Avr 28, 2019 | Non classifiƩ(e)
Dans chaque situation, mĆŖme dans les plus complexes et tragiques, il y a quelque chose que nous devons et pouvons faire pour contribuer au āābien communāā. Fermer lāentreprise ? Nous Ć©tions sur le point de devoir fermer lāentreprise, dans la mesure où la forte crise Ć©conomique que traversait notre pays, semblait ne pas nous offrir de voie dāissue. En considĆ©rant cependant que six familles de nos employĆ©s avaient comme unique source financiĆØre, le travail quāils effectuaient chez nous, avec nos enfants, nous avons demandĆ© lāaide de Dieu et nous nous sommes lancĆ©s en cherchant dāautres possibilitĆ©s afin de rĆ©soudre la situation difficile, mĆŖme si cela signifiait quāil fallait risquer. MalgrĆ© le fait quāil avait peu dāespoir, Raul sāest rendu dans le plus grand magasin de la ville pour proposer la vente de nos briques. A sa grande surprise, les gestionnaires du magasin les ont commandĆ©es, mais en plus, ils lui ont demandĆ© de travailler avec nous en exclusivitĆ©. Le travail a augmentĆ© et nous avons dĆ» engager dāautres personnes. Cette affaire a renforcĆ© le lien familial et dans lāentreprise. (R.F. – BrĆ©sil) RĆ©fugiĆ©s Deux semaines avant PĆ¢ques sont arrivĆ©s dans ma caserne, 180 rĆ©fugiĆ©s dāĆrythrĆ©e, dāĆthiopie, de Somalie et du Soudan, surtout des jeunes chrĆ©tiens parmi lesquels aussi des enfants. ArrĆŖtĆ©s Ć la frontiĆØre de lāĆgypte sans documents valables, ils Ć©taient rĆ©duits Ć lāĆ©tat de dĆ©tention. BouleversĆ© par les conditions inhumaines dans lesquelles ils Ć©taient obligĆ©s de vivre, en mangeant seulement un morceau de pain par jour avec de temps en temps un peu de riz ā et malgrĆ© cela, Ć©tant en pĆ©riode de CarĆŖme ils jeĆ»naient ! – jāai senti que JĆ©sus māappelait Ć lāaimer concrĆØtement, prĆ©sent dans ces frĆØres. Jāai impliquĆ© mes amis en ville, afin de rĆ©colter de lāargent, des mĆ©dicaments, de la nourriture et pour la prĆ©paration dāune rĆ©elle fĆŖte de PĆ¢ques pour eux. En peu de temps, nous avons prĆ©parĆ© un repas avec de la viande, des fruits et des lĆ©gumes : toutes des choses quāils ne mangeaient plus depuis longtemps. Mon pĆØre māa aidĆ© avec son auto Ć transporter ce que nous avions prĆ©parĆ©. Je nāarrive pas Ć dĆ©crire leur joie. Une fĆŖte de PĆ¢ques que je nāoublierai jamais. (M.A. – Ćgypte) Les ordures Chaque fois que je rencontrais notre voisine, nous finissions par nous disputer, parce quāelle laissait souvent ses ordures en tas devant notre porte. Cela a continuĆ© pendant des annĆ©es, jusquāĆ ce que le tĆ©moignage de quelques amis chrĆ©tiens māa convaincue que je devais aimer en premier. Un jour, la scĆØne habituelle sāest rĆ©pĆ©tĆ©e et jāai tout de suite pensĆ© que cāĆ©tait lĆ , āmonā occasion. Je suis sortie avec mon balai et jāai ramassĆ© les dĆ©tritus. Elle Ć©tait lĆ , attendant ma rĆ©action. Cette fois-lĆ , je lāai regardĆ©e, je lui ai souri, et lui ai demandĆ© comment elle allait. Surprise, elle māa rĆ©pondu Ć son tour avec gentillesse. Depuis lors, chaque fois quāelle nettoie devant chez elle, elle le fait aussi devant ma maison et nous sommes devenues amies. (R.C. – Colombie)
Chiara Favotti
Avr 27, 2019 | Non classifiƩ(e)
A Rome, la quatriĆØme Ć©dition Prendre soin de la terre et de lāhomme, en identifiant des parcours et des objectifs communs. Cāest avec cette intention que des associations, des professionnels, des institutions civiles et ecclĆ©siales se retrouvent ces jours-ci (25-29 avril 2019) Ć Villa Borghese (Rome, Italie), pour la quatriĆØme Ć©dition du āāVillage pour la Terreāā. OrganisĆ© par Earth Day Italie et par le Mouvement des Focolari, lāĆ©vĆ©nement se veut ĆŖtre une contribution Ć la rĆ©alisation des 17 objectifs pour le DĆ©veloppement Durable fixĆ©s par lāagenda ONU pour 2030 et Ć la rĆ©alisation des principes exprimĆ©s par le Pape FranƧois dans lāEncyclique āāLaudato siāā. Antonia Testa, coresponsable du Mouvement des Focolari de Rome, raconte comment est nĆ©e lāamitiĆ© entre le Mouvement et Earth Day Italie : āāNous nous sommes connus en novembre 2015 Ć lāoccasion de la marche pour āāLaudato siāā que le Vicariat de Rome avait demandĆ© Ć Earth Day dāorganiser. Ensuite, ayant entendu que nous dĆ©sirions apporter au cÅur de Rome, la Mariapolis, rencontre annuelle des Focolari ā selon le dĆ©sir de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich ā Earth Day nous a offert de nous accueillir dans les espaces où depuis des annĆ©es ils cĆ©lĆØbrent la JournĆ©e Mondiale de la Terre. Cela a Ć©tĆ© une rencontre providentielle : eux, une entreprise de promotion sociale, en vue dāessayer dāavancer Ć propos des thĆØmes environnementaux et nous, un peuple engagĆ© avec passion sur diffĆ©rents fronts et avec le dĆ©sir de montrer tout ce que Rome peut donner de beau et de bienāā. Le Pape a visitĆ© āā Le Villageāā en 2016, en encourageant les personnes prĆ©sentes Ć continuer dans cet engagement Ć āātransformer le dĆ©sert en forĆŖtāā. Il ne faisait pas seulement rĆ©fĆ©rence au milieu du point de vue physique, mais aussi aux endroits humains où manque la vie⦠āāLe Pape nous parla dāamitiĆ© sociale. Il vit devant lui ce peuple, constituĆ© aussi dāimmigrĆ©s, dāimams, dāex-dĆ©tenus, de jeunes dĆ©pendants du hasard ā une forĆŖt dĆ©sordonnĆ©e mais pleine de vie. La phrase āātransformer les dĆ©serts en forĆŖtāā est devenue notre missionāā.
Dans quelle maniĆØre āāLe Village pour la Terreāā veut-il ĆŖtre une rĆ©ponse Ć la sollicitation du Pape ? āā āLe Village āā veut ĆŖtre un modĆØle, un lieu où chacun puisse se sentir Ć part entiĆØre, membre dāune communautĆ©, et où lāon peut expĆ©rimenter que des relations fraternelles ā qui sont Ć la racine de lāĆ©cologie intĆ©grale ā sont possibles, que la part que chacun peut faire, nāest pas petite si elle est partagĆ©e, que lāengagement pour rejoindre les objectifs de la durabilitĆ© dans le dĆ©veloppement Ć©conomique, en vaut la peineāā. Lāoffre des contenus bouge, grĆ¢ce Ć āāLaudato siāā et Ć lāAgenda ONU 2030. Comment se fait-il quāil y ait eu le choix de consacrer une attention particuliĆØre Ć lāAmazonie ? āāLāAmazonie est le symbole de la biodiversitĆ© environnementale mais aussi ethnique et culturel. Dans le sillage du Synode des ĆvĆŖques, qui affrontera le thĆØme en automne, āLe Villageā veut mettre en lumiĆØre ces aspects et porter une attention particuliĆØre Ć lāengagement de lāĆglise en Amazonie. Au Village sont prĆ©sents les Franciscains Capucins, qui ont une Mission en Amazonie depuis plus de cent ans, Survival International, qui cĆ©lĆØbre les 50 ans dāactivitĆ©s en faveur des peuples indigĆØnes et le Parvis des Gentils du Conseil Pontifical pour la Cultureāā. Rejoindre lāhomme dans ses milieux de vie les plus divers, cāest une autre voie dāĆ©vangĆ©lisationā¦
āāComment ne pas se souvenir des paroles de Chiara Lubich :āāse perdre dans la foule afin de lāimprĆ©gner de divināā. Dans le āVillageā en effet, tu te trouves entourĆ© par 200 associations et des dizaines dāintervenants, de sportifs, dāartistes et de personnes de passage. Tu as un seul instrument, ton cÅur, et lāengagement partagĆ© est celui dāaimer chacun. Souvent nous voyons rĆ©ellement des dĆ©serts se transformer en forĆŖts et nous ne pouvons pas ne pas reconnaĆ®tre lāintervention de Dieu. Les rapports personnels mĆ»rissent et on sĆØme les perles de lāĆvangile : lāamour vĆ©cu, lāengagement social, lāattention aux plus vulnĆ©rables, la rĆ©ciprocitĆ©. Parmi les lieux Ć rejoindre, il y a lāunivers des jeunes, qui en ce qui concerne le thĆØme de la protection de lāenvironnement, veulent en ĆŖtre les protagonistes. Quels espaces ont-ils dans le Village pour la Terre ? āāLe 29 avril au āVillageā, il y a les jeunes avec leurs Ć©coles et les universitaires qui, par le biais du āservice learningā aident Ć approfondir les 17 objectifs de lāAgenda ONU. Un service volontaire commencĆ© lāannĆ©e passĆ©e avec lāUniversitĆ© Catholique du SacrĆ© CÅur, et qui cette annĆ©e, englobe des Ć©tudiants des universitĆ©s pontificales et des jeunes arrivĆ©s dāautres pays Ć travers la Fondation Scholas Occurrentes.
Claudia Di Lorenzi
Avr 27, 2019 | Non classifiƩ(e)
Alors que le monde est encore sous le choc et que le peuple Sri-Lankais se serre pour pleurer les victimes du terrible attentat de PĆ¢ques, nous recevons le message de Suchith Abeyewickreme, une jeune militante pour la paix et co-fondatrice d’un rĆ©seau interreligieux de jeunes. Que pouvons-nous faire pour les Sri Lankais aprĆØs l’horreur qu’ils ont vĆ©cue aprĆØs les attentats terroristes de PĆ¢ques ? En regardant les images d’autant d’horreur, nous Ć©prouvons souvent ce sentiment d’impuissance face Ć la violence ou cette impossibilitĆ© d’allĆ©ger la souffrance de ceux qui pleurent leurs morts. Un chemin existe pourtant: Ā« Dieu nous met au dĆ©fi de croire en Son amour et d’avancer courageusement sur le chemin de la paix et de l’unitĆ© Ā», comme l’a Ć©crit la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, Ć Suchith Abeyewickreme, jeune dirigeante d’un rĆ©seau interreligieux cinghalais. Elle a Ć©crit le 25 avril ce message aux membres des Focolari dans le monde, que nous publions ci-dessous dans son intĆ©gralitĆ©. Chers amis du Focolare, Je vous parle du Sri Lanka où nous pleurons les pertes causĆ©es par les rĆ©centes attaques du dimanche de PĆ¢ques sur notre belle Ć®le. Nous sommes choquĆ©s, attristĆ©s et secouĆ©s par ces Ć©vĆ©nements sans prĆ©cĆ©dent. Notre prioritĆ© est d’aider les victimes et leurs familles. Nous soutenons les efforts des uns et des autres au sein des diffĆ©rentes communautĆ©s. AprĆØs les attentats, beaucoup d’entre nous sont sortis pour donner leur sang, aider les victimes et leur donner le matĆ©riel mĆ©dical. Nous sommes maintenant sur le point de donner ensemble le dernier salut Ć ceux que nous avons perdus. Nous sommes conscients que ces actes de terrorisme visent Ć causer la destruction, la peur, la suspicion et la division dans nos communautĆ©s. Main dans la main, chrĆ©tiens cinghalais, bouddhistes, hindous, musulmans et membres d’autres traditions religieuses et culturelles, nous disons Ć ceux qui nous imposent la terreur que nous ne leur permettrons pas d’atteindre leurs objectifs. Dans de telles attaques, nous comprenons que la peur, la suspicion, la haine et la division suivent la destruction physique et la mort. Certes, il y a eu des rĆ©actions de haine mais nous devons dire que la majoritĆ© des Cinghalais ont fait preuve d’empathie et d’attention les uns envers les autres. Nous travaillons d’arrache-pied pour faire en sorte que ces gestes de quelques extrĆ©mistes ne finissent pas par ĆŖtre utilisĆ©s pour discriminer et aliĆ©ner des personnes innocentes ou des communautĆ©s entiĆØres. Ces Ć©vĆ©nements se sont produits au Sri Lanka, alors que nous Ć©tions sur le point de commĆ©morer les dix annĆ©es qui se sont Ć©coulĆ©es depuis la fin des 26 ans du conflit armĆ©. En tant que sociĆ©tĆ©, nous avons de nombreuses blessures du passĆ© Ć guĆ©rir et nous sommes de nouveau blessĆ©s. Mais le peuple du Sri Lanka est fort et rĆ©sistant. Nous travaillerons ensemble pour nous guĆ©rir et guĆ©rir notre sociĆ©tĆ©. C’est dans ce moment difficile que nous devons pratiquer les vertus de compassion, d’amour, d’empathie, de responsabilitĆ© et de paix, guidĆ©s par nos enseignements spirituels. Nous devons nous Ć©lever au-dessus de la division pour reconnaĆ®tre nos liens et notre humanitĆ© commune. L’appel que nous vous lanƧons nāest pas pour solliciter des dons. Par notre appel, nous vous demandons de consacrer votre temps et votre engagement Ć renforcer le travail dans vos communautĆ©s, Ć construire des ponts au-delĆ des divisions, Ć intensifier les voix modĆ©rĆ©es et Ć soutenir la non-violence. Partout dans le monde, il y a beaucoup de polarisation, de discrimination, de haine et de violence et elles constituent un terrain idĆ©al pour l’extrĆ©misme violent. Nous devons travailler ensemble pour ĆŖtre les dirigeants sensibles, empathiques et responsables de ce monde, pour guĆ©rir ses blessures. Ā« Les tĆ©nĆØbres ne chassent pas les tĆ©nĆØbres : seule la LumiĆØre peut le faire. La haine ne chasse pas la haine : seul l’Amour peut le faire Ā». Je vous remercie de votre solidaritĆ© avec nous, ici au Sri Lanka, en cette pĆ©riode si difficile. Je vous souhaite santĆ©, bonheur et paix.
Merci, Suchith Abeyewickreme
Militante pour la paix, cofondatrice d’Interfaith Colombo and Interfaith Youth Network Global Council Trustee, United Religions Initiative
Avr 26, 2019 | Non classifiƩ(e)
Dans le nord et le centre du Mali, il y a eu des tensions et des affrontements. Il y a deux groupes ethniques impliquĆ©s: les Dogon et les Peulhs. Le massacre rĆ©cent de 160 Peulhs n’Ć©tait qu’un des nombreux Ć©pisodes d’une violence continue. Dans l’intervalle, les Nations Unies appellent Ć©galement Ć une action urgente en faveur de la paix. Dans le pays, il y a une communautĆ© de Focolari, dont le PĆØre E.M.S. est aussi membre, que nous avons interviewĆ©e.
Les mĆ©dias parlent de violence d’origine inter-ethnique. Pensez-vous que c’est la cause des affrontements ? La violence existe au nord du Mali depuis 2012. Cette violence sāest propagĆ©e actuellement au centre du Mali et surtout aux pays habitĆ©s par la population dogon, la RĆ©gion de Mopti. Je la connais bien. Il y a des groupes armĆ©s, des groupes de terroristes qui se sont implantĆ©s dans cette partie du Pays et qui ont Ć©tĆ© accueillis par des Dogons et par des communautĆ©s Peulhs. Petit Ć petit, ces terroristes qui parlent peulh se sont mis Ć attaquer des villages dogons. Puisque l’armĆ©e n’est pas prĆ©sente dans cette zone, les villages dogons se sont organisĆ©s pour se dĆ©fendre. Vu la complicitĆ© de certains peulhs, les dogons leur ont demandĆ© de quitter les lieux. En rĆ©alitĆ© ce n’est pas un conflit entre ethnies, mais les terroristes font croire Ć une guerre inter-ethnique pour mieux gagner du terrain. Les massacres de ces derniers jours ont incitĆ© les Ćglises catholique et Ć©vangĆ©lique Ć envoyer un message commun de condolĆ©ances Ć la nation diffusĆ© lors des services religieux festifs il y a quelques dimanches. Comment ce geste a-t-il Ć©tĆ© reƧu ? Tout peuple en difficultĆ© trouve la consolation lorsque les gens compatissent Ć leur difficultĆ©. Les messages et priĆØres organisĆ©s non seulement par les Ćglises catholique et protestante, mais aussi par la communautĆ© musulmane, ont Ć©tĆ© un signe bien reƧu par tout le monde. Cela est l’expression de l’aspiration de tout le monde Ć la paix. La population malienne veut la fin de la violence. VoilĆ pourquoi aujourd’hui, il y a au Mali beaucoup de rencontres, de concertations pour calmer les uns et les autres et s’unir pour vaincre la violence ensemble. La population malienne est consciente que ce n’est pas un conflit entre Peulhs et Dogon, mais un problĆØme qui concerne tout le Pays.
Comment la communautĆ© des Focolari au Mali vit-elle ce moment ? Au Mali, il y a une belle communautĆ© du Mouvement. Nous sommes prĆ©sents dans diffĆ©rents diocĆØses. Et les activitĆ©s qui ont lieu sont coordonnĆ©es par la communautĆ© de Bamako. Au Mali, il n’y a pas de focolares, mais nous sommes en contact Ć©troit avec les deux qui sont Ć Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ce qui nous aide dans cette situation, c’est que, comme Chiara Lubich lāa dĆ©couvert pendant le conflit qu’elle a vĆ©cu, Dieu est le seul idĆ©al qui ne passe pas. De nombreux groupes s’organisent et travaillent pour le retour de la paix. Dans mon diocĆØse avec les membres du Mouvement nous cherchons par tous les moyens Ć nous aider Ć vivre l’amour fraternel entre nous et avec tous ceux qui nous entourent. Et nous prions pour la paix en demandant Ć chacun d’implorer ce don de Dieu. Et nous croyons qu’il entendra notre cri. Mais j’aimerais inviter tout le monde Ć porter le Mali dans leur priĆØre. Aux maliens, qu’ils soient chrĆ©tiens (catholiques et Ć©vangĆ©liques), musulmans ou incroyants, j’aimerais dire que nous devons travailler pour faire passer notre pays et la fraternitĆ© humaine avant nos diffĆ©rences. Ce que nous avons en commun lāemporte sur ce qui nous divise, nous ne devons pas l’oublier.
Anna Lisa Innocenti
Avr 24, 2019 | Non classifiƩ(e)
Valoriser le potentiel Ć©ducatif du rĆ©seau : le travail de Daniela Baudino Le phĆ©nomĆØne n’est pas nouveau, mais nous ne sommes pas encore suffisamment Ć©quipĆ©s pour y faire face. Depuis des annĆ©es, nos relations amicales, familiales, professionnelles et Ć©motionnelles se tissent non seulement dans les milieux de vie communs mais aussi sur le web. GrĆ¢ce aux rĆ©seaux sociaux, aux chats et aux communautĆ©s, nous sommes en relation avec tout un chacun, qu’il s’agisse de connaissances ou dāinconnus. Ce n’est pas une banalitĆ©, car tout en surfant sur le web nous n’avons pas encore appris Ć nager efficacement. Nous ne connaissons pas les rĆØgles qui nous permettent de nous maintenir Ć flot, pour Ć©viter les Ā« piĆØges Ā» que cache le Net et pour profiter des opportunitĆ©s qu’il nous offre. Cela s’applique aux adultes mais encore plus aux jeunes, moins conscients des consĆ©quences de leurs actes, des jeunes qui doivent gĆ©rer leurs sentiments et Ć©motions, leur personnalitĆ© en formation qui a besoin de guide et dāorientations prĆ©cises, aussi pour Ć©viter le risque rĆ©el d’abus et de brimades. Ćduquer les jeunes Ć l’affectivitĆ© aujourd’hui, c’est aussi explorer l’univers des relations numĆ©riques, qui ne sont pas virtuelles mais rĆ©elles, quoique limitĆ©es dans le temps et l’espace. Il ne fait aucun doute qu’Internet a changĆ© la nature des relations sociales. Nous en avons parlĆ© avec Daniela Baudino, experte en Ć©ducation numĆ©rique, tutrice dans le projet Up2Me de l’Ć©ducation de l’affectivitĆ© des enfants, projet promu par le Mouvement des Focolari sur diffĆ©rents continents : Le plus Ć©vident, c’est qu’avec l’environnement numĆ©rique, nous sommes tous devenus Ā« voisins Ā» et qu’il est donc plus facile d’entrer en relation, ne serait-ce qu’une seule fois, avec des personnes avec lesquelles nous n’aurions peut-ĆŖtre jamais nouĆ© une relation d’une autre maniĆØre. Toutefois, cela signifie que les relations risquent souvent d’ĆŖtre consommĆ©es plus rapidement et donc d’ĆŖtre plus fragmentĆ©es. Le risque existe que cela se traduise par de la superficialitĆ© et cette attitude implique Ć©galement des relations nĆ©es en dehors de l’environnement numĆ©rique. Quelles sont les illusions que donne cet environnement ? Tout d’abord, l’idĆ©e que c’est la quantitĆ©, cāest-Ć -dire le nombre d’amis, de Ā« likes Ā» qui expriment ce que nous apprĆ©cions. Ensuite, la conviction que le maintien d’une relation ne nĆ©cessite pas d’effort, ni dāimplication complĆØte. Croire aussi qu’Ć travers un rĆ©seau social nous pouvons connaĆ®tre et avoir une idĆ©e exacte d’une autre personne.
Comment vivre cette dimension relationnelle de maniĆØre consciente et positive ? Nous devons prendre conscience de ce qu’implique chacune de nos actions numĆ©riques, par exemple en termes de protection de la vie privĆ©e, de rĆ©putation et au niveau relationnel, et comprendre que l’environnement numĆ©rique n’est qu’une des dimensions relationnelles qui peut enrichir les autres mais ne doit pas les remplacer. Les adolescents en particulier sont exposĆ©s aux dangers du Web, victimes dāharcĆØlement, de vengeance pornographique ou de sollicitation d’adultes. Comment se conjugue ici l’Ć©ducation des jeunes aux mĆ©dias? Je crois que nous devons reproposer des modĆØles que nous connaissons dĆ©jĆ dans d’autres dimensions plus Ā« rĆ©elles Ā», en aidant les jeunes Ć comprendre que tous ceux que nous rencontrons ne veulent pas nĆ©cessairement notre bien et que des dangers existent donc et que tout ce que nous faisons dans l’environnement digital est imprimĆ© Ć jamais et donc nous devons rĆ©flĆ©chir attentivement avant de cliquer. Le sexting est une pratique rĆ©pandue chez les jeunes ; il consiste Ć se prendre en vidĆ©os ou photos sexy et Ć les envoyer Ć son fiancĆ© ou Ć des amis. Un jeu qui devient dangereux si le destinataire, par vengeance ou par plaisir, partage ces images sur des plateformes publiques, en exposant ainsi son ami Ć la risĆ©e : c’est la vengeance pornographique. Ces phĆ©nomĆØnes les exposent Ć l’attention de personnes malveillantes, souvent des adultes. Mais pourquoi les jeunes nĆ©gligent-ils ces dangers et comment les Ć©duquer avant tout Ć respecter leur propre personne ? Ils nĆ©gligent les dangers parce qu’il leur manque la perception de la matĆ©rialitĆ© de ces lieux et la conscience que nos actions sur le web ont des consĆ©quences. Nous devons faire comprendre aux jeunes que l’interaction nous concerne entiĆØrement en tant que personnes et que, par consĆ©quent, les consĆ©quences des actes que nous posons sont bien rĆ©elles et durables. Avec eux, nous devons beaucoup travailler sur le sens des actions. Vous participez Ć des activitĆ©s d’Ć©ducation aux mĆ©dias, dont le projet Up2Me promu par le Mouvement des Focolari. D’aprĆØs votre expĆ©rience, vivre online a un potentiel Ć©ducatif ou nāest qu’un Ć©ventuel piĆØge? Je crois que la dimension numĆ©rique est un terrain fertile dans le domaine de l’Ć©ducation parce que c’est un lieu de rencontre où nous pouvons trouver des personnes diffĆ©rentes avec des idĆ©es diffĆ©rentes, et cela nous donne la possibilitĆ© de grandir en humanitĆ©. Par exemple, en dĆ©veloppant une approche critique ou la capacitĆ© de remettre en question son propre point de vue, ou en choisissant les mots justes pour ne pas blesser l’autre qui ne peut entendre notre voix. Ce sont des choses que les adultes ne savent souvent pas faire et les jeunes peuvent donc devenir des spĆ©cialistes en la matiĆØre.
Claudia Di Lorenzi
Avr 22, 2019 | Non classifiƩ(e)
La Parole de Vie d’avril 2019 est une invitation claire de JĆ©sus qui se montre le premier Ć laver les pieds des disciples. Une invitation que nous pouvons tous comprendre et mettre en pratique, dans chaque situation, dans chaque contexte social et culturel. Le composant manquant Je travaille pour une sociĆ©tĆ© informatique. Depuis des mois, je cherche un composant Ć©lectronique spĆ©cifique qui rĆ©duirait considĆ©rablement le coĆ»t d’un produit, mais aucun fournisseur ne l’a trouvĆ© pour moi. C’est pourquoi j’ai dĆ©cidĆ© de le rĆ©aliser moi-mĆŖme, et dāannoncer lors la notre rĆ©union hebdomadaire, le report d’une semaine de la livraison, enraison de lāimportance de ce travail. Mais au cours de cette rencontre un collĆØgue qui traversait un moment familial difficile nous a dit qu’il n’avait pas Ć©tĆ© en mesure de terminer un travail qui lui avait Ć©tĆ© confiĆ©. Le directeur gĆ©nĆ©ral a commencĆ© Ć lui faire des reproches, alors j’ai proposĆ© de terminer ce travail Ć sa place. Tout de suite aprĆØs, j’ai pensĆ© que je n’aurais plus le temps de terminer mon projet et que jāarriverais toujours en retard Ć la maison. Mais quand je suis retournĆ© Ć mon bureau, je me suis retrouvĆ© avec un fournisseur en train de māattendre et qui, sans rendez-vous, Ć©tait venu m’apporter exactement le composant que je cherchais. (M. A. – Italie) Dans la cour de lāimmeuble De nombreux garƧons du quartier jouent dans la cour de la copropriĆ©tĆ© où nous vivons. Parmi eux il y a Robert, un garƧon mal dans sa peau, qui passe son temps Ć errer dans les rues et se dispute souvent avec les autres. Nous avons appris que ses parents n’ont pas de temps pour lui et qu’il est lui-mĆŖme suivi par un psychiatre. Un jour, alors que les querelles reprenaient, ma femme et moi sommes descendus dans la cour et avons invitĆ© Robert Ć venir chez nous, où il a jouĆ© jusqu’au soir avec nos deux enfants, plus jeunes que lui. Les jours suivants, quand la situation devenait difficile, ils lāinvitaient Ć venir chez nous. Nous avons appris plus tard que Robert avait racontĆ© au psychiatre comment il passait ses aprĆØs-midis. Depuis qu’il vient Ć la maison, son comportement s’est amĆ©liorĆ© au point point qu’il a pu arrĆŖter de prendre ses mĆ©dicaments. (D. H. – Usa) LāÅuf de PĆ¢ques Alors que je dis au revoir Ć un ami malade que j’Ć©tais allĆ© voir, ma femme me donne un Åuf de PĆ¢ques pour mon fils CĆ©sar. De retour Ć la maison, je le vois en train de jouer avec un petit-fils qui vient souvent nous voir Ć cause du climat difficile qui rĆØgne dans sa famille. Je fais un clin dāÅil Ć mon fils et mets l’Åuf entre les mains de son cousin, qui sāen trouve trĆØs heureux. CĆ©sar joue le jeu, puis quand nous sommes seuls, je lui explique quāen donnant on se sent plus proches de JĆ©sus. L’aprĆØs-midi, sa grand-mĆØre arrive avec un Åuf de PĆ¢ques encore plus gros. Heureux, CĆ©sar me dit : “Papa, pourquoi ne pas dire ce secret Ć tout le monde ?”. (Z. C. – Italie) Une grande famille AprĆØs de nombreuses tentatives, un immigrant africain que nous avions accueilli dans la paroisse avait aussi rĆ©ussi Ć faire venir dāAfrique sa femme et ses six enfants, mais il leur manquait tout ce dont ils avaient besoin. Leur habitation Ć©tait encore en chantier et il n’y avait pas d’Ć©lectricitĆ©. J’ai donc proposĆ© de laver leur linge et d’autres ont offert leur disponibilitĆ© pour la nourriture et d’autres besoins. Ces frĆØres ont Ć©prouvĆ© la joie d’avoir retrouvĆ© la grande famille qu’ils pensaient avoir perdue Ć jamais en quittant leur pays. (F. F. – Belgique)
Propos recueillis par Chiara Favotti
Avr 20, 2019 | Non classifiƩ(e)
La RĆ©surrection ! Jean et Pierre vont au tombeau vide et ils trouvent les linges sur le sol et le linceul roulĆ© Ć part. Madeleine s’arrĆŖte et pleure, et elle voit deux anges, l’un Ć la place de la tĆŖte de JĆ©sus, l’autre Ć la place des pieds. Elle leur parle puis, se retournant, elle voit JĆ©sus. Les ApĆ“tres ne l’ont pas vu et parmi eux se trouvait celui que JĆ©sus aimait, certes aussi Ć cause de son innocence. Marie, la pĆ©cheresse, voit les anges et JĆ©sus. Ā« Heureux les cÅurs purs, car ils verront Dieu Ā» (Mt 5,8). Qui a vu le plus Ć cette occasion ? Madeleine. Ses larmes qui coulaient sans arrĆŖt, lāattente en dehors du tombeau, signe d’un amour qui croit et attend tout ; et puis l’entretien avec les anges et avec celui quāelle prenait pour le jardinier, comme si JĆ©sus Ć©tait une personne Ć qui elle Ć©tait la seule Ć sāintĆ©resser, avaient purifiĆ© ce cÅur peut-ĆŖtre plus que tout autre : au point qu’il mĆ©ritait de voir les ĆŖtres cĆ©lestes et JĆ©sus ressuscitĆ©. Voici le sens de la RĆ©surrection. Le rachat est accompli. La mort est vaincue. Le pĆ©chĆ© est recouvert par la misĆ©ricorde jaillie en surabondance de l’arbre de la croix.
Chiara Lubich
(Extrait de : Chiara Lubich, Lāessenziale di oggi. Scritti spirituali / 2, Rome 1978, p. 67.)
Avr 19, 2019 | Non classifiƩ(e)
Igino Giordani a consacrĆ© de nombreuses pages Ć Marie, Ć la comprĆ©hension de son mystĆØre. Dans lāune de ces pages, il invite Ć contempler Marie au pied de la croix, Ć devenir comme elle. Que Marie DĆ©solĆ©e soit ton modĆØle, elle qui, aprĆØs avoir donnĆ© la vie Ć JĆ©sus, aprĆØs l’avoir aimĆ© et servi, tout en se sentant dĆ©tachĆ©e de lui et rejetĆ©e par la masse qui n’Ć©tait pas encore Ćglise, n’a pas oscillĆ© dans sa fidĆ©litĆ© ; et dans lāĆ©preuve suprĆŖme, elle n’a pas manquĆ© le rendez-vous au pied de la croix. Elle fut telle que lāEsprit Saint l’avait modelĆ©e : un cÅur où les offenses des hommes s’Ć©teignaient ; un centre d’où ne jaillissait que l’amour. Toute donation. Morte Ć elle-mĆŖme, elle vivait de Dieu : en elle ne vivait que Dieu. (ā¦) Les hommes te laissent seul, afin que tu restes seul avec Dieu. Ton Ć¢me alors n’est plus distraite ou absente : elle devise en silence avec lāEternel. Elle se trouve, avec le CrucifiĆ©, sur le plan de Dieu.
Igino Giordani
(Igino Giordani, Maria Modello perfetto, CittĆ Nuova, Roma, 1989, 131-133)
Avr 18, 2019 | Non classifiƩ(e)
Quāest-ce que le mystĆØre dāun Dieu qui meurt sur la croix peut dire Ć lāhomme et Ć la femme de notre temps ? Dans ce sacrifice extrĆŖme, Dieu prend sur lui nos fautes et nous demande dāavoir le courage de le revivre pour aimer le monde. TirĆ© dāun Ć©crit de Pasquale Foresi. Ā« Comment JĆ©sus peut-il avoir souffert une authentique sĆ©paration, un authentique abandon de la part du PĆØre sāil Ć©tait le Fils de Dieu, lui-mĆŖme Dieu ? EfforƧons-nous de pĆ©nĆ©trer, au moins un peu, dans ce qui a pu se produire au moment de la Passion, lorsque JĆ©sus a souffert lāabandon de la part de son PĆØre. JĆ©sus a expĆ©rimentĆ© en lui la sĆ©paration dāavec Dieu. Il a pu en arriver lĆ car justement, en tant quāhomme, il Ć©tait uni Ć toute lāhumanitĆ©. LĆ , sur la croix, nous tous, un Ć un, nous Ć©tions prĆ©sents en JĆ©sus en raison du mystĆ©rieux dessein de Dieu qui avait voulu le voir rĆ©capituler en soi toute lāhumanitĆ©. LĆ , en lui, toutes nos souffrances, toutes nos fautes Ć©taient rĆ©unies. Il les avait prises sur lui et faites siennes pour ensuite se tourner vers le PĆØre en disant : Ā« En tes mains, je remets mon esprit. Ā» (Lc 23,46) Vraiment, Ć cet instant, tout Ć©tait accompli ; nos fautes Ć©taient remises. Ainsi, si nous aussi, en tant que chrĆ©tiens, nous sommes appelĆ©s Ć vivre le Christ, nous devons vivre ce quāil a vĆ©cu. Le Christ a vĆ©cu de faƧon toute particuliĆØre la rĆ©demption du genre humain. Par consĆ©quent, revivre en nous JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, signifiera se conformer aux sentiments de JĆ©sus ; et mĆŖme beaucoup plus : ce sera laisser revivre en nous cette souffrance-amour quāil a vĆ©cue sur la croix pour participer, nous aussi, Ć lāaccomplissement de sa Passion et partager, avec lui, sa gloire.Ā»
Pasquale Foresi
(Pasquale Foresi, Dio ci chiama (Dieu nous appelle) – CittĆ Nuova Ed. 1974, pag. 58-61)
Avr 17, 2019 | Non classifiƩ(e)
https://vimeo.com/330955031
Avr 17, 2019 | Non classifiƩ(e)
Une rĆ©flexion sur la journĆ©e dāaujourdāhui, Jeudi Saint. Extrait dāune homĆ©lie de Klaus Hemmerle (1929-1994), philosophe, thĆ©ologien et Ć©vĆŖque, prĆ©parĆ©e pour cette solennitĆ©, en 1993. Si les disciples voient en JĆ©sus le Dieu grand et puissant lĆ -haut, ils ne le trouvent pas. Ils doivent s’incliner trĆØs bas, jusquāen bas, regarder dans la poussiĆØre ; lĆ se trouve JĆ©sus qui lave les pieds aux siens. Donation, humiliation, service, prendre au sĆ©rieux la banalitĆ© des exigences humaines, devenir petit, renoncer, la duretĆ© de lāĆ©puisement, ĆŖtre modestes, ĆŖtre cachĆ©s : tout ce qui n’a rien Ć voir avec la splendeur divine est la splendeur du vrai Dieu, cāest le contenu le plus intime de notre adoration de Dieu, cāest āāEucharistieāā.
Klaus Hemmerle
(Klaus Hemmerle, Gottes Zeit-unsere Zeit, Munich 2018, p. 65 ā traduction de la rĆ©daction)
Avr 16, 2019 | Non classifiƩ(e)
Le 16 avril dernier, une dĆ©lĆ©gation de Trente a rendu visite au Centre International des Focolari en vue des cĆ©lĆ©brations des cent ans de la naissance de la fondatrice. āāNous ne sommes pas ici pour cĆ©lĆ©brer Chiara Lubich, pour faire dāelle un monument ou pour la consigner Ć lāhistoire, ce nāest pas nĆ©cessaire. Nous sommes ici pour en revivre le message, pour en recueillir lāhĆ©ritage et pour nous confronter aujourdāhui avec son charisme.āā. Alessandro Andreatta, maire de Trente a ainsi expliquĆ© quelle est la motivation avec laquelle la dĆ©lĆ©gation venue de Trente a rendu visite le 16 avril dernier, Ć Rocca di Papa, (Rome), au Centre international du Mouvement des Focolari, Ć lāoccasion des prochaines cĆ©lĆ©brations du centenaire de la naissance de Chiara, prĆ©vues pour 2020. Ćtaient Ć©galement prĆ©sents, le prĆ©sident de la Province autonome de Trente, Maurizio Fugatti, le prĆ©sident de la communautĆ© de Primiero, Roberto Pradel, le directeur de la Fondation MusĆ©e historique de Trente, Giuseppe Ferrandi et Maurizio Gentilini (archiviste et historien au CNR), auteur dāune biographie de Chiara Lubich qui sortira en 2020. Pour les accueillir, il y avait la prĆ©sidente, Maria Voce, le coprĆ©sident, JesĆŗs MorĆ”n ainsi quāune reprĆ©sentation des 60 membres du Conseil GĆ©nĆ©ral des Focolari. Sont aussi intervenus quelques maires des communes des Castelli Romani où Chiara a vĆ©cu et ÅuvrĆ© pendant plus de cinquante ans. Le but de la visite Ć©tant le renforcement des liens dāamitiĆ© et de collaboration entre Trente et la communautĆ© de Trente avec le Mouvement des Focolari, promoteurs, ensemble, de nombreuses initiatives au cours du centenaire, en ville et dans la vallĆ©e de Primiero, en plus que dans de nombreuses villes du monde. Les cĆ©lĆ©brations dĆ©buteront le 7 dĆ©cembre 2019 avec lāinauguration de lāexposition multimĆ©dia āāChiara Lubich Ville Mondeāā organisĆ©e par le Centre Chiara Lubich et par la Fondation MusĆ©e Historique de Trente. āāNous voudrions que de nombreuses personnes connaissent Chiara, sa pensĆ©e, – a expliquĆ© Alba Sgariglia, coresponsable du Centre ā comme Ć©galement sa spiritualitĆ©, son Åuvre, sa figure de promotrice infatigable dāune culture de lāunitĆ© et de fraternitĆ© entre les peuplesāā. Giuseppe Ferrandi a parlĆ© du dĆ©fi culturel et des complexitĆ©s affrontĆ©es lors du parcours de rĆ©alisation de lāexposition : āāIl sāagit de prendre lāextraordinaire patrimoine de vie et de pensĆ©e de Chiara Lubich et de le transformer dans un format communicatif et avec le style essentiel et immersif que nos espaces dāexposition permettent de rĆ©aliser. Comme le dit le titre de lāexposition, la catĆ©gorie āāvilleāā est centrale dans la pensĆ©e de Chiara Lubich ; pour elle, la ville est un pĆ“le dialectique qui peut entrer en relation avec le monde. Elle nous offre donc la possibilitĆ© de ne pas rester enfermĆ©s au niveau local mais de nous ouvrirāā. Lāexposition aura un dĆ©tachement dans la vallĆ©e de Primiero qui, Ć partir des annĆ©es ā40 a dāabord accueilli Chiara avec un petit groupe, puis des milliers de personnes du monde entier qui sāy retrouvaient pour faire une expĆ©rience dāun style de vie centrĆ© sur la fraternitĆ©. UltĆ©rieurement, lāexposition sera reproposĆ©e dans neuf capitales extra-europĆ©ennes et on lāannonce fort diffĆ©renciĆ©e, en fonction de la culture du lieu, dans une vision qui sāĆ©largit sur le monde. Au cours de lāannĆ©e, en plus de lāafflux de visiteurs venus de tout le globe Ć Trente, une sĆ©rie de congrĆØs nationaux et internationaux sont au programme et auront lieu soit Ć Trente, soit dans les diffĆ©rents centres des Focolari prĆ©sents sur les cinq continents. Le PrĆ©sident de la Province autonome de Trente sāest fait porte-parole de lāorgueil dā āāĆŖtre ici, aujourdāhui, pour reprĆ©senter cette unitĆ© de buts, de points de vue. La rĆ©gion de Trente est une terre du Milieu, de frontiĆØre : Chiara Lubich a su assumer les caractĆ©ristiques de ce territoire et lāexporter. Lorsquāen juin 2001, Madame Lubich parlait Ć Trente de fraternitĆ© dans lāhorizon de la ville, elle respectait tous les sujets qui composaient la communautĆ© et savait les Ć©couter. De cette faƧon, on rĆ©ussit Ć interprĆ©ter au mieux les intĆ©rĆŖts et les besoins des personnesāā. Au terme de la matinĆ©e, Maria Voce a soulignĆ© la valeur de lāaction de Chiara Lubich pour la ville :āāElle se trouvait dans la vallĆ©e de Primiero lorsquāelle a compris de Dieu quāelle devait retourner Ć Trente et dans les villes du monde quāelle a rencontrĆ©es tout au long de sa vie ā nombreuses dāentre elles lui ont confĆ©rĆ© la citoyennetĆ© dāhonneur ā elle a trouvĆ© partout cette fascination qui venait de la dĆ©couverte des souffrances et des problĆØmes, en les assumant et en leur apportant des germes de vie et dāamourāā.
Stefania Tanesini
Avr 15, 2019 | Non classifiƩ(e)
Les coupures continues et prolongĆ©es dans tout le pays paralysent les services de base et les activitĆ©s commerciales, rendant la vie trĆØs difficile Ć la population. Un drame humanitaire qui crĆ©e aussi de profondes fractures sociales. Rosa et Oscar Contreras, une famille de la communautĆ© des Focolari, racontent comment il est possible de ne pas se laisser emporter par le dĆ©sespoir et de continuer, avec foi et courage, Ć tisser des liens de fraternitĆ©. « La situation ne cesse de s’aggraver. – Il y a quelques semaines, aprĆØs 105 heures sans Ć©lectricitĆ©, notre ville Ć©tait dĆ©truite, surtout sur le plan commercial et financier. Ce qui complique les choses, c’est l’absence ou la prĆ©sence intermitante des services publics tels que l’approvisionnement en eau, la collecte des dĆ©chets, la tĆ©lĆ©phonie et Internet. Et puis, le fait que les pannes nationales continuent…Ā Ā» « Nous pensons toujours que, mĆŖme Ć l’heure actuelle, la vie doit continuer – explique Oscar. – Nous avons pu ouvrir Ć nouveau notre entreprise, qui fabrique des articles en bois et en acrylique, et reprendre certaines activitĆ©s. C’est toujours un dĆ©fi de rester opĆ©rationnel malgrĆ© la diminution des ventes. Nous dĆ©ployons des efforts considĆ©rables pour ĆŖtre en mesure de respecter nos engagements envers nos fournisseurs et nos employĆ©s, sans que cela prĆ©sente un risque d’Ć©chec. Avec de la crĆ©ativitĆ© et une volontĆ© de changer constamment de stratĆ©gie, nous avons rĆ©agi Ć lāinflation galopante et aux politiques fiscales complexes.
C’est pourquoi nous avons complĆØtement modifiĆ© la politique salariale de nos employĆ©s en trouvant de nouvelles faƧons d’amĆ©liorer leurs revenus, d’encourager une plus grande motivation au travail et d’obtenir de meilleurs rĆ©sultats. Entre temps, les Ć©vĆ©nements imprĆ©vus ne manquent pas. Encore tout rĆ©cemment, nous pouvions nous dĆ©placer pour rendre visite aux personnes et ĆŖtre prĆØs d’elles, mais, en ce moment, notre voiture a Ć©tĆ© endommagĆ©e et sa rĆ©paration coĆ»te cher, le long terme dĆ©pend aussi du manque d’Ć©lectricitĆ©. Par ailleurs nos Ć©conomies s’Ć©puisent, mĆŖme si la Providence de Dieu ne nous abandonne pas car avons rĆ©cemment rĆ©ussi Ć acheter le nĆ©cessaire pour subvenir Ć nos besoins en cette pĆ©riode.Ā Ā» « Et nous avons Ā rĆ©alisĆ© que se prĆ©sentait un nombre incroyable d’occasionsĀ de vivre pleinement l’Ćvangile – continue Rose – Chaque jour, chez les voisins et Ā au contact de nos voisins et de nos proches, nous sommes en prĆ©sence de dĆ©tresses et de besoins qui nous obligent Ć ĆŖtre attentifs, Ć chaque instant, pour partager le peu que nous avons. Chaque fois nous nous demandons ce que Marie, Joseph et JĆ©sus feraient Ć notre place. Nous avons vu avec joie qu’un bon groupe de voisins, au lieu de rester enfermĆ©s chez eux, a commencĆ© Ć se faire des amis, fruit, nous semble-t-il, de nombreuses initiatives que nous avons menĆ©es en silence pour aider et encourager ces relations.Ā Ā» « La rĆ©alitĆ© c’est que nous sommes physiquement, mentalement et Ć©motionnellement Ć©puisĆ©s, dit Oscar, mais mĆŖme sāil en est ainsi, nous sommes certains que l’Esprit Saint nous aidera et qu’Ć travers nous, Il pourra donner aux autres la joie et l’espĆ©rance que nous voulons transmettre. Il y a une semaine, mĆŖme si nous n’avions pas d’Ć©lectricitĆ©, nous avons pensĆ© rencontrer un groupe de jeunes du Mouvement pour partager nos expĆ©riences, nos rĆ©flexions et regarder un film ensemble. Ils nous ont tous dit que ces jours difficiles favorisent de nombreux Ć©changes dans leurs familles : grĆ¢ce Ć l’absence de tĆ©lĆ©phones portables, de tĆ©lĆ©vision, d’Ć©cole, de travail et d’autres engagements, des dialogues profonds naissent dans les familles et des questions qui ne sont jamais abordĆ©es sont traitĆ©es. Beaucoup ont pu prier ensemble et partager ce qu’ils avaient avec leurs voisins. Il est intĆ©ressant de noter que les personnes font preuve dāune attention particuliĆØre en faisant leurs achatsĀ : elles pensent non seulement Ć leur propre famille, mais aussi Ć lāĆ©ventuelle utilitĆ© de ces articles pour les autres.
Propos recueillis par Anna Lisa Innocenti
Avr 13, 2019 | Non classifiƩ(e)
Des voix des habitants de JĆ©rusalem, un point de vue qui laisse entrevoir des germes d’espoir dans la ville la plus contestĆ©e du monde, au-delĆ de ce que la chronique nous transmet quotidiennement. https://vimeo.com/319726800
Avr 11, 2019 | Non classifiƩ(e)
Roberto Catalano, du Centre pour le dialogue interreligieux des Focolari, nous offre une lecture du contexte, du parcours historique et gĆ©opolitique qui a accompagnĆ© la rĆ©daction du document historique sur la FraternitĆ© humaine pour la paix et la vie commune, co-signĆ© par le Pape FranƧois et l’Imam d’al-Azhar, Ahamad al-Tayyib Ć Abu Dhabi, le 4 fĆ©vrier dernier. La fraternitĆ© universelle est-elle encore un objectif prioritaire pour l’humanitĆ© ? Quelle valeur a-t-elle Ć une Ć©poque dominĆ©e par les empreintes digitales, les frontiĆØres personnelles et collectives toujours plus tranchĆ©es, les nouveaux protectionnismes Ć©conomiques et ainsi de suite ? La dĆ©claration d’Abu Dhabi signĆ©e par le pape FranƧois et l’imam d’al-Azhar remet la fraternitĆ© au centre de l’Ć©chiquier gĆ©opolitique et mĆ©diatique : le ton clair et concret du document-dĆ©claration propose la fraternitĆ© comme un objectif pour toute la famille humaine et pas seulement pour les deux religions chrĆ©tienne et musulmane. Roberto Catalano nous explique le contexte et le parcours de cette Ć©tape fondatrice du dialogue pour la paix mondiale. Quelle est la valeur de la dĆ©claration signĆ©e par le pape FranƧois et l’imam al-Tayyib Ć Abou Dhabi le 4 fĆ©vrier dernier ? Le document sur la fraternitĆ© reprĆ©sente un jalon et propose un texte qui restera un paradigme de rĆ©fĆ©rence. Il est impossible de ne pas reconnaĆ®tre sa valeur profondĆ©ment novatrice. Une fois de plus, nous sommes confrontĆ©s Ć une Ā« premiĆØre absolue Ā» de la part du Pape Bergoglio. Jamais auparavant dans l’histoire de l’Ćglise un pape avait signĆ© un document commun avec un dirigeant d’une autre religion. La signature s’est dĆ©roulĆ©e dans un contexte prĆ©cis, caractĆ©risĆ© par des accolades, des discours, des dĆ©placements, main dans la main, des dirigeants de l’Eglise catholique et d’al-Azhar. Le texte commun interpelle non seulement les chefs religieux et les experts, mais aussi tous les croyants et les habitants du monde.
Les Emirats Arabes sont reprĆ©sentatifs de ce monde globalisĆ© : la pĆ©ninsule arabique est le cÅur de l’Islam mais elle compte aussi une prĆ©sence croissante de travailleurs d’autres pays et cultures…. Abu Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis et lieu de la signature du document, est la dernier prolongement de la pĆ©ninsule arabique. Tous ces Etats ont une signification importante tant sur l’Ć©chiquier de l’Ć©conomie que sur celui de la gĆ©opolitique. En quelques dĆ©cennies, la possession de pĆ©trole a permis un progrĆØs vertigineux grĆ¢ce Ć une main d’Åuvre provenant de pays comme les Philippines, l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh. La pĆ©ninsule arabique est le cÅur de l’Islam mais elle est une vĆ©ritable mosaĆÆque musulmane. Le Royaume saoudien est dominant, lāimage de l’Islam sunnite qui s’identifie au wahhabisme, qui soutient Ć©galement le salafisme au niveau international. Face Ć tout cela, on assiste Ć un nouveau phĆ©nomĆØne de communautĆ© chrĆ©tienne. Alors que les Ćglises chrĆ©tiennes traditionnelles et apostoliques du Moyen-Orient vivent des moments dramatiques qui forcent souvent les chrĆ©tiens Ć fuir, la rĆ©gion des Ćmirats est peuplĆ©e par un nouveau christianisme, un vĆ©ritable Ć©chantillon du christianisme d’aujourd’hui. La majoritĆ© des catholiques sont philippins et indiens mais proviennent aussi du Moyen-Orient. Nous sommes dans la pĆ©riode de la mondialisation et l’Ćglise dans les Ćmirats est l’une des expressions les plus caractĆ©ristiques. Le 800ĆØme anniversaire de la rencontre entre FranƧois d’Assise et le sultan Malik al-Kamil a Ć©tĆ© Ć©voquĆ© lors du rĆ©cent voyage du pape FranƧois au Maroc. Ce pape semble avoir entrepris une sorte de Ā« pĆØlerinage de paix Ā»…. C’est vrai. Abu Dhabi sāinsĆØre dans cet anniversaire, comme le signe du souhait d’ĆŖtre Ā« un frĆØre qui cherche la paix avec ses frĆØres ” pour Ā« ĆŖtre des instruments de paix Ā». La dĆ©claration du Concile Nostra Aetate dĆ©clare Ā« qu’au cours des siĆØcles, de nombreux dĆ©saccords et inimitiĆ©s sont apparus entre chrĆ©tiens et musulmans Ā» et, par consĆ©quent, le Concile les a exhortĆ© Ā« Ć oublier le passĆ© et Ć exercer sincĆØrement la comprĆ©hension mutuelle ainsi qu’Ć dĆ©fendre et promouvoir ensemble pour tous les hommes la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la libertĆ©”. En 2006, Ć Ratisbonne, une citation de BenoĆ®t XVI avait provoquĆ© un contentieux douloureux et complexe avec le monde musulman. Beaucoup avaient perƧu la phrase citĆ©e par Ratzinger comme une offense au Coran mĆŖme si elle faisait rĆ©fĆ©rence Ć la relation entre foi et raison et entre religion et violence. Une saison plutĆ“t orageuse s’Ć©tait ouverte durant laquelle l’UniversitĆ© d’al-Azhar avait interrompu ses contacts avec le Vatican. Dans les annĆ©es qui suivirent, avec une grande patience diplomatique, les relations se sont rĆ©tablies, inspirĆ©es Ć la Evangelii Gaudium qui, aprĆØs avoir dĆ©fini le dialogue interreligieux comme un Ā« devoir pour les chrĆ©tiens comme pour les autres communautĆ©s religieuses Ā» (EG 250), avait affirmĆ© la pertinence des relations entre chrĆ©tiens et musulmans. Enfin, en mai 2016, l’Imam al-Tayiib Ć©tait au Vatican. Son commentaire Ć chaud Ć©tait significatif : Ā« Nous reprenons le chemin du dialogue et nous espĆ©rons qu’il sera meilleur de ce qu’il l’Ć©tait auparavant Ā». La rĆ©ponse au geste d’accueil de FranƧois n’a pas tardĆ© Ć venir. En 2017, l’Imam a accueilli le Pape FranƧois au Caire, l’invitant Ć une ConfĆ©rence internationale pour la paix. A cette occasion, le Pape, aprĆØs avoir affirmĆ© avec force que Ā« seule la paix est sainte et qu’aucune violence ne peut ĆŖtre perpĆ©trĆ©e au nom de Dieu car elle profanerait son Nom Ā», a proposĆ© trois orientations qui Ā« peuvent aider au dialogue : le devoir d’identitĆ©, le courage de l’altĆ©ritĆ© et la sincĆ©ritĆ© des intentions Ā». Une profonde comprĆ©hension spirituelle entre les deux chefs religieux s’est progressivement dĆ©veloppĆ©e.
Stefania Tanesini
Avr 9, 2019 | Non classifiƩ(e)
En Colombie, une Fondation pour les enfants contraints Ć combattre ou Ć travailler dans les plantations de coca. āāCrĆ©er un lieu où les enfants pauvres puissent trouver de la dignitĆ©, puissent penser et rĆ©aliser leurs rĆŖves et parcourir un chemin sur lequel ils puissent ĆŖtre formĆ©s Ć une mentalitĆ© de justice et de paixāā. Cāest avec ces objectifs que Don Rito Julio Alvarez, prĆŖtre du diocĆØse de Ventimiglia-Sanremo, a donnĆ© naissance en 2006, au cÅur de la rĆ©gion du Catatumbo, au nord est de la Colombie, Ć la Fondation Oasis dāAmour et de Paix.
Issue dāun des quartiers les plus pauvres de la rĆ©gion, où Don Rito est nĆ© et a vĆ©cu pendant vingt ans, lāONG veut offrir une opportunitĆ© de rĆ©parer les dĆ©gĆ¢ts causĆ©s Ć tant dāenfants qui dans le pays, ont Ć©tĆ© enrĆ“lĆ©s parmi les milices de guerre et contraints Ć travailler dans les plantations de coca. Un but mĆ»ri par lāexpĆ©rience personnelle de Don Rito, qui ā lit-on sur le site de la Fondation http://www.oasisdeamorypaz.org/ – āādepuis tout petit, il a connu la guĆ©rilla, les groupes rĆ©volutionnaires illĆ©gaux qui passaient souvent par le village et essayaient de convaincre les plus petits Ć sāenrĆ“ler. Quelques-uns de ses copains, Ć¢gĆ©s aussi de 11 ou 12 ans, ont cĆ©dĆ© aux chantages des rĆ©volutionnaires et sont morts tuĆ©s dans les heurts avec lāarmĆ©e rĆ©guliĆØre. Son ami dāenfance aussi est parti avec les groupes armĆ©s et a Ć©tĆ© tuĆ© Ć 14 ans. On nāa mĆŖme pas retrouvĆ© la trace de son corps, abandonnĆ©āā. Dans les annĆ©es ā90 ā raconte-t-il ā les paysans de la zone ont Ć©tĆ© dupĆ©s par le fait quāen cultivant la Coca, ils auraient eu la vie changĆ©e, mais bien au contraire, cela a aggravĆ© la situation. En ā99 les paramilitaires entrĆØrent et il y eu de grands massacresāā. Devenu prĆŖtre en 2000, de lāItalie, don Rito observe la souffrance de son peuple blessĆ© par la guerre Ć©clatĆ©e Ć cause du contrĆ“le des plantations de coca, qui voyait sāopposer, les forces paramilitaires, les groupes armĆ©s pro-gouvernementaux et les guĆ©rilleros. Sur un territoire de 250.000 habitants, 13.000 environ furent tuĆ©s en quelques annĆ©es. Sa famille fut Ć©galement obligĆ©e Ć Ć©vacuer et nombreux de ses amis furent tuĆ©s.
Le besoin dāaider ces gens Ć©tait fort. Avec les membres de sa famille Ć Catatumbo, il dĆ©cida de mettre sur pied une maison pour les enfants-soldats et pour ceux qui viennent des plantations de coca. āāNous avons commencĆ© en 2007 ā se souvient-il – dans une petite cabane dans laquelle nous avons accueilli les premiers 10 adolescents. Nous nāavions pas un sou mais beaucoup de bonne volontĆ©. Nous avons arrangĆ© les lits, ma sÅur jouait le rĆ“le de maman et sāoccupait de faire Ć manger. Ma maman māa prĆŖtĆ© les couverts, les assiettes, les casseroles et les couvertures. Lāaventure a ainsi commencĆ©āā. Aujourdāhui, la Fondation a deux centres, des projets qui concernent lāĆ©levage de poissons et de bĆ©tail et des plantations de bananes et de cafĆ©. Les jeunes qui sont accueillis sont des centaines : quelques-uns sont devenus eux-mĆŖmes des formateurs et responsables de lāONG. Un dāentre eux, qui avait parmi les membres de sa famille un narcotrafiquant, est engagĆ© en politique. āāJāaime beaucoup voir Ć la Fondation, ces enfants que jāai vu cueillir les feuilles de coca avec les mains blessĆ©es ā cāest la pensĆ©e Ć©mue de don Rito ā ici, ils grandissent et vivent dans un environnement de paix, se sentent en sĆ©curitĆ© et peuvent penser Ć un futur diffĆ©rent. Tout cela me pousse Ć aller de lāavant sans craintes. La confiance dans le Seigneur me donne la certitude que cette Åuvre pourra aller de lāavantāā.
Claudia Di Lorenzi
Avr 7, 2019 | Non classifiƩ(e)
Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algĆ©rien, voit l’Ć©ducation comme un processus : Ā« Nous devons donner plus de responsabilitĆ©s aux enfants, leur faire confiance et les guider afin que leurs compĆ©tences de leadership se dĆ©veloppent dĆØs le plus jeune Ć¢ge “.
Ā« Les enfants sont le pilier de notre travail ; depuis toujours, nous nous consacrons Ć eux dans le but de les rendre forts parce qu’ils sont l’avenir Ā». A l’occasion de la confĆ©rence promue le 2 mars dernier en Italie par le Mouvement des Focolari sur le thĆØme de l’Ć©ducation, Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algĆ©rien, parle de son engagement Ć©ducatif en faveur des jeunes : il faut partir dāeux pour construire un monde meilleur.
Amine, tu as dit que pour obtenir des rĆ©sultats, il est important d’avoir une vision, des objectifs Ć long terme, et de les partager si possible avec dāautres. Quelle est ta vision dans le domaine de l’Ć©ducation ?
Je crois que nous, les sociologues, nous sommes les mĆ©decins de la sociĆ©tĆ© et qu’en tant que tels, nous devrions aller sur le terrain et affronter les phĆ©nomĆØnes sociaux de toutes sortes. Dans cette perspective, ma vision est de Ā« rendre le monde meilleur Ā», non seulement pour nous mais aussi pour les gĆ©nĆ©rations futures. Nous pouvons tous le faire, mais seulement si nous commenƧons Ć nous changer nous-mĆŖmes, Ć partir aussi des petites choses.
Si nous voulons construire une société plus juste, il est essentiel de nous consacrer à la formation des jeunes. Quels sont les contenus, les compétences et les méthodes à proposer ?
Mes parents m’encouragent, me soutiennent et me guident constamment. Depuis mon enfance, ils m’ont donnĆ© le sens des responsabilitĆ©s. Je me souviens encore des paroles de mon pĆØre : Ā« Amine, rends-nous fiers de toi Ā». Il disait toujours de mettre Ā« Allah Ā», Ā« Dieu Ā» Ć la premiĆØre place dans tout ce que je faisais : c’est alors seulement que je rĆ©ussirais. Le premier pilier de l’Ć©ducation, Ć mon avis, est donc la famille. Il faut ensuite travailler les compĆ©tences : donner plus de responsabilitĆ©s aux enfants, leur faire confiance et les guider pour qu’ils acquiĆØrent des compĆ©tences en leadership dĆØs leur plus jeune Ć¢ge ; leur faire confiance, les soutenir et utiliser des paroles positives afin qu’ils puissent dĆ©velopper leur estime de soi, leurs dĆ©sirs et leurs objectifs ; encourager les enfants Ć penser de maniĆØre critique et leur apprendre Ć partager leurs opinions avec les autres. Toutes ces compĆ©tences ne peuvent ĆŖtre acquises qu’en travaillant sur le terrain, notamment par le biais de programmes d’Ć©changes où des jeunes de diffĆ©rents pays se rencontrent, et aussi en changeant la mĆ©thode d’enseignement traditionnelle pour rendre l’apprentissage facile et amusant.
Les chefs religieux, les institutions et les ONG demandent une attention particuliĆØre pour l’environnement mais leurs initiatives sont insuffisantes. On parle d’une nomination pour le prix Nobel de la Paix de la jeune SuĆ©doise Greta Thunberg, promotrice des marches des jeunes pour le climat Ć travers l’Europe. Cela signifie-t-il que nous avons besoin de jeunes pour rĆ©veiller les adultes ?
J’admire beaucoup le courage et la dĆ©termination de cette jeune fille qui, bien que trĆØs jeune, est pleinement consciente des problĆØmes environnementaux, ce qui est trĆØs rare aujourd’hui, mĆŖme chez les adultes. Cette grande Ā« battante Ā» envoie un message fort au monde. J’ai beaucoup de respect pour elle, nous devrions ĆŖtre inspirĆ©s par son exemple. Je crois que les grandes rĆ©alisations commencent par de petites choses.
Traverser l’AlgĆ©rie en vĆ©lo, de sa frontiĆØre avec le Maroc jusquāĆ celle avec la Tunisie, peut ĆŖtre un moyen pour encourager l’engagement pour l’environnement. Peux-tu nous dire comment cela s’est passĆ© ?
Nous sommes un groupe d’amis ; nous dĆ©bordons de passion et de motivation et notre dĆ©sir est d’inspirer les jeunes. Depuis 2012, notre philosophie est la suivante : si t veux un changement durable, commence Ć te changer toi-mĆŖme. Au fil du temps, nos objectifs ont grandi et nous avons dĆ©cidĆ© de relever le dĆ©fi d’un nouveau projet : traverser l’AlgĆ©rie d’est en ouest en 15 jours. Un projet nĆ© pour sensibiliser Ć la protection de l’environnement, promouvoir les valeurs de la citoyennetĆ©, Ć©duquer par le sport. Mes deux amis, Elhadi et Naim et moi, avons fait une vidĆ©o sur notre projet et en seulement une semaine, la vidĆ©o s’est rĆ©pandue si vite que les gens ont commencĆ© Ć nous contacter et Ć nous offrir leur aide. MĆŖme pendant le voyage – en aoĆ»t 2017 – nous avons reƧu beaucoup de soutien et les rĆ©sultats ont Ć©tĆ© incroyables : 2 millions dāabonnĆ©s sur les rĆ©seaux sociaux et Ć la tĆ©lĆ©vision ; nous avons collaborĆ© avec plus de 15 associations, structures pour enfants et clubs pour cyclistes. Nous sentions quāAllah, Dieu, Ć©tait avec nous tous les jours et nous lui avons demandĆ© courage, soutien et force pour accomplir la mission. Ce fut aussi une expĆ©rience spirituelle, nous avons reƧu les priĆØres des AlgĆ©riens et le soutien de nos familles. En seulement deux semaines, nous avons lancĆ© d’autres campagnes de sensibilisation et, aprĆØs le projet, de nombreuses personnes ont suivi notre chemin.
Claudia Di Lorenzi
Avr 4, 2019 | Non classifiƩ(e)
Fin mars, la Coordination Ćtat d’Urgence du Mouvement des Focolari a Ć©tĆ© activĆ©e pour venir en aide aux communautĆ©s touchĆ©es par les inondations dans le Sud-est africain, en particulier dans une mission Ć Dombe. Ildo Foppa, le responsable, nous a envoyĆ© un message. « Ici, nous avons quatre maisons dāaccueil, une Ć©cole agricole et un centre de jour, qui ont Ć©tĆ© complĆØtement submergĆ©s par l’eau. Nous avons tout perdu : meubles, papiers, animaux, tracteurs. Maintenant, nous sommes dans notre petit hĆ“pital, qui a Ć©tĆ© Ć©pargnĆ© ainsi que l’Ć©glise, la maison des moniales et le pensionnat. Nous nous occupons de 1 300 personnes hĆ©bergĆ©es dans deux Ć©coles. Les nĆ©cessitĆ©s sont nombreuses. Nous avons surtout besoin de tentes, de nourriture, de couvertures, de simples barques pour traverser la riviĆØre. Autour de notre mission, beaucoup de gens sont morts, surtout des enfants. Ils sont beaucoup plus nombreux que ce qui a Ć©tĆ© communiquĆ©. Lorsque le niveau de l’eau a baissĆ©, on a retrouvĆ© des corps suspendus aux arbres. Hier, j’ai rencontrĆ© dans la rue un jeune homme dĆ©sespĆ©rĆ© qui ne savait pas où aller, Ć la recherche de qui sait qui. Quand il m’a racontĆ© son histoire, je n’ai pas pu me retenir, je l’ai pris avec moi et je l’ai emmenĆ© vivre avec nous Ā Ć la mission : « Il y a eu soudain la montĆ©e des eauxĀ Ā», – māa-t-il dit- “J’ai pris mon fils de huit mois, ma femme et mes deux frĆØres et nous nous sommes retrouvĆ©s sur un arbre. Tout Ć coup l’arbre est tombĆ© et je les ai vus un Ć un entraĆ®nĆ©s par le courant. Je suis le seul rescapĆ©, parce que je me suis accrochĆ© Ć un tronc d’arbre. Je suis restĆ© 30 heures dans l’eau, Ć 5 km de chez moi.Ā Ā» Il s’appelle Silvestre et il a 22 ans. Des histoires comme celle-ci, nous en apprenons continuellement. Nous restons ici, dĆ©cidĆ©s Ć aider ces gens qui ont dĆ©jĆ beaucoup souffert auparavant. Mais quelque chose me dit qu’un grand bien nous attend. Nous vous demandons de prier pour que nous ayons la santĆ© et la force suffisantes pour avancer dans cette mission que Dieu nous a confiĆ©e. Je vous embrasse!Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ildo Foppa Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Ā Si vous le souhaitez, vous pouvez nous aider de la maniĆØre suivanteĀ : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Banca Popolare Etica BIC : CCRTIT2T Urgence Mozambique Ou : Action pour Familles Nouvelles ONLUS (APN) IBAN : IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima Code SWIFT/BIC: BCITITMX Urgence Mozambique
Avr 2, 2019 | Non classifiƩ(e)
Silvio Daneo, dĆ©cĆ©dĆ© rĆ©cemment, avait une connaissance approfondie du continent asiatique où il avait vĆ©cu pendant prĆØs de 30 ans et dont il parlait plusieurs langues, et il a apportĆ© une contribution importante dans le domaine du dialogue interreligieux, pas seulement dans le mouvement des Focolari. Ces derniĆØres annĆ©es, il s’est engagĆ© en faveur des personnes seules et marginalisĆ©es. Maintenant il repose au cimetiĆØre de Loppiano. Ā« Il n’est pas facile de rĆ©sumer en quelques lignes une vie intense et aventureuse comme la sienne. Dans son dernier livre, il affirme qu’il a vĆ©cu sept vies, dĆ©couvrant continuellement la richesse de Dieu en chaque personne rencontrĆ©eĀ». Cāest avec ces mots que Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a rappelĆ© le souvenir de Silvio Daneo qui, tout au long de sa vie, pour faire connaĆ®tre la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, a vĆ©cu dans de nombreux pays, de l’AmĆ©rique du Nord Ć l’Asie : USA, Philippines, Chine, Hong Kong, Macao, Taiwan, Inde, ThaĆÆlande, Pakistan puis Singapour, Malaisie, IndonĆ©sie, Vietnam. En 1962, Ć¢gĆ© de 21 ans, il effectue son premier voyage Ć destination des Ćtats-Unis et ouvre, avec deux autres focolarini, le premier centre masculin du Mouvement en AmĆ©rique du Nord. Quatre ans plus tard, il s’envole vers l’autre bout du monde et rejoint les Philippines en compagnie de Guido Mirti, connu dans le Mouvement sous le nom de Cengia. En Asie, au fil des ans, il contribuera Ć la naissance des communautĆ©s des Focolari dans de nombreux pays. Il avait un amour inconditionnel pour le peuple, sans idĆ©es arrĆŖtĆ©es, soucieux des personnes et de leur bien : il aidait chacune avec un cÅur gĆ©nĆ©reux pour qu’elle puisse percevoir l’amour de Dieu Ć travers ses gestes quotidiens. Peu de discours et beaucoup de services concrets. Un jour, il accompagne un jeune homme du Mouvement dans un temple bouddhiste pour son ordination et dort par terre pendant des jours entiers, mangeant ce que les moines lui donnent, par des tempĆ©ratures tropicales incroyables, piquĆ© par les moustiques. Un Ć©pisode qui a marquĆ© le dĆ©but du dialogue interreligieux en ThaĆÆlande. Silvio a apportĆ© une contribution fondamentale Ć la connaissance des moines bouddhistes thaĆÆlandais. En 1995, il organise la premiĆØre rencontre entre le moine bouddhiste Phra Mahathongrattanathavorn et Chiara Lubich et il continuera Ć en suivre les dĆ©veloppements tant que sa santĆ© le lui permettra. Silvio connaissait des musulmans, des hindous, des parsis, des gourous et cherchait le bien des personnes en prĆ©sence desquelles il se trouvait. Silvio m’a beaucoup apportĆ© : je lui dois l’ouverture que je ressens envers les grandes religions et le fait de ne pas me sentir gĆŖnĆ© en prĆ©sence de personnes ayant des croyances diffĆ©rentes des miennes. Ā« J’ai Ć©voquĆ© Ć plusieurs reprises – dit-il dans l’un de ses livres – que, dans chaque pays d’Asie où j’ai vĆ©cu et dont j’ai essayĆ© d’assimiler la culture et les traditions, j’ai Ć©tĆ© enrichi par la connaissance des diffĆ©rentes traditions religieuses. J’ai eu de nombreuses occasions concrĆØtes de rencontrer des personnes pratiquant les religions les plus diverses, et c’est Ć partir de leur tĆ©moignage de vie, de priĆØre, de mĆ©ditation, de cohĆ©rence, de dĆ©vouement aux autres, d’honnĆŖtetĆ© dans leur travail quotidien, quāest nĆ© en moi le besoin de connaĆ®tre le contenu des doctrines enseignĆ©es par leurs religions respectives Ā». Ensemble, en 1990, nous avons travaillĆ© avec succĆØs Ć l’ouverture d’une ligne commerciale au Vietnam. Un jour, il nous a surpris quand, Ć Bangkok, nous l’avons vu en train de soigner les blessures de quelques ouvriers qui construisaient la route passant devant sa maison : Ć genoux, il dĆ©sinfectait et pansait leurs plaies. Un geste impensable Ć cette Ć©poque et qui avait frappĆ© ces simples travailleurs. Quelques jours plus tard, ceux-ci, de leur propre initiative, ont construit la rampe d’accĆØs entre sa maison et la route sans accepter d’argent, Ć la grande surprise de tous. Silvio a rencontrĆ© des Ć©vĆŖques, des prĆŖtres, des imams, des rabbins et des moines, les saluant souvent dans la langue de leur pays, au grand Ć©tonnement de tous. Ā« S’il venait Ć l’esprit de quelqu’un de faire mes Ć©loges – Ć©crivait Silvio Daneo dans l’introduction de son dernier livre – il commettrait involontairement une erreur. Je suis convaincu, du moins je l’espĆØre, de nāavoir Ć©tĆ© qu’un instrument, souvent trĆØs peu docile. (…) Tout le mĆ©rite et la reconnaissance vont Ć Lui, Dieu, le seul capable d’accomplir de si grandes Åuvres Ā». Au cours de ces derniĆØres annĆ©es passĆ©es Ć Rome, marquĆ© par la maladie, il a suivi sa trajectoire en se dĆ©pensant pour les prisonniers, pour les gens seuls, abandonnĆ©s, en collectant des vivres et tout ce qui pouvait leur ĆŖtre utile. Il y a environ un an, lorsque je l’ai rencontrĆ© avec un groupe de moines bouddhistes thaĆÆlandais, j’ai rĆ©alisĆ© Ć quel point la maladie l’avait purifiĆ©. Il avait gardĆ© son incomparable sourire et son visage lumineux, mĆŖme si empreint de douleur. Parce que la vie, c’est aussi – pensai-je – savoir comment avancer jusquāau bout en prĆ©servant ce qui compte, savoir comment transformer en amour, toujours plus intensĆ©ment, toute la douleur qui vient Ć notre rencontre.
Luigi Butori
Mar 31, 2019 | Non classifiƩ(e)
āāA Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions lāamour rĆ©ciproqueāā. Interview Ć Claude Gamble, pionnier des Focolari au Maroc. AprĆØs le voyage apostolique dans les Ćmirats Arabes, le voyage du Pape au Maroc a Ć©tĆ© une autre importante occasion, comme lui-mĆŖme lāavait dit, āāafin de dĆ©velopper ultĆ©rieurement le dialogue interreligieux et la connaissance rĆ©ciproque entre les fidĆØles des deux religionsāā. Claude Gamble, qui a suivi dĆØs la naissance, les premiĆØres communautĆ©s des Focolari dans le pays, nous offre quelques brefs flaches tirĆ©s de son expĆ©rience : Quels sont les dĆ©fis Ć relever pour les chrĆ©tiens au Maroc ? Le dĆ©fi Ć relever est celui de construire des ponts. Aujourdāhui, nous sommes dans une phase dāextrĆ©mismes qui implique tout le monde, chrĆ©tiens et musulmans. Dans les quartiers pauvres, cāest trĆØs dangereux parce que les gens sont pris par des idĆ©alismes qui les radicalisent. En allant Ć la messe Ć Tanger, avec un groupe de personnes qui partagent lāesprit des Focolari, il nous est arrivĆ© plusieurs fois de voir des pierres lancĆ©es pour intimider, mais nous croyons dans la fraternitĆ© universelle et cāest cela que nous sommes appelĆ©s Ć tĆ©moigner. Peu Ć peu quelquāun accepte cette amitiĆ©. En AlgĆ©rie, où jāai vĆ©cu, les exemples de fraternitĆ© sont nombreux : chaque fois que jāallais rendre visite Ć une famille, je me sentais Ć la maison. Ils Ć©taient tous musulmans mais nous Ć©tions des frĆØres. LāamitiĆ© est lāantidote Ć lāextrĆ©misme. A Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions lāamour rĆ©ciproque.
Que pouvons-nous nous attendre de ce voyage Ć la pointe du cheminement pour le dialogue ? Le dialogue nāest pas la recherche pour savoir qui a la vĆ©ritĆ©, parce que la vĆ©ritĆ©, Dieu seul la possĆØde. Moi je pense que le Pape, en tant que reprĆ©sentant de lāĆglise catholique, peut montrer comment il vit sa maniĆØre dāĆŖtre chrĆ©tien. Il sāagit donc dāun tĆ©moignage et cela, on ne peut le refuser. Surtout parce que lui vient dans la paix. La beautĆ© de la mentalitĆ© arabe est lāaccueil, ils accueilleront donc le Pape comme un frĆØre qui leur est cher. La rencontre entre le Pape et le Roi est une invitation Ć vivre ensemble pour le bien de lāhomme. Dans le Mouvement, nous parlons de dialogue mais aussi de āācommunionāā. Vivre en communion signifie que je peux parler en tant que chrĆ©tien et toi en tant que musulman, et nous pouvons vivre ensemble en partageant nos expĆ©riences. Ceci peut se faire au niveau des relations personnelles ; non de peuples, car le dialogue est de lāordre du āātoi Ć moi et de moi Ć toiāā. De quelle maniĆØre des personnes de fois et de convictions diffĆ©rentes peuvent-elles se sentir frĆØres? Au niveau humain, il est nĆ©cessaire de valoriser ce qui est commun. Dans le Coran, toutes les sourates, mise Ć part une, commencent avec la phrase āāAu nom de Dieu, le MisĆ©ricordieuxāā, et avec la parole misĆ©ricorde, un musulman se rapproche fort de ce que nous signifions par la parole amour. Donc avec les musulmans, nous pouvons partager la parole misĆ©ricorde, qui vient du terme rahma qui signifie le sein maternel, où il y a le berceau de la vie. Et Dieu, qui est misĆ©ricordieux, rappelle lāamour de la maman qui protĆØge son enfant. La mĆŖme chose vaut pour lā hĆ©breu rehem, qui a la mĆŖme racine sĆ©mantique de rahma, et traduit les āāentraillesāā, ici aussi, de nouveau, le sein maternel. Et donc aussi pour le juif, la misĆ©ricorde de Dieu signifie que nous devons avoir un amour de maman pour les autres. Pour les athĆ©es, cāest la mĆŖme chose : un athĆ©e qui croit dans lāhomme, croit dans lāamour maternel pour lāautre. Il y a 800 ans , Saint FranƧois rencontrait le sultan al-KĆ£mil en signe de paix. Il envoya les premiers frĆØres au Maroc. Depuis lors, la prĆ©sence des franciscains dans le pays a toujours rencontrĆ© un grand respect. Au Maroc, les FrĆØres Mineurs se laissaient mettre en prison pour donner du courage aux dĆ©tenus dans les prisons. Deux dāentre eux ont Ć©tĆ© martyrisĆ©s. RĆ©cemment, le vicaire gĆ©nĆ©ral de Tanger a retrouvĆ© dans les bibliothĆØques espagnoles et marocaines, plus de 160 lettres Ć©crites entre les franciscains et les sultans du Maroc, dans lesquelles les sultans expriment leur reconnaissance pour leur travail. Cela montre quāil y a un profond respect pour lāĆglise Catholique. Le Roi a demandĆ© le livre qui recueille les lettres afin de connaĆ®tre cet antique rapport. En conclusion, quel terrain commun peut-il y avoir entre chrĆ©tiens et musulmans ? En commun, il y a Dieu. A celui qui me dit que nous nāavons pas le mĆŖme Dieu, je rĆ©ponds que ce nāest pas vrai. Cāest comme une famille où il y a plusieurs enfants. Avec lāaĆ®nĆ©, le pĆØre a peut-ĆŖtre Ć©tĆ© plus sĆ©vĆØre afin de le corriger. Le dernier est peut-ĆŖtre le prĆ©fĆ©rĆ©. Si tu demandes aux deux comment est le pĆØre, le premier te dira quāil en a peur, le dernier que cāest un amour de pĆØre. Et pourtant, cāest le mĆŖme pĆØre vu sous des angles diffĆ©rents.
Claudia Di Lorenzi
Mar 28, 2019 | Non classifiƩ(e)
A l’issue de la premiĆØre rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs, la PrĆ©sidente Maria Voce et le Co-prĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n ont Ć©crit une lettre Ć tous les membres du Mouvement concernant l’engagement des Focolari dans ce domaine. āNous vous invitons tous Ć vous engager avec une grande responsabilitĆ© pour cet objectif si important quāest la promotion du bien-ĆŖtre et la protection des mineursā. Ce sont les paroles de la PrĆ©sidente Maria Voce et du Co-prĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n, dans une lettre envoyĆ©e, le 27Ā mars dernier, Ć tous les membres des Focolari du monde entier, Ć la conclusion de la premiĆØre rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs (voir lettre jointe). Avec 162 participants de 38 pays de tous les continents, cette rencontre, qui s’est tenue du 14 au 17Ā mars Ć Castel Gandolfo (RM), a Ć©tĆ© l’occasion de faire le point sur l’engagement des Focolari pour le bien-ĆŖtre et la protection de chaque personne, engagement qui a toujours Ć©tĆ© prĆ©sent dans le Mouvement comme en tĆ©moignent les nombreuses activitĆ©s de formation, les initiatives et les projets rĆ©alisĆ©s Ć travers le monde pour la promotion de l’enfance et l’adolescence. Lignes directrices et commissions pour la protection des mineurs Depuis avrilĀ 2014, le Mouvement a Ć©galement adoptĆ© des āDirectives pour la promotion du bien-ĆŖtre et la protection des mineursāĀ et, en 2015, une Commission centrale pour la promotion du bien-ĆŖtre et la protection des mineurs (CO.BE.TU.) a Ć©tĆ© crƩƩe. Dans le monde, des Commissions locales, composĆ©es de reprĆ©sentants qualifiĆ©s, ont Ć©tĆ© mises en place. Leur tĆ¢che est āde protĆ©ger, mais aussi de promouvoir les activitĆ©s de formation des membres du Mouvement, en particulier ceux qui mĆØnent des activitĆ©s avec les enfantsā. Les Commissions sont Ć©galement chargĆ©es de recevoir les signalements d’abus prĆ©sumĆ©s et de procĆ©der Ć des vĆ©rifications internes. Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n expliquent dans la lettre quāil y a eu, ces derniĆØres annĆ©es, une vingtaine de signalements et ils dĆ©clarentĀ : Ė®Nous devons avouer, avec une grande tristesse, que mĆŖme dans notre grande famille des Focolari, il y a eu des cas d’abus sur des mineurs causĆ©s par des membres du Mouvement ou par des personnes qui ont participĆ© Ć des manifestations que nous organisons. Il s’agit, pour la plupart, d’Ć©pisodes qui se sont produits il y a longtemps (parfois plus de 20 ans) mais, malheureusement, certains dāentre eux sont rĆ©cents. Des membres consacrĆ©s ont aussi Ć©tĆ© impliquĆ©sā. La mise en place de la Commission centrale et des Commissions locales ā affirment avec gratitude la PrĆ©sidente et le Co-prĆ©sident- a permis non seulement de faciliter le signalement des cas d’abus prĆ©sumĆ©s, mais aussi āde comprendre comment rendre justice aux victimes, comment les accompagner ainsi que leurs familles, et quelles mesures internes appliquer Ć lāĆ©gard des auteurs de ces abus, indĆ©pendamment, bien sĆ»r, des procĆ©dures judiciaires prĆ©vues par les lois de leurs pays respectifsā. TolĆ©rance zĆ©ro Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n rĆ©affirment la ligne de ātolĆ©rance zĆ©roā du Mouvement des Focolari pour toute forme de violence, d’abus, de mauvais traitements ou de harcĆØlement, commis directement ou via Internet, envers toute personne, avec une attention particuliĆØre aux mineurs et aux adultes vulnĆ©rables. Ė®Cela signifie ā expliquent-ils – signaler aux commissions locales ou Ć la Commission centrale tout soupƧon d’abus ou de violenceā. Ils considĆØrent que « penser ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour Ć©viter un scandale ou pour protĆ©ger la bonne rĆ©putation de quelqu’un, est une rĆ©elle tentationā. Ils ajoutent que Ė®chaque cas signifie une profonde purification pour le Mouvement. Acceptons-la avec humilitĆ© et avec une grande compassion pour ceux qui – peut-ĆŖtre aussi Ć cause de notre manque d’attention – ont subi des traumatismes indescriptiblesā. Un engagement global donc, qui ne se limite pas aux seuls membres des Focolari et qui, comme observent Maria Voce et Jesus MorĆ”n en conclusion de leur lettre, devrait sāouvrir toujours plus Ć toute lāhumanitĆ©. Ė®Nous ne pouvons pas ignorer le cri de douleur de tous les enfants et les adolescents du monde. (ā¦) Cela fait partie de notre vocation d’aller Ć leur rencontre. Aussi, nous devrions ĆŖtre Ć l’avant-garde de la dĆ©fense des personnes les plus faibles, partout où elles sont victimes de violence ou d’abus quels quāils soientā. Lettre Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n -protection des mineurs.FR
Mar 28, 2019 | Non classifiƩ(e)
āEurope time to dialogueā est une initiative du Mouvement des Focolari, destinĆ©e Ć contribuer au dĆ©bat dans la perspective des prochaines Ć©lections du Parlement europĆ©en. Le rendez-vous est sur Facebook. Le choix d’un rĆ©seau social comme Facebook est dĆ©cisif : les derniers grands rendez-vous Ć©lectoraux – nous disent les experts – ont Ć©tĆ© influencĆ©s par les incursions dans les rĆ©seaux sociaux de groupes intĆ©ressĆ©s par les rĆ©sultats, souvent poussĆ©s par des visions incompatibles avec les principes de la dĆ©mocratie. Les rĆ©seaux sociaux sont donc un territoire où il faut ĆŖtre prĆ©sent, si l’on faire faire avancer le bien commun, la participation et la solidaritĆ©.
Avec la campagne Europe time to dialogue on exposera le bien-fondĆ©d’une Europe plus fraternelle et plus soudĆ©e Ć une Ć©poque où, dans de nombreuses rĆ©gions,semblent au contraire apparaĆ®tre les nuages de nouveaux Ć©goĆÆsmes sociaux, de nĆ©o-souverainismes, de nationalismes. La culture de lāunitĆ© qui naĆ®t du charisme vĆ©cu par les membres du Mouvement des Focolari est au service d’une politique qui encourage la collaboration, le partage et les synergies. Par ailleurs, parmi les grands tĆ©moins d’une Europe unie, il y a aussi Chiara Lubich et Igino Giordani, qui ont toujours dit clairement qu’une Europe unie devrait promouvoir la paix mondiale et le partage Ć lāĆ©chelle planĆ©taire. Ā« Les Ćtats-Unis d’Europe pour les Ćtats-Unis du Monde Ā» : ainsi, Giordani dĆØs les annĆ©es 1920 et Chiara Lubich, au cours des nombreuses occasions où elle s’est adressĆ©e aux hommes politiques du monde entier, ont clairement entrevu la vocation du Vieux Continent. C’est pourquoi la communication de Europe time to dialogue prĆ©sente deux volets : un message qui nous vient de lāhistoire et qui sāappuie sur certains textes concernant l’Europe unie et sa mission universelle, Ć travers des figures telles que Chiara Lubich, Igino Giordani, Pasquale Foresi, Alcide De Gasperi, Konrad Adenauer, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, Jean Monnet⦠et un commentaire actuel, sur la vision qui naĆ®t du message de ces grands tĆ©moins Ć la lecture des Ć©vĆ©nements de notre temps. Pour nous suivre, il vous suffit de se connecter Ć Europe time to dialogue sur Facebook, dāapporter une contribution avec un commentaire, une rĆ©flexion, et partager des messages avec tous ses amis.
Alberto Lo Presti
Mar 26, 2019 | Non classifiƩ(e)
Anna Maria, Jessica et Talat : un tĆ©moignage d’amitiĆ© entre fidĆØles des trois religions monothĆ©istes. Quand les murs de la mĆ©fiance et des prĆ©jugĆ©s s’effondrent, on peut commencer Ć regarder l’avenir avec courage et Ć espĆ©rer. https://vimeo.com/319725857
Mar 24, 2019 | Non classifiƩ(e)
Interview rĆ©alisĆ©e au secrĆ©taire pour la CongrĆ©gation pour lāĆducation Catholique prĆ©sent au congrĆØs EduxEdu : āāIl faut reconstruire le pacte entre Ć©ducateur et Ć©duquĆ©āā. Il y a des questions qui ne trouvent pas de solutions dĆ©finitives dans un monde en continuelle Ć©volution. Il faut toujours garder le rythme, corriger, rĆ©interprĆ©ter et surtout trouver le moyen de sortir des si nombreuses solitudes qui rongent celui qui sāoccupe aujourdāhui dāĆ©ducation. Depuis toujours, mais particuliĆØrement ces derniĆØres annĆ©es, lāĆglise a donnĆ© une grande importance Ć lāattention apportĆ©e Ć lāurgence Ć©ducative vue comme un des dĆ©fis anthropologiques les plus courageux Ć relever de notre Ć©poque. Et Ć propos de ce dĆ©fi, le Pape FranƧois continue Ć insister parce que cāest vraiment lĆ quāest le vulnus, le point le plus fragile, la cause des inĆ©galitĆ©s sociales croissantes, cāest un dĆ©fi qui est trop souvent sous-Ć©valuĆ© par la politique et donc Ć©cartĆ© et isolĆ© dans la totale indiffĆ©rence. Mgr. Vincenzo Zani, SecrĆ©taire de la CongrĆ©gation pour lāĆducation Catholique, en a parlĆ© lors de la table ronde intitulĆ©e āāLa vitalitĆ© des rĆŖves : donner une Ć¢me Ć lāĆ©ducationāā, au congrĆØs international qui sāest terminĆ© depuis peu Ć Castel Gandolfo, āāEdu x Eduāā, āāSāĆ©duquer pour Ć©duquer ā grandir ensemble dans la relation Ć©ducativeāā. Le projet est nĆ© en 2016, et a vu la participation dāenviron 400 Ć©ducateurs, jeunes, enseignants des Focolari, issus de diffĆ©rents pays. Un cartel de promoteurs, en plus du Mouvement des Focolari, a soutenu cette annĆ©e lāinitiative, comme lāuniversitĆ© LUMSA, lāInstitut Universitaire Sophia, lāAMU (Actions pour un Monde Uni asbl), EdC (Ćducation et UnitĆ©) et AFN Actions Familles Nouvelles asbl).
Lāintervention de Mgr. Zani a visĆ© Ć analyser surtout la fracture entre les gĆ©nĆ©rations, une fracture entre les cultures, les valeurs, les idĆ©aux, provoquĆ©e Ć©galement par la rĆ©volution digitale, un potentiel extraordinaire mais qui bien souvent dĆ©soriente. LāavĆØnement de lāĆØre de lāinfosphĆØre, les dĆ©veloppements dans le domaine des technologies de lāinformation et de la communication sont en train de modifier les rĆ©ponses Ć des questions fondamentales. Face Ć un tel scĆ©nario, quelle est la proposition du Pape FranƧois ? Si nous retournons un moment vers le passĆ©, nous dĆ©couvrons que lāĆ©ducation Ć©tait une mission communautaire, un partage relationnel. Tisser un rĆ©seau, ouvrir un dialogue Ć 365 degrĆ©s entre tous les agents Ć©ducatifs est la clĆ© qui peut relever ce dĆ©fi. Ćduquer ne signifie en effet pas rester accrochĆ©s aux propres sĆ©curitĆ©s, ni mĆŖme sāabandonner uniquement aux dĆ©fis, mais garder ensemble les valeurs, les propres visions et se mettre en rapport avec les autres rĆ©alitĆ©s et une de ces dimensions est celle de la transcendance, du rapport avec Dieu, a soulignĆ© Mgr. Zani. Lāinvitation est celle de se mettre en rapport et en service avec les autres, proposer un savoir non du type sĆ©lectif, mais relationnel, qui tende Ć inclure, rĆ©tablir Ć part entiĆØre, les bases pour un āāpacte Ć©ducatifāā qui laisse lāespace Ć la responsabilitĆ© Ć©ducative sociale afin de reconstruire harmoniquement la relation entre la famille, lā Ć©cole, les institutions Ć©ducatives et civiles ainsi que la culture. Il est donc nĆ©cessaire de refonder cette alliance pour ĆŖtre Ć la hauteur des dĆ©fis que le Pape nous a lancĆ©s.
Et cāest justement afin de relancer lāengagement Ć reconstruire le pacte Ć©ducatif, que le Pape a chargĆ© la CongrĆ©gation pour lāĆducation Catholique de promouvoir un Ć©vĆ©nement mondial qui aura lieu le 4 octobre prochain Ć Rome. āāIl faut en effet, – a affirmĆ© Mgr. Zani , accompagner les femmes et les hommes du troisiĆØme millĆ©naire, mais surtout les jeunes, Ć dĆ©couvrir le principe de fraternitĆ© qui est en toile de fond de lāentiĆØre rĆ©alitĆ© : principe rendu toujours plus Ć©vident par lāinterdĆ©pendance planĆ©taire et par le destin commun Ć toutes les crĆ©atures. Le Pape proposera une āāMagna cartaāā de principes et dāobjectifs qui sera souscrite par lui-mĆŖme et par un reprĆ©sentation de personnes influentes, expressions des diffĆ©rents mondes vitaux et institutionnels du monde, afin quāelle devienne un engagement Ć assumer Ć tous les niveaux Ć travers des projets concrets dans le milieu Ć©ducatif. Reconstruire le pacte Ć©ducatif au niveau global, en Ć©duquant Ć la fraternitĆ© universelle, signifie recomposer la trame des relations sociales souffrantes, abĆ®mĆ©es par les Ć©goĆÆsmes individuels et par les aviditĆ©s collectives, en misant au contraire sur le respect et sur lāamour envers lāautre pour transformer et amĆ©liorer la vie personnelle et sociale. Si nous voulons changer le monde ā rĆ©pĆØte le Pape FranƧois ā il faut changer lāĆ©ducationāā.
Patrizia Mazzola
Mar 22, 2019 | Non classifiƩ(e)
Dans la famille ou au travail, partager ce que nous avons et ce que nous sommes peut aider Ć crĆ©er de nouvelles relations. Changement de cadeau Notre anniversaire de mariage approchait et, Ć notre insu, nos enfants sāaffairaient Ć nous prĆ©parer une surprise. Je suis mariĆ©e depuis 46 ans et j’ai cinq enfants. Deux jours avant de cĆ©lĆ©brer notre anniversaire avec mon mari, nous avons reƧu des billets pour un voyage : nos enfants nous avaient offert un sĆ©jour Ć l’hĆ“tel. Nous Ć©tions radieux. Quelques minutes plus tard, le tĆ©lĆ©phone sonnait chez nous : c’Ć©tait une dame que je connais qui, attristĆ©e, nous informait qu’une personne gravement malade avait besoin d’une opĆ©ration urgente mais elle n’avait pas les moyens financiers pour la payer. Le montant nĆ©cessaire pour l’intervention correspondait prĆ©cisĆ©ment Ć celui des billets du voyage. Nous n’y avons pas rĆ©flĆ©chi Ć deux fois : nous avons abandonnĆ© les vacances pour aider cette personne. L’opĆ©ration a eu lieu le jour de notre anniversaire. L’opĆ©ration s’est bien passĆ©e et cette personne va mieux maintenant. (A. – Angola) Sauver la clinique Je travaille dans l’administration d’une clinique et le bilan a Ć©tĆ© clĆ“turĆ© Ć perte durant ces derniĆØres annĆ©es. De grandes difficultĆ©s de dialogue existaient entre les directeurs jusqu’il y a peu, et malgrĆ© mes signaux d’alarme, personne n’envisageait la possibilitĆ© de revoir la gestion des comptes de la clinique. Un jour, j’ai compris que je ne pouvais plus me taire devant la mauvaise gestion et les honoraires exorbitants des diffĆ©rents professionnels qui travaillent pour nous. Je me suis dāaccord avec une des associĆ©es avec qui jāai une bonne relation de confiance et nous avons demandĆ© une analyse des coĆ»ts et des entrĆ©es par un expert sĆ©rieux. Cette action a conduit Ć de petites amĆ©liorations ; aprĆØs la prĆ©cĆ©dente dĆ©cision de fermer la clinique, mon chef a accordĆ© une autre annĆ©e d’essai. Le premier examen des comptes a rĆ©vĆ©lĆ© un excĆ©dent de personnel et il a Ć©tĆ© dĆ©cidĆ© de licencier une personne et d’en rĆ©duire une autre Ć temps partiel. J’ai proposĆ© de rĆ©duire le nombre d’heures pour tout le monde plutĆ“t que de perdre une personne. La proposition a Ć©tĆ© acceptĆ©e. Les problĆØmes sont encore nombreux mais j’essaie d’ĆŖtre disponible mĆŖme chez moi pour Ć©couter tout le monde, accepter les incertitudes et les craintes des collĆØgues, surtout la peur de perdre leur emploi. (R. G. – Italie) Jāai commencĆ© par mon immeuble Ā« Un samedi aprĆØs-midi, je suis descendu dans le hall de mon immeuble et j’ai soigneusement dĆ©posĆ© sur une petite table tout ce que j’avais ramassĆ© dans ma chambre Ć coucher Ā», raconte G., 7 ans. Les jours prĆ©cĆ©dents, en effet, G. avait soigneusement choisi des bandes dessinĆ©es, des revues et sa collection de coquillages pour installer un petit marchĆ© pour ses voisins. Ā« J’ai aussi Ć©crit une annonce – poursuit-il ā en invitant les familles qui vivent dans mon immeuble Ć visiter mon stand et Ć faire des achats, māoffrant quelques minutes de leur temps prĆ©cieux. Pendant environ deux heures, j’ai accueilli les gens et je leur ai expliquĆ© que le produit de la vente servirait Ć aider certains enfants pauvres Ā». Plusieurs personnes ont achetĆ© divers articles et la somme rĆ©coltĆ©e a Ć©tĆ© importante et est devenue une contribution Ć un projet de solidaritĆ©. (G.-Italie)
Mar 22, 2019 | Non classifiƩ(e)
Certaines communautĆ©s des Focolari ont Ć©galement Ć©tĆ© touchĆ©es par les inondations en Afrique du Sud-Est Ces derniers jours, de violentes inondations ont frappĆ© le sud-est de l’Afrique, en particulier la partie centrale du Mozambique. Nous sommes en contact avec les membres du Mouvement des Focolari dans les rĆ©gions de Beira et Chimoio. Certains d’entre eux gĆØrent une mission d’environ 500 personnes qui abrite un centre de rĆ©cupĆ©ration (Fazenda da EsperanƧa), une Ć©cole, deux collĆØges et un hĆ“pital. En ce moment, toute la mission est submergĆ©e par l’eau et se retrouve isolĆ©e, sans eau potable, sans Ć©lectricitĆ© et sans nourriture. Heureusement, il n’y a pas de morts, mais il y a plusieurs victimes dans la rĆ©gion. La Caritas et les autoritĆ©s s’efforcent d’atteindre les zones reculĆ©es pour y apporter de la nourriture et des produits de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. Mais le plus grand dĆ©fi viendra quand l’eau se retirera et, comme le dit Monseigneur Dalla Zuanna, Ć©vĆŖque de Beira, Ā« on devra commencer la reconstruction alors que les phares de lāurgence seront Ć©teints Ā». C’est pourquoi la Coordination d’urgence du Mouvement des Focolari s’est employĆ©e Ć recueillir des contributions et Ć les utiliser pour aider la population sur place. Ceux qui souhaitent contribuer peuvent le faire de la maniĆØre suivante : Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Banca Popolare Etica BIC: CCRTIT2T Emergenza Mozambico Ou bien: Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima Codice SWIFT/BIC: BCITITMX Emergenza Mozambico
Mar 20, 2019 | Non classifiƩ(e)
DĆ©couvrir que son enfant souffre d’un trouble mental peut ĆŖtre un choc qui peut paralyser l’esprit et lāaction des parents. Mais lāeffort d’Ć©couter, d’accompagner, de persĆ©vĆ©rer, de se donner, peut lāemporter. Vivre le handicap en grandissant ensemble. C’est la voie choisie par Natalija et Damijan Obadic, SlovĆØnes, mariĆ©s depuis 14 ans, parents de quatre enfants. Le plus jeune, Lovro, a maintenant six ans et on lui a diagnostiquĆ© il y a trois ans un dĆ©ficit d’attention. Il ne semblait pas y avoir d’alternative aux mĆ©dicaments et aux traitements standardisĆ©s. Au lieu de cela, le couple a fait l’expĆ©rience que la relation fait partie de la thĆ©rapie et renforce le traitement. Elle trouve mĆŖme parfois des solutions originales. Mais aucun rĆ©sultat n’est dĆ©finitivement atteint, le parcours est un dĆ©fi quotidien. L’union de la famille et l’union avec Dieu soutiennent le chemin. Natalija, comment avez-vous rĆ©agi Ć la nouvelle que votre fils souffre d’un dĆ©ficit d’attention ? Les enfants porteurs de ce handicap que j’avais rencontrĆ©s dans mon travail d’Ć©ducatrice et leurs Ć©normes problĆØmes ont dĆ©filĆ© dans mon esprit. Ce jour-lĆ , Damijan et moi avons rĆ©alisĆ© que le plus grand acte d’amour que nous pouvions faire pour Lovro et pour nous tous Ć©tait que l’un des deux laisse son travail. Nous avions une hypothĆØque et des salaires modestes, mais nous savions que pour aider correctement Lovro, nous devions lui consacrer beaucoup d’amour, de temps et d’Ć©nergie. C’Ć©tait trĆØs douloureux, nous avions une grande incertitude mais nous Ć©tions certains que Dieu nous aimait et nous aurait soutenu.
Que vous apprend l’expĆ©rience avec Lovro ? Nous avons appris Ć l’Ć©couter complĆØtement. Quand tu lui donnes des instructions, tu dois vĆ©rifier qu’il les a comprises, tu dois le suivre dans chaque action et le faire revenir Ć ce qu’il doit faire, sinon il commence Ć jouer. Pour lui, accomplir une action est comme gravir le sommet d’une montagne inaccessible et il se rebelle pour ne pas le faire. Parfois, il entre en crise en criant de tous ses poumons. Il jette tout ce qu’il voit, il donne des coups de pied et des coups de poing. Ensuite, avec calme et gentillesse, tu dois trouver un moyen de le rĆ©orienter pour qu’il fasse ce qu’il devait faire. Nous avons appris qu’avec notre amour mutuel il est possible de l’aider et que l’amour pour lui nous guide pour comprendre ce qu’il faut faire pour Lovro. Comment faites-vous face aux difficultĆ©s quotidiennes ? Chaque jour, nous prions avec lui pour qu’il puisse faire face Ć ses difficultĆ©s. Il est conscient qu’il a un trouble et cela l’aide Ć y faire face. Avec seulement notre amour mutuel, nous rĆ©ussissons Ć suivre les instructions des spĆ©cialistes. Nous avons compris que Lovro doit toujours ressentir notre amour inconditionnel. En lui parlant, nous essayons de trouver le moyen de nous amĆ©liorer chaque jour. Vos autres enfants sont Ć©galement impliquĆ©s dans cette Ā« attention spĆ©ciale Ā» pour Lovro ? Quelle est la relation entre eux ? Avec les autres enfants, nous avons parlĆ© de ce que nous devions faire pour lui, ce que nous pouvions prĆ©tendre et comment nous pouvions persĆ©vĆ©rer pour l’aider. Comme il s’agit d’une question trĆØs exigeante, nous avons dĆ©cidĆ© de diviser les jours de la semaine. Nous avons expliquĆ© aux enfants qu’ils ne devaient pas sāapitoyer lorsqu’ils demandent Ć Lovro d’accomplir une tĆ¢che, parce que de cette faƧon ils l’aident Ć apprendre qu’il a des devoirs et quāil doit les accomplir. Ils nous ont beaucoup aidĆ©s et aprĆØs trois mois, nous avons vu les premiers rĆ©sultats. Un soir, nous avons dit Ć Lovro de mettre son pyjama et de venir Ć table. Pour la premiĆØre fois, il l’a fait seul, sans se distraire. Nous lāavons fĆŖtĆ© !
Claudia Di Lorenzi
Mar 19, 2019 | Non classifiƩ(e)
Nous sommes enfants de Dieu et nous pouvons lui ressembler dans ce qui le caractĆ©rise : l’amour, l’acceptation, savoir attendre les temps de l’autre. A la banque Je travaille dans une banque, et j’ai toujours essayĆ© d’ĆŖtre un facteur d’union entre collĆØgues, alors Ƨa m’a fait beaucoup de peine de dĆ©couvrir, un jour, que l’un d’eux m’a utilisĆ© pour dĆ©valoriser son responsable. Ce soir-lĆ , Ć l’Ć©glise, je me suis promis d’enlever de moi toute pensĆ©e nĆ©gative Ć l’Ć©gard de ce collĆØgue et de l’accueillir comme toujours. Plus tard, aprĆØs avoir trouvĆ© un autre emploi, il a annoncĆ© sa dĆ©mission et m’a saluĆ© en me remerciant d’avoir toujours Ć©tĆ© un ami pour lui. Je ne m’y attendais pas, mais j’Ć©tais heureux de savoir que mes efforts n’avaient pas Ć©tĆ© vains. (F.S. – Suisse) Une foi plus mĆ»re Jour aprĆØs jour, mon mari perd sa mĆ©moire et ses capacitĆ©s, et je ne peux plus me baisser pour prendre quelque chose… mais cāest cela la vie ? En Ć©coutant le Pape FranƧois parler aux jeunes des personnes Ć¢gĆ©es, j’ai retrouvĆ© l’espoir et une nouvelle force pour affronter les difficultĆ©s de la vieillesse et de la maladie. J’avais toujours refusĆ© la foi comme remĆØde Ć tous les maux, il m’a fallu toute une vie pour parvenir Ć une foi plus mĆ»re. (F.Z. – Pologne) Deux prĆ©cieuses heures Aujourd’hui, c’Ć©tait mon tour de bĆ©nĆ©volat Ć l’hĆ“pital, mais il pleuvait et j’Ć©tais fatiguĆ©e : aprĆØs tout, j’ai 62 ans et je souffre d’arthrose. Mais en pensant Ć ces malades, j’y suis allĆ©e quand mĆŖme. ArrivĆ©e Ć l’hĆ“pital, j’ai trouvĆ© un patient dĆ©primĆ©, nu, paralysĆ© et personne pour s’occuper de lui. J’ai passĆ© deux heures avec lui, essayant de lui donner tout ce dont j’Ć©tais capable. Et dire qu’hier soir, en faisant le point sur la journĆ©e, je māĆ©tais sentie inutile ! (M. – Italie) Toute seule Quand mon mari est mort, aprĆØs seulement quatre ans de mariage, je me suis demandĆ© : comment pourrai-je Ć©lever mes filles toute seule ? J’ai trouvĆ© la rĆ©ponse dans la Parole de Dieu, qui est le PĆØre de tous. Il me suffisait de rĆ©ussir Ć la mettre en pratique. J’en ai fait l’expĆ©rience Ć maintes reprises, surtout lorsque les problĆØmes sont devenus plus complexes au fur et Ć mesure quāelles grandissaient : choix du type d’Ć©cole, amitiĆ©s, loisirs… Parfois je ressens la mĆŖme tristesse que beaucoup de personnes, seules comme moi pour Ć©lever leurs enfants : c’est alors quāen croyant toujours plus Ć l’amour de Dieu, je trouve l’Ć©quilibre, la possibilitĆ© de reprendre le dialogue avec mes filles, mĆŖme sur les questions les plus dĆ©licates. (I.C. – Italie)
Mar 17, 2019 | Non classifiƩ(e)
Histoire de Marco Bertolini, Ć©ducateur en santĆ© publique dans la pĆ©riphĆ©rie de Rome (Italie) :āāLes Ć©ducateurs aussi ont Ć apprendre des personnes Ć©duquĆ©es et il est possible de transformer les difficultĆ©s en opportunitĆ©sāā. DiagnostiquĆ©e lorsquāil Ć©tait trĆØs jeune, la poliomyĆ©lite nāa pas Ć©tĆ© pour Marco, une prison de laquelle crier sa rage au monde, mais une occasion pour cueillir la richesse de sa vie et la potentialitĆ© que sa āāconditionāā cachait. Pour ensuite aider en tant quāadulte, beaucoup de jeunes āādifficilesāā , Ć dĆ©couvrir la propre beautĆ© et la dignitĆ© dā ĆŖtre avant tout une personne. DĆ©cisive fut pour lui, la rencontre avec les jeunes du Mouvement des Focolari. A 59 ans, aujourdāhui Marco Bertolini ā mariĆ© et pĆØre de deux enfants ā travaille comme Ć©ducateur en santĆ© publique dans un village Ć la pĆ©riphĆ©rie de Rome. Nous lāavons rejoint lors du rĆ©cent congrĆØs sur lāĆ©ducation āāEduxEduāā, qui sāest tenu au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie) : Marco, ton histoire parle dāune difficultĆ© initiale transformĆ©e en opportunitĆ©. Quāest-ce qui lāa menĆ©e Ć cette maturation ? DĆ©jĆ enfant, jāai eu la claire perception de ma diffĆ©rence physique. Alors que mes sÅurs et mes amis vivaient en famille, moi, jāĆ©tais dans un collĆØge. Cela a fait grandir en moi une rage vis-Ć -vis de ceux que jāestimais ĆŖtre plus chanceux que moi. Cāest ainsi que je cherchais la confrontation, je mettais les miens Ć lāĆ©preuve pour voir sāils māaimaient. Puis Ć lāĆ¢ge de vingt ans, le tournant dans ma vie. JāĆ©tais Ć la recherche dāun sens Ć donner Ć ma vie lorsque je rencontrai les jeunes des Focolari qui vivaient lāĆvangile, ils Ć©taient unis et se respectaient. Moi dans mon village, Ć la pĆ©riphĆ©rie de Rome, jāen combinais des vertes et des pas mĆ»res et ma rĆ©putation nāĆ©tait pas fameuse, mais eux, māacceptaient comme jāĆ©tais. Ils me faisaient sentir que jāĆ©tais une personne et ne regardaient pas mes dĆ©fauts. Ils māexpliquaient quāils essayaient dāaimer le prochain, comme cāest Ć©crit dans lāĆvangile. Moi jāĆ©tais incrĆ©dule, je pensais que lāĆvangile est une belle chose mais que dans la vie, il faut jouer des coudes. Et au contraire, petit Ć petit, ils māont montrĆ© que vivre lāĆvangile est possible et peut changer la vie. Comment es-tu devenu Ć©ducateur ? Au dĆ©part, jāai Ć©tudiĆ© la thĆ©ologie. Jāai dĆ©couvert le rapport avec Dieu et me suis demandĆ© si ma vocation nāĆ©tait pas le sacerdoce. Cāest ainsi que je suis entrĆ© au sĆ©minaire en māengageant dans diffĆ©rents services. A Rome, je collaborais avec Caritas et au centre dāĆ©coute, je māoccupais surtout des clochards : lĆ je compris que ma vocation Ć©tait l āengagement social. Les personnes que jāavais le plus Ć cÅur Ć©taient les jeunes. Je voulais partager avec eux le cadeau que jāavais reƧu en rencontrant les jeunes du Mouvement, pour quāeux aussi puissent dĆ©couvrir la valeur profonde de la vie. Je suis donc sorti du sĆ©minaire et jāai commencĆ© Ć Ć©tudier comme assistant social et Ć©ducateur. Lorsquāon approche les āājeunes difficilesāā, on pense tout au moins les āāmaĆ®triserāā. Mais cueillir la āāblessureāā quāils portent Ć lāintĆ©rieur dāeux-mĆŖmes reprĆ©sente un dĆ©fi difficile : comment les affronter ? Les jeunes nāont pas Ć ĆŖtre āāmaĆ®trisĆ©sāā mais Ć©coutĆ©s et compris. Lāapproche que jāutilise est celle que Dieu a eue avec moi : il māa acceptĆ© comme jāĆ©tais. Et donc avant tout, je les accueille ainsi, tels quāils sont, avec leur langage, sans rien vouloir changer en eux, mais en leur faisant comprendre quāil y a quelquāun qui les aime. Je pars de mon expĆ©rience avec Dieu et de leurs Ć©motions. Les jeunes sont aidĆ©s en leur faisant des propositions de vie diffĆ©rentes. En quelque sorte, cāest un peu comme instaurer avec eux un āāpacte Ć©ducatifāā. Veux-tu nous raconter une expĆ©rience Ć ce propos ? Cela fait plusieurs annĆ©es que je fais partie dāune Ć©quipe qui organise un camp de travail, appelĆ© āāstopānāgoāā, où aux adolescents est donnĆ©e une opportunitĆ© formative, Ć la lumiĆØre de lāidĆ©al de lāunitĆ©. Je me souviens dāune maman cĆ©libataire de 19 ans, avec une histoire douloureuse, qui alternait des attitudes adultes et infantiles. Nous nous demandions si son insertion allait ĆŖtre profitable pour elle et pour les autres. Nous dĆ©cidĆ¢mes de faire un pacte avec elle : elle pouvait sortir du camp de travail Ć tour de rĆ“le avec un de nous, adultes, et en Ć©change, nous lui demandions le respect des rĆØgles du camp et la participation aux activitĆ©s. Elle accepta et ce fut une course dans lāĆ©quipe pour quāelle se sente aimĆ©e, acceptĆ©e et jamais jugĆ©e. JāexpĆ©rimentai lĆ que les Ć©ducateurs ont aussi Ć apprendre des personnes Ć©duquĆ©es et quāil est possible de transformer une difficultĆ© en opportunitĆ©.
Claudia Di Lorenzi
Mar 15, 2019 | Non classifiƩ(e)
Six thĆ©matiques pour six ans, un cheminement dāapprofondissement qui part du milieu de lāĆ©conomie, de la communion du travail. Le monde uni, un objectif engageant mais non utopique, que lāon peut rejoindre si on agit sur de nombreux et diffĆ©rents fronts. Les nouvelles gĆ©nĆ©rations des Focolari le savent bien, celles auxquelles Chiara Lubich avait suggĆ©rĆ© de sāacheminer sur les nombreuses āāvoiesāā qui mĆØnent Ć un monde uni, de les connaĆ®tre et de les approfondir afin de rejoindre cet objectif. Cāest justement Ć ce propos-lĆ quāest partie des jeunes, lāidĆ©e dāun parcours mondial en six annĆ©es quāils ont appelĆ© āāPathways for a united worldāā, parcours pour un monde uni. Un cheminement avec des actions et des approfondissements sur six grandes thĆ©matiques. Ces prochains mois, nous vous proposerons des tĆ©moignages et des expĆ©riences de vie vĆ©cue sur la premiĆØre de celles-ci : lā Ć©conomie, la communion et le travail.
Donner ce que nous avons de trop ā Depuis que nous sommes mariĆ©s, chaque annĆ©e nous sentons que nous devons partager notre superflu avec les autres. LāexpĆ©rience a commencĆ© pendant les prĆ©paratifs au mariage, lorsque nous avons reƧu Ć©normĆ©ment aussi bien en affection quāen aide financiĆØre. Nous avions dĆ©cidĆ© alors de faire une donation Ć une association du Timor Oriental qui aide concrĆØtement les enfants en difficultĆ©, gĆ©rĆ©e par le prĆŖtre qui nous a mariĆ©s. Cela a Ć©tĆ© incroyable de recevoir, peu aprĆØs la donation, exactement dix fois autant. Chaque annĆ©e, ensuite, nous nous sommes fixĆ©s lāobjectif de donner une partie de nos rentrĆ©es pour alimenter la communion des biens qui se vit au niveau du Mouvement des Focolari. Justement ce matin, jāavais Ć peine fait le versement pour cela, lorsque jāai reƧu une veste, belle, Ć la mode, juste Ć ma taille. (S. et C. – Italie) LāĆ©pargne dans la tirelire ā Jāai cinq ans et je vis Ć Alep (Syrie). Il y a quelque temps, jāavais su que les jeunes du Mouvement des Focolari avaient dĆ©cidĆ© de passer une soirĆ©e dans un monastĆØre de religieuses qui sāoccupent de personnes Ć¢gĆ©es et qui leur apportent le repas du soir. Moi aussi, je voulais participer. Le jour avant le rendez-vous, jāai cependant Ć©tĆ© malade et jāai dĆ» aller chez la pĆ©diatre. Alors quāelle māauscultait, jāen ai profitĆ© pour lui parler de cette initiative. āāDocteur, demain, avec ma famille, nous voulions aller rendre visite Ć quelques personnes Ć¢gĆ©es. Pour contribuer, jāai vidĆ© ma tirelire. Mais moi demain, je peux y aller ? āā. Et elle de me rĆ©pondre :āāOui, tu peux y aller, car maintenant, tu es en bonne santĆ©. Mais je te restitue aussi les sous avec lesquels tu as payĆ© la visite, parce que jāaimerais aussi participer Ć votre initiativeāā. (G. – Syrie) Impliquer la ville ā Je connais beaucoup de personnes qui nāont mĆŖme pas ce qui est indispensable pour vivre. Que faire ? En en parlant avec les collĆØgues, un partage spontanĆ© est nĆ©. Je recevais beaucoup de choses que je distribuais ensuite Ć des familles en difficultĆ©. LāidĆ©e sāest rĆ©pandue et les choses reƧues augmentaient, jāavais dĆØs lors besoin de plus dāespace et dāaide. Un couple dāamis a mis Ć la disposition un magasin et un collĆØgue, avec lequel nous sommes trĆØs diffĆ©rents aussi bien au niveau des idĆ©es que de la culture, ainsi que deux jeunes travailleurs, ont donnĆ© de leur temps Ć la disposition pour cette initiative. AprĆØs un mois, nous avons inaugurĆ© notre āāBazar communautaireāā. Ćtaient prĆ©sents, lāĆchevin des Services Sociaux et quelques Conseillers Communaux. En travaillant, nous avons commencĆ© Ć āāfaire rĆ©seauāā avec les institutions sociales de la ville et nous avons Ć©laborĆ© une liste de mails pour mettre en contact celui qui a quelque chose Ć donner et celui qui est dans le besoin. Nous recevons des collaborations et tous types dāobjets, de personnes seules ou dāentreprises. Le Bazar est devenu un point de rĆ©fĆ©rence pour les personnes seules qui ont ainsi la possibilitĆ© de se rendre utiles. Un jour, pour aider une blanchisserie sociale Ć acheter une machine adĆ©quate, jāai demandĆ© Ć un collĆØgue de māaccompagner : āāCāest la premiĆØre fois que je termine une annĆ©e en ayant fait quelque chose pour les autres – māa t-il dit au retour ā je suis heureux. Merci de māavoir parlĆ© de cette initiative !āā. (M.D.A.R. – Portugal)
Mar 15, 2019 | Non classifiƩ(e)
Les Juniors pour un Monde Uni du Mouvement des Focolari et Prophetic Economy adhĆØrent Ć “FridaysForFuture”, l’initiative mondiale pour la protection de l’environnement lancĆ©e par Greta Thunberg.
Ce matin, dans le jardin du Centre International du Mouvement des Focolari Ć Rocca di Papa (Italie), la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce et le coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n ont plantĆ© un arbre (direct facebook de l’Ć©vĆ©nement) pour soutenir l’initiative internationale #FridaysForFuture promue par Greta Thunberg, la suĆ©doise de seize ans qui est devenue en peu de temps leader en matiĆØre dāĆ©cologie. Le monde a commencĆ© Ć la remarquer quand, au dĆ©but de l’annĆ©e scolaire, Ć l’automne dernier, Greta a dĆ©cidĆ© de faire la grĆØve de l’Ć©cole tous les vendredis matin pour organiser un sit-in devant le Parlement de Stockholm. Son but Ć©tait de protester contre l’incapacitĆ© des dirigeants politiques Ć adopter une position claire au sujet de toutes les questions relatives Ć lāenvironnement. Fin janvier, Ć Davos, en Suisse, elle s’est retrouvĆ©e dans le collimateur des mĆ©dias mondiaux lorsqu’elle a pris la parole devant les grands noms de la planĆØte au World Economic Forum (Forum Ćconomique Mondial ): Ā« Vous dĆ©truisez mon avenir, je ne veux pas que vous espĆ©riez, je veux vous voir en train de paniquer.Ā» Les Juniors pour un Monde Uni (Mouvement des Focolari) et Prophetic Economy ont Ć©galement dĆ©cidĆ© de se joindre Ć l’initiative internationale prĆ©vue aujourd’hui, vendredi 15 mars, pour demander avec force que les conventions internationales en matiĆØre de protection de la planĆØte soient respectĆ©es, que lāon cesse de parler et quāon agisse avec dĆ©termination. Ā« Les prises de position de nombreux politiciens montrent que l’approche top-down (descendante) ne suffit pas , explique Luca Fiorani, coordinateur d‘EcoOne, le rĆ©seau international des opĆ©rateurs des Focolari dans le domaine de l’Ć©cologie et du dĆ©veloppement durable. Les grandes confĆ©rences internationales sur le climat Ć l’ONU montrent qu’il est difficile de prendre des dĆ©cisions communes pour lutter contre le rĆ©chauffement climatique. C’est ainsi que des approches bottom-up (ascendantes) entrent en jeu, c’est-Ć -dire celles par lesquelles la population pousse les puissants Ć prendre des dĆ©cisions efficaces pour Ć©viter le changement climatique. L’initiative de ces jeunes est donc trĆØs importante, car ce sont eux qui en feront le plus les frais Ć l’avenir. Il est donc important que les enfants se mobilisent au niveau mondial et qu’ils fassent bouger les consciences . Si nous n’agissons pas maintenant, il sera peut-ĆŖtre trop tard dans 20 ou 30 ans. MĆŖme le pape FranƧois le rappelle souvent. Il suffit de lire sa lettre sur le CarĆŖme, centrĆ©e sur la conversion Ć©cologique : prier, jeĆ»ner, faire l’aumĆ“ne, mais avec, en toile de fond, le souci de protĆ©ger la crĆ©ation Ā». Sans oublier que l’engagement des Juniors des Focolari en vue dāatteindre l’objectif “Faim ZĆ©ro”, va prĆ©cisĆ©ment dans le sens de l’initiative de Greta Thunberg.
Lorenzo Russo
Mar 14, 2019 | Non classifiƩ(e)
Onze ans aprĆØs la mort de la fondatrice des Focolari, beaucoup d’Ć©vĆ©nements honorent sa mĆ©moire dans le monde. A Rome, le Carinal RyÅko a cĆ©lĆ©brĆ© une messe en prĆ©sence de Maria Voce et de JesĆŗs MorĆ”n. En plus de la foule, du “peuple” de Chiara, de nombreuses autoritĆ©s civiles et religieuses et des amis des Focolari y ont participĆ©. Elle a Ć©tĆ© l’initiatrice de nouvelles formes de vie chrĆ©tienne, une femme totalement donnĆ©e Ć Dieu et avec une identitĆ© “mariale” profonde. C’est prĆ©cisĆ©ment pour cette raison que Dieu a dĆ©posĆ© en elle un don pour l’Ćglise et le monde : le charisme de l’unitĆ©. Telles sont, en rĆ©sumĆ©, les pierres angulaires de la vie de Chiara et du Mouvement des Focolari rappelĆ©es par le cardinalĀ StanisÅaw RyÅko, ancien SecrĆ©taire, puis PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour les LaĆÆcs, lors de la Sainte Messe cĆ©lĆ©brĆ©e le 14 mars Ć Rome dans le plus ancien sanctuaire marial, la Basilique Sainte Marie Majeure, Ć l’occasion du onziĆØme anniversaire de la mort de Chiara Lubich.
En plus de la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, du coprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n et de la foule du “peuple de Chiara”, il y avait aussi des reprĆ©sentants des autoritĆ©s civiles et religieuses, du monde diplomatique et de divers mouvements chrĆ©tiens : une assemblĆ©e variĆ©e, qui semblait rendre Ć Chiara le grand amour qu’elle avait pour l’humanitĆ©. “Combien de fois avez-vous entendu Chiara dire ces mots – se souvient le Cardinal RyÅko : “C’est l’amour qui compte. C’est l’amour qui fait avancer le monde, car si l’on a aussi une mission Ć accomplir, elle est d’autant plus fĆ©conde qu’elle est empreinte d’amour”. Ā« Aujourd’hui, les dĆ©fis que nous vivons personnellement et en tant que peuples ne sont pas moins importants que ceux auxquels Chiara a dĆ» faire face quand elle a commencĆ© – dit une jeune fille qui vient de rencontrer les Focolari. Rien n’est plus pertinent que son message d’unitĆ© aujourd’hui, sa vision d’un monde qui, dans sa diversitĆ© et ses contradictions, peut avancer uni mĆŖme au milieu des polarisations qui semblent dĆ©chirer nos relations Ā». On pouvait saisir, Ć travers les propos du Cardinal RyÅko, son amitiĆ© fraternelle de plusieurs
annĆ©es avec la fondatrice des Focolari ā Ā« Nous avons parcouru ensemble un long chemin Ā»- et une profonde connaissance du don que Dieu lui a fait. Dans la vie d’un Mouvement, la mĆ©moire de ses origines est trĆØs importante, a-t-il soulignĆ©, car l’eau est toujours plus claire Ć la source, de sorte qu’au dĆ©but un charisme se prĆ©sente dans toute sa beautĆ© fascinante et sa nouveautĆ©. Et le Mouvement dĆ©couvre mieux son identitĆ©. Votre identitĆ© la plus profonde est contenue dans le nom mĆŖme de votre Mouvement : Åuvre de Marie. Une prĆ©sence spĆ©ciale de Marie l’accompagne depuis ses dĆ©buts. Cette dimension mariale caractĆ©rise tout votre engagement missionnaire dans le monde. Le Pape FranƧois parle souvent d’un “style d’Ć©vangĆ©lisation mariale” comme Ć©tant celui qui convient le mieux Ć notre Ć©poqueĀ». Il a ensuite dĆ©fini les Focolari comme une “nouvelle gĆ©nĆ©ration” d’hommes et de femmes, de jeunes, de nouvelles familles, tous amoureux de l’amour de Dieu et de l’idĆ©al d’unitĆ©.
A la fin de la cĆ©lĆ©bration, en remerciant toutes les personnes prĆ©sentes, Maria Voce a annoncĆ© l’ouverture le 7 dĆ©cembre de l’annĆ©e consacrĆ©e au centenaire de la naissance de Chiara Lubich. En effet, 2020 sera parsemĆ©e de nombreuses initiatives et manifestations de toutes sortes visant Ć “cĆ©lĆ©brer pour rencontrer” Chiara, comme l’affirme la devise du centenaire lui-mĆŖme. “Nous voulons cĆ©lĆ©brer ce courant de vie nouvelle et universelle que le charisme de l’unitĆ© a introduit dans nos histoires personnelles et celles de nombreux peuples et cultures” – a annoncĆ© la PrĆ©sidente des Focolari. “Nous voulons le faire en donnant Ć des personnes du monde entier l’occasion de rencontrer Chiara aujourd’hui : la connaĆ®tre en tant que personne et redĆ©couvrir la pertinence de son charisme et de sa vision d’un monde vu comme une famille de peuples frĆØres. Une vision Ć contre-courant en ce temps qui voit ressurgir particularismes et souverainismes. Je suis sĆ»re que la rencontre personnelle et collective avec Chiara continuera Ć inspirer des personnes, des idĆ©es et des projets animĆ©s par l’esprit d’unitĆ©. Les cĆ©lĆ©brations commenceront Ć Trente, sa ville natale, le 7 dĆ©cembre prochain, avec l’inauguration d’une grande exposition multimĆ©dia consacrĆ©e Ć Chiara, qui sera Ć©galement proposĆ©e dans diffĆ©rentes capitales du monde. Tout au long de l’annĆ©e, des groupes de pĆØlerins se rendront Ć Trente pour mieux connaĆ®tre sa personne et son hĆ©ritage spirituel. Toujours Ć Rome et dans ses environs, se tiendront au cours de l’annĆ©e divers Ć©vĆ©nements qui vous permettront de dĆ©couvrir de l’intĆ©rieur la vie et l’Åuvre de Chiara au quotidien, de la maison où elle a vĆ©cu Ć la chapelle où elle repose maintenant, au Centre du Mouvement.
Stefania Tanesini
Mar 13, 2019 | Non classifiƩ(e)
Nous devons lāadmettre : onze ans aprĆØs sa mort et Ć la veille du centenairede sa naissance, en 2020, nous avons encore tout Ć dĆ©couvrir sur Chiara Lubich. La meilleure faƧon de sāapprocher au plus intime de son Ć¢me et de comprendre la surabondance de lumiĆØre, de joie et des fruits qui caractĆ©rise sa vie est de la considĆ©rer telle quāelle voulait quāon se souvienne dāelle, cāest-Ć -dire comme Ā« lāĆ©pouse de JĆ©sus abandonnĆ© Ā», Ć savoir de JĆ©sus qui sur la croix se sent abandonnĆ© mĆŖme de Dieu. Elle lāa dit elle-mĆŖme au cours dāune tĆ©lĆ©confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique où, tous les mois, elle rĆ©unissait, en une seule famille mondiale, les nombreuses communautĆ©s des Focolari : Ā« Je voudrais quāon se souvienne de moi uniquement comme lāĆ©pouse de JĆ©sus abandonnĆ© Ā» [1] . Elle commentait : Ā« Cette dĆ©finition possible de ma vie (avec lāaide de Dieu) māest apparue splendide, bien que trĆØs Ć©levĆ©e et encore du domaine du ādevoir ĆŖtreā. Pourtant je lāai ressentie comme ma vocation Ā». Lāhistoire et lāĆglise diront si elle avait vu juste et si elle a atteint ce but ; mais beaucoup dāindices nous laissent Ć penser que ces Ā« noces avec JĆ©sus abandonnĆ© Ā» sont le fil dāor qui passe dans la trame de sa vie et en explique la raison.

Annemarie Baumgarten, aquarelle
Encore toute jeune, elle confiait Ć sa mĆØre la priĆØre quāelle redisait Ć JĆ©sus en son cÅur : Ā«āÆDonne-moi dāĆ©prouver un peu de ta souffrance, surtout celle de ton terrible abandon, afin que je sois plus proche de toi et plus semblable Ć toi qui, dans ton Amour infini, māas choisie et māas prise avec toi.āÆĀ» [2]. Lorsque, au cours de lāĆ©tĆ© 1949, Igino Giordani lui demande de pouvoir lui faire vÅu dāobĆ©issance, Chiara transforme son dĆ©sir en une requĆŖte Ć JĆ©sus eucharistie : Ć©tablir en eux le rapport que JĆ©sus veut. Il dit Ć Giordani : Ā« Tu connais ma vie : je ne suis rien. Je veux vivre, en effet, comme JĆ©sus abandonnĆ©, qui sāest totalement anĆ©anti Ā»[3] . Ce pacte, scellĆ© en JĆ©sus eucharistie, marque le dĆ©but dāune pĆ©riode comblĆ©e dāune telle abondance de lumiĆØre que Chiara lui donnera le nom de Paradis 49. LorsquāĆ la fin de cette pĆ©riode, Giordani la convainc de quitter ce Ciel pour retourner dans la ville où lāhumanitĆ© lāattendait, de son cÅur jaillit la plus ardente dĆ©claration dāamour : Ā« Jāai un seul Ć©poux sur la terre : JĆ©sus abandonné⦠». En 1980, quand la pensĆ©e de la mort la prĆ©occupait, elle a demandĆ© Ć JĆ©sus de lui donner un Ć©lan dĆ©cisif pour bien terminer sa vie et JĆ©sus lui a rappelĆ© comme elle lāavait commencĆ© : en ne voyant et en nāaimant que Lui, abandonnĆ©. Elle a eu lāimpression que JĆ©sus lui disait :Ā« Sache quāen tous ces siĆØcles, en vingt siĆØcles, cāest Ć toi que je me suis rĆ©vĆ©lĆ© AbandonnĆ©. ;si toi, tu ne māaimes pas, qui māaimera ? Ā»[4]. Et lorsquāen lāan 2000 elle a Ć©crit un livre synthĆØse de toute sa vie, elle a mis en Ć©pigraphe : Ā« Comme une lettre dāamourĆ JĆ©sus abandonnĆ© Ā». Et elle a expliquĆ© : Ā« Je ne parviendrai certainement pas Ć exprimer tout ce que je ressens, ou devrais ressentir, envers celui pour lāamour duquel jāai affirmĆ© plusieurs fois que ma vie avait un second nom : gratitude. Ā»[5] . Pendant des dizaines dāannĆ©es, elle a reconnu le visage de son Ćpoux dans ses souffrances personnelles et dans les pans de lāhumanitĆ© les plus frappĆ©s par le mal, et elle sāest efforcĆ©e de le consoler. Enfin, au cours des trois derniĆØres annĆ©es de sa vie, elle a Ć©tĆ© tout entiĆØre unie Ć JĆ©sus abandonnĆ©, dans une nuit obscure si profonde quāelle lāa nommĆ©e Ā« nuit de Dieu Ā» : Ā« Dieu Ć©tait parti trĆØs loin. Lui aussi sāen est allĆ© vers ālāhorizon de la merā. Nous lāavions suivi jusque-lĆ , mais au-delĆ de la mer, derriĆØre lāhorizon, il tombe et on ne le voit plus.VoilĆ ce que lāon Ć©prouve.Alors que lāon croyait que les nuits de lāesprit se terminaient avec lāĆ©treinte de JĆ©sus abandonnĆ©, dans cette nuit-lĆ on se rend compte que lāon entre en JĆ©sus abandonnĆ© Ā»[6].
Michel Vandeleene
[1] Ćme-Ć©pouse. PensĆ©e du 11.11.1999, in C. Lubich, Costruendo il ācastello esterioreā(en construisant le chĆ¢teau extĆ©rieur), CittĆ Nuova, Roma 2002, p.Ā 88. [2] C. Lubich, Lettre de dĆ©cembre 1944, in Lettre des premiers temps, Paris 2010, p.Ā 34. [3] C. Lubich, Paradiso ā49,in AA.VV., Il Patto del ā49 nellāesperienza di Chiara Lubich, (Le Pacte de 49 dans lāexpĆ©rience de Chiara Lubich) CittĆ Nuova, Roma 2012, p.Ā 17. [4] C. Lubich, Conversation avec les focolarini dela Suisse, Baar, 13.11.1980, p.Ā 3. [5] C. Lubich, Il Grido, CittĆ Nuova, Roma 2000, p.Ā 11.Traduit en franƧais sous le titreĀ : Le cri, Nouvelle CitĆ© 2000, p.Ā 1Ā et 14 [6] C. Lubich, Gesù Abbandonato (a cura di H. Blaumeiser), CittĆ Nuova, Roma 2016, p. 152-153.
Mar 11, 2019 | Non classifiƩ(e)
Une mĆØre a Ć©tĆ© assassinĆ©e par son mari ; le maire et la communautĆ© citoyenne rĆ©pondent Ć cette souffrance en se mobilisant pour prendre soin des enfants et en crĆ©ant une Ā« adoption citoyenne Ā». Un geste qui a valu Ć cette ville italienne le Prix Chiara Lubich pour la FraternitĆ© 2019. Alghero est une petite commune de Sardaigne (Italie) avec des racines catalanes. Ici, la tragique nouvelle de l’assassinat de Michela Fiori, 40 ans, mĆØre de deux enfants, par son mari a dĆ©clenchĆ© la gĆ©nĆ©rositĆ© et la solidaritĆ© de la communautĆ© et de son maire, Mario Bruno. Le tĆ©lĆ©phone du premier citoyen n’arrĆŖtait pas de sonner durant les jours qui ont suivi la disparition. Tout le monde voulait faire quelque chose pour les enfants de Michela : du chauffeur du bus scolaire qui s’engageait Ć les accompagner Ć l’Ć©cole au gĆ©rant d’un local qui sāoffrait dāorganiser leurs anniversaires. Ā« J’ai vu la ville se blottir autour des enfants – a expliquĆ© le maire – ; le jour de NoĆ«l, quatre mille personnes ont dĆ©filĆ© en cortĆØge jusquāĆ la maison de Michela. LĆ , j’ai senti que je devais lui faire une promesse : āJe prendrai soin de tes enfantsā ; promesse qui est devenue ensuite : ānous prendrons soin de tes enfantsā Ā». Et de la gĆ©nĆ©rositĆ© de plusieurs personnes est nĆ©e une idĆ©e que le Maire a concrĆ©tisĆ©e en crĆ©ant une Ā« adoption citoyenne Ā», un acte administratif qui, en plus d’exprimer une solidaritĆ© concrĆØte, met en lumiĆØre le tragique phĆ©nomĆØne du fĆ©minicide. Ā« L’adoption citoyenne Ā» signifie que les 44.000 habitants de la ville s’occuperont des deux enfants grĆ¢ce Ć un fonds de soutien. Les dons seront disponibles jusqu’Ć ce que les enfants auront vingt ans et, s’ils dĆ©cident d’aller Ć l’universitĆ©, jusqu’Ć leurs vingt-six ans. Le premier don a Ć©tĆ© fait par la municipalitĆ©, suivi de dons de plus de 300 habitants. Les enfants qui, par dĆ©cision du Tribunal des Mineurs, vivent dĆ©sormais dans une autre ville, GĆŖnes, avec leur grand-mĆØre, ont apprĆ©ciĆ© ce beau geste. Et ils ont remerciĆ© le maire avec la douceur et la simplicitĆ© que seuls les enfants peuvent avoir : ils ont pris une feuille de papier et ont dessinĆ© un cÅur avec le nom du maire et une inscription qui a touchĆ© la communautĆ© : Ā« Merci pour tout Ā». Une telle histoire ne pouvait pas passer inaperƧue par le Jury du Prix Chiara Lubich pour la FraternitĆ©, qui offre une reconnaissance aux MunicipalitĆ©s où des projets ou initiatives communautaires de fraternitĆ© efficace et concrĆØte ont Ć©tĆ© dĆ©veloppĆ©s. C’est pour cette raison qu’Alghero a remportĆ© la dixiĆØme Ć©dition. Mais… l’histoire continue. Le 7 avril 2019, le maire d’Alghero sera Ć Turin, au nord de l’Italie, pour tenir un engagement. Ā« Maman m’avait promis pour mon anniversaire, le 7 avril, que nous aurions Ć©tĆ© au stade – l’aĆ®nĆ© des enfants l’avait dit au maire quelques jours aprĆØs la tragĆ©die – et maintenant qu’elle est partie, qui m’emmĆØnera ? Ā« Moi Ā» avait Ć©tĆ© la rĆ©ponse immĆ©diate de Mario Bruno. Et il en sera ainsi. Giovanni Malagò, prĆ©sident du ComitĆ© National Olympique Italien, a en effet appelĆ© le Maire en assurant qu’il fournirait les billets pour assister au match de football Juventus-Milan. Les enfants pourront Ć©galement voir leur footballeur favori, Ronaldo, qui s’est dĆ©clarĆ© prĆŖt Ć les rencontrer. Dans tout cela, pour eux, le maire est seulement leur ami Mario. Et quand une caissiĆØre pour un paiement leur demande les documents, Ć©tonnĆ©s, ils sāexclament : Ā« Mais elle ne sait pas que vous ĆŖtes le Maire Ā» ?
Paolo De Maina
Mar 10, 2019 | Non classifiƩ(e)
La misĆ©ricorde est un amour qui remplit le cÅur et puis se rĆ©percute sur les autres, sur les voisins comme sur les Ć©trangers, sur la sociĆ©tĆ© tout autour. Le compagnon de voyage Jāai Ć©tĆ© en prison pendant 19 mois, coupable dāavoir frelatĆ© les vins que je commercialisais. A lāintĆ©rieur de la prison cependant, avec lāaide dāun prĆŖtre et de quelques personnes qui venaient faire du volontariat, jāai eu la possibilitĆ© de rĆ©flĆ©chir et de dĆ©couvrir un Dieu diffĆ©rent de celui qui māa Ć©tĆ© enseignĆ©. Jāai affrontĆ© cette Ć©preuve avec une Ć¢me renouvelĆ©e, en commenƧant Ć expĆ©rimenter la vraie libertĆ©, qui est celle qui est intĆ©rieure et qui vient en aimant notre prochain. Le rapport avec ma femme a changĆ© et je me suis aussi rĆ©conciliĆ© avec mes beaux-parents. Mais encore, jāai senti de vouloir pardonner Ć mon associĆ©, responsable avec moi de la fraude. Maintenant que jāai purgĆ© ma peine, mĆŖme si le futur se profile Ć lāhorizon plein dāincertitudes, je sais que Dieu PĆØre est mon compagnon de voyage. (Javier ā Argentine) Paroles de lumiĆØre Entre mon Ć©pouse et moi, sāalternaient des moments de disputes et de silences interminables, avec pour consĆ©quence, une grande souffrance pour nous deux et pour nos enfants. MalgrĆ© lāaide de quelques amis, chacun restait sur sa position, cela semblait ĆŖtre la fin de notre mariage. AveuglĆ© par la colĆØre, jāĆ©tais arrivĆ© au point de me dire quāil valait mieux quitter la maison ou en finir. Heureusement, dans cet enfer, dāautres paroles entendues dans le passĆ© qui avaient Ć©tĆ© alors, paroles de lumiĆØre, māĆ©taient revenues Ć lāesprit : paroles de pardon, dāamour. Comme chrĆ©tien, jāĆ©tais rĆ©ellement sur la mauvaise voie! Au beau milieu dāune nuit dāinsomnies, passĆ©e Ć tenter de chasser mon orgueil, jāai rĆ©veillĆ© ma femme pour lui demander de māaider Ć me souvenir avec humilitĆ© les moments heureux vĆ©cus ensemble. Nous nous sommes embrassĆ©s et nous sommes demandĆ©s rĆ©ciproquement pardon. (un mari africain) Pluie Un soir, je me sentais fort fatiguĆ©e et jāaurais voulu demander aux enfants dāaller dans leur chambre et de dire seuls les priĆØres parce que je voulais aller tout de suite au lit. Mais John, notre fils aĆ®nĆ© māa proposĆ© de dire le chapelet afin de demander la pluie : il ne pleuvait pas depuis longtemps et notre plantation de maĆÆs et de patates douces risquait dāaller mal. Ainsi avons-nous priĆ© ensemble. A ma grande surprise, il a commencĆ© Ć pleuvoir la nuit-mĆŖme et elle a continuĆ© jusquāĆ lāaprĆØs-midi du jour suivant. (B.M. – Ouganda) A lāhĆ“pital Une femme trĆØs pauvre, mĆØre de famille, hospitalisĆ©e depuis de nombreux mois, avait besoin dāaide pour manger mais le personnel ne pouvait pas faire ce travail en plus. Nous avons averti tous les amis de la paroisse, et un aprĆØs lāautre nous sommes allĆ©s lāaider. MalgrĆ© le fait que la situation Ć©tait sans issue, elle sāest un peu amĆ©liorĆ©e, elle rĆ©pondait aux soins et souriait. Lorsque sa voisine de chambre est morte, dans son testament, elle a laissĆ© une petite somme pour aider la famille de cette femme. Lāamour est contagieux⦠(C.C – Espagne)
Mar 8, 2019 | Non classifiƩ(e)
La paix peut se construire de mille faƧons. Parfois, sont sont nĆ©cessaires des lieux de rencontre, de spiritualitĆ©, d’Ć©tude, de dialogue et de formation. Un projet des Focolari pour JĆ©rusalem. https://vimeo.com/319727648
Mar 7, 2019 | Non classifiƩ(e)
Il se situe entre la partie juive et la partie arabe de JĆ©rusalem. Ce sera un lieu de spiritualitĆ©, dāĆ©tude, de dialogue et de formation pour la Ville Sainte et pour le monde entier. Un historien franƧais Ć©crit que JĆ©rusalem nāest pas de JĆ©rusalem, mais quāelle est une ville-monde, une ville dans laquelle le monde entier se donne rendez-vous, pĆ©riodiquement, pour sāaffronter, se confronter, se mesurer. Cāest un laboratoire de la cohabitation ou de la guerre, de lāappartenance commune ou de la haine de lāautre. Il est facile, en effet, de cĆ©der Ć la tentation de voir seulement ce que la chronique nous donne presque quotidiennement sur la ville sainte : les violences entre juifs et palestiniens, la laborieuse rĆ©sistance des chrĆ©tiens dans les lieux saints, mais cāest seulement cela, JĆ©rusalem ? Y a t-il encore lāespace pour lāespĆ©rance et la prophĆ©tie que cette ville reprĆ©sente pour le monde entier ? Chiara Lubich en a toujours Ć©tĆ© convaincue. Elle a Ć©tĆ© en Terre Sainte pour la premiĆØre fois en 1956 et parmi les lieux saints visitĆ©s, un en particulier lāa touchĆ©e : lā āāEscalierāā, cāest-Ć -dire lāantique escalier romain en pierre blanche, situĆ© juste en-dehors des murs de lāancienne ville, Ć cĆ“tĆ© de lāĆ©glise de Saint Pierre en Gallicante. Une tradition dit que JĆ©sus serait passĆ© par lĆ , le soir aprĆØs la derniĆØre cĆØne, en allant vers le Jardin de GethsĆ©mani et que justement lĆ , sur ces pierres, il aurait prononcĆ© la priĆØre pour lāunitĆ© : āāPĆØre que tous soient une seule choseāā. Voici comment Chiara dĆ©crit dans une page de son journal, la forte impression quāelle a eue en ce lieu : “Cāest lĆ que le MaĆ®tre, le cÅur plein de tendresse envers ses disciples, choisis par le ciel certes, mais oh ! combien fragiles encore et incapables de comprendre, Ć©leva sa priĆØre vers le PĆØre en son nom et au nom de tous ceux pour lesquels il Ć©tait venu et allait mourir : Ā« PĆØre saint, garde-les en ton nom que tu māas donnĆ©, pour quāils soient un comme nous sommes un (Jn 17,11). Ā» Cāest lĆ que JĆ©sus avait invoquĆ© le PĆØre pour quāil fasse de nous ses enfants, mĆŖme si nous en Ć©tions loin, par notre faute, pour quāil nous rende frĆØres les uns des autres, dans lāunitĆ© la plus forte, celle de Dieu”. (1) DĆ©jĆ Ć ce moment-lĆ , Chiara dĆ©sira que, juste sur ce petit lopin de terre, naisse un jour un centre pour le dialogue et lāunitĆ©. Un tournant dĆ©cisif fut celui donnĆ© Ć partir des annĆ©es ā80 : on a pu acheter un terrain adjacent Ć lāescalier romain et mettre au point le projet, qui a Ć©tĆ© approuvĆ© en 2016. DerniĆØrement ont Ć©tĆ© effectuĆ©es les premiĆØres excavations prĆ©paratoires aux travaux. Le futur āāCentre pour lāUnitĆ© et la Paixāā avait reƧu une mission prĆ©cise de la part de Chiara : il devra ĆŖtre un lieu de spiritualitĆ©, dāĆ©tude, de dialogue et de formationāā. Un lieu ouvert Ć des personnes de diffĆ©rents Ć¢ges, cultures, croyances et provenances ; orientĆ© Ć stimuler la rencontre, la connaissance de lāautre, Ć favoriser les relations authentiques. Une autre Ć©tape dĆ©cisive a Ć©tĆ© celle de fĆ©vrier dernier lorsque Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a accompli un geste important, en posant dans le terrain, une petite mĆ©daille de Marie, comme signe de lancement de la construction de ce centre. Le projet prĆ©sente une structure polyfonctionnelle, adaptĆ©e Ć accueillir des Ć©vĆ©nements et des initiatives de diffĆ©rentes natures au niveau international et local. Il est possible de contribuer de diffĆ©rentes maniĆØres pour soutenir la construction du centre ; ici toutes les informations utiles.
Stefania Tanesini
1) Chiara Lubich, Ćcrits spirituels/1 : Lāattraction des temps modernes, CittĆ Nuova Editrice, p. 172-179
Mar 5, 2019 | Non classifiƩ(e)
La mort de Pierre-AndrĆ© Blanc a Ć©tĆ© dĆ©finie Ā« un mystĆØre Ā» et Ā« un choc Ā». Une forte dĆ©pression a emportĆ© ce focolarino suisse. La conviction demeure chez ceux qui l’ont connu qu’il a trouvĆ© la paix en ce Dieu-Amour dont il a Ć©tĆ© un tĆ©moin convaincant pour de nombreuses personnes. Ā« Ton dĆ©part, Pierre-AndrĆ©, a Ć©tĆ© trop brutal pour nous. Ta Parole de Vie, tirĆ©e du livre d’EsaĆÆe (43,1), Ā« Je tāai appelĆ© par ton nom, tu es Ć moi Ā», nous donne une idĆ©e du regard d’amour par lequel Dieu tāa certainement accueilli au Paradis Ā». Cāest la derniĆØre phrase que Denise Roth et Markus NƤf, responsables de la citĆ©-pilote des Focolari Ć Montet (Suisse), ont prononcĆ©e lors des funĆ©railles. Elle rĆ©sument bien les sentiments contradictoires des personnes prĆ©sentes : d’une part, une perplexitĆ© ineffable face Ć ce dĆ©cĆØs et, d’autre part, la confiance, voire la certitude qu’il a trouvĆ© la vraie Vie. CinquiĆØme de six enfants, Pierre-AndrĆ© naĆ®t le 2 avril 1962 Ć Sion (Suisse) ; il grandit dans un chaleureux climat familial dans le village valaisan dāAyent. Il suit une formation d’Ć©ducateur spĆ©cialisĆ© et termine ensuite des Ć©tudes de thĆ©ologie. En 1980, Ć l’occasion du Genfest Ć Rome, un Ć©vĆ©nement international des jeunes du Mouvement des Focolari, il entre en contact avec la spiritualitĆ© des Focolari. Il est impressionnĆ© Ā« par la qualitĆ© des relations entre les personnes et par la joie qui se lit sur leurs visages Ā», comme il lāĆ©crira plus tard. De retour chez lui, il s’engage Ć vivre lui aussi ce style de vie Ć©vangĆ©lique. HabituĆ© Ć Ā« rencontrer Ā» Dieu sur les skis lors de retraites en montagne, il dĆ©couvre maintenant dans lāamour concret pour ceux qui l’entourent, une nouvelle faƧon d’entrer en relation avec Lui. Au cours d’un atelier sur les problĆØmes sociaux, il se retrouve soudainement confrontĆ© Ć une personne qui parle de son don complet Ć Dieu. Une question surgit en Pierre-AndrĆ©: Ā« et si Dieu m’appelait Ć vivre comme cette personne ? Mes craintes de suivre Dieu de maniĆØre radicale n’ont pas rĆ©sistĆ© Ć Son intervention Ā», Ć©crira-t-il de cette pĆ©riode. Ā« J’avais simplement essayĆ© de vivre l’Evangile d’une maniĆØre cohĆ©rente et Dieu avait fait le reste. J’ai compris combien Il voulait mon bonheur et, surtout, que j’avais une valeur Ć©norme Ć ses yeux. Il m’a semblĆ© Ć©vident de dire oui Ć JĆ©sus, de Le suivre lĆ où je me sentais appelĆ© : au focolare. En 1989, il commence sa formation et la prĆ©paration Ć la vie donnĆ©e Ć Dieu dans le focolare. Ceux qui lāont connu Ć cette Ć©poque le dĆ©crivent comme sensible Ć tout ce qui Ā« parle Ā» de Dieu, une personne qui a su saisir l’essentiel dans les circonstances et dans le prochain. Il termine lāĆ©cole de formation pour focolarini et entre au focolare Ć GenĆØve (Suisse). DĆØs 2006 il est Ć la CitĆ©-pilote de Montet. Pendant de nombreuses annĆ©es, il apporte une contribution prĆ©cieuse et judicieuse Ć la vie de la communautĆ© des Focolari, se mettant Ć la disposition des autres avec gĆ©nĆ©rositĆ©, rĆ©alisme et discrĆ©tion. Dans le domaine professionnel, il travaille en tant qu’Ć©ducateur auprĆØs d’enfants infirmes moteurs cĆ©rĆ©braux et ensuite auprĆØs de jeunes en difficultĆ© d’apprentissage. Il tĆ©moigne dāune profonde capacitĆ© Ć ĆŖtre proche de la souffrance des autres. Il aime plaisanter et possĆØde un humour subtil. Pierre-AndrĆ© se donne sans rĆ©serve. A la fin mai 2018, il prĆ©sente les premiers symptĆ“mes de dĆ©pression. Il est immĆ©diatement suivi par un mĆ©decin. Lāhospitalisation devient inĆ©luctable Ć la fin juin. En aoĆ»t, il peut retourner Ć Montet les week-ends. En octobre, il peut quitter la clinique et retourner au focolare, suivi par un mĆ©decin spĆ©cialiste. Pendant cette pĆ©riode, il est accompagnĆ© avec beaucoup d’attention et de dĆ©vouement par les autres focolarini qui le voient en continuelle donation aux autres. Il semble que son Ć©tat commence Ć s’amĆ©liorer mais la maladie est plus forte et le 28 novembre, elle l’emporte brusquement. Les funĆ©railles de Pierre-AndrĆ© ont Ć©tĆ©, malgrĆ© la consternation, un moment de grande reconnaissance pour sa vie et pour l’amour dĆ©licat dont il a fait preuve jusqu’Ć la fin.
Joachim Schwind
Mar 4, 2019 | Non classifiƩ(e)
La CitĆ© pilote suisse abrite deux Ć©coles de jeunes : celle des focolarini en formation et celle de ceux qui veulent approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Pour eux, le dialogue, l’Ć©change et l’enrichissement mutuel entre gĆ©nĆ©rations et cultures sont les traits distinctifs de Montet. Ā« Une communautĆ© qui se donne corps et Ć¢me pour montrer Ć l’humanitĆ© que la diversitĆ© n’est pas une fatalitĆ©, mais une grĆ¢ce de Dieu sur l’homme afin dāunir le monde Ā». C’est ainsi que Michael, un jeune du Mali, dĆ©crit la CitĆ© pilote des Focolari Ć Montet, en Suisse. Avec 30 autres jeunes de 13 pays diffĆ©rents, il a passĆ© ici une annĆ©e de formation humaine, spirituelle et professionnelle. Un temps d’Ć©tude, de travail et de vie communautaire, vĆ©cu Ć la lumiĆØre des enseignements de l’Ćvangile et du charisme d’unitĆ© de Chiara Lubich, pour expĆ©rimenter qu’il est possible de construire des relations fraternelles entre des personnes de cultures, de sensibilitĆ©s, traditions et Ć¢ges diffĆ©rents.
En effet, entourĆ©e par les trois lacs de Bienne, Morat et NeuchĆ¢tel, entre collines verdoyantes et paysages qui inspirent la paix et le silence, la CitĆ© pilote internationale des Focolari, crƩƩe en 1981, se caractĆ©rise par la prĆ©sence d’une centaine d’habitants de 35 nations diffĆ©rentes : pour une moitiĆ© ce sont des jeunes qui y vivent un an, pour l’autre des adultes qui assurent sa continuitĆ©. A Montet se croisent les chemins de personnes des cinq continents, de cultures et de religions diffĆ©rentes, de chrĆ©tiens de diverses dĆ©nominations et de toutes gĆ©nĆ©rations. C’est en Suisse, au cours des annĆ©es 60, que Chiara Lubich a eu sa premiĆØre intuition concernant les CitĆ©s pilotes du Mouvement des Focolari ā on en compte aujourd’hui 25 dans le monde ā conƧues comme des lieux-tĆ©moins de la fraternitĆ© universelle : Ā« C’est Ć Einsiedeln que jāai compris, en voyant du sommet d’une colline la basilique et ses environs, que devait naĆ®tre dans notre mouvement une ville qui ne serait pas composĆ©e dāune l’abbaye ni dāhĆ“tels, mais de maisons, dāateliers et dā Ć©coles comme dans une ville ordinaire. Ā» La CitĆ© pilote de Montet abrite deux Ć©coles de formation pour les jeunes. Lāune pour ceux qui se prĆ©parent Ć la vie consacrĆ©e, les focolarini. Et une autre pour ceux qui souhaitent vivre une annĆ©e de vie communautaire et qui sont Ć la recherche de leur vocation. Ā« Le fait d’avoir frĆ©quentĆ© l’Ć©cole de Montet – dit Alejandro de Cuba – avec des personnes de nombreux pays, māa confirmĆ© que le monde uni est possible mĆŖme quand il y a des diffĆ©rences, Ć condition quāil y ait aussi la volontĆ© de le construire. C’est une rĆ©alitĆ© quotidienne Ć apprendre les uns des autres. Il sāagit de construire l’unitĆ© dans la diversitĆ© grĆ¢ce Ć l’amour. C’est une merveilleuse aventure Ā».
Ā« Ici – explique AndrĆ© du BrĆ©sil – les jeunes ont la possibilitĆ© d’Ć©tudier l’Ć©thique, la sociologie, la thĆ©ologie, le dialogue interculturel et d’approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. Ils peuvent mettre en pratique ces enseignements dans leur travail, en consolidant ainsi les bases d’un avenir professionnel plus responsable et plus cohĆ©rent dans tous les domaines sociaux Ā». Ā« De plus, ajoute-t-il, en vivant le respect entre gĆ©nĆ©rations, on comprend que personne n’est plus grand que l’autre, mais plutĆ“t que chacun est responsable de l’autre, ce qui permet aux aĆ®nĆ©s de renouveler leur mode de vie et aux jeunes de prendre des responsabilitĆ©s Ā». Pour Gloria, d’Argentine, l’interculturalitĆ©, c’est-Ć -dire le dialogue, l’Ć©change et l’enrichissement mutuel entre les cultures, est le signe distinctif de la CitĆ© pilote. Ā« Nous avons dĆ» apprendre Ć faire de notre diversitĆ© une grande chose. C’Ć©tait difficile parce qu’il semblait que nous ne nous comprenions pas, mais, en nous aimant concrĆØtement, nous avons rĆ©solu des questions pratiques tout en nous retrouvant au plan des valeurs spirituelles. En vivant ensemble, j’ai dĆ©couvert ce quāil y avait de plus beau chez les autres, mais aussi dans ma culture. J’ai compris Ć quel point les autres sont prĆ©cieux dans ma vie et je pense que nous ne devons pas avoir peur de nous ouvrir pour connaĆ®tre le “monde des autres”. Ć Montet, “il y a des rĆ©ponses aux questions que nous nous posons tous les jours”, nous dit Ivona de Serbie. Pour Larissa, la CitĆ© pilote Ā« est un don de Dieu Ā», c’est lāexpĆ©rience quāelle emporte avec elle au BrĆ©sil, celle dāune famille où vivent ensemble plusieurs cultures et des gĆ©nĆ©rations diffĆ©rentes Ā».
Claudia Di Lorenzi
Mar 3, 2019 | Non classifiƩ(e)
Des chercheurs et des confĆ©renciers de neuf pays d’AmĆ©rique et d’Europe ont offert Ć lāuniversitĆ© d’Ć©tĆ© offre leur contribution du monde acadĆ©mique. L’Ć©galitĆ© est reconnue comme le fondement des sociĆ©tĆ©s dĆ©mocratiques. Pourtant, les discriminations persistent dans de nombreux pays. Nous en parlons avec Paula Luengo Kanacri, psychologue et chargĆ©e de cours Ć l’UniversitĆ© catholique du Chili, chercheuse au Centre de Recherche sur les conflits et la CohĆ©sion sociale. Depuis des annĆ©es vous travaillez sur l’exclusion sociale. Qu’est-ce qui vous a poussĆ© Ć lāĆ©tude de ces questions ?
Je dirais que cāest l’histoire de mon peuple et mon histoire personnelle. Le Chili est un pays trĆØs contrastĆ© : une forte croissance Ć©conomique et des inĆ©galitĆ©s considĆ©rables. De plus, ma mĆØre venait d’une famille riche et mon pĆØre d’une famille pauvre. J’ai endurĆ© la souffrance de l’injustice. J’ai Ć©tudiĆ© la psychologie et, au contact des jeunes des Focolari, j’ai embrassĆ© l’idĆ©e d’un autre monde possible. AprĆØs l’obtention du diplĆ“me, j’ai commencĆ© Ć m’intĆ©resser au comportement pro-social (en faveur de l’autre) et Ć l’empathie qui peuvent favoriser l’intĆ©gration sociale. J’ai Ć©tĆ© marquĆ©e par lāexpĆ©rience que j’ai vĆ©cue Ć Rome avec les sans-abri. J’ai touchĆ© du doigt Ā« la souffrance Ā» de tous ceux qui restent en marge de la sociĆ©tĆ©, non seulement les invisibles mais ceux voulus invisibles. Pour comprendre les mĆ©canismes qui peuvent favoriser ou refuser l’intĆ©gration, il est nĆ©cessaire de l’envisager sous diffĆ©rents angles, disciplines et connaissances. C’est ce que nous avons essayĆ© de proposer Ć travers l’UniversitĆ© d’Ć©tĆ© Ā« DĆ©veloppement humain pour tous et pour toutes : les sciences sociales en dialogue pour une sociĆ©tĆ© dāintĆ©gration Ā», rĆ©cemment organisĆ©e au Chili. Comment est nĆ©e l’idĆ©e de l’UniversitĆ© d’Ć©tĆ© ? Les mouvements Ć©tudiants chiliens, actifs depuis 2011, ont obtenu une rĆ©forme historique qui offre dĆ©sormais un enseignement universitaire gratuit aux plus dĆ©favorisĆ©s. Mais nous avons besoin cependant de la force crĆ©atrice du monde acadĆ©mique. L’UniversitĆ© d’Ć©tĆ© est nĆ©e au sein de ma participation Ć des rĆ©seaux internationaux de chercheurs et d’universitaires dans le domaine de la psychologie et de la sociologie, inspirĆ©s par Chiara Lubich : Ā« Psychologie & Communion Ā» et Ā« Social-One Ā». Nous avons reƧu le soutien du Centre de Recherche sur les Conflits et la CohĆ©sion Sociale (COES) et de l’UniversitĆ© catholique du Chili. Qui a participĆ© ? Comment s’est-elle dĆ©roulĆ©e ?
L’ UniversitĆ© dāĆ©tĆ© a rĆ©uni 67 jeunes et 21 professeurs de 8 disciplines sociales de 9 pays d’AmĆ©rique et d’Europe. Quatre organisations de la sociĆ©tĆ© civile chilienne y ont Ć©galement participĆ©. Nous avions quatre axes de recherche : intĆ©gration et Ć©quitĆ© entre les sexes ; intĆ©gration et migration ; intĆ©gration et inĆ©galitĆ©s ; intĆ©gration et violation des droits. Nous avons proposĆ© 8 ateliers sur les techniques d’investigation pour l’Ć©tude de l’intĆ©gration dans une perspective dāunitĆ©. Un espace important Ć©tait consacrĆ© au dialogue avec la sociĆ©tĆ© civile. Plus de la moitiĆ© des jeunes ont prĆ©sentĆ© des projets de recherche. L’UniversitĆ© d’Ć©tĆ©, elle-mĆŖme, a Ć©tĆ© perƧue comme expĆ©rience d’intĆ©gration sociale, capable de favoriser un dialogue de qualitĆ© scientifique et d’aller au-delĆ des polarisations. Des personnes ayant des idĆ©es et des orientations diffĆ©rentes y ont participĆ©, y compris politiques. Nous avons essayĆ© de faire en sorte que les diffĆ©rents sujets ne soient pas traitĆ©s de maniĆØre polĆ©mique ou polarisĆ©e, mais dans un parcours commun vers l’intĆ©gration sociale et, par consĆ©quent, dans la perspective dāune lutte contre les discriminations et les sĆ©grĆ©gations de sexe, de race, dāethnie et de classes. Pour une sociĆ©tĆ© inclusive, il faut des rĆ©ponses qui intĆØgrent le niveau individuel au niveau micro, moyen et macro social. Nous aimerions organiser la prochaine UniversitĆ© d’Ć©tĆ© en tenant compte de la question de l’environnement dans la rĆ©flexion sur l’intĆ©gration.
Claudia Di Lorenzi
Mar 1, 2019 | Non classifiƩ(e)
“Une vie pour l’unitĆ©” : cāest par ces mots que le Mouvement Schƶnstatt annonce le dĆ©part du PĆØre Michael Johannes Marmann, ancien PrĆ©sident GĆ©nĆ©ral, dĆ©cĆ©dĆ© le 26 fĆ©vrier 2019 au soir. Ce mouvement apostolique nĆ© en 1914 en Allemagne vient de perdre une figure de premier plan . NĆ© en 1937 Ć Berlin, le PĆØre Marmann Ć©tait l’aĆ®nĆ© de trois frĆØres. AprĆØs des Ć©tudes de philosophie et de thĆ©ologie, il est ordonnĆ© prĆŖtre en 1963 Ć Cologne et poursuit ses Ć©tudes Ć Tübingen et Ratisbonne. En 1973, il a obtient son doctorat sous la direction du professeur Josef Ratzinger. Le Pape BenoĆ®t XVI a gardĆ© toute sa vie un lien avec ses anciens Ć©tudiants, y compris avec le PĆØre Marmann. Il les conviait en effet chaque annĆ©e – derniĆØrement souvent au Centre Mariapolis de Castelgandolfo – pour approfondir des questions thĆ©ologiques d’actualitĆ©. Cāest Ć lāoccasion de son ordination sacerdotale que le pĆØre Marmann fit la connaissance du mouvement Schƶnstatt et de son fondateur, le pĆØre Josef Kentenich, qui Ć©tait alors encore en exil Ć Milwaukee (USA) sur ordre des autoritĆ©s ecclĆ©siastiques. AprĆØs une rencontre personnelle avec lui, le pĆØre Marmann dĆ©cide d’entrer Ć l’institut sĆ©culier des PĆØres Schƶnstatt et devient le pĆØre spirituel de la branche des jeunes filles. Par la suite, il sāengage dans la pastorale des prĆŖtres, des familles et des mĆØres et, de 1983 Ć 1991, il devient responsable du Mouvement en Allemagne. En 1990, les PĆØres de Schƶnstatt l’Ć©lisent comme SupĆ©rieur gĆ©nĆ©ral, une mission Ć laquelle est Ć©galement liĆ©e la prĆ©sidence du PrĆ©sidium gĆ©nĆ©ral. Le PĆØre Marmann rend ces services en faisant preuve dāun grand sens du dialogue, trĆØs attentif aux relations, tant Ć l’intĆ©rieur quāĆ lāextĆ©rieur du Mouvement. Son engagement pour l’unitĆ© au sein de l’Åuvre du PĆØre Kentenich, un mouvement vaste et diversifiĆ©, s’est ensuite naturellement Ć©tendu Ć la communion avec d’autres Mouvements : d’abord dans l’Ćglise en Allemagne, puis tout particuliĆØrement dans le rĆ©seau “Ensemble pour l’Europe”.Ā Il tisse alors des relations d’amitiĆ© profonde et d’unitĆ© spirituelle avec des reprĆ©sentants d’autres mouvements, comme Helmut Niklas du YMCA de Munich, Andrea Riccardi de la CommunautĆ© Sant’Egidio et Chiara Lubich. Dans son message de condolĆ©ances, Maria Voce, prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, rappelle les nombreuses “Ć©tapes marquantes de ce cheminement” comme, en 1999, l’Alliance d’amour scellĆ©e par Chiara Lubich, Andrea Riccardi et le PĆØre Marmann au Sanctuaire de Schƶnstatt, sur la tombe du PĆØre Kentenich; et elle exprime la certitude que “Marie, mĆØre trois fois Admirable, l’aura accompagnĆ© Ć la rencontre joyeuse du Christ, dans son Royaume de paix”.
Joachim Schwind
Ā
FƩv 28, 2019 | Non classifiƩ(e)
Dans notre vie personnelle et sociale, nous respirons une atmosphĆØre d’hostilitĆ© et de compĆ©tition croissantes. En tant que chrĆ©tiens, nous pouvons tĆ©moigner Ć contre-courant en recousant des liens dĆ©chirĆ©s ou rompus. SĆ©paration AprĆØs deux ans de mariage, notre fille et son mari ont dĆ©cidĆ© de se sĆ©parer. Nous l’avons accueillie chez nous et dans les moments de tension, nous avons essayĆ© de rester calmes, en gardant le pardon et la comprĆ©hension dans nos cÅurs, en maintenant une relation d’ouverture envers elle et son mari et en essayant surtout de ne pas porter sur eux de jugements. AprĆØs trois mois d’Ć©coute continue, d’aide discrĆØte et de nombreuses priĆØres, ils sont de nouveau ensemble dans une nouvelle responsabilitĆ©, confiance et espĆ©rance. (M.L. – Malte) En signe de pardon Je pensais avoir toujours fait mon devoir de chrĆ©tien en tant que pĆØre et maire de ma ville. Mais quand mon fils aĆ®nĆ©, de 33 ans, mariĆ© et pĆØre de deux jeunes enfants, a Ć©tĆ© tuĆ© lors d’un cambriolage, je me suis rebellĆ© contre Dieu : pourquoi tout cela est-il arrivĆ© ? J’ai commencĆ© un parcours dāune vraie conversion, au cours duquel j’ai compris que Dieu Lui-mĆŖme avait donnĆ© Son Fils par amour pour nous. Le procĆØs sāest ouvert cinq ans plus tard. Dans la salle d’audience, j’Ć©vitais de regarder les accusĆ©s mais lorsque j’ai croisĆ© les yeux du plus jeune des meurtriers, je me suis approchĆ© de lui et lui ai tendu la main pour la lui serrer, en signe de pardon. (C.S. – Italie) Nouvelle ambiance dans le dĆ©partement Je suis responsable d’un dĆ©partement d’une entreprise. A la fin de l’annĆ©e, je dois rĆ©diger les Ć©valuations sur mes employĆ©s. Une employĆ©e ne m’avait pas proposĆ© beaucoup d’Ć©lĆ©ments pour ĆŖtre Ć©valuĆ©e et je lui ai demandĆ© une entrevue durant laquelle j’ai dĆ©couvert que je ne savais pas grand-chose dāelle. Cette rencontre m’a ouvert les yeux et m’a poussĆ© Ć modifier les choses, Ć promouvoir diverses initiatives pour valoriser les employĆ©s, Ć cĆ©lĆ©brer leurs anniversaires, Ć organiser des fĆŖtes avec leurs familles. Non seulement l’atmosphĆØre s’est amĆ©liorĆ©e, mais aussi le rendement. (M.T. – Hongrie) Le ballon Nous avons deux enfants hyperactifs. Un matin, j’ai vu Nathan pleurer et Claire tenir son ballon. Je le lāai immĆ©diatement pris et rendu Ć Nathan qui a cessĆ© de pleurer. Mais Claire sāest mise Ć pleurer et je l’ai prise Ć part pour lui expliquer que JĆ©sus nous a enseignĆ© Ć aimer et Ć partager. MĆŖme si elle nāest encore quāune enfant, elle a compris et a donnĆ© le ballon Ć son petit frĆØre. Je me suis trouvĆ©e face Ć de nombreuses situations où j’Ć©tais sur le point de la punir, mais j’ai rĆ©ussi Ć trouver en moi lāamour et la patience. Claire est maintenant toujours prĆŖte Ć m’aider. (J.N.J. – Philippines)
FƩv 26, 2019 | Non classifiƩ(e)
L’image d’un pays imprĆ©gnĆ© de conflits politiques et idĆ©ologiques, largement diffusĆ©e par les mĆ©dias brĆ©siliens en gĆ©nĆ©ral, tend Ć masquer la rĆ©alitĆ© de ceux qui agissent pour le bien commun, en abordant les divergences d’opinion par le dialogue et des actions concrĆØtes de solidaritĆ©. Bien que le BrĆ©sil soit marquĆ© par une forte polarisation politico-idĆ©ologique, il cultive, le plus souvent en silence, les germes d’une sociĆ©tĆ© renouvelĆ©e ouverte au dialogue, Ć la solidaritĆ©, visant Ć construire des relations fraternelles, dans l’espace politique et socioculturel au sens large. AprĆØs avoir rappelĆ© les initiatives mises en place par divers organismes, ecclĆ©siaux et autres, pour promouvoir une rĆ©flexion politique fondĆ©e sur le dialogue – comprise comme une rĆ©ponse Ć la demande croissante d’une nouvelle culture dĆ©mocratique et participative – nous voulons maintenant souligner l’engagement de beaucoup de personnes dans le domaine de la solidaritĆ© et du volontariat. Souvent, en fait, l’action politique est guidĆ©e par un geste de solidaritĆ© envers ceux qui souffrent. Depuis 2016, lorsque le gouvernement de l’Ćtat de Rio de Janeiro a commencĆ© Ć retarder le paiement des salaires des fonctionnaires, outre la lutte devant les tribunaux et les nombreux actes politiques de protestation contre cette mesure, un rĆ©seau de solidaritĆ© s’est dĆ©veloppĆ© en faveur des travailleurs et de leurs familles qui souffraient le plus de cette situation. Les gestes se sont multipliĆ©s dans tout l’Ćtat, tant par les individus que par les communautĆ©s. Pour aider les familles dans le besoin, un certain nombre d’organisations se sont mobilisĆ©es pour collecter des ressources et mettre en place des paniers de nourriture de base, acheter des mĆ©dicaments et satisfaire d’autres besoins fondamentaux. L’archidiocĆØse et d’autres diocĆØses catholiques de Rio de Janeiro, ainsi que d’autres Eglises et Unions chrĆ©tiennes, ont travaillĆ© en collaboration avec le Mouvement UnifiĆ© des fonctionnaires d’Ćtat (Muspe).
Une situation similaire a vu une quarantaine d’entitĆ©s brĆ©siliennes, religieuses et civiles, travailler ensemble pour accueillir des rĆ©fugiĆ©s, principalement en provenance du Venezuela. Certaines de ces entitĆ©s mĆØnent des actions d’urgence (fourniture de nourriture et de mĆ©dicaments, soins mĆ©dicaux et psychologiques), tandis que d’autres aident Ć obtenir une rĆ©sidence au BrĆ©sil en ayant accĆØs aux documents nĆ©cessaires, aux cours de portugais, au logement et au travail. Ces entitĆ©s ont Ć©tĆ© particuliĆØrement actives dans la rĆ©gion frontaliĆØre entre les deux pays, mais aussi dans d’autres rĆ©gions où des familles de rĆ©fugiĆ©s ont Ć©tĆ© envoyĆ©es afin de leur offrir de meilleures possibilitĆ©s d’emploi et de logement. De telles initiatives reflĆØtent le dĆ©sir de nombreux BrĆ©siliens de Ā« tendre la main Ā» en permanence Ć ceux qui ont le plus besoin d’aide. C’est peut-ĆŖtre cette dynamique qui justifie les donnĆ©es de l’enquĆŖte Ā« Autres formes de travail Ā», menĆ©e en 2017 et rĆ©cemment publiĆ©e par l’Institut brĆ©silien de gĆ©ographie et de statistique (IBGE). Selon cette Ć©tude, 7,4 millions de personnes ont fait du bĆ©nĆ©volat cette annĆ©e-lĆ , soit l’Ć©quivalent de 4,4 % de la population Ć¢gĆ©e de 14 ans ou plus. Par travail bĆ©nĆ©vole, on entend un travail non obligatoire, effectuĆ© au moins une heure par semaine, sans rĆ©munĆ©ration ni avantages en retour, par des personnes qui ne vivent pas dans la mĆŖme famille que le volontaire et qui ne sont pas sa famille. Selon l’Ć©tude, le profil des volontaires au BrĆ©sil dĆ©crit principalement des femmes qui, avec les activitĆ©s de volontariat, sāoccupent du travail professionnel et domestique. Un autre exemple, qui vient du mouvement des Focolari, est celui de Milonga, un programme qui met en relation des organisations non gouvernementales Ć caractĆØre social de sept pays avec des jeunes qui veulent intĆ©grer leur formation humaine au volontariat en donnant de leur temps et de leur travail. En octobre 2018, 75 volontaires du projet ont travaillĆ© dans 19 organisations au BrĆ©sil, en Argentine, en Bolivie, au Mexique, au Mexique, au Paraguay, au Venezuela, en Uruguay, au Kenya et en Jordanie. Ā« J’ai appris que l’essence de la vie n’est pas d’avoir, mais d’ĆŖtre. Parfois, nous sommes remplis de beaucoup de choses, mais ce qui compte vraiment, ce sont celles qui restent dans l’Ć©ternitĆ© du moment prĆ©sent Ā», a dĆ©clarĆ© Rarison Gomes, 30 ans, originaire de Manaus. L’expĆ©rience du volontariat coĆÆncide avec une participation croissante des jeunes brĆ©siliens qui souhaitent passer de la rĆ©flexion politique Ć l’action. Un exemple significatif est l’expĆ©rience de la Coletivo Juventude Campo Cidade, nĆ©e il y a plus de dix ans d’une conversation entre amis dans la ville de PoƧo Redondo, dans l’Ćtat de Sergipe, au nord-est du BrĆ©sil. Certains de ces jeunes Ć©taient dĆ©jĆ actifs dans les mouvements sociaux de l’Alto SertĆ£o Sergipano, comme on appelle la rĆ©gion. MotivĆ©s par le processus Ć©lectoral de 2008, ces jeunes ont dĆ©cidĆ© de mettre en place un programme de formation politique pour les jeunes de la rĆ©gion. Bien que sans ressources et avec peu de soutien, le groupe a organisĆ© un cours en 11 Ć©tapes d’une durĆ©e d’un an et demi. A l’origine du projet, il y avait une prise de conscience claire : il fallait ĆŖtre formĆ©, connaĆ®tre la rĆ©alitĆ©, assumer le leadership social dans la rĆ©gion. Ā« Il y avait le sentiment de vouloir transformer la sociĆ©tĆ© et cela a mĆ»ri Ć chaque phase du cours Ā», dit DamiĆ£o Rodrigues Souza, l’un des crĆ©ateurs de l’initiative. A la fin du premier cours, les jeunes ont conclu que l’expĆ©rience commencĆ©e lĆ -bas devait ĆŖtre poursuivie sur la base de trois piliers : formation, organisation et lutte. Le dernier de ces piliers s’est concrĆ©tisĆ© dans une sĆ©rie d’initiatives qui ont produit des rĆ©sultats efficaces : l’installation d’un campus d’une universitĆ© publique fĆ©dĆ©rale dans la rĆ©gion ; la construction d’un théâtre populaire d’une capacitĆ© de 200 personnes dans la ville de PoƧo Redondo (construit par les mĆŖmes jeunes) ; l’octroi par le gouvernement fĆ©dĆ©ral d’un terrain, jusque-lĆ inutilisable, destinĆ© Ć la culture des produits biologiques par des jeunes. Bien qu’isolĆ©s et dispersĆ©s le long des plus de huit millions de kilomĆØtres carrĆ©s du BrĆ©sil, ces exemples, et bien d’autres encore, de dialogue et de participation politiques, ainsi que d’actions concrĆØtes pour construire une sociĆ©tĆ© juste et fraternelle, tĆ©moignent d’une image beaucoup plus saine que celle de la simple polarisation politique dans laquelle s’inscrit une grande partie de la sociĆ©tĆ© brĆ©silienne. Pour les acteurs de ces actions, l’espoir rĆ©side dans la conviction que les exemples et les fruits concrets sont capables de capter les Ā« disciples Ā» et de renforcer ce rĆ“le, fondamental pour unir les peuples pour le bien commun et au-delĆ des diffĆ©rences politiques et idĆ©ologiques.
LuĆs Henrique Marques
FƩv 26, 2019 | Non classifiƩ(e)
Un BrĆ©sil imprĆ©gnĆ© de conflits politiques et idĆ©ologiques est l’image qui risque de prĆ©valoir dans le monde d’aujourd’hui, grĆ¢ce aussi Ć la lecture des mĆ©dias. LuĆs Henrique Marques, rĆ©dacteur en chef de la revue Cidade Nova, nous entraĆ®ne dans un voyage Ć travers la sociĆ©tĆ© brĆ©silienne, Ć la dĆ©couverte de la rĆ©alitĆ©, souvent inconnue, des nombreux acteurs du bien commun. A en juger par ce que les mĆ©dias commerciaux rĆ©vĆØlent quotidiennement, le BrĆ©sil semble plongĆ© dans la polarisation politico-idĆ©ologique, comme c’est le cas dans d’autres rĆ©gions du monde. Mais ce que les mĆ©dias grand public ne montrent pas, c’est que la rĆ©alitĆ© brĆ©silienne n’est pas seulement faite de diffĆ©rends politiques et idĆ©ologiques. La performance silencieuse de nombreux Ā« pionniers Ā» de cette dĆ©mocratie encore jeune et inexpĆ©rimentĆ©e rĆ©vĆØle qu’il existe un potentiel pour faire des relations politiques un espace de dialogue et un lieu de construction de la citoyennetĆ©. La revue Cidade Nova est l’un des vĆ©hicules engagĆ©s pour rĆ©vĆ©ler cette autre facette de la rĆ©alitĆ© brĆ©silienne, encore assez timide, limitĆ©e Ć des faits isolĆ©s, mais qui, globalement, montre un BrĆ©sil dĆ©passant la polarisation politico-idĆ©ologique. Espaces de dialogue Tout d’abord, nous devons reconnaĆ®tre qu’en dĆ©pit de la crise crƩƩe par la polarisation des positions dans le dĆ©bat politico-idĆ©ologique, de nombreux analystes ont tendance Ć regarder avec optimisme et espoir le scĆ©nario brĆ©silien actuel. La raison principale en est que de nombreux citoyens brĆ©siliens sont intĆ©ressĆ©s par la comprĆ©hension et la discussion des questions politiques et de l’administration publique, convaincus de la nĆ©cessitĆ© d’assumer leur rĆ“le de citoyens, conscients et participatifs dans la Ā« chose publique Ā». Les groupes dits de dialogue se sont multipliĆ©s et intensifiĆ©s, promus par les paroisses ou les groupes pastoraux de l’Ćglise catholique, les groupes d’autres Ćglises chrĆ©tiennes et d’autres religions (y compris les initiatives ÅcumĆ©niques et interreligieuses), les ONG, les collectifs et autres entitĆ©s de la sociĆ©tĆ© civile. L’objectif est de promouvoir la rĆ©flexion politique par le dialogue et l’Ć©change d’expĆ©riences, qui s’est intensifiĆ© en particulier au second semestre de 2018 aprĆØs la pĆ©riode Ć©lectorale. Ce sont de petites “Ć®les”, mais elles reflĆØtent le potentiel de participation dĆ©mocratique des citoyens brĆ©siliens. C’est le cas des groupes du Mouvement des Focolari dispersĆ©s dans diffĆ©rentes rĆ©gions du BrĆ©sil. MotivĆ©s par un thĆØme spĆ©cifique, des jeunes et des adultes de convictions religieuses et politiques et de conditions sociales diffĆ©rentes ont entamĆ© un processus de confrontation sur le scĆ©nario politique actuel, ses obstacles et ses possibilitĆ©s. Nombre de ces rencontres ont dĆ©passĆ© le cadre de la discussion sur le processus Ć©lectoral et se sont ouvertes Ć des actions concrĆØtes pour la promotion de politiques publiques qui favorisent la communautĆ© locale.
Ā« LāEcole de la citoyennetĆ© Ā», Ć©galement promue par les Focolari, est un cours en ligne dont les thĆØmes rĆ©pondent Ć la demande gĆ©nĆ©ralisĆ©e d’une nouvelle culture dĆ©mocratique et participative. Le premier bloc de leƧons portait sur le thĆØme du dialogue. (www.focolares.org.br/escoladecidadania). Une autre initiative est le rĆ©sultat de l’action conjointe de plusieurs organisations de la sociĆ©tĆ© civile brĆ©silienne, dont le Mouvement politique pour l’unitĆ© (MPpU) : le Ā« Pacte pour la dĆ©mocratie Ā». L’initiative est nĆ©e avec l’objectif d’affirmer le pluralisme, la tolĆ©rance et la coexistence avec la diversitĆ© dans l’espace public, et opĆØre dans trois directions : rĆ©affirmer le dialogue pour une confrontation vertueuse des idĆ©es ; dĆ©fendre des Ć©lections propres qui peuvent reprĆ©senter efficacement la citoyennetĆ© et rĆ©tablir les bases de la confiance et de la lĆ©gitimitĆ© du contexte politique ; rĆ©aliser une rĆ©forme politique globale au terme du processus Ć©lectoral. Enfin, la traditionnelle Campagne de FraternitĆ©, promue chaque annĆ©e par la ConfĆ©rence Ć©piscopale du BrĆ©sil (CNBBB) pendant le CarĆŖme, est aussi un espace de dialogue et de promotion d’actions concrĆØtes dans les communautĆ©s paroissiales sur les questions religieuses, culturelles, sociales, Ć©conomiques et politiques de la sociĆ©tĆ© brĆ©silienne. Pour cette annĆ©e, la Campagne propose aux fidĆØles de rĆ©flĆ©chir sur le thĆØme Ā« Politiques publiques et fraternitĆ© Ā». (voir suite)
LuĆs Henrique Marques
FƩv 24, 2019 | Non classifiƩ(e)
Le projet āāPourquoi joues-tu au harceleur?āā forme les adolescents pour quāils aident les jeunes de leur Ć¢ge Ć affronter ce phĆ©nomĆØne avec des actions et de la prĆ©vention en partant des causes qui le gĆ©nĆØrent.
Une systĆ©matique prĆ©varication, avec des insultes et des intimidations, mise en place par des adolescents vis-Ć -vis de jeunes de leur Ć¢ge . VoilĆ ce quāest le harcĆØlement, un phĆ©nomĆØne croissant parmi les adolescents, aussi bien au niveau personnel quāĆ travers le web. Celui-ci entraĆ®ne les ados- harceleurs, celui qui en est victime et des groupes dāamis qui souvent assistent, effrayĆ©s ou complices. Que faire ? Un projet de lāassociation bNET, chef de file du āāRĆ©seau Projet Paixāā, un rĆ©seau international dāĆ©coles, dāĆ©tablissements et dāorganisations qui collaborent pour promouvoir une culture de paix, qui mise sur la responsabilisation des adolescents : que ce soit eux-mĆŖmes, formĆ©s dāune maniĆØre opportune, Ć aider les jeunes de leur Ć¢ge Ć sortir du harcĆØlement. Nous en parlons avec le PrĆ©sident de lā association, Marco Provenzale. En quoi consiste-t-il, le projet āāWhy fai il bulloāā (Pourquoi joues-tu au harceleur) ? Chaque Ć©pisode dā harcĆØlement naĆ®t dāun conflit. Nous croyons que faire comprendre aux ados lāorigine des conflits, et leur donner les instruments pour les comprendre et les rĆ©soudre en sāaidant entre jeunes du mĆŖme Ć¢ge, soit la voie la meilleure pour rĆ©soudre le phĆ©nomĆØne. Le cÅur du projet est la crĆ©ation dans chaque Ć©cole, dāun groupe dāĆ©tudiants, le āāGroupe de MĆ©diation entre Pairsāā, dans lequel les adolescents acquiĆØrent les compĆ©tences pour la gestion et le rĆ©solution des conflits. Les ados, formĆ©s Ć travers des leƧons et des jeux de rĆ“le, deviennent capables, non seulement de rĆ©soudre, mais aussi de prĆ©venir les conflits en reconnaissant, dans la vie quotidienne de la classe, se vĆ©rifier de potentielles situations de danger avant mĆŖme que celles-ci ne dĆ©gĆ©nĆØrent en tensions plus graves. Le Groupe offre alors un service de mĆ©diation Ć travers un āā guichetāāconvenu avec chaque Ć©cole. Les adolescents avec lesquels nous travaillons ont de 11 Ć 15 ans. Il sāagit dāun projet europĆ©en, nĆ© en 2015 aprĆØs la participation de quelques associations Ć lāavis āāJoining Forces to Combat Cyber Bullying in Schoolāā, mais qui pourrait aussi ĆŖtre rĆ©alisĆ© dans dāautres pays.
Le projet prĆ©voit-il aussi des activitĆ©s parallĆØles ? Par le biais de rencontres formatives mensuelles et d āĆ©vĆ©nements annuels parmi lesquels un voyage interculturel et humanitaire. Des moments de formation sont Ć©galement prĆ©vus pour les parents et les professeurs. Cette participation commune entre associations, Ć©coles et familles est, pensons-nous, une des valeurs ajoutĆ©es de lāinitiative. – Le projet est organisĆ© par lāassociation bNET, chef de file du āāRĆ©seau Projet Paixāā, quels sont les objectifs de celle-ci ? Le āāRĆ©seau Projet Paixāā porte de lāavant depuis presque trente ans, un formation intĆ©grale pour adolescents. Il favorise la collaboration entre instituts scolaires et associations, au niveau local et international ; il dĆ©veloppe la rĆ©flexion des jeunes sur des thĆ©matiques dāactualitĆ© ; il organise des expĆ©riences de volontariat ; il valorise les talents artistiques et dāexpression, les capacitĆ©s de leadership et les habilitĆ©s technologiques aussi dans lāutilisation des mĆ©dias. Pour de plus amples informations : visiter le site www.reteprogettopace.it ou Ć©crire Ć direttivo@reteprogettopace.it
Anna Lisa Innocenti
FƩv 20, 2019 | Non classifiƩ(e)
C’Ć©tait un homme trĆØs Ć©quilibrĆ© et de bon sens. įøtant presque aveugle, Klaus Purkott sāest donnĆ© Ć Dieu en offrant son Ć©coute Ć de nombreuses personnes. DotĆ© d’une grande capacitĆ© d’Ć©coute, d’Ć©coute profonde, cet homme presque aveugle parlait peu. C’est ainsi que Klaus Purkott a crƩƩ des relations, a aidĆ© et accompagnĆ© les gens, bref, il vivait sa donation Ć Dieu comme focolarino. Il l’a fait d’une maniĆØre particuliĆØre Ć travers sa profession qu’il a exercĆ©e Ć Berlin pendant plus de 20 ans en tant qu’avocat dans un bureau d’Ćtat au tribunal civil. Il accueillait des personnes, souvent pauvres, qui n’avaient pas les moyens de se payer une assistance juridique et il avait lāestime de ses clients et de ses collĆØgues, car il Ć©tait capable de rĆ©soudre, mĆŖme des cas difficiles, de maniĆØre inattendue et non conventionnelle. Il avait en effet une attention particuliĆØre pour ceux qui se trouvaient dans des situations apparemment sans issue. De son passĆ© communiste, Klaus avait hĆ©ritĆ© cet amour prĆ©fĆ©rentiel pour les personnes en difficultĆ©. Il est nĆ© le 31 dĆ©cembre 1936 en Haute-SilĆ©sie, un pays majoritairement allemand qui, aprĆØs la guerre, a Ć©tĆ© rattachĆ© Ć la Pologne. MalgrĆ© sa cĆ©citĆ© congĆ©nitale (il avait une capacitĆ© visuelle d’environ 5 %), il a rĆ©ussi Ć passer son diplĆ“me d’Ć©tudes secondaires et a poursuivi ses Ć©tudes universitaires en suivant des cours de philosophie marxiste. Comme son pĆØre, vannier professionnel et l’un des fondateurs du Parti communiste polonais, Klaus espĆ©rait aussi trouver la vraie vie dans le communisme. “Mais Dieu – comme il nous l’a dit un jour ā Ć travers ma cĆ©citĆ©, m’a fait comprendre rapidement l’inutilitĆ© de tous mes efforts et m’a prĆ©parĆ© Ć la rencontre avec Lui Ā». MĆŖme dans lāobsuritĆ© de sa vie, Klaus a trouvĆ© la lumiĆØre dans sa rencontre avec la figure de JĆ©sus sur la croix, qui, au plus profond des tĆ©nĆØbres, se confie au PĆØre. Cette dĆ©couverte, faite Ć travers la rencontre avec la spiritualitĆ© du Mouvement des Focolari, a changĆ© sa vie et l’a conduit Ć un autre choix radical : celui de vivre comme focolarino consacrĆ© au service des autres. En plus de son travail, il vit aussi ce choix dans d’autres domaines : en accompagnant les personnes qui se confiaient facilement Ć lui, en offrant sa connaissance profonde et Ć©clairĆ©e de la Bible Ć travers des exposĆ©s et des articles, ou en racontant des expĆ©riences simples de sa vie. Il Ć©tait estimĆ© pour sa vaste culture, son langage extrĆŖmement simple, mais aussi pour son humour typique qui lui permettait de dĆ©nouer facilement les tensions. En 1999, Klaus a pris sa retraite et a Ć©tĆ© appelĆ© Ć Ottmaring dans la CitĆ© pilote ÅcumĆ©nique des Focolari en Allemagne. LĆ aussi, il jouissait d’une autoritĆ© morale. C’Ć©tait un frĆØre aĆ®nĆ©, comme disaient les focolarini, il construisait souvent des relations de faƧon discrĆØte. On retiendra aussi de lui son Ć©quilibre, son bon sens, sa sincĆ©ritĆ© et sa relation profonde avec Dieu. En 2008, Klaus rentre Ć Berlin. Il y a un peu plus de deux ans, il est blessĆ© dans un grave accident et doit se transfĆ©rer dans une maison de retraite. LĆ aussi, il continue Ć tĆ©moigner d’une vie ancrĆ©e dans la Parole de Dieu. Un groupe “Parole de Vie” ne tarde pas Ć se former autour de lui et il vivait manifestement bien le moment prĆ©sent ; un style de vie qui lui a ouvert la voie pour arriver dignement Ć la rencontre avec le PĆØre le 18 janvier 2019, de maniĆØre inattendue et sans bruit, pendant sa sieste habituelle aprĆØs le dĆ©jeuner.
Joachim Schwind
FƩv 19, 2019 | Non classifiƩ(e)
De petits gestes peuvent transformer la sociĆ©tĆ© dans laquelle nous vivons Dans mon immeuble Dans mon immeuble en copropriĆ©tĆ©, il y avait eu beaucoup de tension car un de mes voisins, absent lors de la derniĆØre rĆ©union, avait envoyĆ© Ć tous un avertissement pour contester des travaux effectuĆ©s dans l’immeuble, qu’il considĆ©rait comme illĆ©gaux. Pour clarifier la situation, j’ai essayĆ© de convaincre l’administrateur de convoquer Ć nouveau lāassemblĆ©e. Finalement, aprĆØs quelques difficultĆ©s, l’assemblĆ©e s’est rĆ©unie et, Ć cette occasion, la question a Ć©tĆ© rĆ©solue. Depuis, la situation a changĆ©, le voisin salue tout le monde et une nouvelle entente s’est crƩƩe dans lāimmeuble. (Alessandra – Italie) Notre grand-pĆØre Nous avons accueilli chez nous notre grand-pĆØre, qui a un problĆØme aux yeux et qui a besoin dune visite de contĆ“le tous les mois. Un jour, alors que nous sommes chez le mĆ©decin, j’ouvre mon sac Ć main et je rĆ©alise que j’ai oubliĆ© mon portefeuille Ć la maison. Ne sachant comment faire pour payer ma visite, je me confie Ć Dieu. En partant, le mĆ©decin me prend Ć part et me dit : “Cette fois-ci, vous n’avez pas Ć payer”, et il m’offre aussi des Ć©chantillons de mĆ©dicaments. Je rĆ©alise que si j’agis par amour, Dieu ne m’abandonne pas. (Arze – Liban) Le colis Dans la rĆ©sidence Ć©tudiante où jāhabite, j’avais reƧu un paquet contenant des confitures, des conserves et divers vĆŖtements. Mes parents ne māavaient pas parlĆ© d’un envoi de ce genre. Dāaccord avec d’autres Ć©tudiants, avec lesquels nous partageons le dĆ©sir de vivre l’Ćvangile, nous avons dĆ©cidĆ© de distribuer le tout Ć ceux qui semblaient le plus dans le besoin. Quelques jours plus tard, Ć la conciergerie, j’ai entendu par hasard un Ć©tudiant demander un colis qui lui Ć©tait destinĆ©. J’ai rĆ©alisĆ© l’erreur, due au fait que nous avons le mĆŖme nom de famille. Je lui ai tout racontĆ© et ensemble on en a bien ri. Quand jāai mis au courant ma famille, elle m’a envoyĆ© un paquet encore plus grand pour lui. Ce jour-lĆ , une vĆ©ritable amitiĆ© est nĆ©e entre nous. (C.d.F. – RĆ©publique TchĆØque) Les chariots AprĆØs avoir fait mes courses au supermarchĆ©, alors que je me prĆ©parais Ć ranger le chariot, je me suis rendu compte qu’Ć l’intĆ©rieur des autres chariots, il y avait encore des gants et des sachets de lĆ©gumes inutilisĆ©s. J’ai pensĆ© que j’aurais pu les ramasser et les jeter Ć la poubelle. Un petit geste d’amour pour le prochain client. (Annalisa – Suisse)
propos recueillis par Chiara Favotti
FƩv 17, 2019 | Non classifiƩ(e)
Avec l’action Ā« End Poverty Week Ā», les Jeunes pour un Monde Uni encouragent les actions concrĆØtes et une campagne sociale pour un monde plus juste. Ā« La tendance actuelle est au ralentissement de la rĆ©duction de l’extrĆŖme pauvretĆ© et Ć lāaugmentation de la concentration de la richesse entre les mains de quelques personnes ; elles sont quelques-unes Ć avoir trop et nombreuses sont celles qui ont trop peu. Beaucoup n’ont pas de nourriture et partent Ć la dĆ©rive tandis quāun petit nombre se noie dans le superflu. Ce courant pervers dāinĆ©galitĆ© est dĆ©sastreux pour lāavenir de lāhumanitĆ© Ā». Ce sont les paroles que le Pape FranƧois a adressĆ©es la semaine derniĆØre au Fonds international pour le dĆ©veloppement agricole ; elles dĆ©crivent bien la situation mondiale dans la lutte contre la pauvretĆ©. En effet, les chiffres dictĆ©s par le rapport 2018 de l’ONU sur le flĆ©au de la pauvretĆ© sont impitoyables : 821 millions de personnes dans le monde ont Ć©tĆ© victimes de la faim en 2017, 6 millions de plus qu’en 2016 et une personne sur dix vit dans l’extrĆŖme pauvretĆ©, soit avec moins de 1,25 dollar par jour. Mais la pauvretĆ© peut ĆŖtre vaincue si des mesures sont prises rapidement. Quelles en sont les causes ? Les conflits, les maladies, la sĆ©cheresse et le chĆ“mage. Du 17 au 23 fĆ©vrier 2019, dans le cadre des Ā« Chemins de l’Ć©conomie, du travail et de la communion Ā», les Jeunes pour un monde uni ont appelĆ© la semaine de sensibilisation pour l’Ć©limination de la pauvretĆ© : Ā« End Poverty Week Ā». Cette derniĆØre est incluse dans le projet United World Project, qui prĆ©voit la promotion d’actions visant Ć surmonter les inĆ©galitĆ©s en faveur des pauvres d’un territoire, des moments de sensibilisation Ć une plus grande prise de conscience dans la consommation et la promotion dāune finance Ć©thique. Ā« Nous rĆŖvons d’un monde où plus personne ne sera dans le besoin et où chacun aura la possibilitĆ© de dĆ©velopper pleinement son potentiel humain, spirituel, Ć©conomique et professionnel Ā» – explique Andres Piccinini, argentin, membre des Jeunes pour un Monde Uni. Une formation est Ć©galement prĆ©vue pour les personnes qui veulent s’engager dans le projet. Au PĆ“le Lionello Bonfanti (Ć Loppiano/Italie), il y aura une sĆ©rie de rencontres intitulĆ©es Ćconomie, travail et communion. La proposition vise Ć promouvoir, personnellement ou collectivement, de petits gestes quotidiens et des actions dĆ©jĆ en place qui peuvent influencer localement l’opinion publique. Les jeunes pour un Monde Uni Ć©crivent sur leur page Facebook et Instagram : la mĆ©thode cāest agir et ensuite partager les actions sur les rĆ©seaux sociaux, en utilisant les hashtags #Pathways4unitedworld, #pathway2018, #endpoverty, #unitedworldproject.
Patrizia Mazzola
FƩv 16, 2019 | Non classifiƩ(e)
Deux journĆ©es de visites pour le Conseil GĆ©nĆ©ral des Focolari sur les lieux saints : de la grotte de la nativitĆ© de BethlĆ©em au CĆ©nacle, du jardin des oliviers au Calvaire. Des rencontres avec des personnalitĆ©s afin dāapprofondir les questions de grande actualitĆ© concernant la Terre Sainte.

le rabbin Ron Kronish et lāĆ©vĆŖque Ć©mĆ©rite luthĆ©rien Munib Younan
Les 14 et 15 fĆ©vrier ont Ć©tĆ© lāoccasion dāune full immersion dans la situation politique et religieuse de la Terre Sainte. Le Conseil GĆ©nĆ©ral sāest mis en marche avec les milliers de pĆØlerins qui peuplent quotidiennement JĆ©rusalem, pour visiter quelques lieux saints. Non seulement, car ces journĆ©es ont Ć©tĆ© consacrĆ©es aussi Ć lāapprofondissement de la situation politique et religieuse de cette terre. Pour les accompagner dans ce parcours, deux personnalitĆ©s dāexception : le rabbin Ron Kronish et lāĆ©vĆŖque Ć©mĆ©rite luthĆ©rien Munib Younan. āāLa guerre entre les juifs et les chrĆ©tiens est dĆ©sormais terminĆ©eāā a observĆ© le rabbin Kronish en parlant du dialogue judĆ©o-chrĆ©tien. Aussi bien lui que lāĆ©vĆŖque Younan ont mis lāaccent, lors de leur intervention, sur les conditions politiques nĆ©cessaires Ć une cohabitation pacifique, non seulement entre IsraĆ«l et la Palestine, mais pour tout le Moyen Orient : āāDeux peuples ā deux Ć©tatsāā est le slogan qui exprime, selon le consensus de ces deux hommes de dialogue – amis de longue date ā la base indispensable sur laquelle construire une paix rĆ©elle. āāCāest seulement avec deux Ć©tats ā dit Kronish ā que nous rĆ©ussirons Ć mettre fin Ć la violenceāā. Et une fois la guerre terminĆ©e ā cāest la conviction exprimĆ©e par le rabbin Kronish, fondateur de nombreuses initiatives de dialogue ā il y aura aussi les ressources Ć©conomiques nĆ©cessaires pour une politique dāĆ©ducation et de formation Ć la cohabitation pacifique. Munib Younan, nĆ© dāune famille de rĆ©fugiĆ©s palestiniens, ajoute dāautres Ć©lĆ©ments nĆ©cessaires Ć son avis, pour une paix durable : une JĆ©rusalem qui appartienne dāune faƧon Ć©gale aux trois grandes religions (juive, musulmane et chrĆ©tienne) et aux deux peuples (juif et palestinien) est une solution pour les rĆ©fugiĆ©s palestiniens. Lui aussi est dāaccord quāaprĆØs les choix politiques, il faille une stratĆ©gie de formation surtout pour les jeunes. āāCommencez un Mouvement laĆÆc comme le vĆ“tre parmi les chrĆ©tiens palestiniensāā – cāest l āinvitation adressĆ©e aux Focolari ā cāest un besoin pressantāā. Pierbattista Pizzaballa, Administrateur apostolique en Terre Sainte, a reƧu le Conseil GĆ©nĆ©ral jeudi passĆ© au siĆØge du Patriarcat Latin. Lors de sa salutation, il a mis lāaccent sur la force de ce qui est petit. āāNous chrĆ©tiens en Terre Sainte, nous sommes peu, faibles et fragiles ā a-t-il expliquĆ© -. Cāest justement pour cela que nous pouvons faire la proposition provocatrice dāune JĆ©rusalem non seulement cĆ©leste ā mais aussi terrestre, qui a ā comme le dit lāApocalypse, toutes les portes ouvertes Ā». La tĆ¢che des chrĆ©tiens serait celle de semer, sans prĆ©tendre dāen voir les effets. Jeter les semences ā mĆŖmes petites ā et laisser la Divine Providence les faire grandir et fructifier. Cette invitation de lāArchevĆŖque a semblĆ© se rĆ©aliser quelques heures aprĆØs : Ć cĆ“tĆ© de lāĆ©glise Saint Pierre en Gallicante adjacente Ć lāescalier sur lequel JĆ©sus, selon la tradition, aurait exprimĆ© sa priĆØre pour lāunitĆ©, Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a dĆ©posĆ© une petite mĆ©daille en terre. Cāest la premiĆØre semence dāun āāCentre international pour lāUnitĆ© et la Paixāā Ć JĆ©rusalem, qui est en train de naĆ®tre justement ici, rĆ©alisation dāun rĆŖve que Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, avait dĆ©jĆ exprimĆ© lors dāune de ses visites en Terre Sainte en 1956. āāChiara ā a affirmĆ© Maria Voce ā bĆ©nira du Ciel ce projet et le portera de lāavantāā. Un moment de grande profondeur pendant lequel Ć©taient aussi prĆ©sents 170 membres des communautĆ©s des Focolari en Terre Sainte. Ceux-ci Ć©tant les tĆ©moins, que la petite semence jetĆ©e en cette terre au cours des annĆ©es, montre dĆ©jĆ les premiers bougeons.
Joachim Schwind
FƩv 15, 2019 | Non classifiƩ(e)
Lors de la retraite du Conseil gĆ©nĆ©ral en Terre Sainte, se sont conclus les trois jours de travail sur la communion des biens, les nouvelles gĆ©nĆ©rations et l’AssemblĆ©e gĆ©nĆ©rale de 2020.
Ā« Ce JĆ©sus qui Ć©tait enseveli ici et qui est ressuscitĆ© veut Ć prĆ©sent vivre parmi nous et que nous le portions dans le monde entier. Ā» Le co-prĆ©sident du mouvement des Focolari JesĆŗs MorĆ”n a exprimĆ© ainsi son Ć©motion devant le Saint SĆ©pulcre où il a cĆ©lĆ©brĆ© l’Eucharistie avec le Conseil GĆ©nĆ©ral. Le mercredi 13 fĆ©vrier a Ć©tĆ© une journĆ©e intense et riche : elle a commencĆ© par un rĆ©veil Ć l’aube pour pouvoir entrer dans ce lieu extraordinaire qui semble avoir beaucoup de points communs avec la semaine de retraite que le Conseil GĆ©nĆ©ral est en train de vivre en Terre Sainte. Au Saint SĆ©pulcre, en effet, nous nous sommes retrouvĆ©s devant le tombeau laissĆ© vide par JĆ©sus ressuscitĆ©. Et de la mĆŖme maniĆØre que ce tombeau vide avait provoquĆ© une multitude de questions sur l’avenir chez disciples de JĆ©sus, le Conseil gĆ©nĆ©ral s’est laissĆ© lui aussi interroger ces jours-ci, faisant place Ć des questions sur l’avenir : où le RessuscitĆ© – aussi Ć travers le mouvement des Focolari ā voudra-t-il arriver aujourd’hui ? De ce fait, où devrions-nous concentrer nos forces, nos Ć©nergies et nos ressources ?
Ces questions ont sous-tendu les trois grands thĆØmes abordĆ©s ces jours-ci Ć JĆ©rusalem. En ce qui concerne l’aspect “communion des biens, Ć©conomie et travail”, le Conseil GĆ©nĆ©ral a notĆ© dans toutes les articulations du Mouvement un grand dĆ©sir de revenir Ć la radicalitĆ© des premiers temps et de vivre avec un nouvel engagement et une nouvelle cohĆ©rence la communion des biens. Nous nous sommes interrogĆ©s sur la maniĆØre de concrĆ©tiser ce dĆ©sir. La rĆ©flexion sur les nouvelles gĆ©nĆ©rations des Focolari, deuxiĆØme thĆØme traitĆ©, a Ć©tĆ© enrichie par la rĆ©trospective sur le Genfest de Manille et sur les rĆ©centes JMJ au Panama, deux Ć©tapes qui ont mis en lumiĆØre tout le potentiel prĆ©sent chez les enfants et les jeunes. C’est ce qu’illustrent plusieurs initiatives largement diffusĆ©es, comme le projet “Parcours pour un Monde Uni” ou l’engagement pris avec “Zero Hunger” (“Faim ZĆ©ro”) qui prĆ©voit de venir Ć bout de la faim dāici 2030. Parmi les thĆØmes de rĆ©flexion : comment donner une continuitĆ© aux initiatives individuelles en cours pour arriver Ć tenir ces engagements ?
Enfin, le troisiĆØme thĆØme : la prĆ©paration de la prochaine AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale de 2020. Le Conseil a accordĆ© une attention particuliĆØre, d’une part, Ć la maniĆØre de faire en sorte que l’AssemblĆ©e reflĆØte la diversitĆ© gĆ©ographique, culturelle et vocationnelle prĆ©sente dans le Mouvement ; d’autre part, nous nous sommes demandĆ© comment arriver Ć concilier les exigences de continuitĆ© avec celles de nouveautĆ© qui caractĆ©risent le moment que vit actuellement le Mouvement. Une commission prĆ©paratoire sera mise en place prochainement pour commencer les travaux Ć partir de ces deux pistes. PrĆ©sentĆ© ainsi, cela pourrait sembler une retraite traversĆ©e de nombreuses questions sans rĆ©ponses. Mais cela nāa pas Ć©tĆ© le cas. Lāintention nāĆ©tait pas de structurer ce qui sāĆ©tait dĆ©gagĆ© dans un document ou des lignes programmatiques. Un parcours dĆ©jĆ engagĆ© est apparu, fruit de la vie du Mouvement prĆ©sent dans le monde entier. Se poser des questions sur ce chemin, se laisser interroger par les grandes questions de l’humanitĆ© aujourd’hui, chercher de nouvelles rĆ©ponses, tirer parti du chemin parcouru et regarder vers l’avenir, peut produire des effets imprĆ©vus. Cela peut amener Ć rencontrer le RessuscitĆ© sur des chemins inattendus, prĆ©cisĆ©ment comme cela sāest produit pour les deux disciples qui, ayant laissĆ© la tombe vide, sāĆ©taient mis en chemin vers Emmaüs.
Joachim Schwind