Mouvement des Focolari
Journalisme et migration

Journalisme et migration

Depuis peu s’est terminĆ©, Ć  Bodo-Dioulasso, au Burkina Faso, un sĆ©minaire sur le journalisme Dialogique (9-13 juin), avec la prĆ©sence de journalistes et professionnels de la communication : Michele Zanzucchi (Italie), Guy Roland (BĆ©nin) et Armand Djoualeu (Cameroun) et la participation de professeurs, Ć©tudiants et professionnels, chrĆ©tiens et musulmans, du Niger, Mali, CĆ“te d’Ivoire, BĆ©nin et Burkina Faso. L’objectif du sĆ©minaire a Ć©tĆ© celui de former les journalistes au dialogue, en mettant au centre de l’attention, la personne, avec respect et sens des responsabilitĆ©s. A l’ouverture du sĆ©minaire, s’est dĆ©roulĆ©e une table ronde sur le thĆØme ā€˜ā€™journalisme et migration’’, avec la prĆ©sence d’autoritĆ©s du Gouvernement et de l’Église catholique. La proposition qui en est ressortie a Ć©tĆ© celle de constituer un rĆ©seau rĆ©gional de journalistes pour former et informer correctement la population sur le phĆ©nomĆØne de la migration, en particulier vers l’Europe.

En chemin vers Dublin

En chemin vers Dublin

Lough Key Forest Park, 800 hectares de silence, de parcours dans la nature, de cĆØdres imposants et un lac, sur la cĆ“te mĆ©ridionale de Lough Key Ć  40 km au sud-est de Sligo Town, et 3 km Ć  l’est de Boyle, ont servi de cadre pour une journĆ©e des familles organisĆ©e par le diocĆØse de Elphin, fin avril dernier. Parmi les organisateurs, en collaboration avec l’évĆŖque Kevin Doran, le mouvement des Focolari. « Dans une atmosphĆØre ludique, de partage et d’amitiĆ©, tout le monde est invitĆ© – avait dit l’évĆŖque – mĆŖme les familles d’autres convictions religieuses, les voisins, les amisĀ Ā». Le but Ć©tait de se prĆ©parer au grand Ć©vĆ©nement avec le pape FranƧois qui rassemblera dans la capitale irlandaise, fin aout, des familles du monde entier sur le thĆØme Ā« l’Évangile de la familleĀ : joie pour le mondeĀ Ā». Tous les trois ans, ce rendez-vous international remet la famille chrĆ©tienne au centre de l’attention, en tant que pierre angulaire de la sociĆ©tĆ©. AprĆØs l’ouverture le 21 aout, qui se dĆ©roulera simultanĆ©ment dans tous les diocĆØses d’Irlande, Ć  Dublin s’ouvrira un CongrĆØs international de trois jours (22-24) incluant des compte-rendus d’experts de diffĆ©rents endroits du monde, tĆ©moignages, workshops et activitĆ©s pour enfants et adolescents. La venue du Saint PĆØre est prĆ©vue le samedi 25 aout, et ce sera l’occasion d’un grand festival des familles pour Ć©couter musiques et tĆ©moignages des diffĆ©rents continents, en plus, bien sĆ»r, de ses paroles tant attendues. Le 26, en conclusion de l’évĆ©nement, la cĆ©lĆ©bration eucharistique solennelle, qu’il prĆ©sidera au Phoenix Park de Dublin. ā€œNous ne sommes pas nombreux dans cette rĆ©gion d’Irlande, mais nous avons voulu rĆ©pondre Ć  l’invitation de l’évĆŖqueĀ Ā» Ć©crivent les membres de la communautĆ© du Focolare. Cela fait dĆ©jĆ  un an que l’Irlande est plus attentive aux dynamiques complexes de chaque famille et Ć  son rĆ“le dans la sociĆ©tĆ© et s’y prĆ©pare avec toutes les familles du diocĆØse par une rĆ©flexion commune Ć  la lumiĆØre de l’exhortation apostolique « Amoris LaetitiaĀ Ā».Ā  Ɖvelyne, aidĆ©e de la communautĆ© du Focolare, fait partie du comitĆ© engagĆ© dans la prĆ©parationĀ : « Pour moi, c’est une belle occasion de construire avec tout le monde des rapports d’unitĆ©. Toute pensĆ©e, toute aide, toute dĆ©cision ou action Ć  entreprendre est le fruit de ce cheminement entre nous, avec l’évĆŖque. Un climat d’amour rĆ©ciproque s’est créé entre tousĀ». ƀ l’entrĆ©e du grand parc public, pendues aux branches des arbres, les six facettes du ā€œdĆ© de l’amourā€, avec les phrases de Chiara Lubich et de « Amoris LaetitiaĀ Ā» sur la famille, ballottĆ©es par le vent, saluaient les gens Ć  leur arrivĆ©e. Le mĆŖme dĆ© a Ć©tĆ© lancĆ© sur scĆØne au dĆ©but du programme pour se mettre d’accord sur un seul messageĀ : Ā« Être le premier Ć  aimerĀ Ā». Durant la journĆ©e se sont succĆ©dĆ© musiques et workshops dans un climat de fĆŖteĀ : protection de la nature, jeux en famille, divertissements, peintures murales, danses, aides aux nĆ©cessiteux. Le moment de la priĆØre commune, conduite par les Ć©vĆŖques catholique et anglican, a Ć©tĆ© particuliĆØrement intense. Ils ont partagĆ© ensuite le gĆ¢teau, justement en forme de « cube » ; un moment immortalisĆ© par la presse locale « Roscimmon HearldĀ Ā» et par d’autres sites et newsletter. En conclusion de la journĆ©e Andrew, un des participants, a chantĆ© une chanson de sa composition, basĆ©e sur trois mots « S’il-vous-plaĆ®t, merci, excuse-moiĀ Ā» suggĆ©rĆ©s par le pape FranƧois pour la vie de famille. « En passant au milieu des gens – commentait Aine, des Focolari – je pensais aux parolesĀ : « Le grand attrait des temps modernesĀ Ā», Ć©crites par Chiara Lubich dans une de ses mĆ©ditations. Je les sentais d’une grande actualitĆ© au milieu d’une foule composĆ©e de personnes venant de villages et de bourgs Ć©loignĆ©s, non seulement catholiques mais aussi d’autres dĆ©nominations religieuses, et encore plus loin, comme les nouveaux arrivĆ©s, les rĆ©fugiĆ©s et les demandeurs d’asile venus d’Afrique ou du Moyen-Orient, en majoritĆ© musulmans. Une surprise pour eux de trouver mĆŖme en Irlande une attention Ć  la famille.Ā Ā» Ā  Ā  Ā  Ā                             

Projet #FaimZƩro

Projet #FaimZƩro

Les juniors et les jeunes peuvent devenir la premiĆØre gĆ©nĆ©ration qui rĆ©ussira Ć  Ć©radiquer la faim dans le monde. C’est ce qui ressort des 17 objectifs de DĆ©veloppement Durable (OSS), approuvĆ©s le 25 septembre 2015 par les 193 Ɖtats Membres des Nations Unies (ONU), avec l’engagement de les atteindre dans les quinze annĆ©es Ć  venir (2015-2030). Le second objectif, « Faim ZĆ©roĀ Ā», est au cœur de ce programme. Afin de pouvoir le rĆ©aliser l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) compte sur les nouvelles gĆ©nĆ©rations. Les Juniors du Mouvement des Focolari ont choisi d’en faire le point central de leur CongrĆØs de formation annuelle, du 20 au 24 juin. 630 jeunes filles se retrouveront au Centre Mariapolis international de Castel Gandolfo, tandis que 250 jeunes garƧons vivront ce moment de formation dans la CitĆ© pilote internationale de Loppiano (Florence). Ils viennent de divers pays d’Europe et d’AmĆ©rique du sud. A Loppiano, les 250 adolescents approfondiront l’objectif ā€œFaim ZĆ©roā€ en cherchant Ć  comprendre comment le concrĆ©tiser dans la vie quotidienne, en redĆ©couvrant des valeurs telles que le courage, le pardon, le service, l’effort, la spiritualitĆ©, la patience, la responsabilitĆ©, la fidĆ©litĆ©, la reconnaissance des capacitĆ©s de l’autre. Les adolescentes, au contraire, vivront une journĆ©e particuliĆØre le 22 juin, en allant visiter le siĆØge international de la FAO, au centre de Rome, pour participer Ć  la table ronde autour de l’objectif « Faim ZĆ©roĀ Ā». En fin de matinĆ©e, elles recevront le passeport de « Citoyennes Faim ZĆ©roĀ Ā». Segui lo streaming le 22 juin 2018, Ć  11h (Rome). Lorenzo Russo  

Journee-mondiale-du-refugie

Le 20 juin, on cĆ©lĆØbre dans le monde entier, la JournĆ©e Mondiale du RĆ©fugiĆ©, voulue par l’AssemblĆ©e GĆ©nĆ©rale des Nations Unies pour sensibiliser l’opinion publique sur les conditions de millions de rĆ©fugiĆ©s et demandeurs d’asile qui quittent le propre pays, contraints Ć  fuir la guerre et la violence. L’Agence de l’Onu pour les rĆ©fugiĆ©s a lancĆ© la campagne Ā«#WithRefugees Ā», pour donner visibilitĆ© aux gestes de solidaritĆ© envers les rĆ©fugiĆ©s, en donnant la parole Ć  ceux qui accueillent et en renforƧant la rencontre entre les communautĆ©s locales et les demandeurs d’asile. Mais #WithRefugees est aussi une pĆ©tition avec laquelle le Haut commissariat des Nations Unies pour les rĆ©fugiĆ©s (Unhcr) demande aux gouvernements de garantir que chaque enfant rĆ©fugiĆ© ait l’instruction, que chaque famille rĆ©fugiĆ©e ait un endroit sĆ»r pour vivre, que chaque rĆ©fugiĆ© puisse travailler ou acquĆ©rir de nouvelles compĆ©tences pour donner sa contribution Ć  la communautĆ©. La pĆ©tition sera prĆ©sentĆ©e Ć  l’AssemblĆ©e des Nations Unies d’ici fin 2018 Ć  l’occasion de l’adoption du Global Compact pour les rĆ©fugiĆ©s. Ā« Aujourd’hui – dit Carlotta Sami, porte-parole de l’Unhcr pour le sud de l’Europe – ĆŖtre du cĆ“tĆ© des rĆ©fugiĆ©s n’est pas seulement un acte d’humanitĆ©, malheureusement, c’est aussi un acte de courage. C’est devenu inconfortable d’être du cĆ“tĆ© de ceux qui n’ont pas choisi de quitter leur propre pays et qui affrontent un trĆØs lourd dĆ©fi, celui de recommencer Ć  zĆ©ro dans un nouvel environnement, souvent mĆ©fiant, et, dans le pire des cas, hostile Ā». Nombreux seront les Ć©vĆ©nements prĆ©vus d’ici la fin du mois. Regardez :http://www.unhcr.org/withrefugees/fr/

Une urgence sans fin

AprĆØs les Ć©ruptions du 3 juin, qui, Ć  de trĆØs nombreux habitants des villages situĆ©s sur les pentes du volcan du Fuego, n’ont pas donnĆ© le temps de s’échapper, et qui ont continuĆ© mĆŖme si avec moins d’intensitĆ© les jours suivants, maintenant, le danger le plus grand semble reprĆ©sentĆ© par les continuelles avalanches de boue, des roches et cendres incandescentes, appelĆ©es ā€˜ā€™Lahar’’. En descendant Ć  trĆØs grande vitesse du cĆ“ne du Fuego, avec une puissance telle Ć  arracher et couvrir tout ce qu’elles rencontrent sur leur trajectoire provoquant de fortes vibrations semblables aux tremblements de terre. La Coordination Nationale pour la RĆ©duction des Catastrophes a aussi confirmĆ© les jours suivants, l’état d’alerte pour les trois districts en fournissant des informations actualisĆ©es sur les personnes disparues, les centres d’accueil et les hĆ“tels qui, avec grande gĆ©nĆ©rositĆ©, sont occupĆ©s Ć  ouvrir leurs portes. Lourdes Barrientos y travaille aussi. Ā« Une de mes fonctions – explique t-elle – est celle de la formation et de l’organisation des communautĆ©s en rĆ©ponse aux urgences et aux dĆ©sastres. Maintenant nous sommes en train de vivre cette urgence, qui a apportĆ© des souffrances, des pertes et des morts dans de nombreuses familles qui vivaient dans les environs du volcan, spĆ©cialement dans les communautĆ©s de Chimaltenango, Escuintila et SacatepĆ©quez Ā», les districts où l’alerte reste ā€˜ā€™rouge’’, c’est-Ć -dire au niveau le plus Ć©levĆ©. Tandis que continue, douloureusement, le compte des personnes retrouvĆ©es sans vie, au siĆØge central de l’agence, Ć  Guatemala City, la capitale, on y organise les aides. Ā« J’essaie d’aller au-delĆ  de ma fatigue pour accomplir pleinement les diffĆ©rentes tĆ¢ches qui m’ont Ć©tĆ© assignĆ©es. Au dĆ©but ce n’était pas simple, parce qu’il me semblait que je ne faisais rien pour mon peuple et pour les victimes, et que j’étais en train de perdre du temps en restant au siĆØge central. En effet, devant les grands problĆØmes que les institutions se trouvent Ć  affronter, mon travail consiste Ć  recueillir tous les genres d’ informations sur les communautĆ©s touchĆ©es. Cette situation m’avilissait, sachant que mes amis se trouvaient au contraire au ā€˜ā€™point zĆ©ro’’, Ć  savoir sur les lieux du dĆ©sastre du 3 juin, dans la tentative de trouver d’autres corps et secourir les victimes . Je savais qu’ils Ć©taient fatiguĆ©s, qu’ils Ć©taient engagĆ©s dans l’organisation et dans l’accueil dans les auberges, et tout cela pendant que moi, j’étais assise dans un bureau. De plus, je continuais Ć  recevoir des messages d’amis et de connaissances, de mes amies gen et de ma famille, dans lesquels on me demandait si j’allais bien et si je me trouvais dans la rĆ©gion de la catastrophe. Et puis j’ai compris l’importance de m’y mettre Ć  fond, n’importe où je travaille, sans jamais perdre la patience, malgrĆ© le fait que tous, nous soyons fatiguĆ©s et nerveux. Nous sommes tous en premiĆØre ligne. Je peux surtout offrir ce que je fais pour mes amis qui sont sur place, en particulier pour l’un d’entre eux qui a perdu la vie durant les opĆ©rations de secours. De partout arrivent des demandes d’informations sur les victimes, il y a beaucoup de douleur, partout il y a besoin de toutes sortes de choses. Beaucoup de personnes se proposent pour aider, beaucoup d’hĆ“tels ont ouvert leurs portes. On sent l’amour concret de beaucoup de gens. Ceci nous donne la force de continuer Ā».

Assise et Sant’Egidio

Assise et Sant’Egidio

Foto: www.santegidio.org

A l’occasion du cinquantiĆØmeĀ  anniversaire de la CommunautĆ© Sant’Egidio, prĆ©sente dans 76 pays et sur les cinq continents, la ville d’Assise a attribuĆ© la citoyennetĆ© honoraire pour la paix au Professeur Andrea Riccardi. On peut lire dans la motivationĀ : « Dans les pĆ©riphĆ©ries du monde, la CommunautĆ© s’est toujours investie, avec fidĆ©litĆ© et passion, en faveur des plus pauvres et des plus faibles, des enfants, des personnes Ć¢gĆ©es, des malades et des handicapĆ©s, des sans-abris, des minoritĆ©s, des migrants et des rĆ©fugiĆ©sĀ Ā» et a Ā«largement contribuĆ© Ć  la paix dans de nombreux pays frappĆ©s par la guerre et la violenceĀ ; elle a pratiquĆ© avec tĆ©nacitĆ© ā€œl’art du dialogueā€ et a continuĆ© Ć  diffuser ā€œl’esprit d’Assiseā€ grĆ¢ce aux rencontres annuelles de priĆØre pour la paixĀ ; dans un esprit de priĆØre, de paix et d’amitiĆ© avec les pauvres, elle a su se faire l’interprĆØte du message de Saint FranƧois.   Voir: https://www.santegidio.org/pageID/30284/langID/it/itemID/26120/Cittadinanza-onoraria-di-Assisi-ad-Andrea-Riccardi-E–un-invito-a-continuare-il-lavoro-per-la-pace-e-il-dialogo.html

La mĆŖme aspiration au bonheur

La mĆŖme aspiration au bonheur

ā€œJe suis parti non pas en mon nom propre ou au nom de la CommunautĆ© Missionnaire de Villageria, Ć  laquelle j’appartiens, mais de l’Église toute entiĆØre, moi qui, pour diffĆ©rentes raisons, ne pouvais pas partir si longtemps. Aussi je vous Ć©cris, pour ĆŖtre ā€˜missionnaires ensemble’ ». Le PĆØre Domenico De Martino a profitĆ© d’un moment libre, il y a peu de temps, comme il avait fait d’autres fois. Il a Ć©crit une longue lettre, gĆ©nĆ©reuse en dĆ©tails, trĆØs attirĆ© par une rĆ©alitĆ© « diffĆ©rente de la nĆ“tre, mais habitĆ©e par des hommes et des femmes qui partagent des dĆ©sirs, des peurs, des souffrances et des espoirs semblables Ć  ceux de tout un chacun. Le contexte change, les problĆØmes changent, ainsi que leur incidence sur la vie, mais au fond l’âme de chaque homme, que ce soit en Europe ou en Afrique, a la mĆŖme aspirationĀ : la recherche de soi-mĆŖme et du bonheurĀ Ā». « La semaine derniĆØre, un matin vers 7 heures, deux filles frappent Ć  la porte, le visage vraiment triste. Deux amies, Ć¢gĆ©es de18 et 20 ans. Elles s’étaient connues l’annĆ©e prĆ©cĆ©dente Ć  la catĆ©chĆØse pour recevoir le baptĆŖme. La plus grande est enceinte de trois mois. Quand le fiancĆ© a su cela, il a disparu. Pour une femme, dans notre rĆ©gion, ĆŖtre enceinte sans que l’homme reconnaisse l’enfant, porte Ć  de graves consĆ©quences. On la targue de « pas recommandableĀ Ā», elle devient la honte du village, perd son travail et sa famille aussi la rejette. La sœur de cette amie, qui l’avait accueillie chez elle, lui a dit vertementĀ : ou tu te convertis Ć  notre religion (en rĆ©alitĆ© une secte trĆØs rĆ©pandue) ou tu pars. Elles se sont enfuies ensemble, dĆ©sespĆ©rĆ©es, Ć  la recherche d’un logement. « J’ai reƧu le baptĆŖme – disait-elle au milieu des larmes – j’ai connu JĆ©sus et maintenant je ne veux pas le trahir. Mais comment faireĀ ?Ā Ā». L’idĆ©e d’avorter ou de se convertir, comme solution pour retourner Ć  une vie normale, ne l’effleure mĆŖme pas. FidĆØle Ć  elle-mĆŖme, comme femme et comme mĆØre, elle est capable de se prendre en charge, Ć  20 ans seulement, avec les consĆ©quences de ses choix. MĆŖme si, ayant perdu sa rĆ©putation, elle se retrouve sans argent, ni maison, ni famille. Tout cela me fait rĆ©flĆ©chir Ć  ma fidĆ©litĆ©. Naturellement avec les autres missionnaires nous avons dĆ©cidĆ© de l’aider. Pour le moment elle a Ć©tĆ© accueillie dans une famille de la paroisse qui a mis Ć  sa disposition une chambre de sa pauvre habitation. D’autres se sont mobilisĆ©s pour convaincre sa famille d’origine de l’accueillir de nouveau. Nous sommes en train de faire face aux dĆ©penses des premiĆØres visites mĆ©dicales, qui sont ici Ć  la charge complĆØte des personnes. Et pour ceux qui n’ont rien c’est un poids non nĆ©gligeableĀ Ā». Avec Adam aussi est nĆ©e une belle amitiĆ©. « 23 ans, orphelin de pĆØre et de mĆØre depuis ses sept ans, recueilli par son oncle paternel, Adam a rĆ©ussi Ć  aller Ć  l’école jusqu’en premiĆØre annĆ©e de lycĆ©e, soutenu par une ONG franƧaise qui a un programme d’adoption Ć  distance. A un moment donnĆ© les aides se sont interrompues parce que quelqu’un volait l’argent. Ses espoirs d’étudier sont partis en fumĆ©e. Il vit maintenant tout seul, dans une maisonnette en briques de terre, et n’arrive pas toujours Ć  manger. Il a un rĆŖveĀ : ouvrir un petit bureau avec un ordinateur et une papeterie. Toujours joyeux, il ne manque jamais Ć  ses engagements Ć  la paroisse. Un dimanche aprĆØs-midi, j’étais chez moi avec d’autres jeunes. Durant une pause silencieuse, il m’a demandé : « Pourquoi es-tu iciĀ ? Qu’est-ce qui pousse un prĆŖtre, un missionnaire europĆ©en, qui a tant Ć  faire en paroisse, qui connaĆ®t des gens riches possĆ©dant des voitures, de belles maisons, Ć  rester avec nous, qui n’avons rien d’autre Ć  offrir qu’un plat de haricots et de maĆÆsĀ ? Et c’est pourtant dimanche… ». Ils attendaient une rĆ©ponse en silence. ā€œVous ĆŖtes importants pour Dieu et pour moi, voilĆ  pourquoi je suis iciā€. « Eh bien, si nous sommes importants – a dit l’un d’entre eux – alors il faut faire la fĆŖteĀ Ā», et il est allĆ© acheter de la biĆØreĀ Ā». La pĆ©riode de forte chaleur est finie. « Notre maisonnette Ć©tait un four. Les draps Ć©taient brĆ»lants, l’eau qui sortait du robinet atteignait 50 degrĆ©s. Maintenant les gens se prĆ©parent Ć  la saison des pluies. Un jeune m’a racontĆ© que l’an dernier, Ć  cause des fortes pluies, les blocs de terre de sa maison sont devenus en partie de la boue. Quelques semaines avant, sa femme avait donnĆ© naissance Ć  leur troisiĆØme enfant. Son travail ne lui donnait pas grand-chose Ć  vivre, avec ses trois enfants et une maison Ć  moitiĆ© dĆ©truite. Je n’arrive Ć  rien sortir de positif dans son aventure. Et pourtant, en me voyant, il s’exclameĀ : « Tu es venu me rendre visiteĀ ! C’est le signe que Dieu est avec nousĀ !Ā Ā». C’est ce qui est beau dans ce peuple du Burkina Faso, mot qui veut dire, et ce n’est pas un hasard, « Le pays des hommes intĆØgresĀ Ā». http://www.cmv.it/it Ā  Ā 

Nous ne recueillerons pas de lauriers

Nous ne recueillerons pas de lauriers

NousĀ  ne recueillerons certainement pas de lauriers pour ce que nous faisons; mais en contrepartie nous avons la conscience tranquille. Je ne rĆ©ussis pas Ć  concevoir qu’en s’engageant en politique, qu’en entrant dans la sphĆØre de la collectivitĆ©, on doive du mĆŖme coup cesser d’être chrĆ©tienĀ ; qu’il faille,Ā  dans ce domaine, dissocier la foi des actesĀ ; qu’il faille rĆ©duire notre tĆ©moignage Ć  une nĆ©gation qui aujourd’hui s’appelle anticommunisme, autrefois antilibĆ©ralisme, anti luthĆ©rianisme… D’accord pour la nĆ©gation, mais une fois posĆ©e, l’affirmation est tout aussi importante et vaut encore plusĀ : c’est elle qui doit guider notre action. Or l’affirmation essentielle est que lorsque je rencontre un homme, Ć  l’église, dans la rue ou au parlement, je rencontre un frĆØre, un fils de Dieu, rachetĆ© par un sang qui n’a pas de prix, digne de mon amour, quelque soient sa rĆ©putation, sa tenue ou son rang. S’en tenir Ć  la nĆ©gation revient Ć  s’accorder un droit de haĆÆr absurde, Ć  se soustraire au juste devoir de se mettre au service de tous, Ć  appauvrir l’Évangile ; c’est du moins ce qui me semble. Croire que le christianisme puisse s’accommoder de dĆ©formations qui lĆ©gitiment la haine, c’est le considĆ©rer comme un lubrifiant des passions humaines, de la cupiditĆ© et des tentations homicides. (Igino Giordani, Lettre Ć Ā  don Primo Mazzolari, 2 fĆ©vrier 1951) Servir le peuple, c’est servir DieuĀ ; se mettre au service d’un citoyen, d’une mĆ©nagĆØre, des Ć©lĆØves, ouĀ  des peuples, c’est travailler pour le Christ. ā€œCe que vous avez fait au plus petit de mes frĆØres, c’est Ć  moi que vous l’avez faitā€ (Mt, 25,40)Ā : c’est JĆ©sus lui-mĆŖme qui l’affirme. Dans cette optique, la politique perd certains traits d’hostilitĆ©, de haine, d’exclusivisme: mĆŖme dans la pluralitĆ© des opinions, qui implique Ć©galement richesse d’idĆ©es, le chrĆ©tien voit un frĆØre mĆŖme dans le membre d’un autre partiĀ ; il peut refuser ses idĆ©es, mais ne rejette pas son Ć¢me, nĆ©e du mĆŖme PĆØre CĆ©leste et de ce fait hĆ©ritiĆØre de Son Amour. Igino Giordani, ā€œDifficoltĆ  del cristiano oggiā€ (DifficultĆ© du chrĆ©tien aujourd’hui) CittĆ  Nuova, Rome, 1976, p.129   En politique les catholiques doivent promouvoir une sociĆ©tĆ© inspirĆ©e par l’Évangile. Mais voilĆ  qui engage Ć  une pauvretĆ© intĆ©rieure, Ć  un mĆ©pris de la richesse et de l’orgueil, Ć  une moralitĆ© qui est Ć  la politique ce qu’est l’oxygĆØne Ć  la respiration, Ć  exercer le pouvoir comme un service, Ć  briser les castes et les privilĆØgesĀ : une vĆ©ritableĀ  rĆ©volution… Igino Giordani, « la viaĀ Ā» (La voie), juin 1950, p.1 Textes choisis par le Centre Igino Giordani.

La rƩforme du juge Shaheed

La rƩforme du juge Shaheed

Il est juge civil au tribunal de Marion Ć  Indianopolis depuis 1999 et en 2007, il a Ć©tĆ© nommĆ© juge de l’annĆ©e pour son travail en faveur des dĆ©tenus et accusĆ©s, dĆ©pendants de la drogue. David Shaheed est afro-amĆ©ricain et musulman et partage la passion pour le droit avec celle pour le dialogue interreligieux. A partir de 2019, il prĆ©sidera l’Interfaith Alliance de Indianapolis. Le curriculum pourrait impressionner et au contraire, le docteur Shaheed balaie ce sentiment d’admiration qu’on peut avoir de lui, par sa simplicitĆ© et par sa libertĆ© avec laquelle il parle de sa foi et du rapport qui le liait et le lie avec Chiara Lubich. Ā« Elle m’a donnĆ© le courage de sortir de nos fois, d’aider les autres et de les comprendre. Mais ceci n’est pas restĆ© un concept abstrait, car Chiara m’a donnĆ© la possibilitĆ© de le vivre et de le dĆ©montrer Ā». Le juge a tirĆ© l’ inspiration de l’expĆ©rience de la destruction de la Seconde guerre mondiale vĆ©cue par Chiara pour concevoir une rĆ©forme de sa cour. Ā« Le monde Ć©tait sous la pression de cet Ć©norme conflit. Et pourtant cette jeune de Trente, a surmontĆ© ses peurs personnelles pour aller Ć  la recherche de la douleur des autres : son tĆ©moignage m’a donnĆ© du courage pour instituer dans mon travail un tribunal spĆ©cial pour ceux qui ont un problĆØme mental ou de dĆ©pendance Ć  des substances stupĆ©fiantes. Ā». http://interfaithalliance.org/ Le juge en effet, rompant ainsi avec une tradition judiciaire qui confiait aux tribunaux ordinaires, le traitement des accusĆ©s ayant un dĆ©ficit psychique ou avec une dĆ©pendance Ć  l’alcool et aux drogues, avec des condamnations consĆ©quentes qui ne regardent pas la rĆ©habilitation de la personne, il a demandĆ© aux collĆØgues de regarder l’impact que la prison ou la libertĆ© surveillĆ©e avaient sur la vie des condamnĆ©s. En effet, nombreux parmi ces coupables sont ceux qui retournaient Ć  la cour ou en prison pour de nouveaux dĆ©lits sans recevoir de traitements adĆ©quats Ć  leur personne et Ć  leur mal ĆŖtre. AprĆØs des dĆ©buts sceptiques et embarrassĆ©s, le dĆ©fi de ā€˜ā€™servir les derniers’’ est devenu l’objectif commun des autres magistrats du tribunal local qui, surmontant la tradition de la Common law qui assigne aux cours d’appel, la compĆ©tence en matiĆØre, l’annĆ©e passĆ©e, a lancĆ© une section spĆ©ciale pour personnes ā€˜spĆ©ciales’. De cette maniĆØre, les accusĆ©s sont assistĆ©s dans l’accĆØs aux soins et consultations spĆ©cialisĆ©es et que ce soit la prison, aussi bien que la cour et que le systĆØme judiciaire tout entier, tous sont orientĆ©s vers les besoins de la personne et non vers la condamnation et la punition peut-ĆŖtre aussi pour des dĆ©lits futiles. Ā« J’ai grandi en AmĆ©rique où jusqu’à aujourd’hui, il y a une forte histoire de racisme, mais rencontrer les Focolari m’a aidĆ© Ć  comprendre que les blancs et leurs ancĆŖtres europĆ©ens n’avaient pas tous la mĆŖme hostilitĆ© envers les afro-amĆ©ricains. Cela a Ć©tĆ© pour moi une expĆ©rience qui m’a libĆ©rĆ© parce que je vivais sous l’influence de cette mentalitĆ© et au contraire, pour la premiĆØre fois, j’avais des frĆØres de descendance europĆ©enne. J’ai appris des Focolari que la vie de JĆ©sus a Ć©tĆ© de montrer misĆ©ricorde et compassion pour les autres. J’ai appris Ć  vivre ainsi en tant que juge et Ć  Ć©prouver de la compassion. Faire partie de la communautĆ© du Focolare pour moi signifie donner la meilleure preuve de la maniĆØre de vivre les attributs de Dieu Ć©crits dans le Coran, et c’est-Ć -dire l’amour, la misĆ©ricorde et la compassion Ā». Regardant quelle est la mission du Mouvement Ć  dix ans de la disparition de Chiara Lubich, le juge de l’Indiana souhaite que Ā« le dialogue aille de l’avant, car le modĆØle des Focolari est un des meilleurs modĆØles de rencontre entre les personnes de diffĆ©rentes religions, ethnies ou nationalitĆ©s. Dans un climat de fort nationalisme, comme celui que nous sommes en train de vivre, où les propres intĆ©rĆŖts ont la prioritĆ© sur tout, notre expĆ©rience va Ć  contre-courant car elle montre que la parole de Dieu amĆØne les personnes Ć  se rencontrer et non Ć  s’isoler, et cela est un exemple non seulement pour la foi et la religion, mais un exemple de vie qui sert Ć  notre pays Ā». Source : CittĆ  Nuova n.6, juin 2018

Synode pour l’Amazonie

Synode pour l’Amazonie

Le Document PrĆ©paratoire du Saint SiĆØge a Ć©tĆ© publiĆ© le 8 juin en vue du Synode des Ć©vĆŖques pour la rĆ©gion Pan Amazonienne, dĆ©jĆ  annoncĆ© en octobre 2017, qui aura lieu Ć  Rome au cours du mois d’octobre 2019. Le texte, disponible sur www.vatican.va en langue italienne, franƧaise, anglaise, espagnole et portugaise, est divisĆ© en trois parties, ainsi subdivisĆ©es : voir (ā€˜ā€™IdentitĆ© et cri du Pan Amazonien’’), discerner (Vers une conversion pastorale et Ć©cologique’’) et agir (ā€˜ā€™Nouveaux chemins pour une Ɖglise au visage amazonien’’). Ā« Les rĆ©flexions du Synode SpĆ©cial – affirme le Document dans la partie introductive – dĆ©passent le cadre strictement ecclĆ©sial amazonien, en tendant vers l’Église universelle et aussi vers le futur de toute la planĆØte. Nous partons d’un territoire spĆ©cifique pour jeter Ć  partir de celui-ci, un pont vers d’autres biomes essentiels du monde : le bassin du Congo, le couloir biologique mĆ©soamĆ©ricain, les forĆŖts tropicales du Pacifique asiatique, le bassin aquifĆØre GuaranƬ, entre autres. Ɖcouter les peuples indigĆØnes et toutes les communautĆ©s qui vivent en Amazonie, comme premiers interlocuteurs de ce synode est d’une importance vitale, aussi pour l’Église universelle Ā».

L’amour ne dĆ©mĆ©nage pas

L’amour ne dĆ©mĆ©nage pas

Le rĆ©cit d’une vie passĆ©e ensemble passe avec naturel, des paroles d’Anna Ć  celles de Claudio, presque comme s’ils Ć©taient devenus, aprĆØs tellement d’annĆ©es de mariage, une seule et mĆŖme personne. « Lorsque nous nous sommes mariĆ©s, nous unissait l’enthousiasme – commence-t-elle – et la joie de voir naĆ®tre notre famille. Dans la petite ville où nous nous sommes transfĆ©rĆ©s dans le nord de l’Italie pour le travail, nous ne connaissions personne. Moi je m’occupais de la maison et j’attendais qu’il rentre le soir. Nous Ć©tions heureux mais…il nous manquait quelque chose. Un dimanche, Ć  la sortie de l’église, nous nous sommes approchĆ©s d’un prĆŖtre. Nous l’avons invitĆ© Ć  la maison et lui est arrivĆ© avec une revue, ā€˜ā€™CittĆ  Nuova’’. Puis il nous a parlĆ© de la Parole de Vie. Il nous a semblĆ© que nous aussi nous pouvions nous engager Ć  vivre l’Évangile. « J’avais un bon travail – explique Claudio – , nous construisions des machines pour le dĆ©veloppement et l’impression de pellicules cinĆ©matographiques. Mais aprĆØs la mort du patron, il y avait eu des difficultĆ©s avec les hĆ©ritiers. A un moment-donnĆ©, m’est arrivĆ©e une proposition trĆØs allĆ©chante. Un travail bien payĆ© mais j’appris cependant que les contenus du travail n’étaient pas acceptables Ć©thiquement parlant. Nous fĆ»mes donc d’accord, mon Ć©pouse et moi-mĆŖme, de ne pas accepter. Peu aprĆØs, une autre opportunitĆ©, cette fois-ci avec un salaire infĆ©rieur. Entre-temps, le deuxiĆØme enfant Ć©tait nĆ©, et les exigences de la famille grandissaient. Nous avons donc acceptĆ©, confiants que rien ne nous manquerait. Il y avait beaucoup de travail et j’avais besoin d’un collaborateur. Le bureau du personnel me proposa une personne avec des problĆØmes caractĆ©riels, qui au premier contact, en effet me rĆ©ponditĀ :’’Si vous pensez me faire travailler, vous vous trompez grandement’’. J’étais conscient que j’allais devoir compenser ses carences, mais nous nous Ć©tions promis d’aimer tout le monde et donc, je ne pouvais pas faire marche arriĆØre. Par la suite, il s’est aussi passionnĆ© pour le travail et Ć  NoĆ«l, il m’a apportĆ©, dans un paquet emballĆ© dans du papier journal, un petit train pour mon filsĀ Ā». « J’attendais mon troisiĆØme enfant – reprend Anna – lorsque pour Claudio arriva une nouvelle opportunitĆ© de travail.Ā Dans la nouvelle ville où nous avons dĆ©mĆ©nagĆ©, quatre de nos enfants sont nĆ©sĀ . Une petite ā€˜ā€™tribu’’ qui grandissait en savourant notre style de vie et l’harmonie que nous cherchions Ć  maintenir entre nous. Moi aussi je travaillais, j’enseignais l’allemand au lycĆ©e et cela me demandait beaucoup, mais les enfants collaboraient en s’entraidant pour les devoirs ou en prĆ©parant le dĆ®ner. Un soir, j’étais dans le bus, de retour de l’école, qui Ć©tait Ć  une distance d’environ 30 km. Il tombait une pluie torrentielle et je me voyais dĆ©jĆ  complĆØtement trempĆ©e. Les tĆ©lĆ©phones portables n’existaient pas Ć  cette Ć©poque. A l’arrĆŖt du bus, je trouvai un de mes fils, encore jeune, en train de m’attendre avec un parapluie. Quelques annĆ©es aprĆØs, lorsque nous Ć©tions dĆ©jĆ  Ć  neuf (plus le chat), pour le travail de mon mari, s’est encore annoncĆ© un autre dĆ©mĆ©nagement. Personnellement j’étais trĆØs sceptique. Mais je comprenais que lui souffrait du fait de vivre Ć  l’hĆ“tel cinq jours par semaine. Par amour pour lui, nous nous sommes convaincus de faire Ć  nouveau nos valises. Nous comprenions l’importance d’être toujours unis, et souvent, nous priions ensemble dans les moments de difficultĆ©. Pendant la journĆ©e, j’étais seule, mais je savais que lui Ć©tait avec moi. Il arrivait que certains jours, nous faisions, aprĆØs le repas du soir, le tour du quartier, quelques pas ensemble, pour se retrouver Ć  nous deux.Ā Ā». Maintenant tous nos enfants sont mariĆ©s – reprend Claudio – . Un d’entre eux s’est sĆ©parĆ© de sa femme et pour nous cela a reprĆ©sentĆ© une grande souffrance. Durant un pĆØlerinage, rĆ©cemment, nous avons confiĆ© Ć  Marie cette situation. D’abord, nous avons priĆ© pour que sa famille se recompose. AprĆØs un peu de temps, il nous est apparu plus juste de demander la conversion du cœur. A la fin, nous avons compris. La grĆ¢ce Ć  demander Ć©tait une autreĀ : notre conversion. Nous sommes partis de lĆ  avec le dĆ©sir d’être attentifs Ć  ce que Dieu nous aurait encore demandĆ©. Car nous ne voudrions jamais arrĆŖter d’être les instruments de Son amour. C’est l’amour l’unique chose qui, dans une famille, ne doit jamais dĆ©mĆ©nagerĀ Ā».

Le cafƩ : une occasion pour aller plus loin

Le cafƩ : une occasion pour aller plus loin

A Milan, il y a quelques mois, les Jeunes Pour un Monde Uni se sont retrouvĆ©s pour rĆ©flĆ©chir ensemble Ć  une initiative orientĆ©e vers le Genfest 2018 de Manille, aux Philippines. C’est ainsi qu’ils ont eu l’idĆ©e de vendre du cafĆ©, comme ils l’avaient fait Ć  l’occasion du Genfest de 2012 Ć  Budapest. AprĆØs avoir obtenu un prix spĆ©cial de gros, ils ont conƧu et rĆ©alisĆ© les Ć©tiquettes selon les lignes gĆ©nĆ©rales de cette activitĆ© et avec le logo de l’évĆ©nement. Ils ont ensuite dĆ©cidĆ© d’envoyer le montant rĆ©coltĆ© pour : soutenir la population philippine, frappĆ©e par le typhon Vinta en dĆ©cembre dernier, pour ceux qui iront Ć  Manilles au Genfest et viennent des pays plus lointains ainsi que les dĆ©penses de son organisation. Un des jeunes de Milan raconte que l’idĆ©e est nĆ©e lorsque Ā« nous nous sommes demandĆ© comment diffuser l’idĆ©e du Genfest ici dans nos rĆ©gions. Comme c’est un Ć©vĆ©nement qui essaie de favoriser la fraternitĆ© entre les personnes, en tant que relations matĆ©rielles et interpersonnelles, il nous a semblĆ© qu’un des Ć©lĆ©ments les plus reprĆ©sentatifs de ce dĆ©sir de socialisation, de vivre ensemble et en mĆŖme temps de partage, dans notre culture, Ć©tait la boisson et le rite du cafĆ©. Ce moment de pause qui, pendant une journĆ©e, devient possibilitĆ© d’échanges et de partage, une occasion pour aller au-delà… Ā» Cette fois-ci, c’était plus simple qu’en 2012 parce qu’ils avaient dĆ©jĆ  les contacts. AprĆØs avoir dĆ©cidĆ© ensemble quoi faire, ils ont contactĆ© les fournisseurs et ont fait venir 4000 paquets de cafĆ© dans le dĆ©pĆ“t central de Milan, en l’espace d’un mois. Entre temps dans les diffĆ©rents endroits de la rĆ©gion une vingtaine de personnes ont mis Ć  disposition leur maison pour servir de dĆ©pĆ“t secondaire. Ils ont fait eux-mĆŖmes l’étiquetage qui Ā« est devenu l’occasion de dĆ®ner ensemble, de nous rencontrer. Nous l’avons fait ici Ć  Milan, mais aussi dans les endroits où les jeunes et les familles nous aident. Enfin cette activitĆ© a crƩƩ beaucoup d’occasions pour aller rendre visite Ć  des personnes que nous ne voyions pas depuis longtemps, et nous avons consolidĆ© ces rapports de fraternitĆ©. Pour plus d’informations : caffe2018manila@gmail.com Source: United World Project

Sylvester et sa dignitƩ

Je l’ai entrevu en vitesse, lorsqu’un jour j’entrais dans un supermarchĆ©. Il Ć©tait lĆ , presque cachĆ© derriĆØre un arbre, comme s’il se cachait de quelque chose ou de quelqu’un. Je m’en suis rendu compte, alors que, en sortant, je l’ai trouvĆ© en face de moi. j’avais dĆ©jĆ  prĆ©parĆ© deux euros pour lui, mais je me sentais mal Ć  l’idĆ©e de jouer la part du ā€˜ā€™donateur’’ qui offre quelques centimes au ā€˜ā€™mendiant’’. Ne sommes-nous pas hommes tous les deuxĀ ? Avec Ć  la limite, des chances diffĆ©rentes dans la vie. SpontanĆ©ment, alors que je lui donnais la piĆØce de monnaie, je me suis prĆ©senté :’’Ciao, je m’appelle Gino, et toiĀ ?’’. ā€˜ā€™Sylvester’’, rĆ©pond – il avec une voix gĆŖnĆ©e. ā€˜ā€™Tu as un problĆØmeĀ ?’’ . AprĆØs un moment de silence – j’ai compris par aprĆØs que c’est plus Ć  cause de l’incomprĆ©hension de la langue italienne qu’à cause de l’embarras – , ā€˜ā€™Non, tout va bien’’, me rĆ©pond – il.Ā  Peu convaincu, je l’interpelle encoreĀ :’’Regarde-moi dans les yeux et dis-moi si tu as l’une ou l’autre difficultĆ© ā€˜ā€™. Encore ā€˜ā€™tout va bien’’ est sa rĆ©ponse. Alors que je rejoins la voiture, cependant, je sens derriĆØre moiĀ  qu’il vient Ć  ma rencontreĀ :’’Oui, j’ai un problĆØmeĀ : je veux travailler’’. Je lui serre la main en signe de comprĆ©hension et je m’en vais en emportant dans le cœur son regard et sa dignitĆ© blessĆ©e. Non sans s’être Ć©changĆ© les numĆ©ros de GSM, nous ne voulons pas nous perdre. Nous sommes ainsi devenus amis, au-delĆ  de la langue et des diffĆ©rences culturelles, Sylvester et moi. Une rencontre de personnes, chacun avec sa propre dignitĆ©. Depuis ce jour-lĆ , je me mets Ć  l’ouvrage de plusieurs faƧons avec la conscience que la premiĆØre chose Ć  affronter est de l’aider Ć  surmonter la barriĆØre de la langue. MĆŖme s’il arrive Ć  ĆŖtre en rĆØgle avec les documents, il est irrĆ©aliste de croire qu’il puisse trouver un travail s’il ne rĆ©ussit pas Ć  s’exprimer et Ć  comprendre l’italien. Comment le lui dire sans connaĆ®tre sa langue et vice-versaĀ ? Je pense Ć  un ami qui vient de son pays et je lui demande s’il peut faire office d’interprĆØte. On se retrouve ainsi Ć  parler, assis autour d’une table du bar qui est devant le supermarchĆ©, avec traducteur et verre de biĆØre, afin de mieux connaĆ®tre la situation. Avant de se quitter, je lui fais une invitationĀ :’’Rappelle – toi,Ā  Sylvester aucun travail n’est petit s’il est fait par amour. Tu n’es pas lĆ  pour demander mais pour offrir une aide Ć  qui a besoin, partager le poids du sac de courses, trouver un parking ou un simple caddy. Dieu aime immensĆ©ment aussi bien toi que moi, que chacun. Maintenant nous commencerons Ć  frapper Ć  la porte ensemble, comme nous l’enseigne l’Évangile. On verra si une porte s’ouvrira. Mais entre-temps c’est cela ton travail, fais-le la tĆŖte haute, sans perdre ta dignité’’. Le soir suivant un message de sa part m’arrive sur whatsappĀ : ā€˜ā€™Bonsoir Gino, comment vas-tuĀ ? J’espĆØre que tu vas bien ainsi que ta famille. Merci pour ce que tu fais pour moi. Dieu te bĆ©nisse parce que tu prends soin de moi. J’espĆØre vivement trouver un vrai travail rapidement, mais en attendant, je ferai comme tu m’as dit, en gardant le regard vers le haut et propre. Je t’attends’’. J’ai dĆ» utiliser ā€˜ā€™google traduction’’ pour comprendre son message et lui rĆ©pondreĀ :’’Cher Sylvester, merci pour ton message. Aujourd’hui j’ai cherchĆ© des informations sur un cours gratuit d’italien. J’espĆØre te donner vite une bonne nouvelleā€˜ā€™. Les jours suivants, j’expĆ©rimente combien il est difficile d’aider quelqu’unĀ ! Pour une raison qui me dĆ©passe encore, la sacrĆ©e bureaucratie est toujours plus importanteĀ ! Mais je dĆ©cide de ne pas me rendre. Aussi parce qu’entre-temps, je trouve des personnes qui sont disposĆ©es Ć  ĆŖtre proches de Sylvester. Maintenant je ne suis plus seul, et lui non plus. Demain commenceront les leƧons d’italien, premier pas pour trouver un travail et pouvoir ainsi envoyer un soutien financier Ć  sa femme et Ć  leurs deux petits enfants restĆ©s au pays natal. Peut-ĆŖtreĀ  un jour pourront-ils se rĆ©unir. Je prie pour qu’il en soit ainsi, cher SylvesterĀ ! Gustavo ClariĆ”

Internet, une grande responsabilitƩ

L’intention de priĆØre du Pape FranƧois pour le mois de juin, diffusĆ©e aujourd’hui Ć  travers un message vidĆ©o rĆ©alisĆ© en espagnol par le RĆ©seau mondial de priĆØre pour le Pape, est dĆ©diĆ©e aux rĆ©seaux sociaux et au web. Elle est traduite en sept autres langues et retransmise par Vatican News. Dans son message vidĆ©o le Pape invite Ć  demander Ć  Dieu que les rĆ©seaux sociaux « n’annulent pas notre personnalitĆ©, mais favorisent la solidaritĆ© et le respect de l’autre dans sa diffĆ©renceĀ Ā». A la suite du titre « Afin que les rĆ©seaux sociaux favorisent la solidaritĆ© et le respect de l’autre dans sa diffĆ©renceĀ Ā», FranƧois souligne que « Internet est un don de Dieu mais aussi une grande responsabilité », et explique que « la communication, ses lieux et ses vecteurs ont amplement ouvert l’horizon de nombreuses personnesĀ Ā». D’où l’invitation de FranƧois, dĆ©jĆ  formulĆ©e dans son message pour la JournĆ©e 2014, Ć  profiter “des possibilitĆ©s de rencontre et de solidaritĆ© que nous offrent les rĆ©seaux sociauxā€, et le souhait que ā€œle digital ne soit pas un lieu d’aliĆ©nationā€ mais ā€œun lieu concret, un lieu riche d’humanitĆ©ā€. « Prions ensemble – telle est l’intention du Saint PĆØre – pour que les rĆ©seaux sociaux ne gomment pas notre personnalitĆ©, mais favorisent la solidaritĆ© et le respect de l’autre dans sa diffĆ©renceĀ Ā». Source: SIR   https://youtu.be/JfSN5t3Svjg

Maria Voce Ć  ā€œGreen Attiqueā€

Maria Voce Ć  ā€œGreen Attiqueā€

La CrĆ©ation est ā€œun don partagĆ© et non pas une possession privĆ©eā€ et en prendre soin ā€œimplique toujours la reconnaissance des droits de chaque personne et de chaque peupleā€. C’est l’un des passages essentiels du message par lequel le Pape FranƧois a voulu se rendre prĆ©sent au Symposium international sur la protection de l’environnement qui a lieu Ć  AthĆØnes, de 5 au 8 juin, Ć  l’initiative du Patriarcat œcumĆ©nique de Constantinople, sous le patronage de BartholomĆ©e 1er. Ayant pour thĆØme ā€œVers une GrĆØce plus verte. PrĆ©server la planĆØte et protĆ©ger ses habitantsĀ Ā», le congrĆØs – qui a eu lieu trois ans aprĆØs l’encyclique Laudato Si’ et en mĆŖme temps que la JournĆ©e mondiale de l’environnement – a accueilli environ 250 personnes, parmi lesquelles des responsables religieux, des hommes politiques, des spĆ©cialistes de l’environnement et du climat, des universitaires et des journalistes en provenance de divers continents, invitĆ©s Ć  chercher et Ć  mettre en commun des rĆ©ponses Ć  l’actuelle crise Ć©cologique. Une crise – et c’est un avis largement partagĆ© – rĆ©sultant d’une crise plus profonde, Ć  caractĆØre anthropologique et spirituel. Parmi les invitĆ©s se trouvait aussi la PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, qui a fait remarquer: « C’est beau de voir des personnes du monde entier, et parmi elles de nombreuses autoritĆ©s religieuses de diverses Ɖglises, trĆØs dĆ©terminĆ©es Ć  chercher ensemble des solutions pour que notre planĆØte puisse vivre une vie plus sereine et Ā ĆŖtreĀ  prĆ©servĆ©e et protĆ©gĆ©e en vue du bonheur des futures gĆ©nĆ©rationsĀ Ā». Et d’ajouterĀ : « J’ai fort apprĆ©ciĆ© la grande attention prĆŖtĆ©e Ć  tous les aspects de l’écologieĀ : l’environnement bien sĆ»r, mais aussi les personnes, ainsi que la mise en valeur du fait que toute la planĆØte participe Ć  cette Ć©cologie, que toute la nature est un don que nous recevons de Dieu et qu’en tant que tel il doit ĆŖtre accueilli avec respect et gratitude, puis transmis de la meilleure faƧon Ć  ceux qui viendront aprĆØs nousĀ Ā». Le style du congrĆØs –Ā  a ajoutĆ© la PrĆ©sidente du Mouvement fondĆ© par Chiara Lubich, engagĆ© depuis longtemps en faveur de la sauvegarde de la planĆØte dans le monde entier – traduit bien cette approche « écologique » : « Les sessions se succĆØdent mais sont entrecoupĆ©es de voyages dans les Ć®les voisines et lors de ces dĆ©placements il y a la possibilitĆ© de se rencontrer, de parler les uns avec les autres, et il est plus facile d’établir des liens dans ce climat qui conjugue la rĆ©flexion, la dĆ©tente et l’amitiĆ© entre pays. Une rĆ©ponse aux prĆ©occupations du Saint-PĆØre qui, dans son message,Ā  transmis au Symposium par le Cardinal Peter Turkson, PrĆ©fet du DicastĆØre pour le service du DĆ©veloppement Humain IntĆ©gral, a soulignĆ© le risque que les futures gĆ©nĆ©rations soient condamnĆ©es « à vivre dans une maison commune rĆ©duite en ruinesĀ Ā», ou Ć  quitter leur terre natale Ć  cause des changements climatique et aussi des dĆ©sastres produits par l’exploitation avide des ressources naturellesĀ Ā». Citant le Message co-rĆ©digĆ© par BartholomĆ©e 1er Ā et lui-mĆŖmeĀ  Ć  l’occasion de Ā la JournĆ©e Mondiale de priĆØre pour la CrĆ©ation (1er septembre), FranƧois a rappelĆ© Ā que « le devoir de prendre soin de la CrĆ©ation concerne toutes les personnes de bonne volontĆ© et invite les chrĆ©tiens Ć  reconnaĆ®tre les racines spirituelles de la crise Ć©cologique et Ć  coopĆ©rer pour y apporter une rĆ©ponse sans Ć©quivoqueĀ Ā». L’objectif prioritaire donc –  c’est la rĆ©ponse du Patriarche – vise Ć  repenser le systĆØme Ć©conomique actuel qui « ignore les besoins des ĆŖtres humains et conduit inĆ©vitablement Ć  l’exploitation de l’environnementĀ Ā», mais surtout – ajoute-t-il – le vrai changement ne peut naĆ®tre que du cœur de l’hommeĀ : « La destruction du milieu naturel ne peut ĆŖtre inversĆ©e qu’à travers un changement radical de notre faƧon de considĆ©rer la nature qui rĆ©sulte d’un changement radical de la comprĆ©hension que nous avons de nous-mĆŖmes en tant qu’êtres humainsĀ Ā». Claudia Di Lorenzi

Prophetic Economy

Prophetic Economy

ā€œProphetic Economyā€, Ć©vĆ©nement international promu par ƉdeC et diffĆ©rents Mouvements et Associations qui visent Ć  apporter des rĆ©ponses au cri de la terre et des pauvres, se dĆ©roulera Ć  Castelgandolfo, Rome. ā€œProphetic Economyā€ nait du dĆ©sir de se rapprocher de ceux qui partagentĀ  un objectif, pour apprendre les uns des autres, trouver de nouvelles voies de collaboration, donner un fort message d’espĆ©rance surtout Ć  ceux qui aujourd’hui sont victimes d’injustice sociale et environnementale et comprendre ensemble comment agir au niveau macro. Nous nous sommes tout de suite rendus compte que nous ne pouvions pas initier un parcours de ce type tout seuls, mais que nous devions le faire, sans tarder, avec d’autres mouvements. Ainsi le groupe de travail ƉdeC s’est-il enrichi de la prĆ©sence de ATD Quart Monde, Associazione Papa Giovanni XXIII, Nomadelfia, Global Catholic Climate Movement, Slotmob, Mondo ComunitĆ  e Famiglia etĀ Ragazzi per l’UnitĆ  qui, Ć  ce jour, sont nos partenaires. Nous sommes convaincus que la valeur de Prophetic Economy consiste non seulement en la rĆ©alisation de l’évĆ©nement lui-mĆŖme mais aussi en le processus d’ouverture et d’enrichissement rĆ©ciproque dĆ©jĆ  commencĆ© entre tous les promoteurs. L’évĆ©nement – Prophetic Economy – s’adresse aux personnes et aux organisations qui – guidĆ©es par une vocation religieuse ou laĆÆque – travaillent avec passion pour garantir le dĆ©veloppement humain intĆ©gral et la durabilitĆ© Ć  travers la lutte contre la pauvretĆ©, le dĆ©veloppement d’une Ć©conomie civile et sociale et des actions politiques. Ce ne sera pas un congrĆØs, ce sera une expĆ©rience et le dĆ©but d’un processus : notre intention est de stimuler l’inventivitĆ©, la confrontation et la crĆ©ativitĆ© dans la recherche de solutions durables et collectives aux problĆØmes sociaux et environnementaux de notre Ć©poque, avec une attention particuliĆØre aux pauvres. Dans les rĆ©flexions sur le futur Ć  construire, nous ne pouvons pas exclure la pensĆ©e, la vision et le travail des gĆ©nĆ©rations les plus jeunes comme celles des plus adultes. Les jeunes seront prĆ©sents, avec un programme spĆ©cial pour eux, en alternance avec des temps de partage intergĆ©nĆ©rationnels. ParticipĆ© au concours 135 acteurs du changement et organisations de 35 pays. Les expĆ©riences des finalistes, choisies par un jury international d’experts (Dr. Vandana Shiva – Inde, Dr. Jeff Sachs – Ɖtats-Unis, Dr. Calvo – Argentine et Prof. Stefano Zamagni – Italie), seront prĆ©sentĆ©es en direct pendant l’Ć©vĆ©nement. . Logo Mondo ComunitĆ  Famiglia 2En mĆŖme temps que l’évĆ©nement, des actions satellites seront organisĆ©es dans diffĆ©rents pays du monde : la plus importante sera reprĆ©sentĆ©e par un Bankmob international de dĆ©sinvestissement en combustibles fossiles, armements et jeux de chance. Pour rester au courant, aller sur: propheticeconomy.org Ā 

A partir de l’Amour, un nouvel ordre Ć©conomique

A partir de l’Amour, un nouvel ordre Ć©conomique

ā€œLe monde est la parole de ce Dieu qui l’a crƩƩ. Et quel est le ton d’une telle paroleĀ ? Le voilĆ Ā : je t’aime. Et Ć  qui est destinĆ©e cette paroleĀ ? Elle est destinĆ©e au monde lui-mĆŖme, qui est justement cette paroleĀ : elle est destinĆ©e Ć  tout individu qui se rend compte d’en ĆŖtre une minuscule partie et qui est pourtant capable de se dĆ©passer pour aller vers le toutĀ ; c’est une parole destinĆ©e Ć  tout homme. Le monde est la parole de l’amour de Dieu adressĆ©e Ć  tout un chacun en luiĀ : c’est le regard de l’amour divin pour lui. Et ce que le monde est dans son ensemble, il l’est de mĆŖme en chacune de ses partiesĀ : chaque Ć©lĆ©ment particulier du monde est un regard de l’amour de DieuĀ Ā». (Cosmologie, anthropologie, sociologie et religion) ā€œJe peux me dĆ©dier complĆØtement Ć  ce monde parce que je suis chrĆ©tienĀ ; de fait, tout ce que nous investissons en amour dans ce monde, aura un impact sur lui pour toujours, notre amour s’imprimera en caractĆØre indĆ©lĆ©bile sur chacun des fragments de la crĆ©ationĀ Ā». « Le premier intĆ©rĆŖt du chrĆ©tien doit ĆŖtre de dĆ©velopper, non seulement avec ceux qui partagent ses idĆ©aux, mais avec tous ceux qui portent une responsabilitĆ© dans le monde, la construction d’un monde humainĀ Ā». (novembre 1978). ā€œLa vie et l’unitĆ© des hommes ne peuvent ĆŖtre considĆ©rĆ©es ni comme la simple somme des individus ni comme un systĆØme collectif où chacun est absorbĆ© et disparaĆ®t. L’alternative est la communion. Je suis moi-mĆŖme, mais dans la mesure où je suis toi et avec toi et dans la mesure où je me fais hĆ“te de toi. C’est uniquement dans cette relation qu’il est possible de dĆ©finir le Moi de l’homme. Uniquement dans cette relation trinitaire que Ā le collectivisme n’est pas une dissolution de l’individu. Uniquement dans cette relation trinitaire que la personne singuliĆØre n’est pas un moyen qu’on sacrifie Ć  la structure communautaire. De lĆ , j’en suis certain, s’ouvriront aussi de nouvelles perspectives pour un ordre Ć©conomique universelĀ Ā». (Dreifaltigkeit, p. 131)   Source : Klaus Hemmerle, La lumiĆØre au dedans des choses, MĆ©ditations pour chaque jour, CittĆ  Nuova Ed, 1998, p. 287-293.

Cultures en dialogue

Cultures en dialogue

Quelle culture? Quelle unitĆ©? La nouvelle newsletter se propose de Ā rĆ©pondre au dĆ©sir de relater le parcours engagĆ© au sein de Ā douze sphĆØres culturelles qui s’interrogent, font des recherches et affrontent les dĆ©fis posĆ©s par la perspective de Ā l’unitĆ©, dans le sillage du Charisme de Chiara Lubich.   Art, PĆ©dagogie, Droit, Ɖcologie, Sport, Ɖconomie, Sociologie, MĆ©decine, Architecture, Politique, Psychologie, Communication.   Si notre planĆØte vit un changement d’époqueā€, comme l’a aussi affirmĆ© rĆ©cemment la Pape FranƧois, la perspective de l’unitĆ© ouvre aux divers mondes de la culture un horizon nouveau, Ć  bien des Ć©gards encore inexplorĆ© et passionnant.   Le premier numĆ©ro relate quelques initiatives et les Ć©vĆ©nements les plus significatifs de chacun de ces mondes en dialogue. Ā  Pour plus d’informations: Ā  Centre pour le dialogue avec la Culture (Mouvement des Focolari) centrodialogo.cultura@focolare.org tĆ©l. +39.06.945407201 – Via Piave, 15 – 00049 Grottaferrata (Rome – Italie)   CONTACTS Communion et Droit Ɖconomie de Communion Social-One Eco-One Dialogues en Architecture NetOne Mouvement Politique pour l’UnitĆ© Psychologie et communion Health Dialogue Culture ClartĆ© Sportmeet EDU  

Les transformations mondiales et l’Europe

Les transformations mondiales et l’Europe

Le cours se tiendra du jeudi 14 juin au samedi 16 juin 2018 dans la grande salle de l’Institut Universitaire Sophia, dont le discours d’ouverture sera fait par le Prof. Romano Prodi, intitulĆ© Ā« L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? Ā». CofinancĆ© par la Fondation pour Sophia, en partenariat avec le programme Ā« Chaire Jean Monnet Ā» de l’Union EuropĆ©enne, elle se propose d’analyser le rĆ“le des citĆ©s en tant que laboratoires d’intĆ©gration europĆ©enne et des citoyens en tant qu’acteurs. Les cours rĆ©flĆ©chiront sur intĆ©gration, autonomie, citoyennetĆ© europĆ©enne et introduiront au systĆØme de gouvernance europĆ©enne, avec une attention toute particuliĆØre sur la dimension locale et rĆ©gionale. Les workshops auront le grand intĆ©rĆŖt de permettre aux participants de confronter et de partager leurs compĆ©tences et leurs expĆ©riences sur le sujet. Les intervenants de premier plan seront LĆ©once Bekemans de l’UniversitĆ© de Padoue, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ć  Personam, et Luc Van den Brande, ex-prĆ©sident des Flandres et aujourd’hui consultant de confiance de la PrĆ©sidence de la Commission EuropĆ©enne, qui proposera le rapport Ā« Reaching Out to Citizens Ā» qui a Ć©tĆ© montrĆ© au prĆ©sident Junker en novembre 2017, un document qui reflĆØte le travail d’analyse le plus rĆ©cent et le plus digne de foi quant Ć  la citoyennetĆ© europĆ©enne. Le cursus s’ouvre sur ā€œEurope in a Changing Worldā€, prĆ©parĆ© par le Centre de recherche et de formation Sophia Global Studies. Ā« De nombreux Ć©vĆ©nements confirment notre parcours – affirme Paolo Frizzi, coordinateur acadĆ©mique – et mĆŖme la rĆ©cente visite du pape FranƧois Ć  Loppiano, où se trouve le siĆØge de Sophia, a soulignĆ© l’urgence de ā€˜tracer de nouvelles routes Ć  parcourir ensemble pour donner vie Ć  une civilisation mondiale de l’alliance’. Notre jeune Institut est nĆ© pour former des leaders capables et compĆ©tents, pour affronter les dĆ©fis mondiaux et faire avancer le dialogue et la paix. Ā» Le cours s’adresse aux professionnels, chercheurs, administrateurs et opĆ©rateurs de la communication, y compris les directeurs des Ć©coles primaires et secondaires et les encadreurs scolaires qui pourront bĆ©nĆ©ficier de la Carte de directeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’étude sont prĆ©vues pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Sur www.sophiauniversity.org le programme complet.

La tragƩdie du Volcan du Fuego

Ce sont des images impressionnantes, celles qui arrivent du Guatemala. Les derniĆØres nouvelles parlent de presque 200 disparus, 3000 les personnes Ć©vacuĆ©es et au moins 75 personnes tuĆ©es par l’éruption du Volcan du Fuego, qui a surpris les habitants des villages limitrophes le 3 juin dernier. Un bilan destinĆ© malheureusement Ć  augmenter comme l’ont affirmĆ© les autoritĆ©s locales. La catastrophe, associĆ©e par beaucoup Ć  celle de PompĆ©i en 79 aprĆØs J.-C., rend trĆØs difficile le travail des sauveteurs. La recherche des corps se poursuit d’une faƧon ininterrompue sous de grandes quantitĆ©s de lave et de cendres. Le Volcan du Fuego (Ć  3.763 mĆØtres) se trouve Ć  40 kilomĆØtres au sud ouest de Guatemala-City. Selon les vulcanologues, c’est l’éruption la plus grande enregistrĆ©e dans le pays depuis les 40 derniĆØres annĆ©es et fait partie d’une pĆ©riode de plus grande activitĆ© volcanique commencĆ©e les 15 derniĆØres annĆ©es. Le Pape FranƧois a exprimĆ© sa ā€˜ā€™proximitĆ© et consolation pour les familles des victimes, pour la douleur du dĆ©sastre naturel imprĆ©vu, les priĆØres pour tous ceux qui ont Ć©tĆ© dramatiquement touchĆ©s et la reconnaissance pour tous ceux qui travaillent Ć  secourir les gens’’.

Parmi les enfants des rues

Dans le Focolare de la Ville de Mexico, ā€˜ā€™ l’Église qui sort’’ du Pape FranƧois a la voix et le visage aussi de Reina Cruz, salvadorienne, animatrice d’une communautĆ© qui partage la parole de Vie en situations difficiles, Ć  quelques kilomĆØtres de la capitale mexicaine. Dans le groupe que l’on a choisi d’accompagner il y a aussi celui qui vend et consomme de la drogue. Les focolarine apportent la voix du Pape dans les pĆ©riphĆ©ries, comme il invite lui-mĆŖme souvent Ć  faire, dans des banlieues difficiles, pauvres, peuplĆ©es de millions de personnes qui, grĆ¢ce Ć  elles, pour la premiĆØre fois, peuvent Ć©couter une page de l’Évangile. Ce n’est pas facile, confesse Reina, mais Ā« aller dans un contexte dans lequel des juniors de 13-14 ans vivent pratiquement sans famille, nous fait comprendre que nous devons au moins leur apporter notre prĆ©sence. Un accompagnement qui s’accompagne dans les rĆ©gions les plus reculĆ©es, comme la visite aux missionnaires xaviĆ©riens prĆ©sents dans la forĆŖt de Santa Cruz, intensifiĆ©e par la semaine sainte et PĆ¢ques. CatĆ©chĆØses et aides matĆ©rielles ont crƩƩ un climat fĆ©cond communautaire dans les paroisses que nous avons connues Ā». Dans ces coins souvent oubliĆ©s, les filles ont prĆ©sentĆ© la spiritualitĆ© de l’unitĆ© du focolare, bien diffusĆ©e dĆ©sormais dans cent quatre vingt deux pays du monde, avec des centres dans quatre vingt sept nations, aussi au Mexique, et cent dix mille membres. Avec l’optique d’accompagner frĆØres et sœurs, caractĆ©ristique du mouvement fondĆ© par Chiara Lubich (qui avec la visite du Pape FranƧois le 10 mai Ć  Loppiano, se sent davantage encouragĆ© Ć  continuer le chemin commencĆ© par la servante de Dieu), les groupes mexicains se sont insĆ©rĆ©s dans diffĆ©rentes expĆ©riences sociales. Ā« Avec onze autres personnes – raconte Reina – nous allons visiter Santiago de Anaya, Actopan, dans l’état d’Hidalgo, au cœur du Mexique Ā». Sans rien attendre en Ć©change, ni mĆŖme l’intĆ©rĆŖt pour leur spiritualitĆ©, elles ont commencĆ© un cheminement avec les pĆØres missionnaires du Verbe Divin. Unique objectif, offrir des points de rĆ©flexion communautaire dans le quotidien : la Parole de Dieu et ses consĆ©quences dans la vie grĆ¢ces aux couples de laĆÆcs engagĆ©s. Le phĆ©nomĆØne de la vente illĆ©gale et de la consommation de drogue parmi les adolescents a alertĆ© les participants au Focolare, en les poussant Ć  Ć©couter les terribles expĆ©riences et en partageant le message Ć©vangĆ©lique aussi avec les juniors qui vivent seuls dans les rues. Ā« Le 6 mai, par exemple, se sont approchĆ©es deux filles de 14 et 17 ans pour nous raconter, en pleurant, l’augmentation de la consommation de drogue parmi leurs amis Ā». La plus grande des deux avait Ć©tĆ© chassĆ©e par sa mĆØre de la maison, se souvient Reina, et la fille Ć©tait dĆ©sespĆ©rĆ©e de la rupture du lien avec sa mĆØre. Que faire ? Comment aider ? Accueillir les questions sur les blessures familiales fait partie de la tĆ¢che d’accompagnement que vivent celles et ceux qui ont suivi Chiara Lubich. DĆ©fis toujours plus grands qui dĆ©crivent une sociĆ©tĆ© avec des valeurs toujours plus fragiles, ou bien souvent absentes. Ainsi leur prĆ©sence reste souvent l’unique point de rĆ©fĆ©rence pour des personnes qui, au moment de leur croissance, ont besoin d’un rocher auquel pouvoir s’agripper pour ne pas risquer de se noyer dans les drogues ou dans le dĆ©sespoir. VoilĆ  l’importance de l’écoute, expliquent-elles au Focolare de la Ville de Mexico, de proposer la priĆØre, et des rencontres de spiritualitĆ© pour le renouvellement de leur vie en Dieu. L’objectif reste l’unitĆ© et le dialogue avec des prĆŖtres sur place pour agir ensemble, en Ć©vitant les cassures et regarder vers des projets de dĆ©veloppement comme l’économie de communion, occasions de sortir de la pauvretĆ© et cheminer vers la dignitĆ©. Un voyage Ć  faire en compagnie de la Vierge Marie, une mĆØre qui n’abandonne pas ses propres enfants, ni mĆŖmes ceux qui sont Ā« les plus seuls Ā». Source : L ā€˜Observateur Romain (Italien)

Nouveau recteur de la PUL

Nouveau recteur de la PUL

Grande satisfaction aussi Ć  l’Institut Universitaire Sophia de Loppiano. Le nouveau recteur de l’UniversitĆ© Pontificale du Latran (PUL), Ć  peine nommĆ© par le Pape FranƧois, est aussi ā€˜ā€™visiting professor’’ Ć  l’Institut Universitaire. Vincenzo Buonomo, juriste et internationaliste, Ć  partir du 1er juillet, est le premier laĆÆc Ć  la tĆŖte de l’athĆ©nĆ©e pontifical, succĆ©dant ainsi Ć  l’évĆŖque Enrico dal Covolo. NĆ© en 1961, mariĆ© avec deux enfants, Buonomo a un lien de longue durĆ©e avec l’AthĆ©nĆ©e, auparavant en tant qu’étudiant, avec un doctorat en Utroque Iure, et donc spĆ©cialiste en Droit International, avec un DiplĆ“me de PrĆ©paration Ć  la CarriĆØre Diplomatique, et puis professeur, depuis 1984, jusqu’à l’obtention du titre de titulaire de chaire en 2001. Doyen de la facultĆ© de Droit Civil, de 2016 Ć  2012, actuellement coordinateur des Doctorants de la mĆŖme FacultĆ©. En 2007, Buonomo a occupĆ© le poste de chef du service de la ReprĆ©sentation du Saint SiĆØge pour les Organisations et Organismes des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (Fao, Ifad, Pam) avec qui il a commencĆ© Ć  collaborer en 1983. De 2000 Ć  2005, il a Ć©tĆ© en outre, consultant pour la Commission pour le dialogue avec les musulmans du Conseil Pontifical et pour le dialogue interreligieux. Depuis 2014, il est conseiller de l’État de la Ville du Vatican.

Un hĆ“te d’exception

Un hĆ“te d’exception

Ā« Le flux de migrants Ć  la frontiĆØre grandit d’heure en heure. La crise Ć©conomique qui met le pays Ć  genoux, rapproche dans la souffrance celui qui reste et celui qui dĆ©cide de s’enfuir Ā». Selon les paroles de Silvano Roggero, vĆ©nĆ©zuĆ©lien, fils d’italiens, on perƧoit le drame vĆ©cu par un peuple tout entier. Il est au focolare de Lima au PĆ©rou depuis trois ans. Ā« Les pays proches, avec la gĆ©nĆ©rositĆ© typique de ces terres, malgrĆ© les Ć©normes difficultĆ©s provoquĆ©es par l’entrĆ©e imprĆ©vue et inattendue de centaines de milliers de personnes, essaient d’offrir un accueil. Je suis un tĆ©moin direct de l’un parmi tant de drames qu’est en train de vivre aujourd’hui l’ ā€˜ā€™humanitĆ© de pĆ©riphĆ©rie’’. Justement hier, la directrice d’une Ć©cole de la pĆ©ninsule de ParaguanĆ” , au nord du Venezuela, m’a Ć©crit. Il y a un inhabituel mouvement au secrĆ©tariat, plusieurs parents se prĆ©sentent afin de retirer leurs enfants. Il sont contraints Ć  partir ! Ā» Un exode Ć  la proportion biblique, causant une crise Ć©conomique et sociale extrĆŖmement grave, qui est en train de bouleverser la physionomie elle-mĆŖme du Venezuela. L’inflation est Ć  son paroxysme et manquent dramatiquement, nourriture, mĆ©dicaments et biens de premiĆØre nĆ©cessitĆ©. Ā« Depuis le mois de dĆ©cembre dernier, Ofelia et Armando, de la communautĆ© des focolari de Valencia (la troisiĆØme ville du Venezuela) sont arrivĆ©s Ć  Lima. Avant, ils gĆ©raient un jardin d’enfants. Avec Ofelia, nous cultivons un rĆŖve : trouver un local dans lequel offrir un premier accueil aux rĆ©fugiĆ©s qui arrivent en masse, aprĆØs un voyage sur les routes d’environ sept jours. On parle d’environ 300 mille vĆ©nĆ©zuĆ©liens arrivĆ©s au PĆ©rou la derniĆØre annĆ©e et demie ! Avec Ofelia – continue Silvano – nous avons organisĆ© un repas d’accueil au focolare pour un petit groupe de vĆ©nĆ©zuĆ©liens. Certains connaissaient dĆ©jĆ  le mouvement mais il y avait aussi ceux qui ne savaient rien de notre groupe. Les hĆ“tes sont arrivĆ©s de plusieurs endroits de la ville, Ć©loignĆ©s aussi d’une heure ou deux. Ils ne s’orientent pas encore trĆØs bien dans cette mĆ©tropole de presque dix millions d’habitants Ā». Cela semble une goutte d’eau dans l’ocĆ©an mais le souhait est de les accueillir comme si JĆ©sus en personne se serait prĆ©sentĆ© Ć  notre porte. Ā« Comme on peut se l’imaginer, face Ć  leurs situations difficiles, nous n’avions pas de solutions prƩƩtablies’’. Nous ne savions mĆŖme pas par où commencer, mais ,Ƨa oui, nous pouvions leur offrir un repas chaud et les Ć©couter ! Un d’entre eux avait Ć©tĆ© volĆ© : d’habiles pickpockets avaient volĆ© dans son sac Ć  dos, son portable et tout ce qu’il avait pour survivre. Un autre ne savait pas quels documents prĆ©senter pour le permis de sĆ©jour. Ofelia, dĆ©jĆ  bien pratique dans ce domaine, ayant fait toute la filiĆØre, a racontĆ© son expĆ©rience. Un autre encore a racontĆ© avoir trouvĆ© un petit job, Ć  plus de deux heures de distance, pour 10 euros par jour ( mais il y en a aussi qui sont disposĆ©s Ć  travailler seulement pour 4 euros). Il y avait aussi celui qui avait un curriculum trop excellent et pour cela, n’était pas considĆ©rĆ©, dans la crainte qu’il veuille prendre la place du responsable . Mais ce qui nous a le plus Ć©mu, ce fut de raconter les histoires, voir les photos et entendre parler chacun de sa propre famille Ā». Ā« Pour tous, la premiĆØre nĆ©cessitĆ© est maintenant de trouver un travail, peu importe si on dort par terre, mĆŖme sans matelas, ou si on mange peu. Le rĆŖve le plus grand est celui d’envoyer de temps en temps Ć  la maison une vingtaine d’euros. Nous nous sommes mis d’accord pour rester en contact entre nous. Au focolare Ć©tait arrivĆ© depuis peu, d’une collecte d’objets dans la communautĆ©, ce que nous appelons ā€˜ā€™le baluchon’’, une petite somme d’argent et deux vestes d’hiver. Providentielles car la saison froide commenƧait. Nous avons tout distribuĆ©. Quatre heures aprĆØs, alors que nous Ć©tions en train de quitter la table, un nouveau SOS est arrivĆ© cette fois venant d’une personne qui vit aux Ǝles Canaries. ā€˜ā€™Onze adolescents se sont mis en route Ć  pied du Venezuela, direction Lima. Ils sont dĆ©sespĆ©rĆ©s sans argent ni tĆ©lĆ©phone, ils n’ont que ce qu’ils ont sur eux. Parmi eux, le cousin d’une de mes amies. Pourriez-vous les aider ? Surtout pour Ć©viter qu’ils ne tombent entre les mains d’un malfaiteur ou l’autre ou de groupes organisĆ©s qui veulent profiter de leur fragilitĆ©. Nous calculons qu’ils mettront environ 30 jours Ā» Ā». De nouvelles arrivĆ©es, de nouvelles personnes frapperont Ć  la porte. Mais elles ont toutes le mĆŖme nom, JĆ©sus. Un hĆ“te d’exception. Nous L’attendons Ā». Chiara Favotti

En SuĆØde, rencontre entre mouvements catholiques

En SuĆØde, rencontre entre mouvements catholiques

Le 19 mai dernier, veille de la PentecĆ“te, une rencontre entre mouvements de l’Eglise catholique s’est dĆ©roulĆ©e dans le diocĆØse de Stockholm. Y ont participĆ© entre autres le mouvement des Focolari, le Chemin NĆ©o-catĆ©chumĆ©nat et le mouvement Charismatique. Une centaine de participants. Au cours de la journĆ©e une prĆ©sentation de l’exhortation apostolique du pape FranƧois Ā« Gaudete et exsultate Ā» a Ć©tĆ© offerte, suivie d’un intense moment d’échanges. Dans ses paroles de salutation, durant la messe de conclusion, le cardinal de Stockholm, Anders Arborelius a soulignĆ© l’importance pour lui de la prĆ©sence des mouvements dans l’Eglise locale. La communautĆ© des Focolari Ć©crit : Ā« Nous nous sommes tous sentis responsables de l’évĆ©nement. A la fin de la journĆ©e on pouvait remarquer une grande joie et de la gratitude, signes, nous semblait-il, de la prĆ©sence tangible de JĆ©sus Ć  la tĆŖte de son petit troupeau. On a eu l’impression que ce moment Ć©tait chaque annĆ©e plus attendu, et que la communion entre tous grandissait Ā».

Accueil Ć  la frontiĆØre

Accueil Ć  la frontiĆØre

ā€˜ā€™Porte’’, non ā€˜ā€™frontiĆØre’’, au moins jusqu’au moment où la France ne suspend pas les traitĆ©s de libre circulation. Ainsi, Ventimiglia est devenue un entonnoir où l’on recueille les migrants qui considĆØrent notre pays comme Ć©tant seulement une Ć©tape, avant de rejoindre d’autres buts, au-delĆ  de la frontiĆØre. Ā« Par Ventimiglia, plus de vingt mille personnes sont passĆ©es l’annĆ©e passĆ©e Ā». C’est Paola de la communautĆ© locale des Focolari qui en parle. Ā« C’est pratiquement une autre Ventimiglia car notre population compte environ 24 mille habitants Ā». Enseignante au SĆ©minaire Ć©piscopal, elle se souvient : Ā« Entre fĆ©vrier et mars 2015, les sĆ©minaristes avaient commencĆ© un service de distribution de vivres aux clochards de la gare. Au fil des jours cependant, ces clochards se multipliaient Ā». En effet, Ć  ceux-ci s’ajoutaient les migrants qui, dĆ©barquĆ©s sur les cĆ“tes italiennes, voulaient traverser la frontiĆØre avec la France afin de rejoindre d’autres pays europĆ©ens. Ā« Depuis lors a dĆ©butĆ© une ā€˜ā€™urgence’’ qui ne s’est jamais terminĆ©e. Au dĆ©but, nous nous sommes engagĆ©s avec d’autres rĆ©alitĆ©s locales, Ć  une distribution volontaire de sandwiches dans la rue Ā». Un volontariat qui s’est dĆ©roulĆ© en collaboration avec Caritas diocĆ©sain. Ā« Nous nous sommes mis en contact avec la communautĆ© des Focolari au-delĆ  de la frontiĆØre, laquelle a partagĆ© avec nous les permanences et nous a soutenu avec les fonds rĆ©coltĆ©s de la vente de bienfaisance qui a eu lieu pendant le Grand Prix de Monaco Ā». Ā« En juin 2015 – continue-t-elle – s’est installĆ© le camp de la Croix Rouge prĆØs de la gare. L’accĆØs y Ć©tait limitĆ©, mais ceux qui parmi nous possĆ©daient l’HACCP ont pu entrer pour collaborer de diffĆ©rentes maniĆØres Ā». A cĆ“tĆ© de ce camp ā€˜ā€™officiel’’, pendant l’étĆ©, est nĆ© un camp ā€˜ā€™informel’’juste Ć  la frontiĆØre avec la France. Ā« Beaucoup de migrants arrivent sans papiers et Ć©tant donnĆ© que sur le camp gĆ©rĆ© par la Croix Rouge, l’identification Ć©tait obligatoire, beaucoup prĆ©fĆ©raient camper lĆ  pour essayer de passer tout de suite la frontiĆØre Ā». Puis, au dĆ©but d’octobre , ce camp a Ć©tĆ© dĆ©mantelĆ© et vidĆ© ā€˜ā€™plutĆ“t brutalement’’. Ā« Lorsqu’au mois de mai 2016, le Camp de la Croix Rouge a aussi Ć©tĆ© fermĆ©, on s’est retrouvĆ©s Ć  l’improviste avec plus de mille personnes en ville. Une situation insoutenable, aggravĆ©e par l’ordre communal d’interdiction de distribution de vivres et de biens de premiĆØres nĆ©cessitĆ© aux migrants, sanctions pĆ©nales et amendes Ć  la clĆ©. Jusqu’à ce que Caritas intervienne pour nĆ©gocier. C’est ainsi qu’est nĆ©e une rĆ©alitĆ© d’accueil autour de l’église de Sant’Antonio. Ɖglise de jour, dortoir de nuit. Les familles avec des enfants et les personnes plus fragiles Ć©taient accueillies Ć  l’église : les bancs mis de cĆ“tĆ©, on prenait des couvertures et puis, le matin, on nettoyait tout Ā». A la moitiĆ© du mois de juillet 2016, s’ouvre un nouveau camp de la Croix Rouge, en-dehors de la ville, rĆ©servĆ© aux hommes : les femmes et les mineurs d’âge continuent Ć  ĆŖtre accueillis dans l’église. Ā« En 2017, a commencĆ© l’afflux d’une infinie sĆ©rie de mineurs d’âge qui, pour la plupart s’arrĆŖtaient le long du fleuve Roya. C’est ainsi que le PrĆ©fet a demandĆ© Ć  la Croix Rouge d’ouvrir une section consacrĆ©e aux mineurs. Entre-temps il y avait des rafles continuelles avec des centaines de migrants installĆ©s dans des autobus pour Taranto. Mais peu de jours aprĆØs, ils Ć©taient Ć  nouveau lĆ  Ā». Le fait est que – explique-t-elle – ces personnes veulent rejoindre des membres de leurs familles qui se trouvent dans d’autres pays, et pour cela, ils sont prĆŖts Ć  tout : Ā« c’est d’ici qu’ils peuvent essayer de passer la frontiĆØre. Il y a des gens qui ont essayĆ© mĆŖme dix fois avant d’y arriver Ā». La frontiĆØre est surveillĆ©e jour et nuit. Ā« Malheureusement, ce que nous faisons est seulement de l’assistanat. Mais eux n’ont pas besoin d’un habit ou d’une paire de chaussures. Ils ont besoin d’exercer cette libertĆ© d’autodĆ©termination qui devrait ĆŖtre possible Ć  tout le genre humain Ā». Peut-ĆŖtre la solution pourrait-elle ĆŖtre de crĆ©er un camp de transit, suggĆØre Paola, Ā« un lieu où le migrant, au cours du voyage, puisse s’arrĆŖter, se nourrir, se laver, et se changer les vĆŖtements ; où recevoir des soins mĆ©dicaux, l’assistance lĆ©gale nĆ©cessaire Ā». Paola les appelle ā€˜ā€™rien du tout’’, des dĆ©tails qui font sentir Ć  ces voyageurs qu’elles sont de nouvelles personnes : Ā« Nous cuisinons des recettes africaines ou arabes Ć  base de couscous et de riz, nous avons appris Ć  mĆ©langer les Ć©pices et Ć  composer des plats selon leurs traditions. Un jour, nous avons remarquĆ© qu’une dame syrienne se lavait chaque fois qu’elle venait chez Caritas, mais elle continuait Ć  mettre toujours le mĆŖme habit. Elle portait une tunique, avec le pantalon en-dessous. Elle continuait Ć  chercher dans la pile de vĆŖtements mis Ć  leur disposition mais elle repartait toujours les mains vides. Jusqu’à ce que nous comprenions et alors, nous avons demandĆ© Ć  des amies marocaines si elles avaient un habit de ce style-lĆ . Finalement elle s’est changĆ©e et est partie heureuse Ā». Source :United World Project

Un espace pour tous les chrƩtiens

Un espace pour tous les chrƩtiens

Beatriz Sarkis

Un espace de rencontre entre chrĆ©tiens, où les prĆ©jugĆ©s disparaissent et où l’on peut Ć©tablir des rapports d’estime rĆ©ciproque Ā». C’est ainsi que Beatriz Sarkis dĆ©finit la 3iĆØme AssemblĆ©e du Global Christian Forum (24-27 avril 2018) qui a rassemblĆ© plus de 250 chrĆ©tiens d’Eglises, organisations, et mouvement chrĆ©tiens du monde entier. La thĆ©ologienne brĆ©silienne, diplĆ“mĆ©e en Angleterre et avec un master d’une UniversitĆ© luthĆ©rienne de son pays sur la contribution du mouvement des Focolari pour l’œcumĆ©nisme, assistait en tant que reprĆ©sentante de Maria Voce, prĆ©sidente des Focolari. Au cours d’une interview, Sarkis, unique femme laĆÆque Ć  avoir participĆ© de 2009 Ć  2016 Ć  la consultation entre le Conseil Pontifical pour la Promotion de l’UnitĆ© des ChrĆ©tiens et la World Evangelical Alliance, nous explique les buts du GCF. Ā« L’idĆ©e de crĆ©er un Forum Ć©tait nĆ©e en 1998, fruit d’un profond Ć©change entre l’Alliance EvangĆ©lique Mondiale, le Conseil ŒcumĆ©nique des Eglises, la FraternitĆ© Mondiale PentecĆ“tiste et le Conseil Pontifical pour l’unitĆ© des ChrĆ©tiens. Ces quatre institutions continuent ensemble Ć  le soutenir en tant qu’espace ouvert Ć  tous. AprĆØs une premiĆØre rencontre au niveau mondial, au Kenya (2007), une autre a suivi en IndonĆ©sie (2011). Venant de 55 pays, nous Ć©tions Ć  Bogota anglicans, adventistes, baptistes, catholiques, quakers, disciples du Christ, membres de l’armĆ©e du salut, Ć©vangĆ©liques, pentecĆ“tistes, rĆ©formĆ©s/presbytĆ©riens, membres du mouvement de saintetĆ©, des African Instituted Churches ValdĆØs, catholiques antiques et une reprĆ©sentante des juifs mexicains Ā».

Foto Ā© Albin Hillert/WCC

Le Global Christian Forum poursuit son objectif de mettre en position de dialogue des chrĆ©tiens entre eux et des Eglises de traditions mĆŖme trĆØs diffĆ©rentes. Ā« Le Forum ne se substitue pas au travail prĆ©cieux et irremplaƧable des thĆ©ologiens, dans les diffĆ©rentes commissions – explique Sarkis – mais c’est une des voies que l’on suit aujourd’hui pour rassembler le peuple de Dieu et de le mettre en marche, dĆØs maintenant, sur la route vers l’unitĆ©. Si l’amour fraternel est actif, on affrontera les questions thĆ©ologiques plus facilement. Pendant l’AssemblĆ©e il y eut des moments d’échanges et de rĆ©flexions communs sur le futur et les dĆ©fis auxquels tous les chrĆ©tiens aujourd’hui font face. Les espaces de priĆØres communes n’ont pas manquĆ© non plus au dĆ©but et en conclusion de chaque journĆ©e. Ensuite, personnellement, je participais Ć  la messe avec les autres catholiques au monastĆØre de la Visitation tout proche. Le thĆØme choisi, Ā« PersĆ©vĆ©rez dans l’amour fraternel Ā» (Hb 13,1), nous a ramenĆ©s tous au cœur du christianisme. PartagĆ©s en petits groupes, nous nous sommes fait cadeau, rĆ©ciproquement, de l’expĆ©rience de notre rencontre personnelle avec JĆ©sus. Cette pratique, qui caractĆ©rise le Forum dĆØs son dĆ©but, trouve un Ć©cho tout particulier dans la spiritualitĆ© du Focolare, parce que la communion des expĆ©riences est pratique habituelle au sein du mouvement. Un Ć©change profond qui a ouvert nos yeux et nous a fait dĆ©couvrir le travail de Dieu dans la vie de chacun, en faisant tomber beaucoup de prĆ©jugĆ©s. Nous nous sommes dĆ©couverts simplement tous chrĆ©tiens.

Foto Ā© Albin Hillert/WCC

En plus de cela, j’ai Ć©prouvĆ© la grande joie de pouvoir partager cette expĆ©rience, mĆŖme briĆØvement, avec la communautĆ© des Focolari du lieu, qui m’a accueillie aprĆØs que certains contretemps m’aient empĆŖchĆ©e de retourner tout de suite en Italie. Le message final de l’AssemblĆ©e contient une invitation Ć  nous unir dans l’amour rĆ©ciproque en Christ pour continuer Ć  cheminer ensemble, parce que les divisions entre les chrĆ©tiens contredisent la volontĆ© de JĆ©sus. Elles scandalisent le monde et endommagent la mission commune d’annoncer l’évangile Ć  toutes les nations. Nous devons continuer, tous ensemble, Ć  construire ou Ć  renforcer ces liens. C’est aussi le but du Ā« Centre Un Ā» pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens (Rome), fondĆ© par Chiara Lubich en 1961 pour promouvoir, Ć  l’aide de la spiritualitĆ© de l’unitĆ©, la communion pleine et visible entre les Eglises Ā».

Un nouveau nous

Un nouveau nous

Ā« ā€˜C’est toi qui nous a fait comprendre que le mariage veut dire ouverture, rĆ©alisation du projet que Dieu a sur nous. Nous ferons tout notre possible pour que la famille et le monde deviennent ce qu’ils doivent ĆŖtre Ā». Maria da Conceição, que tous appellent simplement SĆ£o, avait Ć©crit ces quelques mots Ć  Chiara Lubich, Ć  peine avions-nous commencĆ© notre aventure. Nous nous sommes mariĆ©s Ć  Braga en 1981 – raconte ZĆ© Maia – et de notre union sont nĆ©s six enfants. Puis les petits-enfants sont arrivĆ©s, ils sont dĆ©jĆ  neuf. Chiara Lubich elle-mĆŖme, il y a quelque temps, lui avait indiquĆ© une phrase de l’évangile comme programme de vie : ā€˜Il doit grandir et moi diminuer Ā» (Jn 3,30). Combien de fois me l’avait-elle rĆ©pĆ©tĆ©e ! Ā» ZĆ© et SĆ£o, tous deux portugais, avaient dĆ©mĆ©nagĆ© en 2002 avec leurs enfants dans la citĆ©-pilote Ā« Arco Iris Ā» des Focolari, Ć  50 kilomĆØtres de Lisbonne, pour aider concrĆØtement Ć  sa construction. En novembre 2016, SĆ£o participait Ć  la rencontre Ā« Ensemble pour l’Europe Ā», au centre Mariapolis de Castelgandolfo (Rome). Ā« Avant de partir – continue ZĆ© – elle m’avait confiĆ© : Ā« je suis contente d’y participer, je crois que ce sera celui-lĆ  le chemin que nous devrons entreprendre Ā». Ce fut son dernier acte d’amour, dans la joie de donner sa vie pour les autres. Le 11, Dieu l’a rappelĆ©e Ć  Lui Ć  l’improviste, Ć  cause d’un infarctus. Et maintenant ? Je fais l’expĆ©rience de la vivre elle, qui est en moi, en cette Ā« chair unique Ā», entre ciel et terre. Non seulement je ne peux pas perdre la fraĆ®cheur de ses derniĆØres paroles, ce dĆ©fi d’ Ā« aller de l’avant ensemble et courageusement Ā». Je recommence chaque jour, stimulĆ© et aidĆ© par la vie du focolare. Chez nous, en famille, nous dĆ©couvrons un nouveau Ā« nous Ā» et nous faisons l’expĆ©rience que ce que nous avons construit avec l’amour, reste. Et cela continue, parce que l’éternitĆ© est l’amour parfait. Je vis en cherchant continuellement Ć  devenir Ć  la fois pĆØre et mĆØre. Je vis comme si SĆ£o Ć©tait ici avec moi en faisant famille pour les autres ou quand je fais les courses. Avec elle je prends des fleurs, je prĆ©pare un bon repas pour les enfants ou ce qui plait aux petits-enfants. Avec elle, je dis deux mots pour encourager, construire, ou conseiller. C’est un dialogue continuel, entre terre et ciel. J’ai fait une nouvelle dĆ©couverte, JĆ©sus Eucharistie. C’est lĆ  le moment de Ā« notre Ā» rencontre. Les instants de souffrance existent, mis ils me font dilater le cœur pour le prochain. J’éprouve aussi la solitude, c’est une ombre rĆ©elle. Il faut lui tourner le dos et regarder la lumiĆØre. ƀ la fin de chaque journĆ©e je dĆ©couvre la gratitude, lorsque je lĆØve le regard pour rĆ©ussir Ć  voir l’invisible, mĆŖme si la peur arrive comme un voleur, en cachette, pour nous dĆ©rober la paix. Quelquefois l’âme dĆ©sir s’envoler, partir ailleurs. Mais je laisse ce rayon de lumiĆØre me parler, il me salue et m’accompagne Ā». Ā« Il m’arrive d’écrire deux lignes aux enfants, pour leur raconter ce que je suis en train de vivre avec leur mĆØre : ā€˜chaque jour, dans le calĆ©idoscope du cœur, elle se dĆ©voile sous une nouvelle beautĆ©, avec toutes les nuances du ciel bleu. Alors je la contemple dans son mystĆØre Ā». La vie continue, faite de moments de famille et de vie de communion avec tout le monde. Oui, c’est vrai, je sens le besoin de sa prĆ©sence, de sa compagnie, de sa complicitĆ©, du partage avec elle. On n’est jamais prĆŖt Ć  voir partir son propre compagnon, Ć  rester seul, sans sa parole ou son regard, sous toutes ses facettes, affective, psychologique, relationnelle. Mais aussi dans le concret, avec les enfants, la famille, le travail. En 67, Chiara Lubich s’était adressĆ©e aux familles avec cette phrase : lorsque l’une des deux parties Ā« s’en va Ā» pour le ciel, Ā« il arrive que le mariage, qui avait fait de ceux crĆ©atures une seule chose, non seulement physiquement mais spirituellement, par le sacrement du mariage, se rompt, par volontĆ© de Dieu. C’est quelque chose de divin – si l’on peut s’exprimer ainsi – comme une petite TrinitĆ© qui se casse Ā». On vit alors une vĆ©ritable purification, Ć  laquelle on fait face en se mettant Ć  aimer ceux qui sont autour de soi. Cette annĆ©e j’ai dĆ©couvert ce que signifie Dieu-Amour, l’Amour : plus que ce qui concerne Dieu, mais Dieu Lui-mĆŖme. Seul l’amour reste. Nous avons retrouvĆ© une courte priĆØre Ć©crite par SĆ£o : ā€˜Aide-nous Ć  devenir la famille Ć  laquelle tu as pensĆ©e. Donne-moi la grĆ¢ce de dĆ©passer les difficultĆ©s avec sagesse, simplicitĆ©, intelligence et bontĆ©. Aide-nous Ć  tout voir avec ta lumiĆØre’ Ā». Gustavo ClariĆ”

Parole de vie de juin 2018

L’Évangile de Matthieu commence le rĆ©cit de la prĆ©dication de JĆ©sus par l’annonce surprenante des BĆ©atitudes. JĆ©sus y proclame pleinement heureux tous ceux qui, aux yeux du monde, sont considĆ©rĆ©s perdants et malheureux. Dieu leur fait une grande promesse : c’est lui-mĆŖme qui les rassasiera et les consolera, ils seront les hĆ©ritiers de son royaume. C’est donc une vĆ©ritable rĆ©volution culturelle, qui bouleverse notre faƧon de voir, où ces catĆ©gories de personnes sont marginales et sans intĆ©rĆŖt dans la lutte pour pouvoir et le succĆØs. Ā« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā» Dans la Bible, la paix est le fruit du salut que Dieu opĆØre. Elle est avant tout le don de Dieu, une caractĆ©ristique de Dieu, qui aime l’humanitĆ© et la crĆ©ation avec un cœur de PĆØre, dans un projet de concorde et d’harmonie pour tous. Pour cette raison, ceux qui se prodiguent pour la paix ont une certaine Ā« ressemblance Ā» avec lui, comme un enfant avec ses parents. Chiara Lubich Ć©crit : Ā« Pour porter la paix, il faut la possĆ©der en soi. Il faut ĆŖtre porteur de paix avant tout Ć  travers son comportement personnel de chaque instant, en vivant en accord avec Dieu et sa volontĆ©. […]. Ā« Ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā». Recevoir un nom signifie devenir ce que ce nom exprime. Paul appelait Dieu Ā« le Dieu de la paix Ā» et, quand il saluait les chrĆ©tiens, il leur disait : Ā« Le Dieu de la paix soit avec vous tous Ā». Ceux qui font œuvre de paix manifestent leur parentĆ© avec Dieu, ils agissent en enfants de Dieu et tĆ©moignent que Dieu […] a imprimĆ© dans la sociĆ©tĆ© humaine l’ordre qui a pour fruit la paix . Ā» Vivre en paix ne signifie pas seulement absence de conflit. Ce n’est pas non plus vivre tranquille, en choisissant le compromis sur les valeurs, afin d’être toujours acceptĆ©s. C’est, au contraire, un style de vie Ć©vangĆ©lique, qui demande du courage pour faire des choix Ć  contre-courant. Faire œuvre de paix, c’est surtout crĆ©er des occasions de rĆ©conciliation dans sa vie et dans celle des autres : avec Dieu, puis avec ceux qui nous sont proches, en famille, au travail, Ć  l’école, dans les associations, dans les relations sociales et internationales. C’est donc une forme d’amour pour le prochain, une œuvre de misĆ©ricorde qui assainit toutes les relations. C’est ce que Jorge, adolescent vĆ©nĆ©zuĆ©lien, a dĆ©cidĆ© de faire dans son Ć©cole : Ā« Un jour, Ć  la fin des cours, je me suis aperƧu que mes copains prĆ©paraient une manifestation de protestation. Ils prĆ©voyaient violence et incendie de voitures. J’ai vu tout de suite que ce projet ne correspondait pas Ć  mon choix de vie et j’ai proposĆ© Ć  mes copains l’envoi d’une lettre Ć  la direction de l’école. Nous y demanderions ce qu’ils pensaient obtenir par la violence. Avec certains d’entre eux nous l’avons fait et avons remis la lettre au directeur. Ā» Ā« Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelĆ©s fils de Dieu Ā» ƀ notre Ć©poque, ne serait-il pas particuliĆØrement urgent de privilĆ©gier, malgrĆ© les diffĆ©rences, le dialogue et la rencontre entre personnes et groupes tentĆ©s par la violence ? Ainsi pourrait-on dĆ©couvrir la variĆ©tĆ© et la richesse de ce qui reste si souvent cause d’opposition. Comme le disait rĆ©cemment le pape FranƧois , la paix se construit dans les diffĆ©rences ; c’est Ć  partir de ces diffĆ©rences que l’on apprend des autres, comme frĆØres ; nous avons un PĆØre, nous sommes frĆØres ; et, si nous discutons entre nous, que ce soit comme des frĆØres, qui se rĆ©concilient tout de suite et se retrouvent toujours frĆØres. Engageons-nous Ć  faire grandir cette paix et cette fraternitĆ©. Nous contribuerons ainsi Ć  la guĆ©rison des fractures et des conflits qui les traversent. Commission Parole de Vie

Ɖvangile vĆ©cu : les fruits de l’Esprit

L’infirmiĆØre Je suis albanaise. Suite Ć  de nombreuses recherches, j’avais Ć©tĆ© engagĆ©e comme infirmiĆØre dans un hĆ“pital de la MacĆ©doine. Un jour, pour ĆŖtre cohĆ©rent avec mes principes religieux, j’ai refusĆ© d’assister Ć  un avortement, Ć  la grande surprise de mes collĆØgues car en faisant ainsi, je risquais d’être licenciĆ©. Tout en Ć©tant bien conscient que ma famille, qui vit de mon salaire, en aurait Ć©tĆ© victime, je suis restĆ© fidĆØle Ć  ma position. AprĆØs quelques jours, le responsable, en privĆ©, m’a dĆ©clarĆ© son admiration pour ce geste. Pour lui aussi, il fallait combattre la pratique des avortements mais il n’avait pas le courage de risquer son poste. S.E. – MacĆ©doine Ɖlevage de poules Nous voulions mettre sur pied une entreprise afin de pourvoir aux besoins des pauvres. Ayant mis ensemble un peu de ce que nous possĆ©dions, nous avons commencĆ© un Ć©levage de poules pondeuses. Le premier travailleur que nous avons engagĆ© Ć©tait un jeune de vingt ans qui, comme je l’ai dĆ©couvert par aprĆØs, avait un comportement malhonnĆŖte. Une fois en effet, une grande quantitĆ© d’œufs a disparu et lui avait Ć©tĆ© le seul Ć  s’être absentĆ© de l’entreprise pendant l’horaire de travail. Chaque fois que je dĆ©cidais de le licencier, cependant, je m’arrĆŖtais :’’On fait vite Ć  licencier quelqu’un – me suis-je dit – ; ne vaudrait-il pas mieux l’aider ?’’ J’ai demandĆ© de l’aide Ć  Dieu, et j’ai essayĆ© de faire confiance Ć  ce jeune. Il y a quelques mois, beaucoup de poules Ć©taient en train de mourir et le vĆ©tĆ©rinaire n’en comprenais pas la raison. Ce jeune, en les observant, a dĆ©couvert qu’il s’agissait d’une erreur quant Ć  la disposition des nids : les poules qui allaient dĆ©poser leurs œufs n’étaient pas protĆ©gĆ©es des coups de bec des autres poules. Nous avons changĆ© la disposition des nids et depuis lors, il n’y a plus de problĆØmes. P.L. – Cameroun Gardien de nuit Un collĆØgue qui est le gardien de nuit dans un centre Ć©lectronique de la banque où je travaille, aprĆØs la Ć©niĆØme fois qu’un problĆØme soit survenu, me tĆ©lĆ©phone en proie Ć  la panique pour me demander de voler Ć  son secours. MĆŖme si cela me coĆ»te de sortir de chez moi et de quitter ma famille, je dĆ©cide d’aller lui donner un coup de main. J’essaie avant toute chose d’absorber son Ć©nervement, puis il se calme peu Ć  peu, et ensemble, nous rĆ©ussissons Ć  reconstruire toutes les donnĆ©es qui avaient Ć©tĆ© perdues. A ce moment-lĆ , ma mission Ć©tait terminĆ©e, mais en pensant aux paroles de JĆ©sus : ā€˜ā€™Si on te demande de parcourir un mile, fais-en deux avec lui’’, je lui propose qu’il rentre Ć  la maison, en lui disant que j’allais rester pour couvrir la garde de nuit. Il prĆ©fĆ©rait rester, je suis alors restĆ© avec lui jusqu’à minuit. Plus que la fatigue que je ressens, j’expĆ©rimente une grande joie. F.S. – Suisse IncommunicabilitĆ© AprĆØs tant d’annĆ©es de mariage, ma femme et moi Ć©tions arrivĆ©s Ć  une situation grave d’incommunicabilitĆ©. Tout ce qu’on disait pour Ć©claircir nos positions ou nos motivations dans nos actions, semblait mettre de l’huile sur le feu au point d’en arriver Ć  se reprocher qu’entre nous, au fond, n’avait jamais existĆ© une rĆ©elle communication. Des jours d’enfer ont rempli notre vie. Quant aux enfants, dĆ©sormais en-dehors de la maison, ils sentaient eux aussi ce profond malaise. Un jour alors que je me sentais particuliĆØrement oppressĆ© intĆ©rieurement, j’ai demandĆ© de l’aide Ć  Dieu. Peu de temps aprĆØs, alors que je feuilletais une revue dans le tram, mon attention fut attirĆ©e par un article qui parlait de l’importance de faire confiance Ć  l’autre. C’était vraiment de quoi j’avais besoin!J’ai compris que plutĆ“t que d’analyser les actions et les paroles, je devais redonner confiance Ć  ma femme, en lui prouvant que je croyais en elle. J’ai essayĆ© et ce changement d’attitude a portĆ© ses fruits. AprĆØs plusieurs jours de silence, ma femme et moi avons repris un dialogue nouveau. F.T. – Hongrie

L’Europe des citĆ©s et des citoyens

L’Europe des citĆ©s et des citoyens

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le premier module du cours ā€œles transformations globales et l’Europeā€. Le cours, pour un total de 18 heures, conduit par LĆ©once Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ā€˜Mondialisation, EuropĆ©isation et DĆ©veloppement Humain Ā», se propose d’explorer le rĆ“le des villes en tant que laboratoires d’intĆ©gration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet europĆ©en. Les cours prĆ©senteront l’état du processus d’intĆ©gration, en rĆ©flĆ©chissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyennetĆ© europĆ©enne. Une attention particuliĆØre sera donnĆ©e aux systĆØmes de gouvernance et Ć  leur dimension locale et rĆ©gionale. Le cours sera inaugurĆ© par l’allocution de Romano Prodi au titre : Ā« L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? Ā». Le module est adressĆ© aux travailleurs, enseignants des Ć©coles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opĆ©rateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont Ć  disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Le dƩfi du Pape FranƧois

https://vimeo.com/271706391 (2403M) Copyright 2018 Ā© CSC – P.A.F.O.M. – All rights reserved


Ā« Il y a 15 jours, nous Ć©tions Ć  Loppiano avec le Pape. Deux semaines ont passĆ© et nous nous demandons : Ā« Est-ce vraiment arrivĆ© ? Ā» C’est vraiment arrivĆ© ! Et non seulement c’est arrivĆ© mais il nous a laissĆ© quelque chose Ć  vivre. Aussi, en ce moment, je me demande : Ā« Avons-nous compris jusqu’au bout ce qui s’est passĆ© ? Ā» Nous sommes sans doute en train de le dĆ©couvrir un peu Ć  la fois, au fur et Ć  mesure que nous approfondissons son merveilleux discours. Car le Pape nous a lancĆ© un dĆ©fi : il nous a dit que nous sommes au dĆ©but de notre histoire, au dĆ©but de Loppiano – disons – au dĆ©but de tout. Ce fait d’être au dĆ©but, signifie que nous devons regarder devant nous, que nous devons faire quelque chose pour aller de l’avant. Et le Pape nous a dit quoi faire : nous devons transformer la sociĆ©tĆ©, nous devons – il a dit des choses fortes – non seulement nous contenter de favoriser les relations entre individus, entre familles, entre groupes, entre peuples mais mĆŖme, nous mettre ensemble pour surmonter de dĆ©fi de cette sociĆ©tĆ© qui va mal et qui a besoin d’Évangile ; qui a un extrĆŖme besoin de semences de vie Ć©vangĆ©lique qui doivent fleurir et la transformer. Et lĆ , nous nous sentons vraiment au dĆ©but et nous en sommes vraiment au dĆ©but. Toutefois, nous ne pouvons pas nous arrĆŖter justement parce que le Pape, en nous le disant, nous a lancĆ© un dĆ©fi. Il nous a dit : Ā« Vous pouvez le faire. Ā» Il nous a dit aussi comment, car il nous a dit : «… en transmettant aux autres la spiritualitĆ© du ā€˜nous’, la culture du ā€˜nous’ Ā» qui peut favoriser une alliance globale, universelle, une nouvelle civilisation ; une civilisation qui naĆ®t de ce ā€˜nous’. Il nous a dit aussi que le charisme est en cela, une aide et un puissant stimulant. Le charisme est un don de Dieu. Pour cela, nous ne devons pas nous sentir orgueilleux d’avoir reƧu ce charisme mais, avec l’humilitĆ© qu’il nous a rappelĆ©e, nous devons ĆŖtre conscients de ce charisme et tout faire pour le transmettre Ć  la sociĆ©tĆ© qui nous entoure. C’est un chemin long et ardu Ć  parcourir ; cependant le Pape a dit : Ā« Nous avons besoin d’hommes et de femmes capables de le faire. Ā» Alors : voulons-nous rĆ©pondre Ć  l’appel du Pape ? Je pense que nous voulons y rĆ©pondre et que nous nous y mettons de tout notre ĆŖtre en dĆ©couvrant, lĆ  où nous sommes, la maniĆØre de transformer la sociĆ©tĆ© qui nous entoure. C’est, je pense, l’engagement que nous prenons aujourd’hui et qui durera toute notre vie Ā».

Institut Universitaire Sophia:  Sophia Global Studies

Institut Universitaire Sophia: Sophia Global Studies

L’Institut Universitaire Sophia inaugurera en juin prochain le cours, pour un total de 18 heures. Conduit par LĆ©once Bekemans, titulaire de la Chaire Jean Monnet Ad Personam ā€˜Mondialisation, EuropĆ©isation et DĆ©veloppement Humain Ā», se propose d’explorer le rĆ“le des villes en tant que laboratoires d’intĆ©gration et des citoyens comme premiers acteurs dans le processus de relance du projet europĆ©en. Les cours prĆ©senteront l’état du processus d’intĆ©gration, en rĆ©flĆ©chissant sur des concepts tels que l’autonomie, l’inclusion et la citoyennetĆ© europĆ©enne. Une attention particuliĆØre sera donnĆ©e aux systĆØmes de gouvernance et Ć  leur dimension locale et rĆ©gionale. Le cours sera inaugurĆ© par l’allocution de Romano Prodi au titre : Ā« L’Europe d’aujourd’hui. Quelle Europe demain ? Ā». Le module est adressĆ© aux travailleurs, enseignants des Ć©coles primaires et secondaires, aux chercheurs, aux administrateurs et opĆ©rateurs de la communication. Professeurs et cadres scolaires pourront profiter de la Carte de professeur (MIUR 170/2016). 15 bourses d’études sont Ć  disposition pour des jeunes jusqu’à 30 ans. Pour info et inscriptions : www.sophiauniversity.org, globalstudies@iu-sophia.org.

Tommaso Sorgi

Tommaso Sorgi

En 1956, invitĆ© par le collĆØgue dĆ©putĆ© Igino Giordani, Tommaso Sorgi participe Ć  une des premiĆØres Mariapolis qui se dĆ©roule Ć  Fiera di Primiero (Trento). Il est mariĆ© avec Assunta, qu’il aime tendrement et qui lui a donnĆ© d’être pĆØre 4 fois, mais lĆ , dans les Dolomites, il y va seul, juste pour faire plaisir Ć  son ami. Il ne pensait pas en effet, que l’évĆ©nement aurait Ć©tĆ© aussi bouleversant. C’est au contraire un coup de foudre. ā€˜ā€™La rencontre avec le charisme de l’unitĆ© – raconte-t-il lui-mĆŖme – m’a redonnĆ© le christianisme, la vie intĆ©rieure et peut-ĆŖtre aussi la vie physique, le sens de la vie. Avant, le prochain, je le voyais comme un nom collectif, une foule, un groupe, sans qu’il y ait un visage singulier ; et donc, il n’était personne. Maintenant le prochain est un frĆØre, une sœur qui est ou passe prĆØs de moi’’. Et tandis que Tommaso est encore en montagne, il formule cette proposition :’’JĆ©sus, je veux ĆŖtre tien, tien comme tu l’entends : fais de moi ce que tu veux’’. NĆ© dans la province de Teramo, le 12 octobre 1921 dans une famille d’artisans, il reƧoit son diplĆ“me avec la plus grande distinction. Il devient professeur de sociologie trĆØs estimĆ© Ć  l’UniversitĆ© de sa ville, conseiller communal (1946-1964) et provincial (1960-1964), prĆ©sident des Instituts et HĆ“pitaux rĆ©unis (1953- 1972). Son intelligence et son esprit de service avec lesquels il interprĆØte le rĆ“le public lui font gagner la confiance et le consensus Ć©lectoral. Son initiative politique – il est au parlement de 1953 Ć  1972) – se distingue pour la sensibilitĆ© envers les couches sociales plus faibles, sensibilitĆ© accentuĆ©e par le fait de mettre en pratique ce qu’il apprenait lors des Mariapolis. Il Ć©crit :’’J’expĆ©rimente qu’on peut ā€˜vivre Marie’ aussi dans le monde bruyant de la politique’’. En 1985 avec Assunta, devenue elle aussi une focolarine mariĆ©e, il se transfĆØre au cœur du Mouvement afin de donner vie au ā€˜ā€™Centre Igino Giordani’’, tĆ¢che qui lui donne matiĆØre Ć  approfondir et Ć  mettre en lumiĆØre les multiples nuances spirituelles et humaines de l’ami et son modĆØle de vie, maintenant serviteur de Dieu. En s’inspirant de la Parole de Vie que Chiara Lubich lui avait suggĆ©rĆ© comme guide pour son cheminement spirituel :’’LĆØve-toi et marche’’ (Jn 5,8) il se consacre au dĆ©veloppement du Mouvement HumanitĆ© Nouvelle, avec de nombreuses initiatives parmi lesquelles le ā€˜ā€™Triple Pacte’’ – moral, programmatique, participatif – Ć©laborĆ© afin de favoriser l’interaction entre Ć©lus et Ć©lecteurs, et l’Appel pour l’unitĆ© des peuples, prĆ©sentĆ© Ć  l’ONU en 1987. Ample est la liste de ses livres et essais qui balaient de la sociologie Ć  l’histoire du christianisme, de la thĆ©orie politique Ć  la figure et Ć  la pensĆ©e d’Igino Giordani. En parcourant les Ć©tapes de sa longue vie, (96 ans) ressortent la constante tension Ć  la saintetĆ©, vĆ©cue en pleine unitĆ© avec Assunta – qui l’a prĆ©cĆ©dĆ© dans l’Autre vie en 2014 – et la finale, attente vigilante ā€˜ā€™de la rencontre totale’’ avec Dieu qui l’appelle Ć  Lui le 24 avril dernier. Aux funĆ©railles, parmi les nombreux tĆ©moignages, furent significatives les paroles de sa fille Gabriella au nom de ses frĆØres : ā€˜ā€™Nous te remercions pour l’amour que tu nous as donnĆ©, pour les Ć©nergies offertes avec compĆ©tence Ć  la communautĆ© civile, l’honnĆŖtetĆ©, la passion. Pour l’engagement donnĆ© au service de l’Église et de l’humanitĆ© au sein de l’Oeuvre de Marie en vue d’un monde uni. Pour nous avoir transmis un grand idĆ©al, et pour ta cohĆ©rence de vie qui t’a poussĆ© Ć  rĆ©cuser les privilĆØges des charges et Ć  privilĆ©gier le fait de donner plutĆ“t que l’avoir. Merci pour tous les cadeaux reƧus de toi, pour lesquels nous n’avons pas toujours Ć©tĆ© conscients mais qui aujourd’hui acquiĆØrent une valeur et une consistance nouvelles pour nous, pour nos enfants et neveux’’. Le Mouvement des Focolari dans le monde s’unit Ć  la famille pour rendre grĆ¢ce Ć  Dieu pour l’exemple de cette grande figure d’homme, de brillant politicien, de simple focolarino entiĆØrement donnĆ© Ć  Dieu, dans la certitude de le savoir accueilli pour toujours dans l’immensitĆ© de Son Amour.

La musique unit les chrƩtiens

La musique unit les chrƩtiens

Le 16 mai dernier s’est dĆ©roulĆ© au Centre Mariapolis Arnold du mouvement des Focolari Ć  SĆ£o Leopoldo (au sud du BrĆ©sil) la 18iĆØme Ć©dition de ā€œNoite Musical ecumenicaā€, Ć  l’occasion de la semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens. Sept chœurs y ont participĆ©, de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes de Vale dos Sinos et Porto Alegre. Ā« La soirĆ©e musicale –explique Marines Silva, responsable du Centre Mariapolis – reprĆ©sente un moment de communion entre les chœurs de diffĆ©rentes Eglises chrĆ©tiennes, dans le domaine du dialogue œcumĆ©nique pour lequel nous travaillons tous les jours Ā». Dans un climat fraternel et joyeux, l’évĆ©nement a rassemblĆ© environ 400 personnes, appartenant aux Eglises Adventiste du 7iĆØme jour, EvangĆ©lique luthĆ©rienne, Catholique, Baptiste, au JUAD, aux Missionnaires du Christ RessuscitĆ© et Ć  la CommunautĆ© de louange et d’adoration de l’Emmanuel.

ŒcumĆ©nisme: dialogue et coopĆ©ration

Le congrĆØs œcumĆ©nique « Ensemble dans la CharitĆ©, du Dialogue Ć  la CoopĆ©rationĀ Ā» s’est tenu Ć  Palerme, capitale rĆ©gionale de la Sicile, en prĆ©sence des autoritĆ©s civiles et religieuses de la ville et de reprĆ©sentants du monde de la culture et de la presse. Un Ć©vĆ©nement Ć  l’initiative de nombreux pasteurs et responsables de diffĆ©rentes Ɖglises de fondation ancienne et rĆ©cente, ainsi que de Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n (prĆ©sidente et coprĆ©sident des Focolari). Voici quelques extraits de l’intervention de Maria VoceĀ : Lire le discours en entier

Tous les ponts du Genfest

Tous les ponts du Genfest

Ā« Je suis allĆ©e Ć  Budapest sur le conseil de ma tante. Je me suis une fois de plus fiĆ©e Ć  elle, une personne spĆ©ciale, ouverte et disponible, qui a toujours Ć©tĆ© Ć  mes cĆ“tĆ©s dans les annĆ©es difficiles. Tout avait commencĆ© en premiĆØre annĆ©e de lycĆ©e. L’école me prenait, j’étais entrĆ©e dans une nouvelle phase, les premiers problĆØmes d’adolescence, les amis qui prennent d’autres routes, les incomprĆ©hensions en famille, une transformation peut-ĆŖtre un peu trop rapide. J’avais connu un garƧon, c’était mon seul vĆ©ritable ami. Mais je sentais en moi grandir une grande angoisse. J’étais de plus en plus seule, Ć  part les moments où l’un ou l’autre, sans me poser de question, accueillait mes silences et partageait un peu de cette souffrance. J’ai terminĆ© mes Ć©tudes. Les amitiĆ©s diminuaient et les heurts en famille augmentaient. Je maigrissais. Ce problĆØme alimentaire et nerveux, que j’essayais de cacher aux yeux de tous, avec le temps, devenait une vraie pathologie. Il m’enlevait la joie de vivre, les couleurs, l’amour, la lumiĆØre. Je me repliais uniquement sur moi-mĆŖme et sur la solitude que je m’étais imposĆ©e. C’est alors que ma tante, de la communautĆ© des Focolari, me proposa d’aller ensemble Ć  Loppiano, leur citĆ©-pilote en Toscane. J’ai pensĆ© : Ā« trois jours je ne sais où, sans Ć©tudier, sans Ć©cole, loin de ce que je vivais, si Ć  l’étroit. Trois jours où je dois seulement penser comment cacher ma nourriture. Essayons !Ā». Ce fut presque une caresse aprĆØs des mois d’ariditĆ©. Partout les gens m’accueillaient et m’embrassaient avec respect et dĆ©licatesse. L’une d’entre elles, aprĆØs m’avoir Ć©coutĆ©e, me parla de Chiara Lubich. Je me suis aperƧue que j’avais oubliĆ© mes problĆØmes, moi-mĆŖme, mais surtout la nourriture. Libre ! Pendant le voyage de retour, j’ai pensĆ© que j’aurais aimĆ© vivre toujours comme Ƨa, comme dans une grande famille. Mais reprendre le quotidien n’était pas du tout facile, je me suis rendu compte que je voulais retomber. C’est ce qui se passa. La tĆŖte toujours dans les livres, l’esprit prĆŖt Ć  la programmation de calculs et de piĆØges pour faire tomber tout le monde. Mon poids diminuait, ma famille ne me reconnaissait pas. Mais je savais que quelqu’un priait pour moi. J’ai commencĆ© Ć  aller Ć  la messe le dimanche, un peu avec l’excuse de faire de la marche, un peu pour m’éloigner de la maison. J’avais toujours Ć©tĆ© croyante mais c’est seulement Ć  ce moment-lĆ  que j’ai commencĆ© Ć  penser que JĆ©sus pouvait me comprendre et m’accueillir sans jugements. Pendant la deuxiĆØme et troisiĆØme annĆ©e de lycĆ©e, la situation a encore empirĆ©. J’étais de moins en moins tolĆ©rante dans mes rapports avec ma famille et les autres. La thĆ©rapie psychologique que j’avais dĆ©butĆ©e ne donnait pas les fruits escomptĆ©s. J’arrivais habilement Ć  tisser des filets mensongers qui me portaient toujours plus hors de ma route. La seule pĆ©riode qui me distrayait Ć©tait l’étĆ©, loin de la maison, avec les amis. Mais l’étĆ© est bref, je ne pouvais pas me plaire uniquement un mois par an. A la fin de l’étĆ©, ma tante me fit une nouvelle proposition : Budapest, Genfest 2012. J’ai acceptĆ©, et je suis partie avec cinq jeunes de ma ville, parmi lesquels une compagne de classe. J’étais plongĆ©e dans une Ć©motion continuelle : des milliers de jeunes s’exprimaient en une seule Ć¢me. Un vĆ©ritable pont comme il se doit, non seulement entre nations et cultures, mais aussi entre moi et la nouvelle vie qui m’attendait. Je me trouvais face Ć  une marĆ©e de jeunes, douze mille, des ponts Ć  partager avec moi pour le dĆ©marrage d’une nouvelle vie. Le Ā« flashmob Ā» avec nos foulards, sur lesquels nous avions Ć©crit des messages, les Ć©changes avec des jeunes d’autres pays, les queues pour les repas, la marche de la fraternitĆ© : je sentais que je faisais partie d’une unitĆ©. J’aurais pu aller partout, j’aurais Ć©tĆ© partout chez moi. Une fois rentrĆ©es Ć  la maison, nous avons essayĆ© de contacter la communautĆ© des Focolari de notre ville avec ma compagne de classe, Le chemin que je voulais suivre Ć©tait celui de JĆ©sus. Ce n’était pas tout simple, le problĆØme de la nourriture avait des racines profondes, et les prĆ©occupations de ma famille n’avaient pas disparu. Mais je sentais que je portais moi aussi une nouvelle lumiĆØre. En vivant une Ć  la fois les paroles de l’évangile, petit Ć  petit j’ai repris possession de ma vie. En me donnant aux autres de toutes mes forces, j’ai dĆ©couvert que Dieu m’aime immensĆ©ment et a un grand projet sur moi Ā».

Depuis la pampa, un message d’unitĆ©

Depuis la pampa, un message d’unitĆ©

Un rĆŖve naĆ®t, comme pour les autres citĆ©s pilotes des Focolari dispersĆ©es dans le monde. Dans les annĆ©es ā€˜50, en Suisse, aprĆØs avoir contemplĆ© du haut d’une colline, la merveilleuse abbaye bĆ©nĆ©dictine d’Einsiedeln, Chiara Lubich eut l’idĆ©e qu’un jour, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© aurait exprimĆ© quelque chose de semblable : Ā« Une petite ville, avec tous les Ć©lĆ©ments d’une ville moderne, des maisons, des Ć©glises, des Ć©coles, des magasins, des entreprises et des services publics.Une convivialitĆ© de personnes, de diffĆ©rentes conditions, liĆ©es par le commandement de JĆ©sus :’’Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s’’ Ā». Ces paroles sont devenues rĆ©alitĆ© d’abord Ć  Loppiano, en Italie, et ensuite dans 24 autres petites villes, les ā€˜ā€™citadelles ou citĆ©s pilotes’’ justement. Parmi celles-ci, la ā€˜ā€™Mariapolis Lia’’, au beau milieu de la pampa de l’Argentine. Carlos Becaria, uruguayen, actuellement responsable de la petite ville, faisait partie du groupe des pionniers : Ā« Il n’y avait encore rien du tout. Mais il y avait une inspiration prophĆ©tique. Vittorio Sabbione, qui Ć©tait parmi les premiers focolarini, nous dit alors :’’Vous ĆŖtes ici parce que vous avez choisi Dieu. Les difficultĆ©s ne manqueront pas et alors, vous devrez penser Ć  JĆ©sus en croix. Je ne vous offre rien qui soit dĆ©jĆ  fait : vous devez tout construire vous-mĆŖmes’’. Nous restĆ¢mes car nous y croyions dans cette utopie Ā». La ā€˜ā€™Mariapolis Lia’’ (www.focolare.org/mariapolislia), dans la localitĆ© d’O’Higgins (province de Buenos Aires), porte le nom de Lia Brunet (25 dĆ©cembre 1917 – 5 fĆ©vrier 2005), une des compagnes de la premiĆØre heure de Chiara Lubich, envoyĆ©e par elle ā€˜ā€™Ć  la maniĆØre des pionniers’’pour porter le charisme de l’unitĆ© sur le continent latino amĆ©ricain. Originaire de Trente, comme la fondatrice des Focolari, elle est dĆ©finie comme Ć©tant une ā€˜ā€™rĆ©volutionnaire’’ par la radicalitĆ© avec laquelle elle a vĆ©cu l’Évangile dans un continent marquĆ© par de fortes problĆ©matiques sociales, elle vĆ©cut pour en changer la rĆ©alitĆ©. Elle n’imaginait bien sĆ»r pas , alors qu’elle donnait une forte impulsion Ć  la naissance et au dĆ©veloppement de la citadelle d’O’Higgins, qu’un jour, celle-ci aurait portĆ© son nom. ā€˜ā€™Lia’’, comme Loppiano en Italie, rĆ©cemment visitĆ©e par le Pape, et comme les autres citadelles dans le monde, veut ĆŖtre le signe tangible d’un rĆŖve qui est en train de se rĆ©aliser, celui d’une humanitĆ© plus fraternelle, renouvelĆ©e par l’Évangile. Elle accueille aujourd’hui environ 220 habitants stables mais en accueille chaque annĆ©e des centaines, particuliĆØrement des jeunes, pour des pĆ©riodes plus ou moins longues de formation. Dans ses alentours, se construit le pĆ“le entrepreneurial ā€˜ā€™Solidaridad’’, inspirĆ© par le projet de l’Économie de Communion. Plus de 250 personnes ont participĆ© aux festivitĆ©s Ć  la fin du mois d’avril et celles-ci continueront pendant toute l’annĆ©e, pour le 50ĆØme anniversaire de la fondation de la ā€˜ā€™Mariapolis’’, avec la prĆ©sence des autoritĆ©s ecclĆ©siastiques, des reprĆ©sentants de diffĆ©rents mouvements, Ć©glises chrĆ©tiennes, fidĆØles juifs et personnes de convictions non religieuses. Ā« Nous arrivĆ¢mes pendant la nuit – se souvient Marta Yofre, une des premiĆØres jeunes filles arrivĆ©es lĆ  où est en train de s’édifier la citadelle -. J’eus une sensation d’impuissance, mais aussi une certitude : ce serait Marie qui allait la construire Ā». Nieves Tapia, fondatrice du Centre Latino amĆ©ricain de formation et de service solidaire, a frĆ©quentĆ© dans les annĆ©es ā€˜80, l’école de formation pour les jeunes. Ā« LĆ  j’ai appris Ć  aimer la patrie de l’autre comme la mienne et Ć  Ć©largir le cœur Ć  toute l’AmĆ©rique latine Ā». AdriĆ”n Burset, musicien et producteur artistique a grandi dans la Mariapolis Lia. Ā« Sans en ĆŖtre conscient, j’ai reƧu en cadeau de vivre comme si c’était normal, quelque chose qui au contraire est rĆ©volutionnaire : l’amour du prochain Ā». Pour Arturo ClariĆ”, psychologue, master Unesco en Culture de la Paix, ce qu’il a vĆ©cu dans la citadelle il y a vingt ans, est ā€˜ā€™un cachet qu’on ne plus plus effacer, la dĆ©monstration que l’amour transcende la vie Ā». L’ÉvĆŖque de Mercedes-LujĆ”n, Mgr. AgustĆ­n Radrizzani : Ā« Cela Ć©meut de constater la signification qu’elle a eue pour notre patrie et pour le monde. La paix universelle nous unit et l’amour fraternel, illuminĆ© par la grĆ¢ce de cet idĆ©al Ā». Alors que Eduardo Leibobich, de l’Organisation Juive pour le dialogue interconfessionnel, rappelle les nombreuses ā€˜ā€™JournĆ©es de la paix’’ rĆ©alisĆ©es dans la Mariapolis, le pasteur mĆ©thodiste Fernando SuĆ”rez, du Mouvement œcumĆ©nique des Droits de l’Homme, souligne que la Ā« tradition mĆ©thodiste a toujours travaillĆ© pour l’unitĆ©, en essayant de rĆ©aliser le message de Chiara Ā». Et enfin, Horacio Núñez, de la Commission internationale du Dialogue entre les personnes de convictions diffĆ©rentes : Ā« J’invite Ć  unir les forces, il est trop beau, l’idĆ©al d’une humanitĆ© libre et Ć©gale, uni par le respect et l’amour rĆ©ciproque Ā». Gustavo ClariĆ”

PentecƓte

La fĆŖte chrĆ©tienne de l’effusion de l’Esprit Saint sur Marie et sur les disciples de JĆ©sus se cĆ©lĆØbre Ć  la ā€˜ā€™PentecĆ“te’’, c’est-Ć -dire le cinquantiĆØme jour aprĆØs PĆ¢ques. On lit dans les Actes des ApĆ“tres : Ā« Tandis que le jour de PentecĆ“te Ć©tait sur le point de se terminer, ils se trouvaient tous ensemble dans un mĆŖme lieu. Quand du ciel tout Ć  coup vint un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison(…) et tous furent alors remplis de l’Esprit Saint Ā» (Actes 2, 1-4). Chiara Lubich Ć©crit en rĆ©fĆ©rence au charisme de l’unitĆ© : Ā« L’Esprit Saint est le don que JĆ©sus nous a fait pour que nous soyons un comme lui et le PĆØre. Sans aucun doute, l’Esprit Saint Ć©tait en nous aussi avant, car nous Ć©tions chrĆ©tiens ; mais ici, il y a eu une nouvelle illumination , une nouvelle manifestation sienne en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle PentecĆ“te, ensemble avec tous ces mouvements ecclĆ©siaux qui rendent nouveau le visage de l’Église Ā».

Avec Marie

Ā«Marie, lorsque JĆ©sus n’est plus sur terre, vit avec l’Église, où JĆ©sus continue Ć  ĆŖtre prĆ©sent. De l’extĆ©rieur elle n’apparaĆ®t pas comme mĆØre de JĆ©sus qui n’est plus lĆ ; elle devient la mĆØre de Jean, en qui tous les disciples se retrouvent. Ainsi Marie se situe dans le sein de l’Église, dans le cĆ©nacle où elle s’est rendue, depuis le mont des oliviers, où a eu lieu l’Ascension, en compagnie du groupe des apĆ“tres, des disciples et des femmes pieuses. LĆ  aussi, les apĆ“tres « persĆ©vĆ©raient tous ensemble dans la priĆØre, avec les femmes, ainsi que Marie, mĆØre de JĆ©susĀ Ā» (Act 1,14). La premiĆØre Ɖglise – dit saint Luc – n’était qu’ « un seul cœur et une seule Ć¢meĀ Ā» et parmi eux nul c’était dans le besoin » ; il n’existait qu’une seule table. Pourquoi une telle communion qui faisait de tous une seule rĆ©alité ? Parce que Marie Ć©tait lĆ  et donc l’Esprit Saint aussiĀ : c’est alors que se rĆ©alisait l’idĆ©al du Fils et qu’y rĆ©gnait son PĆØre. Son rĆØgne Ć©tait venuĀ : Notre PĆØre du ciel et sur terre notre pain quotidien. Le Magnificat se rĆ©pĆ©tait et la diakonia, le service, se rĆ©alisait. La fonction de Marie – fonction d’amour, et donc de l’Esprit Saint – Ć©tait, et est d’unifier, en mettant en commun biens cĆ©lestes et biens terrestresĀ ; elle favorisait ainsi l’émergence du corps mystique du ChristĀ : elle continuait Ć  engendrer JĆ©sus dans le mondeĀ : et en Lui elle unifiait et rapprochait les Ć¢mesĀ : elle les installait dans la sagesse. C’est le modĆØle de ce que doit ĆŖtre la mĆØre dans une famille chrĆ©tienneĀ : un cœur qui unifie, un esprit qui vivifie en rallumant, chaque jour, l’atmosphĆØre du focolare, où tous se sentent unĀ : cellules d’un seul corps. Consciente de cette mission, qui est participation Ć  l’œuvre du Christ, la femme – associĆ©e plus que tout autre crĆ©ature Ć  l’œuvre de la crĆ©ation – se tourne plus facilement vers le CrĆ©ateur, et se confie plus tendrement Ć  MarieĀ : comme Elle, elle confĆØre Ć  l’intimitĆ© du foyer une puretĆ© virginale par sa chaleur maternelle, qui la rend semblable Ć  la Vierge MĆØre. Marie reprĆ©sentait JĆ©sus au sein du cĆ©nacle et donc la dignitĆ© la plus haute, qui soutenait spirituellement la primautĆ© juridique de Pierre. Mais par son attitude elle se montrait l’âme qui se fond avec l’Église, la fait sienne, la vit comme fruit bĆ©ni en son seinĀ : perdue en elle, cachĆ©e, vĆ©ritable ancella Domini (servante du Seigneur). C’est le sentiment dans lequel doivent vivre l’Église, dans l’Église, avec l’Église, tous les fidĆØles, mĆŖme les laĆÆcsĀ ; alors l’Église ne leur semblera plus Ć©trangĆØre, mais partie intĆ©grante de leur vie, centre de leur saintetĆ©. Inutile de parler ou de s’habiller de maniĆØre spĆ©cialeĀ ; il faut vivre de sa saintetĆ©. Le premier fruit sera son unitĆ©. Marie inspire ā€œles formes trĆØs diffĆ©rentes de l’apostolat des laĆÆcs…Elle obtient la grĆ¢ce de l’apostolat pour les Ć¢mes soucieuses de vivre plus ouvertement et de maniĆØre plus pleine la doctrine de JĆ©sus, pour celles qui brĆ»lent du dĆ©sir de la faire connaĆ®tre aux autres et en particulier Ć  leurs compagnons de travail. Mais aussi pour ceux qui souhaitent Ā rĆ©tablir dans les organismes sociaux l’ordre de la justice et de la charitĆ© et faire entrer dans l’ordre temporel de la sociĆ©tĆ© un rĆ©servoir d’harmonie parfaite qui unit les enfants de Dieu. Elle met sur leurs lĆØvres les mots qui persuadent sans choquer… » (Pie XII). Marie, la rĆ©formatrice socialeĀ : modĆØle d’un apostolat convaincant; symbole de charitĆ©, source de justice, vers laquelle nombre de mouvements laĆÆcs se tournent pour concourir Ć  la construction de l’unitĆ©, testament idĆ©al de JĆ©sus, dans un ordre « marialĀ Ā» des choses, prĆ©lude Ć  la citĆ© de Dieu sur terreĀ : elle que les saints ont dĆ©jĆ  considĆ©rĆ©e comme la CitĆ© de Dieu.Ā» Igino Giordani, Marie modĆØle parfait, CittĆ  Nuova, Rome, 1967 2012, p.150-152.

Signes d’unitĆ© et de paix

Signes d’unitĆ© et de paix

« Au cours de cette pĆ©riode, avant la visite du Saint PĆØre Ć  Loppiano, j’ai Ć©tĆ© en contact Ć©troit avec cinq moines bouddhistes thaĆÆlandais. Je parle leur langue et pour cette occasion, j’ai pu ĆŖtre leur interprĆØteĀ Ā». C’est Luigi Butori qui s’exprime, originaire du centre de l’Italie, mais depuis presque 30 ans, dans le sud est asiatique. « Une expĆ©rience forte, profonde et exigeante. Lors de la visite au Centre international des religieux du Mouvement des Focolari, prĆØs de Rome, ils ont Ć©tĆ© impressionnĆ©s par le service concret des deux religieuxā€˜ā€™plus vraiment jeunes’’ qui se sont occupĆ©s d’euxĀ . Et lĆ , les moines ont commencĆ© Ć  percevoir une ā€˜ā€™lumiĆØre’’, une harmonie, ou comme ils l’ont dit, une ā€˜ā€™unique voix’’ en eux et autour d’euxĀ Ā». Le sĆ©jour des moines s’est prolongĆ© par une visite de la capitale, avec une focolarine comme guide, qui Ć  leurs yeux ā€˜ā€™avait le mĆŖme sourire que les religieux rencontrĆ©s avant’’. Et puis, une journĆ©e passĆ©e dans la ville de Lucca, avec la communautĆ© des Focolari, environ 80 personnes de 2 Ć  94 ans. « Et encore la mĆŖme lumiĆØre sur leurs visagesĀ Ā». Puis une pointe de quelques heures poussĆ©e vers Pise, la ville Ć  la ā€˜ā€™tour penchĆ©e’’, lĆ  aussi, une personne prĆ©sente de la communautĆ© locale. Le mĆŖme sourire. « ArrivĆ© lĆ , un des moines parmi les plus jeunes s’est exclamé :’’Cette fille de Chiara Lubich a aussi le mĆŖme type de sourire que nous avons trouvĆ© Ć  Rome, aux Castelli et Ć  LuccaĀ : comment est-ce possibleĀ ?Ā Ā».

Ā© R. Orefice – CSC Audiovisivi

Et enfin Loppiano. « Dans la citĆ© pilote de 850 personnes où tous connaissent et attendent ā€˜ā€™Luce Ardente’’, comme est ici connu leur maĆ®tre, se crĆ©e parmi tous, pour le dire Ć  leur maniĆØre, ā€˜ā€™une harmonie particuliĆØre’’ : une ā€˜ā€™ville du sourire’’ tout entiĆØre! Les cœurs des moines s’ouvrent comme des fleurs au printemps, sensibles comme ils le sont au climat spirituel. Mais ā€˜ā€™le moment des moments’’ advient lorsque dans le ciel, apparaĆ®t l’hĆ©licoptĆØre du Pape. Un d’entre eux, nouveau dans cette expĆ©rience, s’émeut – comme il me l’a dit ensuite – ā€˜intĆ©rieurement’, et puis des larmes, chose trĆØs rare pour des moines. Joie, mains qui se lĆØvent pour saluer le Pape FranƧois, Ć  l’encontre de toute retenue bouddhiste. Une joie spontanĆ©e transparaĆ®t de leurs visages et de leurs gestes. Ils Ć©coutent les chansons des groupes Gen Verde et Gen Rosso et acquiescent d’un signe de la tĆŖte, heureux des significations qu’ils expriment. J’essaie de traduire les paroles du Saint PĆØre mais je me rends compte qu’ils les comprennent de l’intĆ©rieur, au-delĆ  de ce que je leur traduis. ā€˜ā€™Nous voulons ĆŖtre un signe d’unitĆ© et de paix pour le monde entier’’ me disent-ils. Au moment de saluer personnellement le Pape, il y a en eux une sĆ©rĆ©nitĆ© incroyable. Ils lui disentĀ : « Saint PĆØre, nous sommes des moines bouddhistes et nous sommes du focolareĀ : nous avons Ć©tudiĆ© la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de ā€˜ā€™maman Chiara’’ et nous voulons la vivreĀ : aimer tous, aimer en premier, aimer tout de suite et avec joie. Nous voulons vivre l’unitĆ© comme Chiara nous l’a enseignĆ©, comme l’arc-en-ciel du cielĀ : des couleurs diffĆ©rentes, mais tous unis. Nous vous offrons cette Ć©toffe thaĆÆ afin que vous puissiez vous souvenir de nous’’. Le Pape Ć©coute et consent en souriant. Et en-dehors du programme, un autre ajouteĀ :’’Merci pour ce que vous nous avez dit, mais surtout pour votre maniĆØre de vous mouvoir. C’est un signe d’amour et de paix que je porterai toujours avec moi, où que j’aille’’. Un d’entre eux me dira par la suiteĀ :’’Un homme si important qui se meut d’une faƧon si simple et s’assied sur une simple chaise. C’est un choc pour moi. Ce n’est pas par hasard que nous nous sommes rencontrĆ©sĀ : cela signifie que nous devons travailler ensemble pour le bien de l’humanité’’ ». Chiara Favotti

Palerme: ā€œCulture de la RĆ©surrectionā€

Palerme: “Culture de la RĆ©surrection”

Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a conclu ces journĆ©es, riches en Ć©vĆ©nements dĆ©diĆ©s Ć  la culture de l’unitĆ© et de la fraternitĆ©, par une rencontre de famille avec la communautĆ© des Focolari de la capitale rĆ©gionale de la Sicile, en lanƧant un dĆ©fiĀ : « Que Palerme devienne Ā capitale de la culture de la RĆ©surrection, capitale au sens de « leaderĀ Ā», celle d’où part cette culture de la RĆ©surrection pour envahir le monde entierĀ Ā». Il y a vingt ans Chiara Lubich recevait la citoyennetĆ© d’honneur de la ville de Palerme. Depuis la communautĆ© a continuĆ© sur cette voie en cherchant Ć  actualiser les paroles prononcĆ©es par Chiara Ć  cette occasionĀ : « Nous promettons que Palerme restera toujours prĆ©sente dans nos cœurs, afin que, grĆ¢ce Ć  l’audace et au courage de ses habitants, elle parvienne Ć  ĆŖtre pour de nombreuses autres villes d’Italie, mais pas seulement, le modĆØle d’une authentique ā€œville sur la montagneā€Ā». Les initiatives, au sein du programme de « Palerme Capitale de la Culture 2018Ā Ā», Ć©vĆ©nement promu par la Mairie, ont investi plusieurs domaines: le droit et lĆ©galitĆ©, le dialogue œcumĆ©nique, le monde de la musique et du spectacle avec le Gen Verde, les Workshops, le flash mob et les tables rondes Ć  l’initiative des jeunes. Au Palais des Normands, siĆØge du Parlement RĆ©gional, le samedi 11 mai, plus de 120 personnes ont participĆ© au CongrĆØs Ā«Le relationnel et le droit. Le bien relationnel et les biens communsĀ Ā». AprĆØs les interventions de quelques personnalitĆ©s du monde de la justice (magistrats, avocats, Ć©tudiants, enseignants), Maria Voce a conclu les travaux en affirmant que le monde du Droit et de la Justice a « un trĆØs grand besoin de personnes qui aient Ć  cœur le grand idĆ©al de l’unitĆ© de la famille humaine et qui pour cela s’engagent personnellement Ć  travailler concrĆØtement Ć  l’assainissement des relations, sans peur et sans compromis”.Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Au cours de l’aprĆØs-midi, plus de 300 jeunes ont participĆ© au programme « IdentitĆ© digitaleĀ Ā», une initiative de l’Institut Universitaire Sophia et Ć  « Nous sommes nos choix. Le courage de partir, le courage de resterĀ Ā», en prĆ©sence de JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident des Focolari, et du maire de la ville, Leoluca Orlando. Les jeunes ont tĆ©moignĆ© Ć  propos du choix qui les met souvent en criseĀ : rester en Sicile ou aller tenter sa chance dans d’autres villes ou d’autres Pays?Ā  JesĆŗs MorĆ”n a encouragĆ© les jeunes, trĆØs attentifs, Ć  trouver leur voie en sachant « se donnerĀ Ā». Le choix dĆ©pend du lieu où Ā« je peux me donner le plus et où je peux dĆ©velopper le plus mes talents. […] Si je pars ce n’est pas pour fuir, et si je reste je ne peux rester par peurā€. Le Maire, M. Orlando,Ā  a soulignĆ© la difficultĆ© de changer une villeĀ  marquĆ©e par des annĆ©es de soumission Ć  des rĆØgles de comportements mafieux, mais qui cherche Ć  se racheter Ć  travers un changement culturel. Le dimanche matin 13 mai, moment de famille avec la cĆ©lĆ©bration de la messe, suivie d’une rencontre avec les familles du quartier du centre historique Alberghiera/ Ballarò, agrĆ©mentĆ©e d’intermĆØdes artistiques rĆ©alisĆ©s par les enfants. L’aprĆØs-midi, 500 personnes, Ā reprĆ©sentant Ā environ 20 Ɖglises chrĆ©tiennes, ont participĆ©, au Théâtre Golden, au rassemblement « Ensemble dans la charitĆ©, du dialogue Ć  la coopĆ©rationĀ Ā». Interventions de l’ArchevĆŖque de Palerme, de M. Corrado Lorefice, de Maria Voce, et du Directeur du Bureau rĆ©gional pour l’œcumĆ©nisme, Erina Ferlito. Les tĆ©moignages ont mis en valeurĀ  l’engagement fermement tenu dans diverses villes de SicileĀ : qu’il s’agisse de visiter les prisonniers ou bien d’aider les pauvres, les sans-abris, les immigrĆ©s. Ensuite, ā€œOn the other sideā€, le concert du Gen Verde avec plus de 800 spectateurs. La veille les jeunes qui avaient participĆ© aux workshops animĆ©s par le groupe musical Ć©taient sur scĆØne, puis avaient rĆ©alisĆ© un flash mob dans l’une des principales rues de la villeĀ : une expĆ©rience bouleversante, qui a enthousiasmĆ© jeunes et adultes, dans l’esprit du message de fraternitĆ© que le groupe musical international diffuse dans le monde entier.    

Ramadan

Le 15 mai, le mois du Ramadan a commencĆ© et se terminera le 14 juin. PĆ©riode de 29 ou 30 jours pendant laquelle les fidĆØles musulmans rappellent Ā« le mois où fut rĆ©vĆ©lĆ© le Coran comme guide pour les hommes et preuve lumineuse de direction droite et de salut Ā» (Coran, Sourate II, vs 185). Durant cette pĆ©riode, au cours de laquelle on intensifie la priĆØre et les œuvres de misĆ©ricorde, le jeĆ»ne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, pour tous les fidĆØles qui peuvent le supporter, est le quatriĆØme des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeĆ»ne, uni Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en gĆ©nĆ©ral, selon de nombreux thĆ©ologiens, se rĆ©fĆØre Ć  la capacitĆ© de l’homme Ć  s’autocontrĆ“ler, Ć  exercer la patience et l’humilitĆ© et Ć  se souvenir d’aider les plus nĆ©cessiteux et les moins nantis. Le Ramadan est donc une faƧon de s’exercer Ć  la puretĆ© contre toutes les passions mondaines, dont les bĆ©nĆ©fices retombent sur le fidĆØle toute l’annĆ©e.

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Palerme, capitale d’une nouvelle culture

Il y a 20 ans, Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, recevait des mains du maire Leoluca Orlando, la citoyennetĆ© honoraire de Palerme. Aujourd’hui, Ć  l’occasion des manifestations lancĆ©es Ć  Palerme, nommĆ©e en 2018 ā€˜ā€™capitale italienne de la culture’’, le Mouvement renforce ce lien au nom de l’accueil et de la fraternitĆ© universelle, Ć  contre-courant avec les actions nĆ©gatives qui se vivent quotidiennement dans une ville possĆ©dant de forts contrastes. Un programme de congrĆØs, d’évĆ©nements artistiques, de workshops sous le signe du dialogue entre les gĆ©nĆ©rations, entre les cultures, et entre les Ɖglises de Sicile. L’intervention de Maria Voce est consacrĆ©e Ć  ce thĆØme, Ć  la FacultĆ© Pontificale de ThĆ©ologie de Sicile. « En arrivant Ć  Palerme, en ce moment particuliĆØrement heureux dans lequel beaucoup d’évĆ©nements concentrent l’attention sur la ville, j’ai encore entendu rĆ©sonner les paroles que Chiara Lubich avait adressĆ©es Ć  la villeĀ :’’nous promettons que Palerme sera toujours prĆ©sente dans nos cœurs, afin que, grĆ¢ce Ć  l’audace et au courage de ses citoyens, elle arrive Ć  ĆŖtre un modĆØle pour de nombreuses autres villes d’Italie et de l’étranger, comme une vĆ©ritable ā€˜ā€™ville sur la montagne’’ ». « Chiara Lubich – continue Maria Voce – nous a laissĆ© un signe indĆ©lĆ©bile de son engagement pour la communion dans l’Église, pour le dialogue œcumĆ©nique et pour la fraternitĆ© entre tous les peuples. Depuis les annĆ©es ā€˜40, Chiara manifestait dĆ©jĆ  son dĆ©sir avec des expressions riches d’élan et d’ardeur. ā€˜ā€™Regardons autour de nousĀ : nous sommes tous frĆØres, personne n’étant excluĀ !’’, exhortant ainsi Ć  vivre pour ā€˜ā€™la fraternitĆ© universelle en un seul PĆØre, Dieu, qui est aux Cieux’’. C’est un programme qui peut s’actualiser dans chaque ville, mais qui trouve un terrain particuliĆØrement fertile justement ici, Ć  Palerme, lieu ā€˜ā€™de rencontre dans les siĆØcles entre les peuples, les cultures et les civilisations diffĆ©rentes’’, qui a dans ses propres racines ā€˜ā€™les valeurs de l’accueil envers la diversitĆ©, la solidaritĆ© et la gĆ©nĆ©rosité’’ ». Quelle contribution de ce charisme Ć  l’Église universelle, et aux Ɖglises particuliĆØres, aussi de la SicileĀ ? Maria Voce rĆ©pondĀ : « Avec le charisme de l’unitĆ© est nĆ©e une ā€˜ā€™voie nouvelle’’ dans l’ÉgliseĀ Ā», une spiritualitĆ© qui trouve pleine consonance aussi dans le Concile Vatican II. « De cette spiritualitĆ© de communion, nous avons vu fleurir la communion au sein de l’Église, entre les diffĆ©rents Mouvements ecclĆ©siaux qui l’enrichissent, entre les diffĆ©rents charismes anciens et nouveaux. Nous avons vu en outre combien celle-ci est utile pour concourir Ć  l’unitĆ© des chrĆ©tiens et aussi pour ouvrir ce dialogue avec des personnes d’autres religions, dialogue qui reprĆ©sente une des frontiĆØres les plus engageantes et urgentes du troisiĆØme millĆ©naire. C’est une rĆ©alitĆ© que nous avons pu expĆ©rimenter aussi dans les Ć©glises particuliĆØresĀ Ā». « MalgrĆ© les innombrables urgences de ces derniĆØres annĆ©es, c’est justement Ć  travers ces urgences, l’engagement des membres du Mouvement, en Sicile, est profondĆ©ment sensible Ć  tĆ©moigner et Ć  construire l’unitĆ© de la famille humaine lĆ  où celle-ci est la plus menacĆ©e et prĆ©caire. Ceux-ci essaient ainsi de rĆ©pondre Ć  l’appel lancĆ© par Chiara, quand elle les avait sollicitĆ©s pour ā€˜ā€™construire une nouvelle culture qui soit la culture des droits de l’homme, la culture de la lĆ©galitĆ©, la culture de l’amour, la culture de la vie et non de la mort’’ ». « Il me semble pouvoir dire – affirme Maria Voce – que pour la rĆ©alisation de cet objectif certains pas ont Ć©tĆ© rĆ©alisĆ©s. Il y a bien sĆ»r encore beaucoup de chemin Ć  parcourir mais cela reprĆ©sente un engagement qu’aujourd’hui aussi, avec tout le Mouvement, nous voulons renouvelerĀ : donner notre contribution pour crĆ©er cette ā€˜ā€™civilitĆ© nouvelle’’, avec en son sein toutes les valeurs qui malheureusement sont bien souvent bafouĆ©es, et grandir toujours davantage ā€˜ā€™sans oublier – comme le rappelait Chiara – tous les frĆØres chrĆ©tiens, sans oublier les autres religions, sans oublier personne’’. De cette maniĆØre vraiment, il sera possible de donner vie Ć  une ā€˜ā€™culture de l’unité’’, dĆ©finie plusieurs fois par Chiara Lubich ā€˜ā€™culture de la rĆ©surrection’’ ». Et elle conclut en disantĀ : « avec le souhait que cette ville puisse rĆ©ellement ĆŖtre ā€˜ā€™capitale italienne de la culture’’, mais d’une ā€˜ā€™culture de la rĆ©surrection’’ ».