Mai 30, 2019 | Non classifié(e)
Nous avons demandé à quelques jeunes membres des Focolari de différents pays de nous parler de la dernière exhortation apostolique du Pape François. Commençons par Noémie Sanchez qui a participé à la réunion préparatoire du Synode.
Noémie a 28 ans, est paraguayenne d’origine brésilienne et termine un doctorat en philosophie à l’Université de Perugia (Italie). L’an dernier, en mars, elle a participé à la rencontre pré-synodale à laquelle le Pape a conviéi plusieurs jeunes du monde entier pour les écouter in primis et construire avec eux et pour eux le Synode sur la jeunesse qui a suivi. L’exhortation apostolique “Christus Vivit” est l’un des résultats de ce voyage intergénérationnel. Beaucoup de jeunes l’ont maintenant lu et partagé dans leur propre groupe. – Dans diverses parties du document, le Pape insiste sur l’écoute des jeunes par l’Église. Y avait-il cette écoute ? Je pense que tout le processus construit pour le Synode d’octobre 2018 est un exemple clair du désir concret de l’Église de nous écouter et de nous accueillir pleinement. A la veille du Synode, nous étions 300 personnes de nombreux pays ; nous étions libres de tout dire, comme l’avait demandé le Pape ; les adultes nous écoutaient et encourageaient le dialogue ; l’idée maintenant est que cette expérience de réciprocité entre les générations soit vécue dans les différents milieux, dans les paroisses et les communautés chrétiennes. – A plusieurs reprises dans le document, le Pape fait référence à l’inquiétude, caractéristique de la jeunesse. Pensez-vous qu’au milieu des nombreuses voix, de la cacophonie numérique, il est possible d’écouter la voix de Dieu ?
Le Pape utilise l’expression “voler avec les pieds” parce qu’effectivement nous, les jeunes, nous ne restons jamais immobiles, nous sommes toujours à la recherche de quelque chose. Mais nous sommes aussi confrontés à nos limites, comme le manque d’expérience et, par conséquent, la peur de faire des erreurs dans des choix décisifs. La “vitesse” ne suffit pas, il faut un sens, et c’est là que la proximité et l’encouragement des adultes sont déterminants, surtout dans le monde d’aujourd’hui, plein de “fausses sirènes”. Expérience faite, je crois que la voix de Dieu se fait toujours entendre grâce aux “amplificateurs” de l’amour. – Pourquoi aujourd’hui si peu de jeunes veulent-ils s’engager dans un sérieux cheminement de foi ? Que leur manque-t-il et que cherchent-ils ? Les raisons sont multiples : désillusion, ignorance, paresse. Souvent, il y a un manque de connaissance profonde de la foi, c’est pourquoi nous, les jeunes, nous sommes victimes de cette société déracinée et déracinante que le Pape dénonce continuellement. En même temps, en chacun de nous, il y a le désir de s’engager pour des causes sociales, une certaine sensibilité artistique, la volonté de construire des relations vraies et durables, de vivre pour quelque chose d’authentique qui donne un sens à notre vie, le besoin d’authentiques modèles de vie. En fin de compte, les jeunes d’aujourd’hui cherchent Dieu, même s’ils n’en sont pas pleinement conscients. – Quelle est, selon vous, la contribution réelle que le Synode sur les jeunes et cette Exhortation Apostolique apportent à la vie des jeunes et de l’Église ? Ce Synode a marqué, sans aucun doute, un novum dans l’histoire de l’Église au niveau de la méthodologie et de l’approche de la réalité. Il me semble que l’importance et la richesse du dialogue intergénérationnel ont émergé d’une manière active et continue dans toutes les instances de l’Église. L’Exhortation, en particulier, est un véritable trésor pour tous les jeunes, pas seulement pour les catholiques. Quand je l’ai lue, je n’ai pas du tout eu le sentiment de lire un document du Magistère, mais la longue lettre d’un grand-père, d’un grand ami qui, parce qu’il m’aime, parvient à toucher mon cœur, à dire ce dont j’ai besoin en ce moment de ma vie pour ne pas tomber, me relever, essayer encore et encore, croire en la beauté, en bonté, en l’amour, en une plus humanité plus vraie qui est aussi divine, en la possibilité de devenir pleinement heureux malgré les peines et les problèmes que comporte la vie et savoir comment les affronter avec courage et détermination.
Propos recueillis par Stefania Tanesini
Mai 27, 2019 | Non classifié(e)
Jésus ressuscité nous invite à ‘’sortir’’ de nous-mêmes, de nos fragiles sécurités et de nos limites. L’examen réussi Le bruit d’une bagarre entre deux étudiants s’entendait jusqu’au couloir où, dans l’attente d’être interrogé, je faisais nerveusement des allers et retours. L’idée d’aller les calmer me vint à l’esprit mais la préoccupation d’être entre-temps appelé et déclaré absent me freinait. D’autres s’occuperaient bien de cette dispute… Mais les cris s’élevaient de plus en plus, je ne pouvais rester indifférent au prochain, pour moi, c’était très important. Une seconde après, je courrais et allais séparer et calmer les deux étudiants. Retourné à l’étage supérieur, après un peu, j’ai entendu qu’on appelait mon nom. Dans la classe, j’ai répondu à toutes les questions et j’ai réussi l’examen. Mais l’autre aussi, je ne l’avais pas raté ! Au couvent Après quelques années d’enthousiasme depuis mon entrée au couvent, tout doucement naissait en moi la sensation de vivre une vie sans affection, presque sans humanité. Un jour, je fus hospitalisée, j’étais complètement seule, alors que je voyais les autres malades entourées d’affection et de tendresse. Plus tard, avec l’angoisse d’avoir fait fausse route dans ma vie, je me suis recueillie en prière et j’ai compris que Dieu me confiait la mission d’être moi, pour les autres, la source de cette affection que je cherchais pour moi. Lorsque je suis rentrée, j’étais ‘’guérie’’, j’avais la force de recommencer. Et les choses n’étaient plus comme avant ! (G.d.G. – Slovénie) Technologie Mon mari s’intéresse à toutes les nouveautés de l’informatique, par contre, moi, face à tous ces outils, je me sens incapable et je suis lente à m’adapter aux nouveautés. Avec le temps, en moi grandissait un sens d’infériorité que lui, accentuait en me faisant remarquer ce que je ne comprenais pas ou en me ridiculisant devant les enfants. Je finis par jeter mon GSM et me renfermai dans un grand mutisme. Ce fut notre fils aîné qui fit comprendre à son père que quelque chose n’allait pas et comme exemple, il lui rappela que j’avais été chez le médecin et que lui n’avait même pas demandé comment avait été la visite, en ajoutant :’’Si ta technique te rend tellement distrait pourquoi as-tu voulu une famille ?’’. Lorsque peu après, mon mari est venu me demander pardon, je lui ai dit que nous devions être reconnaissants pour les enfants que nous avons. (E.d.F. – Slovaquie) Divorce Lorsque notre fille nous a confié qu’elle était proche du divorce, nous nous sommes de nouveau dits que nous voulions partager sa souffrance, ses doutes, ses problèmes, sans juger. Souvent nous l’entendions au téléphone, pour lui faire sentir qu’elle n’était pas seule. Lorsqu’elle est venue avec ses enfants quelques jours à la maison, nous l’avons accueillie avec une affection particulière. Retournée chez elle après quelques jours, elle nous a téléphoné qu’elle ne voulait plus continuer avec les pratiques administratives du divorce, et qu’elle voulait faire toute sa part pour reconstruire son mariage. (J.S. – USA)
d’après Chiara Favotti
Mai 26, 2019 | Non classifié(e)
Et si pour une fois, au lieu de faire partie du problème, les médias devenaient promoteurs de la solution ? Histoire de Austin Kellerman, directeur des informations sur la chaîne de télévision locale NBC (Arkansas – USA) et de sa rédaction pour l’élimination de la violence de la communauté urbaine. https://vimeo.com/333331309
Mai 23, 2019 | Non classifié(e)
Entretien avec Pál Tóth : “Appliquer le principe de fraternité à l’Europe en tant que catégorie politique signifie construire des institutions qui visent à la collaboration entre toutes les diversités, pour le bien commun”. Les élections européennes pour le renouvellement des représentants des 27 États membres de l’UE au Parlement européen approchent : 400 millions de citoyens sont appelés à voter à la fin du mois de mai. Deux idées européennes sont en jeu : l’une européiste et l’autre eurosceptique. Une polarisation qui épouse – largement – les frontières géographiques du vieux continent, et voit l’Est et l’Ouest en opposition. Nous en parlons avec Pál Tóth, pour le Mouvement des Focolari, conseiller culturel du Comité d’Orientation d’Ensemble pour l’Europe , un réseau de plus de 300 Communautés et Mouvements chrétiens qui se veut la maquette d’une Europe unie, l’expression d’une “culture de la réciprocité” :
“Il faut garder à l’esprit qu’avec l’élargissement de l’Union, l’application de l’économie de marché et du système juridique démocratique dans les nouveaux États membres s’est assez rapidement mise en route, mais la synchronisation entre les différentes réalités culturelles se fait beaucoup plus lentement. Je parle de “synchronisation” et non pas simplement de redressement ou d’adaptation aux acquis sociaux et politiques de l’Ouest, car je suis convaincu que les Pays de l’Est sont porteurs de valeurs qui sont le résultat de siècles de souffrance et donc d’une importance fondamentale. Pensons à l’amour de la vérité du peuple tchèque de Jan Hus à Vaclav Havel, aux petites communautés nées dans l’Église du silence qui témoignent de l’Évangile vécu, à l’Église populaire de Pologne qui remplit les Églises à l’époque de la sécularisation, aux icônes de l’orthodoxie qui à l’époque de l’image et de la crise du monde peuvent ouvrir de nouveaux chemins au mystère chrétien. A mon avis, l’Est n’est pas encore capable d’exprimer ces valeurs, et il réagit de manière impulsive à des phénomènes qu’il considère comme décadence et déclin moral. Ici, nous n’allons pas seulement de l’avant avec la critique ; nous avons besoin d’un chemin de croissance commune, d’un “processus synodal” – comme dit le Pape François – avec l’acceptation, la compréhension, des paroles claires mais pas offensantes, la déconstruction des préjugés, le discernement communautaire”. La question du Brexit pose une question aux États membres de l’UE : vaut-il mieux affronter les défis du présent et de l’avenir seuls ou dans une formation solidaire ? La transformation radicale du monde dans lequel nous vivons pose des défis qui ne peuvent être relevés au niveau national. Le sociologue allemand Ulrich Beck parle même d’une métamorphose du monde qui nécessite un raisonnement très différent du précédent. Le changement climatique, les migrations, la criminalité organisée et les “maux communs” du capitalisme mondial ne peuvent être combattus efficacement au niveau national, mais plutôt par des forces politiques intégrées. Chiara Lubich et Igino Giordani, fondateur et co-fondateur des Focolari, ont clairement indiqué qu’une Europe unie devait promouvoir la paix mondiale. A la lumière du charisme de l’unité, que signifie adopter la fraternité comme catégorie politique ? La démocratie naît, dans la modernité, comme un système compétitif : répartition du pouvoir, lutte entre partis, freins et contrepoids, société civile comme contrôle du pouvoir public. Appliquer le principe de fraternité en tant que catégorie politique signifie construire des institutions qui visent la collaboration entre toutes les diversités, afin de réaliser le bien commun. Les principes de liberté et d’égalité ont été traduits au cours des deux derniers siècles en catégories juridiques et politiques. Il s’agit maintenant de travailler sur la catégorie de la fraternité, qui résume les valeurs de réciprocité et de responsabilité mutuelle. Dans le scénario politique, aux côtés des partis en tant qu’agents de compétition, les associations de la société civile pourraient prendre le devant de la scène en tant que réalisateurs de tâches publiques. Les modèles ne manquent pas et les mouvements de renouveau spirituel et culturel, comme celui des Focolari, pourraient jouer un rôle décisif dans ce processus. Aujourd’hui, l’engagement des Focolari en faveur d’une Europe unie s’exprime également dans le projet Together for Europe. Ilona Tóth, membre du comité d’orientation de l’IpE, explique comment l’initiative est née : Au seuil du troisième millénaire, les fondateurs et dirigeants des communautés et mouvements chrétiens (Chiara Lubich, Andrea Riccardi, Helmut Nicklas, Salvatore Martinez et d’autres) ont décidé de mettre ensemble leurs charismes sur la base de l’amour mutuel au service du continent. Il s’agit de faire en sorte que, parallèlement à l’Europe géographique et économique, l’Europe de l’Esprit, fondée sur les valeurs du christianisme, prenne également de la vigueur. Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent ? Du réseau Together for Europe émerge un levain pour un peuple européen avec sa propre culture basée sur la fraternité évangélique. Ces petits ateliers, dispersés dans toute l’Europe, Ces petits ateliers, dispersés dans toute l’Europe, réalisent l’unité dans la diversité. Dans leur propre environnement, ils lancent conjointement des initiatives pour la paix, la famille, la protection de l’environnement, une économie équitable, la solidarité, etc. afin de répondre aux défis d’un continent en crise.
Claudia Di Lorenzi
Mai 22, 2019 | Non classifié(e)
Un siècle n’est même pas encore passé depuis le dernier conflit mondial et semble-t-il aujourd’hui, l’Europe a déjà perdu d’une certaine manière, le défi qu’elle s’était fixé au départ. Théâtre de deux conflits mondiaux avec des millions de morts, de nombreuses villes et communautés détruites, le vieux continent s’engageait dans les années ‘50 vers une renaissance inespérée. Les pères fondateurs de l’actuelle Union Européenne, avaient vu au-delà des intérêts particuliers de chaque pays, et avaient vu grand : une communauté de peuples qui puisse d’une certaine manière, planifier un futur de paix et une renaissance économique.
De l’Europe, nous avons parlé avec Maria Voce, Présidente du Mouvement des Focolari, lors d’une interview, articulée en neuf questions, accordée à l’occasion de la Mariapolis européenne qui aura lieu au courant des prochains mois de juillet et août, à Tonadico dans la région de Trente. Dans un dialogue franc et ouvert, l’interview se développe en affrontant des thématiques concernant la politique, les jeunes, le témoignage des chrétiens d’aujourd’hui, l’Europe que nous voulons, et quelle signification peut avoir la Mariapolis européenne. La diversité entre les différentes communautés des peuples est une valeur, affirme Maria Voce et il ne faut pas céder à l’envie de souveraineté et de nationalisme : à la Mariapolis, la diversité devient justement la raison de l’enrichissement pour tous, en devenant un moment au cours duquel chacun peut manifester sa propre richesse et sa propre culture. ‘’Et si chacun est engagé à faire cela, – continue Maria Voce – personne ne sentira plus le besoin de revendiquer la propre identité car celle-ci est reconnue, valorisée et enrichie dans l’unité’’. Et c’est cela que la Mariapolis européenne peut signifier et donner aux participants, réaliser ensemble une phrase que Chiara Lubich disait encore en 2004 :’’La plus haute dignité pour l’humanité est celle de ne pas se sentir un ensemble de peuples souvent en conflit entre eux, mais par l’amour réciproque, un seul peuple enrichi par la diversité de chacun et pour cela, gardien dans l’unité, des différentes identités’’. Un autre point affronté est la présence des jeunes dans la société d’aujourd’hui et leur plutôt faible participation à la vie politique. Maria Voce n’a pas de doutes à l’égard des jeunes et donne valeur aux témoignages de nombreux parmi ceux-ci qui ont en ce moment une forte influence, par exemple, dans le domaine de l’écologie : les nouvelles générations s’engagent ‘’pour des projets qui concernent le bien de l’humanité et non dans l’instantanéité du jour qui passe et pour des projets qui demandent un engagement concret et qui montrent une authenticité de vie’’, affirme la Présidente des Focolari. La mission des chrétiens est aussi assez ardue mais ceux-ci peuvent transmettre la valeur de la solidarité, de la fraternité, de l’amour pour tous ceux qui vivent en situation précaire, en donnant de leur personne, par une vie cohérente à la lumière de l’Évangile. Parmi les questions ne pouvait manquer celle concernant sa propre rencontre avec le charisme de l’unité qui a eu lieu à Rome pendant ses années d’université, et par conséquent, sa première expérience de Mariapolis, qui, nous l’avons découvert, a justement eu lieu en ‘59 dans les vallées des Dolomites où elle a connu Chiara Lubich. Maria Voce a été témoin de cette foule de personnes qui déferlait chaque année dan ces lieux enchanteurs, des personnes les plus variées, attirées par le fait d’expérimenter en personne, l’amour réciproque, la fraternité et de réaliser ainsi la prière de Jésus, ‘’Que tous soient Un’’. La dernière question est l’occasion d’exprimer son rêve :’’Mes espérances pour l’Europe sont que celle-ci puisse découvrir sa beauté et sa vocation : des peuples unis qui se reconnaissent les uns les autres, des principes communs, des valeurs communes. L’histoire d’un peuple est aussi mon histoire, l’histoire de chaque peuple de l’Europe est aussi mon histoire, elle fait partie de mon histoire, elle vit dans mon histoire’’.
Patrizia Mazzola
Mai 20, 2019 | Non classifié(e)
Jésus ressuscité nous propose de faire avec lui une expérience de vie nouvelle et de paix, afin que nous puissions la partager avec les autres. Pour les autres Depuis que nous étions jeunes, animés par nos convictions chrétiennes, mon mari et moi avions commencé à travailler pour les autres. Nous venons de familles pauvres : mes parents travaillaient à la mine, alors que les parents de Ramon étaient agriculteurs, et nous sommes bien conscients des difficultés et des besoins dus au manque de ressources. Notre souhait s’est réalisé lorsqu’on nous a proposé de gérer un fonds pour des enfants insérés dans un projet d’adoption à distance. Grâce aux contributions reçues, nous pouvons maintenant suivre 23 enfants et nous avons pu acheter un terrain où nous avons construit une structure qui abrite une vingtaine d’enfants de familles pauvres, permettant ainsi aux parents d’aller travailler. Il y a aussi un petit atelier de couture pour les mamans. Grâce à la générosité de plusieurs, nous pouvons développer cette activité pour le bénéfice non seulement des enfants, mais aussi de leurs familles. (R. J. – Bolivie) Quatrième grossesse À la neuvième semaine de ma quatrième grossesse, j’ai contracté la rubéole. Les jours qui ont suivi ont été les plus durs de notre vie conjugale, nous étions confrontés à un problème qui nous dépassait. Les médecins nous ont prévenus que la possibilité d’avoir un bébé en bonne santé était réduite à 5%. Le “rejet” de la grossesse, selon la mentalité courante, semblait être la bonne solution. Mon mari m’a laissée libre de choisir, mais je voulais qu’il me dise d’accepter cette nouvelle créature. Dans mon cœur de maman, en fait, je l’avais accepté dès le premier instant. Je ne crois pas avoir jamais prié aussi intensément de toute ma vie. Un jour, mon mari me dit : “Et si notre fils n’avait rien, ou peu”, c’était le signe que j’attendais : nous nous sommes embrassés et à partir de ce moment nous nous sommes sentis plus unis. Après six mois, un beau garçon est né. En bonne santé. (J.O. – Suisse) Vol à la maison De retour dans notre maison, construite avec beaucoup d’efforts, nous avons trouvé tout dévasté : les voleurs avaient même emporté l’évier et les toilettes. N’ayant pas la possibilité de remplacer tout ce qui manquait par du neuf, nous avons donc commencé à faire les magasins d’occasion. Jusqu’au moment où, dans l’un d’entre eux, nous avons reconnu certains de nos objets. Les vendeurs nous ont dit les avoir achetés à certains garçons du quartier, que nous connaissions bien puiqu’ils étaient nos voisins. Nous sommes allés chez eux, avec l’intention de récupérer ce qui était à nous, mais aussi de leur faire comprendre leur erreur. Devant la réalité, ils n’ont pas nié et avec eux, nous sommes allés récupérer la marchandise. En chemin, nous avons parlé à cœur ouvert des valeurs qui donnent un sens à notre vie, alors qu’ils auraient dû s’attendre à une réaction plus dure. C’est peut-être ainsi que nous avons apporté notre petite contribution à la paix. (B.O. – Venezuela)
Propos recueillis par Chiara Favotti
Mai 19, 2019 | Non classifié(e)
Une nouvelle journée d’action mondiale pour le climat se tiendra au niveau mondial le 24 mai. Cette mobilisation, née de l’initiative d’une Suédoise de seize ans, coïncide avec le quatrième anniversaire de la publication de l’encyclique du Pape François « Laudato Sí ». Nous avons demandé à Lorna Gold, économiste et membre des Focolari, qui travaille pour l’Irish Catholic Development Agency “Trocaire” et auteure du livre « Climate Generation : Awakening to our Children’s Future », de nous expliquer pourquoi un engagement immédiat, individuel et collectif pour la planète terre est nécessaire. Tu es une spécialiste du développement international et tu as travaillé presque vingt ans dans les milieux universitaires et dans des organisations non gouvernementales. Comment est né ton engagement pour l’environnement ? Mon engagement a commencé quand j’étais petite et j’ai réalisé, avec les enfants du mouvement des Focolari, des actions pour construire un monde plus uni. Je me souviens, en particulier, quand les jeunes de l’Amazonie (Brésil) m’ont raconté comment la forêt a été détruite. J’étais horrifiée. J’ai rapidement commencé à faire campagne dans mon école et dans ma communauté pour protéger cette région. J’ai ensuite étudié et fait un doctorat sur le développement durable, en me concentrant sur l’Economie de Communion, comme exemple d’une économie où les gens se concentrent plus sur le partage et la construction du bien commun que sur la consommation. Dans mon travail à Trócaire, où nous soutenons les personnes qui vivent dans la pauvreté, j’ai compris que si nous ne réussissons pas à protéger la terre, nous échouons aussi avec les pauvres et avec tous. Si nous ne protégeons pas les conditions de base de la vie dont nous dépendons, il n’y aura pas de voie de sortie de la pauvreté. Tu as adhéré à l’initiative « FridaysForFuture » promue par Greta Thunberg en impliquant les enfants et les parents en Irlande. Que faites-vous chaque vendredi ? Je suis très préoccupé par les changements climatiques et je m’efforce depuis des années d’influencer les politiques gouvernementales. J’ai été touché par Greta Thunberg. Il y en a eu d’autres comme elle dans le passé, mais maintenant, avec le pouvoir des réseaux sociaux, il y a une chance que les paroles d’une enfant deviennent un « feu » qui enflamme tout le monde. Elle a invité chaque personne à protester le vendredi, en particulier le 15 décembre 2018. Au début, je ne pensais pas que cette invitation s’adressait à moi, mais j’ai été ensuite protester devant notre Parlement. Et j’y suis retournée chaque vendredi. Le nombre de personnes qui s’y réunissent chaque semaine augmente et des groupes similaires se forment dans toute l’Irlande. Le 15 mars 2019, tout le pays s’est mobilisé : 15 000 enfants et adultes sont descendus dans les rues de Dublin et dans 40 autres localités. Comment faire afin que l’engagement pour la planète modifie notre mode de vie ? Nous devons protester et agir. N’importe qui peut commencer la manifestation du vendredi dans sa communauté locale et l’enregistrer sur la carte mondiale sur Fridaysforfuture.org. Mais on peut aussi faire une action positive comme planter des arbres. Cela aurait un double impact : protester et planter ! Pendant ce temps, continuons avec les protestations mondiales, comme celle d’aujourd’hui. En collaboration avec le Mouvement catholique mondial pour le climat, dont font partie également les membres des Focolari, nous demandons à tous, personnes de toute croyance et communauté, de se joindre aux étudiants pour cette journée. Dans quelle mesure la rencontre avec le charisme des Focolari a influencé tes choix de travail et de vie ? Mes choix de vie ont certainement été influencés par ma rencontre avec le Mouvement des Focolari. J’ai appris que l’amour triomphe de tout. Pour résoudre le problème climatique, nous avons besoin que tout le monde travaille ensemble. Nous avons des technologies, des idées et même de l’argent, mais il manque souvent la collaboration et une volonté authentique de travailler pour le bien commun. Je crois que le Mouvement des Focolari a un rôle important à jouer dans la création d’espaces où tout le monde peut être aidé à travailler ensemble dans un esprit de collaboration authentique. Comment t’est née l’idée d’écrire un livre et avec quels objectifs ? En quoi consiste l’engagement que tu proposes pour la protection de la planète ? L’idée est née de la profonde inquiétude que les parents ne voient pas ce qui arrive au climat et ne comprennent pas comment cela affectera leurs enfants. Je travaille sur cette question depuis deux décennies. La situation est terrifiante. Si nous ne changeons pas radicalement nos sociétés, dans les dix prochaines années, nos enfants devront faire face au changement climatique avec une augmentation de 4 ou 5 degrés d’ici la fin du siècle. Cela signifie que la civilisation, telle que nous la connaissons, ne survivra pas. La grande majorité des espèces sera balayée. Nos enfants trouveront un fardeau impossible à porter. Pour moi, en tant que mère, ce n’est pas acceptable. Mon livre suscite un grand intérêt ici en Irlande et il vient d’être publié aux Etats-Unis par New City Press. J’espère qu’il sera également publié dans d’autres pays. J’y suggère trois choses : renouer avec la terre, la merveilleuse création de Dieu et nous retrouver en grande communion, non seulement avec les autres êtres humains, mais avec tout le cosmos. Deuxièmement, changer notre mode de vie afin de réduire au minimum l’impact environnemental ; nous avons besoin d’une « conversion écologique », comme l’appelle le Pape François. Un bon point de départ est de mesurer notre empreinte écologique en ligne (il en existe de nombreuses façons sur le Web) et voir ce que nous pouvons faire pour la réduire. Aucun des choix ne sera facile, certains nécessiteront des changements majeurs. Enfin, nous devons nous joindre à d’autres pour faire pression, même au niveau politique, et obtenir de grands changements. Les actions individuelles ne suffisent pas. La fin des investissements publics dans les combustibles fossiles est un pas fondamental dans cette direction. Les campagnes de sensibilisation sont également essentielles jusqu’à ce que le changement soit irréversible.
Anna Lisa Innocenti
Mai 17, 2019 | Non classifié(e)
Il y a beaucoup de migrants vénézuéliens qui quittent leur patrie pour le Pérou ou d’autres pays d’Amérique latine, à la recherche de meilleures conditions de vie. Irene Indriago Castillo est une psychologue clinicienne et cognitive vénézuélienne qui travaille avec le Mouvement des Focolari au Pérou comme coach organisationnel international. Nous l’avons interrogée sur son expérience humaine et professionnelle dans ce domaine.
Quelles sont les douleurs que les migrants portent en eux et quels sont leurs espoirs ? Les personnes qui arrivent au Pérou ont souvent quitté le Venezuela avec les moyens les moins chers, se détachant de leurs biens matériels et de l’affection des leurs. Après le voyage et le passage des contrôles migratoires, un processus que j’appelle “de l’illusion à la déception” commence pour eux : ils sont presque sans ressources économiques, mais ils aimeraient obtenir au plus vite de meilleures conditions de vie, trouver un logement et un emploi pour aider ainsi leur famille restée au Venezuela. Malheureusement, ces attentes s’effondrent rapidement et commence pour eux un chemin douloureux. Ils souffrent de la séparation d’avec leurs familles dont ils n’ont pas de nouvelles, de la perte de leur vie quotidienne et des repères dans lesquels ils se sentaient en sécurité. Ils vivent souvent dans des conditions moins bonnes qu’au Venezuela. L’adaptation est donc difficile, parfois elle cause aussi des difficultés aux couples. Ils évoluent dans une mer d’incertitudes qui minent leur force émotionnelle et spirituelle. Seuls ceux qui viennent avec un objectif clair et une foi solide sont capables de surmonter ces épreuves en moins de temps.
Quels sont leurs besoins les plus grands et les plus urgents ? L’exigence principale est d’ordre économique, afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. Ils doivent régulariser leur présence dans le pays de destination et leur traitement en cas de maladie. Il est également très important qu’ils puissent rester en contact avec leur famille au Venezuela. Ils ont aussi besoin de relations d’aide et de soutien, pour gérer leur frustration, leur incertitude et leur détresse . Nombreux sont les mineurs qui arrivent, quels sont les plus grands traumatismes qu’ils subissent et comment essayez-vous de les aider ? Les enfants et les adolescents n’échappent pas aux chocs émotionnels, même s’ils savent que le but de la migration est d’obtenir une meilleure qualité de vie. Ils n’ont pas les mêmes outils que les adultes pour faire face au changement. Dans les ateliers que je fais avec eux, je me suis rendu compte que pour tous la décision de venir au Pérou avait été prise par leurs parents, on ne leur a pas demandé leur avis. Même en comprenant la perspective d’une amélioration des conditions de vie, tous ne voulaient pas venir. Ils voient peu leurs parents, vivent dans l’anxiété, communiquent moins, n’ont pas d’amis. Tous ne peuvent pas entrer immédiatement dans les écoles péruviennes, mais ceux qui les fréquentent s’entendent souvent dire des paroles offensantes par leurs camarades de classe. Leur tristesse, leur colère et leur peur se manifestent par des comportements que parfois leurs parents ne comprennent pas, comme la rébellion, les pleurs, l’isolement. Il est essentiel d’y prêter attention, de communiquer ouvertement et de leur permettre de former des groupes de jeunes de leur âge pour qu’ils se sentent solidaires. Pensez-vous qu’on puisse encore espérer reconstruire un avenir chez ces enfants et ces jeunes ? Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. La résilience doit être promue comme un outil qui renforce, sur les plans cognitif et émotionnel, ceux qui sont confrontés à de grands défis dans la vie. Le pays d’accueil, dans le cadre des droits de l’homme, doit garantir l’accès à la santé, à l’alimentation et à l’éducation. Il est essentiel de mettre en place des aides pour faciliter de nouvelles relations affectives, maintenir la communication familiale et établir des ponts pour l’adaptation au nouveau cadre de vie, sans oublier le soutien spirituel. De cette façon, nous formerons des personnes avec des valeurs plus stables, avec une pespective d’avenir et suffisamment équipées pour prendre les décisions qui leur permettront de réaliser leurs rêves.
Anna Lisa Innocenti
Mai 16, 2019 | Non classifié(e)
La nouvelle étape du voyage de Maria Voce et Jesús Morán au Liban scrute les racines de la culture du pays, dans sa complexité sociale, politique et religieuse. La renaissance du Liban est la clé du défi d’un dialogue authentique.
“It’s time to built a new nation” “Il est temps de construire une nouvelle nation”. C’est ce qui était écrit sur un panneau surplombant l’autoroute, mais la vitesse du trafic libanais ne nous a pas permis de comprendre à qui il est destiné, ni quelles intentions il voulait exprimer. La petite délégation du Mouvement des Focolari, dirigée par la présidente Maria Voce et le coprésident Jesús Morán, revient d’un voyage dans le nord du pays où elle a visité la Vallée des Saints, un centre spirituel de l’Église maronite, dont la grande majorité des chrétiens libanais sont membres. C’est aussi la région des fameux cèdres du Liban : une petite forêt à 2000 mètres d’altitude, où l’on trouve encore des spécimens qui datent probablement de l’époque du roi Salomon et donc âgés de plus de 3000 ans. De retour à Beyrouth, nous sommes submergés d’impressions qui affirment la grande capacité de ce peuple qui a 7000 ans d’histoire derrière lui et qui a su survivre au carrefour de trois continents et de trois grandes religions. Un peuple qui a su aussi préserver sa créativité dans des conditions extrêmement difficiles. Plus nous approchons de la capitale, plus la réalité actuelle nous vient à l’esprit, qui, dans sa complexité, ne donne pas beaucoup de raisons d’espérer. Il y a actuellement 18 communautés religieuses au Liban. L’Etat et les administrations publiques fonctionnent en “urgence”. Il y a une imbrication indissoluble entre les groupes ethniques, religieux, politiques, entre les grandes familles, les intérêts économiques, les puissances étrangères. Les anciennes blessures de la guerre dite « civile » de 1975 à 1990 ne sont pas encore cicatrisées.
“Nous n’avons pas eu le courage de regarder en face le mal que nous nous sommes fait mutuellement – a dit l’un des évêques que nous avons rencontrés ces derniers jours – et par conséquent personne n’a jamais demandé pardon à l’autre”. Et plusieurs fois en ces jours, nous entendons dire que la situation pourrait éclater à tout moment. “Il est temps de construire une nouvelle nation”, dit le panneau sur l’autoroute, et il vient naturellement à l’esprit de se demander comment cela pourrait arriver un jour. La réponse que Jesús Morán a esquissée lors de son intervention à la table ronde de la Faculté de philosophie de l’Université du Saint-Esprit (USEK) près de Beyrouth, peut se résumer en un mot : dialogue. “Le dialogue – a-t-il souligné – fait partie de la nature de l’homme. Dans le dialogue, l’homme devient plus homme parce qu’il est complété par le don de l’autre. Il ne s’agit donc pas tant de paroles ou de pensées que de donner son propre être. Cela exige le silence et l’écoute et le risque de mettre en jeu sa propre identité, même culturelle, voire ecclésiale, qui ne se perdra pas, mais s’enrichira dans son ouverture”.
Dialoguer donc pour construire une nouvelle nation ? Ce sera encore une autre belle théorie, l’une des nombreuses que les Libanais ont entendues ces dernières années ? Absolument pas, pourraient répondre les 150 chrétiens et musulmans qui se sont rencontrés le 13 mai dans la soi-disant « maison jaune » construite sur ce qui était la ligne de démarcation entre la zone Est et Ouest de Beyrouth et qui a été reconstruite pour ne pas oublier les blessures de la guerre. Les témoignages de leur amitié, née pendant la guerre sur la base d’un simple accueil des Focolari, étaient émouvants et convaincants. De petits gestes de bon voisinage et d’attention, de visites réciproques, de relations non intéressées, ont transformé – comme le décrivait une femme musulmane – l’amitié en une véritable famille. “Le dialogue n’est possible qu’entre des personnes vraies. Et c’est seulement l’amour qui nous rend vrais”, a dit Jesús Morán dans son intervention. Les amis chrétiens et musulmans et leur expérience en sont la preuve. Ce n’est peut-être qu’une petite graine qui poussera lentement, tout comme les cèdres du Liban. Mais c’est certainement une graine d’une force irrésistible, d’où peut naître une nouvelle nation.
Joachim Schwind
Mai 15, 2019 | Non classifié(e)
Luigi Butori est un focolarino italien qui vit à Ho Chi Minh Ville. En Asie depuis plus de 20 ans, il en connaît toute la beauté mais également les drames et les contrastes. Nous l’avons accompagné dans son travail pour soutenir et remettre debout les plus pauvres parmi les pauvres, d’abord en Thaïlande (voir Téléréunion de septembre 2015) et à présent au Vietnam. https://vimeo.com/333138557
Mai 13, 2019 | Non classifié(e)
La sauvegarde de l’Amazonie, l’un des écosystèmes les plus riches de la planète, qui est aussi une “forêt de cultures”, a été au cœur des débats. Regarder l’Amazonie à travers les yeux de ceux qui y habitent, “s’unir” avec les peuples indigènes qui y vivent dans une relation d’échange et d’équilibre parfait : la terre est la mère qui donne la vie et l’homme en prend soin et protège la richesse de ses créatures, étant lui-même créature au sein de la Création. C’est sous dans cette perspective que les promoteurs et les participants de la quatrième édition du Village de la Terre, promue à Rome par le Mouvement des Focolari et Earth Day Italia, du 25 au 29 avril, ont abordé le thème de la sauvegarde de l’Amazonie, un des écosystèmes les plus riches de la planète et qui est en même temps une “forêt de cultures”.
L’appel à protéger la biodiversité environnementale et ethno-culturelle du “poumon” de la planète, qui a été exploité et pillé pendant trop longtemps par les multinationales et les gouvernements qui considèrent cette terre comme une source de revenus, a été renouvelé depuis le parc de la Villa Borghèse. L’extraction de pétrole, de gaz et de métaux précieux, et la déforestation croissante des zones destinées à l’agriculture intensive ou à la construction de barrages et d’infrastructures – dit Francesca Casella, directrice de Survivor International Italie – est une ” agression délibérée ” qui met en danger la survie de l’écosystème et des tribus qui le peuplent, expulsées illégalement de leurs terres, privées de moyens de subsistance ou même exterminées. “Nous avons faim et soif de justice pour tous ceux qui sont morts en luttant pour notre peuple et pour nos vies “, a déclaré Hamangaì, un étudiant autochtone représentant le peuple Patax de l’État brésilien de Bahia, qui a été ému par la scène, demandant que « l’humanité s’arrête et écoute les peuples indigènes », héritiers d’une sagesse millénaire. Les centaines d’organismes, institutions et associations – civiles et ecclésiales – qui ont participé à l’événement, ont répondu à ce cri en faisant front commun pour la protection du territoire amazonien. Une terre qui constitue un patrimoine écologique inestimable, mais qui se présente aussi comme un modèle où coexistent des centaines de populations de cultures, ethnies et religions différentes. Un modèle à protéger, donc, selon l’esprit indiqué par le Seigneur à Moïse dans la Bible : “Enlevez vos sandales de vos pieds, car le lieu sur lequel vous vous tenez est une terre sainte” (Ex 3,5). Un passage biblique que le Pape François a cité lors de son voyage apostolique en Amazonie, en 2016, et que le cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire Général du Synode des Évêques, a proposé à nouveau aux participants du Village, comme modèle de relation dans la rencontre avec les Indiens et leur terre. Ce sont précisément les évêques du monde entier qui se réuniront en octobre pour discuter du thème de l’Amazonie, en cherchant “de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale”, comme le propose le titre du Synode voulu par le Pape. La présence de l’Église en Amazonie, a rappelé le cardinal, est en effet significative, avec “7 Conférences épiscopales, 106 évêques et des milliers de prêtres et agents pastoraux”. Cette attention particulière émane de la conscience que tout est lié, comme le souligne le Saint Père dans Laudato si’, où il appelle à une “conversion écologique”, c’est-à-dire à assumer l’interdépendance de toute la Création, de la nature avec l’homme et entre les hommes, et donc à modifier les modes de vie pour dépasser l’individualisme et adopter la solidarité globale comme critère d’action. Le travail des Frères Capucins de Terra Santa (Brésil, État du Pará) va dans le même sens : il sont présents dans 72 villages aux côtés des peuples indigènes et sont aussi engagés dans la lutte contre les préjugés envers les Indiens, considérés comme des peuples arriérés, et qui ont au contraire beaucoup à nous apprendre. “Nous sommes esclaves du temps, tout en étant avec eux, vous comprenez combien il est sacré d’être ensemble, de s’écouter les uns les autres “, dit le Père Paolo Maria Braghini, missionnaire capucin depuis 20 ans en Amazonie, qui dit : « Saint François serait heureux de vivre aujourd’hui dans cette partie du monde. » Un modèle, celui de l’Amazonie, qui dans sa biodiversité peut et doit être reproduit ailleurs, mais adapté à chaque situation, comme le souligne Rafael Padilha, professeur à l’Université de Vale do Itajaì, au Brésil. Il insiste également sur l’importance de la promotion d’une économie axée sur la personne, grâce, par exemple, à des projets tels que l’Économie de Communion, née du charisme du mouvement Focolari. Le défi, même dans les pays dits développés – ajoute le Père Laurent Mazas, Directeur exécutif du « Parvis des Gentils » – est de passer du multiculturalisme à l’interculturalité, « du duel au duo », en respectant les trésors de chaque culture. A la fin de la conférence, dans le Viale delle Magnolie de Villa Borghese, en signe de l’engagement commun pour la protection de la forêt et des peuples qui y vivent, un chêne vert a été planté en utilisant de la terre amazonienne.
Claudia Di Lorenzi
Mai 13, 2019 | Non classifié(e)
Du 26 au 28 mars 2020, le Pape François a invité à Assise (Italie) de jeunes économistes du monde entier à créer un pacte pour changer l’économie actuelle et donner une âme à celle du futur. « Je vous écris pour vous inviter à une initiative que j’ai tant désirée : un événement qui me permet de rencontrer ceux qui aujourd’hui se forment et commencent à étudier et à pratiquer une économie différente, une économie qui fait vivre et ne tue pas, qui inclut et n’exclut pas, qui humanise et ne déshumanise pas, qui prend soin de la création et ne la pille pas. Un événement qui nous aide à être ensemble et à apprendre à nous connaître, et nous conduit à faire un “pacte” pour changer l’économie actuelle et donner une âme à l’économie de demain. »
Ce sont les premières lignes du message que le Pape François a adressé samedi dernier, le 11 mai, aux jeunes économistes, entrepreneurs et porteurs de changement engagés dans la réflexion et la pratique d’une économie différente. François les invite à participer et à construire ensemble l’événement international “L’Économie de François”, qui se tiendra à Assise (Italie) du 26 au 28 mars 2020. Il veut amorcer avec eux un processus de changement global pour que l’économie d’aujourd’hui et de demain soit plus juste, plus inclusive et plus durable, sans laisser personne de côté. L’événement est promu par un Comité composé du Diocèse d’Assise, de la Municipalité d’Assise, de l’Institut Séraphique d’Assise et de l’Économie de Communion. Le Pape les attend tous, sans distinction de croyance ou de nationalité, pour discuter avec eux des problèmes les plus complexes du monde d’aujourd’hui, de la sauvegarde de l’environnement à la justice pour les pauvres ; des questions qui nécessitent un engagement courageux pour repenser les paradigmes économiques de notre temps. Le professeur Luigino Bruni, directeur scientifique du Comité, déclare que « l’invitation du Pape François aux jeunes économistes est un événement qui marque une étape historique, car il associe deux grandes thématiques que le Pape affectionne : sa priorité pour les jeunes et son souci pour une autre économie. Nous invitons, en son nom, certains des économistes et entrepreneurs les plus sensibles à l’esprit de l’ Oikonomia de François (François d’Assise et le Pape François), afin de donner aux jeunes le meilleur des réflexions et pratiques économiques actuelles dans le monde. Le mot Oikonomia regroupe de nombreuses réalités : la racine grecque rappelle les règles de la vie domestique mais fait aussi référence au soin qu’on porte à la maison commune, à OIKOS. Et nous nous référons aussi à l’oikonomia comprise par les Pères de l’Église comme une catégorie théologique du salut universel. Assise revêt un rôle symbolique majeur, parce que cette ville est porteuse d’un message : celui d’une économie différente. Les différents lieux de cette ville accueilleront le programme de l’événement construit autour des trois piliers de l’Oikonomia de François : les jeunes, l’environnement, les pauvres ». Nombreux sont les thèmes qui trouveront leur place au cours des deux journées d’Assise : les droits des générations futures, l’acceptation de la vie, l’équité sociale, la dignité des travailleurs et la protection de la Planète. Du 26 au 28 mars 2020, L’Économie de François se déclinera en ateliers, manifestations artistiques, séminaires et sessions plénières avec les plus grands économistes et experts en développement durable et en sciences humaines, qui réfléchiront et travailleront avec les jeunes. Les demandes de participation à cet événement débuteront en juin 2019. La lettre complète du Pape François et toutes les informations sont disponibles sur le site www.francescoeconomy.org
Stefania Tanesini
Mai 12, 2019 | Non classifié(e)
Un nouveau rendez-vous de dialogue entre les jeunes du Mouvement bouddhiste de la Risho Kosei Kai (RKK) et les jeunes des Focolari, a approfondi la connaissance, l’amitié et l’engagement commun pour la paix dans le monde. ‘’Au cours de toutes ces années durant lesquelles nous nous retrouvions, disparaissaient immédiatement, les murs de notre diversité et tout de suite nous nous trouvions unis dans le même désir de vouloir travailler pour la paix dans le monde. Mais c’est aussi logique ainsi, parce que lorsque notre Fondateur (Nikkyo Niwano) et Chiara Lubich se sont rencontrés, ils se sont trouvés directement ‘un’ et pour tous les deux, ce fut une découverte de trouver quelqu’un sérieusement disposé à travailler pour la paix dans le monde’’. C’est ainsi qu’a commencé Yoshie Nishi, Vice-Directeur du Secteur des Jeunes de la Risho Kosei Kai, en retraçant l’histoire des séminaires entre jeunes du Mouvement bouddhiste et les jeunes des Focolari, commencés en 2008.
L’édition de cette année, qui a eu lieu au Centre international du Mouvement des Focolari en Italie, avait comme thème ‘’The World Peace Starts from Us. Now the time to step forward to everything’’ (La paix mondiale commence avec nous. C’est maintenant l’heure de faire un pas en avant).’’Le monde est divisé en tant de lieux – ont expliqué les jeunes de la RKK – Réfugiés, pauvreté, problèmes économiques, etc. Non seulement au niveau national, mais aussi dans le petit monde dans lequel nous vivons, d’un côté, avec la diffusion d’internet, on peut créer en quelques secondes un lien étroit avec le monde entier, mais d’un autre côté, coexiste la pauvreté de la relation dans laquelle la conversation avec celui qui habite à côté, n’a jamais été réalisée’’. Nombreux sont les moments de partage d’expériences de paix qui partent du quotidien : changements de style de vie personnelle et actions qui impliquent d’autres personnes et transforment la réalité en positif. ‘’Nous voudrions cheminer toujours en regardant l’autre, les défis à relever que nous voyons dans le monde – ont dit aux amis japonais, Rita et Henrique des Focolari – contribuant ainsi à rejoindre un monde plus uni, plus fraternel, où avoir davantage de paix est possible, mais une paix qui n’exclut pas les personnes les plus marginalisées, mais qui fait nôtres les besoins des gens autour de nous afin d’arriver un jour à l’objectif :’No one in need’, comme le dit le slogan que les jeunes des Focolari se sont proposés cette année pour la Semaine Monde Uni et pour le parcours ‘Pathways for a United World’’. Dans le programme du symposium, également une action concrète : la préparation et la distribution de repas chauds à la gare Ostiense de Rome, en collaboration avec l’Association RomAmoR Asbl qui aide les migrants et les personnes âgées sans domicile fixe. La délégation japonaise a ensuite participé à l’audience du Pape François et a vécu une journée de partage et d’approfondissement dans la cité-pilote internationale de Loppiano avec les jeunes des écoles de formation et avec ceux de l’Institut Universitaire Sophia.
Paola Pepe
Mai 12, 2019 | Non classifié(e)
La présidente et le coprésident des Focolari sont rentrés au Liban célébrer le cinquantième anniversaire du Mouvement avec la communauté et avec diverses personnalités civiles et religieuses. Il arrive que les grands chemins historiques se concentrent parfois dans la petite histoire d’une personne. C’est ce qui s’est passé le samedi 11 mai, lors de la rencontre des membres des Focolari au Liban, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’arrivée du Mouvement au pays des Cèdres. Les 450 participants venaient de parcourir quelques-unes des grandes étapes de ces 50 ans, lorsque l’un des présentateurs a avoué : « Pendant la guerre de 1975 à 1990, mon frère est mort et j’étais un de ceux qui avaient une arme à la main. En 1993, j’ai rencontré les Focolari et la spiritualité de l’unité a changé ma vie ». Ces quelques mots sont, en réalité, une concentration de réalité : il y a la richesse et la beauté du Liban comme porte d’entrée au Moyen-Orient où se rencontrent trois continents et trois grandes religions ; les présentateurs parlent d’un pays privilégié par l’histoire qui vit le défi continu d’une coexistence fraternelle entre peuples, religions, confessions et rites chrétiens et enfin une nation qui ne démissionne jamais et qui trouve toujours de nouvelles ressources pour recommencer. Cette confession exprime aussi le drame et le traumatisme d’une guerre qui durera 16 ans et dont les origines et les racines n’ont jamais vraiment été affrontées. Et dans la petite histoire de cet homme se cache la semence semée par les premiers focolarini arrivés à Beyrouth en 1969, dont le témoignage d’une vie fondée sur l’amour a survécu à la guerre et qui s’exprime aujourd’hui dans les différentes expressions du Mouvement et dans les nombreuses activités ecclésiales et sociales qui se présentent en ce jour de fête.
Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident du Mouvement des Focolari, venus célébrer avec les Libanais. Ils ne se contentent pas d’un jubilé qui prend son origine dans le passé pour arriver au présent. Dans leurs réponses aux questions, ils ont invité les Focolari libanais à regarder l’avenir : à ne pas se lasser d’annoncer l’Évangile dans le style typique du charisme de l’unité qui, à l’imitation du Christ, se fait un avec tous. Ils les encouragent à ne pas éviter les contrastes et les conflits qui peuvent aussi remettre en question leurs propres catégories culturelles pour parvenir à une nouvelle mentalité évangélique. Ils les encouragent aussi à ne pas vivre un œcuménisme superficiel pour témoigner, même devant les autorités ecclésiales, d’une véritable unité dans la diversité des rites et des confessions. Bref, ils leur demandent de ne pas manquer la prophétie inhérente au dialogue interreligieux, surtout avec les musulmans, comme l’a apportée Chiara Lubich.
Maria Voce résume tous ces défis dans son salut après la messe du dimanche 12 mai, dans la cathédrale de la Résurrection d’Antélias près de Beyrouth, l’acte officiel par lequel le cinquantième anniversaire fut célébré. La Présidente exprime l’espoir « que le Liban puisse être pour le monde entier ce ” message ” vivant de coexistence et de fraternité au-delà de toute fragmentation que le Pape Jean-Paul II avait déjà vu dans les années 80 comme une particularité du peuple libanais où la diversité culturelle et spirituelle devient une richesse exemplaire dans le parcours des personnes et des peuples. Nous répétons nous aussi avec le Pape, aujourd’hui saint : « Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message de liberté et un exemple de pluralisme pour l’Orient et l’Occident ». Les 50 ans des Focolari dans ce pays montrent que la spiritualité de l’unité a la capacité de maintenir ce message vivant et actuel.
Joachim Schwind
Mai 11, 2019 | Non classifié(e)
La communauté du mouvement, présente dans le pays depuis les années ‘70, a activement collaboré à cette visite papale par différents engagements : dans la chorale, en faisant du volontariat pendant les événements, dans la liturgie, en répondant à des interviews. Les deux jours de la visite du Pape François en Bulgarie sont passés à la vitesse de l’éclair et ont suscité un très grand intérêt non seulement parmi les catholiques, qui représentent seulement les 0,6 % de la population bulgare, mais dans toutes les composantes de la société. Les mass médias ont donné un grand écho à l’événement, en créant ainsi dans l’opinion publique, déjà pendant la préparation, une grande attente. Les principales télévisions du pays ont suivi la visite de ces jours-là, moment après moment. La rencontre fut très cordiale avec Sa Sainteté : le patriarche de l’Église Orthodoxe Bulgare, Neofit, a accueilli le Pape chaleureusement.
La participation des gens fut également impressionnante. Lors de la liturgie, sur la place où il fut un temps, se déroulaient les manifestations d’un régime qui a durement persécuté l’Église – la sacristie était dans l’ex Maison du Parti – , étaient présents plus de 15 mille personnes, alors que dans d’autres parties de la ville, les gens suivaient la liturgie à travers des écrans géants, fait insolite en Bulgarie, pays à majorité orthodoxe. Le pape a réussi à parler au cœur des bulgares, malgré la difficulté de la langue, avec des gestes, de tout son être, avec l’incroyable capacité qui le caractérise, à communiquer avec tout un chacun. Comme lorsque, le jour suivant, à Rakovski, ville à majorité catholique, durant la messe, le pape, avec un surprenant changement de programme, a donné la Première Communion à tous les 245 enfants qui devaient la recevoir, alors que seulement 10 enfants étaient prévus pour recevoir la Communion des mains du Saint Père, et il a entretenu avec eux, un dialogue spontané, en soulignant les principaux points de la foi et de la sacralité de ce qui était en train de se passer. Durant l’après-midi, ensuite, rencontre avec la communauté catholique, constellée de gestes spontanés et de salutations qui ont réjouit les 700 personnes présentes (la rencontre avait lieu dans une église, le nombre de participants était donc limité). Après les témoignages d’ une religieuse, d’un prêtre et d’une famille, tous jeunes, le pape a donné son discours, en l’interrompant plusieurs fois en improvisant, suscitant ainsi immédiatement une vive réaction de la part des participants.
Le Focolare a donné sa contribution en différents lieux, où c’était demandé : dans la chorale, lors de la diffusion des invitations dans des milieux différents, dans le volontariat pendant les événements, dans la liturgie, en donnant des interviews, etc. Pour soutenir le Pape dans la fatigue de ces jours-là, nous lui avons offert aussi un paquet de maté ! Le Mouvement est arrivé en Bulgarie dans les années ‘70, unique réalité laïque présente dans les années du communisme et la plus enracinée dans l’Église locale. Depuis 1991, il y a un focolare féminin à Sofia et les communautés du Mouvement existent dans 9 villes du pays, composées de Catholiques, d’Orthodoxes, et de personnes ne possédant pas une référence religieuse particulière. Nous avons de forts liens d’amitié avec des membres représentants de l’Église Orthodoxe à différents niveaux. Cette visite, entre autre, nous a donné l’occasion d’approfondir des rapports construits dans le temps, de créer des liens avec de nouvelles personnes, et de renouer des liens précédents.
Majda Šušteršič
Mai 10, 2019 | Non classifié(e)
Le Pape établit les nouvelles normes pour l’ensemble de la communauté ecclésiale contre ceux qui commettent des abus et ceux qui les couvrent. Les mesures et l’orientation des Focolari dans le sillage de l’Église. L’intervention du coprésident Jesús Morán et le service pour la connexion CH. Il est daté du 7 mai et s’intitule Vos estis lux mundi. Ce document sous forme de motu proprio – c’est-à-dire un instrument que le Pontife utilise lorsqu’il veut personnellement introduire des innovations ou donner des indications aux fidèles – est le dernier acte du Pape François dans la lutte contre les abus sur les mineurs et sur les personnes vulnérables dans l’Église. Une étape de première importance qui fait partie d’un parcours. A l’issue de la réunion sur la protection des mineurs au Vatican en février dernier, des mesures législatives pour la Curie romaine et l’État du Vatican ont été annoncées. Ce dernier document normatif s’adresse à toute l’Église : il établit de nouvelles procédures pour dénoncer le harcèlement et la violence et s’assurer que les évêques et les supérieurs religieux sont responsables de leurs actes. Elle introduit l’obligation pour les religieux et les religieux de signaler les abus ; une mesure qui encourage également les laïcs à signaler les abus et le harcèlement à l’autorité ecclésiastique compétente. Elle demande également aux diocèses d’établir un système de réception des rapports qui soit facilement accessible au public. Un geste qui dépasse les frontières de l’Église elle-même et qui est un stimulant pour la société civile, parce que, comme nous le savons, le scandale des abus a ses racines – historiques et récentes – dans les différents domaines de la famille, à l’école, dans le sport, etc. Malgré le thème grave et dévastateur qu’il traite, le Pape ouvre le document par une citation évangélique qui rappelle l’espérance et la lumière : “Notre Seigneur Jésus Christ appelle chaque croyant à être un exemple lumineux de vertu, d’intégrité et de sainteté. » (1) Ce sont ces vertus qui engagent toutes les personnes, en particulier les personnes consacrées, qui – par choix de vie – ne devraient jamais trahir la confiance de quiconque, de la famille ou des mineurs. Comme nous l’avons déjà dit, le mouvement des Focolari n’est pas à l’abri de ce scandale. Le 26 mars, la présidente Maria Voce et le coprésident Jesús Morán ont envoyé une lettre à tous les membres du Mouvement des Focolari dans le monde au sujet de l’engagement du Mouvement des Focolari dans ce domaine. Ils communiquent que c’est avec une profonde souffrance qu’il faut reconnaître ” que dans notre grande famille des Focolari il y a eu aussi des cas d’abus contre des mineurs (une vingtaine), causés par des personnes du Mouvement ou par des personnes qui ont assisté à des manifestations organisées par nous. Il s’agit pour la plupart d’épisodes qui se sont produits dans un passé lointain (même plus de 20 ans), mais malheureusement certains d’entre eux se sont produits dans un passé récent. Des membres consacrés y ont été aussi impliqués ».
Ils réaffirment la « tolérance zéro” du Mouvement à l’égard de toute forme de violence ou d’abus et le devoir de chaque membre des Focolari d’être à l’avant-garde de la défense des plus faibles contre toute forme de mauvais traitements ou d’intimidations, que ce soit directement ou par Internet, avec une attention particulière aux mineurs et adultes vulnérables. Ils exhortent ouvertement la Commission centrale pour la protection et le bien-être des mineurs, créée en 2014 au Centre international des Focolari et dans les commissions locales, à signaler toute suspicion d’abus ou de violence et à considérer comme « une réelle tentation de ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour éviter un scandale, pour protéger la bonne réputation d’une personne. » Dans un récent entretien accordé lors de la téléréunion CH, le coprésident a réaffirmé avec force son adhésion totale à la ligne actuelle de l’Église. Morán explique que « nous avons voulu reconnaître publiquement que ce drame nous a aussi touchés et qu’il nous conduit à des actions concrètes pour rendre justice aux victimes en mettant aussi en route un processus d’accompagnement sur un plan général, concret “. Il a reconnu qu’il s’agit d’une grande purification pour le Mouvement et a finalement réitéré que l’engagement pour la protection des mineurs ne peut se réduire à la sphère des Focolari. « Par cette lettre, nous avons voulu dire à tous nos membres qu’il est important de s’engager à tous les niveaux pour que ce drame, cette immense douleur, qui est un drame social et moral, prenne fin le plus tôt possible et pour que ces cas d’abus ne se produisent plus ». L’engagement du Mouvement est maintenant centré sur la prévention de ces abus et la formation de tous ses membres, en particulier ceux qui travaillent avec les mineurs ; pour cette raison, il est important de collaborer avec les autres instances du Mouvement qui travaillent avec les mineurs : les centres Gen 3 et Gen 4, le Mouvement Familles Nouvelles. Voir le service de la téléréunion CH : Protection des mineurs : Transparence, Prévention, Formation https://vimeo.com/333331494
Mai 9, 2019 | Non classifié(e)
Le 10 mai 2018 restera une date historique pour la première cité-pilote du Mouvement des Focolari ainsi que pour l’ensemble du Mouvement “Je veux lever les yeux sur l’horizon et vous inviter à les lever avec moi pour regarder ensemble avec une fidélité confiante et une créativité généreuse l’avenir qui commence déjà aujourd’hui. L’histoire de Loppiano ne fait que commencer. Vous n’êtes qu’au début ». C’est ainsi que le Pape François s’exprimait il y a un an dans son dialogue avec les habitants de Loppiano et avec 6000 personnes présentes lors de sa visite, la première d’un Pontife dans une cité-pilote des Focolari. Une journée qui a marqué le présent et l’avenir. Dans son long discours, le Pape s’était adressé aux pionniers comme aux plus jeunes et les a encouragés à poursuivre sur le chemin entrepris, en continuant à faire de Loppiano le lieu où « tout le monde se sent chez lui » et où « il n’y a pas de périphéries ». Il avait identifié dans le charisme de l’unité « un stimulant providentiel » et « une aide puissante » pour vivre la mystique évangélique du ‘nous’, c’est-à-dire de marcher ensemble dans l’histoire des hommes et des femmes de notre temps comme « un seul cœur et une seule âme » (cf. Ac 4, 32), se découvrir et s’aimer concrètement comme « membres les uns des autres » (cf. Rom 12, 5)”. « Ce n’est pas seulement un fait spirituel – avait encore expliqué le Pape François – mais une réalité concrète aux conséquences formidables – si nous la vivons et si nous en déchiffrons les différentes dimensions avec authenticité et courage – sur le plan social, culturel, politique, économique… Jésus a racheté non seulement la personne, mais aussi la relation sociale (cf. Exhortation apostolique Evangelii gaudium, 178). « Prendre ce fait au sérieux, c’est façonner un nouveau visage de la ville des hommes selon le dessein d’amour de Dieu – avait affirmé le Pape – Loppiano est appelé à l’être. Elle peut essayer, avec confiance et réalisme, de le devenir toujours mieux. C’est l’essentiel! C’est de la que nous devons toujours repartir ». Ces paroles de son discours, fortes, profondes, très riches ont été étudiées en profondeur en ces mois par les Focolari à Loppiano et pas seulement, pour essayer de les comprendre en profondeur et de leur donner vie. Mais qu’est-ce qui a changé à Loppiano en ces 365 jours depuis cette visite ? Maria Voce et Jesús Morán, présidente et coprésident des Focolari, ont récemment répondu à cette question. Ils viennent de passer quelques jours à Loppiano justement en concomitance avec cet anniversaire : « Nous avons trouvé très belle cette coïncidence – a dit Maria Voce -. Je respirais une atmosphère de résurrection, je sentais une vie nouvelle se manifester dans tout ce qu’ils nous ont présenté, avec une unité accrue, des rapports plus vrais, plus simples et plus directs entre tous ». Une cité-pilote renouvelée par le passage du Pape « qui – conclut Maria Voce – a saisi pleinement la situation où se trouvait Loppiano et les étapes qu’il doit franchir et il a contribué à les franchir ». « On sent que le Pape est passé par ici, c’est évident – a observé Jesús Morán – et c’était une étape fondamentale, qui marque désormais l’histoire de Loppiano ». Il a conclu en disant : « Nous savons qu’il y a une grâce et les apports du Pape seront fondamentaux pour penser l’aujourd’hui et le demain de Loppiano ». Vidéo résumant la visite du Pape François à Loppiano il y a un an: https://vimeo.com/275847633
Mai 9, 2019 | Non classifié(e)
Le fondateur de L’Arche et apôtre des « plus petits » nous a quittés. Il était sur la place Saint-Pierre lors de la rencontre historique de la Pentecôte de 1998 avec Chiara Lubich et d’autres fondateurs de mouvements et nouvelles communautés. Reconnaissance et mémoire des membres des Focolari envers lui. Le 30 mai 1998 restera dans la mémoire de beaucoup comme la “rencontre de la Pentecôte”. C’est alors que le Pape Jean-Paul II réunit pour la première fois dans l’histoire tous les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés sur la place Saint-Pierre. Des fondateurs ont pris la parole devant le Pape, parmi lesquels Chiara Lubich, Kiko Arguello et don Luigi Giussani, mais aussi Jean Vanier, fondateur de la communauté de L’Arche qui nous a quittés dans la nuit du 7 mai à l’âge de 90 ans.
Nous voudrions nous souvenir de lui, non seulement pour son grand travail en faveur des plus petits et des handicapés – depuis 1964, il a donné naissance à plus de 150 centres dans le monde entier -, mais aussi pour les liens d’amitié entre le fondateur de L’Arche et les Focolari, et pour le soutien qu’il a apporté par sa présence aux rendez-vous ” Ensemble pour l’Europe ” . Les paroles qu’il a prononcées sur la place Saint-Pierre montrent clairement qu’il partageait une passion commune pour la parole évangélique de l’unité : « En accueillant des personnes handicapées de différentes confessions chrétiennes et en accueillant des musulmans, des juifs et des hindous, nous avons découvert combien les pauvres peuvent nous unir. Des hommes et des femmes appartenant à des Églises et des religions différentes nous font découvrir le mystère de notre humanité commune. (…) Nous découvrons que si nous accueillons un pauvre, il nous conduit au Dieu d’amour, il nous conduit à Jésus. » En novembre 2013, à Montmartre, en France, Jean Vanier a pris la parole lors d’une rencontre des amis de « Ensemble pour l’Europe », dont le thème était précisément la pauvreté et la contribution que les communautés et mouvements chrétiens pouvaient apporter à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation en Europe. L’histoire de son expérience commence par ces mots : « Jésus dit : le royaume de Dieu est comme un repas de noces » – mais tout le monde est trop occupé – et le roi qui a invité ses serviteurs à chercher des estropiés et des infirmes sur les sentiers et au carrefour des rues –, c’est ce que j’ai essayé de vivre dans ma vie. » Jean Vanier s’est particulièrement consacré aux handicapés mentaux, qu’il appelait « les plus opprimés ». « Ils m’ont changé, j’ai vu que le Royaume de Dieu leur appartient. » Nous sommes proches de sa famille spirituelle à travers le monde, certains que Dieu et la foule de ces derniers à qui il a donné une maison et offert son amour, l’ont accueilli au Ciel.
Stefania Tanesini
Mai 8, 2019 | Non classifié(e)
Dans la petite république des Balkans, où le Pape François s’est rendu du 5 au 7 mai, vit également une communauté des Focolari qui a intensément travaillé à et événement. Mato Mikulec nous en a parlé.
‘’Depuis toujours, la principale caractéristique de cette terre est celle du dialogue et ici aussi, la communauté des Focolari est composée de chrétiens (catholiques et orthodoxes) et de musulmans’’. Mato Mikulec est un pionnier du mouvement à Skopje, est d’origine croate et il y a de cela 30 ans, il s’est transféré en Macédoine pour son travail. Il vit avec trépidation et grande joie, le venue du Pape : ‘’Étant donné que François a fort à cœur les périphéries, son premier objectif est de soutenir et d’encourager la petite communauté catholique, mais pas uniquement elle. Pour lui, chaque homme a une valeur immense, il vient donc en tant qu’ami de toutes les personnes de ce pays. Il est naturellement aussi encouragé par l’esprit de tolérance et de convivialité qui font partie intégrante de la nature de ce peuple’’. Mato considère désormais sienne cette terre : la majeure partie de la population est de la Macédoine (64%), puis il y a les albanais (25%), les turcs (4%), et un petit pourcentage d’autres peuples. Les deux religions principales sont le christianisme (les 99% des chrétiens appartiennent à l’Église orthodoxe) et l’Islam, alors que les catholiques des deux rites occidentaux et orientaux sont seulement 1 %. L’histoire raconte qu’en Macédoine, la tradition chrétienne remonte même au temps de l’apôtre Paul, renforcée et diffusée au cours des siècles suivants, par de grandes figures d’évangélisateurs comme les deux frères Cyrille et Méthode au IXème siècle et par de nombreux autres qui, par la suite, donnent une inestimable contribution au développement de la religiosité et de l’alphabétisation des peuples slaves. Mais la religion balkanique est également témoin de la douloureuse division des Églises, de conflits entre puissance et intérêts politiques comme l’occupation ottomane qui dura plus de 500 ans. ‘’Malgré tout – continue Mato – les personnes, ici, ont gardé de nombreuses valeurs, une profonde religiosité, une grande ouverture à la diversité et une profonde aspiration à la communion. Il n’est donc pas si étonnant qu’une fleur aussi belle que Mère Teresa, ait justement germé en ces terres’’.
Il raconte ensuite que la visite du Pape François s’est faite sur invitation de l’évêque local Kiro Stojanov et des autorités de l’État. ‘’Une très belle tradition veut que chaque année, une délégation d’État se rende à Rome sur la tombe de Saint Cyrille dans la Basilique de Saint Clément. Des représentants des Églises Catholiques et Orthodoxes en font également partie. L’audience avec le Saint Père est également au programme et justement à cette occasion, une invitation lui a été adressée de notre part à venir nous rendre visite’’. Il raconte également que les premiers contacts avec les Focolari en Macédoine et au Kosovo, remontent aux années ‘70 lorsqu’un des premiers focolarini, Antonio Petrilli, alla rendre visite à l’ami prêtre don Luka Cirimotić. Par la suite, dans les années ‘80, une famille originaire de Zagreb s’établit à Skopje et la première communauté naît ainsi, composée de jeunes et d’adultes, de familles et de personnes consacrées, de personnes de différentes Églises et Religions, ou sans une orientation religieuse. Et ce fut grâce à l’engagement de l’évêque Kiro Stojanov qu’en 2006, le focolare féminin s’est ouvert à Skopje, le dernier que Chiara Lubich a personnellement approuvé avant de nous quitter. ‘’Nous voyons que la diversité n’est pas un obstacle à la communion sincère et à la fraternité – continue Mato – qui sont en train de devenir toujours plus visibles et également appréciées par les chefs des communautés religieuses. Pour nous des Focolari, cet événement est une joie spéciale, nous espérons que le Pape soit attiré par notre amour et par la communion entre nous. Nous sentons que le Pape nous apporte le nouveau visage et l’accolade de l’Église où notre communauté a aussi sa place’’.
Stefania Tanesini
Mai 8, 2019 | Non classifié(e)
Maria Voce disait à la jeunesse syrienne : « Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanité vous attend ». « Merci pour l’espérance et la force de vie que vous nous avez apportées. Ce sont les paroles que Maria Voce a adressées aux communautés des Focolari à travers un message vidéo à la fin de son voyage en Syrie, du 1er au 8 mai. Au cours de ce séjour intense, la présidente et le coprésident des Focolari, Maria Voce et Jesús Morán, ont visité les villes de Homs, Kafarbo, Seydnaya et Damas. Ils ont rencontré les communautés, les personnes engagées dans les paroisses et dans le social, les familles, les enfants, les ados, les jeunes, les prêtres et les religieux. Ils ont été reçus par les évêques et le Nonce apostolique, le Cardinal Mario Zenari.
Ils ont vu et touché du doigt les terribles blessures que la guerre a infligées aux structures et à l’âme du peuple syrien : des traumatismes et des tragédies de toutes sortes. Ils ont connu, de l’intérieur, la situation difficile et presque désespérée d’un pays qui est devenu la marionnette de nombreux intérêts de forces extérieures ; un pays qui a subi une pesante guerre économique alors que le conflit militaire n’est pas encore terminé. Comment conclure alors le voyage et remercier pour l’espérance et la force reçues ? L’une des clés de lecture se trouve dans la dernière étape. A l’invitation du Patriarche Melkita, Monseigneur Youssef Absi, 230 jeunes catholiques et de diverses Eglises se sont réunis le lundi 6 mai dans la cathédrale gréco-catholique de Damas. A cette occasion, en réponse à quelques questions, Maria Voce a lancé un vibrant appel à la jeunesse syrienne : « Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanité vous attend ». Jesús Morán a expliqué la motivation profonde de ces paroles : « Ces jeunes ont fait l’expérience que tout s’écroule mais ils ont gardé une soif profonde de Dieu et un véritable sens communautaire. Peut-être n’en sont-ils pas tout à fait conscients mais ils sont dans une situation spirituelle optimale d’où de grandes choses peuvent naître ». Que peut-on donc faire pour créer les conditions dans lesquelles ces semences d’espérance peuvent pousser et germer en Syrie ? Ceux qui connaissent un peu le passé et l’histoire récente de ce pays suggéreraient peut-être une double solution : laisser en paix la Syrie et les Syriens car il faut avant tout que les conflits cessent. Il appartiendrait aussi aux grandes forces du Moyen-Orient et d’autres parties du monde qui veulent exploiter la Syrie de la laisser trouver sa propre voie. Ce peuple, fort et doux à la fois, comme l’a décrit Maria Voce, est plus que capable de prendre en main son destin.
Joachim Schwind
Mai 6, 2019 | Non classifié(e)
La Semaine Monde Uni a commencé le 1er mai. De nombreuses initiatives ont lieu sous toutes les latitudes pour atteindre l’objectif « Personne dans le besoin », le titre de l’édition 2019. Imaginons que nous puissions regarder la terre avec des lunettes capables de mettre en évidence le degré de fraternité vécue entre les êtres humains dans le monde, nous remarquerions un pic inhabituel du 1er au 7 mai, une grande effervescence sous toutes les latitudes de la planète. En effet, la Semaine Monde Uni 2019, sous le thème « Personne dans le besoin » (“#NoOneInNeed”), a déjà commencé et de nombreuses personnes – jeunes, adultes, communautés entières – sont en action pour témoigner qu’un monde uni est possible ! Commençons par l’Amérique du Sud. Le 1er mai, à Palmas, au Brésil, un groupe de jeunes a invité leurs amis et tous ceux qui désiraient participer à vivre pour l’unité et la paix. Comment ? En aidant une famille en difficulté financière. Ils contribuaient en faisant don d’un kilo de nourriture. La collecte s’est déroulée dans le parc Cesamar, animée par des jeux et de la musique.
Le même jour, à Loppiano, le village international des Focolari, dans la province de Florence, 1400 jeunes et familles ont participé à l’événement traditionnel du 1er mai de cette année, intitulé “Bonnes vibrations”, qui a invité chaque participant à entamer un processus de changement et à être acteur, dépassant individualisme et solitude par la culture du don, le préjudice et la peur de la différence par l’accueil et la fraternité. En route vers l’Est, également le 1er mai, à Bandra, en Inde, dans l’église de l’église Mt Mary’s Church, les Jeunes pour un Monde Uni de la ville ont invité la communauté à un moment de prière pour le Sri-Lanka, victime des récents actes de violence, et à s’engager pour la paix. Toujours en Inde, mais à Mumbai, du 2 au 4 mai, se tient une session intitulée “#NoOneInNeed”. Les jeunes y découvrent leurs besoins et ceux des autres, s’approprient une perspective de vie nouvelle basée sur la culture du don. Au cours de la session, de nombreux thèmes ont été abordés : la communication, les exigences de relation, l’écologie, la paix. Les ateliers comportaient une session de travail dédiée à IntotheLABel, le laboratoire de la consommation responsable. Parmi les participants, on rencontrait des jeunes de diverses régions de l’Inde, du Népal et du Sri Lanka. Sur l’île de Cebu, aux Philippines, le soir du 1er mai, les Jeunes pour un Monde Uni ont lancé la campagne “#NoOneInNeed” à la Fondation Bukas Palad Cebu, Inc.
L’invitation publiée sur les réseaux sociaux était pour le moins originale : « Commence par apporter des objets superflus ou que tu n’utilises plus pour les partager et les mettre à disposition ! » Et beaucoup de jeunes ont répondu à leur appel. Comme Fred, un joueur de « Pokemon Go », un ami de Jeunes pour un Monde Uni qui sont passionnés du même jeu. Le soir du 1er mai, il apporta 85 vêtements qu’il avait portés moins de deux fois et qu’il ne considère plus comme « siens » mais de ceux qui en ont davantage besoin. Du grand événement au geste personnel, la Semaine Monde Uni a pris vie ! Et durant le week-end, elle se poursuivra avec la course qui vise à unir le monde : Run4unity (dimanche 5 mai) également animée par le slogan “No One In Need”. Beaucoup de villes sont concernées. Pour la troisième année consécutive, les jeunes courront de part et d’autre de la frontière entre le Mexique et les États-Unis, le long du mur, en présence des maires des villes concernées (Mexicali et Calexico). Les patients de l’hôpital psychiatrique de Branice en Pologne participeront également à Run4Unity pour la troisième fois. Ils nous écrivent : « Nous sommes un hôpital psychiatrique centenaire. Nous soignons dans notre hôpital 500 personnes souffrant de troubles mentaux. L’année dernière, 300 personnes ont participé à Run4unity et nous étions les seuls représentants de la Pologne ». Les jeunes courront aussi en Nouvelle-Calédonie et en Nouvelle-Zélande, à Christchurch, la ville des attentats perpétrés aux deux mosquées en mars dernier. Ici, la course impliquera des jeunes de différentes religions. En Italie, on courra à Pise, Rome, Matera, Ischia, Ischia, Turin, Foggia, Milan, Abbiategrasso et Pérouse, où l’événement est organisé par le lycée international Maria Montessori avec la coopérative Amatori Nuoto. L’événement coordonne des associations d’enfants handicapés. Parmi les différentes activités est également prévu un match d’handball en fauteuils roulants, pour faire une expérience d’intégration par le sport. Pour découvrir les autres rendez-vous, il suffit de visiter le site : Run4unity. Heureuse Semaine du Monde Uni ! Et n’oubliez pas de partager vos aventures avec l’hashtag #NoOneInNeedNeed.
Tamara Pastorelli
Source: United World Project
Mai 6, 2019 | Non classifié(e)
La présidente et le coprésident des Focolari ont rencontré, samedi 4 mai, la communauté syrienne du Mouvement : ils ont perçu dans les témoignages la douleur, la perte et le deuil, mais aussi la richesse culturelle, les traditions et la volonté de vivre et de reconstruire leur patrie. Dès les premières heures, la journée du samedi 4 mai s’annonce dense. Trois cents membres de la communauté syrienne des Focolari se sont réunis au couvent Saint Éphrem le Syrien à Seydnaya, à environ 40 kilomètres au nord de Damas. La matinée commence par l’histoire du mouvement, racontée avec les mêmes mots que Chiara Lubich a utilisés à maintes reprises. Cette histoire est connue presque par cœur par les communautés du monde entier: « C’était la guerre, tout s’écroulait … ». Mais la particularité du récit d’aujourd’hui est qu’après avoir récité chaque épisode de la vie de Chiara, la parole passe à quelqu’un qui l’illustre par son expérience vécue récemment dans ce pays meurtri.
Il y a ceux qui, de retour dans leur ville, n’ont plus trouvé leur maison ; ceux qui ont perdu le travail, ceux qui ont perdu la santé physique ou psychique, ceux à qui on a volé l’avenir ou la foi en Dieu et dans les relations ; ceux – et ils sont nombreux – qui ont perdu un être cher. Et souvent, jusqu’à aujourd’hui, ces pertes n’ont pas été compensées. « Nous sommes morts à l’intérieur », dit l’un d’eux, résumant l’état d’esprit de beaucoup, peut-être même de tous. Pourtant, sur le fond de la scène, nous lisons en arabe la phrase que Chiara et ses compagnes voulaient voir inscrite sur leurs tombes à l’aube des premiers temps où le Mouvement faisait ses premiers pas au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale : « Et nous avons cru à l’amour ». Ceci est également souligné par le chant final qui reprend le célèbre « Art d’aimer » que Chiara expliquait souvent : aimer tout le monde, aimer en premier, voir Jésus dans chaque prochain, aimer ses ennemis. Les personnes présentes se lèvent, se mettent à danser et expriment, par les cinq sens, le souhait commun de tourner la page. Encore une fois, nous constatons de nos yeux les deux réalités qui distinguent le voyage de la délégation du Centre International des Focolari en Syrie : d’une part la rencontre avec la douleur : blessures, traumatismes, désespoir, souci de l’avenir surtout pour leurs enfants ; d’autre part la volonté de continuer à espérer, à reprendre la vie en main, dans la liberté. Pour soutenir ces deux réalités, la spiritualité est centrée sur la foi qui dit : nous avons cru à l’amour.
Cette vie qui se déroule entre désespoir et espérance, entre mort et résurrection, trouve un écho aussi dans le bref discours du Nonce apostolique en Syrie, le Cardinal Mario Zennari, et dans les réponses de Maria Voce et de Jesús Morán. Le Cardinal Zennari invite les participants à accepter aujourd’hui le message que le Crucifié a adressé il y a 800 ans à saint François, de réparer l’Église. « Mais ici – ajoute le Cardinal – il ne s’agit pas seulement de réparer l’Église, mais de réparer votre pays. Il s’agit de construire une nouvelle Syrie ». Jesús Morán, coprésident des Focolari, présente à la communauté syrienne du Mouvement l’exemple de Marie, la mère de Jésus qui, dans son plus grand désespoir, « a cru à l’impossible », c’est-à-dire dans la force de la Résurrection.
Mais que faire aujourd’hui en Syrie : rester ou partir ? Maria Voce formule la question fondamentale de plusieurs participants: au-delà de ce choix, certainement pas facile, la présidente les invite à saisir l’instant, à se fixer, c’est-à-dire, dans ce qui semble être dans l’instant présent « la volonté de Dieu » et à la vivre avec authenticité et cohérence, « même si Dieu nous laisse parfois vivre dans le mystère ». La journée se termine par une grande fête où les différentes régions sont représentées. Le grand nombre d’enfants et de jeunes suscitent un certain embarras chez ceux qui étaient peut-être venus en pensant rencontrer un peuple pauvre. Il n’y a peut-être pas le bien-être matériel mais il y a une richesse de vie, de traditions, de coutumes, de danses, de chants, d’expressions de joie, de volonté de vivre. Elles sont magnifiques ces personnes qui ont cru à l’amour, malgré tout!
Joachim Schwind
Mai 5, 2019 | Non classifié(e)
Plus jamais personne dans le besoin, plus jamais la faim à commencer par son quartier. C’est le défi relevé par les Juniors pour un Monde Unité de Mumbai (Inde) et pour lequel ils s’activent : de la récolte du plastique usagé à la collecte des journaux en faisant du porte-à-porte, afin de soutenir un centre pour des femmes en difficulté et des familles touchées par le virus du sida. Ce que quelques jeunes ont commencé implique désormais plus de 200 familles des quartiers environnants. https://vimeo.com/333138818
Mai 3, 2019 | Non classifié(e)
Homs est la première étape en Syrie du voyage de la Présidente et du Coprésident du Mouvement des Focolari. Ils ont rencontré la petite communauté qui est restée en ville malgré la guerre et qui se consacre maintenant à la reconstruction humaine et sociale de leur pays. Quand nous leur demandons quels sont les plus grands défis, la réponse nous bouleverse : « Si nous répondons par l’amour à la haine, nous paraissons être faibles et ce n’est pas facile à supporter ou à transmettre à nos enfants. Mais les gens autour de nous ne savent pas que l’amour est l’arme la plus puissante ».
C’est ce qu’affirme une jeune mère de Homs, la troisième plus grande ville de Syrie, une des plus touchées et détruites pendant la guerre civile. C’est la première étape du voyage de Maria Voce et Jesús Moran, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, dans ces terres qui dévoilent les blessures de la guerre mais qui commencent aussi à se relever de la poussière. Dans l’après-midi du 1er mai, une quinzaine de membres de la plus ancienne communauté des Focolari de Syrie se sont réunis au Centre des Jésuites. Ils sont heureux de rencontrer la Présidente et la Coprésidente venus – comme l’a dit Maria Voce avant de partir – pour connaître, réconforter et donner l’espérance. Mais déjà à cette première rencontre, les rôles semblent s’inverser car ce sont ces personnes, restées en Syrie malgré de grands risques, qui offrent espoir, joie et courage à ceux qui ont le bonheur de les écouter. Avec clarté et authenticité déconcertantes, ils racontent comment ils ont vécu et survécu dans ces moments terribles où beaucoup d’entre eux ont tout perdu, gardant cependant leur foi en un Dieu Amour et en donnant la preuve dans leur quotidien fait de bombes, de destruction et de mort.
« Nous avons toujours essayé d’être l’Evangile vivant par notre vie » – dit l’un d’eux – « car la spiritualité des Focolari a mis en nous une semence différente qu’ont arrosée ceux qui nous ont accompagnés et qui semble avoir porté ses fruits car les personnes autour de nous réalisent que nous avons en nous quelque chose de différent ». Ce n’est pas seulement le fait d’être restés dans une telle situation ou d’avoir eu le courage de reconstruire sa propre existence. Une grande partie de cette petite communauté d’une cinquantaine de personnes est aujourd’hui engagée dans des projets concrets pour aider leur population : soutien aux malades du cancer, accompagnement de physiothérapie et de psychologie pour les personnes souffrant de traumatismes de guerre, assistance pédagogique aux élèves du primaire et du secondaire avec des cours de formation à l’éthique. « Vous avez gardé vivante la flamme de l’Évangile », leur dit Maria Voce, non sans émotion. « Vous avez compris un des points fondamentaux de notre spiritualité, c’est-à-dire que le secret du véritable amour réside dans l’amour pour Jésus qui crie l’abandon sur la croix. C’est vraiment une grâce pour nous de vous avoir rencontrés ».
Joachim Schwind
Mai 1, 2019 | Non classifié(e)
“Into The Label” est l’une des actions proposées par la Semaine pour un Monde Uni ; elle offre à chacun la possibilité de faire, à sa mesure, la différence et de choisir la qualité, la production éthique et la responsabilité sociale.
Retenez la date : le 11 mai prochain, quelques jours après la fin de la Semaine pour un Monde Uni (1-7 mai 2019), sera la journée de “Into The Label”, littéralement : « à l’intérieur de l’étiquette ». Une journée où l’on peut s’exercer à “voter avec son portefeuille”. C’est l’une des principales actions promues par les Jeunes pour un Monde Uni des Focolari pour cette édition 2019, un exercice de “démocratie économique”, comme l’a appelé son initiateur, l’économiste italien Leonardo Becchetti. Voyons de quoi il s’agit et comment participer. « Le vote avec son portefeuille » exprime la souveraineté du consommateur – explique Becchetti – qui décide d’utiliser son pouvoir d’achat et d’épargne pour récompenser ou, inversement, sanctionner les entreprises et/ou les pays responsables ou irresponsables d’un point de vue social et environnemental. Beaucoup des problèmes que nous rencontrons, comme le dit aussi le Pape François, sont dus à un mauvais système économique qui n’est plus capable de résoudre nos problèmes et sont liés à l’environnement. La solution est de créer un nouveau modèle économique durable, inclusif et participatif, poursuit l’économiste, mais le seul moyen pour y parvenir est de le construire ensemble, à partir de la base. C’est l’objectif du « vote avec son portefeuille » : devenir des consommateurs responsables, conscients de leur rôle et de pouvoir récompenser par leurs achats les entreprises qui font du profit en respectant les travailleurs, les clients et l’environnement. C’est le pouvoir d’évaluer et de choisir les entreprises leaders en matière de durabilité sociale, environnementale et fiscale. La proposition des jeunes des Focolari va donc dans ce sens : choisir de faire des achats plus éthiques et de soutenir les entreprises économiquement et socialement responsables. Mais comment se déroule ce vote ?
Il se déroule dans des supermarchés, où les clients sont invités à participer à un atelier d’une durée d’environ 2 heures. Des tableaux, des urnes et de vrais bulletins de vote sont mis en place. L’expérience consiste à présenter les candidats qui sont un échantillon de produits répartis en 5 catégories : pâtes, café, chocolat, thon en conserve, orangeade. Chaque produit dispose d’une fiche d’information avec des caractéristiques et des critères d’évaluation tels que la protection de l’environnement, le respect des travailleurs, la traçabilité des matières premières, etc. L’atelier est conçu comme un jour d’élection et le vote se fait par l’achat (ou non) de produits sur la base de leurs différents programmes, c’est-à-dire des informations recueillies. Le tout avec des talk-shows, des pools de sortie, des projections et le décompte des voix. Les laboratoires “Into the Label” ont trois objectifs : combler le fossé entre le consommateur et les choix commerciaux cachés derrière le produit, en générant un processus de sensibilisation ; encourager la participation collective par l’expression du vote pour le produit. Enfin susciter le changement : les choix des consommateurs, lorsqu’ils sont orientés vers le bien, ont la capacité d’influencer même les entreprises, qui peuvent aller dans le sens du comportement récompensé. Sur ce site et sur le site United World Project, nous suivrons l’évolution de la campagne « Into the Label ». Des informations sur les produits “candidats” sont également disponibles sur le site de l’initiative.
Stefania Tanesini
Avr 30, 2019 | Non classifié(e)
Une boutique où l’argent ne circule pas, mais où les biens sont donnés gratuitement et réutilisés par ceux qui en ont besoin. C’est un des fruits les plus récents de l’expérience du Mouvement Diocésain à Ascoli Piceno, au centre de l’Italie.
On l’appelle la « boutique du don et du réemploi ». On ne paye pas avec des billets de banque ou des cartes de crédit mais avec un sourire et une poignée de main. Cette boutique est située dans le centre historique d’Ascoli Piceno, une ville du centre de l’Italie dominée de tours médiévales et de clochers en pierre de travertin. « De main en main » (« passamano ») est le nom de la boutique, un des derniers fruits par ordre chronologique de l’expérience du Mouvement Diocésain à Ascoli Piceno. Branche du Mouvement des Focolari, profondément enracinée dans six diocèses du centre de l’Italie, le Mouvement Diocésain travaille au service de l’Église locale en favorisant une intense vie de communion dans la réalité ecclésiale. Alessia Giammarini, jeune mère de deux enfants de 9 et 6 ans, en fait partie depuis l’école primaire : « J’ai commencé à participer aux réunions paroissiales dès la troisième élémentaire, tous les samedis après-midi. Plus tard, j’ai découvert qu’il y avait une communauté autour de notre groupe, composée de jeunes et d’adultes qui s’occupaient des petits. Je me souviens encore du premier camp scolaire, un moment de croissance fondamentale, où j’ai compris que Dieu m’appelait à m’engager personnellement. Pendant de nombreuses années, en plus d’animer le groupe des jeunes de la paroisse, je me suis engagée dans le catéchisme et la chorale. C’est encore un chemin de croissance pour moi, comme pour beaucoup d’autres. Nous vivons la paroisse non seulement comme un lieu de service, mais surtout de communion ». L’histoire personnelle d’Alessia s’est encore enrichie lorsque cet engagement s’est étendu au niveau diocésain. « Certains d’entre nous, explique-t-elle, se sont mis au service de l’Eucharistie en tant que diacres ou ministres de l’Eucharistie. D’autres, comme moi, ont proposé une émission à la radio diocésaine pour parler de la
communauté chrétienne locale. Dans chaque émission, nous avons invité des personnes de différents mouvements et associations, communautés religieuses, organismes diocésains ou l’évêque, à présenter des initiatives et des événements. Notre présence en tant que Mouvement Diocésain a commencé à être visible aux niveaux politique et institutionnel. Par exemple, la première édition du Prix International « Ville pour la Fraternité » a été décerné à Ascoli, en la personne du Maire, pour une initiative que nous avons lancée en impliquant toute la ville. Ces dernières années, nous avons créé des événements dédiés à la citoyenneté, comme la « Fête de la Fantaisie », dans le cadre du carnaval d’Ascoli, ou le « Nouvel An pour tous » avec la participation des personnes les plus défavorisées ». Comment êtes-vous arrivé à l’ouverture du « passamano »? « Nous avions fait la proposition au diocèse et à Caritas de répondre aux nombreuses situations de pauvreté causées par le récent tremblement de terre dans le centre de l’Italie. “De main en main” est devenu dans la ville une réalité visible, un outil pour promouvoir la culture du don, l’émancipation de la logique de la consommation et la pratique de la réutilisation ».
Chiara Favotti
Avr 29, 2019 | Non classifié(e)
De #faimzéro à ‘’Into the label’’: les jeunes et les juniors des Focolari vont aussi sur le terrain pour un présent et un futur meilleurs pour tous : conjurer la faim, la pauvreté et augmenter le sens de la responsabilité sociale, ce sont seulement quelques-uns des objectifs qui font d’eux des protagonistes. L’édition 2019 de la Semaine Monde Uni (SMU) ne pouvait pas tomber à un meilleur moment : alors que les jeunes et surtout les plus jeunes de la planète entière envahissent les places, les parlements et les réseaux sociaux avec des expressions hautes en couleur d’une unique voix : l’envie de sauver la planète pour avoir un futur et un monde meilleur de celle-ci. Ce qui est en train de ressortir justement maintenant c’est que Greta est surtout la pointe d’un l’iceberg, on pourrait dire, la mèche qui a allumé et donné du courage à des milliers de jeunes qui sont arrivés à montrer aux jeunes de leur âge et aux adultes, les raisons de leurs protestations mais aussi de leur espérance. ‘’Nous avons concentré notre message du 1er au 7 mai prochains : une semaine au cours de laquelle chaque année, nous les jeunes du Mouvement des Focolari, avec les adultes, nous voulons crier au monde notre engagement afin qu’il n’y ait plus de gens dans le besoin sur terre, et pour cela, nous voulons travailler pour conjurer la faim’’, explique Marina, brésilienne, du Centre international des jeunes des Focolari. Deux actions: #faimzéro et # intothelabel ‘’Les actions sont des centaines en cours dans le monde – continue Marina – ; je me souviens de deux en particulier que nous sommes en train de diffuser le plus possible. La première est l’action #faimzéro avec laquelle les juniors pour un monde uni proposent à tous, un style de vie avec des engagements concrets pour éliminer la faim, comme partager un repas avec des personnes en situation précaire ou encourager des restaurants de nos villes pour mettre sur pied le ‘’repas sauté’’, c’est-à-dire permettre aux clients de payer à l’avance un ou plusieurs repas qui seront ensuite distribués à des personnes qui en ont besoin. Il y a ensuite Into the LABel, l’atelier de consommation responsable mis sur pied par un groupe de jeunes proches de l’Économie de Communion. Cela consiste dans la possibilité que chacun d’entre nous a de ‘’voter avec le portefeuille’’ car, sur base du produit qu’on s’apprête à acquérir, on récompense ou non les valeurs et le style productif d’une entreprise plutôt que d’une autre. ‘’On vote aussi au supermarché – explique Chiara, du groupe organisateur – avec le portefeuille, on exerce notre ‘’pouvoir d’achat’’. Et le professeur Leonardo Becchetti, chevronné du concept de vote avec le portefeuille explique que c’est un exemple de responsabilité civile : ‘’Nous n’y pensons peut-être pas mais il est évident que lorsque nous achetons un produit, nous sommes en train d’exprimer une préférence, nous sommes en train de récompenser et de soutenir le travail de l’entreprise qui produit son modèle de business, la mission déclarée, les processus internes, la gestion des rapports avec les employés et les fournisseurs, l’impact environnemental’’. Les rendez-vous ‘’globaux’’ Elles sont au nombre de deux, les dates à retenir pour la prochaine SMU : le 5 mai prochain, lorsque partira dans le monde entier Run4unity, la course relais mondiale désormais traditionnelle dans laquelle les jeunes et les très jeunes manifesteront leur engagement à construire une unique famille humaine, afin qu’il n’y ait plus de personnes indigentes sur terre. Il y aura ensuite l’événement ‘’No One In Need’’, du 9 au 16 juin à la Mariapolis Luminosa (USA) où l’on fera le point sur toutes les actions qui ont eu lieu dans le monde à l’occasion de la campagne pour conjurer la faim et l’indigence.
Stefania Tanesini
Avr 28, 2019 | Non classifié(e)
Dans chaque situation, même dans les plus complexes et tragiques, il y a quelque chose que nous devons et pouvons faire pour contribuer au ‘’bien commun’’. Fermer l’entreprise ? Nous étions sur le point de devoir fermer l’entreprise, dans la mesure où la forte crise économique que traversait notre pays, semblait ne pas nous offrir de voie d’issue. En considérant cependant que six familles de nos employés avaient comme unique source financière, le travail qu’ils effectuaient chez nous, avec nos enfants, nous avons demandé l’aide de Dieu et nous nous sommes lancés en cherchant d’autres possibilités afin de résoudre la situation difficile, même si cela signifiait qu’il fallait risquer. Malgré le fait qu’il avait peu d’espoir, Raul s’est rendu dans le plus grand magasin de la ville pour proposer la vente de nos briques. A sa grande surprise, les gestionnaires du magasin les ont commandées, mais en plus, ils lui ont demandé de travailler avec nous en exclusivité. Le travail a augmenté et nous avons dû engager d’autres personnes. Cette affaire a renforcé le lien familial et dans l’entreprise. (R.F. – Brésil) Réfugiés Deux semaines avant Pâques sont arrivés dans ma caserne, 180 réfugiés d’Érythrée, d’Éthiopie, de Somalie et du Soudan, surtout des jeunes chrétiens parmi lesquels aussi des enfants. Arrêtés à la frontière de l’Égypte sans documents valables, ils étaient réduits à l’état de détention. Bouleversé par les conditions inhumaines dans lesquelles ils étaient obligés de vivre, en mangeant seulement un morceau de pain par jour avec de temps en temps un peu de riz – et malgré cela, étant en période de Carême ils jeûnaient ! – j’ai senti que Jésus m’appelait à l’aimer concrètement, présent dans ces frères. J’ai impliqué mes amis en ville, afin de récolter de l’argent, des médicaments, de la nourriture et pour la préparation d’une réelle fête de Pâques pour eux. En peu de temps, nous avons préparé un repas avec de la viande, des fruits et des légumes : toutes des choses qu’ils ne mangeaient plus depuis longtemps. Mon père m’a aidé avec son auto à transporter ce que nous avions préparé. Je n’arrive pas à décrire leur joie. Une fête de Pâques que je n’oublierai jamais. (M.A. – Égypte) Les ordures Chaque fois que je rencontrais notre voisine, nous finissions par nous disputer, parce qu’elle laissait souvent ses ordures en tas devant notre porte. Cela a continué pendant des années, jusqu’à ce que le témoignage de quelques amis chrétiens m’a convaincue que je devais aimer en premier. Un jour, la scène habituelle s’est répétée et j’ai tout de suite pensé que c’était là, ‘mon‘ occasion. Je suis sortie avec mon balai et j’ai ramassé les détritus. Elle était là, attendant ma réaction. Cette fois-là, je l’ai regardée, je lui ai souri, et lui ai demandé comment elle allait. Surprise, elle m’a répondu à son tour avec gentillesse. Depuis lors, chaque fois qu’elle nettoie devant chez elle, elle le fait aussi devant ma maison et nous sommes devenues amies. (R.C. – Colombie)
Chiara Favotti
Avr 27, 2019 | Non classifié(e)
A Rome, la quatrième édition Prendre soin de la terre et de l’homme, en identifiant des parcours et des objectifs communs. C’est avec cette intention que des associations, des professionnels, des institutions civiles et ecclésiales se retrouvent ces jours-ci (25-29 avril 2019) à Villa Borghese (Rome, Italie), pour la quatrième édition du ‘’Village pour la Terre’’. Organisé par Earth Day Italie et par le Mouvement des Focolari, l’événement se veut être une contribution à la réalisation des 17 objectifs pour le Développement Durable fixés par l’agenda ONU pour 2030 et à la réalisation des principes exprimés par le Pape François dans l’Encyclique ‘’Laudato si’’. Antonia Testa, coresponsable du Mouvement des Focolari de Rome, raconte comment est née l’amitié entre le Mouvement et Earth Day Italie : ‘’Nous nous sommes connus en novembre 2015 à l’occasion de la marche pour ‘’Laudato si’’ que le Vicariat de Rome avait demandé à Earth Day d’organiser. Ensuite, ayant entendu que nous désirions apporter au cœur de Rome, la Mariapolis, rencontre annuelle des Focolari – selon le désir de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich – Earth Day nous a offert de nous accueillir dans les espaces où depuis des années ils célèbrent la Journée Mondiale de la Terre. Cela a été une rencontre providentielle : eux, une entreprise de promotion sociale, en vue d’essayer d’avancer à propos des thèmes environnementaux et nous, un peuple engagé avec passion sur différents fronts et avec le désir de montrer tout ce que Rome peut donner de beau et de bien’’. Le Pape a visité ‘’ Le Village’’ en 2016, en encourageant les personnes présentes à continuer dans cet engagement à ‘’transformer le désert en forêt’’. Il ne faisait pas seulement référence au milieu du point de vue physique, mais aussi aux endroits humains où manque la vie… ‘’Le Pape nous parla d’amitié sociale. Il vit devant lui ce peuple, constitué aussi d’immigrés, d’imams, d’ex-détenus, de jeunes dépendants du hasard – une forêt désordonnée mais pleine de vie. La phrase ‘’transformer les déserts en forêt’’ est devenue notre mission’’.
Dans quelle manière ‘’Le Village pour la Terre’’ veut-il être une réponse à la sollicitation du Pape ? ‘’ ‘Le Village ‘’ veut être un modèle, un lieu où chacun puisse se sentir à part entière, membre d’une communauté, et où l’on peut expérimenter que des relations fraternelles – qui sont à la racine de l’écologie intégrale – sont possibles, que la part que chacun peut faire, n’est pas petite si elle est partagée, que l’engagement pour rejoindre les objectifs de la durabilité dans le développement économique, en vaut la peine’’. L’offre des contenus bouge, grâce à ‘’Laudato si’’ et à l’Agenda ONU 2030. Comment se fait-il qu’il y ait eu le choix de consacrer une attention particulière à l’Amazonie ? ‘’L’Amazonie est le symbole de la biodiversité environnementale mais aussi ethnique et culturel. Dans le sillage du Synode des Évêques, qui affrontera le thème en automne, ‘Le Village’ veut mettre en lumière ces aspects et porter une attention particulière à l’engagement de l’Église en Amazonie. Au Village sont présents les Franciscains Capucins, qui ont une Mission en Amazonie depuis plus de cent ans, Survival International, qui célèbre les 50 ans d’activités en faveur des peuples indigènes et le Parvis des Gentils du Conseil Pontifical pour la Culture’’. Rejoindre l’homme dans ses milieux de vie les plus divers, c’est une autre voie d’évangélisation…
‘’Comment ne pas se souvenir des paroles de Chiara Lubich :’’se perdre dans la foule afin de l’imprégner de divin’’. Dans le ‘Village’ en effet, tu te trouves entouré par 200 associations et des dizaines d’intervenants, de sportifs, d’artistes et de personnes de passage. Tu as un seul instrument, ton cœur, et l’engagement partagé est celui d’aimer chacun. Souvent nous voyons réellement des déserts se transformer en forêts et nous ne pouvons pas ne pas reconnaître l’intervention de Dieu. Les rapports personnels mûrissent et on sème les perles de l’Évangile : l’amour vécu, l’engagement social, l’attention aux plus vulnérables, la réciprocité. Parmi les lieux à rejoindre, il y a l’univers des jeunes, qui en ce qui concerne le thème de la protection de l’environnement, veulent en être les protagonistes. Quels espaces ont-ils dans le Village pour la Terre ? ‘’Le 29 avril au ‘Village’, il y a les jeunes avec leurs écoles et les universitaires qui, par le biais du ‘service learning’ aident à approfondir les 17 objectifs de l’Agenda ONU. Un service volontaire commencé l’année passée avec l’Université Catholique du Sacré Cœur, et qui cette année, englobe des étudiants des universités pontificales et des jeunes arrivés d’autres pays à travers la Fondation Scholas Occurrentes.
Claudia Di Lorenzi
Avr 27, 2019 | Non classifié(e)
Alors que le monde est encore sous le choc et que le peuple Sri-Lankais se serre pour pleurer les victimes du terrible attentat de Pâques, nous recevons le message de Suchith Abeyewickreme, une jeune militante pour la paix et co-fondatrice d’un réseau interreligieux de jeunes. Que pouvons-nous faire pour les Sri Lankais après l’horreur qu’ils ont vécue après les attentats terroristes de Pâques ? En regardant les images d’autant d’horreur, nous éprouvons souvent ce sentiment d’impuissance face à la violence ou cette impossibilité d’alléger la souffrance de ceux qui pleurent leurs morts. Un chemin existe pourtant: « Dieu nous met au défi de croire en Son amour et d’avancer courageusement sur le chemin de la paix et de l’unité », comme l’a écrit la présidente des Focolari, Maria Voce, à Suchith Abeyewickreme, jeune dirigeante d’un réseau interreligieux cinghalais. Elle a écrit le 25 avril ce message aux membres des Focolari dans le monde, que nous publions ci-dessous dans son intégralité. Chers amis du Focolare, Je vous parle du Sri Lanka où nous pleurons les pertes causées par les récentes attaques du dimanche de Pâques sur notre belle île. Nous sommes choqués, attristés et secoués par ces événements sans précédent. Notre priorité est d’aider les victimes et leurs familles. Nous soutenons les efforts des uns et des autres au sein des différentes communautés. Après les attentats, beaucoup d’entre nous sont sortis pour donner leur sang, aider les victimes et leur donner le matériel médical. Nous sommes maintenant sur le point de donner ensemble le dernier salut à ceux que nous avons perdus. Nous sommes conscients que ces actes de terrorisme visent à causer la destruction, la peur, la suspicion et la division dans nos communautés. Main dans la main, chrétiens cinghalais, bouddhistes, hindous, musulmans et membres d’autres traditions religieuses et culturelles, nous disons à ceux qui nous imposent la terreur que nous ne leur permettrons pas d’atteindre leurs objectifs. Dans de telles attaques, nous comprenons que la peur, la suspicion, la haine et la division suivent la destruction physique et la mort. Certes, il y a eu des réactions de haine mais nous devons dire que la majorité des Cinghalais ont fait preuve d’empathie et d’attention les uns envers les autres. Nous travaillons d’arrache-pied pour faire en sorte que ces gestes de quelques extrémistes ne finissent pas par être utilisés pour discriminer et aliéner des personnes innocentes ou des communautés entières. Ces événements se sont produits au Sri Lanka, alors que nous étions sur le point de commémorer les dix années qui se sont écoulées depuis la fin des 26 ans du conflit armé. En tant que société, nous avons de nombreuses blessures du passé à guérir et nous sommes de nouveau blessés. Mais le peuple du Sri Lanka est fort et résistant. Nous travaillerons ensemble pour nous guérir et guérir notre société. C’est dans ce moment difficile que nous devons pratiquer les vertus de compassion, d’amour, d’empathie, de responsabilité et de paix, guidés par nos enseignements spirituels. Nous devons nous élever au-dessus de la division pour reconnaître nos liens et notre humanité commune. L’appel que nous vous lançons n’est pas pour solliciter des dons. Par notre appel, nous vous demandons de consacrer votre temps et votre engagement à renforcer le travail dans vos communautés, à construire des ponts au-delà des divisions, à intensifier les voix modérées et à soutenir la non-violence. Partout dans le monde, il y a beaucoup de polarisation, de discrimination, de haine et de violence et elles constituent un terrain idéal pour l’extrémisme violent. Nous devons travailler ensemble pour être les dirigeants sensibles, empathiques et responsables de ce monde, pour guérir ses blessures. « Les ténèbres ne chassent pas les ténèbres : seule la Lumière peut le faire. La haine ne chasse pas la haine : seul l’Amour peut le faire ». Je vous remercie de votre solidarité avec nous, ici au Sri Lanka, en cette période si difficile. Je vous souhaite santé, bonheur et paix.
Merci, Suchith Abeyewickreme
Militante pour la paix, cofondatrice d’Interfaith Colombo and Interfaith Youth Network Global Council Trustee, United Religions Initiative
Avr 26, 2019 | Non classifié(e)
Dans le nord et le centre du Mali, il y a eu des tensions et des affrontements. Il y a deux groupes ethniques impliqués: les Dogon et les Peulhs. Le massacre récent de 160 Peulhs n’était qu’un des nombreux épisodes d’une violence continue. Dans l’intervalle, les Nations Unies appellent également à une action urgente en faveur de la paix. Dans le pays, il y a une communauté de Focolari, dont le Père E.M.S. est aussi membre, que nous avons interviewée.
Les médias parlent de violence d’origine inter-ethnique. Pensez-vous que c’est la cause des affrontements ? La violence existe au nord du Mali depuis 2012. Cette violence s’est propagée actuellement au centre du Mali et surtout aux pays habités par la population dogon, la Région de Mopti. Je la connais bien. Il y a des groupes armés, des groupes de terroristes qui se sont implantés dans cette partie du Pays et qui ont été accueillis par des Dogons et par des communautés Peulhs. Petit à petit, ces terroristes qui parlent peulh se sont mis à attaquer des villages dogons. Puisque l’armée n’est pas présente dans cette zone, les villages dogons se sont organisés pour se défendre. Vu la complicité de certains peulhs, les dogons leur ont demandé de quitter les lieux. En réalité ce n’est pas un conflit entre ethnies, mais les terroristes font croire à une guerre inter-ethnique pour mieux gagner du terrain. Les massacres de ces derniers jours ont incité les Églises catholique et évangélique à envoyer un message commun de condoléances à la nation diffusé lors des services religieux festifs il y a quelques dimanches. Comment ce geste a-t-il été reçu ? Tout peuple en difficulté trouve la consolation lorsque les gens compatissent à leur difficulté. Les messages et prières organisés non seulement par les Églises catholique et protestante, mais aussi par la communauté musulmane, ont été un signe bien reçu par tout le monde. Cela est l’expression de l’aspiration de tout le monde à la paix. La population malienne veut la fin de la violence. Voilà pourquoi aujourd’hui, il y a au Mali beaucoup de rencontres, de concertations pour calmer les uns et les autres et s’unir pour vaincre la violence ensemble. La population malienne est consciente que ce n’est pas un conflit entre Peulhs et Dogon, mais un problème qui concerne tout le Pays.
Comment la communauté des Focolari au Mali vit-elle ce moment ? Au Mali, il y a une belle communauté du Mouvement. Nous sommes présents dans différents diocèses. Et les activités qui ont lieu sont coordonnées par la communauté de Bamako. Au Mali, il n’y a pas de focolares, mais nous sommes en contact étroit avec les deux qui sont à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ce qui nous aide dans cette situation, c’est que, comme Chiara Lubich l’a découvert pendant le conflit qu’elle a vécu, Dieu est le seul idéal qui ne passe pas. De nombreux groupes s’organisent et travaillent pour le retour de la paix. Dans mon diocèse avec les membres du Mouvement nous cherchons par tous les moyens à nous aider à vivre l’amour fraternel entre nous et avec tous ceux qui nous entourent. Et nous prions pour la paix en demandant à chacun d’implorer ce don de Dieu. Et nous croyons qu’il entendra notre cri. Mais j’aimerais inviter tout le monde à porter le Mali dans leur prière. Aux maliens, qu’ils soient chrétiens (catholiques et évangéliques), musulmans ou incroyants, j’aimerais dire que nous devons travailler pour faire passer notre pays et la fraternité humaine avant nos différences. Ce que nous avons en commun l’emporte sur ce qui nous divise, nous ne devons pas l’oublier.
Anna Lisa Innocenti
Avr 24, 2019 | Non classifié(e)
Valoriser le potentiel éducatif du réseau : le travail de Daniela Baudino Le phénomène n’est pas nouveau, mais nous ne sommes pas encore suffisamment équipés pour y faire face. Depuis des années, nos relations amicales, familiales, professionnelles et émotionnelles se tissent non seulement dans les milieux de vie communs mais aussi sur le web. Grâce aux réseaux sociaux, aux chats et aux communautés, nous sommes en relation avec tout un chacun, qu’il s’agisse de connaissances ou d’inconnus. Ce n’est pas une banalité, car tout en surfant sur le web nous n’avons pas encore appris à nager efficacement. Nous ne connaissons pas les règles qui nous permettent de nous maintenir à flot, pour éviter les « pièges » que cache le Net et pour profiter des opportunités qu’il nous offre. Cela s’applique aux adultes mais encore plus aux jeunes, moins conscients des conséquences de leurs actes, des jeunes qui doivent gérer leurs sentiments et émotions, leur personnalité en formation qui a besoin de guide et d’orientations précises, aussi pour éviter le risque réel d’abus et de brimades. Éduquer les jeunes à l’affectivité aujourd’hui, c’est aussi explorer l’univers des relations numériques, qui ne sont pas virtuelles mais réelles, quoique limitées dans le temps et l’espace. Il ne fait aucun doute qu’Internet a changé la nature des relations sociales. Nous en avons parlé avec Daniela Baudino, experte en éducation numérique, tutrice dans le projet Up2Me de l’éducation de l’affectivité des enfants, projet promu par le Mouvement des Focolari sur différents continents : Le plus évident, c’est qu’avec l’environnement numérique, nous sommes tous devenus « voisins » et qu’il est donc plus facile d’entrer en relation, ne serait-ce qu’une seule fois, avec des personnes avec lesquelles nous n’aurions peut-être jamais noué une relation d’une autre manière. Toutefois, cela signifie que les relations risquent souvent d’être consommées plus rapidement et donc d’être plus fragmentées. Le risque existe que cela se traduise par de la superficialité et cette attitude implique également des relations nées en dehors de l’environnement numérique. Quelles sont les illusions que donne cet environnement ? Tout d’abord, l’idée que c’est la quantité, c’est-à-dire le nombre d’amis, de « likes » qui expriment ce que nous apprécions. Ensuite, la conviction que le maintien d’une relation ne nécessite pas d’effort, ni d’implication complète. Croire aussi qu’à travers un réseau social nous pouvons connaître et avoir une idée exacte d’une autre personne.
Comment vivre cette dimension relationnelle de manière consciente et positive ? Nous devons prendre conscience de ce qu’implique chacune de nos actions numériques, par exemple en termes de protection de la vie privée, de réputation et au niveau relationnel, et comprendre que l’environnement numérique n’est qu’une des dimensions relationnelles qui peut enrichir les autres mais ne doit pas les remplacer. Les adolescents en particulier sont exposés aux dangers du Web, victimes d’harcèlement, de vengeance pornographique ou de sollicitation d’adultes. Comment se conjugue ici l’éducation des jeunes aux médias? Je crois que nous devons reproposer des modèles que nous connaissons déjà dans d’autres dimensions plus « réelles », en aidant les jeunes à comprendre que tous ceux que nous rencontrons ne veulent pas nécessairement notre bien et que des dangers existent donc et que tout ce que nous faisons dans l’environnement digital est imprimé à jamais et donc nous devons réfléchir attentivement avant de cliquer. Le sexting est une pratique répandue chez les jeunes ; il consiste à se prendre en vidéos ou photos sexy et à les envoyer à son fiancé ou à des amis. Un jeu qui devient dangereux si le destinataire, par vengeance ou par plaisir, partage ces images sur des plateformes publiques, en exposant ainsi son ami à la risée : c’est la vengeance pornographique. Ces phénomènes les exposent à l’attention de personnes malveillantes, souvent des adultes. Mais pourquoi les jeunes négligent-ils ces dangers et comment les éduquer avant tout à respecter leur propre personne ? Ils négligent les dangers parce qu’il leur manque la perception de la matérialité de ces lieux et la conscience que nos actions sur le web ont des conséquences. Nous devons faire comprendre aux jeunes que l’interaction nous concerne entièrement en tant que personnes et que, par conséquent, les conséquences des actes que nous posons sont bien réelles et durables. Avec eux, nous devons beaucoup travailler sur le sens des actions. Vous participez à des activités d’éducation aux médias, dont le projet Up2Me promu par le Mouvement des Focolari. D’après votre expérience, vivre online a un potentiel éducatif ou n’est qu’un éventuel piège? Je crois que la dimension numérique est un terrain fertile dans le domaine de l’éducation parce que c’est un lieu de rencontre où nous pouvons trouver des personnes différentes avec des idées différentes, et cela nous donne la possibilité de grandir en humanité. Par exemple, en développant une approche critique ou la capacité de remettre en question son propre point de vue, ou en choisissant les mots justes pour ne pas blesser l’autre qui ne peut entendre notre voix. Ce sont des choses que les adultes ne savent souvent pas faire et les jeunes peuvent donc devenir des spécialistes en la matière.
Claudia Di Lorenzi
Avr 22, 2019 | Non classifié(e)
La Parole de Vie d’avril 2019 est une invitation claire de Jésus qui se montre le premier à laver les pieds des disciples. Une invitation que nous pouvons tous comprendre et mettre en pratique, dans chaque situation, dans chaque contexte social et culturel. Le composant manquant Je travaille pour une société informatique. Depuis des mois, je cherche un composant électronique spécifique qui réduirait considérablement le coût d’un produit, mais aucun fournisseur ne l’a trouvé pour moi. C’est pourquoi j’ai décidé de le réaliser moi-même, et d’annoncer lors la notre réunion hebdomadaire, le report d’une semaine de la livraison, enraison de l’importance de ce travail. Mais au cours de cette rencontre un collègue qui traversait un moment familial difficile nous a dit qu’il n’avait pas été en mesure de terminer un travail qui lui avait été confié. Le directeur général a commencé à lui faire des reproches, alors j’ai proposé de terminer ce travail à sa place. Tout de suite après, j’ai pensé que je n’aurais plus le temps de terminer mon projet et que j’arriverais toujours en retard à la maison. Mais quand je suis retourné à mon bureau, je me suis retrouvé avec un fournisseur en train de m’attendre et qui, sans rendez-vous, était venu m’apporter exactement le composant que je cherchais. (M. A. – Italie) Dans la cour de l’immeuble De nombreux garçons du quartier jouent dans la cour de la copropriété où nous vivons. Parmi eux il y a Robert, un garçon mal dans sa peau, qui passe son temps à errer dans les rues et se dispute souvent avec les autres. Nous avons appris que ses parents n’ont pas de temps pour lui et qu’il est lui-même suivi par un psychiatre. Un jour, alors que les querelles reprenaient, ma femme et moi sommes descendus dans la cour et avons invité Robert à venir chez nous, où il a joué jusqu’au soir avec nos deux enfants, plus jeunes que lui. Les jours suivants, quand la situation devenait difficile, ils l’invitaient à venir chez nous. Nous avons appris plus tard que Robert avait raconté au psychiatre comment il passait ses après-midis. Depuis qu’il vient à la maison, son comportement s’est amélioré au point point qu’il a pu arrêter de prendre ses médicaments. (D. H. – Usa) L’œuf de Pâques Alors que je dis au revoir à un ami malade que j’étais allé voir, ma femme me donne un œuf de Pâques pour mon fils César. De retour à la maison, je le vois en train de jouer avec un petit-fils qui vient souvent nous voir à cause du climat difficile qui règne dans sa famille. Je fais un clin d’œil à mon fils et mets l’œuf entre les mains de son cousin, qui s’en trouve très heureux. César joue le jeu, puis quand nous sommes seuls, je lui explique qu’en donnant on se sent plus proches de Jésus. L’après-midi, sa grand-mère arrive avec un œuf de Pâques encore plus gros. Heureux, César me dit : “Papa, pourquoi ne pas dire ce secret à tout le monde ?”. (Z. C. – Italie) Une grande famille Après de nombreuses tentatives, un immigrant africain que nous avions accueilli dans la paroisse avait aussi réussi à faire venir d’Afrique sa femme et ses six enfants, mais il leur manquait tout ce dont ils avaient besoin. Leur habitation était encore en chantier et il n’y avait pas d’électricité. J’ai donc proposé de laver leur linge et d’autres ont offert leur disponibilité pour la nourriture et d’autres besoins. Ces frères ont éprouvé la joie d’avoir retrouvé la grande famille qu’ils pensaient avoir perdue à jamais en quittant leur pays. (F. F. – Belgique)
Propos recueillis par Chiara Favotti
Avr 20, 2019 | Non classifié(e)
La Résurrection ! Jean et Pierre vont au tombeau vide et ils trouvent les linges sur le sol et le linceul roulé à part. Madeleine s’arrête et pleure, et elle voit deux anges, l’un à la place de la tête de Jésus, l’autre à la place des pieds. Elle leur parle puis, se retournant, elle voit Jésus. Les Apôtres ne l’ont pas vu et parmi eux se trouvait celui que Jésus aimait, certes aussi à cause de son innocence. Marie, la pécheresse, voit les anges et Jésus. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » (Mt 5,8). Qui a vu le plus à cette occasion ? Madeleine. Ses larmes qui coulaient sans arrêt, l’attente en dehors du tombeau, signe d’un amour qui croit et attend tout ; et puis l’entretien avec les anges et avec celui qu’elle prenait pour le jardinier, comme si Jésus était une personne à qui elle était la seule à s’intéresser, avaient purifié ce cœur peut-être plus que tout autre : au point qu’il méritait de voir les êtres célestes et Jésus ressuscité. Voici le sens de la Résurrection. Le rachat est accompli. La mort est vaincue. Le péché est recouvert par la miséricorde jaillie en surabondance de l’arbre de la croix.
Chiara Lubich
(Extrait de : Chiara Lubich, L’essenziale di oggi. Scritti spirituali / 2, Rome 1978, p. 67.)
Avr 19, 2019 | Non classifié(e)
Igino Giordani a consacré de nombreuses pages à Marie, à la compréhension de son mystère. Dans l’une de ces pages, il invite à contempler Marie au pied de la croix, à devenir comme elle. Que Marie Désolée soit ton modèle, elle qui, après avoir donné la vie à Jésus, après l’avoir aimé et servi, tout en se sentant détachée de lui et rejetée par la masse qui n’était pas encore Église, n’a pas oscillé dans sa fidélité ; et dans l’épreuve suprême, elle n’a pas manqué le rendez-vous au pied de la croix. Elle fut telle que l’Esprit Saint l’avait modelée : un cœur où les offenses des hommes s’éteignaient ; un centre d’où ne jaillissait que l’amour. Toute donation. Morte à elle-même, elle vivait de Dieu : en elle ne vivait que Dieu. (…) Les hommes te laissent seul, afin que tu restes seul avec Dieu. Ton âme alors n’est plus distraite ou absente : elle devise en silence avec l’Eternel. Elle se trouve, avec le Crucifié, sur le plan de Dieu.
Igino Giordani
(Igino Giordani, Maria Modello perfetto, Città Nuova, Roma, 1989, 131-133)
Avr 18, 2019 | Non classifié(e)
Qu’est-ce que le mystère d’un Dieu qui meurt sur la croix peut dire à l’homme et à la femme de notre temps ? Dans ce sacrifice extrême, Dieu prend sur lui nos fautes et nous demande d’avoir le courage de le revivre pour aimer le monde. Tiré d’un écrit de Pasquale Foresi. « Comment Jésus peut-il avoir souffert une authentique séparation, un authentique abandon de la part du Père s’il était le Fils de Dieu, lui-même Dieu ? Efforçons-nous de pénétrer, au moins un peu, dans ce qui a pu se produire au moment de la Passion, lorsque Jésus a souffert l’abandon de la part de son Père. Jésus a expérimenté en lui la séparation d’avec Dieu. Il a pu en arriver là car justement, en tant qu’homme, il était uni à toute l’humanité. Là, sur la croix, nous tous, un à un, nous étions présents en Jésus en raison du mystérieux dessein de Dieu qui avait voulu le voir récapituler en soi toute l’humanité. Là, en lui, toutes nos souffrances, toutes nos fautes étaient réunies. Il les avait prises sur lui et faites siennes pour ensuite se tourner vers le Père en disant : « En tes mains, je remets mon esprit. » (Lc 23,46) Vraiment, à cet instant, tout était accompli ; nos fautes étaient remises. Ainsi, si nous aussi, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à vivre le Christ, nous devons vivre ce qu’il a vécu. Le Christ a vécu de façon toute particulière la rédemption du genre humain. Par conséquent, revivre en nous Jésus crucifié et abandonné, signifiera se conformer aux sentiments de Jésus ; et même beaucoup plus : ce sera laisser revivre en nous cette souffrance-amour qu’il a vécue sur la croix pour participer, nous aussi, à l’accomplissement de sa Passion et partager, avec lui, sa gloire.»
Pasquale Foresi
(Pasquale Foresi, Dio ci chiama (Dieu nous appelle) – Città Nuova Ed. 1974, pag. 58-61)
Avr 17, 2019 | Non classifié(e)
https://vimeo.com/330955031
Avr 17, 2019 | Non classifié(e)
Une réflexion sur la journée d’aujourd’hui, Jeudi Saint. Extrait d’une homélie de Klaus Hemmerle (1929-1994), philosophe, théologien et évêque, préparée pour cette solennité, en 1993. Si les disciples voient en Jésus le Dieu grand et puissant là-haut, ils ne le trouvent pas. Ils doivent s’incliner très bas, jusqu’en bas, regarder dans la poussière ; là se trouve Jésus qui lave les pieds aux siens. Donation, humiliation, service, prendre au sérieux la banalité des exigences humaines, devenir petit, renoncer, la dureté de l’épuisement, être modestes, être cachés : tout ce qui n’a rien à voir avec la splendeur divine est la splendeur du vrai Dieu, c’est le contenu le plus intime de notre adoration de Dieu, c’est ‘’Eucharistie’’.
Klaus Hemmerle
(Klaus Hemmerle, Gottes Zeit-unsere Zeit, Munich 2018, p. 65 – traduction de la rédaction)
Avr 16, 2019 | Non classifié(e)
Le 16 avril dernier, une délégation de Trente a rendu visite au Centre International des Focolari en vue des célébrations des cent ans de la naissance de la fondatrice. ‘’Nous ne sommes pas ici pour célébrer Chiara Lubich, pour faire d’elle un monument ou pour la consigner à l’histoire, ce n’est pas nécessaire. Nous sommes ici pour en revivre le message, pour en recueillir l’héritage et pour nous confronter aujourd’hui avec son charisme.’’. Alessandro Andreatta, maire de Trente a ainsi expliqué quelle est la motivation avec laquelle la délégation venue de Trente a rendu visite le 16 avril dernier, à Rocca di Papa, (Rome), au Centre international du Mouvement des Focolari, à l’occasion des prochaines célébrations du centenaire de la naissance de Chiara, prévues pour 2020. Étaient également présents, le président de la Province autonome de Trente, Maurizio Fugatti, le président de la communauté de Primiero, Roberto Pradel, le directeur de la Fondation Musée historique de Trente, Giuseppe Ferrandi et Maurizio Gentilini (archiviste et historien au CNR), auteur d’une biographie de Chiara Lubich qui sortira en 2020. Pour les accueillir, il y avait la présidente, Maria Voce, le coprésident, Jesús Morán ainsi qu’une représentation des 60 membres du Conseil Général des Focolari. Sont aussi intervenus quelques maires des communes des Castelli Romani où Chiara a vécu et œuvré pendant plus de cinquante ans. Le but de la visite étant le renforcement des liens d’amitié et de collaboration entre Trente et la communauté de Trente avec le Mouvement des Focolari, promoteurs, ensemble, de nombreuses initiatives au cours du centenaire, en ville et dans la vallée de Primiero, en plus que dans de nombreuses villes du monde. Les célébrations débuteront le 7 décembre 2019 avec l’inauguration de l’exposition multimédia ‘’Chiara Lubich Ville Monde’’ organisée par le Centre Chiara Lubich et par la Fondation Musée Historique de Trente. ‘’Nous voudrions que de nombreuses personnes connaissent Chiara, sa pensée, – a expliqué Alba Sgariglia, coresponsable du Centre – comme également sa spiritualité, son œuvre, sa figure de promotrice infatigable d’une culture de l’unité et de fraternité entre les peuples’’. Giuseppe Ferrandi a parlé du défi culturel et des complexités affrontées lors du parcours de réalisation de l’exposition : ‘’Il s’agit de prendre l’extraordinaire patrimoine de vie et de pensée de Chiara Lubich et de le transformer dans un format communicatif et avec le style essentiel et immersif que nos espaces d’exposition permettent de réaliser. Comme le dit le titre de l’exposition, la catégorie ‘’ville’’ est centrale dans la pensée de Chiara Lubich ; pour elle, la ville est un pôle dialectique qui peut entrer en relation avec le monde. Elle nous offre donc la possibilité de ne pas rester enfermés au niveau local mais de nous ouvrir’’. L’exposition aura un détachement dans la vallée de Primiero qui, à partir des années ‘40 a d’abord accueilli Chiara avec un petit groupe, puis des milliers de personnes du monde entier qui s’y retrouvaient pour faire une expérience d’un style de vie centré sur la fraternité. Ultérieurement, l’exposition sera reproposée dans neuf capitales extra-européennes et on l’annonce fort différenciée, en fonction de la culture du lieu, dans une vision qui s’élargit sur le monde. Au cours de l’année, en plus de l’afflux de visiteurs venus de tout le globe à Trente, une série de congrès nationaux et internationaux sont au programme et auront lieu soit à Trente, soit dans les différents centres des Focolari présents sur les cinq continents. Le Président de la Province autonome de Trente s’est fait porte-parole de l’orgueil d’ ‘’être ici, aujourd’hui, pour représenter cette unité de buts, de points de vue. La région de Trente est une terre du Milieu, de frontière : Chiara Lubich a su assumer les caractéristiques de ce territoire et l’exporter. Lorsqu’en juin 2001, Madame Lubich parlait à Trente de fraternité dans l’horizon de la ville, elle respectait tous les sujets qui composaient la communauté et savait les écouter. De cette façon, on réussit à interpréter au mieux les intérêts et les besoins des personnes’’. Au terme de la matinée, Maria Voce a souligné la valeur de l’action de Chiara Lubich pour la ville :’’Elle se trouvait dans la vallée de Primiero lorsqu’elle a compris de Dieu qu’elle devait retourner à Trente et dans les villes du monde qu’elle a rencontrées tout au long de sa vie – nombreuses d’entre elles lui ont conféré la citoyenneté d’honneur – elle a trouvé partout cette fascination qui venait de la découverte des souffrances et des problèmes, en les assumant et en leur apportant des germes de vie et d’amour’’.
Stefania Tanesini
Avr 15, 2019 | Non classifié(e)
Les coupures continues et prolongées dans tout le pays paralysent les services de base et les activités commerciales, rendant la vie très difficile à la population. Un drame humanitaire qui crée aussi de profondes fractures sociales. Rosa et Oscar Contreras, une famille de la communauté des Focolari, racontent comment il est possible de ne pas se laisser emporter par le désespoir et de continuer, avec foi et courage, à tisser des liens de fraternité. « La situation ne cesse de s’aggraver. – Il y a quelques semaines, après 105 heures sans électricité, notre ville était détruite, surtout sur le plan commercial et financier. Ce qui complique les choses, c’est l’absence ou la présence intermitante des services publics tels que l’approvisionnement en eau, la collecte des déchets, la téléphonie et Internet. Et puis, le fait que les pannes nationales continuent… » « Nous pensons toujours que, même à l’heure actuelle, la vie doit continuer – explique Oscar. – Nous avons pu ouvrir à nouveau notre entreprise, qui fabrique des articles en bois et en acrylique, et reprendre certaines activités. C’est toujours un défi de rester opérationnel malgré la diminution des ventes. Nous déployons des efforts considérables pour être en mesure de respecter nos engagements envers nos fournisseurs et nos employés, sans que cela présente un risque d’échec. Avec de la créativité et une volonté de changer constamment de stratégie, nous avons réagi à l’inflation galopante et aux politiques fiscales complexes.
C’est pourquoi nous avons complètement modifié la politique salariale de nos employés en trouvant de nouvelles façons d’améliorer leurs revenus, d’encourager une plus grande motivation au travail et d’obtenir de meilleurs résultats. Entre temps, les événements imprévus ne manquent pas. Encore tout récemment, nous pouvions nous déplacer pour rendre visite aux personnes et être près d’elles, mais, en ce moment, notre voiture a été endommagée et sa réparation coûte cher, le long terme dépend aussi du manque d’électricité. Par ailleurs nos économies s’épuisent, même si la Providence de Dieu ne nous abandonne pas car avons récemment réussi à acheter le nécessaire pour subvenir à nos besoins en cette période. » « Et nous avons réalisé que se présentait un nombre incroyable d’occasions de vivre pleinement l’Évangile – continue Rose – Chaque jour, chez les voisins et au contact de nos voisins et de nos proches, nous sommes en présence de détresses et de besoins qui nous obligent à être attentifs, à chaque instant, pour partager le peu que nous avons. Chaque fois nous nous demandons ce que Marie, Joseph et Jésus feraient à notre place. Nous avons vu avec joie qu’un bon groupe de voisins, au lieu de rester enfermés chez eux, a commencé à se faire des amis, fruit, nous semble-t-il, de nombreuses initiatives que nous avons menées en silence pour aider et encourager ces relations. » « La réalité c’est que nous sommes physiquement, mentalement et émotionnellement épuisés, dit Oscar, mais même s’il en est ainsi, nous sommes certains que l’Esprit Saint nous aidera et qu’à travers nous, Il pourra donner aux autres la joie et l’espérance que nous voulons transmettre. Il y a une semaine, même si nous n’avions pas d’électricité, nous avons pensé rencontrer un groupe de jeunes du Mouvement pour partager nos expériences, nos réflexions et regarder un film ensemble. Ils nous ont tous dit que ces jours difficiles favorisent de nombreux échanges dans leurs familles : grâce à l’absence de téléphones portables, de télévision, d’école, de travail et d’autres engagements, des dialogues profonds naissent dans les familles et des questions qui ne sont jamais abordées sont traitées. Beaucoup ont pu prier ensemble et partager ce qu’ils avaient avec leurs voisins. Il est intéressant de noter que les personnes font preuve d’une attention particulière en faisant leurs achats : elles pensent non seulement à leur propre famille, mais aussi à l’éventuelle utilité de ces articles pour les autres.
Propos recueillis par Anna Lisa Innocenti
Avr 13, 2019 | Non classifié(e)
Des voix des habitants de Jérusalem, un point de vue qui laisse entrevoir des germes d’espoir dans la ville la plus contestée du monde, au-delà de ce que la chronique nous transmet quotidiennement. https://vimeo.com/319726800
Avr 11, 2019 | Non classifié(e)
Roberto Catalano, du Centre pour le dialogue interreligieux des Focolari, nous offre une lecture du contexte, du parcours historique et géopolitique qui a accompagné la rédaction du document historique sur la Fraternité humaine pour la paix et la vie commune, co-signé par le Pape François et l’Imam d’al-Azhar, Ahamad al-Tayyib à Abu Dhabi, le 4 février dernier. La fraternité universelle est-elle encore un objectif prioritaire pour l’humanité ? Quelle valeur a-t-elle à une époque dominée par les empreintes digitales, les frontières personnelles et collectives toujours plus tranchées, les nouveaux protectionnismes économiques et ainsi de suite ? La déclaration d’Abu Dhabi signée par le pape François et l’imam d’al-Azhar remet la fraternité au centre de l’échiquier géopolitique et médiatique : le ton clair et concret du document-déclaration propose la fraternité comme un objectif pour toute la famille humaine et pas seulement pour les deux religions chrétienne et musulmane. Roberto Catalano nous explique le contexte et le parcours de cette étape fondatrice du dialogue pour la paix mondiale. Quelle est la valeur de la déclaration signée par le pape François et l’imam al-Tayyib à Abou Dhabi le 4 février dernier ? Le document sur la fraternité représente un jalon et propose un texte qui restera un paradigme de référence. Il est impossible de ne pas reconnaître sa valeur profondément novatrice. Une fois de plus, nous sommes confrontés à une « première absolue » de la part du Pape Bergoglio. Jamais auparavant dans l’histoire de l’Église un pape avait signé un document commun avec un dirigeant d’une autre religion. La signature s’est déroulée dans un contexte précis, caractérisé par des accolades, des discours, des déplacements, main dans la main, des dirigeants de l’Eglise catholique et d’al-Azhar. Le texte commun interpelle non seulement les chefs religieux et les experts, mais aussi tous les croyants et les habitants du monde.
Les Emirats Arabes sont représentatifs de ce monde globalisé : la péninsule arabique est le cœur de l’Islam mais elle compte aussi une présence croissante de travailleurs d’autres pays et cultures…. Abu Dhabi, capitale des Emirats Arabes Unis et lieu de la signature du document, est la dernier prolongement de la péninsule arabique. Tous ces Etats ont une signification importante tant sur l’échiquier de l’économie que sur celui de la géopolitique. En quelques décennies, la possession de pétrole a permis un progrès vertigineux grâce à une main d’œuvre provenant de pays comme les Philippines, l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh. La péninsule arabique est le cœur de l’Islam mais elle est une véritable mosaïque musulmane. Le Royaume saoudien est dominant, l’image de l’Islam sunnite qui s’identifie au wahhabisme, qui soutient également le salafisme au niveau international. Face à tout cela, on assiste à un nouveau phénomène de communauté chrétienne. Alors que les Églises chrétiennes traditionnelles et apostoliques du Moyen-Orient vivent des moments dramatiques qui forcent souvent les chrétiens à fuir, la région des Émirats est peuplée par un nouveau christianisme, un véritable échantillon du christianisme d’aujourd’hui. La majorité des catholiques sont philippins et indiens mais proviennent aussi du Moyen-Orient. Nous sommes dans la période de la mondialisation et l’Église dans les Émirats est l’une des expressions les plus caractéristiques. Le 800ème anniversaire de la rencontre entre François d’Assise et le sultan Malik al-Kamil a été évoqué lors du récent voyage du pape François au Maroc. Ce pape semble avoir entrepris une sorte de « pèlerinage de paix »…. C’est vrai. Abu Dhabi s’insère dans cet anniversaire, comme le signe du souhait d’être « un frère qui cherche la paix avec ses frères ” pour « être des instruments de paix ». La déclaration du Concile Nostra Aetate déclare « qu’au cours des siècles, de nombreux désaccords et inimitiés sont apparus entre chrétiens et musulmans » et, par conséquent, le Concile les a exhorté « à oublier le passé et à exercer sincèrement la compréhension mutuelle ainsi qu’à défendre et promouvoir ensemble pour tous les hommes la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté”. En 2006, à Ratisbonne, une citation de Benoît XVI avait provoqué un contentieux douloureux et complexe avec le monde musulman. Beaucoup avaient perçu la phrase citée par Ratzinger comme une offense au Coran même si elle faisait référence à la relation entre foi et raison et entre religion et violence. Une saison plutôt orageuse s’était ouverte durant laquelle l’Université d’al-Azhar avait interrompu ses contacts avec le Vatican. Dans les années qui suivirent, avec une grande patience diplomatique, les relations se sont rétablies, inspirées à la Evangelii Gaudium qui, après avoir défini le dialogue interreligieux comme un « devoir pour les chrétiens comme pour les autres communautés religieuses » (EG 250), avait affirmé la pertinence des relations entre chrétiens et musulmans. Enfin, en mai 2016, l’Imam al-Tayiib était au Vatican. Son commentaire à chaud était significatif : « Nous reprenons le chemin du dialogue et nous espérons qu’il sera meilleur de ce qu’il l’était auparavant ». La réponse au geste d’accueil de François n’a pas tardé à venir. En 2017, l’Imam a accueilli le Pape François au Caire, l’invitant à une Conférence internationale pour la paix. A cette occasion, le Pape, après avoir affirmé avec force que « seule la paix est sainte et qu’aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu car elle profanerait son Nom », a proposé trois orientations qui « peuvent aider au dialogue : le devoir d’identité, le courage de l’altérité et la sincérité des intentions ». Une profonde compréhension spirituelle entre les deux chefs religieux s’est progressivement développée.
Stefania Tanesini
Avr 9, 2019 | Non classifié(e)
En Colombie, une Fondation pour les enfants contraints à combattre ou à travailler dans les plantations de coca. ‘’Créer un lieu où les enfants pauvres puissent trouver de la dignité, puissent penser et réaliser leurs rêves et parcourir un chemin sur lequel ils puissent être formés à une mentalité de justice et de paix’’. C’est avec ces objectifs que Don Rito Julio Alvarez, prêtre du diocèse de Ventimiglia-Sanremo, a donné naissance en 2006, au cœur de la région du Catatumbo, au nord est de la Colombie, à la Fondation Oasis d’Amour et de Paix.
Issue d’un des quartiers les plus pauvres de la région, où Don Rito est né et a vécu pendant vingt ans, l’ONG veut offrir une opportunité de réparer les dégâts causés à tant d’enfants qui dans le pays, ont été enrôlés parmi les milices de guerre et contraints à travailler dans les plantations de coca. Un but mûri par l’expérience personnelle de Don Rito, qui – lit-on sur le site de la Fondation http://www.oasisdeamorypaz.org/ – ‘’depuis tout petit, il a connu la guérilla, les groupes révolutionnaires illégaux qui passaient souvent par le village et essayaient de convaincre les plus petits à s’enrôler. Quelques-uns de ses copains, âgés aussi de 11 ou 12 ans, ont cédé aux chantages des révolutionnaires et sont morts tués dans les heurts avec l’armée régulière. Son ami d’enfance aussi est parti avec les groupes armés et a été tué à 14 ans. On n’a même pas retrouvé la trace de son corps, abandonné’’. Dans les années ‘90 – raconte-t-il – les paysans de la zone ont été dupés par le fait qu’en cultivant la Coca, ils auraient eu la vie changée, mais bien au contraire, cela a aggravé la situation. En ‘99 les paramilitaires entrèrent et il y eu de grands massacres’’. Devenu prêtre en 2000, de l’Italie, don Rito observe la souffrance de son peuple blessé par la guerre éclatée à cause du contrôle des plantations de coca, qui voyait s’opposer, les forces paramilitaires, les groupes armés pro-gouvernementaux et les guérilleros. Sur un territoire de 250.000 habitants, 13.000 environ furent tués en quelques années. Sa famille fut également obligée à évacuer et nombreux de ses amis furent tués.
Le besoin d’aider ces gens était fort. Avec les membres de sa famille à Catatumbo, il décida de mettre sur pied une maison pour les enfants-soldats et pour ceux qui viennent des plantations de coca. ‘’Nous avons commencé en 2007 – se souvient-il – dans une petite cabane dans laquelle nous avons accueilli les premiers 10 adolescents. Nous n’avions pas un sou mais beaucoup de bonne volonté. Nous avons arrangé les lits, ma sœur jouait le rôle de maman et s’occupait de faire à manger. Ma maman m’a prêté les couverts, les assiettes, les casseroles et les couvertures. L’aventure a ainsi commencé’’. Aujourd’hui, la Fondation a deux centres, des projets qui concernent l’élevage de poissons et de bétail et des plantations de bananes et de café. Les jeunes qui sont accueillis sont des centaines : quelques-uns sont devenus eux-mêmes des formateurs et responsables de l’ONG. Un d’entre eux, qui avait parmi les membres de sa famille un narcotrafiquant, est engagé en politique. ‘’J’aime beaucoup voir à la Fondation, ces enfants que j’ai vu cueillir les feuilles de coca avec les mains blessées – c’est la pensée émue de don Rito – ici, ils grandissent et vivent dans un environnement de paix, se sentent en sécurité et peuvent penser à un futur différent. Tout cela me pousse à aller de l’avant sans craintes. La confiance dans le Seigneur me donne la certitude que cette œuvre pourra aller de l’avant’’.
Claudia Di Lorenzi
Avr 7, 2019 | Non classifié(e)
Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algérien, voit l’éducation comme un processus : « Nous devons donner plus de responsabilités aux enfants, leur faire confiance et les guider afin que leurs compétences de leadership se développent dès le plus jeune âge “.
« Les enfants sont le pilier de notre travail ; depuis toujours, nous nous consacrons à eux dans le but de les rendre forts parce qu’ils sont l’avenir ». A l’occasion de la conférence promue le 2 mars dernier en Italie par le Mouvement des Focolari sur le thème de l’éducation, Amine Mohammed Sahnouni, jeune sociologue algérien, parle de son engagement éducatif en faveur des jeunes : il faut partir d’eux pour construire un monde meilleur.
Amine, tu as dit que pour obtenir des résultats, il est important d’avoir une vision, des objectifs à long terme, et de les partager si possible avec d’autres. Quelle est ta vision dans le domaine de l’éducation ?
Je crois que nous, les sociologues, nous sommes les médecins de la société et qu’en tant que tels, nous devrions aller sur le terrain et affronter les phénomènes sociaux de toutes sortes. Dans cette perspective, ma vision est de « rendre le monde meilleur », non seulement pour nous mais aussi pour les générations futures. Nous pouvons tous le faire, mais seulement si nous commençons à nous changer nous-mêmes, à partir aussi des petites choses.
Si nous voulons construire une société plus juste, il est essentiel de nous consacrer à la formation des jeunes. Quels sont les contenus, les compétences et les méthodes à proposer ?
Mes parents m’encouragent, me soutiennent et me guident constamment. Depuis mon enfance, ils m’ont donné le sens des responsabilités. Je me souviens encore des paroles de mon père : « Amine, rends-nous fiers de toi ». Il disait toujours de mettre « Allah », « Dieu » à la première place dans tout ce que je faisais : c’est alors seulement que je réussirais. Le premier pilier de l’éducation, à mon avis, est donc la famille. Il faut ensuite travailler les compétences : donner plus de responsabilités aux enfants, leur faire confiance et les guider pour qu’ils acquièrent des compétences en leadership dès leur plus jeune âge ; leur faire confiance, les soutenir et utiliser des paroles positives afin qu’ils puissent développer leur estime de soi, leurs désirs et leurs objectifs ; encourager les enfants à penser de manière critique et leur apprendre à partager leurs opinions avec les autres. Toutes ces compétences ne peuvent être acquises qu’en travaillant sur le terrain, notamment par le biais de programmes d’échanges où des jeunes de différents pays se rencontrent, et aussi en changeant la méthode d’enseignement traditionnelle pour rendre l’apprentissage facile et amusant.
Les chefs religieux, les institutions et les ONG demandent une attention particulière pour l’environnement mais leurs initiatives sont insuffisantes. On parle d’une nomination pour le prix Nobel de la Paix de la jeune Suédoise Greta Thunberg, promotrice des marches des jeunes pour le climat à travers l’Europe. Cela signifie-t-il que nous avons besoin de jeunes pour réveiller les adultes ?
J’admire beaucoup le courage et la détermination de cette jeune fille qui, bien que très jeune, est pleinement consciente des problèmes environnementaux, ce qui est très rare aujourd’hui, même chez les adultes. Cette grande « battante » envoie un message fort au monde. J’ai beaucoup de respect pour elle, nous devrions être inspirés par son exemple. Je crois que les grandes réalisations commencent par de petites choses.
Traverser l’Algérie en vélo, de sa frontière avec le Maroc jusqu’à celle avec la Tunisie, peut être un moyen pour encourager l’engagement pour l’environnement. Peux-tu nous dire comment cela s’est passé ?
Nous sommes un groupe d’amis ; nous débordons de passion et de motivation et notre désir est d’inspirer les jeunes. Depuis 2012, notre philosophie est la suivante : si t veux un changement durable, commence à te changer toi-même. Au fil du temps, nos objectifs ont grandi et nous avons décidé de relever le défi d’un nouveau projet : traverser l’Algérie d’est en ouest en 15 jours. Un projet né pour sensibiliser à la protection de l’environnement, promouvoir les valeurs de la citoyenneté, éduquer par le sport. Mes deux amis, Elhadi et Naim et moi, avons fait une vidéo sur notre projet et en seulement une semaine, la vidéo s’est répandue si vite que les gens ont commencé à nous contacter et à nous offrir leur aide. Même pendant le voyage – en août 2017 – nous avons reçu beaucoup de soutien et les résultats ont été incroyables : 2 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux et à la télévision ; nous avons collaboré avec plus de 15 associations, structures pour enfants et clubs pour cyclistes. Nous sentions qu’Allah, Dieu, était avec nous tous les jours et nous lui avons demandé courage, soutien et force pour accomplir la mission. Ce fut aussi une expérience spirituelle, nous avons reçu les prières des Algériens et le soutien de nos familles. En seulement deux semaines, nous avons lancé d’autres campagnes de sensibilisation et, après le projet, de nombreuses personnes ont suivi notre chemin.
Claudia Di Lorenzi
Avr 4, 2019 | Non classifié(e)
Fin mars, la Coordination État d’Urgence du Mouvement des Focolari a été activée pour venir en aide aux communautés touchées par les inondations dans le Sud-est africain, en particulier dans une mission à Dombe. Ildo Foppa, le responsable, nous a envoyé un message. « Ici, nous avons quatre maisons d’accueil, une école agricole et un centre de jour, qui ont été complètement submergés par l’eau. Nous avons tout perdu : meubles, papiers, animaux, tracteurs. Maintenant, nous sommes dans notre petit hôpital, qui a été épargné ainsi que l’église, la maison des moniales et le pensionnat. Nous nous occupons de 1 300 personnes hébergées dans deux écoles. Les nécessités sont nombreuses. Nous avons surtout besoin de tentes, de nourriture, de couvertures, de simples barques pour traverser la rivière. Autour de notre mission, beaucoup de gens sont morts, surtout des enfants. Ils sont beaucoup plus nombreux que ce qui a été communiqué. Lorsque le niveau de l’eau a baissé, on a retrouvé des corps suspendus aux arbres. Hier, j’ai rencontré dans la rue un jeune homme désespéré qui ne savait pas où aller, à la recherche de qui sait qui. Quand il m’a raconté son histoire, je n’ai pas pu me retenir, je l’ai pris avec moi et je l’ai emmené vivre avec nous à la mission : « Il y a eu soudain la montée des eaux », – m’a-t-il dit- “J’ai pris mon fils de huit mois, ma femme et mes deux frères et nous nous sommes retrouvés sur un arbre. Tout à coup l’arbre est tombé et je les ai vus un à un entraînés par le courant. Je suis le seul rescapé, parce que je me suis accroché à un tronc d’arbre. Je suis resté 30 heures dans l’eau, à 5 km de chez moi. » Il s’appelle Silvestre et il a 22 ans. Des histoires comme celle-ci, nous en apprenons continuellement. Nous restons ici, décidés à aider ces gens qui ont déjà beaucoup souffert auparavant. Mais quelque chose me dit qu’un grand bien nous attend. Nous vous demandons de prier pour que nous ayons la santé et la force suffisantes pour avancer dans cette mission que Dieu nous a confiée. Je vous embrasse! Ildo Foppa Si vous le souhaitez, vous pouvez nous aider de la manière suivante : Action pour un Monde Uni ONLUS (AMU) IBAN : IT58 S050 1803 2000 0001 1204 344 Banca Popolare Etica BIC : CCRTIT2T Urgence Mozambique Ou : Action pour Familles Nouvelles ONLUS (APN) IBAN : IT55 K033 5901 6001 0000 0001 060 presso Banca Prossima Code SWIFT/BIC: BCITITMX Urgence Mozambique
Avr 2, 2019 | Non classifié(e)
Silvio Daneo, décédé récemment, avait une connaissance approfondie du continent asiatique où il avait vécu pendant près de 30 ans et dont il parlait plusieurs langues, et il a apporté une contribution importante dans le domaine du dialogue interreligieux, pas seulement dans le mouvement des Focolari. Ces dernières années, il s’est engagé en faveur des personnes seules et marginalisées. Maintenant il repose au cimetière de Loppiano. « Il n’est pas facile de résumer en quelques lignes une vie intense et aventureuse comme la sienne. Dans son dernier livre, il affirme qu’il a vécu sept vies, découvrant continuellement la richesse de Dieu en chaque personne rencontrée». C’est avec ces mots que Maria Voce, présidente des Focolari, a rappelé le souvenir de Silvio Daneo qui, tout au long de sa vie, pour faire connaître la spiritualité de l’unité, a vécu dans de nombreux pays, de l’Amérique du Nord à l’Asie : USA, Philippines, Chine, Hong Kong, Macao, Taiwan, Inde, Thaïlande, Pakistan puis Singapour, Malaisie, Indonésie, Vietnam. En 1962, âgé de 21 ans, il effectue son premier voyage à destination des États-Unis et ouvre, avec deux autres focolarini, le premier centre masculin du Mouvement en Amérique du Nord. Quatre ans plus tard, il s’envole vers l’autre bout du monde et rejoint les Philippines en compagnie de Guido Mirti, connu dans le Mouvement sous le nom de Cengia. En Asie, au fil des ans, il contribuera à la naissance des communautés des Focolari dans de nombreux pays. Il avait un amour inconditionnel pour le peuple, sans idées arrêtées, soucieux des personnes et de leur bien : il aidait chacune avec un cœur généreux pour qu’elle puisse percevoir l’amour de Dieu à travers ses gestes quotidiens. Peu de discours et beaucoup de services concrets. Un jour, il accompagne un jeune homme du Mouvement dans un temple bouddhiste pour son ordination et dort par terre pendant des jours entiers, mangeant ce que les moines lui donnent, par des températures tropicales incroyables, piqué par les moustiques. Un épisode qui a marqué le début du dialogue interreligieux en Thaïlande. Silvio a apporté une contribution fondamentale à la connaissance des moines bouddhistes thaïlandais. En 1995, il organise la première rencontre entre le moine bouddhiste Phra Mahathongrattanathavorn et Chiara Lubich et il continuera à en suivre les développements tant que sa santé le lui permettra. Silvio connaissait des musulmans, des hindous, des parsis, des gourous et cherchait le bien des personnes en présence desquelles il se trouvait. Silvio m’a beaucoup apporté : je lui dois l’ouverture que je ressens envers les grandes religions et le fait de ne pas me sentir gêné en présence de personnes ayant des croyances différentes des miennes. « J’ai évoqué à plusieurs reprises – dit-il dans l’un de ses livres – que, dans chaque pays d’Asie où j’ai vécu et dont j’ai essayé d’assimiler la culture et les traditions, j’ai été enrichi par la connaissance des différentes traditions religieuses. J’ai eu de nombreuses occasions concrètes de rencontrer des personnes pratiquant les religions les plus diverses, et c’est à partir de leur témoignage de vie, de prière, de méditation, de cohérence, de dévouement aux autres, d’honnêteté dans leur travail quotidien, qu’est né en moi le besoin de connaître le contenu des doctrines enseignées par leurs religions respectives ». Ensemble, en 1990, nous avons travaillé avec succès à l’ouverture d’une ligne commerciale au Vietnam. Un jour, il nous a surpris quand, à Bangkok, nous l’avons vu en train de soigner les blessures de quelques ouvriers qui construisaient la route passant devant sa maison : à genoux, il désinfectait et pansait leurs plaies. Un geste impensable à cette époque et qui avait frappé ces simples travailleurs. Quelques jours plus tard, ceux-ci, de leur propre initiative, ont construit la rampe d’accès entre sa maison et la route sans accepter d’argent, à la grande surprise de tous. Silvio a rencontré des évêques, des prêtres, des imams, des rabbins et des moines, les saluant souvent dans la langue de leur pays, au grand étonnement de tous. « S’il venait à l’esprit de quelqu’un de faire mes éloges – écrivait Silvio Daneo dans l’introduction de son dernier livre – il commettrait involontairement une erreur. Je suis convaincu, du moins je l’espère, de n’avoir été qu’un instrument, souvent très peu docile. (…) Tout le mérite et la reconnaissance vont à Lui, Dieu, le seul capable d’accomplir de si grandes œuvres ». Au cours de ces dernières années passées à Rome, marqué par la maladie, il a suivi sa trajectoire en se dépensant pour les prisonniers, pour les gens seuls, abandonnés, en collectant des vivres et tout ce qui pouvait leur être utile. Il y a environ un an, lorsque je l’ai rencontré avec un groupe de moines bouddhistes thaïlandais, j’ai réalisé à quel point la maladie l’avait purifié. Il avait gardé son incomparable sourire et son visage lumineux, même si empreint de douleur. Parce que la vie, c’est aussi – pensai-je – savoir comment avancer jusqu’au bout en préservant ce qui compte, savoir comment transformer en amour, toujours plus intensément, toute la douleur qui vient à notre rencontre.
Luigi Butori
Mar 31, 2019 | Non classifié(e)
‘’A Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions l’amour réciproque’’. Interview à Claude Gamble, pionnier des Focolari au Maroc. Après le voyage apostolique dans les Émirats Arabes, le voyage du Pape au Maroc a été une autre importante occasion, comme lui-même l’avait dit, ‘’afin de développer ultérieurement le dialogue interreligieux et la connaissance réciproque entre les fidèles des deux religions’’. Claude Gamble, qui a suivi dès la naissance, les premières communautés des Focolari dans le pays, nous offre quelques brefs flaches tirés de son expérience : Quels sont les défis à relever pour les chrétiens au Maroc ? Le défi à relever est celui de construire des ponts. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase d’extrémismes qui implique tout le monde, chrétiens et musulmans. Dans les quartiers pauvres, c’est très dangereux parce que les gens sont pris par des idéalismes qui les radicalisent. En allant à la messe à Tanger, avec un groupe de personnes qui partagent l’esprit des Focolari, il nous est arrivé plusieurs fois de voir des pierres lancées pour intimider, mais nous croyons dans la fraternité universelle et c’est cela que nous sommes appelés à témoigner. Peu à peu quelqu’un accepte cette amitié. En Algérie, où j’ai vécu, les exemples de fraternité sont nombreux : chaque fois que j’allais rendre visite à une famille, je me sentais à la maison. Ils étaient tous musulmans mais nous étions des frères. L’amitié est l’antidote à l’extrémisme. A Dieu, il importe que nous soyons hommes et que nous vivions l’amour réciproque.
Que pouvons-nous nous attendre de ce voyage à la pointe du cheminement pour le dialogue ? Le dialogue n’est pas la recherche pour savoir qui a la vérité, parce que la vérité, Dieu seul la possède. Moi je pense que le Pape, en tant que représentant de l’Église catholique, peut montrer comment il vit sa manière d’être chrétien. Il s’agit donc d’un témoignage et cela, on ne peut le refuser. Surtout parce que lui vient dans la paix. La beauté de la mentalité arabe est l’accueil, ils accueilleront donc le Pape comme un frère qui leur est cher. La rencontre entre le Pape et le Roi est une invitation à vivre ensemble pour le bien de l’homme. Dans le Mouvement, nous parlons de dialogue mais aussi de ‘’communion’’. Vivre en communion signifie que je peux parler en tant que chrétien et toi en tant que musulman, et nous pouvons vivre ensemble en partageant nos expériences. Ceci peut se faire au niveau des relations personnelles ; non de peuples, car le dialogue est de l’ordre du ‘’toi à moi et de moi à toi’’. De quelle manière des personnes de fois et de convictions différentes peuvent-elles se sentir frères? Au niveau humain, il est nécessaire de valoriser ce qui est commun. Dans le Coran, toutes les sourates, mise à part une, commencent avec la phrase ‘’Au nom de Dieu, le Miséricordieux’’, et avec la parole miséricorde, un musulman se rapproche fort de ce que nous signifions par la parole amour. Donc avec les musulmans, nous pouvons partager la parole miséricorde, qui vient du terme rahma qui signifie le sein maternel, où il y a le berceau de la vie. Et Dieu, qui est miséricordieux, rappelle l’amour de la maman qui protège son enfant. La même chose vaut pour l’ hébreu rehem, qui a la même racine sémantique de rahma, et traduit les ‘’entrailles’’, ici aussi, de nouveau, le sein maternel. Et donc aussi pour le juif, la miséricorde de Dieu signifie que nous devons avoir un amour de maman pour les autres. Pour les athées, c’est la même chose : un athée qui croit dans l’homme, croit dans l’amour maternel pour l’autre. Il y a 800 ans , Saint François rencontrait le sultan al-Kãmil en signe de paix. Il envoya les premiers frères au Maroc. Depuis lors, la présence des franciscains dans le pays a toujours rencontré un grand respect. Au Maroc, les Frères Mineurs se laissaient mettre en prison pour donner du courage aux détenus dans les prisons. Deux d’entre eux ont été martyrisés. Récemment, le vicaire général de Tanger a retrouvé dans les bibliothèques espagnoles et marocaines, plus de 160 lettres écrites entre les franciscains et les sultans du Maroc, dans lesquelles les sultans expriment leur reconnaissance pour leur travail. Cela montre qu’il y a un profond respect pour l’Église Catholique. Le Roi a demandé le livre qui recueille les lettres afin de connaître cet antique rapport. En conclusion, quel terrain commun peut-il y avoir entre chrétiens et musulmans ? En commun, il y a Dieu. A celui qui me dit que nous n’avons pas le même Dieu, je réponds que ce n’est pas vrai. C’est comme une famille où il y a plusieurs enfants. Avec l’aîné, le père a peut-être été plus sévère afin de le corriger. Le dernier est peut-être le préféré. Si tu demandes aux deux comment est le père, le premier te dira qu’il en a peur, le dernier que c’est un amour de père. Et pourtant, c’est le même père vu sous des angles différents.
Claudia Di Lorenzi
Mar 28, 2019 | Non classifié(e)
A l’issue de la première rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs, la Présidente Maria Voce et le Co-président Jesús Morán ont écrit une lettre à tous les membres du Mouvement concernant l’engagement des Focolari dans ce domaine. “Nous vous invitons tous à vous engager avec une grande responsabilité pour cet objectif si important qu’est la promotion du bien-être et la protection des mineurs”. Ce sont les paroles de la Présidente Maria Voce et du Co-président Jesús Morán, dans une lettre envoyée, le 27 mars dernier, à tous les membres des Focolari du monde entier, à la conclusion de la première rencontre internationale des responsables des Focolari pour la protection des mineurs (voir lettre jointe). Avec 162 participants de 38 pays de tous les continents, cette rencontre, qui s’est tenue du 14 au 17 mars à Castel Gandolfo (RM), a été l’occasion de faire le point sur l’engagement des Focolari pour le bien-être et la protection de chaque personne, engagement qui a toujours été présent dans le Mouvement comme en témoignent les nombreuses activités de formation, les initiatives et les projets réalisés à travers le monde pour la promotion de l’enfance et l’adolescence. Lignes directrices et commissions pour la protection des mineurs Depuis avril 2014, le Mouvement a également adopté des “Directives pour la promotion du bien-être et la protection des mineurs” et, en 2015, une Commission centrale pour la promotion du bien-être et la protection des mineurs (CO.BE.TU.) a été créée. Dans le monde, des Commissions locales, composées de représentants qualifiés, ont été mises en place. Leur tâche est “de protéger, mais aussi de promouvoir les activités de formation des membres du Mouvement, en particulier ceux qui mènent des activités avec les enfants”. Les Commissions sont également chargées de recevoir les signalements d’abus présumés et de procéder à des vérifications internes. Maria Voce et Jesús Morán expliquent dans la lettre qu’il y a eu, ces dernières années, une vingtaine de signalements et ils déclarent : ˮNous devons avouer, avec une grande tristesse, que même dans notre grande famille des Focolari, il y a eu des cas d’abus sur des mineurs causés par des membres du Mouvement ou par des personnes qui ont participé à des manifestations que nous organisons. Il s’agit, pour la plupart, d’épisodes qui se sont produits il y a longtemps (parfois plus de 20 ans) mais, malheureusement, certains d’entre eux sont récents. Des membres consacrés ont aussi été impliqués”. La mise en place de la Commission centrale et des Commissions locales – affirment avec gratitude la Présidente et le Co-président- a permis non seulement de faciliter le signalement des cas d’abus présumés, mais aussi “de comprendre comment rendre justice aux victimes, comment les accompagner ainsi que leurs familles, et quelles mesures internes appliquer à l’égard des auteurs de ces abus, indépendamment, bien sûr, des procédures judiciaires prévues par les lois de leurs pays respectifs”. Tolérance zéro Maria Voce et Jesús Morán réaffirment la ligne de “tolérance zéro” du Mouvement des Focolari pour toute forme de violence, d’abus, de mauvais traitements ou de harcèlement, commis directement ou via Internet, envers toute personne, avec une attention particulière aux mineurs et aux adultes vulnérables. ˮCela signifie – expliquent-ils – signaler aux commissions locales ou à la Commission centrale tout soupçon d’abus ou de violence”. Ils considèrent que « penser ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour éviter un scandale ou pour protéger la bonne réputation de quelqu’un, est une réelle tentation”. Ils ajoutent que ˮchaque cas signifie une profonde purification pour le Mouvement. Acceptons-la avec humilité et avec une grande compassion pour ceux qui – peut-être aussi à cause de notre manque d’attention – ont subi des traumatismes indescriptibles”. Un engagement global donc, qui ne se limite pas aux seuls membres des Focolari et qui, comme observent Maria Voce et Jesus Morán en conclusion de leur lettre, devrait s’ouvrir toujours plus à toute l’humanité. ˮNous ne pouvons pas ignorer le cri de douleur de tous les enfants et les adolescents du monde. (…) Cela fait partie de notre vocation d’aller à leur rencontre. Aussi, nous devrions être à l’avant-garde de la défense des personnes les plus faibles, partout où elles sont victimes de violence ou d’abus quels qu’ils soient”. Lettre Maria Voce et Jesús Morán -protection des mineurs.FR
Mar 28, 2019 | Non classifié(e)
“Europe time to dialogue” est une initiative du Mouvement des Focolari, destinée à contribuer au débat dans la perspective des prochaines élections du Parlement européen. Le rendez-vous est sur Facebook. Le choix d’un réseau social comme Facebook est décisif : les derniers grands rendez-vous électoraux – nous disent les experts – ont été influencés par les incursions dans les réseaux sociaux de groupes intéressés par les résultats, souvent poussés par des visions incompatibles avec les principes de la démocratie. Les réseaux sociaux sont donc un territoire où il faut être présent, si l’on faire faire avancer le bien commun, la participation et la solidarité.
Avec la campagne Europe time to dialogue on exposera le bien-fondéd’une Europe plus fraternelle et plus soudée à une époque où, dans de nombreuses régions,semblent au contraire apparaître les nuages de nouveaux égoïsmes sociaux, de néo-souverainismes, de nationalismes. La culture de l’unité qui naît du charisme vécu par les membres du Mouvement des Focolari est au service d’une politique qui encourage la collaboration, le partage et les synergies. Par ailleurs, parmi les grands témoins d’une Europe unie, il y a aussi Chiara Lubich et Igino Giordani, qui ont toujours dit clairement qu’une Europe unie devrait promouvoir la paix mondiale et le partage à l’échelle planétaire. « Les États-Unis d’Europe pour les États-Unis du Monde » : ainsi, Giordani dès les années 1920 et Chiara Lubich, au cours des nombreuses occasions où elle s’est adressée aux hommes politiques du monde entier, ont clairement entrevu la vocation du Vieux Continent. C’est pourquoi la communication de Europe time to dialogue présente deux volets : un message qui nous vient de l’histoire et qui s’appuie sur certains textes concernant l’Europe unie et sa mission universelle, à travers des figures telles que Chiara Lubich, Igino Giordani, Pasquale Foresi, Alcide De Gasperi, Konrad Adenauer, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, Jean Monnet… et un commentaire actuel, sur la vision qui naît du message de ces grands témoins à la lecture des événements de notre temps. Pour nous suivre, il vous suffit de se connecter à Europe time to dialogue sur Facebook, d’apporter une contribution avec un commentaire, une réflexion, et partager des messages avec tous ses amis.
Alberto Lo Presti
Mar 26, 2019 | Non classifié(e)
Anna Maria, Jessica et Talat : un témoignage d’amitié entre fidèles des trois religions monothéistes. Quand les murs de la méfiance et des préjugés s’effondrent, on peut commencer à regarder l’avenir avec courage et à espérer. https://vimeo.com/319725857