Mouvement des Focolari
Il y a 75 ans, aujourd’hui, tout commenƧait

Il y a 75 ans, aujourd’hui, tout commenƧait

Avec son ā€˜oui’ inconditionnel Ć  Dieu, Chiara Lubich a accompli un geste simple et rĆ©volutionnaire qui continue Ć  ĆŖtre gĆ©nĆ©rateur de vie, d’œuvres et de culture. Le 7 dĆ©cembre 1943, Chiara se donne Ć  Dieu pour toujours. Aux juniors des Focolari, en 2002, elle racontera qu’en cette froide matinĆ©e, il y a de cela 75 ans, elle n’avait aucune intention de fonder quoi que ce soit :’’J’avais Ć©pousĆ© Dieu ! Je m’attendais Ć  tout’’. Aujourd’hui, plus de deux millions de personnes ont embrassĆ© sa spiritualitĆ© qui a traversĆ© les frontiĆØres gĆ©ographiques et culturelles.  Que se passe-t-il lorsque le parcours de vie de quelqu’un rencontre la spiritualitĆ© de Chiara Lubich ? Nous l’avons demandĆ© Ć  Maria Celeste Mancuso et Ć  Arthur Ngoy, respectivement originaires de l’Argentine et du Congo. Maria Celeste, enseignante :’’J’ai connu les Focolari durant la dictature militaire de mon pays : mon frĆØre de vingt-quatre ans avait Ć©tĆ© kidnappĆ© et assassinĆ© et ma famille Ć©tait anĆ©antie par la douleur. C’est Ć  ce moment-lĆ  que j’ai rencontrĆ© un groupe de jeunes du Mouvement qui m’ont parlĆ© du cri de douleur de JĆ©sus sur la croix, auquel je pouvais unir le mien. J’ai trouvĆ© la force de pardonner aux assassins de mon frĆØre et j’ai choisi d’adhĆ©rer Ć  l’appel d’aimer chacun, comme JĆ©sus l’avait fait. Du point de vue professionnel, je me suis dĆ©diĆ©e Ć  l’enseignement des jeunes dĆ©favorisĆ©s, non seulement afin de leur offrir des bases culturelles, mais pour restituer dignitĆ© et respect. Aujourd’hui, je ne me sens plus seulement argentine, ou latino-amĆ©ricaine, mais appartenant Ć  une nouvelle culture, qui voit l’autre, le diffĆ©rent, comme un frĆØre, et qui lit l’histoire comme un parcours vers la rĆ©alisation de la fraternitĆ© universelle. Arthur, mĆ©decin : ā€˜ā€™J’avais Ć  peine perdu quelques amis dans un accident dans lequel j’avais Ć©tĆ© moi-mĆŖme impliquĆ©. J’étais Ć  terre, et c’est dans cette pĆ©riode que j’ai entendu parler de Chiara, de comment elle avait dĆ©couvert l’amour de Dieu justement pendant l’absurditĆ© de la seconde guerre mondiale et j’ai compris : je voulais que ma vie elle aussi soit guidĆ©e par l’Évangile. J’ai ainsi choisi de ne pas cĆ©der aux chantages de la corruption, si commune dans mon pays, et Ć  vivre mon mĆ©tier de mĆ©decin en mettant le bien des patients avant toute chose. En 2007, il y a eu un des moments les plus difficiles de ma vie: mon fils aĆ®nĆ© est mort Ć  la suite d’un accident. Un Ć©pisode qui, dans la culture africaine, est sujet Ć  de nombreuses interprĆ©tations : qui m’a conseillĆ© de divorcer, qui d’abandonner le travail ou le pays…seule la certitude de ce que m’avait enseignĆ© Chiara, c’est-Ć -dire de continuer Ć  aimer, m’a aidĆ© Ć  surmonter cette Ć©preuve et Ć  ramener la paix dans ma famille. Je veux remercier Chiara, d’avoir apportĆ© la spiritualitĆ© de l’unitĆ© aussi au  continent africain.

 Stefania Tanesini

Un œcumĆ©nisme basĆ© sur l’écoute

Un œcumĆ©nisme basĆ© sur l’Ć©coute

Une approche du dialogue entre les Ɖglises qui valorise la rĆ©ciprocitĆ©. 2017 marque le 500ĆØme anniversaire de la RĆ©forme. Ce n’est pas seulement un souvenir, mais une Ć©tape qui a marquĆ© un pas en avant dans le cheminement œcumĆ©nique. Comment procĆ©dons-nous maintenant? C’est Ć  partir de cette question que les 90 participants ont commencĆ© le sĆ©minaire intitulĆ© “Brennpunkt Ɩkumene” où l’accent Ć©tait mis sur la proposition d’un “œcumĆ©nisme rĆ©ceptif” au Centre Mariapolis de Zwochau (Allemagne). De quoi s’agit-il ? Paul D. Murray, thĆ©ologien catholique Ć  l’UniversitĆ© de Durham (Grande-Bretagne), a formulĆ© le principe central comme suit : “Non pas ā€˜ce que les autres doivent apprendre de nous’, mais bien ā€˜ce que nous pouvons apprendre des autres”. Un œcumĆ©nisme donc d’Ć©coute et de rĆ©ciprocitĆ©. Le Dr Callan Slipper, thĆ©ologien anglican de Londres, a expliquĆ© que cette approche permet d’apprendre les uns des autres, sans cacher les blessures, tout en sachant qu’on peut les guĆ©rir avec l’aide des autres.  Avec Peter Dettwiler, thĆ©ologien rĆ©formĆ© suisse, il a permis aux auditeurs de pĆ©nĆ©trer dans la “vie intĆ©rieure” des Ɖglises respectives, dans un dialogue qui ne cache pas les erreurs et les blessures. Avec la pasteure Seehafer de la communautĆ© de l’Ɖglise Ć©vangĆ©lique libre et le prĆŖtre catholique Marcellus Klaus, ils ont organisĆ© une table ronde et offert aux participants l’occasion de mettre immĆ©diatement en pratique “l’œcumĆ©nisme rĆ©ceptif”. En conclusion de la journĆ©e, Ć  l’Ɖglise de la MĆ©moire de Berlin, ils ont rĆ©flĆ©chi sur un extrait du discours de Chiara Lubich qui offre la racine de la rĆ©ciprocitĆ© proposĆ©e par “l’œcumĆ©nisme rĆ©ceptif”: “JĆ©sus, avant d’ĆŖtre mis en croix, avant de souffrir l’abandon du PĆØre, dans une longue priĆØre pour l’unitĆ©, lui avait demandĆ© ‘que tous soient un’. (Jn. 17, 21). Et l’unitĆ© vĆ©cue a un effet qui est aussi, pour ainsi dire, un point fort pour un œcumĆ©nisme vivant. Il s’agit de la prĆ©sence de JĆ©sus parmi plusieurs personnes, dans la communautĆ© : ‘LĆ  où deux ou trois – a dit JĆ©sus – se trouvent rĆ©unis en mon nom, je suis au milieu d’eux’ (Mt. 18, 20).  Mais pourquoi, dans cette Ć©glise merveilleuse, ne dĆ©cidons-nous pas, nous chrĆ©tiens, de nous unir d’une telle maniĆØre dans ces idĆ©es afin de rĆ©aliser ce fait : peut-ĆŖtre sommes-nous entrĆ©s d’Églises diffĆ©rentes et en ressortons comme un seul peuple chrĆ©tien, prĆŖts Ć  mourir les uns pour les autres?”. 

Les Focolari adhĆØrent au ā€˜ā€™Global Catholic Climate Movement’’

Les Focolari adhĆØrent au ā€˜ā€™Global Catholic Climate Movement’’

Chacun peut faire propre ce choix, de nombreuses faƧons possibles : du changement des styles de vie, jusqu’à soutenir une finance Ć©thique qui n’investit pas dans des Ć©nergies fossiles ou des armes. Le Global Catholic Climate Movement (Mouvement Catholique Global pour le Climat) collabore avec l’Église Catholique en vue d’ un plus grand soin de la Terre. NĆ© aprĆØs la publication de l’encyclique ā€˜ā€™Laudato si’’ , il comprend presque 1000 organisations catholiques : des paroisses, des Ć©coles, des ong ….Parmi celles-ci, il y a aussi le Mouvement des Focolari. Nous avons interviewĆ© Luca Fiorani, physicien et coordinateur d’EcoOne. Luca, EcoOne, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit du rĆ©seau international nĆ© du Mouvement des Focolari qui regroupe des personnes qui tentent de vivre une Ć©cologie nouvelle. Que signifie pour le Mouvement des Focolari, ce partenariat avec le Mouvement Catholique Global pour le Climat ? Cela signifie que le Mouvement des Focolari s’insĆØre dans cette initiative globale en s’engageant Ć  lutter contre les changements climatiques. En Italie, par exemple, il a contrĆ“lĆ© ses comptes bancaires et peut dire qu’il n’investit ni mĆŖme un centime aux fonds qui soutiennent l’économie des Ć©nergies fossiles. Expliquons davantage le lien existant entre les changements climatiques et les Ć©nergies fossiles. Lorsque nous utilisons du charbon, du pĆ©trole ou du gaz naturel, nous produisons du CO2, un gaz qui contribue l’effet de serre qui rĆ©chauffe l’atmosphĆØre, avec tous les effets nĆ©gatifs que nous observons, de la dĆ©sertification – qui est une des causes des migrations – , aux Ć©vĆ©nements mĆ©tĆ©orologiques extrĆŖmes – qui provoquent les inondations. Les personnes du Mouvement des Focolari, que peuvent-elles faire pour participer Ć  ce partenariat ? Regardons la nature et l’humanitĆ© avec un regard nouveau, celui du cœur. Et puis, utilisons la tĆŖte et les mains pour agir en faveur de l’humanitĆ© d’aujourd’hui et des futures gĆ©nĆ©rations. Changeons nos styles de vie :  ne gaspillons pas l’eau, utilisons l’énergie d’une maniĆØre efficiente, amĆ©liorons la collecte diffĆ©renciĆ©e des dĆ©chets, et ā€˜ā€™votons’’ avec les produits que nous consommons. Par exemple, si nous dĆ©couvrons que notre banque investit des fonds dans les Ć©nergies fossiles ou les armes – il suffit d’aller sur le web et de faire une brĆØve recherche pour le dĆ©couvrir – choisissons une banque qui assure un financement durable. Le Pape – et combien de gens avec lui – sont prĆ©occupĆ©s, car le cri de la Terre est le cri des pauvres : on ne peut pas rester lĆ  Ć  regarder !

Lorenzo Russo

En Belgique c’est ā€œl’avĆØnement du nousā€

ā€œC’est ā€œl’avĆØnement du nousā€,  nous sommes une communautĆ©, une minoritĆ© prophĆ©tiqueā€. Ce sont les propos de Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, et de JesĆŗs MorĆ n, le coprĆ©sident, lors d’un rendez-vous auquel ils ont participĆ© Ć  Bruxelles et où ils ont vu des chrĆ©tiens et des musulmans qui, depuis des annĆ©es, cherchent Ć  vivre ensemble, dans leur Pays, la fraternitĆ© dans la diversitĆ© et le respect de l’identitĆ© religieuse et culturelle de chacun. Il Ć©taient environ cinquante, autant de musulmans que de chrĆ©tiens, tous engagĆ©s dans ce dialogue. Un premier temps de salutations joyeuses autour d’une tasse de thĆ© marocain a crƩƩ un climat de famille. ā€œNous faisons l’expĆ©rience d’une profonde unitĆ© – a dit JesĆŗs MorĆ n – parce que Dieu est trop grand et qu’Il est prĆ©sent partout dans notre vieā€. L’histoire de l’Islam en terre belge a commencĆ© il y a 50 ans avec l’arrivĆ©e des immigrĆ©s d’origine marocaine et turque, elle s’est poursuivie avec celle d’autres Pays et s’enrichit aujourd’hui avec les nouvelles gĆ©nĆ©rations nĆ©es en Belgique. AprĆØs les attentats de Bruxelles en mars 2016, le dialogue avec les musulmans est devenu une prioritĆ©, y compris au niveau politique. Il y a eu une nouvelle prise de conscience de la problĆ©matique liĆ©e Ć  l’intĆ©gration, ou plutĆ“t Ć  la non intĆ©gration, des minoritĆ©s musulmanes. L’accent est souvent mis sur les diversitĆ©s,  sur un ā€œnousā€ et un ā€œvousā€ entretenu par les courants fondamentalistes. Dans le Pays cohabitent une minoritĆ© musulmane, croyante et pratiquante, qui manifeste son identitĆ© dans l’espace public, et une majoritĆ© de citoyens qui refusent l’hĆ©ritage chrĆ©tien et sont pour la plupart agnostiques ou indiffĆ©rents Ć  la foi. Cette sociĆ©tĆ© matĆ©rialiste et fortement laĆÆcisĆ©e confond souvent le fondamentalisme avec l’islam dans son essence et sa beautĆ©. En Belgique, l’amitiĆ© entre les focolari et les musulmans a dĆ©butĆ© il y a plusieurs annĆ©es, lorsqu’une focolarine est allĆ©e enseigner dans un quartier Ć  forte prĆ©sence musulmane. Des liens profonds se sont crƩƩs avec beaucoup de personnes et, peu Ć  peu, certaines ont souhaitĆ© connaĆ®tre ce qui animait cette enseignante trĆØs dĆ©vouĆ©e. C’est ainsi que s’est formĆ© un petit groupe qui a cheminĆ© avec les Focolari, en participant aussi Ć  des rencontres internationales Ć  caractĆØre religieux. Le dialogue engagĆ© est et reste un ā€œdialogue de la vieā€ qui tisse un rĆ©seau de fraternitĆ© vĆ©cue, renouvelĆ©e et particuliĆØrement apprĆ©ciĆ©e en ces temps difficiles traversĆ©s par la mĆ©fiance.  Chris Hoffmann

Eli Folonari dans les paroles de Maria Voce

Nous avons demandĆ© Ć  la prĆ©sidente des Focolari de nous dire quelque chose de son rapport avec Eli Folonari et de la contribution spĆ©cifique apportĆ©e par Eli pour le Mouvement, au cours des nombreuses annĆ©es vĆ©cues aux cĆ“tĆ©s de Chiara. ā€œJe peux dire que j’ai connu un peu plus Eli lorsque j’ai Ć©tĆ© appelĆ©e Ć  faire partie du secrĆ©tariat de Chiara dont elle Ć©tait la principale responsable. J’ai tout de suite Ć©tĆ© frappĆ©e par son sĆ©rieux, son Ć©quilibre et je pourrais dire, qu’au-delĆ  d’une apparence qui parfois pouvait sembler sĆ©vĆØre, j’ai dĆ©couvert une grande tendresse. Elle a vĆ©cu de faƧon hĆ©roĆÆque tout ce que Chiara lui demandait. Chiara lui avait confiĆ© en particulier, l’aspect de la communion qui se traduit dans la communication : faire en sorte que tous puissent ĆŖtre informĆ©s de tout, Ć  tout moment. Elle l’a fait jusqu’à l’extrĆŖme. Je l’ai toujours vue proche de Chiara pour la soutenir, ĆŖtre amie, sœur et mĆŖme conseillĆØre dans tout ce qui Ć©tait Ć  faire. En mĆŖme temps, je ne l’ai jamais vue se substituer Ć  elle : elle faisait tout ce qu’elle pouvait afin que Chiara et le charisme qu’elle donnait, arrivent Ć  tous, sans diaphragme. Il me semble que cela a Ć©tĆ© la pleine rĆ©alisation de son ā€˜dessein’ : elle a fait de tous ceux qui rencontraient Chiara un seul cœur et une seule Ć¢me.ā€

Une vie avec Chiara

Une vie avec Chiara

Eli Folonari a Ć©tĆ©, pour plus de cinquante ans, la secrĆ©taire personnelle de Chiara Lubich. En 2012, dans le livre- interview ā€˜ā€™La partition Ć©crite au ciel’’ rĆ©alisĆ© par Oreste Paliotti et Michele Zanzucchi, elle raconta de nombreuses anecdotes de la vie quotidienne vĆ©cue aux cĆ“tĆ©s de Chiara. On en reporte quelques passages. Qu’est-ce que cela a signifiĆ© pour toi, le fait de voir naĆ®tre un Mouvement aujourd’hui rĆ©pandu dans 180 pays ? Je dirais : vivre une aventure divine. Chiara a toujours affirmĆ© qu’au dĆ©but, elle ne pensait pas du tout fonder un mouvement : loin d’elle l’idĆ©e de rĆ©aliser un projet conƧu autour de la table. Comment alors dĆ©finir ma vie avec elle ? Comme une longue course pour essayer de la suivre. Avec Chiara, on passait de surprise en surprise, poussĆ©e comme elle l’était, par l’Esprit, dont l’action est toujours imprĆ©visible. Je ne dis pas que cela est arrivĆ© chaque jour, mais souvent : Dieu la portait Ć  dĆ©couvrir l’une ou l’autre nouvelle ā€˜ā€™rĆ©alité’’, peut-ĆŖtre Ć  travers une circonstance, un acte d’amour ou la rencontre avec une personne. (…) Pour Chiara, chaque rencontre avait sa signification. Elle percevait comme une attente en ceux avec qui elle s’entretenait, et elle nous le communiquait : ā€˜ā€™Ouvrons un dialogue avec ces personnes, faisons quelque chose pour elles’’. Son idĆ©al en effet, Ć©tait l’ut omnes unum sint (Jn, 17, 21) : c’est-Ć -dire, rĆ©aliser le testament de JĆ©sus. Dans ce ā€˜ā€™que tous soient un’’, il y avait le monde entier, en commenƧant par les plus proches. Comment est maintenant votre vie aprĆØs la mort de Chiara ? Quand elle Ć©tait avec nous, pour chaque situation un peu complexe, on s’adressait Ć  elle et une parole d’elle suffisait Ć  comprendre que faire. Maintenant, ces rĆ©ponses-lĆ , nous devons les construire entre nous, surtout avec la PrĆ©sidente, le coprĆ©sident et le Conseil gĆ©nĆ©ral. C’est une stimulation Ć  vivre pour qu’il y ait toujours JĆ©sus au milieu de nous afin qu’il nous Ć©claire, en s’écoutant en profondeur, car ce que chacun dit a son poids, il peut ĆŖtre inspirĆ©. Oui, maintenant que Chiara n’est plus lĆ , il doit y avoir une unitĆ© de vue encore plus profonde au cœur du Mouvement. Que dirais-tu de personnel en ce moment Ć  Chiara ? Je lui dirais : ā€˜ā€™Merci Chiara, pour la vie divine dans laquelle tu m’as entraĆ®nĆ©e, avec ses sommets et ses abysses ! Merci parce que, en plus d’avoir comblĆ© mes aspirations de totale consĆ©cration Ć  Dieu et de reconstruction sociale, tu m’as ouvert des perspectives et fait vivre des surprises inimaginables, que je l’espĆØre, nous continuerons ensemble Ć  dĆ©couvrir, avec tous les tiens au Paradis’’. (da Giulia Eli Folonari, La partition Ć©crite au ciel, CittĆ  Nuova, Roma, 2012, pp. 7-8; 167; 171-172)

Bienvenue sur le nouveau site focolare.orgĀ !

Nouvelle veste et nouvelles fonctionnalitĆ©s pour le site du Mouvement des Focolari Huit ans aprĆØs le dernier relookage, cet espace web se renouvelle. L’aspect graphique change mais la structure du site change aussi avec des contenus plus courts, enrichis d’infographies et de fiches-vidĆ©o. La nouvelle structure permet une intĆ©gration plus grande avec les rĆ©seaux sociauxĀ ; il est adaptĆ© aux mobiles et il tient compte de l’utilisation grandissante des tĆ©lĆ©phones portables pour s’informer et communiquer. Parmi les nouveautĆ©sĀ : l’offre diversifiĆ©e et personnalisĆ©e des contenus auxquels les utilisateurs peuvent accĆ©der. Les articles des pages fixes du site prĆ©cĆ©dent sont toujours disponibles, rassemblĆ©s dans quelques e-books, les nouvelles sont plutĆ“t consultables dans les archives. Les mises au courant des nombreux aspects de la vie du mouvement des Focolari se trouvent maintenant dans l’espace communautaire “Mariapoli“, du nom des rencontres estivales des Focolari du monde entier, dont le bulletin publiĆ© sur papier jusqu’en dĆ©cembreĀ 2018 a tirĆ© son nom. ƀ partir de 2019, un bulletin d’information “Mariapoli” sera publiĆ© tous les deux mois en format PDF, qui proposera une collection des principales nouvelles. Dans ce domaine, un systĆØme de notifications permet aux utilisateurs de choisir eux-mĆŖmes quand, sur quels sujets et sur quel canal (ordinateur, tablette ou tĆ©lĆ©phone portable) ils veulent ĆŖtre informĆ©s. Ce nouveau site est le rĆ©sultat d’un processus en cours au Centre International des Focolari de Rocca di Papa (Rome) depuis prĆØs de deux ans et qui a abouti, le 1erĀ fĆ©vrier 2018, Ć  la crĆ©ation d’un bureau de communication unique qui complĆØte le travail prĆ©cĆ©demment effectuĆ© par quatre rĆ©dactions distinctes. Parmi les objectifs de ce BureauĀ : recueillir les nouvelles de la vie du Mouvement Ć  du monde entier et les transmettre Ć  travers diffĆ©rents mĆ©diasĀ ; promouvoir les activitĆ©s et faire connaĆ®tre la vie du Mouvement des Focolari par diffĆ©rents canaux de communicationĀ ; contribuer Ć  une communion toujours plus grande de vie et de nouvelles entre les diffĆ©rentes communautĆ©s du Mouvement Ć  travers le monde. Bonne navigationĀ !  

Merci Eli

Merci Eli

Giulia (Eli) Folonari s’est Ć©teinte paisiblement Ć  l’Ć¢ge de 92 ans le 26 novembre 2018. Elle Ć©tait l’un des tĆ©moins privilĆ©giĆ©s de la vie publique, mais surtout de la vie quotidienne, de la fondatrice du Mouvement des Focolari.
 
Eli naĆ®t Ć  Milan, dans le nord de l’Italie, le 8 fĆ©vrier 1926. Elle est l’aĆ®nĆ©e des huit enfants de Luigi et Speranza Folonari, une riche famille d’industriels de Brescia.
A 25 ans, elle termine ses Ć©tudes d’économie et de commerce Ć  l’UniversitĆ© Catholique du SacrĆ© Cœur de Milan. Par Valeria (Vale) Ronchetti, Eli entend parler pour la premiĆØre fois du mouvement naissant des Focolari. La mĆŖme annĆ©e, alors qu’elle passe ses vacances non loin de Tonadico (Trente), où a lieu l’une des premiĆØres Mariapolis, elle dĆ©cide d’y participer avec son frĆØre Vincenzo et sa sœur Camilla. C’est Ć  cette occasion qu’elle rencontre Chiara Lubich. Elle s’installe Ć  Rome en 1951 et accompagne Chiara dans tous ses voyages en Italie, AmĆ©rique du Sud, Asie, Australie, AmĆ©rique du Nord et Europe. Ā« Une aventure divine – dira-t-elle plus tard -. Une longue course pour suivre Chiara de surprise en surprise Ā». Elle est sa confidente et conseillĆØre durant les annĆ©es difficiles d’étude du Mouvement des Focolari (Œuvre de Marie) par l’Église, elle suit, en particulier, le dĆ©veloppement des mĆ©dias : la fondation du Centre audiovisuel dĆ©diĆ© Ć  sainte Claire d’Assise et, en 1980, en Suisse, la naissance d’une Ā« confĆ©rence tĆ©lĆ©phonique collective Ā» qui s’étend rapidement Ć  tous les pays où les Focolari sont prĆ©sents. NĆ©e comme un outil de partage de la vie spirituelle, des joies, des peines et des nouvelles, la Ā« confĆ©rence Ā» se transforme au fil du temps en connexion par streaming et satellite, grĆ¢ce Ć  l’évolution technologique ; elle est appelĆ©e CH (du latin Confoederatio Helvetica) pour rappeler ses origines. Eli Folonari est toujours aux cĆ“tĆ©s de la fondatrice des Focolari lors des rencontres avec les personnalitĆ©s de l’époque, de Paul VI Ć  Jean-Paul II, de MĆØre Teresa de Calcutta Ć  Vaclav Havel et au Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople, AthĆ©nagoras I. Son tĆ©moignage comme tĆ©moin direct de ces Ć©vĆ©nements est contenu dans le volume Ā« Lo spartito scritto in Cielo. Cinquant’anni con Chiara Lubichā€ (CittĆ  Nuova,2012). Depuis sa fondation en juillet 2008 et jusqu’en 2014, Eli Folonari est responsable du Centre Chiara Lubich, crƩƩ pour sauvegarder sa pensĆ©e, son authenticitĆ© et en diffuser son charisme, ainsi que l’histoire du Mouvement, Ć  travers des rencontres, des confĆ©rences et un site web. Le Centre met Ć  la disposition des chercheurs et du public le riche patrimoine de documents papier et multimĆ©dia que la fondatrice de l’Œuvre de Marie a laissĆ©.

Les focolarini de Fontem Ʃcrivent

La vague de violence dans le Sud-Ouest du Cameroun ne s’arrĆŖte pas et les focolarini ont dĆ» quitter la citĆ©-pilote, tout en restant au Cameroun. “Combien de temps allons-nous pouvoir tenir le coup ? Comment la situation Ć©voluera-t-elle ? Pouvons-nous continuer Ć  vivre Ć  Fontem ? Nous avons continuĆ© Ć  persĆ©vĆ©rer mĆŖme dans les conditions les plus difficiles. Par ces mots, les focolarini de la citĆ©-pilote du Cameroun ont voulu partager le 16 novembre dernier la dĆ©cision difficile de ne pas retourner Ć  la citĆ©-pilote pour l’instant – tout en restant dans le pays – parce que ” les conditions de base pour pouvoir continuer Ć  y vivre” manquent . Le communiquĆ© continue : “Beaucoup de choses se sont dĆ©roulĆ©es et en particulier certains graves accidents nous ont fait rĆ©flĆ©chir sur les dĆ©cisions Ć  prendre. (…) C’est avec le cœur lourd que nous avons dĆ©cidĆ© de ne pas retourner Ć  Fontem pour le moment, afin de reprendre des forces et d’essayer de comprendre ce que Dieu veut. La vague de violence qui traverse le Sud-Ouest du Cameroun où se trouve Fontem ne s’arrĆŖte malheureusement pas. Ces derniers mois, les Ć©vĆŖques camerounais ont Ć©galement fait entendre leur voix Ć  plusieurs reprises, soulevant “un cri d’angoisse” face Ć  la dĆ©gradation des conditions de sĆ©curitĆ© dans les rĆ©gions anglophones, demandant une mĆ©diation politique pour Ć©viter des “guerres civiles inutiles”. La citĆ©-pilote des Focolari se trouve en fait dans une zone de conflit armĆ© et a dĆ» fermer pendant un certain temps le complexe scolaire, mais son hĆ“pital continue de fonctionner et offre son aide aux personnes dans le besoin.

SuĆØde, ā€œtraquerā€ les divisions

Du 6 au 10 novembre 2018, quarante ƉvĆŖques amis des Focolari, venant de 12 Ɖglises et des cinq continents, se sont rencontrĆ©s Ć  Sigtuna, en SuĆØde. Ils portaient en eux les difficultĆ©s et les joies de leur vie. Quelle est la signification de ces rencontres ? ƀ quel rĆ©sultat sont-ils parvenus ? Susan Gately, journaliste irlandaise, nous le raconte. https://vimeo.com/301871963

Jusqu’aux confins de la terre

Au moment où l’Ɖglise catholique cĆ©lĆØbre la solennitĆ© du Christ Roi, nous proposons un texte de Chiara Lubich dans lequel elle raconte l’importance et la signification de cette fĆŖte dans l’histoire du mouvement des Focolari depuis ses origines pendant la Seconde Guerre mondiale. Vous connaissez l’épisode des premiers temps pendant la guerre, lorsque nous, les premiĆØres focolarines, nous nous Ć©tions retrouvĆ©es dans une cave pour nous protĆ©ger des bombardements. LĆ , nous avons ouvert l’Évangile que nous avions apportĆ© ; il faisait noir et Ć  la lumiĆØre d’une bougie nous avons lu le testament de JĆ©sus. Nous l’avions ouvert par hasard et nous l’avons lu du dĆ©but Ć  la fin ; pour nous c’était un texte difficile, car nous Ć©tions jeunes, instruites oui, jusqu’à un certain point ; mais nous avons eu l’impression que ces paroles s’éclairaient, l’une aprĆØs l’autre. Maintenant nous comprenons que c’était l’effet du charisme qui survenait, qui porte une lumiĆØre nouvelle dans l’âme qui le reƧoit, mais au profit de tous les autres auxquels il parvient. Ce que nous avons compris surtout, c’est que JĆ©sus avait demandĆ© l’unitĆ© : Ā« Que tous soient un comme moi et toi, PĆØre Ā». Qu’ils soient un. Et nous avons compris trĆØs fortement que cette page de l’Évangile, le testament de JĆ©sus, Ć©tait la grande charte du Mouvement qui allait naĆ®tre. Naturellement, nous nous sommes tout de suite rendu compte qu’il n’était pas facile de faire l’unitĆ© ; nous ne savions pas comment faire. Nous nous sommes mises, les sept ou huit premiĆØres focolarines [que nous Ć©tions], autour d’un autel – je me souviens que c’était la fĆŖte du Christ Roi et dans notre petit missel il y avait cette fĆŖte, maintenant la liturgie a Ć©tĆ© un peu modifiĆ©e – et nous avons demandĆ© Ć  JĆ©sus : Ā« Nous nous sentons appelĆ©es Ć  rĆ©aliser ce pour quoi tu as priĆ© lĆ , l’unitĆ©, mais nous ne savons pas comment faire. Si tu le crois bon, fais de nous un instrument d’unitĆ©. Ā» Ensuite, sachant que c’était la fĆŖte du Christ Roi, nous nous sommes rappelĆ© ce qui Ć©tait Ć©crit dans la messe [de ce jour-lĆ ] : Ā« Demandez et je vous donnerai en hĆ©ritage le monde jusqu’aux confins de la terre. Ā» Je me souviens que, toutes jeunes, mais pleines de foi, croyant Ć  tout ce que Dieu pouvait faire, nous avons demandĆ©, si possible, de le servir jusqu’aux extrĆŖmes confins de la terre. Maintenant, 58 ans aprĆØs, nous voyons que la priĆØre que nous avons faite toutes jeunes, Dieu l’a exaucĆ©e en nous amenant Ć  dĆ©velopper ce Mouvement qui est catholique, œcumĆ©nique, nous sommes en lien avec des fidĆØles de 350 Ɖglises et de nombreux responsables d’Églises. Maintenant nous voyons que la priĆØre que nous avons faite toutes jeunes, Dieu l’a exaucĆ©e en nous amenant Ć  dĆ©velopper ce Mouvement entre Ɖglises, aussi avec d’autres religions, et mĆŖme avec des personnes d’autres convictions, jusqu’aux extrĆ©mitĆ©s de la terre ; pratiquement, dans tous les pays du monde. (Chiara Lubich – Vienne/Autriche, 5 novembre 2001) Fonte : Centro Chiara Lubich    

CHIARA LUBICH : Oser une ĆØre nouvelle

Ā«Si un jour… les hommes, – non pas en tant qu’individus, mais en tant que peuples […]- s’ils acceptent de se dĆ©centrer d’eux-mĆŖmes, de renoncer Ć  l’idĆ©e qu’ils ont de leur patrie […] et s’ils le font en vivant l’amour rĆ©ciproque entre les nations – comme Dieu le demande,comme l’exige l’amour rĆ©ciproque entre frĆØres – ce jour-lĆ  sera le dĆ©but d’une ĆØre nouvelle!,[…] Car ce jour-lĆ , JĆ©sus sera vivant et prĆ©sent entre les peuples. […].

Le temps est venu […] où chaque peuple doit voir plus loin que ses frontiĆØres, regarder au-delĆ . Le moment est venu d’aimer la patrie de l’autre comme la nĆ“tre, avec un regard transformĆ©, nouveau et pur. Pour ĆŖtre chrĆ©tiens il ne suffit plus d’ĆŖtre dĆ©tachĆ©s de nous- mĆŖmes. Notre Ć©poque attend quelque chose de plus des disciples du Christ
: une conscience sociale du christianisme […].
[…] Nous gardons l’espĆ©rance que le Seigneur aura pitiĆ© de ce monde divisĆ© et en dĆ©route, de ces peuples renfermĆ©s, chacun dans leur coquille, en train de contempler leur beautĆ©, qu’ils croient unique… – et qui est pourtant limitĆ©e et peu satisfaisante – gardant jalousement leurs trĆ©sors, y compris ceux qui pourraient ĆŖtre utiles Ć  d’autres peuples qui meurent de faim… Nous gardons l’espĆ©rance que le Seigneur fera s’Ć©crouler les barriĆØres et circuler la charitĆ© d’une terre Ć  l’autre, en un flux ininterrompu, un torrent de biens spirituels et matĆ©riels.

Nous gardons l’espĆ©rance que le Seigneur reconstituera un ordre nouveau dans le monde, Lui… le seul capable de faire de l’humanitĆ© une famille, de mettre en relief la distinction entre les peuples, afin que dans la splendeur de chacun d’eux – mise au service de l’autre – brille l’unique LumiĆØre de vie qui, embellissant la Patrie terrestre, en fait
l’antichambre de la Patrie Ć©terne Ā».
Extraits:ā€œMarie, lien d’unitĆ© entre les peuplesā€ Ć©tĆ© 1959 – PubliĆ© in ā€œLa dottrina spiritualeā€ CittĆ  Nuova, 2006 pp. 327-329

Naissance de la revue EkklesĆ­a

Revue trimestrielle destinĆ©e Ć  ceux qui travaillent Ć  diffĆ©rents niveaux de la sphĆØre ecclĆ©siale, en synergie avec l’Œuvre de Marie et le groupe d’Ć©dition CittĆ  Nuova.  De quoi va parler la revue? Ā« Sentiers de communion et de dialogue Ā» est le sous-titre qui indique le style qui caractĆ©risera les contenus   L’objectif est audacieux: crĆ©er une nouvelle revue qui puisse exprimer et servir l’engagement ecclĆ©sial non plus de quelques branches, mais de tout le Mouvement. Elle s’appellera ĖEkklesĆ­a. Sentiers de communion et de dialogueĖ®. Elle verra le jour Ć  la fin de cette annĆ©e. Cette nouvelle publication du Groupe Ć©ditorial CittĆ  Nuova veut ĆŖtre “source d’inspiration, instrument de formation et aide Ć  l’action”, non seulement pour ceux qui connaissent le Charisme de l’UnitĆ©, mais aussi pour beaucoup d’autres personnes engagĆ©es dans une Ɖglise qui “sort“, en harmonie avec le Concile Vatican II, avec les orientations du pontificat du Pape FranƧois et avec l’expĆ©rience œcumĆ©nique. Carlos GarcĆ­a Andrade, Hubertus Blaumeiser  

Plus du tout de violence sur les femmes

La ā€œJournĆ©e internationale pour l’élimination de la violence contre les femmesā€, instituĆ©e par l’ONU en 1999, est cĆ©lĆ©brĆ©e chaque annĆ©e le 25 novembre, pour inviter les gouvernements, les organisations internationales et les ONG Ć  s’engager dans la sensibilisation de l’opinion publique. Beaucoup a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© fait, mais malheureusement beaucoup reste encore Ć  faire. Inutile de se rendre dans des pays lointains pour trouver la violence cruelle qui s’abat encore sur les femmes, mĆŖme Ć  notre porte et dans un silence le plus sordide. Les paroles de la lettre apostolique Mulieris dignitatem (MD, 15/08/1988) de S. Jean Paul II rĆ©sonnent encore avec force, il souligne que Ā« Dieu a crƩƩ l’homme et la femme Ć  son image, non seulement en tant qu’individus, mais dans leur commune humanitĆ©, en tant que Ā« unitĆ© des deux Ā». La femme et l’homme, donc, essentiellement Ć©gaux, sont toutes les deux des personnes appelĆ©es en tant que telles Ć  participer Ć  la vie intime de Dieu, Ć  vivre en communion rĆ©ciproque entre elles, dans l’amour, sur le modĆØle de Dieu qui est Amour, qui est unitĆ© dans la TrinitĆ©, et Ć  rĆ©pandre dans le monde la communion d’amour qui est en Dieu (MD 7) Ā». Un but Ć  remettre en Ć©vidence chaque jour, autant personnellement qu’en sociĆ©tĆ©.

Restyling et nouveautƩ chez focolare.org

Restyling et nouveautƩ chez focolare.org

NouveautĆ© en vue pour les lecteurs de focolare.org. Prochainement, le site des Focolari vous accueillera avec un aspect renouvelĆ© et d’ultĆ©rieures opportunitĆ©s de navigation. Il s’agit d’un projet, mĆ»ri depuis presque deux ans de travail au Centre International des Focolari de Rocca di Papa (Rome), qui a tenu compte des dĆ©veloppements advenus dans le panorama de la communication mondiale et du Mouvement des Focolari lui-mĆŖme. Ce projet a pour intention d’intĆ©grer le travail de communication qui s’est effectuĆ© jusqu’à prĆ©sent par quatre rĆ©dactions distinctes (Site web, Service Information, Journal Mariapolis et Collegamento CH) en donnant vie Ć  un unique ā€˜ā€™Bureau communication’’. DĆ©jĆ  opĆ©rationnel depuis fĆ©vrier dernier, ce Bureau recueille les nouvelles de la vie du Mouvement dans le monde entier et les transmet Ć  travers diffĆ©rents mĆ©dias. Parmi ses objectifs, il y a celui de promouvoir les activitĆ©s, faire connaĆ®tre Ć  un large public la vie du Mouvement des Focolari et contribuer Ć  une communion de vie et de nouvelles toujours plus grande parmi les diffĆ©rentes communautĆ©s du monde. Le dĆ©veloppement de nouvelles technologies et de modalitĆ©s de communication, a rendu nĆ©cessaire un restyling du site web qui, en plus d’un nouvel aspect graphique, se prĆ©sentera particuliĆØrement simplifiĆ© dans la structure et avec une nouvelle approche quant Ć  la logique de navigation. L’utilisation de nouvelles applications permettra une plus grande intĆ©gration avec Ć©galement, les rĆ©seaux sociaux et potentialisera l’offre des contenus auxquels les utilisateurs pourront accĆ©der d’une maniĆØre diversifiĆ©e et personnalisĆ©e. La nouvelle structure sera en effet mobile-friendly, c’est-Ć -dire qu’elle tiendra compte de l’utilisation toujours plus grande des smartphones dans notre vie quotidienne. Elle visera Ć  des contenus plus courts et variĆ©s avec diffĆ©rentes formes de prĆ©sentation (textes, info-graphiques, fiches-vidĆ©o…). Les contenus du site actuel cependant, ne seront pas perdus. Les textes des pages fixes seront rĆ©coltĆ©s dans quelques e-book et les nouvelles seront dans le futur, rendues accessibles dans les archives. Un espace privilĆ©giĆ© sera consacrĆ© Ć  la communication des multiples aspects de la vie du Mouvement des Focolari. Ce sera la rubrique ā€˜ā€™Mariapolis’’, qui portera le mĆŖme nom que celui des traditionnelles rencontres d’étĆ© des Focolari dans le monde entier et du pĆ©riodique qui sera publiĆ© en format papier jusqu’à fin dĆ©cembre 2018. Un espace ā€˜ā€™community’’, ouvert Ć  quiconque souhaite le visiter. Un systĆØme de notifications permettra aux utilisateurs de choisir quand, Ć  propos de quel sujet, et Ć  partir de quel canal (computer, tablette ou smartphone) ils voudront ĆŖtre informĆ©s. Tous les deux mois, un journal ā€˜ā€™Mariapolis’’ en format pdf offrira une rĆ©colte des principales nouvelles. Bonne navigation ! Joachim Schwind

Maison des nations, famille des peuples

Maison des nations, famille des peuples

Beatriz Lauenroth

Beatriz Lauenroth, journaliste, est une des animatrices d’ ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe’’, libre convergence de communautĆ©s et de mouvements chrĆ©tiens – plus de 300 – de diffĆ©rentes Ɖglises qui, en rĆ©seau, agissent avec des objectifs partagĆ©s pour le Vieux Continent, en promouvant une culture de la rĆ©ciprocitĆ© Ć  travers laquelle les personnes et les peuples peuvent s’accueillir, se connaĆ®tre, se rĆ©concilier et se soutenir rĆ©ciproquement. Beatriz est une vraie citoyenne d’Europe : allemande de naissance, elle a vĆ©cu les dix derniĆØres annĆ©es aux Pays-Bas, et les vingt prĆ©cĆ©dentes en Russie : Ā« LĆ , j’y ai perdu mon cœur. Je suis tombĆ©e amoureuse de ce pays et des rapports que j’ai pu construire avec les personnes Ā». C’est Ć  elle que nous demandons de nous expliquer comment est nĆ© le parcours d’ ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe’’. Ā« Je pense que tout a commencĆ© le 30 mai 1998 – raconte-t-elle – lorsque Jean Paul II invita Place Saint Pierre, tous les mouvements et les nouvelles communautĆ©s ecclĆ©siales. LĆ , Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, sentit l’élan Ć  s’engager avec le Pape afin de promouvoir l’unitĆ© entre les mouvements catholiques. Ensuite, un pas ultĆ©rieur en avant, en 1999, pour la prĆ©cision, le 31 octobre, advint Ć  Augsbourg, en Allemagne, avec la signature de la DĆ©claration commune sur la Doctrine de la Justification, de la part de la FĆ©dĆ©ration LuthĆ©rienne Mondiale et de l’Église catholique romaine Ā». Un Ć©vĆ©nement historique pour le cheminement œcumĆ©nique : Ā« De nombreuses personnes, ce soir-lĆ , se retrouvĆØrent dans la proche citĆ© d’Ottmaring, siĆØge de la citĆ©-pilote œcumĆ©nique des Focolari. Il y avait Chiara Lubich et d’autres reprĆ©sentants des mouvements comme Andrea Riccardi, de Saint Ɖgide, ainsi que des protestants comme Helmut Nicklas, responsable de l’YMCA de Munich (Association œcumĆ©nique des jeunes chrĆ©tiens). Ils se dirent : retrouvons-nous, connaissons-nous et commenƧons Ć  travailler ensemble ! Ā». Ce premier bout de chemin porta par la suite aux grandes manifestations d’ ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe’’ de 2004 et de 2007, qui se dĆ©roulĆØrent Ć  Stuttgart ; plus tard, en 2012, dans 152 villes contemporainement, avec le noyau central Ć  Bruxelles et, en 2016, sur une place centrale de Munich en BaviĆØre. Depuis lors, le cheminement ne s’est jamais interrompu, et en 2016, ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe ā€˜ā€™ a eu lieu Ć  Munich, en Allemagne, avec 36 tables rondes et forum afin de partager des expĆ©riences, de bonnes pratiques, et des perspectives concernant l’Europe. En novembre 2017, la rencontre des amis d’Ensemble pour l’Europe eut lieu Ć  Vienne, ville pont entre Est et Ouest. Ces jours-ci, cette libre assemblĆ©e de communautĆ©s et de mouvements chrĆ©tiens s’est retrouvĆ©e Ć  Prague, Ć  l’occasion de l’anniversaire du dĆ©but de la ā€˜ā€™RĆ©volution de velours’’ comme on la nomme, rĆ©volution non-violente qui, en 1989, renversa le rĆ©gime communiste tchĆ©coslovaque : Ā« C’est une coĆÆncidence qui interpelle vivement les amis d’Ensemble pour l’Europe, pour renouveler notre engagement commun, celui de porter dans la culture post-sĆ©culiĆØre, l’esprit de l’humanisme chrĆ©tien, en offrant ainsi notre contribution Ć  donner vie et forme Ć  une Europe plus unie Ā». Au-delĆ  des peurs et des prĆ©jugĆ©s, on veut tĆ©moigner que le cheminement vers une Europe ā€˜ā€™maison des nations et famille des peuples’’ n’est pas une utopie. Le congrĆØs de Prague s’est ouvert avec l’intervention du thĆ©ologien et philosophe tchĆØque TomÔŔ HalĆ­k (Prix Templeton 2014), ami personnel de Vaclav Havel, premier prĆ©sident de la nĆ©o-constituĆ©e RĆ©publique TchĆØque de 1993 Ć  2003, et puis de Jaroslav Å ebek, membre de l’Institut Historique de l’AcadĆ©mie des Sciences de la RĆ©publique TchĆØque, et de Pavel Fischer, sĆ©nateur tchĆØque. Les responsables et reprĆ©sentants de diffĆ©rents Mouvements, CommunautĆ©s et Associations sont intervenus pour rappeler ensemble une autre Europe, celle des grandes espĆ©rances et promesses qui viennent du riche patrimoine d’une multiplicitĆ© ethnique, sociale, culturelle, qui tend Ć  la communion et au dialogue. L’évĆ©nement de Prague est aussi devenu une Ć©tape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui continue Ć  s’engager pour une Europe plus unie et plus fraternelle. Ā« On parle souvent – conclut Beatriz – des PĆØres Fondateurs de l’Europe, Schuman, De Gasperi et Adenauer. Les jeunes nous disent : faites-nous travailler avec vous, ainsi l’Europe des pĆØres deviendra l’Europe des filles et des fils Ā». Source : UnitedWorldProject

Ɖvangile vĆ©cu: ā€œSi quelqu’un m’ouvre sa porte, j’entrerai chez luiā€

Une enfant handicapĆ©e Une maman ne s’attend jamais Ć  avoir un enfant handicapĆ©. Lorsque cela nous est arrivĆ©, mon Ć©pouse, dĆ©jĆ  fragile sur le plan psychologique, est tombĆ©e en dĆ©pression. Je me suis trouvĆ© Ć  devoir guider la famille Ć  l’improviste. Au cours des premiers mois chargĆ©s d’interrogations, j’étais en train de m’isoler de mes parents et de mes amis. Un jour j’ai rencontrĆ© dans les escaliers de notre immeuble un couple qui, tout en ayant une enfant atteinte du syndrome de Down, semblait trĆØs serein. Quand je leur ai demandĆ© comment ils faisaient pour garder le moral, leur rĆ©ponse nous a sidĆ©rĆ©s: ā€œNotre fille est le cadeau le plus grand que nous pouvions recevoir. Elle nous a replongĆ©s dans la rĆ©alitĆ©, pour le plus grand bien de toute notre familleā€. Avec ma femme nous sommes souvent allĆ©s les voir. Nous avons compris leur foi et, grĆ¢ce Ć  eux, jour aprĆØs jour, nous avons redĆ©couvert des valeurs que nous avions dĆ©laissĆ©es. (G.F. Italie) Un cadeau inespĆ©rĆ© Des parents qui s’étaient Ć©loignĆ©s de nous pour des questions d’hĆ©ritage ont rĆ©pondu Ć  notre invitation Ć  venir passer quelques jours chez nous. Mais lorsqu’ils nous ont communiquĆ© la date de leur arrivĆ©e, ce n’était pas le meilleur moment: nous avions des difficultĆ©s Ć©conomiques et je n’avais pas le temps de bien prĆ©parer la maison comme je l’aurais voulu. J’ai alors pensĆ© que la paix retrouvĆ©e Ć©tait le plus grand cadeau et nous avons dĆ©cidĆ©, avec toute la famille, de faire de notre mieux pour rendre leur sĆ©jour agrĆ©able. Nous aurions aussi voulu leur offrir un cadeau, mais Ć  dĆ©faut d’autre chose, notre dernier a prĆ©parĆ© un dessin et notre aĆ®nĆ©e une poĆ©sie de bienvenue. La veille de leur arrivĆ©e, dans l’entreprise où travaille mon mari, les employĆ©s ont reƧu un cadeau en prime. Lorsque nous l’avons ouvert, il y avait deux montres, l’une pour femme et l’autre pour homme: un cadeau inespĆ©rĆ© pour nos invitĆ©s. (R.H. – Allemagne) Une seconde chance Une de mes belles-sœurs nous avait demandĆ© de l’hĆ©berger pour un temps et de nous porter garants d’un prĆŖt bancaire dont elle avait besoin. La maison où nous vivons est petite, mais nous l’avons volontiers accueillie. Pour ce qui est du prĆŖt, je voyais mon mari trĆØs prĆ©occupĆ©, sachant que quelques annĆ©es auparavantĀ  nous lui avions prĆŖtĆ© une somme qu’elle ne nous avait jamais restituĆ©e. Je lui ai dit que quelle que soit la dĆ©cision la dĆ©cision qu’il prendrait je l’accepterais, en prĆ©cisant cependant que chacun mĆ©rite toujours une chance de se rattraper.Ā  Dieu ne fait-il pas ainsi pour nous? Nous avons signĆ© la caution du prĆŖt, que ma belle-sœur est en train de payer, mĆŖme si avec quelques retards. Quant Ć  moi, je sens que je dois continuer Ć  l’aider, et il arrive que nous ayons ensemble de longues conversations où elle s’ouvre Ć  moi comme une sœur, dĆ©passant les barriĆØres qui nous divisaient. (M.D. Paraguay)   A leur entiĆØre disposition Ā AprĆØs la mort de notre petite fille, Ć¢gĆ©e de 14 mois seulement,Ā  les deux autres petits garƧons que nous avons eus par la suite ont commencĆ© aussi Ć Ā  prĆ©senter les mĆŖmes symptĆ“mes, chose trĆØs dĆ©concertante pour nous. Notre maison Ć©tait devenue comme un petit hĆ“pital. Mais enĀ  cherchant Ć  vivre l’amour en famille, nos enfants grandissaient dans une grande paix. Combien de fois me suis-je converti seulement en les regardant! De retour Ć Ā  la maison aprĆØs Ā une journĆ©e le travail, je mettais de cĆ“tĆ© toutes mes prĆ©occupations et mes problĆØmes pour ĆŖtre Ć  leur entiĆØre disposition. C’est seulement ainsi que les choses pouvaient bien marcher. Faute de quoi nous aurions pu ĆŖtre submergĆ©s par par l’angoisse et les prĆ©occupations pour l’avenir. Nous avons touchĆ© du doigt la grande gĆ©nĆ©rositĆ© de Dieu qui peut nous faire vivre un avant-goĆ»t de paradis, mĆŖme dans un contexteĀ  dĆ©licat. (G.M.B. – Italie)  

Donner une âme à la ville

Donner une âme à la ville

Avec un langage simple, comme celui de JĆ©sus qui, pour expliquer ā€˜ā€™son rĆØgne’’ utilisait des termes et des comparaisons Ć  la portĆ©e de tous, SĆ”ndor a commencĆ© Ć  raconter comment il essayait de mettre l’Évangile en pratique dans tout ce qu’il faisait. Un groupe assidu d’agriculteurs s’est formĆ© autour de lui et rĆ©guliĆØrement, ils se sont rencontrĆ©s pour Ć©changer leurs joies, douleurs, rĆ©ussites et progrĆØs… En eux s’est faite peu Ć  peu la conviction d’avoir comme une mission. Leur rapport Ć  la nature, source de sagesse, Ć©tait un bien Ć  transmettre aussi Ć  ceux qui vivaient en ville. De cette Ć©tincelle jusqu’au pas rĆ©alisĆ© pour rencontrer aussi des maires, le dĆ©lai fut plutĆ“t court. Des rencontres entre maires et agriculteurs est fortement ressortie la nĆ©cessitĆ© de crĆ©er une alternative Ć  la globalisation qui homologue et Ć©teint valeurs et traditions. C’est ainsi qu’en septembre 2016, ils ont rĆ©alisĆ© une rencontre qui, avec des expĆ©riences et des interventions de spĆ©cialistes, avait pour but de trouver la maniĆØre pour donner une Ć¢me au pays, en commenƧant par la campagne. Ils Ć©taient 350 participants, dont 20 maires . En septembre dernier, la deuxiĆØme rencontre, cette fois-ci Ć  ÚjkĆ­gyós, une commune au sud-est de la Hongrie qui, malgrĆ© le froid prĆ©coce, a vu une prĆ©sence de 500 participants, 27 stands qui exposaient des fromages, des tapis faits main, du miel, de petits meubles, des confitures…Avec gratuitĆ©, et gĆ©nĆ©rositĆ©, les agriculteurs provenant de plusieurs communes, villages et bourgs ont offert le meilleur de leurs produits culinaires et d’artisanat. Ils ont aussi apportĆ© des chevaux pour faire faire un tour aux enfants. Une vraie fĆŖte populaire. Les confĆ©renciers, des spĆ©cialistes en Ć©cologie, en agriculture, en nuisances sonores, des agriculteurs, des chercheurs et professeurs d’universitĆ©, Ć©taient dĆ©jĆ  liĆ©s entre eux par une rĆ©elle amitiĆ©. C’est cela qui n’est pas seulement le secret de la rĆ©ussite mais aussi de la voie rĆ©alisable pour arriver Ć  donner une contribution de vraie fraternitĆ©. Le Maire de la Commune aussi, qui a mis au service de l’évĆ©nement des groupes folkloriques, a rĆ©vĆ©lĆ© qu’il voyait dans la communautĆ©, une ā€˜ā€™nouvelle Ć¢me’’. Le curĆ© de la paroisse a soulignĆ© la maniĆØre efficace d’évangĆ©liser qu’il avait expĆ©rimentĆ©e. Un des organisateurs me disait : Ā« Nous n’avons eu aucune aide financiĆØre politique ou d’institutions : tout est cadeau. La rencontre n’a pas coĆ»tĆ© un centime : autant pour les chaises que pour les stands et les tables. Ici, comme tu le vois, tous se retrouvent frĆØres, parce que dans les villages, le rapport humain, lā€˜amitiĆ©, c’est la force gagnante. Dans les villes, ce sont des maniĆØres de se rencontrer diffĆ©rentes. On crĆ©e des cercles, des clubs selon l’intĆ©rĆŖt, des lieux de dĆ©tente… mais les gens sont isolĆ©s. Les habitants d’un mĆŖme immeuble ne se connaissent pas. Nous sentons que les habitants des campagnes peuvent donner une contribution au pays, ils peuvent en ĆŖtre l’âme. L’agriculteur, grĆ¢ce au contact qu’il a avec la nature, nourrit une Ć¢me religieuse et connaĆ®t la valeur et le prix de chaque chose et reconnaĆ®t dans l’homme, la sacralitĆ© Ć  laquelle le pape FranƧois fait continuellement allusion. Cette rencontre nous semble ĆŖtre un petit pas, non seulement pour l’Église elle-mĆŖme mais aussi pour la sociĆ©tĆ© Ā». Csaba Bƶjte (ofm), un franciscain de la Transylvanie (Roumanie), bien connu non seulement dans sa terre mais aussi en Hongrie, et dans l’est europĆ©en où, avec la collaboration de volontaires, il accueille depuis 1992, des enfants et des adolescents avec des situations familiales difficiles. Aujourd’hui, les maisons sont au nombre de 82 et accueillent 2500 enfants. L’expĆ©rience de SĆ”ndor est un caillou jetĆ© dans l’eau qui, avec ses vagues, s’élargit, s’élargit . Tanino Minuta

JournƩe Mondiale des Droits des Enfants

Le 20 novembre est le jour où l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Notions Unies adopta en 1959, la DĆ©claration des Droits de l’enfant et approuva en 1989, la Convention internationale sur les droits de l’enfance et de l’adolescence. Construite en harmonisant diffĆ©rentes expĆ©riences culturelles et juridiques, la Convention Ć©nonce pour la premiĆØre fois, en forme cohĆ©rente, les droits fondamentaux Ć  reconnaĆ®tre et Ć  garantir Ć  tous les enfants du monde. Ils sont au nombre de quatre, les droits fondamentaux explicitĆ©s dans le documentĀ : manque de discrimination, intĆ©rĆŖt supĆ©rieur, vie, survie et dĆ©veloppement et enfin, Ć©coute dans tous les processus dĆ©cisionnels. La Convention prĆ©voit aussi un mĆ©canisme de contrĆ“le sur l’action des Ɖtats, qui doivent prĆ©senter un rapport pĆ©riodique sur son actualisation sur son propre territoire. Selon l’Unicef, chaque annĆ©e, des millions d’enfants continuent Ć  ĆŖtre victimes de violenceĀ : abus, abandon, exploitation, guerres, discriminations. Beaucoup a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© fait, mais il y a encore beaucoup Ć  faire pour une rĆ©elle application de ces principes.

Nous, l’Église

Nous, l’Église

“Si deux ou trois, se rĆ©unissant au nom de JĆ©sus, appellent JĆ©sus et Christ est au milieu d’eux, ceux-ci composent sans nul doute une sociĆ©tĆ© parfaite : deux hommes et l’Homme-Dieu, et voici comme un embryon de sociĆ©tĆ© humaine et divine : l’Église. Mais il est important de remarquer qu’il demande ce fait de se rĆ©unir, c’est-Ć -dire se mettre ensemble ; ce Ā« dialogue Ā» comme le dit la philosophie sociale d’aujourd’hui. LĆ  où quelqu’un reste tournĆ© vers lui-mĆŖme, d’une maniĆØre individualiste, sĆ©grĆ©guĆ© des autres, il arrive ce qui se passe avec un pĆ“le qui n’a pas de contact avec l’autre pĆ“le : il ne gĆ©nĆØre pas de lumiĆØre. Comme la grĆ¢ce de Dieu emploie aussi des moyens humains pour passer, et aussi des moyens naturels : l’eau (BaptĆŖme), le pain (Eucharistie) etc…, presque pour promulguer et rĆ©pĆ©ter l’incarnation, ainsi, en mettant Ć  cĆ“tĆ© de l’homme, le frĆØre, cela dĆ©clenche l’amour : cela allume la lumiĆØre sur la terre, qui est le Christ, l’Amour, et ouvre l’accĆØs Ć  la source. Venu rompre l’isolement, qui accroĆ®t l’angoisse de l’exil, JĆ©sus n’a pas constituĆ© des individualitĆ©s mais une sociĆ©tĆ©, c’est-Ć -dire une cohabitation organique : pour laquelle, comme pour toute forme de vie, il a dĆ©posĆ© cette loi, l’amour. Pour aimer il faut ĆŖtre au moins Ć  deux ; et pour s ā€˜associer l’un l’autre, il faut aimer. Puisque Ā« l’amour vient de Dieu Ā» (1 Jn.4,7) aimer signifie faire vivre Dieu en nous : mettre Dieu parmi nous. Aimer donc, et donc le fait de mettre en commun (communiquer) la propre Ć¢me avec l’âme de la personne aimĆ©e, ne sert pas tellement pour en tirer de la joie et de la paix pour soi ou pas tellement pour donner de la paix et de la joie Ć  l’autre, mais bien pour que vive Dieu entre les deux Ć¢mes : et donc le couronnement de l’amour c’est se faire un, l’Un qui est Christ : on arrive ainsi Ć  construire en celui qui aime et en celui qui est aimĆ©, le Christ mystique. Avec cette construction, nous espĆ©rons accomplir la plĆ©nitude du Christ : Ć  faire le Christ total. De la sorte, qui aime une personne, en Christ, fait circuler l’Esprit Saint, entre soi et l’autre ; et c’est l’Esprit lui-mĆŖme qui circule entre du PĆØre au Fils : c’est donc se mettre Ć  vivre en eux la vie de la Sainte TrinitĆ©. Et alors on voit que, pour toutes les vingt-quatre heures de la journĆ©e nous accomplissons contemporainement une autre œuvre mystĆ©rieuse, immense dans la profondeur de l’Esprit : la construction, pierre par pierre, de l’Église, comme Corps mystique de Christ ; et en cela, nous collaborons avec Dieu, tandis que nous en utilisons les forces et nous en vivons la vie : et entre-temps, nous rĆ©alisons la communion des saints. Dans une telle entreprise, chacun est Christ pour son frĆØre : et chaque frĆØre est Christ pour chacun. Cette sociĆ©tĆ© avec la TrinitĆ© est l’Église : et s’aimer en Christ est vivre avec l’Église, vivre l’Église et en mĆŖme temps la complĆ©ter, en arrivant Ć  la plĆ©nitude de celle-ci. La perfection du christianisme consiste dans le fait de comprendre et surtout de vivre le Corps mystique, dont le fonctionnement ordinaire dĆ©pend, proportionnellement, de la propre hygiĆØne de vie de tous les membres : et s’il y introduit la santĆ©, les frĆØres eux aussi se rĆ©jouissent ; s’il inocule des toxines, les autres souffrent aussi. Ni les discours, ni les lamentations ne soignent les maux dans le corps de l’Église : mais la propre saintetĆ©, et c’est-Ć -dire les globules sains, que chaque cellule Ć©met dans l’appareil circulatoire commun. Le Corps mystique rĆ©agit sur le corps social comme l’âme sur le corps. Tout le bien que le Corps mystique rĆ©alise sur terre est esprit de Dieu qui s’insĆØre dans l’humanitĆ© : c’est Dieu qui vit parmi les hommes et les rĆ©cupĆØre Ć  lui. Mais oui que l’Église est le vĆ©hicule pour ramener la crĆ©ation au CrĆ©ateur.”   Igino Giordani, La divina avventura, CittĆ  Nuova, Rome, 1993, p.47-64.

JournƩe Mondiale des Pauvres

Le dimanche 18 novembre on cĆ©lĆØbre la deuxiĆØme JournĆ©e Mondiale des Pauvres, instituĆ©e par le Pape FranƧois en 2016, au terme du JubilĆ© de la MisĆ©ricorde, intitulĆ©e:ā€Ce pauvre crie et le Seigneur l’écouteā€ (Ps 34,7) Le Pape Ć©crit dans le texte prĆ©vu Ć  cette occasion:ā€ Ce Psaume nous permet aujourd’hui aussi, en prĆ©sence des nombreuses formes de pauvretĆ©, de comprendre qui sont les vrais pauvres vers lesquels nous sommes appelĆ©s Ć  tourner notre regard. […] Ā Qu’est-ce qu’exprime le cri du pauvre sinon sa souffrance et sa solitude, sa dĆ©sillusion et son espĆ©rance? Nous pouvons nous demander: comment donc ce cri, qui monte jusqu’au cœur de Dieu, ne rĆ©ussit-il pas Ć  arriver Ć  nos oreilles et nous laisse indiffĆ©rents et impassibles? Cette JournĆ©e nous appelle Ć  un sĆ©rieux examen de conscience pour comprendre si nous sommes vraiment capables d’écouter les pauvresā€. A l’occasion de cette JournĆ©e des Pauvres se rĆ©pĆØte l’invitation Ć  ouvrir nos maisons en partageant notre repas de maniĆØre simple et fraternelle, en signe de proximitĆ© et pour remĆ©dier aux nombreuses formes de pauvretĆ© qui sont sous nos yeux.

Une bienheureuse pour notre Ʃpoque

Une bienheureuse pour notre Ʃpoque

En avance de quelques jours sur la date Ć©tablie par la fĆŖte liturgique, fixĆ©e au 29 octobre, trois cents jeunes et juniors, le long des routes d’Acatzingo, dans l’État de Puebla, au Mexique, ont dĆ©filĆ© dĆØs le matin en honneur de la bienheureuse Chiara Luce Badano, la ā€˜ā€™bienheureuse de notre Ć©poque’’. Entre musique et danses, le 20 octobre dernier, a ainsi commencĆ©, sous l’enseigne de la joie et des dĆ©cibels, la cĆ©lĆ©bration organisĆ©e par la communautĆ© des Focolari avec la participation de cinq groupes des Ć©coles du lieu. Depuis 2012, dans la citĆ©-pilote ā€˜ā€™El Diamante’’, cœur battant de la communautĆ©, une chapelle a Ć©tĆ© intitulĆ©e Ć  la jeune, bĆ©atifiĆ©e en 2010. De lĆ , la proposition contagieuse d’une pleine et joyeuse adhĆ©sion Ć  la volontĆ© de Dieu – ā€˜ā€™un splendide dessein qui, peu Ć  peu se rĆ©vĆØle Ć  moi’’, selon les propres paroles de Chiara Luce elle-mĆŖme – qui recueille chaque annĆ©e de nombreux jeunes. En faisant participer ā€˜ā€™la tĆŖte, le cœur, les mains’’. En s’inspirant des paroles du Pape FranƧois, qui Ć©galement au cours du rĆ©cent Synode a indiquĆ© beaucoup de jeunes comme modĆØles de saintetĆ©, les jeunes impliquĆ©s ont fait connaĆ®tre des pensĆ©es et des moments de la vie de Chiara Badano, dans un climat de fĆŖte et d’amitiĆ©. A quelques kilomĆØtres Ć  peine de ā€˜ā€™El Diamante’’dans la ville d’Acatzingo, meurtrie ces derniers mois par une vague de violence, les spectateurs ont Ć©tĆ© invitĆ©s Ć  participer Ć  une initiative, celle de ā€˜ā€™lancer le dĆ© de l’amour’’. Comme dans de nombreux autres pays du monde, le geste, porteur d’une forte importance symbolique, reprĆ©sente une invitation Ć  chacun et Ć  la population, Ć  entreprendre des initiatives de paix. Les cĆ©lĆ©brations ont ensuite Ć©tĆ© poursuivies dans la citĆ©-pilote, avec un programme de danses, de musique, de théâtre, de tĆ©moignages de vie et de jeux prĆ©parĆ©s par les jeunes eux-mĆŖmes qui participent Ć  l’école de formation, programme suivi par plus de cinq cents personnes. ā€˜ā€™Chiara Luce est pour nous comme un phare qui nous pousse Ć  vivre pour un grand idĆ©al’’. D’autres collĆØges et Ć©coles d’Acatzingo ont dĆ©jĆ  adhĆ©rĆ© au projet en vue des futures cĆ©lĆ©brations. Mariapolis El Diamante, 20 octobre 2018

La valeur de la Philosophie

Depuis 2002, chaque annĆ©e, le troisiĆØme jeudi de novembre est devenu la JournĆ©e Mondiale de la Philosophie. Lors de sa proclamation, l’UNESCO a soulignĆ© l’importance de son rĆ“le pour le dĆ©veloppement de la pensĆ©e humaine. Aussi Irina Bokova, ex Directrice GĆ©nĆ©rale, a-t-elle prĆ©cisĆ©:ā€La rĆ©flexion philosophique est un appel Ć  l’humilitĆ©, Ć  la rĆ©flexion et au dialogue raisonnĆ©, pour construire ensemble des Ā aux dĆ©fis qui Ć©chappent Ć  notre contrĆ“le […] Plus les difficultĆ©s sont grandes, plus la philosophie est utile pour donner du sens aux questions concernant la paix et le dĆ©veloppement durableā€. A l’occasion de cette journĆ©e, tous les partenaires de l’Unesco –Ā  Gouvernements nationaux, institutions et organismes publics, ONG, universitĆ©s, Ć©coles, mais aussi les citoyens et les associations – sont appelĆ©s Ć  conduire une libre rĆ©flexion collective, argumentĆ©e et documentĆ©e sur les dĆ©fis de notre Ć©poque. La valeur authentique de la philosophie – a affirmĆ© Moufida Goucha, ancien responsable de la ā€œSection SĆ©curitĆ© humaine, dĆ©mocratie et philosophieā€, Ć  l’occasion de la premiĆØre JournĆ©e –Ā  consiste Ć  ā€œĆ©tablir un dialogue qui ne doit jamais s’interrompre sur l’essentiel, avec comme objectif de nous restituer une grande partie de la dignitĆ© humaine, quelle que soit notre conditionā€.

Fuyant la faim

D’aprĆØs les derniĆØres estimations, ils seraient plus de 440 mille, des plus de 2 millions et 300 mille personnes enfuies du Venezuela, de 2014 Ć  aujourd’hui, les gens qui ont passĆ© la frontiĆØre avec le PĆ©rou. Ils y arrivent aprĆØs un voyage extĆ©nuant, avec beaucoup d’inconnues sur le futur et au milieu de mille dangers, parmi lesquels aussi derniĆØrement, celui de la nĆ©cessitĆ© de traverser un fleuve Ć  la frontiĆØre. Ā« Si l’eau est trop haute et qu’ils n’y arrivent pas, ils sont chargĆ©s sur les Ć©paules d’un homme, en payant naturellement Ā». Une fois de plus, c’est Silvano, de la communautĆ© des focolari de Lima qui Ć©crit : Ā« DĆØs le dĆ©but de cet exode d’ ā€˜ā€™arrivĆ©es forcĆ©es’’ nous avons commencĆ© Ć  nous occuper de l’accompagnement d’un nombre toujours plus Ć©levĆ© de personnes. Jusqu’à prĆ©sent, elles sont une soixantaine, les personnes avec lesquelles on a un contact personnel. Dans le sens spirituel, humain et professionnel Ā». La situation de celui qui arrive est extrĆŖmement difficile : Ā« Ils ne possĆØdent que les habits qu’ils ont sur eux. Et ils ont froid, car malgrĆ© le fait que le printemps soit commencĆ©, les tempĆ©ratures sont encore froides. Nous avons vu l’émotion dans leurs yeux, lorsqu’ils ont trouvĆ© les vĆŖtements mis Ć  leur disposition Ć  travers une communion des biens Ā». Les centres opĆ©rationnels d’accueil sont au nombre de deux : le focolare de Lima et le ā€˜ā€™Centre Fiore’’ Ć  Magdalena del Mar, dans la province de la capitale. Ā« Ici sont accueillis trois noyaux familiaux parmi lesquels celui d’Ofelia, que de nombreux vĆ©nĆ©zuĆ©liens enfuis au PĆ©rou appellent dĆ©sormais ā€˜ā€™la mĆØre’’. Pendant le premier quadrimestre de cette annĆ©e – raconte Silvano – nous avons Ć©tĆ© en contact avec une psychologue, Irene, qui elle aussi a dĆ©barquĆ© depuis quelques mois. InvitĆ©e dans notre siĆØge opĆ©rationnel, qui est en fait le focolare, elle avait portĆ© avec elle ses parents et quelques amis. A cette occasion, elle avait connu l’esprit qui anime le focolare, et en connaissant les nĆ©cessitĆ©s de nombreux de ses concitoyens, Ć  traiter le traumatisme subi, elle s’est offerte de proposer gratuitement son service en tant que psychologue Ć  ceux qui en ont fait la demande. Un petit projet a tout de suite Ć©tĆ© mis sur pied, comme rĆ©ponse immĆ©diate Ć  la promesse Ć©vangĆ©lique ā€˜ā€™Donnez et il vous sera donné’’ Ā». AprĆØs une confĆ©rence sur le thĆØme des Ć©motions, tenue par Irene le mois de juillet dernier, suivie quelques semaines aprĆØs par un second workshop, nous avons ouvert un cabinet de consultation dans un local du ā€˜ā€™Centre Fiore’’ de Magdalena del Mar. Ā« Le ā€˜ā€™Projet de dĆ©veloppement psycho-Ć©motionnel pour des populations vulnĆ©rables’’ est nĆ© ainsi, afin de rĆ©pondre Ć  la massive rĆ©alitĆ© migratoire que nous sommes en train d’affronter. Dans la prĆ©sentation du projet, qui s’adresse d’une maniĆØre particuliĆØre aux catĆ©gories les plus fragiles, comme les femmes, les enfants, les jeunes et les personnes Ć¢gĆ©es – explique Silvano – on comprend que ā€˜ā€™fournir les instruments pour faire face Ć  la situation et permettre de s’intĆ©grer’’ avec la communautĆ© pĆ©ruvienne, ā€˜ā€™est un impĆ©ratif’’. Pour cela, le projet, comme c’est Ć©crit, rentre dans les objectifs des focolari, afin de ā€˜ā€™collaborer Ć  la construction d’un monde plus uni, guidĆ© par la priĆØre de JĆ©sus au PĆØre (Que tous soient Un, Jn, 17,21), dans le respect et l’apprĆ©ciation de la diversitĆ© en privilĆ©giant le dialogue comme mĆ©thode et l’engagement constant Ć  construire des ponts et des relations de fraternitĆ© entre individus, peuples et domaines culturels’’. Les cas les plus communs sur lesquels on a pu intervenir sont les formes de dĆ©pression dĆ©veloppĆ©es dans des situations de prĆ©caritĆ©, ou d’anxiĆ©tĆ© gĆ©nĆ©rĆ©e par les prĆ©occupations pour survivre, des mauvais traitements subis, ou encore des troubles dans le dĆ©veloppement. Le projet offre un support une information, une Ć©ducation, avec des parcours individuels ou de groupe, des confĆ©rences sur les thĆØmes du contrĆ“le Ć©motionnel, de la violence de genre, de l’estime de soi, de l’amour pour soi-mĆŖme et pour les autres, sur les stratĆ©gies de coaching Ā». Quelques-unes des personnes suivies ont trouvĆ© du travail, d’autres en cherche encore un, d’autres encore ont le projet de rentrer dans leur pays d’origine ou de chercher une autre destination. Ā« Jusqu’à prĆ©sent, au total, ont Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©es 35 sessions d’attention et de soins psychologiques. GrĆ¢ce Ć  l’aide d’amis, de parents, et de toute la communautĆ©, nous comptons continuer Ć  offrir ce service gratuit aux migrants vĆ©nĆ©zuĆ©liens en difficultĆ© Ā».

L’Esprit Saint, l’âme du chemin œcumĆ©nique

L’Esprit Saint, l’âme du chemin œcumĆ©nique

De quelle maniĆØre l’Esprit Saint agit-il aujourd’hui dans l’Église ? Parler de chemin œcumĆ©nique a-t-il encore du sens par les temps actuels marquĆ©s pour les chrĆ©tiens aussi, par des divisions, complexitĆ©s, scandales et dĆ©fis humanitaires ? Deux ans aprĆØs l’évĆ©nement de Lund, qui a donnĆ© une nouvelle impulsion au dialogue œcumĆ©nique, 40 Ć©vĆŖques de diffĆ©rentes Ɖglises, venant de 18 pays, se sont rencontrĆ©s Ć  Sigtuna (SuĆØde) du 6 au 9 novembre dernier. Quatre jours d’échanges, de partages organisĆ©s par le mouvement des Focolari autour du thĆØme Ā« le souffle de l’Esprit, l’Église dans le monde d’aujourd’hui Ā». La PrĆ©sidente des Focolari Maria Voce et le CoprĆ©sident JesĆŗs MorĆ”n, Ć©taient prĆ©sents avec quelques reprĆ©sentants de la communautĆ© du mouvement qui vivent en SuĆØde. Maria Voce a traitĆ© le thĆØme Ā« le souffle de l’Esprit, Ć¢me de l’Église, dans l’expĆ©rience et la pensĆ©e de Chiara Lubich Ā», alors que JesĆŗs MorĆ”n proposait une lecture des dĆ©fis du monde actuel Ć  la lumiĆØre de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©. La rencontre, qui en Ć©tait Ć  sa 37ĆØme Ć©dition, est le fruit d’une expĆ©rience synodale et de communion qui est partie d’un dĆ©sir de Jean Paul II, proposĆ© Ć  l’évĆŖque d’Aix-la-Chapelle, Klaus Hemmerle. Ā« En plus des diffĆ©rents compte-rendus, nous avons voulu dĆ©dier un large espace au dialogue et au partage sur les dĆ©fis œcumĆ©niques que nous vivons quotidiennement dans nos contextes nationaux et continentaux Ā» – a expliquĆ© le cardinal Francis Kriengsak Kovithavanij, archevĆŖque de Bangkok et modĆ©rateur du congrĆØs. Le grand thĆØme de la rĆ©conciliation a Ć©tĆ© traitĆ© par Mgr. Brendan Leahy, Ć©vĆŖque catholique du diocĆØse de Limerick (Irlande). Au cours d’une intervention sur le pouvoir du pardon et de la pacification, suite aux scandales qui ont frappĆ© l’Église irlandaise, il a affirmĆ© que : Ā« l’Esprit nous pousse Ć  ne jamais nous laisser dĆ©rober l’espĆ©rance (cf Rm 8). Une des grandes tentations est celle de se dĆ©courager, mais c’est l’Esprit qui maintient en vie l’espĆ©rance, en nous aidant toujours Ć  recommencer par un nouvel engagement dans l’aventure chrĆ©tienne de l’unitĆ© et la rĆ©conciliation Ā». L’évĆŖque anglican Williams, irlandais, a offert son propre tĆ©moignage de pasteur, responsable durant plusieurs annĆ©es de la communautĆ© œcumĆ©nique de Corrymeela, en Irlande du Nord, celle qui a contribuĆ© au parcours de rĆ©conciliation entre les diffĆ©rentes factions en conflit. Ā«La rĆ©conciliation n’est pas une option, mais une nĆ©cessitĆ©, si nous voulons trouver une paix qui dure. Nous vivons dans un monde du ā€˜eux’ et ā€˜nous’. La vĆ©ritĆ© est qu’il n’existe que le ā€˜nous’. RĆ©vĆ©ler cette vĆ©ritĆ© est œuvre de RĆ©conciliation, œuvre de l’Esprit Saint Ā». Le pasteur Ć©vangĆ©lique lutĆ©rien allemand Jens-Martin Kruse a partagĆ© son expĆ©rience pastorale Ć  Rome, laboratoire œcumĆ©nique en acte, grĆ¢ce aussi Ć  l’action du pape FranƧois. Le chemin de rĆ©flexion commune, qui s’est poursuivi aprĆØs la commĆ©moration des 500 ans de la RĆ©forme a Ć©tĆ© parcouru par l’archevĆŖque Antje JackelĆ©n, le primat dell’Eglise de la SuĆØde, par l’évĆŖque catholique de Stockholm, card. Anders Arborelius, e par l’évĆŖque Munib Youman, alors prĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration luthĆ©rienne Mondiale, qui avait prĆ©sidĆ© avec le pape FranƧois la liturgie œcumĆ©nique historique Ć  Lund ā€˜SuĆØde). Ā« Je vous assure que l’Esprit Saint nous a guidĆ©s et continue Ć  nous guider vers un printemps œcumĆ©nique. C’est Ć  nous maintenant Ć  recueillir les fruits de l’unitĆ©. Aujourd’hui nous disons : voyageons ensemble comme des tĆ©moins vivants dans ce monde fragmentĆ©, afin que le monde croie Ā». Un des moments les plus intenses du congrĆØs a Ć©tĆ© la priĆØre œcumĆ©nique dans l’ancienne Ć©glise de Sigtuna et la signature du Ā« pacte d’unitĆ© Ā», qui a permis aux Ć©vĆŖques de s’engager Ć  faire route ensemble dans la communion effective et affective, Ā« en aimant l’Église de l’autre comme la sienne propre Ā». Engagement que chacun a scellĆ© de sa propre signature et par une Ć©treinte fraternelle. Stefania Tanesini

Avec les AmƩrindiens

Avec les AmƩrindiens

Un lac tellement limpide et dont le fond est si visible qu’on pourrait en boire l’eau dans le creux de la main, directement depuis la barque. Un monde apparemment parfait. Et pourtant, Ƨa et lĆ , on trouve quelques bouteilles en plastique sur la rive, retenues par des branchages. Un vrai coup de poing dans l’œil au milieu de ce paysage extraordinairement beau. Le rĆ©cit d’Alek, l’un des quatre protagonistes de l’expĆ©rienceĀ  du ā€œfocolare temporaireā€ vĆ©cue Ć  WhatƬ, au Canada, du 19 juillet au 20 aoĆ»t dernier, ne manque pas de pittoresque. ā€œNous sommes en train de parler du grand nord, presque au cercle polaire arctique. Et d’une petite ville de 800 habitants. Mais ils semblaient moins, parce que depuis peu s’était conclue la rencontre du peuple Tlicho (Tlicho dans la langue originale), et de ce fait nombre de ses habitants Ć©tait parti en vacances. Les Tlicho appartiennent aux AmĆ©rindiens (les ā€œFirst Nationsā€ comme on les appelle au Canada) rĆ©pandus dans toute l’AmĆ©rique d Nord. Ils font partie des Dene, ā€œAssociation des Indiens des Territoires du Nord-ouestā€, et ils habitent un territoire appelĆ© Tlicho Land, composĆ© de quatre petites villes regroupant un total d’environ 2000 habitants. Parmi elles WhatƬ (Wha Ti dans la langue originale) situĆ©e au bord du magnifique lac La Martre, long de 70 km au point de sa plus large extensionā€. Avec un groupe de jeunes, Alek et frĆØre Alain ont organisĆ© le nettoyage d’une partie de son rivage: ā€œUne action significative. Nous avons appris par la suite qu’un habitant du lieu a sensibilisĆ© le responsable du village afin que cette opĆ©ration Ā devienne rĆ©guliĆØre tout au long de l’annĆ©eā€. Ceci aussi a Ć©tĆ© le fruit de l’expĆ©rience du ā€œfocolare temporaireā€ Ć  WhatƬ. L’équipe, en plus d’Alek (italien sur le point de partir Ć  Birmingham, Alabama) et du FrĆØre Alain, prĆŖtre Ć  MontrĆ©al, Ć©tait composĆ©e aussi deĀ  Lioba, corĆ©enne (focolare de Vancouver) et de Ljubica (Focolare de Toronto). Motif du voyage: la demande de l’évĆŖque de Yellowknife, chef-lieu des Territoires du Nord-ouest, dĆ©sireux de faire venir sur place quelques personnes de la communautĆ© des Focolari pour offrir aux habitants, au moins un mois par an, la possibilitĆ© d’une proximitĆ© spirituelle et d’une formation Ć  la vie Ć©vangĆ©lique. En mĆŖme temps une autre Ć©quipeĀ  s’est rendue au village de Fort RĆ©solution pour une expĆ©rience analogue. ā€œAu cours des premiers jours nous avons Ć©tĆ© Ć  Yelloknife, chacun en provenance de nos villes respectives et aprĆØs des voyages assez mouvementĆ©s Ć  cause du mauvais temps. Notre Ć©quipe a pris le temps de se connaĆ®tre et de recevoir la bĆ©nĆ©diction de l’évĆŖque. ArrivĆ©s ensemble Ć  WhatƬ, nous y avons sĆ©journĆ© quatre semaines pour renouveler les contacts dĆ©jĆ  construits l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente Ć  l’occasion d’une expĆ©rience du mĆŖme genre, pour connaĆ®tre les autoritĆ©s locales et nous engager dans quelques initiatives du gouvernement de la tribu. La deuxiĆØme semaine nous avons organisĆ© un ā€œCamp bibliqueā€ pour les enfants et la troisiĆØme, Ć  la demandeĀ  des responsables du village, nous avons Ć©té  rendre visite Ć  quelques personnes Ć¢gĆ©es. La priĆØre partagĆ©e avec ellesĀ  demeure pour nous une expĆ©rience trĆØs marquante: nous avions le sentiment d’une communication qui allait au-delĆ  de la difficultĆ© de comprĆ©hension de la langue.ā€ La population locale vit difficilement le passage de la tradition Ć  la modernitĆ©. ā€En une gĆ©nĆ©ration – explique Alek – elle s’est trouvĆ©e privĆ©e des racines qui avaient constituĆ© son identitĆ© la plus profonde, probablement pendant des milliers d’annĆ©es. Les personnes de ma gĆ©nĆ©ration sont nĆ©es et ont vĆ©cu dans le ā€œteepeeā€ ( la tente traditionnelle, bĆ¢tie sur un nombre variable de poteaux Ā selon sa grandeur, couverte de peaux qui laissent une ouverture en haut afin de permettre l’évacuation de la fumĆ©e) et parlent le Tlicho. Leurs petits-enfants ne connaissent plus la langue traditionnelle, utilisent le tĆ©lĆ©phone portable, sont attirĆ©s par la sociĆ©tĆ© de consommation avec toutes ses consĆ©quences, y comprisĀ  l’alcool et la drogue.Toutefois la communautĆ© est animĆ©e d’une foi simple et profonde, fondĆ©e sur la lecture de la Bible et sur la religiositĆ© naturelle du peuple qui est encore sensible aux rĆ©alitĆ©s spirituelles. Ce fut pour moi l’occasion de recueillir dans un face Ć  face, quelques unes de ces histoires. Je me suis sentiĀ  ā€œĆ  ma placeā€ au milieu d’eux, peut-ĆŖtre comme jamais auparavant, en Ć©tant moi aussi l’expression d’une caresse de Dieuā€. Chiara Favotti

La Californie en proie aux flammes

Avec un bilan provisoire de 31 victimes, l’énorme incendie qui s’est dĆ©veloppĆ© en Californie a rejoint le triste record de la pire destruction par le feu de l’histoire du Golden State. 220 autres personnes sont portĆ©es disparues. Le principal des incendies, celui qui s’est dĆ©veloppĆ© au Nord de la capitale Sacramento, est en partie encore hors contrĆ“le. Dans cette rĆ©gion de la Sierra Nevada, la dĆ©vastation est trĆØs graveĀ : la petite ville de Paradise, 27 mille habitants, a Ć©tĆ© balayĆ©e par les flammes, avec un lourd tribut de victimes, au moins 14. Plus au Sud, entre le comtĆ© de Los Angeles et celui de Ventura, fontĀ  rage deux autres fronts de feu, de dimensions plus rĆ©duites. Au total, du Nord au Sud du pays, les personnes Ć©vacuĆ©es sont plus de 300 mille. Dans les zones les plus touchĆ©es, la scĆØne apparaĆ®t fantomatique, avec des forĆŖts et des villages rĆ©duits Ć  des tas de cendres et les rares zones Ć©pargnĆ©es par le feu sont complĆØtement dĆ©sertes. Les vents forts, jusqu’à plus de 110 kilomĆØtres Ć  l’heure, gĆ©nĆØrent des ā€˜ā€™fire tornado’’ aussi spectaculaires que dĆ©vastatricesĀ  tornades de feu qui rĆ©duisent en cendres chaque chose sur leur passage. L’éniĆØme des dĆ©sastres environnementaux qui malheureusement se passent dans le monde entier, causĆ©s par les changements climatiques mais aussi par le manque de soins apportĆ©s Ć  l’environnement.

Tous ensemble avec Marie

Tous ensemble avec Marie

La mĆ©fiance et l’apprĆ©hension naissent souvent de la peur et du peu de connaissance. Face Ć  des tensions identitaires toujours plus fortes qui minent la cohĆ©sion sociale, nombreuses et fructueuses ont Ć©tĆ© les occasions de dialogue et de partage spirituel crƩƩes par des associations ou institutions religieuses. C’est le cas de « Ensemble avec MarieĀ Ā» (www.ensembleavecmarie.org), nĆ©e d’une expĆ©rience au Liban et qui s’est diffusĆ©e en France, en Belgique et dans diffĆ©rents pays d’Afrique, dans le but de faciliter et promouvoir, « avec une approche spirituelle et populaireĀ Ā», une sociĆ©tĆ© plus fraternelle. Ouverte Ć  tous les citoyens qui cherchent des maniĆØres de vivre pacifiquement ensemble, respectueuse de la libertĆ© de culte et du droit Ć  ĆŖtre diffĆ©rents, l’association « Ensemble avec MarieĀ Ā» part justement de l’unique femme mentionnĆ©e 34 fois par son nom dans le Coran (une sourate tout entiĆØre sur les 114 du texte, lui est dĆ©diĆ©e) et du rĆ©cit de l’Annonciation, reconnu comme vĆ©ritable moment de contact entre le Coran et l’Évangile. Les deux traditions, chrĆ©tienne et musulmane, reconnaissent en effet la conception virginale de JĆ©sus dans le sein de Marie (Mariam), suivie par l’annonce de l’ange Gabriel (Jibril). La journĆ©e de Lausanne s’est ouverte par la lecture en arabe et en franƧais de la sourate sur Marie, suivie du rĆ©cit biblique. « Nous collaborons Ć  la construction d’une civilisation de l’amour et de la paix, dans le respect de l’identitĆ© de chacunĀ Ā», affirme le prĆ©sident de l’association, GĆ©rard Testard. Le mouvement des Focolari, lui aussi actif dans le dialogue œcumĆ©nique et interreligieux au niveau local et international, participe Ć  l’initiative. « Les mots dialogue, rencontre, communion sont essentiels pour moi. Sur le plan vertical autant qu’horizontal. C’est le motif pour lequel je m’engage dans tout ce qui contribue Ć  l’unitĆ© et au renouvellement de l’Église Ā» affirme Martin Hoegger, membre de la communautĆ© des Focolari, pasteur de l’Église Ć©vangĆ©lique rĆ©formĆ©e du canton de Vaud, en Suisse, un des participants de la rencontre. Et GwenaĆ«lle Dalalande, engagĆ©e dans le dialogue interreligieuxĀ : « Parler de Marie comme modĆØle Ć©tait un sujet trĆØs vaste. J’ai fait un choix et je n’en ai soulignĆ© que quelques aspects. Quelques moments de sa vie peuvent aussi enrichir les Ć©tapes qui se trouvent dans la nĆ“tre. A propos de l’Annonciation j’ai demandé : ā€˜N’y a-t-il pas aussi dans notre vie des moments d’annonciationĀ ?’. Ce sont ceux dans lesquels Dieu se manifeste et où nous sommes appelĆ©s Ć  Lui rĆ©pondre. Chiara Lubich souligne le lien entre la Parole de Dieu et Marie, en la prĆ©sentant comme celle qui est ā€˜toute revĆŖtue de la Parole’. A la fin j’ai partagĆ© une expĆ©rience personnelle. L’exemple de Marie et de sa persĆ©vĆ©rance dans la souffrance m’ont aidĆ©e Ć  dĆ©passer une pĆ©riode trĆØs difficile. En renouvelant mon oui Ć  Dieu, comme elle l’a fait, j’ai retrouvĆ© une nouvelle vieĀ Ā». Naceur Ghomraci, Imam et assistant spirituel dans la prison du canton de Vaud: ā€œLa force et l’engagement de Chiara Lubich sont une grande dĆ©couverte pour tous les fidĆØles. Son invitation Ć  mettre Ć  la base de nos actions la rĆØgle d’or (ā€˜fais aux autres ce que tu aimerais qu’on te fasse Ć  toi-mĆŖme’, prĆ©sent dans toutes les religions), m’a beaucoup frappĆ©. C’est un projet de Dieu auquel tous doivent contribuerĀ Ā». Dans sa communautĆ© une nouvelle mosquĆ©e est en construction. « Je voudrais la dĆ©dier Ć  MarieĀ Ā» affirme l’Imam, qui a aussi participĆ© au congrĆØs international islamo-chrĆ©tien organisĆ© par le mouvement des Focolari, en avril dernier. Le responsable du centre qui accueille la rencontre, l’Imam Abdel Ahid Kort, dĆ©finit Marie comme ā€œUn mystĆØre, un ocĆ©an sans fondā€, traduisant ainsi l’opinion de nombreux exĆ©gĆØtes musulmansĀ : « Une prophĆ©tesse et une femme rĆ©alisĆ©e, qui nous mĆØne d’une spiritualitĆ© individuelle, sa communion avec Dieu, Ć  une spiritualitĆ© engagĆ©e, la rencontre avec les autres. AnimĆ©e continuellement par l’amour. Comment a-t-elle dĆ©passĆ© ses Ć©preuvesĀ ? Dans le silence, la priĆØre et l’altruisme. Elle a vĆ©cu le vrai jeĆ»neĀ : celui du cœur, des paroles et de la vanitĆ© mondaineĀ Ā». Qui est pour l’Imam, son fils, JĆ©susĀ ? « C’est le sourire et l’humilitĆ© de mes frĆØres chrĆ©tiens. Il m’enseigne le pardon et l’amour envers l’ennemiĀ Ā».

Il y a cent ans s’achevait la Grande Guerre

Le 11 novembre on cĆ©lĆØbre le centenaire de la fin de la PremiĆØre Guerre Mondiale, suivie de la ConfĆ©rence de Paix de Paris (18 janvier 1919 – 21 janvier 1920). Mais durant au moins cinq ans dans toute l’Europe continueront des rĆ©volutions violentes en tout genre: en Finlande tout comme en Anatolie, au Caucase et en Irlande, en Allemagne et en GrĆØce.  « Les guerres sont toujours tragiquesĀ Ā», a dĆ©clarĆ© le PrĆ©sident de la RĆ©publique italienne Sergio Mattarella, le 4 novembre dernier, reprenant les propos de l’écrivain Claudio MagrisĀ :Ā chaque pays pensait donner une belle petite leƧon Ć  son ennemi le plus proche, en en retirant des avantages territoriaux ou autres. Personne n’imaginait que cette guerre puisse ĆŖtre aussi terrible, ni durer aussi longtemps. En ces temps où soufflent encore une fois Ā des vents de guerre, que la cĆ©lĆ©bration de Ā ce centenaire nous incite Ć  persĆ©vĆ©rer dans le processus d’intĆ©gration et d’unification europĆ©enne, uniques garanties en vue d’une paix durableĀ Ā».

Un appel pour l’Europe

Un appel pour l’Europe

Ā« La fraternitĆ© universelle a Ć©tĆ© Ć©galement promue par des personnes qui ne puisaient pas Ć  des principes religieux, mais mues par le dĆ©sir de faire du bien Ć  l’humanitĆ©.Ā La dĆ©couverte du concept de fraternitĆ© est fondamentale comme le souligne le grand Ć©vĆ©nement historique qui constitue la charniĆØre entre deux Ć©poques : la RĆ©volution FranƧaise. Par sa devise – Ā« LibertĆ©, ƉgalitĆ©, FraternitĆ© Ā» – elle synthĆ©tise le grand projet politique de la modernitĆ©. Un projet qui a Ć©chouĆ© en partie. En effet, si de nombreux pays ont rĆ©ussi Ć  rĆ©aliser en partie au moins la libertĆ© et l’égalitĆ© en se dotant d’institutions dĆ©mocratiques, la fraternitĆ© en est restĆ©e davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamĆ© la fraternitĆ© universelle et nous a donnĆ© le moyen de la rĆ©aliser, est JĆ©sus. En nous rĆ©vĆ©lant la paternitĆ© de Dieu, il a dĆ©truit les murs Ć©rigĆ©s entre ceux qui sont Ā« Ć©gaux Ā» et ceux qui sont Ā« diffĆ©rents Ā», entre amis et ennemis. Il a libĆ©rĆ© l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dĆ©pendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une vĆ©ritable rĆ©volution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert JĆ©sus pour rĆ©aliser cette fraternitĆ© universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour diffĆ©rent de celui que nous connaissons gĆ©nĆ©ralement. Il a rĆ©pandu sur la terre la faƧon d’aimer du Ciel.Ā Cet amour exige que nous aimions tous les ĆŖtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les Ć©trangers, les EuropĆ©ens et les immigrĆ©s, ceux de notre Ɖglise et ceux d’une autre Ɖglise, ceux qui ont la mĆŖme religion et ceux qui en ont une diffĆ©rente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et rĆ©ciproquement. Il demande Ć  tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visĆ©e des fondateurs de l’Europe unie.Ā Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. AprĆØs les guerres qui ont ensanglantĆ© notre continent, de nombreux EuropĆ©ens ont Ć©tĆ© des modĆØles d’amour envers leurs ennemis et des modĆØles de rĆ©conciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse Ć  tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la tĆ©lĆ©vision… C’est ainsi en effet que Dieu PĆØre nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et mĆ©chants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apportĆ© par JĆ©sus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous Ā« retroussions les manches Ā». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout Ć  tous, malades avec ceux qui sont alitĆ©s ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dĆ©pourvus de sĆ©curitĆ©, affamĆ©s, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils Ć©prouvent, il nous faudra agir en consĆ©quence. Que de nouvelles pauvretĆ©s de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, Ć  la marginalisation des handicapĆ©s et des malades du Sida, Ć  la traite des femmes contraintes Ć  se prostituer, aux SDF, aux mĆØres cĆ©libataires. Pensons Ć  ceux qui courent aprĆØs les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la sociĆ©tĆ© de consommation, de la soif de pouvoir, du matĆ©rialisme. JĆ©sus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmĆ© que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est Ć  lui-mĆŖme que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il prĆ©cisera aux bons et aux mĆ©chants : Ā« C’est Ć  moi que vous l’avez fait Ā» (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vĆ©cu Ć  plusieurs il devient rĆ©ciproque. C’est ce que JĆ©sus souligne davantage : Ā« Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimĆ©s, aimez-vous les uns les autres. Ā» (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit Ā« sien Ā» et Ā« nouveau Ā». Un tel amour rĆ©ciproque n’est pas demandĆ© seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux rĆ©gions, aux Ɖtats… Notre temps exige en effet que les disciples de JĆ©sus acquiĆØrent une conscience Ā« sociale Ā» du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nĆ©cessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nĆ“tre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la RĆ©publique TchĆØque comme la Slovaquie. L’amour apportĆ© par JĆ©sus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la Ā« maison commune europĆ©enne Ā», une famille de nations Ā». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004

GEN ROSSO Music and Arts Village

GEN ROSSO Music and Arts Village

AprĆØs le succĆØs de la 1re Ć©dition, le Gen Rosso (International performing arts group) prĆ©sente la 2e Ć©dition du “Gen Rosso Music and Arts Village“, une expĆ©rience d’approfondissement artistique et de partage des valeurs Ć  la lumiĆØre du charisme de l’unitĆ©. Le Village, qui aura lieu dans les studios de production Gen Rosso Ć  Loppiano du 27 dĆ©cembre 2018 au 5 janvier 2019, vise Ć  impliquer les jeunes professionnels et des Ć©tudiants de disciplines telles que la musique, la danse, le chant, le théâtre, les techniques de son et de lumiĆØre, Ć  partir de l’âge de18 ans. A la fin un certificat de participation sera Ć©mis. La mĆ©thodologie d’enseignement est conƧue et gĆ©rĆ©e par les tuteurs du Gen Rosso et des enseignants avec des compĆ©tences reconnues et une expĆ©rience artistique. Le programme comprend l’Ć©tude de thĆØmes spĆ©cifiques du monde de l’art, l’Ć©change d’expĆ©riences, des espaces crĆ©atifs et des ateliers pratiques qui convergeront vers une performance finale. Des contributions d’artistes connus seront programmĆ©es certains soirs. Le Gen Rosso, par le secrĆ©tariat du Village, est disponible pour fournir plus d’informations et toute la documentation nĆ©cessaire pour l’iscription (nombre limitĆ©). Contacts SecrĆ©tariat VILLAGE: tel +390558339821 (9.00 Ć  13.00 heures) port Franco Gallelli +393806592166 (h24) e-mail village@genrosso.com  

Il y a 29 ans, le mur de Berlin tombait

Une nuit inoubliable, celle d’il y a 29 ans, lorsque les citoyens de Berlin Est commencĆØrent Ć  rompre Ć  coups de pioches le mur qui les avait divisĆ©s pendant 28 ans du cĆ“tĆ© Ouest de la ville, depuis le 13 aoĆ»t 1961. Le mur de Berlin Ć©tait seulement un tronƧon d’une longue ligne de frontiĆØre qui coupait en deux parties l’Europe entiĆØre durant la guerre froideĀ : la zone d’influence des Ɖtats-Unis Ć  l’Ouest, celle soviĆ©tique Ć  l’Est. Aujourd’hui, d’autres murs sont encore debout, comme celui entre la CorĆ©e du Nord et la CorĆ©e du Sud, et de nouveaux ont Ć©tĆ© construits. Ce sont des murs qui violent les droits fondamentaux Ć  la santĆ©, Ć  l’éducation, au travail, Ć  l’eau, Ć  la nourriture . Et qui aussi, sĆ©parent des communautĆ©s et des familles. Comme celles entre IsraĆ«l et la Palestine, entre l’Égypte et IsraĆ«l, entre les USA et le Mexique, entre l’Inde et le Bangladesh, entre le Maroc, l’AlgĆ©rie et la Mauritanie. En Europe Ć©galement, de nouveaux murs divisent comme ceux entre Ceuta et Melilla, ou entre la GrĆØce et la Turquie. Un autre mur enfin, est celui de la MĆ©diterranĆ©e, qui continue Ć  engloutir des victimes. L’écroulement inattendu du mur de Berlin, toutefois, a allumĆ© il y a 29 ans, une espĆ©rance encore actuelleĀ : que tous les murs, grĆ¢ce Ć  l’engagement de tant d’hommes et de femmes de bonne volontĆ©, puissent un jour s’écrouler.

Diwali, fĆŖte de la LumiĆØre

Diwali, fĆŖte de la LumiĆØre

Ces jours, en Inde, on cĆ©lĆØbre la fĆŖte la plus importante de l’annĆ©e: Diwali, la fĆŖte de la LumiĆØre. On rappelle le retour victorieux de Rama, manifestation de la divinitĆ© Vishnu, dans sa capitale Ayodhya, aprĆØs 14 ans d’exil et de tribulations. Symboliquement, donc, on fĆŖte le retour de la LumiĆØre dans sa maison d’origine: la victoire du bien sur le mal. Au cours de cette fĆŖte on a l’habitude d’allumer des chandelles et des lampes, appelĆ©es traditionnellement diya. Dans de nombreuses rĆ©gions de l’Inde le programme des festivitĆ©s prĆ©voit des spectacles pyrotechniques. Le ā€œProjet Udishaā€, qui nous arrive de Bombay, nous inviteĀ  Ć  ā€œ illuminer la faƧade de notre maison en souvenir de la victoire de l’Amour qui est dans notre cœur et que nous voulons faire grandir chaque jour envers tous, Ć  commencer par notre propre familleā€.   Voir la page Facebook UDISHA PROGETTO MUMBAI INDIA https://www.facebook.com/udishaprogetto.mumbaiindia

Ɖvangile vĆ©cu : ā€œVoilĆ  que je suis Ć  ta porte et que je frappeā€

Une communautĆ© Ć©ducative Je suis directrice d’école dans un village pauvre et isolĆ©, où le taux de chĆ“mage et d’absentĆ©isme scolaire est trĆØs Ć©levĆ©. AprĆØs avoir construit des rapports profonds avec les Ć©lĆØves, leur famille, les collĆØgues et les employĆ©s de l’école, j’ai eu la joie de voir naĆ®tre une « communautĆ© Ć©ducativeĀ Ā» caractĆ©risĆ©e par la promotion de la dignitĆ© de la personne et l’ouverture aux autres. Afin d’aider les enfants Ć  ne pas abandonner l’école, en plus de parrainages d’élĆØves Ć©lĆØves et de leur famille, nous avons dĆ©marrĆ© un centre de production artisanale. Ce projet a aussi reƧu l’aval prĆ©sidentiel. Depuis quelque temps je dois limiter mon activitĆ© pour raison de santĆ©, mais tant que je serai en vie je lutterai pour que l’éducation aide chacun Ć  dĆ©couvrir ses propres valeurs et l’amour de Dieu. I.-Argentine)   Ā La souffrance de l’autre AprĆØs le suicide de mon frĆØre, la famille a subi un grand contrecoup. La vie n’était plus la mĆŖme. J’ai commencĆ© Ć  avoir des doutes sur la foi. Mes journĆ©es devenaient toujours plus vides. Un jour je me suis rendu compte que mon attitude n’aidait pas mes parents. Alors j’ai rassemblĆ© toutes mes forces pour accueillir leur souffrance et faire en sorte qu’ils sentent moins le poids de cette tragĆ©die. C’est ainsi que,lentement, j’ai senti mes blessures se refermer. Cette conquĆŖte m’aide encore maintenant que je suis devenue maman Ć  mon tour. (O.M. – Allemagne)   Ā J’ai laissĆ© de la place aux autres A 24 ans je me suis mariĆ©e avec Marcello. Une profonde entente nous unissait ainsi que le projet de former une belle famille dans une foi partagĆ©e. 15 ans plus tard, Ć  cause d’un incident, Marcello m’a quittĆ©e. Pendant six ans je suis restĆ©e enfermĆ©e dans mon « pourquoiĀ ?Ā Ā», jusqu’à ce que j’accepte l’invitation Ć  une rencontre. Entendre parler de Dieu Amour m’a bouleversĆ©e. Petit Ć  petit quelque chose a changĆ© en moi. Puis lorsque j’ai entendu que, par amour pour nous, Ā« JĆ©sus a Ć©prouvĆ© sur la croix la souffrance de se sentir abandonnĆ© du PĆØre, alors mon cri a commencĆ© Ć  acquĆ©rir du sensĀ Ā». Ma situation n’avait pas changĆ©, je restais veuve, mais l’amour recommenƧait Ć  prendre vie en moi. En regardant autour de moi, j’ai rencontrĆ© beaucoup de personnes qui faisaient elles aussi l’expĆ©rience d’un grand vide. Plus je leur laissais la place, plus Dieu me remplissait de paix. (A. – Italie)   Ā Pour celui qui entre aprĆØs moi Je suis enseignant. A la fin du cours, j’essaie de faire en sorte que la salle soit accueillante pour celui qui entrera aprĆØsĀ : je laisse le bureau en ordre, le tableau effacĆ©, les fenĆŖtres ouvertes pour changer l’air. Nous avons Ć  disposition deux corbeilles, une pour les papiers et l’autre pour le reste. Il m’arrive parfois de Ā les trouver en dĆ©sordre, j’essaie alors de trier les dĆ©chets et les remettre Ć  leur place. MĆŖme si je perds quelques minutes de pause qui me seraient utiles pour rĆ©cupĆ©rer de l’énergie, je crois que c’est cependant un temps bien « perduĀ Ā».(A– Suisse) Ā (A. – Suisse) Ā La relation avant tout Ā Au cours de leur adolescence, les premiĆØres incomprĆ©hensions ont commencĆ© avec nos enfants. Des tensions ont aussi surgi entre mon mari et moi car nous avions des maniĆØres diffĆ©rentes d’affronter les situations. Lorsque nous nous sommes aperƧu que nous Ć©tions en train de perdre la relation avec les enfants, en particulier avec l’un d’entre eux, nous avons compris qu’il valait mieux aller au-delĆ  de nos propres idĆ©es, et nous mettre Ć  aimer en premier en essayant de construire une bonne relation entre nous et avec eux. Ils sont maintenant tous adultes, mais nous sommes conscients que notre rĆ“le Ć©ducatif n’est pas terminĆ©, au contraire. (Mariolina – Italie)

Faim et nourriture Ơ la dƩchetterie

Faim et nourriture Ơ la dƩchetterie

Avec une Ć©conomie en croissance trĆØs rapide, l’Inde est un Pays qui va vers une amĆ©lioration constante de l’espĆ©rance de vie, du taux d’alphabĆ©tisation et de l’état de santĆ©. Mais, parmi ses 1,2 milliards d’habitants, les conditions de vie de ceux qui vivent dans les rĆ©gions les plus pauvres sont encore difficiles. Bien que figurant au rang des puissances Ć©conomiques, elle est encore confrontĆ©e Ć  Ā la mortalitĆ© due Ć  la malnutrition.Chaque soir, en Inde, 200 millions de personnes cherchent Ć  s’endormir malgrĆ© les crampes que procure la faim. Chaque jour 3000 enfants meurent de faim. A Bombay, d’où nous Ć©crit Sunny, de la communautĆ© des Focolari, arrivent chaque jour des milliers de personnes atteintes du cancer. ā€œLeurs familles, pendant l’hospitalisation, dorment Ć  la belle Ć©toile, aux abords de l’hĆ“pital, privĆ©es de toutā€. Il s’agit de situations de pauvretĆ© alarmantes, surtout quand on pense aux grandes quantitĆ©s de nourriture gaspillĆ©e, des denrĆ©es alimentaires tout Ć  fait comestibles, carrĆ©ment jetĆ©es, aprĆØs les mariages, les banquets, les cĆ©rĆ©monies, les fĆŖtes de famille. Le Pays compte parmi les plus grands producteurs mondiaux de produits alimentaires, mais en mĆŖme temps il en gaspille une bonne partie. Parmi les causes il y a aussi le dysfonctionnement du systĆØme de transport et de stockage en magasin, ainsi que celui de la ā€œchaĆ®ne du froidā€: en 2017, selon les estimations du MinistĆØre de l’Agriculture de l’Inde, le montant des pertes rĆ©sultant du gaspillage alimentaire (pas seulement en termes de produits agricoles et alimentaires, mais aussi de consommation d’eau et d’énergie) s’élĆØve entre 8 et 15 milliards de dollars par an. Depuis 2017 l’ONG RotiBank travaille au ramassage de la nourriture Ć©cartĆ©e ou Ć  peine prĆ©parĆ©e par des Ć©tablissements, comme les hĆ“tels et les restaurants, pour les acheminer de faƧon sĆ»re vers les bidonvilles ou les personnes qui vivent dans la rue. ā€œRotiā€ est un pain rond typiquement indien, un mĆ©lange d’eau et de farine complĆØte, qu’on peut aussi faire cuire sur la pierre. AprĆØs avoir reƧu en don un fourgon, la RotiBank est en train de travailler Ć  l’augmentation du nombre de moyens et de personnes mobilisĆ©s. Parmi elles beaucoup d’enfants ou de travailleurs qui n’ont pas un salaire suffisant pour rĆ©ussir Ć  survivre. Cette action Ć  but non-lucratif se double d’un rĆ©seau de bĆ©nĆ©voles qui, aprĆØs une journĆ©e de travail normal, prennent part au ramassage et Ć  la distribution des restes de nourriture. ā€œIl est essentiel – peut-on lire dans la prĆ©sentation de cette initiative – de rĆ©orienter l’excĆØs de nourriture parfaitement comestible et destinĆ©e Ć  la poubelle vers les personnes qui en ont rĆ©ellement besoinā€. Sunny prĆ©cise: ā€œ Nous avons dĆ©cidĆ© d’aller sur le terrain et de faire une campagne de sensibilisation pour soutenir cette ONG. Environ 45 personnes de la communautĆ© du Focolare de Bombay se sont mises Ć  disposition pour servir les repas. Ce fut aussi l’occasion de vĆ©rifier notre propre faƧon de faire nos achats et de comprendre que chaque jour nous pourrions mettre de cĆ“tĆ© quelque chose pour permettre Ć  ces familles de manger. Il Ć©tait Ć©mouvant de voir combien de personnes attendaient de recevoir un peu de quoi manger. Un des participants a dit:ā€ Je suis heureux d’être venu faire cette expĆ©rience. Je n’oublierai jamais l’expression des visages des personnes qui faisaient la queueā€ Nous devrions peut-ĆŖtre tous les voir.   Chiara Favotti  

L’Esprit Saint, Ć¢me de l’Eglise

L’Esprit Saint, Ć¢me de l’Eglise

Ils ont choisi la SuĆØde pour son impact profond dans le cheminement œcumĆ©nique. Les 40 Ć©vĆŖques de diffĆ©rentes Eglises chrĆ©tiennes, amis des Focolari se rĆ©uniront du 6 au 9 novembre prochain. La rencontre se dĆ©roulera deux ans aprĆØs la prĆ©cĆ©dente de Lund qui a donnĆ© une nouvelle impulsion au dialogue œcumĆ©nique : dans la dĆ©claration commune signĆ©e par le pape FranƧois et l’évĆŖque Munib Younan, alors prĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration LuthĆ©rienne Mondiale. On peut y lire entre autre : Ā« Nous nous engageons Ć  tĆ©moigner ensemble de la grĆ¢ce misĆ©ricordieuse de Dieu, rendue visible en Christ crucifiĆ© et ressuscitĆ©. Nous nous engageons Ć  grandir par la suite dans la communion enracinĆ©e dans le baptĆŖme, et en mĆŖme temps nous essayons d’effacer les obstacles restants qui nous empĆŖchent de retrouver la pleine unitĆ© conforme Ć  la volontĆ© du Christ qui dĆ©sire que nous soyons une seule chose, afin que le monde croie (cf Jn 17,22) Ā». Tisser une communion qui devienne tĆ©moignage est la portĆ©e de ces congrĆØs pĆ©riodiques des Ć©vĆŖques amis des Focolari qui dĆ©sirent aussi approfondir la spiritualitĆ© de l’unitĆ© nĆ©e du charisme de Chiara Lubich. AprĆØs les Ć©tapes de JĆ©rusalem, Constantinople (Istanbul), Londres, Augsbourg, Katowice et d’autres villes significatives dans le chemin œcumĆ©nique, les participants des 12 Eglises chrĆ©tiennes, venant de 18 pays se rĆ©uniront pour rĆ©flĆ©chir sur le thĆØme : ā€œLe souffle de l’Esprit, l’Eglise et le monde d’aujourd’huiā€. Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, sera prĆ©sente et dĆ©veloppera le thĆØme : Ā« L’Esprit Saint, Ć¢me de l’Eglise, dans l’expĆ©rience et la pensĆ©e de Chiara Lubich Ā». D’autres thĆ©matiques dans le domaine : du dĆ©fi œcumĆ©nique aujourd’hui dans les diffĆ©rentes rĆ©gions gĆ©ographiques, au sens de la rĆ©conciliation dans la culture contemporaine, au renouvellement de l’Eglise, Ć  la synodalitĆ©. Un espace sera dĆ©diĆ© Ć  la commĆ©moration commune de la RĆ©forme (2017) et Ć  sa signification pour les Eglises aujourd’hui. Stefania Tanesini

Jésus notre frère

Ā«En JĆ©sus, Dieu s’est fait tout simplement notre frĆØre, il ne s’est pas contentĆ© de se mettre Ć  nos cĆ“tĆ©s, mais il est entrĆ© en nous, dans notre cœur, dans nos plaies. Il a fait siennes les plaies de l’homme, de sorte que la plaie de Dieu qui brĆ»le en l’homme est devenue, en cet homme JĆ©sus de Nazareth, plaie de Dieu. Et lorsqu’il ditĀ : ā€˜Je suis le chemin’, nous ne pouvons que nous tourner vers son cĆ“tĆ© ouvert, sa plaie, et y trouver le chemin. Ce n’est certes pas facile, encore moins Ć©vident. Mais si lā€˜on essaie, si l’on tente, et qu’on risque, nous nous rendons compte que le chemin c’est LuiĀ Ā». (tirĆ© d’une homĆ©lie de 1993) ā€œEn JĆ©sus il est manifeste que le Dieu qui jusqu’alors dans l’histoire de son peuple semblait s’être tu, ne s’est pas endormi, n’est pas devenu muet. Il vient, prend ses pauvres, les accueille. Il ne le fait cependant pas dans un geste Ć©clair, fruit de sa toute-puissance, mais par la petite route, le chemin de JĆ©sus, la voie de l’effacement, du serviceĀ : le chemin de la croixĀ Ā». (tirĆ© d’un discours Ć  la radio du 17.9.1978) ā€œJĆ©sus fut accusĆ© d’être l’ami des publicains et des pĆ©cheurs, d’avoir vĆ©cu en ā€˜mauvaise compagnieā€. Bien entendu, son comportement prĆŖtait Ć  des sous-entendus, comme si, Ć  son propos, on pouvait se limiter Ć  lui attribuer une simple critique envers l’ordre Ć©tabli, une simple et sympathique extravagance, une simple protestation contre l’establishment et les valeurs bien Ć©tablies. NonĀ : pour JĆ©sus, dans lequel bat le cœur de Dieu, tout l’intĆ©resse, tous l’intĆ©ressent. La marginalitĆ© ne l’intĆ©resse pas en tant que telle, mais en tant que faisant partie du tout. « Lui aussi est fils d’AbrahamĀ Ā» (Lc 19,9)Ā : par cette phrase JĆ©sus justifiait, face aux aux hommes soi-disant ā€˜bien pensants’ et Ć  tous ceux qui se drapaient de lĆ©galisme extĆ©rieur, sa propre amitiĆ© avec ZachĆ©e, le publicainĀ Ā». (TirĆ© d’un article, dĆ©cembre 1973)

LancĆ©s Ć  l’infini

  Les saints sont des grands. Ils ont vu leur grandeur dans le Seigneur et, enfants de Dieu, ils jouent pour lui tout ce qu’ils ont. Ils donnent sans demander, leur vie, leur Ć¢me, leur joie, tout ce qui les lie Ć  la terre, toute richesse. Libres et seuls, projetĆ©s vers l’infini, ils attendent que l’amour les introduise dans les royaumes Ć©ternels. Mais, dĆØs ici-bas, leur cœur s’emplit d’amour, du vĆ©ritable amour, du seul amour qui rassasie et console, l’amour qui brise toute rĆ©sistance et fait jaillir des larmes nouvelles. AhĀ ! Aucun homme ne sait ce qu’est un saint. Il a donnĆ©, maintenant il reƧoit, et un flot incessant passe entre ciel et terre, lie la terre au ciel, coule des abĆ®mes, ivresse rare, source cĆ©leste qui ne s’arrĆŖte pas au saint, mais dĆ©borde sur ceux qui sont fatiguĆ©s, mortels, aveugles et paralysĆ©s et pĆ©nĆØtre, irrigue, soulage, attire et sauve. Si tu veux connaĆ®tre l’amour, demande-le aux saints.   Chiara LubichĀ :Ā PensĆ©e et SpiritualitĆ©, Nouvelle CitĆ©, 2003, p.168

Une entreprise ā€œfamily friendlyā€

Une entreprise ā€œfamily friendlyā€

Elle s’appelle Ā« Temps Sans Tension, TST Ā», programme de conciliation entre travail et famille qui a donnĆ© comme fruit, au sein de la CoopĆ©rative sociale adhĆ©rant Ć  l’Edc, Ā« Le Sentier d’Ariane Ā» (dans les environs de GĆŖnes, au nord de l’Italie), le premier prix de la 41ĆØme Ć©dition des Usines Family Friendly dĆ©cernĆ© par le Forum des associations familiales du Lazio. La coopĆ©rative, qui fait partie du rĆ©seau du Consortium Tassano Servizi Territoriali, œuvre principalement dans le domaine de l’assistance Ć  domicile, de l’éducation, des services scolaires et de l’orientation professionnelle. Le programme TST prĆ©voit une sĆ©rie de services spĆ©cifiques pour les employĆ©s (Guichet Conciliation, Guichet Famille, Service conseil, TĆ©lĆ©travail, Travail Ć  distance, Banque pour l’amĆ©lioration des horaires, Actions d’information pour la gestion, Figure Jolly, sans oublier les Parcours en vue de favoriser la rĆ©insertion aprĆØs une pĆ©riode d’absence de travail sur la base d’accord prĆ©alable). Ces services ont Ć©tĆ© d’une grande efficacitĆ© pour crĆ©er un climat positif au sein de l’entreprise, fondĆ© sur des rapports authentiques de collaboration et de coopĆ©ration. NĆ©e en 1996 d’une initiative de neuf jeunes femmes qui ont mis en commun pendant un an leur salaire, en le rĆ©investissant dans la formation et le dĆ©veloppement, aujourd’hui le Sentier d’Ariane compte plus de 130 associĆ©s, dont 85% de femmes. La cohĆ©sion du groupe de dĆ©part et la rencontre avec quelques-uns des pionniers de la coopĆ©ration locale, inspirĆ©s des valeurs du projet de l’économie de communion, lancĆ© par Chiara Lubich en 1991, ont constituĆ© les bases sur lesquelles l’entreprise s’est dĆ©veloppĆ©e. La CoopĆ©rative Le Sentier d’Ariane a intĆ©grĆ© dĆØs sa constitution, les politiques d’entreprise ā€œfamily friendlyā€ qui ont influencĆ© positivement les autres rĆ©alitĆ©s au sein des entreprises qui sont reliĆ©es Ć  elle. Une organisation où la nouvelle d’une grossesse est toujours une bonne nouvelle, où l’on peut vivre sereinement la maternitĆ© et le retour au travail. Mais c’est aussi une entreprise où les femmes qui ne sont pas mĆØres, crĆ©ent des nouveautĆ©s parce qu’elles savent amorcer des processus positifs d’amĆ©lioration de l’organisation pour une harmonisation entre temps de travail et temps dĆ©diĆ© Ć  la famille. Parce que les nĆ©cessitĆ©s des personnes et des familles sont nombreuses. ā€œ Si nous retournons aux origines du mot ā€œĆ©conomieā€ on trouve le mot ā€œmaisonā€. Pour nous dans l’entreprise, nous ne pouvons pas nous sentir des personnes sĆ©parĆ©es. On ne peut pas ĆŖtre des travailleurs et lorsqu’on rentre Ć  la maison, ĆŖtre des parents. La personne est unique et en tant que telle doit pouvoir vivre aussi l’expĆ©rience de travailleur Ā» a commentĆ© la prĆ©sidente, Simona Rizzi, en recevant le prix le 9 octobre dernier, auprĆØs de la chambre des dĆ©putĆ©s Ć  Rome. La motivation du prix mentionnait entre autre : Ā« Une rĆ©alitĆ© dotĆ©e d’une vision particuliĆØrement attentive Ć  la personne qui, en partant des nĆ©cessitĆ©s de ses employĆ©s, a instituĆ© une organisation flexible nouvelle et articulĆ©e. Elle a organisĆ© un rĆ©seau concret aussi bien Ć  l’intĆ©rieur de l’entreprise que sur le territoire en construisant un tissu de relations sociales et Ć©conomiques afin de trouver des solutions appropriĆ©es aux exigences d’harmonisation de la vie de travailleur et la vie familiale Ā». ā€œCe rĆ©sultat est le fruit d’un long parcours fait par la coopĆ©rative, depuis ses origines jusqu’aujourd’hui. Un parcours qui s’est dĆ©veloppĆ© Ć  travers beaucoup d’expĆ©riences significatives durant ces derniĆØres annĆ©es, a ajoutĆ© Simona Rizzi. Ce sont les femmes qui ont gagnĆ© le prix, leur capacitĆ© de constituer une entreprise Ć  taille humaine et de faire de l’économie Ć  mesure de communautĆ© Ā». Ā« Les entreprises qui adoptent la conciliation comme praxis de base, ont comme effet une Ć©lĆ©vation de la productivitĆ©, mais pas seulement. Les femmes qui y travaillent occupent avant les autres des postes de responsabilitĆ© dans l’organisation Ć  haut niveau Ā» a commentĆ© le Ministre pour la Politique de la famille et du handicap, qui est intervenu durant la remise du prix. Source: www.edc-online.org

Maintenant commence le Synode.

Maintenant commence le Synode.

ā€˜ā€™C’est souvent au plus jeune que le Seigneur rĆ©vĆØle la solution la meilleure’’. Ce sont les paroles de Saint BenoĆ®t, contenues dans la ā€˜ā€™RĆØgle’’. Les mĆŖmes reprises par le Pape FranƧois, Ć  l’occasion de l’annonce de la XVĆØme AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale Ordinaire du Synode des ƉvĆŖques du 3 au 28 octobre, qui s’est Ć  peine terminĆ©e. PrĆ©cĆ©dĆ© par l’élaboration d’un Document prĆ©paratoire (janvier 2017), d’un questionnaire dans diffĆ©rentes langues et d’une RĆ©union prĆ©-synodale, (mars 2018), avec la participation d’environ trois cent jeunes, et plusieurs milliers Ć  travers les rĆ©seaux sociaux, le Synode a Ć©tĆ© le moment final d’un cheminement long et articulĆ©. Un cheminement d’écoute rĆ©ciproque, d’attention, de dialogue ouvert et franc ’’avec’’ et ā€˜ā€™sur’’ les nouvelles gĆ©nĆ©rations. Une donnĆ©e : seulement de l’Ouganda sont arrivĆ©es 16 mille rĆ©ponses aux questions. En ligne directe avec les prĆ©cĆ©dentes AssemblĆ©es, le Synode a eu un fil conducteur : le renouvellement de l’Église et de la sociĆ©tĆ© Ć  partir – comme l’a expliquĆ© le cardinal Lorenzo Baldisseri, SecrĆ©taire GĆ©nĆ©ral du Synode des ƉvĆŖques, lors de la confĆ©rence de presse inaugurale – de ses fondements : ā€˜ā€™la famille et les jeunes qui garantissent les gĆ©nĆ©rations futures’’. Ā« La jeunesse ne dure pas toute la vie – a affirmĆ© Mgr. Rino Fisichella, prĆ©sident du Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle Ć©vangĆ©lisation – la jeunesse selon l’état civil se termine Ć  un certain moment. Mais ce qui reste, c’est de l’avoir vĆ©cue avec intensitĆ©. La chose la plus importante est de donner un sens au grand don de la vie qui a Ć©tĆ© dĆ©posĆ© entre nos mains Ā». Un cĆ©lĆ©bration solennelle et la publication d’un Document final ont conclu, dimanche passĆ©, l’AssemblĆ©e. Plus de 250 PĆØres synodaux y ont participĆ©, dont deux, issus pour la premiĆØre fois de la Chine continentale. Une quarantaine les jeunes en-dessous de 30 ans, en tant qu ā€˜auditeurs libres. Une prĆ©sence significative, exubĆ©rante, et parfois bruyante, toujours active sur les canaux numĆ©riques avec la publication de post et selfies avec le Pape ou les PĆØres, rencontrĆ©s d’une maniĆØre informelle le long des couloirs, dans les moments de pause, ou dans les lieux officiels comme celui des cercles mineurs. Toujours disponibles pour un Ć©change d’égal Ć  Ć©gal et pour offrir une contribution, faite de critiques constructives ou de propositions concrĆØtes. Sans aucune crainte des titres ronflants ou des cheveux blancs, en faisant propre l’invitation du Pape Ć  Ā« s’agripper Ć  la barque de l’Église qui, malgrĆ© le fait qu’elle traverse les tempĆŖtes impitoyables du monde, continue Ć  offrir Ć  tous, refuge et hospitalitĆ© Ā». Cela vaut la peine, avait-il dit, de Ā« se mettre Ć  l’écoute les uns des autres Ā». Ā« Un Synode Ć  la signification trĆØs particuliĆØre – a affirmĆ© le Cardinal Reinhard Marx, ArchevĆŖque de ā€˜München und Freising’, prĆ©sident de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale allemande, dans un des nombreux briefing avec les journalistes – un lieu d’apprentissage concernant la jeunesse Ā», que les pĆØres synodaux ont voulu sonder sous tous ses aspects, grĆ¢ce Ć  la contribution des personnes directement intĆ©ressĆ©es. Rapport entre le monde virtuel et rĆ©el, migration, rĆ“le de l’école et de l’universitĆ©, vie dans les paroisses et les formations des catĆ©chistes, relations et amitiĆ©s sont seulement quelques-uns des thĆØmes traitĆ©s. Ā« On a aussi parlĆ© de la pastorale numĆ©rique, de comment l’Église peut s’y retrouver dans le monde des rĆ©seaux sociaux Ā», a dit Paolo Ruffini, PrĆ©fet du MinistĆØre pour la Communication. Ā« Nous avons les mĆŖmes problĆØmes – a soulignĆ© Mgr. Andrew Nkea Fuanya, ƉvĆŖque de Mamfe au Cameroun – mais nous les affrontons Ć  partir de points de vue diffĆ©rents. Les Ɖglises au Cameroun sont pleines Ć  craquer, mais les jeunes ne sont pas contents Ć  cause des nombreux problĆØmes que rencontre l’Afrique. Comment les aider ? Nous sommes tous occupĆ©s Ć  chercher la mĆŖme solution Ā». Un Synode sur les jeunes avec les jeunes – a affirmĆ© aux micros de Vatican News, Mgr. Tadeusz Kondrusiewicz, archevĆŖque de Minsk-Mohilev et prĆ©sident de la ConfĆ©rence Ɖpiscopale de BiĆ©lorussie – qui le rend particuliĆØrement dynamique car les jeunes sont toujours en chemin Ā». Ā« Je vis la surprise de la proximitĆ© des thĆØmes qui s’affrontent dans les dĆ©fis de l’Église d’aujourd’hui tout en Ć©tant dans la diversitĆ© des situations Ā» a affirmĆ© le Pasteur Marco Fornerone, de l’Église ƉvangĆ©lique de Rome, prĆ©sent en qualitĆ© de dĆ©lĆ©guĆ© fraternel (huit en tout sont prĆ©sents). Au cours de l’AssemblĆ©e, le 6 octobre, a eu lieu une rencontre particuliĆØre entre les jeunes, le Pape et les PĆØres synodaux, dans le cadre de l’Auditoire Paul VI, avec comme titre ā€˜ā€™Nous, Uniques, solidaires, crĆ©atifs’’. Comme fil conducteur, trois thĆØmes : la recherche de la propre identitĆ©, les relations et la vie comme service et la donation. Nombreux ont Ć©tĆ© les tĆ©moignages de vie, d’étude, de travail et sur la difficultĆ© de faire des choix pour le futur, le tout, entrecoupĆ© par des moments musicaux et artistiques. Et enfin, au terme du Synode, un dernier don du Pape aux jeunes auditeurs, le petit volume ā€˜ā€™Docat’’ (Ɖditions San Paolo), avec un recueil de la doctrine sociale de l’Église, depuis la ā€˜ā€™Rerum Novarum’’ de LĆ©on XIII (1891) jusqu’aux derniers textes de FranƧois. Un manuel, structurĆ© en questions et rĆ©ponses autour du thĆØme du rĆ“le de l’homme dans l’Église et dans la sociĆ©tĆ©, qui sera certainement un guide pour le chemin qui s’ouvre maintenant. Chiara Favotti

Adopter la culture de l’autre

Adopter la culture de l’autre

Je suis mĆ©decin gĆ©nĆ©raliste et j’appartiens Ć  l’Église orthodoxe russe. En tant que personne et croyante j’ai Ć©tĆ© formĆ©e par mon curĆ© et la spiritualitĆ© de Chiara Lubich. J’étais encore jeune lorsque, au contact avec les focolarines de Moscou, j’ai senti l’appel Ć  suivre Dieu de maniĆØre radicale et depuis sept ans j’habite au focolare de Belgrade (Serbie). En Serbie il existe une fĆŖte particuliĆØre, uniqueĀ : la fĆŖte de la Slava, que les familles cĆ©lĆØbrent le jour du saint protecteur de cette familleĀ : pour le peuple serbe, la Slava est aussi ancienne que le christianisme lui-mĆŖme. Aucune nation chrĆ©tienne n’a ce genre de cĆ©lĆ©bration, Ć  part les orthodoxes serbes. Pour une famille serbe, la Slava vient tout de suite aprĆØs PĆ¢que et NoĆ«l par ordre d’importance. Les missionnaires chrĆ©tiens orthodoxes, qui ont converti les serbes Ć  la foi orthodoxe, ont aussi christianisĆ© leurs coutumes. En devenant chrĆ©tiens orthodoxes, les Serbes acceptĆØrent le saint ou les saints du jour où ils Ć©taient baptisĆ©s. En ce qui concerne la culture serbe, la Slava s’est transmise de maniĆØre unique et ininterrompue dans toute l’histoire du peuple serbe orthodoxe. Puisque les Serbes se trouvaient dans une rĆ©gion entre l’Orient et l’Occident, entre des cultures diffĆ©rentes, la Slava est devenue une fĆŖte avec son identitĆ©, son nom et sa propre existence. MĆŖme des organisations culturelles et sociales de la ville et jusqu’à des unitĆ©s militaires en observent les ritesĀ ; la maison est ouverte Ć  tous ceux qui viennent. Notre focolare est composĆ© de focolarines catholiques de diffĆ©rentes nations et de moi-mĆŖme. Depuis longtemps nous dĆ©sirions faire nĆ“tre cette si belle tradition du peuple serbe et la vivre avec nos frĆØres et sœurs. Pour choisir le saint protecteur, dans l’esprit œcumĆ©nique du focolare, notre ami moine, le pĆØre Djordje, nous a aidĆ©es et nous a proposĆ© de fĆŖter les saintes femmes « mironosicesĀ Ā» (les « femmes qui se sont rendues au sĆ©pulcre avec les arĆ“mesĀ Ā»), auxquelles l’Église orthodoxe dĆ©die une semaine entiĆØre Ć  partir du deuxiĆØme dimanche de PĆ¢ques. Nous avons pu ainsi commencer Ć  cĆ©lĆ©brer la Slava du focolare depuis quatre ans. Nombre de nos amis orthodoxes ont Ć©tĆ© enthousiastes de notre dĆ©cision et nous aident Ć  prĆ©parer ce qui est nĆ©cessaire pour la fĆŖte. Chaque annĆ©e, le dimanche des saintes femmes qui se sont rendues au sĆ©pulcre, nous accueillons au focolare nos amis des diffĆ©rentes Ɖglises, parmi lesquels aussi nos voisins, quelques collĆØgues de travail, ouvriers ou mĆ©decins. Le moment le plus important – le rite du partage du pain de Slava – est cĆ©lĆ©brĆ© par notre ami le pĆØre Djordje, devant l’icĆ“ne des femmes du sĆ©pulcre. On commence par une priĆØre dans le recueillement, accompagnĆ©e de chants, puis dans l’émotion, nous tenant tous par la main, nous prions selon la tradition de la fĆŖte de la Slava. La premiĆØre fois que le pĆØre Djordje a prononcĆ© la bĆ©nĆ©diction, il a indiquĆ© les saintes femmes du sĆ©pulcre comme modĆØles et protectrices du focolare en nous encourageant, Ć  l’exemple des femmes qui ont suivi JĆ©sus, Ć  ĆŖtre « comme le sel qui transforme la sociĆ©tĆ© et le monde tout autourĀ Ā». Le rite est suivi par l’agape, avec diffĆ©rentes spĆ©cialitĆ©s culinaires, dans une atmosphĆØre de fĆŖte et de communion, comme dans une famille. Une de nos connaissances nous a dit qu’elle voyait dans ce pas « une vĆ©ritable inculturation qui apprĆ©cie et s’approprie la culture de l’autreĀ : un christianisme authentiqueĀ Ā». Nuova UmanitĆ , n. 231, p. 75

Nostra Aetate

Nostra Aetate

Il y a 53 ans, le 28 octobre 1965, le Pape Paul VI, rĆ©cemment canonisĆ©, signait un document historique, la Ā ā€œDĆ©claration sur les relations de l’Église avec les religions non chrĆ©tiennesā€, connue sous le nom de Nostra Aetate (En notre temps). Dans cette DĆ©claration il est affirmĆ© que ā€œL’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considĆØre avec un respect sincĆØre ces faƧons d’agir et de vivre, ces prĆ©ceptes et ces enseignements qui, quoiqu’ils diffĆØrent sous bien des rapports de ce qu’elle-mĆŖme tient et propose, cependant reflĆØtent souvent un rayon de cette vĆ©ritĆ© qui illumine tous les hommesā€. Elle souligne cependant que l’Église ā€œest tenue d’annoncer le Christ qui est ā€œchemin, vĆ©ritĆ© et vieā€ (Jn 14, 6), en qui les hommes doivent trouver la plĆ©nitude de la vie religieuse et en qui Dieu a rĆ©conciliĆ© Ā avec lui toutes chosesā€. La DĆ©claration encourage les chrĆ©tiens ā€œafin, qu’avec prudence et charitĆ©, au moyen du dialogue et de la collaboration avec les fidĆØles des autres religions, et tout en tĆ©moignant de la foi et de la vie chrĆ©tiennes, ils reconnaissent, prĆ©servent et fassent grandir les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en euxā€. Lire le texte intĆ©gral  

La priĆØre pour l’unitĆ©

La priĆØre pour l’unitĆ©

Photo d’archive: Pasquale Foresi avec les jeunes du Mouvement des Focolari

Les passages de l’Évangile qui s’y rapportent se trouventĀ  au chapitre 17 de l’Évangile de Jean, elles sont denses d’expressions aux nombreuses significations: leur Ā lecture conduit Chiara Lubich et ses premiĆØres compagnes Ć  faire d’elles la ā€œ Grande Charte ā€œ du Mouvement des Focolari qui Ć©tait Ā alors en train de naĆ®tre. ā€œAfin que tous soient un. Comme toi, PĆØre, tu es en moi et moi en toi,Ā  qu’ils soient eux aussi en nous une seule chose, afin que le monde croie que tu m’as envoyĆ©ā€. ā€œAfin que tous soient unā€. C’est une phrase qui se rapporte au verset prĆ©cĆ©dent, où JĆ©sus prie aussi pour ceux qui Ć  travers la parole des apĆ“tres auront cru en lui: aussi est-ce la Parole qui nous faitĀ  un: UnitĆ© des esprits autour de la puissance unifiante de la Parole qui est le Christ. Cette Parole franchira le cours des siĆØcles, Ć  travers les cultures les plus variĆ©es, elle pourra s’ouvrir Ć  de nombreuses interprĆ©tations, mais elle restera toujours une etĀ  fera Ā de ceux qui l’accueilleront une seule chose. Une autre caractĆ©ristique de cette unitĆ©: Ā tandis que, par exemple, dans les Ć©coles philosophiques, pour rester unis il suffit de ne pas s’éloigner des intuitions fondamentales du maĆ®tre, l’unitĆ© chrĆ©tienne est vitale. Elle est unitĆ© de l’esprit et du cœur, elle est famille. ā€œTousā€. Le mot indique la plus absolue et la plus ample universalitĆ© sans exceptions […]. Dans le verset, ā€œtousā€ est liĆ© Ć  ā€œune seule choseā€. Ce sont deux points caractĆ©ristiques de l’Église: la catholicitĆ© et l’unitĆ©. Paul insiste sur cette vocation chrĆ©tienne Ć  l’unitĆ© quand il Ć©crit aux ƉphĆ©siens: ā€œUn seul corps, un seul esprit, comme une seule est l’espĆ©rance Ć  laquelle vous ĆŖtes appelĆ©s, celle de votre vocation; un seul Seigneur, une seule foi, une seul baptĆŖme. Un seul Dieu PĆØre de tous, qui est au-dessus de tous, qui agit au moyen de tous et qui est prĆ©sent en tousā€. (Eph. 4, 4-6). Ā  Pasquale Foresi, Luce che si incarna (LumiĆØre qui s’incarne). Commentaire aux 12 points de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, CittĆ  Nuova editrice, 2014Ā  p.131

Des personnes au centre de l’action

Des personnes au centre de l’action

ā€œCet Ć©tĆ© j’ai participĆ© au programme de stage du rĆ©seau des entreprises qui adhĆØrent Ć  l’Économie de Communion aux Ɖtats Unis. C’est ainsi que, comme complĆ©ment de mes deux annĆ©es de formation auprĆØs de l’Institut Universitaire Sophia, dans la citĆ© pilote internationale de Loppiano (Italie), je me suis rendue, en juillet et en aoĆ»t, dans l’État de l’Indiana. Je pensais que cela aurait Ć©tĆ© seulement une expĆ©rience de recherche scientifique. MaisĀ  je me suis retrouvĆ©e immergĆ©e non seulement dans bon nombre d’activitĆ©s, mais aussi dans une aventure personnelle passionnante qui me sera utile Ć  l’avenir: il est nĆ©cessaire de laisser nos propres attentes pour accueillir en profondeur chaque expĆ©rience. Le programme du stage destinĆ© aux jeunes se dĆ©roulait auprĆØs de Mundell & Associates Inc.Ā (www.mundellassociates.com) dont le siĆØge est Ć  Indianapolis. Mais cette annĆ©e il y avait quelque chose en plus: les stagiaires avaient du temps pour partager aussi leurs compĆ©tences professionnelles au sein du Project Lia (www.projectilia.org), une autre entreprise EdC qui se dĆ©veloppe selon deux axes: l’impact social et l’impact environnemental. Ce fut une aubaine de pouvoir me familiariser aussi avec cet aspect du business. Et je n’ai pas perdu les occasions qui se sont prĆ©sentĆ©es Ć  moi! Je voudrais partager deux idĆ©es. Avant tout, je retiens que l’un des aspects les plus importants pour Ć©tudier, observer, et promouvoir l’EdC est la volontĆ© de collaborer.Ā Pour entrer dans les dynamiques relationnelles de cette proposition, il est nĆ©cessaire d’ouvrir son cœur, son esprit et ses yeuxĀ  sur ces petits dĆ©tails qui rendent chaque journĆ©e extraordinaire: l’encouragement rĆ©ciproque et l’accueil souriant, la reconnaissance de la valeur et de l’humanitĆ© de l’autre, la rencontre avec des personnes inconnues, la capacitĆ© de s’émerveiller, la recherche de l’équilibre entre les divers aspects de la vie, le choix de privilĆ©gier chaque occasion d’apprentissage, intĆ©grer de nouvelles informations, reconnaĆ®tre et soutenir le changement en acte, participer Ć  la transformation des concepts obsolĆØtes. L’EdC est une proposition diffĆ©rente des autres, parce que gĆ©rĆ©e par des personnes diffĆ©rentes. Ce n’est pas le modĆØle en soi, ce sont les personnes qui constituent le centre de l’action. Tandis que je me prĆ©parais Ć  partir je me demandais en fin de stage: comment dĆ©crirai-je cette expĆ©rience? Ce stage a Ć©tĆ© trĆØs mobilisateur: la rencontre avec Project Lia,Ā  une expĆ©rience d’entreprise innovante, m’a beaucoup apportĆ©. Entre autres, en travaillant trĆØs Ć©troitement avec Elizabeth Wallin, qui est Ć  l’origine du projet, je me suis projetĆ©e dans le futur et me suis vue en train Ā de surmonter des dĆ©fis et des moments difficiles. J’apprĆ©cie beaucoup d’avoir eu le temps de connaĆ®tre son histoire: cela m’ a permis de comprendre le business, mais aussi d’entrer en contact avec le cœur d’une entreprise qui a un objectif social. J’ai pu constater que la mise Ā en route d’une startup est un parcours trĆØs enrichissant. Tout le monde sait que dĆ©marrer une entreprise conduit Ć  dĆ©couvrir en permanence des rĆ©alitĆ©s toujours nouvelles, c’est un vĆ©ritable combat. En observant Elizabeth, jour aprĆØs jour, j’ai admirĆ© sa capacitĆ© de naviguer sur une mer toujours changeante. Donner vie Ć  une entreprise est une affaire d’intelligence mais aussi de cœur. Pour projeter une sociĆ©tĆ© EdC, il faut savoir sortir de son propre espace de confort pour aller Ć  la rencontre des autres, tels qu’ils sont. Cela demande de la patience, de l’humilitĆ©, de la flexibilitĆ©. Lorsque viendraĀ  le moment de me lancer Ć  mon tour dans Ā cette aventure, je me rapprocherai davantage de celle que je suis vraimentā€. Ā  Source: sophiauniversity.orgĀ  Lire aussi: Project Lia : transformer des vies  

Conduits par une vision prophƩtique

Conduits par une vision prophƩtique

Du 2 au 4 novembre se dĆ©roulera Ć  Castel Gandolfo (Rome Italie) l’évĆ©nement international Prophetic Economy, organisĆ© par divers mouvements et institutions internationales avec l’objectif Ā d’ouvrir de nouvelles voies de collaboration entre change-makers (personnes physiques, organisations privĆ©es et publiques) dans le monde entier. Il s’agit ā€œd’opĆ©rateurs de changementā€ qui, en adoptant des solutions durables au plan environnemental et social, travaillent et s’engagent dans des formes nouvelles et crĆ©atives d’Économie ProphĆ©tiqueā€ au service des personnes, spĆ©cialement les plus dĆ©favorisĆ©es, de l’environnement et de l’avenir. ā€œ Notre monde – affirment-ils – affronte une crise Ć©cologique et sociale. Les changements climatiques et l’augmentation des inĆ©galitĆ©s sont alimentĆ©s par des structures Ć©conomiques injustes, par des politiques Ć  court terme et des faƧons de venir en aide obsolĆØtes. Dans le monde entier de nombreuses personnes croient fermement dans le dĆ©veloppement humain et durable, travaillent sans relĆ¢che pour changer les rĆØgles et pour plus de Ā justice. Il est temps e nous mettre ensemble et d’être davantage que la somme des courants que nous sommesā€. L’évĆ©nement a Ć©tĆ© prĆ©cĆ©dĆ© par un concours Prophetic practices award 2018, auquel ont participĆ© 135 change-makers et organisations de 35 Pays. Les expĆ©riences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Vandana Shiva, JeffĀ  Sachs, Cristina Calvo et Stefano Zamagnani), seront prĆ©sentĆ©es en direct au cours de l’Ć©vĆ©nement. Lire: www.propheticeconomy.org

Une somme de beautƩs

Une somme de beautƩs

Au cœur de l’Europe, la Suisse, avec ses 7,8 millions d’habitants sur un territoire de 41 mille km, est un petit pays Ć  la grande variĆ©tĆ© linguistique, culturelle et religieuse, souvent montrĆ© comme un modĆØle rĆ©ussi d’intĆ©gration. La spiritualitĆ© de l’unitĆ©, particuliĆØrement indiquĆ©e Ć  un tissu social dĆ©jĆ  orientĆ© aux rapports et Ć  l’accueil rĆ©ciproque, s’est ici rapidement diffusĆ©e dĆØs les dĆ©buts des annĆ©es ā€˜60 et s’est enracinĆ©e avec de profondes racines. Plusieurs des intuitions Ć  propos des dĆ©veloppements successifs de la spiritualitĆ© des Focolari, sont liĆ©es Ć  des sĆ©jours estivaux de Chiara Lubich dans les vallĆ©es de la Suisse. Depuis 1975 est actif, Ć  Baar, dans le canton de Zoug, un Centre de Formation, ouvert Ć  tous, devenu avec le temps, le cœur de la citĆ©-pilote des focolari ā€˜ā€™Eckstein’’ (pierre angulaire) où travaillent quelques petites entreprises. Le Centre favorise des moments de contact et de rencontre, non seulement entre catholiques et rĆ©formĆ©s. A la fin du mois de septembre, dans la petite ville suisse, tout d’abord dans la Salle de la Commune, et donc dans les locaux du Centre, pour un groupe plus restreint de supĆ©rieurs et de responsables, a eu lieu, (avec une contribution ā€˜ā€™dans les coulisses’’des membres du focolare) une rencontre pour environ 400 religieux et religieuses appartenant Ć  quatre-vingt communautĆ©s, parmi lesquelles une dizaine de l’Église de la RĆ©forme et une communautĆ© orthodoxe, ainsi que des reprĆ©sentants des instituts sĆ©culiers, des mouvements, des communautĆ©s et familles ecclĆ©siales. Ā« Aujourd’hui, nous avons besoin de nous aider Ć  ĆŖtre un Ć  cĆ“tĆ© de l’autre, Ć  ne pas regarder nos barriĆØres et nos diversitĆ©s qui doivent rester. Mais nous devons faire de maniĆØre Ć  ce que toutes nos diversitĆ©s, resplendissent en une seule grande expĆ©rience, Ć  la suite du Christ, et de nos fondateurs Ā» a affirmĆ© le cardinal JoĆ£o Braz de Aviz, prĆ©sent Ć  la rencontre. Lors d’une interview, le PrĆ©fet pour la CongrĆ©gation de la Vie ConsacrĆ©e, a expliquĆ© : Ā« Toutes les diffĆ©rentes structures qui forment l’Église, les religieux, les religieuses, les ermites, les moines, les moniales, les frĆØres et sœurs, les instituts sĆ©culiers, tous sont en train de chercher une voie commune. Dans la culture actuelle, tout s’est rapprochĆ© Ā». Ā« En ce moment – explique-t-il – nous avons besoin d’un chemin Ć  faire ensemble, et nous aussi, des ordres, des congrĆ©gations, de la vie consacrĆ©e, nous avons besoin d’un instrument, d’un type de vie qui nous rapproche de toutes les maniĆØres possibles. Il ne s’agit pas du chemin parcouru auparavant qui devrait se conserver, celui d’une spiritualitĆ© individuelle. On doit passer Ć  une capacitĆ© Ć  regarder ensemble, de regarder l’autre avec la mĆŖme attention que nous nous regardons nous-mĆŖmes. Tout cela, nous sommes en train de l’apprendre, en commenƧant par nous, les cardinaux Ā». Et il a conclu : Ā« Je voudrais que nous tous nous puissions en ce moment, faire la somme de toutes nos beautĆ©s, et former cette grande unitĆ©, en rappelant ce que le Pape FranƧois dit : ā€˜ā€™L’unitĆ© ne se construit pas en dĆ©truisant, amis en harmonisant la diversité’’. C’est un chemin qui de temps Ć  autre crĆ©e un peu de fatigue, car nous devons apprendre Ć  sortir vers les autres, ā€˜ā€™le premier mouvement que nous devons faire pour aller vers l’autre’’, comme dit le Pape. Si nous ne sortons pas de nous-mĆŖmes, nous restons au centre. C’est ce qui est en train de naĆ®tre, ici, en Suisse, avec simplicitĆ©, comme si nous Ć©tions tous Ć  l’école de Marie Ā».