Mouvement des Focolari
ā€œ24 heures de LumiĆØreā€ revient

ā€œ24 heures de LumiĆØreā€ revient

Les 27 et 28 octobre prochains, dans la citĆ© pilote internationale de Loppiano (Italie), c’est Ć  nouveau le rendez-vous « 24 heures de LumiĆØreĀ Ā», dĆ©diĆ© Ć  la bienheureuse Chiara Luce Badano. Deux jours de priĆØres, de reprĆ©sentations, de tĆ©moignages et musique, en mĆ©moire de la bienheureuse Chiara Luce Badano, morte Ć¢gĆ©e de 18 ans Ć  peine, Ć  la suite d’un ostĆ©osarcome, proposĆ©e parmi les jeunes tĆ©moins au Synode des jeunes. Avec elle, protagoniste de cette annĆ©e, l’Évangile qu’elle a dĆ©fini comme « l’unique but de ma vieĀ Ā». Le rendez-vous est ouvert Ć  tout le monde et commencera le samedi 27 octobre par la messe de midi auprĆØs du sanctuaire de Marie ThĆ©otokos. « 24 heures de LumiĆØreĀ Ā» est organisĆ© par les jeunes des Focolari qui vivent Ć  Loppiano et suivent les Ɖcoles Gen, centres de formation pour des jeunes du monde entier.    

Ɖvangile vĆ©cu: Libres, guidĆ©s par l’Esprit

La Joie de servir Lorsqu’à la suite de nombreux soins inutiles notre fils est mort, une pĆ©riode de dĆ©pression a commencĆ© pour ma femme: mĆŖme la vue d’autres enfants la faisait souffrir. Nous nous sommes peu Ć  peu isolĆ©s et notre vie a perdu toute saveur. Un jour nous avons rencontrĆ© une communautĆ© qui lisait l’Évangile et le mettait en pratique. Une phrase a particuliĆØrement changĆ© la vie de mon Ć©pouse: ā€œIl yĀ  a plus de joie Ć  donner qu’à recevoirā€. Elle l’a touchĆ©e en profondeur. AprĆØs une pĆ©riode de rĆ©flexion, elle a repris son travail comme assistante dans un centre de pĆ©diatrie oncologique. Depuis elle s’est rapidement rĆ©tablie. Un jour elle m’a confiĆ© sa joie d’être au service d’autres enfants. R. A. – France   Le meuble Ć  chaussures J’avais Ć©tĆ© obligĆ© de rester quelques semaines Ć  la maison pour des raisons de santĆ©. Pour m’occuper, j’avais fabriquĆ© un meuble Ć  chaussures qui a eu pour effet de me dĆ©primer tant il me semblait plein de dĆ©fauts. Ma femme au contraire n’en faisait que des Ć©loges, et mes enfants aussi. Peut-ĆŖtre n’était-il pas si mal. EncouragĆ© par les miens, je me suis mis Ć  fabriquer d’autres objets utiles. Quand je suis retournĆ© au travail, j’ai Ć©prouvĆ© une grande joie en retrouvant mes collĆØgue. L’amour m’avait guĆ©ri. S. V. –  RĆ©publique TchĆØque   Nouvelle voiture Cela ne valait plus la peine de rĆ©parer notre vieille voiture, mais nous ne pouvions pas nous permettre d’en avoir une nouvelle. Nous avons une fille autiste qui ne peut pas emprunter les transports publics, ni faire de longs trajets Ć  pied. Avec la foi qui croit avoir dĆ©jĆ  obtenu, nous avons priĆ© pour trouver une solution. Quelque temps aprĆØs, les amis de la paroisse ont trouvĆ© pour nous une voiture d’occasion, mais en trĆØs bon Ć©tat. Une fois de plus l’aide de Dieu ne nous a pas manquĆ©. R. C. – Grande Bretagne   Sans les clĆ©s En raison de la grande pauvretĆ© et du chĆ“mage il y a beaucoup de voleurs sur notre Ć®le. Un soir la petite Nanou est allĆ©e Ć  une rencontre de la paroisse pendant que ses parents Ć©taient sortis. N’ayant pas les clĆ©s de la maison, elle a fermĆ© la porte Ć  l’aide d’une brique et s’est confiĆ©e Ć  JĆ©sus. A son retour elle a rencontrĆ© ses parents sur la route qui comme elle rentraient Ć  la maison. Son pĆØre s’est mis en colĆØre quand il a vu la maison ouverte. Mais devant la foi de sa fille, qui l’invitait Ć  avoir confiance en JĆ©sus, il n’a pas pu rĆ©pliquer. D’autant plus que rien de mal ne s’était produit. D. R. – Madagascar Je Suis Libre d’Aimer J’avais sous-estimĆ© les premiers symptĆ“mes. Affaiblissement de la voix, mal de dos, dĆ©glutition laborieuse, perte d’équilibre, chutes accidentelles, altĆ©ration de la cloison nasale. A la suite de quoi, le 13 juin 2016, Ć  Bologne, on m’a Ā annoncĆ© que j’avais la SLA, la SclĆ©rose LatĆ©rale Amyotrophique (maladie de Charcot). Peu de commentaires de la part du mĆ©decin, une lettre succincte, accompagnĆ©e d’un code. Et pourquoi moi ? Pendant des journĆ©es entiĆØres me sont revenues Ć  l’esprit les paroles de Paul de Tarse: ā€œ Nous sommes persĆ©cutĆ©s mais non pas Ć©crasĆ©s; dĆ©stabilisĆ©s mais non pas dĆ©sespĆ©rĆ©s…ā€ En relisant pour la Ć©niĆØme fois cette abrĆ©viation, j’ai pensĆ©: SLA, autrement dit: ā€œJe Suis Libre d’ Aimerā€. Lorsque mes muscles ne rĆ©pondent plus, que je ne perƧois plus les odeurs, que mon sens du toucher a disparu, ainsi que celui du goĆ»t, je peux toujours aimer. Si tu transformes la douleur en un don d’amour, la vie te sourira. L’homme n’est pas fait pour la dĆ©faite. F.S. – Italie Ā 

Ana et la croix de Hugo

Ana et la croix de Hugo

Ana a 19 ans et vit en Espagne. Elle commence Ć  raconter tout en s’avanƧant, sans timiditĆ©, vers le podium de l’Auditoire Paul VI. « Afin de connaĆ®tre davantage le secteur sanitaire et social, je me suis rendue dans un hĆ“pital de ma ville au dĆ©but du mois de marsĀ Ā» raconte-t-elle. A l’hĆ“pital, elle est accueillie par un assistant social qui, au lieu de s’éterniser avec de longs discours, lui prĆŖte une blouse d’infirmiĆØre et lui met dans les mains un dossier mĆ©dical, puis l’accompagne dans la chambre d’un patientĀ : Lorsque je suis entrĆ©e et que je l’ai vu, un frisson m’a parcouru tout le corps. J’ai dĆ» sortir un moment pour respirer profondĆ©mentĀ Ā». Sur le lit, il y a un jeune homme, Ć  peine plus Ć¢gĆ© qu’elle, en phase terminale d’un cancer. Ana prend son courage Ć  deux mains et entre Ć  nouveau dans la chambreĀ : « Comment vas-tuĀ ?Ā Ā» Lui l’a regarde surpris et lui fait rĆ©pĆ©ter la question. « En premier lieu, je me prĆ©sente – lui dit-il – je suis ici depuis deux mois, j’ai un ostĆ©osarcome, il me reste peu de temps Ć  vivre et je sens que je suis en train de tout perdreĀ : la famille, le travail, la fiancĆ©e. Ma vie n’a plus de sensĀ Ā». Ana est en Ć©tat de choc. Des millions d’émotions et de pensĆ©es lui traversent le cœur et l’esprit. Toutefois, elle tente de meubler une conversation en lui racontant quelque chose d’elle et de sa vie. AprĆØs quelques minutes de silence, le jeune homme lui demandeĀ : « Crois -tu en DieuĀ ?Ā Ā». Encore une fois, Ana est prise par surprise mais elle lui rĆ©pond avec un beau ā€˜ā€™Oui’’. « Moi au contraire, non, parce qu’il m’a abandonnĆ© –ajoute-t-il – parce que d’ici quelques mois, il m’enlĆØvera la vie. Il m’a laissĆ© trĆØs seulĀ Ā». La jeune andalouse donne toute sa confiance Ć  Dieu avant de rĆ©pliquerĀ : « Ce que tu ressens maintenant porte un nom, c’est ā€˜ La jeune andalouse donne toute sa confiance Ć  Dieu avant de rĆ©pliquerĀ : « Ce que tu ressens maintenant porte un nom, c’est ā€˜JĆ©sus Abandonné’. Dieu ne t’a pas abandonnĆ©. Il continue Ć  ĆŖtre Ć  cĆ“tĆ© de toi, plus proche que jamais. Il te met Ć  l’épreuve et avec ce que tu vis, il te pose une question Ć  laquelle tu n’as peut-ĆŖtre pas encore de rĆ©ponseĀ : ā€˜ā€™Es-tu en grade de me suivre mĆŖme dans la plus grande douleurĀ ?’’. Lui a choisi cette croix pour toi, et seulement pour toi, pour une raison, parce qu’il veut que tu donnes le tĆ©moignage de son amour. Il veut que tu sois saint. Tu peux devenir saint si tu acceptes et accueilles la douleur si tu la prends comme quelque chose qui vient de Dieu et non comme quelque chose Ć  toi. Puis, sans y penser, commence Ć  aimer les personnes qui sont les plus proches de toi, tes parents, ta fiancĆ©e, tes amis, en leur faisant voir que tu ne crains pas la mort car tu as trouvĆ© quelque chose de prĆ©cieux qui t’aide Ć  vivre moment aprĆØs moment , sans penser Ć  ce qui se passera avec toi demainĀ Ā». « A travers l’assistant social, j’ai su que quelques jours aprĆØs ma visite, sa santĆ© s’est dĆ©tĆ©riorĆ©e – raconte Ana – et qu’il a demandĆ© Ć  recevoir l’onction des malades, pour pouvoir s’en aller en paix. Peu de temps aprĆØs, j’ai reƧu cette lettre…Ā Ā». Sur le podium de l’Auditoire Paul VI, c’est un trĆØs jeune acteur qui prĆŖte sa voix Ć  HugoĀ : « Ciao Ana, je te raconte quelque chose de moi. Ces jours-ci ont Ć©tĆ© difficiles parce que le cancerĀ  a avancĆ© plus vite que prĆ©vu, j’étais plus fatiguĆ©, plus faible, mais ce sont ces occasions-lĆ  qui m’ont permis d’aimer davantage. C’était des journĆ©es difficiles parce que je voyais la mort toujours plus proche et cela me faisait un peu peur, mais quand cela arrivait je me rappelais que ce n’est pas la mort qui appelle, mais DieuĀ : il m’appelait pour aller avec Lui au Paradis et cela me donnait la force de sourire, d’aimer. DĆ©sormais, il me reste peu de temps ici, Ana, mais je dois te dire que maintenant je n’ai pas peur parce que je sais que lĆ , je serai bien. Merci de m’avoir retirĆ© de ce trou profond dans lequel j’étais, de m’avoir Ć©coutĆ©, mais surtout merci d’avoir portĆ© Dieu Ć  nouveau dans ma vie. Je veux qu’ Ć  partir de maintenant , tu vives pour tous Ā les deux, que tu t’amuses pour tous les deux, et que tu rĆ©alises tous tes rĆŖves. Je serai toujours Ć  tes cĆ“tĆ©s, et, du Paradis, je prendrai soin de toi chaque jour, je serai comme ton petit ange gardien. J’ai donnĆ© une croix Ć  l’assistant social, pour qu’il te la remette de ma part, je la porte depuis que j’ai fait ma premiĆØre communion, mais je veux que ce soit toi qui la gardes pour que, quand tu la regardes, tu te souviennes que c’est la croix que Dieu a voulu pour toi, que tu peux porter avec joie, en aimant toujours. Je t’attends au Paradis, AnaĀ Ā».   Tamara Pastorelli SourceĀ : www.cittanuova.it

Si nous sommes unis, JƩsus est parmi nous

Ā« Si nous sommes unis, JĆ©sus est au milieu de nous. VoilĆ  ce qui compte. Plus que tous les trĆ©sors de notre cœur. Plus que pĆØre et mĆØre, frĆØres ou enfants. Plus que la maison et le travail. Plus que la propriĆ©tĆ©. Plus que toutes les œuvres d’art d’une grande ville comme Rome. Plus que nos affaires. Plus que la nature qui nous entoure avec ses fleurs et ses prĆ©s, la mer et les Ć©toiles. Plus que notre Ć¢me ! C’est Lui qui, inspirant Ć  ses saints ses vĆ©ritĆ©s Ć©ternelles, a marquĆ© chaque Ć©poque. L’heure prĆ©sente aussi est son heure. Non pas tant l’heure d’un saint que la sienne, l’heure de JĆ©sus au milieu de nous, JĆ©sus vivant en nous, qui Ć©difions, en unitĆ© d’amour, son Corps mystique. Cependant il faut dĆ©ployer le Christ, le faire grandir en des membres nouveaux. Devenir comme lui porteurs de feu. Faire que tous soient un et qu’en tous soit l’Un ! Vivons alors, dans la charitĆ©, la vie qu’il nous donne instant aprĆØs instant. L’amour de nos frĆØres est le commandement de base, de sorte que tout acte qui est expression d’une charitĆ© fraternelle sincĆØre a de la valeur. Alors que, sans amour pour nos frĆØres, rien de ce que nous faisons n’a de valeur. Car Dieu est PĆØre : il a dans le cœur toujours et uniquement ses enfants Ā». Source: Centre Chiara Lubich

VidƩo-message inattendu du Pape FranƧois

VidƩo-message inattendu du Pape FranƧois

Cherylanne (Doni) Menezes, indienne de Bombay, fait partie de la dĆ©lĆ©gation des 11 personnes qui reprĆ©sentent le continent asiatique, au Synode des jeunes, en cours jusqu’au 28 octobre. Elle a grandi dans une famille trĆØs active au sein de la paroisse de son quartier, dans une communautĆ© multiconfessionnelle. AprĆØs avoir fait des Ć©tudes d’économie et de commerce, elle commence Ć  travailler dans la gestion. Mais ses centres d’intĆ©rĆŖt sont nombreux et la conduisent Ć  faire un master Ć  l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano: elle a rĆ©digĆ© une Ā thĆØse sur le dialogue entre hindous et chrĆ©tiens dans le Mouvement des Focolari où elle est toujours engagĆ©e, spĆ©cialement auprĆØs des jeunes de son Pays. Je la rencontre au cours de la pause du dĆ©jeuner. La dĆ©lĆ©gation de l’Inde est accompagnĆ©e par le cardinal Oswald Gracias, archevĆŖque de Bombay, et composĆ©e de neuf Ć©vĆŖques ( de l’Église latine, syro-malabare et syro-malankare) et d’un autre laĆÆc, Perceval, prĆ©sident de l’Indian Catholic Youth Movement. Cherylanne participe au Synode comme reprĆ©sentante du Mouvement des Focolari en Inde. Elle a rencontrĆ© deux fois le Pape FranƧois, avec la dĆ©lĆ©gation. La premiĆØre, au dĆ©but des travaux (ā€œLes jeunes hindous de la communautĆ© des Focolari prient aussi pour vous et cet Ć©vĆ©nementā€), avait-elle dit au Pape qui n’avait alors pas cachĆ© sa joie) et la seconde en plein travaux Ā du Synode. 17 octobre: c’est le jour du rendez-vous trĆØs attendu. A 16h la dĆ©lĆ©gation est ponctuelle, Ć  l’entrĆ©e de la Salle Nervi, en mĆŖme temps que celle de l’AmĆ©rique du Sud. L’aprĆØs-midi la session commence Ć  16h30, et au cours de la demi-heure qui la prĆ©cĆØde le Pape FranƧois rencontre les divers groupes, pour un face Ć  face joyeux et informel qui fait partie intĆ©grante de l’esprit de ce Synode. Perceval offre au Pape une croix en bois de santal sur laquelle est imprimĆ©e une image du Bon Pasteur, œuvre d’un artiste hindou. Cherylanne intervient: ā€œJ’ai aussi des lettres pour vous, Saint PĆØre!ā€. Ce sont de trĆØs belles lettres, dĆ©bordantes d’affection, Ć©crites par des jeunes et des familles de l’Inde. Entre autres celles de deux jeunes, un hindou et un musulman. Tout en s’y prĆ©sentant, ils promettent de prier pour le Pape et pour le Synode. ā€œOui, parce que – explique Cherylanne – c’est le Synode de tous les jeunesā€. AprĆØs avoir remis au Pape la croix et les lettres, Cherylanne se risque Ć  lui demander: ā€œSaint PĆØre, voudriez-vous rĆ©pondre Ć  ces deux jeunes par un vidĆ©o-message?ā€ ā€œMais bien sĆ»r!ā€ lui rĆ©pond le Pape FranƧois. Elle sort de sa poche son tĆ©lĆ©phone portable et le Pape regarde droit vers l’écran. ā€œJe vous remercie beaucoup pour votre salutation. Moi aussi je vous salue. Je prie pour vous et vous priez pour moi. Nous sommes unis par l’amitiĆ©. L’unitĆ© est toujours plus forte que les guerres. Travailler Ć  l’unitĆ© entre les personnes, respecter l’identitĆ© de chacun, quelle que soit la religion qu’il professe. Que le Seigneur vous bĆ©nisse. Priez pour moi!ā€. Ce trĆØs bref message capte une derniĆØre image, celle du sourire du Pape FranƧois aprĆØs sa mission accomplie. Je lui fais remarquer que ce n’est pas tous les jours qu’on prend en photo avec son propre tĆ©lĆ©phone portable les salutations du Pape. ā€œ Mon geste n’a rien eu de courageux – me rĆ©pond-elle – je n’ai fait que saisir l’occasion, le Pape FranƧois est toujours trĆØs disponibleā€. ā€œComment avance l’expĆ©rience du Synode?, lui dis-je. ā€œNous sommes en train de vivre une expĆ©rience de discernement où l’Esprit Saint est au travail en faisant toute chose nouvelle. L’expĆ©rience des disciples sur la route d’Emmaüs dĆ©crit bien ce que nous sommes en train de vivre. L’Église est en train de prendre conscience non seulement des dĆ©fis Ć  relever, mais aussi des richessesĀ  et de son grand potentiel interne. Ici au Synode, je vois une convergence croissante entre nos pensĆ©es. Il est urgent de cheminer ensemble, jeunes et Ć©vĆŖques, clercs et laĆÆcs, mouvements religieux et associations pour aller ensemble Ć  la rencontre du monde et lui montrer notre amour en acteā€. Chiara Favotti  

Les racines de l’Europe

Les racines de l’Europe

Le prochain rendez-vous avec les Amis d’ ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe’’ se tiendra Ć  Prague, terre des ā€˜ā€™hussites’’, du ā€˜ā€™printemps de Prague’’, de la ā€˜ā€™rĆ©volution de velours’’. La grande histoire du peuple tchĆØque sera la toile de fond au dialogue entre les participants. Il s’agit d’une histoire, caractĆ©risĆ©e par de grands rĆ©veils idĆ©alistes et spirituels, de la recherche de la justice et de la vĆ©ritĆ©, qui s’est souvent pourtant terminĆ©e par de trĆØs fortes dĆ©sillusions. C’est le cas des trois moments mentionnĆ©s : le mouvement hussite s’est dĆ©chaĆ®nĆ© aprĆØs la mort du prĆŖtre Jan Hus, brĆ»lĆ© sur le bĆ»cher en 1415, considĆ©rĆ© par ses disciples, martyr de la vĆ©ritĆ© ; malheureusement, les guerres qui ont suivi, dans lesquelles il ne s’agissait plus de vĆ©ritĆ©, mais du pouvoir, ont complĆØtement dĆ©vastĆ© le pays. Il en fut de mĆŖme aussi, de nombreux siĆØcles aprĆØs, en 1968, lorsque les acteurs principaux du ā€˜ā€™printemps de Prague’’, avec le grand soutien enthousiaste de toute la nation – chose jamais vue auparavant – voulaient installer un rĆ©gime socialiste ā€˜ā€™au visage humain’’, libĆ©rĆ© de tous les mensonges et les cruautĆ©s du passĆ© rĆ©cent ; malheureusement, cette espĆ©rance a Ć©tĆ© dĆ©truite sous les roues des chars et s’est terminĆ©e dans la rĆ©signation gĆ©nĆ©rale. Et puis, la ā€˜ā€™rĆ©volution de velours’’ de 1989, dont beaucoup se souviennent trĆØs bien, a Ć©tĆ© portĆ©e de l’avant par le leitmotiv du protagoniste principal, Vaclav Havel : ā€˜ā€™l’amour et la vĆ©ritĆ© doivent vaincre, contre le mensonge et la haine’’. Personne cependant ne s’attendait Ć  ce qu’une lutte aussi dure n’éclate : les valeurs spirituelles des premiers mois, vivement ressenties pendant les manifestations populaires sur les places, se sont peu Ć  peu Ć©teintes, et ont Ć©tĆ© remplacĆ©es par le pragmatisme de la ā€˜ā€™technologie du pouvoir’’. Le drapeau du PrĆ©sident de la RĆ©publique chĆØque porte la mention’’La vĆ©ritĆ© vaincra’’. Toutefois, deux paroles ont Ć©tĆ© enlevĆ©es par rapport Ć  la version originale : ā€˜ā€™La vĆ©ritĆ© de Dieu vaincra’’. Nous sommes certains que Sa vĆ©ritĆ© vaincra Ć  la fin de l’histoire..

Jiři Kratochvil

ā€˜ā€™Ensemble pour l’Europe veut donner une contribution pour construire l’unitĆ© entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest. Quel rĆ“le a la TchĆ©quie ? La TchĆ©quie est un pays trĆØs sĆ©cularisĆ©. La majoritĆ© de la population ne veut pas s’identifier avec une Ɖglise. Mais, d’une faƧon surprenante, le nombre d’athĆ©es dĆ©clarĆ©s diminue. Entre les gens, les jeunes et les intellectuels, il existe une trĆØs forte sensibilitĆ© envers les valeurs spirituelles et culturelles. La faƧon chaleureuse avec laquelle, en 2009, le Pape BenoĆ®t XVI a Ć©tĆ© accueilli Ć  Prague l’a dĆ©montrĆ©. Les laĆÆcs sĆ©cularisĆ©s, avec des caractĆ©ristiques diffĆ©rentes, se trouvent dans tous les coins d’Europe. La TchĆ©quie pourrait devenir un petit ā€˜ā€™laboratoire’’ de dialogue. En pensant au futur de l’Europe, quels ultĆ©rieurs dĆ©fis se prĆ©sentent pour rejoindre l’unitĆ© ? On dit que chaque pays – et cela vaut aussi pour un continent – vit de ces idĆ©es Ć  partir desquelles il est nĆ©. Il suffit de se rappeler d’où l’Europe est nĆ©e : de JĆ©rusalem (la foi), d’AthĆØnes (la raison) et de Rome (du Droit). A partir de cette base-lĆ  se sont dĆ©veloppĆ©es, sa grandeur et sa richesse culturelle, spirituelle et matĆ©rielle. Aujourd’hui, nous sommes en train d’affronter la situation d’une migration de peuples, semblable Ć  celle du dĆ©but du Moyen-Age : le dĆ©fi le plus grand consiste Ć  savoir vivre avec l’altĆ©ritĆ© des nouveaux arrivĆ©s. Nous ne devons pas nous illusionner : l’Europe, comme nous la connaissons, tĆ“t ou tard disparaĆ®tra, aussi pour des raisons de dĆ©natalitĆ© croissante. En tant que chrĆ©tiens, nous devons ĆŖtre la ā€˜ā€™minoritĆ© crĆ©ative’’, nous devons retourner aux racines de notre tradition et Ć  toutes les valeurs qui en sont nĆ©es. Sur cette base spirituelle, en demandant toujours la grĆ¢ce de Dieu, nous pouvons chercher une nouvelle unitĆ© dans la nouvelle Europe. Jiři Kratochvil, nĆ© en 1953, diplĆ“mĆ© en Ć©conomie Ć  Prague, a travaillĆ© dans le secteur financier de diffĆ©rentes administrations de l’État. AprĆØs la chute du communisme, il a aidĆ© Caritas International Ć  se renouveler . Il a vĆ©cu au Canada, en Italie et en Allemagne, mais Ć©galement en TchĆ©quie, et en Slovaquie, actuellement, il travaille Ć  Prague comme traducteur pour la ConfĆ©rence Ć©piscopale tchĆØque. Source : Ensemble pour l’europe

Insolite invitation Ơ dƮner

Insolite invitation Ơ dƮner

Autour des tables dressĆ©es avec goĆ»t et simplicitĆ©, on entend le bruit de conversations en diverses langues. Au cours de trois soirĆ©es, les jeunes des Focolari leur ont fait l’honneur d’un dĆ®ner Ā dans une salle proche de celle où se dĆ©roulent, jusqu’au 28 octobre, les travaux du Synode. AprĆØs quelques chaleureux mots de bienvenue, chacun de ces trois dĆ®ners a permis d’échanger, de favoriser la connaissance rĆ©ciproque et de partager de faƧon informelle. Au moment du dessert prĆ©sentation du dernier Genfest et de quelques expĆ©riences: des parcours sous le signe de l’engagement et de la cohĆ©rence, en vue de favoriser un contact plus Ć©troit avec les PĆØres synodaux, dans le prolongement d’ une rencontre qui avait eu lieu quelques jours auparavant. Des questions avaient Ć©tĆ© proposĆ©es, des incertitudes, des choix, dans l’attente que puisse Ć©merger du Synode quelques rĆ©ponses. Au cours de la deuxiĆØme soirĆ©e, Ā FrantiÅ”ek, de la RĆ©publique TchĆØque, prend le micro. Il ne cache pas son authentique passion pour la politique, ni son engagement concret en vue des prochaines Ć©lections du Parlement europĆ©en. ā€œJe vous demande de me soutenir par votre priĆØre, afin que je puisse rester toujours fidĆØle au choix de servir mon peuple, sans aucun intĆ©rĆŖt personnelā€. Puis c’est le tour de Nicolas, 33 ans, originaire d’un village proche de Rome, thĆ©rapeute en pĆ©diatrie dans une structure hospitaliĆØre universitaire. ā€œJe m’occupe de pathologies rares dans un service pĆ©diatrique, aussi je suis continuellement en contact avec des situations souvent aux confins de la mort. Parfois la difficultĆ© est de communiquer aux proches le pronostic et les chances de vie d’un enfant. Dans ces moments-lĆ , Ā je me confie Ć  Dieu, afin qu’Il me suggĆØre les mots et l’attitude justes. Il arrive que ma foi soit mise Ć  l’épreuve, mais ensuite je n’ai mĆŖme pas le temps de rĆ©flĆ©chir, ā€œcontraintā€ de m’occuper des personnes qui sont devant moi et de les aimer. C’est vraiment un visage de JĆ©sus AbandonnĆ©. Si je parviens Ć  l’accueillir ainsi, pauvre et misĆ©rable, cela rempli mon vide intĆ©rieur. Elles sont trĆØs nombreuses les situations auxquelles je dois faire face. Les familles de l’Est sont parfois les plus dĆ©sespĆ©rĆ©es parce qu’elles n’ont pas un service sanitaire appropriĆ©, tant sur le plan Ć©conomique que proprement clinique, qui puisse les aider. C’est la raison pour laquelle elles font ces voyages de l’espĆ©rance vers nos hĆ“pitaux, Ć  la recherche de soins qui sont parfois trĆØs coĆ»teux car rĆ©servĆ©s seulement aux citoyens qui rĆ©sident en Italie. Ce sont des situations qui font rĆ©flĆ©chir: parfois, naĆ®tre dans telle ou telle partie du monde n’est qu’une question de chance. Et dans ces cas-lĆ  Dieu se montre encore plus grand et demande l’impossible. Nous ne pouvons pas,Ā  bien sĆ»r, transgresser les lois, mais nous pouvons chercher Ć  aider par d’autres moyens, par exemple en proposant des supports pour contenir au mieux les malformations des articulations, ou bien en Ć©tant toujours proche et disponibleā€. Le temps a trĆØs vite passĆ©. Les invitĆ©s semblent ne plus vouloir s’en aller. Le pari d’une Ć©coute profonde et rĆ©ciproque entre gĆ©nĆ©rations, qui est le motif mĆŖme de tout le Synode, a pris forme et consistance au cours du dĆ®ner…quiĀ  se termine par le chant dĆ©diĆ© Ć  la Vierge Marie, TrĆØs haut Silence d’amour. Chiara Favotti et Gustavo ClariĆ”

L’identitĆ© retrouvĆ©e

L’identitĆ© retrouvĆ©e

L’histoire de Margarita RamĆ­rez De Moreno, originaire de Santa MarĆ­a di Catamarca, au Nord Ouest de l’Argentine est connue des lecteurs. Descendante des aborigĆØnes calchaquĆ­es (du nom de leur leader Juan CalchaquĆ­), peuple d’excellents artisans, elle en avait hĆ©ritĆ© l’esprit d’initiative et l’art de la filature. Jeune diplomate Ć  l’ ’’École Aurora’’ de sa ville, institution reconnue par le gouvernement argentin pour la contribution Ć©ducative offerte dans la rĆ©cupĆ©ration des techniques et des symboles de la culture ā€˜ā€™ quechua’’, mais au chĆ“mage, elle ne s’est pas dĆ©couragĆ©e face aux difficultĆ©s personnelles et de beaucoup d’autres femmes comme elle, et avait dĆ©cidĆ© de commencer une filature afin de fournir Ć  nouveau l’atelier de tissage de l’école. Une occasion de rachat de la discrimination et de rĆ©cupĆ©ration de la propre identitĆ© culturelle. Le 1er octobre dernier, Ć  TucumĆ”n, Margarita a obtenu une reconnaissance Ć  l’occasion de la ā€˜ā€™PremiĆØre rencontre internationale des femmes pour la paix’’, organisĆ©e par la ā€˜ā€™World Federation of Ladies Grandmasters’’, association opĆ©rant dans le monde entier, qui soutient des femmes, des associations et des fondations qui avec leur effort, aident d’autres femmes Ć  crĆ©er des liens d’amitiĆ©, de fraternitĆ©, et d’aide rĆ©ciproque, en en favorisant la participation politique, la paix, la sĆ©curitĆ©, la protection. Ā« Sans justice, il n’y a pas de paix, et sans paix, il n’y a pas de justice Ā» a affirmĆ© Mariela Martin Domenichelli, coordinatrice de la fĆ©dĆ©ration en AmĆ©rique Latine. Ā« C’est trĆØs important d’écouter les situations dans lesquelles se trouvent les femmes, qui peuvent transformer les idĆ©es en futures politiques publiques Ā». La manifestation a voulu rendre visibles les actions positives de quelques femmes qui travaillent dans diffĆ©rents domaines. AprĆØs avoir visitĆ© la province, Margarita a aussi Ć©tĆ© choisie comme visage symbole de l’engagement pour la pleine intĆ©gration des femmes et de toute la communautĆ© aborigĆØne Ć  laquelle elles appartiennent. Ā« Cela n’avait pas Ć©tĆ© facile au dĆ©but, de convaincre les femmes de ma terre, discriminĆ©es depuis toujours, Ć  reprendre le travail de filature – raconte Margarita, qui est maintenant mĆØre de sept enfants – vu que pour arriver Ć  la filature, il fallait traverser des fleuves et faire chaque jours plusieurs kilomĆØtres. Nous n’avions pas les moyens. Peu Ć  peu, chacune a mis Ć  la disposition ce qu’elle avait : un fuseau, de la laine, la propre habilitĆ© dans un art traditionnel ou l’autre Ā». Ā« Restait le problĆØme du coĆ»t important des machines. Un jour, j’ai Ć©tĆ© obligĆ©e de demander Ć  quelqu’un de me conduire quelque part et j’ai confiĆ© ma prĆ©occupation au chauffeur. Il me rĆ©pondit qu’il savait fabriquer des machines pour filer la laine et que nous aurions pu le payer par la suite, quand cela aurait Ć©tĆ© possible pour nous Ā». Obstacles en tous genres mais aussi confirmations inattendues. Ā« Pendant un dĆ©mĆ©nagement, nous avons trouvĆ© une image de Marie. Cela me sembla fort significatif et je proposai aux autres de faire un pacte : travailler chaque jour dans l’amour rĆ©ciproque. Peu aprĆØs, nous avons reƧu une donation avec laquelle il a Ć©tĆ© possible acheter un bĆ¢timent et des Ć©quipements Ā». ā€˜ā€™Tinku Kamayu’’ qui dans l’idiome local signifie ā€˜ā€™RĆ©unies pour travailler’’ est le nom donnĆ© Ć  l’atelier. Ā« Nous avons retrouvĆ© notre identitĆ© et avec celle-ci, l’espĆ©rance, le dĆ©veloppement culturel, la possibilitĆ© de travail pour nous et pour d’autres, et la richesse des origines de notre peuple. Maintenant nous nous sentons ĆŖtre des personnes utiles, non plus humiliĆ©es, mais valorisĆ©es et capables d’exprimer notre pensĆ©e Ā». Regardez aussi EdC online

Silence, on tourne!

Silence, on tourne!

Dans la pampa argentine, ā€œLiaā€ continue Ć  attirer des jeunes de tous les points du monde. La citĆ© Pilote du Mouvement des Focolari, qui porte le nom de Lia Brunet, pionniĆØre des Focolari en AmĆ©rique du Sud, a fĆŖtĆ© depuis peu, malgrĆ© l’hiver qui sĆ©vit en juillet, le 50ĆØme anniversaire de sa fondation. Et la voilĆ  en train d’ouvrir Ć  nouveau ses portes en ce mois de septembre plus doux, qui annonce une saison plus chaude, avec une proposition originale qui s’adresse aux jeunes: l’invitation Ć  devenir protagoniste de sa propre vie. ā€œJusqu’à la derniĆØre minuteā€. ā€œUne expression  – au dire des habitants de la Mariapolis Lia  – liĆ© au souvenir de Guillermo Curti, un focolarino prĆŖtre mort subitement au dĆ©but de l’annĆ©e. Pour tous, mais en particulier pour les jeunes, Guillermo a Ć©tĆ© un modĆØle de fidĆ©litĆ© et d’amour jusqu’à ses derniers instantsā€. Les 22 et 23 septembre la citĆ© pilote a rouvert ses portes Ć  800 jeunes, dont 350 sont arrivĆ©s le premier jour et les 450 autres le jour suivant. Ils viennent du Paraguay, de l’Uruguay et de l’Argentine. ā€œLe premier jour ils se sont divisĆ©s en groupes selon leurs Pays d’origine et ont prĆ©parĆ© des stands rĆ©partis sur tout le territoire de la Mariapolis, pour prĆ©senter leurs cultures respectives et crĆ©er des liens plus personnels. Le soir spectacle trĆØs rĆ©ussi de danses et de manifestations folkloriques. Les jeunes, en vĆ©ritables protagonistes, se sont gĆ©nĆ©reusement lancĆ©s Ā dans la prĆ©paration de la seconde journĆ©e, celle du dimanche, qui a vu l’arrivĆ©e des jeunes provenant des diffĆ©rentes provinces argentinesā€. Le programme du 23 septembre prĆ©voit que les participants soient accueillis dans un vĆ©ritable studio de cinĆ©ma, où commencent les reprises de divers films, se situant Ć  diverses Ć©poques (annĆ©es 70, 80, 90, 2000) et appartenant Ć  divers genres (horreur, musical, fiction, science-fiction). ā€œLes cinq dĆ©cades reprĆ©sentaient le 50ĆØme anniversaire de la CitĆ© pilote. Chaque film traitait d’un dĆ©fi pour les jeunes d’aujourd’hui: addictions, consumĆ©risme, choix de vie, mĆ©dias, illustrĆ© par des expĆ©riences et des rĆ©cits adaptĆ©s Ć  chaque thĆ©matique. Ensuite la remise d’un prix et le discours de clĆ“ture, suivis non seulement par les jeunes prĆ©sents dans la citĆ© pilote, mais aussi depuis 200 points d’écoute reliĆ©s en direct. Sans oublier les milliers de sĆ©quences visualisĆ©esĀ  au cours des jours suivants. A la fin du week-end une grande joie rĆ©gnait parmi nous. Nous avions fait, malgrĆ© de grandes difficultĆ©s, une profonde expĆ©rience d’unité  qui nous a changĆ©s et fait expĆ©rimenter la prĆ©sence de JĆ©sus au milieu de nous. Le lundi, aprĆØs un sommeil rĆ©parateur, nous tous, habitants de la Mariapolis Lia, nous avons dĆ®nĆ© ensemble , dans un climat de famille. Puis nous avons Ć  nouveauĀ  dansĆ© et chantĆ© car, aprĆØs une telle expĆ©rience, nos cœurs dĆ©bordaient Ā de joieā€.                                    

Paul VI, Saint au milieu des jeunes

Paul VI, Saint au milieu des jeunes

ā€œJEUNES GEN! C’est avec grande joie que nous vous accueillons! Comme des fils, des frĆØres, des amis! […] Chercher est le propre de la jeunesse. A peine l’œil de la conscience s’ouvre-t-il sur la scĆØne du monde qui nous entoure qu’une inquiĆ©tude se rĆ©veille dans l’âme de la jeunesse: celle-ci veut connaĆ®tre, veut surtout essayer, tenter. Mais chercher quoi? […] Vous, la jeunesse de cette Ć©poque, vous avez dĆ©jĆ  un avis nĆ©gatif et presque rebelle dans le cœur: nous ne voulons pas, dites-vous, du monde tel qu’il se prĆ©sente Ć  nous! PhĆ©nomĆØne Ć©trange: ce monde qui vous offre les fruits les plus beaux, les plus perfectionnĆ©s, les plus apprĆ©ciĆ©s de la civilisation contemporaine, ne vous satisfait pas, ne vous plaĆ®t pas. Vous profitez des conquĆŖtes, des commoditĆ©s, des merveilles que le progrĆØs moderne met Ć  votre disposition, mais un sens critique, une contestation qui va jusqu’à la nausĆ©e vous font remettre en cause cette Ć©volution. Celle-ci vous porte en dehors de vous-mĆŖmes, c’est donc une aliĆ©nation, parce qu’au fond c’est une voie matĆ©rialiste, hĆ©doniste, Ć©goĆÆste. Elle ne comble pas vraiment votre Ć¢me, elle ne rĆ©sout pas vraiment les problĆØmes essentiels et personnels de la vie. […] Vous avez fait un autre choix. C’est la raison pour laquelle vous vous appelez Gen. GĆ©nĆ©ration Nouvelle. Un choix, avant tout, libĆ©rateur. LibĆ©rateur du conformisme passif qui guide Ā une grande partie de la jeunesse de notre Ć©poque… Au fonde de votre psychologie il y a une dĆ©cision personnelle et souveraine de libre dĆ©termination. Le choix du Christ. […] JĆ©sus-Christ a croisĆ© vos pas; c’est pourquoi vous ĆŖtes ici aujourd’hui. Oui, la rencontre avec Lui, le Christ JĆ©sus. Mais qui est le Christ JĆ©sus? Quelle question sans fin! […] Eh bien: d’abord, en soi, le Christ est le Verbe de Dieu fait homme; pour nous le Christ est le Sauveur de l’humanitĆ©. Deux ocĆ©ans: la divinitĆ© de JĆ©sus-Christ, et la mission de JĆ©sus-Christ dans le monde. […] Il nous semble que vous, Focolarini, vous avez affrontĆ© ce double interrogation: qui est-il Lui, le Christ? Et qui est-Il, Lui, le Christ, pour nous? Et voilĆ  que le feu de la LumiĆØre, de l’enthousiasme, de l’action, de l’amour, du don de soi et de la joie s’est allumĆ© dans vos cœurs et que dans une plĆ©nitude intĆ©rieure nouvelle vous avez tout compris: Dieu, vous-mĆŖmes, votre vie, les hommes, notre temps, l’orientation centrale Ć  donner Ć  toute votre existence. Oui, telle est la solution, telle est la clĆ©, telle est la formule, antique et Ć©ternelle, et, quand elle est dĆ©couverte, nouvelle. Vous l’avez bien saisie, et vous avez, Ć  juste titre, donnĆ© Ć  votre mouvement le nom de ā€œGĆ©nĆ©ration Nouvelleā€, Gen! A vous donc, chĆØre jeunesse Gen, de rencontrer, de connaĆ®tre, d’aimer le Christ JĆ©sus! C’est votre programme. C’est la synthĆØse de votre spiritualitĆ©, queĀ  vous voulez rĆ©affirmer dans vos consciences et traduire dans votre vie en cĆ©lĆ©brant le JubilĆ© de l’AnnĆ©e Sainte. Avec deux conclusions. La premiĆØre: pour condenser en une seule pensĆ©e centrale et fĆ©conde le secret de votre Mouvement cherchez Ć  avoir toujours JĆ©sus comme MaĆ®tre. Ensuite la seconde conclusion qui nous vient pareillement de la bouche de notre MaĆ®tre JĆ©sus: ā€œSoyez tous des frĆØresā€. Ayez la sagesse et le courage d’arriver Ć  cette conclusion, qui est la racine de la solidaritĆ© chrĆ©tienne. Il est souvent dĆ©concertant de voir de nombreuses personnes se rĆ©clamer de l’Évangile et ĆŖtre incapables de dĆ©duire de cet Ɖvangile mĆŖme une socialitĆ© fondĆ©e sur l’amour. […] Vous, GĆ©nĆ©ration Nouvelle, soyez fidĆØles et cohĆ©rents. Si vous avez choisi le Christ comme votre MaĆ®tre, mettez votre confiance en Lui et en l’Église qui vous conduit vers lui et vous le prĆ©sente. DĆ©montrez par des actes la force rĆ©alisatrice de la charitĆ©, de l’amour social, instaurĆ© par le MaĆ®tre. VoilĆ  qui sera une expĆ©rience assurĆ©ment nouvelle, gĆ©nĆ©ratriceĀ  d’un monde plus juste et meilleur. Ce sera une expĆ©rience forte; elle exigera rĆ©sistance, sacrifice, et peut-ĆŖtre de l’hĆ©roĆÆsme; elle vous demandera d’êtreĀ  votre tour de robustes et gĆ©nĆ©reux CyrĆ©nĆ©ens, qui offrent leurs propres Ć©paules pour soutenir la Croix de JĆ©sus. Oui, vous devrez aussi souffrir avec Lui, comme Lui, pour Lui! Mais ne craignez pas Gen! Soyez confiants! Vous aurez travaillĆ© Ć  votre salut et Ć  celui du monde actuel. Et vous serez toujours, comme aujourd’hui, bons et heureux!ā€ .Lire le texte complet

JournĆ©e mondiale de l’alimentation

JournĆ©e mondiale de l’alimentation

ā€œNos actions sont notre futurā€, c’est le thĆØme de la JournĆ©e mondiale de l’alimentation, que la FAO (Food and Agriculture Organization) cĆ©lĆØbre chaque annĆ©e le 16 octobre. Cette journĆ©e fait participer des organisations internationales en plus des Ć©coles, usines, mĆ©dia, organisations de recherche et instituts de la sociĆ©tĆ© civile: un programme riche en Ć©vĆ©nements et en manifestations qui visent Ć  sensibiliser l’opinion publique sur les thĆØmes de la pauvretĆ©, de la faim et de la malnutrition, en vue d’arriver Ć  l’objectif Faim ZĆ©ro inscrit Ć  l’Agenda ONU pour 2030. Les jeunes du mouvement des Focolari en ont fait un point central de leur formation et leur action durant toute l’annĆ©e. Au mois de juin dernier, une dĆ©lĆ©gation de jeunes filles a participĆ© Ć  un entretien auprĆØs du siĆØge international FAO de Rome, qui Ć  la finĀ  leur a dĆ©livrĆ© le passeport Ā« Citoyennes Faim ZĆ©ro Ā». Dans le monde entier elles ont organisĆ© des initiatives pour sensibiliser des jeunes du mĆŖme Ć¢ge et des adultes, elles ont aussi consacrĆ© le numĆ©ro 2/2018 de la revue bimensuelle Ā« Teens Ā» (CittĆ  Nuova) au mĆŖme sujet.

Thérèse, la femme forte

La femme est aujourd’hui prĆ©sentĆ©e comme un symbole de la civilisation. Dans les revues, sur les Ć©crans, la publicitĆ© et l’art, elle s’impose comme une reine. Mais il est facile de voir combien cette royautĆ© est fausseĀ : ces divas, qui se pavanent aujourd’hui, sont oubliĆ©es demain. En ce sens, par contraste, les biographies des plus grandes saintes du christianisme et leurs enseignements redeviennent d’actualitĆ©. ThĆ©rĆØse, la rĆ©formatrice du Carmel, en pleine rĆ©volution protestante, sous le regard suspicieux et hautain des rois et des grands d’Espagne, face aux menaces de l’inquisition de son pays, a vĆ©cu la libertĆ© dans la pauvreté : l’unique libertĆ© des enfants de Dieu. Et elle refit de l’existence une aventure prodigieuse qui entraĆ®nel’humain dans le divin. Elle remit la beautĆ© et la poĆ©sie de la saintetĆ© au centre de l’existence individuelle et sociale. Une certaine forme de pharisaĆÆsme prĆ©valait Ć  cette Ć©poque qui pourrait se dĆ©finir comme misogyne. Catherine de Sienne en avait dĆ©jĆ  souffert. On la relĆ©guait dans le silence parce que femme, elle qui ne finissait pas de conseiller les hommes, y-compris les grosses pointures, en ne se comportant pas comme une femmelette. Saint ThĆ©rĆØse s’est donnĆ©e totalement Ć  Dieu et attira dans ce don d’autres femmes. La hantise de notre Ć©poque rĆ©side dans la quĆŖte acharnĆ©e, frĆ©nĆ©tique, obsessionnelle des honneurs et des richesses. ThĆ©rĆØse enseigne Ć  s’émanciper de cet esclavage et rĆ©cupĆØre la sĆ©rĆ©nitĆ© et la paix. Dans ses Ć©crits elle en explique les raisons avec une Ć©vidence, une lumiĆØre qui enchante les cœurs, mĆŖme des hommes d’aujourd’hui les plus accrochĆ©s aux affaires. C’est la femme forte, qui parle dans le seul dĆ©sir de servir Dieu, avec tĆ©nacitĆ© et vigueur. Elle avait conscience de l’influence que la femme consacrĆ©e Ć  Dieu pouvait exercer dans la sociĆ©tĆ©. Sa vie et ses Ć©crits font ressortir l’essence de la rĆ©volution Ć©vangĆ©lique, dans les cœurs et les masses, rĆ©pandant l’essence de l’amour qui, par le frĆØre, ouvre l’accĆØs Ć  DieuĀ : il permet Ć  Dieu d’entrer dans les esprits, les lois, les institutions, les habitudes. ThĆ©rĆØse, avec la grĆ¢ce d’une mĆØre enseignante, Ć©duque Ć  s’entretenir avec Dieu sans cesse, un entretien auquel tout le monde peut arriver, dans le temple de son Ć¢me, mĆŖme dans la rue, mĆŖme au milieu du bruit. Je crois que de jour en jour grandira le nombre des hommes et des femmes qui, guidĆ©s par la sagesse de ThĆ©rĆØse retrouveront des raisons de vivre en remontant avec elle Ć  la source. L’action fleurira toujours davantage sur la contemplation. Mais lĆ  – dirions-nous avec la Sainte – Marthe et Marie sont toujours d’accord parce que l’intĆ©rieur a toujours une action sur l’extĆ©rieur… Quand les œuvres extĆ©rieures jaillissent de cette racine, ce sont des fleurs admirables et trĆØs parfumĆ©es qui Ć©closent sur l’arbre de l’amour divin. ThĆ©rĆØse Ć©tait une cosmonaute audacieuse du divinĀ ; mais c’était aussi une femme pratique, qui connaissait le monde. Et parce qu’elle connaissait le monde elle s’élevait au paradis. Si son enseignement sublime se rĆ©pand, notre maison mĆŖme, le syndicalisme tout comme la politique, la ferme et le monde pourront devenir une sorte de Carmel où ThĆ©rĆØse fera rĆ©gner la royautĆ© fĆ©minine de celle qui est bĆ©nie entre toutes les femmes. Igino Giordani, « FidesĀ Ā», n. 7-12, 1962, pp.185-187

A l’intĆ©rieur de l’étiquette

A l’intĆ©rieur de l’étiquette

Un groupe de jeunes prĆ©sents Ć  la manifestation annuelle LoppianoLab, conclue depuis peu, et un mot clĆ© Ć  l’esprit: participation. C’est sur cette base que l’AssemblĆ©e Jeunes EdC a lancĆ© sur les rĆ©seaux sociaux et auprĆØs de ses amis ā€œInto the LABelā€, (Ć  l’intĆ©rieur de l’étiquette), un laboratoire ā€œhors siĆØgeā€ insĆ©rĆ© dans le programme de l’évĆ©nement LoppianoLab. A la fin de la journĆ©e, que le PĆ“le Bonfanti a consacrĆ©e aux problĆØmes de l’économie et du travail, aprĆØs avoir quittĆ© la salle de rencontre, ils ont chargĆ© les voitures Ć  destination du supermarchĆ© Coop de Figline, la ville voisine. Tables, urnes et bulletins de vote sont installĆ©s Ć  l’entrĆ©e du supermarchĆ©. Commence Ā alors une expĆ©rience innovante de deux heures, une vĆ©ritable campagne Ć©lectorale. A la place des candidats, cinq catĆ©gories de produits: des pĆ¢tes, du cafĆ©, du chocolat, du thon en boĆ®te, du jus d’orange. ā€œMais qu’est-ce-que la dĆ©mocratie a Ć  voir avec un supermarchĆ©? demande quelqu’un. ā€œElle a beaucoup Ć  voirā€, rĆ©pondent les organisateurs. Chiara explique: ā€œAvec notre porte-feuille nous exerƧons notre ā€œpouvoir d’achatā€. Ce ā€œvote avec le porte-feuilleā€ est un exemple de responsabilitĆ© civique. Lorsque nous achetons un produit nous exprimons une prĆ©fĆ©rence, nous soutenons le travail de l’ entreprise qui le fabrique, un style de business particulier, une mission, une sĆ©rie de processus internes, un certain type de gestion des relations entre clients et fournisseurs, un certain impact sur l’environnementā€. ā€œA la suite d’une rencontre avec Luigino Bruni sur la relation entre dĆ©mocratie et marchĆ© – raconte Stefania – nous avons travaillĆ© environ trois mois en cherchant Ć  approfondir les ā€œconceptionsā€ et les ā€œmissionsā€ des petits et des grands marchĆ©s, environ 20 entreprises. Selon des critĆØres comme Ā la transparence, la filiĆØre de production, le respect de l’environnement, la responsabilitĆ© sociale, la forme juridique et le siĆØge social, nous avons recueilli des informations et des donnĆ©es publiĆ©es sur les sites web, des bilans de dĆ©veloppement durable, des articles et des enquĆŖtesā€. ā€œC’est un dĆ©fi enrichissant et intĆ©ressant – poursuit Francesca – qui a rĆ©vĆ©lĆ© la complexitĆ© des repĆØres Ć©thiques, des valeurs, des avantages qui influencent nos achats quotidiens. Cette prise de conscienceĀ  a mĆ»ri chemin faisant et nous a poussĆ©s Ć  imaginer une initiative Ć  partager. Le rĆ“le de la responsabilitĆ© des citoyens concernant la consommation rĆ©flĆ©chie et la certitude que nos achats peuvent orienter le comportement des entreprises, petites ou grandes,Ā  ont Ć©tĆ© nos motivations pour rĆ©aliser ce projet que nous avons appelĆ© ā€œInto the Labelā€. La derniĆØre Ć©dition de LoppianoLab nous a semblĆ© la meilleure occasion pour la proposerā€. Andrea intervient: ā€œSur la base du matĆ©riel recueilli, nous avons choisi pour chaque catĆ©gorie trois marques diffĆ©rentes en cherchant Ć  mettre en Ć©vidence diverses nuances en termes de transparence, de prix, de qualitĆ© et d’engagement. Nous avons laissĆ© les participants choisir le produit Ć  acheter, aprĆØs avoir partagĆ© avec eux les clĆ©s pour repĆ©rer aussi, Ć  l’intĆ©rieur des Ā Ć©tiquettes, les ā€œcalories moralesā€ et les ā€œsucres Ć©thiquesā€. Une initiative au rĆ©sultat incertain, mais qui colle Ć  la rĆ©alitĆ©ā€. Comme toute toute campagne Ć©lectorale qui se respecte, les votes sont prĆ©cĆ©dĆ©s d’un talk-show prĆ©parĆ© et mis en scĆØne par les organisateurs Ć  l’entrĆ©e de la Coop. Chacun d’eux prĆ©sente son ā€œcandidatā€, avec l’intervention d’un citoyen-consommateur. On remet ensuite aux participants un sachet pour l’achat, un bulletin de vote et les coordonnĆ©es d’un site web crƩƩ pour l’occasion. Les allĆ©es de la Coop, bondĆ©es de familles comme chaque samedi, se remplissent de clients occupĆ©s Ć  lire attentivement les Ć©tiquettes. AprĆØs le passage Ć  la caisse, un dernier geste dĆ©mocratique de citoyen responsable: le produit choisi est cochĆ© et le bulletin introduit dans l’urne. Suivent les interviews, les photos et les traditionnels sondages Ć  la sortie des urnes! En fin de soirĆ©e on compte le nombre de votants et on recueille les donnĆ©es: environ une centaine, mais les commentaires sont Ā Ā bien plus nombreux. En attendant l’AssemblĆ©e des Jeunes EdC Italie pense dĆ©jĆ  au second rendez-vousĀ  ā€œInto the Labelā€, qui aura lieu Ć  Castel Gandolfo du 2 au 4 novembre, Ć  l’occasion de l’évĆ©nement internationalĀ  Prophetic Economy. Ā Parce qu’au fond nous sommes tous des ā€œchange-makersā€(acteurs du changement). Source: EdC online

Sophia : inauguration de la 11ème année universitaire.

Sophia : inauguration de la 11ème année universitaire.

La cĆ©rĆ©monie d’inauguration de la 11ĆØme annĆ©e acadĆ©mique de l’Institut Universitaire Sophia (IUS) de Loppiano (Florence) se tiendra le 22 octobre, Ć  17h, dans l’Auditorium. AprĆØs les salutations du Grand Chancelier, le Cardinal Giuseppe Betori, ArchevĆŖque de Florence, du Vice Grande ChanceliĆØre la Professeure Maria Voce, PrĆ©sidente de l’Œuvre de Marie, et du Professeur Egidio Sgrulloni, PrĆ©sident de la Fondation pour Sophia, suivra une sĆ©rie d’interventions ā€œEn duplex : Sophia et l’UniversitĆ© de PĆ©rouseā€, avec les interventions du Prof. Piero Coda, Recteur de l’Institut Universitaire Sophia, du Prof. Franco Moriconi, Grand Recteur de l’UniversitĆ© des Ɖtudes de PĆ©rouse, et de la Professeure Mary Elisabeth Trini, Ć  la fois diplĆ“mĆ©e de l’I.U. Sophia et de l’UniversitĆ© de PĆ©rouse. En conclusion une table ronde intitulĆ©e ā€œLe dĆ©fi de la fraternitĆ© dans la politique et le droitā€, prĆ©sentĆ©e par le Centre de Recherche ā€œSophia Center for Research on Politics and Human Rightsā€. Interviendront les professeurs Antonio Maria Baggio (IUS), Adriana Cosseddu (UniversitĆ© de Sassari), Antonio MĆ”rques Prieto (Universidad de Malaga).  

Sur les traces de la « Révolution de velours »

Sur les traces de la « Révolution de velours »

Les grandes Ć©volutions de l’Europe Centrale – et en particulier du peuple tchĆØque – serviront de toile de fond Ć  cette nouvelle Ć©tape du chemin d’Ensemble pour l’Europe, qui prĆ“ne un accueil rĆ©ciproque entre les diffĆ©rentes identitĆ©s culturelles et politiques. En novembre 2017, la rencontre europĆ©enne des Amis d’Ensemble pour l’Europe s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Vienne (Autriche), ville pont entre l’Est et l’Ouest. Un pas de plus et nous nous trouverons au Centre-Est de l’Europe, avec le dĆ©sir commun de faire face aux difficultĆ©s, prĆ©jugĆ©s et craintes qui, actuellement, pĆØsent lourdement dans et entre les pays membres de l’Union EuropĆ©enne, et au-delĆ . Par la vie de l’Évangile, nourrie et Ć©clairĆ©e par la prĆ©sence du Christ dans les communautĆ©s chrĆ©tiennes et entre elles, cette rencontre veut tĆ©moigner que le chemin vers une Europe Ā« maison des nations et famille des peuples Ā» n’est pas une utopie. Sur les traces de la Ā« RĆ©volution de velours Ā» Le 17 novembre, la RĆ©publique TchĆØque commĆ©morera le dĆ©but de la Ā« sametovĆ  revoluce Ā» (rĆ©volution pacifique, dite Ā« de velours Ā»), qui a fait de ce pays un des protagonistes de la rĆ©unification de l’Europe, processus qui dure encore. Cette coĆÆncidence interpelle les Amis d’Ensemble pour l’Europe, et les invite Ć  renouveler leur engagement commun : porter dans la culture post-sĆ©culiĆØre l’esprit de l’humanisme chrĆ©tien, offrant ainsi leur contribution pour donner vie et forme Ć  une Europe plus unie. Thomas Halik, thĆ©ologien et philosophe, ami personnel de Vaclav Havel, Jaroslav Sebek, membre de l’Institut d’Histoire de l’acadĆ©mie des Sciences de RĆ©publique TchĆØque, et Pavel Fischer, homme politique tchĆØque Ć©mergent, ainsi que des responsables et reprĆ©sentants de divers Mouvements, CommunautĆ©s et Associations, ouvriront par des rĆ©flexions et tĆ©moignages ce congrĆØs Ć  l’objectif audacieux : rappeler une autre Europe, celle des grands espoirs et des promesses. Ils sont issus du riche patrimoine d’une multiplicitĆ© ethnique, sociale et culturelle qui tend Ć  la communion et au dialogue. Le rendez-vous de Prague devient ainsi une Ć©tape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui cette fois encore, s’engagera pleinement pour une Europe plus unie, plus juste et plus fraternelle. Belle occasion pour se prĆ©parer ensemble aux prochaines Ć©lections du Parlement europĆ©en. La rencontre se terminera par une soirĆ©e ouverte aux reprĆ©sentants de Mouvements et CommunautĆ©s des diffĆ©rentes Ɖglises prĆ©sentes en RĆ©publique TchĆØque. Lieu de la rencontre : Mariapolis Centre, MladoboleslavskĆ” 667, 190 17 Prague 9 – Vinoř, RĆ©publique TchĆØque – Tel. +420 286 007 711; e-mail : cmpraha@espol.cz, www.centrummariapoli.cz Source: Ensemble pour Europe Foto: Canva

Inde: le projet #zerohungergeneration continue.

Inde: le projet #zerohungergeneration continue.

En septembre dernier, Mayur et ses amis ont visitĆ© un bidonville Ć  Bhandup et une Ć©cole Ć  Kanjur (Mumbai). Ils ont rencontrĆ© environ 110 enfants. Mayur et son groupe Mayur’s Dance AcadĆ©my ont organisĆ© des ateliers de danse pour les enfants d’une Ć©cole municipale dans le quartier de Bhandup. En conclusion, la distribution attendue de nourriture substantielle comme le lait, les fruits… pour la plus grande joie de tousĀ ! Ces derniers mois, malgrĆ© les fortes pluies, nous, Juniors pour l’UnitĆ© de Andheri (Mumbai), avons fait du porte Ć  porte pour rĆ©colter de vieux journaux Ć  recycler chez plus de 50 familles de notre quartier. Nous avons aussi distribuĆ© des lettres Ć  tous les rĆ©sidents du quartier pour leur demander la mĆŖme chose. Beaucoup nous ont donnĆ© gĆ©nĆ©reusement leurs journaux; d’autres, qui n’en avaient pas, ont voulu quand mĆŖme nous aider en nous offrant des cĆ©rĆ©ales et des cahiers pour l’écoleĀ ; d’autres, enfin, nous ont donnĆ© de l’argent pour acheter du matĆ©riel scolaire. Quelques-uns des parents et des amis se sont joints Ć  nous pour soutenir l’initiative mĆŖme dans ses aspects les plus pratiques. Nous avons ainsi ramassĆ© 383 kg de papierĀ ! La personne qui l’a achetĆ© nous a fait un bon prix et il a mĆŖme voulu nous donner une somme en liquide « parce qu’il s’agit d’une bonne causeĀ Ā», nous a-t-il dit. L’argent recueilli nous a permis d’acheter une grande quantitĆ© de cĆ©rĆ©ales que nous avons donnĆ©es aux sœurs Ursulines qui s’occupent des enfants malades de SIDA et de leur famille. MĆŖme si c’était fatigant, dans nos cœurs la joie d’avoir rĆ©alisĆ© quelque chose de concret l’a emportĆ©. Nos efforts, mĆŖme modestes, ont permis de faire un petit pas en avant dans le « Projet Faim ZĆ©roĀ Ā» progetto-famezero lancĆ© par la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations – http://www.fao.org/home/en/)Ā et dans lequel nous nous sommes engagĆ©s en tant que Juniors de l’unitĆ© du monde entier. Nous sommes heureux que tout ait bien marchĆ© – concluent Anu et Alvin, juniors pour l’unitĆ© d’Andheri – mais maintenant nous voulons continuer Ć  faire quelque chose de plus pour construire un monde meilleur, en supprimant la faim, Ć  commencer par notre voisinage.


Voir le vidƩo de Mayur Jayram Mandavkar https://vimeo.com/275832408

Ensemble pour l’Europe 2018 Ć  Prague

Ensemble pour l’Europe 2018 Ć  Prague

Les grandes Ć©volutions de l’Europe Centrale – et en particulier du peuple tchĆØque – serviront de toile de fond Ć  cette nouvelle Ć©tape du chemin d’Ensemble pour l’Europe, qui prĆ“ne un accueil rĆ©ciproque entre les diffĆ©rentes identitĆ©sĀ culturelles etĀ politiques. En novembre 2017, la rencontre europĆ©enne des Amis d’Ensemble pour l’Europe s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Vienne (Autriche), ville pont entre l’Est et l’Ouest. Un pas de plus et nous nous trouverons au Centre-Est de l’Europe, avec le dĆ©sir commun de faire face aux difficultĆ©s, prĆ©jugĆ©s et craintes qui, actuellement, pĆØsent lourdement dans et entre les pays membres de l’Union EuropĆ©enne, et au-delĆ . Par la vie de l’Évangile, nourrie et Ć©clairĆ©e par la prĆ©sence du Christ dans les communautĆ©s chrĆ©tiennes et entre elles, cette rencontre veut tĆ©moigner que le chemin vers une Europe « maison des nations et famille des peuplesĀ Ā» n’est pas une utopie. Sur les traces de la « RĆ©volution de veloursĀ Ā» Le 17 novembre, la RĆ©publique TchĆØque commĆ©morera le dĆ©but de la « sametovĆ  revoluceĀ Ā» (rĆ©volution pacifique, dite « de veloursĀ Ā»), qui a fait de ce pays un des protagonistes de la rĆ©unification de l’Europe, processus qui dure encore. Cette coĆÆncidence interpelle les Amis d’Ensemble pour l’Europe, et les invite Ć  renouveler leur engagement communĀ : porter dans la culture post-sĆ©culiĆØre l’esprit de l’humanisme chrĆ©tien, offrant ainsi leur contribution pour donner vie et forme Ć  une Europe plus unie. Thomas Halik, thĆ©ologien et philosophe, ami personnel de Vaclav Havel, Jaroslav Sebek, membre de l’Institut d’Histoire de l’acadĆ©mie des Sciences de RĆ©publique TchĆØque, et Pavel Fischer, homme politique tchĆØque Ć©mergent, ainsi que des responsables et reprĆ©sentants de divers Mouvements, CommunautĆ©s et Associations, ouvriront par des rĆ©flexions et tĆ©moignages ce congrĆØs Ć  l’objectif audacieuxĀ : rappeler une autre Europe, celle des grands espoirs et des promesses. Ils sont issus du riche patrimoine d’une multiplicitĆ© ethnique, sociale et culturelle qui tend Ć  la communion et au dialogue. Le rendez-vous de Prague devient ainsi une Ć©tape importante dans l’histoire d’Ensemble pour l’Europe, qui cette fois encore, s’engagera pleinement pour une Europe plus unie, plus juste et plus fraternelle. Belle occasion pour se prĆ©parer ensemble aux prochaines Ć©lections du Parlement europĆ©en. La rencontre se terminera par une soirĆ©e ouverte aux reprĆ©sentants de Mouvements et CommunautĆ©s des diffĆ©rentes Ɖglises prĆ©sentes en RĆ©publique TchĆØque. Lieu de la rencontreĀ : Mariapolis Centre, MladoboleslavskĆ” 667, 190 17 Prague 9 – Vinoř, RĆ©publique TchĆØque – Tel. +420 286 007 711; e-mailĀ :Ā cmpraha@espol.cz,Ā Ā www.centrummariapoli.cz Beatriz Lauenroth

Le Pape François invite à la prière.

Le Pape François invite à la prière.

Au cours du mois d’octobre, Ć  la demande explicite du Pape FranƧois, tous les fidĆØles du monde sont unis dans la communion et dans la pĆ©nitence, en tant que peuple de Dieu, pourĀ  demander Ć  la Sainte MĆØre de Dieu et Ć  Saint Michel Archange de protĆ©ger l’Église contre les assauts du diable, principal artisan de la division entre les hommes et Dieu, et de la rendre en mĆŖme temps toujours plus consciente des fautes, des erreurs et des abus commis aujourd’hui et dans le passĆ©. Il propose Ā Ā de conclure la rĆ©citation Chapelet par l’antique invocation ā€œSub Tuum Praesidiumā€ – qui dit: ā€œSous ta protection nous cherchons refuge , Sainte MĆØre de Dieu. Ne mĆ©prise pas nos supplications, Ć©prouvĆ©s que nous sommes, mais libĆØre-nous de tout danger, Ɣ Vierge Glorieuse et BĆ©nieā€ – et par la priĆØre Ć  Saint Michel Archange, composĆ©e par LĆ©on XIII, qui demande , entre autres: ā€œ Saint Michel Archange, dĆ©fends-nous dans la lutte: sois notre aide contre la malice et les embĆ»ches du dĆ©monā€.    

CongrĆØs Ɖglise et compositeurs

CongrĆØs Ɖglise et compositeurs

Photo: Pontifical Council for Culture

On sent l’urgence de l’évangĆ©lisation et on comprend combien la musique peut y jouer un grand rĆ“leā€, affirme Nancy Uelmen, qui compose et interprĆØte des chants pour le Gen Verde International Performing Arts Group et qui participe Ć  ce congrĆØs au nom du groupe musical du Mouvement des Focolari. Ce congrĆØs de trois jours, Ć  l’initiative du Conseil Pontifical de la Culture, sousĀ  la conduite du cardinal Gianfranco Ravasi, avait pour titre: ā€œĆ‰glise et Compositeurs: Paroles et sonsā€. En plus des divers intervenants, il y avait environ 110 inscrits reprĆ©sentant plusieurs confĆ©rences Ć©piscopales et instituts universitaires de nombreux pays, parmi lesquels quelques compositeurs. La session Ā a dĆ©butĆ© par une rĆ©flexion sur ā€œMusique et Parolesā€, en traitant les questions concernant la mĆ©moire, l’intelligibilitĆ© et de le sens; ensuite sur ā€œMusique et Ɖvangileā€, qui a permis de prĆ©senter quelques expĆ©riences de vie personnelle et communautaire, ainsi que l’impact des divers styles de musique et de composition; enfin sur ā€œMusique et Instrumentsā€, Ć  caractĆØre plus technique et centrĆ©e sur les diverses sonoritĆ©s, en culminant avec la voix humaine.

Photo: Pontifical Council for Culture

ā€œIl a Ć©tĆ© aussi question du grand besoin d’évangĆ©liser avec la musique, en dehors de l’espace liturgiqueā€, rappelle Uelmen. Ā ā€œ C’est l’heure du courage expressifā€, dĆ©clarait Mgr Marco Frisina, directeur du Chœur du DiocĆØse de Rome. ā€œLe deuxiĆØme jour, on m’a confiĆ© – raconte Nancy – un atelier que j’ai intitulĆ© ā€œSpiritualitĆ© et Composition dans la Nouvelle ƉvangĆ©lisationā€. J’ai voulu prendre en considĆ©ration la situation des jeunes aujourd’hui et l’appel que nous ressentons de ā€œsortir vers les pĆ©riphĆ©riesā€ Ć  travers nos projets ā€œStart Nowā€, en particulier pour rejoindre les plus dĆ©favorisĆ©s. J’ai aussi donnĆ© quelques Ć©lĆ©ments de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© qui nous m’aide et peut nous aider Ć  passer du Moi au Nous dans le processus de composition, en illustrant cette dĆ©marche avec quelques uns de nos textes les plus rĆ©centsā€.

Photo: Pontifical Council for Culture

ā€œDans l’aprĆØs-midi – poursuit Nancy Uelmen – il y avait un temps dĆ©diĆ© aux Mouvements ecclĆ©siaux, avec une table ronde ouverte Ć  tous les participants du congrĆØs. Nous Ć©tions trois Ć  intervenir: Luciana Leone, du Renouveau charismatique, le compositeur Pippo Molino, de Communion et LibĆ©ration et moi-mĆŖme qui reprĆ©sentais les Focolari. Nous avons pu Ć©changer sur nos approches et perspectives sur la vie musicale au sein de l’Église; Ć  propos de la liturgie, mais aussi dans d’autres domaines. J’ai fait une brĆØve communication sur le rĆ“le de la musique dans notre Mouvement et ensuite j’ai racontĆ© de faƧon plus spĆ©cifique l’expĆ©rience que nous vivons en tant que Gen Verde, en faisant de la musique pour et avec les jeunesā€. ā€œEn plus des riches exposĆ©s des personnalitĆ©s internationales de la musique au sein de l’Église, il y a eu de nombreuses occasions d’échanges et de dialogue avec les divers participants. En particulier avec quelques reprĆ©sentants des mouvements et associations, avec lesquels on partageait le dĆ©sir de collaborer davantage entre nous. On percevait en effet le besoin de ā€œsortirā€ ensemble pour aller vers ceux qui ne frĆ©quentent pas l’Église, et nous pensons que l’on peut faire beaucoup Ć  travers la musiqueā€. Le congrĆØs s’est conclu Ć  Assise par un Concert dans la Basilique supĆ©rieure, dans le cadre du Prix ā€œFrancesco Sicilianiā€, concours international pour une composition de musique sacrĆ©e, exĆ©cutĆ© par le St. Jacob’s Chamber Choir, Stockholm, dirigĆ© par Gary GRADEN. Voir le programme:Ā  (http://www.theologia.va/content/cultura/it/eventi/major/compos.html )

Chiara Lubich : J’ai un rĆŖve

Chiara Lubich : J’ai un rĆŖve

Ā« Si j’observe, ce que l’Esprit Saint a fait en nous et en de nombreuses autres ā€œaffairesā€ spirituelles et sociales Ć  l’œuvre actuellement dans l’Église, je ne peux qu’espĆ©rer qu’il agira encore et toujours avec la mĆŖme gĆ©nĆ©rositĆ© et magnanimitĆ©. Il le fera Ć  travers des œuvres qui naĆ®tront ex-novo de son amour et en dĆ©veloppant celles qui existent dĆ©jĆ , comme la nĆ“tre. En attendant, je rĆŖve que notre Ɖglise soit enveloppĆ©e d’une atmosphĆØre qui corresponde davantage Ć  son ĆŖtre Ɖpouse du Christ ; qu’elle se prĆ©sente au monde plus belle, plus une, plus sainte, plus charismatique, plus conforme Ć  son modĆØle Marie, donc plus mariale, plus dynamique, plus familiale, plus intime, et qu’elle se modĆØle davantage sur le Christ son Ɖpoux. Je rĆŖve qu’elle soit un phare pour l’humanitĆ©. Et je rĆŖve qu’elle suscite un peuple saint, d’une saintetĆ© jamais vue jusqu’à prĆ©sent. Je rĆŖve que l’aspiration Ć  une fraternitĆ© vĆ©cue, diffusĆ©e sur la terre, rĆ©clamĆ©e – comme on le constate aujourd’hui – par les consciences de millions de personnes, devienne dans l’avenir, au cours du troisiĆØme millĆ©naire, gĆ©nĆ©rale, universelle. Je rĆŖve donc d’une diminution des guerres, des conflits, de la faim, des innombrables maux dont le monde est affligĆ©. Je rĆŖve d’un dialogue d’amour plus intense entre les Ɖglises qui rapproche l’heure où nous formerons une unique Ɖglise. Je rĆŖve que le dialogue soit vivant et fĆ©cond entre les religions et qu’il s’accroisse ; que les personnes des religions les plus variĆ©es soient liĆ©es entre elles par l’amour, cette ā€œrĆØgle d’orā€ qui se trouve dans leurs livres sacrĆ©s. Je rĆŖve que les diverses cultures du monde se rapprochent et s’enrichissent rĆ©ciproquement, pour former une culture mondiale basĆ©e sur les valeurs permanentes, vĆ©ritable richesse des peuples, qui doivent s’imposer comme sagesse globale. Je rĆŖve que l’Esprit Saint continue Ć  ĆŖtre la source d’eau vive des Ɖglises ; qu’il consolide, au-delĆ  de leurs frontiĆØres, les ā€œsemences du Verbeā€. Ainsi l’avĆØnement de quelque chose de ā€œnouveauā€ – lumiĆØre, vie, œuvres nouvelles que seul Lui peut susciter – ne cessera d’inonder le monde. Et toujours davantage d’hommes et de femmes suivront le droit chemin, convergeront vers leur CrĆ©ateur, se mettront cœur et Ć¢me Ć  son service. Je rĆŖve que les relations basĆ©es sur l’Ć©vangile s’étendent des personnes aux groupes, aux mouvements, aux associations religieuses et laĆÆques ; aux peuples, aux Ɖtats… Ainsi, il sera naturel d’aimer la patrie de l’autre comme la sienne et de tendre Ć  une communion des biens universelle : au moins en prospective. [..] Je rĆŖve donc que les Cieux nouveaux et les terres nouvelles commencent Ć  se rĆ©aliser sur la terre, autant que possible. Je rĆŖve beaucoup mais nous avons devant nous un millĆ©naire pour rĆ©aliser tout cela Ā». Chiara Lubich Traduit deĀ : AttualitĆ . Leggere il proprio tempo, CittĆ  Nuova, Roma 2013, pp. 102-103

Soigner par le sourire

Sourire fait du bien, les scientifiques le confirment: sourire allonge l’espĆ©rance de vie, rĆ©duit le stress, rapproche les personnes entre elles. Parfois cela peut aussi changer la vie. La JournĆ©e internationale du Sourire, une idĆ©e de Harvey Ball, le crĆ©ateur du ā€œsmileā€ qui a inspirĆ© les Ć©moticĆ“nes, est cĆ©lĆ©brĆ©e depuis 1999 chaque premier vendredi d’octobre. Sourire n’est pas toujours facile, mais nĆ©cessaire. ā€œJe ne connais aucun autre signe de supĆ©rioritĆ© en l’homme si ce n’est celui d’être aimableā€, a affirmĆ© Beethoven. Et Platon: ā€œChaque personne que tu rencontresĀ  mĆØne un combat dont on ne sait rien. Sois toujours aimableā€. Hunter Dherty Adams, surnommĆ© ā€œPatchā€ (ā€œpansementā€ en anglais), mĆ©decin, activiste et Ć©crivain, est connu dans le monde entier Ā pour pratiquer et soutenir la Clown-thĆ©rapie. TrĆØs convaincus queĀ  joie et crĆ©ativitĆ© font partie intĆ©grante du processus de soin, spĆ©cialement chez les enfants, Patch et ses collaborateurs luttent contre la souffrance et la maladie en portant un faux-nez rouge de clown, devenu le signe distinctif d’une nouvelle maniĆØre d’exercer la profession de mĆ©decin. Adams a consacrĆ© sa vieĀ  Ć  Ć©tudier l’être humain sous tous ses aspects et Ć  crĆ©er un systĆØme sanitaire Ć  la portĆ©e de tous. Sa philosophie de la guĆ©rison part de l’esprit, de l’action qui stimule chez les patients l’élaboration d’une pensĆ©e positive qui peut amĆ©liorer notre vie.      

Du rĆŖve Ć  l’engagement : les propositions de Loppianolab

Du rĆŖve Ć  l’engagement : les propositions de Loppianolab

Ā« Plus de mille participants, parmi lesquels un quart dans la tranche d’âge des jeunes, juniors et enfants ; trois focus centraux sur le travail, l’éducation, la participation, Ć  partir de l’hĆ©ritage de ā€˜68 ; presque 50 ateliers pour petits et grands ; des dizaines de confĆ©renciers Ā» souligne satisfaite, Aurora Nicosia, Directrice de la revue CittĆ  Nuova, au terme de LoppianoLab, le laboratoire pour l’Italie qui a eu lieu les 29 et 30 septembre, dans la citĆ©-pilote internationale de Loppiano et dont le titre rappelait l’anniversaire de la contestation : ā€˜ā€™Du rĆŖve Ć  l’engagement, l’éducation, la participation, le travail Ć  cinquante ans de ā€˜68’’. Chacun des trois thĆØmes – Ć©ducation, participation, travail – a Ć©tĆ© au centre d’une sĆ©ance plĆ©niĆØre Ć  laquelle ont suivi une sĆ©rie d’ateliers ouverts Ć  la contribution de tous. La matinĆ©e du 29 septembre a Ć©tĆ© consacrĆ©e au thĆØme du travail avec le focus ā€˜ā€™Pourquoi le travail ne finira pas’’, qui a amenĆ© au dialogue, Carlo Petrini, fondateur et Ć¢me de Slow food, avec l’économiste sœur Alessandra Smerilli et don Antonio Loffredso de la CoopĆ©rative sociale La Paranza, animĆ©e par l’avocat Flavia Cerino. Autour de l’hĆ©ritage qui nous a Ć©tĆ© consignĆ© depuis ā€˜68, dans le milieu culturel, politique, social et ecclĆ©sial, un Ć©change a eu lieu entre Mario Capanna, politicien et essayiste, le thĆ©ologien Brunetto Salvarani, l’ex-parlementaire Rosy Bindi, avec les modĆ©rateurs Marco Luppi (historien, Institut Univ. Sophia) et Frederico Rovea, (docteur en sciences de l’Éducation, Univ. de Padoue) avec le focus sur le titre : Du rĆŖve Ć  l’engagement : Plus loin que la rĆ©volution et la contestation de ā€˜68. La matinĆ©e du dimanche 30 septembre, s’est plutĆ“t centrĆ©e sur le thĆØme de l’éducation, avec le focus ā€˜ā€™Du rĆŖve Ć  l’engagement : parlons d’éducation. Entre mĆ©moire et futur…une question de sens’’. La confrontation, animĆ©e par l’écrivain Paolo Di Paolo, a Ć©galement impliquĆ© l’enseignant et Ć©crivain Eraldo Affinati, Emma Ciccarelli, vice prĆ©sidente du Forum Associations familiales, et Michele De Beni, pĆ©dagogue et professeur Ć  l’Institut Universitaire Sophia. Parmi les thĆØmes abordĆ©s, celui de la situation dans laquelle vit aujourd’hui le monde de l’école, et d’une faƧon plus ample, le monde de l’éducation. Ā« LoppianoLab a Ć©tĆ© important pour remettre au point quelques prioritĆ©s : le travail, le besoin de participation dans les nombreux lieux partagĆ©s entre sociĆ©tĆ© et politique, le rĆ“le central de l’éducation… Ā» commente Marco Luppi, professeur en Histoire Politique Contemporaine Ć  l’Institut Universitaire Sophia. Ā« En passant du rĆŖve Ć  l’engagement, je repars d’une importance accrue que j’ai trouvĆ©e dans un peu tous les focus et les ateliers, donnĆ©e Ć  celle d’un travail commun qui nous attend tous, croyants ou non croyants, vers la construction du bien commun, dans un dialogue qui n’est pas seulement possible mais urgent Ā». Comme les annĆ©es prĆ©cĆ©dentes, la formule en ateliers qui caractĆ©rise lā€˜Ć©vĆ©nement, amenĆ© au dialogue des citoyens, des entrepreneurs, des opĆ©rateurs de la communication, des Ć©tudiants et des professeurs, des politiciens, des membres de mouvements associatifs, des jeunes, des intellectuels, de toutes les rĆ©gions italiennes entre autre. Ā« En conclusion Ā», souligne Aurora Nicosia, Ā« nous pouvons dire que le titre de cette Ć©dition, ā€˜ā€™Du rĆŖve Ć  l’engagement’’, n’est pas seulement restĆ© un slogan, mais est devenu quelque chose de vital une impulsion Ć  ne pas renoncer aux ā€˜ā€™rĆŖves’’, comme le souligne souvent le Pape FranƧois, mais Ć  donner Ć  ceux-ci, l’aspect concret avec un engagement individuel et d’ensemble Ā». Tamara Pastorelli


2018 09 29 Loppianolab

Inclusive, Ʃquitable et durable

Inclusive, Ʃquitable et durable

Carolina Carbonel figure parmi les organisateurs du CongrĆØs de l’Économie de Communion de Rosario, ville peuplĆ©e de la province de Santa Fe, Ć  300 km de Buenos Aires. Elle le dĆ©finit comme Ć©tant ā€˜ā€™un marathon’’. Peut-ĆŖtre parce que tout a commencĆ© avec une course. « Nous Ć©tions en fĆ©vrier 2018. Quelques mois auparavant avait Ć©tĆ© annoncĆ©e la proposition d’organiser le congrĆØs dans notre ville. Il faisait trĆØs chaud. En marchant dans la partie piĆ©tonniĆØre de la ville, j’ai vu mon vieil ami de l’universitĆ©, aujourd’hui directeur d’une chaĆ®ne d’hĆ“tels. En courant, je l’ai arrĆŖtĆ© et lui ai racontĆ© notre rĆŖveĀ : ainsi avons-nous trouvĆ© le lieu pour le CongrĆØsĀ Ā». Le 6 septembre dernier, 70 personnes, « assez nombreuses si on considĆØre que ces jours-lĆ , les facultĆ©s sont l’objet de contestations de la part des Ć©tudiantsĀ Ā», sont prĆ©sentes Ć  l’ouverture, avec une confĆ©rence intitulĆ©eĀ :’’Qu’est-ce que l’Économie de CommunionĀ ?’’. Le second jour, le ā€˜ā€™marathon’’ continue. « Toute l’équipe – c’est le rĆ©cit de Carolina – se lĆØve tĆ“t pour aller trouver plus de 300 jeunes de la quatriĆØme et de la cinquiĆØme annĆ©e de 12 Ć©coles de Rosario, rassemblĆ©s au ā€˜ā€™Colegio Natividad del SeƱor’’ afin de participer Ć  un workshop. Les jeunes mettent toute leur propre crĆ©ativitĆ© pour ā€˜ā€™crĆ©er’’ des entreprises et ā€˜ā€™prendre des dĆ©cisions’’ sur diffĆ©rentes situations de concurrence, de crise, de distribution des bĆ©nĆ©fices, et de sĆ©lection du personnel. La partie la plus intĆ©ressante en tout cas, est l’examen auquel se soumettent les entrepreneurs de l’EdC prĆ©sents, qui rĆ©pondent avec leur propre expĆ©rience de vie. Pendant l’aprĆØs-midi, nous allons Ć  l’ After Unplugged ā€˜ā€™Empresas de un solo tiempo’’ Ć  La Maquinita RosarioĀ Ā». Il s’agit d’un co-working où Gonzalo PerrĆ­n, Leandro Simeoni et Lucas Longhi racontent leur propre expĆ©rience d’entrepreneurs pour un projet de bien commun. « Le samedi 8, nous avons souhaitĆ© la bienvenue aux 120 participants venus de plus de 30 villes, de 8 provinces, et de 4 pays diffĆ©rents. Un beau groupe, trĆØs hĆ©tĆ©rogĆØne pour les Ć¢ges et les professions. A une prĆ©sentation innovante de l’EdC, d’aujourd’hui aux origines, ont suivi les tĆ©moignages des employĆ©s de quelques entreprises qui font partie du projet. ExpĆ©riences diffĆ©rentes, d’une entreprise familiale qui produit des bancs solides, Ć  un contact center avec 1.200 employĆ©s, jusqu’à ā€˜ā€™Nomines’’, une entreprise inclusive qui engage seulement des personnes de handicaps diffĆ©rentsĀ Ā». AprĆØs le repas de midi, la proposition originale d’un jeu, la chaise musicale, mais dans une version diffĆ©rente, et aussi plus amusanteĀ : au lieu d’éliminer ceux qui ne rĆ©ussissent pas Ć  trouver une chaise, on Ć©limine les chaises. « Il faut de l’ingĆ©niositĆ© et de l’équilibre pour s’asseoir sur les autres sans se faire mal. Le moment le plus difficile, c’est lorsqu’il ne reste plus qu’une chaise et que tous doivent s’asseoir sans que personne ne tombe. De la mĆŖme ingĆ©niositĆ©, ont aussi besoin ceux qui travaillent Ć  l’élimination de la pauvreté ». Avec une grande profondeur donc sont prĆ©sentĆ©es quelques-unes parmi les rĆ©alitĆ©s les plus tristes prĆ©sentes dans la sociĆ©tĆ©, pour rappeler pourquoi l’EdC est nĆ©e. Et enfin, conclut Caroline, « lorsque tu penses qu’il manque peu pour arriver au butĀ Ā», car il s’agit toujours d’un marathon, « et dĆ©sormais plus rien d’autre ne peut arriver, l’imprĆ©visible arrive. Le dimanche, quelques enfants de huit ans racontent leurs expĆ©riencesĀ : une petite entreprise pour gagner des sous afin de partager avec les jeunes d’autres pays en guerre, ou bien les visites Ć  un centre pour personnes Ć¢gĆ©es où ils apprennent Ć  les estimerĀ Ā». A la fin, l’interview faite Ć  Martina, 9 ansĀ : « les questions, mais surtout les rĆ©ponses, montrent la prophĆ©tie inhĆ©rente Ć  l’EdCĀ : les personnes qui, dĆØs leur enfance vivent la culture du don, sont celles qui un jour, pourront changer l’économieĀ Ā». SourceĀ : www.focolare.org/conosur     Ā 

L’art de la gratuitĆ© s’apprend en famille

L’art de la gratuitĆ© s’apprend en famille

Le mot Ć©conomie vient du grec etĀ  se rapporte directement Ć  la maison (oikos nomos, rĆØgles pour gĆ©rer la maison), donc Ć  la famille. Mais l’économie moderne, et encore davantage celle de notre Ć©poque, a Ć©tĆ© pensĆ©e comme une rĆ©alitĆ© rĆ©gie par des principes diffĆ©rents, distincts et sous bien des aspects opposĆ©s aux principes et aux valeurs qui ont toujours rĆ©gi et continuent de rĆ©gir la famille. Un principe fondateur de la famille, peut-ĆŖtre le plus important et qui sous-tend les autres, est celui de la gratuitĆ©, trĆØs Ć©loignĆ©e l’économie capitaliste: celle-ci produit Ā des ersatz de la gratuitĆ© (rabais, philanthropie, soldes) qui immunisent les marchĆ©s contre la vraie gratuitĆ©. La famille en effet est le principal lieu où nous apprenons, pendant toute notre vie et plus particuliĆØrement au cours de l’enfance, ce que Pavel Florensky appelait ā€œl’art de la gratuitĆ©ā€. C’est lĆ  que dĆØs notre plus jeune Ć¢ge nous apprenons aussi Ć  travailler, parce qu’il n’y a pas de travail bien fait sans gratuitĆ©. Mais notre culture associe la gratuitĆ© au produit ā€œgratisā€, au gadget, au rabais, Ć  la demi-heure supplĆ©mentaire de travail non rĆ©munĆ©rĆ©e, au prix zĆ©ro (Saint FranƧois nous a dit au contraire que la gratuitĆ© n’a pas de prix: on ne peut ni l’acheter ni la vendre parce qu’elle est inestimable). […] La gratuitĆ© est une faƧon d’agir et un style de vie qui consiste Ć  s’approcher des autres, de soi-mĆŖme, de la nature, de Dieu, des choses non pour en faire un usage utilitariste Ć  son propre avantage, mais pour les reconnaĆ®tre dans leur altĆ©ritĆ© et dans leur mystĆØre, les respecter et les servir. Dire gratuité  signifie donc reconnaĆ®tre qu’on adopte un comportement parce qu’il est bon, et non en fonction d’une rĆ©compense ou d’une amende.Ā […] Si la famille veut, et doit, cultiver l’art de la gratuitĆ©, elle doit faire trĆØs attention Ć  ne pas laisser entrer Ć  la maison la logique de la prime Ć  la production qui aujourd’hui rĆØgne partout. […] L’une des tĆ¢ches caractĆ©ristique de la famille c’est prĆ©cisĆ©mentĀ  de transmettre l’éthique du travail bien fait, une Ć©thique qui rĆ©sulte justement du principe de gratuitĆ©. Si au contraire on commence Ć  pratiquer en famille la logique et la culture de la rĆ©compense, l’argent devient alors le motif pour lequel on fait ou non les petites tĆ¢ches ou travaux domestiques. Ces enfants, une fois adultes, seront difficilement de bons travailleurs, parce que le travail bien fait de demain repose sur cette gratuitĆ© que l’on apprend surtout au cours des premiĆØres annĆ©es de vie, et particuliĆØrement Ć  la maison. L’absence du principe de gratuitĆ© en Ć©conomie dĆ©pend aussi, et beaucoup, de l’absence du regard fĆ©minin. […] Les femmes considĆØrent la maison et Ā l’économie avant tout du point de vue des relations humaines qui se tissent Ć  travers elles. Les premiers biens qu’elles voient sont les biens relationnels et les bien communs, et Ć  partir de lĆ  elles voient aussi les biens Ć©conomiques. Ce n’est certainement Ā pas par hasardĀ  que l’Économie de Communion est nĆ©e Ć  partir du regard d’une femme (Chiara Lubich), que la premiĆØre thĆ©oricienneĀ  des biens communs a Ć©tĆ© Katherine Coman ( en 1911), et que Elinor Ostrom a reƧu (la seule femme jusqu’à prĆ©sent) le prix Nobel d’économie prĆ©cisĆ©ment en raison de ses travaux sur les biens communs. Et ce sont deux femmes, Martha Nussbaum et Carol Uhlaner, qui sont Ć  l’origine de la thĆ©orie des biens relationnels. Lorsque manque le regard fĆ©minin sur l’économie, les seules relations prises en considĆ©rations sont celles qui sont utiles. Les relations entre personnes et avec la nature ne sont alors plus perƧues comme Ā comme bonnes en soi, mais comme des moyens utilisĆ©s en vue de se procurer des biens. Si le regard et le gĆ©nie fĆ©minin de la oikos, maison, avaient Ć©tĆ© prĆ©sents lors de la fondation thĆ©orique de l’économie moderne, nous aurions eu une Ć©conomie plus attentive aux relations, Ć  la redistribution des bĆ©nĆ©fices, Ć  l’environnement et peut-ĆŖtre Ć  la communion. La communion est en effet une grande rĆ©alitĆ© qui peut passer de la famille Ć  l’économie d’aujourd’hui. […] Aujourd’hui, tout discours sur la famille, pour ĆŖtre crĆ©dible, doit se calquer sur les enfants et l’économie, autrement dit sur le partage, l’accueil et la communion. Parce que les enfants, tout comme l’économie, ne sont autre chose que la vie ordinaire de tous et de chacun, le seul lieu où la ā€œprophĆ©tieā€ se nourrit et grandit. Source: http://www.avvenire.itĀ  “Cosi lo sgaurdo femminile puo cambiare l’economia” (Ainsi le regard fĆ©minin peut changer l’Ć©conomie”), 23 aoĆ»t 2018.

La mƩdecine est rencontre

La mƩdecine est rencontre

ā€œIl y a quelques annĆ©es, le rapport mĆ©decin-patient a Ć©tĆ© dĆ©fini comme « une histoire de silenceĀ Ā», dans la conviction qu’un bon patient doit suivre les directives du mĆ©decin sans faire aucune objection ni poser de questionĀ Ā». Flavia Caretta, mĆ©decin gĆ©riatrique Ć  la Policlinique « A. GemelliĀ Ā» de Rome et point de rĆ©fĆ©rence de Health Dialogue Culture, est parmi les organisateurs du dernier congrĆØs rĆ©alisĆ© par le rĆ©seau international Ć  Caruaru, dans l’État du Pernambuco, dont le titre Ć©taitĀ : « Dialogue Interdisciplinaire dans le rĆ©tablissement de la SantĆ© IntĆ©graleĀ Ā» (23-25 aout). HDC maintient le lien entre des professionnels du domaine biomĆ©dical qui, en s’inspirant de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de Chiara Lubich, ont commencĆ© une rĆ©flexion et un partage expĆ©rimental sur le thĆØme du soin du malade, considĆ©rĆ© dans sa globalitĆ©. PrĆØs de 400 professionnels Ć©taient prĆ©sents au congrĆØs, venant de toutes les rĆ©gions du BrĆ©sil. « L’insatisfaction du patient pour cause de ā€˜mauvaise’ communication – observe Caretta – est supĆ©rieure Ć  tout autre insatisfaction due aux compĆ©tences techniques. La culture technologique a favorisĆ© la spĆ©cialisation des savoirs, mais a souvent « fragmenté » l’identitĆ© du patient et les relations interpersonnelles entre qui soigne et qui est soignĆ©. Le risque pourrait ĆŖtre de perdre ou de ne jamais acquĆ©rir la capacitĆ© de regarder le malade dans son ensemble. Tout entretien pour se faire soigner contient aussi une exigence de relation. Ignorer cette dimension veut dire rĆ©duire la mĆ©decine Ć  l’application d’une technique, Ć  une prestation de services, alors qu’en premier lieu se trouve la rencontre avec une personneĀ Ā». ā€œLa qualitĆ© de la rencontre avec le mĆ©decin ne dĆ©pend pas uniquement de l’application de connaissances scientifiques ou des ā€œcapacitĆ©sā€ communicatives de l’opĆ©rateur, mais aussi de sa capacitĆ© Ć  ā€œentrerā€ dans le vĆ©cu du patient. On ne peut considĆ©rer le processus d’assistance comme un protocole de procĆ©dures, parce qu’il implique une dimension humaine imprĆ©visible, pas applicable Ć  tous, qui se joue Ć  l’intĆ©rieur de la relation personnelle, et rĆ©ciproquement. Aucune action soignante n’aurait le mĆŖme effet si l’on n’entrait pas en relation avec l’autre. (…) Parmi les nouvelles tendances en mĆ©decine, en plus de la communication, Ć  la personnification des soins, de nouveaux styles de vie sont mis en valeur, comme le rĆ“le que prennent la communautĆ© et la sociĆ©tĆ© pour la santĆ© et en particulier la dimension spirituelleĀ Ā». Je voudrais offrir quelques mĆ©thodes dĆ©jĆ  expĆ©rimentĆ©es et partagĆ©es par de nombreux professionnels de compĆ©tences, pays et cultures diffĆ©rentes, qui s’inspirent dans leur vie et leur profession des valeurs inhĆ©rentes Ć  la spiritualitĆ© du mouvement des Focolari. (…) A l’intĆ©rieure de la relation avec le patient quelques stratĆ©gies se sont dĆ©montrĆ©es efficaces, comme l’écoute, qui demande de dĆ©placer ses propres prĆ©occupations, jugements, interprĆ©tations rapides, pour laisser place Ć  ce que l’autre veut communiquer, par ses paroles, ses regards, ses silences. MĆŖme le silence communique, quelquefois il est plus Ć©loquent que ce que l’on pourrait cueillir dans un dialogue. Et encore, l’engagement Ć  rĆ©ussir Ć  se couler dans le moment prĆ©sent en se libĆ©rant de la hĆ¢te et des conditionnements qui pourraient offusquer la dĆ©cision Ć  prendreĀ Ā». La cohĆ©rence entre les valeurs spirituelles et leur mise en pratique dans la profession, a soulignĆ© Caretta, ā€œne s’applique pas seulement au rapport avec les patients. Toujours agir en lien Ć©troit avec les diffĆ©rentes compĆ©tences est incontournable. Les revues scientifiques, surtout ces derniĆØres annĆ©es, dans le but d’amĆ©liorer l’organisation des services et la qualitĆ© de l’assistance, mettent de plus en plus en lumiĆØre l’équipe de soin, le travail en groupe, la pluridisciplinaritĆ©. (…) Je me souviens d’une expression de Vaclav Havel, poĆØte et premier prĆ©sident de la RĆ©publique TchĆØqueĀ ; « L’espĆ©rance n’est pas de croire que les choses vont changer. EspĆ©rer, c’est croire que tu peux faire une diffĆ©renceĀ Ā». La rĆ©ciprocitĆ© peut transformer toute composante du monde sanitaire, opĆ©rateurs ou patients, toute composante du monde acadĆ©mique, Ć©tudiants ou professeurs, chez l’acteur du changementĀ Ā». Contacts, nouvelles et approfondissements, voirĀ : www.healthdialogueculture.org

Tsunami et tremblement de terre en IndonƩsie

Plus de 1.200 cadavres retrouvĆ©s aprĆØs le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappĆ© l’ile de Sulawesi. Le site du Vatican rapporte que Ā« 1203 corps ont Ć©tĆ© retrouvĆ©s, mais quelques-uns n’ont pas encore Ć©tĆ© identifiĆ©s ni rĆ©cupĆ©rĆ©s Ā», a dit Insan Nurrohman, vice-prĆ©sident de Aksi Cepat Tanggap, une des principales ONG indonĆ©siennes. Les secouristes travaillent sans relĆ¢che. RĆ©ussir Ć  extraire des personnes encore vivantes est une tĆ¢che dĆ©licate. Ā« Le gouvernement envoie les bulldozers pour dĆ©blayer les ruines – affirme Matteo Amigoni, responsable de Caritas Italienne pour l’IndonĆ©sie et les Philippines – mais il existe aussi un problĆØme de manque d’électricitĆ© et de carburant, qui empĆŖche l’utilisation des machines Ā». A l’angĆ©lus, le pape FranƧois a dit : Ā« Je prie pour les dĆ©funts, malheureusement nombreux, pour les blessĆ©s et ceux qui ont perdu leur habitation et leur travail. Que le Seigneur les console et soutienne les efforts de ceux qui s’engagent Ć  leur porter secours Ā».

Les personnes âgées, racines de tout peuple

ā€˜ā€™Vous, qui avez traversĆ© un grand nombre de saisons, vous ĆŖtes le tĆ©moignage vivant de la constance dans l’adversitĆ©, mais aussi du don de la prophĆ©tie, qui rappelle aux jeunes gĆ©nĆ©rations que le soin et la protection de ceux qui nous ont prĆ©cĆ©dĆ©s sont les bienvenues et apprĆ©ciĆ©es par Dieu, et qui crient vers Dieu quand elles sont mises en veilleuse’’. C’est en prononƧant ces paroles que le pape FranƧois s’est adressĆ© Ć  toutes les personnes Ć¢gĆ©es du monde dont le premier octobre on fĆŖte la JournĆ©e internationale qui leur est consacrĆ©e. ā€˜ā€™Vous qui vous ĆŖtes dĆ©pensĆ©s corps et Ć¢me, qui avez donnĆ© la vie Ć  la poursuite de la libertĆ© de votre patrie, bien souvent vous vous sentez oubliĆ©s. Bien que cela soit paradoxal, aujourd’hui, au nom de la libertĆ©, les hommes libres assujettissent les personnes Ć¢gĆ©es, Ć  la solitude, Ć  l’ostracisme, au manque de ressources et Ć  l’exclusion et jusqu’à la misĆØre. […] Vous qui avez traversĆ© tant de saisons, n’oubliez pas que vous ĆŖtes les racines d’un peuple’’.

Ɖvangile vĆ©cu: l’unique loi est celle de l’amour

SĆ©paration Je n’aurais jamais pensĆ© que nos parents auraient pu se sĆ©parer. Mais lorsque cela est arrivĆ©, avec l’incertitude de l’avenir et la certitude que ma vie n’aurait plus jamais Ć©tĆ© comme avant, me sont venues Ć  l’esprit de nombreuses pensĆ©es tristes et confuses. Nous sommes trois frĆØres qui sommes restĆ©s avec maman, une ā€œsuper mamanā€ comme nous l’appelons. Mais tout avait changĆ©. Si auparavant nous n’avions jamais eu de problĆØmes scolaires, ce n’Ć©tait plus le cas. Lorsque nous nous en somme rendu compte, nous nous sommes mis Ć  travailler davantage, surtout pour donner de la joie Ć  maman. Vivre sans papa n’est pas chose facile, mais dĆØs notre plus jeune Ć¢ge nos parents et grands-parents nous ont appris Ć  ne pas juger. L’un des moments les plus beaux, c’est lorsque nous prions tous ensemble et que nous demandons Ć  Dieu que s’accomplisse son dessein sur chacun. J.P.L. – Colombie ƉlĆØve difficile Il y a maintenant plusieurs annĆ©es est arrivĆ© dans ma classe un Ć©lĆØve particuliĆØrement difficile Ć  cause d’un problĆØme familial. Comme il avait parfois des comportements violents, quelques parents d’élĆØves ont protestĆ© auprĆØs du directeur. Sachant qu’il Ć©tait menacĆ© d’exclusion, j’ai obtenu l’autorisation de pouvoir m’occuper personnellement de lui, j’ai donc avisĆ© mes collĆØgues et obtenu la collaboration des Ć©lĆØves.Ā  ParallĆØlement une famille amie a pris contact avec ses parents pour les soutenir, le temps que que la situation s’amĆ©liore. AprĆØs de nombreuses annĆ©es je suis retournĆ©e dans cette ville où je n’étais plus revenue. J’ai revu mon Ć©lĆØve, dĆ©sormais adulte et devenu un pĆØre de famille trĆØs attentionnĆ©. T.M. – Italie Le gĆ¢teau Un de nos voisins s’opposait Ć  la restructuration de notre petite maison, avec des motivations objectivement injustes. FatiguĆ© par ses lettres de protestation, mon mari a pris conseil auprĆØs d’un avocat en pensant lui intenter procĆØs. Mais par la suite, en en parlant ensemble, nous avons choisi une autre voie, celle que nous suggĆ©rait le coeur: chercher Ć  Ć©tablir un pont entre lui et nous. J’ai prĆ©parĆ© un gĆ¢teau et nous sommes allĆ©s le trouver. Il nous a demandĆ©: ā€œComment avez-vous fait pour savoir qu’aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma fille?ā€. Le conflit s’est transformĆ© en rencontre. Quelques jours aprĆØs ils nous ont invitĆ©s Ć  leur tour et dĆ©sormais nous avons de nouveaux amis. M.– Espagne Le mur Sept ans de mariage ne nous avaient pas conduits Ć  l’unitĆ© de cœur que nous dĆ©sirions. Triste et dĆ©couragĆ©, je pensais que c’était Ć  cause de notre immaturitĆ© et de l’incompatibilitĆ© de nos caractĆØres. Dans ce climat nous Ć©tions portĆ©s Ć  nous juger et entre nous deux le mur de l’incommunicabilitĆ© s’élevait de plus en plus. Par ailleurs un sentiment de culpabilitĆ© pesait sur nous du fait que nous ne rĆ©ussissions pas Ć  transmettre Ć  nos enfants l’amour qu’un mari et une femme devraient tĆ©moigner. J’avais dĆ©jĆ  renoncĆ© Ć  lutter lorsque la proximitĆ© de quelques amis qui vivent l’Évangile nous a aidĆ©s Ć  abattre ce mur. Des signes me sont aussi parvenus de la part de mon Ć©pouse, ce quiĀ  me donnait des raisons d’espĆ©rer. Nous avons appris Ć  nous accueillir, Ć  nous demander pardon lorsque nous nous trompons, Ć  nous considĆ©rer comme un don l’un pour l’autre et Ć  voir dans nos Ć©checs une occasion de recommencer Ć  nous aimer. AidĆ©s par l’amitiĆ© et les priĆØres des autres, nous sentons que Dieu nous aime et qu’il conduit notre famille. L.- Italie

Aimer JĆ©sus dans l’autre

Aimer JĆ©sus dans l’autre

ā€œCe que vous avez fait au plus petit de mes frĆØres, c’est Ć  moi que vous l’avez faitā€ (Mt 25, 40): cette Parole exprime de faƧon dĆ©finitive qui est l’homme et quelle est sa rĆ©alitĆ©. Cette faƧon de voir Ā l’homme est certes un scandale, non moindre que celui que JĆ©sus suscitait en se dĆ©clarant fils de Dieu. Au nom de sa propre libertĆ©, de son identitĆ© et de sa particularitĆ©, l’homme pense pouvoir contesterĀ  le fait qu’on l’identifie Ć  JĆ©sus-Christ. L’homme veut ĆŖtre aimĆ© pour lui-mĆŖme, pour ce qu’il est, il ne veut pas en arriver Ć  ĆŖtre dĆ©guisĆ© en JĆ©sus. Il craint que ce surplus d’amour qu’il reƧoit par amour pour JĆ©sus soit quelque chose qui ne tient pas compte de lui, qui le dĆ©pouille de l’amour qu’il dĆ©sire pour lui-mĆŖme, et dont il a besoin. Mais celui qui pour aimer JĆ©sus dans l’autre nĆ©glige l’autre comme personne, nĆ©glige aussi JĆ©sus en agissant de la sorte. Et celui qui considĆØre que reconnaĆ®tre la prĆ©sence de JĆ©sus dans l’homme revient Ć  diminuer sa propre rĆ©alitĆ© n’a pas du tout compris la prĆ©sence de JĆ©sus dans le prochain. Ɖtant donnĆ© que JĆ©sus s’est identifiĆ© Ć  l’homme, Dieu lui-mĆŖme, qui est Amour, s’est identifiĆ© Ć  lui. Mais l’amour n’est pas une affirmation de soi qui absorbe l’autre et l’annule: l’amour se donne et en se donnant il offre Ć  l’autre la libertĆ© de pouvoir ĆŖtre lui-mĆŖme. JĆ©sus ne me laisse pas seul. Il est de mon cĆ“tĆ©, il m’accepte tel que je suis et ce qui me concerne le concerne aussi. Je demeure moi-mĆŖme, bien plus, je deviens pleinement moi-mĆŖme, prĆ©cisĆ©ment parce que je ne reste pas seul. Le mystĆØre du Christ est celui de chaque homme. Qu’est-ce-que cela signifie pour la personne que je rencontre et qu’est-ce que cela signifie pour moi et pour ma vie? En rĆ©fĆ©rence Ć  l’autre, cela signifie que je n’ai jamais Ć  faire Ć  quelqu’un qui est simplement le maillon d’une chaĆ®ne, le rouage d’un engrenage ou un simple numĆ©ro dans la grande quantitĆ© de personnes existantes. Chaque fois que je rencontre un visage humain, je rencontre Dieu dans sa rĆ©alitĆ© absolue, je rencontre cette voix qui prononce encore sur chaque visage humain ce qu’elle a dit de JĆ©sus sur le mont de la Transfiguration:ā€ Celui-ci est mon fils bien aimĆ©!ā€ (Mc 9,7). Sans exception aucune. L’homme ne peut pas se soustraire Ć  sa propre ultime dignitĆ©. Qu’il soit un criminel ou une crapule, je ne pourrai jamais plus le considĆ©rer comme un cas perdu. En chacun je rencontre le Christ, non parce qu’il est bon ou qu’il le mĆ©rite, et ni mĆŖme parce qu’il a eu recours Ć  la lumiĆØre de Dieu au cours de sa vie, mais parce que Dieu l’a adoptĆ© comme fils de faƧon irrĆ©vocable. L’homme est assurĆ©ment introduit dans la vie divine par la grĆ¢ce de Dieu qu’il a laissĆ© entrer en lui, par le choix de croire personnellement, advenu Ć  travers le baptĆŖme au nom de JĆ©sus. Appartenir Ć  JĆ©sus n’est pas quelque chose ā€œd’automatiqueā€. Lorsqu’une personne naĆ®t, le Christ a dĆ©jĆ  assumĆ© en lui sa vie et sa mort, ses fautes et ses Ć©garements: tout est assumĆ© dans la vie et la mort du Christ, qui a donnĆ© sa vie pour chacun. C’est pourquoi nous rencontrons JĆ©sus en chacun de nos prochains.. Et nous le rencontrons de maniĆØre particuliĆØre dans les petits, dans ceux qui semblent les plus Ć©loignĆ©s de Lui, dans les personnes où son visage semble obscurci. Comment cela? Sur la croix, en vivant l’abandon de Dieu, en allant jusqu’à se faire pĆ©chĆ© (2 Cor 5, 21), JĆ©sus s’est identifiĆ© Ć  ce qu’il y a de plus Ć©loignĆ© de Dieu, Ā Ć  ce qui semble le plus opposĆ© Ć  Lui. C’est seulement en dĆ©couvrant le Christ prĆ©sent en chaque prochain et en offrant Ć  chacun de nos frĆØres cet amour humain qui s’adresse de faƧon insĆ©parable Ć  chacun d’eux et au Christ lui-mĆŖme, que chacun de nos prochains pourra dĆ©couvrir sa propre identitĆ© en celle de JĆ©sus, sa proximitĆ© Ā avec Lui et le fait d’être pleinement incorporĆ© Ć  Luiā€.   (extrait de: Klaus Hemmerle ā€œOffene Weltformelā€, Neue Stadt, p. 31-33)

Le jour naƮt de la nuit

Le jour naƮt de la nuit

DĆ©membrement des familles, pauvretĆ©, extrĆŖme insĆ©curitĆ©. Et puis les prix augmentent, il y a un manque de nourriture, de moyens publics, d’énergie Ć©lectrique et d’eau courante. La crise d’un pays tout entier se rĆ©sume dans la priĆØre avant le dĆ®ner, le premier en terre vĆ©nĆ©zuĆ©lienne pour Agostino et MarisaĀ :’’Seigneur, merci que nous ayons pu trouver Ć  manger et que nous puissionsĀ  partager le repas’’. « Le programme Ć©tait de rencontrer les familles, d’abord au Centre Mariapolis prĆØs de Caracas, puis Ć  Valencia et Ć  Maracaibo. Emeris et Oscar nous ont accompagnĆ©s et nous ont fait participer Ć  leur vieĀ Ā». Agostino et Marisa, ayant vĆ©cu de nombreuses annĆ©es Ć  Santo Domingo, revivent l’expĆ©rience de pauvretĆ©, vĆ©cue par beaucoup de gens dans ce pays, et de la souffrance du dĆ©tachement de leurs familles, contraints Ć  Ć©migrer. La mĆŖme que pour des milliers et des milliers d’italiens ayant fui la crise de l’aprĆØs-guerre. Ils embarquaient avec des valises en carton. « Le peuple vĆ©nĆ©zuĆ©lien a accueilli des migrants pendant des dĆ©cennies et il est maintenant obligĆ© d’émigrer. Du bien – ĆŖtre Ć  l’extrĆŖme insĆ©curitĆ©. Ils nous ont ditĀ :Ā ā€˜ā€™Ā Nous Ć©tions riches et vivions dans l’abondance et nous ne le savions pas, maintenant, tout est prĆ©cieux’’ ». ā€˜ā€™La crise est la plus grande bĆ©nĆ©diction pour les personnes et les nations, car elle mĆØne au progrĆØs. La crĆ©ativitĆ© naĆ®t de l’angoisse comme le jour de la nuit obscure…’’. C’est ce que disait Albert Einstein en 1931. « Il fallait du courage pour entendre ces parolesĀ Ā», contenues dans une vidĆ©o rĆ©alisĆ©e par les Familles Nouvelles. Les familles elles-mĆŖmes nous ont demandĆ© de le prĆ©senter Ć  nouveau le jour suivant. Elles nous ont ditĀ :Ā ā€˜ā€™Ā Vous avez Ć©tĆ© Ć  S. Domingo et Ć  Cuba pour nous aider, ici, aujourd’hui’’. ā€˜ā€™Cette crise Ć©conomique nous a ouvert les yeux sur les nĆ©cessitĆ©s du prochain’’ ». A Caracas, le programme continue, « trĆØs serrĆ© de rendez-vousĀ : colloques, repas avec les familles. Chacune Ć  son tour, avait reƧu une autorisation du travail et avait pu se rendre chez Emeris et Oscar. Nous avons racontĆ© une expĆ©rience qui pour nous a Ć©tĆ© fondamentale. Nous devions dĆ©cider où aller vivre et nous avions des idĆ©es complĆØtement diffĆ©rentes, mais un soir, nous avons fait le pacte de faire propre, le dĆ©sir de l’autre. Une solution inattendue est apparue, qui contenait les Ć©lĆ©ments importants de chacun, mais Ć©tait nouvelle. Un fruit de l’amour rĆ©ciproqueĀ Ā». Ils racontentĀ : « Beaucoup de familles ont une voiture, mais il est toujours plus difficile de la rĆ©parer, aussi bien pour le coĆ»t que cela reprĆ©sente que pour le manque d’ouvriers spĆ©cialisĆ©s qui ont quittĆ© le pays. Un gros problĆØme, c’est les pneus. Emeris et Oscar Ć©taient aussi prĆ©occupĆ©s Ć  cause d’un pneu usĆ©. AprĆØs quelques jours, nous avons achetĆ© deux des quatre pneus avec ce que nous avions su Ć©pargner sur la nourriture. Ils les ont remplacĆ©s et cela nous a permis de voyagerĀ Ā». Valencia, Ć  deux heures de Caracas, souffre du manque d’eau et des difficultĆ©s des transports en commun. « Dans un petit village rural, Guacamaya, nous avons rencontrĆ© la communautĆ© qui Ć©tait avant en contact avec Ofelia qui a dĆ» partir. Ils se sont dĆ©cidĆ©s Ć  trouver le moyen pour aller de l’avant sans devoir quitter le paysĀ Ā». De nombreux jeunes Ć©taient aussi prĆ©sents Ā«ils absorbaient chaque chose comme des Ć©pongesĀ Ā». « AprĆØs deux jours, le voyage pour Maracaibo Ć©tait exposĆ© aux risques des contrĆ“les et des barricades. Mais tout s’est bien passĆ©. Sans Ć©lectricitĆ©, tout Ć©tait difficileĀ : la chaleur Ć©touffante, l’impossibilitĆ© de mettre en route l’air conditionnĆ©, le manque de connexion internet, les programmes qui sautaient. Le soir, nous devions retourner en ville, un dĆ®ner avec deux familles nous attendait, la nuit dans une autre famille, le petit-dĆ©jeuner dans une autre encore afin de voir tout le monde sans peser financiĆØrement Ā sur personne. Le long de la route, un bloc de manifestants nous oblige Ć  revenir sur nos pas. La famille qui nous accueille Ć  nouveau, n’ayant pas au programme que nous retournerions, n’avait rien pour le repas. Nous avons pris des pĆ¢tes de nos valises et avons cuisinĆ©. Une trĆØs belle soirĆ©e. Et puis l’incroyableĀ : l’électricitĆ© Ć©tait revenue et nous a permis de bien dormir. Le lendemain, en arrivant Ć  Maracaibo, nous avons su qu’il n’y avait pas eu le courant Ć©lectrique et pour tout le monde, ce changement de programme avait Ć©tĆ© un soulagementĀ Ā». Et dans leur rĆ©cit, ils racontent aussi cet Ć©pisodeĀ : « La matinĆ©e de la rencontre avec la communautĆ©, les transports en commun faisaient dĆ©faut et il y avait de longues files pour se rĆ©approvisionner. La famille qui avait tout organisĆ© est arrivĆ©e aprĆØs de longues pĆ©ripĆ©ties. Leur fille leur avait proposĆ© de prier pour trouver un moyen de transport, et aprĆØs peu de temps, une voiture s’était arrĆŖtĆ©e en offrant la possibilitĆ© de monter dans la voitureĀ Ā». Cela aussi est le Venezuela d’aujourd’hui.  

Une page d’amitiĆ© s’ouvre

Le Saint SiĆØge a publiĆ© un nouveau message pour inviter Ć  « continuer avec confiance, courage et clairvoyance, le dialogue entrepris depuis longtempsĀ Ā» avec la RĆ©publique Populaire de Chine, « afin de grandir dans l’amitiĆ© authentiqueĀ Ā». L’accord rĆ©cent entre le Saint SiĆØge et la RĆ©publique Populaire de Chine, signĆ© ces jours-ci Ć  PĆ©kin, ouvre une nouvelle page d’amitiĆ© qui dĆ©passe les oppositions du passĆ©. Cet accord a dĆ©bloquĆ© la nomination de huit Ć©vĆŖques « officielsĀ Ā» et approuvĆ© leur « rĆ©admissionĀ Ā» dans la pleine communion avec Rome.Ā Ā» La Chine et le SiĆØge Apostolique – peut-on lire dans le message du pape FranƧois – « sont appelĆ©s par l’histoire Ć  jouer un rĆ“le difficile mais fascinant, ils pourront agir plus positivement pour un dĆ©veloppement plus ordonnĆ© et harmonieux de la communautĆ© catholique en terre chinoise. Ils s’emploieront Ć  poursuivre le dĆ©veloppement intĆ©gral de la sociĆ©tĆ© en assurant un respect plus grand de la personne humaine y-compris dans le domaine religieuxĀ Ā». Et enfin « ils pourront œuvrer concrĆØtement pour protĆ©ger l’environnement où ils vivent et construire un futur de paix et de fraternitĆ© entre les peuplesĀ Ā».  

La politique comme vocation

La politique comme vocation

Cet Ć©vĆ©nement a accueilli des DĆ©putĆ©s italiens et du Parlement europĆ©en, des ambassadeurs et des diplomates, des chercheurs et des intellectuels, ainsi que de nombreuses personnes qui ont connu Giordani, y compris Ć  travers ses Ć©crits. Le Centre Igino Giordani et le Mouvement politique pour l’unitĆ© ont Ć©tĆ© promus par Le Mouvement des Focolari et le Centre Chiara Lubich. Depuis dĆ©sormais plusieurs annĆ©es des universitĆ©s des cinq continents, des associations et des organismes locaux soutiennentĀ  et partagent le projet culturel, social et politique nĆ© de la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani. Aussi pouvons-nous Ā dire que l’Ć©vĆ©nement qui s’est tenu Ć  Rome est l’expression d’une longue collaboration et d’une synergie entre de nombreux acteurs. A l’ouverture du congrĆØs Donato Falmi, coresponsable des Focolari Ć  Rome, a lu le message de salutation de la PrĆ©sidence de la RĆ©publique Italienne Ć  la PrĆ©sidente des Focolari, Maria Voce: ā€œ…en exprimant son estime pour cette initiative, qui vise Ć  maintenir vivant l’exemple d’hommes et de femmes qui se sont engagĆ©s au service des valeurs universelles que sont la paix, la fraternitĆ© et la solidaritĆ©, le PrĆ©sident Mattarella vous adresse, ainsi qu’à tout le Mouvement des Focolari, ses salutationsĀ  les plus cordiales et ses meilleurs souhaitsā€. ā€œJ’ai eu la chance de connaĆ®tre Igino Giordani parce que depuis tout jeune  – dĆ©clare Steni di Piazza, sĆ©nateur de Palerme – j’ai frĆ©quentĆ© les jeunes du mouvement des Focolari, et ensemble nous participions Ć  des congrĆØs de formation. En juillet 1979 j’ai rencontrĆ© Igino Giordani; il m’a dit que lors de sa rencontre avec Chiara il avait perƧu une rĆ©alitĆ© nouvelle. AprĆØs de nombreuses annĆ©es j’ai compris que par cette phrase Giordani se rĆ©fĆ©rait Ć  la politique vĆ©cue dans la collaboration fraternelle et dans le respect de tous ses acteurs. Et c’est peut-ĆŖtre aprĆØs cet entretien avec Igino qu’a commencĆ© Ć  germer en moi la vocation Ć  la politiqueā€. ā€œCette rencontre offre l’occasion d’un beau moment d’échange pour rappeler et pour essayer de remettre au centre de notre action les valeurs qui ont caractĆ©risĆ© ce 18 septembre il y a 70 ans – rappelle Stefano Fassina, dĆ©putĆ© de Rome -. La politique devrait ĆŖtre ressentie et vĆ©cue comme une vocation par chaque citoyen, parce qu’il est appelĆ© Ć ,prendre en charge le bien publicā€. Pour en revenir au 18 septembre 1948, Giordani raconte dans ses MĆ©moires sa rencontre avec Chiara: ā€œDĆØs ses premiers mots, j’ai ressenti quelque chose de nouveau. Ā Il y avait un timbre inhabituel dans cette voix, celui d’une conviction profonde et sĆ»re, qui naissait d’un sentiment surnaturel. Aussi, ma curiositĆ© fut-elle immĆ©diatement Ć©veillĆ©e, et un feu se mit Ć  brĆ»ler au-dedans de moi…Ā Lors de cette rencontre Chiara porte avec elle l’IdĆ©al de l’unitĆ©. ā€œElle lui raconte simplement la divine aventure qui a dĆ©butĆ© quelques annĆ©es auparavant Ć  Trente, qui voit dĆ©jĆ  la naissance d’une nouvelle communautĆ© chrĆ©tienne – prĆ©cise Maria Voce dans son intervention -. DĆØs les dĆ©buts les premiĆØres focolarines et les premiers focolarini se nourrissent de la LumiĆØre de cet IdĆ©al. Il en va de mĆŖme pour Igino Giordani avec lequel Chiara entretient une Ć©troite correspondanceā€. Giordani Ć©tait alors un catholique trĆØs engagĆ© en politique. Il frĆ©quentaitĀ  non seulement le Parlement mais aussi le Vatican. Sa rencontre avec Chiara va le transformer en profondeur. ā€œIl dĆ©couvrit de faƧon nouvelle l’unitĆ© comme principe et valeur des relations humaines, surtout en politique – affirme le politologue Alberto Lo Presti – . Il comprit que toutes les vĆ©ritĆ©s partielles qu’il avait jusqu’alors considĆ©rĆ©es dĆ©cisives pour rĆ©aliser une bonne politique, s’accomplissaient dans l’unitĆ© (…) L’unitĆ© devient l’étendard de sa vocation politiqueā€. Rocco Pezzimenti, professeur d’histoire des doctrines politiques Ć  l’universitĆ© Lumsa de Rome, rappelle deux publications de Giordani: la premiĆØre, qui date de 1949, s’intitule Desumanesimo (“DĆ©shumanisme”), et la seconde (publiĆ©e au cours des annĆ©es 60) Le due cittĆ .Ā  Toutes deux sontĀ  empreintes d’une rareĀ  profondeur et d’une rĆ©elle dimension prophĆ©tique. Giordani dit qu’il a empruntĆ© Ć  St Augustin une caractĆ©ristique fondamentale: la politique n’est pas une rĆ©alitĆ© improvisĆ©e. Ce qui advient dans le domaine politique est d’abord le fruit d’une maturation intĆ©rieureā€. ā€œS’il y a une question Ć  laquelle nous devons essayer de rĆ©flĆ©chir aujourd’hui Ć  la lumiĆØre de la rencontre entre Igino et Chiara – rappelle Marina Sereni, ancienne vice-prĆ©sidente de la Chambre des DĆ©putĆ©s – c’est prĆ©cisĆ©ment l’unitĆ© dans la politique actuelle. Et la politique est une vocation Ć  condition d’être centrĆ©e sur le Bien Commun, avec des valeurs qui ne sont pas la propriĆ©tĆ© d’une partie, mais qui visent Ć  l’unitĆ©ā€. Les propos de Beatrice Lorenzin, ancienne ministre de la SantĆ©, vont dans le mĆŖme sens: ā€œ Igino et Chiara ont Ć©tĆ© deux deux maĆ®tres dans l’histoire de la rĆ©publique italienne et ont donnĆ© vie Ć  quelque chose d’extraordinaire. Nous avons besoin de ces points de rĆ©fĆ©rence qui nous aident Ć  faire une analyse sans hypocrisie, mais vivanteā€. Enfin place Ć  quatre tĆ©moignages. ā€œLa premiĆØre fois que j’ai entendu parler de Giordani ce fut en Ć©tĆ© 1946 – rapelle M. Rosa Russo Iervolino, ancien dĆ©putĆ© – lorsque mes parents avaient Ć©tĆ© Ć©lus Ć  l’assemblĆ©e constituante. Les interventions de Giordani Ć©taient toujours respectueuses de celle des autres, mais en mĆŖme temps trĆØs fortes au point de faire ressortir la vĆ©ritĆ©. Giordani Ć©tait tellement humble que son humilitĆ© cachait son intelligence; mais celle-ci Ć©tait si pĆ©tillante qu’elle ne pouvait que ressortir par ailleursā€. 20180918 conv politica giordani lubich (7)Puis ce fut celui le tĆ©moignage de Patience Lobe, la premiĆØre camerounaise Ć  avoir eu la charge de directrice des travaux publics au MinistĆØre: ā€œ J’ai appris de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© des Focolari, la cohĆ©rence entre la vie et les paroles, l’importance d’aimer et de servir les autres. Avoir comme modĆØle une femme, Chiara, m’a donnĆ© force et courage, sans jamais consentir Ć  des compromissions. Chiara a ouvert mon Ć¢me et mon intelligence Ć  l’Évangileā€. Luca Basile, prĆ©sident du conseil municipal d’Arzano (province de Naple) a conclu: ā€œGrĆ¢ce aux Focolari, j’ai pu vivre des expĆ©riences d’échange culturel riches de sens et encourageantes pour mon engagement politique sur le territoire. Mes deux prĆ©dĆ©cesseurs ont dĆ» dĆ©missionner suite Ć  la dissolution du conseil municipal pour cause d’infiltrations mafieuses. Vous pouvez aisĆ©ment imaginer combien il est difficile d’agir dans un territoire de ce genre, mais on ne perd pas l’espĆ©rance quand on a pour exemples Chiara et Iginoā€. Pour actualiser tout ce qu’a engendrĆ© la rencontre entre Chiara Lubich et Giordani, il faut ā€œnous charger de ce que vit notre Pays et l’humanitĆ© – affirme Letizia De Torre, coordinatrice internationale du Mouvement politique pour l’unitĆ© – . Que notre engagement, animĆ© par le charisme de Chiara Lubich, Ā puisse offrir, dans un monde complexe, des possibilitĆ©s surprenantes en vue de l’unitĆ©ā€. Lorenzo Russo

C’en est assez des armes nuclĆ©aires

La journĆ©e internationale promue par l’ONU en 2013 rappelle la nĆ©cessitĆ© d’une Ć©limination totale des armes nuclĆ©aires, un objectif majeur pour la paix et la sĆ©curitĆ©. En effet, les bombes atomiques continuent Ć  reprĆ©senter une menace inacceptable pour la population mondiale. La date choisie par l’ONU rappelle la nuit du 26 septembre 1983 où le colonel soviĆ©tique Stanislav Petrov dĆ©cida, Ć  juste titre, de considĆ©rer comme une erreur les alertes de missiles en provenance des Ɖtats-Unis apparues sur les Ć©crans, et cela malgrĆ© l’avis contraire des techniciens. Petrov choisit, dans un laps de temps record, de ne pas exĆ©cuter la procĆ©dure qui aurait conduit l’Union SoviĆ©tique Ć  riposter avec le lancement de ses propres bombardiers atomiques. L’homme qui a sauvĆ© le monde d’un vĆ©ritable holocauste nuclĆ©aire est mort dans le plus total anonymat, en 2017, dans une petite ville proche de Moscou.  

Faire monter les enchĆØres

Une journĆ©e nuageuse et humide. Une sensation de vide dans le cœur. La veille je venais de fĆŖter mon anniversaire en me fixant une rĆ©solution ambitieuse: faire en sorte que toute cette nouvelle annĆ©e resplendisse comme jamais en accomplissant chaque action avec amour. Je savais que je devrais recommencer mille fois, mais je voulais donner le maximum. C’était un signe de gratitude de ma part envers JĆ©sus pour le don de sa vie. Non pas un don isolĆ©, mais un ferme propos pour toute l’annĆ©e. Dieu Lui-mĆŖme m’y aurait aidĆ©. Et pourtant, tandis que j’allais Ć  un rendez-vous, je sentais que ce ciel nuageux Ć©tait en moi. J’avais silencieusement consenti Ć  ce que s’insinue dans mon cœur un jugement envers un frĆØre qui, une fois de plus m’avait dƩƧu. Peu importe que j’aie raison ou non. Dans mon cœur, la charitĆ© s’était affadie. Je le ressentais douloureusement et je me demandais comment il Ć©tait possible d’en arriverĀ  lĆ . Je croise alors un garƧon que je vois souvent. Sale, avec sa bouteille Ć  la main, il sentait mauvais. Il Ć©tait pieds nus et tremblait de froid. Il me regarde sans rien dire. Je le salue cordialement, pensant avoir ainsi fait tout ce que je pouvais, et je poursuis mon chemin. C’est alors que me revient Ć  l’esprit la parabole du bon samaritain: ā€œSuis-je moi aussi comme l’un de ces pharisiens? Ou est-ce que je me laisse interpellerĀ  par la dĆ©tresse de son regard ?ā€.Ā  J’enlĆØve mon pull-over et je reviens en arriĆØre. ā€œTu as froid?ā€. ā€œOui, trĆØs froidā€, me rĆ©pond-il. ā€œEssaie mon pull, on va voir s’il te vaā€. TrĆØs dĆ©contenancĆ©, il ose Ć  peine le toucher, d’ailleurs il aurait vraiment besoin de se laver les mains. ā€œCourage, essaie-le! ā€. La taille est parfaite et son visage ressemble Ć  celui d’un enfant la nuit de NoĆ«l. Je le salue et je poursuis ma route. J’ai bien sĆ»r un peu froid, mais je suis heureux. Tandis que j’attends de rencontrer l’ami avec qui j’avais rendez-vous, une petite voix parle en moi. ā€œC’est beau ce que tu as fait, mais comment concilier cela avec ce jugement qui reste en suspens?ā€. ā€œMais JĆ©sus – lui rĆ©pondis-je – cette personne ne s’en n’est peut-ĆŖtre mĆŖme pas rendu compte!…ā€ ā€œMais moi oui, car j’étais en elleā€. Les raisonnements et les excuses qui me passent par la tĆŖte tombent un Ć  un. RentrĆ© chez moi je dĆ©cide de l’appeler. Notre conversation est paisible, sans aucune rancœur de sa part. L’unitĆ© pleine est rĆ©tablie, mĆŖme si, Ć  vrai dire, elle ne s’était rompue qu’à l’intĆ©rieur de moi. Je suis alors envahi par une grande et incomparable paix. Deux heures plus tard la sonnette retentit. C’est une amie trĆØs chĆØre qui, revenant de sa ville, Ā m’apporte un cadeau pour mon anniversaire: un pull-over! C’était JĆ©sus qui me disait: ā€œFais monter les enchĆØres!ā€   Extrait de ā€œLa vida se hace caminoā€, Urs Kerber, Ciudad Nueva Ed., Buenos Aires 2016, p 41-42  

Elle n’est pas seulement le ā€˜ā€™poumon du monde’’

Elle n’est pas seulement le ā€˜ā€™poumon du monde’’

Un territoire immense pour lequel on utilise des adjectifs superlatifs. Il embrasse huit pays, s’étend de la cordillĆØre des Andes Ć  l’OcĆ©an Atlantique et jusqu’au haut plateau du BrĆ©sil. La plus grande forĆŖt pluviale de la planĆØte, unique au monde pour son impĆ©nĆ©trable vĆ©gĆ©tation, accueille d’innombrables espĆØces animales et est traversĆ©e par des milliers de fleuves dont l’immense Rio des Amazones (environ 6.400 kilomĆØtres de long) le long desquels ont Ć©tĆ© construites de nombreuses villes, comme les brĆ©siliennes Manaus et BelĆ©m ou les pĆ©ruviennes de Iquitos et Puerto Maldonado.Ā  Tu dis ā€˜ā€™forĆŖt amazonienne’’ et tu penses ā€˜ā€™poumon du monde’’, un poumon aujourd’hui fortement menacĆ© par la dĆ©forestation et par l’urbanisation, qui annĆ©es aprĆØs annĆ©es en restreignent les limites et la puretĆ© non contaminĆ©e. Il s’est passĆ© bien loin de cette symbolique imaginaire et culturelle, dont la rĆ©gion est habituellement connue et par les caractĆØres traditionnels liĆ©s Ć  sa nature exotique etĀ  Ć  la richesse de ses ressources naturelles, le ā€˜ā€™Curso de Ferias’’, organisĆ© par Sophia– ALC (l’organisme promoteur de l’Institut universitaire en AmĆ©rique latine et dans les CaraĆÆbes) du 22 au 28 juillet. Avec le titre ā€˜ā€™DiversitĆ©, dĆ©veloppement, violence et mobilitĆ© humaine en AmĆ©rique Latine. Le cas de la rĆ©gion Pan Amazonienne’’, le cours a voulu plutĆ“t privilĆ©gier une approche multidisciplinaire, en donnant de l’espace aux thĆØmes de la biodiversitĆ©, de la mixitĆ©-sociale, de la vie des populations prĆ©sentes (indigĆØnes, afro-descendants, ribeirinhos, c’est-Ć -dire les habitants qui vivent le long des fleuves, et bien d’autres), de processus durables de production agricole, de la rencontre entre diffĆ©rentes formes de religiositĆ©, en plus des dĆ©fis de l’urbanisation, de la violence et des intĆ©rĆŖts de l’agribusiness. « Nous ne parlons pas de la forĆŖt, nous sommes la forĆŖt. Nous ne parlons pas de l’Amazonie, nous sommes l’AmazonieĀ Ā» a dit Marcia Wayna Kambeba, indien, parmi les participants. Les personnes inscrites Ć©taient au nombre de 50, des Ć©tudiants universitaires de diffĆ©rents domaines et des enseignants. Le but du cours Ć©tait celui d’inviter les personnes prĆ©sentes Ć  reprendre conscience de l’histoire de l’Amazonie, de la responsabilitĆ© de chacun par rapport Ć  la rĆ©alitĆ© complexe de cette rĆ©gion, desĀ  trajectoires culturelles et historiques qui y sont entremĆŖlĆ©es. Et de la grande importance d’un dialogue respectueux entre les visions du monde et les diffĆ©rentes religions prĆ©sentes. « L’Amazonie ne devrait pas seulement ĆŖtre vue sous les aspects des intĆ©rĆŖts Ć©conomiques, et pour la richesse de ses ressources naturellesĀ Ā» a affirmĆ© Belisa Amaral, Ć©tudiante en journalisme Ć  BelĆ©m. « Le monde a besoin d’explorer sa culture, sa beautĆ©, sa population composĆ©e de personnes riches en sagesse et en amour pour la propre terre, qui dĆ©fendent la propre langue, les coutumes, la propre identitĆ© au milieu de tant de menacesĀ Ā». « Un vrai et rĆ©el laboratoire d’humanitĆ©, Ć  la recherche d’alternatives pour rĆ©soudre ou en tout cas, rĆ©duire les problĆØmes sociaux et environnementaux qui existentĀ Ā» pour Marcelo Rizzo, de SĆ£o Paulo, Master en droits humains. Le cours a Ć©tĆ© pour lui l’occasion d’avoir une meilleure connaissance et une « plus grande empathie des personnes sur la culture indigĆØne, sur les questions amazoniennes et sur l’environnement en gĆ©nĆ©ralĀ Ā».   SourcesĀ : www.sophiauniversity.org, www.focolares.org.br  

Ɖvangile vĆ©cu : Accueillir la Parole avec docilitĆ©

Une lettre cachĆ©e La femme d’un de mes amis, Sandra, Ć©tait tombĆ©e dans un Ć©tat dĆ©pressif tel qu’elle ne voulait plus parler Ć  personne. Toute la famille s’en trouvait affectĆ©e. Je ne savais pas comment l’aider. Un matin j’ai demandĆ© Ć  Dieu de m’indiquer un moyen de faire quelque chose. L’aprĆØs-midi j’ai reƧu comme cadeau un joli plat en cĆ©ramique avec des chocolats, bien confectionnĆ©. En pensant que cela pourrait ĆŖtre un cadeau qui plairait Ć  Sandra, je le lui ai fait arriver. Peu aprĆØs Sandra m’appelle, et en riantĀ : « T u m’envoies des cadeaux recyclĆ©sĀ : dedans j’ai trouvĆ© une lettre qui t’est adressĆ©eĀ Ā». J’ai commencĆ© Ć  rire moi aussi et le coup de fil s’est prolongĆ©, Ć  cœur ouvert. Sandra me confia ses peurs et je l’ai encouragĆ©e Ć  les partager avec sa famille. Quelques jours plus tard mon ami me dit que Sandra avait commencĆ© un nouveau dialogue avec sa mĆØre et ses sœurs, et que quelque chose en elle s’était dĆ©nouĆ©. T.M. – Slovaquie Ā Casserole de qualitĆ© J’avais fait connaissance d’un jeune couple qui venait de dĆ©mĆ©nager au Canada. Ils n’avaient pas de moyen de transports et cherchaient un travail. Un jour je me suis demandĆ© ce que je pouvais leur donner qui puisse leur ĆŖtre utile. En ouvrant l’armoire de la cuisine j’ai vu ma casserole prĆ©fĆ©rĆ©e, trĆØs pratique parce qu’elle est de qualitĆ©. J’ai senti l’invitation de JĆ©sus Ć  m’en dĆ©tacher et aprĆØs l’avoir bien nettoyĆ©e, j’ai invitĆ© ce couple pour dĆ®ner et je la leur ai donnĆ©e. Tous les deux Ć©taient trĆØs contents. Quelques jours plus tard mon pĆØre est venu me rendre visiteĀ : dans le coffre de sa voiture, il y avait un cadeau pour moi. Il ne savait pas ce que c’était parce que cela venait de ma sœur. En l’ouvrant, j’ai vu une batterie de trois casseroles de meilleure qualitĆ©, et la plus grande avait la mĆŖme mesure que celle dont j’avais fait cadeau. C.K. – Australie Espoir J’étais une femme de rue. Les moments les plus difficiles Ć  supporter Ć©taient les jours de fĆŖteĀ : je sentais une solitude plus forte que personne ne pouvait combler. Un jour, alors que je me pressais pour arriver Ć  l’arrĆŖt de bus, de la fenĆŖtre d’une voiture un jeune me demanda si j’avais besoin d’être vĆ©hiculĆ©e. J’ai pris courage en me disant qu’il ne s’était pas arrĆŖtĆ© pour un autre motif. Ce geste m’étonna et j’acceptai. En voiture je lui demandai pourquoi il avait fait cela et pour toute rĆ©ponse il me fit cadeau d’un petit livre, l’évangile. Chez moi, j’ai senti le besoin de le lire et au fur et Ć  mesure de la lecture, j’ai senti en moi un nouvel espoir. Par la suite j’ai demandĆ© Ć  un prĆŖtre de pouvoir lui parler. C’est ainsi que j’ai remontĆ© la pente. N.N. – Italie Location N’ayant rien pour payer notre loyer mensuel, mon mari et moi nous sommes mis Ć  prier avec foi. Le soir mĆŖme, le propriĆ©taire s’est prĆ©sentĆ© pour prendre son argent. C’était un jeudi. Je lui ai demandĆ© de revenir le samedi (je ne sais pas pourquoi j’étais sĆ»re que nous aurions payĆ© ce jour-lĆ ) il a acceptĆ©. Nous avons encore priĆ©, et avec nos six enfants. Vendredi matin une de nos connaissances, un compatriote, est venue nous rendre visite. En partant, il me remet une enveloppe. Elle contenait 4 mille shillings. Nous Ć©tions stupĆ©faits et heureuxĀ : en plus de pouvoir payer le loyer nous avons pu aussi acheter de quoi manger. F.P. – Kenya

Nouvelle rencontre du pape FranƧois avec les jeunes

Nouvelle rencontre du pape FranƧois avec les jeunes

Une nouvelle rencontre du pape FranƧois avec les jeunes, au dĆ©but du prochain synode, a Ć©tĆ© annoncĆ©e durant la confĆ©rence de presse sur la prĆ©sentation de la Constitution apostolique « Episcopalis CommunioĀ Ā», le 18 septembre dernier. « Le pape dĆ©sire maintenant rencontrer de nouveau les jeunes avec tous les pĆØres synodaux – a affirmĆ© le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrĆ©taire gĆ©nĆ©ral du Synode des Ć©vĆŖques – afin de les Ć©couter et de recueillir leurs propositions pour ensuite s’en servir dans le Document final du synodeĀ Ā». La rencontre se tiendra le 6 octobre, Ć  17 heures, dans la salle Paul VI.

La Porte du non retour

La Porte du non retour

Ghana, Togo et BĆ©nin ont une faƧade directe sur le Golfe de GuinĆ©e, et sont parallĆØles entre eux. CĆ©lĆØbres pour la variĆ©tĆ© et la richesse de leur paysage, ces trois pays d’Afrique occidentale conservent d’anciennes traditions culturelles et des traces d’histoire:Ā  par exemple dans les Ć©difices d’époque coloniale, au Ghana, le tĆ©moignage de la traite des esclaves, c’est aussi le cas dans les Ć©tablissements en argile, dans les Bazar du Togo, ou enfin dans les palais des rois d’Abomey, aujourd’hui musĆ©e d’histoire au BĆ©nin. A la Mariapolis, organisĆ©e au BĆ©nin pour ce grand territoire ā€œles gens du BĆ©nin et du Togo sont arrivĆ©s en majoritĆ© vĆŖtus du mĆŖme tissu, comme c’est la coutume ici pour les fĆŖtes, mais cette fois-ci tous en blancĀ Ā» Ć©crivent Bernadette, Mariluz et Flora. HĆ“te bienvenu, l’archevĆŖque de Cotonou, Mgr Roger HoungbĆ©dji, qui se trouvait pour la premiĆØre fois Ć  une rencontre des Focolari. 120 participants, dont un bon nombre d’adolescents et d’enfants, tous engagĆ©s dans des ateliers sur des thĆØmes visant Ć  mettre en pratique l’idĆ©al de l’unitĆ© dans la vie quotidienne. C’étaient des stimulants pour amĆ©liorer la vie personnelle de chacun et avoir un impact dans le socialĀ : Ć©conomie, rapports entre parents et enfants, Ć©ducation, affectivitĆ© et sexualitĆ©, gestion du stress. « Les enfants ont jouĆ© ā€˜Ć  la ville’, en prenant des rĆ“les diffĆ©rents, Ć  l’hĆ“pital ou au marchĆ©, au gymnase ou au restaurant. MĆŖme les jeunes ont partagĆ© avec sincĆ©ritĆ© leurs dĆ©fis. Le matin dĆ©diĆ© au nettoyage du marchĆ© public, en accord avec le maire, couvert de sacs en plastique jetĆ©s par terre, a laissĆ© un signe de beautĆ© et d’harmonieĀ Ā». Depuis la ville d’Ouidah les esclaves partaient pour le « Nouveau MondeĀ Ā». AprĆØs ĆŖtre vendus pour ĆŖtre acquis par les blancs, ils traversaient l’ocĆ©an enchaĆ®nĆ©s dans les cales des navires. Le dernier passage sur leur terre Ć  eux Ć©tait lorsqu’ils passaient la « Porte du non retourĀ Ā», au-delĆ  de laquelle ils n’étaient plus considĆ©rĆ©s comme des hommes mais de la marchandise. ā€œSur leurs traces nous avons nous aussi parcouru en priĆØre le mĆŖme « chemin de croixĀ Ā». A la « PorteĀ Ā» nous avons demandĆ© qu’il n’y ait plus aucun genre d’esclavage, et nous avons remerciĆ© Dieu pour la vie que les missionnaires ont ensuite apportĆ©e en Afrique par le message chrĆ©tienĀ Ā». En se dĆ©plaƧant vers l’Ouest, au SĆ©nĆ©gal, Ngazobil, Ć  110 km de la capitale Dakar, a accueilli la Mariapolis avec 94 participants du SĆ©nĆ©gal, du Mali et du Burkina Faso, pays qui, Ć  la limiteĀ  avec le Sahel, sont touchĆ©s par les menaces toujours plus graves contre la sĆ©curitĆ© de leurs habitants. « Y arriver n’a pas Ć©tĆ© facile. Deux jours de bus (aller simple) pour ceux qui venaient du Mali, et trois du Burkina Faso. Belle fatigue pour les enfants et quelques-uns tout petits, ainsi que pour les personnes Ć¢gĆ©es dont certaines avec leurs bĆ©quillesĀ Ā». Un voyage inconfortable et dans des conditions difficiles, mais l’important Ć©tait de participer Ć  une Mariapolis dĆ©finie comme une « oasisĀ Ā», « une ville de la paixĀ Ā», la preuveĀ : « cette grande soif et cette recherche de Dieu chez nos amisĀ Ā». Aurore Ć©critĀ : « Une belle expĆ©rience de communion malgrĆ© les dĆ©fis logistiques, avec la prĆ©sence de l’évĆŖque Ć©mĆ©rite Mgr Jean NoĆ«l Diouf. Nana, jeune musulman du Burkina Faso, a commentĆ© Ć  la finĀ : « Ces quatre jours ont renforcĆ© ma foi, moi qui suis le seul musulman et m’ont fait voir la beautĆ© de la religion de l’autreĀ Ā». Et Mme Diouf Monique, du SĆ©nĆ©galĀ : ā€˜J’ai compris comment je dois me comporter avec les personnes des autres Eglises et les musulmans’ ». Au Sud du continent de mĆŖme, en Zambie, dĆ©finie par beaucoup comme ā€œla vĆ©ritable pierre prĆ©cieuse de l’Afriqueā€ pour son paysage riche en merveilles naturelles encore intactes, par exemple les fameuses cascades Victoria, s’est dĆ©roulĆ©e une Mariapolis. « Le thĆØme choisi ā€˜Marie, mĆØre de l’unité’ ne pouvait ĆŖtre mieux adaptĆ©, vue la grande division que l’on trouve en ce moment dans notre sociĆ©tĆ©. Nous avons mieux compris que c’est elle, la MĆØre par excellence, notre modĆØleĀ Ā». Parmi les participants, des personnes venant de toute catĆ©gorieĀ : « Un moment de rĆ©flexion et d’échanges (Jane). J’ai appris ce que veut dire aimer, prendre soin des autres, pardonner (Chanda Chiara). J’ai rencontrĆ© des frĆØres et des sœurs de mon pays (CĆ©lestin)Ā Ā».

Accord de paix entre Ɖthiopie et ƉrythrĆ©e

Le PrĆ©sident Ć©rythrĆ©en Isaias AfewerkiĀ et leĀ Premier Ministre Ć©thiopien Abiy Ahmed Ali, suite Ć  une dĆ©cision prise en juillet dernier, ont signĆ©, le 16 septembre, un accord de paix, intitulĆ© « Entente de GeddaĀ Ā». L’accord, qui s’est passĆ© avec la mĆ©diation de l’Arabie Saoudite, des Nations Unis, de l’Union africaine et des Ɖmirats Arabes Unis, met fin Ć  un Ć©tat de guerre qui, pour des questions territoriales, perdurait entre les deux nations mĆŖme aprĆØs la fin du conflit des annĆ©es 1998-2000. L’accord de paix prĆ©voit, entre autres, comme le stipule le communiquĆ© officiel, l’ouverture d’ambassades dans les capitales respectives, le rĆ©tablissement des liaisons entre les deux Pays, l’utilisation des portsĀ  Ć©rythrĆ©ens par les Ć©thiopiens et des relations normales “sur la base des liens Ć©troits, gĆ©ographiques, historiques et culturels entre les deux nations et leurs populations respectivesĀ Ā». Le SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral des Nations Unies, António Guterres, a soulignĆ© l’importance de cette Entente, en dĆ©finissant l’évĆ©nement comme « un fort vent d’espĆ©rance dans la Corne de l’AfriqueĀ Ā». Entre temps, il y a quelques jours, la frontiĆØre entre les deux pays a Ć©tĆ© rĆ©-ouverte et de nombreuses familles, divisĆ©es depuis vingt ans, ont pu s’étreindre de nouveau.

Gen Verde aux JMJ de Panama

Gen Verde aux JMJ de Panama

Parmi les plus de 400 propositions, l’orchestre international Gen Verde a aussi Ć©tĆ© choisi pour participer au Festival qui se tiendra Ć  Panama en janvier 2019, au cours des JournĆ©es Mondiales de la Jeunesse. « C’est un honneur pour nous – a commentĆ© la porte-parole du groupe – mais nous sommes surtout contentes d’être prĆ©sentes Ć  un moment important, sur une « terre pontĀ Ā» où le cœur de l’Eglise et celui des jeunes battent Ć  l’unisson. L’AmĆ©rique Latine est trĆØs bien reprĆ©sentĆ©e dans le monde du Gen Verde et nous ne voulions pas manquer au rendez-vous.Ā Ā» Elles vont intervenir avec leur spectacle « Start nowĀ Ā» pendant le Festival qui se dĆ©roulera avant et durant les JMJ qui inclura des Ć©vĆ©nements, des spectacles et des expositions qui se tiendront sur tout le territoire du 22 au 27 janvier. L’orchestre accueillera les pĆØlerins dans le diocĆØse de ChitrĆ©, chef-lieu de la province de Herrera, dans le golfe de Panama. Elles participeront au festival local de Colon, chef-lieu de la province du mĆŖme nom, dans le nord du pays, Ć  l’entrĆ©e du Canal de Panama.

Une fleur au ā€œquartier de l’ÉvĆŖchĆ©ā€

Une fleur au ā€œquartier de l’ÉvĆŖchĆ©ā€

ā€œRegarder autour de soi, reconnaĆ®tre le positif Ā et le rĆ©percuter, grĆ¢ce Ć  l’amour rĆ©ciproque envers tous, en particulier vers les pĆ©riphĆ©ries, en allant Ć  la rencontre des plus pauvres. Tel Ć©tait le dĆ©sir de la communautĆ© des focolari de cette ville. Des pauvres, nous en avons vu et Ć©coutĆ© beaucoup. Le premier jour cinquante enfants, rĆ©unis par le prĆŖtre, FrĆØre Michele Floriano, nous attendaient Ć  la Paroisse St Joseph. UneĀ  joyeuse bande que nous avons affrontĆ©e en nous abandonnant avec confiance aux plans de Dieuā€. Nocera Inferiore est une ville antique, frappĆ©e, au cours des annĆ©es 1970, par la criminalitĆ© et par le dĆ©veloppement incontrĆ“lĆ© de l’habitat. En 1980 un violent tremblement de terre a secouĆ© toute la province, dĆ©truisant des villages entiers et Ā provoquant ici aussi des victimes et des effondrements. Dans ce quartier, depuis presque quarante an,s des familles entiĆØres vivent dans des maisons prĆ©fabriquĆ©es et malsaines et attendent toujours un logement plus digne:Ā  une promesse sans cesse reportĆ©e. Le chantier ā€œHombre mundoā€ a eu lieu pendant trois jours, du 21 au 23 juin dernier: tout comme ceux du mĆŖme genre, engagĆ©s dans de nombreux Pays, il doit son nom au travail de personnes qui aspirent Ć  un monde plus juste et plus uni. Les bĆ©nĆ©voles (des jeunes et des adultes) qui se sont mobilisĆ©s, ont vĆ©cu une authentique expĆ©rienceĀ  de l’Église qui s’ouvre, comme nous y invite le Pape FranƧois. Sans oublier toutes les personnes actives dans les coulisses ou Ā en train de prĆ©parer chez elles les repas de midi et du soir. ā€œLe quartier Calenda, tout prĆØs de celui du Vescovado, rattachĆ© Ć  la mĆŖme paroisse – nous Ć©crivent Felice et Romilda de Angri, la ville voisine – a mobilisĆ© son propre ā€œCercle d’amis ā€. De plus diverses associations se sont impliquĆ©es dans le chantier, en offrant chacune leur propre contribution.Ā  ā€œHombre mundoā€ a donc Ć©tĆ© le fruit d’une action en rĆ©seau qui a eu un grand impact. Dans ces secteurs, la marginalisationĀ  risque de faire oublier jusqu’à sa propre identitĆ©. Nous l’avons compris lorsque nos avons demandĆ© Ć  une petite fille: ā€œOù habites-tu?ā€ et qu’elle a rĆ©pondu ā€œLotissement 3ā€. Ā Ā ā€œLe quartier Vescovado pire que Scampiaā€: c’est l’écriteauĀ  affichĆ© en lettres majuscules sur un triste prĆ©fabriquĆ©, Ć©voquant une non moins triste compĆ©tition avec ce quartier de Naples malheureusement connu pour la dĆ©linquance et le trafic de drogue. Devant l’édifice un grand espace couvert où sont organisĆ©s des jeux pour les enfants. ā€œLes mamans, et aussi parfois les grands-mĆØres et les arriĆØre-grands-mĆØres descendaient pour surveiller et s’entretenaient avec nous, une faƧon de se dĆ©charger de leurs angoissesā€. ā€œLe matin, aprĆØs un moment de priĆØre et de mĆ©ditation et une fois lancĆ© le ā€œdĆ© de l’amourā€,Ā  les enfants pouvaient aller sur la cour, derriĆØre la paroisse. Les jeunes, au contraire, accompagnĆ©s par des experts, Ć©taient engagĆ©s dans des ateliers artistiques, musicaux, dans des activitĆ©s Ć  caractĆØre Ć©cologique et dans des visites du service psychiatrique de l’hĆ“pital voisin. A plusieurs reprises nous avons touchĆ© du doigt l’intervention ponctuelle de Dieu qui nous soutenait, en nous faisant rencontrer au bon moment des personnes en mesure de nous aider. Par exemple, le troisiĆØme jour nous avions des difficultĆ©s pour organiser les jeux, lorsqu’un coup de fil est arrivĆ©: c’était une personne spĆ©cialisĆ©e dans l’accompagnement des enfants et qui se mettait tout de suite Ć  notre service. Tout le monde a offert ses talents, y compris les juniors qui se sont occupĆ©s des plus petits, ont dĆ©barrassĆ© le quartier des mauvaises herbes et ont plantĆ© des fleurs, pour donner une touche de beautĆ© et d’amour Ć  cet environnement dĆ©gradĆ©. Les jeunes ont Ć©tĆ© trĆØs frappĆ©s par le tĆ©moignage de Roberto, Ć¢gĆ© de 49 ans, contraint de rester Ć  l’hĆ“pital Ć  cause d’une longue et douloureuse dĆ©ficience, vĆ©cue comme une expĆ©rience de douleur transformĆ©e en amourā€. ā€œHombre Mundoā€ s’est terminĆ© au Rione Calenda, où le Cercle a prĆ©parĆ© a prĆ©parĆ© pour tous un repas en plein air, sous le signe de la fraternitĆ© et de l’amitiĆ©, avec un dernier spectacle donnĆ© par ceux qui avaient participĆ© Ć  l’atelier musical.

Tous Ć  l’école?

Tous Ć  l’école?

Dans l’hĆ©misphĆØre où l’étĆ© laisse place Ć  l’automne, de nombreuses villes ont changĆ© de rythme, car elles doivent en partie se conformer aux heures d’ouverture et de fermeture des Ć©coles, ce qui augmente le trafic matinal, les bouchons etĀ  le regroupement de personnes Ć  l’heure de la sortie des classes. Mais si rentrer avec un cartable sur le dos, trouver des enseignants, des camarades de classe, un bureau et une chaise vont de soi, pour de nombreux enfants, en d’autres rĆ©gions du monde, frappĆ©es par de nombreuses situations de guerre et de pauvretĆ©, aller Ć  l’école, poursuivre ses Ć©tudes ou faire ses devoirs Ć  la maison relĆØvent de l’exploit. Depuis 1986 l’AMU Action pour un Monde Uni – ONG en faveur du dĆ©veloppement – s’occupe de ces problĆØmes en s’inspirant de la spiritualitĆ© de Chiara Lubich et agit pour diffuser une culture du dialogue et de l’unitĆ© entre les peuples Ć  travers des projets de dĆ©veloppement dans diverses parties du monde. C’est le cas en Syrie par exemple. Aujourd’hui, les conflits armĆ©s les plus durs sont terminĆ©s, mais l’état d’urgence demeure: le Pays se trouve confrontĆ© Ć  la destruction de nombreuses infrastructures et Ć©difices scolaires, Ć  la fuite des capitaux vers l’étranger et Ć  l’embargo Ć©conomique. A Homs, le dĆ©placement de nombreux habitants de quelques quartiers bombardĆ©s vers d’autres considĆ©rĆ©s comme plus sĆ»rs, ainsi que la diminution du nombre de professeurs qui ont Ć©migrĆ© Ć  l’étranger, a contribuĆ© Ć  surcharger les effectifs des Ć©coles et donc Ć  pĆ©naliser le suivi dĆ» Ć  Ā chaque Ć©lĆØve. Par ailleurs, le coĆ»t d’une Ć©cole privĆ©e est devenu inabordable pour la plupart des familles. En Ɖgypte, au Caire, l’éparpillement des Ć©tablissements scolaires et l’accĆØs pour les femmes Ć  des formations Ć©ducatives et professionnelles, pour parvenir Ć  dĆ©velopper leurs propres capacitĆ©s, sont des questions Ć  la une de l’actualitĆ©. ā€œChange For Tomorrowā€, de la fondation Koz Kazah, dans la communautĆ© de Shubra, un des quartiers les plus peuplĆ©s de la grande capitale situĆ©e au bord du Nil, aide un groupe de femmes Ć  dĆ©marrer des activitĆ©s comme la vannerie, la cuisine, la presse Ć©cologique. En Italie, l’AMU propose aux professeurs et aux Ć©ducateurs un cursus de formation intitulĆ© ā€œLiving peace: la paix comme projet scolaireā€. Quant au projet ā€œIl suffit de se connaĆ®treā€, il s’adresse aux Ć©coles et aux groupes d’adolescents. Il est possible de soutenir les actions de l’AMU en matiĆØre Ć©ducative et de soutien scolaire: ainsi le mois de septembre pourra devenir le temps de la rentrĆ©e des classes pour beaucoup plus d’enfants et de jeunes. Chiara Favotti  

FranƧois dans les Pays Baltes

FranƧois dans les Pays Baltes

Le voyage apostolique du Pape FranƧois en Lituanie, Lettonie et Estonie, prĆ©vu du 22 au 25 septembre, sera sa prochaine Ć©tape internationale, Ć  l’occasion du centenaire de la premiĆØre dĆ©claration proclamant ces trois Pays Baltes indĆ©pendant de la Russie. On retiendra parmi les Ć©vĆ©nements les plus significatifs: Ć  Vilnius (Lituanie), la priĆØre au MusĆ©e de l’Occupation et des Droits de LibertĆ©, connu sous le nom de MusĆ©e des Victimes du GĆ©nocide, la rencontre œcumĆ©nique Ć  Riga (Lettonie) et sa visite aux assistĆ©s des Œuvres de CharitĆ© de Tallin (Estonie) ParticuliĆØrement symbolique l’étape prĆ©vue au MusĆ©e du GĆ©nocide, ainsi appelĆ© parce que depuis 1944, annĆ©e où la Lituanie revint sous le contrĆ“le de l’URSS, il Ć©tait occupĆ© par la police secrĆØte de l’Union SoviĆ©tique , et cela jusqu’en 1991, lorsqu’elle retrouva son indĆ©pendance. Cet Ć©difice, qui servait Ć  hĆ©berger les fonctionnaires du ComitĆ© pour la SĆ»retĆ© d’État, Ā tenait aussi lieu d’interrogatoireĀ  et de prison pour les opposants politiques au rĆ©gime communiste.Mais l’histoire des atrocitĆ©s qui s’y sont dĆ©roulĆ©es Ā remonte encore plus tĆ“t, Ā lorsque, en 1941, les nazis envahirent la Lituanie et que le bĆ¢timent fut rĆ©quisitionnĆ© comme quartier gĆ©nĆ©ral de la Gestapo. Entre 1941 et 1944, on compte, pour la seule ville de Vilnius, environ 100Ā 000 exĆ©cutions, soit le tiers des habitants de la ville, juifs pour la plupart. C’est prĆ©cisĆ©ment pour rappeler ces horreurs de l’occupation, que le Gouvernement a voulu transformer l’édifice en un lieu de mĆ©moire. Ā Au cours des diverses Ć©tapes de son voyage, le Pape rendra hommage Ć  l’histoire douloureuse d’un peuple qui, malgrĆ© les persĆ©cutions, est restĆ© profondĆ©ment ancrĆ© dans ses racines chrĆ©tiennes.  

Focolares ā€œambulantsā€

Focolares ā€œambulantsā€

ā€œDes focolares ambulants au service du mondeā€, c’est ainsi que les avait dĆ©finis Chiara Lubich. Ils sont composĆ©s de jeunes, d’adultes, ou de familles, de religieux et d’adolescents. Un projet qui se poursuit, grĆ¢ce aux expĆ©riences positives et aux fruits qu’est en train de porter cette formule originale de rencontre et d’échange dans diverses rĆ©gions du monde. Une expĆ©rience de ce genre s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Maputo, la capitale et la plus grande ville du Mozambique, mais aussi le port principal de la baie de Delagoa, qui donne sur l’OcĆ©an Indien. Dans cette Ā ville Ā situĆ©e au sud de l’Afrique, Ā on trouve de pittoresquesĀ  marchĆ©s trĆØs frĆ©quentĆ©s, Ā cette capitale est trĆØs animĆ©e surtout le soir, sa gare a Ć©tĆ© conƧue par Gustave Eiffel.Ā  Le focolareĀ  ā€œtemporaireā€ estĀ Ā  composĆ© d’Antonietta, Giovanni et Perga (Loppiano), le PĆØre Rogelio (religieux de Maputo), de D. Stefan (Suisse) et de Fatima (focolare de Johannesbourg).ā€œDĆØs notre arrivĆ©e Ć  Maputo nous avons tout de suite fait un pacte d’unitĆ© entre nous. Au cours des diverses rencontres que nous avons eues les jours suivants avec les personnes du lieu, jeunes, familles rĆ©unies dans leurs maisons avec collĆØgues de travail et amis, religieux et religieuses, nous avons vu que la lumiĆØre du charisme de Chiara Lubich entrait dans leurs cœurs, attirĆ©s qu’ils Ć©taient par l’Évangile qui se fait vie. D’autres bons moments de famille: avec l’archevĆŖque D. Francisco Chimoio, qui nous a recommandĆ© ā€œde ne pas perdre notre joie et de la porter dans le mondeā€, et avec le Nonce,Mgr Edgar Pĕna, qui a soulignĆ© l’importance des semaillesā€. Trois focolarines ont fait un voyage, qui n’était assurĆ©ment pas touristique, dans le Zimbabwe, au cours de deux semaines du mois d’aoĆ»t. ā€œUne expĆ©rience – Ć©crit Cielito du Portugal – que je conseillerais Ć  beaucoup, parce qu’elle ouvre le cœur, l’esprit et l’âme sur les besoins de l’humanitĆ©. Deux semaines qui m’ont paru des mois, tant chaque journĆ©e Ć©tait intenseā€. AprĆØs une brĆØve visite de Johannesbourg, ā€œpremier contact avec la pauvretĆ© de ce continent, mais encore bien diffĆ©rent de ce que nous avons vu par la suiteā€, le petit groupe s’est dĆ©placĆ© Ć  Bulawayo, accueilli par une dame d’un quartier de la pĆ©riphĆ©rie, dont il a partagĆ© les conditions de vie et de pauvretĆ© en toute chose. ā€œLe Zimbabwe – explique-t-elle – est un pays majoritairement chrĆ©tien et la vie s’y dĆ©roule autour des paroisses, avec un fort sens d’appartenance. Nos amis du Mouvement avaient programmĆ© pour nous une visite dans les diffĆ©rentes paroisses de la ville. Nous avons rencontrĆ© au cours de ces journĆ©es plus de mille personnes, parmi elles beaucoup d’enfants et de jeunes, auxquelles nous nous sommes prĆ©sentĆ©s en racontant nos expĆ©riences d’Évangile vĆ©cu. Chaque matin nous commencions la journĆ©e en nous confiant Ć  Marie, sans savoir qui nous allions rencontrer. Nous mettions ce qui pouvait nous servir dans nos sacs et notre confiance uniquement dans l’Esprit Saint. Et nous voilĆ  partis, laissant Ć  Dieu la conduite de la journĆ©e: nous assistions,Ā  trĆØs Ć©tonnĆ©s, Ć  tout ce qu’Il faisait. Nous avons trouvĆ© gĆ©nĆ©rositĆ©, docilitĆ© et engagement, malgrĆ© la pauvretĆ© des moyens, et cela a Ć©tĆ© pour nous un grand tĆ©moignageā€. Au cours de la deuxiĆØme semaine – conclut-elle – nous nous sommes dĆ©placĆ©es Ć  l’intĆ©rieur du Pays, dans une mission (un ā€œcollĆØgeā€ fondĆ© par les JĆ©suites il y a 130 ans), et de lĆ  nous sommes partis deux jours dans un village rural reculĆ©, pour visiter un groupe de personnes qui depuis des annĆ©es vit la Parole de Vie. Des personnes trĆØs pauvres, mais capables d’un accueil exquis. Leur gĆ©nĆ©rositĆ©, leur foi simple et profonde et la puretĆ© de leur cœur nous ont conquis. Dans ce lieu perdu, sans rien autour, nous avons vu de nos propres yeux que le charisme de l’unitĆ© est vraiment universelā€.  

Entre-terre-et-ciel

Entre-terre-et-ciel

Ā© Ave Cerquetti, ‘Crocifissione’ – Lienz (Austria) 1975

Ā« Marie, au pied de la croix, ne s’est pas Ć©vanouie mais, Ć©levant son cœur et son regard vers le PĆØre, elle lui offrit, comme gage du pacte restaurĆ© et comme garantie du changement opĆ©rĆ©, ce Fils, tel une offrande prĆ©cieuse, hostie inestimable. ƀ l’horizon entre ciel et terre, elle se tint alors debout, Marie des douleurs, la DĆ©solĆ©e : la femme qui souffrait le plus ; sans ĆŖtre brisĆ©e par la tragĆ©die, consciente du service Ć  rendre – servante du Seigneur -, Ć  ses enfants, elle aussi se tint debout comme le prĆŖtre Ć  l’autel, l’autel unique de la croix, afin d’offrir Ć  la justice Ć©ternelle, en adorant, ce fils sans tache, immolĆ© pour tous. Elle rĆ©sista, impavide, mĆŖme aprĆØs, lorsque les soldats, une fois dĆ©crochĆ© de la croix le cadavre du CrucifiĆ©, le lui abandonnĆØrent dans ses bras et disparurent, avec la foule, Ć  travers les ruelles, dans les petites maisons assoupies sous l’obscuritĆ© de la nuit. Parmi les Ć©clairs rĆ©siduels et les fleurs d’étoiles, dans le silence recouvrant la tragĆ©die consommĆ©e, elle demeura debout, encore seule, pour continuer l’offrande au PĆØre de cet innocent exsangue, le Fils sans Ć©gal, qu’elle serrait, Ć  peine mort, dans ses bras, comme un jour, enfant de prĆ©dilection des anges, elle l’avait Ć©treint, Ć  peine nĆ©, Ć  BethlĆ©em. Venu Ć  la vie dans les bras d’une vierge, il s’était Ć©loignĆ© de la vie dans les bras d’une vierge : Virgo altare Christi. ƀ peine nĆ© alors, Ć  peine mort Ć  prĆ©sent, il Ć©tait le prix par lequel il rachetait tous les hommes par la douleur, fruit de la faute. C’est l’attitude sublime de la vierge chrĆ©tienne qui, ancrĆ©e en Dieu, ne craint pas. Combien de fois l’Église persĆ©cutĆ©e – le Christ vidĆ© de son sang — n’a-t-elle pas Ć©tĆ© recueillie dans les bras de vierges, humbles et fortes, tandis qu’alentour la plupart fuyaient ou se cachaient ! Vierges, consacrĆ©es ou non, mĆØres au cœur virginal, et de rares hommes, Ć  l’exemple de Jean, furent tĆ©moins Ć  plusieurs reprises de la destruction rĆ©itĆ©rĆ©e du Calvaire et gardĆØrent vivant dans leur cœur le Christ mystique. Se confiant Ć  Dieu, Marie offre le Fils au PĆØre, le Lui redonnant afin de s’identifier Ć  Sa volontĆ©. ƀ cette heure, son corps de femme gracile reste dressĆ© comme l’autel sur lequel est immolĆ©, pour le Salut de tous, son fils Ć  elle, l’agneau sans tache. Sa foi est celle du prĆŖtre qui immole, en une heure tragique, la plus dĆ©cisive des heures survenues dans le dĆ©roulement du monde. Toute Ć¢me est vierge – enseigne saint Augustin – puisqu’elle fait partie de l’Église qui est vierge. Ce mystĆØre nous associe Ć  la DĆ©solation de Marie, tout en nous unissant Ć  la Passion de JĆ©sus ; Passion qui virginise les Ć¢mes repenties, prĆ©sentes sous la croix avec le cœur de Marie. Marie, au pied de la croix, qui offre le Fils au PĆØre, incarne le sacerdoce universel de l’Église : elle en accomplit le premier geste, un geste que l’Église ne cesse de rĆ©pĆ©ter. Elle incarne l’Église et la symbolise, elle aussi vierge et mĆØre ; Eglise qui poursuit l’œuvre de Marie, qui s’unit Ć  celle de JĆ©sus. Pour signifier la beautĆ©, la puretĆ© et, en mĆŖme temps, la nature et la mission de l’Église, dĆØs le dĆ©but, elle fut comparĆ©e Ć  Marie : et elle fut presque vue comme la prĆ©sence de la Vierge Marie rĆ©pandue sur l’univers afin de porter toutes les Ć¢mes au Christ. L’Église rĆ©pĆØte la beautĆ© unique de la virginitĆ© de Marie, afin de recommencer, sans trĆŖve, l’œuvre rĆ©demptrice du Christ. Ā» Igino Giordani, Maria modello perfetto, CittĆ  Nuova, Roma, 2012, pp.139-141