Mouvement des Focolari
Vers la rencontre mondiale des familles Ć  Dublin

Vers la rencontre mondiale des familles Ć  Dublin

Brenda Drumm

Le Pape sera prĆ©sent avec les familles rĆ©unies Ć  Dublin les 25 et 26 aoĆ»t. Il est l’hĆ“te le plus attendu. En rĆ©alitĆ©, Ć©crit Brenda Drumm dans un long article publiĆ© par l’Observateur Romain, la Rencontre mondiale des familles Ā« a eu dĆØs le dĆ©but, la touche personnelle du Pape : c’est lui qui a choisi l’Irlande pour l’accueillir, et a indiquĆ© le thĆØme des travaux :’’L’Évangile de la famille : joie pour le monde’’;et, surtout, il nous a donnĆ© l’exhortation apostolique Amoris laetitia comme document clĆ© avec lequel nous confronter. Et lorsque, le 21 mars, FranƧois nous a annoncĆ© sa venue, le dĆ©bat s’est centrĆ© sur ce que sa visite signifiera pour les fidĆØles, pour les familles et les jeunes, pour l’Église et pour le peuple. Le Pape passera la plupart du temps ici en Irlande, avec les familles, et avec les personnes qui vivent en marge de la sociĆ©tĆ©. Et, toujours avec les familles au centre de ses intentions, il s’est rĆ©servĆ© une pause de priĆØre au sanctuaire mariale de Knock Ā». ReproposĆ© avec la frĆ©quence de tous les trois ans, l’évĆ©nement, qui est organisĆ© par le MinistĆØre du Saint SiĆØge pour les LaĆÆcs, la Famille et la Vie, rĆ©unit des familles du monde entier afin de faire la fĆŖte, de prier, et de rĆ©flĆ©chir ensemble sur l’importance du mariage comme fondement de la vie personnelle, de la sociĆ©tĆ© et de l’Église. La rencontre s’articulera , aprĆØs l’inauguration officielle le 21 aoĆ»t, avec un congrĆØs de trois jours, pendant lesquels il y aura des programmes diversifiĆ©s pour les jeunes et pour les adultes et du spectacle pour les enfants, le tout aboutissant dans le partage d’expĆ©riences de foi avec la prĆ©sence du Pape. La plus grande partie du programme se dĆ©roulera Ć  Dublin, tandis que d’autres Ć©vĆ©nements qui y sont liĆ©s, y compris l’accueil, auront lieu sur tout le territoire irlandais. Le nombre des participants Ć  l’évĆ©nement, selon Drumm, est parlant : Ā« La rĆ©ponse des gens a Ć©tĆ© incroyable. DĆ©jĆ  depuis longtemps, tous les tickets nĆ©cessaires pour les Ć©vĆ©nements au programme ont Ć©tĆ© rĆ©servĆ©s : 37 000 pour le congrĆØs pastoral, 77 000 pour le Festival des familles, 45 000 pour la visite Ć  Notre Dame de Knock, 500 000 pour la messe de conclusion. Nombre Ć  l’intĆ©rieur duquel on peut lire des donnĆ©es intĆ©ressantes : des familles de 116 pays arriveront en Irlande, pour un total d’environ 15 000 participants internationaux ; des milliers de familles convergeront Ć  Dublin, de tout le pays. Ils seront environ 6 000, les jeunes d’âge infĆ©rieur Ć  18 ans, et 10 000, les volontaires engagĆ©s pour assurer la rĆ©ussite de la rencontre. Mais derriĆØre les chiffres, ce sont des personnes : familles du monde entier qui se rĆ©unissent pour cĆ©lĆ©brer leurs joies et pour discuter sur quelques-uns des nombreux dĆ©fis affrontĆ©s dans un monde qui change rapidement Ā». Et il continue : Ā« Le Pape FranƧois sait parfaitement cueillir la rĆ©alitĆ© de la vie de famille d’aujourd’hui, avec les difficultĆ©s de chaque jour. Il comprend que comme parents, nous faisons quotidiennement de notre mieux l’un pour l’autre et pour nos enfants, et comprend aussi que les familles ne sont pas parfaites Ā». Qu’est-ce que la famille pour le Pape FranƧois ? Drumm rappelle : Ā« ā€˜ā€™L’hĆ“pital le plus proche, la premiĆØre Ć©cole pour les jeunes, la meilleure maison pour les personnes Ć¢gĆ©es’’. Et si mĆŖme ā€˜ā€™il arrive que les assiettes puissent voler’’, le Pape nous rappelle ā€˜ā€™combien notre vie de famille serait plus heureuse si nous comprenions l’importance des paroles ā€˜ā€™s’il te plaĆ®t’’, ā€˜ā€™merci’’ et ā€˜ā€™excuse’’. Le Pape reste passionnĆ©ment convaincu que la famille continue Ć  ĆŖtre ā€˜ā€™une bonne nouvelle’’ pour le monde. Il croit que dans les rĆ©alitĆ©s souvent complexes et dĆ©sordonnĆ©es de la vie familiale moderne, la grĆ¢ce et l’amour de JĆ©sus-Christ sont vivants dans une galaxie d’actes quotidiens de gentillesse, de tendresse, de gĆ©nĆ©rositĆ© et de fidĆ©litĆ©, souvent vĆ©cue hĆ©roĆÆquement entre l’immense fragilitĆ© humaine et les bouleversants dĆ©fis sociaux. Dans une sociĆ©tĆ© facilement encline Ć  la violence, la famille continue Ć  tenir ensemble, nos vies et le monde lui-mĆŖme Ā». Les citations de l’article de Brenda Drumm, responsable mĆ©dias et communication de l’IMF 2018, sont tirĆ©es de l’Observateur Romain, du 27 juillet 2018, page 8.

Ɖvangile vĆ©cu :’’Je t’ai aimĆ© d’amour Ć©ternel’’

Le plus petit Une voisine, peinĆ©e par les difficultĆ©s scolaires de son enfant, ne savait pas comment faire pour l’aider Ć  rĆ©aliser ses devoirs. Pour travailler, en effet, elle quittait la maison Ć  5:30 du matin et revenait seulement le soir. Je lui ai alors proposĆ© de le dĆ©poser chez moi pour qu’il Ć©tudie avec mon fils. Ce n’était pas facile car je devais aussi aider mon autre fils plus grand et garder le petit d’à peine un an. Mais j’ai Ć©tĆ© heureuse de pouvoir aider quelqu’un. M.M. – Venezuela Fabrique d’armes J’avais finalement trouvĆ© un travail, dans une usine dotĆ©e de systĆØmes de sĆ©curitĆ© sophistiquĆ©s. J’étais incrĆ©dule et je considĆ©rais dĆ©sormais que nos problĆØmes Ć©taient finalement rĆ©solus. AprĆØs peu de temps, j’ai appris quelque chose qu’on m’avait tenu secret : cette usine construisait des armes. Ils me demandĆØrent si j’avais des problĆØmes de conscience et d’une faƧon dĆ©sinvolte, j’ai rĆ©pondu que non. Je n’allais quand mĆŖme pas rĆ©soudre moi, ce problĆØme, et en plus, renoncer Ć  ce travail signifiait pour moi retourner dans les rues Ć  la recherche d’un emploi. Mais je n’étais pas en paix avec moi-mĆŖme. En en parlant avec ma femme et avec quelques amis, je compris quel Ć©tait le choix que je devais faire. Tandis que je rentrais Ć  la maison, Ć  nouveau chĆ“meur, je pleurais sans m’arrĆŖter, mais au fond de l’âme, il y avait aussi une joie insolite. J’avais mis au premier plan mon ā€˜ĆŖtre chrĆ©tien’, et donc, homme de paix. Je n’aurais jamais imaginĆ© que quelques temps aprĆØs, on allait m’offrir la possibilitĆ© d’un autre travail, gratifiant et surtout, en accord avec ma conscience. D.R. – Italie Avec une Ć¢me diffĆ©rente Notre fils Ć©tait rentrĆ© d’une pĆ©riode de vacances vĆ©cues d’une maniĆØre que nous ne pouvions approuver en tant que parents. Nous avons dĆ©cidĆ© de parler avec lui aprĆØs le repas du soir, dĆ©cidĆ©s de lui dire que : ou bien il changeait son style ou il devait quitter la maison. Pendant toute la journĆ©e, je me suis demandĆ© si cet ultimatum Ć©tait vraiment donnĆ© pour son bien. J’en ai aussi parlĆ© avec des amies, et le doute grandissait. Peut-ĆŖtre, fallait-il savoir attendre, mettre plus d’amour dans notre relation, comme JĆ©sus nous l’enseigne. AprĆØs en avoir parlĆ© avec mon mari, on s’est mis dans une disposition diffĆ©rente, avec une Ć¢me diffĆ©rente, non plus pour imposer notre position, mais pour l’écouter. Nous sommes restĆ©s longtemps ensemble et nous nous sommes sentis libres de lui dire tout ce que nous pensions. Il nous a Ć©coutĆ©s jusqu’au bout, et mĆŖme s’il ne partageait pas nos idĆ©es, il nous a communiquĆ© toutes ses difficultĆ©s. Nous avons remerciĆ© Dieu de nous avoir guidĆ©s. C.W. – Autriche Un type suspect Dans le village dans lequel nous nous sommes transfĆ©rĆ©s pour le travail, nous ne connaissons personne. Mes collĆØgues me disent que surtout, je ne dois faire confiance Ć  personne, car les gens qui y vivent sont peu recommandables. Mon mari, avec son caractĆØre extraverti, commence vite Ć  parler avec plusieurs personnes, en particulier, avec un monsieur qu’il rencontre chaque jour chez le marchand de journaux. Les collĆØgues, de nouveau, me mettent en garde, et me disent que cette personne, en particulier, a eu de sĆ©rieux problĆØmes avec la justice. Peu de jours aprĆØs, notre fille tombe malade et sa santĆ© se dĆ©tĆ©riore vite.Je me sens perdue. A ce moment-lĆ , mon mari se souvient que ce monsieur rencontrĆ© chez le libraire, lui avait donnĆ© un feuillet où Ć©taient indiquĆ©s tous les numĆ©ros d’utilitĆ© publique, l’hĆ“pital compris, le mĆ©decin et le pharmacien. Tout est devenu facile, grĆ¢ce au feuillet du ā€˜ā€™type suspect’’. Pour moi, cela a Ć©tĆ© une leƧon impressionnante : l’amour envers le prochain vient avant tout prĆ©jugĆ©. L.S. – Italie

Le pardon d’Assise

Selon la tradition, une nuit de juillet 1216, Saint FranƧois demanda Ć  Dieu le pardon des fautes de ceux qui, repentis, se seraient rendus Ć  la ā€˜ā€™Portioncule’’. Le Pape Onofrio III Ć©tablit le ā€˜ā€™Pardon d’Assise’’ dans la journĆ©e du 2 aoĆ»t, aujourd’hui Ć©tendu Ć  toutes les Ć©glises paroissiales dispersĆ©es dans le monde, ainsi que les Ć©glises franciscaines. Le 1er aoĆ»t, il y aura la cĆ©lĆ©bration d’ ā€˜ā€™ Ouverture du Pardon’’ (Ć  partir de 12 heures le 1er aoĆ»t et jusqu’à 24 heures le 2 aoĆ»t). S’ensuivra la traditionnelle VeillĆ©e du soir, avec procession ā€˜ā€™aux flambeaux’’. (avec des torches) Les jeunes de la XXXVIII Marche Franciscaine, issus de toutes les rĆ©gions d’Italie et de quelques pays Ć©trangers, franchiront la porte de la ā€˜ā€™Portioncule’’ aprĆØs avoir marchĆ© pendant plus d’une semaine, guidĆ©s par le thĆØme ā€˜ā€™Avec un nom nouveau’’. Enfin, la Place de la Basilique sera le lieu de cinq Ć©vĆ©nements/spectacles (Gloriosus Francisco avec Michele Placido, Concert de l’Orchestre symphonique russe, En voyage avec Marie, Concert du Pardon de la Fanfare de la Gendarmerie du Vatican, le ballet Les deux voies).

United World Project

United World Project

Ā« Nous vivons dans un monde qui est vĆ©ritablement devenu un village : complexe et nouveau, mais un village. L’humanitĆ© vit aujourd’hui comme si elle Ć©tait un petit groupe. Et, s’il en est ainsi, elle pourrait vivre, rĆ©ellement, la fraternitĆ©. Mais comment la faire fleurir ? Ā». Chiara Lubich Prends connaissance du nouveau site web : www.unitedworldproject.org Avec de nouveaux contenus : Watch, Workshop, Network Ā« UWP, organisĆ© par New Humanity, veut contribuer Ć  rĆ©aliser le monde uni, en cartographiant, organisant et en mettant sur les rĆ©seaux sociaux, les bonnes pratiques, les processus, les initiatives personnelles et collectives, les actions petites ou grandes, quotidiennes ou extraordinaires qui contribuent Ć  faire du monde un lieu de paix, plus fraternel et uni Ā» rĆ©cite-t-il dans ses objectifs. Entre dans le rĆ©seau de United World Project !

ā€˜ā€™Life Directions’’

ā€˜ā€™Life Directions’’

BasĆ© sur la question’’qu’est-ce que je fais dans ma vie ?’’, un des sept workshop qui ont eu lieu Ć  la suite du Genfest, a affrontĆ© le thĆØme des choix de vie, de la propre ā€˜ā€™Life Direction’’. Ā« La construction de ce workshop – racontent les organisateurs, adultes, avec un groupe de jeunes de diffĆ©rents coins du monde – avait dĆ©jĆ  commencĆ© depuis fĆ©vrier dernier avec les rencontres via Skype : une expĆ©rience vĆ©ritablement Ć©difiante, assumĆ©e par tous avec sĆ©rieux, responsabilitĆ© et crĆ©ativitĆ© Ā». Ā« En arrivant Ć  Tagaytay, et se connaissant personnellement, nous nous sommes rendu compte de combien notre attente Ć©tait Ć©levĆ©e. Les nombres attendus au workshop Ć©taient aussi Ć©levĆ©s : sur les 1000 inscrits aux sept ateliers, 250 jeunes avaient choisi Life Direction. Issus de diffĆ©rents pays du monde, on parlait 16 langues diffĆ©rentes Ā». L’exĆ©cution du programme, rapide et graduelle, vers des contenus toujours plus ā€˜ā€™profonds’’ et dans lesquels les expĆ©riences Ć©taient le facteur principal, a Ć©tĆ© portĆ©e de l’avant par les jeunes de la citĆ©-pilote asiatique et le fil conducteur Ć©tait le ā€˜ā€™slogan quotidien ā€˜ā€™ : une pensĆ©e Ć  mettre en pratique tout au long de la journĆ©e. Ā« Le premier jour a dĆ©butĆ© avec ā€˜ā€™Open your heart’’ : une invitation Ć  ouvrir le cœur Ć  la vraie joie, en cherchant Ć  enlever tout ce qui peut empĆŖcher de vivre avec intensitĆ© le moment prĆ©sent. Quatre expĆ©riences ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es de maniĆØres diffĆ©rentes, des situations diffĆ©rentes, sur le thĆØme du bonheur trouvĆ© grĆ¢ce Ć  l’amour vĆ©cu, ou dĆ©couvert aprĆØs une reprise suite Ć  un Ć©chec ou, encore dans des situations douloureuses et difficiles. L’échange en petits groupes a donnĆ© l’occasion de vĆ©rifier ce qui avait Ć©tĆ© intĆ©grĆ© en profondeur ainsi que les questions et attentes que chacun portait en lui Ā». Ā« Le deuxiĆØme jour – continuent-ils -, le slogan Ć©tait ā€˜ā€™What is the call’’ (quel est l’appel) au cours duquel une participation plus active nous a Ć©tĆ© demandĆ©e lors de la prĆ©sentation du sens de ā€˜ā€™l’appel’’ avec un langage comprĆ©hensible pour pouvoir ĆŖtre accueilli, en l ā€˜associant Ć  trois paroles clĆ©s : comprendre, Ć©couter, choisir. Et donc, l’histoire avec Dieu de cinq personnages bibliques : Samuel, le jeune homme riche, le fils prodigue, Marie et Pierre. Un couple mariĆ©, un religieux, quelqu’un d’engagĆ© dans le monde professionnel et une focolarine ont Ć©tĆ© interviewĆ©s Ć  propos de ces trois paroles clĆ©s. Ā« En groupes plus petits, on a pu approfondir le sens de chacun de ces appels, en interagissant aussi avec des questions et rĆ©ponses Ā». Ā« Le troisiĆØme jour, on visait haut avec le slogan : ā€˜ā€™Aim high’’. Nous avons laissĆ© la parole Ć  Chiara Lubich qui raconte aux jeunes de Barcelone en 2002, l’appel qu’elle a suivi. Les questions, cette fois-ci Ć©crites, affluaient dans la boite mise Ć  la disposition et ont Ć©tĆ© la matiĆØre sur base de laquelle on a animĆ© l’aprĆØs-midi, avec encore des interviews Ć  nos invitĆ©s : chacun soulignait la beautĆ© de sa propre vocation dans l’optique de l’unique appel Ć  l’amour. Une heure et demie qui a passĆ© si vite ! Ā» Ā« Pendant ces quatre jours – Ć©crivent des adultes – nous avons vu des jeunes ayant la soif d’un rapport avec Dieu, en profonde recherche, ouverture et Ć©coute. Aussi pleins de souffrances, de doutes et de peurs, tout dans un climat de grande simplicitĆ© et sĆ©rĆ©nitĆ©. Nous avons senti que quelque chose de nouveau s’opĆ©rait : une expĆ©rience de lumiĆØre, qui a ouvert une nouvelle voie de dialogue avec les jeunes sur l’appel Ć  une vocation radicale Ā». Quelques impressions des participants : Ā« C’était vraiment cela dont j’avais besoin Ć  ce moment-ci de ma vie. Vivre le moment prĆ©sent, ouvrir mes portes, faire des pas radicalement au-delĆ  de nous-mĆŖmes, c’est ce que j’emporte avec moi Ā». Ā« Les jeunes qui ont racontĆ© leur choix Ć  suivre JĆ©sus d’une maniĆØre complĆØte, m’a donnĆ© le courage de faire des choix seulement par amour Ā». Ā« Pour moi, c’était important de comprendre comment rĆ©pondre Ć  l’appel : comprendre (que Dieu m’aime), Ć©couter (la voix intĆ©rieure) et dĆ©cider (Ć  suivre JĆ©sus). Je suis trĆØs heureux de cette expĆ©rience. Merci ! Ā»

JournĆ©e de l’amitiĆ©

Ils sont plus de 50, les pays qui ont dĆ©cidĆ© de faire propre, la ā€˜ā€™JournĆ©e internationale de l’amitié’’, instituĆ©e par l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 2011 et cĆ©lĆ©brĆ©e le 30 juillet de chaque annĆ©e, ou, dans certains pays parmi lesquels l’Inde, le NĆ©pal et le Bangladesh, dans les jours qui suivent immĆ©diatement la date. L’objectif de la journĆ©e est celui d’encourager les gouvernements, les associations et les groupes, Ć  favoriser, selon la culture et les habitudes locales, toute forme d’amitiĆ©, de solidaritĆ©, de confiance, de comprĆ©hension rĆ©ciproque et de rĆ©conciliation, avec la conviction que de tels sentiments peuvent contribuer activement Ć  la paix entre les peuples et nations. En particulier, les Nations Unies encouragent les jeunes, en tant que futurs leaders, Ć  s’engager dans les activitĆ©s communautaires qui incluent des cultures diffĆ©rentes afin de promouvoir la comprĆ©hension internationale et le respect de la diversitĆ©. Ce n’est pas un encouragement lancĆ© Ć  vide, si on peut en juger par l’adhĆ©sion enthousiaste de milliers de jeunes au message d’amitiĆ© et d’unitĆ© ā€˜ā€™Au-delĆ  de toute frontiĆØre’’ lancĆ© rĆ©cemment dans les Genfest de Manille et de plusieurs autres pays du monde.

Parole de vie d’aoĆ»t 2018

Le prophĆØte JĆ©rĆ©mie est envoyĆ© par Dieu au peuple d’IsraĆ«l, qui vit la douloureuse expĆ©rience de l’exil Ć  Babylone et a perdu tout ce qui reprĆ©sentait son identitĆ© et son Ć©lection : la terre, le temple, la loi… La parole du prophĆØte dĆ©chire cependant ce voile de douleur et de dĆ©sarroi. Certes IsraĆ«l s’est montrĆ© infidĆØle au pacte d’amour avec Dieu, mais voici l’annonce d’une nouvelle promesse de libertĆ©, de salut, d’une alliance renouvelĆ©e que Dieu, dans son amour Ć©ternel et jamais rĆ©voquĆ©, prĆ©pare pour son peuple. Ā« D’un amour Ć©ternel je t’ai aimĆ©, aussi t’ai-je maintenu ma faveur Ā» Le caractĆØre Ć©ternel et irrĆ©vocable de la fidĆ©litĆ© de Dieu est insĆ©parable de son amour. PĆØre de chaque crĆ©ature humaine, il est le premier Ć  aimer et Ć  s’engager pour toujours. Sa fidĆ©litĆ© touche chacun de nous et nous permet de jeter en lui chacune de nos prĆ©occupations. N’est-ce pas grĆ¢ce Ć  cet Amour Ć©ternel et patient que nous pouvons nous aussi grandir et approfondir notre relation avec lui et avec les autres ? MalgrĆ© notre sincĆ©ritĆ©, combien sommes-nous conscients de l’instabilitĆ© de notre engagement Ć  aimer Dieu et nos frĆØres ! Cependant sa fidĆ©litĆ© pour nous est gratuite, elle vient toujours au-devant de nous, sans tenir compte de ce que nous avons fait. Dans cette certitude joyeuse, nous pouvons lever les yeux de notre horizon limitĆ©, nous remettre chaque jour en chemin et devenir tĆ©moins nous aussi de cette tendresse qui Ć©voque pour nous celle d’une mĆØre. Ā« D’un amour Ć©ternel je t’ai aimĆ©, aussi t’ai-je maintenu ma faveur Ā» Ce regard de Dieu sur l’humanitĆ© fait naĆ®tre aussi un grand dessein de fraternitĆ©, qui trouvera en JĆ©sus son plein accomplissement. En effet, il a tĆ©moignĆ© de sa fidĆ©litĆ© Ć  l’amour de Dieu par la parole, mais surtout par l’exemple de toute sa vie. Il nous a ouvert la voie pour imiter le PĆØre dans l’amour envers tous (Mt 5,43ss). Il nous a dĆ©voilĆ© que la vocation de chaque ĆŖtre humain est de contribuer Ć  l’édification de relations d’accueil et de dialogue. Comment vivrons-nous la Parole de vie de ce mois ? Chiara Lubich nous invite Ć  avoir un cœur de mĆØre : Ā« Une mĆØre accueille sans cesse, elle aide sans cesse, elle espĆØre toujours, elle couvre tout […]. L’amour d’une mĆØre en effet est semblable Ć  la charitĆ© du Christ, dont parle l’apĆ“tre Paul. Si nous avons un cœur de mĆØre ou, plus prĆ©cisĆ©ment, si nous nous proposons d’avoir le cœur de la MĆØre par excellence, Marie, nous serons toujours prĆŖts Ć  aimer les autres, en toutes circonstances, donc Ć  garder vivant en nous le RessuscitĆ© […]. PrĆŖts Ć  aimer non seulement les chrĆ©tiens, mais aussi les bouddhistes, les hindouistes, les musulmans, etc., ainsi que les hommes de bonne volontĆ©, tout homme qui habite sur cette terre 2 Ā« D’un amour Ć©ternel je t’ai aimĆ©, aussi t’ai-je maintenu ma faveur Ā» Une jeune Ć©pouse qui a commencĆ© Ć  vivre l’Évangile en famille raconte : Ā« J’ai rencontrĆ© une joie comme jamais je n’en avais Ć©prouvĆ©e et j’ai eu le dĆ©sir de faire dĆ©border cet amour au- delĆ  de chez moi. Je me rappelle, par exemple, avoir couru Ć  l’hĆ“pital rendre visite Ć  l’épouse d’un collĆØgue, qui avait tentĆ© de se suicider. Bien qu’au courant de leurs difficultĆ©s, mes propres soucis m’avaient empĆŖchĆ©e de les aider. Et voilĆ  que je ressentais comme mienne sa souffrance ! Je n’ai pas eu de rĆ©pit tant qu’a durĆ© la situation qui l’avait poussĆ©e Ć  ce geste. Un tel Ć©pisode a marquĆ© pour moi le dĆ©but d’un changement de mentalitĆ©. Il m’a fait comprendre que, si j’aime, je peux ĆŖtre, pour chacune des personnes que je cĆ“toie, un reflet, bien petit certes, mais un reflet de l’amour mĆŖme de Dieu. Ā» Et si nous aussi, soutenus par l’amour fidĆØle de Dieu, nous nous mettions dans une telle disposition intĆ©rieure face Ć  tous ceux que nous rencontrons dans notre journĆ©e ? Letizia Magri __________________________________________

  1. Bible de JƩrusalem.
  2. D’aprĆØs Chiara LUBICH, Cercando le cose di lassù, Rome 19925, 41,42.

Marie, femme au foyer

Ā« La femme de Nazareth, une femme au foyer, est un Ć©norme dĆ©fi pour nous : cela nous pousse Ć  nous Ć©loigner d’une spiritualitĆ© basĆ©e sur l’attrait de l’extraordinaire pour trouver une mystique du quotidien. D’imaginations thĆ©oriques Ć  une rĆ©alitĆ© palpable dans la simplicitĆ© du quotidien… Dieu parcourt ce chemin-lĆ  Ā». (Ermes Ronchi: Les questions nues de l’évangile, p. 176) ā€œ… Nous avons vraiment besoin de la maison. La maison est trĆØs importante. […] elle doit ĆŖtre entretenue comme Marie entretenait sa maison, qui accueillait rien de moins que JĆ©sus. Donc, ce que nous faisons doit ĆŖtre en harmonie avec Lui qui Ć©tait le Verbe de Dieu, Il est la beautĆ© de Dieu, l’irradiation, il est la gloire, gloire qui veut dire l’irradiation de Dieu. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer, pour ainsi dire, Dieu comme un soleil qui se couche, et les rayons qui en sortent sont le Verbe, et donc le Verbe de Dieu fait chair est JĆ©sus. Alors Il est vraiment la gloire, donc le maximum de la beautĆ©, de la splendeur. Ainsi, Marie, […] cette maison, […] elle savait bien l’entretenir, de maniĆØre que JĆ©sus soit bien accueilli. […] Notre vocation, qui est une vocation mariale, est celle de la maison. On ne comprend pas Marie si elle n’est pas femme au foyer, en plus d’être siĆØge de la sagesse, et donc quelqu’un qui sait entretenir une maison Ā». (Chiara Lubich, Loppiano, 30 mai 1996, inauguration de la maison Gen) ā€œLa maman est plus objet d’intuition du cœur que de spĆ©culation de l’intelligence, elle est plus poĆ©sie que philosophie, parce que trop rĆ©elle et profonde, proche du cœur humain. Il en est de mĆŖme pour Marie, la MĆØre des mĆØres, dont la somme de toutes les affections, les bontĆ©s, les misĆ©ricordes des mĆØres de la terre ne rĆ©ussit pas Ć  l’égaler. Marie est pacifique comme la nature, pure, sereine, limpide, modĆ©rĆ©e, belle […]. Elle est forte, vigoureuse, ordonnĆ©e, constante, inflexible, riche d’espĆ©rance. Marie est trop simple et trop proche de nous pour ĆŖtre Ā« contemplĆ©e Ā». […] Elle attire le divin sur la terre tout doucement comme un plan inclinĆ© qui descend de la hauteur vertigineuse des Cieux jusqu’à la petitesse infinie des crĆ©atures Ā». (Chiara Lubich, Desseins de lumiĆØre, pp. 84,85)

Animateurs pastoraux

Ā« Nous avons vĆ©cu ici Ć  Loppiano – Ć©crivent les organisateurs – des journĆ©es spĆ©ciales lors de la premiĆØre Ć©cole pour animateurs pastoraux. Nous sommes au nombre de 75, issus de diffĆ©rentes rĆ©gions italiennes, et d’une reprĆ©sentation d’AmĆ©rique latine et du Rwanda Ā». Ɖglise locale: communion et mission – Parcours pastoraux Ć  la lumiĆØre de l’Evangelii Gaudium, a Ć©tĆ© le titre choisi pour le cours qui s’est dĆ©roulĆ© du 15 au 21 juillet dans la citĆ©-pilote internationale de Loppiano (Italie), organisĆ© par le Mouvement des Focolari avec le Centre Evangelici Gaudium (CEG) , laboratoire de formation, d’étude et de recherche, de l’Institut universitaire Sophia (IUS). Ā« Nous avons Ć©tĆ© Ć©tonnĆ©s par l’effet que cette proposition a produit sur les participants : que ce soit pour le partage profond et mĆ»r des expĆ©riences ecclĆ©siales de chacun ou pour les rĆ©ponses que la spiritualitĆ© de l’unitĆ© offre, que ce soit pour leurs besoins ou pour la prĆ©sence spirituelle de ā€˜ā€™JĆ©sus MaĆ®tre’’ qui a illuminĆ© l’expĆ©rience pastorale Ā». Ā« De qualitĆ© et consistantes – continuent-ils – ont Ć©tĆ© les interventions des confĆ©renciers, fruits d’une Ć©laboration commune et en syntonie les uns avec les autres. Les ateliers interactifs de l’aprĆØs-midi ont proposĆ©, ensuite, des mĆ©thodes adaptĆ©es, mises Ć  notre disposition afin de concrĆ©tiser les contenus qui ont Ć©tĆ© proposĆ©s Ā». L’école avait pour objectif celui de proposer des outils thĆ©oriques et pratiques Ć  ceux qui sont engagĆ©s Ć  rendre la spiritualitĆ© des Focolari ā€˜ā€™visible et expĆ©rimentable’’ dans les articulations de l’Église italienne, conscients qu’il ā€˜ā€™s’agit d’un don que l’Esprit a donnĆ© Ć  Chiara Lubich pour l’Église entiĆØre de notre temps’’. En guise d’ouverture, il y a eu une riche introduction Ć  la ā€˜ā€™mĆ©thode trinitaire’’de l’athĆ©nĆ©e de Loppiano, Ć  charge de Mgr. Piero Coda, directeur de l’Institut, et un thĆØme programmatique de S.E. le Cardinal Giuseppe Petrocchi, PrĆ©sident du CEG, intitulĆ© Protagonistes dans la vie du diocĆØse et des paroisses. Le commentaire d’un participant : ā€˜ā€™Magnifique, l’analyse du nĆ©o cardinal. Chaque concept suscitait des visages, des Ć©motions… Je crois avoir absorbĆ© une certaine mentalitĆ© humaine, surtout en ce qui concerne l’annonce par la parole. Avec l’excuse de respecter la libertĆ© d’autrui, je me cache et je prive les autres du grand don que j’ai reƧu. Le Cardinal Petrocchi nous a parlĆ© avec force et dans son analyse, nous sentions toute la passion pour l’Église, pour l’humanitĆ©, et le secret pour contribuer Ć  la renouveler’’. D’autres importantes interventions ont Ć©tĆ© prĆ©sentĆ©es par Mgr. Vincenzo Zani, secrĆ©taire de la CongrĆ©gation de l’Éducation chrĆ©tienne et par le professeur Vincenzo Buonomo, recteur magnifique de l’UniversitĆ© du Latran. ā€˜ā€™La confĆ©rence de Mgr. Zani – commente un jeune – m’a beaucoup Ć©clairĆ©. Il faut un projet : la Parole, se mettre Ć  l’école de ā€˜ā€™JĆ©sus MaĆ®tre’’, vivre des relations nouvelles, expĆ©rimenter la dimension communautaire de l’Église, la dimension du dialogue qui gĆ©nĆØre la fraternitĆ© universelle’’. D’autres commentaires :’’ IntĆ©ressante cette Ć©cole afin de redĆ©couvrir la valeur de la Parole incarnĆ©e et renouveler les structures humaines de l’Église’’. ā€˜ā€™Notre vie missionnaire passe Ć  travers la charitĆ© vĆ©cue, et donc, en la voyant, d’autres dĆ©sirent y participer’’. ā€˜ā€™Belle et exhaustive la partie thĆ©orique de cette Ć©cole. Aujourd’hui, troisiĆØme jour, je suis allĆ©e en crise, aprĆØs un examen de conscience pour ce que je me propose souvent de faire et que je ne rĆ©ussis pas Ć  faire. Donc c’est une crise constructive’’. ā€˜ā€™Je sens la nĆ©cessitĆ© que tous nous puissions avoir cette formation pour que notre ā€˜agir’ soit encouragĆ© par ce type de connaissance’’. Le cours se poursuivra avec une deuxiĆØme partie qui se dĆ©roulera la premiĆØre moitiĆ© d’octobre auprĆØs de quelques Ć©glises particuliĆØres, lĆ  où sont en cours des expĆ©riences significatives. Gustavo ClariĆ”

Humanae vitae a 50 ans

Ā« Cinquante annĆ©e aprĆØs la publication, l’encyclique Humanae vitae de Paul VI se prĆ©sente aux yeux des hommes d’aujourd’hui, complĆØtement diffĆ©remment: en 1968, c’était un document courageux – et donc controversĆ© – qui allait contre l’air du temps, celui de la rĆ©volution sexuelle, pour rĆ©aliser ce qui Ć©tait fondamental, une contraception sĆ»re et aussi la possibilitĆ© d’avorter. C’était aussi l’époque dans laquelle les Ć©conomistes parlaient de ā€˜ā€™bombe humaine’’, c’est-Ć -dire du danger de surpopulation qui menaƧait les pays riches et pouvait diminuer leur prospĆ©ritĆ© Ā», Ć©crit dans le journal ā€˜ā€™L’Avvenire’’, Lucetta Scaraffia. Mais aujourd’hui, le monde a changĆ©, conclut-elle, il faudrait donc la relire avec un regard diffĆ©rent et comme un ā€˜ā€™Ć©vĆ©nement prophĆ©tique’’. L’encyclique a Ć©tĆ© publiĆ©e le 25 juillet 1968, pendant la sixiĆØme annĆ©e du pontificat de Paul VI, suscitant beaucoup de rĆ©actions contrastĆ©es.  

Lettre Ć  Dieu

Ā« Mon Dieu, je me souviens de ces moments, lorsque j’étais plus jeune, au cours desquels je t’écrivais des lettres. C’était des lettres pleines de questions, pour lesquelles je voulais des rĆ©ponses immĆ©diates. J’avais douze ans quand j’ai commencĆ© Ć  voir le monde d’une maniĆØre diffĆ©rente. J’étais nĆ©e dans une belle famille, comme celles qu’on voit dans les films. J’avais une maman prĆ©venante qui se rĆ©veillait tĆ“t le matin pour prĆ©parer le petit-dĆ©jeuner, un papa aimant et deux petites sœurs plus jeunes, toujours heureuses des petites joies de la vie. Mais justement comme dans les films, tout cela un jour, s’est Ć©croulĆ©. A peine rĆ©veillĆ©e, j’ai vu que ma maman n’était pas lĆ . Je m’en souviens clairement, le dimanche Ć©tait un jour de pancake, mon pĆØre allait prĆ©parer le pancake et ma maman allait cuisiner des œufs et du lard. Mais ce jour-lĆ , je vis que mon pĆØre buvait seul, son cafĆ©. Aucun pancake. Pas d’œufs et de lard. Et maman n’était pas lĆ . Papa m’expliqua qu’elle nous avait quittĆ©s. Mes sœurs avaient 8 et 6 ans. Je les ai embrassĆ©es en promettant au ciel que j’aurais fait de mon mieux pour prendre soin d’elles. En ville, tout le monde parlait de nous. Les parents, les enseignants, les enfants, tous faisaient courir des ragots Ć  notre propos. Bien souvent j’aurais voulu contre-attaquer, afin de protĆ©ger mes sœurs, ou simplement pleurer et me lamenter avec toi. ā€˜ā€™Pourquoi ? Pourquoi est-ce arrivĆ© justement Ć  nous ? Je suis bien trop jeune pour affronter tout cela. Dieu, où es-tu ?’’ Mon pĆØre, la personne la meilleure au monde ne mĆ©ritait pas cela. Nous dĆ©mĆ©nageĆ¢mes chez nos grands-parents. Un jour, alors que j’étais Ć  l’école, sur le point de manger avec mes copains de classes, mes sœurs se prĆ©cipitĆØrent vers moi pour me dire que Maman Ć©tait lĆ . Impossible, pensai-je. Je la vis venir vers nous. Elle avait un sac plein de cadeaux pour moi et pour mes sœurs. Je ne savais pas quoi penser. Je l’ignorai. ā€˜ā€™Pourquoi maintenant ? Pourquoi es-tu revenue ? AprĆØs avoir abandonnĆ© ta famille ? Tu penses pouvoir revenir comme Ƨa en arriĆØre ? Et qu’on te pardonne et que nous t’accueillions les bras ouverts ? En pensant que les cadeaux peuvent remplacer tous les moments où tu n’étais pas lĆ  ? Non’’. C’est ainsi que je te demandai, Ć“ Dieu, de m’envoyer tes anges comme messagers . Je ne sais pas comment ni quand, mais je sentais dans mon cœur que tu m’écoutais. Je me souviens que j’avais aussi Ć©crit Ć  Marie. Je lui avais dit que j’avais besoin d’une mĆØre. Et tu m’as vraiment rĆ©pondu. Ce jour arriva quand je parlai avec ma grand-mĆØre. Elle me fit comprendre que je devais aller au-delĆ  de la souffrance que Maman nous avait causĆ©e. JĆ©sus Ć©tait prĆ©sent en elle. Et malgrĆ© toutes les choses laides que nous pouvons faire dans la vie, Son amour pour nous ne changera jamais. MĆŖme si nous tombons et faisons des erreurs, Lui nous aimera toujours, immensĆ©ment. Cela n’a pas Ć©tĆ© facile. j’ai dĆ» libĆ©rer mon cœur et la laisser rentrer, petit-Ć -petit. Nous avons commencĆ© Ć  reconstruire un rapport, et maintenant, ma mĆØre fait Ć  nouveau partie de ma vie. L’amour que j’ai pour ma famille est si grand qu’il y aura toujours de l’espace pour les erreurs et l’acceptation. Je peux ne pas avoir une famille comme dans les films, mais j’ai une histoire qui est rĆ©elle, et elle est meilleure grĆ¢ce Ć  toi, mon Dieu, qui l’a guidĆ©e. Et tu l’as Ć©crite. La vie ne s’arrĆŖte pas lĆ , j’ai encore beaucoup de batailles Ć  surmonter, il y a encore beaucoup de dĆ©fis Ć  relever, mais une chose est certaine, j’ai confiance dans tes plans pour moi. Je pourrais ne pas comprendre tout de suite, mais j’ai cette foi dans mon cœur : tu seras lĆ  toujours pour moi, peu importe comment Ā».

Autriche : approfondir le charisme de l’unitĆ©

La rencontre des Ć©vĆŖques membres du Mouvement des Focolari est en cours Ć  Seggau (Autriche, du 24 juillet au 1er aoĆ»t). 64 Ć©vĆŖques (parmi lesquels des cardinaux de la Curie et des nonces apostoliques) de 31 pays et de quatre continents, vivront ā€˜ā€™quelques jours d’expĆ©rience d’Église universelle entre Ć©vĆŖques en Styrie’’, lit-on dans un communiquĆ© publiĆ© sur le site du diocĆØse autrichien. C’est l’évĆŖque Wilhelm Krautwaschl qui accueille la rencontre. ā€˜ā€™La tradition de ces rencontres Ć©piscopales a dĆ©butĆ© il y a des dĆ©cennies, lorsque la fondatrice du Mouvement des Focolari, Chiara Lubich ( 1920 – 20018), invitait en Suisse, pendant l’étĆ© pour quelques jours, quelques Ć©vĆŖques liĆ©s au Mouvement’’ lit-on dans la note. Ce fut alors le dĆ©funt Ć©vĆŖque d’Aix-la-Chapelle, Mgr. Hemmerle, qui mit en route et fut modĆ©rateur de ces rencontres qui ont ā€˜ā€™un caractĆØre dĆ©libĆ©rĆ©ment privé’’ et qui se dĆ©roulent chaque annĆ©e mais dans des lieux diffĆ©rents. Le but de la rencontre est celui d’ ā€˜ā€™approfondir le charisme de l’unitĆ©, cultiver les Ć©changes entre Ć©vĆŖques au niveau mondial et passer quelques jours en communion fraternelle’’. Samedi 28 juillet, l’évĆŖque Krautwaschl cĆ©lĆ©brera avec les confrĆØres dans l’épiscopat, une messe dans la basilique de Seckau, ā€˜ā€™Ć  laquelle sont invitĆ©s tous ceux qui dĆ©sirent y participer’’. En Autriche, le Mouvement compte 1300 membres et plus de 20 mille sympathisants. Source : AgenSir

Lettres des premiers temps 1943-1949

Lettres des premiers temps 1943-1949

Ce livre regroupe une cinquantaine de lettres Ć©crites par Chiara Lubich, entre 1943 et 1949. Pour la plupart inĆ©dites en franƧais, ces lettres rĆ©digĆ©es par une jeune institutrice dĀ’Italie du Nord, en pleine tourmente de la seconde guerre mondiale, sĀ’adressent Ć  des jeunes filles et jeunes hommes de son Ć¢ge, aux membres de sa famille, Ć  des prĆŖtres et religieuxĀ… ƀ tout un ensemble de personnes avec qui elle entretient une relation profonde pour leur communiquer la grande dĆ©couverte de sa vie : Ā« Dieu mĀ’aime immensĆ©ment, et il en est de mĆŖme pour toi Ā». Compte tenu de la gravitĆ© des circonstances, Chiara Lubich comprend trĆØs vite que cet amour est celui du Fils de Dieu qui atteint toute sa mesure dans le cri : Ā« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mĀ’as-tu abandonnĆ© ? Ā» Son langage est donc celui dĀ’une jeune femme amoureuse de Dieu qui ne peut que transmettre sa passion. Nouvelle CitĆ©

Personnes, planĆØte et futur

Personnes, planĆØte et futur

Conscients de la crise Ć©cologique et sociale qu’affronte notre planĆØte, des centaines de personnes agissent constamment dans le monde entier afin de trouver des solutions crĆ©atives Ć  ces grands problĆØmes et le font, dans leur quotidien, Ć  travers des actions grandes ou petites. Des actions qui cependant, naissent, grandissent et meurent dans un isolement total. ā€˜ā€™Ensemble, nous pouvons faire beaucoup plus’’ est un des leitmotivs proposĆ©s par Prophetic Economy, une initiative qui essaie de crĆ©er des rĆ©seaux de collaboration entre tous ceux qui dans le propre contexte, travaillent Ć  la faveur du dĆ©veloppement humain, indĆ©pendamment de l’âge, de la nationalitĆ©, de la croyance. L’évĆ©nement principal de Prophetic Economy se tiendra Ć  Castel Gandolfo (Rome), du 2 au 4 novembre 2018. Il concernera des experts dans diffĆ©rents domaines, comme Jeffrey Sachs, Ć©conomiste et essayiste nord-amĆ©ricain, un des plus grands experts mondiaux en matiĆØre de questions environnementales et de dĆ©veloppement durable, ou comme Luigino Bruni, Ć©conomiste italien, coordinateur international du projet Ɖconomie de Communion. Ā« L’expĆ©rience – affirme Florencia Locascio, coordinatrice gĆ©nĆ©rale de Prophetic Economy – s’adresse Ć  toutes les personnes, organisations et entreprises qui sont en train de proposer des solutions durables et crĆ©atives au problĆØme de la pauvretĆ©, de l’inĆ©galitĆ©, de la crise sociale et environnementale que nous sommes en train de vivre. Nous voulons identifier les change-makers, les ā€˜ā€™innovateurs’’, afin de leur donner visibilitĆ© Ā». Durant l’évĆ©nement, en plus du workshop, activitĆ©s d’intelligence collective, Ć©changes et confĆ©rences de personnalitĆ©s et d’experts internationaux, se tiendra la remise des prix du concours ā€˜ā€™Prophetic practices award 2018’’. Un concours qui entend primer, donner visibilitĆ© et mettre en contact des expĆ©riences dĆ©jĆ  existantes d’ ā€˜ā€™Ć©conomie prophĆ©tique’’ toutes ces bonnes pratiques dĆ©jĆ  en cours et qui contribuent au bien commun. Paolo Matterazzo, responsable de la communication de la CommunautĆ© de Nomadelfia, explique : Ā« Les adolescents et les nouvelles gĆ©nĆ©rations ont quelque chose d’important Ć  dire et ils contribuent jusqu’à prĆ©sent avec enthousiasme en apportant des exemples concrets trĆØs stimulants Ā». Les premiers trois vainqueurs du concours recevront une somme d’argent comme prix et seront aussi invitĆ©s Ć  prĆ©senter leurs propres projets durant l’évĆ©nement de novembre. Les dix premiers dans la classification auront aussi l’opportunitĆ© de prĆ©senter leurs bonnes pratiques. L’échĆ©ance du concours est prĆ©vue pour le premier aoĆ»t. Pour plus d’informations consulter le site http://www.propheticeconomy.org Source : United World Project

Project Lia : transformer des vies

Project Lia : transformer des vies

Imaginez dĆ©couvrir dans les chutes de matĆ©riaux, la possibilitĆ© d’une forme nouvelle, dĆ©jĆ  prĆ©sente en puissance, de les transformer en ā€˜ā€™quelque chose’’ de beau, d’utile et de prĆ©cieux, qui n’existait pas auparavant. Ensuite, impliquez dans ce vertueux parcours, des personnes vulnĆ©rables comme, par exemple, les femmes qui, une fois leur peine purgĆ©e en prison, ont des difficultĆ©s Ć  se rĆ©intĆ©grer dans la sociĆ©tĆ©, Ć  trouver un travail et l’autonomie financiĆØre. VoilĆ  en quoi consiste le ā€˜ā€™Project Lia’’, une association sans but lucratif et une entreprise sociale issue de la ville d’Indianapolis (USA). Ā« Chez nous, ces femmes qui veulent se rĆ©insĆ©rer dans la sociĆ©tĆ©, apprennent Ć  crĆ©er des objets de dĆ©coration et des meubles, dans une atmosphĆØre de travail Ć©ducatif, qui est un espace de comprĆ©hension et de respect rĆ©ciproque, où se transforment les matĆ©riaux, mais aussi les vies des personnes, Ć  travers des relations basĆ©es sur la rĆ©ciprocitĆ© et la confiance, Ā» explique Elizabeth Wallin, fondatrice et directrice exĆ©cutive du Project Lia Ā« nous fournissons Ć©galement des opportunitĆ©s Ć©ducatives en matiĆØre financiĆØre, de communication, d’éthique entrepreneuriale, de santĆ© et de bien-ĆŖtre, en plus de promouvoir la participation Ć  la vie communautaire et sociale Ā». D’aprĆØs les statistiques publiĆ©es sur leur site, extraites de donnĆ©es du Bureau of Justice, dans les trois et demie derniĆØres dĆ©cennies, la population carcĆ©rale fĆ©minine des Ɖtats-Unis a augmentĆ© de 700 pour cent. En 1980, elles Ć©taient au nombre de 12.144 femmes sous la juridiction de l’État ou fĆ©dĆ©rale. Chiffres montĆ©s Ć  plus de 100.000 en 2015. Si Ć  ceux-ci, nous ajoutons les dĆ©tenues dans les structures carcĆ©rales locales, en libertĆ© sur parole ou aux arrĆŖts domiciliaires, la somme rejoint et dĆ©passe le million de femmes. Ā« Lorsque ces personnes quittent la prison Ā», continue Elizabeth Wallin, Ā« elles doivent trouver un travail stable et une maison, tout en essayant de renouer les rapports avec leurs propres familles. Si Ć  cela, on ajoute la stigmatisation gĆ©nĆ©rĆ©e par la prison, et la discrimination raciale, il est trĆØs difficile pour elles de rĆ©ussir Ć  se rĆ©intĆ©grer, en excluant le risque de rĆ©cidive Ā». C’est pour cela que, ā€˜Project Lia’ a choisi de consacrer son action aux femmes. En les aidant, on renforce indirectement la famille et la communautĆ© car, selon d’importantes Ć©tudes, ces femmes responsabilisĆ©es pensent ā€˜ā€™communautaire’’, en rĆ©investissant les 90 % de leur revenu dans leurs propres familles. A partir de lĆ , on peut se poser la question : ā€˜ā€™D’où cette idĆ©e a-t-elle trouvĆ© son inspiration ?’’ Ā« Pendant un de mes voyages en Argentine Ā», commence Ć  raconter Elisabeth Ā« j’ai participĆ© Ć  un festival de jeunes ayant pour titre ā€˜ā€™No Te Detengas’’ (en franƧais : ā€˜ā€™Ne te laisse pas entretenir’’). Un festival qui a rĆ©uni plus de 1000 jeunes et qui parle de ces cages dans lesquelles souvent nous nous emprisonnons par peur, par les pressions d’autrui, par des situations de complaisance ou de prĆ©judice. En retournant aux Ɖtats-Unis, je me suis rendu compte que lĆ , les femmes sorties de prison, continuaient Ć  ĆŖtre ā€˜ā€™entretenues’’ par une cage plus grande et systĆ©matique. Pour moi, le Project Lia est une rĆ©ponse Ć  la peur, aux pressions d’autrui, Ć  la complaisance et aux prĆ©judices d’un systĆØme de justice pĆ©nale et d’une sociĆ©tĆ© qui, mĆŖme lorsque la peine a Ć©tĆ© purgĆ©e, continue Ć  ā€˜ā€™entretenir ā€˜ā€™ les ex-prisonniers, sans offrir de possibilitĆ© de rĆ©elle intĆ©gration sociale Ā». Et donc, un projet inclusif, qui vise Ć  construire des ponts de vraie solidaritĆ© sociale. L’unique curiositĆ© qu’il reste Ć  satisfaire, arrivĆ©s lĆ , est le nom : pourquoi justement ā€˜ā€™Lia’’ ? Elisabeth m’explique que : Ā« ’’Lia’’ est le nom d’une femme qui a consacrĆ© toute sa vie Ć  construire des ponts entre les personnes de races, de cultures, de religions, et de background sociaux divers. Son nom complet Ć©tait Lia Brunet, elle Ć©tait de Trente et fut une des premiĆØres compagnes de Chiara Lubich, la fondatrice du Mouvement des Focolari Ā». Lia Brunet, en 1961, rejoignit l’Argentine, où s’élĆØve du cœur de la pampas, la citĆ©-pilote qui aujourd’hui porte son nom. LĆ  où, Ć©galement Elisabeth, a pu expĆ©rimenter l’idĆ©al d’un monde uni. Source: United World Project

Evangile vĆ©cu : ā€œMa grĆ¢ce te suffitā€

A table Un collĆØgue manquait toujours Ć  table. A cause de son caractĆØre agressif, il n’avait pratiquement pas d’amis. Un jour j’ai insistĆ© pour qu’il vienne et en rĆ©ponse, il m’a confiĆ© le drame qu’il vivait avec son fils droguĆ©. Je l’ai Ć©coutĆ© profondĆ©ment, puis il est venu manger avec moi. Les collĆØgues, en voyant la cordialitĆ© avec laquelle nous parlions entre nous, ont alors adoptĆ© une attitude de respect envers lui.Ā Ā  O.F. – Slovaquie Un cadeau Dans le bureau où je travaille j’ai proposĆ© avec une autre collĆØgue, de ramasser de l’argent pour un cadeau Ć  faire Ć  un employĆ© qui devait partir en retraite. Lorsqu’il s’est agi d’acheter le cadeau, la collĆØgue m’a dit qu’il suffisait de dĆ©penser la moitiĆ© de la somme et que nous pouvions nous partager le reste. Je lui ai rĆ©pliquĆ© que cela ne me semblait pas juste, mais elle a ajoutĆ© que c’était l’habitude. Je suis restĆ©e silencieuse, pour lui faire comprendre que je ne pensais pas de la mĆŖme faƧon. Peu aprĆØs elle est venue s’excuser, et depuis ce jour nous sommes devenues des amies.Ā  F.M. – Italie Une rose et une promesse Depuis longtemps je m’occupe de garder ouvert l’oratoire de la paroisse pour que les jeunes aient un endroit où se retrouver en dehors de l’école. Ce n’est pas un engagement minime. Quelquefois ils se disputent entre eux et il n’est pas toujours facile de ramener le calme. Une fois, pour en sĆ©parer deux qui se bagarraient, j’ai reƧu un coup de poing destinĆ© Ć  l’autre. Pris de panique ils se sont enfuis tous les deux. Mais peu de temps aprĆØs, celui qui m’avait frappĆ© involontairement est revenu avec une rose et la promesse d’être meilleur.Ā  F.B. – Suisse Stage Pendant mon stage Ć  l’hĆ“pital je remarque un patient. Je lis sa fiche clinique et j’apprends qu’à cause du diabĆØte, il a subi l’amputation d’un doigt et de la moitiĆ© d’un pied. Malheureusement sa situation s’est aggravĆ©e et les mĆ©decins ont dĆ©cidĆ© de lui amputer toute la jambe. Je prends sa situation Ć  cœur et je dĆ©cide de lui parler de la prochaine opĆ©ration. Il est au dĆ©sespoir, et j’essaie de le consoler. Ā« Regarde – lui dis-je – j’ai un cadeau pour toi, mais ce n’est pas quelque chose de matĆ©riel Ā». Nous lisons ensemble la Parole de vie. Le lendemain, lorsqu’on l’emmĆØne Ć  la salle d’opĆ©ration, il me voit et me dit : Ā« J’ai la foi. Croyons ensemble ! »  C. – Argentine A mi-voix Avec une de mes sœurs, avec qui nous ne nous entendions pas, je voulais rĆ©tablir le rapport, mais je n’en avais pas le courage, alors je ne me dĆ©cidais jamais. Le lendemain d’une nuit plutĆ“t agitĆ©e, je l’ai rencontrĆ©e dans la cuisine et lui ai dit Ā« ciao Ā», mais avec une voix tellement faible, qu’elle n’a pas entendu. J’ai pensĆ© en moi-mĆŖme : Ā« Maintenant je dois le lui rĆ©pĆ©ter plus fort Ā», mais d’un autre cĆ“tĆ© Ā« Mais non, j’en perds ma dignité… Ā». J’ai redit Ā« ciao Ā» d’une voix plus forte. Elle est restĆ©e surprise et nous nous sommes souri.Ā Ā  D.B. – Italie

JƩsus passe et les jeunes le suivent

JƩsus passe et les jeunes le suivent

Ā«Pour suivre JĆ©sus, il faut ĆŖtre jeunes ou se faire jeunes. Il demande mĆŖme de redevenir enfants : chaque jour, chaque moment, en se libĆ©rant de la maladie de la sĆ©nilitĆ© spirituelle. Car si l’esprit vieillit, celui-ci d’une certaine maniĆØre, s’ankylose et donc Ć©tant ainsi, il ne se prĆŖte plus au vol. C’est pour cela qu’il faut toujours renaĆ®tre, recommencer, se faire homme nouveau : JĆ©sus. On dit souvent, comme une chose normale, que la jeunesse de notre temps est sceptique, voire cynique… si c’est vrai, il s’agit peut-ĆŖtre d’une maniĆØre de paraĆ®tre, ou plus vraisemblablement de modes, sous lesquelles pĆØse la dissipation, inhumaine et gigantesque, d’énergies pour fabriquer la mort. Une confusion qui augmente l’ignorance avec laquelle on persiste dans l’erreur, en continuant Ć  introduire dans la vie commune, les explosifs du machiavĆ©lisme des affaires, lourd de ruines. C’est le matĆ©rialisme qui Ć©pouvante ou dƩƧoit ou arrĆŖte cette jeunesse, qui, par nature, rĆ©agit Ć  un train de vie, fait de seuls calculs financiers, de seuls divertissements sensoriels, de seules luttes pour l’estomac… Ceci est leƧon divine de cette crise humaine, sur laquelle nous versons des fleuves de larmes, d’encre et de coca-cola : on ne vit pas sans un absolu. JĆ©sus passe et les jeunes le suivent s’ils le voient : si sa vue n’est pas empĆŖchĆ©e par l’apparition de crĆ©atures humaines, orgueilleuses, c’est-Ć -dire qu’elles se sentent supĆ©rieures aux autres, grĆ¢ce Ć  l’argent ou au pouvoir politique… Les jeunes, s’ils aperƧoivent Ć  peine le visage jeune, pur et divin de JĆ©sus, ils quittent pĆØre et mĆØre, fianƧailles et lucre, confort et flatteries et ils le suivent, d’abord sur les voies de l’apostolat et puis sur celle du calvaire. Ceux-ci veulent le Christ et le Christ crucifiĆ©. Le Christ entier, tout Ć  tous : un unique idĆ©al. Et ils veulent son esprit, qui est la charitĆ© : ce sang divin, qui vainc la mort ; qui est intelligence et sagesse et lien d’ unitĆ©.Ā» Igino Giordani

Le premier pas: accueillir

Le premier pas: accueillir

Aux pieds de deux petites montagnes, au cœur de l’Argentine, La Falda est un village de la province de Córdoba, situĆ© sur une douce pente montagneuse qui fait partie d’un circuit touristique cĆ©lĆØbre de la vallĆ©e de Punilla. C’est lĆ  qu’habitait, il y a quatre ans, la famille Bongiovanni: Esteban et Victoria, avec leurs deux enfants. Puis, Ć  l’improviste, un changement et le dĆ©mĆ©nagement pour San Marcos Sierras, un peu plus au Nord. C’est leur rĆ©ponse, gĆ©nĆ©reuse, Ć  l’appel pour aller vivre au Hogar Sierra Dorada, dans une maison d’accueil pour mineurs qu’ils portent sur leurs jeunes Ć©paules malgrĆ© les problĆØmes nombreux et graves de ces jeunesĀ : maltraitance, violence, abandon, sous-alimentation. Actuellement le centre hĆ©berge 28 enfants. « Avant d’arriver au Hogar, nous avions une idĆ©e terrible des maisons d’accueil pour mineurs, Ć  l’image de celle que l’on voit dans les films, où les enfants et les jeunes sont frappĆ©s ou maltraitĆ©s. Mais ici nous avons trouvĆ© une rĆ©alitĆ© toute diffĆ©rente, une sorte de grande famille. Nous nous efforƧons d’amĆ©liorer leur situation et d’extirper toute violence en eux ainsi que les conditions dans lesquelles ils ont vĆ©cu, de maniĆØre Ć  leur faire comprendre que la chose la plus normale, Ć  leur Ć¢ge, est de vivre en paix, de jouer et d’étudierĀ Ā». Le but de la Maison, fondĆ©e il y a vingt ans par Julio et Patricia Laciar et soutenue par une fondation sans but lucratif et dans un vĆ©ritable esprit chrĆ©tien qui œuvre dans la province de Córdoba, est d’amĆ©liorer leur condition de vie et de les aider Ć  les rĆ©insĆ©rer dans leur propre contexte familial ou dans des familles adoptives. Au dĆ©but Julio et Patricia Laciar n’avaient rien Ć  part le dĆ©sir d’amĆ©liorer la situation de nombreux enfants. Peu Ć  peu, grĆ¢ce Ć  la solidaritĆ© de beaucoup de gens, ce centre a grandiĀ : aujourd’hui la Fondation Sierra Dorada gĆØre quatre Maisons-LaboratoiresĀ : San Marcos Sierras (où vivent Victoria et Esteban), Embalse de RĆ­o Tercero, Rumipal et Salsipuedes, en plus de diffĆ©rents programmes d’accompagnement de familles, bourses d’étude pour volontaires et nombreuses activitĆ©s. Assis Ć  une table de la salle Ć  manger, Victoria et Esteban expliquentĀ : ā€œ Beaucoup de gens font preuve de grande solidaritĆ©, surtout lorsqu’ils commencent Ć  entrer en relation avec les enfants. Certains jeunes Ć©trangers font des stages d’assistance sociale, d’autres sont des Ć©tudiants universitaires argentins. Notre travail dĆ©bute par l’accueil. DĆØs leur arrivĆ©e nous essayons de leur donner confiance, de les aimer, comme une maman et un papa. Avec l’aide d’une Ć©quipe de psychologues, nous essayons de mettre un peu d’ordre dans leur vie. A commencer par l’utilisation de la brosse Ć  dents, la toilette quotidienne, une bonne tenue vestimentaire, tout en les Ć©duquant Ć  ĆŖtre responsables de leurs devoirs et de leur scolarité ». Avec un grand sourire, Victoria choisit une dizaine d’histoires qu’elle pourrait raconter. « Il y a quelques semaines nous sommes tous allĆ©s dans un hĆ“tel où nous avions Ć©tĆ© invitĆ©s pour le week-end. Je n’avais pas fait mon lit en pensant que nous Ć©tions dans un hĆ“tel. Mais je me suis rendu compte ensuite que les enfants avaient tous laissĆ© leur chambre en parfait Ć©tat, mĆŖme les toilettes Ć©taient impeccables. Alors je suis revenue Ć  toute vitesse dans ma chambre pour refaire mon lit, j’étais la seule Ć  ne pas l’avoir faitĀ Ā». ā€œNous essayons de bien vivre cette vocation du « serviceĀ Ā». Mais, Ć©videmment il n’est pas nĆ©cessaire de tout quitter, sa ville, sa maison pour aller vivre dans un foyer de jeunes. On peut le faire partout, avec celui qui est Ć  cĆ“tĆ© de nous. A partir des choses les plus simples, par exemple en cĆ©dant sa place Ć  une personne Ć¢gĆ©e dans le bus, ou en conduisant sa voiture sans agressivitĆ©. C’est Ć  partir de petits gestes que naissent et se rĆ©pandent les bonnes actionsĀ Ā». Et Esteban de conclureĀ : « Nous avons compris que Dieu ne nous abandonne jamais si nous faisons de bonnes choses, sans nous attendre Ć  rien en retour, avec humilitĆ© et confiance. Et la rĆ©alitĆ© c’est qu’en faisant ainsi… Ƨa fonctionneĀ Ā». United World Project

Une semence jetƩe au loin

Une semence jetƩe au loin

Chiara Lubich est parmi les femmes italiennes les plus estimĆ©es, et pour cela, il est bon de s’en souvenir, d’aprĆØs le comitĆ© organisateur de l’’’Italian week’’. Durant la kermesse longue de dix jours, qui s’est dĆ©roulĆ©e Ć  Ottawa, la capitale du Canada, du 6 au 25 juin dernier, figurent des noms illustres, symboles de la culture italienne, de Giacomo Puccini Ć  Sophia Loren, de Vittorio De Sica Ć  Alda Merini. Plus inattendue, la proposition du ComitĆ©, d’insĆ©rer aussi Chiara Lubich parmi les femmes italiennes Ć  cĆ©lĆ©brer. En rĆ©ponse Ć  la proposition, la communautĆ© des Focolari s’est posĆ©e la question : comment prĆ©senter le charisme de l’unitĆ© dans une sociĆ©tĆ© multiculturelle et multi-religieuse, constamment Ć  la recherche de solutions de convivialitĆ©, pacifiques et respectueuses de toutes les diversitĆ©s ? Dans une sociĆ©tĆ© dans laquelle le rapport avec les aborigĆØnes reste un dĆ©fi toujours ouvert, avec toutes les contradictions et les consĆ©quences sur le plan relationnel et social ? Ā« Pendant la pĆ©riode de l’évĆ©nement – expliquent parmi d’autres, Fernando et Lucie – nous avons su que quelques musulmans de MontrĆ©al, disciples du Dr. Shomali, avaient participĆ© Ć  un rĆ©cent congrĆØs que nous avions organisĆ© Ć  Castel Gandolfo, prĆØs de Rome. Ayant le dĆ©sir de travailler ensemble, ils nous ont donnĆ© leur disponibilitĆ© Ć  offrir un tĆ©moignage Ā». Le 16 juin, Ć©crivent-ils, Ā« la salle San Marco, au cœur de la ā€˜ā€™Little Italy’’ Ć  Ottawa, a commencĆ© Ć  se peupler de personnes originaires d’Afrique, de l’Asie, du Moyen Orient et naturellement, de l’Italie et du Canada. Ɖtaient Ć©galement prĆ©sents, le nonce apostolique, Mgr. Luigi Bonazzi, et le Ministre Fabrizio Nava, en reprĆ©sentation de l’Ambassade italienne Ā». DiffĆ©rentes ont Ć©tĆ© les expĆ©riences qui dans ce contexte, tĆ©moignent l’actualitĆ© du charisme de Chiara Lubich. En commenƧant par celle de Jacques, focolarino Ć  Toronto, et ā€˜ā€™pionnier’’ de la diffusion de l’idĆ©al de l’unitĆ© au Canada, aprĆØs une rencontre due au hasard avec deux italiens Ć  Vancouver. Ensuite, c’est au tour d’Anne, manager d’un tour operator portant un nom emblĆ©matique, ā€˜ā€™Spiritours’’, qui raconte la dĆ©couverte de l’Économie de Communion comme occasion de vivre concrĆØtement l’Évangile, aussi en entreprise. Ensuite, c’est Maria qui prend la parole, elle est focolarine brĆ©silienne Ć  MontrĆ©al, et tĆ©moigne d’une rencontre avec les aborigĆØnes de Wati, dans le Grand Nord. Avec quatre autres personnes, Ć  la demande de l’Église locale, elle a passĆ© un mois avec eux, l’annĆ©e derniĆØre. Et encore : Edwige, originaire du Togo, actuellement Ć  Rimouski, province du QuĆ©bec. AprĆØs avoir Ć©tĆ© parmi les premiĆØres Ć©tudiantes Ć  l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano, en Italie, elle a commencĆ© Ć  mettre ā€˜ā€™la personne au centre’’ : et pour son style de vie, rĆ©cemment, elle a obtenu une mention d’honneur, habituellement rĆ©servĆ©e aux professeurs, de l’UniversitĆ© qu’elle frĆ©quente maintenant. Et puis, c’est au tour de Fatima, qui avec Mostapha, offre une expĆ©rience de dialogue entre musulmans et chrĆ©tiens, au contact avec le charisme de Chiara. Ā« Une des leƧons les plus importantes que j’ai apprises – dit-elle – est que l’unitĆ© est un don de Dieu et qu’une manifestation de l’unitĆ©, c’est l’harmonie dans la diversitĆ© Ā». Et enfin, le Nonce au Canada, Mgr. Luigi Bonazzi, qui, Ć  plusieurs reprises a rencontrĆ© la fondatrice des Focolari, confie Ć  toutes les personnes prĆ©sentes, qu’il a fait avec elle, dans la lointaine annĆ©e 1975, le pacte d’ ā€˜ā€™ ĆŖtre toujours positifs et constructifs’’ malgrĆ© les difficultĆ©s, pacte qui l’a toujours soutenu dans son intense activitĆ© diplomatique. A la fin du programme, un discours, prononcĆ© Ć  Washington en 2000 par Chiara Lubich, sur le thĆØme de ā€˜ā€™l’art d’aimer’’ a Ć©tĆ© proposĆ©. GrĆ¢ce Ć  cet Ć©vĆ©nement – concluent-ils – rendu public Ć  travers les rĆ©seaux sociaux, et les diffĆ©rents sites web, la semence de la spiritualitĆ© de l’unitĆ© a Ć©tĆ© jetĆ©e au loin, aussi au Canada, et promet de nouveaux fruits Ā».

Avec des Hindous Ć  Loppiano et Ć  Assise: une rencontre des cœurs et des esprits

Avec des Hindous Ć  Loppiano et Ć  Assise: une rencontre des cœurs et des esprits

ā€œNotre dĆ©lĆ©gation hindoue-chrĆ©tienne arrive Ć  l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano pour approfondir la connaissance de cette expĆ©rience originale, mais aussi pour commĆ©morer le quinziĆØme anniversaire du cadeau de la Vierge, peint par un artiste hindou, qui se trouve sur l’un des murs latĆ©raux de l’église ThĆ©otokos, le Sanctuaire de la CitĆ© pilote. Les moments d’échange avec les professeurs et quelques Ć©tudiants de Sophia sont trĆØs riches. Les universitaires indiens manifestent un grand intĆ©rĆŖt pour les travaux concernant la formation au dialogue, dans un contexte interdisciplinaire. Des moments de partage et d’échanges profonds permettent une connaissance rĆ©ciproque et rĆ©vĆØlent des convergences entre des institutions qui s’inspirent du Mahatma Gandhi et Sophia. On espĆØre pouvoir rapidement introduire aussi dans l’Institut universitaire qui a son siĆØge Ć  Loppiano, des Ć©tudes et des recherches sur la personnalitĆ© de cet apĆ“tre du dialogue. Un sĆ©minaire trĆØs intĆ©ressant sur ThĆ©ologie et pratique du dialogue, se dĆ©roule en prĆ©sence des Ć©tudiants et de la dĆ©lĆ©gation hindoue, mais aussi d’autres jeunes et adultes de la CitĆ© pilote. Un sujet vital, mais que beaucoup ne connaissent pas. Le soir, au Sanctuaire ThĆ©otokos, les hindous, en procession, portent des bouquets de fleurs et des guirlandes au pied du tableau reprĆ©sentant la Vierge, tandis que leĀ  groupe Gen Verde chante une hymne. Prosternements et solennitĆ© crĆ©ent un climat spirituel profond. Suivent quelques priĆØres spontanĆ©es en sanscrit, tamil et anglais. Puis un moment empreint de sacrĆ©, celui du silence. Celui-ci est constitutif de la culture orientale, alors qu’il est au contraire ennuyeux pour les occidentaux! Presque comme s’ils n’y Ć©taient pas habituĆ©s, ou Ć  cause de la peur de devoir se confronter Ć  eux-mĆŖmesĀ ! Lorsque cultures et religions se rencontrent Ć  travers des hommes et des femmes dont la foi est authentique, il n’est pas nĆ©cessaire de recourir Ć  des compromis, Ć  des syncrĆ©tismes, ni Ć  toutes sortes de complications. Chaque geste, chaque parole, chaque silence parle de l’Absolu, chacun l’écoute sur sa propre longueur d’onde, mais les vibrations – comme les appellent les indiens – sont les mĆŖmes et touchent profondĆ©ment le cœurĀ de chacun Ā». DerniĆØre Ć©tape, Assise. ā€œNous arrivons vers 10h30 du matin. Nous montons Ć  pied vers la basilique de Saint FranƧois et de lĆ  nous continuons vers le cimetiĆØre. Je ne peux pas ne pas penser Ć  cet automne 1997, quelques semaines aprĆØs le tremblement de terre qui avait frappĆ© la ville et causĆ© de nombreuses victimes. Nous avions alors gravi ces collines avec Vinu et Ashok, les enfants du Dr Aram, Ć©ducateur Gandhien, dĆ©cĆ©dĆ© quelques mois auparavant. Celui-ci avait voulu qu’une partie de ses cendres soient transportĆ©e dans la patrie de Saint FranƧois qu’il admirait au point de rĆ©citer sa priĆØre pour la paix chaque soirĀ : Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Le pĆØlerinage se poursuit vers la crypte de la Basilique où nous participons Ć  la priĆØre de « sixteĀ Ā» des frĆØres, devant la tombe de Saint FranƧois. Profond recueillement, dans une atmosphĆØre empreinte de fraternitĆ© et de spiritualitĆ©. Nos amis accompagnent notre priĆØre dans un silence religieuxĀ : une faƧon de respecter la priĆØre d’autrui et de lui donner de la valeur autant qu’à la leur. L’histoire de Saint FranƧois, homme de paix et de dialogue, continue Ć  attirer des hommes et des femmes de tous les coins du monde et de toutes convictions religieuses. Assise est vraiment le lieu idĆ©al pour dialoguerĀ Ā». Ā Ā  Source: blog de Roberto Catalano    

A Tonadico avec des amis Hindous

A Tonadico avec des amis Hindous

Ā« AprĆØs trois ans, me voici de nouveau Ć  Tonadico, dans la vallĆ©e de Primiero (Italie du nord). Nous voyageons avec les amis Hindous, venus de l’Inde pour un Ā« pĆØlerinage Ā» aux sources du charisme de l’unitĆ©. Ce sont de vieilles connaissances, surtout dans le monde universitaire, avec lesquelles nous avons partagĆ© depuis des annĆ©es des moments d’études et de vie, dont le dernier en janvier de cette annĆ©e, lorsque je me suis rendu Ć  Mumbai. C’est une joie de se retrouver ensemble. Ce sont des personnes trĆØs attirĆ©es par Chiara Lubich, qui veulent approfondir leur connaissance sur son expĆ©rience mystique. Et le meilleur endroit ne pouvait-il pas ĆŖtre Tonadico, où Chiara en 1949 eut une expĆ©rience extraordinaire de lumiĆØre ? La rencontre commence par une profonde communion, dans un bel esprit de famille. La mystique unit les religions en profondeur. Les voies que parcourt chaque religion, avec les moyens qu’elle met Ć  disposition, conduisent au cœur du MystĆØre, unique pour toutes. Les voies et les instruments sont divers, mais le point d’arrivĆ©e est le mĆŖme, et c’est pour cela que dans la mystique il y a convergence et l’on se retrouve unis. MĆŖme les langages et les maniĆØres d’exprimer les croyances sont trĆØs diffĆ©rents, mais les symboles sont communs : le soleil, la flamme, l’or, le rien, le tout… et Ć  travers eux, on se comprend. Nous savons que Ā« la Voie Ā» est JĆ©sus, mais Lui, d’une maniĆØre que Lui seul connaĆ®t, sait se faire Ā« EnvoyĆ© Ā» avec chacun et conduire tout le monde au PĆØre. Alors nous nous souhaitons bon voyage ! Ā» P. Fabio Ciardi est professeur Ć  l’Institut de thĆ©ologie de la vie consacrĆ©e ā€œClaretianumā€ (Rome) et directeur du Centre d’Études des Missionnaires Oblat de Marie ImmaculĆ©e. Il est actuellement responsable de l’Ecole Abba, Centre d’Études interdisciplinaires fondĆ© par Chiara Lubich en 1990, avec l’aide de Klaus Hemmerle (3 avril 1929 – 23 janvier 1994), cĆ©lĆØbre thĆ©ologien et philosophe. Son but est d’approfondir le charisme de l’unitĆ© sous divers points de vue. Source : Blog F. Ciardi


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16 juillet 1949

16 juillet 1949

Le dĆ©but de la pĆ©riode d’illuminations majeures [de Chiara Lubich] peut ĆŖtre donné : le 16 juillet, en effet, arriva Ć  Tonadico ( dans les montagnes du Trentin, au nord de l’Italie) Igino Giordani. Il logeait Ć  l’Auberge Orsinger et devait prĆ©senter une confĆ©rence dans la salle des capucins. Giordani, « amoureux de Sainte CatherineĀ Ā», avait toujours cherchĆ© Ć  pouvoir suivre une vierge, consacrĆ©e. Certain de l’avoir trouvĆ©e en Chiara, il lui fit la proposition de lui faire le vœu d’obĆ©issance, en pensant ainsi obĆ©ir Ć  Dieu. Il avait ajoutĆ© qu’ils auraient pu devenir saints Ć  deux, comme FranƧois de Sales et Jeanne de Chantal. Chiara ne comprenait pasĀ : le Mouvement n’existait pas, on ne parlait pas du tout de vœuxĀ ; et puis, elle sentait qu’elle Ć©tait nĆ©e pour le ā€˜ā€™Que tous soient Un’’. Elle Ć©tait tentĆ©e de laisser tomber ce dĆ©sir de Giordani mais elle eut l’impression que ces paroles avaient leur origine dans une grĆ¢ce qui ne devait pas ĆŖtre perdue. Elle lui rĆ©pondit doncĀ : « Tu connais ma vieĀ : je suis ā€˜rien’. Je veux en effet vivre comme JĆ©sus AbandonnĆ© qui s’est complĆØtement annulĆ©. Toi aussi tu es ā€˜rien’ car tu vis de la mĆŖme maniĆØre. Et bien demain, nous irons Ć  l’église et Ć  JĆ©sus Eucharistie qui viendra dans mon cœur, comme dans un calice vide, je diraiĀ :’’Sur mon rien, fais Toi le pacte d’unitĆ© avec JĆ©sus Eucharistie dans le cœur de Foco. Et fais de maniĆØre, JĆ©sus, que s’exprime ce lien entre nous, que tu sais’’. Et toi, Foco, fais de mĆŖmeĀ». Et ils firent ainsi. Giordani se dirigea vers la salle où il devait parler, alors que Chiara se sentit poussĆ©e Ć  retourner Ć  l’église. Devant le tabernacle, elle voulut prier JĆ©sus, mais Ć  cet instant, elle sentit qu’elle ne pouvait le faire, elle sentit ĆŖtre totalement entraĆ®nĆ©e dans le fils. Elle entendit prononcer sur ses lĆØvresĀ : « PĆØreĀ Ā». Elle comprit que sa vie religieuse allait ĆŖtre diffĆ©rente de celle vĆ©cue jusqu’à ce moment-lĆ Ā : non plus adressĆ©e Ć  JĆ©sus, mais Ć  cĆ“tĆ© de Lui, FrĆØre, tournĆ©e vers le PĆØre. Armando Torno, ā€˜ā€™PortarTi il mondo fra le braccia. Vita di Chiara Lubich’’, CittĆ  Nuova, Rome, 2011. Cit. Pages 45-46.

Le pacte d’unitĆ©

Le pacte d’unitĆ©

Dans le texte suivant, publiĆ© intĆ©gralement dans la revue Nuova UmanitĆ  XXXIV ( 2012/6) 204, Chiara Lubich raconte le ”Ā pacte d’unitĆ©” scellĆ© avec Igino Giordani (qu’elle appelait Foco) le 16 juillet 1949, prĆ©lude Ć  l’expĆ©rience spirituelle et mystique de cet Ć©tĆ©-lĆ . Ā« Cinq ans Ć©taient passĆ©s depuis le dĆ©but de notre Mouvement et nous avions dĆ©jĆ  compris et fait nĆ“tres quelques points fondamentaux de la spiritualité comme Dieu Amour, la volontĆ© de Dieu, voir JĆ©sus dans le frĆØre, le commandement nouveau, JĆ©sus abandonnĆ©, JĆ©sus au milieu, l’unité… Et depuis quelque temps nous Ć©tions concentrĆ©s sur la Parole de Dieu que nous vivions avec une intensitĆ© toute particuliĆØre. Le Mouvement n’avait pas alors de grandes structures et les diverses œuvres n’existaient pas non plus, aussi toute notre attention Ć©tait-elle centrĆ©e sur la vie de l’Évangile. La parole de Dieu pĆ©nĆ©trait profondĆ©ment en nous au point de transformer notre mentalitĆ©. Il en Ć©tait de mĆŖme chez ceux qui entraient en contact avec nous. Cette mentalitĆ© nouvelle qui se formait progressivement en nous, s’exprimait comme une divine contestation de la maniĆØre de penser, de vouloir et d’agir du monde. Et en nous, elle entraĆ®nait une rƩƩvangĆ©lisation. […] Nous vivions ces expĆ©riences quand Foco vint nous voir Ć  la montagne. Foco, qui Ć©tait Ć©pris de sainte Catherine, avait cherchĆ© depuis toujours une vierge qu’il puisse suivre. Et il avait l’impression de l’avoir trouvĆ©e parmi nous. C’est pourquoi, un jour, il me fit une propositionĀ : celle de me faire un vœu d’obĆ©issance car, ce faisant, il pensait obĆ©ir Ć  Dieu. Il ajouta aussi que de cette maniĆØre, nous pouvions nous sanctifier comme saintĀ FranƧoisĀ deĀ Sales et sainteĀ JeanneĀ deĀ Chantal. Sur le moment je ne compris pas la raison du vœu d’obĆ©issance ni cette unitĆ© Ć  deux. ƀ l’époque, l’Œuvre n’existait pas et il n’était pas question de vœux. De plus, je n’étais pas Ć  l’aise dans cette proposition d’unitĆ© Ć  deux car je me sentais appelĆ©e Ć  vivre “Que tous soient un”. En mĆŖme temps cependant je reconnaissais que Foco Ć©tait sous l’effet d’une grĆ¢ce, qu’il ne fallait pas entraver Je lui rĆ©pondis donc Ć  peu prĆØs ceciĀ : “Il se peut que ce soit une vraie inspiration de Dieu. Il faut donc en tenir compte. Mais cette unitĆ© Ć  deux ne me dit pas grand-chose, car tous doivent ĆŖtre un”. Et j’ajoutaiĀ : “Tu connais ma vie. Je suis ā€˜rien’”. “Je veux vivre, en effet, comme JĆ©sus abandonnĆ© qui s’est complĆØtement anĆ©anti. Toi aussi tu es ‘rien’ parce que tu vis de la mĆŖme maniĆØre”. “Eh bien, demain, nous irons Ć  l’Ć©glise et je dirai Ć  JĆ©sus Eucharistie qui viendra dans mon cœur comme dans un calice vide, puisque je suis rienĀ : ‘Sur mon rien, fais un pacte d’unitĆ© avec JĆ©sus Eucharistie qui vient dans le cœur de Foco. Et fais en sorte, JĆ©sus, que naisse entre nous le lien que tu as prĆ©vu'”. Puis j’ai ajouté : “Et toi, Foco, fais de mĆŖme”. Ā» Continue surĀ :Ā Centre Chiara Lubich

Dieu n’est pas un personnage lointain

Dieu n’est pas un personnage lointain, qui ne se laisse approcher que si l’on est passĆ© avant en salle d’attente. Il Ć©coute avec une attention particuliĆØre ceux qui sont particuliĆØrement pauvres, particuliĆØrement petits, particuliĆØrement humbles. (Du livre Choisi pour les hommes, p. 113) Plus j’ai de choses Ć  faire, plus j’ai besoin de temps pour la priĆØre. Alors voilĆ  ce que je dĆ©couvre : lorsque j’utilise, je Ā« perds Ā» mon temps pour rester en Dieu, survient une sorte de Ā« multiplication miraculeuse du temps Ā» : grĆ¢ce au temps donnĆ© Ć  Dieu, il m’arrive d’avoir plus de temps Ć  ma disposition ou au moins, un temps meilleur, plus disponible, plus dense d’amour Ć  donner aux autres. Le temps devient comme un collier de perles, fait de nombreux moments prĆ©cieux que l’on peut vivre, et de tout porter Ć  sa pleine rĆ©alisation dans le recueillement et le dĆ©vouement aux autres. (Du livre Choisi pour les hommes. Pp. 109-110). On pourrait dĆ©finir ā€œgrain de selā€ de la priĆØre chrĆ©tienne le point où la distinction caractĆ©ristique de ce qui est chrĆ©tien apparait plus claire et Ć©vident : c’est-Ć -dire le fait que dans la priĆØre tournĆ©e vers Dieu, le frĆØre est toujours prĆ©sent, l’autre ; dire-moi du priant inclut toujours un dire-nous. (Du livre Choisi pour les hommes. Pp. 114). Il est bon quelquefois de ne rien vouloir d’autre que de rester en silence. Uniquement Ć  ce moment-lĆ , de fait, nous remarquons combien de courants de pensĆ©es, d’impressions, d’idĆ©es traversent notre esprit. Nous sommes comme immergĆ©s dans une marĆ©e montante, qui incessamment nous Ć©loigne de nous-mĆŖme, ne permettant pas d’arriver jusqu’à nous. Pour la priĆØre il n’est pas dĆ©terminant que nous arrivions Ć  ce silence absolu. Elle peut mĆŖme ĆŖtre Ā« juste Ā» si, malgrĆ© tous nos efforts, nous n’y arrivions pas. De fait, d’une maniĆØre ou d’une autre, nous comprenons que mĆŖme au sein de ce courant flou, confus, privĆ© de perfection et d’intĆ©gritĆ©, je suis de toute faƧon moi-mĆŖme, moi qui me sentais aban-donnĆ© Ć  moi-mĆŖme, moi, celui qui fuit constamment Ć  lui-mĆŖme. Alors nous pouvons dire : je n’ai pas de pouvoir sur moi, je ne me connais pas moi-mĆŖme, je ne me possĆØde pas, mais toi, en moi au plus profond de mon moi le plus intime, tu me connais et tu me scrutes, tu sais qui je suis et ce qui est bien pour moi, et tu me rĆ©ponds par ton oui, tu t’adresses Ć  moi et tu me dis : Tu. (Du livre Das Wort fur uns, pp. 91s) Source : Klaus Hemmerle, Ā« La lumiĆØre au sein des choses, mĆ©ditations pour chaque jour Ā», CittĆ  Nuova, 1998.

Opération mètre carré

Opération mètre carré

Ā« Je viens d’un pays d’AmĆ©rique centrale, El Savador. Un petit pays, riche en ressources naturelles et en histoire, mais tourmentĆ©, depuis de nombreuses annĆ©es par une grande instabilitĆ© politique, par des injustices et par la pauvretĆ©, qui ont gĆ©nĆ©rĆ© diffĆ©rentes formes de violence, et de bouleversements sociaux. Les derniĆØres annĆ©es, la violence s’est tellement intensifiĆ©e qu’elle a crƩƩ un manque de confiance rĆ©ciproque entre les habitants, car chaque personne reprĆ©sente une menace pour l’autre. Une situation qui provoque un sentiment d’ impuissance. En 2014, j’ai vĆ©cu pour un peu de temps avec d’autres Jeunes pour un Monde Uni dans une petite citĆ© des Focolari en Argentine, la ā€˜ā€™Mariapolis Lia’’. LĆ , nous avons essayĆ© de mettre en pratique la ā€˜ā€™rĆØgle d’or’’ comme on l’appelle, qui dit :’’fais aux autres ce que tu voudrais que l’on te fasse’’. Je me suis rendu compte que ce serait tellement chouette de construire une sociĆ©tĆ© dans laquelle nous prenons soin les uns des autres. Toutefois, lorsque je suis rentrĆ© Ć  El Salvador, je me suis Ć  nouveau retrouvĆ© face Ć  la lutte interne de mon pays. La situation Ć©tait rĆ©ellement difficile, encore plus violente. A chaque moment, mĆŖme de jour, c’était risquĆ© de sortir de la maison. Moi j’avais l’habitude de me rendre au terrain de sports en bus, mais cela aussi Ć©tait devenu dangereux. Tu ne sais jamais si tu rentreras le soir entier Ć  la maison. Vu la situation, mes parents, ma sœur et moi, avons dĆ©cidĆ© de nous en aller. Mais aprĆØs avoir rĆ©flĆ©chi encore Ć  la maniĆØre de procĆ©der, nous avons dĆ©cidĆ© de rester, afin d’être comme une lumiĆØre pour cet endroit anxiogĆØne, dans des temps si difficiles. Pendant cette pĆ©riode, j’ai lu un article des Jeunes pour un Monde Uni du Moyen Orient, qui racontaient avoir pris la dĆ©cision de rester lĆ , malgrĆ© la guerre, pour ĆŖtre prĆŖts Ć  aider les blessĆ©s aprĆØs les attaques. Leur expĆ©rience m’a fait rĆ©flĆ©chir, renforƧant ainsi ma dĆ©termination Ć  rester au Salvador, pour aller Ć  la rencontre de la souffrance des gens. C’est ainsi que, avec d’autres amis, nous avons dĆ©cidĆ© de lancer une campagne, que nous avons appelĆ©e ā€˜ā€™Change ton mĆØtre carré’’, avec l’objectif d’essayer de construire la paix dans notre milieu de vie. Nous savons que le problĆØme de notre pays est complexe, mais nous pouvons faire la diffĆ©rence si nous commenƧons par notre propre vie, avec les personnes que nous rencontrons chaque jour, avec les activitĆ©s que nous faisons quotidiennement. Au niveau personnel, par exemple, j’essaie d’aider mes copains de classe Ć  affronter un examen difficile de mathĆ©matique, ou Ć  crĆ©er des relations positives avec les voisins. Tout cela a aussi eu un impact sur notre sociĆ©tĆ©. Nous avons impliquĆ© d’autres personnes Ć  travailler pour construire, dans un parc local, un endroit plus beau, en repeignant les murs, en nettoyant les rues, en ramassant les dĆ©chets et en installant des bidons pour les immondices. Nous avons lancĆ© une campagne de rĆ©colte de livres Ć  envoyer dans les villes qui ont un taux Ć©levĆ© d’abandon scolaire. Une collaboration avec d’autres mouvements est ensuite nĆ©e pour rendre visite aux personnes Ć¢gĆ©es dans les homes, et avec des institutions qui fournissent des repas et un toit Ć  des personnes sans domicile fixe. Les adultes nous aident en rĆ©coltant la nourriture, et en ouvrant leurs maisons pour qu’on puisse cuisiner. C’est incroyable comme la nourriture est suffisante pour ceux qui n’en ont pas ! Nous ne serons pas capables de changer notre pays en une fois, mais ā€˜ā€™mĆØtre carrĆ© par mĆØtre carré’’, un changement, nous pouvons le faire ! Ā».

Ce geste d’amour qui m’a sauvĆ©

Ce geste d’amour qui m’a sauvĆ©

Ā« Je suis Jean Paul. Un soir de 2015, alors que j’attendais le bus pour rentrer Ć  la maison, Ć  la gare, j’ai rencontrĆ© un jeune. C’était un risque pour lui de voyager seul dans un des quartiers les plus dangereux de la ville, ainsi lui ai-je proposĆ© de venir loger cette nuit-lĆ  Ć  la maison. L’autobus n’arrivant pas, nous avons commencĆ© Ć  marcher. Le long du trajet, nous avons Ć©tĆ© agressĆ© par six hommes. Ils nous ont frappĆ©s et puis ils m’ont jetĆ© dans un canal, en pensant sans doute que j’étais mort. Je suis restĆ© lĆ  pendant une heure dans un Ć©tat d’inconscience. Lorsque je me suis rĆ©veillĆ©, je me suis rendu compte qu’il m’était impossible de bouger, de la tĆŖte aux pieds. J’ai hurlĆ©, puis ce nouvel ami est venu m’aider. Lui n’était pas gravement blessĆ© comme moi. Avec l’aide de quelques personnes, j’ai Ć©tĆ© amenĆ© dans un hĆ“pital proche. Ce geste d’amour envers lui m’a sauvĆ© la vie. Si je n’avais pas Ć©tĆ© attentif Ć  lui, maintenant, je serais mort. AprĆØs une semaine Ć  l’hĆ“pital, j’ai Ć©tĆ© transfĆ©rĆ© Ć  Kigali, au Rwanda, la ville d’Egide. J’avais une lĆ©sion Ć  la moelle Ć©piniĆØre, je ne pouvais pas bouger car j’étais paralysĆ© et plein de douleurs Ā». Ā« J’étais stupĆ©fait qu’il continue Ć  sourire aprĆØs ce qui lui Ć©tait arrivĆ©. A tous ceux qui lui rendaient visite, il rayonnait joie et espĆ©rance, c’était comme s’il irradiait une lumiĆØre. Le premier mois, c’est un de ses amis qui s’est occupĆ© de lui, mais il devait ensuite retourner Ć  l’école. J’ai donc proposĆ© de prendre sa place. Ce n’était pas facile, j’avais trouvĆ© un petit job, mais j’ai dĆ©cidĆ© de l’arrĆŖter pour pouvoir rester Ć  cĆ“tĆ© de Jean Paul Ć  temps plein. Ma mĆØre ne comprenait pas, elle disait que ce petit travail, Ć©tait un bon dĆ©but malgrĆ© tout, mais j’étais dĆ©terminĆ© et elle m’a laissĆ© faire. J’ai demandĆ© Ć  Dieu de me montrer comment aider Jean Paul. Nos amis et familles de tout le Rwanda et du Burundi venaient nous rendre visite. GrĆ¢ce Ć  leur amour, nous avons trouvĆ© la force nĆ©cessaire Ā». Ā« AprĆØs quelques mois, j’ai Ć©tĆ© opĆ©rĆ©. Ils me dirent que je ne pourrais plus jamais marcher. AprĆØs un mois, nous nous sommes transfĆ©rĆ©s dans un centre de rĆ©habilitation pour commencer une thĆ©rapie, trĆØs dure. Mais je n’ai pas baissĆ© les bras. Je me suis exercĆ© de toutes mes forces et Ć  la fin, j’ai rĆ©ussi Ć  marcher. Un miracle ! D’abord avec deux bĆ©quilles, ensuite, aprĆØs un an, avec une seule. Ā». Ā« Cette amitiĆ© que nous avions a attirĆ© l’attention de la famille de Jean-Paul, des infirmiĆØres, des mĆ©decins et des autres patients, car je suis rwandais et lui burundais. Pendant le temps passĆ© Ć  l’hĆ“pital et dans le centre de rĆ©habilitation, lui souffrait beaucoup mais continuait Ć  sourire. Tous nous Ć©tions stupĆ©faits de son attitude, de son courage et de sa dĆ©termination. Avec l’aide des jeunes pour un monde uni et de nos amis, nous avons Ć©tĆ© en grade de surmonter les souffrances et vivre entre nous ā€˜ā€™au-delĆ  de toute frontiĆØre’’. Nos amis s’alternaient pour nous apporter Ć  manger. AprĆØs peu de temps, une ong a dĆ©couvert notre situation et nous a garanti les repas de chaque jour. Mais Jean Paul me demandait toujours de les apporter Ć  ceux qui en avaient plus besoin. Je le faisais avec joie, en disant que c’était le cadeau d’un autre patient Ā». Ā« Il y a un an, j’ai terminĆ© la rĆ©habilitation. Je remercie Dieu de m’avoir donnĆ© le courage de ne pas abandonner. J’ai aussi Ć©tĆ© en grade de pardonner ceux qui m’avaient frappĆ©. Le fait de leur pardonner, non seulement m’a donnĆ© la paix, mais en quelque sorte, m’a aussi aidĆ© Ć  rĆ©cupĆ©rer plus rapidement. Je veux remercier les Jeunes pour un monde uni et leurs familles qui m’ont aidĆ© Ć  rĆ©colter la somme pour payer les soins Ā». Ā« AprĆØs cette pĆ©riode, j’ai reƧu des fonds pour retourner Ć  l’école et, par la mĆŖme occasion, j’ai trouvĆ© un meilleur travail que celui que j’avais arrĆŖtĆ©. Je remercie Dieu, personne ne pensait que Jean Paul aurait pu marcher Ć  nouveau ! Si une personne donne tout par amour, elle ne reste pas seule Ā».


L’hymne des JMJ de Panama

Elle s’appelle ā€˜ā€™Qu’il m’advienne selon ta parole’’ et sa version internationale a Ć©tĆ© lancĆ©e le 4 juillet. La prochaine JournĆ©e Mondiale de la Jeunesse Ć  laquelle le Pape FranƧois participera, se tiendra au Panama du 22 au 27 janvier 2019 et aura un hymne officiel en cinq langues. La musique a Ć©tĆ© composĆ©e par Abdiel Jimenez, et la version italienne a Ć©tĆ© composĆ©e par le maĆ®tre Marco Frisina. Les interprĆØtes de la version internationales, sont Gabriel Diaz, Marisol Carrasco et Masciel Munoz pour l’espagnol ; Lucia Munoz et Pepe Casis pour l’italien ; Naty Beitia pour le franƧais ; JosĆ© Berasategui et Eduviges Tejedor pour l’anglais, et Erik Vianna et Kiara Vasconcelos de la CommunautĆ© Shalom du BrĆ©sil pour le portugais. https://www.youtube.com/watch?v=SXlYt_JjftE

Sur terre, une seule humanitƩ

Sur terre, une seule humanitƩ

Ā« Les murs divisent les nations, les cultures et les personnes. J’ai grandi face au mur qui sĆ©pare les Ɖtats-Unis et le Mexique. Je m’appelle NoĆ© Herrera et je suis nĆ© dans une ville du Mexique dont le nom, Mexicali, va pour le Mexique et la Californie. DĆØs mon plus jeune Ć¢ge, je me demandais pourquoi il Ć©tait si difficile de traverser la frontiĆØre avec les Ɖtats-Unis. Ces deux pays ont beaucoup de traits communs dans leur culture, comme la nourriture, la langue et mĆŖme des aspects de l’économie. J’ai beaucoup d’amis des deux cĆ“tĆ©s et beaucoup de gens comme moi vont et viennent du Mexique aux Ɖtats-Unis et vice-versa. Toutefois, j’ai vu combien cette frontiĆØre reprĆ©sente des motifs de grandes souffrances pour nos pays. Je l’ai vu dans les nombreuses familles qui sont sĆ©parĆ©es, chez les migrants qui luttent pour trouver un meilleur futur, dans les nombreux prĆ©jugĆ©s que nous avons crƩƩs. Et pourtant j’ai vu que les gens sont indiffĆ©rents Ć  cette situation. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes habituĆ©s Ć  voir cette division Ā». Ā« Je n’ai pas eu la mĆŖme expĆ©rience que NoĆ© avec le mur, je peux dire qu’il est plus facile de traverser la frontiĆØre en venant des Ɖtats-Unis vers le Mexique, que vice-versa. Je m’appelle Josef Capacio. Je viens d’une ville du sud de la Californie, San Diego, proche de la frontiĆØre. Moi aussi j’ai vu la division aux Ɖtats-Unis, mais par chance, j’ai appris, depuis que je suis tout jeune, Ć  vivre pour l’unitĆ©. Au cours des annĆ©es, une nouvelle perception du monde a fait son chemin en moi. En grandissant, exposĆ© Ć  la multiculturalitĆ©, non seulement je la tolĆØre, mais je l’ai faite mienne ! Je pense que c’est la raison pour laquelle, NoĆ© et moi sommes devenus des amis. Je ne suis pas seulement Josef, amĆ©ricain, nĆ© dans une famille Ć©migrĆ©e des Philippines, et lui, NoĆ©, de la grande descendance mexicaine. Nous sommes tout cela et autre chose encore. Nous sommes deux citoyens du monde. Et je n’oublierai jamais comment nous nous sommes rencontrĆ©s. AprĆØs avoir passĆ© une annĆ©e loin de la maison, et frĆ©quentĆ© une Ć©cole de formation pour les jeunes des Focolari en Italie, j’étais enthousiaste Ć  l’idĆ©e de rentrer Ć  la maison et de soutenir nos initiatives en Californie. Un ami m’a suggĆ©rĆ© d’unir nos forces pour un projet Ć  Mexicali. En toute honnĆŖtetĆ©, au dĆ©part, j’étais rĆ©ticent. Toutefois, je me suis mordu une lĆØvre et je l’ai Ć©coutĆ©. Fort heureusement, aprĆØs avoir rencontrĆ© NoĆ©, je me suis dĆ©cidĆ© Ć  y aller avec quelques amis. Cette journĆ©e, on ne peut la dĆ©crire avec des mots. C’était gĆ©nial ! Ā». Ā« L’objectif Ć©tait celui de montrer notre vision du monde uni Ć  travers une course simultanĆ©e le long des deux cĆ“tĆ©s du mur. Il y avait environ 200 personnes, de chaque cĆ“tĆ© avec un unique message :’’Nous pouvons ĆŖtre sĆ©parĆ©s par un mur, mais nous sommes ensemble pour construire un monde uni ā€˜ā€™. Beaucoup de gens de tous les Ć¢ges, ont adhĆ©rĆ© et depuis lors, cela devient un rendez-vous annuel dans lequel nous avons impliquĆ© les gouvernements locaux, des deux cĆ“tĆ©s. AprĆØs ce premier grand Ć©vĆ©nement, notre objectif est devenu plus visible. Josef et moi-mĆŖme, avec d’autres amis, de nos pays respectifs, avons eu beaucoup d’opportunitĆ©s de travailler ensemble pour plusieurs activitĆ©s sociales, mais aussi, dans le temps, nous avons dĆ©veloppĆ© des rapports de fraternitĆ© et de rĆ©elle amitiĆ©, avec nos voisins au-delĆ  de la frontiĆØre. J’ai dĆ©couvert que nos valeurs, nos objectifs et notre vision du monde, sont trĆØs semblables. Nous sommes tous Ć©gaux et je peux aimer son pays comme le mien Ā». Ā« J’ai pris cette photo pendant un de nos Ć©vĆ©nements, qui m’a inspirĆ© cette pensĆ©e :’’ Il existe, pour diffĆ©rentes raisons, des frontiĆØres physiques, gĆ©opolitiques, Ć©conomiques ou de sĆ©curitĆ©. Mais dans nos cœurs, il n’y a pas de barriĆØres. Nous sommes un seul peuple et nous voulons un monde uni !’’ Ceux qui ont eu le privilĆØge de voir notre planĆØte de l’espace, parlent souvent de cette nouvelle perception de la vie humaine, sur terre. De lĆ -haut, il n’y a pas de frontiĆØres. Elles s’évanouissent. Elles sont invisibles. Inexistantes. Les raisons pour lesquelles nous continuons Ć  faire la guerre deviennent petites. Un astronaute a mĆŖme dit :’’De lĆ -haut, c’est clair que sur terre, nous sommes une seule et unique humanité’’ Ā».

Ambassadeurs pour un monde uni Ć  Manille

Ambassadeurs pour un monde uni Ć  Manille

Le mois d’avril dernier, l’ United World Project a sĆ©lectionnĆ© 25 jeunes reprĆ©sentants du monde entier pour jouer le rĆ“le d’ ā€˜ā€™Ambassadeurs pour un Monde Uni’’, avec la tĆ¢che principale de travailler pour la reconnaissance officielle de la Semaine Monde Uni au niveau des Nations Unies. Pendant le Genfest Ć  Manille, la possibilitĆ© de se rencontrer pour la premiĆØre fois leur a Ć©tĆ© offerte, avec l’objectif d’entrer en contact direct avec les commissions nationales des importants organismes internationaux des Philippines. Les premiĆØres rencontres ont eu lieu les 5 et 6 juillet, en visitant les siĆØges de la Fao et de l’Unesco Ć  Manille avec le but de connaĆ®tre plus en profondeur le travail de ces organisations et de commencer une collaboration pour des projets futurs communs Ć  travers New Humanity, l’ONG qui reprĆ©sente le Mouvement des Focolari au niveau des Nations Unies, dotĆ©e de statuts consultatifs gĆ©nĆ©raux depuis 2005 et depuis 2008, partner UNESCO. Les ambassadeurs ont mis l’accent sur le besoin d’établir ces relations afin d’affronter ensemble les grands dĆ©fis globaux tels que les conflits, les migrations et le changement climatique, en se focalisant en particulier sur une des prioritĆ©s de l’Unesco c’est-Ć -dire l’éducation Ć  la citoyennetĆ© globale. Ces jours-ci Ć  Manille ont Ć©galement permis de dĆ©velopper les relations entre les ambassadeurs eux-mĆŖmesĀ : les rencontres auprĆØs de ces agences des Nations Unies ont donc Ć©tĆ© une occasion pour renforcer leur rĆ“le d’ ā€˜ā€™ingĆ©nieurs’’ pour une nouvelle culture capable d’aller au-delĆ  des ethnies, des religions et des groupes sociaux, en promouvant un esprit d’unitĆ© entre les peuples, aussi bien par le biais d’actions concrĆØtes locales qu’au niveau des organisations internationales. En mĆŖme temps, les jeunes participants sont devenus davantage conscients de l’importance Ć  dĆ©velopper une Ć©quipe encore plus prĆ©parĆ©e et compĆ©tente sur ces thĆØmes afin de renforcer l’impactĀ ; leur travail se poursuivra, maintenant que le Genfest est terminĆ©, grĆ¢ce Ć  l’inspiration, Ć  l’énergie et Ć  l’unitĆ© expĆ©rimentĆ©e, en continuant Ć  s’engager en tant qu’ambassadeurs pour un monde uni. Michale Grueter

Aimer, recommencer, partager

Aimer, recommencer, partager

Ā« Je suis vraiment heureuse de vivre le Genfest ici avec vous et ceux qui sont connectĆ©s. Je vous salue tous de tout cœur ! Je suis tĆ©moin du rapport de Chiara avec des milliers de jeunes du monde entier : son dialogue avec eux a toujours Ć©tĆ© passionnant, ouvert, sincĆØre, caractĆ©risĆ© par la confiance. Chiara Ć©tait exigeante, comme vous l’êtes, et convaincue que les nouvelles gĆ©nĆ©rations, qui ont dans le cœur l’idĆ©al de l’unitĆ©, forment des femmes et des hommes nouveaux qui irradient cette lumiĆØre, en tĆ©moignant que le monde uni est possible car il est dĆ©jĆ  prĆ©sent et vivant parmi nous. Moi aussi, j’ai eu la chance de connaĆ®tre des jeunes de toutes les parties du monde et j’ai toujours Ć©tĆ© fascinĆ©e et enrichie par votre vitalitĆ©, votre crĆ©ativitĆ©, votre courage. Chiara vous a mis au dĆ©fi d’être des hommes et des femmes de l’unitĆ©, qui parviennent Ć  porter dans leur cœur les trĆ©sors caractĆ©ristiques de chaque culture et Ć  les communiquer aux autres : femmes et hommes ā€˜monde’. Au Genfest de 2012, vous avez lancĆ© un projet ambitieux : le Projet Monde Uni. Durant ces annĆ©es, vous avez portĆ© de l’avant des concrĆ©tisations, et la proposition fondamentale du projet – promouvoir et diffuser la culture de la fraternitĆ© -, s’est Ć©tendue Ć  beaucoup d’autres, Ć  des adultes aussi et Ć  des enfants. Je sais que sera lancĆ© d’ici peu, dans la continuitĆ© du projet dĆ©jĆ  en cours, un nouveau parcours, qui nous acheminera tous sur les nombreuses voies pour rĆ©aliser un monde uni. Nous avons un objectif trĆØs Ć©levĆ© mais nous savons que ce sont les grands idĆ©aux qui font l’histoire. Notre objectif est : Ā« Que tous soient un. Ā» Ce Ā« tous Ā» est notre horizon. Faire nĆ“tre le rĆŖve de Dieu qui nous unit au Ciel (comme nous l’avons vĆ©cu aussi en Ć©coutant le rĆ©cit de NoĆ«l, de Shavon) et, en mĆŖme temps, il nous insĆØre fortement dans l’histoire de l’humanitĆ© pour y faire Ć©merger le chemin vers la fraternitĆ© universelle. Avec la proposition qui va ĆŖtre lancĆ©e Ć  prĆ©sent, le Genfest touche Ć  sa fin ; nous repartons tous dans nos pays, dans nos villes. Qu’allons-nous faire ? Ce monde uni que nous sommes en train de vivre ici, nous le porterons partout, lĆ  où nous allons, pour le rĆ©aliser dans notre famille, notre milieu d’étude, notre travail, dans le sport… Il y a un secret pour ne pas perdre de vue cet objectif qui, ici au Genfest, nous apparaĆ®t si beau, si vivant, si fascinant. Je voudrais le rĆ©sumer en trois mots : Aimer ! Recommencer ! Partager ! Aimer est le secret d’une vie heureuse, pleine, intĆ©ressante, toujours nouvelle, jamais ennuyeuse, toujours surprenante ! Recommencer lorsque les difficultĆ©s, le dĆ©couragement, les Ć©checs nous bouleversent, faisant vaciller notre passion pour le monde uni. Les champions du monde s’entraĆ®nent et se relĆØvent aprĆØs chaque chute jusqu’à parvenir au but. Partager nos expĆ©riences, nos joies, nos difficultĆ©s, nos talents, nos biens. Utilisons tous les moyens pour former un rĆ©seau ; lanƧons les initiatives les plus variĆ©es pour construire l’unitĆ© : des opĆ©rations Ć  vaste Ć©chelle — locales et mondiales -, et rendons visible la fraternitĆ© universelle. Nous savons que la partie visible d’un iceberg repose sur une base immergĆ©e : de la mĆŖme maniĆØre, la fraternitĆ© se construit sur des gestes quotidiens et des actions menĆ©es avec la conviction que le moyen le plus puissant que nous pouvons utiliser pour renouveler le monde, c’est notre cœur. Tant que notre cœur bat, nous pouvons aimer, nous pouvons recommencer, nous pouvons partager. La fraternitĆ© universelle commence par mon [cœur] – par notre cœur. C’est le dĆ©fi fascinant que nous voulons relever ensemble afin que le monde uni devienne un rĆŖve rĆ©alisĆ©. Ā»

Aimer, recommencer, partager

Donner espoir au Monde

MANILLE (Philippines) – la onziĆØme Ć©dition du Genfest vient de s’achever. 6.000 jeunes des Focolari de plus de cent pays du monde ont lancĆ© le projet Ā« Pathways for a United World Ā» : chemins et actions qui visent Ć  rapprocher personnes et peuples, en construisant des rapports de fraternitĆ© dans les domaines de l’économie, la justice, la politique, l’environnement, le dialogue interculturel et interreligieux Ć  rĆ©pandre dans le monde entier. ā€œ A une Ć©poque de migrations croissantes et de nationalismes qui se dĆ©veloppent, voilĆ  la rĆ©action Ć  une mondialisation exclusivement Ć©conomique qui met de cĆ“tĆ© les cultures et les religions particuliĆØres – comme le rĆ©sume Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari – le Genfest propose aux jeunes un changement d’orientation : ne pas s’arrĆŖter en deƧƠ des murs personnels, sociaux et politiques, mais accueillir sans crainte ni prĆ©jugĆ©s toutes sortes de diversitĆ©s Ā». Ces prochaines annĆ©es, donc, les Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari seront engagĆ©s Ć  donner vie Ć  un rĆ©seau d’activitĆ©s, visant Ć  enraciner dans leurs propres milieux et pays, une mentalitĆ© et des gestes de paix et de solidaritĆ©. Ā« Le six juillet nous sommes mĆŖme allĆ©s au siĆØge de la FAO et de l’UNESCO ici Ć  Manille – raconte Marco Provenzale – pour prĆ©senter nos projets et offrir aux organisations internationales l’engagement de nombreux jeunes qui deviendront des ambassadeurs de fraternitĆ© dans leurs pays, avec une mission bien prĆ©cise : lancer des actions Ā« beyond all borders Ā», comme l’indique le titre du Genfest, au-delĆ  des frontiĆØres culturelles, sociales et politiques. Le Genfest a Ć©tĆ© une fĆŖte et en engagement ensemble, où mĆŖme l’art et le spectacle ont soulignĆ© qu’il fallait exprimer le dĆ©passement des frontiĆØres, comme les deux soirĆ©es-concert que l’Asie a fait participer au reste du monde et rĆ©ciproquement. L’Explo a Ć©tĆ© trĆØs visitĆ©e, cette exposition multi mĆ©diale et interactive qui a proposĆ© une lecture Ć  l’envers de l’histoire du monde, vue sous l’optique des pas vers la paix de l’humanitĆ© et de l’engagement personnel et central pour la construire. Et afin de ne pas rester dans la thĆ©orie, l’action Hands for Humanity a offert aux participants la possibilitĆ© de Ā« se salir les mains Ā» : les jeunes pouvaient choisir entre 12 activitĆ©s de solidaritĆ©, d’accueil et de restauration urbaine Ć  rĆ©aliser dans divers endroits de Manille. Histoires au-delĆ  des murs Cependant les vrais acteurs de cette onziĆØme Ć©dition sont les histoires des jeunes, qui vivent le drame de la migration et de la sĆ©grĆ©gation dans leur quotidien. Ā« On ne parle pas beaucoup aujourd’hui de ceux qui vivent la limite du quotidien – expliquent les organisateurs – de ceux qui vivent avec les murs, avec un sentiment d’impuissance et le dĆ©sir de s’en sortir Ā».

Aziz (Iraq)

Ce sont des histoires d’actualitĆ© poignante, comme celle de NoĆ© Herrera (Mexique) et de Josef Capacio (USA) qui vivent chacun d’un cĆ“tĆ© de la frontiĆØre d’Etat entre leurs deux pays. NoĆ© doit affronter tous les jours des heures de queue pour aller Ć  l’école au-delĆ  de la frontiĆØre. D’où lui vient l’espĆ©rance ? De l’amitiĆ© avec Josef et d’autres garƧons d’AmĆ©rique du Nord avec qui il travaille pour rĆ©pandre une mentalitĆ© partagĆ©e de respect et de connaissance rĆ©ciproque. Aziz, par contre, est irakien : il vit maintenant en France et pose une question aux jeunes du Genfest : Ā« Vous est-il arrivĆ© de penser qu’un jour, Ć  l’improviste, vous pourriez tout perdre : famille, maison, rĆŖves : Alors toi, vous, qu’est-ce que vous feriez ? Ā». Egide et Jean Paul, l’un ruandais, l’autre burundais, se sont connus au cours d’une circonstance dramatique. A un arrĆŖt d’autobus Jean Paul a Ć©tĆ© agressĆ© et donnĆ© pour presque mort. Egide l’a sauvĆ©, en l’assistant pendant des mois. Un geste extraordinaire si l’on pense Ć  la blessure jamais fermĆ©e du rĆ©cent conflit entre leur pays. Existe-t-il alors une recette pour dĆ©passer les murs et barriĆØres quand tout semble aller dans la direction opposĆ©e, se demande le peuple du Genfest ? Maria Voce propose trois paroles qui sont aussi un programme de vie pour tous les jeunes qui maintenant rentrent dans leur pays : aimer, recommencer et partager. Aimer les autres peuples comme le sien propre ; recommencer en ne perdant jamais l’espĆ©rance qu’un autre monde est possible et partager les richesses, les ressources et les poids personnels et collectifs. Et pour conclure elle lance un dĆ©fi aux jeunes : ĆŖtre des hommes et des femmes d’unitĆ©, personnes qui portent dans leur cœur les trĆ©sors de toute culture, mais qui savent aussi les donner aux autres et ĆŖtre – en dĆ©finitive – des hommes et des femmes monde. Communique de presse – Manille, 8 juillet 2018 Flickr albums

Le Patriarche BartolomƩ au Genfest

Le Patriarche BartolomƩ au Genfest

Youth for a United World International Genfest 2018Ā : Au-delĆ  de toute frontiĆØre (Manille, 6-8 juillet 2018) « C’est avec une joie toute particuliĆØre que nous vous saluons, vous tous, les participants Ć  la onziĆØme Ć©dition du Genfest qui se tient Ć  Manille, Ć©dition intitulĆ©e ā€˜ā€™Beyond All Borders’’ (Au-delĆ  de toute frontiĆØre), qui a comme but d’ouvrir aux jeunes, le cœur et l’esprit au futur. Sachez que nous soutenons votre initiative ainsi que le dĆ©sir de vous rĆ©unir et de partager vos idĆ©es avec l’objectif de dĆ©passer les frontiĆØres sociales et personnellesĀ ; car ce n’est que par un esprit de solidaritĆ©, de respect et de comprĆ©hension rĆ©ciproque que ces obstacles seront surmontĆ©s et cesseront d’être la cause de divisions et de conflits parmi les gens de notre monde. Tandis que vous entreprenez ce voyage pour affronter ces problĆØmes et lutter pour l’unitĆ© mondiale et la coexistence pacifique – toujours, naturellement, en restant unis dans vos nobles aspirations et le lien des actions et du tĆ©moignage communs, promesses pour un futur meilleur -, nous vous encourageons Ć  rester ancrĆ©s dans la vision de cette rencontre et Ć  rappeler, en plus de le promouvoir, le message de la fondatrice du Mouvement des Focolari, la disparue Chiara Lubich. Avec la priĆØre et la bonne volontĆ© comme ā€˜ā€™cascade de Dieu’’, toutes les choses seront rĆ©alisĆ©es et transfigurĆ©esĀ ! Avec ces paroles de sincĆØres fĆ©licitations, nous invoquons sur vous tous, l’infinie grĆ¢ce et misĆ©ricorde du Dieu Tout-Puissant, et nous restons avec beaucoup d’amourĀ Ā». Sa SaintetĆ©, le Patriarche œcumĆ©nique BartolomĆ©

A l’école du changement

A l’école du changement

La deuxiĆØme journĆ©e fait le plein de nouveautĆ©s. Avec ses 117 forums et workshops et 10 activitĆ©s Ć©cologiques, sociales, interculturelles et interreligieuses, une chance unique est offerte au peuple du Genfest : passer de la thĆ©orie Ć  la pratique en moins de 24 heures. ā€˜ā€™Learning by doing’’, apprendre en faisant, est un des piliers de la pĆ©dagogie moderne professionnelle. Et c’est justement cela que les jeunes sont en train d’expĆ©rimenter ces heures-ci : une Ć©cole de changement personnel et social, le franchissement de palissades et de murs, non seulement comme sujets de discussions et partages de bonnes pratiques, mais aussi d’actions et d’expĆ©rimentations sur le terrain, dans un contexte ā€˜ā€™glocal’’, comme celui des Philippines, avec des idĆ©es, des projets et des rĆ©alisations provenant du monde entier. Les jeunes se sont inscrits depuis des mois aux workshops. Les attentes sont Ć©levĆ©es. Un jeune portugais : Ā« Je suis en train d’aller au forum ā€˜ā€™Je veux aider ! Comment combattre l’effet spectateur’’. Le titre est intrigant et puis, c’est ainsi que je me sens parfois : un spectateur impuissant face Ć  des situations qui me dĆ©passent : chĆ“mage, racisme, sens d’ inadĆ©quation par rapport aux dĆ©fis de la vie et dans les relations. Je voudrais rĆ©ussir Ć  dĆ©passer la sensation que je ne peux rien faire pour changer les choses Ā». Un groupe de jeunes de Cebù participe au trĆØs frĆ©quentĆ© forum ā€˜ā€™Nourrir la nature’’. Kim Atienza, cĆ©lĆØbre prĆ©sentateur philippin et diffuseur de thĆ©matiques environnementales, encourage les jeunes Ć  connaĆ®tre Ć  fond la nature, le cycle de la vie et ses processus et enseigne des styles de vie et de production durables. Il est aussi possible de faire une full immersion dans la culture asiatique avec des workshops d’origamis et de cuisine fusion ou de frĆ©quenter des ateliers dĆ©diĆ©s Ć  la connaissance et au travail sur soi-mĆŖme : gestion du stress, des peurs, soin des autres. Nombreux sont les espaces consacrĆ©s Ć  l’économie sociale, civile et de communion, Ć  l’architecture au langage du cinĆ©ma. La politique ne manque pas Ā« mais celle qui inspire l’espĆ©rance Ā». Une fille du Burundi : Ā« Moi je suis allĆ©e Ć  celui sur la corruption. Nous en avons approfondi les diffĆ©rentes formes et les outils pour la combattre. Je viens d’un continent où la corruption est une plaie. Qu’est-ce qui m’a donnĆ© de l’espoir ? Le fait que nous sommes ici du monde entier pour abattre aussi ce mur Ā». Au courant de l’aprĆØs-midi, les jeunes passent Ć  la phase 2 de la journĆ©e, ā€˜ā€™Hands4Humanity’’, mains pour l’humanitĆ©. La proposition est celle de dix activitĆ©s de solidaritĆ©, d’accueil et de requalification urbaine en diffĆ©rents endroits de Manille, afin d’expĆ©rimenter de petits gestes qui peuvent changer, lentement mais d’une faƧon irrĆ©versible, la rĆ©alitĆ© autour de nous, et d’offrir des propositions pour la rĆ©alisation d’initiatives ad hoc, une fois rentrĆ©s Ć  la maison. Le choix est ample : du service Ć  la cantine des enfants au centre social de Bukas Palad, Ć  des activitĆ©s de nettoyage de rues et d’autres espaces urbains, Ć  la visite dans les hĆ“pitaux, aux personnes Ć¢gĆ©es, aux sourds et muets, jusqu’au théâtre de rue et Ć  l’échange interculturel avec les communautĆ©s musulmane et hindoue. A Tramo Street, dans la ceinture pĆ©riphĆ©rique de Manille, un important groupe de jeunes originaires de l’Australie, du BrĆ©sil, de l’Europe, en plus de diffĆ©rents philippins, peint et nettoie avec les gens du lieu. Un jeune californien explique : Ā« Je n’aurais jamais imaginĆ© faire quelque chose pour une ville qui n’est pas la mienne et où je ne retournerai peut-ĆŖtre pas mais je suis content, et Ƨa me donne envie de mieux connaĆ®tre Manille. Au dĆ©but, je pensais que cela m’importait peu, mais maintenant ce n’est plus comme Ƨa Ā». Ā« Le fait de donner au Genfest l’aspect d’un laboratoire d’approfondissement et d’expĆ©rimentation des techniques de transformation humaine et communautaire est un choix dĆ©libĆ©rĆ© aussi bien des jeunes eux-mĆŖmes que de la ville Ā» explique Tina Bonifacio, entrepreneuse et coordinatrice des forums. Ā« L’intention est celle de faire une expĆ©rience rĆ©elle de dĆ©passement des frontiĆØres, qu’elles soient physiques ou mentales. Chaque personne, culture, coin du monde a toujours quelque chose Ć  donner et Ć  partager avec les autres Ā». JournĆ©e intense, donc, pour les jeunes prĆ©sents Ć  Manille. Mais ce n’est pas encore fini : il se terminera ce soir avec le concert international où beaucoup se prĆ©senteront avec des chants et des performances. Ce sera Ć  la musique et Ć  l’art de raconter un autre aspect de ā€˜ā€™Beyond all borders’’.


Histoires par-delĆ  les frontiĆØres

Histoires par-delĆ  les frontiĆØres

Finalement nous y sommes : le Genfest a donnĆ© le via Ć  Manille, au World Trade Center. C’est le rendez-vous au sommet, mais plus de vingt Genfest nationaux se sont dĆ©roulĆ©s ou sont en cours sur les cinq continents. Le programme, avec des chants, chorĆ©graphies, expĆ©riences, a comme ā€˜ā€™focus’’, le dĆ©passement de toute barriĆØre, ā€˜ā€™Beyond all broders’’. Un slogan courageux, choisi par les mĆŖmes protagonistes comme rĆ©ponse aux diffĆ©rentes formes de divisions, qu’aujourd’hui on expĆ©rimente partout, mais aussi le moteur des actions rĆ©alisĆ©es au cours de ces annĆ©es de prĆ©paration. Depuis les premiĆØres phases, le Genfest a eu la physionomie d’un Ć©vĆ©nement collaboratif : chaque participant en a Ć©tĆ© protagoniste. La premiĆØre matinĆ©e Ć  peine passĆ©e, a commencĆ© avec une vidĆ©o des diffĆ©rentes locations et actions du ā€˜ā€™pré’’ Genfest qui s’est dĆ©roulĆ© dans vingt lieux diffĆ©rents du sud-est asiatique, du 28 juin au 5 juillet, où des centaines de jeunes ont rĆ©alisĆ© des actions de solidaritĆ© et de service pour des communautĆ©s et des projets. Le micro est donc passĆ© aux prĆ©sentateurs et aux ā€˜ā€™vloggers’’, qui accompagneront les participants tout au long du programme. Pour ceux qui sont nĆ©s avant la moitiĆ© des annĆ©es ā€˜90, prĆ©cisons que les vloggers et les influencers sont des figures mĆ©diatiques qui ont un grand suivi sur les rĆ©seaux sociaux auprĆØs des teenagers et des jeunes . Les derniers mois, Louis du Burundi, Maria Clara du BrĆ©sil et Ceska des Philippines le sont devenus par le fait du nombre toujours croissant de followers de leurs profils Instagram et Facebook. Les tĆ©moignages de cette premiĆØre journĆ©e ont Ć©tĆ© caractĆ©risĆ©s par un fort impact. Comme celui de Josef Capacio de San Diego (USA) et NoĆØ Herrera de Mexicali (Mexico). Dans une Ć©poque de dĆ©sĆ©quilibres politiques et sociaux de tous genres de divisions, ils ont dĆ©cidĆ© de promouvoir la paix justement prĆØs du mur qui divise les deux nations.

Jean-Paul et Egide: Interview sur Facebook

Le travail conjuguĆ©, de jeunes amĆ©ricains et mexicains – raconte NoĆØ – a permis de dĆ©couvrir que les valeurs, les objectifs et la vision du monde, mĆŖme si c’est vu du point de vue de frontiĆØres opposĆ©es, ne sont pas vraiment diffĆ©rents. Ā« Nous sommes tous Ć©gaux et je peux aimer son pays comme le mien Ā». Il y a ensuite l’histoire de Jean-Paul Muhanuzi, du Burundi, et Egide Nduwayezu, du Rwanda. C’est le rĆ©cit d’une vĆ©ritable amitiĆ© vĆ©cue dans des conditions dramatiques : aprĆØs un attentat subi par eux deux, mais qui a laissĆ© Jean Paul Ć  terre avec une grave lĆ©sion de la moelle Ć©piniĆØre, Egide a tout arrĆŖtĆ© pour le soutenir pendant la phase de rĆ©habilitation qui a suivi l’intervention Ć  la colonne vertĆ©brale. Le dĆ©passement des barriĆØres, dans leur cas, a amenĆ© Ć  la dĆ©couverte de la beautĆ© de leurs peuples respectifs, ethnies et tribus. Jaime Zayas, du Salvador, a lancĆ© du podium l’idĆ©e de changer le propre ā€˜ā€™mĆØtre carré’’, comme lui-mĆŖme l’a expĆ©rimentĆ© dans son propre pays, dans un contexte de violence urbaine et mĆ©fiance diffuse. L’effort a Ć©tĆ© celui d’être constructeur de paix : Ā« Nous savons que notre pays a des problĆØmes complexes, mais nous pouvons changer les choses dans le quotidien en vivant des relations basĆ©es sur la rĆ©ciprocitĆ© Ā». Tommaso Carriere, italien, est co-fondateur de l’association ā€˜ā€™Non de la guerre’’ un projet pour former les personnes Ć  la paix, en leur montrant ce qu’est la guerre, comment elle naĆ®t et se dĆ©veloppe. Ā« Nous racontons ce que nous avons vu dans les pays touchĆ©s par la guerre, et comment les conflits dĆ©truisent la sociĆ©tĆ©, en minant l’espĆ©rance et la possibilitĆ© de construire un futur meilleur Ā». Depuis 2014, l’association organise des camps d’étĆ© en Jordanie, où des jeunes europĆ©ens visitent des camps de rĆ©fugiĆ©s et interagissent avec ceux qui souffrent des consĆ©quences de la guerre. Ce qu’on entend de cette premiĆØre journĆ©e Ć  Manille raconte des parcours de vie et de projets, ā€˜ā€™des fragments de fraternité’’, petits pas qui rapprochent les personnes et les peuples et alimentent l’espĆ©rance.


Seuls ceux qui ont de grands idĆ©aux font l’histoire

AprĆØs avoir parcouru Ć  nouveau les caractĆ©ristiques de la jeunesse des annĆ©es 80 et la sortie de la sphĆØre privĆ©e Ć  la suite de manifestations dans plusieurs capitales du monde, Chiara Lubich explique comment les jeunes Ā«ont cru que notre planĆØte pouvait renaĆ®tre et ils se sont retroussĆ© les manches pour y porter remĆØde. Et ils l’ont fait avec une richesse d’initiatives incroyables.Ā»   Elle continue: Ā«Les voilĆ , en effet, lancĆ©s sur diffĆ©rents chemins pour parvenir au but, celui du monde uniĀ : le chemin de l’unitĆ© entre les races, de l’unitĆ© entre les peuples, le chemin du dĆ©veloppement, de l’unitĆ© entre les riches et les pauvres, de l’unitĆ© entre les gĆ©nĆ©rations, entre les pays en guerre pour la paix, entre les fidĆØles de diverses religions, entre l’homme et la nature, entre des personnes d’idĆ©ologies diverses, le chemin de l’unitĆ© avec les minoritĆ©s ethniques, avec les personnes seules ou les personnes qui souffrent… Sans respect humain, ils ont reconnu en JĆ©sus ce cheminĀ : “Je suis le Chemin” (Jn 14,6) a-t-il dit et ils l’ont parcouru en essayant de vivre Ć  la lettre sa doctrine en mettant en pratique la Parole de Dieu. … D’ailleurs, en qui les jeunes peuvent-ils avoir le plus confiance si ce n’est en Lui? Ils ont Ć  cœur et ils dĆ©fendent des idĆ©aux que Lui seul peut aider Ć  rĆ©aliser. Ils aiment, ils cherchent, ils veulent la libertĆ©. De qui peuvent-ils mieux l’obtenir si ce n’est de JĆ©sus qui a dit: “Si vous demeurez fidĆØles Ć  ma Parole (.. ) vous connaĆ®trez la vĆ©ritĆ© et la vĆ©ritĆ© vous rendra libres” (Jn 8, 31-32)? Les jeunes veulent le respect de la nature et ils luttent dans de nombreux pays pour sauver l’homme de l’autodestruction par la pollution de l’environnement. Qui peut rĆ©pondre le mieux Ć  ce dĆ©sir si ce n’est Celui qui a crƩƩ la nature pour l’homme? Les jeunes aiment et veulent la paix. Qui peut mieux la leur garantir si ce n’est encore Lui qui a dit: “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne”? (Jn 14,27) Les jeunes veulent que les droits de l’homme soient respectĆ©s. Le Christ n’est-il pas venu sur terre justement pour annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle, pour proclamer aux prisonniers la libĆ©ration, pour redonner aux aveugles la vue et rendre la libertĆ© aux opprimĆ©s (Lc 4,18)? Les jeunes rĆ©clament la justice sociale. Où trouveront ilsĀ  le courage pourĀ  mieux affronter de plein front les contradictions, les misĆØres, les hypocrisies, les plaies ouvertes de la sociĆ©tĆ© de consommation, si ce n’est en Celui qui appelle bienheureux “ceux qui ont faim et soif de justice” (Mt 5,6)Ā ? Les jeunes n’aiment pas les divisions. Qui peut les satisfaire davantage que Celui qui voit l’humanitĆ© Une et qui est venu abattre les barriĆØres entre les groupes, les minoritĆ©s, les races et les peuplesĀ ? Les jeunes sont attirĆ©s par la non-violence. Où peuvent-ils trouver leur idĆ©al mieux incarnĆ© si ce n’est en Celui qui nous a dit d’aimer mĆŖme nos propres ennemis, portant ainsi Ć  l’extrĆŖme les consĆ©quences de la non-violenceĀ ? Les jeunes aiment la solidaritĆ©, la communion des biens entre riches et pauvres. JĆ©sus qui a dit de donner Ć  quiconque demande et de ne pas tourner le dos Ć  celui qui veut emprunter, est pour eux un modĆØle de solidaritĆ©. A l’image des premiers chrĆ©tiens qui avaient compris ce qu’Il demandait au point qu’aucun d’eux ne disait sien ce qui lui appartenait, les jeunes trouvent en JĆ©sus toutes leurs exigences satisfaites. … Oui, les jeunes avec le Christ, les jeunes et le Christ, les chemins et le CheminĀ : ce sont les binĆ“mes qui peuvent donner une vĆ©ritable espĆ©rance. … TrĆØs chers jeunes, avancez, pleins d’assurance. Marchez avec persĆ©vĆ©rance. Par vos actions Ć©clairĆ©es et par votre foi, vous resplendissez face Ć  l’humanitĆ© qui traĆ®ne souvent son existence dans la mĆ©diocritĆ© et le non-sens. Et vous dĆ©montrez que tous les manques d’unitĆ© peuvent ĆŖtre Ć©vitĆ©es et que chaque unitĆ© peut ĆŖtre construite. Dites clairement que cet IdĆ©al n’est pas une utopie. Au contraire, seuls ceux qui ont de grands idĆ©aux font l’histoire.

(Extrait du Message de Chiara Lubich pour les Genfest, Mollens, 24 mars 1987 – source: www.centrochiaralubich.org)

Rencontre œcumĆ©nique Ć  Bari

Le Pape FranƧois sera Ć  Bari (Italie), le samedi 7 juillet, pour la rencontre œcumĆ©nique de rĆ©flexion et de priĆØre, avec les Patriarches et les chefs des Ɖglises du Moyen Orient. Qui prĆ©sentera l’évĆ©nement, auprĆØs de la Salle de Presse du Saint SiĆØge, sera le Cardinal Leonardo Sandri, PrĆ©fet de la CongrĆ©gation pour les Ɖglises Orientales et le Cardinal Kurt Koch, PrĆ©sident du Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens. ā€˜ā€™L’idĆ©e d’une telle rencontre qui se tiendra Ć  Bari, vient de loin, et vient de plusieurs voix – a commentĆ© le Cardinal Sandri – plusieurs Ɖglises ou Patriarches l’ont adressĆ©e directement au Saint PĆØre. A Bari, prieront avec le Pape FranƧois, BartolomĆ© I, Patriarche œcumĆ©nique de Constantinople et Tawadros II, Patriarche de l’Ć©glise orthodoxe copte d’Alexandrie “. L’évĆ©nement, qui a en soi, une grande valeur œcumĆ©nique et n’a pas de prĆ©cĆ©dents dans l’histoire de l’œcumĆ©nisme, se tiendra en deux moments : la priĆØre sur la promenade du bord de mer, ensemble avec les fidĆØles, et le moment de rĆ©flexion et d’écoute rĆ©ciproque entre le Saint PĆØre et les Chefs des Ɖglises et CommunautĆ©s EcclĆ©siales du Moyen Orient, en apportant chacun son propre point de vue, ses observations et propositions. La ville de Bari est dĆ©finie’’fenĆŖtre sur l’Orient’’ parce qu’ elle conserve l’antique tombe de Saint Nicolas, qui dans la vĆ©nĆ©ration, rĆ©unit catholiques et orthodoxes.

Ɖvangile vĆ©cu :’’La force se manifeste dans la faiblesse’’

Chef de service Le responsable de notre secteur ressemblait depuis quelques temps Ć  un moteur au maximum de son accĆ©lĆ©ration. Tout le monde essayait de l’éviter. Un jour, en parlant avec ma grand-mĆØre, elle me raconte que mon grand-pĆØre avait passĆ© une pĆ©riode d’épuisement pendant laquelle il ressemblait Ć  un cheval sans freins. La guĆ©rison avait Ć©tĆ© facilitĆ©e par une atmosphĆØre de sĆ©rĆ©nitĆ© que la famille avait su crĆ©er autour de lui. Le jour suivant j’ai rassemblĆ© les collĆØgues et j’ai proposĆ© d’aider le responsable, en essayant de l’écouter avec sĆ©rĆ©nitĆ© et d’être attentifs Ć  ses souhaits. Tout le monde n’a pas Ć©tĆ© d’accord, mais la majoritĆ© a compris. Quelques temps aprĆØs, le chef nous a confiĆ© les tragĆ©dies qu’il vivait en famille. Et il nous a remerciĆ©s en disant :’’GrĆ¢ce Ć  votre aide, j’ai pu continuer Ć  espĆ©rer’’. C.M. – Espagne Changement de cap J’avais 61 ans, lorsque j’ai connu des jeunes engagĆ©s Ć  mettre l’Évangile en pratique. Leur concorde et leur sĆ©rĆ©nitĆ© m’émerveillaient. J’avais Ć©tĆ© marin et je savais combien il est difficile de vivre en groupe. Cela m’a convaincu Ć  vouloir en savoir davantage, ainsi, ai-je achetĆ© un Ɖvangile. Le lisant pour la premiĆØre fois, j’ai compris que je devais changer de cap : il ne suffisait pas d’être honnĆŖte, de ne pas voler, pour me sentir en rĆØgle. Je devais aussi aimer les autres, en n’excluant personne. Cela a opĆ©rĆ© un changement radical dans ma maniĆØre de penser et d’être, en commenƧant par ma famille. Alors qu’en effet, avec les personnes Ć©trangĆØres Ć  ma famille, j’étais tout sourire, et je m’entretenais volontiers avec elles, Ć  la maison, je parlais peu, juste ce qui Ć©tait nĆ©cessaire, et mĆŖme d’une maniĆØre autoritaire. G. – Italie HarcĆØlement J’ai expĆ©rimentĆ© le harcĆØlement, Ć  mes dĆ©pens. Quand j’étais ado, quelques Ć©tudiants de mon Ć©cole avaient dĆ©cidĆ© de frapper le premier avec les cheveux roux qui allait aux toilettes. Et c’était moi. Maintenant, je suis enseignant. Un jour, avant la leƧon, un Ć©lĆØve vient me chercher Ć  la salle des professeurs. Il me confie qu’il a Ć©tĆ© chargĆ© de tendre un piĆØge Ć  son meilleur ami et s’il ne le fait pas, il devra subir lui aussi le mĆŖme traitement. Il est Ć©pouvantĆ© et tremble. Pendant la leƧon, je raconte ce qui m’était arrivĆ©. Je demande Ć  mes Ć©lĆØves comment ils jugent ce fait et mes paroles sont suivies de paroles et longs silences. AprĆØs quelques jours, j’apprends que le piĆØge n’est plus d’actualitĆ©. H.N. – Hongrie Le retour de papa La nouvelle que papa Ć©tait rentrĆ© en Italie pour une pĆ©riode de vacances avec sa nouvelle femme, avait bouleversĆ© la vie de ma sœur et moi. AprĆØs la sĆ©paration de nos parents, nous avions passĆ© des annĆ©es difficiles. Jusqu’au retour dans notre pays avec Maman, jusqu’à sa disparition pour un mal incurable. Le rapport entre nous, sœurs, Ć©tait serein mais l’annonce de l’arrivĆ©e de papa faisait remonter Ć  la surface les sentiments oubliĆ©s et les souffrances subies. ā€˜ā€™Je ne veux pas le voir !’’ fut la premiĆØre rĆ©action. Puis une pensĆ©e :’’Dieu, redĆ©couvert comme valeur unique, nous rappelait d’aimer nos ennemis. La rencontre avec papa s’est bien passĆ©e, nous avons essayĆ© de l’aimer . Un pont a Ć©tĆ© Ć©tabli entre nous. E.R. – Italie

Pas seulement de pain

Pas seulement de pain

Parler d’ Epi d’Or veut dire raconter l’histoire d’un grand dĆ©sir de mieux se donner aux plus pauvres, qui s’est converti en une entreprise merveilleuse et folle. Un projet qui dans le temps a produit beaucoup et est arrivĆ© Ć  des chiffres importants, en dĆ©passant des obstacles et des menaces dans un endroit souvent hostile comme celui de la pĆ©riphĆ©rie mĆ©tropolitaine du BrĆ©sil. L’initiative sert de porte ouverte au projet EdC que Chiara Lubich lance justement Ć  San Paolo en 1991, parce que les premiĆØres tentatives de vente sur la route de produits de la boulangerie remontent Ć  1988, et tout de suite incarnent une vision, des valeurs et un courage de cette nouvelle approche rĆ©volutionnaire dans la maniĆØre de faire Ć©conomie. Ā« Nous Ć©tions en pĆ©riode de forte crise – raconte Adriana Valle, italienne au BrĆ©sil depuis 38 ans et responsable de cette activitĆ© – des ressources Ć©conomiques limitĆ©es, inflation et chĆ“mage importants. Sur ce fond de tableau, un groupe de filles, aprĆØs avoir mis ensemble leurs compĆ©tences individuelles, essaie de dĆ©marrer la fabrication de produits qui sortent du four, confectionnĆ©s dans des petits sacs qui se vendent sur les trottoirs au bord de la Mariapolis Ginetta proche de Vargem Grande PaulistaĀ». AprĆØs quelques ventes improvisĆ©es, la production s’interrompt, mais Ć  leur grande surprise, diffĆ©rentes voitures de passage continuent Ć  demander où sont les ā€œfilles du pain et du sourire Ā». Alors la dĆ©cision de reprendre l’activitĆ© est prise, en faisant appel et donnant du travail Ć  des mamans et des jeunes et leur permettant de se former et de gagner quelque chose. Elles n’ont pas encore une idĆ©e prĆ©cise d’entreprise, mais les clients augmentent, la cordialitĆ© derriĆØre le comptoir attire. En 94, l’activitĆ© se dĆ©place de la route Ć  un petit endroit protĆ©gĆ©, alors que prend forme le PĆ“le Industriel EdC dans les abords de la citĆ©-pilote. Un second point de vente se crĆ©e de l’autre cĆ“tĆ© de la route, pas loin d’une favela : le but est de donner la possibilitĆ© aux gens du lieu d’acquĆ©rir du pain sans le danger de traverser la route Ć  grande vitesse. Les deux activitĆ©s portent le nom – donnĆ© par Chiara Lubich elle-mĆŖme – de Spiga Dorata (Epi d’Or) I et II, le grain mĆ»r qui brille sous la lumiĆØre du soleil. Leur dĆ©sir est celui d’offrir un regard fraternel, lumineux et harmonieux ; un endroit où les gens se sentent accueillis et soulagĆ©s. Alors que l’activitĆ© avance, certains dĆ©molissent Ć  priori l’idĆ©e d’une entreprise en se basant uniquement sur les chiffres limitĆ©s des dĆ©buts (Ā« avec un demi sac de farine on ne va nulle part Ā») et d’autres, qui, au contraire y croient et prennent part au dĆ©veloppement du projet. Comme ces deux entrepreneurs qui, Ć©tonnĆ©s par le grand travail accompli, mĆŖme si l’espace est limitĆ© par les structures, aident financiĆØrement. Ils donnent la possibilitĆ© d’éviter les licenciements et de restructurer les installations, en offrant un endroit plus digne pour les clients et en Ć©largissant l’offre Ć  d’autres produits de qualitĆ©. Les histoires vĆ©cues par ces gens derriĆØre le comptoir sont nombreuses : celui qui revient de loin pour sentir cette Ć©nergie positive qu’il trouve derriĆØre le cafĆ©, et celui, souriant, qui retrouve le dĆ©sir de recommencer. Les difficultĆ©s ne manquent pas, bien sĆ»r. Dans ce milieu de la pĆ©riphĆ©rie les boutiques subissent des attaques. Une des derniĆØres, face au pistolet braquĆ© sur elle pour voler la caisse, Adriana trouve le courage de dialoguer avec les voleurs. Elle se prĆ©occupe vraiment de leur destin une fois sortis de la boutique. Le geste de respect et d’empathie est si efficace qu’il arrive Ć  faire enlever la cagoule de ces jeunes et les dĆ©sarmer. AprĆØs cet Ć©pisode, il n’y a plus eu d’attaques. Les boutiques emploient aujourd’hui 20 travailleurs fixes et 15 jeunes qui s’alternent, 10 sacs de farine par jour pour faire la pĆ¢te et servir 1200 Ć  1500 clients. Pendant les week end, et pour ceux qui le peuvent financiĆØrement, ils proposent une variĆ©tĆ© de pains spĆ©ciaux, de plats Ć  demi-cuisinĆ©s, des gĆ¢teaux pour les fĆŖtes, des glaces artisanales, en garantissant toujours des prix accessibles pour les clients quotidiens plus pauvres. En plus de la crĆ©ation de postes de travail et de la communication d’un amour authentique, la mission productive de Spiga d’Oro est de crĆ©er des contacts de rapprochement entre les diffĆ©rentes catĆ©gories sociales : le pauvre sent qu’il fait partie de la famille, l’aisĆ© revient, contribue et remercie de lui avoir offert la possibilitĆ© de donner, mais aussi de recevoir ! Source : EdC online

L’aspect concret du dialogue en dĆ©mocratie

Insister sur le dialogue n’est-ce pas cĆ©der au relativisme de fait, pour lequel les bonnes maniĆØres suffisent sans considĆ©rer les valeurs fondamentales de l’agir politique ? Ā« Le Mouvement Politique pour l’UnitĆ© (MPPU) n’est pas un parti, mais un espace de dialogue au Parlement et dans les villes, entre tous les partis. Il propose une rĆ©flexion sur l’âme de la reprĆ©sentation pour sortir de la crise Ć  travers des formes de dĆ©mocratie participative et dĆ©libĆ©rative. L’instrument est le ā€˜ā€™pacte Ć©lus – Ć©lecteurs’’. Il ne s’agit pas de bonnes maniĆØres. Une mĆ©thode expĆ©rimentĆ©e, celle de la fraternitĆ©, nous rend libres et Ć©gaux dans nos diversitĆ©s. Il est possible de retrouver une Ć¢me de la politique outre le pragmatisme sans idĆ©aux, pour servir le bien commun avec ā€˜ā€™l’amour des amours’’ comme l’a enseignĆ© la fondatrice des Focolari, Chiara Lubich. Nous voulons commencer un cycle de dialogues sur des thĆØmes Ć©levĆ©s et concrets, par le biais d’argumentations et certainement pas avec les tendances actuelles, dĆ©sormais insupportables, Ć  l’insulte et au choc frontal Ā». Où risque t-elle, non seulement en Italie, aujourd’hui la dĆ©mocratie de perdre son Ć¢me ? La dĆ©mocratie reprĆ©sentative est en crise Ć  cause de la domination de la finance globalisĆ©e sur l’économie rĆ©elle et sur la politique elle-mĆŖme. Des partis faibles, sont facilement conditionnĆ©s par les lobbies. La fin des idĆ©ologies coĆÆncide souvent avec la pauvretĆ© des idĆ©aux . Est impĆ©rative, une solide injection de participation populaire, en grade d’engager les citoyens et les partis sur les thĆØmes du travail, de la justice sociale, de la paix et du dĆ©sarmement, de la lutte au hasard, du contraste aux mafias et Ć  la corruption, de la valorisation des biens communs, et des grandes ressources culturelles et environnementales du pays. Le Pacte Ć©lus – Ć©lecteurs, que nous expĆ©rimentons avec diffĆ©rents parlementaires et maires, peut rapprocher les citoyens des institutions et donner une Ć¢me Ć  la dĆ©mocratie reprĆ©sentative enrichie par celle participative et dĆ©libĆ©rative. Le MPPU a Ć©tĆ© attentif Ć  la rĆ©alitĆ© en ne dĆ©sertant pas des thĆØmes qui sont aussi conflictuels. Quelles sont les urgences que vous voulez affronter aujourd’hui ? Ā« Le Mouvement Politique pour l’UnitĆ© est un espace fraternel de rencontre entre des personnes, avant tout, engagĆ©es dans presque tous les partis. Et cela ne reprĆ©sente pas un problĆØme mais bien une richesse unique. Dans la lĆ©gislature prĆ©cĆ©dente, nous avons donnĆ© prioritĆ© aux droits sociaux et civils. Maintenant nous estimons urgent d’affronter le thĆØme du travail pour les jeunes, de la lutte contre la pauvretĆ©, pour une Ć©conomie dĆ©sarmĆ©e, avec la reconversion au civil, (de fabriques qui produisent des armes) dans un pays qui dans sa constitution Ā« rĆ©pudie la guerre Ā», l’intĆ©gration, en plus de l’accueil des migrants rĆ©guliers et de leurs enfants, sans oublier l’importance de la sĆ©curitĆ© et de la lĆ©galitĆ© Ā». Existe-t-il quelques propositions concrĆØtes que vous pensez pouvoir proposer ? Ā« Le MPPU doit faciliter, Ć  cĆ“tĆ© du travail d’ auditoire et des commissions, les propositions concrĆØtes des laboratoires parlementaires de rencontre de cultures politiques diffĆ©rentes avec des chercheurs et des reprĆ©sentants de la sociĆ©tĆ© civile compĆ©tents. Nous pouvons animer un cycle de dialogues dans la lĆ©gislature sur un plan idĆ©al et en mĆŖme temps concret Ā». Source : MPPU online

Gen Verde Ć  Manille

Nous sommes en train de faire le compte Ć  rebours pour le Genfest (manifestation des jeunes du Mouvement des Focolari – juillet 2018). Avec les jeunes qui participeront au Genfest Ć  Manille, et qui suivront en streaming l’évĆ©nement dans le monde entier, nous voulons ĆŖtre une ā€˜ā€™Wave of Love’’, une onde d’amour qui traversera les barriĆØres de nos rapports, des incomprĆ©hensions, des grands dĆ©fis de l’humanitĆ©. Et voici, en exclusivitĆ© pour vous, un petit avant-goĆ»t de ce que le Gen Verde chantera au Genfest et…Ć  trĆØs bientĆ“t ! https://www.youtube.com/watch?v=Mh75HR_YI1g&list=UUuSTi05GBlACXtCu4zEY7FQ

Regards de lumiĆØre sur la ville

Regards de lumiĆØre sur la ville

Ā« Regards de lumiĆØre. Cela fait toujours du bien, surtout dans un monde où il y en a peu Ā». Ce sont les premiers mots d’Anna, qui se dĆ©clare non croyante, que je cueille au sortir de la salle où s’est dĆ©roulĆ©e la premiĆØre Mariapolis du PiĆ©mont. ā€˜Regards de lumiĆØre’, c’Ć©tait le titre des trois jours vĆ©cus par plus de 200 personnes de tous Ć¢ges et toutes catĆ©gories sociales, qui venaient de diffĆ©rentes villes de la rĆ©gion. LumiĆØre jaillie de moments de spiritualitĆ© et de partage, qui a Ć©clairĆ© des thĆØmes d’actualitĆ© brĆ»lants, comme l’Europe, l’Ć©migration, le Moyen Orient, la fin de vie et les soins palliatifs, alternĆ©s de programmes de dĆ©tente, d’excursions. Le but : restaurer les forces deĀ  l’Ć¢me et du corps. Mais pas seulement. Sur fond obscur des dĆ©fis de la vie publique et des incertitudes Ć©conomiques et politiques, dans un climat qui fait penser Ć  la fraternitĆ© comme un luxe pour beaucoup, un regard de lumiĆØre a aussi Ć©clairĆ© la vie de Bra, ville hĆ©ritiĆØreĀ  d’une longue tradition, mais toute projetĆ©e vers le futur. Ici la fraternitĆ©, reconnue comme catĆ©gorie politique, est inscrite depuis des annĆ©es dans les Statuts de la ville. Elle n’est pas restĆ©e lettre morte. Deux adolescents, aidĆ©s d’un power point, la mettent en acte par un slogan, Ā« ColoriAmo Ā» (Ā« En couleursj’Aime Ā») ma ville. Un tas d’initiatives comme celle de peindre les murs de l’école ou les murets tordus de la ville, le ramassage des Ā« mĆ©gots Ā» par terre, le nettoyage des mauvaises herbes, la visite aux personnes Ć¢gĆ©es dans une maison de retraite. Tout cela pour laisser partout un signe d’amour et communiquer aux autres le bonheur que l’on ressent Ć  mettre en acte la rĆ©volution de l’Evangile. Ce que Bra avait d’ailleurs appris de Chiara Lubich en lui offrant la citoyennetĆ© honoraire. ā€œLes initiatives de ces jeunes – a soulignĆ© Bruna Sibille, maire de Bra – ont influencĆ© leurs aĆ®nĆ©s, d’autres groupes, comme la communautĆ© albanaise, des ouvriers du secteur de la construction, des groupes orthodoxes, avec leur pope, un groupe de roumains et d’autres rĆ©alitĆ©s de quartier. En septembre prochain – a-t-elle communiquĆ© – avant l’ouverture des Ć©coles, nous nous retrouverons pour continuer Ć  travailler ensemble Ā». L’un des points du programme Ć  la base de son mandat, qui est en train d’expirer, a Ć©tĆ© Ā« l’amĆ©lioration de la cohĆ©sion sociale en passant de l’idĆ©e de ville Ć  celle de communautĆ© inclusive Ā». Ā« Les jeunes ont jouĆ© un grand rĆ“le dans ce sens. Ainsi – a-t-elle ajoutĆ© – s’installent les bases pour envoyer un signal important sur la maniĆØre d’administrer une ville et de former les futures gĆ©nĆ©rations d’administrateurs, Ć  une Ć©poque où les exemples nĆ©gatifs ne manquent pas. Si l’on s’occupe bien de sa propre ville et du bien commun – a-t-elle conclu – la ville est plus sĆ»re et beaucoup de problĆØmes, qui ne sont pas toujours rĆ©els mais virtuels, et donc plus difficiles Ć  rĆ©soudre, peuvent ĆŖtre dĆ©passĆ©s Ā»

Carla Cotignoli.

Esprit, cœur, mains pour la fraternitĆ©

Esprit, cœur, mains pour la fraternitĆ©

Que ce soit dans les pĆ©riphĆ©ries des grandes mĆ©gapoles ou dans les petits villages ruraux, dans les quartiers marginalisĆ©s et pĆ©riphĆ©riques, dans les orphelinats ou bien le long d’une plage touristique Ć  nettoyer, toujours en contact direct avec la population sur place. Quatre cent juniors sont ainsi en train de se prĆ©parer, dans vingt diffĆ©rentes localitĆ©s du sud-est asiatique, au Genfest 2018, qui ouvrira ses portes le 6 juillet prochain au ā€˜ā€™World Trade Center’’ de Manille, avec des workshops dissĆ©minĆ©s dans diffĆ©rentes universitĆ©s de la grande ville des Philippines. Une semaine d’engagement social et d’échanges sous l’enseigne de l’interculturalitĆ©, qui anticipe l’esprit d’une manifestation Ć  laquelle participent six mille jeunes de diffĆ©rentes parties du monde. Une grande opportunitĆ© pour expĆ©rimenter concrĆØtement l’abattement des frontiĆØres, avant tout celles qui sont culturelles, et pour interagir avec des personnes de cultures et de religions diffĆ©rentes. Tout cela est le ā€˜ā€™prĆ©-Genfest’’. Ā« Son but – explique RomĆØ Vital, un des coordinateurs de cette entreprise – est celui d’offrir Ć  ces jeunes, qui vont bientĆ“t participer au Genfest de Manille, l’opportunitĆ© de faire une expĆ©rience concrĆØte ā€˜ā€™en miniature’’, de fraternitĆ© universelle. Et c’est aussi celui de les ouvrir vers des rĆ©alitĆ©s sociales qui sont distantes Ć  des kilomĆØtres de leurs pays d’origine. Nous avons voulu leur offrir la possibilitĆ© d’en savoir davantage sur les diffĆ©rences culturelles prĆ©sentes en Asie Ā». Un groupe de jeunes est en train de faire l’expĆ©rience de la vie frĆ©nĆ©tique des quartiers pĆ©riphĆ©riques de mĆ©gapoles comme Hong Kong et SĆ©oul ; d’autres, sont en train de visiter des espaces ruraux Ć  Masbateou Ć  Pangasinan, aux Philippines ; d’autres encore sont occupĆ©s Ć  faire une expĆ©rience de dialogue interreligieux comme Ć  Chiang Mai (en ThaĆÆlande), Ć  Medan (IndonĆ©sie) et Ć  Yangon, (au Myanmar). A Coimbatore, en Inde, cette expĆ©rience interculturelle et interreligieuse est guidĆ©e par le mot d’ordre de Gandhi ā€˜ā€™Sois le changement que tu veux voir’’, tandis qu’à Tapei, (Taiwan), les jeunes sont occupĆ©s Ć  interagir avec les habitants indigĆØnes de l’île. A Aklan, dans les Philippines, se dĆ©roule une vĆ©ritable ā€˜ā€™immersion’’ dans la culture de la communautĆ© d’Atis (Aetas), tribu que l’on pense ĆŖtre parmi celles qui sont originaires de l’île de Boracay. Mais il y a aussi des initiatives dont l’ empreinte est celle de l’écologie et de la protection de l’environnement, comme Ć  HanoĆÆ, au Vietnam, où les jeunes participent Ć  la rĆ©colte du riz, ou Ć  Palawan, localitĆ© touristique bien connue, aux Philippines, où un groupe nettoie quelques plages Ā». Ā« Dans plusieurs localitĆ©s – continue Vital – un parcours socio-culturel aide Ć  entrer profondĆ©ment dans l’histoire de ce pays. C’est le cas de SĆ©oul, en CorĆ©e, où les jeunes prĆ©sents sont en train d’approfondir les Ć©vĆ©nements qui ont amenĆ© Ć  la division entre la CorĆ©e du Nord et du Sud, avec l’aide d’experts qui animent des workshops sur la paix, exportables sous n’importe quelle latitude. D’autres localitĆ©s aussi ont accueilli les jeunes comme Mumbai (Inde), Ho Chi Min (Vietnam), Bangkok (en ThaĆÆlande), en plus de diffĆ©rentes villes des Philippines comme Baguio, Cebu, Dumaguete, La Union et Tacloban. Fondamentale dans la prĆ©paration de la semaine a Ć©tĆ© la collaboration avec des organisations comme ā€˜ā€™Bukas Palad’’ et ā€˜ā€™FaƧenda da Esperanza’’, dans les Philippines, et ā€˜ā€™Shanti Ashram’’ en Inde Ā». Ā« Cette semaine, ā€˜ā€™prĆ©-Genfest’’ aura un impact indĆ©lĆ©bile dans la vie des jeunes qui y participent , parce que la construction d’un monde uni commence toujours par des actions concrĆØtes, comme l’a dit rĆ©cemment lors de sa visite Ć  Loppiano le 10 mai dernier, aussi le pape FranƧois : ā€˜ā€™il faut s’entraĆ®ner Ć  utiliser ensemble trois langues : celle de l’esprit, celle du cœur, et celle des mains’’. Ceci est un Ć©lĆ©ment fondamental dans la formation des nouvelles gĆ©nĆ©rations. Par la mĆŖme occasion, le Pape a invitĆ© le Mouvement des Focolari Ć  se mettre ā€˜ā€™au service de tous, avec le regard qui embrasse toute l’humanitĆ©, en commenƧant par ceux qui, d’une certaine maniĆØre, sont relĆ©guĆ©s aux pĆ©riphĆ©ries de l’existence’’. Lorsqu’ils arriveront Ć  Manille pour le Genfest, ces jeunes auront dĆ©jĆ  expĆ©rimentĆ© Ć  petite Ć©chelle ce que signifie la ā€˜ā€™fraternitĆ© universelle’’, car le monde uni a besoin des mains de tous. Alors oui que ce sera une vraie ā€˜ā€™expĆ©rience de Dieu’’. Et cela est le but pour lequel est nĆ© le Genfest. MarĆ­a Clara RamĆ­rez Voir la vidĆ©o

Parole de vie de juillet 2018

Dans sa seconde lettre Ć  la communautĆ© de Corinthe, l’apĆ“tre Paul s’adresse Ć  des personnes qui mettent en doute la lĆ©gitimitĆ© de son activitĆ© apostolique. Cependant il ne fait pas la liste de ses propres mĆ©rites et succĆØs. Au contraire, il met en Ć©vidence l’œuvre que Dieu a accomplie en lui et Ć  travers lui. Tout en se rĆ©fĆ©rant Ć  son expĆ©rience mystique, Ć  son profond rapport avec Dieu (1), Paul mentionne tout de suite sa souffrance due Ć  une Ā« Ć©charde Ā» qui le tourmente. On comprend qu’il s’agit d’une grande difficultĆ© pouvant gĆŖner son Ć©vangĆ©lisation. Paul a demandĆ© Ć  Dieu de l’en libĆ©rer, mais la rĆ©ponse reƧue est bouleversante : Ā« Ma grĆ¢ce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse Ā» Les fragilitĆ©s physiques, psychologiques et spirituelles, tant en nous que chez les autres, nous les connaissons toutes. En face d’elles, nous nous sentons faibles, incapables de rĆ©soudre tant de situations qui nous dĆ©passent, nous estimant dĆ©jĆ  heureux si nous ne causons de mal Ć  personne. L’expĆ©rience de Paul, au contraire, nous ouvre un horizon nouveau : en reconnaissant et en acceptant notre faiblesse, nous pouvons nous abandonner pleinement au PĆØre, qui nous aime tels que nous sommes et dĆ©sire nous soutenir sur notre chemin. Plus loin, Paul affirme encore : Ā« Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort Ā». (2) Chiara Lubich Ć©crivait Ć  ce propos : Ā« Notre raison se rebelle devant une telle affirmation, parce qu’elle y voit une contradiction Ć©vidente ou tout simplement un paradoxe. Au contraire, une telle affirmation exprime une des vĆ©ritĆ©s les plus Ć©levĆ©es de la foi chrĆ©tienne. JĆ©sus nous l’explique par sa vie et surtout sa mort. Quand JĆ©sus a-t-il accompli l’Œuvre que le PĆØre lui a confiĆ©e ? Quand a-t-il rachetĆ© l’humanitĆ© ? Quand a-t-il vaincu le pĆ©chĆ© ? Quand il est mort en croix, anĆ©anti, aprĆØs avoir criĆ© : Ā« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĆ© ? Ā» JĆ©sus a Ć©tĆ© plus fort justement au moment où il Ć©tait le plus faible. Il aurait pu faire naĆ®tre le nouveau peuple de Dieu par sa seule prĆ©dication ou par quelques miracles supplĆ©mentaires ou bien encore par un geste extraordinaire. Non ! Pas du tout, parce que l’Église est œuvre de Dieu et c’est dans la souffrance et seulement dans la souffrance que naissent les œuvres de Dieu. Par consĆ©quent, dans notre faiblesse, dans l’expĆ©rience de notre fragilitĆ©, se cache une occasion unique : celle qui nous permet d’éprouver la force du Christ mort et ressuscitĆ© . Ā» (3) Ā« Ma grĆ¢ce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse Ā» C’est le paradoxe de l’Évangile : la terre est promise en partage aux doux (4) . Marie, dans le Magnificat, exalte la puissance du Seigneur qui peut s’exprimer totalement et dĆ©finitivement dans l’histoire de chacun comme dans celle de l’humanitĆ©, justement dans l’espace entre notre petitesse et la confiance totale en l’action de Dieu. En commentant cette expĆ©rience de Paul, Chiara suggĆ©rait encore : Ā« Le choix que nous chrĆ©tiens devons faire est diamĆ©tralement opposĆ© Ć  celui que l’on fait d’habitude. Nous allons vraiment Ć  contre-courant. L’idĆ©al de vie du monde est gĆ©nĆ©ralement le succĆØs, le pouvoir, le prestige. Paul au contraire nous incite Ć  nous vanter de nos faiblesses. Ayons confiance en Dieu ! Il opĆ©rera sur notre faiblesse, sur notre nĆ©ant. Et quand c’est lui qui agit, nous pouvons ĆŖtre certains qu’il accomplit des œuvres qui apportent un bien durable et vont au-devant des nĆ©cessitĆ©s des personnes et de la collectivitĆ© . Ā» (5) Commission Parole de Vie ______________________________________ 1Ā  Cf. 2 Co 11,1-7a 2Ā  2Ā CoĀ 12,10. 3Ā  D’aprĆØs Chiara Lubich, La forza del dolore, CittĆ  Nuova, 44, [2000], 12, p.Ā 7. 4Ā  Cf. MtĀ 5,4. 5Ā  D’aprĆØs Chiara Lubich, Dio opera sulla nostra debolezza, CittĆ  Nuova, 26, [1982], 11/12, p.Ā 59.

GENFEST 2018 : du je au nous

GENFEST 2018 : du je au nous

DĆ©fense des frontiĆØres, rejets forcĆ©s, alliances entre Ć©tats pour protĆ©ger l’identitĆ© nationale et Ć©conomique, contribution humaine pour le contrĆ“le des flux migratoires. Qu’y a-t-il derriĆØre ce qui est devenu des mots-clĆ©s de ces derniers jours ? Ā« Souvent c’est la peur la mĆØre de toute barriĆØre et attitude protectionniste – explique Maria Voce prĆ©sidente des Focolari Ā». Ā« Et pourtant pour les jeunes cela ne semble pas ĆŖtre la solution dĆ©finitive. Ils croient au contraire que les frontiĆØres sont des horizons, des points de dĆ©part, la diversitĆ© où l’on peut s’enrichir Ā». C’est pour cette raison que les jeunes des Focolari ont choisi pour leur prochain Ć©vĆ©nement mondial qui se tiendra Ć  Manille du 6 au 8 juillet prochain, le vaste thĆØme des frontiĆØres, comme dit le titre Ā« Beyond all borders Ā» (au-delĆ  de toute frontiĆØre). Ils invitent Ć  un changement courageux de regard vis-Ć -vis des peuples, des cultures et de l’économie : un bouleversement nĆ©cessaire, disent-ils, en ces temps d’exaspĆ©ration des particularismes et des fermetures sociales. NĆ© en 1973 d’une idĆ©e de Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, le Genfest arrive cette annĆ©e Ć  sa onziĆØme Ć©dition et pour la premiĆØre fois il se tiendra hors de l’Europe, dans la capitale des Philippines, du 6 au 8 juillet prochain. 6.000 jeunes de 18 Ć  30 ans y sont attendus, venant du monde entier, tandis que plusieurs milliers d’autres participeront aux 23 Ć©ditions locales en temps rĆ©el. Ā« Nous avons choisi l’Asie parce que dans le monde six jeunes sur dix vivent dans ce continent – explique Kiara Lauren, philippine, des Jeunes Pour un Monde Uni des Focolari, une des organisatrices de l’évĆ©nement. ā€˜MalgrĆ© les problĆØmes et le clivage socio-Ć©conomique, ce continent parle au monde d’espĆ©rance et de dĆ©sir de changement. Nous ne nous reconnaissons pas dans ce contexte gĆ©opolitique international qui sacrifie souvent des peuples entiers au profit d’une Ć©lite. Nous voulons amener chaque individu et nos pays Ć  regarder au-delĆ  de leur propre pĆ©rimĆØtre personnel, culturel, religieux, politique, afin de rencontrer et se laisser stimuler par la diversitĆ©. Le Genfest sera un laboratoire unique au monde : celui qui y entrera trouvera les instruments pour pouvoir provoquer un changement en lui-mĆŖme et dans son propre environnement, afin de passer – comme nous y a invitĆ© rĆ©cemment le pape FranƧois Ć  Loppiano – Ā« du je au nous Ā». Le programme : Ć©changer et travailler Un grand espace sera rĆ©servĆ© aux tĆ©moignages : l’engagement pris ensemble par les jeunes nord-amĆ©ricains et mexicains Ć  la frontiĆØre de leur pays ; des gestes d’entraide et de rĆ©conciliation dans des situations de conflit en Afrique et au Moyen-Orient, des activitĆ©s de soutien Ć  la population dans des camps de rĆ©fugiĆ©s et d’accueil dans les villes, l’engagement pour une nouvelle maniĆØre de faire de la politique, le dialogue entre religions diffĆ©rentes, etc. L’aprĆØs-midi du 7 juillet, le Genfest propose l’action Hands for Humanity : les jeunes pourront choisir parmi 12 activitĆ©s de solidaritĆ©, accueil et rĆ©amĆ©nagement urbain Ć  rĆ©aliser dans divers endroits de Manille. Le but est de faire l’expĆ©rience que les petits gestes peuvent changer la rĆ©alitĆ© autour de soi, en plus de collecter des idĆ©es qui pourront ĆŖtre exportĆ©es et imitĆ©es dans leur propre pays. ExpLo et Forum : apprendre et expĆ©rimenter la paix Il y aura ensuite la Explo, mot composĆ© des paroles ā€œExpositionā€ et ā€œExplorationā€: il s’agit d’une exposition interactive qui mĆØnera les visiteurs Ć  travers une expĆ©rience sensorielle immergĆ©e dans l’histoire de l’humanitĆ©, racontĆ©e du point de vue de la fraternitĆ© universelle : Ā« Ce n’est donc pas l’histoire comme nous la connaissons – raconte Erika Ivacson, artiste hongroise responsable de l’exposition – faite de guerres, de conquĆŖtes, d’armistices. Nous raconterons plutĆ“t ce qui a permis Ć  l’humanitĆ© de progresser dans le domaine de la paix, de l’amitiĆ© entre les personnes, les peuples et les cultures. La derniĆØre Ć©tape sera entiĆØrement dĆ©diĆ©e Ć  la question : et moi, que puis-je faire ? Ā» Il y aura bien 110 forum et workshops sur des thĆØmes-clĆ©s pour la construction de sociĆ©tĆ©s ouvertes et solidaires : depuis les techniques de nettoyage urbain et la protection de l’environnement, aux formes d’entreprises sociales, Ć  la gestion des frontiĆØres personnelles et politiques, Ć  l’utilisation des mĆ©dias pour la paix, et bien d’autres. Pour suivre le Genfest Il sera possible de suive la directe streaming, transmise en anglais avec traductions en franƧais, italien, portugais et espagnol, dans le site des Jeunes Pour un Monde Uni : http://www.y4uw.org/live Horaires en direct streaming (heure de Manille, UTC/GMT +8 heures): 6 juillet : 16h-18h30 et 20h-21h45 7 juillet : 17h45-18h45 et 20h-21h45 8 juillet : 10h30-13h Les rĆ©seaux Sociaux de la manifestation : Facebook: www.facebook.com/genfest/ o @genfest Twitter: https://twitter.com/genfest_en o @genfest_en Instagram: www.instagram.com/genfest.official/ Youtube: genfest-official or https://www.youtube.com/c/GenfestOfficial Programme du Genfest      

Ɖvangile vĆ©cu : bĆ¢tisseurs de paix

En tĆŖte Ć  tĆŖte avec JĆ©sus En tant que maire, pas un jour ne passe sans que je sois arrĆŖtĆ© dans la rue, ne serait-ce que pour une salutation. Et mĆŖme Ć  l’église, pendant la messe, je n’arrive pas Ć  rester « en tĆŖte Ć  tĆŖteĀ Ā» avec JĆ©sus. Un dimanche je suis allĆ© Ć  la messe dans une ville pas loin, en espĆ©rant passer inaperƧu. Mais j’ai trouvĆ© l’église bondĆ©e, et une liturgie trĆØs longue prĆ©sidĆ©e par l’évĆŖque. A l’extĆ©rieur de l’église il y avait une femme Ć  qui j’ai fait l’aumĆ“ne. Quelques pas plus loin un autre pauvre, le visage dĆ©figurĆ©. J’ai continuĆ©. Puis une pensĆ©eĀ : « Tu me cherchaisĀ ? Me voici, dans cette femme et dans cet homme au visage dĆ©figurĆ©ā€. Je suis revenu en arriĆØre. L’homme Ć©tait encore lĆ , reconnaissant pour m’avoir vu retourner et le chercher. G. – Italie. Ā  Superstition Je monte dans un taxi et je remarque que la voiture est pleine de ā€œbibelotsĀ Ā», signe que le chauffeur de taxi devait avoir des croyances superstitieuses. En route, j’ai pris le risque de lui direĀ : « Je crois en Dieu, ma foi repose uniquement en LuiĀ Ā». Tout en conduisant il m’écoute en silence. AprĆØs quelque temps je prends de nouveau un taxi. A ma grande surprise je retrouve le mĆŖme chauffeur dans la mĆŖme voiture. Mais Ć©tonnĆ©e je remarque que ces objets ont disparu et au rĆ©troviseur se trouvait un chapelet. N. – Suisse Ā  En ā€œ Ć©quipe ā€ Nous sommes une infirmiĆØre, un technicien et un mĆ©decin. Nous travaillons dans des services diffĆ©rents du mĆŖme hĆ“pital. Nous sommes convaincus que l’évangile vĆ©cu ne se limite pas Ć  transformer l’homme, mais qu’il peut renouveler les structures, les quartiers, les milieux de travail. Pour cette raison, presque tous les matins, avant de commencer le travail, nous nous retrouvons un instant pour partager fatigues et joies. C’est une dĆ©couverte continuelle de comprendre que nous pouvons insuffler dans notre lieu de travail cette charge d’amour concret envers tout le monde, en vivant quotidiennement notre engagement professionnel. S., L. et B. – Italie Ā  L’argent de l’oreiller En sortant de l’église avec mon fils, une femme s’approche de nous et nous demande l’aumĆ“ne. J’ai ouvert mon porte-monnaie et lui ai donnĆ© tout ce que j’avaisĀ : 20 Euros. Mon fils s’est Ć©tonnĆ©, car pour lui c’était trop, mais je l’ai rassurĆ© en lui disant qu’en chaque pauvre il y JĆ©sus et j’ai senti que je devais donner Ć  cette femme tout ce que j’avais sur moi. Une fois arrivĆ©s chez nous, je me suis mise Ć  remettre en ordre la chambre où nous avions accueilli un couple venu en ville pour aller visiter un parent malade. Mon fils est venu m’aider. En changeant la taie de l’oreiller, 200 Euros sont tombĆ©s par terre. Nous avions donnĆ© Ć  ces gens la possibilitĆ© d’être proche d’une personne qui souffrait, et ils avaient voulu nous le rendre de cette maniĆØre. G. – Italie Ā  Hockey sur glace Ɖtant mordu de hockey sur glace, j’attendais anxieusement, tout de suite aprĆØs l’école, d’assister Ć  la finale d’une partie importante transmise Ć  la tĆ©lĆ©vision. DĆØs la sonnerie je suis parti Ć  pleins gaz sur ma mobylette. Quelques mĆØtres plus loin un pneu Ā crĆØve. Rapidement j’essaie de le regonfler avec ma pompe. Mais quelques centaines de mĆØtres aprĆØs de nouveau Ć  terre. En plus il se met Ć  pleuvoir. Alors que je continue Ć  pied, en poussant la mobylette Ć  la main, la colĆØre montait en moi. Tout Ć  coup une pensĆ©e m’est venue en tĆŖteĀ : JĆ©sus a tellement souffert sur la croix, et tu n’es pas capable d’accepter cette petite contrariĆ©té ? Cette pensĆ©e m’a redonnĆ© la paix. G. Hollande

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les premier citoyens « Faim Zéro »

Les enfants et les jeunes d’aujourd’hui peuvent ĆŖtre les premiers Ć  parvenir Ć  Ć©radiquer la faim dans le monde. C’est ce qu’indiquent les 17 Objectifs du dĆ©veloppement durable approuvĆ©s le 25 septembre 2015 par les 193 Ɖtats membres des Nations Unies, qui se sont engagĆ©s Ć  les mettre en œuvre d’ici 2030. L’« Objectif Faim ZĆ©ro Ā» est au cœur du programme. Dans ce cadre, la FAO a accueilli 630 jeunes filles de 9 Ć  14 ans du Mouvement des Focolari, tandis que de nombreux enfants des cinq continents suivaient l’évĆ©nement en streaming, notamment 400 garƧons rĆ©unis en congrĆØs Ć  Loppiano (Toscane), la citĆ©-pilote internationale des Focolari. C’est la premiĆØre fois que les jeunes gĆ©nĆ©rations des Focolari se rendaient au siĆØge de cette organisation onusienne. Ā« Je suis vraiment heureuse de voir cette salle pleine de femmes, de jeunes filles Ā», a commentĆ© Marcela Villareal, directrice de la Division des partenariats et de la coopĆ©ration Sud-Sud (DPS). Je travaille Ć  la FAO depuis plus de 20 ans, j’ai parlĆ© d’innombrables fois dans cette salle plĆ©niĆØre, mais je ne l’ai jamais vue aussi belle, aussi pleine de jeunes enfants. Merci de vos efforts pour contribuer Ć  atteindre l’Objectif Faim zĆ©ro Ā». Aujourd’hui, 800 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. Ces dix derniĆØres annĆ©es, ce chiffre avait diminuĆ©, mais il a recommencĆ© Ć  monter Ć  cause des guerres et des changements climatiques. Ā« C’est pour nous le scandale le plus grand, a-t-elle poursuivi, c’est pourquoi nous luttons chaque jour afin que ces personnes aient la nourriture indispensable, mais aussi une vie plus belle, où les enfants puissent avoir une vie pleine. Nous sommes convaincus qu’avec notre travail nous pouvons parvenir Ć  un monde sans faim Ā». Ā« Jusqu’à aujourd’hui, jamais les leaders mondiaux n’avaient promis de s’engager tous ensemble pour un agenda aussi ample et universel Ā», a pour sa part affirmĆ© Sabina Zaccaro, du Bureau de la FAO pour la communication institutionnelle. Ā« Pour vaincre la faim dans le monde (objectif n° 2), il faut vaincre la pauvretĆ© (objectif n° 1). Mais pour cela, nous devons tous vivre de faƧon durable (objectif n° 12), en cherchant Ć  rĆ©soudre concrĆØtement les problĆØmes liĆ©s au rĆ©chauffement climatique (objectif n° 13) Ā». Les premier citoyens Ā« Faim ZĆ©ro Ā» Les jeunes des Focolari, dissĆ©minĆ©s dans le monde entier, peuvent apporter une forte contribution personnelle, au quotidien, pour atteindre l’objectif d’ici 2030. Le 16 octobre, la FAO cĆ©lĆ©brera 73 ans d’existence. Ā« Chaque annĆ©e, nous parlons d’un thĆØme (immigration, changement climatique…) et cette annĆ©e nous parlerons de ā€˜Faim zĆ©ro’ Ā», a indiquĆ© Clara Velez, responsable de la diffusion des actions de promotion. Ā« Savoir que vous ĆŖtes ici aujourd’hui est trĆØs beau. Dans cette salle, Ć  votre place, le 16 octobre, il y aura les reprĆ©sentants de tous les pays. Et ils auront le livre que vous avez reƧu aujourd’hui, qui explique que dans de nombreuses actions quotidiennes nous pouvons faire quelque chose pour combattre la faim. ƀ la derniĆØre page du livre, il y a un passeport. Aujourd’hui, vous devenez les premiĆØres citoyennes ā€˜Faim zĆ©ro’, avec des droits et des devoirs Ć  respecter Ā». Mais quels sont les devoirs des citoyens Ā« Faim zĆ©ro Ā» ? Ā« Dans le monde, un tiers de la nourriture est gaspillĆ© et finit Ć  la poubelle. Je suis sĆ»re que vous ne voulez pas participer Ć  ce scandale Ā», a pour sa part affirmĆ© Laura Hernandez, du Bureau de diffusion des actions de promotion. Ā« Il y a des choses que vous pouvez faire chez vous. Par exemple, lorsque vous avez de la nourriture en trop, vous pouvez la congeler ou la manger le lendemain. Ou au restaurant, lorsque vous ne finissez pas vos plats, vous pouvez emporter le reste Ć  la maison. (…) Ā» La Charte d’engagement des enfants Enfin, la parole a Ć©tĆ© donnĆ©e aux jeunes filles, reprĆ©sentĆ©es par Elena et Agnese : Ā« Nous sommes trĆØs honorĆ©es et heureuses d’être ici. DĆØs maintenant nous nous engagerons avec plus d’enthousiasme pour cet objectif. Nous sentons que nous faisons dĆ©sormais partie de la gĆ©nĆ©ration ā€˜Faim zĆ©ro’. C’est un grand rĆŖve d’imaginer que grĆ¢ce Ć  notre contribution, dans quelques annĆ©es il n’y aura plus de faim dans le monde. Nous sommes trĆØs heureuses de collaborer avec la FAO car c’est seulement en unissant nos forces que nous pourrons atteindre un objectif aussi Ć©levĆ©, comme celui de Faim zĆ©ro d’ici 2030. Ā» Quelques jeunes du Mouvement des Focolari de 11 pays ont recensĆ© des idĆ©es pour comprendre comment rĆ©soudre le problĆØme de la faim dans le monde. Ā« Nous avons rĆ©sumĆ© ces idĆ©es avec le slogan des trois ā€˜H’ – head, heart and hands (tĆŖte, cœur, mains) – et notre Charte d’engagement est nĆ©e. Pour nous, la tĆŖte signifie nous informer et Ć©tudier la problĆ©matique au niveau mondial et sur le plan de notre ville. Le cœur, pour nous sensibiliser, nous et les autres ; impliquer le plus grand nombre possible de personnes pour atteindre notre objectif. Et les mains signifient que nous voulons lancer des actions concrĆØtes. Ā» ƀ la fin, les jeunes participantes ont remis Ć  la FAO leur Charte d’engagement. Puis a suivi la remise symbolique du passeport : les jeunes ont inscrit leurs engagements sur ce petit document et l’ont signĆ©, devenant ainsi les premiĆØres citoyennes #FaimzĆ©ro. Lorenzo Russo