Mouvement des Focolari
Les focolari, ā€œĆ©pine dorsale de Fontemā€

Les focolari, ā€œĆ©pine dorsale de Fontemā€

Dans une lettre adressĆ©e Ć  ā€œla trĆØs estimĆ©e PrĆ©sidente Maria Voceā€, Asabaton Fontem Njifua, la plus grande autoritĆ© traditionnelle du lieu où se trouve une CitĆ© pilote des Focolari (sud-ouest du Cameroun), Ć©crit: ā€œJe n’ai rien Ć  dire de particulier – peut-on lire dans sa lettre en date du 28 aoĆ»t depuis le Palais d’Azi – sinon celui d’exprimer ma plus profonde et sincĆØre gratitude envers tous les membres du Mouvement des Focolari et surtout envers ceux qui travaillent Ć  Fontemā€. ā€œTu es dĆ©sormais au courant – Ć©crit-il en s’adressant Ć  Maria Voce – de la crise socio-politique qui a frappĆ© notre Pays, en particulier les rĆ©gions anglophones: Fontem est l’un des villages où l’impact de la crise Ć©tait et demeure trĆØs fortā€. En rappelant le titre de ā€œreine envoyĆ©e par Dieuā€, dĆ©cernĆ© en 2000 Ć  Chiara Lubich par l’un de ses prĆ©dĆ©cesseurs, le Fon utilise des mots amers pour dĆ©crire la situation actuelle: ā€œEn tant qu’être humains nous avons essayĆ© de diverses faƧons de faire Ć  nouveau briller la paix qui existait autrefois et Ć  inviter les gens Ć  vivre la vie que Mama Chiara – Mafua Ndem nous a enseignĆ©e, mais la majeure partie de nos efforts, sinon tous, se sont rĆ©vĆ©lĆ©s inutiles. Beaucoup de personnes de mon peuple et mĆŖme des membres du Mouvement ont Ć©tĆ© victimes de la crise. Il m’arrive de penser que les personnes qui ont portĆ© Ć  Fontem la vie, l’espĆ©rance, l’amour, l’unitĆ© et la lumiĆØre de Dieu subissent aujourd’hui un traitement inhumain. Mon cœur pleure quand je pense que les efforts de dĆ©veloppement et les infrastructures crƩƩes par le Mouvement ont Ć©tĆ© dĆ©truites et que nous ne pouvons rien faire pour les sauver. Ceci, et de nombreuses autres choses, me poussent Ć  exprimer une sincĆØre reconnaissanceĀ  envers tous les membres du Mouvement rĆ©sidant Ć  Fontem: ils ont rĆ©sistĆ© Ć  l’épreuve du temps et sont restĆ©s fidĆØles Ć  la cause de l’unitĆ©, de la paix et de l’amourā€. ā€œDans la crise que nous traversons – explique le souverain – des milliers de personnes qui ont fui leurs maisons ont trouvĆ© refuge au Centre Mariapolis de Fontem. Ma gratitude est d’autant plus grande du fait que des focolarini ont choisi de rester avec mon peuple, alors que Ā beaucoup d’habitants ont fui le Pays. Une rĆ©compense attend chacun d’eux au Paradis. De tout cela je retiens une grande leƧon – Ć©crite en majuscules par le Fon – celle de VIVRE ENSEMBLE COMME UNE FAMILLE. Eux sont vraiment une famille loyale. Ils ne nous ont pas abandonnĆ©s et je prie pour qu’ils ne nous abandonnent pas. Le Mouvement des Focolari est comme l’épine dorsale de Fontem, sans laquelle nous ne sommes rienā€. AprĆØs avoir demandĆ© avec insistance de prier le PĆØre pour son peuple, et afin que la paix revienne au Cameroun, le Fon conclut: ā€œNotre plus grand dĆ©sir est de vivre les paroles de Mama Chiara ā€œQUE TOUS SOIENT UNā€. Souvenez-vous de nous dans la priĆØre parce que c’est l’unique chose dont nous avons besoin en ce moment. Les hommes ont failli, mais pas Dieuā€. Lire la lettre (en anglais)  

Je suis Libre d’Aimer

Je suis Libre d’Aimer

ā€œC’était en 1975 et j’étais en 5ĆØme annĆ©e de lycĆ©e dans la petite ville où je suis nĆ©. CicĆ©ron et la conjuration de Catilina animent une discussion entre les ados que nous Ć©tions: la libertĆ©. Notre professeure, pleine de sagesse, propose un dĆ©bat entre les dĆ©fenseurs de CicĆ©ron, dont l’un de mes camarades est le porte parole, et Catilina dont je joue le rĆ“le. La dĆ©fense de la libertĆ© me passionne tellement qu’un applaudissement conclut ma harangue. Depuis ce moment-lĆ  la libertĆ© devient le leitmotiv de ma vie. Mais qu’est-ce que la libertĆ©? Et moi-mĆŖme suis-je libre?ā€. Francesco, italien originaire de la Sicile, a 59 ans et il est mariĆ© avec Paola. En raison de la progression de sa maladie, il ne peut plus bouger ni parler. Mais il peut remuer les yeux. L’an dernier il a ouvert un blog, sur le conseil d’un journaliste qui l’avait contactĆ© pour une brĆØve interview. D’abord avec l’aide de ses deux pouces, puis, la maladie avanƧant, avec un lecteur oculaire, ce qui demande plus de temps, Francesco communique la dynamique et la force qui animent son cœur,Ā  alors que son corps est en train de s’immobiliser progressivement. Titre duĀ  blog: ā€œSLA. Je suis libreā€. Libre D’Aimer. ā€œJe ne suis pas un Ć©crivain, mais une voix intĆ©rieure me suggĆØre les mots. Je commence Ć  voir un film de ma vie que je ne connaissais pas. C’est ma force:j’entreprends d’écrire quelques pages. Je reƧois des messages qui m’émeuvent. J’ai simplement livrĆ© quelques unes de mes pensĆ©es et je reƧois beaucoup d’amour: on me fait part d’émotions, de souffrances, de joie et de vie!ā€. ā€œToute ma vie j’ai cherchĆ© Ć  trouver un moment, au cours de la journĆ©e, pour m’entretenir personnellement et intimement avec Dieu. Je n’y suis pas toujours arrivĆ©, mais chaque fois que je passais Ć  cĆ“tĆ© d’une Ć©glise, je saluais, avec un ciao, JĆ©sus prĆ©sent dans le tabernacle. Souvent j’entrais, pour donner un peu de mon temps. Je restais en silence, afin que ce soit Lui qui me parle. Avant de partir, je luis confiais les difficultĆ©s de la journĆ©e. Parfois je plaisantais: JĆ©sus, ce problĆØme t’appartient, tout seul je n’y arrive pas. Et je n’ai jamais Ć©tĆ© dƩƧuā€. ā€œCombien de fois, tout en menant une vie bien remplie, nous Ć©prouvons une sensation de vide, d’apathie, qui imprime Ć  notre vie un voile de tristesse. Un homme m’a ouvert une spirale de lumiĆØre: Augustin d’Hippone. Ses confessions m’ont prĆ©parĆ© Ć  une rencontre qui le premier aoĆ»t 1976 allait changer ma vie: Dieu est Amour et Il t’aime immensĆ©ment. Comment puis-je rĆ©pondre Ć  cet amour infini? L’Évangile, que j’avais lu mais sans le vivre, m’a donnĆ© la rĆ©ponse: comment peux-tu aimer Dieu que tu ne vois pas si tu n’aimes pas le frĆØre que tu vois? Ce fut une rĆ©volution copernicienne. Nous Ć©tions un groupe d’amis qui faisions cette expĆ©rience. Nous lisions l’Évangile et nous cherchions Ć  le mettre en pratique. Mon cœur explosait de joie et je commenƧai Ć  expĆ©rimenter que la souffrance est vieā€. ā€œJe me souviens encore de l’odeur de la mer, mĆŖme si la maladie m’a Ć“tĆ© tout sens olfactif, (…) je sens l’eau effleurer ma peau, mĆŖme si je ne nage pas depuis trois ans. Et pourtant je n’éprouve pas de nostalgie ni de souffrance en pensant Ć  celui que j’étais et Ć  celui que je suis. Je ferme le yeux et mon corps flotte, ce n’est pas un rĆŖve ou une simple folie, c’est mon Seigneur, qui me rĆ©pĆØte: ne crains pasā€.Ā  ā€œLa SLA Ć©tait imprimĆ©e dans mon cœur depuis ma naissance, mais je n’en Ć©tais pas conscient, je le suis seulement depuis quelques annĆ©es. Mon code fiscal commence par SLA, et ce n’est pas un hasard. Je ne crois pas au fatum, mais Ć  la FĆ©e qui m’a choisi comme son fils et ne m’a jamais abandonnĆ©.Marie, la mĆØre de JĆ©sus est mon filet, comme celui du trapĆ©ziste (…) C’est une expĆ©rience qui se rĆ©pĆØte, chaque fois le doute m’envahit et l’espĆ©rance devient une solide assis. Marie est toujours lĆ ,Ā  prĆ©sente, et je ne peux plus avoir peur! (…) Marie avait tracĆ© ma voie et Chiara Lubich m’a appris Ć  orienter, chaque matin, ma boussole vers JĆ©sus AbandonnĆ© sur la Croix. C’est Lui le secret qui permet de chercher la VĆ©ritĆ©ā€. ā€œVis parfaitement l’instant prĆ©sent et tu sera en Dieu Ć©ternellement – c’est ce que Ā m’a enseignĆ© Chiara – Ā Et dans l’instant prĆ©sent je peux crier, non pas avec ma voix, mais avec mon cœur: Je Suis Libre d’Aimerā€. Extrait de son blog (en italien)    

Nouvel an musulman

Cet annĆ©e le nouvel an musulman est cĆ©lĆ©brĆ© le 10 ou le 11 septembre selon les pays. C’est le premier jour du premier mois, muharram (en arabe المحرم), l’un des quatre mois sacrĆ©s de l’annĆ©e. Le calendrier musulman est un calendrier lunaire, donc muharram se dĆ©place d’une annĆ©e sur l’autre, si l’on compare avec le calendrier grĆ©gorien. Cette fĆŖte cĆ©lĆØbre l’immigration (l’hĆ©gire) du ProphĆØte Muhammad de sa ville natale, la Mecque, Ć  Yathrib, appelĆ©e ultĆ©rieurement MĆ©dine, qui veut dire la ville (du ProphĆØte). Le 10 Muharram, ā€˜Ashura’, par contre, est le souvenir du martyre de l’Imam Husayn, le neveu du ProphĆØte, et d’autres membres de sa famille, Ć  Karbala’ en Iraq. Pour cette raison, les dix premiers jours de Muharram sont des jours de deuil pour les shiites et une partie des sunnites. D’autres sunnites considĆØrent ce jour comme un jour de fĆŖte, parce qu’elle Ć©tait cĆ©lĆ©brĆ©e de cette maniĆØre durant la vie du ProphĆØte. On dit que cela coĆÆncidait avec la PĆ¢que juive lorsque le ProphĆØte entra Ć  MĆ©dine.

La prophƩtie sociale de Chiara Lubich

La prophƩtie sociale de Chiara Lubich

«…Un jour, ton jour, Ć“ mon Dieu, je viendrai vers Toi. […] Je viendrai vers Toi avec mon rĆŖve le plus fou : t’apporter le monde dans mes bras. Ā» (Le Cri, Nouvelle CitĆ©) Dix ans aprĆØs la mort de Chiara Lubich, nous nous Ć©tonnons encore de la prophĆ©tie sociale de cette femme extraordinaire qui, grĆ¢ce Ć  son idĆ©al de Ā« l’ut omnes Ā» (Que tous soient un, Jn 17, 21), depuis sa ville de Trente, est arrivĆ©e dans le monde entier. Toutefois, on ne peut comprendre le caractĆØre prophĆ©tique de sa personne si l’on fait abstraction du contexte historique dans lequel elle est nĆ©e et a vĆ©cu, et de sa participation aux destinĆ©es de l’humanitĆ©: sa naissance dans le Trentin, Ć  l’époque pĆ©riphĆ©rie existentielle de grande signification historique et sociale, l’expĆ©rience de la pauvretĆ©, le drame des guerres mondiales. Au milieu des vicissitudes de son temps, voici que se manifeste en elle, un charisme particulier, le charisme de l’unitĆ©, qui l’a conduite Ć  miser clairement et de faƧon dĆ©cidĆ©e, sur la fraternitĆ© universelle : Ā« Nous devons, avant tout, fixer notre regard sur l’unique PĆØre de tant de fils. Puis regarder toutes les crĆ©atures comme enfants de ce PĆØre unique. DĆ©passer sans cesse par la pensĆ©e et par le cœur toutes les limites imposĆ©es par la vie humaine et prendre l’habitude de tendre constamment Ć  la fraternitĆ© universelle en un seul PĆØre qui est Dieu.Ā» Dans ces notes du 2 dĆ©cembre 1946, nous pouvons saisir les points fondamentaux de la prophĆ©tie sociale de Chiara Lubich. En fait, elle n’a pas Ć©tĆ© une rĆ©formatrice sociale de mĆŖme que JĆ©sus ne l’a pas Ć©tĆ© non plus. Le rĆŖve de Chiara, en effet, vise plus haut et plus en profondeur, c’est-Ć -dire au fondement anthropologique et thĆ©ologique de toute rĆ©forme sociale : la fraternitĆ© universelle et l’unitĆ© telle que l’a pensĆ©e l’homme-Dieu, JĆ©sus. Pour cette raison, nous pourrions dire que la premiĆØre œuvre sociale de Chiara a Ć©tĆ© la communautĆ© mĆŖme des Focolari, nĆ©e Ć  Trente tout de suite aprĆØs la guerre. Cette communautĆ© qui a pris Ć  la lettre les paroles des Actes des ApĆ“tres (Ac 2, 42-48), vivait la communion des biens de faƧon radicale et se prodiguait pour prendre soin des pauvres et de la multitude de personnes en souffrance que le conflit avait laissĆ©e derriĆØre lui. Cette racine ne s’est jamais perdue, bien au contraire : elle est la source d’inspiration de toutes les opĆ©rations et projets sociaux activĆ©s au cours de toutes ces annĆ©es, par elle-mĆŖme et par tous ceux qui, Ć  sa suite, ont fait leur, l’IdĆ©al de l’unitĆ©.Dans tout cela vient en Ć©vidence le gĆ©nie humain et ecclĆ©sial de Chiara. GĆ©nie humain car – en dĆ©pit des apparences et du progrĆØs technique -, avec la masse croissante et scandaleuse de personnes dĆ©favorisĆ©es, exclues et rĆ©fugiĆ©es sur tous les hĆ©misphĆØres de la terre, fruit de systĆØmes iniques et d’une globalisation au service des puissances hĆ©gĆ©moniques du monde, la rĆ©solution des problĆØmes sociaux de plus en plus graves ne dĆ©pend pas — aux yeux des esprits les plus lucides du prĆ©sent et du passĆ© – de stratĆ©gies Ć  caractĆØre sociologique ou d’actions qui agissent sur les couches superficielles de la rĆ©alitĆ© humaine, mais dĆ©pend d’options fondamentales et de valeurs profondes qui font bouger les consciences. GĆ©nie ecclĆ©sial car la mission de l’Église ne se limite pas Ć  des programmes qui mettent en acte la charitĆ© et l’attention aux plus petits dans tous les domaines (nĆ©anmoins indispensables), mais elle inclut l’annonce, Ć  la lumiĆØre de l’incarnation du Verbe, de la dignitĆ© de tout homme en tant que fils de Dieu. On ne saisit pas la vĆ©ritable dimension sociale du charisme de Chiara Lubich sans ces deux motivations essentielles : anthropologique et ecclĆ©siale. Charisme pĆ©nĆ©trĆ© d’une socialitĆ© intrinsĆØque, tendue Ć  s’articuler et Ć  se dĆ©ployer de mille faƧons : depuis les Ć©tudes (par exemple les Ɖcoles Sociales fondĆ©es par Chiara dans les annĆ©es 80 et les programmes universitaires dans ce but, promus par l’Institut Universitaire ā€˜Sophia’), jusqu’à la vie et Ć  l’action. ConcrĆØtement, quelles sont les consĆ©quences de cette perspective pour nous tous ? Une histoire nous attend ; nous aussi, nous avons une histoire. Chiara est l’auteur qui nous a libĆ©rĆ© de l’anonymat pour nous faire devenir protagonistes d’un rĆŖve ; tous acteurs sans exclure personne. Guislain Lafont, le grand thĆ©ologien dominicain, parle du Ā« principe de petitesse Ā» qui, selon lui, rĆ©sume la philosophie pratique du Pape FranƧois. Il s’agit de la conviction que Ā« le Salut vient plutĆ“t d’en bas que d’en haut Ā». Chiara a su dĆ©cliner de faƧon magistrale ce Ā« principe de la petitesse Ā» dans l’engagement d’un vĆ©ritable renouveau social qu’elle a libĆ©rĆ© avec et Ć  partir du paradigme de l’unitĆ©. LĆ  rĆ©side sa grandeur.   Source : CittĆ  Nuova N. 6, Juin 2018

Un Centre pour ā€œfaire naĆ®tre la communautĆ©ā€

Un Centre pour ā€œfaire naĆ®tre la communautĆ©ā€

Maurizio Certini

Ce sont de jeunes universitaires, venant du monde entier. C’est tout particuliĆØrement Ć  eux que se voue le Centre La Pira, afin de rĆ©pondre aux nouveaux dĆ©fis lancĆ©s par le monde de la migration. Comment valoriser le rĆŖve qui anime ces jeunes pour venir Ć©tudier en Italie ? Ce sont des garƧons et des filles qui ont un Ā« potentiel humain Ā» trĆØs prĆ©cieux, qui peuvent devenir des Ā« ponts Ā» pour les bonnes relations culturelles, Ć©conomiques et politiques, entre les pays. Les accueillir et les soutenir Ć©tait le rĆŖve du Card. Benelli, qui a voulu fonder pour eux un Centre diocĆ©sain international, le plaƧant sous le patronyme du prof. La Pira, dĆ©fenseur de la paix dans le monde entier et pendant de longues annĆ©es maire de Florence, dont s’est Ć  peine conclu le processus canonique de bĆ©atification. C’était en 1978, quatre mois Ć  peine aprĆØs sa mort, que Benelli s’adressa Ć  Chiara Lubich pour lui demander si quelques personnes du mouvement pouvaient se rendre disponibles pour commencer cette expĆ©rience. Il lui Ć©crivait : Ā« de nombreux jeunes se sont retrouvĆ©s seuls, dans un malaise impressionnant et complĆØtement dĆ©sorientĆ©s. Nous voulons les servir, les connaĆ®tre, qu’ils se sentent Ć©coutĆ©s, qu’on soit Ć  cĆ“tĆ© d’eux, en les respectant et les aidant en tout, Ć©tablir avec eux un dialogue qui intĆØgre notre rĆ©alitĆ© d’hommes. S’ils sont musulmans, nous les aiderons Ć  ĆŖtre de meilleurs musulmans, s’ils sont juifs Ć  ĆŖtre de meilleurs juifs. Nous voulons leur offrir un service qui renforce l’âme et qui, avec la finesse chrĆ©tienne, les respecte dans leur dignitĆ© Ā». Qu’en est-il de la situation aprĆØs quarante ans ? Les conditions de vie des Ć©tudiants universitaires Ć©trangers, mĆŖme si avec peu de moyens, sont certainement meilleures, grĆ¢ce Ć  l’exonĆ©ration des impĆ“ts et la mise Ć  disposition de logements et de cantines. Mais le parcours de formation reste, pour beaucoup d’entre eux, une course d’obstacles : l’éloignement de chez eux, la nĆ©cessitĆ© de devoir se dĆ©brouiller tout seul, la difficultĆ© d’étudier dans un contexte culturel peu connu, la bureaucratie, les sirĆØnes de la sociĆ©tĆ© de consommation. Qui connaĆ®t les histoires de tant de ces jeunes reste frappĆ© par leur courage, leur audace exemplaire dans les Ć©preuves et par leur rĆ©sistance dans les Ć©preuves. Les problĆØmes les plus sĆ©rieux se manifestent au cours de la seconde ou troisiĆØme annĆ©e lorsque, malgrĆ© leur dĆ©termination et leur motivation, ils ne rĆ©ussissent pas Ć  obtenir les crĆ©dits nĆ©cessaires pour rester dans les rĆ©sidences universitaires. Pour eux c’est tout d’un coup un abĆ®me qui s’ouvre, et le dĆ©but d’un processus de dĆ©pression qui peut les amener Ć  abandonner leurs Ć©tudes et briser leur rĆŖve. Durant ces annĆ©es, combien de jeunes sont-ils passĆ©s par le Centre ? Un grand nombre. On a essayĆ© de faire face Ć  de nombreuses nĆ©cessitĆ©s avec enthousiasme, en cherchant des solutions, en redonnant espoir. Beaucoup, dƩƧus et dĆ©couragĆ©s, ont rĆ©ussi Ć  reprendre en main leur vie, en finissant le parcours de leurs Ć©tudes. L’expĆ©rience universitaire Ć  l’étranger reprĆ©sente une occasion culturelle toute particuliĆØre et professionnelle. Mais il faut une attention spĆ©ciale pour adapter avec crĆ©ativitĆ© l’engagement institutionnel et associatif, qui doit tenir compte des diffĆ©rences culturelles et religieuses, en mettant au Ā« centre Ā» les Ć©tudiants, afin de les accompagner complĆØtement dans leur cheminement. Une association soutenue essentiellement par le bĆ©nĆ©volatĀ  peut-elle avoir une incidence sur la sociĆ©tĆ© et la politique ? Giorgio La Pira a repris Ć  son compte les paroles d’un grand architecte de la Renaissance, LĆ©on Battista Alberti : Ā« Qu’est-ce que la ville ? C’est une grande maison pour une grande famille Ā». Aujourd’hui la terre est une ville mondiale. Par notre action, nous voyons les villes du monde Ć  travers les yeux et les histoires de nombreux Ā« hĆ“tes Ā», et nous nous ouvrons Ć  la rĆ©ciprocitĆ©. En italien comme en franƧais, l’« hĆ“te Ā» est celui qui accueille, mais c’est aussi celui qui est accueilli. Au Centre nous essayons de faire naĆ®tre la communautĆ©, conscients de nous trouver dans un contexte social toujours davantage pluriel, qui a besoin de personnes ouvertes au dialogue, capables d’œuvrer pour une intĆ©gration rĆ©ciproque. Aujourd’hui le besoin social de communautĆ© est trĆØs fort : le monde est une course, souvent aliĆ©nĆ©, où grandissent les abus, le mensonge, le soupƧon, la peur. Notre petit Ā« terrain de jeu Ā» s’Ć©largit chaque jour au niveau de la ville, de la nation, du monde : nous sommes convaincus que la solution des problĆØmes passe par la crĆ©ation de liens communautaires, par la volontĆ© de construire leĀ  corps social, en mettant au centre la personne humaine avec sa dignitĆ©. Propos recueillis par Chiara Favotti

Marie, fleur de l’humanitĆ©

ā€œL’Ancien Testament et le Nouveau Testament forment un seul arbre. La floraison se passa Ć  la plĆ©nitude des temps. Et l’unique fleur Ć©tait Marie. Le fruit qui s’en suivit fut JĆ©sus. MĆŖme l’arbre de l’humanitĆ© a Ć©tĆ© crƩƩ Ć  l’image de Dieu. Dans la plĆ©nitude des temps, Ć  la floraison, l’unitĆ© entre Ciel et terre se fit et l’Esprit Saint Ć©pousa Marie. Nous avons donc une seule fleur : Marie. Et un seul fruit : JĆ©sus. Mais Marie, mĆŖme si elle est une, est la synthĆØse de la crĆ©ation tout entiĆØre au faĆ®te de sa beautĆ©, lorsqu’elle se prĆ©sente comme Ć©pouse Ć  son CrĆ©ateur. […] Marie est la fleur ouverte sur l’arbre de l’humanitĆ© nĆ© de Dieu qui crĆ©a la premiĆØre semence en Adam. Elle est la Fille de Dieu son Fils. En regardant un gĆ©ranium, qui donnait naissance Ć  une fleur rouge, je me demandais et lui demandais : Ā« Pourquoi fleuris-tu en rouge ? Pourquoi du vert changes-tu en rouge ? Ā» Cela me semblait quelque chose d’étrange ! Aujourd’hui j’ai compris que toute l’humanitĆ© fleurit en Marie. Marie est la fleur de l’humanitĆ©. Elle, l’ImmaculĆ©e, est la fleur de la MaculĆ©e. L’humanitĆ© pĆ©cheresse a fleuri en Marie, la toute belle ! Et, comme la fleur rouge est reconnaissante envers la petite plante verte par les racines et l’engrais qui la fait fleurir, de mĆŖme Marie est, parce que nous Ć©tions pĆ©cheurs, et que nous avons obligĆ© Dieu Ć  penser Ć  Marie. Nous Lui devons le salut, et Elle sa vie Ć  nous Ā». Chiara Lubich, Marie transparence de Dieu, pp. 85-87

ā€œEngage-toi en faveur du Nousā€

ā€œEngage-toi en faveur du Nousā€

ā€œJe me suis souvenu d’une phrase prononcĆ©e par un ami: ā€œL’idĆ©e de Dieu doit grandir avec nousā€. Cela remonte Ć  une Ć©poque où je ne cherchais plus Ć  comprendre quelque chose sur Dieu. J’avais besoin d’apprendre auprĆØs de ceux qui en savaient plus que moiā€. AndrĆ©a, jeune universitaire, a laissĆ© il y a trois ans son village d’origine, où il Ć©tait rattachĆ© Ć  un groupe de la paroisse, pour se rendre dans une ville plus grande. Mais il n’y a pas tout de suite trouvĆ© des points de repĆØre pour vivre sa foi. Au congrĆØs il y en a eu beaucoup. ā€œJe suis encore en chemin et en train de dĆ©couvrir des aspects nouveaux de cette aventure, mais j’ai des certitudes, des points forts. Parmi ceux-ci la conscience que la route qui s’est prĆ©sentĆ©e Ć  moi est une voie communautaire, Ć  vivre avec les autres et pour les autres. Parfois il m’arrive de l’oublier et cela nĆ©cessite donc une rectification, mais au fond de moi-mĆŖme je sais que c’est ainsiā€, confirme Nicholas. Ā ā€œEngage-toi en faveur du Nousā€ est une initiative qui a eu lieu Ć  Castelgandolfo (31 aoĆ»t-2 sept.), promue par le Mouvement DiocĆ©sain et le Mouvement Paroissial, deux branches du Mouvement des Focolari, et qui s’adresse aux jeunes engagĆ©s dans l’Église locale. Ces deux mouvements se proposent de diffuser le charisme de l’unitĆ© dans les paroisses et les diocĆØses où ils offrent leurs services, et de concourir, avec les autres rĆ©alitĆ©s ecclĆ©siales, Ć  la rĆ©alisation d’une ā€œĆ‰glise communionā€, comme le souhaite la Lettre Apostolique Ā de Jean-Paul IIĀ  Novo Millennio Iunte, adressĆ©e aux prĆŖtres et Ć  tous les laĆÆcs, Ć  la fin du grand jubilĆ© de l’an 2000. Dans ce but l’initiative promeut et nourrit une unitĆ© toujours plus profonde entre les fidĆØles autour des prĆŖtres et des Ć©vĆŖques, en collaborant dans les divers diocĆØses et en proposant une nouvelle Ć©vangĆ©lisation dans les paroisses, dans un style communautaire. ā€œNous avons choisi cet intitulĆ© – prĆ©cisent les organisateurs – pour contribuer Ć  rĆ©aliser ce que le Pape FranƧois nous invite souvent Ć  faire: passer du ā€œJeā€ au ā€œnousā€, Ć  travers un discernement communautaire qui nous aide Ć  grandir et Ć  prendre des dĆ©cisions ensemble. Au cours de ces journĆ©es passĆ©es ensemble, les participants se sont concentrĆ©s sur leur propre foi, mais surtout sur la mission Ć  laquelle ils se sentent appelĆ©s, celle de porter la ā€œbonne nouvelleā€ de l’Évangile. Cette expĆ©rience de vie fondĆ©e sur la spiritualitĆ© de Chiara Lubich a Ć©tĆ© la toile de fond, parce que chaqueĀ  charisme de Dieu est destinĆ© Ć  toute l’Église et Ć  l’humanitĆ©. La mĆ©thode proposĆ©e faisait une large place Ć  la culture de la rencontre: prendre du temps pour se connaĆ®tre et rester ensemble. Pour se ā€œsentir peuple de Dieuā€, où l’on peut grandir, aidĆ©s par ceux avec lesquels on chemineā€. L’expĆ©rience de ce congrĆØs s’oriente pleinement vers le Synode des Ć©vĆŖques au sujet des jeunes, qui aura lieu en octobre prochain. ā€œLes paroles du Pape FranƧois, adressĆ©es aux jeunes italiens rĆ©unis le 11 aoĆ»t dernier Ć  Rome, ont eu un Ć©cho particulier: ā€œNe vous contentez pas d’avancer timidement et de vous assoirĀ  au dernier rang. Il faut ĆŖtre courageux et prendre le risque d’un saut en avant, d’un bond audacieux et confiant pour rĆŖver et rĆ©aliser, comme JĆ©sus, le Royaume de Dieu, et vous engager pour une humanitĆ© plus fraternelle. Nous avons besoin de fraternitĆ©: risquez, allez de l’avant!ā€.   Ā   

Ɖvangile vĆ©cu: donner de l’espace Ć  la Parole

Ɖmigrants Nous vivons dans un Pays peu enclin Ć  accueillir les Ć©migrants. Un jours nous parlions de ce sujet en famille et, voulant vivre la Parole de JĆ©sus, nous nous sommes dits que les personnes marginalisĆ©es sont aussi des Ć©migrants. Peu de temps aprĆØs, nous avons entendu parler d’un jeune issu du monde de la drogue et dont personne ne voulait s’occuper. Nous l’avons accueilli chez nous jusqu’à ce qu’il se stabilise, en dĆ©passant son addiction et en trouvant un travail. Nous avons continuĆ© Ć  garder le contact avec lui. Aujourd’hui c’est un pĆØre de famille heureux. R.H. – Hongrie La grange ƂgĆ©e et sans enfants, Marie passait souvent ses aprĆØ-midi chez nous. Un jour, en parlant de la grange qui se trouve derriĆØre notre maison, elle nous confia qu’elle aimerait bien y habiter. Nous en avons parlĆ© avec nos enfants et nous avons dĆ©cidĆ© de rĆ©pondre Ć  son dĆ©sir. AprĆØs avoir obtenu les autorisations nĆ©cessaires, nous avons transformĆ© la grange en une petite maison reliĆ©e Ć  la nĆ“tre par une porte intĆ©rieure. Une porte s’est donc ouverte, pas seulement pour Marie, mais aussi pour toute notre famille, une faƧon nouvelle de comprendre la solitude de nombreuses personnes. Nous nous sentons vraiment enrichis. C.J. B. – Belgique Ā Resplendissante Depuis de nombreuses annĆ©es je suis alitĆ©e pour cause d’hĆ©miplĆ©gie. Jeudi dernier deux focolarines sont venues me rendre visite et ce fut pour moi une grande joie. A la suite de quoi, elles ont fait savoir Ć  une amieĀ  qu’elles m’avaient trouvĆ©e ā€œresplendissanteā€, ce qui m’a beaucoup surprise. J’ai remerciĆ© Dieu en lui demandant de m’aider Ć  rester toujours ainsi. Le lendemain je me suis rĆ©veillĆ©e avec de fortes douleurs dans le dos. C’était l’occasion de rester ā€œresplendissanteā€ dans cette souffrance aussi. Quelques jours aprĆØs la mĆŖme chose s’est Ć  nouveau produite. C’est l’attitude que je cherche Ć  garder en ce moment, et mĆŖme si je n’y arrive pas, au moins j’essaie. N.P. – VĆ©nĆ©zuĆ©la Le lait Dans la grave crise Ć©conomique que traverse notre Pays, tout Ć©tait rationnĆ© et les marchĆ©s Ć©taient vides.En raison d’une forte dĆ©calcification des os, Rosa avait besoin de boire beaucoup de lait, mais il Ć©tait difficile d’en trouver. Un jour une voisine est allĆ©e la trouver pour lui demander un peu de lait pour son enfant qui n’en buvait pas depuis plusieurs jours. Rosa lui a tout de suite offert ce qui lui restait, malgrĆ© les protestations de ses enfants. Avant le soir, huit litres de lait lui sont arrivĆ©s. Les larmes aux yeux, Rosa s’est exclamĆ©e: ā€œDieu ne se laisse jamais vaincre en gĆ©nĆ©rositĆ©!ā€. M.C. – Mexique La belle-mĆØre Rosita et moi-mĆŖme avions emmenĆ© ma belle-mĆØre en promenade:elle vit dans une maison de retraite pour personnes Ć¢gĆ©es et a des difficultĆ©s Ć  se dĆ©placer. Il y avait aussi ma belle-sœur avec nous. Pleins de reconnaissance envers Dieu pour la belle journĆ©e ensoleillĆ©e, nous nous sommes arrĆŖtĆ©s pour dĆ©jeuner dans un restaurant sur la place d’un village voisin. Beaucoup de joie et d’harmonie entre nous. Quand nous avons demandĆ© la note, on nous a dit qu’elle avait dĆ©jĆ  Ć©tĆ© rĆ©glĆ©e par un autre client, admiratif de nos marques d’attention envers une personne Ć¢gĆ©e. Ma belle-mĆØre s’en est rĆ©jouie tout en confirmant les faits . R. – Suisse

Le rĆŖve de Chiarela

Ā« Le dĆ©sir de devenir mĆ©decin, que j’avais nourri depuis toujours, devint encore plus profond lorsque, il y a des annĆ©es, mon pĆØre et mon frĆØre eurent un grave accident. L’hĆ“pital devint notre deuxiĆØme maison, Ć  cause d’une sĆ©rie d’opĆ©rations aux jambes que mon pĆØre devait affronter. A ce moment-lĆ , je compris la difficultĆ© des patients, spĆ©cialement celle de ceux qui avaient trop peu de ressources financiĆØres, Ć  recevoir des soins adĆ©quats. ā€˜ā€™Je serai mĆ©decin – m’étais-je dit – afin d’offrir Ć  tous, l’espĆ©rance des soins’’. Ma famille Ć©galement connaissait une situation Ć©conomique trĆØs prĆ©caire. Mon pĆØre, Ć  cause de son handicap permanent dĆ» Ć  l’accident, ne pouvait pas travailler. A la fin de l’école, mon dĆ©sir d’étudier la mĆ©decine se brisa lorsque ma mĆØre me dit :’’Nous n’en avons pas les moyens’’. Je pleurai amĆØrement, puis je pensai :’’Si JĆ©sus le veut, alors, je le veux aussi’’. Nous avions toujours Ć©tĆ© en contact avec le focolare et eux Ć©taient au courant de mon grand dĆ©sir. Quelques jours aprĆØs, ils me tĆ©lĆ©phonĆØrent pour me dire qu’ils avaient trouvĆ©, Ć  travers les associations AMU et AFN le moyen me soutenir financiĆØrement. J’étais tellement heureuse ! Un signe de l’amour de Dieu. Je commenƧai les Ć©tudes Ć  l’universitĆ©. Tout n’était pas facile. Chaque jour, je devais avoir une bonne dose de patience et de persĆ©vĆ©rance. Dans ma classe, il y avait des Ć©tudiants de religions et de cultures diffĆ©rentes et certains d’entre eux Ć©taient un peu tyranniques vis-Ć -vis de moi qui avais un caractĆØre plus doux et soumis. J’essayais tout de mĆŖme d’être amie avec tous et de rester unie Ć  JĆ©sus, et c’est de Lui que je recevais la force pour affronter chaque difficultĆ©. Je ne dormais aussi que deux heures par nuit Ć  cause des tonnes de pages Ć  mĆ©moriser. Je ne faisais rien d’autre qu’étudier et pourtant j’expĆ©rimentai aussi l’échec Ć  un examen ou la tristesse de ne pas pouvoir sortir avec les amis. Et puis, ma famille me manquait Ć©normĆ©ment. Mais j’étais certaine que Dieu avait un plan sur moi. Pendant le stage, nous travaillions dans les services, avec les patients, avec des gardes de 30-36 heures consĆ©cutives, et c’était vraiment fatigant. Il fallait faire beaucoup de choses ensemble, s’assurer que tous les patients reƧoivent les soins et contemporainement, je devais Ć©tudier pour les examens. La rencontre avec chaque patient Ć©tait toujours une occasion d’aimer. MalgrĆ© le fait que j’étais fatiguĆ©e et somnolente, j’essayais de me prĆ©senter devant eux avec Ć©nergie, de les Ć©couter avec un sourire et avec des sentiments de rĆ©elle compassion. A l’hĆ“pital, les infirmiers avaient la tendance d’être brusques avec nous, stagiaires et nous donnaient des ordres. Toutefois, j’essayais de mettre mon orgueil de cĆ“tĆ© et de construire avec eux, un rapport amical. AprĆØs quelques temps, ils ont changĆ© d’attitude. Dans mon groupe, il y avait une Ć©tudiante toujours contraire, qui haussait le ton sur nous, sur ses compagnons de cours mais aussi devant les patients. Personne ne la supportait. J’ai pensĆ© :’’Si je n’essaie pas de l’aimer, qui le fera ?’’. J’ai appris Ć  la comprendre, ainsi que ses difficultĆ©s, Ć  l’aimer. Au dĆ©but, c ā€˜Ć©tait difficile, elle voulait toujours obtenir quelque chose. J’ai priĆ© JĆ©sus de me donner le courage et la force, en persĆ©vĆ©rant dans cette attitude de comprĆ©hension. A la fin, elle a commencĆ© aussi Ć  me comprendre et nous sommes devenues des amies. S’il y a quelque chose que j’ai appris, c’est que les choses peuvent devenir aussi moins faciles, mais tu peux devenir plus forte. J’ai eu peur bien souvent de ne pas y arriver, mais ā€˜ā€™recommencer’’ Ć©tait le secret que j’avais appris de Chiara Lubich. Maintenant je suis mĆ©decin, mon rĆŖve s’est rĆ©alisĆ© et j’ai tellement plus d’opportunitĆ©s Ć  aimer Dieu en servant mes patients, en me souvenant de la phrase de l’Évangile ā€˜ā€™Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est Ć  moi que vous l’avez fait’’ Ā».

La Cuba de nos rĆŖves

La Cuba de nos rĆŖves

“A Cuba, le dimanche 12 aoĆ»t, s’est conclu le premier Genfest: un rĆŖve bien ancrĆ© dans nos cœurs, confiĆ© Ć  Dieu qui l’a fait devenir rĆ©alitĆ©!”, Ć©crivent les jeunes pour un monde uni de Cuba. La Havane a vu l’affluence de beaucoup de jeunes venus de toute l’Ć®le pour participer au Genfest, un Ć©vĆ©nement accompagnĆ© de nombreux succĆØs. En fait Ć  Cuba – nous Ć©crivent-ils – jusqu’Ć  prĆ©sent “jamais nous n’ avions rĆ©ussi Ć  rĆ©aliser une manifestation de cette ampleur. Nous avons obtenu les autorisations nĆ©cessaires auprĆØs du Bureau du Parti chargĆ© des relations avec les organismes religieux, avec lequel la collaboration a Ć©tĆ© excellente. L’aide d’artistes et de professionnels passionnĆ©s, gĆ©nĆ©reux et forts malgrĆ© les Ć©normes difficultĆ©s, a contribuĆ© Ć  l’ harmonie et la beautĆ© des contenus proposĆ©s par les jeunes, aprĆØs des mois de concertation”. L’ouverture de l’Ć©vĆ©nement a eu lieu au centre historique de la ville, lĆ  où le Pape FranƧois, en septembre 2015, avait invitĆ© les jeunes cubains Ć  cultiver “l’amitiĆ© sociale” avec tous et entre tous, “pour construire la Cuba de vos rĆŖves”. Le samedi 11 aoĆ»t les participants ont approfondi le thĆØme “Beyond all borders” (Au-delĆ  de toute frontiĆØre) Ć  travers 9 workshops, sur l’Ć©conomie sociale et l’Ć©conomie de Communion, sur l’œcumĆ©nisme, sur les rapports interpersonnels, sur les qualitĆ©s requises pour construire la paix, le postmodernisme, etc. ” Au cours de l’aprĆØs-midi, dans une cĆ©lĆØbre salle de cinĆ©ma de la ville, en prĆ©sence de 600 jeunes, prestations artistiques et tĆ©moignages ont montrĆ© que vivre pour un monde plus uni en vaut la peine. Un moment profond: celui où une actrice a prĆŖtĆ© sa voix pour lire des textes de Chiara Lubich concernant la souffrance qui engendre la vie, un secret pour aller au-delĆ  de toute frontiĆØre. “L’expĆ©rience la plus belle de ma vie – a Ć©crit un jeune – où l’unitĆ© et l’amour sont au cœur d’un style de vie qui construit un monde plus uni. Vous avez rĆ©ussi Ć  rĆ©veiller ma foi et l’espĆ©rance”. “Pour nous qui l’avons prĆ©parĆ© pendant presque un an – dit l’un des organisateurs – ce fut un long chemin, non sans difficultĆ©s vu les conditions du Pays. L’aide de la “Providence” n’a pas manquĆ©, elle est arrivĆ©e juste au bon moment depuis de nombreux Pays pour nous redonner du courage et du tonus: de la CorĆ©e du Sud, de la Colombie, de Bulgarie, d’Italie, du Mexique, de Porto Rico, du Canada, des Philippines…”. “C’est ainsi que nous avons osĆ© des choses que nous n’avions jamais entreprises auparavant: chanter, danser, prĆ©senter sur scĆØne, donner nos tĆ©moignages en allant au-delĆ  de notre timiditĆ© et du respect humain. Nous avons appris Ć  nous Ć©couter davantage, Ć  ne pas imposer nos opinions, mais Ć  faire naĆ®tre des idĆ©es ensemble. ConcrĆØtement, nous avons appris Ć  nous aimer’. “Le Genfest a Ć©tĆ© une explosion d’amour et d’unitĆ© qui a rĆ©volutionnĆ© notre ville”, disent-ils. Et l’un des participants:”Nous sommes en train de faire l’histoire, non pas celle qui reste dans les livres, mais dans l’Ć¢me de nous tous qui pensons, travaillons et participons au Genfest. Il restera dans la mĆ©moire de cette Habana Vieja, aujourd’hui en pleine renaissance grĆ¢ce aux jeunes pour un monde uni”. “La collaboration avec d’autres Mouvements, avec la Pastorale des Jeunes, le Conseil des Ɖglises de Cuba – nous Ć©crivent-ils – a Ć©tĆ© trĆØs belle et fructueuse. Et de conclure:” A Cuba le Genfest a honorĆ© son objectif, “Aller au-delĆ  de toute frontiĆØre”, on a surmontĆ© les grandes difficultĆ©s de sa prĆ©paration et il a pris une grande dimension. Une dĆ©monstration que rien n’est impossible Ć  Dieu. Nous sommes en train de porter une rĆ©volution d’amour dans le monde entier, et beaucoup de personnes qui ne connaissaient pas notre rĆŖve en ont Ć©tĆ© les tĆ©moins. Remercions tous ceux qui ont cru en cette folie et qui nous ont accompagnĆ©s en nous soutenant et en nous aidant au cours de cette aventure: quelle joie profonde de savoir que nous faisons partie d’une famille aussi grande!”.

Marie et le Dieu qui semble absent

Ā« En 1984, je me rendis avec un groupe d’évĆŖques de diffĆ©rentes confessions, dans la basilique de Sainte Sophie Ć  Istanbul. Nous restĆ¢mes touchĆ©s par cet Ć©difice imposant, car nous pouvions percevoir d’une maniĆØre tangible une Ć©norme prĆ©sence de l’histoire de l’Église et de l’humanitĆ©. Nous nous trouvions dans un Ć©difice de l’antique tradition chrĆ©tienne, de l’époque où la chrĆ©tientĆ© Ć©tait unie, dans laquelle l’Asie Mineure Ć©tait le centre du monde chrĆ©tien ; mais nous Ć©tions aussi dans le lieu où se consuma la rupture entre l’Orient et l’Occident et se rompit l’unitĆ©. Dans les grands coins de la coupole, nous voyions, Ć©normes, les Ć©crits tirĆ©s du Coran, ayant pris le dessus sur une autre religion, la chrĆ©tientĆ© lacĆ©rĆ©e. Justement devant nous se trouvaient des panneaux qui disaient ā€˜ā€™Interdiction de prier’’. Un musĆ©e dans lequel les gens allaient et venaient avec des appareils photographiques et des jumelles, allant voir Ƨa et lĆ  les beautĆ©s artistiques conservĆ©es Ć  cet endroit. Cette absence de religion dans ce qui Ć©tait autrefois un lieu sacrĆ©, Ć©tait terrible. Nous fĆ»mes submergĆ©s par cette cascade d’évĆ©nements : unitĆ© originaire, unitĆ© lacĆ©rĆ©e, diffĆ©rentes religions, plus aucune religion. Nos regards erraient dĆ©sorientĆ©s Ć  la recherche d’aide, lorsqu’à l’imprĆ©vu, – lĆ  ! Au-dessus de la coupole, scintillait doucement sans se faire remarquer, une mosaĆÆque antique : Marie qui offre son Fils. LĆ , j’ai clairement compris : oui, c’est cela l’Église : y ĆŖtre, simplement, et Ć  partir de nous-mĆŖmes, engendrer Dieu, ce Dieu qui apparaĆ®t absent. La parole Theotokos – mĆØre de Dieu, celle qui engendre Dieu – acquit pour moi Ć  l’improviste, un connotation complĆØtement nouvelle. Je compris que nous ne pouvons pas organiser la foi dans le monde ; si personne ne veut plus entendre parler de Dieu, nous ne pouvons pas nous battre et dire ā€˜ā€™gare Ć  vous !’’Nous aussi nous pouvons y ĆŖtre simplement et amener Ć  la lumiĆØre, en partant de nous-mĆŖmes, ce Dieu qui semble absent. Nous ne pouvons pas fabriquer ce Dieu mais seulement le donner Ć  la lumiĆØre ; nous ne pouvons pas l’affirmer avec des argumentations, mais nous pouvons ĆŖtre la coupe qui le contient, son ciel dans lequel, bien que dans l’insuffisante visibilitĆ©, Il resplendit. J’ai ainsi compris non seulement notre tĆ¢che d’aujourd’hui en tant qu’Église, mais aussi comment l’Église existe, dans la figure de Marie et comment Marie existe dans la figure de l’Église, combien les deux, la figure et la rĆ©alitĆ© soient une seule chose Ā». Klaus Hemmerle, Partir de l’unitĆ©. La TrinitĆ© et Marie, pages 124, 125.

Le soutien des Focolari au pape FranƧois

Ā« Vous pouvez vraiment compter, Saint PĆØre, sur notre pleine unitĆ© et nos priĆØres ferventes aussi face aux attaques qui ont comme but de discrĆ©diter votre personne et votre action de renouvellement Ā». Par ces paroles Maria Voce s’adresse au pape FranƧois dans une lettre envoyĆ©e hier, 30 aoĆ»t, dans laquelle elle exprime soutien et priĆØre suite aux dures attaques qui l’ont touchĆ© au cours de ces derniĆØres semaines. La prĆ©sidente des Focolari manifeste au Saint PĆØre sa propre gratitude pour le meeting mondial des Familles en Irlande qui a mis en Ć©vidence entre autre, le rapport extraordinaire qui s’est crƩƩ entre le pape et les participants. Maria Voce exprime sa reconnaissance, en son nom et au nom du mouvement tout entier, pour la demande de pardon faite Ć  plusieurs reprises par FranƧois, adressĆ©e aux familles des victimes, et la pleine adhĆ©sion Ć  son message d’amour. Et la prĆ©sidente des Focolari de continuer : Ā« En toute plaie de l’Eglise et de l’humanitĆ©, nous reconnaissons JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ© et, avec vous, nous nous tournons vers Marie pour vivre avec courage Ć  Son exemple comme des disciples authentiques Ā». Enfin, Maria Voce le remercie pour sa ā€œ Lettre au Peuple de Dieu ā€ rĆ©cemment publiĆ©e, qui, en plus d’exprimer la sollicitude et l’amour du Saint PĆØre pour l’humanitĆ©, indique Ā« comment partager ā€˜le cri’ qui monte au Ciel de celui qui a souffert et souffre et comment s’engager afin que ces maux ne se rĆ©pĆØtent plus. Nous faisons nĆ“tres vos prĆ©occupations et vos paroles Ā».

Soin et protection de la crƩation

On cĆ©lĆØbre chaque annĆ©e le 1er septembre la journĆ©e mondiale pour la Protection de la CrĆ©ation. Cette annĆ©e en sera laĀ  13ĆØme Ć©dition. Il s’agit d’une initiative de l’Église orthodoxe Ć  laquelle ont adhĆ©rĆ© d’autres Ć©glises chrĆ©tiennes, en vue de redĆ©couvrir, dans une perspective œcumĆ©nique, l’engagement au respect et au soin de la crĆ©ation. Depuis 2015 l’Église catholique s’est elle aussi jointe Ć  cet appel, adressĆ© Ć  tous les hommes, Ć  leur responsabilitĆ© envers la crĆ©ation et la protection de la vie de tous les peuples de la terre. En 2017, pour sceller cet engagement commun, le Pape FranƧois et le Patriarche œcumĆ©nique BartolomĆ© 1er de Constantinople ont signĆ© ensemble un document où l’on peut lire, entre autres: ā€œL’environnement humain et naturel se dĆ©gradent simultanĆ©ment, et, une telle dĆ©tĆ©rioration de la planĆØte pĆØse sur les personnes les plus fragiles. L’impact des changements climatiques se rĆ©percute, avant tout, sur tous ceux qui vivent dans la pauvretĆ© en chaque point Ā de la planĆØte. Notre devoir de faire un usage responsable des biens de la terre implique la reconnaissance et le droit de chaque personne et de toutes les crĆ©atures vivantes. L’urgence de l’appel et du dĆ©fi Ć  prendre soin de la crĆ©ation constituent pour toute l’humanitĆ© une invitation Ć  mettre en œuvre un dĆ©veloppement durable et global.Ā  […] Nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir de solution authentique et durable au dĆ©fi de la crise Ć©cologique et des changements climatiques sans une rĆ©ponse concertĆ©e et collective, sans une responsabilitĆ© partagĆ©e et en mesure de rendre compte de tout ce qui est fait, sans donner la prioritĆ© Ć  la solidaritĆ© et au serviceā€.

Urgence au KƩrala

Une grande masse de personnes Ć©vacuĆ©es, en attente de pouvoir rejoindre leurs habitations encore submergĆ©es par les inondations qui ont dĆ©vastĆ© une partie du KĆ©rala, est en ce moment regroupĆ©e dans 3800 camps de repli. Les opĆ©rations de secours et d’assistance rencontrent de grandes difficultĆ©s car certaines rĆ©gions sont inaccessibles. En certains points, privĆ©s de routes et de ponts, l’eau et la nourriture sont parachutĆ©s par hĆ©licoptĆØre. De la communautĆ© locale des focolari on nous Ć©crit: “Nous sommes de retour de Trichy ( Ć  300 km environ du KĆ©rala) où s’est dĆ©roulĆ©e la Mariapolis avec les personnes des groupes Parole de Vie sur un rayon de 120 km. Nous avions particuliĆØrement Ć  cœur les habitants du KĆ©rala submergĆ©s par des pluies torrentielles. Nous sommes encore en pĆ©riode de mousson avec le vent chaud qui provoque ces typhons tropicaux. D’aprĆØs nos informations les personnes du Mouvement vont bien. Il y avait au programme une retraite pour les prĆŖtres Ć  Trivandrum (au Sud du KĆ©rala), mais nous avons dĆ» l’annuler parce que les dĆ©placements ne sont pas sĆ»rs et que de nombreux prĆŖtres inscrits sont mobilisĆ©s par cette tragĆ©die. En fin de semaine, nos communautĆ©s locales se sont engagĆ©es Ć  faire la collecte de denrĆ©es alimentaire et d’objets de premiĆØre nĆ©cessitĆ© Ć  envoyer dans les zones sinistrĆ©es. Nous comptons sur vos priĆØres”. Le Pape FranƧois aussi a priĆ© pour les victimes et afin que ” notre solidaritĆ© et le soutien concret de la communautĆ© envers ces frĆØres ne vienne pas Ć  manquer”. Pour qui veut leur venir en aide, voici les comptes-courants:

Azione per un Mondo Unito ONLUS (AMU) (Action Monde Uni) Azione per Famiglie Nuove ONLUS (AFN) (Action Familles Nouvelles)
IBAN: IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 presso Banca Popolare Etica IBAN: IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima
Code SWIFT/BIC: CCRTIT2T Code SWIFT/BIC: BCITITMX
CAUSE : Emergenza Kerala (India) Urgence KƩrala (Inde)
Les sommes versĆ©es sur les deux comptes-courants pour cette cause seront gĆ©rĆ©es conjointement par les associations AMU et AFN Pour ces dons des rĆ©ductions fiscales sont prĆ©vues dans de nombreux Pays de l’Union EuropĆ©enne et dans d’autres Pays du monde selon les rĆ©glementations locales en vigueur.
Quand la pauvretƩ est un don

Quand la pauvretƩ est un don

“Quand j’avais six ans, ma mĆØre, aprĆØs avoir connu une enseignante qui y travaillait, me fit entrer dans le programme d’assistance de jour de Bukas Palad, le projet social rĆ©alisĆ© par les Focolari Ć  travers ses associations AMU et AFN. Je me souviens qu’elle m’ a dit: “Ici tu apprendras Ć  avoir un sourire lumineux”. Ma mĆØre participait aussi aux rĆ©unions de formation et commenƧa Ć  s’y engager comme bĆ©nĆ©vole. Au dĆ©but je pensais qu’elle s’y rendait parce qu’elle n’avait rien d’autre Ć  faire, Ć  part ses travaux mĆ©nagers, puis je me suis ravisĆ©e en voyant qu’elle y allait aussi le samedi. Mon pĆØre et mes frĆØres remarquaient qu’elle Ć©tait plus heureuse. Et je l’Ć©tais moi aussi, attirĆ©e par le climat d’amour rĆ©ciproque et d’unitĆ© qu’il y avait entre les membres de l’Ć©quipe dirigeante. GrĆ¢ce au projet j’ai pu complĆ©ter tout mon cursus scolaire jusqu’Ć  l’obtention de mon diplĆ“me. Je peux tĆ©moigner que Bukas Palad a jouĆ© un rĆ“le fondamental dans la majeure partie de mes expĆ©riences et de mes choix de vie. Je me souviens bien de toutes les activitĆ©s auxquelles nous participions Ć  l’Ć©cole et durant les week-ends, avec tous les Ć©tudiants, ainsi que de la formation que nous avons reƧue et qui nous a rendus sensibles aux besoins des autres, nous portant Ć  considĆ©rant la pauvretĆ© non pas comme un obstacle qui nous empĆŖche de faire ce que l’on veut, mais comme un don. A travers le projet j’ai connu Chiara Lubich et les jeunes du Mouvement des Focolari. En grandissant dans ce contexte, j’ai appris que les rĆŖves peuvent se rĆ©aliser si nous croyons que sur chacun de nous il y a un plan d’amour de Dieu. J’ai obtenu mon diplĆ“me en Sciences de l’Éducation Ć  l’UniversitĆ© de Cebù, puis j’ai rĆ©ussi l’examen d’aptitude Ć  l’enseignement. Tout de suite aprĆØs l’obtention de mon diplĆ“me j’ai commencĆ© Ć  travailler, accompagnĆ©e par ma “grande famille”, qui a toujours Ć©tĆ© Ć  mes cĆ“tĆ©s, mĆŖme quand je devais affronter le monde du travail et la vie en gĆ©nĆ©ral. Les jours de joie tout comme les jours de peine, j’avais toujours avec moi cette phrase de Chiara Lubich: “Soyez une famille”. Quand je pense Ć  Bukas Palad, je comprends trĆØs bien ce qu’est une famille. J’ai d’abord enseignĆ© dans une Ć©cole privĆ©e pendant cinq ans. Puis, en 2014, j’ai fait une demande auprĆØs de l’enseignement public. J’ai Ć©tĆ© affectĆ©e dans une Ć©cole de Mandane, une ville qui fait partie de la communautĆ© urbaine de Cebù. Tout y Ć©tait complĆØtement diffĆ©rent, il n’y avait pas l’organisation ni la mĆ©thodologie auxquelles j’Ć©tais habituĆ©e. Quand j’enseignais dans le privĆ© je pensais qu’une enseignante devait avoir un grand cœur et une Ć¢me courageuse. Mais depuis que je suis dans l’enseignement public je crois qu’il faut avoir un cœur encore plus grand, un esprit si possible encore plus courageux, une force encore plus grande. Chaque fois que me vient la tentation d’abandonner ce travail, quelque chose me retient. C’est surtout Ć  cause des jeunes. Je me revois en eux, ainsi que mes camarades, il y a des annĆ©es, lorsque nous rĆŖvions de devenir ce que nous sommes aujourd’hui. Peut-ĆŖtre ne serai-je pas en mesure de donner la mĆŖme aide et le mĆŖme soutien que moi-mĆŖme et ma famille avons reƧus, mais je cherche Ć  faire de mon mieux pour transmettre le mĆŖme amour”.  

Grave accident Ć  l’hĆ“pital des Focolari au Congo

Grave accident Ć  l’hĆ“pital des Focolari au Congo

Douleur et priĆØre aprĆØs les nouvelles en provenance de Limete où l’effondrement d’un silo a causĆ© la mort d’au moins cinq personnes en endommageant gravement l’hĆ“pital et d’autres constructions voisines. ProximitĆ© de Maria Voce et du Mouvement dans le monde. ā€œNous demandons Ć  Dieu notre PĆØre d’accueillir dans son royaume de paix tous ceux qui ont perdu la vie dans ce grave accident et nous confions Ć  son amour les blessĆ©s et ceux qui sont touchĆ©sā€. C’est ce qu’écrit Maria Voce, la prĆ©sidente du Mouvement des Focolari, aux communautĆ©s de la RĆ©publique DĆ©mocratique du Congo (RDC), aprĆØs le grave accident survenu le 28 aoĆ»t au matin dans la ville de Limete (au nord de Kinshasa). Un silo contenant des tonnes de blĆ©, propriĆ©tĆ© de la FAB Congo, une sociĆ©tĆ© productrice de farine,s’est effondrĆ© sur une partie de l’hĆ“pital Moyi mwa Ntongo et sur une entreprise voisine. Des personnes ont pĆ©ri sous le poids des dĆ©combres, parmi elles Valentine, membre du Mouvement des Focolari, responsable de la blanchisserie, tandis que les autres victimes Ć©taient dans les Ć©difices voisins. ā€œIl y a eu une chaĆ®ne de solidaritĆ© pour aider Ć  retrouver son corps – nous Ć©crit Aga Kahambu, au nom de la communautĆ© locale des focolari – Ā la police, la Croix Rouge et des bĆ©nĆ©voles ont travaillĆ© sans rĆ©pit. Quelques unes des victimes sont des salariĆ©s de la FAB, mais leur nombre reste encore imprĆ©cis. C’est une dure Ć©preuve pour tous, mais l’unitĆ© et la solidaritĆ© entre tous nous a beaucoup soutenusā€. Selon la presse locale ActualitĆ©.cd ā€œle bilan est provisoire car l’accident est survenu lors d’une heure de pointeā€ et souligne ā€œdes dommages matĆ©riels importants affectant les structures: destruction de plusieurs services, dont celui de radiologie et celui rĆ©servĆ© au diagnosticā€. Construit en 2006 et dirigĆ© par le Mouvement des Focolari, le centre mĆ©dical Moyi mwa Ntongo est considĆ©rĆ© comme un pĆ“le d’excellence comportant 55Ā  lits. CrƩƩ pour soigner la cĆ©citĆ© infantile, il s’est ensuite ouvert Ć  d’autres projets, comme la lutte contre le Sida et l’IHV. C’est par ailleurs un modĆØle d’action humanitaire internationale: pour ce qui est du secteur mĆ©dical et paramĆ©dical il est Ć©quipĆ© de spĆ©cialistes et d’un personnel local, formĆ© aussi bien en RDC qu’en Europe. En 2016 (https://www.focolare.org/news/2016/08/23/nuovo-reparto-di-maternita-in-congo), dix ans aprĆØs sa fondation, il s’est dotĆ© d’un service de maternitĆ© et de nouveaux-nĆ©s, une aide prĆ©cieuse dans un Pays qui prĆ©sente un taux de mortalitĆ© infantile et des femmes en couches parmi les plus Ć©levĆ©s du monde. Ce secteur, heureusement Ć©pargnĆ© lors de l’effondrement, a Ć©tĆ© rĆ©alisĆ© grĆ¢ce Ć  l’aide de personnesĀ  et d’organismes reliĆ©s au Mouvement des Focolari, comme la Fondation Giancarlo Pallavicini et les soeurs Albina Gianotti et Vittorina Giussani, qui ont financĆ© le Centre mĆ©dical dĆØs ses dĆ©buts, grĆ¢ce aussi Ć  l’AMU Luxembourg et l’AECOM Congo, ainsi qu’à leurs adhĆ©rents.    

Parole de vie de septembre 2018

La Parole de ce mois provient d’un texte attribuĆ© Ć  Jacques, personnage important de l’Église de JĆ©rusalem. Il recommandait aux chrĆ©tiens cohĆ©rence entre croire et agir. Le dĆ©but de la lettre souligne une condition essentielle : faire le vide en nous pour accueillir la Parole de Dieu et nous laisser guider par elle afin de cheminer vers la pleine rĆ©alisation de la vocation chrĆ©tienne. La Parole de Dieu possĆØde une force bien Ć  elle : elle est crĆ©atrice et produit de bons fruits aussi bien chez l’individu que dans la communautĆ©, elle construit des relations d’amour entre chacun de nous et Dieu ainsi qu’entre les hommes. Cette Parole, nous dit Jacques, a dĆ©jĆ  Ć©tĆ© Ā« plantĆ©e Ā» en nous. Ā« Accueillez avec douceur la parole plantĆ©e en vous et capable de vous sauver la vie Ā» Dieu, dĆØs la crĆ©ation, a prononcĆ© une Parole dĆ©finitive : l’homme est son Ā« image Ā». Chaque crĆ©ature humaine en effet se trouve face Ć  Dieu, appelĆ©e Ć  l’existence pour partager sa vie d’amour et de communion. Pour les chrĆ©tiens, ce sont la foi et le baptĆŖme qui nous insĆØrent en JĆ©sus-Christ, Parole de Dieu entrĆ©e dans l’histoire humaine. En chaque personne donc, le Christ a dĆ©posĆ© la semence de sa Parole. Elle l’appelle au bien, Ć  la justice, au don de soi et Ć  la communion. Accueillie et cultivĆ©e avec amour dans la Ā« terre Ā» de chacun, elle est capable de produire la vie et des fruits. Ā« Accueillez avec douceur la parole plantĆ©e en vous et capable de vous sauver la vie Ā» Un des lieux où Dieu nous parle est la Bible qui, pour les chrĆ©tiens, culmine dans les Ć©vangiles. Accueillons sa Parole dans une lecture aimante de l’Écriture. En la vivant, nous pourrons en voir les fruits. Nous pouvons Ć©couter Dieu aussi au plus profond de notre cœur, où nous constatons si souvent l’invasion de bien des Ā« voix Ā», de bien des Ā« paroles Ā» : slogans, propositions de choix, modĆØles de vie, de mĆŖme que prĆ©occupations et peurs… Comment reconnaĆ®tre la Parole de Dieu et lui faire place pour qu’elle vive en nous ? Pour cela, dĆ©sarmons notre cœur et rĆ©pondons Ć  l’invitation de Dieu, en nous mettant Ć  Ć©couter librement et courageusement sa voix en nous, souvent la plus discrĆØte de toutes. Sa voix nous demande de sortir de nous-mĆŖmes et de nous aventurer sur les chemins du dialogue et de la rencontre, avec lui et avec les autres. Elle nous invite Ć  collaborer pour rendre l’humanitĆ© plus belle, où nous nous reconnaĆ®trons toujours davantage frĆØres et sœurs. Ā« Accueillez avec douceur la parole plantĆ©e en vous et capable de vous sauver la vie Ā» La Parole de Dieu, en effet, a la possibilitĆ© de transformer notre quotidien, de le libĆ©rer de l’obscuritĆ© du mal personnel et social, mais elle attend notre adhĆ©sion consciente, si imparfaite et fragile soit- elle. Nos sentiments et nos pensĆ©es ressembleront toujours davantage Ć  ceux de JĆ©sus. La foi et l’espĆ©rance en l’Amour de Dieu se renforceront en nous, tandis que nos yeux et nos mains s’ouvriront aux nĆ©cessitĆ©s de notre prochain. Voici ce que suggĆ©rait Chiara Lubich en 1992 : Ā« Il y avait en JĆ©sus une profonde unitĆ© entre son amour pour son PĆØre du ciel et celui pour les hommes, ses frĆØres. Il y avait en outre une extrĆŖme cohĆ©rence entre ses paroles et sa vie, ce qui attirait tout le monde. Ainsi doit-il en ĆŖtre pour nous aussi. Accueillons les paroles de JĆ©sus avec la simplicitĆ© des enfants. Mettons-les en pratique dans leur puretĆ© et leur lumiĆØre, dans leur force et leur caractĆØre radical, pour ĆŖtre les disciples qu’il dĆ©sire, c’est-Ć -dire des disciples qui ressemblent au maĆ®tre : Ā autant d’autres JĆ©sus rĆ©pandus dans le monde. Pourrait-il exister une plus belle et plus grande aventure pour nous 1Ā ? »  Letizia Magri Ā  1 D’aprĆØs Chiara LUBICH, Come il Maestro, in ā€œCittĆ  Nuovaā€ 36 (1992/4), p. 33.

Un peuple en fuite

Un peuple en fuite

“Selon des sources autorisĆ©es, durant la seule journĆ©e du 11 aoĆ»t, 5100 vĆ©nĆ©zuĆ©liens ont franchi la frontiĆØre entre l’Équateur et le PĆ©rou. Un record qui dĆ©passe celui du mois de mai dernier, lorsqu’en un jour il y avait eu 3700 nouveaux arrivĆ©s. Aussi l’Équateur a-t-il dĆ©clarĆ© un Ć©tat d’urgence migratoire”. Roggero, nĆ© au VĆ©nĆ©zuĆ©la de parents italiens, connaĆ®t bien l’AmĆ©rique Latine, où il a vĆ©cu presque 40 ans. Depuis 2015 il habite la capitale pĆ©ruvienne. Non seulement le BrĆ©sil, la Colombie, l’Équateur et le PĆ©rou, mais aussi des Pays plus Ć©loignĆ©s comme le Chili, l’Argentine et mĆŖme l’Uruguay sont confrontĆ©s Ć  un exode sans prĆ©cĆ©dent qui, selon de nombreux observateurs, risque de provoquer dans cette rĆ©gion du monde une des plus grandes crises humanitaires des derniĆØres dĆ©cennies. Les nouvelles normes d’entrĆ©e en Ɖquateur et au PĆ©rou imposent depuis peu de jours la prĆ©sentation du passeport, un document impossible Ć  obtenir en ce moment, Ć  la place de la carte d’identitĆ©. ” Il s’agit d’une rĆ©alitĆ© difficile Ć  comprendre si on ne la vit pas soi-mĆŖme. Le nombre vĆ©nĆ©zuĆ©liens ayant fui au PĆ©rou s’Ć©lĆØverait Ć  400 000 personnes. Ils ont quittĆ© leur Pays en proie Ć  une trĆØs grave crise, où l’on manque de tout, et ils sont ici Ć  la recherche d’un travail et pour subvenir aux besoins des membres de leur famille restĆ©e au VĆ©nĆ©zuĆ©la. Mais au prix de grands sacrifices. Ils sont prĆŖts Ć  tout, endurent souvent la faim, passent jusqu’Ć  trois ou quatre heures par jour en bus pour gagner quelques dollars. Beaucoup dorment Ć  mĆŖme le sol et souffrent du froid parce qu’ils n’ont mĆŖme pas une couverture, ou prennent leur douche Ć  l’eau froide. Mais ils savent au moins que ceux qui sont restĆ©s au VĆ©nĆ©zuĆ©la (femme, enfants, frĆØres, grands-parents) ont un toit et peuvent en quelque faƧon survivre avec les quelques dollars qui leur arrivent de l’Ć©tranger. DĆ©sormais les “apports” qui arrivent de l’extĆ©rieur sont une composante trĆØs importante de l’Ć©conomie vĆ©nĆ©zuĆ©lienne”. Dans ce contexte, depuis plusieurs mois la communautĆ© des focolari, accueille les personnes dont parents ou amis signalent l’arrivĆ©e ou avec lesquelles elle est entrĆ©e en contact au grĆ© des circonstances.“L’important pour nous – dit Silvano – est qu’elles trouvent un climat de famille. Si ensuite nous pouvons partager de la nourriture, quelque vĆŖtement, des mĆ©dicaments, une couverture ou des renseignements pour l’obtention d’un permis de sĆ©jour temporaire, c’est encore mieux. Le 12 aoĆ»t nous nous sommes rencontrĆ©s pour la troisiĆØme fois au focolare de Lima, avec le Centre Fiore, un de nos lieux d’activitĆ©. Nous Ć©tions 23, dont deux tiers de vĆ©nĆ©zuĆ©liens. Nous avons d’abord partagĆ© l’Eucharistie avec ceux qui le souhaitaient. Puis nous avons offert un repas: deux grandes tablĆ©es. Avant de nous quitter nous avons projetĆ© un documentaire prĆ©sentant Chiara Lubich, parce que la plupart ne connaissaient pas notre Mouvement. Toujours Ć©mouvant le moment dĆ©diĆ© Ć  la distribution des vĆŖtements provenant de la collecte que la communautĆ© locale fait gĆ©nĆ©reusement. Nous avons aussi beaucoup ri lorsque l’un des participants a vu quelqu’un enfiler sa veste: il pensait que c’Ć©tait un vĆŖtement mis Ć  disposition! Cette risĆ©e inhabituelle cachait des rĆ©alitĆ©s trĆØs dures et toutes sortes d’histoires douloureuses, vĆ©cues avant, durant et aprĆØs la fuite du VĆ©nĆ©zuĆ©la. En parler et se sentir Ć©coutĆ©s leur a permis de se libĆ©rer. Nous avons pu offrir, dans ce laps de temps, quelques tours de machine Ć  laver Ć  des personnes qui en avaient grand besoin. Deux rockeurs, amis de l’un de nos invitĆ©s, se sont trouvĆ©s lĆ  par hasard. En sortant, frappĆ©s par la relation qu’ils avaient perƧue entre nous tous, ils ont dit que nous Ć©tions des “personnes de qualitĆ©”. Il semble que, dans le monde des rockeurs, au moins au VĆ©nĆ©zuĆ©la, on ne puisse pas faire meilleur compliment. Mais ce n’est pas fini: l’un des invitĆ©s, celui auquel nous aurions le moins pensĆ©, nous a invitĆ©s Ć  terminer par une priĆØre, tous en cercle et nous tenant chacun par la main.VoilĆ  qui avait du sens! Le mĆŖme soir nous avons appris que l’ONU estime Ć  2,3 millions les vĆ©nĆ©zuĆ©liens qui ont dĆ©jĆ  quittĆ© leur Pays depuis le dĆ©but de la crise. Nous avons donc encore beaucoup Ć  faire. Et pour pas mal de temps”.

Ɖduquer les enfants : joie et dĆ©fi

Ɖduquer les enfants : joie et dĆ©fi

MariĆ©s depuis 31 ans, avec cinq enfants et la premiĆØre petite-fille, en attente pour bientĆ“t, Gianni et Maria Salerno auraient beaucoup d’histoires Ć  raconter et aussi de suggestions pratiques Ć  offrir, surtout aux couples plus jeunes, sur le thĆØme de l’éducation des enfants. Mais pour leur contribution au Panel sur ā€˜ā€™la joie et les dĆ©fis des parents dans l’éducation dā€˜aujourd’hui’’, thĆØme central Ć  la rencontre de Dublin, qui est en train d’affronter, dans un climat de fĆŖte et de priĆØre, des arguments importants – comme le rĆ“le de la technologie dans la famille, le rapport Ć  la foi, les multiples connexions avec le travail, l’économie, le milieu – ils ont choisi d’être les porte-paroles du patrimoine de vie et d’expĆ©rience mĆ»rie en tant d’annĆ©es de l’existence des Familles Nouvelles des Focolari, dont ils sont les responsables depuis deux ans. Une ā€˜ā€™famille des familles’’, qui s’abreuve Ć  la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de Chiara Lubich comme une boussole qui indique le nord sur le chemin souvent laborieux de la vie. InterviewĆ©s par le quotidien catholique ā€˜ā€™Avvenire’’, Gianni et Maria ont synthĆ©tisĆ© leur intervention Ć  Dublin : Ā« Nous voudrions souligner quelques ā€˜ā€™paroles-clĆ©s’’ qui nous semblent trĆØs utiles dans le rapport avec les enfants et qui peuvent ĆŖtre vĆ©cues n’importe où, dans tous les pays du monde, indĆ©pendamment de la culture Ć  laquelle nous appartenons. La premiĆØre est le dĆ©tachement. Les enfants ne sont pas nĆ“tres, ils sont avant tout enfants de Dieu. C’est une attitude qui encourage Ć  chercher leur bien, dans le respect de la libertĆ© de chacun, en les aidant Ć  dĆ©couvrir le dessein de Dieu pour leur bonheur. Une autre parole-clĆ© est accompagnement : en faisant sentir notre proximitĆ©, les enfants peuvent affronter les difficultĆ©s sans se sentir seuls, et ils se forment de cette faƧon Ć  la responsabilitĆ©, Ć  l’engagement, Ć  l’entraĆ®nement constant de la volontĆ©. Il y a ensuite un verbe qui a toujours Ć©tĆ© fondamental, dans notre expĆ©rience et dans celle de tant de familles dans le monde entier avec lesquelles nous sommes en contact. Et c’est : recommencer. Lorsqu’on fait une erreur, quand il y a une difficultĆ© ou que l’amour manque, nous pouvons toujours mettre un point et revenir Ć  la ligne, en demandant pardon si par exemple nous avons exagĆ©rĆ© un reproche pour lequel, souvent pour les parents , il s’agit plus d’ une occasion de dĆ©foulement que d’une intervention Ć©ducative Ā». Ā« Nous devrions essayer toujours de rejoindre les enfants dans ce qu’ils vivent. Habituellement, nous utilisons une expression, se mettre dans leur peau, (plus beau encore en italien : ā€˜ā€™cheminer dans leurs souliers’’) qui exprime le dĆ©sir des parents de sentir sur leur propre peau, leurs Ć©motions, leurs peurs et leurs difficultĆ©s, en exerƧant une Ć©coute profonde et accueillante, avant de donner des rĆ©ponses hĆ¢tives. L’exemple, le partage et le dialogue sont fondamentaux : dans une famille, on devrait pouvoir parler de n’importe quel sujet et les parents devraient le faire comprendre aux enfants, en captant avec leurs antennes, les messages Ć©galement non verbaux lancĆ©s par les enfants qui, parfois, spĆ©cialement dans l’adolescence, rĆ©sonnent comme de rĆ©elles provocations. Et encore : leur consacrer du temps. Cela demande beaucoup d’énergies, peut-ĆŖtre le soir, au terme d’une journĆ©e de travail, spĆ©cialement quand les idĆ©es ne coĆÆncident pas. On devrait pouvoir se laisser interpeller sans peur vis-Ć -vis d’eux et de leur ā€˜ā€™monde’’, aussi lorsque s’accumulent des prĆ©occupations en tous genres, sur la santĆ©, les relations qu’ils frĆ©quentent, l’école ou le futur. Lorsque cela arrive, nous essayons de ā€˜garder en nous comme un trĆ©sor’ un conseil prĆ©cieux : celui de s’occuper mais non de se prĆ©occuper , afin d’éviter que notre anxiĆ©tĆ© les rende plus insĆ©curisĆ©s et moins libres. Ce que nous pouvons toujours faire, Ć  la fin, c’est de prier pour eux, en les confiant Ć  l’amour de Dieu. Il y a des cas où les enfants deviennent rebelles, ils refusent le rapport avec les parents, en ayant des comportements violents, des choix discutables, parfois graves. Cela fait souffrir et dĆ©stabilise. La blessure de l’échec Ć©ducatif brĆ»le et on se demande en tant que parents : où nous sommes-nous trompĆ©s ? Dans ces cas Ć©galement, nous devons nous rappeler qu’on est parents pour toujours et que la porte de notre cœur peut toujours ĆŖtre ouverte. Ce n’est pas facile, mais on peut prendre comme exemple Ć  imiter, JĆ©sus crucifiĆ© et abandonnĆ©, qui a offert sa douleur en la transformant en Amour. Comme Lui, nous pouvons consumer notre souffrance en continuant Ć  aimer concrĆØtement nos enfants et chaque prochain que l’on cĆ“toie, dans la certitude qu’à la fin, ce sera l’Amour qui vaincra Ā».

Marie et l’Eglise

Marie et l’Eglise

Ā« La vierge Marie […] est reconnue et honorĆ©e comme la vraie mĆØre de Dieu et du RĆ©dempteur. Premier fruit de la rĆ©demption de maniĆØre si sublime en vue des mĆ©rites de son Fils et unie Ć  Lui par un lien Ć©troit et indissoluble, elle est marquĆ©e par la place la plus haute et la dignitĆ© de mĆØre du Fils de Dieu, et donc fille privilĆ©giĆ©e du PĆØre et temple de l’Esprit Saint ; pour le don de cette grĆ¢ce Ć©minente, elle prĆ©cĆØde de loin toutes les autres crĆ©atures, cĆ©lestes et terrestres Ā». (Lumen Gentium, 53) ā€œElle prime parmi les humbles et les pauvres du Seigneur, qui attendent avec confiance et reƧoivent de Lui le salutā€. (Lumen Gentium, 58) Ā« La bienheureuse Vierge a progressĆ© sur le chemin de la foi et elle a conservĆ© fidĆØlement son union avec le Fils jusqu’à la croix, où, non sans un certain dessein divin, elle resta debout, souffrit profondĆ©ment avec son Fils unique et s’associa Ć  son sacrifice Ć  Lui avec son Ć¢me maternel… Ā» (Lumen Gentium, 54) ā€œL’amour et la vĆ©nĆ©ration de la MĆØre de Dieu est l’âme de la piĆ©tĆ© orthodoxe, c’est son cœur qui rĆ©chauffe et vivifie tout le corps. Le christianisme orthodoxe est la vie en Christ et en communion avec sa MĆØre toute pure […] l’amour envers le Christ qui ne peut se distinguer de l’amour envers la MĆØre de Dieu […]. Qui ne vĆ©nĆØre pas la MĆØre de Dieu, ne connait mĆŖme pas le Christ, et une foi en Christ qui n’inclut pas la vĆ©nĆ©ration de la MĆØre de Dieu, est une autre foi, un autre christianisme que celui de l’Eglise Ā». (S. Bulgakov: L’Orthodoxie, p. 356) ā€œEn Marie est prĆ©sent le oui de l’humanitĆ© tout entiĆØre, et ce oui inconditionnĆ© est une coupe qui s’offre, qui accueille et qui transmet. Ainsi elle, qui a vĆ©cu l’heure de Dieu, a prononcĆ© plusieurs fois le oui de l’acceptation, qui a portĆ© en elle le verbe, est maintenant MĆØre de la misĆ©ricorde, SantĆ© des infirmes et Refuge des pĆ©cheurs, reine des apĆ“tres et de la paix, notre MĆØre Ć  tous et image vivante de l’Eglise Ā». (Klaus Hemmerle, Choisi pour les hommes, p. 156)

Nouvelles du KƩrala

Les inondations du KĆ©rala, un Ɖtat de l’Inde mĆ©ridionale, ont fait plus de 400 victimes et obligĆ© Ć  Ć©vacuer plus de 750 000 personnes. Les opĆ©rations de secours et d’assistance avancent Ć  grand peine Ć  cause de l’inaccessibilitĆ© de quelques rĆ©gions sinistrĆ©es. Dans certains secteurs on est obligĆ© de parachuter l’eau et la nourriture par hĆ©licoptĆØre parce que les routes et les ponts ont Ć©tĆ© dĆ©truits par des inondations dĆ©vastatrices. De la communautĆ© locale des focolari on nous Ć©crit: “Nous sommes de retour de Trichy ( Ć  300 km environ du KĆ©rala) où s’est dĆ©roulĆ©e la Mariapolis avec les personnes des groupes Parole de Vie sur un rayon de 120 km. Nous avions particuliĆØrement Ć  cœur les habitants du KĆ©rala submergĆ©s par des pluies torrentielles. Nous sommes encore en pĆ©riode de mousson avec le vent chaud qui provoque ces typhons tropicaux. D’aprĆØs nos informations les personnes du Mouvement vont bien. Il y avait au programme une retraite pour les prĆŖtres Ć  Trivandrum (au Sud du KĆ©rala), mais nous avons dĆ» l’annuler parce que les dĆ©placements ne sont pas sĆ»rs et que de nombreux prĆŖtres inscrits sont mobilisĆ©s par cette tragĆ©die. En fin de semaine, nos communautĆ©s locales se sont engagĆ©es Ć  faire la collecte de denrĆ©es alimentaire et d’objets de premiĆØre nĆ©cessitĆ© Ć  envoyer dans les zones sinistrĆ©es. Nous comptons sur vos priĆØres”. Le Pape FranƧois aussi a priĆ© pour les victimes et afin que ” notre solidaritĆ© et le soutien concret de la communautĆ© envers ces frĆØres ne vienne pas Ć  manquer”.

Focolari en Italie: Ć  propos du “Diciotti”

“Nous suivons de prĆØs et avec impatience la question duĀ  “Diciotti” qui a accostĆ© Ć  Catane il y a deux jours avec Ć  bord 177 personnes qu’on n’autorise pas Ć  dĆ©barquer. C’est le Ć©niĆØme cas, hĆ©las, qui, au cours de ces mois, a mis Ć  dure Ć©preuve la culture de l’accueil qui nous a toujours caractĆ©risĆ©s en tant qu’italiens”, peut-on lire dans le communiquĆ© de presse du 22 aoĆ»t, signĆ© par Rosalba Poli et Andrea Goller, responsables du Mouvement des Focolari en Italie. Ils apportent leur soutien “Ć  la nĆ©cessitĆ© de mettre en place des procĆ©dures partagĆ©es au niveau europĆ©en, ainsi qu’ Ć  la recherche de solutions non improvisĆ©es”. Mais ils soulignent “la grande prĆ©occupation pour le sort des personnes qui fuient la faim, les guerres, la mort”. Et ils demandent, pour tous ceux qui se trouvent dans les mĆŖmes conditions, la dignitĆ© qui jusqu’ici ne leur a Ć©tĆ© reconnue ni dans leur Pays d’origine, ni dans ceux qui les ont vu transiter, ni dans le nĆ“tre qui les a vu accoster” Le communiquĆ© se termine par un appel lancĆ© aux politiques “de toutes tendances, afin qu’ils mettent de cĆ“tĆ© les querelles partisanes et les intĆ©rĆŖts particuliers et travaillent ensemble au nom de l’appartenance commune au genre humain qui prĆ©cĆØde toute autre distinction et sĆ©paration”. Lire aussi: ā€œA-mare (o amare) il prossimoā€ (en italien)

L’amour est plus grand que tout

L’amour est plus grand que tout

Il y a maintenant plus de cinquante ans, nous-mĆŖmes ne connaissions pas l’origine de notre amour.Il suffisait de nous savoir sur le chemin d’une aventure sans fin, stupĆ©faits de voir nos diversitĆ©s si ajustĆ©es, si agrĆ©ables et complĆ©mentaires que, tout en restant diffĆ©rents, nous nous sentions merveilleusement Ć©gaux. Nous Ć©tions prĆŖts Ć  tout, convaincus que personne ne s’aimait comme nous, parce que nous avions inventĆ© l’amour. Moins d’un an aprĆØs avoir prononcĆ© notre oui Ć  tout jamais, quelques ombres commenƧaient dĆ©jĆ  Ć  obscurcir notre horizon. Le travail, la fatigue, la routine… On le sait, arrive un moment où l’Ć©tat amoureux finit. C’est alors que quelqu’un nous a rĆ©vĆ©lĆ© que la source de chaque amour est Dieu, car Il est amour. Nous aurions dĆ» le savoir, parce qu’au moment de notre mariage Il Ć©tait lĆ  avec nous, Ć©tablissant pour toujours sa demeure au milieu de nous. Mais nous n’avions pas conscience d’un tel privilĆØge, nous ne savions pas que sa prĆ©sence faisait partie du “pack”! Nous ne l’avons compris que par la suite: Il nous donne tout de lui-mĆŖme, et en Ć©change Il ne nous demande qu’une petite chose: que nous nous aimions chaque jour de l’amour mĆŖme dont Il nous aime. L’Ć©tat amoureux finit-il? C’est alors Ć  l’amour de prendre la relĆØve. Parce que si la foi est une vertu pour ainsi dire intĆ©rieure, l’amour est son complĆ©ment extĆ©rieur, visible. L’amour est plus grand que tout: plus que la foi, plus que l’espĆ©rance. Dans l’autre Vie, il n’y aura plus besoin de ces deux vertus. L’amour, au contraire, demeure aussi au Paradis. C’est l’amour qui fait de deux personnes une seule chair, une seule entitĆ© intouchable et indissoluble, un “nous” ouvert Ć  l’Absolu. L’amour doit arriver Ć  ce point paradoxal qui consiste Ć  savoir devenir rien pour vivre l’autre. C’est seulement ainsi que notre amour peut reflĆ©ter son dessein initial. Ce “nous” que constitue le couple est le premier fruit de la fĆ©conditĆ© vitale de notre amour. La complĆ©mentaritĆ© entre l’homme et la femme, qui s’exprime Ć  travers mille gestes quotidiens de service rĆ©ciproque et de tendresse, jusqu’Ć  la plĆ©nitude de l’intimitĆ© des corps, se rĆ©alise aussi dans le partage des espaces, des temps, des engagements: il s’agit d’un “nous” qui sait aller Ć  l’extĆ©rieur, avant tout vers les enfants, et aussi vers les autres. Ce “nous” caractĆ©rise la faƧon dont les Ć©poux Ć©vangĆ©lisent, en se prĆ©sentant aux autres comme un exemple parmi d’autres, jamais comme le modĆØle de la famille idĆ©ale, elle n’existe pas. Notre unique chance c’est l’amour, mĆŖme si nous nous sentons imparfaits, mĆŖme si nous avons l’impression d’avoir tout ratĆ©. L’important est de croire que dans l’instant prĆ©sent nous pouvons ĆŖtre la personne qu’il faut pour l’autre, et cela s’avĆØre possible Ć  partir du moment où nous dĆ©cidons de l’aimer tel qu’il est, sans prĆ©tendre qu’il change, en mettant en pratique les trois paroles “magiques” que nous enseigne le Pape FranƧois: s’il te plaĆ®t, merci, excuse-moi. On dit que la famille est en train de traverser aujourd’hui sa crise la plus tragique. Ne regrettons pas les bonheurs d’autrefois. Le temps propice au bonheur, c’est aujourd’hui. C’est au cœur de la famille que jaillit la vie. On y apprend Ć  partager, Ć  se rĆ©jouir et Ć  souffrir, Ć  connaĆ®tre la maladie et Ć  affronter la mort. L’amour en fait le lieu de l’impossible. En tĆ©moignent de nombreuses familles qui accueillent l’enfant mĆŖme s’ils naĆ®t avec un handicap, qui l’adoptent prĆ©cisĆ©ment prĆ©cisĆ©ment pour cette raison, qui prennent chez eux leurs parents Ć¢gĆ©s, qui ouvrent leur maison aux migrants, qui aident Ć  se rĆ©tablir leurs enfants en proie aux addictions. Au cours de ces cinquante ans et plus, la vie nous a enseignĆ© beaucoup de choses. Nous avons appris Ć  nous rĆ©jouir et Ć  prier, Ć  accueillir et Ć  espĆ©rer. Nous nous sommes trompĆ©s bien des fois, mais avec la grĆ¢ce de Dieu et en pardonnant, nous avons recommencĆ© Ć  aimer. En remettant constamment notre amour entre Ses mains, Dieu n’a jamais hĆ©sitĆ©, comme Ć  Cana, Ć  changer notre pauvre eau en un vin gĆ©nĆ©reux, en le mettant mĆŖme prodigieusement Ć  la disposition de ceux qui nous entourent. Et dĆ©sormais, mĆŖme si, avec le temps qui passe, la passion diminue et viennent en Ć©vidence les limites de nos caractĆØres, nous continuons Ć  puiser avec confiance Ć  Son intarissable source, heureux de nous sentir compagnons et complices jusqu’Ć  la fin.

Lettre de la terre des Bangwa

Lettre de la terre des Bangwa

Ces jours derniers est arrivĆ©e du district de Lebialem (Cameroun) une lettre signĆ©e du prĆ©sident de l’organisation Lecudo (Lebialem Cultural Development Organisation), M. Mbeboh John, saluant et remerciant la prĆ©sidente des Focolari, Maria Voce, et le coprĆ©sident MorĆ”n, pour le choix des focolarini de rester sur place, auprĆØs des “vieillards, des malades, des enfants, des hommes et des femmes qui se sont rĆ©fugiĆ©s dans le centre Mariapolis”, malgrĆ© les risques que cela comporte. Depuis presque deux ans, dans les rĆ©gions anglophones du Cameroun, situĆ©es au Nord-ouest et au Sud-ouest, où se trouve aussi la citĆ© pilote de Fontem avec son hĆ“pital “Mary Health of Africa” fondĆ© en 1964 selon le dĆ©sir de Chiara Lubich, se dĆ©roule un conflit armĆ© entre les groupes sĆ©paratistes anglophones et le gouvernement central du Pays majoritairement francophone. L’an dernier un groupe radical a dĆ©clarĆ© l’indĆ©pendance de la zone anglophone. Il s’en est suivi “des violences inhumaines, aveugles, monstrueuses et une radicalisation des positions” qu’ont dĆ©noncĆ©es les Ć©vĆŖques du Cameroun. C’est dans ce contexte que se situe le choix des focolari de rester aux cĆ“tĆ©s du peuple Bangwa, qui “nous renvoie – Ć©crit le prĆ©sident Mbeboh John – Ć  l’arrivĆ©e du Mouvement, lorsque Chiara dĆ©cida de mener trois combats: contre la maladie du sommeil provoquĆ©e par la mouche tsĆ©-tsĆ©, contre les carences en matiĆØre d’Ć©ducation et contre la pauvretĆ© matĆ©rielle” du peuple Bangwa. Lire la lettre

Le voyage de Mohamed

Le voyage de Mohamed

Ā« Je pensais que tu me demandais de l’aide et me voici, tombĆ© dans cette Ć©treinte. Tes bras, larges, transis de froid, attendaient ma chaleur, l’attention d’un geste gentil. Comme la terre qui attend la pluie, comme un temple qui respire la priĆØre, comme un sourire qui aspire aux lĆØvres, comme un bagage qui espĆØre un voyage. Ce n’est pas possible que tout se termine ainsi, non, cela ne se peut. Si tu as accompli ce voyage et que tu as dĆ©barquĆ© dans mon port, je veux te voir vivre encore, toujours. Si ma route est arrivĆ©e jusqu’à toi, je veux que tu m’accompagnes encore un bout de chemin. Je veux te voir vieillir, t’entendre parler toujours mieux ma langue. Je veux t’entendre te confier Ć  mon Ć©pouse comme si elle Ć©tait ta mĆØre, celle qui t’a mis au monde, avec tes sœurs, avec ton frĆØre. Je t’en prie. Ɖcoute-moi. Ouvre les yeux. Souris. Je t’enseignerai un autre truc de magie. Mets sur mes mains, tes cellules devenues folles : je les ferai disparaĆ®tre comme des piĆØces de monnaie, des cartes de jeux. Et Ć  leur place, je remettrai des neuves, des saines. Et ton corps recommencera Ć  fonctionner comme un mĆ©canisme prĆ©caire et incroyable. Je n’ai pas de phrases importantes Ć  te dire ni de pensĆ©es dont te souvenir ou des gestes mĆ©morables. Nous ne sommes jamais prĆŖts pour un dĆ©tachement, ce n’est jamais le juste moment, nous ne rĆ©ussissons pas Ć  concevoir l’absence. MĆŖme si tu m’as racontĆ© que ton Dieu t’attend, radieux, que la mort est un seuil naturel Ć  traverser pour arriver Ć  la phase successive de l’existence, qu’étant donnĆ© que tu n’as fait de mal Ć  personne, tu seras rĆ©compensĆ© dans l’au-delĆ . MĆŖme si je crois fermement que mourir signifie remonter aux origines, comme l’a enseignĆ© Marie : un merveilleux, inĆ©puisable ā€˜ā€™se perdre’’ en Dieu. MalgrĆ© tout cela, je ne veux pas que tu t’en ailles. J’ai encore besoin de te parler, de t’écouter, de rĆ©soudre ensemble les problĆØmes. Avec toi : oser, dĆ©fier le vent contraire, prĆ©tendre, dialoguer, aspirer au paradis en vivant l’enfer, promettre et maintenir sa promesse. Il est inutile de tourner autour du pot : je ne suis pas prĆŖt Ć  te voir mourir, et te suivre du regard lorsque tu tournes l’angle sombre des choses qui se voient et Ć  te voir te faufiler dans le tunnel de la lumiĆØre de ce que nous ne connaissons pas. Je ne suis pas prĆŖt et je rĆ©ussis seulement Ć  te prendre la main et Ć  guider ta bouche et la mienne dans la priĆØre vers l’unique PĆØre. Car ce qui est naturel au divin, est sombre aux hommes. Nous assignons des noms les plus divers, nous construisons des prĆ©ceptes. Mais, Ć  la fin, ce qui compte est l’amour envers les autres. Nous nous sommes connus par hasard, par ces circonstances minimes qui changent la direction de notre vie, pour une respiration plus longue, pour une porte tournante qui s’est ouverte Ć  un moment plutĆ“t qu’à un autre. Mais maintenant je te sens frĆØre, et alors que j’espĆØre de toutes mes forces, te revoir Ć©veillĆ©, je commence Ć  dire avec toi : Notre PĆØre… Ā».


Regardez la vidƩo https://vimeo.com/204016062

Summer campus dans les pƩriphƩries

Summer campus dans les pƩriphƩries

Depuis plusieurs annĆ©es, aprĆØs Ć  un travail de requalification, la Cartiera, ancienne usine Ć  la pĆ©riphĆ©rie de Turin (Italie du Nord), n’a plus l’aspect d’une structure abandonnĆ©e. Avec le Summer Campus de Turin, organisĆ© par les jeunes pour un monde uni, du 28 juillet au 6 aoĆ»t, un souffle d’air frais et de vie est passĆ© par lĆ . C’est leur premiĆØre expĆ©rience dans le genre, en vue de mettre la pĆ©riphĆ©rie au centre. Alternance de temps de formation et d’action. Le point fort a Ć©tĆ© la participation des enfants du quartier, de nationalitĆ© et cultures diffĆ©rentes: avec les jeunes du Campus, ils ont rĆ©alisĆ©, avec simplicitĆ© et dans la bonne humeur, un rĆ©cital, fruit de l’engagement et de la collaboration vĆ©cus au cours des ateliers artistiques (peinture, musique, théâtre, danse, chant). Une richesse de talents qui a mis en valeur les diversitĆ©s culturelles de ce quartier, considĆ©rĆ©es non pas comme un motif de discrimination sociale, mais de dialogue et de discussion. Les thĆØmes abordĆ©s durant les moments de formation ont suscitĆ© une rĆ©flexion qui a invitĆ© les jeunes Ć  devenir des citoyens actifs, en ouvrant des dĆ©bats sur le dialogue interculturel, sur la fin de vie, sur “techniques et Ć©cologie”. A Rome le Summer Campus 2018 s’est dĆ©roulĆ© sous le signe de l’engagement et de la dĆ©tente. Les activitĆ©s proposĆ©es dans le quartier du Corviale – une bĆ¢tisse longue d’environ un kilomĆØtre, connue sous le nom de “Serpentone” – n’ont pas manquĆ© d’ĆŖtre variĆ©es: ateliers de musique, peintures murales et travail de l’argile pour les enfants ainsi que des dĆ©bats sur des questions d’actualitĆ©, avec la participation d’experts, pour rĆ©flĆ©chir sur les Ć©vĆ©nements et les dĆ©fis de notre quotidien: les pĆ©riphĆ©ries, la lĆ©galitĆ© organisĆ©e Ć  partir de la “base”, l’accueil des migrants vu sous l’angle social et juridique, la participation Ć  la vie politique, l’inutilitĆ© de la guerre et la manipulation mĆ©diatique, origine et cause de nouveaux conflits. En plus des diverses associations du quartier, quelques unes des 8000 familles qui habitent le “Serpentone” ont ouvert leurs portes et partagĆ© leurs expĆ©riences douloureuses et leurs espoirs. Ce qui, Ć  premiĆØre vue, ressemble Ć  un grande et imposante construction, dont on n’arrive pas Ć  voir l’extrĆ©mitĆ© Ć  l’œil nu, avec des rangĆ©es d’appartements et de fenĆŖtres toutes Ć©gales, ne fait plus peur lorsqu’on y entre: c’est ce qu’ont expĆ©rimentĆ© les jeunes du Campus en rencontrant les personnes, leurs visages et leurs histoires… ce qui leur a permis d’aller au-delĆ  des frontiĆØres et des prĆ©jugĆ©s, et surtout au-delĆ  du mur de ciment que chacun porte en soi. Jeunes du Campus, enfants et familles du Corviale ont travaillĆ© ensemble pour la rĆ©alisation de la fĆŖte finale dans la paroisse du quartier. Une occasion d’exposer les productions des ateliers, mais aussi de tisser des liens entre les rĆ©alitĆ©s, souvent distantes, du territoire et redĆ©couvrir le sens de la communautĆ© et de la famille. Le parcours de ce Campus s’est achevĆ© les 11 et 12 aoĆ»t, d’abord au Cirque Massimo de Rome, où le Pape FranƧois a rencontrĆ© 70 000 jeunes pĆØlerins venus de toute l’Italie et ensuite Place Saint Pierre avec la cĆ©lĆ©bration de l’Eucharistie suivie de l’AngĆ©lus. Le Pape a invitĆ© chacun Ć  ne pas rester sur son canapĆ©, Ć  ne pas aspirer Ć  la tranquillitĆ©, mais Ć  risquer courageusement la rĆ©alisation de ses propres rĆŖves. Les expĆ©riences vĆ©cues dans les pĆ©riphĆ©ries de Turin et de Rome ont incitĆ© chaque participant Ć  faire ses premiers pas sur la route, engageante mais nĆ©cessaire, qui conduit Ć  la rĆ©alisation de ses propres rĆŖves.

CitĆ© pilote d’Arny

CitĆ© pilote d’Arny

Les citĆ©s-pilote, insĆ©rĆ©es dans le tissu social environnant, ont pour objectif de rĆ©unir autour d’un mĆŖme site des familles, des entreprises et des services où les valeurs de l’Évangile seraient au cœur de la vie sociale, Ć©cole de dialogue et de fraternitĆ© pour qui souhaite en faire l’expĆ©rience. Un lieu de tĆ©moignage en rĆ©gion parisienne. Website: http://www.focolari.fr/societe/cite-pilote/ CitĆ© pilote d’Arny Facebook: https://www.facebook.com/citepilotedarny  

Un ƩtƩ jeune

Un ƩtƩ jeune

“Cette annĆ©e notre Youth Camp a eu lieu Ć  Mafikeng, en Afrique du Sud, en mĆŖme temps que le Genfest des Philippines, avec des jeunes venus du Zimbabwe, du Malawi, de la Zambie, du Lesotho et de l’Afrique du Sud. La prĆ©sence de jeunes provenant de divers Pays Ć©tait dĆ©jĆ  en soi un signe visible de notre dĆ©sir de dĆ©passer nos frontiĆØres personnelles et culturelles”. Mafikeng ( Mafeking jusqu’en 1980) est la capitale, et aussi le pĆ“le commercial de la province du Nord-Ouest, fondĆ©e en 1885 comme base militaire britannique. C’est aujourd’hui une Ć©tape importante sur la ligne ferroviaire qui relie La Ville du Cap au Zimbabwe. “Ce fut trĆØs intĆ©ressant et aussi divertissant de dĆ©couvrir Ć  quel point nos cultures sont diffĆ©rentes et comment il est possible de nous aimer rĆ©ciproquement Ć  travers nos diversitĆ©s. J’ai appris beaucoup de choses – nous Ć©crit Teddy, de la Zambie – que je ne veux pas garder pour moi seulement, mais que je souhaite partager avec mes frĆØres. Le Youth Camp – nous dit Nkosiphile du Zimbabwe – m’a ouvert les yeux. Je suis impatient de mettre en pratique tout ce que j’ai appris”. En mĆŖme temps que l’Ć©vĆ©nement des Philippines, il y a eu aussi celui d’Albanie, avec environ 120 participants, chrĆ©tiens, musulmans et non croyants, venus de diverses rĆ©gions et villes du Pays, ainsi que des jeunes de Skopje (MacĆ©doine) et une jeune allemande de Stuttgart.”Tout comme dans un tissage associant les rĆ©alitĆ©s locales et mondiales, nous avons rĆ©alisĆ© quatre workshop sur l’Ć©conomie civile, sur la culture de la lĆ©galitĆ©, sans oublier les questions portant sur les prĆ©jugĆ©s, les relations interpersonnelles, les rĆ©seaux sociaux, en prĆ©sence d’experts albanais et italiens. Nous avons visitĆ© des Ć©tablissement accueillant des personnes handicapĆ©es et des sans-abris et nous nous sommes familiarisĆ©s avec quelques rĆ©alitĆ©s œcumĆ©niques et interreligieuses vĆ©cues Ć  Tirana, la capitale. La visite de la cathĆ©drale, conduite par l’Ć©vĆŖque de l’Église orthodoxe d’Albanie, celle de la mosquĆ©e et du Centre National des Ɖglises Ć©vangĆ©liques ont Ć©tĆ© suivies d’un “flash mob” rĆ©alisĆ© par tous les jeunes au Parc Rinja, au centre de la ville. Le Genfest a proposĆ© des moments de fĆŖte et de priĆØre, dans un climat de joie. Il a permis de mettre en rĆ©seau des jeunes du nord et du sud du Pays, de leur faire expĆ©rimenter l’internationalitĆ© des nouvelles gĆ©nĆ©rations, naturellement portĆ©es Ć  dĆ©passer les frontiĆØres. Un point Ć  souligner: le travail avec l’Église d’Albanie en vue du Synode des jeunes, et aussi la reprise de nombreux contact avec des chrĆ©tiens d’autres Ɖglises et avec des musulmans qui veulent dĆ©sormais avancer sur ce chemin de dialogue”. Le Genfest de BraganƧa, au Nord-Est du BrĆ©sil, a accuelli 300 jeunes. Ils venaient de de diverses villes de l’État du ParĆ , où se trouve une grande partie du Parc national de l’Amazonie. “Pour beaucoup d’entre eux – Ć©crivent-ils – c’Ć©tait leur premier contact avec la communautĆ© des Focolari. Au programme beaucoup de musique bien sĆ»r, mais aussi de nombreux tĆ©moignages, la participation Ć  quelques actions sociales de la ville, comme La Fazenda de la EsperanƧa, un hĆ“pital, un groupe œcumĆ©nique, et d’autres activitĆ©s qui nous ont aidĆ© Ć  entrer dans l’esprit de cette manifestation. Ici nous avons mis en pratique le “Mondo Unido Project” et la proposition de Manille, “Parcours pour l’unitĆ©”. Sur l’autre rive de l’estuaire du Rio des Amazones, Ć  MacapĆ , un autre Genfest a accueilli 140 jeunes. “Une expĆ©rience unique, que nous avons pu rĆ©aliser grĆ¢ce Ć  l’aide de tous les membres des Focolari, qui nous ont soutenu dĆØs le dĆ©but. MalgrĆ© les difficultĆ©s, nous considĆ©rons que nous avons atteint notre objectif: “Au-delĆ  de chaque frontiĆØre”.

Bocelli avec les familles en Irlande

Le fameux tĆ©nor italien, engagĆ© dans plusieurs domaines au service du bien commun, chantera au Croke Park Stadium (Dublin) pour le “Festival des Familles”. Cet Ć©vĆ©nement musical se dĆ©roulera Ć  la fin de la Rencontre mondiale des familles avec le Pape FranƧois, du 21 au 26 aoĆ»t, sur le thĆØme “L’Évangile de la famille: une joie pour le monde”. Andrea Bocelli considĆØre que c’est un privilĆØge de chanter devant le Pape: “C’est une joie de pouvoir offrir ma modeste contribution Ć  l’occasion de cette grande rencontre et de ce moment de rĆ©flexion sur la famille. Celle-ci demeure le principal Ć©lĆ©ment de la sociĆ©tĆ©, une cellule où circule l’affection et un espace privilĆ©giĆ© où l’on peut enseigner et apprendre comment, Ć  l’occasion de chaque action, choisir une vie qui conduit vers un plus grand bien”, a-t-il dit.

Brève rétrospective des rencontres mondiales des familles

Au moment où les Nations Unies ont dĆ©clarĆ© 1994 “AnnĆ©e Internationale de la Famille”, Jean-Paul II annonƧa “La Rencontre Mondiale des Familles” qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Rome les 8 et 9 octobre de cette mĆŖme annĆ©e. Depuis, cet Ć©vĆ©nement international, dĆ©diĆ© Ć  la famille, a lieu tous les trois ans: Ć  Rio de Janeiro (BrĆ©sil) en 1997, lors du JubilĆ© de l’an 2000 de nouveau Ć  Rome, Ć  Manille (Philippines) en 2003, en Espagne (Valence) en 2006, Ć  Mexico en 2009, en 2012 Ć  Milan (Italie) et le dernier en 2015 Ć  Philadelphie (USA). A quelques jours de sa 9ĆØme Ć©dition, qui se dĆ©roulera du 25 au 26 aoĆ»t et qui s’intitulera “L’Évangile de la Famille: une joie pour le monde”, des milliers de familles de 196 pays se prĆ©parent Ć  rencontrer le Pape FranƧois Ć  Dublin (Irlande). 500 000 personnes sont attendues Ć  la Messe de clĆ“ture. Promu par le nouveau DicastĆØre pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, l’Ć©vĆ©nement sera prĆ©cĆ©dĆ© d’un congrĆØs pastoral de trois jours auquel participeront 37 000 familles.

Un amour radical

Un amour radical

Photo Ā© CSC Audiovisivi

“Je vous remercie pour cette rencontre extraordinaire. J’ai pu visiter votre centre, la Mariapolis, qui embrasse tous les Focolari du monde; j’ai pu parler avec Chiara, avec ses collaboratrices et ses collaborateurs, et voir comment vit et se dĆ©veloppe le Mouvement, comment il remplit sa mission, son apostolat sur tous les continents. AprĆØs cet entretien j’ai pu participer Ć  la deuxiĆØme partie de la rencontre au cours de laquelle ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©s trois tĆ©moignages trĆØs Ć©mouvants, qui nous ont portĆ©s au centre, ou mieux au cœur, de ce qu’est le Mouvement des Focolari. Il y a eu ensuite une expression artistique, Ć  travers laquelle on a vu comment ce cœur qui bat au sein de votre Mouvement sait donner vie Ć  toutes les valeurs humaines, les valeurs que sont la beautĆ© et l’art, destinĆ©es depuis toujours Ć  exprimer tout ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, de plus spirituel, d’ humain et de divin tout Ć  la fois, parce que l’homme est fait Ć  l’image de Dieu. Au cours des divers moments de notre rencontre, je me suis fais de nombreuses rĆ©flexions. J’essaie maintenant les rĆ©sumer en une constatation et un souhait. La constatation touche le noyau central de votre mouvement: l’amour. L’amour est assurĆ©ment Ć  l’origine de nombreuses institutions et structures apostoliques, Ć  l’origine de toutes les familles religieuses. L’amour est riche, il porte en lui diverses potentialitĆ©s et rĆ©pand dans le cœur des hommes divers charismes. GrĆ¢ce Ć  cette rencontre j’ai pu m’approcher un peu plus de ce qui caractĆ©rise le charisme propre Ć  votre mouvement, ou, dit d’une autre maniĆØre, j’ai pu mieux comprendre comment l’amour – qui est un don de l’Esprit Saint, rĆ©pandu par lui dans nos cœurs, sa plus grande vertu – constitue la voie par excellence, la dynamique essentielle de votre Mouvement. C’est une bonne chose que vous ayez trouvĆ© une telle route, cette vocation Ć  l’amour. En Ć©coutant vos tĆ©moignages, je me suis encore davantage convaincu de ce dont chaque jour je me rends compte depuis de nombreuses annĆ©es: dans le monde d’aujourd’hui, dans la vie des nations, de la sociĆ©tĆ©, des divers milieux, des personnes, la haine et la lutte sont trĆØs fortes. Elles sont programmĆ©es. Alors il faut l’amour. On peut dire que l’amour n’a pas de programme, mais qu’il en crĆ©e de trĆØs beaux et de trĆØs riches comme le vĆ“tre. Il faut cette prĆ©sence de l’amour dans le monde pour affronter le grand danger qui assiĆØge l’humanitĆ©, qui menace l’homme: celui de se trouver sans amour, aux prises avec la haine, la lutte, avec les diverses guerres, oppressions, tortures, comme nous l’avons entendu. L’amour est plus fort que tout et c’est lĆ  votre foi, l’Ć©tincelle inspiratrice de tout ce qui se fait au nom des Focolari, de tout ce que vous ĆŖtes, de tout ce que vous rĆ©alisez dans le monde. L’amour est plus fort. C’est une rĆ©volution. Dans ce monde assailli par les rĆ©volutions, dont la haine et la lutte constituent le principe, il faut la rĆ©volution de l’amour; il est nĆ©cessaire que cette rĆ©volution se rĆ©vĆØle la plus forte. C’est l’expression de la radicalitĆ© de l’amour. Il y a eu au cours de l’histoire de l’Église de nombreuses expressions de cet amour radical, presque toutes contenues dans l’amour suprĆŖme du Christ JĆ©sus. Cet amour portĆ© Ć  l’extrĆŖme on le trouve chez St FranƧois, chez St Ignace de Loyola, chez Charles de Foucauld, et beaucoup d’autres jusqu’Ć  nos jours. Cet amour radical est aussi celui de Chiara, des focolarini. Une radicalitĆ© qui invite Ć  dĆ©couvrir la profondeur de l’amour et sa simplicitĆ©, toutes ses exigences dans les diverses situations, Ć  faire en sorte que cet amour l’emporte en toute circonstance, dans chaque difficultĆ©: quand l’homme- humainement parlant – peut ĆŖtre dĆ©passĆ© par la haine, cette radicalitĆ© empĆŖche qu’il en soit ainsi pour ce cœur humain et fait en sorte que l’amour l’emporte”. […] “Aussi je vous souhaite de continuer sur la mĆŖme route. Vous avez dĆ©jĆ  une orientation trĆØs claire, une caractĆ©ristique bien marquĆ©e, un charisme dans la richesse de l’amour qui prend sa source en Dieu lui-mĆŖme, dans l’Esprit-Saint. Vous avez dĆ©jĆ  touvĆ© votre domaine, votre demeure. Je vous souhaite de dĆ©velopper toujours davantage cette rĆ©alitĆ©, propre Ć  votre vocation, et de porter au monde d’aujourd’hui, qui en a tant besoin, l’amour et, Ć  travers lui, de donner Dieu. Tel est mon souhait”.

JournĆ©e mondiale de l’aide humanitaire

La cĆ©lĆ©bration de la JournĆ©e mondiale de l’aide Humanitaire, choisie par l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale de l’ONU en 2009, en rĆ©fĆ©rence au bombardement survenu le 19 aoĆ»t 2003 contre le siĆØge des Nations Unies Ć  Bagdad (Iraq), est l’occasion de rendre hommage Ć  celles et ceux qui, chaque jour, font face au danger et Ć  l’adversitĆ© pour aider les autres. L’aide humanitaire, selon le droit international, est fondĆ©e sur une sĆ©rie de principes dont l’humanitĆ©, l’impartialitĆ©, la neutralitĆ© et l’indĆ©pendance. Les travailleurs humanitaires ont l’accĆØs garanti aux pays frappĆ©s par des crises humanitaires, des conflits ou des catastrophes climatiques afin de fournir une assistance immĆ©diate: pour beaucoup de victimes c’est une question de vie ou de mort. Ils assurent aussi, sur la durĆ©e, un soutien psychologique et social destinĆ© Ć  reconstruire les communautĆ©s et Ć  maintenir une paix durable et soutenable dans les zones de conflit.

Lettres des Mariapolis

Lettres des Mariapolis

“Notre mariapolis de Calgary – nous Ć©crivent du Canada Alizza et Norio – a vu la participation d’environ 120 personnes, en particulier des jeunes et des familles, provenant pour la plupart des provinces de l’Alberta, Saskatchewan, mais aussi de Manitoba et de la British Columbia. Au programme l’Exhortation Apostolique du Pape FranƧois sur l’appel Ć  la saintetĆ© pour notre tempsGaudete et Exultate, suivie d’un dialogue ouvert. Sa prĆ©sentation, faite par le PĆØre A. Martens du diocĆØse de Calgary, a donnĆ© l’envie Ć  tous de la lire personnellement. Autre nouveautĆ©, dans cette “ville construite sur la foi”, comme l’a dĆ©finie une participante, la veillĆ©e de priĆØre pour la paix”. Nous sommes Ć  la conclusion – nous Ć©crit la CommunautĆ© de Chicago – de la mariapolis qui a accueilli toute la communautĆ© du Midwest. L’an dernier nous avions dĆ©jĆ  senti l’exigence de changer l’endroit et le style notre traditionnel rendez-vous qui jusqu’ici avait toujours lieu dans un campus universitaire de la ville. Notre choix s’est portĆ© sur les agrĆ©ables rives d’un lac. Le programme intitulĆ© “Marie: son expĆ©rience, notre expĆ©rience” nous a rappelĆ© que personne d’entre nous n’est prĆ©servĆ© des Ć©preuves et des incertitudes que Marie de Nazareth a vĆ©cues en nousĀ  montrant comment les affronter. Le rĆ©sultat? “L’atmosphĆØre de la Mariapolis semblait celle d’un repas de famille: reposante, laissant une large place Ć  la flexibilitĆ©, Ć  l’improvisation, mais aussi Ć  l’humour, dans un climat de paix ressentie par tous”. “Les sujets traitĆ©s et le partage des expĆ©riences m’ont aidĆ© Ć  comprendre plus profondĆ©ment Marie, les temps difficiles où elle a vĆ©cu et la faƧon dont elle a rĆ©ussi Ć  dĆ©passer ses Ć©preuves. J’ai apprĆ©ciĆ© le groupe de partage intitulĆ© “savoir perdre”. Ce n’est pas une maniĆØre de voir trĆØs Ć  la mode dans le monde d’aujourd’hui”. “Notre Mariapolis s’est dĆ©roulĆ©e dans l’Ouest de la Virginie – nous Ć©crit la communautĆ© des focolari de Washington DC – avec 160 participants. Les jeunes, qui Ć©taient plus de la moitiĆ©, en sont vite devenus les protagonistes: ils ont mis Ć  disposition leurs nombreux talents, tant sur le plan technique que celui de l’accueil et de la gestion des groupes”. Dans le Tennessee (USA), une soixantaine de participants provenant de divers Ɖtats du Sud-Est: Maryland, GĆ©orgie, Tennessee, Arkansas, Alabama, Floride, Texas, ainsi que de l’Indiana et de New-York.”Nous avons consacrĆ© beaucoup de temps Ć  construire les relations, et mĆŖme regardĆ© deux parties du championnat du monde de foot… La prĆ©sence des plus petits a Ć©tĆ© un cadeau, ils Ć©taient les premiers Ć  raconter leurs actes d’amour concret. Nous avons approfondi le “OUI” de Marie, sa faƧon de “donner JĆ©sus au monde”. Au cours de la derniĆØre soirĆ©e, un garƧon qui logeait dans le mĆŖme centre que nous a voulu donner sa contribution Ć  la veillĆ©e. Un pĆØre de famille: “J’ai Ć©tĆ© touchĆ© par l’amour de mon fils, Ć¢gĆ© de 7 ans. Tandis que j’Ć©tais occupĆ© Ć  prĆ©parer la derniĆØre soirĆ©e, il est allĆ© prendre mon dĆ®ner et me l’a apportĆ©”. Et puis la rĆ©flexion d’un enfant:”Et pourquoi on ne reste pas ici pendant un mois?”. La lettre envoyĆ©e de Bulgarie ne manque pas de photos: “C’est dĆ©jĆ  la deuxiĆØme fois que la Maripolis se dĆ©roule dans le centre des Balkans, avec environ 80 personnes Ć¢gĆ©es de 1 Ć  85 ans. Avant qu’on commence, dans le MonastĆØre orthodoxe qui se trouve juste Ć  cĆ“tĆ©, il y avait une fĆŖte dĆ©diĆ©e Ć  la Vierge Marie. DĆØs qu’il nous a rencontrĆ©s, le PĆØre AbbĆ© a insistĆ© pour qu’on se voie le dimanche suivant avec tous les participants: catholiques, orthodoxes et protestants (baptistes), ont alors formĆ© une unique famille”. En Bolivie la Mariapolis, où les nouvelles gĆ©nĆ©rations Ć©taient trĆØs reprĆ©sentĆ©es, s’est conclue par le Genfest, une initiative des jeunes. “Un grand amour rĆ©ciproque entre jeunes et adultes a permis la rĆ©alisation de ces deux manifestations. A la mariapolis nous avons organisĆ© des workshop sur l’Ć©cologie, l’Ć©conomie de communion, le dialogue, en rĆ©alisant aussi des chorĆ©graphies et des jeux en vue du Genfest qui a eu lieu le dernier jour: ce fut une belle occasion d’aller bien au-delĆ  de nos limites, comme nous y invitait l’affiche, et de parler de Dieu Ć  de nombreux jeunes”.

A Dublin, concrĆ©tiser ā€œAmoris laetitiaā€

A Dublin, concrĆ©tiser “Amoris laetitia”

Ils ont participĆ© Ć  toutes les Rencontres mondiales des familles, depuis celle de Rome en 1994 et maintenant ils s’apprĆŖtent Ć  vivre l’Ć©vĆ©nement de Dublin où ils offriront leur tĆ©moignage au CongrĆØs pastoral. Il s’agit d’Anna et Alberto Friso, qui ont Ć©tĆ© responsables d’ “Action pour Familles Nouvelles”, une initiative du Mouvement des Focolari. Ils font part Ć Ā Vatican News des dĆ©fis que les familles chrĆ©tiennes doivent affronter aujourd’hui et des attentes de la Rencontre de Dublin, Ć  la lumiĆØre de Amoris Laetitia du Pape FranƧois. VoilĆ  que depuis un quart de siĆØcle vous avez participĆ©, en tant que famille, Ć  toutes Rencontres Mondiales! A votre avis qu’est-ce qui a changĆ© pour les familles chrĆ©tiennes au cours de ces 25 ans? Anna Friso: on assiste de plus en plus, surtout chez les nouvelles gĆ©nĆ©rations, au fait qu’on ne croit plus au mariage “pour toujours”. Le dĆ©fi que nous devons relever consiste Ć  faire saisir aux jeunes que l’amour est une composante exceptionnelle de la vie, que c’est une source de bonheur dont le couple est porteur. S’engager dans le mariage ne signifie pas perdre sa libertĆ©, mais accueillir la possibilitĆ© d’une vie magnifique! Alberto Friso: deux aspects caractĆ©risent de faƧon particuliĆØre le monde actuel: l’individualisme et le relativisme.ConfrontĆ©es Ć  ces courants, la cohĆ©sion et l’unitĆ© au sein du couple ont Ć©tĆ© mises Ć  mal. Cela nous a conduits, en tant que chrĆ©tiens, familles chrĆ©tiennes, Ć  examiner le dessein de Dieu et Ć  voir comment Il nous a appelĆ©s Ć  vivre Ć  son image et Ć  sa ressemblance. En tant que famille qui tĆ©moigne d’une vie chrĆ©tienne depuis de nombreuses annĆ©es, que penseriez-vous dire Ć  un jeune couple qui s’engage dans la voie du mariage, dans un amour pour toujours? Alberto Friso: voici ce que nous avons Ć  cœur de leur dire: “Gardez bien Ć  l’esprit que l’amour que vous avez Ć©prouvĆ© dĆØs l’instant où vous avez senti naĆ®tre ce sentiment est d’une portĆ©e extraordinaire, Ć©ternelle! Cette premiĆØre flamme n’a pas de prix et constituera la base de toute votre vie, mĆŖme lorsque surviendront les tempĆŖtes, elle est l’amour de Dieu. Le mariage implique donc une troisiĆØme personne parce que JĆ©sus sera avec vous!”. Dieu merci, cette vision trouve un Ć©cho auprĆØs des jeunes. Ensuite, au cours de leur vie ils deviennent eux-mĆŖmes des tĆ©moins et contribuent Ć  rĆ©pandre la joie autour d’eux. Ils sentent qu’ils vivent Ć  l’image de Dieu et en sont les tĆ©moins! Anna Friso: le dĆ©fi consiste Ć  ne pas se laisser influencer par la culture dominante qui exalte les sentiments, ou bien les droits individuels qui l’emportent sur ceux de l’autre, ou bien encore la valeur du couple. Dans le dessein de Dieu sur le mariage il y a l’empreinte du bonheur qu’il est possible de porter Ć  son accomplissement prĆ©cisĆ©ment parce qu’il fait partie du destin de la personne, qu’il est inscrit dans son ADN! Il est Ć©vident qu’Ć  Dublin l’Exhortation apostolique Amoris laetitia aura une place particuliĆØrement importante. Qu’est-ce qu’apporte aux familles catholiques, mais pas seulement, ce texte publiĆ© aprĆØs le Synode? Alberto Friso: il nous pousse tout particuliĆØrement Ć  tĆ©moigner, par la vie, de la rĆ©alitĆ© chrĆ©tienne de l’amour de Dieu. En face du monde, nous ne devons pas tant dĆ©fendre une idĆ©e, une pensĆ©e, des valeurs; nous devons tĆ©moigner que Dieu est charitĆ© et que la charitĆ© habite au plus profond de notre cœur, mĆŖme si l’on traverse les crises les plus noires et les plus profondes. Anna Friso: nous avons fort apprĆ©ciĆ© ce texte en raison de sa clartĆ© et de sa dimension concrĆØte. Il ne verse pas dans des considĆ©rations thĆ©oriques, mais sait comprendre et tendre la main aux personnes qui se trouvent blessĆ©es par la vie. Ce texte leur donne, Ć  elles tout particuliĆØrement, l’espĆ©rance de pouvoir atteindre un chemin de bonheur, y compris au sein des vicissitudes et des difficultĆ©s. Sa beautĆ© est prĆ©cisĆ©ment d’ĆŖtre un hymne Ć  l’amour. Nous y avons perƧu toute la tendresse de l’Église. C’est assurĆ©ment un vrai cadeau pour les nouvelles gĆ©nĆ©rations qui s’engagent dans la voie du mariage. Source: Vatican News 10 aoĆ»t 2018

Marie, « comme un plan incliné qui descend du ciel »

Peu nombreux sont ceux qui comprennent Marie, alors que le nombre est immense de ceux qui l’aiment. En un cœur Ć©loignĆ© de Dieu, on trouve souvent une dĆ©votion envers Marie alors que JĆ©sus a Ć©tĆ© oubliĆ©. L’amour des hommes pour Marie est universel. La raison en est simpleĀ : Marie est mĆØre. Une mĆØre n’est pas comprise par ses enfants, surtout les tout-petits, elle est aimĆ©e. Il arrive mĆŖme qu’un homme parvenu Ć  un Ć¢ge avancĆ© s’éteigne sur cette derniĆØre paroleĀ : maman. Une maman est davantage objet d’intuition affective que d’analyse rationnelle, elle est plus poĆ©sie que philosophie, tant elle est enracinĆ©e dans le concret et proche du cœur humain. Ainsi en est-il de Marie, la MĆØre entre les mĆØres, que toute l’affection, la bontĆ© et la misĆ©ricorde de toutes les mamans du monde ne sauraient Ć©galer. D’une certaine maniĆØre, JĆ©sus se trouve face Ć  nousĀ : ses paroles, divines et Ć©blouissantes, ne se confondent pas avec les nĆ“tres, elles sont trop diffĆ©rentes. Elles sont un signe de contradiction. Marie est paisible comme la nature, pure, sereine et limpide. Elle possĆØde l’équilibre et la beautĆ© de la nature qui rĆØgne Ć  l’écart des villes, sur les sommets inviolĆ©s, les Ć©tendues champĆŖtres, sur l’ocĆ©an, dans un ciel sans nuage et constellĆ© d’étoiles. Elle est force et vigueur, ordre, fidĆ©litĆ© et persĆ©vĆ©rance. Elle est riche d’espĆ©rance car en elle se trouve la vie sans cesse renouvelĆ©e et toujours bienfaisante, parĆ©e du charme lĆ©ger de ses fleurs, dĆ©bordante de la gĆ©nĆ©reuse richesse de ses fruits. Marie est trop simple, trop proche de nous, pour ĆŖtre contemplĆ©e. Les cœurs purs et aimants la chantent, et expriment ainsi le meilleur d’eux-mĆŖmes. Marie apporte le divin sur la terre, elle est comme une pente douce qui, des sommets vertigineux du ciel, descend jusqu’à la petitesse infinie des crĆ©atures. Elle est la maman de tous et de chacun qui, seule, sait babiller avec son enfant. Et lui, tout petit qu’il est, sait goĆ»ter cette caresse et rĆ©pondre par son amour Ć  l’amour de sa mĆØre. Nous ne comprenons pas Marie, parce qu’elle est trop proche de nous. Elle, que l’Éternel a destinĆ©e Ć  transmettre aux hommes les grĆ¢ces, divins joyaux de son Fils, se tient prĆØs de nous. Elle attend et espĆØre sans cesse que nous prendrons conscience de son regard et accepterons ses dons. Et si d’aventure quelqu’un la comprend, Marie l’entraĆ®ne dans son royaume de paix, où JĆ©sus rĆØgne, où l’Esprit Saint est le souffle de ce ciel. LĆ -haut, purifiĆ©s de nos scories, Ć©clairĆ©s dans nos tĆ©nĆØbres, nous la contemplerons, nous la goĆ»terons, paradis de surcroĆ®t, paradis Ć  part. Ici-bas, efforƧons-nous de mĆ©riter qu’elle nous appelle Ć  suivre « son cheminĀ Ā». Ainsi nous ne garderons pas un esprit Ć©troit, un amour qui n’est que supplique, imploration, demande, intĆ©rĆŖt. La connaissant un peu, nous pourrons la glorifier. Chiara Lubich PubliĆ© en franƧais dans PensĆ©e et spiritualitĆ©, Nouvelle CitĆ©, Paris 2003, p 191-192 Source: Centro Chiara Lubich

Dialogue et politique, binƓme possible ?

Dialogue et politique, binƓme possible ?

Le rĆ©fĆ©rendum d’autodĆ©termination qui s’est tenu en Catalogne (Espagne) le 1er octobre 2017, dĆ©clarĆ© illĆ©gal, a donnĆ© naissance Ć  une saison politique et sociale de bouleversements politiques et de trĆØs fortes tensions civiles qui a entraĆ®nĆ© d’une faƧon directe toutes les couches de la population, les jeunes in primis. MartƬ est catalan et vient d’ une ville proche de Barcelone, mais il s’est transfĆ©rĆ© Ć  Madrid où il Ć©tudie. C’est un Gen, c’est-Ć -dire qu’il partage les idĆ©aux d’unitĆ© des Focolari avec d’autres jeunes provenant de diffĆ©rentes rĆ©gions de l’Espagne et raconte que ā€˜ā€™malgrĆ© cette commune valeur, les trois premiers mois Ć  Madrid n’ont pas Ć©tĆ© facile, aussi avec eux. De plus, dans la rĆ©sidence où je vivais, j’étais maltraitĆ© car j’étais l’unique catalan. Avec les Gen, nous discutions Ć©normĆ©ment et nous nous Ć©nervions continuellement. Un jour cependant, nous avons dĆ©cidĆ© de rĆ©soudre cette situation, en parlant entre nous et en nous Ć©coutant rĆ©ellement. C’était cela la chose la plus importante Ć  faire, nous Ć©tions en train de le comprendre : au-delĆ  de nos idĆ©es, nous ne pouvions pas perdre le dialogue entre nous ; la chose la plus importante Ć©tait celle de se comprendre et de se respecter. Je ne peux pas dire qu’à partir de ce moment-lĆ , le cheminement a Ć©tĆ© plus simple, mais nous avons compris que lorsque nous nous mettons dans la disposition de rĆ©elle Ć©coute, les problĆØmes se rĆ©solvent mais non quand on veut s’imposer. Alba aussi est catalane et elle raconte que la pĆ©riode post rĆ©fĆ©rendum a Ć©tĆ© pour elle et pour les autres Gen comme l’épreuve du feu : ā€˜ā€™Sur les rĆ©seaux sociaux, il y avait des commentaires trĆØs forts sur les raisons politiques de l’une ou de l’autre partie, Ć©crits par quelques Gen, qui me blessaient profondĆ©ment, mais je ne m’étais pas mise Ć  rĆ©flĆ©chir si ma maniĆØre de m’exprimer pouvait aussi faire mal Ć  celui qui ne pensait pas comme moi. C’est pendant ces jours-lĆ  que je me suis mise Ć  rĆ©flĆ©chir sur ce que cela signifiait pour nous ce que nous nous disions souvent c’est-Ć -dire, que nous sommes disposĆ©s mĆŖme Ć  mourir les uns pour les autres. Quand aurions-nous dĆ» mettre cette promesse en pratique ? Je sentais que le moment Ć©tait maintenant. Nous nous sommes ainsi rencontrĆ©s de toute l’Espagne, pour nous mettre au clair mĆŖme si cela n’a pas Ć©tĆ© facile car nous Ć©tions trĆØs nombreux et c’était impossible de se dire tout. Avec quelques-uns, nous avons continuĆ© Ć  parler, comme par exemple avec Laura. Je me souviens qu’avec elle, la situation Ć©tait dĆ©licate car nous ne savions pas comment affronter le problĆØme sans se blesser l’une l’autre. Quand elle m’a proposĆ© de faire un pacte, c’est-Ć -dire, de mettre l’amour au-dessus de tout autre chose, cela m’a complĆØtement retournĆ© ! Personne ne m’avait jamais fait une telle proposition, mais Ƨa a fonctionnĆ© car Ć  partir de ce moment-lĆ , nous avons rĆ©ussi Ć  dialoguer. L’objectif n’était pas celui de dĆ©fendre notre idĆ©e, mais de prendre soin l’une de l’autre sans se blesser, mais en mĆŖme temps, en laissant Ć  l’autre l’espace pour s’exprimer. Cette expĆ©rience m’a fait voir la situation politique d’une autre faƧon, elle m’a fait comprendre que l’important n’est pas d’avoir raison, mais comprendre qu’au-delĆ  des idĆ©es de l’autre, il y a toujours la personne et cela, c’est la chose la plus importante. Aujourd’hui encore, nos opinions n’ont pas changĆ©, on pense toujours diffĆ©remment, et ce n’est pas facile. Parfois, il nous arrive de nous demander pardon, mais en parlant, nous arrivons Ć  la conclusion qu’aussi bien les choses positives que celles nĆ©gatives, font partie de l’expĆ©rience. L’incomprĆ©hension maintenant s’est transformĆ©e en quelque chose de plus grand ; il ne s’agit pas de rĆ©signation, ni seulement de respect. Il s’agit de cette rose qui vaut beaucoup plus que toutes les Ć©pines mises ensemble’’.


https://youtu.be/phViqXz7A1w?t=1447

Marie, SiĆØge de la Sagesse

Ā« Marie TrĆØs Sainte est ā€˜ā€™SiĆØge de la Sagesse’’ dans la mesure où elle accueillit JĆ©sus, Sagesse incarnĆ©e, dans le cœur et en son sein. Avec le ā€˜ā€™fiat’’ de l’Annonciation, celle-ci accepta de servir la volontĆ© divine, et la Sagesse fit sa demeure en son sein, en faisant d’elle sa disciple exemplaire. La Vierge fut bienheureuse, non seulement pour avoir allaitĆ© le Fils de Dieu, mais pour s’être plutĆ“t nourrie elle-mĆŖme du lait salutaire de la Parole de Dieu Ā». (S.Jean-Paul II, Angelus, 4 septembre 1983) Ā« Afin de bien comprendre ce saint chant de louange (Le Magnificat), il faut prĆ©ciser que Marie, la Vierge bĆ©nie, parle sur base de son expĆ©rience, ayant Ć©tĆ© illuminĆ©e et instruite par l’Esprit Saint ; personne, en effet, ne peut comprendre correctement Dieu et Sa parole, si cela ne lui est pas concĆ©dĆ© directement par l’Esprit saint. Mais recevoir un tel don de l’Esprit Saint signifie en faire l’expĆ©rience, l’éprouver, le sentir ; l’Esprit Saint enseigne dans l’expĆ©rience, comme dans une Ć©cole, en-dehors de laquelle on n’apprend rien si ce n’est des mots et des bavardages. Et donc, la sainte Vierge, ayant expĆ©rimentĆ© en elle-mĆŖme que Dieu œuvre de grandes choses en elle, bien que humble, pauvre et mĆ©prisĆ©e, l’Esprit Saint lui enseigne ce grand art en lui communiquant la sagesse… Ā» (Martin Luther) Commentaire au Magnificat, introduction) Ā« Marie est SiĆØge de la Sagesse, non parce qu’elle a parlĆ©, non parce qu’elle a Ć©tĆ© un docteur de l’Église, non parce qu’elle a Ć©tĆ© assise en chaire, non parce qu’elle a fondĆ© des universitĆ©s ; elle est siĆØge de la sagesse car elle a donnĆ© le Christ au monde, Sagesse incarnĆ©e. Elle a opĆ©rĆ© un fait. Il en va de mĆŖme pour nous: nous aurons la sagesse si nous vivrons de maniĆØre Ć  ce que JĆ©sus soit en nous, soit parmi nous, qu’il y soit de fait Ā». (Chiara Lubich, Una via nuova, CittĆ  Nuova, 2002, p.145) Ā« Marie ne vit pas seulement par elle-mĆŖme, mais d’une profondeur plus profonde. L’Esprit Saint en elle : de lui Ć©mane, non seulement le Fils, contenu et fruit de son ĆŖtre ; de lui Ć©manent l’accomplissement et la forme de sa propre vie Ā». (Klaus Hemmerle, Brücken zum credo, p.265)

Au château de Seggau

Au château de Seggau

Ā« Celui qui nous a invitĆ© en ce lieu enchanteur – la Styrie, le ā€˜ā€™cœur vert’’ de l’Autriche, comme on l’appelle ici – c’est Mgr. Wilhelm Krautwaschl, l’actuel Ć©vĆŖque de ce diocĆØse qui vient tout juste de fĆŖter ses 800 ans Ā», Ć©crit le cardinal thaĆÆlandais Francis Xavier Kriengsak, coordinateur des Ć©vĆŖques amis du Mouvement des Focolari. Ā« Pour nous, ce sĆ©jour a Ć©tĆ© l’occasion de vivre ensemble comme des frĆØres, de partager les joies et les douleurs, rĆ©gĆ©nĆ©rer les forces, et nous ancrer Ć  nouveau dans l’essentiel Ā». Un peu d’histoire. La premiĆØre rencontre des Ć©vĆŖques amis des Focolari se passa en 1977, sur l’invitation du thĆ©ologien Klaus Hemmerle (1929-1994), dĆ©jĆ  Ć©vĆŖque d’Aix-la- Chapelle (Allemagne). Cette fois-lĆ , les participants Ć©taient au nombre de douze, provenant des cinq continents. A l’audience gĆ©nĆ©rale au Vatican, Paul VI, en les saluant, les encourage Ć  aller de l’avant. L’annĆ©e suivante, en les rencontrant pour la derniĆØre fois, il leur dit : Ā« En tant que chef du collĆØge apostolique, je vous encourage, je vous stimule, je vous exhorte Ć  continuer dans cette initiative Ā». Le mĆŖme encouragement est venu des papes suivants, jusqu’au Pape FranƧois qui a envoyĆ© ses salutations. En 1981 commencĆØrent ensuite ces vacances estivales entre Ć©vĆŖques avec un petit groupe. Chiara Lubich, en 1984, les invita Ć  Ā« se projeter d’une faƧon dĆ©cisive, avec l’ Oeuvre de Marie, vers l’unitĆ© des Ć©glises et le dialogue avec les religions et avec toutes les personnes de bonnes volontĆ© Ā», en syntonie avec l’objectif de l’Église et de la spiritualitĆ© des Focolari. Ā« Cette invitation Ć©crivent-ils – a provoquĆ© un saut de qualitĆ© dans notre communion Ā». Cette annĆ©e, il y a eu 63 participants, provenant de 31 pays, parmi lesquels, pour quelques jours, l’évĆŖque luthĆ©rien Christian Krause, dĆ©jĆ  PrĆ©sident de la FĆ©dĆ©ration LuthĆ©rienne Mondiale. L’objectif , le mĆŖme depuis toujours : Ā« approfondir et vivre la spiritualitĆ© de communion Ā» et Ā« explorer les voies Ć  travers lesquelles celle-ci peut renforcer le cheminement de l’Église Ā» dans les diffĆ©rentes circonstances socio-culturelles. Le contexte : le beau chĆ¢teau de Seggau (XIIĆØme siĆØcle), antique siĆØge des Ć©vĆŖques de Graz, aujourd’hui transformĆ© en centre pour congrĆØs, immergĆ© dans la nature. La rencontre a commencĆ© dans un climat de grande joie et fraternitĆ©, Ā« en parcourant Ć  nouveau – Ć©crivent-ils – les dĆ©buts de la participation des Ć©vĆŖques au charisme de l’unitĆ©, qui les a amenĆ©s Ć  miser sur la vie de communion, non seulement durant les vacances, mais aussi Ć  distance, durant toute l’annĆ©e Ā». Nombreuses les interventions. P. Fabio Ciardi (OMI), responsable de l’École AbbĆ , a prĆ©sentĆ© quelques mĆ©ditations sur l’expĆ©rience de lumiĆØre vĆ©cue par Chiara Lubich en 1949. Mgr. Vincenzo Zani, secrĆ©taire pour la CongrĆ©gation pour l’Éducation Catholique, a illustrĆ© le Synode des Ć©vĆŖques sur le thĆØme des jeunes qui aura lieu en octobre. Mgr. Brendan Leahy (Irlande), a parlĆ© de la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra fin aoĆ»t Ć  Dublin, avec la prĆ©sence du Saint PĆØre. Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari, a anticipĆ© le thĆØme qui sera approfondi, l’an prochain, par tous les membres des Focolari :’’L’Esprit Saint, Ć¢me de l’Église et du monde’’. Et donc, avec le coprĆ©sident, JesĆŗs MorĆ”n, elle a racontĆ© leur voyage dans quelques pays d’Asie, commencĆ© en janvier 2018 afin de rencontrer les communautĆ©s du Mouvement, et a parlĆ© de la rĆ©cente grande manifestation des jeunes, le Genfest Ć  Manille. On a encore Ć©coutĆ© le discours du Pape Ć  la citĆ©-pilote de Loppiano (le 10 mai dernier), dĆ©fini par MorĆ”n comme ā€˜ā€™une espĆØce de vademecum pour le cheminement de l’ Oeuvre de Marie Ā». Le Gouverneur de la RĆ©gion a accueilli les Ć©vĆŖques dans l’Aula Magna de l’antique universitĆ© des JĆ©suites, en leur offrant une rĆ©ception. Un Ć©vĆ©nement – a-t-il dit – sans prĆ©cĆ©dents, qui s’insĆØre dans la bonne collaboration entre institutions civiles et Ć©glise Ā« dans un esprit œcumĆ©nique et avec ouverture Ć  toutes les religions Ā».

“Mille routes” vers Rome

Des dizaines de milliers de jeunes, venant de presque 200 diocĆØses d’Italie, sont en route vers Rome pour rencontrer le Pape FranƧois les 11 et 12 aoĆ»t. Le programme de ces deux journĆ©es a Ć©tĆ© communiquĆ©: environ 70 000 jeunes rencontreront le Pape samedi aprĆØs-midi au “Cirque Massimo”, pour un dialogue “en tĆŖte Ć  tĆŖte”, qui sera suivi d’une veillĆ©e dans la perspective du Synode du mois d’octobre, expressĆ©ment consacrĆ© aux jeunes. Au cours de la nuit quelques Ć©glises situĆ©es sur le trajet Cirque Massimo-Saint Pierre resteront ouvertes pour des priĆØres personnelles et communautaires, pour les confessions, mais aussi pour des tĆ©moignages, des prestations artistiques et des rencontres thĆ©matiques. Dimanche matin, sur la Place Saint Pierre, aura lieu la cĆ©lĆ©bration de l’Eucharistie, suivie d’une nouvelle rencontre avec FranƧois qui confiera aux jeunes son mandat missionnaire et bĆ©nira les prĆ©sents que les jeunes italiens offriront Ć  l’occasion de la JournĆ©e Mondiale des Jeunes qui se tiendra Ć  Panama en janvier 2019.

Pas de guerre

Pas de guerre

Tommaso Carrieri, cofondateur de l’association italienne ā€˜ā€™Pas la guerre’’

Ā« L’expĆ©rience qui a amenĆ© notre association ā€˜ā€™Pas la guerre’’ Ć  voir le jour, a commencĆ© presque par hasard. Nous Ć©tions trĆØs jeunes, nous n’étions pas prĆ©parĆ©s et inexpĆ©rimentĆ©s mais pleins d’énergie et de dĆ©sir d’aller au-delĆ  de la rĆ©alitĆ© qui nous Ć©tait donnĆ©e par les mĆ©dias. Notre activitĆ© est principalement celle d’une Ć©ducation Ć  la paix dans les Ć©coles, dans les groupes et pour les citoyens. Notre intervention consiste Ć  aller parler sur la situation au Moyen Orient comme en Jordanie, en Palestine, en Syrie et en Irak..sur ces guerres qui ne massacrent pas seulement les personnes mais aussi les pays, l’espĆ©rance, la libertĆ© et le futur. Chaque annĆ©e, nous tentons d’impliquer beaucoup de jeunes Ć  participer aux projets de volontariat, spĆ©cialement en Jordanie, grĆ¢ce Ć  Caritas, avec l’objectif de rester et d’être avec les personnes, avec les familles et les jeunes qui s’échappent du cauchemar de la guerre. Nous sommes arrivĆ©s la premiĆØre fois en Jordanie en 2014 et Ć  partir de ce moment-lĆ , tout a changĆ©. A travers les histoires de milliers de rĆ©fugiĆ©s de la Syrie et d’Irak, qui vivent encore en Jordanie, nous avons appris quelles sont les consĆ©quences de la guerre : dĆ©vastation, pauvretĆ© et perte de toute espĆ©rance. Nous avons compris combien la situation sur place est complexe et combien il est dur de la comprendre. La paix, que signifie-t-elle ? Pourquoi la guerre existe-t-elle ? En tant que jeunes, nous nous sommes demandĆ©s : que pouvons-nous faire ? En tentant de rĆ©pondre Ć  ces questions, nous avons toujours plus compris que le changement et la paix doivent partir de nous-mĆŖmes, par le biais d’un long voyage, interminable et laborieux vers la cohĆ©rence entre qui tu es et ce que tu fais, un beau dĆ©fi Ć  relever. Le fait d’être jeunes ne nous a pas empĆŖchĆ© de porter de l’avant nos idĆ©aux, que du contraire. Nous faisons certainement encore beaucoup d’erreurs, mais cela fait partie du ā€˜ā€™jeu’’. Nous sentons que nous avons une responsabilitĆ© et cette responsabilitĆ© pour nous a un visage, une histoire et le nom de toutes ces personnes que nous avons rencontrĆ©es. Wael Suleiman, directeur de Caritas en Jordanie, nous a dit un jour :’’la paix n’est pas une campagne, elle est vie’’. Et donc, que puis-je faire ? Faire partie de ā€˜ā€™Pas de guerre’’ ? M’engager dans ma ville, oui, certainement. Mais la chose la plus importante Ć  faire, c’est de rĆ©pondre avec la vie. Ma vie est une rĆ©ponse Ć  ce que je vis ! A partir de cette expĆ©rience, nous avons compris que les jeunes peuvent faire tout ce qu’ils veulent et si c’est vrai, nous devons nous unir, non pas pour ĆŖtre les mĆŖmes mais unis, afin de ne pas rĆ©pĆ©ter les erreurs et les conflits que nous expĆ©rimentons maintenant. Nous voulons miser au changement et nous pouvons le faire ensemble Ā».

Journée mondiale des peuples indigènes

InstituĆ©e par l’ONU en 1994, la JournĆ©e rappelle le droit pour tous les hommes Ć  vivre selon les traditions et les coutumes du propre environnement d’origine, avec une rĆ©fĆ©rence toute spĆ©ciale aux peuples indigĆØnes : environ 370 millions de personnes qui vivent dans 90 pays diffĆ©rents du monde, et reprĆ©sentent les 5 % de la population mondiale, mais les 15 % de la partie la plus pauvre. Le document de l’ONU veut signifier ā€˜ā€™incarner le consensus global sur les droits des peuples indigĆØnes et Ć©tablir un cadre de normes minimales pour leur survie, dignitĆ© et leur bien-ĆŖtre’’. Au cours des dix derniĆØres annĆ©es rappelle l’ONU sur le propre portail – l’actualisation de la DĆ©claration a obtenu plusieurs succĆØs au niveau international, national et rĆ©gional, mais malgrĆ© tout cela, elle continue Ć  ĆŖtre en dĆ©calage entre la reconnaissance formelle des peuples indigĆØnes et l’actualisation des politiques sur place.

Le choix de Dieu en tant que famille

Le choix de Dieu en tant que famille

Edgar et Maquency, avec leurs trois enfants, vivent depuis quatre ans Ć  ’’El Diamante’’, Ć  50 km de Puebla et environ 170 de la Ville de Mexico. Quelques dizaines Ć  peine sont les habitants mais plusieurs milliers chaque annĆ©e sont les visiteurs, dans une terre riche en cultures diffĆ©rentes et possĆ©dant de forts contrastes, avec des mĆ©tropoles surpeuplĆ©es et des quartiers marginaux trĆØs Ć©tendus. La citĆ©-pilote est une rĆ©elle ā€˜ā€™pointe de diamant’’, cœur battant du Mouvement des Focolari, fondĆ©e en 1990 par Chiara Lubich. Un lieu qui tĆ©moigne comment l’inculturation de la vie de l’Évangile peut ĆŖtre possible si elle est basĆ©e sur le dialogue et sur l’échange rĆ©ciproque entre les diffĆ©rentes cultures. Ā« Nous avons dĆ©cidĆ© de nous transfĆ©rer dans la citĆ©-pilote avec nos trois enfants afin de donner une contribution concrĆØte. Nous sommes arrivĆ©s ici en rĆ©pondant Ć  un rĆ©el appel de Dieu Ć  construire, avec d’autres personnes, la citĆ©-pilote Ā» raconte Edgar. Ā« Pour nous, le fait de donner notre disponibilitĆ©, Ć©tait aussi une maniĆØre de donner Ć  notre tour tout l’amour qu’Il nous avait donnĆ©, depuis que nous avons connu l’idĆ©al de l’unitĆ© Ā» ajoute Maquency. Ā« Pendant cette pĆ©riode – raconte Edgar – je me suis retrouvĆ© avec la difficultĆ© de ne pas avoir de travail fixe. Au cours de la premiĆØre annĆ©e passĆ©e dans la petite ville, j’avais fait plusieurs travaux de menuiserie et de plomberie, puis j’avais travaillĆ© comme peintre en bĆ¢timent, toujours pour soutenir l’ Ć©conomie familiale. Ensuite, en parlant avec Maquency, et avec les autres focolarini, nous avons dĆ©cidĆ© que je cherche une autre source de revenus dans le cadre de ma profession d’ingĆ©nieur. A un certain moment, j’ai trouvĆ© un travail dans une ville distante de 90 km de la citĆ©-pilote. Le travail Ć©tait bien et j’étais content, mais j’avais en moi toujours la nostalgie d’être loin de la maison, de ma famille, de la citadelle Ā». Et donc, une autre opportunitĆ©, dans une ville plus proche. Ā« En en parlant en famille, nous avons pris la dĆ©cision d’accepter. Cela paraissait une bonne option Ć  premiĆØre vue, mais aprĆØs quelques mois de travail dans cette entreprise, je me suis rendu compte que les choses n’étaient pas comme elles semblaient ĆŖtre au dĆ©part et j’ai dĆ» renoncer. Je suis donc retournĆ© Ć  la citadelle et me suis consacrĆ© au travail de sĆ©rigraphie. J’avais l’impression d’être retournĆ© en arriĆØre, mais au contraire, peu Ć  peu m’est arrivĆ©e une offre de travail inattendue comme consultant d’un projet. J’ai tout de suite Ć©tĆ© engagĆ©. Le travail me plaisait beaucoup et le salaire Ć©tait bon. Finalement, en famille, nous avions rĆ©ussi Ć  avoir une Ć©conomie stable Ā». Quand tout semblait s’être normalisĆ© du point de vue financier, Edgar a eu la proposition dont il ne s’attendait pas, de s’occuper de la gestion des travaux d’entretien de la citĆ©-pilote, nĆ©cessaires aprĆØs tant d’annĆ©es depuis ma construction. Ā« Avec mon Ć©pouse, nous sommes entrĆ©s dans une nouvelle phase de discernement, en essayant de comprendre quelle Ć©tait la dĆ©cision juste Ć  prendre. Les moments d’incertitude et d’apprĆ©hension n’ont pas manquĆ©, surtout en pensant au futur de nos enfants. Ā». Ā« Nous nous sommes souvenus – intervient Maquency – de l’expĆ©rience initiale de l’appel que Dieu nous avait fait. Nous nous sommes Ć  nouveau sentis interpellĆ©s, car lorsque Dieu appelle, il te demande de tout quitter et il exige un amour exclusif. Il veut que nous quittions nos sĆ©curitĆ©s, pour nous mettre au service. Mais il nous offre aussi tout comme le dit l’Évangile :’’Il n’ y a personne qui ait quittĆ© maison ou frĆØres ou sœurs ou mĆØre ou pĆØre ou fils ou champs pour ma cause et celle de l’Évangile qui ne reƧoive pas dĆ©jĆ , maintenant, cent fois autant’’ Ā». Ā« Nous avons ainsi dĆ©cidĆ© que je me mette au service de la citadelle. Lorsque j’en ai parlĆ© au responsable de l’entreprise au sein de laquelle je travaillais, il s’est exclamĆ© :’’S’il pouvait y avoir beaucoup de gens comme toi !’’ et il m’a fait la proposition de travailler dans l’entreprise Ć  horaire rĆ©duit, plus adaptĆ© aux nouvelles exigences. J’ai touchĆ© du doigt l’intervention de la Providence et de la vĆ©ritĆ© de l’Évangile Ā».

En se souvenant d’ Hiroshima et de Nagasaki

Il y a 73 ans, l’horreur d’ Hiroshima, le 6 aoĆ»t 1945, et de Nagasaki, trois jours aprĆØs, se prĆ©sente sous la forme d’un immense Ć©clair, comme un soleil aveuglant, qui apporta la mort immĆ©diate de centaines de milliers de personnes, presque toutes civiles, et Ć©normĆ©ment d’autres, les annĆ©es qui suivirent, Ć  cause des radiations. De ces deux explosions, non seulement le Japon, mais aussi l’humanitĆ© tout entiĆØre furent dĆ©vastĆ©s, livrant au monde la conscience que plus rien n’allait ĆŖtre comme avant. ā€˜ā€™Plus jamais’’ est non seulement un impĆ©ratif moral, mais aussi une nĆ©cessitĆ© absolue, si nous voulons que la planĆØte ait un futur de paix et qu’un monde dans lequel le soleil soit seulement symbole de vie, se rĆ©alise.

Lettre de la prison

Lettre de la prison

Ā« Cette lettre, pour moi, est prĆ©cieuse comme les paroles Ć©crites par Chiara Lubich : ā€˜ā€™Je peux m’imaginer que vous tous…vous sentiez le poids de la violence et du terrorisme prĆ©sents dans de nombreux pays. Des jeunes, Ć  peine plus Ć¢gĆ©s que vous croient pouvoir changer la sociĆ©tĆ© avec des enlĆØvements, des meurtres et en commettant les crimes les plus variĆ©s. Sans aucun doute, ceux-ci n’ont pas trouvĆ© d’idĆ©aux plus positifs et se sont laissĆ©s aller par des chemins extrĆŖmement dangereux. Beaucoup de gens ont peur et ne peuvent plus vivre en paix. Que pouvons – nous faire ? Quelle contribution pouvons-nous apporter ? Ces mots rĆ©sument parfaitement ce que je suis en train de vivre pour le moment. Je voudrais partager ce que je vis et combien je me sens abandonnĆ© en cet instant ; peut-ĆŖtre un peu comme JĆ©sus s’est senti lorsqu’il Ć©tait abandonnĆ© sur la croix. Ce sens d’abandon est quelque chose que j’ai expĆ©rimentĆ© dans les quatre centres de dĆ©tention où je suis passĆ© et où je me suis retrouvĆ© avec des jeunes qui Ć©taient pour la plus grande partie, plus jeunes que moi. Au dĆ©but, ces jeunes me faisaient peur, ils Ć©taient contre moi et voulaient mĆŖme aller jusqu’à me tuer. Mais j’ai essayĆ© de les approcher et je me suis rendu compte que ce qui leur manquait c’était d’être compris, un manque d’opportunitĆ© et par consĆ©quent, un manque d’amour. Je n’essaie pas de les justifier, mais eux aussi ont besoin d’amour et d’aide, seulement qu’ils l’ont demandĆ© en rĆ©clamant de l’attention sur eux d’une maniĆØre erronĆ©e, mais c’était l’unique maniĆØre qu’ils connaissaient. Mes parents veulent vivre pour un monde uni et, depuis que je suis tout petit, moi aussi. C’est plus facile lorsque tu fais partie d’une communautĆ© dans laquelle on essaie de vivre de cette faƧon-lĆ . Alors que pour les personnes qui ont peur de se laisser aimer, c’est plus difficile, surtout lorsque tu vois que cet amour est Ć  sens unique et que tu es entourĆ© de voleurs et d’assassins. De toute maniĆØre, l’amour traverse toutes les limites, et c’est la vĆ©ritĆ© la plus prĆ©cieuse malgrĆ© ce que je vis ici. Maintenant ces jeunes viennent dans ma cellule pour me demander aide et conseils. En particulier lorsqu’ils passent un moment trĆØs dur ; quelqu’un veut parfois mĆŖme en savoir plus sur les Jeunes pour un Monde Uni dont je fais partie, malgrĆ© ma situation. Beaucoup me demandent comment je vais, si j’ai besoin de quelque chose, l’un ou l’autre m’appelle mĆŖme, frĆØre. Ce que je vis en prison peut devenir une invasion d’amour qui se diffuse petit-Ć -petit lĆ  où rĆØgne la violence. Ainsi, comme la pluie lĆ©gĆØre qui pĆ©nĆØtre doucement dans la profondeur de la terre… Ā»

SaintetƩ de peuple

SaintetƩ de peuple

Maria Voce

Ā« Chiara Lubich Ć©tait une jeune fille de vingt-trois ans qui recherchait un idĆ©al de vie et l’avait trouvĆ© en Dieu. C’est pour cette raison qu’elle avait choisi de vivre entiĆØrement l’Ɖvangile. De ce choix, elle avait compris qu’un changement pouvait survenir en elle et autour d’elle. C’est pourquoi elle s’est lancĆ©e dans cette rĆ©volution Ć©vangĆ©lique. […] Chiara Lubich nous a montrĆ© un chemin de saintetĆ© qui, en ce moment, est examinĆ© par l’Ɖglise qui Ć©tudie son Ć©ventuelle canonisation. Mais ce n’est pas tout. Chiara nous a fait comprendre que la saintetĆ© se construit en faisant la volontĆ© de Dieu, moment par moment ; que la saintetĆ© n’est pas une question d’extase, de miracles ou de choses extraordinaires. En faisant la volontĆ© de Dieu, Ć  chaque instant, tout le monde peut y parvenir. Dans nos Statuts il est Ć©crit, comme premier but gĆ©nĆ©ral, la “perfection de la charitĆ©”. Mais cette perfection, qui est la saintetĆ©, on y arrive moment par moments dans la volontĆ© de Dieu qui est diffĆ©rente pour chacun. Par exemple pour une mĆØre de famille il est bon d’être maman dans une famille, pour un Ć©tudiant il est bon de faire l’Ć©tudiant, mais cela peut nous conduire Ć  la perfection de la charitĆ©. Il me semble que c’est un message toujours d’actualitĆ©, qui entraĆ®ne les personnes, car il ne s’agit pas d’une saintetĆ© extraordinaire, faite d’images ou de culte, mais il s’agit de construire, instant par instant, une relation avec Dieu et avec les autres, dans l’amour. C’est le premier aspect fondamental. Le second aspect est que cette saintetĆ© doit servir les autres. Ce n’est pas une saintetĆ© qui est une fin en soi, parce qu’aucun d’entre nous ne vit pour lui-mĆŖme. Dieu nous a crƩƩs et rachetĆ©s ensemble. JĆ©sus est venu sur terre pour nous racheter tous, pour ĆŖtre son peuple, l’Église, Corps du Christ. C’est pourquoi il veut que cette saintetĆ© s’Ć©tende Ć  toute l’humanitĆ©. Chiara nous laisse un message qui est celui de nous ouvrir Ć  tous, non pas pour regarder l’autre comme s’il Ć©tait diffĆ©rent de nous, mais l’autre comme s’il Ć©tait notre frĆØre. Et ce “chacun” signifie la personne de la mĆŖme patrie ou d’une autre patrie, le chrĆ©tien ou le non-chrĆ©tien, le croyant ou le non-croyant, celui qui comprend et accepte ce que je dis et celui qui me combat, car mĆŖme la personne qui me combat est un frĆØre. C’est ce que Chiara nous a enseignĆ© en le vivant personnellement, en ayant un cœur capable d’accueillir chacun comme s’il Ć©tait unique au monde, que ce soit un chef d’Ɖtat ou un enfant, un parent ou le leader d’une autre Eglise ou d’une autre religion. Chiara avait le mĆŖme amour pour tout le monde. C’est lĆ , je crois, le message le plus important, aujourd’hui encore, alors que nous voyons rĆ©apparaĆ®tre les tensions, la violence, l’Ć©goĆÆsme et l’indiffĆ©rence rĆ©ciproques. Construire un monde qui, animĆ© par l’Ɖvangile, puisse devenir le monde de la fraternitĆ©, de l’authentique famille humaine Ā».