nous nous rĆ©fĆ©rons aussi Ć  l’oikonomia comprise par les PĆØres de l’Ɖglise comme une catĆ©gorie thĆ©ologique du salut universel. Assise revĆŖt un rĆ“le symbolique majeur, parce que cette ville est porteuse d’un message : celui d’une Ć©conomie diffĆ©rente. Les diffĆ©rents lieux de cette ville accueilleront le programme de l’Ć©vĆ©nement construit autour des trois piliers de l’Oikonomia de FranƧois : les jeunes, l’environnement, les pauvres Ā». Nombreux sont les thĆØmes qui trouveront leur place au cours des deux journĆ©es d’Assise : les droits des gĆ©nĆ©rations futures, l’acceptation de la vie, l’Ć©quitĆ© sociale, la dignitĆ© des travailleurs et la protection de la PlanĆØte. Du 26 au 28 mars 2020, L’Ɖconomie de FranƧois se dĆ©clinera en ateliers, manifestations artistiques, sĆ©minaires et sessions plĆ©niĆØres avec les plus grands Ć©conomistes et experts en dĆ©veloppement durable et en sciences humaines, qui rĆ©flĆ©chiront et travailleront avec les jeunes. Les demandes de participation Ć  cet Ć©vĆ©nement dĆ©buteront en juin 2019. La lettre complĆØte du Pape FranƧois et toutes les informations sont disponibles sur le site www.francescoeconomy.org

Stefania Tanesini

Italie, les jeunes des Focolari accueillent une dƩlƩgation bouddhiste de la Risho Kosei Kai

Italie, les jeunes des Focolari accueillent une dƩlƩgation bouddhiste de la Risho Kosei Kai

Un nouveau rendez-vous de dialogue entre les jeunes du Mouvement bouddhiste de la Risho Kosei Kai (RKK) et les jeunes des Focolari, a approfondi la connaissance, l’amitiĆ© et l’engagement commun pour la paix dans le monde. ā€˜ā€™Au cours de toutes ces annĆ©es durant lesquelles nous nous retrouvions, disparaissaient immĆ©diatement, les murs de notre diversitĆ© et tout de suite nous nous trouvions unis dans le mĆŖme dĆ©sir de vouloir travailler pour la paix dans le monde. Mais c’est aussi logique ainsi, parce que lorsque notre Fondateur (Nikkyo Niwano) et Chiara Lubich se sont rencontrĆ©s, ils se sont trouvĆ©s directement ā€˜un’ et pour tous les deux, ce fut une dĆ©couverte de trouver quelqu’un sĆ©rieusement disposĆ© Ć  travailler pour la paix dans le monde’’. C’est ainsi qu’a commencĆ© Yoshie Nishi, Vice-Directeur du Secteur des Jeunes de la Risho Kosei Kai, en retraƧant l’histoire des sĆ©minaires entre jeunes du Mouvement bouddhiste et les jeunes des Focolari, commencĆ©s en 2008. ef5c0b70 e55c 490e 85b7 50d287441c1cL’édition de cette annĆ©e, qui a eu lieu au Centre international du Mouvement des Focolari en Italie, avait comme thĆØme ā€˜ā€™The World Peace Starts from Us. Now the time to step forward to everything’’ (La paix mondiale commence avec nous. C’est maintenant l’heure de faire un pas en avant).’’Le monde est divisĆ© en tant de lieux – ont expliquĆ© les jeunes de la RKK – RĆ©fugiĆ©s, pauvretĆ©, problĆØmes Ć©conomiques, etc. Non seulement au niveau national, mais aussi dans le petit monde dans lequel nous vivons, d’un cĆ“tĆ©, avec la diffusion d’internet, on peut crĆ©er en quelques secondes un lien Ć©troit avec le monde entier, mais d’un autre cĆ“tĆ©, coexiste la pauvretĆ© de la relation dans laquelle la conversation avec celui qui habite Ć  cĆ“tĆ©, n’a jamais Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©e’’. Nombreux sont les moments de partage d’expĆ©riences de paix qui partent du quotidien : changements de style de vie personnelle et actions qui impliquent d’autres personnes et transforment la rĆ©alitĆ© en positif. ā€˜ā€™Nous voudrions cheminer toujours en regardant l’autre, les dĆ©fis Ć  relever que nous voyons dans le monde – ont dit aux amis japonais, Rita et Henrique des Focolari – contribuant ainsi Ć  rejoindre un monde plus uni, plus fraternel, où avoir davantage de paix est possible, mais une paix qui n’exclut pas les personnes les plus marginalisĆ©es, mais qui fait nĆ“tres les besoins des gens autour de nous afin d’arriver un jour Ć  l’objectif :’No one in need’, comme le dit le slogan que les jeunes des Focolari se sont proposĆ©s cette annĆ©e pour la Semaine Monde Uni et pour le parcours ā€˜Pathways for a United World’’. Dans le programme du symposium, Ć©galement une action concrĆØte : la prĆ©paration et la distribution de repas chauds Ć  la gare Ostiense de Rome, en collaboration avec l’Association RomAmoR Asbl qui aide les migrants et les personnes Ć¢gĆ©es sans domicile fixe. La dĆ©lĆ©gation japonaise a ensuite participĆ© Ć  l’audience du Pape FranƧois et a vĆ©cu une journĆ©e de partage et d’approfondissement dans la citĆ©-pilote internationale de Loppiano avec les jeunes des Ć©coles de formation et avec ceux de l’Institut Universitaire Sophia.

Paola Pepe

Liban: un message qui continue

Liban: un message qui continue

La prĆ©sidente et le coprĆ©sident des Focolari sont rentrĆ©s au Liban cĆ©lĆ©brer le cinquantiĆØme anniversaire du Mouvement avec la communautĆ© et avec diverses personnalitĆ©s civiles et religieuses. Il arrive que les grands chemins historiques se concentrent parfois dans la petite histoire d’une personne. C’est ce qui s’est passĆ© le samedi 11 mai, lors de la rencontre des membres des Focolari au Liban, Ć  l’occasion du cinquantiĆØme anniversaire de l’arrivĆ©e du Mouvement au pays des CĆØdres. Les 450 participants venaient de parcourir quelques-unes des grandes Ć©tapes de ces 50 ans, lorsque l’un des prĆ©sentateurs a avouĆ© : Ā« Pendant la guerre de 1975 Ć  1990, mon frĆØre est mort et j’Ć©tais un de ceux qui avaient une arme Ć  la main. En 1993, j’ai rencontrĆ© les Focolari et la spiritualitĆ© de l’unitĆ© a changĆ© ma vie Ā». Ces quelques mots sont, en rĆ©alitĆ©, une concentration de rĆ©alitĆ© : il y a la richesse et la beautĆ© du Liban comme porte d’entrĆ©e au Moyen-Orient où se rencontrent trois continents et trois grandes religions ; les prĆ©sentateurs parlent d’un pays privilĆ©giĆ© par l’histoire qui vit le dĆ©fi continu d’une coexistence fraternelle entre peuples, religions, confessions et rites chrĆ©tiens et enfin une nation qui ne dĆ©missionne jamais et qui trouve toujours de nouvelles ressources pour recommencer. Cette confession exprime aussi le drame et le traumatisme d’une guerre qui durera 16 ans et dont les origines et les racines n’ont jamais vraiment Ć©tĆ© affrontĆ©es. Et dans la petite histoire de cet homme se cache la semence semĆ©e par les premiers focolarini arrivĆ©s Ć  Beyrouth en 1969, dont le tĆ©moignage d’une vie fondĆ©e sur l’amour a survĆ©cu Ć  la guerre et qui s’exprime aujourd’hui dans les diffĆ©rentes expressions du Mouvement et dans les nombreuses activitĆ©s ecclĆ©siales et sociales qui se prĆ©sentent en ce jour de fĆŖte. WhatsApp Image 2019 05 12 at 14.40.57Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n, prĆ©sidente et coprĆ©sident du Mouvement des Focolari, venus cĆ©lĆ©brer avec les Libanais. Ils ne se contentent pas d’un jubilĆ© qui prend son origine dans le passĆ© pour arriver au prĆ©sent. Dans leurs rĆ©ponses aux questions, ils ont invitĆ© les Focolari libanais Ć  regarder l’avenir : Ć  ne pas se lasser d’annoncer l’Ɖvangile dans le style typique du charisme de l’unitĆ© qui, Ć  l’imitation du Christ, se fait un avec tous. Ils les encouragent Ć  ne pas Ć©viter les contrastes et les conflits qui peuvent aussi remettre en question leurs propres catĆ©gories culturelles pour parvenir Ć  une nouvelle mentalitĆ© Ć©vangĆ©lique. Ils les encouragent aussi Ć  ne pas vivre un œcumĆ©nisme superficiel pour tĆ©moigner, mĆŖme devant les autoritĆ©s ecclĆ©siales, d’une vĆ©ritable unitĆ© dans la diversitĆ© des rites et des confessions. Bref, ils leur demandent de ne pas manquer la prophĆ©tie inhĆ©rente au dialogue interreligieux, surtout avec les musulmans, comme l’a apportĆ©e Chiara Lubich. WhatsApp Image 2019 05 12 at 17.28.02Maria Voce rĆ©sume tous ces dĆ©fis dans son salut aprĆØs la messe du dimanche 12 mai, dans la cathĆ©drale de la RĆ©surrection d’AntĆ©lias prĆØs de Beyrouth, l’acte officiel par lequel le cinquantiĆØme anniversaire fut cĆ©lĆ©brĆ©. La PrĆ©sidente exprime l’espoir Ā« que le Liban puisse ĆŖtre pour le monde entier ce ” message ” vivant de coexistence et de fraternitĆ© au-delĆ  de toute fragmentation que le Pape Jean-Paul II avait dĆ©jĆ  vu dans les annĆ©es 80 comme une particularitĆ© du peuple libanais où la diversitĆ© culturelle et spirituelle devient une richesse exemplaire dans le parcours des personnes et des peuples. Nous rĆ©pĆ©tons nous aussi avec le Pape, aujourd’hui saint : Ā« Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message de libertĆ© et un exemple de pluralisme pour l’Orient et l’Occident Ā». Les 50 ans des Focolari dans ce pays montrent que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© a la capacitĆ© de maintenir ce message vivant et actuel.

Joachim Schwind

Le Pape FranƧois en Bulgarie

Le Pape FranƧois en Bulgarie

La communautĆ© du mouvement, prĆ©sente dans le pays depuis les annĆ©es ā€˜70, a activement collaborĆ© Ć  cette visite papale par diffĆ©rents engagements : dans la chorale, en faisant du volontariat pendant les Ć©vĆ©nements, dans la liturgie, en rĆ©pondant Ć  des interviews. Les deux jours de la visite du Pape FranƧois en Bulgarie sont passĆ©s Ć  la vitesse de l’éclair et ont suscitĆ© un trĆØs grand intĆ©rĆŖt non seulement parmi les catholiques, qui reprĆ©sentent seulement les 0,6 % de la population bulgare, mais dans toutes les composantes de la sociĆ©tĆ©. Les mass mĆ©dias ont donnĆ© un grand Ć©cho Ć  l’évĆ©nement, en crĆ©ant ainsi dans l’opinion publique, dĆ©jĆ  pendant la prĆ©paration, une grande attente. Les principales tĆ©lĆ©visions du pays ont suivi la visite de ces jours-lĆ , moment aprĆØs moment. La rencontre fut trĆØs cordiale avec Sa SaintetĆ© : le patriarche de l’Église Orthodoxe Bulgare, Neofit, a accueilli le Pape chaleureusement. 59379898 1413775128762450 1175393529413763072 nLa participation des gens fut Ć©galement impressionnante. Lors de la liturgie, sur la place où il fut un temps, se dĆ©roulaient les manifestations d’un rĆ©gime qui a durement persĆ©cutĆ© l’Église – la sacristie Ć©tait dans l’ex Maison du Parti – , Ć©taient prĆ©sents plus de 15 mille personnes, alors que dans d’autres parties de la ville, les gens suivaient la liturgie Ć  travers des Ć©crans gĆ©ants, fait insolite en Bulgarie, pays Ć  majoritĆ© orthodoxe. Le pape a rĆ©ussi Ć  parler au cœur des bulgares, malgrĆ© la difficultĆ© de la langue, avec des gestes, de tout son ĆŖtre, avec l’incroyable capacitĆ© qui le caractĆ©rise, Ć  communiquer avec tout un chacun. Comme lorsque, le jour suivant, Ć  Rakovski, ville Ć  majoritĆ© catholique, durant la messe, le pape, avec un surprenant changement de programme, a donnĆ© la PremiĆØre Communion Ć  tous les 245 enfants qui devaient la recevoir, alors que seulement 10 enfants Ć©taient prĆ©vus pour recevoir la Communion des mains du Saint PĆØre, et il a entretenu avec eux, un dialogue spontanĆ©, en soulignant les principaux points de la foi et de la sacralitĆ© de ce qui Ć©tait en train de se passer. Durant l’aprĆØs-midi, ensuite, rencontre avec la communautĆ© catholique, constellĆ©e de gestes spontanĆ©s et de salutations qui ont rĆ©jouit les 700 personnes prĆ©sentes (la rencontre avait lieu dans une Ć©glise, le nombre de participants Ć©tait donc limitĆ©). AprĆØs les tĆ©moignages d’ une religieuse, d’un prĆŖtre et d’une famille, tous jeunes, le pape a donnĆ© son discours, en l’interrompant plusieurs fois en improvisant, suscitant ainsi immĆ©diatement une vive rĆ©action de la part des participants. 59614544 2220135458075941 1858919862127034368 nLe Focolare a donnĆ© sa contribution en diffĆ©rents lieux, où c’était demandĆ© : dans la chorale, lors de la diffusion des invitations dans des milieux diffĆ©rents, dans le volontariat pendant les Ć©vĆ©nements, dans la liturgie, en donnant des interviews, etc. Pour soutenir le Pape dans la fatigue de ces jours-lĆ , nous lui avons offert aussi un paquet de matĆ© ! Le Mouvement est arrivĆ© en Bulgarie dans les annĆ©es ā€˜70, unique rĆ©alitĆ© laĆÆque prĆ©sente dans les annĆ©es du communisme et la plus enracinĆ©e dans l’Église locale. Depuis 1991, il y a un focolare fĆ©minin Ć  Sofia et les communautĆ©s du Mouvement existent dans 9 villes du pays, composĆ©es de Catholiques, d’Orthodoxes, et de personnes ne possĆ©dant pas une rĆ©fĆ©rence religieuse particuliĆØre. Nous avons de forts liens d’amitiĆ© avec des membres reprĆ©sentants de l’Église Orthodoxe Ć  diffĆ©rents niveaux. Cette visite, entre autre, nous a donnĆ© l’occasion d’approfondir des rapports construits dans le temps, de crĆ©er des liens avec de nouvelles personnes, et de renouer des liens prĆ©cĆ©dents.

Majda ŠuŔterŔič

ā€œVous ĆŖtes la lumiĆØre du mondeā€, le motu proprio de FranƧois sur les abus.

“Vous ĆŖtes la lumiĆØre du monde”, le motu proprio de FranƧois sur les abus.

Le Pape Ć©tablit les nouvelles normes pour l’ensemble de la communautĆ© ecclĆ©siale contre ceux qui commettent des abus et ceux qui les couvrent. Les mesures et l’orientation des Focolari dans le sillage de l’Ɖglise. L’intervention du coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n et le service pour la connexion CH. Il est datĆ© du 7 mai et s’intitule Vos estis lux mundi. Ce document sous forme de motu proprio – c’est-Ć -dire un instrument que le Pontife utilise lorsqu’il veut personnellement introduire des innovations ou donner des indications aux fidĆØles – est le dernier acte du Pape FranƧois dans la lutte contre les abus sur les mineurs et sur les personnes vulnĆ©rables dans l’Ɖglise. Une Ć©tape de premiĆØre importance qui fait partie d’un parcours. A l’issue de la rĆ©union sur la protection des mineurs au Vatican en fĆ©vrier dernier, des mesures lĆ©gislatives pour la Curie romaine et l’Ɖtat du Vatican ont Ć©tĆ© annoncĆ©es. Ce dernier document normatif s’adresse Ć  toute l’Ɖglise : il Ć©tablit de nouvelles procĆ©dures pour dĆ©noncer le harcĆØlement et la violence et s’assurer que les Ć©vĆŖques et les supĆ©rieurs religieux sont responsables de leurs actes. Elle introduit l’obligation pour les religieux et les religieux de signaler les abus ; une mesure qui encourage Ć©galement les laĆÆcs Ć  signaler les abus et le harcĆØlement Ć  l’autoritĆ© ecclĆ©siastique compĆ©tente. Elle demande Ć©galement aux diocĆØses d’Ć©tablir un systĆØme de rĆ©ception des rapports qui soit facilement accessible au public. Un geste qui dĆ©passe les frontiĆØres de l’Ɖglise elle-mĆŖme et qui est un stimulant pour la sociĆ©tĆ© civile, parce que, comme nous le savons, le scandale des abus a ses racines – historiques et rĆ©centes – dans les diffĆ©rents domaines de la famille, Ć  l’Ć©cole, dans le sport, etc. MalgrĆ© le thĆØme grave et dĆ©vastateur qu’il traite, le Pape ouvre le document par une citation Ć©vangĆ©lique qui rappelle l’espĆ©rance et la lumiĆØre : “Notre Seigneur JĆ©sus Christ appelle chaque croyant Ć  ĆŖtre un exemple lumineux de vertu, d’intĆ©gritĆ© et de saintetĆ©. Ā» (1) Ce sont ces vertus qui engagent toutes les personnes, en particulier les personnes consacrĆ©es, qui – par choix de vie – ne devraient jamais trahir la confiance de quiconque, de la famille ou des mineurs. Comme nous l’avons dĆ©jĆ  dit, le mouvement des Focolari n’est pas Ć  l’abri de ce scandale. Le 26 mars, la prĆ©sidente Maria Voce et le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n ont envoyĆ© une lettre Ć  tous les membres du Mouvement des Focolari dans le monde au sujet de l’engagement du Mouvement des Focolari dans ce domaine. Ils communiquent que c’est avec une profonde souffrance qu’il faut reconnaĆ®tre ” que dans notre grande famille des Focolari il y a eu aussi des cas d’abus contre des mineurs (une vingtaine), causĆ©s par des personnes du Mouvement ou par des personnes qui ont assistĆ© Ć  des manifestations organisĆ©es par nous. Il s’agit pour la plupart d’Ć©pisodes qui se sont produits dans un passĆ© lointain (mĆŖme plus de 20 ans), mais malheureusement certains d’entre eux se sont produits dans un passĆ© rĆ©cent. Des membres consacrĆ©s y ont Ć©tĆ© aussi impliquĆ©s Ā». 20190317 COBETU copia 2Ils rĆ©affirment la Ā« tolĆ©rance zĆ©ro” du Mouvement Ć  l’Ć©gard de toute forme de violence ou d’abus et le devoir de chaque membre des Focolari d’ĆŖtre Ć  l’avant-garde de la dĆ©fense des plus faibles contre toute forme de mauvais traitements ou d’intimidations, que ce soit directement ou par Internet, avec une attention particuliĆØre aux mineurs et adultes vulnĆ©rables. Ils exhortent ouvertement la Commission centrale pour la protection et le bien-ĆŖtre des mineurs, crƩƩe en 2014 au Centre international des Focolari et dans les commissions locales, Ć  signaler toute suspicion d’abus ou de violence et Ć  considĆ©rer comme Ā« une rĆ©elle tentation de ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour Ć©viter un scandale, pour protĆ©ger la bonne rĆ©putation d’une personne. Ā» Dans un rĆ©cent entretien accordĆ© lors de la tĆ©lĆ©rĆ©union CH, le coprĆ©sident a rĆ©affirmĆ© avec force son adhĆ©sion totale Ć  la ligne actuelle de l’Ɖglise. MorĆ”n explique que « nous avons voulu reconnaĆ®tre publiquement que ce drame nous a aussi touchĆ©s et qu’il nous conduit Ć  des actions concrĆØtes pour rendre justice aux victimes en mettant aussi en route un processus d’accompagnement sur un plan gĆ©nĆ©ral, concret “. Il a reconnu qu’il s’agit d’une grande purification pour le Mouvement et a finalement rĆ©itĆ©rĆ© que l’engagement pour la protection des mineurs ne peut se rĆ©duire Ć  la sphĆØre des Focolari. « Par cette lettre, nous avons voulu dire Ć  tous nos membres qu’il est important de s’engager Ć  tous les niveaux pour que ce drame, cette immense douleur, qui est un drame social et moral, prenne fin le plus tĆ“t possible et pour que ces cas d’abus ne se produisent plusĀ Ā». L’engagement du Mouvement est maintenant centrĆ© sur la prĆ©vention de ces abus et la formation de tous ses membres, en particulier ceux qui travaillent avec les mineurs ; pour cette raison, il est important de collaborer avec les autres instances du Mouvement qui travaillent avec les mineurs : les centres Gen 3 et Gen 4, le Mouvement Familles Nouvelles. Ā Voir le service de la tĆ©lĆ©rĆ©union CH : Protection des mineurs : Transparence, PrĆ©vention, Formation https://vimeo.com/333331494

Une annĆ©e s’est Ć©coulĆ©e depuis la visite du Pape FranƧois Ć  Loppiano

Le 10 mai 2018 restera une date historique pour la premiĆØre citĆ©-pilote du Mouvement des Focolari ainsi que pour l’ensemble du Mouvement ā€œJe veux lever les yeux sur l’horizon et vous inviter Ć  les lever avec moi pour regarder ensemble avec une fidĆ©litĆ© confiante et une crĆ©ativitĆ© gĆ©nĆ©reuse l’avenir qui commence dĆ©jĆ  aujourd’hui. L’histoire de Loppiano ne fait que commencer. Vous n’êtes qu’au dĆ©but Ā». C’est ainsi que le Pape FranƧois s’exprimait il y a un an dans son dialogue avec les habitants de Loppiano et avec 6000 personnes prĆ©sentes lors de sa visite, la premiĆØre d’un Pontife dans une citĆ©-pilote des Focolari. Une journĆ©e qui a marquĆ© le prĆ©sent et l’avenir. Dans son long discours, le Pape s’Ć©tait adressĆ© aux pionniers comme aux plus jeunes et les a encouragĆ©s Ć  poursuivre sur le chemin entrepris, en continuant Ć  faire de Loppiano le lieu où Ā« tout le monde se sent chez lui Ā» et où Ā« il n’y a pas de pĆ©riphĆ©ries Ā». Il avait identifiĆ© dans le charisme de l’unitĆ© Ā« un stimulant providentiel Ā» et Ā« une aide puissante Ā» pour vivre la mystique Ć©vangĆ©lique du ā€˜nous’, c’est-Ć -dire de marcher ensemble dans l’histoire des hommes et des femmes de notre temps comme Ā« un seul cœur et une seule Ć¢me Ā» (cf. Ac 4, 32), se dĆ©couvrir et s’aimer concrĆØtement comme Ā« membres les uns des autres Ā» (cf. Rom 12, 5)”. Ā« Ce n’est pas seulement un fait spirituel – avait encore expliquĆ© le Pape FranƧois – mais une rĆ©alitĆ© concrĆØte aux consĆ©quences formidables – si nous la vivons et si nous en dĆ©chiffrons les diffĆ©rentes dimensions avec authenticitĆ© et courage – sur le plan social, culturel, politique, Ć©conomique… JĆ©sus a rachetĆ© non seulement la personne, mais aussi la relation sociale (cf. Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 178). Ā« Prendre ce fait au sĆ©rieux, c’est faƧonner un nouveau visage de la ville des hommes selon le dessein d’amour de Dieu – avait affirmĆ© le Pape – Loppiano est appelĆ© Ć  l’ĆŖtre. Elle peut essayer, avec confiance et rĆ©alisme, de le devenir toujours mieux. C’est l’essentiel! C’est de la que nous devons toujours repartir Ā». Ces paroles de son discours, fortes, profondes, trĆØs riches ont Ć©tĆ© Ć©tudiĆ©es en profondeur en ces mois par les Focolari Ć  Loppiano et pas seulement, pour essayer de les comprendre en profondeur et de leur donner vie. Mais qu’est-ce qui a changĆ© Ć  Loppiano en ces 365 jours depuis cette visite ? Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n, prĆ©sidente et coprĆ©sident des Focolari, ont rĆ©cemment rĆ©pondu Ć  cette question. Ils viennent de passer quelques jours Ć  Loppiano justement en concomitance avec cet anniversaire : Ā« Nous avons trouvĆ© trĆØs belle cette coĆÆncidence – a dit Maria Voce -. Je respirais une atmosphĆØre de rĆ©surrection, je sentais une vie nouvelle se manifester dans tout ce qu’ils nous ont prĆ©sentĆ©, avec une unitĆ© accrue, des rapports plus vrais, plus simples et plus directs entre tous Ā». Une citĆ©-pilote renouvelĆ©e par le passage du Pape Ā« qui – conclut Maria Voce – a saisi pleinement la situation où se trouvait Loppiano et les Ć©tapes qu’il doit franchir et il a contribuĆ© Ć  les franchir Ā». Ā« On sent que le Pape est passĆ© par ici, c’est Ć©vident – a observĆ© JesĆŗs MorĆ”n – et c’Ć©tait une Ć©tape fondamentale, qui marque dĆ©sormais l’histoire de Loppiano Ā». Il a conclu en disant : Ā« Nous savons qu’il y a une grĆ¢ce et les apports du Pape seront fondamentaux pour penser l’aujourd’hui et le demain de Loppiano Ā». VidĆ©o rĆ©sumant la visite du Pape FranƧois Ć  Loppiano il y a un an: https://vimeo.com/275847633

Jean Vanier : les pauvres, richesse de l’Église

Jean Vanier : les pauvres, richesse de l’Ɖglise

Le fondateur de L’Arche et apĆ“tre des Ā« plus petits Ā» nous a quittĆ©s. Il Ć©tait sur la place Saint-Pierre lors de la rencontre historique de la PentecĆ“te de 1998 avec Chiara Lubich et d’autres fondateurs de mouvements et nouvelles communautĆ©s. Reconnaissance et mĆ©moire des membres des Focolari envers lui. Le 30 mai 1998 restera dans la mĆ©moire de beaucoup comme la “rencontre de la PentecĆ“te”. C’est alors que le Pape Jean-Paul II rĆ©unit pour la premiĆØre fois dans l’histoire tous les mouvements ecclĆ©siaux et les nouvelles communautĆ©s sur la place Saint-Pierre. Des fondateurs ont pris la parole devant le Pape, parmi lesquels Chiara Lubich, Kiko Arguello et don Luigi Giussani, mais aussi Jean Vanier, fondateur de la communautĆ© de L’Arche qui nous a quittĆ©s dans la nuit du 7 mai Ć  l’Ć¢ge de 90 ans. vanierNous voudrions nous souvenir de lui, non seulement pour son grand travail en faveur des plus petits et des handicapĆ©s – depuis 1964, il a donnĆ© naissance Ć  plus de 150 centres dans le monde entier -, mais aussi pour les liens d’amitiĆ© entre le fondateur de L’Arche et les Focolari, et pour le soutien qu’il a apportĆ© par sa prĆ©sence aux rendez-vous ” Ensemble pour l’Europe ” . Les paroles qu’il a prononcĆ©es sur la place Saint-Pierre montrent clairement qu’il partageait une passion commune pour la parole Ć©vangĆ©lique de l’unitĆ© : Ā« En accueillant des personnes handicapĆ©es de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes et en accueillant des musulmans, des juifs et des hindous, nous avons dĆ©couvert combien les pauvres peuvent nous unir. Des hommes et des femmes appartenant Ć  des Ɖglises et des religions diffĆ©rentes nous font dĆ©couvrir le mystĆØre de notre humanitĆ© commune. (…) Nous dĆ©couvrons que si nous accueillons un pauvre, il nous conduit au Dieu d’amour, il nous conduit Ć  JĆ©sus. Ā» En novembre 2013, Ć  Montmartre, en France, Jean Vanier a pris la parole lors d’une rencontre des amis de Ā« Ensemble pour l’Europe Ā», dont le thĆØme Ć©tait prĆ©cisĆ©ment la pauvretĆ© et la contribution que les communautĆ©s et mouvements chrĆ©tiens pouvaient apporter Ć  la lutte contre la pauvretĆ© et la marginalisation en Europe. L’histoire de son expĆ©rience commence par ces mots : Ā« JĆ©sus dit : le royaume de Dieu est comme un repas de noces Ā» – mais tout le monde est trop occupĆ© – et le roi qui a invitĆ© ses serviteurs Ć  chercher des estropiĆ©s et des infirmes sur les sentiers et au carrefour des rues –, c’est ce que j’ai essayĆ© de vivre dans ma vie. Ā» Jean Vanier s’est particuliĆØrement consacrĆ© aux handicapĆ©s mentaux, qu’il appelait Ā« les plus opprimĆ©s Ā». Ā« Ils m’ont changĆ©, j’ai vu que le Royaume de Dieu leur appartient. Ā» Nous sommes proches de sa famille spirituelle Ć  travers le monde, certains que Dieu et la foule de ces derniers Ć  qui il a donnĆ© une maison et offert son amour, l’ont accueilli au Ciel.

Stefania Tanesini

MacƩdoine : terre de dialogue

MacƩdoine : terre de dialogue

Dans la petite rĆ©publique des Balkans, où le Pape FranƧois s’est rendu du 5 au 7 mai, vit Ć©galement une communautĆ© des Focolari qui a intensĆ©ment travaillĆ© Ć  et Ć©vĆ©nement. Mato Mikulec nous en a parlĆ©. 21f5174f b6c9 47f2 b600 853057e3620fā€˜ā€™Depuis toujours, la principale caractĆ©ristique de cette terre est celle du dialogue et ici aussi, la communautĆ© des Focolari est composĆ©e de chrĆ©tiens (catholiques et orthodoxes) et de musulmans’’. Mato Mikulec est un pionnier du mouvement Ć  Skopje, est d’origine croate et il y a de cela 30 ans, il s’est transfĆ©rĆ© en MacĆ©doine pour son travail. Il vit avec trĆ©pidation et grande joie, le venue du Pape : ā€˜ā€™Ć‰tant donnĆ© que FranƧois a fort Ć  cœur les pĆ©riphĆ©ries, son premier objectif est de soutenir et d’encourager la petite communautĆ© catholique, mais pas uniquement elle. Pour lui, chaque homme a une valeur immense, il vient donc en tant qu’ami de toutes les personnes de ce pays. Il est naturellement aussi encouragĆ© par l’esprit de tolĆ©rance et de convivialitĆ© qui font partie intĆ©grante de la nature de ce peuple’’. Mato considĆØre dĆ©sormais sienne cette terre : la majeure partie de la population est de la MacĆ©doine (64%), puis il y a les albanais (25%), les turcs (4%), et un petit pourcentage d’autres peuples. Les deux religions principales sont le christianisme (les 99% des chrĆ©tiens appartiennent Ć  l’Église orthodoxe) et l’Islam, alors que les catholiques des deux rites occidentaux et orientaux sont seulement 1 %. L’histoire raconte qu’en MacĆ©doine, la tradition chrĆ©tienne remonte mĆŖme au temps de l’apĆ“tre Paul, renforcĆ©e et diffusĆ©e au cours des siĆØcles suivants, par de grandes figures d’évangĆ©lisateurs comme les deux frĆØres Cyrille et MĆ©thode au IXĆØme siĆØcle et par de nombreux autres qui, par la suite, donnent une inestimable contribution au dĆ©veloppement de la religiositĆ© et de l’alphabĆ©tisation des peuples slaves. Mais la religion balkanique est Ć©galement tĆ©moin de la douloureuse division des Ɖglises, de conflits entre puissance et intĆ©rĆŖts politiques comme l’occupation ottomane qui dura plus de 500 ans. ā€˜ā€™MalgrĆ© tout – continue Mato – les personnes, ici, ont gardĆ© de nombreuses valeurs, une profonde religiositĆ©, une grande ouverture Ć  la diversitĆ© et une profonde aspiration Ć  la communion. Il n’est donc pas si Ć©tonnant qu’une fleur aussi belle que MĆØre Teresa, ait justement germĆ© en ces terres’’. f20e2bec 0cdc 43f6 bec0 2716429a4c90Il raconte ensuite que la visite du Pape FranƧois s’est faite sur invitation de l’évĆŖque local Kiro Stojanov et des autoritĆ©s de l’État. ā€˜ā€™Une trĆØs belle tradition veut que chaque annĆ©e, une dĆ©lĆ©gation d’État se rende Ć  Rome sur la tombe de Saint Cyrille dans la Basilique de Saint ClĆ©ment. Des reprĆ©sentants des Ɖglises Catholiques et Orthodoxes en font Ć©galement partie. L’audience avec le Saint PĆØre est Ć©galement au programme et justement Ć  cette occasion, une invitation lui a Ć©tĆ© adressĆ©e de notre part Ć  venir nous rendre visite’’. Il raconte Ć©galement que les premiers contacts avec les Focolari en MacĆ©doine et au Kosovo, remontent aux annĆ©es ā€˜70 lorsqu’un des premiers focolarini, Antonio Petrilli, alla rendre visite Ć  l’ami prĆŖtre don Luka Cirimotić. Par la suite, dans les annĆ©es ā€˜80, une famille originaire de Zagreb s’établit Ć  Skopje et la premiĆØre communautĆ© naĆ®t ainsi, composĆ©e de jeunes et d’adultes, de familles et de personnes consacrĆ©es, de personnes de diffĆ©rentes Ɖglises et Religions, ou sans une orientation religieuse. Et ce fut grĆ¢ce Ć  l’engagement de l’évĆŖque Kiro Stojanov qu’en 2006, le focolare fĆ©minin s’est ouvert Ć  Skopje, le dernier que Chiara Lubich a personnellement approuvĆ© avant de nous quitter. ā€˜ā€™Nous voyons que la diversitĆ© n’est pas un obstacle Ć  la communion sincĆØre et Ć  la fraternitĆ© – continue Mato – qui sont en train de devenir toujours plus visibles et Ć©galement apprĆ©ciĆ©es par les chefs des communautĆ©s religieuses. Pour nous des Focolari, cet Ć©vĆ©nement est une joie spĆ©ciale, nous espĆ©rons que le Pape soit attirĆ© par notre amour et par la communion entre nous. Nous sentons que le Pape nous apporte le nouveau visage et l’accolade de l’Église où notre communautĆ© a aussi sa place’’.

Stefania Tanesini

Syrie/3 : Un peuple fort et doux

Syrie/3 : Un peuple fort et doux

Maria Voce disait Ć  la jeunesse syrienne : Ā« Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanitĆ© vous attend Ā». Ā« Merci pour l’espĆ©rance et la force de vie que vous nous avez apportĆ©es. Ce sont les paroles que Maria Voce a adressĆ©es aux communautĆ©s des Focolari Ć  travers un message vidĆ©o Ć  la fin de son voyage en Syrie, du 1er au 8 mai. Au cours de ce sĆ©jour intense, la prĆ©sidente et le coprĆ©sident des Focolari, Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n, ont visitĆ© les villes de Homs, Kafarbo, Seydnaya et Damas. Ils ont rencontrĆ© les communautĆ©s, les personnes engagĆ©es dans les paroisses et dans le social, les familles, les enfants, les ados, les jeunes, les prĆŖtres et les religieux. Ils ont Ć©tĆ© reƧus par les Ć©vĆŖques et le Nonce apostolique, le Cardinal Mario Zenari. Emmaus Damasco GiovaniIls ont vu et touchĆ© du doigt les terribles blessures que la guerre a infligĆ©es aux structures et Ć  l’âme du peuple syrien : des traumatismes et des tragĆ©dies de toutes sortes. Ils ont connu, de l’intĆ©rieur, la situation difficile et presque dĆ©sespĆ©rĆ©e d’un pays qui est devenu la marionnette de nombreux intĆ©rĆŖts de forces extĆ©rieures ; un pays qui a subi une pesante guerre Ć©conomique alors que le conflit militaire n’est pas encore terminĆ©. Comment conclure alors le voyage et remercier pour l’espĆ©rance et la force reƧues ? L’une des clĆ©s de lecture se trouve dans la derniĆØre Ć©tape. A l’invitation du Patriarche Melkita, Monseigneur Youssef Absi, 230 jeunes catholiques et de diverses Eglises se sont rĆ©unis le lundi 6 mai dans la cathĆ©drale grĆ©co-catholique de Damas. A cette occasion, en rĆ©ponse Ć  quelques questions, Maria Voce a lancĆ© un vibrant appel Ć  la jeunesse syrienne : Ā« Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanitĆ© vous attend Ā». JesĆŗs MorĆ”n a expliquĆ© la motivation profonde de ces paroles : Ā« Ces jeunes ont fait l’expĆ©rience que tout s’Ć©croule mais ils ont gardĆ© une soif profonde de Dieu et un vĆ©ritable sens communautaire. Peut-ĆŖtre n’en sont-ils pas tout Ć  fait conscients mais ils sont dans une situation spirituelle optimale d’où de grandes choses peuvent naĆ®tre Ā». Que peut-on donc faire pour crĆ©er les conditions dans lesquelles ces semences d’espĆ©rance peuvent pousser et germer en Syrie ? Ceux qui connaissent un peu le passĆ© et l’histoire rĆ©cente de ce pays suggĆ©reraient peut-ĆŖtre une double solution : laisser en paix la Syrie et les Syriens car il faut avant tout que les conflits cessent. Il appartiendrait aussi aux grandes forces du Moyen-Orient et d’autres parties du monde qui veulent exploiter la Syrie de la laisser trouver sa propre voie. Ce peuple, fort et doux Ć  la fois, comme l’a dĆ©crit Maria Voce, est plus que capable de prendre en main son destin.

Joachim Schwind

Que se passe-t-il dans le monde pendant la Semaine Monde Uni ?

Que se passe-t-il dans le monde pendant la Semaine Monde Uni ?

La Semaine Monde Uni a commencĆ© le 1er mai. De nombreuses initiatives ont lieu sous toutes les latitudes pour atteindre l’objectif Ā« Personne dans le besoin Ā», le titre de l’Ć©dition 2019. Imaginons que nous puissions regarder la terre avec des lunettes capables de mettre en Ć©vidence le degrĆ© de fraternitĆ© vĆ©cue entre les ĆŖtres humains dans le monde, nous remarquerions un pic inhabituel du 1er au 7 mai, une grande effervescence sous toutes les latitudes de la planĆØte. En effet, la Semaine Monde Uni 2019, sous le thĆØme Ā« Personne dans le besoin Ā» (“#NoOneInNeed”), a dĆ©jĆ  commencĆ© et de nombreuses personnes – jeunes, adultes, communautĆ©s entiĆØres – sont en action pour tĆ©moigner qu’un monde uni est possible ! CommenƧons par l’AmĆ©rique du Sud. Le 1er mai, Ć  Palmas, au BrĆ©sil, un groupe de jeunes a invitĆ© leurs amis et tous ceux qui dĆ©siraient participer Ć  vivre pour l’unitĆ© et la paix. Comment ? En aidant une famille en difficultĆ© financiĆØre. Ils contribuaient en faisant don d’un kilo de nourriture. La collecte s’est dĆ©roulĆ©e dans le parc Cesamar, animĆ©e par des jeux et de la musique. foto 3Le mĆŖme jour, Ć  Loppiano, le village international des Focolari, dans la province de Florence, 1400 jeunes et familles ont participĆ© Ć  l’Ć©vĆ©nement traditionnel du 1er mai de cette annĆ©e, intitulĆ© “Bonnes vibrations”, qui a invitĆ© chaque participant Ć  entamer un processus de changement et Ć  ĆŖtre acteur, dĆ©passant individualisme et solitude par la culture du don, le prĆ©judice et la peur de la diffĆ©rence par l’accueil et la fraternitĆ©. En route vers l’Est, Ć©galement le 1er mai, Ć  Bandra, en Inde, dans l’Ć©glise de l’Ć©glise Mt Mary’s Church, les Jeunes pour un Monde Uni de la ville ont invitĆ© la communautĆ© Ć  un moment de priĆØre pour le Sri-Lanka, victime des rĆ©cents actes de violence, et Ć  s’engager pour la paix. Toujours en Inde, mais Ć  Mumbai, du 2 au 4 mai, se tient une session intitulĆ©e “#NoOneInNeed”. Les jeunes y dĆ©couvrent leurs besoins et ceux des autres, s’approprient une perspective de vie nouvelle basĆ©e sur la culture du don. Au cours de la session, de nombreux thĆØmes ont Ć©tĆ© abordĆ©s : la communication, les exigences de relation, l’Ć©cologie, la paix. Les ateliers comportaient une session de travail dĆ©diĆ©e Ć  IntotheLABel, le laboratoire de la consommation responsable. Parmi les participants, on rencontrait des jeunes de diverses rĆ©gions de l’Inde, du NĆ©pal et du Sri Lanka. Sur l’Ć®le de Cebu, aux Philippines, le soir du 1er mai, les Jeunes pour un Monde Uni ont lancĆ© la campagne “#NoOneInNeed” Ć  la Fondation Bukas Palad Cebu, Inc. foto 1L’invitation publiĆ©e sur les rĆ©seaux sociaux Ć©tait pour le moins originale : Ā« Commence par apporter des objets superflus ou que tu n’utilises plus pour les partager et les mettre Ć  disposition ! Ā» Et beaucoup de jeunes ont rĆ©pondu Ć  leur appel. Comme Fred, un joueur de Ā« Pokemon Go Ā», un ami de Jeunes pour un Monde Uni qui sont passionnĆ©s du mĆŖme jeu. Le soir du 1er mai, il apporta 85 vĆŖtements qu’il avait portĆ©s moins de deux fois et qu’il ne considĆØre plus comme Ā« siens Ā» mais de ceux qui en ont davantage besoin. Du grand Ć©vĆ©nement au geste personnel, la Semaine Monde Uni a pris vie ! Et durant le week-end, elle se poursuivra avec la course qui vise Ć  unir le monde : Run4unity (dimanche 5 mai) Ć©galement animĆ©e par le slogan “No One In Need”. Beaucoup de villes sont concernĆ©es. Pour la troisiĆØme annĆ©e consĆ©cutive, les jeunes courront de part et d’autre de la frontiĆØre entre le Mexique et les Ɖtats-Unis, le long du mur, en prĆ©sence des maires des villes concernĆ©es (Mexicali et Calexico). Les patients de l’hĆ“pital psychiatrique de Branice en Pologne participeront Ć©galement Ć  Run4Unity pour la troisiĆØme fois. Ils nous Ć©crivent : Ā« Nous sommes un hĆ“pital psychiatrique centenaire. Nous soignons dans notre hĆ“pital 500 personnes souffrant de troubles mentaux. L’annĆ©e derniĆØre, 300 personnes ont participĆ© Ć  Run4unity et nous Ć©tions les seuls reprĆ©sentants de la Pologne Ā». Les jeunes courront aussi en Nouvelle-CalĆ©donie et en Nouvelle-ZĆ©lande, Ć  Christchurch, la ville des attentats perpĆ©trĆ©s aux deux mosquĆ©es en mars dernier. Ici, la course impliquera des jeunes de diffĆ©rentes religions. En Italie, on courra Ć  Pise, Rome, Matera, Ischia, Ischia, Turin, Foggia, Milan, Abbiategrasso et PĆ©rouse, où l’Ć©vĆ©nement est organisĆ© par le lycĆ©e international Maria Montessori avec la coopĆ©rative Amatori Nuoto. L’évĆ©nement coordonne des associations d’enfants handicapĆ©s. Parmi les diffĆ©rentes activitĆ©s est Ć©galement prĆ©vu un match d’handball en fauteuils roulants, pour faire une expĆ©rience d’intĆ©gration par le sport. Pour dĆ©couvrir les autres rendez-vous, il suffit de visiter le site : Run4unity. Heureuse Semaine du Monde Uni ! Et n’oubliez pas de partager vos aventures avec l’hashtag #NoOneInNeedNeed.

Tamara Pastorelli

Source: United World Project

Syrie /2 : Nous voulons tourner la page !

Syrie /2 : Nous voulons tourner la page !

La prĆ©sidente et le coprĆ©sident des Focolari ont rencontrĆ©, samedi 4 mai, la communautĆ© syrienne du Mouvement : ils ont perƧu dans les tĆ©moignages la douleur, la perte et le deuil, mais aussi la richesse culturelle, les traditions et la volontĆ© de vivre et de reconstruire leur patrie. DĆØs les premiĆØres heures, la journĆ©e du samedi 4 mai s’annonce dense. Trois cents membres de la communautĆ© syrienne des Focolari se sont rĆ©unis au couvent Saint Ɖphrem le Syrien Ć  Seydnaya, Ć  environ 40 kilomĆØtres au nord de Damas. La matinĆ©e commence par l’histoire du mouvement, racontĆ©e avec les mĆŖmes mots que Chiara Lubich a utilisĆ©s Ć  maintes reprises. Cette histoire est connue presque par cœur par les communautĆ©s du monde entier: Ā« C’était la guerre, tout s’Ć©croulait … Ā». Mais la particularitĆ© du rĆ©cit d’aujourd’hui est qu’aprĆØs avoir rĆ©citĆ© chaque Ć©pisode de la vie de Chiara, la parole passe Ć  quelqu’un qui l’illustre par son expĆ©rience vĆ©cue rĆ©cemment dans ce pays meurtri. Schermata 2019 05 05 alle 22.02.45Il y a ceux qui, de retour dans leur ville, n’ont plus trouvĆ© leur maison ; ceux qui ont perdu le travail, ceux qui ont perdu la santĆ© physique ou psychique, ceux Ć  qui on a volĆ© l’avenir ou la foi en Dieu et dans les relations ; ceux – et ils sont nombreux – qui ont perdu un ĆŖtre cher. Et souvent, jusqu’Ć  aujourd’hui, ces pertes n’ont pas Ć©tĆ© compensĆ©es. Ā« Nous sommes morts Ć  l’intĆ©rieur Ā», dit l’un d’eux, rĆ©sumant l’Ć©tat d’esprit de beaucoup, peut-ĆŖtre mĆŖme de tous. Pourtant, sur le fond de la scĆØne, nous lisons en arabe la phrase que Chiara et ses compagnes voulaient voir inscrite sur leurs tombes Ć  l’aube des premiers temps où le Mouvement faisait ses premiers pas au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale : Ā« Et nous avons cru Ć  l’amour Ā». Ceci est Ć©galement soulignĆ© par le chant final qui reprend le cĆ©lĆØbre Ā« Art d’aimer Ā» que Chiara expliquait souvent : aimer tout le monde, aimer en premier, voir JĆ©sus dans chaque prochain, aimer ses ennemis. Les personnes prĆ©sentes se lĆØvent, se mettent Ć  danser et expriment, par les cinq sens, le souhait commun de tourner la page. Encore une fois, nous constatons de nos yeux les deux rĆ©alitĆ©s qui distinguent le voyage de la dĆ©lĆ©gation du Centre International des Focolari en Syrie : d’une part la rencontre avec la douleur : blessures, traumatismes, dĆ©sespoir, souci de l’avenir surtout pour leurs enfants ; d’autre part la volontĆ© de continuer Ć  espĆ©rer, Ć  reprendre la vie en main, dans la libertĆ©. Pour soutenir ces deux rĆ©alitĆ©s, la spiritualitĆ© est centrĆ©e sur la foi qui dit : nous avons cru Ć  l’amour. 8679f12a 673e 487d b0af 7167d6324739Cette vie qui se dĆ©roule entre dĆ©sespoir et espĆ©rance, entre mort et rĆ©surrection, trouve un Ć©cho aussi dans le bref discours du Nonce apostolique en Syrie, le Cardinal Mario Zennari, et dans les rĆ©ponses de Maria Voce et de JesĆŗs MorĆ”n. Le Cardinal Zennari invite les participants Ć  accepter aujourd’hui le message que le CrucifiĆ© a adressĆ© il y a 800 ans Ć  saint FranƧois, de rĆ©parer l’Ɖglise. Ā« Mais ici – ajoute le Cardinal – il ne s’agit pas seulement de rĆ©parer l’Ɖglise, mais de rĆ©parer votre pays. Il s’agit de construire une nouvelle Syrie Ā». JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident des Focolari, prĆ©sente Ć  la communautĆ© syrienne du Mouvement l’exemple de Marie, la mĆØre de JĆ©sus qui, dans son plus grand dĆ©sespoir, Ā« a cru Ć  l’impossible Ā», c’est-Ć -dire dans la force de la RĆ©surrection. 59836919 d942 41ba 86d9 b38909cf1a62Mais que faire aujourd’hui en Syrie : rester ou partir ? Maria Voce formule la question fondamentale de plusieurs participants: au-delĆ  de ce choix, certainement pas facile, la prĆ©sidente les invite Ć  saisir l’instant, Ć  se fixer, c’est-Ć -dire, dans ce qui semble ĆŖtre dans l’instant prĆ©sent Ā« la volontĆ© de Dieu Ā» et Ć  la vivre avec authenticitĆ© et cohĆ©rence, Ā« mĆŖme si Dieu nous laisse parfois vivre dans le mystĆØre Ā». La journĆ©e se termine par une grande fĆŖte où les diffĆ©rentes rĆ©gions sont reprĆ©sentĆ©es. Le grand nombre d’enfants et de jeunes suscitent un certain embarras chez ceux qui Ć©taient peut-ĆŖtre venus en pensant rencontrer un peuple pauvre. Il n’y a peut-ĆŖtre pas le bien-ĆŖtre matĆ©riel mais il y a une richesse de vie, de traditions, de coutumes, de danses, de chants, d’expressions de joie, de volontĆ© de vivre. Elles sont magnifiques ces personnes qui ont cru Ć  l’amour, malgrĆ© tout!

Joachim Schwind

Mumbai (Inde): Le défi «Faim Zéro»

Plus jamais personne dans le besoin, plus jamais la faim Ć  commencer par son quartier. C’est le dĆ©fi relevĆ© par les Juniors pour un Monde UnitĆ© de Mumbai (Inde) et pour lequel ils s’activent : de la rĆ©colte du plastique usagĆ© Ć  la collecte des journaux en faisant du porte-Ć -porte, afin de soutenir un centre pour des femmes en difficultĆ© et des familles touchĆ©es par le virus du sida. Ce que quelques jeunes ont commencĆ© implique dĆ©sormais plus de 200 familles des quartiers environnants. https://vimeo.com/333138818

Syrie /1 : La flamme est vivante

Syrie /1 : La flamme est vivante

Homs est la premiĆØre Ć©tape en Syrie du voyage de la PrĆ©sidente et du CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari. Ils ont rencontrĆ© la petite communautĆ© qui est restĆ©e en ville malgrĆ© la guerre et qui se consacre maintenant Ć  la reconstruction humaine et sociale de leur pays. Quand nous leur demandons quels sont les plus grands dĆ©fis, la rĆ©ponse nous bouleverse : Ā« Si nous rĆ©pondons par l’amour Ć  la haine, nous paraissons ĆŖtre faibles et ce n’est pas facile Ć  supporter ou Ć  transmettre Ć  nos enfants. Mais les gens autour de nous ne savent pas que l’amour est l’arme la plus puissante Ā». Homs 2C’est ce qu’affirme une jeune mĆØre de Homs, la troisiĆØme plus grande ville de Syrie, une des plus touchĆ©es et dĆ©truites pendant la guerre civile. C’est la premiĆØre Ć©tape du voyage de Maria Voce et JesĆŗs Moran, PrĆ©sidente et CoprĆ©sident du Mouvement des Focolari, dans ces terres qui dĆ©voilent les blessures de la guerre mais qui commencent aussi Ć  se relever de la poussiĆØre. Dans l’aprĆØs-midi du 1er mai, une quinzaine de membres de la plus ancienne communautĆ© des Focolari de Syrie se sont rĆ©unis au Centre des JĆ©suites. Ils sont heureux de rencontrer la PrĆ©sidente et la CoprĆ©sidente venus – comme l’a dit Maria Voce avant de partir – pour connaĆ®tre, rĆ©conforter et donner l’espĆ©rance. Mais dĆ©jĆ  Ć  cette premiĆØre rencontre, les rĆ“les semblent s’inverser car ce sont ces personnes, restĆ©es en Syrie malgrĆ© de grands risques, qui offrent espoir, joie et courage Ć  ceux qui ont le bonheur de les Ć©couter. Avec clartĆ© et authenticitĆ© dĆ©concertantes, ils racontent comment ils ont vĆ©cu et survĆ©cu dans ces moments terribles où beaucoup d’entre eux ont tout perdu, gardant cependant leur foi en un Dieu Amour et en donnant la preuve dans leur quotidien fait de bombes, de destruction et de mort. Homs 3Ā« Nous avons toujours essayĆ© d’ĆŖtre l’Evangile vivant par notre vie Ā» – dit l’un d’eux – Ā« car la spiritualitĆ© des Focolari a mis en nous une semence diffĆ©rente qu’ont arrosĆ©e ceux qui nous ont accompagnĆ©s et qui semble avoir portĆ© ses fruits car les personnes autour de nous rĆ©alisent que nous avons en nous quelque chose de diffĆ©rent Ā». Ce n’est pas seulement le fait d’ĆŖtre restĆ©s dans une telle situation ou d’avoir eu le courage de reconstruire sa propre existence. Une grande partie de cette petite communautĆ© d’une cinquantaine de personnes est aujourd’hui engagĆ©e dans des projets concrets pour aider leur population : soutien aux malades du cancer, accompagnement de physiothĆ©rapie et de psychologie pour les personnes souffrant de traumatismes de guerre, assistance pĆ©dagogique aux Ć©lĆØves du primaire et du secondaire avec des cours de formation Ć  l’Ć©thique. Ā« Vous avez gardĆ© vivante la flamme de l’Ɖvangile Ā», leur dit Maria Voce, non sans Ć©motion. Ā« Vous avez compris un des points fondamentaux de notre spiritualitĆ©, c’est-Ć -dire que le secret du vĆ©ritable amour rĆ©side dans l’amour pour JĆ©sus qui crie l’abandon sur la croix. C’est vraiment une grĆ¢ce pour nous de vous avoir rencontrĆ©s Ā».

Joachim Schwind

11 mai 2019 : voter avec son portefeuille

11 mai 2019 : voter avec son portefeuille

“Into The Label” est l’une des actions proposĆ©es par la Semaine pour un Monde Uni ; elle offre Ć  chacun la possibilitĆ© de faire, Ć  sa mesure, la diffĆ©rence et de choisir la qualitĆ©, la production Ć©thique et la responsabilitĆ© sociale. 180929 Figline InToTheLabel 07 rid 350Retenez la date : le 11 mai prochain, quelques jours aprĆØs la fin de la Semaine pour un Monde Uni (1-7 mai 2019), sera la journĆ©e de “Into The Label”, littĆ©ralement : Ā« Ć  l’intĆ©rieur de l’Ć©tiquette Ā». Une journĆ©e où l’on peut s’exercer Ć  “voter avec son portefeuille”. C’est l’une des principales actions promues par les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari pour cette Ć©dition 2019, un exercice de “dĆ©mocratie Ć©conomique”, comme l’a appelĆ© son initiateur, l’Ć©conomiste italien Leonardo Becchetti. Voyons de quoi il s’agit et comment participer. Ā« Le vote avec son portefeuille Ā» exprime la souverainetĆ© du consommateur – explique Becchetti – qui dĆ©cide d’utiliser son pouvoir d’achat et d’Ć©pargne pour rĆ©compenser ou, inversement, sanctionner les entreprises et/ou les pays responsables ou irresponsables d’un point de vue social et environnemental. Beaucoup des problĆØmes que nous rencontrons, comme le dit aussi le Pape FranƧois, sont dus Ć  un mauvais systĆØme Ć©conomique qui n’est plus capable de rĆ©soudre nos problĆØmes et sont liĆ©s Ć  l’environnement. La solution est de crĆ©er un nouveau modĆØle Ć©conomique durable, inclusif et participatif, poursuit l’Ć©conomiste, mais le seul moyen pour y parvenir est de le construire ensemble, Ć  partir de la base. C’est l’objectif du Ā« vote avec son portefeuille Ā» : devenir des consommateurs responsables, conscients de leur rĆ“le et de pouvoir rĆ©compenser par leurs achats les entreprises qui font du profit en respectant les travailleurs, les clients et l’environnement. C’est le pouvoir d’Ć©valuer et de choisir les entreprises leaders en matiĆØre de durabilitĆ© sociale, environnementale et fiscale. La proposition des jeunes des Focolari va donc dans ce sens : choisir de faire des achats plus Ć©thiques et de soutenir les entreprises Ć©conomiquement et socialement responsables. Mais comment se dĆ©roule ce vote ? 52Il se dĆ©roule dans des supermarchĆ©s, où les clients sont invitĆ©s Ć  participer Ć  un atelier d’une durĆ©e d’environ 2 heures. Des tableaux, des urnes et de vrais bulletins de vote sont mis en place. L’expĆ©rience consiste Ć  prĆ©senter les candidats qui sont un Ć©chantillon de produits rĆ©partis en 5 catĆ©gories : pĆ¢tes, cafĆ©, chocolat, thon en conserve, orangeade. Chaque produit dispose d’une fiche d’information avec des caractĆ©ristiques et des critĆØres d’Ć©valuation tels que la protection de l’environnement, le respect des travailleurs, la traƧabilitĆ© des matiĆØres premiĆØres, etc. L’atelier est conƧu comme un jour d’Ć©lection et le vote se fait par l’achat (ou non) de produits sur la base de leurs diffĆ©rents programmes, c’est-Ć -dire des informations recueillies. Le tout avec des talk-shows, des pools de sortie, des projections et le dĆ©compte des voix. Les laboratoires “Into the Label” ont trois objectifs : combler le fossĆ© entre le consommateur et les choix commerciaux cachĆ©s derriĆØre le produit, en gĆ©nĆ©rant un processus de sensibilisation ; encourager la participation collective par l’expression du vote pour le produit. Enfin susciter le changement : les choix des consommateurs, lorsqu’ils sont orientĆ©s vers le bien, ont la capacitĆ© d’influencer mĆŖme les entreprises, qui peuvent aller dans le sens du comportement rĆ©compensĆ©. Sur ce site et sur le site United World Project, nous suivrons l’Ć©volution de la campagne Ā« Into the Label Ā». Des informations sur les produits “candidats” sont Ć©galement disponibles sur le site de l’initiative.

Stefania Tanesini

De main en main

De main en main

Une boutique où l’argent ne circule pas, mais où les biens sont donnĆ©s gratuitement et rĆ©utilisĆ©s par ceux qui en ont besoin. C’est un des fruits les plus rĆ©cents de l’expĆ©rience du Mouvement DiocĆ©sain Ć  Ascoli Piceno, au centre de l’Italie. giocattoliOn l’appelle la Ā« boutique du don et du rĆ©emploi Ā». On ne paye pas avec des billets de banque ou des cartes de crĆ©dit mais avec un sourire et une poignĆ©e de main. Cette boutique est situĆ©e dans le centre historique d’Ascoli Piceno, une ville du centre de l’Italie dominĆ©e de tours mĆ©diĆ©vales et de clochers en pierre de travertin. Ā« De main en main Ā» (Ā« passamano Ā») est le nom de la boutique, un des derniers fruits par ordre chronologique de l’expĆ©rience du Mouvement DiocĆ©sain Ć  Ascoli Piceno. Branche du Mouvement des Focolari, profondĆ©ment enracinĆ©e dans six diocĆØses du centre de l’Italie, le Mouvement DiocĆ©sain travaille au service de l’Ɖglise locale en favorisant une intense vie de communion dans la rĆ©alitĆ© ecclĆ©siale. Alessia Giammarini, jeune mĆØre de deux enfants de 9 et 6 ans, en fait partie depuis l’Ć©cole primaire : Ā« J’ai commencĆ© Ć  participer aux rĆ©unions paroissiales dĆØs la troisiĆØme Ć©lĆ©mentaire, tous les samedis aprĆØs-midi. Plus tard, j’ai dĆ©couvert qu’il y avait une communautĆ© autour de notre groupe, composĆ©e de jeunes et d’adultes qui s’occupaient des petits. Je me souviens encore du premier camp scolaire, un moment de croissance fondamentale, où j’ai compris que Dieu m’appelait Ć  m’engager personnellement. Pendant de nombreuses annĆ©es, en plus d’animer le groupe des jeunes de la paroisse, je me suis engagĆ©e dans le catĆ©chisme et la chorale. C’est encore un chemin de croissance pour moi, comme pour beaucoup d’autres. Nous vivons la paroisse non seulement comme un lieu de service, mais surtout de communion Ā». L’histoire personnelle d’Alessia s’est encore enrichie lorsque cet engagement s’est Ć©tendu au niveau diocĆ©sain. Ā« Certains d’entre nous, explique-t-elle, se sont mis au service de l’Eucharistie en tant que diacres ou ministres de l’Eucharistie. D’autres, comme moi, ont proposĆ© une Ć©mission Ć  la radio diocĆ©saine pour parler de la inaugurazione 2communautĆ© chrĆ©tienne locale. Dans chaque Ć©mission, nous avons invitĆ© des personnes de diffĆ©rents mouvements et associations, communautĆ©s religieuses, organismes diocĆ©sains ou l’Ć©vĆŖque, Ć  prĆ©senter des initiatives et des Ć©vĆ©nements. Notre prĆ©sence en tant que Mouvement DiocĆ©sain a commencĆ© Ć  ĆŖtre visible aux niveaux politique et institutionnel. Par exemple, la premiĆØre Ć©dition du Prix International Ā« Ville pour la FraternitĆ© Ā» a Ć©tĆ© dĆ©cernĆ© Ć  Ascoli, en la personne du Maire, pour une initiative que nous avons lancĆ©e en impliquant toute la ville. Ces derniĆØres annĆ©es, nous avons crƩƩ des Ć©vĆ©nements dĆ©diĆ©s Ć  la citoyennetĆ©, comme la Ā« FĆŖte de la Fantaisie Ā», dans le cadre du carnaval d’Ascoli, ou le Ā« Nouvel An pour tous Ā» avec la participation des personnes les plus dĆ©favorisĆ©es Ā». Comment ĆŖtes-vous arrivĆ© Ć  l’ouverture du Ā« passamano Ā»? Ā« Nous avions fait la proposition au diocĆØse et Ć  Caritas de rĆ©pondre aux nombreuses situations de pauvretĆ© causĆ©es par le rĆ©cent tremblement de terre dans le centre de l’Italie. “De main en main” est devenu dans la ville une rĆ©alitĆ© visible, un outil pour promouvoir la culture du don, l’Ć©mancipation de la logique de la consommation et la pratique de la rĆ©utilisation Ā».

Chiara Favotti

Semaine Monde Uni 2019

Semaine Monde Uni 2019

57503101 2298986563494740 8365100424218279936 nDe #faimzĆ©ro Ć  ā€˜ā€™Into the label’’: les jeunes et les juniors des Focolari vont aussi sur le terrain pour un prĆ©sent et un futur meilleurs pour tous : conjurer la faim, la pauvretĆ© et augmenter le sens de la responsabilitĆ© sociale, ce sont seulement quelques-uns des objectifs qui font d’eux des protagonistes. L’édition 2019 de la Semaine Monde Uni (SMU) ne pouvait pas tomber Ć  un meilleur moment : alors que les jeunes et surtout les plus jeunes de la planĆØte entiĆØre envahissent les places, les parlements et les rĆ©seaux sociaux avec des expressions hautes en couleur d’une unique voix : l’envie de sauver la planĆØte pour avoir un futur et un monde meilleur de celle-ci. Ce qui est en train de ressortir justement maintenant c’est que Greta est surtout la pointe d’un l’iceberg, on pourrait dire, la mĆØche qui a allumĆ© et donnĆ© du courage Ć  des milliers de jeunes qui sont arrivĆ©s Ć  montrer aux jeunes de leur Ć¢ge et aux adultes, les raisons de leurs protestations mais aussi de leur espĆ©rance. ā€˜ā€™Nous avons concentrĆ© notre message du 1er au 7 mai prochains : une semaine au cours de laquelle chaque annĆ©e, nous les jeunes du Mouvement des Focolari, avec les adultes, nous voulons crier au monde notre engagement afin qu’il n’y ait plus de gens dans le besoin sur terre, et pour cela, nous voulons travailler pour conjurer la faim’’, explique Marina, brĆ©silienne, du Centre international des jeunes des Focolari. Deux actions: #faimzĆ©ro et # intothelabel ā€˜ā€™Les actions sont des centaines en cours dans le monde – continue Marina – ; je me souviens de deux en particulier que nous sommes en train de diffuser le plus possible. La premiĆØre est l’action #faimzĆ©ro avec laquelle les juniors pour un monde uni proposent Ć  tous, un style de vie avec des engagements concrets pour Ć©liminer la faim, comme partager un repas avec des personnes en situation prĆ©caire ou encourager des restaurants de nos villes pour mettre sur pied le ā€˜ā€™repas sauté’’, c’est-Ć -dire permettre aux clients de payer Ć  l’avance un ou plusieurs repas qui seront ensuite distribuĆ©s Ć  des personnes qui en ont besoin. Il y a ensuite Into the LABel, l’atelier de consommation responsable mis sur pied par un groupe de jeunes proches de l’Économie de Communion. Cela consiste dans la possibilitĆ© que chacun d’entre nous a de ā€˜ā€™voter avec le portefeuille’’ car, sur base du produit qu’on s’apprĆŖte Ć  acquĆ©rir, on rĆ©compense ou non les valeurs et le style productif d’une entreprise plutĆ“t que d’une autre. ā€˜ā€™On vote aussi au supermarchĆ© – explique Chiara, du groupe organisateur – avec le portefeuille, on exerce notre ā€˜ā€™pouvoir d’achat’’. Et le professeur Leonardo Becchetti, chevronnĆ© du concept de vote avec le portefeuille explique que c’est un exemple de responsabilitĆ© civile : ā€˜ā€™Nous n’y pensons peut-ĆŖtre pas mais il est Ć©vident que lorsque nous achetons un produit, nous sommes en train d’exprimer une prĆ©fĆ©rence, nous sommes en train de rĆ©compenser et de soutenir le travail de l’entreprise qui produit son modĆØle de business, la mission dĆ©clarĆ©e, les processus internes, la gestion des rapports avec les employĆ©s et les fournisseurs, l’impact environnemental’’. Les rendez-vous ā€˜ā€™globaux’’ Elles sont au nombre de deux, les dates Ć  retenir pour la prochaine SMU : le 5 mai prochain, lorsque partira dans le monde entier Run4unity, la course relais mondiale dĆ©sormais traditionnelle dans laquelle les jeunes et les trĆØs jeunes manifesteront leur engagement Ć  construire une unique famille humaine, afin qu’il n’y ait plus de personnes indigentes sur terre. Il y aura ensuite l’évĆ©nement ā€˜ā€™No One In Need’’, du 9 au 16 juin Ć  la Mariapolis Luminosa (USA) où l’on fera le point sur toutes les actions qui ont eu lieu dans le monde Ć  l’occasion de la campagne pour conjurer la faim et l’indigence.

Stefania Tanesini