Mouvement des Focolari
Nouvelle-ZƩlande : quand les cultures se rencontrent

Nouvelle-ZƩlande : quand les cultures se rencontrent

Esther est Maori et Tom d’origine irlandaise et Ć©cossaise. Leur histoire bouleverse le principe de l’incommunicabilitĆ© entre des cultures trĆØs diffĆ©rentes. Fils d’une mĆØre irlandaise et d’un pĆØre Ć©cossais, Tom a 26 ans lorsqu’il arrive en Nouvelle-ZĆ©lande, un archipel où le peuple Maori a dĆ©barquĆ© en premier, suivi de nombreuses migrations qui en font un pays multiculturel. Il s’y est rendu grĆ¢ce Ć  un vol low-cost que les gouvernements britannique et nĆ©o-zĆ©landais offraient aux jeunes dĆ©sireux de rester au moins deux ans dans des pays d’outre-mer. Esther, quant Ć  elle, est Maori et est l’aĆ®nĆ©e de 13 frĆØres. Ils se sont rencontrĆ©s Ć  la discothĆØque et ce fut le coup de foudre. Ā« Je n’ai jamais remarquĆ© que nous venions de deux cultures diffĆ©rentes, commence par dire Tom, Ā« et je n’ai pas vraiment remarquĆ© qu’il Ć©tait blanc Ā», poursuit Esther. Ā« DĆØs que je l’ai vue, je suis tombĆ© amoureux d’elle Ā», conclut-il. Les complications sont arrivĆ©es plus tard, lorsqu’ils ont annoncĆ© Ć  leurs familles respectives qu’ils voulaient se marier. Sa mĆØre rappelle Ć  Tom qu’il ne pourra pas l’emmener en Angleterre parce qu’elle n’est pas blanche, quant Ć  la grand-mĆØre d’Esther elle n’est pas du tout convaincue. Elle avait dĆ©jĆ  choisi un homme pour sa petite-fille, comme elle l’avait dĆ©jĆ  fait pour sa fille, la mĆØre d’Esther: les traditions de la communautĆ© maorie sont fortes et difficiles Ć  briser. Cependant, aprĆØs le choc initial, les parents de Tom apprennent Ć  aimer leur belle-fille Maori et lui aussi est accueilli par la grande famille d’Esther. D’un commun accord, les enfants sont baptisĆ©s et Ć©duquĆ©s dans l’Ɖglise catholique dont Esther fait partie et dans laquelle Tom dĆ©sire s’insĆ©rer. Le premier contact avec les Focolari a eu lieu en 1982 par l’intermĆ©diaire du pĆØre Durning, catĆ©chiste de Tom, prĆŖtre Ć©cossais et missionnaire de la communautĆ© maorie. InvitĆ©s Ć  passer un week-end avec les focolarines, Esther et Tom partent avec leurs enfants non sans Ć©motion. Ā« J’ai essayĆ© de lire la Bible – se souvient Tom – mais je n’en ai pas profitĆ©. J’ai plutĆ“t Ć©tĆ© frappĆ© par une phrase que l’une d’elles a dite : Ā« Essayez de saisir la prĆ©sence de JĆ©sus en ceux qui passent prĆØs de vous Ā». Je lui ai dit que si elle connaissait mon travail, les chemins de fer, elle serait d’accord avec moi pour dire que ce n’est pas possible. C’Ć©tait un milieu difficile, mais elle a insistĆ©. J’ai essayĆ©, ma foi s’est renforcĆ©e et j’ai trouvĆ© ce que je cherchais : la possibilitĆ© de la faire devenir vie Ā». Lors de leur premiĆØre Mariapolis , Esther et Tom se retrouvent Ć  l’Ć©coute de personnes qui partagent des expĆ©riences et des Ć©vĆ©nements personnels “lus” Ć  la lumiĆØre de l’Ɖvangile et en sont frappĆ©s. Ā« Mais notre histoire n’a pas Ć©tĆ© facile Ć  raconter – explique Esther – parce que Tom avait commencĆ© Ć  boire, une habitude prise au travail Ā». Ā« Un soir, alors que j’allais prendre une biĆØre – poursuit Tom – Esther m’a demandĆ© ce que j’allais faire. J’ai rĆ©alisĆ© que je ne pouvais pas continuer Ć  vivre ainsi ; j’avais une femme et quatre enfants. L’alcoolisme dĆ©truisait notre famille, alors j’ai dĆ©cidĆ© d’arrĆŖter Ā». Mais la vie d’une famille comme la leur n’est jamais monotone et il arrivait qu’aprĆØs avoir surmontĆ© une diffcultĆ©, il s’en prĆ©sentait tout de suite une autre. C’est ainsi qu’Ć  la suite d’un accident, Tom a Ć©tĆ© contraint de quitter son emploi et qu’ils ont dĆ©cidĆ© d’inverser les rĆ“les : Ā« Esther est partie travailler et je suis restĆ© Ć  la maison pour m’occuper des enfants Ā», raconte Tom. Ā« J’ai dĆ» apprendre Ć  faire beaucoup de choses ainsi que le difficile art d’aimer Ć  la maison. Pour nos amis, notre choix Ć©tait totalement Ć  contre-courant et nous ne pouvons pas dire que tout s’est toujours bien passĆ©, mais malgrĆ© les hauts et les bas, nous nous sommes toujours retrouvĆ©s unis. Quand nous avons des points de vue diffĆ©rents, ou quand je ne dĆ©mords pas d’une idĆ©e, je me souviens que Chiara Lubich nous a appris Ć  toujours aimer en premier, Ć  nous excuser et Ć  ne pas perdre le courage d’aimer Ā». Ā« Depuis 46 ans, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© est devenue notre mode de vie quotidien Ā», conclut Esther. Ā« J’ai compris que Dieu nous avait fait cadeau d’une belle vie, qu’Il nous avait proposĆ© un objectif Ć©levĆ© et accordĆ© la fidĆ©litĆ© pour l’atteindre ; maintenant, c’est Ć  nous d’aller de l’avant Ā».

Gustavo E. ClariĆ”

Je ne pouvais pas reculer.

Les relations les plus proches sont parfois les plus difficiles. C’est l’expĆ©rience de Miso Kuleif avec son pĆØre. Ā« J’ai toujours eu une relation difficile avec mon pĆØre. Ni moi ni le reste de la famille n’avons jamais rĆ©ussi Ć  nous entendre avec lui et nous en avons beaucoup souffert. Et pourtant, Ć  un moment prĆ©cis de ma vie, j’ai fait une dĆ©couverte : il m’aimait vraiment et moi aussi je l’aimais Ā». C’est ainsi que commence Miso Kuleif, nĆ©e en Jordanie il y a 24 ans. Elle vit en Italie avec sa famille depuis plus de vingt ans. Pendant longtemps, le pĆØre de Miso eut de graves problĆØmes de santĆ©,  mais le tournant s’amorƧa il y a environ trois ans quand il apprit qu’il devait subir en urgence une greffe de foie. Contrairement Ć  l’Italie, il est possible en Jordanie de faire ce type d’opĆ©ration avec un donneur en vie et son pĆØre choisit de se faire opĆ©rer dans son pays d’origine. Ā« Le problĆØme Ć©tait de trouver un donneur et donc des gens prĆŖts Ć  subir des contrĆ“les de compatibilitĆ©. Quand je l’ai su, je n’ai pas beaucoup rĆ©flĆ©chi. Je suis parti avec lui pour passer ces examens. Où ai-je puisĆ© la force ? Le fait de vivre depuis quelques annĆ©es la spiritualitĆ© de l’unitĆ© m’y a aidĆ©. J’ai connu les Focolari dans ma ville par le biais du Mouvement diocĆ©sain qui apporte cette spiritualitĆ© Ć  de nombreux diocĆØses et paroisses, dont la mienne. Dans les rĆ©unions, souvent, nous nous proposions d’aimer comme l’Evangile nous l’enseigne, prĆŖts aussi Ć  donner notre vie les uns pour les autres. Maintenant, je ne pouvais plus reculer. Si nous avons la possibilitĆ© de sauver une vie, nous ne pouvons pas refuser Ā». Miso quitte donc l’Italie et interrompt l’universitĆ© sans savoir quand elle aurait pu revenir. Quand elle arrive en Jordanie, l’expĆ©rience est difficile. Ā« J’Ć©tais lĆ , seule, entourĆ©e d’une famille Ć  laquelle il ne me semblait pas appartenir. Si j’avais subi l’opĆ©ration, toutes les personnes que j’aurais dĆ©sirĆ© avoir auprĆØs de moi n’auraient pas Ć©tĆ© lĆ . Le temps passe… Les examens montrent cependant que le foie de Miso n’est pas compatible. Peu de temps aprĆØs, on trouve un donneur, le frĆØre de son pĆØre, le seul qui, aprĆØs Miso, a acceptĆ© de faire les contrĆ“les. Ā« Il m’a fallu du temps pour mĆ©taboliser cette expĆ©rience. GrĆ¢ce aussi aux nombreuses personnes du Mouvement qui m’ont Ć©tĆ© proches, j’ai rĆ©ussi Ć  dĆ©velopper la conscience de l’amour que j’ai pour mon pĆØre, mĆŖme s’il m’est difficile de l’admettre. DĆ©tester quelqu’un est beaucoup plus facile, mais beaucoup plus toxique. Le vrai problĆØme n’Ć©tait pas la situation en soi, mais la faƧon dont je l’affrontais. J’ai appris que cela dĆ©pend de nous de pouvoir ĆŖtre toujours heureux. Dans l’Ɖvangile nous lisons : “Vous avez reƧu gratuitement, donnez gratuitement”. Maintenant, je me rends compte de l’importance de ces paroles. Si ma vie avait Ć©tĆ© diffĆ©rente, elle aurait peut-ĆŖtre Ć©tĆ© plus simple, mais je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui Ā».

Calabre (Italie) : on peut changer

Calabre (Italie) : on peut changer

“Nous devons travailler ensemble et avoir le courage de faire en sorte que les choses fonctionnent bien.” C’est la conviction de Loris Rossetto qui a parlĆ©, lors de la rĆ©cente confĆ©rence “Co-Gouvernance, coresponsabilitĆ© dans les villes aujourd’hui”, de l’auberge “Bella Calabria”, rĆ©alisĆ©e Ć  partir d’un Ć©difice confisquĆ© Ć  Ndrangheta (mafia). “De toute faƧon rien ne changera ” ou “mieux vaut ne pas risquer “: ce sont lĆ  des pensĆ©es qui portent prĆ©judice Ć  notre terre. Mais lorsqu’au contraire on se retrousse les manches et qu’on travaille en Ć©quipe, les rĆ©sultats arrivent. C’est l’expĆ©rience de Loris Rossetto et de son Ć©pouse, des Calabrais qui, dans les annĆ©es 90, ont Ć©migrĆ© en VĆ©nĆ©tie, puis dans le Trentin. Une fois rentrĆ©s dans leur pays natal en 2005, ils ont engagĆ© des activitĆ©s dans des structures confisquĆ©es Ć  l’ndrangheta (c’est ainsi qu’on dĆ©signe la mafia dans cette rĆ©gion). Conquis par l’efficacitĆ© de l’Europe du Nord, ils ont pensĆ© l’associer Ć  la chaleur et aux ressources naturelles et culturelles du Sud, en dĆ©veloppant un “tourisme trĆØs spĆ©cial, celui de l’amitiĆ© et de l’hospitalitĆ© calabraisesā€. Leur objectif est de promouvoir la croissance Ć©conomique de la rĆ©gion, mais surtout de crĆ©er des liens d’amitiĆ© avec des personnes d’autres Pays et d’encourager la population locale Ć  travailler pour le bien commun, dans la lĆ©galitĆ©, en croyant Ć  la possible renaissance du territoire. Selon les derniĆØres statistiques, la Calabre compte actuellement 35 conseils municipaux dissous pour connivence avec la mafia, y compris celui de la capitale rĆ©gionale. La moitiĆ© de la drogue qui arrive en Italie transite par cette rĆ©gion. Mais la plaie de la mafia – l’expĆ©rience des Rossetto le dĆ©montre – n’a pas le dernier mot si l’on a le courage de proposer un autre modĆØle de relations. “Nous avons commencĆ© par fonder l’association ‘Amis de la langue allemande’ – dit Loris – avec l’idĆ©e de promouvoir des Ć©changes entre notre ville et les pays germanophones. La premiĆØre expĆ©rience est la crĆ©ation d’un centre de regroupement. Puis nous dĆ©cidons d’ouvrir Ć  Cutro (province de Crotone), l’auberge ‘Bella Calabria’ dans un bĆ¢timent confisquĆ©. La structure est inaugurĆ©e le 11 avril 2015. Nous nous fixons un programme pour les cours – poursuit Loris – ” 48 heures Ć  l’aubergeā€ ayant pour devise : ā€œCelui qui respecte les rĆØgles est heureux ” et comme sous-titre : “Fais pour les autres ce que tu voudrais qu’ils fassent pour toi! ā€. Les Ć©lĆØves s’approprient l’idĆ©e que le travail d’Ć©quipe est bon. Ils apprennent les langues Ć©trangĆØres Ć  travers des jeux de rĆ“le et des dialogues dans la langueā€. Mais les premiers pas de cette aventure sont rudes. Non seulement parce que les Rossetto n’ont pas l’habitude des affaires ni du tourisme, mais voilĆ  qu’en Ć©tĆ© l’eau vient Ć  manquer dans la rĆ©gion. On a recours Ć  une citerne, mais ce n’est pas suffisant. L’annĆ©e suivante il se trouve que le Maire nouvellement Ć©lu se met Ć  les aider. “C’est un signe du ciel”, pense le couple, un encouragement Ć  aller de l’avant. Et le projet va bon train. Des classes arrivent du nord de l’Italie ainsi que des touristes de l’ Europe: l’Ć©quipe de Hockey de Hamm, une classe de Dresde, la Croix-Rouge allemande. Tous font l’expĆ©rience de la chaleur de l’hospitalitĆ© calabraise, et les gens du pays, au dĆ©but rĆ©servĆ©s, sont partie prenante. “Les habitants de Cutro rĆ©pondent d’une maniĆØre merveilleuse – observe Loris – Il arrive souvent qu’un touriste, surpris, nous dise: ‘Je suis allĆ© au bar et ils m’ont offert un cafĆ©’, ou qu’en Ć©tĆ© un voisin partage des fruits frais. Les clients sont tellement impressionnĆ©s qu’ils tombent amoureux du village et de l’auberge et il n’est pas rare de les voir revenir. Nous comprenons que nous sommes sur la bonne voie.” Par la suite une deuxiĆØme auberge est crƩƩe Ć  Crotone, ainsi qu’un projet qui concerne trois parcs : “A Cropani Marina, nous proposons un circuit balisĆ© en mini-voiture pour Ć©duquer Ć  la sĆ©curitĆ© routiĆØre, Ć  Isola un itinĆ©raire VTT, Ć  Cirò un sentier botanique. LĆ  aussi, des difficultĆ©s ne manquent pas, mais au bout du compte, Ƨa marche”. Le dĆ©nominateur commun Ć  toutes ces initiatives c’est une forte motivation et une invitation : “Ne jamais cesser de rĆŖver, tout en gardant les pieds sur terre, les yeux tournĆ©s vers le ciel, pour aimer et amĆ©liorer sa propre terre”.

Claudia Di Lorenzi

Kenya: une Ʃcole de leadership

Kenya: une Ʃcole de leadership

Ils Ć©taient une centaine de 12 pays Ć  la premiĆØre Ć©cole de leadership pour jeunes leaders sur le continent africain, Ā« Together for a new Africa Ā» (Ensemble pour une nouvelle Afrique). Ā« Trouve ta passion, quelle qu’elle soit, assimile-la, fais la tienne et tu verras de grandes choses se rĆ©aliser pour toi et Ć  travers toi Ā». Cette citation d’Allan T. Armstrong rĆ©sume bien le sens de l’Ć©cole de leadership Ć  laquelle ont participĆ© 100 jeunes leaders de 12 pays d’Afrique de l’Est et de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo au dĆ©but janvier Ć  la Mariapolis Piero, la citĆ©-pilote des Focolari au Kenya. Il s’agit d’une premiĆØre sĆ©rie d’écoles d’étĆ© au nom prometteur ; elle est la premiĆØre d’une sĆ©rie d’universitĆ©s d’Ć©tĆ© prometteuses intitulĆ©es Ā« Together for a new Africa Ā», ensemble pour une nouvelle Afrique. Melchior Nsavyimana, jeune politologue burundais et actuellement chargĆ© de cours et coordinateur Ć  l’Institut pour l’intĆ©gration rĆ©gionale / UniversitĆ© catholique d’Afrique de l’Est, est l’un des pionniers du cours. Il explique que le but de cette premiĆØre session est Ā« d’approfondir et d’expĆ©rimenter une idĆ©e de leadership qui, enracinĆ©e dans les valeurs du continent africain, rĆ©pond aux dĆ©fis d’aujourd’hui. Un leadership qui s’exprime de maniĆØre communautaire et construit la communautĆ© avec les outils et les langages de la fraternitĆ© universelle : si c’est la question qui interroge notre avenir, il doit devenir notre engagement actuel en s’appuyant sur les fondements de la culture de l’unitĆ© Ā». Ce premier Ć©vĆ©nement a Ć©tĆ© organisĆ© par un vĆ©ritable rĆ©seau composĆ© de l‘Institut Universitaire Sophia, avec le soutien du Mouvement politique pour l’unitĆ©, de l’ONG New Humanity et avec la coopĆ©ration de l’UNESCO et le soutien de Caritas et de Missio. Tout a commencĆ© il y a quelques annĆ©es Ć  l’initiative d’un groupe d’Ć©tudiants africains de l’Institut Universitaire Sophia qui ont dĆ©cidĆ© de s’engager pour une nouvelle Afrique, Ć  commencer par la transformation et le renouvellement culturel de son leadership. Vingt enseignants d’Afrique de l’Est, de la RĆ©publique dĆ©mocratique du Congo et de Sophia ont commencĆ© le premier cycle d’une formation interdisciplinaire et interculturelle de trois ans sur les thĆØmes de la citoyennetĆ© responsable, du leadership et d’une culture de la fraternitĆ©, pour affronter avec luciditĆ© les blessures du continent. Ā« Le voyage ne fait que commencer Ā» dit le site web de l’Ć©cole où les jeunes promoteurs expliquent l’intention du projet : Ā« L’Afrique (surtout l’Afrique de l’Est) vit une sĆ©rie de changements dĆ©mographiques, politiques, sociaux et culturels trĆØs complexes. L’un des effets est la pression du climat d’incertitude. Les jeunes manquent souvent d’outils nĆ©cessaires pour comprendre les changements en cours et ils restent passifs face aux demandes confuses des hommes politiques, des groupes armĆ©s, des multinationales, etc. C’est pourquoi nous, jeunes Africains, diplĆ“mĆ©s de l’Institut Universitaire Sophia, avons compris qu’il est de notre responsabilitĆ© de dĆ©cider avec les jeunes Africains quelle Afrique nous voulons pour l’avenir, comme le propose l’Agenda de l’Union africaine pour 2063. Nous voulons donner aux jeunes d’Afrique une formation intĆ©grale sur le leadership responsable et crĆ©er un rĆ©seau entre eux pour agir ensemble pour l’Afrique qu’ils veulent Ā».

Stefania Tanesini

RĆ©cupĆ©rer la radicalitĆ© d’un style de vie Ć©vangĆ©lique

RĆ©cupĆ©rer la radicalitĆ© d’un style de vie Ć©vangĆ©lique

Cette annĆ©e, le Conseil GĆ©nĆ©ral des Focolari a choisi pour sa retraite annuelle, un lieu de valeur hautement symbolique : JĆ©rusalem et la Terre Sainte. L’institut œcumĆ©nique Tantur, situĆ© Ć  la frontiĆØre de la Ville Sainte avec BethlĆ©em, se veut ĆŖtre une oasis d’hospitalitĆ© et de communion pour celui qui dĆ©sire s’immerger dans la rĆ©alitĆ© assez complexe de JĆ©rusalem, avec son enchevĆŖtrement de cultures, de peuples, de religions et de confessions. C’est pour cela qu’il se prĆ©sente comme adaptĆ© pour la retraite du Conseil GĆ©nĆ©ral du Mouvement en cours, du 10 au 17 fĆ©vrier. ā€˜ā€™Le programme de ces jours-ci comprend, dans un certain sens, le passĆ©, le prĆ©sent et le futur’’, expliquent Friederike Koller et Ɓngel Bartól, les dĆ©lĆ©guĆ©s centraux du Mouvement et coordinateurs de cette retraite. ā€˜ā€™Un voyage en Terre Sainte est toujours un pĆØlerinage qui invite Ć  regarder le passĆ©, et donc les lieux historiques de la foi chrĆ©tienne et ses racines dans la religion juive. Le prĆ©sent se touchera dans les moments de travail sur un des thĆØmes principaux de l’annĆ©e 2019 : l’aspect ā€˜communion communion des biens, Ć©conomie et travail’. L’intention est de rĆ©cupĆ©rer dans le Mouvement, une radicalitĆ© de vie Ć©vangĆ©lique en ce qui concerne la communion des biens, Ć©galement matĆ©rielle, et Ć  partir d’un style de vie alternatif, imprĆ©gnĆ© par le charisme de l’unitĆ©, trouver des rĆ©ponses aux dĆ©fis Ć©conomiques d’aujourd’hui. Nous tournerons ensuite le regard vers le futur, en traitant deux arguments importants : le travail pour et avec les nouvelles gĆ©nĆ©rations et la prĆ©paration de la prochaine AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale de 2020’’. Ɓngel Bartól souligne combien sera exigeant le fait d’appliquer la mĆ©thode de travail choisie, en considĆ©rant le nombre de participants (62 personnes) : ā€˜ā€™Que nous travaillions en rĆ©union plĆ©niĆØre ou en petits groupes, nous sommes en pĆØlerinage ; nous nous sentons toujours en chemin avec JĆ©sus qui veut ĆŖtre prĆ©sent, vivant, et actif au milieu de nous. Cela est possible quand chacun de nous est prĆŖt Ć  offrir son point de vue sans y ĆŖtre attaché’’. Et Friederike Koller d’ajouter : ā€˜ā€™De cette faƧon, nous pouvons nous aussi donner une petite contribution Ć  la paix, Ć  laquelle la Parole de Vie de ce mois nous invite et dont le monde, et surtout cette ville, a tant besoin’’.

Joachim Schwind

Ceci est la salutation de Maria Voce, prƩsidente des Focolari, en partance pour JƩrusalem.

Dieu les aime d’une maniĆØre spĆ©ciale

ƀ l’occasion de la “JournĆ©e Mondiale du Malade”, nous proposons une brĆØve rĆ©flexion de Chiara Lubich sur la maladie et sur les communautĆ©s du Mouvement dans lesquelles vivent des personnes malades. Vous savez que toute notre vie est une rĆ©volution, du fait qu’elle est chrĆ©tienne : rĆ©volution de notre faƧon de penser, rĆ©volution qui signifie aller Ć  contre-courant. Si nous rĆ©flĆ©chissons Ć  la maniĆØre dont on considĆØre les malades dans le monde, nous nous rendons compte qu’on les perƧoit en quelque sorte comme diffĆ©rents des bien portants, comme une catĆ©gorie Ć  part, surtout si leur maladie se prolonge ou devient incurable. La sociĆ©tĆ© d’aujourd’hui marginalise en effet les malades, car elle ne comprend pas la valeur de la souffrance et veut l’oublier, comme elle veut le faire aussi pour la mort. C’est trĆØs grave et antichrĆ©tien, parce que le premier marginal devrait alors ĆŖtre JĆ©sus Christ. Par consĆ©quent, si ces communautĆ©s particuliĆØres où vivent des personnes malades sont sans aucun doute comme les autres, elles ont aussi un caractĆØre spĆ©cial, car elles ont la possibilitĆ© de tĆ©moigner au monde ce qu’est la souffrance pour le chrĆ©tien. La souffrance est un don que Dieu fait. Or ce n’est pas seulement une faƧon de parler pour se consoler ou rĆ©conforter les malades. Tous ceux qui ont des problĆØmes de santĆ© sont vraiment aimĆ©s de Dieu de maniĆØre spĆ©ciale, parce qu’ils sont plus semblables Ć  son Fils. (Chiara Lubich, PerchĆØ mi hai abbandonato?, 1997, pp.108-109, traduit en franƧais sous le titre : la Souffrance, 1998, p. 100)

Un homme ƩvangƩlique

Doux mais dĆ©terminĆ©, avec la conviction que l’Évangile est une des pages les plus rĆ©volutionnaires de l’histoire, capable de changer le monde. C’est pour cela que Marco Aquini a vĆ©cu. Il nous a quittĆ©s il y a un mois, le 4 janvier dernier. La rencontre avec Marco laissait des traces : il Ć©tait une de ces personnes d’une rare sincĆ©ritĆ©, qui avec le regard profond s’adressait directement Ć  ton cœur, et en quelques mots, sans divaguer, rĆ©pondait Ć  l’aide de gestes concrets Ć  tes besoins, te donnait un conseil mais sans rien t’imposer, au contraire, en suscitant la rĆ©ponse en toi, dans ton for intĆ©rieur. NĆ© en 1958, il a Ć©tĆ© un des premiers jeunes de sa rĆ©gion, le Frioul, Ć  adhĆ©rer aux Focolari ; une terre où les gens sont entiers : sĆ©rieux, travailleurs, disciplinĆ©s. Il connaĆ®t la duretĆ© de la vie lorsqu’il perd son papa Ć  la suite d’un grave accident. Mais la rencontre avec la spiritualitĆ© des Focolari reprĆ©sente un tournant dans son histoire. Durant un campus avec les Gen (les jeunes des Focolari) en 1978, il ressent l’appel Ć  se donner Ć  Dieu comme focolarino et adhĆØre Ć  l’invitation de Chiara Lubich Ć  souscrire un engagement de fidĆ©litĆ© Ć  Dieu jusqu’à la mort. Il s’agit du ā€˜ā€™Pacte jusqu’au bout’’, considĆ©rĆ© historique et Ć©crit Ć  Chiara Ć  cette occasion :’’Avant de connaĆ®tre l’IdĆ©al*, j’étais renfermĆ© dans mon monde dorĆ©. En le vivant, je suis en train de sortir de moi-mĆŖme. Je retourne conscient d’avoir la force potentielle de changer le monde dans lequel je vis’’. Il offre sa contribution, avec passion, tout d’abord en Allemagne, puis de nouveau en Italie, au Centre du Mouvement des Focolari, spĆ©cialement dans la fondation de deux organismes au service des plus humbles, et de la paix : l’AMU, ā€˜ā€™Association Monde Uni’’, et ā€˜ā€™New Humanity’’, l’ONG du Mouvement agrƩƩe par l’ONU. Pendant des annĆ©es, il travaille aussi en qualitĆ© de conseiller central pour l’aspect de la ā€˜ā€™Communion des biens, Ɖconomie et Travail’’ ; il devient coresponsable du mouvement des Jeunes pour un Monde Uni. A partir de l’an 2000, il est aux cĆ“tĆ©s de Chiara et d’Eli Folonari, pour le dĆ©roulement du Collegamento CH , la vidĆ©o-confĆ©rence qui, depuis 1980, rassemble pĆ©riodiquement la famille des Focolari de par le monde. Mais la vie lui rĆ©serve une autre expĆ©rience inattendue, l’inexplicable disparition de sa sœur Chiara, dĆ©jĆ  fragile de santĆ©. Il en souffre beaucoup avec sa maman, alors que les recherches se poursuivent jusqu’au jour où l’on retrouve son corps. Dans cette tragĆ©die, Marco rĆ©ussit Ć  cueillir l’amour de Dieu qui lui donne la force de soutenir sa famille. Avec sa maman Franca, Marco collabore ensuite Ć  la fondation d’une maison d’accueil dont le nom est dĆ©diĆ© Ć  sa sœur, pour l’insertion sociale des handicapĆ©s physiques et psychiques et, mĆŖme s’il le fait Ć  distance, il garde toujours les rapports avec l’association. Il se consacre aussi Ć  l’enseignement acadĆ©mique Ć  l’UniversitĆ© Pontificale Saint Thomas d’Aquin de Rome, et toujours dans le milieu de l’économie, au sein des Focolari, il assume la responsabilitĆ© de membre de l’actuel Conseil d’Administration de la revue CittĆ  Nuova. Son amour envers les plus dĆ©munis l’engage aussi Ć  offrir une aide compĆ©tente Ć  un groupe d’écoute de Caritas. En novembre 2018, il dĆ©couvre, entourĆ© de plusieurs amis, une grave maladie et affronte cette nouvelle Ć©tape avec un choix renouvelĆ© de Dieu, qui lui donne une profonde joie, malgrĆ© les lourdes souffrances physiques. Maria Voce, dans le tĆ©lĆ©gramme qu’elle envoie Ć  la communautĆ© des Focolari dans le monde, met en relief sa vocation de focolarino, son style sobre, clair et direct, qui se reflĆØte dans la parole de l’Évangile que Chiara lui avait proposĆ© de vivre :’’ Que votre langage soit : Ā« Oui, oui Ā», Ā« Non, non »’’ (Mt 5,37), et de la maniĆØre avec laquelle il a vĆ©cu de faƧon extraordinaire la maladie. La derniĆØre Ć©tape de vie de Marco a laissĆ© tout le monde sans voix, dans l’apparente impossibilitĆ© de suivre le rythme de la rapide dĆ©tĆ©rioration de la santĆ© qui en seulement deux mois, l’a amenĆ©, le matin du 4 janvier, Ć  rejoindre le Ciel. A ses funĆ©railles, il y avait des personnes venues de tous les horizons, toutes liĆ©es Ć  lui, d’une certaine faƧon, ā€˜ā€™en cordĆ©e’’ avec lui, Ć  ne gravir plus seul ses chĆØres montagnes, mais les cimes de la vie, accompagnĆ©es par son exemple authentique et lumineux.

Patrizia Mazzola

*La spiritualitƩ des Focolari

Trois villes, un seul objectif: le bien commun

Trois villes, un seul objectif: le bien commun

Qu’ont-elles en commun, MedellĆ­n, Katowice et Kingersheim ? MalgrĆ© la distance culturelle, ce qu’elles ont en commun, c’est le projet social et civil. Elles se situent gĆ©ographiquement sur deux continents diffĆ©rents et en trois rĆ©gions culturelles Ć©loignĆ©es. Il s’agit de MedellĆ­n (Colombie), Katowice (Pologne) et Kingersheim (France). Ce sont des villes qui ont accueilli le dĆ©fi de mettre au centre, le bien commun, dans le sens le plus authentique et non comme la somme d’intĆ©rĆŖts privĆ©s. Administrations et population ont travaillĆ© afin de trouver une voie pour casser les Ć©goĆÆsmes, la pauvretĆ©, les solitudes et se reconnaĆ®tre frĆØres. Les protagonistes sur le terrain sont respectivement Frederico Restrepo, Danuta Kaminska et Jo Spiegel qui, au CongrĆØs ā€˜ā€™Co-Gouvernance, co-responsabilitĆ© dans les villes aujourd’hui’’ ont racontĆ© leurs trois histoires, diffĆ©rentes mais avec un seul slogan. La premiĆØre histoire est racontĆ©e par Frederico Restrepo, ingĆ©nieur et ex-directeur de l’EPM – Entreprises Publiques de MedellĆ­n (Colombie) qui, avec quelques amis, ne s’est pas rendu face Ć  l’inĆ©luctabilitĆ© de la situation qui semblait plus grande que ses forces. MedellĆ­n – ville qui compte presque trois millions d’habitants -, comme tant d’autres villes sud-amĆ©ricaines, montre une forte tendance d’augmentation des zones urbaines au dĆ©triment de la population rurale. ā€˜ā€™Dans quelques quartiers de MedellĆ­n se trouvent des populations qui essaient de construire leur propre ville Ć  la pĆ©riphĆ©rie de la ville’’ raconte Restrepo. Depuis quelques annĆ©es a commencĆ© une expĆ©rience-pilote dans les quartiers nĆ©s des migrations forcĆ©es afin de rĆ©aliser des projets urbains intĆ©graux. L’immigration, en augmentation en Colombie aussi Ć  cause de la crise au Venezuela, ne se rĆ©sout pas en construisant des murs : ā€˜ā€™Nous avons la responsabilitĆ© – continue-t-il – de construire des relations entre les villes afin de pouvoir rĆ©soudre ce problĆØme social que notre sociĆ©tĆ© est en train de traverser’’. Mais il ne s’agit pas seulement d’une question urbanistique, d’autres dĆ©fis se prĆ©sentent pour redĆ©couvrir le cœur de la ville et le faire battre. L’expĆ©rience que raconte Danuta Kaminska fait le lien entre le continent amĆ©ricain et l’Europe. Administratrice publique dans le Conseil de la SilĆ©sie SupĆ©rieure, en Pologne, elle prĆ©sente des histoires quotidiennes, mais en mĆŖme temps extraordinaires, d’accueil de la part des citoyens de Katowice afin de favoriser l’insertion des migrants, en grande partie des ukrainiens. Pour la seule annĆ©e passĆ©e, ils sont arrivĆ©s au nombre de 700.000. ā€˜ā€™Pour rĆ©aliser la co-gouvernance dans notre ville, nous avons compris qu’il faut soutenir les citoyens. On collabore avec les communautĆ©s religieuses, et les organisations non gouvernementales pour l’intĆ©gration, comme par exemple le soutien aux communautĆ©s juive et musulmane’’. Katowice, deux millions d’habitants, a subi une profonde mutation ces derniĆØres annĆ©es, en se transformant, d’une ville industrielle Ć  un site UNESCO, et elle a Ć©tĆ© le siĆØge de la ConfĆ©rence des Parties sur le Climat de 2018 (COP24). Si la ville est un espace de transformation, si la dĆ©mocratie doit ĆŖtre fraternelle, il faut alors cultiver la participation et la spiritualitĆ©. Nous parlons ici d’administrateurs qui deviennent facilitateurs de processus dĆ©cisionnaires et Jo Spiegel, maire de Kingersheim, petite ville franƧaise d’environ 13.000 habitants, continue Ć  se dĆ©penser de toutes ses forces afin de restituer Ć  sa ville, un visage multiforme où peuvent coexister des cultures et des gĆ©nĆ©rations diffĆ©rentes. ā€˜ā€™Il y a vingt ans – raconte le maire – nous avons fondĆ© un Ć©cosystĆØme dĆ©mocratique participatif, en donnant naissance Ć  la ā€˜ā€™Maison de la Citoyenneté’’, un lieu privilĆ©giĆ© où on apprend Ć  vivre ensemble, citoyens et politiciens’’. Plus de quarante ont Ć©tĆ© les projets menĆ©s Ć  terme comme la rĆ©vision du plan urbanistique local, la planification du temps de l’enfant, la crĆ©ation d’un lieu de culte musulman. ā€˜ā€™La fraternitĆ© ne se dĆ©lĆØgue pas, ne se dĆ©crĆØte pas. Elle est en nous, entre nous. Elle se construit’’.

Patrizia Mazzola

Le Gen Verde en tournƩe au Panama et en AmƩrique Centrale

Le Gen Verde en tournƩe au Panama et en AmƩrique Centrale

Les focolarines du Gen Verde racontent leur vĆ©cu en Grande-Bretagne et au Luxembourg, au Panama pour la JMJ. Leur voyage se poursuit Ć  Cuba, au Guatemala et au Salvador. Dans votre dernier album Ā« From the inside outside Ā», vous portez un regard positif sur les personnes: chacun a la possibilitĆ© de dĆ©couvrir en lui cette lumiĆØre qu’il peut apporter aux autres. C’est le cas ? Adriana: Aujourd’hui, on entend souvent dire que la sociĆ©tĆ© traverse une nuit culturelle tapissĆ©e Ā« d’obscuritĆ©s Ā» et de divisions de plus en plus visibles. Le message de cet album veut ĆŖtre une invitation Ć  faire ressortir et ranimer cette espĆ©rance qui est peut ĆŖtre cachĆ©e sous les cendres. L’album naĆ®t de l’expĆ©rience faite avec des milliers de jeunes lors de nos tournĆ©es. GrĆ¢ce au projet Ā« Start Now Ā», un programme composĆ© d’ateliers artistiques et d’un concert final, nous avons la possibilitĆ© de vivre en contact Ć©troit avec les nouvelles gĆ©nĆ©rations. Nous sommes conscientes des dĆ©fis que ces jeunes doivent relever, mais aussi de leurs beautĆ©s. Souvent nous leur offrons notre expĆ©rience, mais jamais d’en haut comme quelqu’un qui a dĆ©jĆ  tout rĆ©solu. Au contraire, nous regardons avec eux les dĆ©fis en face, nous cherchons de les relever et d’apporter une rĆ©ponse. Plusieurs nous ont dit : Ā« Quand je rentrerai chez moi, les circonstances extĆ©rieures n’auront pas changĆ©, mais ma faƧon de les gĆ©rer sera diffĆ©rente Ā». Pensez-vous que la musique, le chant et la danse fonctionnent pour entrer en contact avec les jeunes ? Sally: Les disciplines artistiques ont prĆ©cisĆ©ment ces caractĆ©ristiques : elles facilitent le dialogue, l’ouverture et nous sommes souvent surprises par les rĆ©sultats. Un jour, dans une Ć©cole, une Ć©lĆØve souffrant de mutisme sĆ©lectif avait dĆ©cidĆ© d’arrĆŖter de parler. Quand elle s’est inscrite au groupe de chant, nous nous sommes demandĆ©es : que fera-t-elle ? Le premier jour, elle n’a pas dit un mot. Le deuxiĆØme, elle a remerciĆ©, le troisiĆØme elle a propsĆ© de chanter une deuxiĆØme voix. De retour chez elle en larmes, elle a confiĆ© Ć  sa mĆØre : Ā« J’ai retrouvĆ© ma voix Ā». Les professeurs Ć©taient Ć©mus : Ā« C’est incroyable, elle, qui Ć©tait toujours seule, commence maintenant Ć  s’adresser aux autres et Ć  parler d’elle… Ā». Ceci n’est qu’un exemple et il y en aurait beaucoup Ć  raconter. Dans la chanson Ā« Not in my name Ā», vous abordez les relations entre chrĆ©tiens et musulmans. Comment est-elle nĆ©e? Adriana: Nous avons voulu exprimer notre solidaritĆ© avec nos amis musulmans et souligner les valeurs que nous partageons, sachant que beaucoup d’entre eux souffrent parce qu’une fausse reprĆ©sentation des musulmans se rĆ©pand et que le cœur de leur religion n’est pas ce qui est diffusĆ© par les mĆ©dias. L’expĆ©rience mĆŖme de crĆ©er la chanson est nĆ©e de l’esprit du dialogue, Nous avons rencontrĆ© Ć  Loppiano Mohammad Ali Shomali, Directeur de l’Institut international d’Ć©tudes islamiques Ć  Qum (Iran). Il disait que nous sommes tous des gouttes d’eau qui reflĆØtent le visage de Dieu et qu’ensemble nous pouvons ĆŖtre un ocĆ©an d’amour. Quand il a lu les paroles de la chanson, il a dit qu’il se sentait exprimĆ©. Pour l’arrangement de la chanson, nous avons fait appel Ć  Rassim Bouabdallah, membre des Focolari de religion musulmane, qui a jouĆ© le violon dans l’enregistrement. Vous vous trouvez actuellement en AmĆ©rique Centrale où vous avez participĆ© Ć  la JMG notamment. Comme se dĆ©roule votre voyage? Alessandra: Au Panama, dans les villes de ChitrĆ© et de Colón, nous avons rĆ©alisĆ© le concert avec des jeunes pour des milliers de pĆØlerins Ć  l’occasion des JMJ : ĆŖtre sur scĆØne avec eux, c’Ć©tait Ć©couter et dire Ć  beaucoup de personnes que nous pouvons espĆ©rer ensemble. Nous avons vĆ©cu une forte expĆ©rience Ć  l’Institut criminel fĆ©minin de la ville de Panama. Les femmes y vivent une vie vraiment difficile, mais leur Ć©coute Ć©tait incroyablement profonde : combien d’applaudissements spontanĆ©s, combien de larmes pendant les chansons… A la fin, plusieurs d’entre elles nous ont dit qu’il semblait que nous avions vĆ©cu les mĆŖmes expĆ©riences qu’elles et qu’ensemble nous pouvions nous relever et regarder vers l’avenir, dans un lieu où cela pouvait sembler impossible. Nous avons expĆ©rimentĆ© la misĆ©ricorde de Dieu qui travaille dans nos vies au-delĆ  de toutes circonstances.

Anna Lisa Innocenti

Evangile vƩcu: expƩrimenter la paix vƩritable

Agir en premiĆØre personne et redonner vie aux relations blessĆ©es dans le tissu urbain. Passage Ć  tabac Depuis qu’a commencĆ© au Mexique la lutte au trafic de drogues, on dĆ©nombre de nombreuses victimes et ce ne sont pas toujours des voyons. Il y a quelque temps, alors que je rentrais de l’Ć©cole, un garƧon m’a approchĆ© pour me demander une cigarette. Des policiers ont surgi et nous ont fouillĆ©s. Ils ont commencĆ© Ć  frapper ce jeune et Ć  l’insulter, le laissant au milieu de la route ensanglantĆ© et blessĆ©. J’ai assistĆ© impuissant. Je l’ai aidĆ© Ć  se relever et je lui ai donnĆ© la petite monnaie que j’avais en poche. Il m’a pris dans ses bras et m’a dit : Ā« Avec cet argent, ma famille va pouvoir manger aujourd’hui Ā». (Abraham – Mexique) Ɖchange de lettres Avec les enfants du catĆ©chisme, nous avons approfondi les œuvres de misĆ©ricorde. Pour les mettre en pratique, nous avons pensĆ© Ć©crire Ć  des femmes en prison. J’ai prĆ©sentĆ© le projet au directeur de la prison qui a immĆ©diatement refusĆ©. AprĆØs s’être consultĆ© auprĆØs d’autres personnes, il a Ć©tĆ© convaincu de la qualitĆ© du projet qui aurait pu avoir des effets positifs sur ces femmes. L’Ć©change a donc Ć©tĆ© approuvĆ© et depuis lors, les enfants se sont mis au travail, prĆ©parant des dessins et des lettres Ć  remettre aux dĆ©tenues. (Prisca – Suisse) Bazar Je connaissais des familles pauvres et je voulais les aider. Au bureau, une collĆØgue me demande si j’Ć©tais intĆ©ressĆ©e par des vĆŖtements usĆ©s en trĆØs bon Ć©tat et par les jouets de ses enfants qui avaient dĆ©jĆ  grandi. Je lui parle de mon souhait, et elle-mĆŖme implique d’autres personnes. Bref, nous avons recueilli beaucoup d’affaires dans un garage, que nous avons donnĆ©es ou vendues dans un bazar. GrĆ¢ce aux recettes, nous avons aidĆ© de nombreuses familles en difficultĆ©. Un autre collĆØgue, qui est habituellement trĆØs grincheux, a dit qu’ aprĆØs cette expĆ©rience nous ne pouvions pas nous arrĆŖter. Nous continuons Ć  chercher autour de nous pour voir qui nous pouvons aider. (R.A.R. – BrĆ©sil)

propos recueillis par Chiara Favotti

Syrie, une gĆ©nĆ©ration d’espĆ©rance

Syrie, une gĆ©nĆ©ration d’espĆ©rance

Beaucoup de projets humanitaires tentent de soulager les difficultĆ©s de la population. Depuis 2012, le Mouvement des Focolari offre Ć©galement son soutien et de l’assistance par le biais des asbl AMU et AFN. Forte dĆ©valuation de l’argent, augmentation inexorable du coĆ»t de la vie en rapport avec une constante baisse des services publics. Ce sont juste quelques Ć©chos qui composent le bilan social et civil de sept annĆ©es de guerre en Syrie. Parmi la population, les effets sont toujours plus lourds. Il y a ceux qui ont perdu leur travail et qui sont obligĆ©s de dĆ©penser toute leur Ć©pargne pour survivre et se soigner, dans un pays où les mĆ©decins, les enseignants et beaucoup d’autres professionnels dans tous les domaines, ont dĆ» Ć©migrer Ć  l’étranger. Dans cette situation d’extrĆŖme difficultĆ©, comme l’écrivent les personnes rĆ©fĆ©rentes des projets portĆ©s de l’avant en Syrie par la communautĆ© des Focolari, par le biais des asbl AMU et AFN , fleurissent des ā€˜ā€™valeurs merveilleuses comme la solidaritĆ©, l’accueil, la gĆ©nĆ©rositĆ©, la fraternitĆ©. Dieu est Ć  l’œuvre en apportant Ć  chacun, soutien et courage’’. GrĆ¢ce au projet ā€˜ā€™Urgence Syrie’’, plus de 200 familles Ć©vacuĆ©es de Damas, Homs, Alep, Kafarbo et du littoral, ont Ć©tĆ© visitĆ©es avec rĆ©gularitĆ© par des ā€˜ā€™Ć©quipes’’ de volontaires qui lors des diffĆ©rents moments, des naissances aux anniversaires et aux diverses phases de la vie scolaire, ils ont fait arriver leur soutien, toujours dans le respect de leur sensibilitĆ© et dignitĆ©. Avec l’aide du projet, ils ont pu payer les frais scolaires, acquĆ©rir des appareils Ć©lectro-mĆ©nagers nĆ©cessaires, des couvertures, de la nourriture. Mais surtout, les familles se sont senties accompagnĆ©es dans cette difficile phase de leur vie. Aux programmes dans les domaines des soins de santĆ©, de l’instruction et du soutien au revenu familial, dĆ©jĆ  actifs de puis six ans, d’autres se sont ajoutĆ©s plus rĆ©cemment, particuliĆØrement dans le secteur de la formation professionnelle et de l’instruction. ā€˜ā€™Cet engagement naĆ®t, en plus du fait d’aller Ć  la rencontre des nĆ©cessitĆ©s matĆ©rielles urgentes des personnes assistĆ©es, Ć©galement pour offrir des occasions de travail Ć  beaucoup d’autres, spĆ©cialement les jeunes qui, autrement, dans l’actuelle situation du pays, seraient sans travail’’. A Dueilaa, au cours de l’annĆ©e passĆ©e, plus de 90 enfants ont frĆ©quentĆ© l’école des devoirs en recevant comme fruits, d’excellents rĆ©sultats. Au cours des mois d’étĆ©, le centre est restĆ© ouvert afin d’accueillir jusqu’à 115 enfants. ā€˜ā€™Quelques mamans nous disent que leurs enfants, mĆŖme s’ils sont malades ou ont un autre programme dans la famille, prĆ©fĆØrent venir ici’’. A Homs, un autre centre pour enfants et juniors a pris le nom de ā€˜ā€™ GĆ©nĆ©ration de l’espĆ©rance’’. Les Ć©tudiants qui la frĆ©quentent ont passĆ© brillamment les examens dans leurs Ć©coles respectives. Ici est Ć©galement offerte la possibilitĆ© d’un accompagnement psychologique adressĆ© aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. ā€˜ā€™Nous travaillons en particulier sur les traumatismes subis Ć  cause de la guerre. Ces moments aident Ć  faire renaĆ®tre la confiance et Ć  trouver des solutions Ć  Ć©normĆ©ment de problĆØmes.’’. Toujours Ć  Homs, mais aussi Ć  Kafarbo, depuis plus de deux ans, un projet de soins de santĆ© a permis d’approcher jusqu’à prĆ©sent, une centaine de personnes ayant des besoins de soins mĆ©dicaux spĆ©cialisĆ©s. ā€˜ā€™Nous essayons de collaborer avec d’autres organismes, afin de pouvoir aider les patients mĆŖme si le coĆ»t des soins ou des interventions chirurgicales dĆ©passe nos possibilitĆ©s’’.

Chiara Favotti

Une Mariapolis EuropƩenne

Une Mariapolis EuropƩenne

70 ans aprĆØs sa premiĆØre Ć©dition, une Mariapolis aura lieu Ć  nouveau dans les Dolomites (Italie), pour tout le continent europĆ©en. Entretien avec Peter Forst, dĆ©lĆ©guĆ© du Mouvement des Focolari pour l’Europe centrale et membre de l’équipe organisatrice de l’Ć©vĆ©nement. L’Europe d’aujourd’hui apparaĆ®t trĆØs divisĆ©e (il y a d’un cĆ“tĆ© le Brexit et de l’autre des murs pour empĆŖcher d’accueillir ). Quel est l’intĆ©rĆŖt de proposer une Mariapolis europĆ©enne ? C’est prĆ©cisĆ©ment en constatant l’ampleur de ces dĆ©saccords qu’est nĆ©e l’idĆ©e d’une Mariapolis europĆ©enne. Nous nous sommes rendu compte que nous avons des opinions trĆØs diffĆ©rentes, et en partie opposĆ©es, sur les perspectives de dĆ©veloppement en Europe, sur les flux migratoires, sur les valeurs, …. et le premier objectif de la Mariapolis vise Ć  consolider les relations, crĆ©er des espaces de communion et de partage, encourager l’humanitĆ© Ć  avancer rĆ©solument sur le chemin de la fraternitĆ© universelle et de l’unitĆ© entre les hommes et les peuples. Nous espĆ©rons ainsi pouvoir tĆ©moigner qu’il est possible de rester unis malgrĆ© nos nombreuses diffĆ©rences. Depuis 1949 jusqu’Ć  nos jours , comment les Mariapolis ont-elles Ć©voluĆ© ? Les premiĆØres Mariapolis Ć©taient trĆØs spontanĆ©es. Aujourd’hui, nous avons peut-ĆŖtre besoin d’un peu plus d’organisation logistique et de prĆ©paration du programme. Mais l’esprit de la Mariapolis europĆ©enne veut ĆŖtre le mĆŖme qu’il y a 60 ou 70 ans : faire l’expĆ©rience et tĆ©moigner que l’humanitĆ© est une famille. Quel chemin pour y parvenir ? Un amour inconditionnel. Pourquoi prĆ©cisĆ©ment dans les Dolomites ? L’idĆ©e de vivre une Mariapolis sur les lieux de son origine a immĆ©diatement convaincu tout le monde. C’est lĆ  que Chiara Lubich, il y a 70 ans, allait en vacances avec les premiĆØres focolarines et focolarini et c’est lĆ  qu’ avec eux et avec le DĆ©putĆ© italien Igino Giordani, ils ont vĆ©cu, au cours de l’Ć©tĆ© 1949, une expĆ©rience de lumiĆØre, d’ union particuliĆØre avec Dieu et de profonde unitĆ© entre eux qui a marquĆ© la fondation du Mouvement naissant. Ce n’est pas la nostalgie qui nous a poussĆ©s Ć  choisir les Dolomites, mais la conviction qu’il est important, prĆ©cisĆ©ment en ce temps de ā€œl’aprĆØs Chiaraā€, de puiser Ć  nos racines pour ouvrir des voies et rĆ©pondre aux questions d’aujoud’hui. Qui est invitĆ© ? Quel est le programme ? “Viser haut”: qu’entendez-vous par ce titre ? La Mariapolis est ouverte Ć  tous. Il y a 600 places chaque semaine. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 31 janvier (www.mariapolieuropea.org). Au programme : voyages, sports, jeux, musique, spiritualitĆ©, priĆØres, ateliers crĆ©atifs et forums thĆ©matiques, tout est prĆ©vu pour permettre une vĆ©ritable occasion de rencontre. “Viser haut” nous a semblĆ© ĆŖtre une image appropriĆ©e pour vivre des relations de haute qualitĆ© spirituelle et humaine. Sans oublier qu’en montagne notre regard se dirige naturellement vers les hauteurs.

Lorenzo Russo

DATES  

Ɖvangile vĆ©cu : Ā« Recherche la paix et poursuis-la ! Ā».

La Parole de vie de ce mois-ci est une invitation Ć  l’accueil et Ć  la gĆ©nĆ©rositĆ© envers tous. Ɖcouter DerniĆØrement, en raison d’une maladie, j’Ć©prouve des difficultĆ©s Ć  parler et pour moi, communiquer est vital! Je ne peux pas faire grand-chose mais je peux accueillir et Ć©couter profondĆ©ment ceux qui viennent me rendre visite. Parfois, les gens me partagent leurs douleurs et quand ils partent, ils semblent soulagĆ©s. Alors je remercie Dieu pour ma condition. (Marisa – Italie) Pullover Mon mari se prĆ©parait Ć  partir pour un congrĆØs et avait besoin d’une paire de chaussures et d’un pull. Nous avons rĆ©ussi Ć  acheter les chaussures, mais nous n’avons plus le temps pour le pull car il nous semblait plus important d’aller Ć  une rencontre d’un groupe de familles où nous partageons nos expĆ©riences de l’Evangile vĆ©cu. LĆ , dans le groupe, une dame avait apportĆ© deux pulls pour ceux qui en auraient besoin. ƀ notre grande surprise, en les essayant, ils allaient parfaitement Ć  mon mari. (D.M. – Serbie) PriĆØre Mon mari et moi cherchions un logement pour mon frĆØre qui devait se marier. Les prix et les conditions nous rendaient le choix difficile. Le temps passait et je commenƧais Ć  m’inquiĆ©ter. Comme j’aurais voulu l’aider ! Un jour, notre plus jeune enfant nous a suggĆ©rĆ© quelque chose Ć  laquelle nous n’avions pas pensĆ© : demander Ć  Dieu ce qui nous tenait tant Ć  cœur. C’est ce que nous avons fait. Quelques heures plus tard, mon frĆØre m’appelait, tout heureux : il avait trouvĆ© le bon appartement ! (M. N. – Liban)

Au NƩpal pour crƩer des liens

Au NƩpal pour crƩer des liens

Ce qui les pousse Ć  partir pour donner vie Ć  un focolare temporaire, c’est le dĆ©sir de partager la dĆ©couverte qui a donnĆ© sens et joie Ć  leur vie. Pour que d’autres puissent expĆ©rimenter que de vivre la fraternitĆ© universelle est la plus belle des aventures. Ce sont des jeunes, adultes et familles, qui en petits groupes partent vers les pays lointains, où les attendent des communautĆ©s et des villages pour parcourir ensemble un bout de chemin, et faire l’expĆ©rience de l’accueil et de l’échange entre cultures diffĆ©rentes, de se donner Ć  l’autre, et se ā€˜ā€™faire un ā€˜ā€™ dans les joies et les souffrances. Car – ils en sont convaincus – l’homme se rĆ©alise pleinement en aimant son prochain. Et la fraternitĆ© est possible aussi entre des personnes ayant des fois et des convictions diffĆ©rentes :’’Fais Ć  l’autre ce que tu voudrais qu’il te soit fait’’ est la RĆØgle d’or que tous les hommes peuvent faire leur. Ces petits groupes sont ce qu’on appelle les ā€˜ā€™focolare temporaires’’, traduction itinĆ©rante des traditionnels focolare, centres nodaux du Mouvement sur le territoire et cœur battant de la vie dans son intimitĆ©. Ces derniĆØres annĆ©es, ils sont nĆ©s par dizaines. Dans le sillage des ā€˜ā€™pionniers’’ du Mouvement des Focolari, qui Ć  partir des annĆ©es cinquante furent envoyĆ©s par Chiara Lubich sur les diffĆ©rents continents afin de porter le charisme de l’unitĆ©. Comme des apĆ“tres modernes. Au NĆ©pal, lieu de rencontre entre les populations mongoles de l’Asie, et celles caucasiennes des plaines indiennes, avec une profonde spiritualitĆ© qui, en partant du bouddhisme, se trouvent cĆ“te Ć  cĆ“te, le christianisme et l’hindouisme, un groupe de focolarini a accompli son voyage. Du 20 octobre au 7 novembre, de la capitale Katmandou Ć  Dharan, au sud, et puis plus au nord jusqu’à Pokhara. Surtout en crĆ©ant des liens. Issus de l’Inde, de l’Italie, de la Grande Bretagne, dĆØs le dĆ©but, les membres du focolare se sont immergĆ©s dans la culture nĆ©palaise. A leur arrivĆ©e Ć©tait en cours, le Dashain Hindu festival, le plus grand festival hindou, qui implique le pays tout entier, et ils ont participĆ© au rite de la Tika, recevant la traditionnelle bĆ©nĆ©diction. A Daharan, le groupe a Ć©tĆ© accueilli dans quelques paroisses, ils ont racontĆ© l’histoire du Mouvement et l’engagement pour la fraternitĆ© universelle. Grand fut l’enthousiasme des personnes rencontrĆ©es et des prĆŖtres. Dans la capitale, deux jeunes nĆ©palais qui ont participĆ© au Genfest 2018 de Manille, ont rejoint le groupe et ont partagĆ© leur expĆ©rience avec des Ć©tudiants d’une Ć©cole animĆ©e par des pĆØres jĆ©suites. A Pokhara, la rencontre avec quelques familles hindoues, pauvres et sans moyens financiers : harmonie et dignitĆ© emplissaient ces maisons. Les focolarini ont parlĆ© de l’idĆ©al de l’unitĆ©, avant d’être invitĆ©s Ć  manger ensemble, en Ć©coutant des musiques traditionnelles. Le groupe a ensuite rendu visite Ć  l’ÉvĆŖque Paul Simick, Vicaire apostolique du NĆ©pal, qui a exprimĆ© sa joie de voir leur prĆ©sence dans le pays et les a invitĆ©s Ć  rencontrer les prĆŖtres. Un voyage d’enrichissement rĆ©ciproque, celui-lĆ  du NĆ©pal, où l’idĆ©al de l’unitĆ© a rencontrĆ© la culture locale. Un proverbe bouddhiste le dĆ©crit d’une maniĆØre efficace : Ceux qui ont des pensĆ©es ā€˜ā€™Ć©levĆ©es’’, ne sont pas heureux de rester Ć  la mĆŖme place, mais comme les cygnes, ils quittent leur maison et volent vers une maison plus haute.

Claudia Di Lorenzi

CorĆ©e: un invitĆ© d’exception Ć  la Sung Sim Dang

CorĆ©e: un invitĆ© d’exception Ć  la Sung Sim Dang

Le 24 janvier, Moon Jae-in, PrĆ©sident de la RĆ©publique de CorĆ©e, a visitĆ© la boulangerie Sung Sim Dang, qui fait partie du projet Ɖconomie de communion. Pour un entrepreneur, la visite du PrĆ©sident de la RĆ©publique dans son entreprise est un Ć©vĆ©nement pour le moins exceptionnel, mais si la visite a lieu le jour de son anniversaire, Ƨa l’est encore plus!  C’est ce qui s’est passĆ© Ć  Daejeon pour Amata Kim et Fedes Im, entrepreneurs corĆ©ens de l’Ɖconomie de Communion (EdC) de la cĆ©lĆØbre boulangerie Sung Sim Dang . Moon Jae-in, prĆ©sident de la CorĆ©e du Sud depuis mai 2017, connu en Occident pour avoir rĆ©ussi Ć  lancer le processus de paix avec la CorĆ©e du Nord aprĆØs presque 70 ans de guerre froide, a fĆŖtĆ© son anniversaire Ć  Sung Sim Dang avec un magnifique gĆ¢teau et a pu en connaĆ®tre l’histoire et la rĆ©alitĆ©. Sa publication sur  Instagram a recueilli en quelques heures plus de 76.000 ā€œJ’aimeā€. Son commentaire sur la photo est intĆ©ressant : “J’ai Ć©tĆ© surpris aujourd’hui de fĆŖter mon anniversaire Ć  la boulangerie Sung Sim Dang Ć  Daejeon. Pendant la guerre de 1950, mon pĆØre et le fondateur de la boulangerie (le pĆØre de Fedes) Ć©taient sur le mĆŖme bateau d’évacuation, le Victoria, pour fuir la CorĆ©e du Nord. Il est pour nous aujourd’hui trĆØs Ć©mouvant et trĆØs prĆ©cieux de nous souvenir de ce moment de l’histoire. Mon anniversaire est un jour comme les autres, mais aujourd’hui, je fais provision d’une force nouvelle grĆ¢ce aux bons voeux de beaucoup. Merci !” L’Ć©vĆ©nement a eu un grand impact sur les mĆ©dias, notamment en raison de la grande valeur – universellement reconnue – que la sociĆ©tĆ© Edc Sung Sim Dang  reprĆ©sente pour toute la ville de Daejeon. Cliquez ici pour voir les images vidĆ©o des moments forts de la visite.

Antonella Ferrucci

Source :   www.edc-online.org

Migrants : plus loin que l’assistanat

Migrants : plus loin que l’assistanat

A Trieste, (Italie), rĆ©cits d’accueil au quotidien. Le rĆ©cit de ceux qui le vivent en personne. ā€˜ā€™Avec Caritas et avec le Consortium Italien de SolidaritĆ© (ICS), nous nous occupons surtout de familles de migrants et rĆ©fugiĆ©s avec leurs enfants, accueillis par une structure de premier accueil dans notre ville, Trieste, et dans la province. Depuis trois ans, chaque semaine, avec continuitĆ©, nous avons mis en route des actions concrĆØtes : un petit groupe parmi nous enseigne l’italien aux mamans de maniĆØre Ć  leur faire complĆ©ter les heures d’étude pour les aider Ć  mieux affronter la vie quotidienne ; d’autres jouent avec les enfants et les suivent pour leurs devoirs. Sont passĆ©es par le centre, dĆ©sormais beaucoup de familles et avec presque toutes, un rapport est restĆ©, aussi aprĆØs leur dĆ©mĆ©nagement vers d’autres maisons. En collaboration, ensuite, avec AFN – Association Familles Nouvelles, nous avons commencĆ© un projet, autofinancĆ© par quelques personnes de la communautĆ©, afin d’ aider en particulier une famille kurde en difficultĆ© qui, aprĆØs deux annĆ©es de soutien, a maintenant rejoint son autonomie, en leur permettant de louer un appartement, grĆ¢ce au travail que le pĆØre a finalement trouvĆ©. Avec d’autres petits projets nous sommes en train d’aider les exigences d’autres familles, en faisant en sorte que les mamans puissent suivre des cours de spĆ©cialisation pour un possible travail et les enfants puissent s’intĆ©grer dans diffĆ©rentes activitĆ©s, avec leurs copains, par exemple, dans les activitĆ©s sportives. Nous les suivons lors des visites mĆ©dicales et pour les soins, pour la recherche d’une maison, nous avons trouvĆ© quelques travaux pour les mamans, avons pu inscrire un papa Ć  l’auto-Ć©cole, et aujourd’hui, il travaille en conduisant les camions d’une entreprise du port. Avec l’aide de quelques familles, nous avons pu faire participer Ć  des ā€˜ā€™vacances de familles’’ une maman veuve africaine avec deux enfants, qui en avait bien besoin. Nous essayons de vivre avec eux, des moments de vie quotidienne, comme fĆŖter les anniversaires, des promenades dans les parcs le dimanche, une balade en barque, le nouvel An, le carnaval, mais aussi des moments de priĆØres comme Ć  l’occasion du Ramadan pour les musulmans. Le dimanche 25 novembre 2018, nous avons voulu rĆ©pondre concrĆØtement Ć  l’appel du Pape FranƧois qui a lancĆ© la journĆ©e mondiale des pauvres : ā€˜ā€™Ce pauvre crie et le Seigneur l’écoute’’ et il invitait ainsi chaque chrĆ©tien et les diffĆ©rentes communautĆ©s, Ć  Ć©couter ce cri et Ć  chercher Ć  offrir des rĆ©ponses avec des gestes concrets. Il ajoutait :’’ Afin que ce cri ne tombe pas en vain’’. Nous avons ainsi pensĆ© organiser un repas – appelĆ© ā€˜ā€™FĆŖte de l’Amitié’’ – sous le signe du partage avec des personnes en difficultĆ© : des rĆ©fugiĆ©s, migrants, chĆ“meurs, pauvres de notre ville. On a rĆ©ussi Ć  impliquer aussi notre communautĆ© des Focolari en demandant une aide concrĆØte pour le repas et pour l’aide en salle et aussi Ć  nos amis eux-mĆŖmes qui ont Ć©tĆ© invitĆ©s, on a demandĆ©, Ć  celui qui le pouvait et disposait d’une cuisine, de contribuer avec un peu de nourriture typique de leurs pays d’origine. Nous Ć©tions quatre-vingt environ : du Cameroun, Nigeria, Ɖgypte, Tunisie, Russie, Pakistan, Kurdistan, Kosovo. A notre surprise, pour Caritas, nous devenons un point de rĆ©fĆ©rence, un ā€˜ā€™projet’’ qui va plus loin que l’assistanat. Ils nous appellent pour partager des programmes, des projets, et, pour l’une ou l’autre occasion, pour aussi chercher des solutions. Il nous semble qu’ils aient Ć©tĆ© touchĆ©s par cette faƧon d’accueillir qui, une fois la phase d’urgence passĆ©e, mise sur la rĆ©ciprocitĆ©. Nous sentons qu’au milieu de ce chaos, où chacun peut-ĆŖtre ne trouve pas nĆ©cessairement de point de rĆ©fĆ©rence de valeur, comme celui d’accueillir les plus dĆ©munis, nous ne pouvons pas nous arrĆŖter mais bien continuer Ć  donner de l’espĆ©rance’’.

Paola Torelli Mosca au nom du groupe accueil migrants Trieste.

Source : www.focolaritalia.it

Une journƩe extraordinaire

Une journƩe extraordinaire

Souvenir d’Alberta Levi Temin Ć  travers le rĆ©cit de son histoire, Ć©change sur la Shoah avec les enfants d’un collĆØge et proposition de la RĆØgle d’or pour construire dĆØs Ć  prĆ©sent un monde plus pacifique et plus uni.

Alberta Levi Temin

Un soleil splendide brille sur cette journĆ©e du 23 janvier Ć  Ischia, une Ć®le du golfe de Naples (Italie). Quelques Ć©lĆØves du collĆØge  “Giovanni Scotti” dĆ©couvrent l’histoire d’Alberta Levi Temin, une admiratrice de Chiara Lubich et une tĆ©moin direct du drame de l’Holocauste. Le livre “Tant que je vivrai, je parlerai” (Aux Ć©ditions L’Ć®le des enfants) y est prĆ©sentĆ©. En prĆ©sence d’un groupe d’amis des Focolari, dont des enseignants, des Ć©lĆØves et des parents, mais aussi l’auteur du livre, Pasquale Lubrano Lavadera, et la professeur Diana Pezza Borrelli (liĆ©e Ć  Alberta par une relation fraternelle, Ć©galement alimentĆ©e par l’Association “Amicizia Ebraico-Cristiana” de Naples), les enfants ont Ć©coutĆ© l’histoire captivante de son histoire. ā€œUn jour – dit Pasquale -,  Alberta, qui est juive, est venue dans mon Ć©cole, accompagnĆ©e de sa grande amie Diana, catholique. Elle avait Ć©tĆ© invitĆ©e Ć  raconter aux Ć©lĆØves et enseignants l’horreur de la Shoah mais aussi Ć  tĆ©moigner que le dialogue est possible entre les hommes sans distinction de race, de foi ou de croyance. J’ai Ć©tĆ© frappĆ© par sa phrase : “La famille humaine est une et nous sommes tous frĆØres”. Alberta est morte en 2016; au cours de sa vie, elle  a toujours eu une seule pensĆ©e qui la soutenait et la rendait heureuse :  la RĆØgle d’or “Fais aux autres ce que tu veux qu’ils te fassent, ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent”. Elle a toujours luttĆ© pour le dialogue dans la sociĆ©tĆ© Ć  tous les niveaux.  “Aujourd’hui, plus que jamais, je comprends que nous avons besoin d’un plus grand amour – disait Alberta – et, comme le dit Chiara Lubich, nous devons aimer la patrie des autres comme la nĆ“tre. Nous devons avoir de l’amour pour toute l’humanitĆ©, c’est seulement dans cet humus que le dialogue peut naĆ®tre”. ā€œChaque Ć©cole devrait rĆ©server une ou deux heures par semaine pour enseigner dans chaque classe le bien relationnel, ce bien qui peut aider les enfants Ć  vivre ensemble avec sĆ©rĆ©nitĆ© et Ć  Ć©tudier dans un esprit de collaboration et de recherche commune. Viser Ć  faire de l’expĆ©rience scolaire, qui est l’expĆ©rience sociale premiĆØre et fondamentale de l’homme, une vĆ©ritable expĆ©rience d’aide rĆ©ciproque “. Alberta Ć©tait convaincue de tout cela. A la fin du rĆ©cit, les enfants ont Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  vivre la RĆØgle d’Or, un instrument de paix et de dialogue, commun Ć  toutes les religions. Pour marquer la journĆ©e, la directrice de l’Ć©cole, Lucia Monti, a placĆ© une plaque sur l’olivier de la paix qui lui est dĆ©diĆ©, pour la remercier et pour que son tĆ©moignage continue Ć  parler. “Merci – a dit Chiara, une Ć©lĆØve de l’Ć©cole – pour le message de fraternitĆ© que vous nous avez transmis, j’ai Ć©tĆ© trĆØs impressionnĆ©e que des catholiques rencontrent des juifs et des personnes d’autres religions pour construire un monde uni”. “Je remercie Alberta pour sa vie, sa sagesse – a dit Pasquale Lubrano – et j’aimerais que chacun d’entre nous, en lisant son histoire, maintenant qu’elle n’est plus parmi nous, puisse participer pleinement Ć  cette  ‘beautĆ©’  intĆ©rieure qui la rendue unique, afin que nous puissions ensuite la donner Ć  beaucoup de personnes”. Il a conclu :  “Aujourd’hui, j’ai ressenti une grande Ć©motion dans l’écoute attentive des enfants, dans leur vive rĆ©action, dans leurs regards curieux, en ayant perƧu chez chaque Ć©lĆØve le besoin de vivre l’Amour pour chaque homme dans la conscience que la famille humaine est ā€˜une’”.

 Lorenzo Russo

La nation ā€œpontā€ accueille la JMJ

La 24ĆØme JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse a lieu Ć  Panama. Interview Ć  la journaliste panamĆ©enne Flor Ortega de la communautĆ© des Focolari. Sur le logo de la 24ĆØme JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse, centrĆ©e sur le thĆØme Ā« Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu me l’as dit ! Ā» (Lc 1,38), la silhouette du pont reprĆ©sente le petit isthme du Panama et symbolise son esprit d’accueil. Un mince bras de terre de 75.000 kilomĆØtres carrĆ©s, baignĆ© par deux ocĆ©ans, l’Atlantique et le Pacifique, qui relie non seulement les deux AmĆ©riques, mais tous les continents, par le canal que prennent les navires en transit. Un pays accueillant, aux portes ouvertes, surtout aux nombreux migrants qui l’ont toujours traversĆ© du Nord ou du Sud. Comment avez-vous travaillĆ© Ć  la prĆ©paration de cet Ć©vĆ©nement ? Ā« Le 31 juillet 2016, au ā€˜Campus de la MisĆ©ricorde’ de Cracovie (Pologne), le pape FranƧois a annoncĆ© que la 24ĆØme JournĆ©e mondiale de la Jeunesse 2019 se tiendrait au Panama. Le mouvement des Focolari d’AmĆ©rique Centrale – dont le Panama fait partie – a adhĆ©rĆ© immĆ©diatement avec enthousiasme Ā». Flor Ortega, journaliste panamĆ©enne, a immĆ©diatement suivi l’aspect de la communication. Ā« Au dĆ©but, nous avions peu de nouvelles et nous avons installĆ© des commissions pour informer tout le monde en temps utile sur les diffĆ©rents aspects de la prĆ©paration. Aujourd’hui, la prĆ©sence est trĆØs forte dans les mĆ©dias et les rĆ©seaux sociaux Ā». Le 17 mai, dans la ville de Panama, au cours d’une cĆ©lĆ©bration eucharistique avec des milliers de participants, l’ArchevĆŖque, JosĆ© Domingo Ulloa, a proposĆ© des journĆ©es de priĆØre, le 22 de chaque mois jusqu’en dĆ©cembre, en prĆ©paration Ć  la JMJ. Quelques jours plus tard, dans son bureau, l’ArchevĆŖque a demandĆ© aux jeunes du Mouvement des Focolari de s’occuper de la premiĆØre, le 22 juin. Comment les jeunes ont-ils accueilli cette proposition? Ā« Avec enthousiasme et engagement. Carmen Cecilia, du Panama, nous a ensuite dit que cet engagement l’a amenĆ©e Ć  rƩƩvaluer la priĆØre, la participation Ć  l’Eucharistie, la rĆ©citation du Rosaire ā€˜comme des occasions d’ĆŖtre face Ć  face avec JĆ©sus’». Beaucoup de jeunes des Focolari, du Panama et d’autres pays travaillent depuis des mois au projet d’un Ć©vĆ©nement de deux jours, Ć  la fin de la JMJ, du 29 au 31 janvier, pour environ 400 participants. Ā« Les adultes les ont soutenus en organisant les repas et l’hĆ©bergement, avec diverses initiatives pour collecter des ressources. Les jeunes, de leur cĆ“tĆ©, ont crƩƩ un programme d’inscription en ligne et ont ouvert un service de consultation et un Ā« centre d’appels Ā» pour recueillir les contributions des autres pays. Le focolare fĆ©minin du Panama est devenu un point de rĆ©fĆ©rence et de logistique. Keilyn du Costa Rica l’a dĆ©crit comme Ā« une occasion pour connaĆ®tre la communautĆ© du Panama trĆØs unie et laborieuse, un vĆ©ritable modĆØle Ā». JĆ©sus Moran, vice-prĆ©sident des Focolari, est Ć©galement arrivĆ© d’Italie au Panama, tout comme le groupe international Gen Verde qui a participĆ© Ć  deux Ć©vĆ©nements d’introduction ; le premier Ć  ChitrĆ©, capitale de la province de Herrera dans le golfe de Panama et le second Ć  Colón, sur la cĆ“te Atlantique. Le Gen Verde sera Ć©galement prĆ©sent le 26 janvier, Ć  la veillĆ©e en prĆ©paration de la messe finale avec le Pape FranƧois. Ā« Pro mundi beneficio Ā», Ā« pour le bien du monde Ā», est inscrit sur les armoiries officielles du Panama. Qu’est-ce que Ƨa veut dire ? Ā« La devise est liĆ©e Ć  la finalitĆ© du service rendu par le canal. Mais nous sommes certains que nous pouvons maintenant l’Ć©tendre, idĆ©alement, au message qui partira de cette JMJ”.

Chiara Favotti

IUS visite au Patriarche ŒcumĆ©nique BartholomĆ©e Ier

IUS visite au Patriarche ŒcumĆ©nique BartholomĆ©e Ier

Une initiative prise par la “Chaire œcumĆ©nique internationale Patriarche AthĆ©nagoras-Chiara Lubich”, crƩƩe Ć  la suite du doctorat honoris causa dĆ©cernĆ© au Patriarche BartholomĆ©e 1er lui-mĆŖme en 2015. “Poursuivez le chemin que vous avez empruntĆ© sur la voie du dialogue, parce que celui-ci est  rĆ©conciliation, rencontre, capacitĆ© de comprendre, philanthropie divine, acceptation des diffĆ©rences, transfiguration du monde, accueil de Dieu dans l’histoire humaine.  Portez ce message Ć  tous ceux qui participent d’une maniĆØre ou d’une autre au travail de votre Institut, en embrassant fraternellement la PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce et tous les frĆØres et sœurs du Mouvement. Le Patriarcat œcumĆ©nique est aussi votre maison, cette ville de Constantin est aussi la vĆ“tre, parce que vous n’ĆŖtes pas des Ć©trangers mais des amis pour nousā€. C’est le dernier souhait que le Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople, BartholomĆ©e 1er, a adressĆ© Ć  30 professeurs et Ć©tudiants de l’Institut Universitaire Sophia (Loppiano) originaires de diffĆ©rents pays qui, avec le Recteur, Mgr Piero Coda, se sont rendus Ć  son siĆØge au Fanar (Istanbul – Turquie). La visite de la dĆ©lĆ©gation de ā€œSophiaā€ au Patriarcat œcumĆ©nique s’est dĆ©roulĆ©e du 8 au 12 janvier, Ć  l’initiative de  la “Chaire œcumĆ©nique internationale Patriarche AthĆ©nagoras – Chiara Lubich”, crƩƩe aprĆØs le doctorat h.c. confĆ©rĆ© au Patriarche BartholomĆ©e le 26 octobre 2015 pour ” commĆ©morer et relancer l’esprit prophĆ©tique qui animait l’extraordinaire harmonie de cœur et d’esprit entre le Patriarche AthĆ©nagoras Ier et Chiara Lubich, Ć  proximitĆ© du Concile Vatican II et la rencontre historique du Patriarche avec le Pape Paul VI “. Le voyage acadĆ©mique comprenait, entre autres, l’audience avec le Patriarche, la rencontre avec le MĆ©tropolite Gennadios Zervos, prĆ©sent ces jours-ci Ć  Istanbul pour le Saint Synode, et avec le MĆ©tropolite Elpidophoros de Bursa au MonastĆØre de la Sainte TrinitĆ© sur l’Ć®le de Halki (Turquie), qui a eu lieu le 10 janvier. Cette rencontre a donnĆ© lieu Ć  des perspectives fructueuses de coopĆ©ration entre le SĆ©minaire et l’Institut universitaire Sophia, dont une UniversitĆ© d’Ć©tĆ©, qui se tiendra probablement Ć  la fin du printemps 2020. La visite a revĆŖtu une importance particuliĆØre dans le moment dĆ©licat de tension que traverse aujourd’hui le monde orthodoxe, car elle entend proposer une fois de plus l’engagement de poursuivre avec tĆ©nacitĆ© le chemin de la connaissance mutuelle et de l’Ć©change rĆ©ciproque de dons pour promouvoir la fraternitĆ© et la communion.  

Naissance du pacte pour une nouvelle gestion des villes

Naissance du pacte pour une nouvelle gestion des villes

Le congrĆØs “Co-Gouvernance, co-responsabilitĆ© dans les villes aujourd’hui” s’est achevĆ© par un document qui propose aux citoyens et aux administrations publiques la pratique de la participation et de la construction de rĆ©seaux de citoyens, d’acteurs sociaux et de villes. ā€˜ā€™La politique est l’amour des amours qui recueille dans l’unitĆ© d’un dessein commun, la richesse des personnes et des groupes, en permettant Ć  chacun de rĆ©aliser librement la propre vocation’’ (1) Depuis peu s’est terminĆ©, avec les paroles de Chiara Lubich fondatrice des Focolari, un fameux dĆ©fi,’’ ā€˜Co-Governance’, coresponsabilitĆ© dans les villes aujourd’hui’’, le congrĆØs consacrĆ© au gouvernement participatif des villes, organisĆ© par le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, le Mouvement Politique pour l’UnitĆ©, et l’Association Villes pour la fraternitĆ©, expressions de l’engagement politique et social des Focolari. Cela a Ć©tĆ© la premiĆØre Ć©dition de l’évĆ©nement, qui dans deux ans sera rĆ©percutĆ© au BrĆ©sil.  Au rendez-vous ont participĆ© plus de 400 administrateurs publiques des politiciens, des entrepreneurs, des acadĆ©miciens et des citoyens de 33 pays. Au centre des travaux, il y a eu, la participation, prĆ©sentĆ©e sous ses nombreuses applications, comme on a pu l’entendre par le biais des histoires et des pratiques partagĆ©es par les plus de 60 experts dans les domaines de l’urbanisme, de la communication, des services, de l’économie, de la politique, de l’environnement. ā€˜ā€™Nous sommes convaincus que la participation est un choix stratĆ©gique, la faƧon la plus appropriĆ©e de vivre bien au sein de la ville – explique Lucia Fronza Crepaz, ex-parlementaire, formatrice Ć  l’ ā€˜ā€™Ć‰cole de prĆ©paration sociale’’ Ć  Trente et membre du comitĆ© scientifique de l’évĆ©nement. ā€˜ā€™Une participation qui n’est pas conƧue comme une substitution de la procĆ©dure de reprĆ©sentation, mais choisie comme une modalitĆ© efficace pour affronter la complexitĆ© des problĆØmes et redonner donc corps Ć  la dĆ©mocratique dĆ©lĆ©guĆ©e’’. Fruit des travaux est l’approbation et la signature du ā€˜ā€™Pacte pour une nouvelle ā€˜Governance’ ā€˜ā€™ avec lequel les participants s’engagent Ć  enthousiasmer les propres communautĆ©s et administrations publiques. Les 400 signataires du pacte se sont engagĆ©s Ć  composer trois rĆ©seaux afin de regrouper les diversitĆ©s et rĆ©pondre Ć  la complexitĆ© du rĆ©el.  Ce sont des rĆ©seaux de citoyens. : ā€˜ā€™Ceux qui habitent le territoire urbain maintiennent des diversitĆ©s de fonctions et de tĆ¢ches, mais sont inspirĆ©s par la mĆŖme responsabilité’’ ; rĆ©seaux d’acteurs collectifs, c’est-Ć -dire des groupes professionnels et Ć©conomiques, sujets du volontariat et du milieu religieux, de la culture et de l’universitĆ©, de la communication, etc.’’ ; rĆ©seaux entre les villes : ā€˜ā€™…qui se proposent de faire collaborer avant tout la citoyennetĆ© avec la crĆ©ation de plate-formes accessibles Ć  tous et d’utilisation facile. Ils coopĆØrent en surmontant les intĆ©rĆŖts particuliers et les prĆ©jugĆ©s qui minent la confiance, fondement indispensable Ć  la construction d’un rĆ©seau.

Stefania Tanesini

(1) Informations et textes de la confƩrence: www.co-governance.org

Un supplĆ©ment d’amour

Aujourd’hui, 22 janvier, le Mouvement des Focolari commĆ©more la naissance de Chiara Lubich, qui a eu lieu ce mĆŖme jour de l’annĆ©e 1920. Une date qui tombe au cœur de la Semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens (cĆ©lĆ©brĆ©e en Europe). Une occasion de se souvenir de la Fondatrice des Focolari et de sa passion pour l’unitĆ© Ć  travers la “priĆØre œcumĆ©nique” qu’elle a prononcĆ©e, en 1998, Ć  Augsburg (Allemagne). Si nous, chrĆ©tiens, observons nos 2000 ans d’histoire, et en particulier le deuxiĆØme millĆ©naire, nous ne pouvons qu’être peinĆ©s en constatant qu’il a souvent Ć©tĆ© Ć©maillĆ© d’une succession d’incomprĆ©hensions, de querelles, de bagarres. On peut certes l’imputer aux circonstances historiques, culturelles, politiques, gĆ©ographiques, sociales… Mais ce millĆ©naire a aussi vu parmi les chrĆ©tiens l’absence de cet Ć©lĆ©ment unificateur qui leur est caractĆ©ristique : l’amour. (…)  Mais si Dieu nous aime, nous ne pouvons pas rester inactifs face Ć  tant de bienveillance divine. Comme de vĆ©ritables filles et fils, nous devons lui rendre son amour, Ć©galement en tant qu’Église. Au cours des siĆØcles, chaque Ɖglise s’est d’une certaine faƧon Ā« pĆ©trifiĆ©e Ā», repliĆ©e sur elle-mĆŖme, en raison de l’indiffĆ©rence, d’incomprĆ©hensions et mĆŖme de haine rĆ©ciproque. Chacune a donc besoin d’un supplĆ©ment d’amour. Un amour envers les autres Ɖglises et un amour rĆ©ciproque entre les Ɖglises ; cet amour qui fait que l’une est un don pour l’autre. On peut en effet prĆ©voir que l’Église du futur sera Une et qu’il n’y aura qu’une vĆ©ritĆ©, mais celle-ci s’exprimera de faƧon diverse, selon diffĆ©rents points de vue, embellie par de nombreuses interprĆ©tations. Mais cet amour rĆ©ciproque doit ĆŖtre vraiment Ć©vangĆ©lique, il ne peut avoir de valeur que s’il est vĆ©cu Ć  la mesure de ce que demande JĆ©sus : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s, a-t-il dit. Ā« Nul n’a de plus grand amour que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu’il aime Ā» (Jn 15,13). (…)  Je sais par expĆ©rience que si nous vivons tous ainsi, nous verrons des fruits exceptionnels et nous constaterons un effet particulier : en vivant ensemble ces diffĆ©rents aspects de notre christianisme, nous nous rendrons compte que nous formons, dĆØs maintenant et d’une certaine maniĆØre, un seul peuple chrĆ©tien, et ce peuple pourra ĆŖtre un levain pour la pleine communion entre les Ɖglises. Nous Ć©tablirons d’une certaine maniĆØre un nouveau dialogue, par rapport Ć   celui de la charitĆ©, au dialogue thĆ©ologique et Ć  celui de la priĆØre : le dialogue de la vie, le dialogue du peuple de Dieu. Il s’agit d’un dialogue d’autant plus qu’urgent et opportun, que — l’histoire nous l’enseigne — peu d’avancĆ©es sont garanties en matiĆØre d’œcumĆ©nisme tant le peuple n’est pas impliquĆ©. Ce dialogue fera dĆ©couvrir et valoriser le grand patrimoine qui nous est commun : le baptĆŖme, les Saintes Ɖcritures, les premiers conciles, les PĆØres de l’Église, etc. Nous attendons de voir se constituer ce peuple, qui apparaĆ®t dĆ©jĆ  Ƨa et lĆ  dans le monde chrĆ©tien, et nous avons confiance qu’il apparaĆ®tra ici aussi. (Chiara Lubich, Augsburg-Allemagne, le 29 novembre 1998) Fonte: Centro Chiara Lubich

Japay, rƩveillez-vous!

A La Colmena, au Paraguay, Alejo, de la communautĆ© des Focolari, transmet par la musique sa passion pour l’idĆ©al de la fraternitĆ©. Ā« Japay, en guarani, signifie “rĆ©veillez-vous!” explique Alejo Rolon. La Colmena, où il vit et travaille comme professeur de musique dans un collĆØge prestigieux, est une ville du dĆ©partement de Paraguari, Ć  130 km d’Asunción, capitale du Paraguay, en plein cœur de l’AmĆ©rique latine. Depuis quelques annĆ©es, Alejo a donnĆ© vie Ć  une expĆ©rience trĆØs intĆ©ressante avec plus d’une centaine de jeunes engagĆ©s dans une sĆ©rie de concerts pop. Depuis la scĆØne, le message qui s’envole des notes est une invitation Ć  construire une sociĆ©tĆ© plus fraternelle et solidaire. Le guarani est une langue d’origine ancienne, parlĆ©e principalement au Paraguay, et reconnue en 2011 comme langue officielle avec l’espagnol, au terme d’un processus lĆ©gislatif trĆØs complexe qui a durĆ© des dĆ©cennies. “Japay, “rĆ©veillez-vous”, est pour moi un mot symbolique, indiquant l’attitude que nous devrions avoir envers la vie. Mon but est de rendre tout le monde plus conscient, mais avant tout les jeunes, que nous devons nous rĆ©veiller et prendre l’initiative car le changement que nous voulons voir dans notre ville et dans la sociĆ©tĆ© commence par nous-mĆŖmes. Toute initiative, mĆŖme minime en ce sens, peut ĆŖtre Ć  la base d’un nouveau mode de vie. C’est le dĆ©fi de Japay. Ā» Dans un moment extrĆŖmement dĆ©licat pour ce pays d’AmĆ©rique du Sud aux prises avec la nĆ©cessitĆ© d’une volte-face pour combattre la corruption endĆ©mique, la criminalitĆ©, la pauvretĆ© endĆ©mique, les inĆ©galitĆ©s sociales, la crise Ć©conomique, que propose concrĆØtement Alejo par ses chansons ? Il nous l’explique : Ā« Notre philosophie est la suivante : nous devons changer notre mentalitĆ©. Par exemple, dans les textes que nous chantons, nous proposons de vivre honnĆŖtement, au lieu de voler ou de pratiquer la corruption, un flĆ©au malheureusement trĆØs rĆ©pandu; nous proposons d’exercer une citoyennetĆ© active au lieu de l’art de la dĆ©brouille, chacun pour son propre compte ; d’abandonner la mentalitĆ© rĆ©signĆ©e de “cela a toujours Ć©tĆ© fait ainsi” et d’aller aux origines de notre culture en sauvant ce qu’elle a de meilleur : l’initiative, la crĆ©ativitĆ©, la gĆ©nĆ©rositĆ© envers ceux qui vivent Ć  nos cĆ“tĆ©s, le courage de faire face aux limites, la facultĆ© de vivre en harmonie entre diffĆ©rentes personnes. Comme le dit la Constitution du Paraguay, notre pays est vraiment “multiculturel et bilingue”, riche en traditions et en valeurs. Mais des problĆØmes et des blessures profondes, mĆŖme rĆ©centes, subsistent. Nous travaillons sur le potentiel des personnes, en tirant parti de leurs vrais sentiments Ā». Alejo transmet par la musique ce qu’il a reƧu Ć  son tour du charisme de l’unitĆ© : Ā« Japay pour moi – explique-t-il – a aussi une autre signification : JA (JĆ©sus AbandonnĆ©) et PAY (Paraguay). Dans les problĆØmes de mon peuple et de la sociĆ©tĆ©, je reconnais un visage souffrant de JĆ©sus sur la croix : c’est pour Lui que j’ai donnĆ© vie Ć  cette expĆ©rience. Et qui sait où Il nous emmĆØnera. Ā»

Chiara Favotti

Voir aussi http://japayparaguay.org/ et https://www.youtube.com/watch?v=wqByefcq1Yc

RĆ©fugiĆ©s : l’acccueil passe avant la nourriture

RĆ©fugiĆ©s : l’acccueil passe avant la nourriture

Entretien avec Liliane Mugombozi, journaliste congolaise, du focolare de Nairobi. Elle travaille au JRS (Service des JĆ©suites auprĆØs des RĆ©fugiĆ©s) dans la capitale kenyane : “Les migrants africains ? La plupart d’entre eux ne va pas en Europe mais se dĆ©place sur le continent africain.ā€ “Pour les mĆ©dias internationaux, l’Afrique est le continent de l’exode massif, mais ce n’est pas la rĆ©alitĆ©. Les migrants se dĆ©placent principalement Ć  l’intĆ©rieur du continent. Entre 2015 et 2017, prĆØs de 19 millions de personnes se sont installĆ©es en Afrique. Liliane Mugombozi aborde ce phĆ©nomĆØne, dont on parle peu, en toute connaissance de cause: elle le connaĆ®t bien non seulement en raison du mĆ©tier de journaliste qu’elle exerce depuis de nombreuses annĆ©es, mais surtout de son expĆ©rience directe. Depuis deux ans et demi, elle travaille pour le JRS (Jesuit Refugee Service), le service des rĆ©fugiĆ©s gĆ©rĆ© par les PĆØres JĆ©suites Ć  Nairobi (Kenya). “Depuis septembre 2017, plus d’un demi-million de rĆ©fugiĆ©s vivent au Kenya. Ils viennent principalement de la rĆ©gion des Grands Lacs, de la Corne de l’Afrique et de l’Afrique centrale, mais aussi du Myanmar, de l’Afghanistan, etc. La plupart d’entre eux vit dans les camps de rĆ©fugiĆ©s de Dadaab et Kakuma ; environ 64 000 se trouvent Ć  Nairobi. Elle raconte qu’en dĆ©cembre dernier, a eu lieu un atelier pour 48 enfants rĆ©fugiĆ©s, en provenance de nombreux pays africains : du Sud Soudan Ć  la Somalie. L’objectif Ć©tait d’examiner avec eux leur situation de rĆ©fugiĆ©s et de leur offrir des outils pour relever les dĆ©fis de la vie quotidienne : des droits de l’homme aux difficultĆ©s culturelles. ā€œQuand je vous regarde – leur ai-je dit – je ne vois pas des rĆ©fugiĆ©s, je vois l’avenir de ce con-tinent, je vois l’avenir du monde. Vous avez tous connu la souffrance, qui mieux que vous pourra construire des institutions solides et justes ?”. “DĆØs mon arrivĆ©e au JRS Ć  Nairobi, où je m’occupe d’Ć©tudiants boursiers du secondaire et de l’universitĆ©, j’ai compris que ce service demandait une grande souplesse et allait au-delĆ  des tĆ¢ches administratives. Je me sentais appelĆ©e Ć  partager la douleur prĆ©sente en chaque histoire, Ć  vraiment rencontrer la personne, le secret consistant Ć  Ć©tablir des relations authentiques et rĆ©ciproques avec chacun. En prĆ©sence d’un si grand espoir et en mĆŖme temps de si nombreuses blessures, Liliane a compris qu’elle devait veiller Ć  ne pas cĆ©der Ć  la tentation de confondre la personne avec son besoin : “Une tentation dangereuse qui aurait fermĆ© mon cœur et empĆŖchĆ© une vraie rencontre avec les enfants, leurs familles, les professeurs, avec qui que ce soit”. La communautĆ© des Focolari du Kenya, en particulier Ć  Nairobi, a Ć©galement travaillĆ© avec les PĆØres JĆ©suites. Elle a organisĆ© des collectes d’habits, de nourriture et de produits de premiĆØre nĆ©cessitĆ©, de livres, de jouets et de vĆŖtements auprĆØs de ses amis, des familles et dans les paroisses. “Nous avons compris qu’il fallait avant tout dĆ©passer les prĆ©jugĆ©s, connaĆ®tre le parcours de ces rĆ©fugiĆ©s pour crĆ©er une culture de la rencontre, de l’accueil. Nous sommes conscients qu’il y a des problĆØmes que nous ne pouvons pas rĆ©soudre, mais nous pouvons crĆ©er des liens de fraternitĆ© avec tous. Bien sĆ»r, nous sommes encore novices en la matiĆØre, mais nous croyons qu’avec la prĆ©sence de JĆ©sus parmi nous, nous trouverons la rĆ©ponse Ć  ce cri de JĆ©sus en croix aujourd’hui, sur cette terre qui est la nĆ“tre.ā€

Stefania Tanesini

Mettons le cap sur le Sud

Mettons le cap sur le Sud

Climat froid et grandes distances pour une population qui unit autochtones et migrants. C’est la Patagonie, dans l’extrĆŖme sud de l’Argentine, où vivent diffĆ©rentes communautĆ©s du Mouvement et depuis 2010, un focolare s’y est ouvert. Un paysage enchanteur avec des fleuves, des lacs, des mers, des montagnes et des glaciers, peuplĆ©s par beaucoup d’espaces d’animaux : des baleines, des pingouins, des ā€˜mara’ ou liĆØvres de la Patagonie, ā€˜guanaco’ (camĆ©lidĆ©s rĆ©pandus en AmĆ©rique du Sud) et les autruches typiques de cette rĆ©gion, appelĆ©es ā€˜choique’. Dans ce scĆ©nario au climat froid et sec, s’est ouvert, en 2010, Ć  Trelew, le focolare le plus au sud du monde. La ville est presque la ā€˜ā€™porte’’ naturelle pour le vaste territoire de la Patagonie, (1.768.165 km²), dans lequel est dĆ©jĆ  prĆ©sent, un groupe bien vivant du Mouvement. Aujourd’hui, le focolare accompagne les communautĆ©s de Neuquen, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz, et Tierra di Fuego. Il est composĆ© de cinq focolarine : Angela Correia du BrĆ©sil, Emma Murillo du Mexique, et trois argentines, Silvia Deramo, Mónica Reina et Maria Ɓngel. ā€˜ā€™Je suis trĆØs contente d’être ici – explique Mónica – où Don Bosco envoya des missionnaires salĆ©siens, aprĆØs avoir vu en rĆŖve, une terre qu’il reconnut ĆŖtre justement la Patagonie’’. Le territoire de Trelew, habitĆ© par des peuples autochtones mapuche-tehuelche, connut l’arrivĆ©e en 1865, de migrants gallois. ā€˜ā€™Pour moi, rencontrer le Mouvement des Focolari – dit Emma en se prĆ©sentant – cela a signifiĆ© expĆ©rimenter l’immense amour de Dieu. Plus je connaissais Dieu, plus je voulais l’aimer, jusqu’à le suivre pour porter l’Amour jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terre. Et en effet…c’est bien aux extrĆ©mitĆ©s de la terre que je suis arrivĆ©e ! Comment vivons-nous ici ? En essayant de mettre en pratique l’amour Ć©vangĆ©lique : au travail, dans la rue, en paroisse et dans les communautĆ©s du Mouvement rĆ©pandues dans toute la Patagonie’’. ā€˜ā€™Dans mon milieu de travail – explique Angela – professeure de langue portugaise Ć  l’UniversitĆ© de l’État – en cherchant Ć  transmettre, non avec les paroles mais avec la vie, les valeurs dans lesquelles je crois, j’ai expĆ©rimentĆ© avec les collĆØgues et les Ć©lĆØves, un rapport d’amitiĆ© et de confiance. J’ai vu changer beaucoup d’attitudes individualistes’’. Services rendus dans les espaces pastoraux de l’Église locale, dans le dialogue, entre les Ɖglises et avec les personnes de convictions non religieuses, et activitĆ©s de soutien Ć  des familles dans le besoin, ce sont parmi les activitĆ©s du Mouvement dans ce milieu culturellement riche et dans une sociĆ©tĆ© trĆØs variĆ©e. La population en effet, est constituĆ©e de personnes de diffĆ©rents pays et diffĆ©rentes cultures : beaucoup s’y transfĆØrent de rĆ©gions et pays limitrophes Ć  la recherche de travail et d’un futur meilleur. Un atout donc, mais aussi un dĆ©fi Ć  relever car beaucoup de gens parmi ces personnes, s’arrĆŖtent seulement pour une pĆ©riode de la vie et puis rentrent dans leurs lieux d’origine.

Un évêque du dialogue

Un évêque du dialogue

Monseigneur Armando Bortolaso nous a quittĆ©s le 8 janvier aprĆØs presque 70 ans passĆ©s dans “sa” terre bien-aimĆ©e, le Moyen-Orient. Pendant 10 ans, il a Ć©tĆ© Vicaire apostolique en Syrie. Comment peut-on rĆ©sister prĆØs de soixante-dix ans dans un pays aussi meurtri ? Ā« Pour le religieux, ce n’est pas une question de lieu mais de mission ; il faut ĆŖtre lĆ  où les personnes ont le plus besoin d’ĆŖtre aimĆ©s Ā» . Monseigneur Armando Bortolaso dĆ©crivait ainsi en 2013 le sens le plus profond de ses choix d’homme, de prĆŖtre et puis d’Ć©vĆŖque. Il nous a quittĆ©s le 8 janvier dernier Ć  91 ans Ć  la Maison SalĆ©sienne El Houssein Ć  Beyrouth aprĆØs avoir vĆ©cu prĆØs de 70 ans dans Ā« sa terre Ā», le Moyen Orient. NĆ© en VĆ©nĆ©tie (Italie du Nord) en 1926, il dĆ©barque Ć  JĆ©rusalem en 1948. Il rejoint la famille salĆ©sienne, cĆ©lĆØbre sa premiĆØre messe en 1953 Ć  la Basilique du Saint SĆ©pulcre, puis occupe diverses fonctions en Terre Sainte, au Liban et en Syrie. Ā« Homme de dialogue, Ā« Ć©vĆŖque au front Ā», Ā« tisserand d’unitĆ© Ā» : nous nous rappelons de lui en ces jours sous tous ces noms qui, par eux seuls, offrent un Ć©chantillon de cet homme humble, transparent et d’une foi inĆ©branlable en l’unitĆ© ; unitĆ© qu’il a vĆ©cue et prĆŖchĆ©e comme le seul destin des peuples, en particulier du peuple syrien bien aimĆ© avec lequel il a vĆ©cu 22 ans, dont 10 au service du Vicariat apostolique. Ā« La Syrie est ma deuxiĆØme patrie Ā», a-t-il dit dans une interview. Ā« Cela me fait mal d’apprendre que Ā« mon Ā» peuple est dĆ©chirĆ© par la douleur, voyez Alep, une terre bĆ©nie et rĆ©duite Ć  un tas de dĆ©combres et les Ć©glises dĆ©truites, les anciennes Ć©glises chrĆ©tiennes bien-aimĆ©es. Aussi parce que c’est une tragĆ©die qui se dĆ©roule dans l’indiffĆ©rence gĆ©nĆ©rale Ā» . Par sa vaste connaissance des terres du Moyen-Orient, Monseigneur Bortolaso avait une capacitĆ© d’analyse lucide et dĆ©sabusĆ©e sur les causes et les moyens possibles de rĆ©soudre les conflits, mais aussi une vision prophĆ©tique et Ć©clairĆ©e, fruit de sa foi inĆ©branlable en un Dieu d’amour, qui n’abandonne pas ses enfants mĆŖme dans les pires conditions. Il Ć©crit du Liban Ć  Don Arrigo, prĆŖtre de Vicence, au lendemain de la guerre de 2006 : Ā« Parmi les nombreuses ruines de cette guerre, nous assistons Ć  une nouvelle merveille: de nombreux musulmans cherchent et trouvent refuge parmi les chrĆ©tiens qui, oubliant les cicatrices douloureuses de la guerre civile passĆ©e, ont accueilli les rĆ©fugiĆ©s et ont fraternisĆ© avec eux. Cette coexistence fraternelle est un fait nouveau, inimaginable jusqu’Ć  il y a quelques annĆ©es : pour l’instant ce n’est qu’une petite semence qui peut cependant devenir demain un cĆØdre gĆ©ant, capable d’Ć©tendre ses branches sur tout le pays des cĆØdres Ā». Monseigneur Bortolaso avait connu la spiritualitĆ© du mouvement des Focolari en Belgique Ć  la fin des annĆ©es 1960 et on peut dire que l’unitĆ© et le dialogue Ć©taient la boussole de sa vie. Pendant de nombreuses annĆ©es, il s’est impliquĆ© dans la vie de communion des Ć©vĆŖques amis des Focolari Ć  tel point qu’un groupe d’Ć©vĆŖques du Moyen-Orient, dĆ©sireux d’approfondir leur spiritualitĆ© d’unitĆ©, est nĆ© autour de lui au Liban. Il affirmait lors d’une interview Ć  propos de la situation complexe du conflit syrien : Ā« J’ai toujours pensĆ© que celui qui dirige sa vie vers l’unitĆ©, a centrĆ© le cœur de JĆ©sus. Alors, je me suis dit : Ā« Tu n’es pas seulement l’Ć©vĆŖque des Latins, tu es aussi l’Ć©vĆŖque de JĆ©sus et JĆ©sus ici en Syrie a 22 millions d’Ć¢mes Ā». J’ai essayĆ© de vivre l’unitĆ© toujours et avec tous : avec mes prĆŖtres, avec les religieux, avec les fidĆØles, avec les Ć©vĆŖques et les chrĆ©tiens d’autres Ɖglises, orthodoxes et protestantes, avec les musulmans Ā».

Stefania Tanesini

Co-gouvernance: la co-responsabilitĆ© dans les villes aujourd’hui

Du 17 au 20 janvier 2019, 400 administrateurs, citoyens, Ć©conomistes, experts et professionnels du monde entier se rĆ©uniront Ć  Castel Gandolfo (Rome) : quatre jours de discussion et d’Ć©tude approfondie sur la gestion urbaine, la mise en rĆ©seau et les modĆØles d’apprentissage de la durabilitĆ© et du vivre ensemble. Des penseurs et des protagonistes du travail en milieu urbain interviendront et conduiront une rĆ©flexion sur leur signification dans cette ĆØre ” post-dĆ©mocratique “. Parmi les eux Emilce Cuda, argentine, politologue qui connaĆ®t bien la pensĆ©e du pape FranƧois ou Sunggon Kim (김성곤) – bouddhiste, ancien SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral de l’AssemblĆ©e nationale de CorĆ©e. L’architecte colombienne Ximena Samper, le libanais Ghassan Mukheiber, PrĆ©sident de l’Organisation des Parlementaires de la RĆ©gion Arabe contre la Corruption seront prĆ©sents ainsi queĀ  le maire de Katowice (Pologne), où la COP 24 vient de s’achever, Angel Miret responsable de l’accueil des rĆ©fugiĆ©s en Catalogne et le prĆ©sident de la CommunautĆ© islamique de Florence et de Toscane, Izzedin Elzir. Si l’art de gouverner les villes a toujours Ć©tĆ© complexe, c’est encore plus le cas aujourd’hui. Nous devons rĆ©pondre Ć  une sociĆ©tĆ© en constante Ć©volution, avec des problĆØmes locaux et mondiaux et un rythme irrĆ©gulier de dĆ©veloppement technologique qui risque de provoquer des catastrophesĀ  Ć©conomiques et de faire surgir de nouvelles zones de pauvretĆ©. Nous devons dĆ©cider pour aujourd’hui et programmer sur une longue durĆ©e. C’est pourquoi les villes sont stratĆ©giques d’un point de vue politique et culturel parce qu’elles sont le ” foyer ” où vit plus de la moitiĆ© de la population mondiale (source ONU), un choix qui n’est pas libre, mais souvent liĆ© au manque de nourriture et de travail. A notre Ć©poque marquĆ©e par le souverainisme, les villes Ć©mergent comme de vĆ©ritables carrefours sociaux, distributeurs de connexions infinies : dans le domaineĀ  civil, politique, anthropologique, Ć©conomique et de la communication. Les villes se prĆ©sentent donc comme l’expression d’un nouveau modĆØle d’identitĆ© qui ne rime pas avecĀ  rĆ©gionalisme ou nationalisme exacerbĆ©s, mais avec volontĆ© de participer, sentiment partagĆ© d’appartenir Ć  une destinĆ©e commune, parce que nous faisons partie de la famille humaine, avant mĆŖme d’y jouer un rĆ“le. Co-Gouvernance est organisĆ©e par le Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, le Mouvement Politique pour l’UnitĆ© et l’association Ville pour la FraternitĆ©.

Ā Stefania Tanesini

Pour plus d’informations: www.co-governance.org  

Nettoyons notre Ʈle

Cela fait trois ans que, dans l’archipel de Wallis et Futuna, la communautĆ© des Focolari soutient en synergie avec les autoritĆ©s locales, une initiative Ć©cologique afin de ramener l’île de Wallis Ć  sa beautĆ© d’origine. Wallis, avec Futuna, Alofi et vingt autres Ć®les plus petites dans l’ocĆ©an Pacifique mĆ©ridional, font partie d’un archipel qui depuis 1961 est territoire d’outre-mer de la RĆ©publique franƧaise. L’île, la plus grande et la plus peuplĆ©e, est entourĆ©e Ć  son tour, par quelques petites Ć®les et par une Ć©norme barriĆØre de corail. Un territoire d’une incomparable beautĆ©, cependant menacĆ©, depuis quelques annĆ©es, par une alarmante augmentation de dĆ©chets – des pailles, des dĆ©bris, des bouteilles en plastique, des pneus, du verre, des meubles – abandonnĆ©s d’une maniĆØre aveugle ou transportĆ©s par des courants marins, devenus une cause de pollution des plages et des fonds marins. Ā« La question est de plus en plus prĆ©occupante et l’attention toujours plus grande des mĆ©dias locaux, parmi lesquels, Ć  ce propos, la chaĆ®ne bien connue de la tĆ©lĆ©vision RFO Wallis et Futuna, en est la preuve Ā», explique Eva Pelletier, de la communautĆ© des Focolari. Ā« Depuis 2015, comme rĆ©ponse Ć  l’Encyclique ā€˜ā€™Laudato si’’ du Pape FranƧois, nous avons dĆ©cidĆ© de nous engager pour notre Ć®le, avec un plan de sensibilisation au respect de l’environnement et Ć  la collecte de dĆ©chets, par le biais d’une sĆ©rie d’initiatives qui ont impliquĆ© des adultes, des jeunes et aussi des enfants. Cette action Ć©cologique nous a aussi donnĆ© l’opportunitĆ© de crĆ©er des synergies avec les institutions locales, et des occasions de dialogue Ć  plusieurs niveaux Ā». Le problĆØme, continue Eva, est en effet un motif de division aussi entre les trois Domaines dans lesquels le territoire est rĆ©parti, et mĆŖme jusqu’au sein de l’AssemblĆ©e qui le gouverne. Ā« A notre grande surprise, en novembre 2017, Ć  l’occasion de l’ouverture de la Semaine consacrĆ©e dans toute l’Europe, Ć  la rĆ©duction des dĆ©chets (SERR), le PrĆ©fet, en accord avec le MinistĆØre de l’Environnement, a voulu participer Ć  notre initiative dans la petite Ć®le de Nukuloa, au nord de Wallis. Vu les circonstances, d’autres ministĆØres se sont aussi unis, le chef du district septentrional et les chefs des villages Vaitupu et Vailala. AprĆØs les discours de bienvenue et une cĆ©rĆ©monie d’introduction, avec l’offrande de guirlandes de fleurs et de plats traditionaux, une fillette a spontanĆ©ment distribuĆ© des gants pour rĆ©colter les dĆ©chets en commenƧant justement par le PrĆ©fet et par le Premier Ministre. Ce jour-lĆ , nous avons nettoyĆ© les plages de 500 kilos de dĆ©chets Ā». Depuis 2016, le MinistĆØre de l’Environnement soutient l’action en mettant Ć  la disposition, des barques, des camions et du personnel. Au mois de mai de cette annĆ©e, l’opĆ©ration ne s’est pas limitĆ©e Ć  la collecte de dĆ©chets, (Ā« plus de 2.600 kilos Ā»), mais s’est aussi tournĆ©e vers l’épidĆ©mie ā€˜ā€™dengue’’, qui se transmet Ć  travers la piqĆ»re de moustiques infectĆ©s. Ā« Nous nous sommes consacrĆ©s au nettoyage de canaux, de gouttiĆØres, de bords des sources et d’un puits trĆØs profond Ā». Ā« Sur cette terre, il faut que chacun fasse sa propre part – conclut Eva, en citant une phrase de Chiara Lubich – et mĆŖme si l’autre ne rĆ©pond pas en faisant la sienne, ne te dĆ©courage pas. Dans l’amour, ce qui compte, c’est d’aimer Ā».

Chiara Favotti

Le prĆ©sent et l’avenir de Fontem

Depuis des mois, nous suivons avec apprĆ©hension l’Ć©volution de la situation de la premiĆØre citĆ©-pilote africaine. Margaret Long et Etienne Kenfack, au nom de la communautĆ©, nous font le point de la situation. Ā« L’annĆ©e 2018 a Ć©tĆ© difficile pour Fontem en raison des affrontements qui se poursuivent dans les rĆ©gions du nord-ouest et du sud-ouest du pays et qui ne semblent pas s’apaiser. Beaucoup d’habitants ont dĆ» quitter leurs maisons et se sont rĆ©fugiĆ©s dans la forĆŖt ou dans les villes voisines ; le collĆØge est fermĆ© depuis un certain temps et l’hĆ“pital fonctionne au ralenti Ā». Ā« Depuis que nous, focolarini, avons quittĆ© Fontem en octobre dernier – une dĆ©cision qui n’a pas Ć©tĆ© facile Ć  prendre mais qui a Ć©tĆ© prise ensemble dans la certitude que c’Ć©tait la chose Ć  faire – explique Margaret Long, beaucoup de personnes ont dĆ©mĆ©nagĆ©, surtout des familles qui voulaient donner Ć  leurs enfants la possibilitĆ© de frĆ©quenter les Ć©coles et que la citĆ©-pilote ne peut plus offrir en ce moment. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de dire quand la vie pourra reprendre comme avant. Nous sommes en contact quotidien avec ceux qui sont restĆ©s : Aracelis Nkeza et Mbe Tasong Charles ; ils animent la vie de la communautĆ© des Focolari Ā». Ā« En ce qui concerne l’hĆ“pital – poursuit Etienne Kenfack – la situation actuelle dangereuse ne nous permet pas de garantir la protection et la sĆ©curitĆ© des personnes qui y travaillent. Nous avons donc consultĆ© les autoritĆ©s sanitaires pour comprendre comment poursuivre. Sur base de leurs conseils, nous avons partagĆ© la situation aux employĆ©s et nous avons mis fin Ć  la relation de travail conformĆ©ment Ć  la lĆ©gislation en vigueur au Cameroun. Les membres du personnel qui voulaient continuer le travail l’ont dĆ©cidĆ© librement, sous leur propre responsabilitĆ© personnelle ; la structure continue donc Ć  fournir un service de base minimum Ć  la population Ā». InterrogĆ©e sur l’avenir de la citadelle, Margaret rĆ©pond, que pour tout le monde, il y a un grand espoir que la vie reprenne et que les gens puissent reprendre une vie normale. Ā« La proximitĆ© de ceux qui prient dans le monde entier ou qui nous Ć©crivent nous donne beaucoup de force. Ā» En plus de dĆ©truire des vies humaines, des biens matĆ©riels et des rĆŖves, le doute pourrait s’installer que le conflit est en train de compromettre Ć©galement la mission de Fontem en tant que phare d’unitĆ© et du dialogue interculturel pour le continent africain, comme l’avait vu Chiara Lubich. Etienne rappelle que depuis le dĆ©but des annĆ©es 1960, Chiara comparait la citĆ©-pilote Ć  une lumiĆØre qui jaillit de l’amour rĆ©ciproque vĆ©cu par tous : Ā« Aujourd’hui, cinquante ans plus tard, nous avons l’impression que cet amour et la solidaritĆ© ont grandi entre tous ; on pourrait mĆŖme dire qu’ils augmentent dans le danger et la prĆ©caritĆ© Ā». Margaret ajoute que la situation a bien changĆ© en Afrique depuis ces dĆ©buts : Ā« A l’époque, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© n’Ć©tait arrivĆ©e qu’Ć  Fontem alors qu’aujourd’hui elle a atteint tous les pays du continent. Il y a la citĆ© pilote de Man (la Mariapolis Victoria) en CĆ“te d’Ivoire qui tĆ©moigne du dialogue interculturel. Il y a aussi la Mariapolis Piero au Kenya, centre de formation Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ© pour tout le continent africain ; de plus, de nombreux focolarini qui Ć©taient Ć  Fontem partent renforcer les autres focolares sur le continent. Ā« MalgrĆ© les dĆ©fis continuels, malgrĆ© les incertitudes de chaque jour, malgrĆ© l’issue inconnue du conflit, nous sommes sĆ»rs que le plan de Dieu pour Fontem ne s’est pas interrompu ; comme le dit le Pape FranƧois, nous ne sommes qu’au dĆ©but et l’Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, fera naĆ®tre certainement aussi un nouveau Fontem Ā».

Stefania Tanesini

L’histoire des petits ballons

Il est de tradition, en Italie, que les enfants reƧoivent des cadeaux le jour de L’Épiphanie. Et qui pense Ć  l’enfant JĆ©sus ? Voici une histoire vraie, racontĆ©e par Chiara Lubich, aux petits de la CitĆ© pilote internationale de Loppiano (Italie).

Je dois vous raconter une histoire vraie qui s’est passĆ©e Ć  NoĆ«l, dans une ville qui s’appelle Vicence. C’est une histoire vraie. (…)  Dans cette ville y avait aussi un curĆ©, un prĆŖtre qui Ć©tait arrivĆ© depuis peu de temps dans la paroisse. ƀ ces enfants, qui Ć©taient, il avait enseignĆ© l’art d’aimer. (…) NoĆ«l approchait. Alors le curĆ© a dit Ć  ces enfants : “Ɖcoutez, c’est bientĆ“t NoĆ«l ! Pour l’Enfant JĆ©sus, il faut que vous fassiez beaucoup, beaucoup d’actes d’amour !”. Les enfants ont dit : “D’accord”. Et ils ont commencĆ© Ć  faire beaucoup d’actes d’amour. La veille de NoĆ«l — JĆ©sus n’était pas encore nĆ© — le prĆŖtre a sorti la crĆØche, vide, toute vide, car JĆ©sus n’était pas encore nĆ©.

Ce soir-lĆ , il voit arriver des enfants qui apportent un gros paquet, un paquet gros comme Ƨa. Dedans, il y avait beaucoup de petits rouleaux jaunes, tout plein… Il y en avait 277, 277 ! C’était 277 actes d’amour. Alors que fait le prĆŖtre ? Il prend tous ces rouleaux, les met dans un sac et il met le sac dans la crĆØche. “Ainsi dĆØs que JĆ©sus naĆ®tra, il aura comme coussin, comme matelas, tous vos actes d’amour”. Et les enfants de Vicence Ć©taient super contents. NoĆ«l arrive, il est 11 heures du matin ou 10 heures et demie… et le prĆŖtre dit : “Maintenant, qu’allons-nous faire de tous ces actes d’amour ? Vous savez ce que nous allons faire ? Nous en faisons beaucoup de petits paquets… Et ces petits paquets, nous les attachons Ć  tout plein de ballons. Faisons deux groupes de ballons. Un ici, l’autre lĆ  et nous y attachons ces paquets d’actes d’amour. Ainsi, nous les envoyons dans le ciel et ils montent jusqu’à JĆ©sus”. Les enfants se mettent tous Ć  aider, Ć  aller acheter les ballons, Ć  faire les paquets, Ć  attacher les paquets aux ballons… Ensuite, il fallait les faire partir. Le prĆŖtre est venu les aider et ils ont fait partir les ballons dans le ciel. Les enfants Ć©taient contents. Ils regardent, ils regardent… Ils les voient devenir toujours plus petits, devenir minuscules… jusqu’à ce qu’ils ne les voient plus. Ils se sont dit : ils ont peut-ĆŖtre Ć©clatĆ© ? Qui sait ! Eh bien non ! Tout lĆ -haut, tout lĆ -haut, le vent arrive et que fait le vent ? Il entraĆ®ne les ballons par ici, les ballons par-lĆ , puis par ici, puis par-là… pendant une heure, deux heures, trois heures, quatre heures, cinq heures… toujours lĆ -haut avec le vent qui les poussait, six heures, sept heures, huit heures, neuf heures. Vers 9 heures du soir… Vous devez savoir qu’avec les actes d’amour, le curĆ© avait attachĆ© son numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone, il l’avait mis dedans. Vers 9 heures du soir, dans une ville, qui s’appelle Reggio d’Émilie, qui est loin, loin, peut-ĆŖtre Ć  200 kilomĆØtres — c’est beaucoup, c’est presque comme d’ici Ć  Rome — Ć  un certain moment, dans cette ville, Ć  Reggio d’Émilie, il y a une maison qui est entourĆ©e d’un beau parc, d’un jardin ; et dans ce jardin, il y avait 6 enfants qui ne connaissaient pas l’art d’aimer. C’était 6 enfants comme les autres. Ils jouaient dehors dans le jardin. ƀ un certain moment — ils Ć©taient tristes, trĆØs tristes, parce qu’il y avait eu une fĆŖte où l’on donne des cadeaux aux enfants, mais elle ne leur avait pas plu. Alors ils Ć©taient tristes. ƀ un certain moment – mĆŖme si c’était dĆ©jĆ  nuit – ils lĆØvent les yeux et ils voient descendre des ballons… et avec les ballons, tout plein de petits paquets, qui tombent par terre. En voyant tomber du ciel tous ces paquets, ces enfants ont explosĆ© de joie… tout heureux, c’était bien mieux que la fĆŖte. Ils se sont dit, c’est l’Enfant JĆ©sus qui nous envoie tous ces ballons ! Et imaginez qu’ils sont arrivĆ©s par miracle, parce que si un avion Ć©tait passĆ©, il aurait fait Ć©clater tous les ballons. Et comme les ficelles des ballons Ć©taient grosses, si elles Ć©taient entrĆ©es dans le moteur de l’avion, cela aurait Ć©tĆ© dangereux pour l’avion. Eh bien, ils n’en ont pas rencontrĆ© ! Et les ballons sont arrivĆ©s jusque-lĆ . Les enfants se sont mis Ć  crier : “Maman, Papa, venez voir ce qui s’est passĆ©. Il y a tout plein de petits paquets qui sont tombĆ©s du ciel, regardons ce qu’il y a dedans !”. Alors le papa et la maman sont sortis de la maison — peut-ĆŖtre aussi les grands-parents, s’ils Ć©taient lĆ , je ne sais pas ! — et ils regardent et ils voient tous ces petits paquets… tous ces petits rouleaux jaunes. Ils les ouvrent et ils commencent Ć  lire ! Un enfant ouvre un de ces petits rouleaux, et lit: “Je me suis excusĆ©e prĆØs d’une de mes compagnes par amour pour JĆ©sus”. Un autre : “Je t’offre les efforts que j’ai faits ce matin pour me lever pour aller faire l’enfant de chœur”. Un autre : “J’ai fait plaisir, mĆŖme si cela m’a beaucoup coĆ»tĆ©”. Et encore: “Je demande toujours pardon Ć  Dieu quand mon grand-pĆØre blasphĆØme, quand il dit des vilains mots”. Un autre: “Cette semaine, j’ai aidĆ© mes parents Ć  mettre le couvert et Ć  porter les sacs des courses, j’ai balayĆ© et j’ai lavĆ© par terre”. Il en a fait beaucoup celui-lĆ  ! Cet autre: “J’ai essuyĆ© les couverts sans que maman me le demande et je l’ai aussi aidĆ©e Ć  faire le mĆ©nage”. Un autre acte d’amour. Et encore: “Quand mon petit frĆØre SĆ©bastien ne veut pas dormir, je le prends et je le mets dans mon lit ou dans celui de mes parents et je l’endors en lui chantant des chansons ou en lui racontant des histoires”. Un autre: “A la piscine, j’ai prĆŖtĆ© mon bonnet de bain Ć  mon petit frĆØre parce qu’il n’en avait pas”. Il y en a encore d’autres, mais je ne vous en ai apportĆ© que quelques-uns… parce qu’il y en avait 277! C’est beaucoup ! Ɖcoutez celui-ci: “J’ai Ć©pluchĆ© une mandarine pour mon grand-pĆØre parce que j’ai vu qu’il avait mal Ć  la main et j’ai lacĆ© les chaussures de ma cousine, parce que ma grand-mĆØre avait mal au dos”. Il Ć©tait vraiment attentif Ć  tout. Le dernier : “J’ai Ć©coutĆ© le conseil du dĆ© : ā€œaimer en premierā€ et comme je suis allĆ© me confesser et qu’il y avait beaucoup d’enfants, je les ai laissĆ©s aller se confesser eux d’abord; et ma maman ne le savait pas”. Voici quelques exemples de ce qu’ont fait ces enfants. Alors qu’est-ce qu’ils ont fait de ces rouleaux ? Ils les ont portĆ©s Ć  leurs parents et les parents voient que, dedans, il y a le numĆ©ro de tĆ©lĆ©phone de celui qui les a expĆ©diĆ©s (le numĆ©ro du prĆŖtre). Alors, qu’est-ce qu’ils font ? C’était 9 heures du soir, c’était tard. Ils dĆ©crochent le tĆ©lĆ©phone et ils composent le numĆ©ro. Et le prĆŖtre rĆ©pond. Et ils disent : “Vous ĆŖtes le prĆŖtre un tel ?” Oui”. “Ici sont arrivĆ©s plein d’actes d’amour de la part de ces enfants. Qu’est-ce que nous en faisons ?”. Ils s’accordent pour que leurs enfants emportent Ć  l’école tous ces actes d’amour, qu’ils en parlent avec leur catĆ©chiste et maintenant, ensemble, ils sont en train de rĆ©pondre aux enfants de Vicence. Ces 6 enfants (de Reggio d’Émilie) vont apprendre Ć  leur tour Ć  faire des actes d’amour.   Source: Chiara Lubich Centre 

Congo – Le “chaos” vital d’une communautĆ© en croissance

Lubumbashi est une importante ville miniĆØre d’un million et demi d’habitants, au sud du pays. Amisa Tabu vit lĆ  et nous raconte la vie de cette communautĆ© qui fait rayonner son action sur huit provinces du Katanga et du KasaĆÆ. Amisa, comment est nĆ©e la communautĆ© des Focolari dans ce territoire ? Il y a 30 ans, grĆ¢ce au travail de quelques missionnaires Ć  Lubumbashi, une petite communautĆ© est nĆ©e, distante de 2000 km de Kinshasa. En 2011, cette communautĆ© a appelĆ© la prĆ©sence du focolare. Quand le Mouvement s’est donnĆ© les trois lignes d’action : “sortir, ensemble, bien prĆ©parĆ©s”, avec l’invitation du Pape FranƧois pour aller vers les “pĆ©riphĆ©ries existentielles”, nous nous sommes sentis interpellĆ©s, car “nous Ć©tions toujours les mĆŖmes”. Nous avons compris qu’il ne suffisait pas de dire aux personnes que Dieu est Amour, mais que nous devions passer au concret. HumanitĆ© Nouvelle nous a stimulĆ© et ce fut important : nous devions tĆ©moigner l’Evangile vĆ©cu dans les diffĆ©rents milieux de travail, comme celui de la santĆ©, l’Ć©ducation, l’exercice de la justice, le commerce, etc. Ce faisant, nous avons rĆ©alisĆ© que la communautĆ© commenƧait Ć  grandir. L’idĆ©al de vie que nous proposions devenait attractif. Comment se positionne le focolare face Ć  une communautĆ© en pleine croissance ? Notre porte est toujours ouverte. Chiara Lubich nous a laissĆ©s pour testament ā€œĆŖtre toujours une familleā€. Les gens doivent pouvoir faire l’expĆ©rience de cette famille dont le lien surnaturel est encore plus fort que le lien naturel. Chez nous, l’accueil fait partie de la culture. Au focolare, nous n’avons pas d’horaires fixes, et tout le monde vient quand il le peut.

Quel est le service Ć  l’Église locale?

En juillet 2017, nous avons tenus deux Ć©coles aux petits et grands sĆ©minaires, avec 140 participants. Une retraite/Ć©cole a suivi, avec 104 prĆŖtres de diffĆ©rents DiocĆØses du Congo. Nous nous sentons soutenus par l’Ɖglise. Certains prĆŖtres promeuvent l’esprit de communion du Mouvement dans leurs paroisses.

Et dans le domaine social ?

Notre objectif est de dĆ©velopper le projet Ć‰conomie de communion. 44 entrepreneurs ont participĆ© Ć  des sessions de formation, comme celle de Nairobi en 2015, et ils ont commencĆ© Ć  s’engager. La situation sociale et politique en RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo n’est pas des plus rassurantes, avec la violence et la corruption. Il est donc nĆ©cessaire d’insister sur la formation “d’hommes nouveaux” avec des moyens qui ont mĆ»ri dans l’expĆ©rience du Mouvement des Focolari. Quand le focolare est arrivĆ© Ć  Lubumbashi, la communautĆ© comptait une centaine de personnes, maintenant ils sont environ 500, avec une floraison de vocations des diffĆ©rentes expressions de l’Œuvre.

Gianna Sibelli 

Un pas aprĆØs l’autre “Faim ZĆ©ro”

Voir grand et commencer en petit, porter le regard sur le monde en oartant de son propre quartier Partout dans le monde, les Juniors pour un monde uni commencent Ć  remplir d’idĆ©es et de vie le projet “Faim ZĆ©ro”, soutenu par la FAO, qui encourage en particulier les jeunes et les juniors Ć  s’engager personnellement pour le rĆ©aliser. A Mumbai, en Inde, le point de dĆ©part Ć©tait de rĆ©flĆ©chir Ć  qui Ć©taient les pauvres de la ville. Pauvres non  seulement en biens, mais aussi en santĆ©, en amitiĆ©. AprĆØs avoir rencontrĆ© environ quatre-vingts de enfants atteints du SIDA qui vivent dans la pauvretĆ©, les Juniors ont Ć©crit une lettre Ć  600 familles de diffĆ©rentes religions qui vivent dans les immenses immeubles de la rĆ©gion, expliquant leur rĆŖve d’un monde sans faim et proposant une collecte de vieux journaux qu’ils allaient vendre. Plus de 50 familles se sont jointes Ć  eux, exprimant leur gratitude pour le projet. L’opĆ©ration a Ć©tĆ© rĆ©pĆ©tĆ©e, encouragĆ©e par les familles du quartier. D’autres groupes, dans diverses rĆ©gions de l’Inde, rĆ©pĆØtent des actions similaires. Et si c’est possible de crĆ©er une action pour tout un quartier, pourquoi ne pas impliquer toute une municipalitĆ© ? C’est ce qu’ont pensĆ© trois frĆØres de Cesate en Lombardie, Italie,en prĆ©sentant leur idĆ©e au maire: faire de Cesate une “MunicipalitĆ© Faim ZĆ©ro”! Avec elle, ils ont pensĆ© Ć  activer une synergie entre la municipalitĆ©, la paroisse et l’école, en Ć©tendant le projet aux municipalitĆ©s voisines. Les enfants ont parlĆ© du projet “Faim ZĆ©ro” au curĆ© de la paroisse et au prĆŖtre  responsable de l’oratoire qui, satisfaits de la proposition, ont dĆ©veloppĆ© une stratĆ©gie pour rĆ©duire le gaspillage alimentaire Ć  la cantine. En ce qui concerne les Ć©coles, on a pensĆ© que le 16 octobre de chaque annĆ©e, JournĆ©e mondiale de l’alimentation, aurait lieu l’évĆ©nement “JournĆ©e faim zĆ©ro” pour rĆ©duire les dĆ©chets pendant les repas. Et c’est prĆ©cisĆ©ment des synergies entre les organisations dans la ville qu’est nĆ©e l’action menĆ©e par un groupe de Juniors du Liban. En collaboration avec Caritas, ils ont rassemblĆ© plus de soixante personnes Ć¢gĆ©es qui vivent dans des situations de solitude et de difficultĆ©s Ć©conomiques. Ils leur ont prĆ©parĆ© et servi le repas de midi en organisant des danses et des jeux. A la fin, une des filles a proposĆ© Ć  l’animatrice qui l’accompagnait de rĆ©pĆ©ter cette action chaque semaine. “Mais il faut un gros budget pour le faire”, a-t-elle rĆ©pondu. “Vous les adultes – a dit cette jeune – vous pensez toujours Ć  de grands projets, mais nous devons commencer par de petits gestes”. Impliquant une femme du mĆŖme Ć¢ge et d’autres adultes, elle a lancĆ© une petite action : ensemble ils prĆ©parent un repas toutes les deux semaines et l’apportent Ć  une famille en difficultĆ© en passant l’aprĆØs-midi  avec elle.

Anna Lisa Innocenti

Neuf questions Ć  Maria Voce

Nous publions l’interview faite Ć  la PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari et publiĆ©e dans le numĆ©ro de janvier du bimestrielle ā€˜ā€™Neue Stadt’’. 1) ā€˜ā€™Qu’est-ce qui te fait rire de bon cœur ?’’ Emmaus : Quand je fais une gaffe ou l’autre. Par exemple, je me promĆØne, je ne vois pas une petite marche et je m’affale par terre. J’ai difficile Ć  me relever parce que je ris vraiment de bon cœur ! 2) ā€˜ā€™Qu’est-ce qui te met en colĆØre ?’’ Emmaus : Je ne sens pas la colĆØre monter en moi. Au maximum, je sens que cela me dĆ©plaĆ®t, soit pour une parole qu’on m’a dite, ou soit pour quelque chose qui a pu me dĆ©ranger. 3) ā€˜ā€™Quelle a Ć©tĆ© l’expĆ©rience la plus importante de ta vie ?’’ Emmaus : La rencontre avec un groupe de jeunes : ils m’ont fascinĆ©e, par leur maniĆØre d’être unis et par leur tĆ©moignage cohĆ©rent du christianisme qu’ils vivaient en aimant et au service de tous, sans jamais juger personne. J’ai ainsi Ć©tĆ© amenĆ©e Ć  faire la connaissance des Focolari : ma vie a rĆ©ellement changĆ© Ć  partir du moment où j’ai vraiment Ć©coutĆ© quelqu’un en pensant que cette personne Ć©tait un de mes frĆØres, que JĆ©sus Ć©tait prĆ©sent en lui. 4) ā€˜ā€™Quels sont tes points faibles ?’’ Emmaus : La curiositĆ© : Lorsque j’entends deux personnes parler sur le pas de ma porte, je ne peux m’empĆŖcher de tendre l’oreille. C’est chaque fois un pas que de dĆ©cider de la mettre de cĆ“tĆ©, ma curiositĆ© ! 5) ā€˜ā€™Quels sont tes points forts ?’’ Emmaus : L’optimisme et la confiance. Je mets ma confiance en Dieu et aussi dans les autres, mĆŖme si je ne les connais pas, mĆŖme si je me rends compte Ć  un moment donnĆ© d’avoir mal placĆ© ma confiance. Et j’ai aussi un contact facile avec les autres. 6) ā€˜ā€™Quel est ton lieu prĆ©fĆ©rĆ© ?’’ Emmaus : J’aime le monde entier. Mais ensuite, comme lieu prĆ©fĆ©rĆ©, je pense Ć  une maison confortable, où il y a d’autres personnes avec moi, avec lesquelles je peux avoir une rĆ©elle communion, profonde. Et si possible dans un endroit chaud, avec le soleil ; Ć  la mer! Cette maison, je la vois en ville car je suis une personne sociable. 7) ā€˜ā€™Qu’est-ce qui te redonne des forces ?’’ Emmaus : Une bonne nuit de sommeil aprĆØs avoir bien vĆ©cu le moment prĆ©sent et avoir confiĆ© les prĆ©occupations au PĆØre Ɖternel. 8) ā€˜ā€™Qu’est-ce qui te donne des prĆ©occupations ?’’ Emmaus : Tout ce qui concerne les conflits, les oppositions : les guerres, une dispute en famille, des problĆØmes non rĆ©solus. Bien souvent, je ne peux rien y faire, mais si je peux faire quelque chose, j’essaie de trouver une solution ou d’aider les autres Ć  la trouver. 9) ā€˜ā€™Qu’est-ce qui te tient Ć  cœur dans le fait de guider le Mouvement des Focolari ?’’ Emmaus : Que le Mouvement soit un authentique tĆ©moignage du charisme de l’unitĆ©. Il y a des groupes en beaucoup d’endroits sur la planĆØte qui en ce moment sont en train de le vivre. Cela me donne la tranquillitĆ©, la sĆ©curitĆ©. Car de ceux-ci naĆ®tront de nouvelles idĆ©es, de nouvelles formes d’incarnation. Ils portent de l’avant le charisme de l’unitĆ© jusqu’à rejoindre le but pour lequel JĆ©sus a priĆ© :’’ PĆØre, que tous soient une seule chose’’.

“CrĆ©er l’égalitĆ© pour susciter la paix”

A l’occasion de la 52ĆØme JournĆ©e Mondiale de la Paix, et pour soutenir le message du Pape “La bonne politique est au service de la paix”, nous proposons un extrait de Chiara Lubich de 2002: elle intervient au ColisĆ©e (Rome), lors d’une rencontre avec les Juniors pour l’unitĆ© du Mouvement des Focolari. Quelle est la clĆ© de la promotion de la paix? Vivre la RĆØgle d’or pour construire une fraternitĆ© universelle. https://vimeo.com/148631350 […] La paix. Est-ce d’actualitĆ© aujourd’hui ? Oui, tout Ć  fait, et sans doute plus que jamais. En effet, des dizaines de guerres sont en cours sur notre planĆØte, mais il y a plus grave : la paix est menacĆ©e de faƧon plus sournoise qu’avant. […] La situation est donc grave. Dans de telles conditions, les forces humaines ne peuvent suffire Ć  affronter un si grave danger. Il y faut les forces du Bien avec un B majuscule. Or le Bien – vous le savez tous – c’est Dieu lui-mĆŖme ainsi que tout ce qui prend sa source en Lui : c’est la sphĆØre spirituelle, ce sont les grandes valeurs, l’amour vrai, la priĆØre. […] Mais la paix est aujourd’hui un bien si prĆ©cieux que nous devons tous, jeunes et adultes – que nous ayons des postes de responsabilitĆ© ou soyons de simples citoyens – nous engager Ć  la sauvegarder […] Naturellement, pour savoir comment nous comporter, il faut connaĆ®tre Ć  fond les causes profondes de la dramatique situation actuelle. Vous savez que la Justice ne rĆØgne pas vraiment dans notre monde où des pays riches en cĆ“toient d’autres trĆØs pauvres. Dieu a sur l’humanitĆ© un projet bien diffĆ©rent : Il dĆ©sire que tous soient frĆØres, qu’ils soient une seule grande famille autour d’un seul PĆØre. […] Comment rĆ©tablir l’égalitĆ©, comment susciter une certaine communion des biens ? Les biens ne circulent pas tant que les coeurs ne sont pas mis en branle. Il faut rĆ©pandre l’amour, l’amour rĆ©ciproque qui engendre la fraternitĆ©. Il faut envahir le monde d’amour ! Et commencer par l’exiger de nous-mĆŖmes. Vous aussi, juniors. Quelques-uns d’entre vous pourraient me demander : l’amour, le fait de nous aimer, estce dans la ligne de ce que nos cultures religieuses nous ont transmis ? Oui, tout Ć  fait. Si vous cherchez dans vos Livres Saints, vous y trouverez certainement ce que l’on appelle la Ā« RĆØgle d’or Ā». Dans le christianisme, elle s’énonce ainsi : Ā« Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse Ā» (cf. Lc 6,31). Dans le judaĆÆsme : Ā« Ce que tu n’aimes pas, ne le fais Ć  personne Ā» (Tb 4,15). Dans l’Islam : Ā« Aucun de vous n’aura vraiment la foi s’il ne dĆ©sire pour son prochain ce qu’il dĆ©sire pour lui-mĆŖme. Ā»3. Dans l’hindouisme : Ā« Ne fais pas aux autres ce qui te causerait de la souffrance si on te le faisait Ā»4. En d’autres termes, ces phrases veulent toutes dire : respecte et aime ton prochain. Et toi, junior musulman, aime ; et toi, chrĆ©tien, aime ; et toi, hindou, aime et vous parviendrez certainement Ć  vous aimer rĆ©ciproquement. Et Ć©tendez cet amour au plus grand nombre. C’est ainsi que se composera une portion de fraternitĆ© universelle. […] Aimer : c’est le secret, l’un des secrets de la paix aujourd’hui. Mais il faut aimer d’un amour d’une certaine qualitĆ©. Il ne s’agit pas de l’amour qui se limite Ć  la famille ou aux amis, mais d’un amour qui s’adresse Ć  tous, sympathiques ou antipathiques, pauvres ou riches, petits ou grands, compatriotes ou pas, amis ou ennemis. Bref, tous. C’est Ć©galement un amour qui aime en premier, en prenant l’initiative, sans attendre d’être aimĆ©s. Et c’est un amour qui ne s’exprime pas seulement par des mots, mais concrĆØtement, par des faits ; et c’est un amour rĆ©ciproque. […] Si vous agissez ainsi, si nous agissons tous ainsi, la fraternitĆ© universelle s’élargira, la solidaritĆ© grandira, les biens seront mieux distribuĆ©s et un arc-en-ciel de paix resplendira dans le monde, ce monde qui, d’ici quelques annĆ©es, sera entre vos mains. Chiara Lubich (TƉLƉRƉUNION CH – 5 dĆ©cembre 2015)

Un travail au-delƠ de toute espƩrance

Perdre son travail Ć  l’âge de 53 ans, en ayant trois enfants Ć  charge, pouvait mettre Ć  l’épreuve n’importe qui. Mirco ne s’est pas dĆ©couragĆ©, il s’est remis aux Ć©tudes et a donnĆ© vie Ć  un projet basĆ© sur la danse comme moyen d’unir les personnes et favoriser l’échange des Ć©motions. Ā« Quelqu’un m’a dit :’’Pourquoi ne fais-tu pas un travail de ta passion ?’’. Le dĆ©fi a commencĆ© ainsi, tout sauf simple : me construire une nouvelle identitĆ© en tant que travailleur Ā». Mirco Castello, nĆ© en 1955, aujourd’hui Art Counselor, aprĆØs la perte du travail (Ā« un bon travail dans le monde du textile et de l’habillement Ā») et de la mise au chĆ“mage, en 2008, il a commencĆ© Ć  faire les comptes d’un budget familial toujours plus prĆ©caire. Ā« J’ai essayĆ© d’écouter les conseils qui m’étaient donnĆ©s, mais surtout une ā€˜ā€™voix’’ intĆ©rieure qui me suggĆ©rait de m’y remettre, depuis de nombreuses annĆ©es, je pratiquais le mime, j’étais acteur et danseur par passion. J’ai essayĆ© de transformer cette passion en un service rendu aux autres, en particulier, aux enfants. J’ai commencĆ© avec un projet de danse Ć  l’école maternelle et primaire, pour jouer avec la danse et la musique Ā». La danse – explique une psychologue de l’enfance – a le pouvoir de retrouver une nouvelle harmonie. Mais elle ne suffit pas : pour travailler avec les institutions, une qualification s’impose et donc, Mirco se remet Ć  Ć©tudier, il se met au courant des nouveautĆ©s dans ce domaine, il obtient un diplĆ“me en Art Counselor et un master en mĆ©diation familiale. Il contacte les Ć©coles publiques et privĆ©es d’Italie, ouvre un site (www.ledanzedimirco.it), dans lequel il propose des stages pour les enseignants et des rencontres avec les enfants. Ā« Depuis 2008, avec ma famille, nous vivons ā€˜ā€™Ć  la limite’’, en espĆ©rant toujours qu’une dĆ©pense imprĆ©vue ne nous tombe pas dessus. Mais je peux dire que rien ne nous a jamais manquĆ©. En profonde unitĆ© avec ma femme et avec les amis de la communautĆ© des Focolari Ć  laquelle j’adhĆØre et qui me soutiennent, je me suis fiĆ© Ć  Dieu. Lui me montre les pas Ć  faire et avec mon travail, je peux tĆ©moigner qu’Il m’aime et ne m’abandonne pas. Je le considĆØre comme mon nouvel employeur Ā». Actuellement, Mirco mĆØne un projet qui implique deux mille enfants par an, non seulement en Italie mais aussi en Europe : Ā«  Avec la musique, je joue avec les enfants et je me rends tout de suite compte de leurs gĆŖnes. Combien souffrent-ils, les enfants d’aujourd’hui! Il leur manque les valeurs, les rĆØgles, l’autonomie, ou vivent des situations de sĆ©paration ou de conflit entre les parents Ā». Avec sa femme, Mirco porte de l’avant aussi un projet pour les adultes. Ā« Nous parlons de franchise, de confiance en soi, de comprĆ©hension, de pardon Ā». Ā« Et tu connais la chose la plus belle ? Cela fait dix ans que nous n’allons plus en vacances parce qu’on ne peut pas se le permettre et maintenant, on nous a offert un voyage au Kenya en janvier, pour rencontrer des enfants de deux Ć©coles et d’un orphelinat et un autre en Russie. Comment ne pas percevoir dans tout cela, l’amour de mon nouvel employeur ? Ā».

Chiara Favotti

ā€œIls ont dĆ©logĆ© JĆ©susā€

“Ils ont dĆ©logĆ© JĆ©sus”

Cette annĆ©e encore, Ć  l’approche  de NoĆ«l,  les enfants du Mouvement des Focolari  prennent au sĆ©rieux et invitent Ć  accueillir JĆ©sus dans les personnes  en difficultĆ© ƀ NoĆ«l, en 2017, le Pape FranƧois nous adressait cette invitation : “Ne fermons pas nos cœurs comme le furent les maisons de Bethleem1 “.  Prenant au sĆ©rieux l’invitation du Pape, avec l’aide de leurs assistants, parents, enseignants,  camarades de classe, l’action “Ils ont dĆ©logĆ© JĆ©sus” (HSG) s’oriente vers le soutien de projets d’accueil pour aider ceux qui ne sont pas accueillis et souffrent de l’absence de paix, de justice, de foyer, ou bien sont contraints de quitter leur terre. Dans ce “cadre” unique de l’accueil, de petits ateliers sont mis en place pour confectionner les statuettes de l’Enfant JĆ©sus Ć  offrir dans les rues, sur les places, dans les lieux les plus divers, et dire Ć  tous que le vrai sens de NoĆ«l est JĆ©sus qui est nĆ© pour chaque homme, aujourd’hui comme hier, et qui attend que nous l’accueillions en tous ceux qui en ont besoin. L’action HSG menĆ©e par les enfants apporte avec elle les valeurs profondes de NoĆ«l : le don de soi, la gratitude, l’amour dĆ©sintĆ©ressĆ©, la gĆ©nĆ©rositĆ©. Elle renforce indirectement ces valeurs aussi chez les adultes, dans les familles. Elle promeut les compĆ©tences manuelles, crĆ©atives, imaginatives, de collaboration, de programmation et d’expression par la crĆ©ation de statuettes. Elle dĆ©veloppe chez les enfants une citoyennetĆ© active, la solidaritĆ©, la fraternitĆ©, de mĆŖme que par la collecte de fonds visant Ć  apporter des rĆ©ponses concrĆØtes aux besoins d’autres enfants dans diffĆ©rentes parties du monde. Elle stimule le dĆ©sir de donner. De nombreuses personnes en effet laissent spontanĆ©ment une obole pour soutenir ces initiatives. Nombreuses sont les expĆ©riences racontĆ©es par des adultes qui reƧoivent le message de ces enfants qui, avec amour, aimeraient trouver un foyer pour JĆ©sus, au moins pendant NoĆ«l.  “Entrer dans un supermarchĆ© et ĆŖtre accueilli par des enfants si souriants qui t’offrent l’Enfant JĆ©sus, c’est bouleversant”, s’exclame un homme de Florence.  “Nous pensons pouvoir tout trouver dans un supermarchĆ©, mais je n’aurais jamais pensĆ© que je pourrais rentrer chez moi en emmenant JĆ©sus avec moi !”.

Rosi Bertolassi

 

Le premier numĆ©ro d’Ekklesia vient de paraĆ®tre

Cette revue trimestrielle s’adresse Ć  ceux qui Å“uvrent Ć  diffĆ©rents niveaux dans le milieu ecclĆ©sial. Ā« Des chemins de communion et de dialogue Ā» est le sous-titre qui indique le style caractĆ©ristique des contenus. NĆ©e de la synergie entre le mouvement des Focolari et le groupe d’édition CittĆ  Nuova, cette revue sur papier et digitale, sort son premier numĆ©ro en italien et comportera prochainement  quelques articles en anglais. Dans le futur naĆ®tront des Ć©ditions en d’autres langues. Elle se propose d’ĆŖtre un  instrument de formation, une aide dans la mise en pratique et une source d’inspiration dans la recherche d’orientations et de langages pour partager l’Évangile avec les femmes et les hommes de notre temps. Comme elle s’adresse Ć  des opĆ©rateurs et animateurs de la pastorale, Ć  des membres de familles charismatiques (consacrĆ©s/es et laĆÆcs/ques), Ć  des personnes engagĆ©es dans les paroisses ou les diocĆØses, dans des mouvements d’Église ou de tiers ordre, elle ouvrira aussi des espaces aux relations entre les Ɖglises et entre les religions, Ć  la rencontre entre personnes de convictions et de cultures diffĆ©rentes, au renouvellement des Ɖglises et de la sociĆ©tĆ©. Chaque numĆ©ro se focalisera sur un thĆØme particulier. Ā« L’expression grecque ekklesia veut dire ā€˜assemblĆ©e’, des personnes appelĆ©es Ć  ĆŖtre ensemble les acteurs d’un peuple en marche – comme on peut le lire dans l’éditorial du premier numĆ©ro – Sentieri, comme l’indique le sou-titre qui dit le caractĆØre expĆ©rimental et au niveau de laboratoire du projet ; communion et dialogue indique la direction qu’elle prend mais aussi son style : nous voudrions que les revues, papier et digitale, dans les diffĆ©rentes langues où elles seront rĆ©alisĆ©es, puissent exprimer et servir une communautĆ©. Ā» Parmi les signatures se trouvent celles du thĆ©ologien Piero Coda, de Vincenzo Zani (SecrĆ©taire de la CongrĆ©gation pour l’Éducation Catholique), de Tiziana Longhitano sfp, du cardinal Giuseppe Petrocchi (archevĆŖque de L’Aquila), de l’exĆ©gĆØte Gerard RossĆ©, de Brendan Leahy (Ć©vĆŖque de Limerick, Irlande), de JesĆŗs MorĆ”n (co-prĆ©sident du Mouvement des Focolari), de l’expert en vie consacrĆ©e Fabio Ciardi omi, de Susana Nuin, colombienne, experte en communication, du thĆ©ologien anglican Callan Slipper, du thĆ©ologien Ć©vangĆ©lique Stefan Tobler. Informations et abonnements : www.cittanuova.it E-mail: ekklesia(a)cittanuova.it – abbonamenti(a)cittanuova.it

Soif d’unitĆ© au Pays des aigles

Soif d’unitĆ© au Pays des aigles

Vingt-cinq ans de prĆ©sence des Focolari en Albanie ā€œNous qui avons suivi l’évolution du Mouvement dans le monde et en Albanie, nous avons notĆ© la rĆ©ponse concrĆØte des Focolari aux besoins des albanais, Ć  notre exigence d’unitĆ©ā€. Ce sont les propos de Donika Omari, publiciste et traductrice albanaise, sans convictions religieuses, Ć  l’occasion du 25ĆØme anniversaire de l’arrivĆ©e de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© dans le ā€œPays des aiglesā€. L’Albanie, une terre qui souffre encore de divisions sociales, rĆ©gionales, idĆ©ologiques et religieuses: dans ce Pays vivent des musulmans, avec la prĆ©sence de la confrĆ©rie religieuse soufie des bektashi; des chrĆ©tiens, surtout des catholiques et des orthodoxes, et de nombreuses personnes qui ne se reconnaissent dans aucun credo religieux. ā€œLe message d’unitĆ© de Chiara Lubich qui dĆ©passe toutes sortes de divisions entre les personnes – poursuit Donika Omari – a Ć©tĆ© salutaire pour notre terreā€. Le premier focolarino Ć  arriver en terre albanaise fut Gigi Franco:  en 1991, il est accueilli par une famille Ć  DurrĆ«s. Puis ce fut l’arrivĆ©e d’un deuxiĆØme focolarino, l’ouverture d’un focolare masculin Ć  Tirana et, quelques annĆ©es plus tard, celle du focolare fĆ©minin. Depuis s’est constituĆ©e une communautĆ© composĆ©e aujourd’hui de chrĆ©tiens, de musulmans et de personnes de convictions non religieuses. ā€œL’esprit qui consiste Ć  ā€œse faire un avec son prochainā€, la fraternitĆ© entre personnes sans distinction de catĆ©gories sociales, races, nationalitĆ©s, idĆ©ologies – explique encore Donika Omari – sont des messages qui m’ont attirĆ©e dĆØs les dĆ©buts de ce Mouvement. Notre Pays en Ć©prouve un grand besoin: des bouleversements anciens et rĆ©cents y ont entravĆ© la normalisation des relations humainesā€. Nous avons aussi connu des moments trĆØs douloureux, comme la guerre du Kosovo en 1999. A cette Ć©poque l’ensemble du Mouvement dans le monde s’est mobilisĆ© pour recueillir des aides, pour contribuer Ć  l’accueil de plus de 500 000 rĆ©fugiĆ©s et intervenir, aprĆØs la guerre, pour la reconstruction. A l’occasion de ces 25 ans de prĆ©sence des Focolari, un Ć©vĆ©nement public a eu lieu Ć  Tirana, dans l’Aula Magna de l’universitĆ© catholique ā€œNotre Dame du Bon Conseilā€. La traduction albanaise du livre “Una via nuova”(Une voie nouvelle), de Chiara Lubich, a Ć©galement Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©e. Deux cents participants, avec des reprĆ©sentants du Kosovo et de la MacĆ©doine. Ɖtaient prĆ©sents le Nonce Apostolique Mgr Charles Brown,  l’archevĆŖque de l’Église Catholique Mgr Frendo, l’évĆŖque Asti Bakallbashi de la CathĆ©drale orthodoxe de Tirana, le Professeur Shehu, musulman, professeur de PĆ©dagogie Ć  l’UniversitĆ© de Skopje. ā€œCet anniversaire s’inscrit sous le signe de la continuitĆ© et du dĆ©veloppement – prĆ©cise Livio Brianza qui a vĆ©cu douze ans au focolare de Tirana –. J’ai la joie de voir, malgrĆ© la prĆ©sence envahissante de la consommation et la crainte d’un avenir incertain qui pousse de nombreux albanais Ć  envisager de s’expatrier, l’attachement, y compris chez les plus jeunes, aux valeurs familiales et sociales de la sociĆ©tĆ© albanaiseā€. La PrĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, a envoyĆ© un message dans lequel elle exprime ce souhait Ć   la communautĆ© albanaise des Focolari: ā€œ Nourris et fortifiĆ©s par un amour rĆ©ciproque continuel, puissiez-vous contribuer, avec un engagement toujours plus grand, Ć  faire en sorte que vos villes resplendissent comme l’or, grĆ¢ce Ć  la prĆ©sence toujours plus intense parmi vous de l’amour des Amoursā€. ā€œIl y a 25 ans je voulais changer le monde – dit Madi Roco, albanaise, experte en conseil juridique en matiĆØre de lĆ©gislation environnementale – j’étais sĆ»re que je verrais le monde uni de mes propres yeux. Ce mĆŖme rĆŖve m’habite encore, avec toute sa force et toute sa lumiĆØre.Voir la ā€œfamilleā€ des Focolari grandie et unie m’a donnĆ© le courage d’aller de l’avantā€.

Cristina Tomelleri

Pietrino, un modĆØle pour tous

La phase diocĆ©saine du procĆØs de bĆ©atification du jeune membre des Focolari a commencĆ© par une cĆ©lĆ©bration solennelle, le 10 dĆ©cembre dans la cathĆ©drale de Teramo, en Italie. En cette annĆ©e où l’Église a consacrĆ© une grande attention aux jeunes, son nom ā€œen tant qu’enfant” a rĆ©sonnĆ© le 10 dĆ©cembre, sous les voĆ»tes de la cathĆ©drale Sainte Marie de l’Assomption, au cœur de l’antique Teramo, dans les Abruzzes, comme un modĆØle pour tous. Le jour mĆŖme de sa naissance, la cĆ©lĆ©bration solennelle et bondĆ©e revient Ć  faire parler de Pietrino Di Natale, un lycĆ©en de 17 ans seulement, mort en 1984 en Ā« notion de saintetĆ© Ā». Il n’Ć©tait pas encore majeur lorsqu’il s’est noyĆ© dans les vagues devant Silvi, un village cĆ“tier non loin de chez lui. Mais depuis lors, chaque annĆ©e, le 20 aoĆ»t, une foule de plus en plus nombreuse se rassemble dans le petit cimetiĆØre de Colledara pour rappeler et perpĆ©tuer, comme un tĆ©moin qui doit passer de main en main, son exemple de Ā« petite pierre angulaire Ā», d’un chrĆ©tien pleinement rĆ©alisĆ©. Le garƧon de Ā« la porte d’Ć  cĆ“tĆ© Ā», portait le nom de son pĆØre, Pietro, mort dans un accident de travail avant mĆŖme sa naissance. Ayant grandi dans le village d’Ornano Piccolo, qui s’était blotti dans les bras de sa jeune mĆØre Adelina, comme la crĆŖte protectrice des montagnes environnantes, Pietrino est entrĆ© en contact avec la spiritualitĆ© des Focolari Ć  l’Ć¢ge de 11 ans. La rencontre, fondamentale dans sa vie de garƧon, se dĆ©roule Ć  travers deux jeunes prĆŖtres, l’abbĆ© Gianfranco De Luca, actuellement Ć©vĆŖque de Termoli-Larino, et l’abbĆ© Giovanni D’Annunzio, responsable aujourd’hui du Mouvement diocĆ©sain. Il reƧoit en don une certitude Ć©clairante, celle de l’amour de Dieu, qui le conduit Ć  rechercher intensĆ©ment JĆ©sus dans la vie quotidienne. L’abbĆ© Giovanni D’Annunzio Ć©crivait rĆ©cemment Ć  son sujet : Ā« Le cœur de Pietrino n’Ć©tait que pour Dieu Ā». Une Ć©tape fondamentale a Ć©tĆ© sa participation au CongrĆØs des jeunes des Focolari en 1978. (…) Sur le chemin du retour, j’ai remarquĆ© qu’il se lanƧait Ć  vivre en profondeur chaque instant. La course vers la saintetĆ© avait commencĆ© Ā». Dans les mois Ć  venir, les tĆ©moignages de ceux qui l’ont connu seront recueillis. Pendant ce temps, une agile biographie (Teresa D’Orsogna, Pietrino Di Natale. … je me suis lancĆ© Ć  aimer…, Ɖditions Palumbi, 2018) nous rapproche encore plus de ce garƧon qui continue Ć  inspirer beaucoup de jeunes, et pas seulement, Ć  suivre JĆ©sus sur le chemin de l’unitĆ©.

Chiara Favotti

Un “oui” Ć  l’humanitĆ©

Vœux de NoĆ«l de Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari  https://vimeo.com/307657105 C’est NoĆ«l ! Si je regarde autour de moi dans les villes mais aussi dans les mĆ©dias en gĆ©nĆ©ral, je me demande : “Mais qu’est-ce que NoĆ«l ?”.  Et j’entends un brouhaha car on parle de dĆ©jeuners, de cadeaux, de dĆ©corations, de lumiĆØres, de marchĆ©s de NoĆ«l… Il me semble que ce brouhaha veut couvrir – sans y parvenir – le cri de douleur, de souffrance d’une grande partie de l’humanitĆ© qui demande solidaritĆ©, respect, accueil, paix, justice. En dĆ©finitive elle demande l’amour. Et l’homme ne sait pas le lui donner. Mais Dieu, oui, Dieu sait le donner et il le donne en tant que Dieu. Cet enfant que nous voyons dans la crĆØche en ce NoĆ«l, comme en tous les NoĆ«ls, nous dit justement l’amour de Dieu : un Dieu qui aime tellement l’homme de se faire comme lui, de se faire petit, sans dĆ©fense, pour affronter toutes les souffrances, non seulement les affronter mais les vivre ; toutes les souffrances de l’humanitĆ©, jusqu’à la mort. Un Dieu qui de cette faƧon, en venant vivre parmi les hommes, redit son “oui” Ć  l’humanitĆ© pour, encore une fois, l’unir Ć  lui. Ce “oui” de Dieu Ć  l’homme est reprĆ©sentĆ© par cet Enfant Ć  BethlĆ©em, dans cet Enfant que les hommes ne veulent plus entendre ni mĆŖme nommer. Je suis allĆ©e dans un pays où, pour maintenir tout l’apparat de NoĆ«l sans se rĆ©fĆ©rer Ć  Dieu, ils ont inventĆ© la “FĆŖte de l’hiver” (…). Pourtant ce Dieu aime l’homme, continue Ć  aimer l’homme et nous le redit encore. Et cet Enfant nous montre non seulement l’amour de Dieu mais il nous fait participer Ć  l’amour de Dieu, il nous le donne, il nous le fait vivre, il nous enseigne comment faire et nous invite Ć  en faire autant. Il nous invite Ć  ĆŖtre pour les autres hommes, le tĆ©moignage de l’amour de Dieu et Ć  donner l’amour de Dieu aux autres hommes, un amour comme le sien, c’est-Ć -dire un amour qui ne fait pas de prĆ©fĆ©rences, un amour qui arrive Ć  tous, un amour qui n’élĆØve pas de barriĆØres, qui n’a pas de prĆ©jugĆ©s, qui ne fait de diffĆ©rences avec personne ; un amour qui est capable d’ouvrir son cœur, d’ouvrir ses mains, d’ouvrir ses bras, d’ouvrir sa bourse, d’ouvrir sa maison.   Si un tel amour vit parmi les hommes, alors c’est Dieu lui-mĆŖme qui vit parmi les hommes et cet amour est le seul en mesure de faire que chacun se trouve chez lui, de rĆ©aliser la famille avec tout le monde, de rendre tous frĆØres, de faire vraiment fĆŖte. C’est cela NoĆ«l. Si nous le vivons ainsi, ce sera le vĆ©ritable NoĆ«l pour nous. C’est ce NoĆ«l que je voudrais vivre et que je voudrais souhaiter Ć  tous.    Joyeux NoĆ«l !

Villes pour la fraternitƩ 2019

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 janvier 2019 ainsi que les propositions de candidature au Ā« Prix International Chiara Lubich pour la fraternitĆ© Ā» qui est remis chaque annĆ©e Ć  la localitĆ© (Province, RĆ©gion, bourg, etc.) de toutes les parties du monde et de toutes dimensions.  Les prix seront attribuĆ©s Ć  des projets qui  dĆ©veloppent et diffusent, principalement sur le territoire local, mais aussi national et international, des actions orientĆ©es Ć  la fraternitĆ© universelle, selon les diffĆ©rentes significations de ce principe ; ils pourront aussi inciter les citoyens Ć  s’engager pour le bien commun et Ć  participer Ć  la vie de la communautĆ© civile ; ils pourront aussi favoriser le dĆ©veloppement d’une culture de la citoyennetĆ© active et inclusive. Ils devraient favoriser des synergies : entre administrations, communautĆ©s locales et sociĆ©tĆ©s civiles organisĆ©es (associations, groupes, comitĆ©s, etc.) provoquant des retombĆ©es sur elles. Les actions doivent ĆŖtre reprĆ©sentatives d’une maniĆØre d’administrer le territoire avec constance, sous le signe explicite  de la fraternitĆ©. Les projets peuvent ĆŖtre prĆ©sentĆ©s sous forme de texte, hypertextes et/ou multimĆ©dias, sous forme audiovisuelle. Toutes les candidatures et/ou propositions (avec quelques informations en piĆØces jointes) doivent ĆŖtre envoyĆ©es Ć  la PrĆ©sidence de l’Association Ā« Villes pour la FraternitĆ© Ā», et/ou Ć  la Mairie de Castel Gandolfo, Piazza LibertĆ , 7 – 00040 Castel Gandolfo – Rome (Italie). Le matĆ©riel (si la dimension en permet l’envoi par internet) peut ĆŖtre expĆ©diĆ© par mail Ć  : associazionecittafraernita(at)gmail.com o info(at)cittaperlafraternita.org Il est nĆ©cessaire d’indiquer dans la demande : le nom de la mairie/le groupe/l’organisation, les donnĆ©es du Maire en exercice, adresse complĆØte et contacts ; le nom du projet ou de l’initiative et une synthĆØse de trois pages A4 maximum ; une piĆØce jointe (dans les formes prĆ©vues) qui dĆ©crive le projet et son dĆ©veloppement. La remise du prix se dĆ©roulera Ć  S. Maria Capoue Vetere- Caserte (Italie) en fĆ©vrier 2019. Informations pratiques Association “Villes pour la FraternitĆ©”: tĆ©lĆ©phone +39 340 4182127 – +39 347 4573988; e-mail: associazionecittafraternita(at)gmail.cominfo(at)cittaperlafraternita.org.

1968-2018 : Mariapolis Lia, la rƩvolution continue

1968-2018 : Mariapolis Lia, la rƩvolution continue

La citĆ©-pilote des Focolari en Argentine cĆ©lĆØbre son 50e anniversaire. Pat Santoianni, Cecilia Gatti, Adriana Otero et Israel Coelho parlent de sa vocation : les jeunes. La citĆ©-pilote d’O’Higgings en Argentine, l’une des 25 Mariapolis permanentes au monde consacrĆ©e Ć  la formation des jeunes, vient de cĆ©lĆ©brer son cinquantiĆØme anniversaire. Et elle n’aurait pas pu naĆ®tre sous une meilleure Ć©toile car tout a commencĆ© en 1968, l’annĆ©e de la contestation de la jeunesse. Aujourd’hui O’Higgins est connue dans le monde entier sous le nom de Ā« Mariapolis Lia Ā», en l’honneur de Lia Brunet, une jeune fille courageuse avec un esprit ouvert sur le monde, pionniĆØre de cette citĆ©-pilote des Focolari sur le sol amĆ©ricain. Elle Ć©tait l’une des premiĆØres Ć  Trente, dĆØs les annĆ©es 40, Ć  partager avec Chiara Lubich ses idĆ©aux et la vie. A ce jour, plus de 3500 jeunes du monde entier ont fait ā€œla experienciaā€, c’est-Ć -dire le choix de passer de quelques mois Ć  deux ans maximum dans la citĆ© pour travailler, Ć©tudier et expĆ©rimenter la coexistence multiculturelle, dans le cadre de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© et ensuite retourner Ć  leur vie mais avec un bagage humain et de pensĆ©e qui ouvre les esprits et le cœur aux peuples et cultures. Ā« Durant ces annĆ©es, nous avons dĆ©fini un parcours de formation – raconte Pat Santoianni, anthropologue et coresponsable de la formation Ć  Mariapolis Lia. Un des principes de cette proposition formatrice reconnaĆ®t que c’est tout le corps social qu’elle forme ; c’est un parcours existentiel-anthropologique sur le mode de percevoir la vie, la pensĆ©e et l’action Ā». Adriana Otero, biologiste, une des coordinatrices de l’Ć©quipe de formateurs, explique que l’expĆ©rience vise Ć  la formation intĆ©grale de la personne : ” Nous essayons d’ĆŖtre constamment Ć  l’Ć©coute des dĆ©fis et des risques que nos sociĆ©tĆ©s posent aux jeunes dans diffĆ©rents domaines : relations, choix, libertĆ©, engagement social et civil, dialogue entre les gĆ©nĆ©rations et les cultures, technologie. L’expĆ©rience de travail est centrale et est, pour beaucoup, la premiĆØre. Au centre du parcours pĆ©dagogique de Mariapolis Lia se trouve la relation – intervient Cecilia Gatti, chercheuse en pĆ©dagogie : ” L’Ć©ducation est relation : c’est un des principes de la pĆ©dagogie qui s’inspire de la spiritualitĆ© des Focolari et qui inspire notre parcours. Par consĆ©quent, c’est la relation Ć  l’autre qui me permet de tisser des liens, de repenser ma vie, de la partager et de construire le tissu social. Avoir pour Ć©cole une ville permet que toute la vie est une opportunitĆ© d’apprentissage : chaque relation, chaque dialogue, chaque rencontre”. Enfin, Ć  l’ĆØre du Web 4.0, on se demande si le choix de O’Higgins – petit village au milieu de la pampa argentine – fonctionne rĆ©ellement comme lieu de formation pour ces jeunes du millĆ©naire. Isaele Coelho, pĆ©dagogue brĆ©silien, coresponsable de la formation et coordinateur du cheminement des jeunes, a rĆ©pondu que c’est l’expĆ©rience elle-mĆŖme qui en dĆ©montre la validitĆ© : Ā« Bien que ce lieu Ć©loignĆ© de tout puisse paraĆ®tre un contresens, elle continue Ć  se rĆ©vĆ©ler adaptĆ©e aux jeunes pour approfondir leur propre histoire, Ć  faire silence en eux et Ć  se questionner sur leur relation avec Dieu et avec autrui. Pour beaucoup d’entre eux, la ā€˜experiencia’ est un moment important pour faire ou refaire les choix fondamentaux de la vie”.

Stefania Tanesini

Maurizio et Roberto relĆØvent le

Au laboratoire ā€˜L’Ecopesce’ et au point de vente ā€˜E Nustren’ on ne jette rien : c’est la philosophie de ce petit pĆ“le qui, Ć  Cesenatico (Italie), travaille et vend le poisson de la Mer Adriatique, utilisant uniquement la technologie du froid. C’est ainsi que sur la table du client arrive un produit qui, autrement, ne serait pas valorisĆ© ou mĆŖme rejetĆ©. Le tout, en mettant la communion avant l’économie. https://vimeo.com/301872241

FrontiĆØre Mexique-USA/2 : le long voyage

Christopher JimĆ©nez, de la communautĆ© des Focolari du Mexique, raconte le long exode des migrants partis de l’ Honduras et qui sont depuis des mois aux pieds du mur qui les sĆ©pare des Ɖtats-Unis. Ā« Le 12 octobre, un appel Ć  se rassembler, par le biais des rĆ©seaux sociaux – affirme Christopher JimĆ©nez, qui collabore avec l’Association Promotion IntĆ©grale de la Personne (PIP) – est devenu viral en peu de temps. Plus de mille honduriens sont partis de San Pedro Sula Ā», ville qui pendant des annĆ©es, jusqu’en 2014, a Ć©tĆ© considĆ©rĆ©e parmi les villes où rĆØgne le plus de violence de toute la planĆØte. Tout le monde, depuis lors, est en train d’assister Ć  ce que beaucoup considĆØrent comme un exode biblique. Ā« Une semaine aprĆØs, alors que la caravane dĆ©passait la frontiĆØre avec le Mexique, nombreuses organisations de la sociĆ©tĆ© civile et des agences gouvernementales s’étaient dĆ©jĆ  prĆ©parĆ©es pour fournir une assistance humanitaire, d’abord Ć  Chiapas, et donc Ć  Oaxaca et Ć  Veracruz Ā». A ce moment -lĆ , il ne s’agissait plus d’un unique groupe de migrants, mais de diffĆ©rents groupes qui procĆ©daient par vagues, Ć  pied ou avec des moyens de transports de fortune, Ć  travers le pays, pour des milliers de kilomĆØtres. Ā« A la fin du mois d’octobre – continue Christopher – lorsque leur arrivĆ©e Ć  la Ville de Mexico Ć©tait dĆ©sormais imminente, dans la capitale, Ć  cause d’un grave problĆØme hydrique, l’interruption de l’eau potable avait Ć©tĆ© programmĆ©e pour plus de quatre millions d’habitants. Et pourtant, malgrĆ© les difficultĆ©s et le froid intense, beaucoup d’organisations civiles et religieuses ont rĆ©pondu Ć  l’invitation de la Commission locale pour les droits de l’homme en prĆ©parant un camp humanitaire Ć  l’Est de la ville. Les Focolari ont aussi adhĆ©rĆ©. Une trentaine de personnes parmi lesquelles des mĆ©decins, des infirmiĆØres, des Ć©tudiants, des mĆ©nagĆØres, se sont prodiguĆ©es dans les points de secours et de distribution de repas et de vĆŖtements. Entre-temps, un autre groupe a organisĆ© une collecte de vivres de premiĆØre nĆ©cessitĆ© et une association civile qui s’inspire de l’esprit du Mouvement a offert sa collaboration technique et logistique Ā». Le matin du 5 novembre, environ cinq mille migrants sont arrivĆ©s dans la capitale. Les jours qui ont suivi, presque dix mille personnes ont reƧu l’accueil, la nourriture, les couvertures, les vĆŖtements nĆ©cessaires. Ā« MalgrĆ© la solidaritĆ© de nombreuses personnes, leur passage n’a pas Ć©tĆ© Ć  l’abri de frictions et d’allures de violence. Quelques incidents ont Ć©tĆ© sur le point de provoquer des Ć©pisodes graves de xĆ©nophobie. Maintenant la vague de migrants attend avec impatience sous le mur infranchissable qui sĆ©pare la ville mexicaine de Tijuana des Ɖtats-Unis. Nous nous attendons Ć  des jours de grande incertitude. Mais lors de leur passage, malgrĆ© les embĆ»ches d’un parcours trĆØs complexe, ils ont montrĆ© au cœur du peuple mexicain la direction vers où se dirige leur rĆŖve Ā».

Chiara Favotti

FrontiĆØre Mexique-frontiĆØre USA/1 – accueillir et insufler l’espoir

Bien que les mĆ©dias se focalisent par intermittence sur le drame qui continue de s’abattre sur la frontiĆØre entre le Mexique et les Ɖtats-Unis, de nombreuses personnes et organisations, dont les Focolari, n’abandonnent pas les migrants. Ces derniĆØres semaines, des nouvelles et des images de la colonne composĆ©e de milliers de personnes marchant du Honduras vers la frontiĆØre amĆ©ricaine ont fait le tour du monde. Ā« Dans cette rĆ©gion, le phĆ©nomĆØne de la migration est trĆØs courant Ā», explique Sandra Garcia-Farias Herrera, de la communautĆ© des Focolari du nord-ouest du Mexique. Ā« Mexicali et Tijuana sont des villes frontaliĆØres ; elles se sont dĆ©veloppĆ©es en raison du grand nombre de personnes qui sont venues ici avec le rĆŖve d’entrer aux Ɖtats-Unis. Mais ce que nous avons vu le mois dernier est sans prĆ©cĆ©dent. La population elle-mĆŖme ne comprend pas comment le phĆ©nomĆØne a atteint ces proportions et ce qui a poussĆ© tant de familles Ć  tout quitter, mĆŖme par mauvais temps, Ć  prendre la route. Le voyage finit ici et leur rĆŖve semble se briser. Les rues et les places publiques sont devenues des camps. La confusion est grande, nous avons Ć©tĆ© tĆ©moins d’actes de violence, de la fermeture des portes vers les Ɖtats-Unis, de l’installation de barbelĆ©s au-dessus du mur, du dĆ©ploiement d’importants corps policiers pour surveiller les frontiĆØres, mĆŖme avec des hĆ©licoptĆØres et des vĆ©hicules spĆ©ciaux que nous n’avions jamais vus auparavant. On dirait qu’une guerre va Ć©clater. Le manque d’information sur les raisons qui les ont poussĆ©s Ć  partir mais aussi les nouvelles diffusĆ©es par les mĆ©dias et les rĆ©seaux sociaux ont suscitĆ© chez les habitants du Mexique des sentiments contradictoires, voire d’hostilitĆ© et de mĆ©pris, jusqu’Ć  des Ć©pisodes de xĆ©nophobie Ā». Alors que certains jeunes des Focolari cherchent des moyens d’entrer dans les camps pour migrants dans cette derniĆØre Ć©tape de leur voyage mexicain, d’autres les ont approchĆ©s dans la rue, essayant de comprendre leurs motivations, mais surtout leurs besoins. Une famille a conduit deux femmes avec de jeunes enfants Ć  Tijuana pour leur Ć©viter un voyage trĆØs difficile. D’autres, travaillant dans un centre Ć©ducatif, ont proposĆ© aux Ć©tudiants un changement d’attitude culturelle, pour montrer aux migrants la solidaritĆ© et le sens de fraternitĆ© dus Ć  chaque homme. Ā« La prioritĆ© est aujourd’hui Ć©galement de lutter contre la confusion envahissante et les actes d’intolĆ©rance qui en rĆ©sultent, mĆŖme chez les jeunes. Nous devons diffuser la culture de l’accueilĀ».

Chiara Favotti

Prophetic Economy – en rĆ©seau pour le bien commun

Il existe beaucoup de bonnes pratiques dans le monde, des expĆ©riences prophĆ©tiques qui favorisent des modĆØles alternatifs orientĆ©s au dĆ©veloppement intĆ©gral de l’homme et Ć  la viabilitĆ©. Le congrĆØs Prophetic Economy a servi de ā€˜rĆ©seau’ pour unir quelques-unes de ces expĆ©riences qui veulent changer le monde… https://vimeo.com/301871727

Changer les histoires islamo-chrƩtiennes

Changer les histoires islamo-chrƩtiennes

Il y a eu, entre le Centre International de Loppiano et la ville de Trente, un atelier islamo-chrĆ©tien qui dĆ©ment les actuelles histoires de haine et de mĆ©fiance entre les deux religions. Trente, le 7 dĆ©cembre 2018 – S’est Ć  peine conclue, la Week of Unity, une semaine de l’unitĆ©, organisĆ©e par l’Institut Universitaire Sophia (IUS) de commun accord avec le Rilasat International Institute de Qum (Iran) et le Centre pour le dialogue interreligieux du Mouvement des Focolari. Mais la date et le lieu ne sont pas un hasard comme ne l’est pas non plus la formation du groupe de recherche. La date indique, sur l’horloge de l’histoire, le 75ĆØme anniversaire du choix de Chiara Lubich Ć  consacrer sa vie Ć  Dieu, en quittant tout pour le suivre. Le groupe qui a cĆ©lĆ©brĆ© cet anniversaire est composĆ© d’une cinquantaine de personnes, pour la plupart des jeunes, musulmans chiites et catholiques. Les pays d’origine sont variĆ©s : Liban, Ɖgypte, Iran, Ɖmirats Arabes, USA, Angleterre, Canada, Argentine, Italie. Tous protagonistes de cette Week of Unity, dernier pas d’un projet nĆ© comme une prophĆ©tie : Wings of Unity, les ailes de l’unitĆ©. Une initiative qui a pris corps il y a un peu moins de trois ans, mais qui marque dĆ©sormais un cheminement de plus de vingt ans d’amitiĆ© avec le professeur Mohammad Shomali et de sa femme, Mahnaz avec le Mouvement des Focolari. Entre le professeur Shomali et le professeur Piero Coda, prĆ©sident de l’IUS, est en effet nĆ©e une amitiĆ© intellectuelle et de vie, qui a amenĆ© un petit groupe d’acadĆ©miciens des deux religions et des deux rĆ©alitĆ©s acadĆ©miques, Ć  rĆ©flĆ©chir sur un thĆØme crucial : l’unitĆ© de Dieu et l’unitĆ© en Dieu. Dans cette perspective, la sensibilitĆ© musulmane au monothĆ©isme absolu s’ouvre Ć  la dimension dialogique du Dieu chrĆ©tien, dans une rĆ©flexion Ć  plusieurs voix qui apportent la pensĆ©e et les traditions diffĆ©rentes, non pour dĆ©montrer ou imposer la VĆ©ritĆ©, mais pour cheminer ensemble vers celle-ci. Les leƧons des professeurs ont touchĆ© des points nĆ©vralgiques que ce soit de la culture du monde globalisĆ© ou des vĆ©ritĆ©s fondamentales proposĆ©es par les deux fois, mais la Semaine de l’UnitĆ© a surtout Ć©tĆ© une expĆ©rience de rencontre de cœurs et d’esprits qui a amenĆ© les participants Ć  faire une expĆ©rience de shekinah, la prĆ©sence de la paix de Dieu parmi les fidĆØles. L’expĆ©rience ne s’est pas limitĆ©e aux participants, mais a souhaitĆ© s’ouvrir en deux moments prĆ©cieux de partage. Le premier, Ć  la CitĆ©-pilote de Loppiano et le second, dans le Centre Mariapolis Chiara Lubich de Cadine (Trente). Les personnes prĆ©sentes n’ont pas seulement pu Ć©couter une expĆ©rience qui semble dĆ©mentir clairement les histoires actuelles des rapports entre chrĆ©tiens et musulmans, qui parlent de peur, de rejet, d’invasion ; ils ont pu faire une profonde expĆ©rience d’enrichissement rĆ©ciproque, dans une atmosphĆØre de paix, de tĆ©moignage au sein duquel il est possible de vivre et de construire ce que le Pape FranƧois dĆ©finit ĆŖtre une ā€˜culture de la rencontre’.

Roberto Catalano

Les martyrs d’AlgĆ©rie sont restĆ©s fidĆØles au peuple jusqu’au bout

Les martyrs d’AlgĆ©rie sont restĆ©s fidĆØles au peuple jusqu’au bout

Quel est le message le plus important de la bĆ©atification ? La fidĆ©litĆ© de ces chrĆ©tiens Ć  Ā« leur Ā» peuple jusqu’au bout.

Ā« Qu’est-ce que ces 19 martyrs chrĆ©tiens nous apprennent Ć  nous, AlgĆ©riens, aujourd’hui ? A donner la vie pour l’autre sans distinction de race ou de religion. Ɖtrangers, ils ont sacrifiĆ© leur vie pour nous, pour tout le peuple algĆ©rien, chrĆ©tiens et musulmans. Ils sont morts aussi pour ceux qui leur faisaient la guerre, C’est pourquoi, nous ne nous sommes pas posĆ©s beaucoup de questions, nous nous sommes immĆ©diatement rendus disponibles et nous avons travaillĆ© ensemble Ć  la bĆ©atification. Ā» – C’est ainsi que rĆ©pond Karima Kerzabi, musulmane, de la communautĆ© des Focolari en AlgĆ©rie, que nous avons appelĆ©e au tĆ©lĆ©phone avec Giorgio Triulzi, focolarino de la premiĆØre heure, au focolare de Tlemcen depuis 1983, pour lui demander de nous raconter de l’intĆ©rieur la bĆ©atification des martyrs chrĆ©tiens Ć  Oran le 8 dĆ©cembre dernier.

Une bĆ©atification unique en son genre, parce que la reconnaissance maximale de l’Ɖglise Catholique Ć  ses enfants a lieu dans un pays, l’AlgĆ©rie, Ć  99% musulman. Un pays qui, de 1991 Ć  2001, la Ā« dĆ©cennie noire Ā», a connu la mort et la destruction par le fondamentalisme islamique. Ā« Aujourd’hui, l’hĆ©roĆÆsme de la vie de ces chrĆ©tiens est reconnu – explique Giorgio – mais il est important de dire qu’en plus d’eux, il y avait aussi des milliers de victimes musulmanes parmi la population civile : des imams, des intellectuels, des artistes, des journalistes, des mĆ©decins, des avocats, des juges, des enseignants, mais aussi des femmes et des enfants. Je crois que le message le plus important que cette bĆ©atification en terre d’Islam donne au monde est que ces martyrs sont restĆ©s fidĆØles Ć  Ā« leur Ā» peuple jusqu’Ć  la fin.  

Frère Christian De Chergé (à gauche) en 1989 à Tlemcen avec Mgr C. Rouault et Giorgio Triulzi

George se souvient des nombreuses rencontres avec quelques moines de Thibirine qui, samedi dernier, ont Ć©tĆ© Ć©levĆ©s aux honneurs des autels, et en particulier avec leur prieur, FrĆØre Christian De ChergĆ©. Ā« J’ai rencontrĆ© Christian parce qu’il s’est souvent arrĆŖtĆ© chez nous, Ć  Tlemcen, lors de ses voyages au Maroc. La relation Ć©tait simple, de personnes qui ont donnĆ© leur vie Ć  Dieu et se reconnaissent frĆØres pour cela. C’Ć©tait un homme de Dieu sans aucun doute, comme le confirme ce qui est Ć©crit dans son testament spirituel : Ā« Si un jour – et cela pourrait ĆŖtre aujourd’hui – j’étais victime du terrorisme, qui semble vouloir impliquer dĆ©sormais tous les Ć©trangers vivant en AlgĆ©rie, je voudrais que ma communautĆ©, mon Ɖglise, ma famille, se souviennent que ma vie Ć©tait ā€˜donnĆ©e’ Ć  Dieu et Ć  ce pays Ā».

Ā« Christian et les autres – ajoute Giorgio – sont des saints pour le choix qu’ils ont fait de rester parmi ceux qui Ć©tait dĆ©sormais ā€˜leur’ peuple : Dieu nous place en un seul lieu et nous Lui restons fidĆØles. Je dois dire que la bĆ©atification confirme aussi le choix de vie et de foi des nombreuses personnes qui sont restĆ©es pendant cette dĆ©cennie, c’est l’Ɖglise en AlgĆ©rie qui doit ĆŖtre bĆ©atifiĆ©e, prĆ©cisĆ©ment par son choix de rester fidĆØle Ć  ce peuple.

Ā« Que me reste-t-il de cette expĆ©rience ? – conclut Karima – Que nous pouvons donner notre vie pour tous nos frĆØres et sœurs et c’est une chose merveilleuse. C’est avec le temps que nous comprendrons la valeur du don de ces vies Ā».

Stefania Tanesini

A Londres, rencontre entre des juristes de diffĆ©rentes Ɖglises

A Londres, rencontre entre des juristes de diffĆ©rentes Ɖglises

ā€œL’Évangile a aussi de profondes implications dans le monde du droit et la Lawyers’Christian Fellowship (LCF, association de juristes chrĆ©tiens) veut apporter la Bonne Nouvelle de JĆ©sus dans ce milieuā€. C’est ce que l’on peut lire sur la page web de cette organisation britannique  qui depuis 1852 rĆ©unit des juristes, des avocats et des Ć©tudiants en droit de diffĆ©rentes dĆ©nominations chrĆ©tiennes. Au cours de ces 150 ans son action s’est dĆ©veloppĆ©e autour de trois axes: vivre selon les ā€œloisā€ Ć©vangĆ©liques dans le travail quotidien; former les jeunes juristes et agir au niveau international. C’est ce dernier point que reprend la confĆ©rence intitulĆ©e: ā€œ Un juriste selon le coeur de Dieu: l’enseignement du Psaume 119ā€,  Ć  laquelle a Ć©tĆ© invitĆ© Ć  participer Communion et Droit (CeD), le rĆ©seau international qui rĆ©unit des juristes, des avocats et des Ć©tudiants animĆ©s par la spiritualitĆ© des Focolariā€. Nous avons posĆ© quelque questions Ć  Elisabeth Scomazzon et Ć  Pasquale De Rosa, conseillers en Droit canonique, qui y ont participĆ© au nom de CeD.  Quel est le point de convergence des ces rencontres entre juristes appartenant Ć  diverses Eglises? Elisabeth Scomazzzon – Avant mĆŖme notre notre profession, c’est la foi qui est le point central,  le lien le plus fort qui nous unit. Ces rencontres sont particuliĆØrement significatives parce que l’on passe d’une unitĆ© affective Ć  la recherche de voies possibles au plan juridique, par exemple Ć  travers un engagement manifeste et sans Ć©quivoque  en faveur des personnes les plus fragiles de la sociĆ©tĆ©. Ce sont lĆ  des choix où le droit peut contribuer Ć  bĆ¢tir des relations plus fraternelles, susceptibles de faire naĆ®tre des comportements positifs.  Quels sont les points communs et ceux sur lesquels il faut encore travailler, sur le plan juridique, que vous avez traitĆ©s? Pasquale De Rosa – Nous partageons ensemble un engagement commun Ć  tĆ©moigner de la vie chrĆ©tienne dans notre profession, par exemple dans la relation avocat-client et dans les divers milieux où un juriste travaille : ĆŖtre des tĆ©moins authentiques, porteurs de la nouveautĆ© dont le christianisme est dĆ©positaire. Notre travail s’effectue en lien avec le chemin de nos Ɖglises respectives et il s’agit pour nous de travailler ensemble, Ć  commencer par ce que Chiara Lubich appelait le dialogue de la vie, en partageant nos expĆ©riences en tant que juristes, par exemple autour d’une question brĆ»lante comme celle des droits humains  et leur mise en œuvre face aux nombreux dĆ©fis actuels. De quelle maniĆØre des hommes et des femmes Ć©voluant dans le monde du Droit et appartenant Ć  des Ɖglises diffĆ©rentes, peuvent-ils contribuer Ć  la paix et Ć  l’harmonie de leurs sociĆ©tĆ©s respectives, dans un climat comme celui d’aujourd’hui, traversĆ© par des idĆ©es et des maniĆØres d’agir qui divisent? Elisabeth Scomazzon – En prĆ©sence de la complexitĆ© et des dĆ©fis d’aujourd’hui, l’engagement Ć  travailler unis peut ĆŖtre une contribution significative pour construire de la paix. Au fond, chaque peuple et chaque nation se donne des rĆØgles, possĆØde une organisation et le Droit peut aussi ĆŖtre un instrument de communion qui aide Ć  trouver des rĆ©ponses aux questions urgentes de notre planĆØte et au cri des populations victimes d’injustices, d’exploitations et de guerres. ChrĆ©tiens d’Églises diffĆ©rentes, trouver ensemble des solutions dans le domaine juridique n’est pas  une utopie, mais une grande chance et une occasion de faire espĆ©rer que l’unitĆ© est possible.

                                                                                                                                                    Pour la RĆ©daction

Avant le nationalisme

Avant le nationalisme

Dans la crise actuelle de reprĆ©sentativitĆ© politique, les idĆ©es et les pratiques d’Igino Giordani et de Tommaso Sorgi nous encouragent Ć  travailler Ć  tous les niveaux pour restaurer la dĆ©mocratie Ć  son essence mĆŖme, qui est le “nous”. Deux confĆ©rences rĆ©centes sur Igino Giordani et Tommaso Sorgi, tenues en Italie, respectivement Ć  CrĆ©mone et Ć  Teramo, ont reproposĆ© la figure de l’homme politique comme celui qui place le bien commun au centre, non seulement de sa communautĆ© et de sa nation, mais de l’humanitĆ© entiĆØre. Un concept et une pratique peu populaires aujourd’hui, Ć  une Ć©poque de revendications nationalistes et de localismes exaspĆ©rĆ©s. Sur l’actualitĆ© de la pensĆ©e des deux hommes politiques, nous avons posĆ© deux questions Ć  Alberto Lo Presti, professeur de doctrine sociale de l’Ɖglise Ć  LUMSA et prĆ©sident du Centre Igino Giordani et Ć  Letizia De Torre, ancienne dĆ©putĆ©e italienne et coordinatrice internationale du Mouvement politique pour l’unitĆ©.  Que nous disent aujourd’hui deux personnalitĆ©s comme Giordani et Sorgi, Ć  l’heure où le bien commun semble ĆŖtre compris selon les principes des diffĆ©rents nationalismes et protectionnismes rĆ©gionaux ? Alberto Lo Presti : nous avons grand besoin d’ĆŖtre Ć  l’Ć©coute de personnalitĆ©s comme Igino Giordani et Tommaso Sorgi. Ils vivaient Ć  une Ć©poque marquĆ©e par des divisions lacĆ©rĆ©es et apparemment incurables. Mais ils croyaient en l’amitiĆ© entre les peuples quand toute l’histoire semblait se tourner vers le pire, forts d’une vision authentiquement chrĆ©tienne du monde. Giordani a vĆ©cu en personne la tragĆ©die des deux guerres mondiales, se rangeant du cĆ“tĆ© des dĆ©fenseurs de la paix et de la justice sociale, payant de sa personne pour les choix de libertĆ© et de solidaritĆ©. Sorgi a Ć©tĆ© un des responsables de la reconstruction de l’Italie aprĆØs la Seconde Guerre mondiale, agissant comme Ć©lĆ©ment de dialogue constructif entre les forces politiques antagonistes dans le climat idĆ©ologique marquĆ© par la Guerre Froide. Aujourd’hui, ils nous enseignent que tout effort de paix et de coopĆ©ration est un pas dĆ©cisif dans la construction d’un ordre civil fondĆ© sur le bien commun et ils seraient trĆØs surpris de voir comment, au XXI ĆØme siĆØcle, on peut prĆ©senter des thĆØses nĆ©o-souveraines et nationalistes, ayant vĆ©cu eux-mĆŖmes la destruction que ces perspectives politiques apportent. Ɖvidemment, c’est Ć  nous de ne pas rendre vain leur tĆ©moignage. Tous deux ont accordĆ© une grande importance Ć  la qualitĆ© de la relation entre les citoyens et ceux qui sont appelĆ©s Ć  gouverner, Ć  tel point que Sorgi a formulĆ© ce qui Ć©tĆ© appelĆ© le “pacte politique”. Est-il toujours pertinent et rĆ©alisable ?  Letizia De Torre: Igino Giordani, pour qui Ā« la politique est charitĆ© en action, servante et non maĆ®tresse Ā», ne pouvait pas avoir compris ou pratiquĆ© la politique comme abus et tromperie envers les citoyens pour en obtenir leur consentement et leur richesse personnelle. Les citoyens Ć©taient pour lui les ” maĆ®tres ” qu’il Ć©tait appelĆ© Ć  servir. Il en a Ć©tĆ© de mĆŖme pour Tommaso Sorgi, qui a Ć©tĆ© tĆ©moin de scandales de corruption et de ses effets dĆ©vastateurs, toujours prĆ©sents en Italie. C’est alors qu’aprĆØs de nombreuses discussions avec des politiciens et des administrateurs publics, il a tracĆ© les lignes d’un pacte entre Ć©lus et Ć©lecteurs, Ć  caractĆØre Ć©thique, programmatique et participatif. C’Ć©tait une brillante intuition, d’une actualitĆ© extrĆŖme dans la crise dĆ©mocratique mondiale. Nous vivons Ć  une Ć©poque Ā« post-reprĆ©sentationnelle Ā» où les politiciens ne reprĆ©sentent pas nos sociĆ©tĆ©s super compliquĆ©es et où les citoyens veulent et savent comment influencer collectivement et directement. Nous devons surmonter la longue dĆ©rive individualiste et ramener la dĆ©mocratie Ć  son essence, qui est le Ā« nous Ā». C’est pourquoi, lors de la prochaine confĆ©rence internationale ‘Co-Gouvernance, coresponsabilitĆ© dans la ville aujourd’hui’ (17-20 janvier 2019, Castelgandolfo – RM, Italie), nous allons construire, en mode participatif, les lignes d’un ‘Pacte pour la Ville’, qui n’est que la rĆ©alisation de la politique comprise comme charitĆ© de Giordani et la vision prophĆ©tique du ‘Pacte’ de Sorgi.

Stefania Tanesini

Maria Voce annonce le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich (1920-2020)

Par une lettre adressĆ©e Ć  tout le Mouvement des Focolari, datĆ©e du 7 dĆ©cembre 2018, jour du 75° anniversaire de la consĆ©cration Ć  Dieu de Chiara Lubich, la prĆ©sidente Maria Voce a annoncĆ© que pendant l’annĆ©e 2020, on fera mĆ©moire des 100 ans de sa naissance. Ā« Nous approchons de l’annĆ©e 2020 où nous fĆŖterons le Centenaire de la naissance de Chiara Lubich – a Ć©crit Maria Voce -. Cette circonstance reprĆ©sente une occasion unique, avant tout pour remercier Dieu du don que Chiara a Ć©tĆ© pour nous et pour beaucoup de personnes dans le monde entier. En effet nous avons tous Ć©tĆ© conquis par le charisme que Dieu lui a donnĆ© et qui a changĆ© ou est en train de changer nos vies en profondeur. Ce sera un moment favorable pour permettre Ć  beaucoup d’autres de rencontrer Chiara vivante aujourd’hui dans son Œuvre. Ā» Ā« Demandons ensemble, dĆØs Ć  prĆ©sent – a conclu la PrĆ©sidente – l’abondance de l’Esprit Saint pour nous, pour ce que nous voulons rĆ©aliser, mais surtout pour toutes les personnes qui auront l’occasion de connaĆ®tre Chiara et son charisme Ā». Au cours des mois Ć  venir, les communautĆ©s des Focolari se donneront rendez-vous pour envisager ensemble comment cĆ©lĆ©brer cet anniversaire. Au Centre international du Mouvement des Focolari, une commission a Ć©tĆ© constituĆ©e Ć  laquelle il est possible de s’adresser (centenario.chiara(at)focolare.org) pour communiquer les initiatives envisagĆ©es, demander conseil ou recevoir du matĆ©riel d’information. Notre site, lui aussi, consacrera un espace au Centenaire de Chiara ; il permettra de faire connaĆ®tre les diffĆ©rentes activitĆ©s qui se dĆ©rouleront dans le monde pour cet anniversaire.